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FORMES DE RSE ET ENTREPRISES SOCIALES Une hybridation des stratgiesAlain-Charles Martinet et Marielle A. Payaud
Lavoisier | Revue franaise de gestion
2007/11 - n 180pages 199 214
ISSN 0338-4551
Article disponible en ligne l'adresse:--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
http://www.cairn.info/revue-francaise-de-gestion-2007-11-page-199.htm--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Pour citer cet article :--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Martinet Alain-Charles et Payaud Marielle A. , Formes de RSE et entreprises sociales Une hybridation desstratgies, Revue franaise de gestion, 2007/11 n 180, p. 199-214. DOI : 10.3166/rfg.180.199-214--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Distribution lectronique Cairn.info pour Lavoisier. Lavoisier. Tous droits rservs pour tous pays.
La reproduction ou reprsentation de cet article, notamment par photocopie, n'est autorise que dans les limites desconditions gnrales d'utilisation du site ou, le cas chant, des conditions gnrales de la licence souscrite par votretablissement. Toute autre reproduction ou reprsentation, en tout ou partie, sous quelque forme et de quelque manire quece soit, est interdite sauf accord pralable et crit de l'diteur, en dehors des cas prvus par la lgislation en vigueur enFrance. Il est prcis que son stockage dans une base de donnes est galement interdit.
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Cet article esquisse une taxonomie des stratgies deresponsabilit sociale de lentreprise empruntant les voies etles moyens de coopration avec des partenaires de statutsdivers. Le reprage empirique qualitatif emprunte desrapports de RSE de groupes, des analyses dobservatoireset des cas significatifs. Cette taxonomie offre uneheuristique de raisonnement pour discuter lvolution de cesstratgies, le passage dune catgorie une autre et leslimites de la convergence entre les engagements les plusavancs et lentreprise sociale dont la thorisation quimerge depuis quelques annes offre un rfrentielintressant.
ALAIN-CHARLES MARTINETMARIELLE A. PAYAUDEURISTIK, universit Lyon III
Formes de RSE et entreprisessociales
Une hybridation des stratgies
DOI :10.3166/RFG.180.199-214 2008 Lavoisier, Paris
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Les actions et les discours de respon-sabilit sociale des entreprises decapitaux et notamment celles des
grandes socits cotes se sont fortementintensifis et diversifis au cours des cinqdernires annes ; entendons ce stade, desactions et des discours qui vont au-del desobligations juridiques en matire de dve-loppement de la ressource humaine, de pr-servation de lenvironnement et dengage-ment dans des questions socitales (Capron,Quairel-Lanoizele, 2004). Parmi cesactions, la mise en place de cooprations etde partenariats avec des ONG, des associa-tions, des collectivits, etc. semble traduirele franchissement de seuils et sinscriredans le cadre de stratgies durables, bienau-del de lattitude essentiellement com-municationnelle qui prvalait la fin desannes 1990. certains gards, la multipli-cation des relations avec des parties pre-nantes de statuts divers et les nouvellesformes dinscription territoriale auxquelleselles conduisent, traduisent une entreprisedavantage implique et insre localement(insertion professionnelle des jeunes et desfemmes, dveloppement local). Certainsprojets semblent mme apporter une contri-bution non ngligeable des causes glo-bales (sant, nutrition, droit des enfants,ducation, etc.). En dialectique avec ledsencastrement port par la vague definanciarisation, cette volution complexifieles critres et les frontires usuels des
formes dactions collectives buts cono-miques et sociaux. Certaines de ces strat-gies peuvent mme donner limpressiondune convergence avec l entreprisesociale dont la thorisation a mergrcemment.Cet article esquisse une taxonomie des stra-tgies de responsabilit sociale de lentre-prise empruntant les voies et les moyens decoopration avec des partenaires de statutsdivers. Le reprage empirique qualitatifemprunte des rapports de RSE degroupes, des analyses dobservatoires et des cas significatifs. Cette taxonomie offreune heuristique de raisonnement pour dis-cuter lvolution de ces stratgies, le pas-sage dune catgorie une autre et leslimites de la convergence entre les engage-ments les plus avancs et lentreprisesociale dont la thorisation qui mergedepuis quelques annes offre un rfrentielintressant partir de la dfinition du gou-vernement britannique Une entreprisesociale est une activit commerciale ayantessentiellement des objectifs sociaux etdont les surplus sont principalement rin-vestis en fonction de ces finalits dans cetteactivit ou dans la communaut plutt quedtre guids par le besoin de maximiser lesprofits pour des actionnaires ou des propri-taires. (DTI, 2002, p. 13 in Defourny,2006) mais cest surtout lexplicitation descritres effectue par le rseau europenEMES qui sera mobilise dans cet article1.
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1. Cet article dveloppe la communication des auteurs : Stratgies de responsabilit sociale de lentreprise (RSE)et entreprise sociale. Formes et limites de cooprations hybrides , 1re Confrence Mondiale de Recherche en Eco-nomie Sociale du CIRIEC, Victoria (B.C.), Canada, 22-25 octobre 2007.
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II. UN REPRAGE EMPIRIQUECOMME HEURISTIQUE
DE RAISONNEMENT
Le tableau ci-dessous prsente un repragedes pratiques de responsabilit sociale desentreprises de capitaux.Les stratgies de RSE sont plus ou moinsprsentes et engages selon la nature mmede lentreprise. Ainsi, les colonnes identi-fient les formes de RSE croissante, allant delentreprise friedmanienne lentreprisesociale. La premire ne pratique pas et nesouhaite pas pratiquer une quelconque res-ponsabilit sociale autre que de maximiserla richesse des actionnaires selon la clbreinjonction du montariste de Chicago, sadevise profit for profit ne laisse aucunavenir aux dimensions de RSE. La secondefait de la RSE sa raison dtre. Ici, lentre-prise friedmanienne comme lentreprisesociale qui constituent des situations
extrmes absence ou prsence de RSE paressence ne feront pas lobjet dune atten-tion particulire du fait mme de notre pro-jet de taxonomie. Ce sont davantage lesformes dexercice de RSE qui nous intres-sent, et donc les situations qui jouent entreces extrmes.galement, les stratgies de RSE peuventimpliquer une plus ou moins grande varitdacteurs, de parties prenantes et aboutir des partenariats, les lignes numrent lescatgories de partenaires possibles. Cettetaxonomie met donc en jeu le nombre, lavarit et le degr dimplication, dinterac-tion et dengagement rciproque entre lesparties prenantes et lentreprise. Les degrsdimplication et dengagement sontdailleurs traits sous la forme dchelledans la littrature des parties prenantes,comme celle prsente par Friedman etMiles (2007) sur la base des travaux de Arnstein (1969).
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MTHODOLOGIELes exemples cits sont issus de sources secondaires : rapports dexpert, dobservatoire, rap-ports conomique et social dentreprise, articles de presse, sites internet. Le type dinforma-tions recherches nexige pas un approfondissement par la collecte de donnes issues desources primaires. Reprer les partenaires (nombre, type), identifier laction, sa porte, sonlieu de mise en uvre et la dure de la coopration sont des donnes objectives.Le tableau 1 prsent ci-aprs existe notamment grce limmense travail ralis par lerseau IMS-Entreprendre pour la Cit, et rendu public sur leur site internet et leur ouvragede 2007.
Prcautions dinterprtation
Une action RSE dite cosmtique ne signifie pas que lensemble des actions de cette entre-prise est cosmtique . Dailleurs, certaines entreprises se trouvent dans plusieurscolonnes. Le tableau a la seule prtention dillustrer lensemble des situations par desexemples concrets. Ds lors, une action situe dans une case nexclut pas dautres actionsralises par la dite entreprise.
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Ainsi, sont repres quatre formes de stra-tgies de RSE dveloppes dans les sec-tions suivantes.
1. La RSE cosmtique
La RSE cosmtique fait tat dentre-prises qui sillustrent par une pratiquelgre de la RSE, autrement dit ces entre-prises remplissent les conditions lgales delarticle 116 de la loi franaise sur les Nouvelles rglementations conomiques(NRE) qui stipule lobligation pour lesentreprises cotes de fournir des informa-tions sur les consquences sociales, territo-riales et environnementales de leurs activi-ts dans leur rapport annuel. Ellesdmontrent donc un engagement respon-sable par des actions dites cosmtiques .Il ny a pas une volont de construire avecles parties prenantes un projet dans ladure, le projet est dailleurs rduit sa plussimple expression, il sagit le plus souventdun partenariat avec une association pourun vnement ponctuel, illustr par le sou-tien de Cadbury au Tlthon par le biaisde produit partage disponible en magasin ;ou encore dune action simple voire mini-male ralise en interne comme le cabinetDeloitte qui nhsite pas communiquersur sa politique environnementale quiconsiste conomiser et trier le papier dansses bureaux situs Neuilly-sur-Seine.Gabriel (2005) commente les pratiques deces entreprises au regard de leur politiquede dveloppement durable comme instru-ment : Lentreprise tente de rpondre ()individuellement (au moins travers lesoutils mis en place) des relations particu-lires entre elle-mme et ses parties pre-nantes. Elle adapte son niveau daction etdinformation la nature et la sensibilitde ses parties prenantes.
2. La RSE annexe ou priphrique
La RSE annexe ou priphrique prsentedes actions qui dmontrent une RSE impli-que. On peut cependant distinguer uneRSE annexe ou priphrique dune RSEintgre. Par RSE priphrique, nous enten-dons des actions qui nont pas de lien directavec lactivit de lentreprise, ces actions neprjugent en rien de limplication et de len-gagement de lentreprise mais nimportequelle autre organisation aurait pu lesmettre en uvre. Autrement dit la nature delaction ne dpend pas des comptencesmtiers ou des activits de lentreprisefocale. Il sagit notamment des actions demcnat (Vinci, Cari, BNP-Paribas, etc.) ;des cas de cration de filiale par des grandsgroupes qui travaillent sur des problma-tiques de dveloppement conomique localcomme par exemple, la Sofred cre par legroupe Giat industrie, ou la Socit pour ledveloppement de lindustrie et de lemploi(SODIE) cre par Usinor qui travaillentsur la rindustrialisation, la reconversion deterritoire, le reclassement des salaris ;mais aussi HSBC qui, en partenariat avecSOS Village et des organisations caritativeslocales dans les pays o HSBC estimplant, a lanc un programme de dix mil-lions de dollars dont lobjectif est de scola-riser, soigner et loger les enfants des rues,abandonns ou orphelins.
3. La RSE intgre
La RSE qualifie dintgre est rvle parsa prsence dans le tableau de bord quili-br, autrement dit dans le balance score-card (Kaplan, Norton, 1997), ou mieux, le sustainability scorecard propos par lecabinet KPMG. Mme si lon peut repro-cher lutilisation descendante de cet outil depilotage, il nen demeure pas moins quil
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incite les managers mieux comprendre lesdimensions de la performance. Ds lorsquon intgre les dimensions de la RSE autableau de bord, les indicateurs financierssont contrebalancs par des indicateurs sociaux et peuvent contribuer une per-formance dite globale et pourquoi pas durable . De plus, la RSE intgreconcerne des actions en relation avec lesactivits de lentreprise, cest--direproches du cur de mtier. Citonslexemple de Veolia Waterforce qui ras-semble 380 collaborateurs de tous lesmtiers du groupe Veolia. Veolia Water-force est une quipe dintervention humani-taire durgence qui apporte une expertise,un soutien technique, des formations et desactions de dveloppement aux autoritslocales pour faire face aux situations decrise.
4. RSE-BOP
Sur la base dobservations empiriques, Prahalad (2004) suggre aux firmes mul-tinationales de sintresser de faon vigou-reuse aux 4 milliards dindividus disposantde moins de 2 dollars par jour quil iden-tifie comme tant la base de la pyramide,soit bottom of the pyramid , BOP etpropose une esquisse de conceptualisationpour guider une firme dsireuse de senga-ger dans cette voie. Cest cette troisimeforme dexercice de RSE que nous avonsappele RSE-BOP. Ces populations ne peu-vent devenir consommateurs potentiels quesi une politique dinnovation radicale estpoursuivie. Une nouvelle enveloppeprix/performance doit tre conue afin dediviser par dix et parfois deux cents le prix
du produit/service comparable en Occident(Opration de la cataracte 25 dollars par Aravind en Inde pour 2 500 dollars 8 000 dollars aux tats-Unis ; prothses desmembres poses pour 35 dollars par Jaipur-Foot en Asie, etc.) ; des innovations radi-cales de produits et mthodes de distribu-tion, des ragencements de comptencesdes oprateurs, des programmes de forma-tion, des interfaces producteurs/distribu-teurs/clients totalement indites sont indis-pensables pour redessiner totalement lesystme dactivits et le rendre conomi-quement viable dans des contextes trsfaible pouvoir dachat, infrastructures dfi-cientes, pratiques locales de corruptionLes cas voqus par Prahalad font tat, bienau-del de la fourniture bas prix de pro-duits et services de qualit, de transforma-tions sociales et dco-systmes locaux decration de richesse profondment renouve-ls par laction structurante de lentrepriseconcerne. Ainsi, HLL, filiale dUnileveren Inde, ralise 2,3 milliards de dollars dechiffre daffaires en tant le chef de filedun systme complexe de 80 sites de pro-duction, 7 000 fournisseurs, 12000 gros-sistes, 3 millions de dtaillants, 1 million dedistributrices directes en zone rurale( Shakti Amma ) de produits dhygine etde mdicaments (sel iod, etc.). De lamme faon, Danone sest attach fourniren Indonsie un produit laitier enrichi envitamines et calcium 0,10 euro la bou-teille ( Milkuat ) ou au Bengladesh unyaourt 0,06 euro, dvelopp avec lONGGAIN et fabriqu partir de lait de vacheslocales et de mlasse de dattier en lieu et
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place du sucre, cher localement et poten-tiellement dangereux.
III. ENSEIGNEMENTS DU REPRAGE
1. Une forte dispersion
Quatre colonnes, six lignes, soit au moins24 situations possibles peuvent illustrer desstratgies de responsabilit sociale de len-treprise. Chaque cas(e) est reprsent(e), leconstat premier est une forte dispersion despratiques de RSE
2. Une grande varit de formes de coopration
Que la RSE soit cosmtique, priphrique,intgre ou BOP, sa ralisation passe sou-vent par des cooprations dont les types departenaires et de thmatiques traduisentfinalement une grande varit de formes. Lenombre de types de partenaire slve aumoins dix. En effet, si nous avons retenu,dans le tableau, cinq grandes catgories entreprise, entreprise sociale, partenaire non profit , la population/les boutiquierset les pouvoirs publics chacune dellepeut se scinder en sous-catgories. Lescooprations peuvent se raliser avec : dautres entreprises, comme le CauxRound Table qui regroupe des chefs den-treprise europens, japonais, amricains etqui a propos un standard mondial pour laconduite des affaires Principles for Busi-ness ; des entreprises sociales comme leconstructeur automobile PSA qui sestengag auprs du SAMU social de Paris renouveler son parc de vhicules ; des partenaires non profit : lenseignede grande distribution Carrefour a coopr
avec la Fdration internationale des liguesdes droits de lhomme (FIDH) pour veillerau respect des droits fondamentaux par sesfournisseurs ; la population locale quelle soit leveur,producteur ou personne anonyme : le fila-teur et crateur italien Loro Piana a relancllevage de vigognes sur les hauts plateauxdu Prou et recueille dans le respect des tra-ditions, des animaux, de la loi et des popu-lations locales la laine luxueuse ; les pouvoirs publics : Michelin a cr unefiliale avec les collectivits locales qui vientconseiller et soutenir la cration dentre-prises sur la rgion dimplantation de sonsige.Concernant les thmatiques, mme si ellesnapparaissent pas explicitement dans letableau et de faon non reprsentative, ellessont toutes reprsentes, les quatorze cat-gories identifies par le rseau IMS-Entre-prendre pour la cit apparaissent, savoir :1) aide aux pays en dveloppement, 2) cul-ture, 3) dveloppement local et territorial,4) droits de lhomme, 5) ducation et for-mation, 6) galit des chances dans lentre-prise, 7) enfance et jeunesse, 8) environne-ment, 9) handicap, 10) insertionprofessionnelle, 11) insertion sociale, 12)lutte contre lexclusion, 13) pratiques com-merciales et solidaires et 14) sant.
3. Des cooprations hybrides
La grande majorit de ces actions sont asso-cies de multiples partenaires qui ne sontpas souvent des entreprises capitalistes, lecaractre hybride de ces cooprations apour consquence une grande asymtrie etune grande varit de degrs dengagement.La diversit des partenaires amens cooprer provoque une frquente asymtrie
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en termes de surface financire. Lors deRSE cosmtique , les partenaires privsse trouvent en situation dapporteur de res-sources financires pour des causes portespar des entreprises sociales, des partenairesassociatifs ou autres. Alors que les RSEannexe, intgre ou BOP prsentent davan-tage une co-construction du projet avec lespartenaires dans la dure, les ressourcesfinancires ne sont plus les seules res-sources engages, des hommes, des comp-tences, des connaissances et du temps sontchangs.Une autre consquence de lhybridation descooprations est la grande varit de degrsdengagement, par exemple : linvestissement peut tre plus ou moinsimportant : Bristol-Myers Squibb commu-nique sur son programme Scuriser leFutur et le qualifie comme tant le plusambitieux jamais initi par une entrepriseprive pour aider les communautsdAfrique subsahariennes touches par leSida. En 5 ans, Bristol-Myers Squibb y aconsacr 115 millions de dollars ; lengagement mme de linvestissementest dune dure variable : il peut sagirdoprations ponctuelles, quand bien mmerenouveles, comme les entreprises qui par-ticipent au Tlthon, mais galement den-gagement dans la dure comme la banqueBNP-Paribas qui coopre avec lAssocia-tion pour le droit linitiative conomique(Adie) souhaitant lutter contre lexclusionen favorisant loctroi de micro-crdits pourla cration dentreprise par des chmeurs etce, depuis une douzaine dannes. la rversibilit est lie lengagement, etsurtout la possibilit de se dsengagersans dommages collatraux pour lentre-prise (image, ressources financires, etc.),cest pourquoi lactivit vnementielle
offre une possibilit de dsengagementsuprieure au projet. le rayon daction de la RSE constitue ga-lement un critre de varit dengagement,il ne sagit pas ici de poser un jugement devaleur, ni de hirarchiser la valeur de lac-tion selon sa porte. Il sagit juste deconstater, par exemple, que pour une causemondiale, tel le Sida, la RSE peut porter surla recherche scientifique, sur un pays parti-culirement concern par la maladie, surune population spcifique : les enfantsmalades du Sida, et pourquoi pas lesenfants orphelins malades du Sida au Niger,etc. La cause peut tre dune enverguremondiale et traite de manire globale,locale, situe, particulire, ou spcifique un territoire et traite de manire partielleou totale.
4. Un faible pourcentage pour lentreprise capitaliste
Finalement, lactivit et donc la part finan-cire consacres aux stratgies de responsa-bilit sociale de lentreprise sont maigrespar rapport lactivit dite marchandise.Le pourcentage du chiffre daffaires consa-cr la politique de RSE reste faible.
IV. LENTREPRISE BOP ET LENTREPRISE SOCIALE:
UNE CONVERGENCE LIMITE ETDES COOPRATIONS POSSIBLES
La taxonomie prsente ci-dessus peut trediscute en statique et en dynamique. Parti-culirement pour les deux catgories lesplus engages en matire sociale et soci-tale : RSE intgre et RSE-BOP Sil nestpas toujours facile de situer un programmedentreprise dans lune ou lautre quand il
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sagit de donnes de seconde main, il estais de le faire de lintrieur dans dessituations de recherche-intervention et/oude conseil notamment . Quoi quil en soit,cest surtout lheuristique de raisonnementquelle constitue qui offre un intrt, sur-tout dans une perspective dynamique.En effet, lengagement srieux dans la RSEpermet frquemment des processus dap-prentissage double boucle comme le mon-trent tout la fois lobservation empiriqueet la rflexion analytique. Il est donc capitalde sinterroger tant pour lentreprise quepour les observateurs sur les possibilitsde passage dune catgorie une autre sousleffet de ces processus et/ou dune volontpolitique marque et novatrice de la partdune direction gnrale.
1. Quelques dfinitions
Rappelons en quelques lignes les idessous-jacentes au concept de BOP de Prahalad (2004). Lauteur tente de rconci-lier les intrts individuels et collectifs encessant dopposer le profit des grandesentreprises avec la rduction de la pauvret,la philanthropie avec le capitalisme: on peutgagner de largent et faire le bien, augmen-ter son profit et rduire la pauvret en mmetemps. Les quatre milliards dindividusvivant la base de la pyramide conomiqueavec moins de deux dollars par jour sont nonplus des oublis de lconomie de march,mais une opportunit de march. Unecocration dun march autour des besoinsdes pauvres devient possible grce dunepart, une collaboration entre les pauvres,les entreprises prives, les organisations dela socit civile et les gouvernements etdautre part, une activit de dveloppe-ment base sur les hautes technologies, lesinnovations (organisationnelles, nouveaux
produits et services, nouveaux modes degouvernance, etc.) des entreprises et lentre-preneuriat des populations locales.Avant de dfinir lentreprise sociale, situonsla dans son contexte : lentreprise sociale estun acteur de lconomie sociale, laquelleenglobe les entreprises de type coopratif,les socits de type mutualiste, les organi-sations associatives, et les fondations(Vienney, 1994 ; Laville, Cattani, 2006).Lconomie sociale rpond quatre prin-cipes majeurs qui caractrisent les finalitsde lactivit et les modes dorganisation delactivit (Defourny, 2006 dans Laville,Cattani, 2006) : la finalit de service aux membres ou lacollectivit plutt que de profit : lactivitde lconomie sociale est un service renduaux membres ou une collectivit. Ainsi,les excdents financiers sont un moyen deraliser ce service et non lobjectif principalde lactivit ; lautonomie de gestion procure une dyna-mique pour lconomie sociale qui veutsopposer au manque dautonomie desactivits finances par les pouvoirs publicsjug comme une entrave pour leur dvelop-pement ; le contrle dmocratique par les membresrenvoie la rgle une personne-unevoix , et non une action-une voix , etainsi la qualit de membre et la parti-cipation aux dcisions nest pas fonction ducapital dtenu. La primaut des personnes et de lobjetsocial sur le capital dans la rpartition desexcdents couvre de nombreuses pratiquestelles que la rmunration limite du capital,la rpartition des excdents entre les tra-vailleurs ou entre les membres-usagers sousforme de ristourne, mise en rserve de bn-fices pour le dveloppement de lactivit
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Ces quatre principes animent donc lesentreprises qui composent lconomiesociale. Voyons maintenant les deux dfini-tions de lentreprise sociale les plus cou-ramment exploites. Lune est une proposi-tion du gouvernement britannique, lautrecelle dun rseau europen EMES (Borzaga, Defourny, 2001). La premireprcise ainsi : Une entreprise sociale estune activit commerciale ayant essentielle-ment des objectifs sociaux et dont les sur-plus sont principalement rinvestis en fonc-tion de ces finalits dans cette activit oudans la communaut, plutt que dtre gui-ds par le besoin de maximiser les profitspour des actionnaires et des propritaires. (DTI, 2002). Si cette dfinition nest pasconteste, on lui reproche son caractre nonopratoire.La deuxime nat dun travail pluridiscipli-naire vocation la fois thorique et op-ratoire qui identifie des indicateurs, tanttconomiques, tantt sociaux (tableau 2)pour respectivement prouver le caractreconomique et entrepreneurial des ini-tiatives et la dimension sociale des ini-
tiatives. Ainsi, lentreprise qui respecte lesneuf indicateurs et qui rpond aux quatreprincipes majeurs de lconomie sociale estqualifie dentreprise sociale.
2. RSE intgre et RSE-BOP
Lentreprise dite ici RSE intgre a franchiun pas significatif par rapport celle qui secontente dune RSE annexe ou pri-phrique. En effet, cette dernire cantonnesa RSE des activits qui, tout en tantsignificatives, pourraient tout aussi bientre menes par des tiers puisquelles neconcernent pas, ou de faon trs marginale,les produits, processus, actifs spcifiques delentreprise. De ce fait, lexistence dunefonction ddie (DD et/ou RSE) peut trsbien contribuer ce cloisonnement et cantonner cette proccupation quelquesspcialistes, comme pour ce qui a pu se pas-ser en mcnat. La proccupation socitaleapparat comme lie principalement limage ou la lgitimation de lentrepriseen gnral linstar des relationspubliques mais ne saurait avoir dimpactrel sur la conduite des affaires, les mana-
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Tableau 2 Les neuf indicateurs de lentreprise sociale
Source : Defourny (2001).
Indicateursconomiques
Indicateurs dominante sociale
Une activit continue de production de biens et/ou de services
Un degr lev dautonomie
Un niveau significatif de prise de risque conomique
Un niveau minimum demploi rmunr
Un objectif explicite de service la communaut
Une initiative manant dun groupe de citoyens
Un pouvoir de dcision non fond sur la dtention de capital
Une dynamique participative, impliquant diffrentes partiesconcernes par lactivit
Une limitation de la distribution des bnfices
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gers restant trangers ces activits quisont considres comme coteuses et enrien susceptibles de crer de la valeur co-nomique. On mesure le changement impor-tant que signifie une volont de passer unstade de RSE intgre. Cest ce quexprimele P-DG de Danone en commentant ladmarche Danone Way , introduite en2000 pour que les filiales dcident elles-mmes du diagnostic de leur situation et deleurs plans daction pour contribuer largnration du double projet conomiqueet social lanc en 1972 par le prsident-fon-dateur Antoine Riboud en se distinguantfortement au sein du patronat franais delpoque. Cest cette volont dintgrationqui, selon le prsident actuel, a conduit, en2006 la cration dun comit de responsa-bilit sociale au sein du conseil dadminis-tration du groupe et jouissant, sur le papier,du mme statut que les comits financiers(audit, rmunrations). Cest le caractresystmatique dune instrumentation de type balanced scorecard ou dintgrationeffective de critres sociaux et/ou colo-giques dans le contrle de gestion quirvle, selon nous, le srieux et lengage-ment de lentreprise dans la RSE. Faute decelle-ci, il est en effet difficile de diffuserune telle politique au sein de lorganisationalors quen ce domaine la dcentralisationet la contextualisation constituent des imp-ratifs (Martinet, Payaud, 2006). Cette ins-trumentation est galement ncessaire pourconcrtiser lapproche parties prenantes quiinspire, plus ou moins, la RSE intgre, enouvrant la gouvernance et le management une explicitation socio-politique accrue desattentes, intrts et contraintes que portentles diverses catgories dacteurs ainsi qulinstauration de processus de ngociationplus complexes l o lconomisme de la
maximisation de la valeur actionnarialeimpose cognitivement et politiquement son imperium unidimensionnel (Martinet,2006a, 2006b). Malgr lomniprsence desdiscours, seule la moiti des entreprisescotes en Bourse et de droit franais, tenuesde par la loi NRE de 2001 de produire unrapport sur leurs impacts sociaux et envi-ronnementaux, sest engage dans unedmarche de dveloppement durable (DD)(ORSE, 2007), ce qui donne penser que laRSE intgre porte sur un nombre de casbien infrieur. Ds lors la RSE-BOP neconcerne quun nombre actuellement res-treint dentreprises et/ou un pourcentagelimit de leurs activits.
3. La RSE-BOP conduit-elle lentreprise sociale ?
Les exemples cits plus haut semblent indi-quer une convergence forte entre la RSE-BOP et lentreprise sociale. Reprenons lesneuf critres (tableau 2) qui sont retenuspour caractriser lidal type de lentreprisesociale (Borzaga, Defourny, 2001).Dans les deux cas, il sagit bien dune acti-vit continue de biens et services compor-tant un risque conomique assumer et desemplois rmunrs stables. Lautonomierecherche par lentreprise sociale, peut nepas tre la stratgie financire retenue par laRSE-BOP, en particulier si elle est portepar une entit dun groupe qui peut jouersur son portefeuille dactivits pour suppor-ter, au moins temporairement celle dentreelles qui exprime cet engagement.Dans les deux cas aussi, on trouve un objec-tif explicite de service la communaut,mme si, dans le cas de la RSE-BOP cetobjectif est retraduit dans le cur de mtierde lentreprise-mre et, de ce fait, interprt seulement comme une innovation-enve-
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loppe radicale finalit conomique.Cependant, dans les cas russis, lampleurde lco-systme et des transformationssociales engendrs semblent bien fournirune palette de services aux communautsconcernes.Rien ninterdit par ailleurs une similitudesagissant de linitiative citoyenne lori-gine de lactivit, mme si elle reste plusprobable dans lentreprise sociale. Demme, un fort leadership peut se retrouverdans les deux cas de figure.Cest plutt sur les critres du partage dupouvoir dcisionnel, de la profondeur dumanagement participatif et de la limitationde la distribution des bnfices que la diff-rence continue se marquer. cet gard,lentreprise sociale relve dune philoso-phie cooprative et dmocratique (unmembre/une voix, rinvestissement desbnfices au profit des cooprateurs) quifait contraste avec la logique comptitive etdiscrtionnaire qui marque gnralementlentreprise capitaliste.Ces convergences sont significatives maisles diffrences restent fortes sur des critresmajeurs au demeurant politiques pourque lon se garde de conclure une inter-section croissante. En revanche, et de faonplus limite, on peut sattendre ce que desentreprises avances dans des actions deRSE-BOP concluent des partenariatsdbouchant sur de vraies entreprisessociales. Cest dailleurs ce que revendiquele P-DG de Danone sagissant de Gra-meen Danone Foods , cre Bogra auBengladesh en mars 2006 comme co-entre-prise avec Grameen, prside parM. Yunus, prix Nobel de la paix. Sa finalitexplicite est dabord sociale crationdemplois, sant infantile, qualit environ-nementale tout en dgageant une rentabi-
lit suffisante pour assurer sa prennit. Lapremire usine de 3 000 tonnes a tconstruite pour 700 000 euros en 3 moisavec une faible automatisation et des solu-tions trs originales au plan cologique.Dans le prolongement, a t cr DanoneCommunities , fonds dinvestissementappel financer des projets du mme typeavec un capital de dpart de 100 millionsdeuros souscrit par Danone hauteur de20 %. Ce fonds vise explicitement le finan-cement dentreprises sociales et envisageune rmunration limite mais peu risquedes apporteurs de capitaux. charge de sedvelopper effectivement, ce fonds peuttre linvestissement socialement respon-sable (ISR), ce que lentreprise sociale est la RSE-BOP
CONCLUSION : LA CO-ENTREPRISESOCIALE, UN CHEVAL DE TROIE?
ce stade de lanalyse, un paradoxe appa-rat : les formes les moins ambitieuses deRSE (dites cosmtiques et annexes dans lataxonomie) consacrent la dichotomieconstruite entre lconomique leurs acti-vits marchandes et rentables et le social des dpenses sans retour direct et compta-bilisable cest--dire aussi entre lchangedun ct, la relation de solidarit de lautrequentretiennent diverses formes, audemeurant quantitativement limites de donou de pseudodon.A contrario, les formes les plus engages(RSE intgre et RSE-BOP dans la taxono-mie et a fortiori, la co-entreprise sociale)peuvent tre vues comme une nouvelletape dconomicisation ou de marchandi-sation du monde. Il ne fait pas de doutequelles peuvent endogniser des activitsqui jusque-l ressortissaient la rciprocit
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et la solidarit, en donnant des statuts deproducteur et/ou de consommateur desindividus qui en taient dpourvus (Sen,2000).On retrouve ici, et cela na rien dtonnant,la discussion sur laltruisme rationnel etstratgique () vid de tout contenuthique ou politique (Azam, 2003). Detelles constructions, lorsquelles transfor-ment des expriences dauto-organisationen systmes de comportements cono-miques concourent leur dpolitisation sielles taient vcues comme alternatives lordre marchand. Reste quelles peuventtout autant crer quasiment ex-nihilo ,des revenus l o il ny avait que malnutri-tion, inactivit et parfois sentiment dindi-gnit ou tout le moins dinutilit (Perroux,1981). Les expriences relates ne sont pasde nature contester lordre libral ; ellespeuvent au contraire contribuer lerendre moins inhumain et moins illgitimeaux yeux de certains qui ne disposent dau-cun moyen rcurrent de survie. Lentreprisesociale, ds lors quelle mane conjointe-ment dune organisation but non lucratifet dune entreprise capitaliste, peut tre vuecomme le cheval de Troie de lexpansion dumonde marchand. Si elle entre clairementdans le primtre de lconomie socialecommunment admis, elle peut difficile-ment revendiquer son appartenance lco-nomie solidaire si celle-ci se pose en alter-native.En tous les cas, elle invite un examenempirique attentif de ses effets, tant dupoint de vue des deux partenaires que, etau premier chef, des populations concer-nes. Elle participe, modestement certes, une certaine rgnration du politique ausein mme de la politique dentreprise
(Martinet, 2007). Ce nest pas ngligeable un stade dvolution du capitalisme o lafinance, bien plus que lconomique, tend guider les choix stratgiques. Rgnra-tion du politique au sein et autour de len-treprise qui concerne tout autant lorienta-tion et le contenu des activits que lesprocessus et instruments de gouvernanceet management. Louverture diffrentesparties prenantes, la prise en considrationautre que formelle de leurs intrts, le r-largissement de la palette des objectifs delentreprise, ainsi que des indicateurs etdes instruments dvaluation des perfor-mances, lexplicitation et la discussion desconflits dintrt, un management relle-ment participatif constituent une condi-tion ncessaire une gestion moins bru-tale, inclusive et multidimensionnelle dontun cadre thorique intgrateur a t la-bor par Martinet et Payaud ( paratre,2008). Ds lors que les grandes entreprisesdisposent des pouvoirs que lon sait, lepolitique ne concerne plus seulement lesappareils tatiques infranationaux,nationaux et supranationaux. Cest aussiau sein des premires et dans la gouver-nance de leurs multiples activitsconjointes que le politique doit tre rg-nr, bien au-del des codes de bonneconduite mis en avant a et l. Stiglitz rap-pelle, titre indicatif, que le chiffre daf-faires du distributeur amricain Wal Marttait 282,5 milliards de dollars en 2005,suprieur au PIB de toute lAfrique subsaharienne (Stiglitz, 2006). La rgula-tion, le rglementation et la sanction desabus de pouvoir des grandes firmes mul-tinationales sont essentielles, aussi, lasurvie de la dmocratie.
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214 Revue franaise de gestion N 180/2008
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