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NORMANDIE CONNECTÉE FORUM AVEC une revue pour changer d’époque HÔTEL DE VILLE 21 AVRIL 2018 Avec :PascalALLIZARD,NicoleAMELINE,MaxARMANET, AlbertASSÉRAF,Gaël BARBIER,Patrice BÉGAY, Karim BENAOUDA, Régis BOIGEGRAIN, Lauren CAPELLARI, Christian CARDON, Vincent CHAMPAIN, Christophe CIRAUDO, général Antoine CREUX, Marie-Odile CRINON, Thierry DELVILLE, Michel DERDEVET,Denis DUGABELLE,Jean-Pierre ELONG-MBASSI,Philippe EUDELINE,Sylvie DE GAETANO, Jean-Noël DE GALZAIN, Sophie GAUGAIN, Françoise GUÉGOT, Luc LEMONNIER, Jean-Louis LOUVEL, Isabelle MACÉ, Guy MAMOU-MANI, Marc MAOUCHE,Alexandre MARTINI, Cyrille MOREAU, Etienne MOREAU, Hervé MORIN, Yvon NOËL, James OSBORN, Olivier PAZ, Thomas PEAUCELLE, Marie-Agnès POUSSIER-WINSBACK, Marie POUSSIN, Jordi SANIGER-PARÉ, Michel SUDARSKIS, Muriel TOUATY, Jean-Marc TOUBIANA, général Marc WATIN-AUGOUARD, Olivier ZANUSSO. QUELLE PLACE, QUELLE STRATÉGIE POUR FAIRE GAGNER LA NORMANDIE ? ACTEURS, ENTREPRENEURS, ÉLUS RÉPONDENT

FORUM - Trouville-sur-MerLe Forum du 21 avril présente de multiples exemples d’innovations ... de 30 tiers lieux par an à l’horizon 2020 et en accompagnant les entreprises qui

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NORMANDIE CONNECTÉE

F O R U M

AVEC

une revue pour changer d’époque

HÔTEL DE VILLE

21 AVRIL 2018

Avec : Pascal ALLIZARD, Nicole AMELINE, Max ARMANET, Albert ASSÉRAF, Gaël BARBIER, Patrice BÉGAY, Karim BENAOUDA, Régis BOIGEGRAIN, Lauren CAPELLARI, Christian CARDON, Vincent CHAMPAIN, Christophe CIRAUDO, général Antoine CREUX, Marie-Odile CRINON, Thierry DELVILLE, Michel DERDEVET, Denis DUGABELLE, Jean-Pierre ELONG-MBASSI, Philippe EUDELINE, Sylvie DE GAETANO, Jean-Noël DE GALZAIN, Sophie GAUGAIN, Françoise GUÉGOT, Luc LEMONNIER, Jean-Louis LOUVEL, Isabelle MACÉ, Guy MAMOU-MANI, Marc MAOUCHE, Alexandre MARTINI, Cyrille MOREAU, Etienne MOREAU, Hervé MORIN, Yvon NOËL, James OSBORN, Olivier PAZ, Thomas PEAUCELLE, Marie-Agnès POUSSIER-WINSBACK, Marie POUSSIN, Jordi SANIGER-PARÉ, Michel SUDARSKIS, Muriel TOUATY, Jean-Marc TOUBIANA, général Marc WATIN-AUGOUARD, Olivier ZANUSSO.

QUELLE PLACE, QUELLE STRATÉGIE POUR FAIRE GAGNER LA NORMANDIE ?ACTEURS, ENTREPRENEURS, ÉLUS RÉPONDENT

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T rouville a lancé dès 2016 le Forum des territoires connectés, avec deux objectifs : capitaliser sur notre expérience des retombées concrètes de la révolution numérique et du développement normand dans ce domaine ; construire

le rendez-vous des innovateurs, des décideurs et des acteurs économiques et politiques de la grande Région Normandie.

Conscient que l’attractivité de Trouville passait par la maîtrise des retombées de la révolution numérique et l’installation de ses acteurs sur son territoire, la commune depuis plusieurs années soutient les start-up attirées par la qualité de vie exceptionnelle qui s’y trouve. Ainsi, nous avons fait le pari d’accompagner, en lui louant des locaux, Advise Data, qui souhaite un développement ultrarapide. Cette société travaille dans toute l’Europe via Internet. Pari gagné ! Pour lui permettre de regrouper ses collaborateurs qui étaient localisés jusqu’ici en région parisienne et d’en recruter de nouveaux, la commune vient de lui vendre un bâtiment plus grand. Son président, James Osborn, intervient au Forum. La création d’un espace de coworking, où les résidents secondaires peuvent installer projets et ordinateurs pour travailler, a révélé qu’un grand nombre de cadres souhaitait résider en Normandie la plus grande partie de la semaine, à condition d’y trouver une structure d’accueil connectée. La plupart ne passeront à Paris que le temps nécessaire pour rencontrer leurs clients.

Le mot d’Hervé Morin, président de la Région Normandie, montre l’importance exceptionnelle que cette dernière accorde au développe-ment du numérique au service des entreprises, des établissements d’enseignement et de recherche, pour que la Normandie soit à la pointe de la création d’emplois de haute qualification. Trois des vice-présidentes de la Région, Sophie Gaugain, Marie-Agnès Poussier-Winsback et Françoise Guégot, expliqueront cette politique.Le Forum du 21 avril présente de multiples exemples d’innovations menées à bien par des collectivités et des entreprises de la Région. Il met l’accent sur la manière d’assurer la sécurité des données, malgré les risques de « guerre connectée » et de cybercriminalité.

Je remercie Max Armanet, conseiller municipal délégué de Trouville, d’avoir conçu et organisé ce Forum, et l’équipe de personnalités de très haut niveau, qu’il a rassemblée, d’avoir accepté d’y prendre part. Je vous invite à participer aux débats le samedi 21 avril prochain, à la mairie de Trouville ! l

Christian CardonMaire de Trouville-sur-Mer

TROUVILLE DANS UN MONDE NUMÉRISÉ

Editos

FORUM NORMANDIE CONNECTÉE Numéro conçu et réalisé par Max Armanet directeur du Forum Normandie connectée, président de l’agence de presse Forum-Media. Comité éditorial Nicole Ameline, Sophie Gaugain, Yvon Noël, Thomas Peaucelle, Michel Sudarskis. Réalisation We Demain/Studio 92. Illustrations Luc. Remerciements Pascale Blassel, David Bordes, Agnès Canis, Frédérick Cassegrain, Pascale Cordier, Sophie Dancourt, Nicolas Dufour, Sylvie de Gaetano, Frédéric Goujon, Olivier Linot, Maud Loquet, Sophie Millet-Dauré, Stéphanie Kampf, James Osborn, Aline Permin, Didier Quenouille, David Revert, Francine Rochefort, Daniel Simon, Nicolas Tolini, Richard Zivaco. Impression Imprimerie Ouest France Imprim. Tirage 4 000 ex. Dépôt légal 2e trimestre 2018.

I maginez le monde de l’avant Gutenberg et celui de l’après. Existait-il un autre choix que celui de participer à cette révolution qui allait

offrir à la terre entière le savoir, hier capté par les quelques sachants. C’est un semblable moment d’histoire que nous vivons aujourd’hui et, comme toujours, il entraîne peurs, frictions et résistances. Mais a-t-on le choix ? La génération de demain, la génération Z, est née avec la tablette. Avons-nous le droit de lui appli-quer nos recettes moribondes ?La société de l’intelligence numérique ne s’arrêtera plus. Il nous reste à la comprendre pour mieux en profiter et préserver le rôle de l’humain dans la société de demain. Plus agiles que les Etats, les territoires et les villes seront les avant-postes de cette révolution que nous tentons d’observer et de raconter sur les canaux de We Demain.Max Armanet, journaliste et directeur de ce Forum, porte ces convictions. Il a réuni autour de lui à Trouville les meilleurs spécialistes pour ce moment de réflexion et de proposition autour de la ville connectée et citoyenne. l

François SiegelEditeur We Demain

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Construire la Normandie d’aujourd’hui et de nos enfants à l’aide du numérique est une urgence, concrète, quotidienne. Sécurité, éducation, agri-culture, pêche, transport, tourisme, restaurants,

hôtels, personnes âgées, attractivité économique… il n’est pas un sujet qui ne soit impacté par la transformation numérique. Les acteurs de notre Région le savent bien : le numérique est un outil indispensable pour développer le dynamisme éco-nomique, assurer la gestion des services publics, préserver l’emploi, construire l’avenir des nouvelles générations, favoriser les relations de proximité, unir les citoyens de notre territoire.

Que l’on soit à Caen, Rouen, Le Havre, Cherbourg ou Trouville au cœur de la Côte fleurie, les problèmes que nous rencon-trons se croisent et se répondent. C’est ensemble que nous réussirons à les résoudre ou que nous échouerons. Nos difficul-tés, ici, au milieu du pays d’Auge, sur la rive droite de l’estuaire de la Seine, sont de même nature que dans chaque terroir nor-mand. La réponse trouvée à Condé-sur-Noireau peut profiter à Fécamp, Villerville ou Touques. Allons plus loin, les solutions mises en place au Kenya pour remédier à l’insuffisante banca-risation des populations ont permis l’émergence de modes de paiement mobiles copiés dans le monde entier.

La Normandie est engagée dans une course planétaire faite de rapides changements. Ces changements ne sont pas une vue de l’esprit, mais une réalité qui commence ici et mainte-nant. Une réalité où l’apparition de nouveaux outils permet l’amélioration de la qualité de notre vie ; mais où il faut rester vigilant, toute innovation n’étant pas forcément un progrès pour la personne humaine. Pourtant, bien cadrée, la révo-lution numérique est une chance. Ce nouvel outil capable d’accompagner la mise en place de solutions simples à des problèmes complexes s’est imposé comme sujet cardinal de toute politique territoriale. Densité, mobilité, énergies, équilibre entre espaces urbains et espaces ruraux, démocratie… La liste est longue des sujets que l’intelligence augmentée nous aide à résoudre durablement.

Tout cela constitue le programme de ce troisième rendez-vous de la Normandie connectée, où décideurs, entrepreneurs, élus vont partager expériences, réflexions, projets. Nous profiterons aussi de la présence exceptionnelle de Jean-Pierre Elong-Mbassi, le secrétaire général de la CGLU Afrique en pleine préparation du Sommet d’Africités, premier forum des territoires connectés africains. Ce rendez-vous, qui rassemble les 2000 plus importants territoires et villes d’Afrique, est riche de réalisations imposées par la nécessité et qui servent depuis de modèles à la planète. Partager des expériences, réunir année après année les meilleurs acteurs, relier entre eux les atouts normands pour construire une Normandie connectée, plus dynamique et plus juste. Réseau moderne et solidaire qui se met en place sous l’impulsion de notre Région. Voici l’objectif du forum de Trouville. l

L a Région s’est dotée l’an dernier d’un plan d’actions pour la transformation numérique de la Normandie. 35 millions d’euros sont mobilisés chaque année au service de cette stratégie régionale qui se traduit par un grand programme

d’équipement du territoire en ressources numériques et un plan de soutien à la transformation numérique de ses différents acteurs. Très concrètement, la Région Normandie s’engage sur l’accès généralisé au très haut débit, en privilégiant la fibre optique, le réseau du XXIe siècle. L’objectif est que 60 % des Normands bénéficient du très haut débit d’ici 2020, et 100 % d’ici 2025. A cet effet, la Région a d’ores et déjà programmé 110 millions d’euros et continuera à investir pour permettre une couverture totale du territoire aux côtés des départements.

S’agissant de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation, la Région décide de poursuivre son soutien au Centre régional informatique et d’applications numériques de Norman-die (CRIANN) pour qu’il devienne un « mésocentre » d’envergure nationale. Ce soutien au CRIANN permet par ailleurs de conso-lider et de développer le réseau SYVIK – réseau informatique régional qui joue un rôle essentiel dans l’accès au numérique dans les établissements scolaires, l’enseignement supérieur et la santé. Sur la question des transports, la Région a souhaité équiper les futurs trains intercités de WiFi dès leur mise en service (par la Région Normandie) en 2020.

Ce plan entend par ailleurs favoriser la numérisation de l’écono-mie. Pour cela, nous accompagnons les TPE et les PME dans leur démarche de numérisation. Nous l’avons fait par l’intermédiaire des chambres consulaires et avec l’aide de la Normandie French Tech en organisant plus de 20 rencontres sur tout le territoire normand afin de favoriser les échanges et la diffusion d’informa-tions. Nous le faisons aussi à travers le prêt « Normandie TPE » ou encore le fonds régional de garantie pour faciliter l’accès des TPE aux crédits bancaires pour leur transformation numérique. Nous le faisons enfin en soutenant l’aménagement et la labellisation

Par Hervé Morin

de 30 tiers lieux par an à l’horizon 2020 et en accompagnant les entreprises qui participent aux grands rendez-vous internationaux du numérique à l’image du CES Las Vegas ou de Vivatech.

La Région mobilisera 60 millions d’euros pour le déploiement du numérique dans les lycées normands. Très concrètement, ils sont désormais tous raccordés à la fibre optique ce qui leur permet de disposer d’un accès Internet à très haut débit. Ne suffisant pas à obtenir une qualité optimale de service, deux autres sujets ma-jeurs vont être traités : le câblage, cette année, de l’ensemble des établissements ou encore la remise à niveau, dans les deux ans, du parc informatique que l’Etat nous a transféré sans compensa-tion financière. Cette enveloppe permettra enfin le déploiement du WiFi et le déploiement d’un environnement numérique de travail unique.

En matière de formation, la Région Normandie a décidé de développer COMMUNOTIC, cet espace collaboratif ouvert à tous les professionnels de la formation, de l’orientation et de l’insertion, qui développent des solutions de formations pour les apprenants normands, en utilisant les technologies numériques. Son objectif est de doubler son nombre de membres, et de créer 15 000 parcours multimodaux d’ici 2020.

Enfin, la Région a souhaité se saisir de l’enjeu du stockage des données. Pour cela, nous investirons et accompagnerons l’émergence de data centers innovants, efficaces et écoresponsables. C’est un enjeu majeur à la fois pour l’enseignement supérieur, la recherche, la santé… Nous avons par ailleurs décidé de constituer un data lab permettant d’expérimenter 20 projets collaboratifs pour développer le big data, l’open data et ainsi construire de nouveaux services utiles pour le transport, la santé, la culture.

Vous le voyez à travers ces quelques exemples évocateurs, la Région est entièrement mobilisée pour faire de la Normandie un territoire aux avant-postes de la transformation numérique ! l

LE NUMÉRIQUE AUX AVANT-POSTES DE LA NORMANDIE

Par Max Armanet

UNE STRATÉGIE POUR FAIRE GAGNER LA NORMANDIE

Par Nicole Ameline

TROUVILLE À L’AVANT-GARDE

L es territoires ont depuis longtemps démontré leur capacité d’innovation et d’intelligence.Je suis fière qu’avec la Ville de Trouville, son maire Christian Cardon, Max Armanet, dont la compétence

sur ses sujets est démontrée, et Sophie Gaugain, première vice-présidente de la Région, nous ayons les premiers porté ce concept d’intelligence territoriale.

Les « territoires connectés », en lien direct avec les entre-prises, sont devenus de nouveaux pôles de compétitivité, fonctionnant en réseaux, ouverts à l’intelligence collective, à la coconstruction, à la création de réponses nouvelles. Emergence d’une gouvernance territoriale connectée entre villes et campagnes, littoral et arrière-pays, mais également connectée au reste du monde. Le pays d’Auge et la Normandie, stratégiquement situés entre Paris et Londres, les deux pôles majeurs de l’Europe de l’Ouest, ont un rôle d’avant-garde à jouer.

Les territoires connectés sont aussi à l’avant-garde des nou-veaux objectifs de développement durable 2030 qui visent, à travers la formation, l’égalité entre les hommes et les femmes, la croissance inclusive, un développement plus juste, plus démocratique et plus respectueux de la planète. l©

DR.

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PROGRAMME NORMANDIE CONNECTÉE Quelle place, quelle stratégie pour faire gagner la Normandie

SAMEDI 21 AVRIL 2018 TROUVILLE-SUR-MER

9 h 30 OUVERTUREChristian Cardon Maire de Trouville-sur-Mer.Max Armanet Président de l’agence de presse Forum-Media, conseiller municipal de Trouville-sur-Mer.

9 h 35 ALLOCATION D’OUVERTUREHervé Morin Président de la Région Normandie.

9 h 45 LES RÉSEAUX, CLÉ DU DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE DE LA NORMANDIE ?Modérateur : Max Armanet

Sophie Gaugain Diplômée de droit public à l’université de Caen. Conseiller parlementaire de Nicole Ameline puis de Xavier Bertrand. Maire de Dozulé, elle est 1re vice-présidence de la Région Normandie en charge de l’emploi et du développement économique.Michel Derdevet Maître de conférences à Sciences Po, professeur au Collège d’Europe de Bruges, coauteur avec A.Beltran et F.Roques d’Energie, pour des réseaux électriques solidaires (Descartes & Cie, mai 2017). Il est secrétaire général du directoire d’Enedis.

10 h 15 LE NUMÉRIQUE AU SERVICE DE LA CROISSANCE DES PME Modérateur : Sylvie de Gaetano

Guy Mamou-Mani Membre du Conseil national du numérique, Guy Mamou-Mani a présidé pendant six ans Syntec Numérique, la chambre professionnelle des métiers du numérique et copréside aujourd’hui le Groupe Open. Isabelle Macé Cofondatrice de l’association « Réseau Village Factory », diplômée de Science-Po Paris, consultante en système d’information, responsable du développement du réseau par le maillage territorial. James Osborn Fondateur de plusieurs start-up au succès international centrées sur la vérification des données : Advise Data, Advise Affinity Services. Acteur important du numérique à Trouville.

10 h 45 LA NORMANDIE DIGITALE, UN ATOUT POUR LE TERRITOIREModérateur : Yvon Noël

Pascal Allizard Sénateur du Calvados, vice-président de la Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées, maire de Condé-en-Normandie.Laurent Capellari PDG du laboratoire Cotral, le numéro un mondial de la protection auditive sur mesure, basé à Condé-sur-Noireau, qui équipe chaque jour plus 2 millions de salariés dans le monde. Etienne Moreau Ingénieur textile de formation, directeur de l’usine Filix, société leader sur le marché du fil élastique (habillement, industrie, médical) à Condé-sur-Noireau, président de Technormandie.

11 h 15 COMMENT DÉVELOPPER L’ATTRACTIVITÉ DE NOTRE RÉGION ? Modérateur : Max Armanet

Marie-Agnès Poussier-Winsback Vice-présidente de la Région Normandie en charge du tourisme et de l’attractivité du territoire, maire de FécampMarie Poussin Directrice régionale de Caen représente Bpifrance sur l’Orne, la Manche et le Calvados. Elle participe aux côtés de la Région et des acteurs bancaires, aux investissements du territoire à toutes les étapes de la vie de l’entreprise.Christophe Ciraudo Directeur du marketing et des marchés de proximité de la Caisse régionale du Crédit agricole Normandie. Ce titulaire d’un DESS d’ingénierie statistique est un spécialiste du « data mining ».

Modérateurs : Max Armanet Président de l’agence de presse Forum-Media, conseiller municipal de Trouville-sur -Mer. Sylvie de Gaetano magistrate, maire adjoint de Trouville-sur-Mer. Thomas Peaucelle Président de Kairos. Michel Sudarskis Secrétaire général de l’INTAYvon Noël Directeur du numérique à la Région Normandie.

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Programme (suite)

11 h 45 SOBRIÉTÉ ÉNERGÉTIQUE, LA MÉTROPOLE DE ROUEN MONTRE L’EXEMPLE Modérateur : Michel Sudarskis

Régis Boigegrain Délégué de RTE pour les régions Ile-de-France et Normandie. Diplômé de l’Ecole nationale supérieure des Postes et Télécommunications (ENSPTT).Cyrille Moreau VP Métropole Rouen, environnement, agriculture périurbaine, PCEAT, air, biodiversité, énergie, économie sociale et solidaire.

12 h 15 OÙ COMMENCE LA GUERRE CONNECTÉE ?Modérateur : Thomas Peaucelle

Nicole Ameline Experte à l’ONU, ancienne ministre.Général Antoine Creux Général d’armée aérienne, pilote de chasse, inspecteur général des armées. Depuis 2017, directeur de la sécurité du Groupe Société générale, membre du comité directeur.Général Marc Watin-Augouard Dir. du centre de recherche de l’Ecole des officiers de la gendarmerie nationale. Conseiller pour la sécurité au min. de l’Intérieur auprès de N. Sarkozy puis de D. de Villepin. Général d’armée, il a fondé le Forum international de la cybersécurité.

13 h FIN DES ÉCHANGES DE LA MATINÉE

DÉJEUNER OFFICIEL DES INTERVENANTS DU FORUM DE LA NORMANDIE CONNECTÉE

15 h SÉCURITÉ, CYBERCRIMINALITÉ, LA FRANCE EST-ELLE PRÊTE ? Modérateur : Thomas Peaucelle

Marie-Odile Crinon Auditrice de l’IHEDN et de l’INHESJ, et colonel de réserve citoyenne de l’Armée de l’air et de la cyberdéfense, présidente fondatrice de MRC2 (Management des risques et crises cyber).Thierry Delville Délégué ministériel aux industries de sécurité et à la lutte contre les cybermenaces.

15 h 30 L’INTELLIGENCE ARTIFICIELLE ET LA SOUVERAINETÉ DE NOS DONNÉES SONT-ELLES MENACÉES ?Modérateur : Yvon Noël

Jean-Noël de Galzain PDG fondateur de Wallix Group, leader européen de la cybersécurité des accès, et président d’HEXATRUST, qui regroupe les champions FrenchTech de la cybersécurité.Jordi Saniger-Paré Centralien, responsable Airbus Group autour des programmes et coopérations de recherche et développement stratégiques.Muriel Touaty Diplômée en science politique de l’université de Tel Aviv, Muriel Touaty est directrice générale de l’association Technion France, représentant Technion Israël Institute of Technology.

16 h LA VILLE, LE CITOYEN ET LE MOBILIER INTERACTIF, L’EXEMPLE DU HAVREModérateur : Yvon Noël

Albert Asséraf Directeur général stratégie, Data et nouveaux usages JC Decaux, membre du comité exécutif et du comité de direction France. Professeur associé au sein du département marketing, publicité et communication du CELSA Paris Sorbonne. Karim Benaouda Conseiller en charge de la cité digitale et conseiller communautaire à la CODAH du Havre.

16 h 30 LA GESTION DIGITALE DES DÉCHETS, LE CAS DE CABOURG PAYS D’AUGEModérateur : Sylvie de Gaetano

Olivier Paz Maire de Merville-Franceville plage, il préside la communauté de communes Normandie Cabourg Pays d’Auge et l’Union amicale des maires du Calvados. Président du Syvedac, syndicat qui assure le tri, le recyclage et l’élimination des ordures ménagères des 330 000 habitants de l’agglomération caennaise.Jean-Marc Toubiana Fondateur de Terradona, spécialisée dans les solutions innovantes et incitatives pour la smart city et dans le domaine du recyclage des déchets ménagers. Diplômé d’un master II de l’IFG Lyon.

Une application innovante pour visualiser les enjeux de la région et de la métropole, et comprendre la mise

en œuvre de la transition énergétique

Suivez en temps réel les données régionales et métropolitaines

concernant la consommation d’électricité, la production par fi lière et les fl ux d’échanges avec les autres

territoires.

Des informations refl étant l’importance de la solidarité électrique

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Programme (suite)

17 h LA NOUVELLE ÉQUATION DE L’ÉNERGIE PASSE-T-ELLE PAR L’INTELLIGENCE ARTIFICIELLE ?Modérateur : Thomas Peaucelle

Denis Dugabelle Directeur territorial d’Enedis en Normandie. Diplômé de l’Essec. Professeur associé au Conservatoire national des arts et métiers en sûreté de fonctionnement des systèmes complexes.Vincent Champain Directeur général de GE Digital foundry Europe, diplômé de l’Ecole polytechnique, de l’Ecole nationale de la statistique et de l’administration économique.

17 h 30 À QUOI RESSEMBLENT LES USINES DU FUTUR ?Modérateur : Max Armanet

Sophie Gaugain Diplômée de droit public à l’université de Caen. Conseiller parlementaire de Nicole Ameline puis de Xavier Bertrand. Maire de Dozulé, elle est 1re vice-présidence de la Région Normandie en charge de l’emploi et du développement économique. Philippe Eudeline Directeur technologie & innovation à Thales Land and Air Systems. Président de l’association Normandie AéroEspace qui regroupe 141 membres, emploie 20 000 personnes pour un CA de 3 Mds€.Olivier Zanusso Directeur du site Faurecia de Caligny, dix-sept années d’expérience dans l’industrie automobile, à la fois comme constructeur et comme équipementier, dans les domaines de production, de recherche et développement des produits et des process.

18 h LES TRANSPORTS CONNECTÉES UNE NÉCESSITÉ POUR LE TERRITOIRE ?Modérateur : Sylvie de Gaetano

Gaël Barbier Directeur adjoint du TER SNCF Normandie, ingénieur de formation. Il se consacre pleinement aux mobilités des voyageurs.Marc Maouche Délégué régional Orange Normandie. Il est président de l’ENSI Caen, administrateur d’Esigelec et de l’agence Caen Normandie Développement. Depuis la création de l’ADN, il siège à son directoire consultatif.Michel Sudarskis Secrétaire général de l’association internationale du développement urbain (INTA). Spécialiste des mobilités, du logement, des stratégies et des financement métropolitains durables.

18 h 30 FRENCH TECH ET FRENCH FAB, FER DE LANCE DE L’INNOVATION RÉGIONALE ?Modérateur : Max Armanet

Françoise Guégot Vice-présidente de la Région Normandie, en charge de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation et du numérique, ingénieure de l’Ecole polytechnique féminine de Paris, Dr en informatique, sciences des organisations. Députée de Seine Maritime de 2007 à 2017. Maire de Mont-Saint-Aignan de 2001 à 2008.Patrice Begay Membre du comité exécutif de Bpifrance, directeur de la communication et de Bpifrance Excellence en 2013.Jean-Louis Louvel Président fondateur de PGS Group. Acteur important de la French Tech et du French Lab normand. Il investit aussi dans la presse avec Paris-Normandie.Alexandre Martini Directeur des écoles du Campus Saint Marc à Rouen, impliqué dans le monde de l’innovation au travers d’une start-up dans le secteur du mobile. Cofondateur de NFactory, président de la Normandy French Tech ».

19 h LA RÉVOLUTION MONDIALE DES TERRITOIRES CONNECTÉSModérateur : Max Armanet

Jean-Pierre Elong-Mbassi Secrétaire général de Cités et gouvernement locaux unis d’Afrique (CGLU Afrique). Coprésident de l’Alliance mondiale des villes pour le développement scientifique. Organisateur des Sommets Africités, la plus importante manifestation des villes, régions et collectivités locales d’Afrique. Quarante années d’expérience du développement urbain, de l’aménagement du territoire, des services urbains, du développement économique local, de la gouvernance des collectivités locales, de l’habitat et de la restructuration des bidonvilles.

19 h 30 CONCLUSIONS

20 h DÎNER OFFICIEL DES INTERVENANTS DU FORUM DE LA NORMANDIE CONNECTÉE

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COMMENT PARTAGER LA GESTION DES DONNÉES ?

L a révolution numérique est en train de transformer le monde dans lequel nous vivons comme la révolution industrielle a bouleversé notre planète au début du XIXe siècle. Le monde des données qui est advenu et qui

l’accompagne se pense en réseaux. La transformation des territoires, leur adaptation aux nouveaux enjeux est avant tout une affaire de réseaux. Dans ce domaine, les distributeurs d’électricité ont une expérience et un savoir-faire précieux qui peut servir de modèle à beaucoup d’autres domaines.

A l’image de nombreux distributeurs d’électricité dans le monde, Enedis est activement engagé aujourd’hui dans un double mou-vement vers le big data, l’explosion quantitative des données numériques disponibles, et l’open data, la mise à disposition gratuite de ces données, de manière ouverte, afin de permettre leur réutilisation sans restriction technique, juridique ou financière.

Ce tournant est récent, mais il est essentiel. L’explosion de l’« Inter-net des objets » (IoT) fait qu’il y aura en 2025 près de 155 milliards d’objets communicants dans le monde, qui vont accélérer la production massive et le croisement d’informations, réutilisables sur l’état des ressources énergétiques (capacité à répondre à une demande précise…), l’environnement (météo, niveau de CO2 et de monoxyde de carbone dans une habitation…), la per-formance des processus (capteurs dans l’industrie, l’agriculture…) ou les comportements individuels (comportements au sein de l’habitat, consommation énergétique…).

Toutes ces données générées et gérées par les distributeurs

Par Michel Derdevet

d’électricité ont vocation à être restituées à trois catégories pré-cises : le réseau lui-même, pour affiner sa gestion, améliorer ses performances et garantir la sécurité d’alimentation en électricité des territoires, ruraux ou urbains ; les clients, qui reçoivent déjà, de manière individuelle, de la part d’Enedis les données liées à leur consommation et celles liées à l’état du réseau ; et enfin les collectivités, qui, sur la base de données agrégées (et donc anonymisées), peuvent les utiliser pour mettre en œuvre l es politiques locales d’efficacité énergétique de leur ressort, mais aussi fiabiliser d’autres politiques publiques (transport, lutte contre la précarité…).

Par la gestion dynamique des données, les distributeurs d’électricité deviendront demain de véritables services publics modernes du XXIe siècle, adaptés à leur époque et capables de soutenir les modèles de gestion locale d’énergie émergents (autoconsommation, production décentralisée…). Leur devoir sera de mettre les données à disposition des parties prenantes, en time-to-market, aux standards de la technologie.

Les informations générées seront déterminantes pour amélio-rer et construire, dans un processus d’innovation continue, de nouveaux services à destination des consommateurs et, plus largement, des citoyens. Grâce aux nouvelles technologies de l’information et de la communication, et à l’usage de l’Internet, une nouvelle économie de l’énergie va ainsi voir le jour, fondée sur une connaissance toujours plus fine des usages du client. Et tout ceci va bouleverser, en profondeur, les intermédiations traditionnelles de la chaîne de valeur électrique. l

L a Normandie est une terre d’innovation. Mais l’innova-tion, pour nous, n’a de sens que si elle améliore, simplifie, rend plus solidaire, plus créatrice, plus connectée la vie des citoyens qui l’habitent et qui y travaillent. La Nor-

mandie innove sur l’ensemble des secteurs d’activités et sur l’ensemble de la chaîne de valeurs de l’industrie du futur. C’est pourquoi notre Région se positionne sur toutes les opportunités qui permettent à notre territoire de bien tenir sa place dans un environnement où la mondialisation est une réalité. Pour la Normandie réunifiée, il s’agit d’une priorité. Ainsi, dès que s’est présentée la démarche nationale « Industrie du futur », Hervé Morin a décidé immédiatement de répondre à l’appel à projets. Et dès octobre 2016, nous présentions notre projet « Alliance Industrie du futur ».

Un projet dans lequel nous avons fédéré tous les acteurs du territoire normand. Structurant un vrai travail collectif et participatif. Les représentants de l’Alliance s’associent à ceux de l’ADN, à la Bpifrance, à la CCI Normandie, avec l’Etat (DIRECCTE) et la Région Normandie, dans un comité « Industrie du futur » dont la mission principale est de construire et piloter un plan de développement régional sur cet axe qui sera déployé dès le printemps. L’industrie 4.0, ou l’Industrie du futur, c’est avant tout le déploiement des nouvelles technologies numériques dans toutes les dimensions de l’entreprise industrielle.Souvent, je le répète : l’industrie du futur comprend la digitali-

Par Sophie Gaugain

sation de la chaîne de production en amont, la digitalisation au cœur des machines automatisées, mais aussi la digitalisation des procédés avancés de production. Elle concerne tous les acteurs, qu’ils soient petits ou grands. Elle place le numérique au service d’une usine interconnec-tée, optimisant la gestion des données de masse (big data) que le monde moderne nous permet de capter. Ce qui est plus connu sous le nom de big data est issu de la multiplica-tion de capteurs et de l’intégration des informations clients et fournisseurs. C’est la révolution des objets connectés qui commence avec nos smartphones.

Mais c’est aussi une nouvelle approche globale de l’Homme au travail, en repensant et en réorganisant l’ensemble des tâches des salariés, le travail en mode « projet », les relations humaines et technologiques, la qualité et l’amélioration des conditions de travail depuis la chaîne de production jusqu’aux services administratifs.

Enfin, l’industrie du futur est une industrie plus silencieuse et res-pectueuse de son environnement. La maîtrise de la révolution numérique nous permet d’optimiser les flux d’énergies et de matières, et, cela, dans une volonté de réduction des déchets et d’intégration dans l’écosystème de proximité. La Normandie connectée est un véritable enjeu de société sur lequel nous sommes pleinement engagés. l

FÉDÉRER TOUS LES ACTEURS DE LA RÉGION

LES RÉSEAUX, CLÉ DU DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE DE LA NORMANDIE ?

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CONSTRUIRE LA SOBRIÉTÉ ÉNERGÉTIQUE

E n réponse aux enjeux environnementaux, la croissance de la production d’électricité renouvelable s’accélère. Le développement à grande échelle du stockage décentralisé d’électricité n’est qu’une affaire de temps.

Aujourd’hui, maîtriser à distance la consommation de son réfrigérateur ou de son radiateur est possible. Demain, chacun pourra produire son électricité, la stocker ou la revendre selon des logiques marchandes ou communautaires. Pour répondre à ces évolutions, RTE, le réseau de transport d’électricité à haute et très haute tension, couple le réseau électrique avec les technologies numériques pour développer les solutions flexibles et résilientes qui permettront de continuer à assurer l’équilibre à chaque instant entre production et consommation d’électricité. Il est également important de promouvoir la sobriété énergé-tique en valorisant le traitement et la mise à disposition en temps réel des données d’exploitation du système électrique. L’appli-

Par Régis Boigegrain

cation éCO2MIX offre par exemple un suivi en temps réel des données nationales et régionales concernant la consommation d’électricité, la production par filière, les émissions de CO2 liées à cette production et les flux d’échanges avec les autres territoires. Depuis fin 2017, ces informations sont disponibles à l’échelle de la métropole Rouen Normandie et invitent à adopter des éco-gestes citoyens pour limiter les émissions de CO2. Pour permettre aux collectivités territoriales d’aborder les questions énergétiques par une approche globale, RTE s’est également associé avec GRT Gaz pour créer une plateforme open data multiénergie : https://opendata.reseaux-energies.fr/pages/accueil/ La transition énergétique se joue désormais au niveau local. Les régions et les métropoles sont prescriptrices de politiques éner-gétiques et œuvrent pour augmenter les sources de production renouvelables et diminuer leur consommation d’énergie. Dans ce contexte, RTE promeut une approche combinant résilience et sobriété énergétique et met ses données et son expertise au service des projets des territoires. l

La transition énergétique est unanimement reconnue comme une nécessité et une formidable opportunité de développement.

La diversification des sources de production décentralisées, les nouveaux usages de consommation de l’énergie font basculer le modèle historique dans un univers résolument systémique, complexe, où les données deviennent centrales et les modèles multiples.

Le compteur communicant Linky, l’intelligence des réseaux pu-blics de distribution de l’électricité et les nouvelles technologies de l’information sous-tendues sont au cœur de cette révolution

Par Denis Dugabelle

RENDRE LES RÉSEAUX ÉLECTRIQUES PLUS INTELLIGENTS

qui vise in fine la sobriété énergétique et une juste sollicitation de la production d’électricité. A l’image de l’autoconsom-mation collective, le compteur communicant Linky permet, simultanément et instantanément, d’intégrer la consommation individuelle d’un client et la production d’électricité au prorata de la contribution de ce même client au dispositif collectif de production décentralisée.

Les contributions de ces évolutions technologiques à la transition énergétique sont portées quotidiennement par les équipes locales d’Enedis auprès des collectivités locales notamment pour les conseiller dans l’élaboration et la mise en œuvre de leur plan climat air énergie territorial. l

UNE ÉNERGIE SOBRE ET INTELLIGENTE

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LE BOCAGE INNOVANT

TECHNORMANDIE : UNE EXPÉRIENCE EN SUISSE NORMANDEImaginez 25 entreprises du bassin de Condé Flers, voisines les unes des autres, et qui ne se connaissent pas.C’est ce constat que trois chefs d’entreprise ont fait en

décidant de créer Technormandie il y a maintenant deux ans. Une expérience originale qui permet à ces 25 entreprises de Flers et Condé de mieux se connaître, d’aborder ensemble desproblématiques communes : coût de l’énergie, environnement, lois sociales, crédit impôt recherche, concept de l’entreprise libérée…

Technormandie regroupe ainsi des entreprises opérant dans des domaines variés, allant de la mécanique au textile en passant par l’imprimerie, la santé, l’automobile et l’agroalimentaire. Pas de concurrence entre eux. Aussi, les échanges sont vrais et simples. D’ailleurs les maîtres mots de Technormandie sont esprit d’entreprendre, pragmatisme et convivialité.

Par Etienne Moreau

L’ATTRACTIVITE TERRITORIALE : NOTRE OBJECTIF N°1Pourtant tout n’est pas simple dans ce pays de bocage.Confrontés à la fin du baby-boom des années 1960, toutes ces entreprises vont devoir recruter à plus ou moins brève échéance pour faire face à leur croissance.Et c’est là que face à la pénurie de candidats, Technormandie s’est fixé comme objectif de travailler sur l’attractivité du territoire :L’attractivité, c’est former les jeunes sur des métiers d’avenir et garder les personnes le territoire.L’attractivité, c’est avoir des infrastructures routières et ferroviaires dignes de ce nom.L’attractivité, c’est avoir une offre immobilière réhabilitée et incitative pour attirer de nouvelles familles.L’attractivité, c’est offrir un cadre de vie agréable permettant comme, dirait Alphonse Allais « la technologie à la campagne ».En lien avec la Région, Technormandie va d’ailleurs organiser en 2018 la Nuit de l’industrie pour faire découvrir à un large public ses entreprises de Suisse normande. l

M ême si des mesures générales peuvent permettre de créer un climat favorable pour l’économie (flexibilité du travail, limitation des normes, fiscalité allégée pour les entreprises), il est des réalités

parfois utiles à rappeler : la croissance économique ne se décrète pas. Si certains rêvaient d’aller « la chercher avec les dents », plus modestement, elle peut se construire au quotidien, à l’échelon local, à partir de projets, d’ambitions limités au départ et qui peuvent croître.

Alors que l’emploi stagne dans le pays, en particulier dans ces zones que les géographes appellent la « France périphérique », les technologies numériques sont porteuses d’espoir de développement des territoires, dans le cadre d’une nouvelle révolution industrielle. Toutes les activités sont concernées et la Normandie a beaucoup à gagner des transformations en cours.

Si un succès économique peut se bâtir sur la chance, il est avant tout le fruit d’un intense travail et surtout de la rencontre entre un porteur de projet et un élu. Dans mes fonctions antérieures d’élu local (maire, conseiller général, président de communauté de communes), j’ai pu m’appuyer sur une double culture : celle du gestionnaire public mais aussi celle de ma carrière d’industriel et de chef d’entreprise qui m’a toujours

Par Pascal Allizard

guidé dans mes choix et mes politiques. Je conserve avec intérêt ce double regard dans mes fonctions de sénateur. Il revient aux élus de se projeter dans l’avenir, d’avoir une vision du territoire, de son développement économique en particulier. En raison de la baisse – probablement durable – des dotations de l’Etat aux collectivités, cette capacité à penser l’avenir collectif avec un regard économique est indispensable.

A Condé-sur-Noireau, où j’ai été longtemps maire et président d’intercom, j’ai accueilli au sein d’une pépinière d’entreprises le laboratoire Cotral, démarrant au début des années 1990 avec deux emplois. Il n’a depuis cessé de se développer avec l’accompagnement de la collectivité locale. Aujourd’hui, avec 220 salariés, une activité internationale, c’est un fleuron de l’excellence technologique du bassin de Condé-Flers. Autre « pépite » de Condé-sur-Noireau, Filix Lastex. Son directeur géné-ral, Etienne Moreau, a créé Technormandie en 2015. L’asso-ciation qui regroupe une vingtaine d’entreprises, nationales et internationales, représentant plus de 4 000 salariés, est devenue un interlocuteur apprécié des pouvoirs publics, notamment sur la question des infrastructures. Une vision du développement territorial, un dialogue permanent avec les entreprises et une connaissance des fondamentaux de l’économie, autant de qualités qui doivent permettre aux élus normands de tirer le meilleur parti de la révolution numérique. l

ENTREPRENEURS, ÉLUS : UNE ÉQUIPE QUI GAGNE

LA NORMANDIE DIGITALE,UN ATOUT POUR LE TERRITOIRE

QUEL IMPACT DU DIGITAL SUR LES TRAVAILLEURS DE DEMAIN ?

I nnover n’est pas une possibilité mais une obligation pour continuer à faire la course en tête. Depuis vingt-cinq ans le laboratoire Cotral innove sur les produits, les process de fabrication, les méthodes de vente, la meilleure connais-

sance des clients pour apporter des produits plus efficaces et toujours mieux protéger les travailleurs exposés au bruit avec des protections auditives sur mesure. Depuis environ trois ans, les grandes entreprises ont des projets d’usine du futur avec de l’intelligence artificielle, un travailleur augmenté et des produits toujours plus intelligents. Pour rester au premier plan mondial, nos entreprises doivent s’adapter à ces nouvelles technologies qui peuvent faire peur mais qui sont aussi des opportunités pour conquérir de nouveaux marchés.

Qu’est-ce que l’usine du futur ?L’IoT (Internet of Things – objets connectés) fait son entrée dans les environnements de production. Les machines communiquent entre elles, expriment directement leurs besoins en approvisionnement, apprennent entre elles via l’intelligence artificielle. Cette digitalisation des outils de production a pour but d’accroître la productivité, de diminuer les tâches ingrates, mais aussi de relocaliser la production, de fabriquer à la demande et d’être plus proche du consommateur. L’intelligence artificielle c’est aussi prévoir, donc mieux acheter, mieux produire, sans perte et donc à moindre coût.

Les machines produisent mais qui va produire, concevoir et programmer les machines ? Les ouvriers de demain seront des développeurs, des spécia-listes de la robotique, des experts en supply chain… A chaque révolution industrielle, de nouveaux métiers et des nouvelles conditions sociales font évoluer la société.

Par Laurent Capellari

Les travailleurs de demain et l’intelligence artificielleCeux qui entreront sur le marché du travail dans cinq ou dix ans sont nés dans les années 2000 avec un portable dans les mains, une aisance d’utilisation du digital. Aujourd’hui, ils sont les premiers utilisateurs d’intelligence artificielle (ex. : Google Home). Faire de la saisie vocale, donner un ordre à la voix à une machine seront des actes naturels. Penser aujourd’hui aux outils de demain est donc le défi des industries classiques.

Le laboratoire Cotral imagine ce que sera le travailleur 4.0Quoiqu’il arrive, il faudra toujours protéger les oreilles du bruit ! Mais aussi, il faudra de plus en plus communiquer. Un travail-leur seul au milieu de nombreux robots devra pouvoir appeler ses collègues ou supérieurs dans les autres ateliers et interagir avec son environnement dans le bruit. En 2016, la Direction générale des armées (DGA) s’est adressée à nous pour développer, avec l’aide de l’Institut Saint-Louis, la protection auditive du combattant du futur : BANG (bouchon auriculaire nouvelle génération). Ce projet passionnant nous a permis de développer des compétences technologiques inédites et d’hériter de briques technologiques innovantes comme la prise de son intra-auriculaire ou l’atténuation adaptative du bruit. Nos équipes ont alors imaginé comment ces fonctionna-lités pourraient équiper également d’un écouteur intelligent les travailleurs de demain en développant BIONEAR. Ainsi, nous donnons du pouvoir à son oreille. Il pourra communiquer avec tout son environnement : commande vocale des machines, saisie vocale, assistance vocale. Le travailleur garde les mains libres et utilise la voix et l’audition pour piloter l’usine. Le bénéfice ? Une attention constante (l’ouïe est l’organe de l’immédiateté), moins de stress, donc plus de bien-être au travail et après le travail. l

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RURAUX, SOLIDAIRES ET CONNECTÉS

A snières-sur-Vègre est une petite cité de caractère de la Sarthe qui compte 400 habitants. Il y a trois ans, le débit Internet qui y coulait était encore très proche de celui du Minitel. Autant dire rien ! Normal,

les grands opérateurs n’ont guère de temps à perdre avec nos petites campagnes. Il y a trois ans, l’association « Réseau Village Factory » ouvrait son premier « tiers lieu numérique » dans l’ancienne école du village. Isabelle et les autres animateurs du lieu ne tardaient pas à proposer des formations autour du numérique : réseaux sociaux, langages informatiques, gestion des sauvegardes, hameçonnage...

Fin 2017, un pas de plus est franchi avec l’ouverture du FactoryLab, qui met à disposition une imprimante 3D dans l’espace de coworking et qui propose des formations sur les logiciels nécessaires à l’utilisation de cette technologie.

Par Isabelle Macé

L’implantation d’un tiers lieu dans cette commune rurale a fait bouger les lignes : le haut débit arrivera dans le village en juin prochain (0,5 % des villages de ce type ont du haut débit à l’échelle du territoire). Ce n’est pas parce que les grands ne nous considéraient pas qu’il fallait renoncer à nous doter de la culture et de l’ambition solidaire que peut apporter le numérique.

Fort d’un recul de trois années, le réseau propose un accompa-gnement pour les communes qui souhaitent mettre en place un tiers lieu associatif qui participe à l’attractivité du territoire pour les usagers néo-ruraux connectés. Le Réseau Village Factory relaie aussi les initiatives locales qui permettent l’émergence d’un entrepreneuriat en réseau, collaboratif, inventif qui béné-ficie des multiples possibilités qu’offrent les outils numériques. Et grâce aux réseaux permis par le numérique le « tiers lieu » d’Asnières-sur-Vègre échange avec la ferme du Boquetot ! l

L ’innovation numérique a un rendez-vous planétaire chaque année à Las Vegas au fameux Consumer Elec-tronics Show (CES). La Normandie y était d’ailleurs bien représentée cette année. L’étude réalisée par le cabinet

Roland Berger et Google France (1) en vue de l’édition 2017 du CES établissait la nécessité pour notre pays de s’engager dans une nouvelle étape de la révolution numérique pour en faire un vrai moteur de croissance, à l’exemple d’autres pays en Europe et dans le monde qui ont engagé pleinement leur transformation digitale.

La France enregistre un niveau de numérisation qui se situe dans la moyenne européenne mais accuse, aux dires des auteurs de ce rapport, un retard qui pourrait s’avérer critique par rapport aux pays les plus avancés qui jouent mieux qu’elle des différents leviers de la numérisation pour tirer parti de la reprise économique qui se confirme. La France dispose sans doute d’une base solide pour devenir une grande puissance numérique mais, comme le fait remarquer le cabinet dans son rapport, elle se repose trop sur ses acquis : « Les entreprises tra-ditionnelles et particulièrement les plus petites continuent d’uti-liser les outils informatiques acquis il y a dix ou vingt ans mais n’abordent que peu la vente en ligne, le cloud, la robotisation. »

Ce constat est corroboré par une étude (2) réalisée par BPI France qui s’appuie sur les résultats d’une enquête réalisée auprès de 1 800 dirigeants de PME et ETI dont on peut tirer plusieurs leçons. Tout d’abord, il apparaît que la transforma-tion digitale n’est pas une priorité stratégique pour 87 % des dirigeants de PME interrogés, pour qui le numérique représente un phénomène anecdotique au regard de leur propre activité. Si l’on regarde les 13 % qui ont une ambition digitale pour leur entreprise, une toute petite minorité se donne les moyens de ses ambitions : 63 % n’estiment pas nécessaire d’établir une feuille de route indiquant clairement les jalons qui leur permet-traient de mener à bien la transformation digitale de leur PME.

Plus préoccupant encore pour la BPI, le fait que les dirigeants de PME confondent encore trop souvent la transformation numérique de leur entreprise avec la seule digitalisation des outils et des process. Plutôt que de se focaliser sur l’acquisition de technologies, ils devraient davantage s’attacher à créer de la valeur autrement, par exemple en réinterrogeant leur business model dans un contexte digital. Les technologies viennent en appui, sont des moyens pas des fins.

Qu’il s’agisse de s’adapter au changement pour rester compé-titifs, d’innover pour renouer avec la croissance ou d’adapter leurs canaux de distribution aux nouveaux modes de consom-

Par Guy Mamou-Mani

mation, les dirigeants de PME doivent d’urgence prendre les mesures qui s’imposent. Il est impératif de s’atteler à la numérisation des PME françaises comme l’a montré un rapport du Conseil national du numérique (CNNum) 3 auquel j’ai eu l’honneur d’être associé. Il met les dirigeants de PME face à leurs responsabilités en leur indiquant les voies et moyens de réussir la transformation digitale de leur entreprise, sans pour autant leur cacher les difficultés.

Les dirigeants de PME ne sont pas tous au même stade de maturité numérique. Ils sont plus ou moins convaincus du caractère stratégique du numérique. Si on veut qu’ils s’en-gagent dans un processus accéléré de numérisation riche en croissance, il faudra proposer à chacun, selon ses besoins – comme s’y est employé le CNNum dans son rapport – un accompagnement spécifique : • faire d’abord et avant tout œuvre de pédagogie pour vaincre les résistances des dirigeants les moins convaincus ;• leur faire prendre conscience de la nécessité de se transfor-mer en se mettant à l’école des grandes entreprises qui ont longtemps connu les mêmes difficultés qu’elles (PME) et ont su, par contre, surmonter leur handicap numérique comme en témoigne la 4e édition du palmarès du CAC40 (4) ; • baliser le parcours de ceux qui ont compris l’importance des mutations en cours mais sont perdus dans le maquis des dispositifs d’aides ; • remédier au manque de compétences numériques qui freine le rythme de transformation numérique des dirigeants de PME les plus convaincus par des mesures visant à développer l’offre de formation dont pourraient bénéficier leurs équipes.

C’est parce qu’il partage lui-même la conviction selon laquelle le numérique peut être tout à la fois accélérateur de croissance, créateur de valeurs et d’emplois pour les PME, qu’Edouard Philippe a lancé, fin 2017, une mission qui s’inscrit dans le sillage du rapport du CNNum. Cette mission qui a été confiée à l’ancien président de l’ordre des experts-comptables a pour objectif d’« accompagner ou financer les premiers pas numériques et la transformation digitale des TPE/PME (5). »

Je veux croire que les conclusions de cette mission qui de-vraient être connues au moment où se déroulera l’édition 2018 du Forum de la Normandie connectée seront de nature à lever les derniers doutes des dirigeants de PME vis-à-vis du numé-rique. Gageons que ceux d’entre eux qui n’ont pas encore franchi le pas se lanceront à leur tour dans la numérisation de leur entreprise, parce qu’ils auront compris que le numé-rique est un levier de croissance qui ne demande qu’à être actionné. Mieux vaut tard que jamais ! l

PME : L’URGENCE DIGITALE

LE NUMÉRIQUE AU SERVICE DE LA CROISSANCE DES PME

(1) Notre pays face à la nouvelle donne numérique. (2) http://www.bpifrance.fr/A-la-une/Actualites/Histoire-d-incomprehension-les-dirigeants-de-PME-et-ETI-face-au-digital-36218. (3) Croissance connectée, les PME contre-attaquent. (4) http://www.abilways-digital.com/magazine/transformation-numerique-palmares-ecac40. (5) http://rencontres-u2p.fr/discours-rencontres-u2p-2017/premier-ministre-edouard-philippe/

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OÙ COMMENCE LA GUERRE CONNECTÉE ?

AUX ARMES-CITOYENS !

R appelons-nous ! En 2010, Stuxnet apparaît comme le premier virus informatique utilisé comme une arme. Programmé alors pour ralentir le développement nucléaire iranien en s’attaquant à une de ses

infrastructures, ce qui aurait pu constituer un objectif militaire. Avant même cet épisode, nous avions eu du mal à décrypter totalement l’attaque informatique subie par l’Estonie en 2007 qui avait paralysé pendant plusieurs jours, voire plusieurs semaines, certains acteurs majeurs du pays…

Pour l’opinion publique française, l’attaque de TV5 en avril 2015 constituait un premier cas concret de vulnérabilité face à des at-taques qui ciblaient clairement notre pays. On peut encore citer l’attaque NotPetya qui, à l’été 2017, ciblait l’Ukraine mais touchait par ricochet deux grandes entreprises françaises et entraînait de lourdes pertes financières. La fulgurance de l’attaque a fait réfléchir bien des entreprises. Enfin, les observateurs s’accordent sur le rôle majeur joué par les réseaux sociaux lors du Printemps arabe et il est désormais clair que les dernières élections améri-caines comme françaises ont fait l’objet d’actions d’influence.

Oui, l’espace numérique est devenu un lieu de confrontation majeure, avec ses attaques massives et ses attaques ciblées. Aux attaques visibles qui détruisent ou permettent des trafics illicites, s’ajoutent celles qui permettent l’espionnage et ne sont pas par nature toujours détectées comme celles qui rentrent dans le cadre de la guerre des perceptions, de l’influence…

Par le général Antoine Creux

Ce domaine de l’influence est ainsi devenu essentiel dans notre lutte contre le terrorisme.

Face aux menaces cyber, les Etats s’organisent progressivement. Dès 1998, les Etats-Unis déterminent des installations critiques et des actions pour les protéger. En France, le Livre blanc de la défense et la sécurité nationale de 2008 marque un tournant et l’Agence nationale de sécurité des systèmes d’information (ANSSI) est créée en 2009. Il y a quelques semaines, le SGDSN publiait la Revue stratégique de cyberdéfense et recommandait, qu’à l’instar des lois de programmation militaire, soit réalisée une programmation des moyens cyber. Quatre grandes chaînes opérationnelles sont désormais en place pour protéger ou lutter face à cette nouvelle menace : une chaîne opérationnelle de protection, une chaîne opérationnelle d’action militaire (avec le commandement cyber récemment créé), une chaîne opéra-tionnelle renseignement et une chaîne opérationnelle d’investi-gations judiciaires.

Cette organisation est indispensable mais elle ne sera jamais suf-fisante sans une mobilisation générale de nos concitoyens. C’est en effet une vraie culture de sécurité qu’il nous faut développer, dans nos entreprises comme dans notre vie personnelle. Mounir Mahjoubi, secrétaire d’Etat chargé du numérique, le rappelait encore récemment « notre première faiblesse, c’est la naïveté face au risque numérique ». La guerre connectée a commencé et chaque citoyen peut devenir un e-combattant ! l

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E n 2007, l’Estonie était victime d’une attaque massive par déni de service. Les médias ont alors qualifié cet événement inédit de « cyberguerre ». Depuis, à chaque cyberattaque d’envergure, le vocable est utilisé pour

mieux accrocher le lecteur par le sensationnel. Mais les mots ont un sens, surtout lorsqu’ils conditionnent une stratégie, un cadre juridique. La guerre, c’est un état de belligérance avec des morts, des blessés, un Etat agresseur identifié. Les Nor-mands savent ce que cela signifie : leurs villes, leurs villages, leurs plages en portent à jamais les cicatrices. Mais dans l’espace numérique, où commence la guerre ? Pas des mort, pas de blessé en Estonie, pas d’auteur identifié, même si les Russes ont été pointés du doigt. Depuis, malgré l’augmenta-tion du nombre des attaques et leur sophistication croissante, personne n’est capable d’en attribuer la paternité à un Etat ou à un groupe, tant les moyens de tromper sont nombreux. Si d’aventure une traçabilité était possible, l’Etat découvreur n’exposerait sans doute pas ses méthodes d’investigation au risque de dévoiler son état de l’art. S’il n’y a pas de cyber-

Par le général Marc Watin-Augouard

guerre, le « cyber dans la guerre » est désormais une com-posante offensive et défensive que les forces françaises ont pleinement intégrée dans les opérations en Irak, en Syrie, au Mali, etc. Pour l’heure, pas de cyberguerre, mais une cyber-criminalité qui, dans le haut du spectre, devient une forme de cyberconflictualité larvée. Il n’y a pas de champ de bataille, mais un théâtre d’opérations planétaire au sein duquel chacun, individu ou entreprise, est une victime potentielle, voire un combattant « malgré lui » lorsque son informatique est prise en otage pour une attaque en rebond. Il n’y a pas de cyberguerre, mais on voudrait faire la paix dans l’espace numérique. En l’état, les résultats du Groupe d’experts gou-vernementaux de l’ONU ne sont guère encourageants. Sans être en guerre, mais tout en étant soumis en permanence aux effets des « bombes logiques », il nous faut développer notre propre système de défense. La mobilisation générale appelle le respect par chacun de règles d’hygiène informatique. La guerre connectée commence lorsque l’irresponsabilité persiste. Elle peut donc commencer chez nous ! l

L’HEURE DE LA MOBILISATION GÉNÉRALE ?

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POUR UNE SOUVERAINETÉ NUMÉRIQUE EUROPÉENNE !

U n robot humanoïde pour vous accueillir à l’aéroport de Munich, plus de 300 000 compteurs électriques communicants déployés en Normandie en 2017, une cabine de télémédecine installée dans une

pharmacie à Roanne, 500 capteurs déployés à Bordeaux pour optimiser la consommation et le coût des services publics…. Nos territoires sont au cœur de la révolution numérique.

Cette 3e révolution industrielle, après l’invention de la machine à vapeur en 1776 et l’ouverture de la première centrale élec-trique en 1882, crée de véritables ruptures dans notre manière de produire, de consommer, de vivre. Ce changement de paradigme dans la manière de réfléchir et d’agir au niveau sociétal (transhumanisme, homme augmenté), économique (économie collaborative) mais aussi géopolitique (cyber-guerre) est accéléré par de nombreuses innovations – tech-

Par Marie-Odile Crinon

nologiques ou d’usage – à base de robotique, de blockchain, d’internet des objets, d’impression 3D… L’émergence de l’intelligence artificielle (IA) et du big data est ainsi devenu un facteur essentiel dans la transformation de nos modes de vie.

L’IA et l’EuropeL’IA constitue aujourd’hui un véritable enjeu stratégique. « L’intel-ligence artificielle est l’avenir non seulement de la Russie, mais de toute l’humanité », a ainsi déclaré Vladimir Poutine le 1er sep-tembre 2017. La Chine, quant à elle, a dévoilé en juillet dernier sa feuille de route pour créer une industrie d’une valeur de 150 milliards de dollars pour son économie d’ici 2030, dépassant bientôt les Etats-Unis en matière d’investissement. Les Européens se trouvent aujourd’hui marginalisés par rapport à ces grands acteurs mondiaux ainsi que dans les débats technologiques, étant parfois considérés comme appartenant à une « colonie numérique américaine » menée aujourd’hui par les GAFAM (Google Apple, Facebook, Amazon, Microsoft). Même si des initiatives comme la Joint European Disruptive Initiative (J.E.D.I.), regroupant de nombreux acteurs de l’innovation technolo-gique (grands groupes, ETI, start-up, centres de recherche, haute fonction publique), se mobilisent pour que l’Europe revienne au centre du jeu dans le domaine de l’innovation de rupture, décisif pour l’avenir et la souveraineté de la France et de l’Europe, la prise de conscience – avec à la clé de véri-tables investissements – n’est pas encore au rendez-vous.

Les données : notre patrimoine, notre identitéVéritable « carburant » de cette l’intelligence artificielle, les données sont souvent appelées le pétrole du XXIe siècle. Qu’elles soient personnelles, de santé ou industrielles, elles constituent notre patrimoine, notre identité. Il est donc capital que nous en gardions le contrôle, non seulement pour en exploiter tout le potentiel, mais aussi pour nous préserver de détournements abusifs par des Etats ou des puissances éco-nomiques ou même mafieuses. Les multiples vols de données subis par de grandes entreprises mais aussi par des ETI ou des PME doivent nous appeler à une plus grande vigilance.

C’est aussi le comportement de chaque citoyen au quotidien qu’il faut faire évoluer pour une plus grande maturité sur ces sujets stratégiques. C’est grâce à une sensibilisation accrue à ces nouveaux enjeux de souveraineté que nous gagnerons la bataille de la donnée et plus globalement du numérique. Chacun doit comprendre que le capital humain et la don-née sont les deux ressources essentielles de la transformation digitale et donc de notre futur. C’est en les développant et en les protégeant que l’Europe gagnera le combat du numérique et pourra jouer un rôle déterminant dans l’émergence d’une intelligence artificielle éthique au service de tous. l

SÉCURITÉ, CYBERCRIMINALITÉ, LA FRANCE EST-ELLE PRÊTE ?

E voquer la relation entre la sécurité et la cybercrimina-lité, c’est mettre en évidence que nous sommes entrés dans une époque où les deux sujets sont étroitement imbriqués. Qu’il paraît loin le temps où la cybercriminalité

apparaissait comme un domaine d’action annexe et quasi marginal de la police judiciaire, en comparaison à d’autres « disciplines », comme la lutte contre le banditisme ou contre le trafic de stupéfiants…

Une menace croissante et en évolutionLa cybercriminalité se développe, se spécialise et se diversifie à mesure que la société elle-même se numérise, mais elle trans-forme également le rapport à la délinquance traditionnelle. Que l’on se situe dans le champ du terrorisme ou de la criminalité organisée, il n’est plus une affaire qui ne puisse être résolue sans investigations technologiques, sans réquisitions aux opérateurs de télécommunication ou aux grandes plateformes de l’Internet, ou sans investigations scientifiques sur des supports numériques de plus en plus difficiles d’accès, en raison notamment de la généralisation de l’usage des technologies de chiffrement.

Les attaques informatiques que nous avons connues récem-ment et qui ont été médiatisées, telles que WannaCry ou Not-Petya, ont démontré l’interaction forte existante entre ce qui, de prime abord, relève du champ de la politique internationale et de la cyberdéfense, d’une part, et le champ judiciaire de la lutte contre la cybercriminalité, d’autre part. Ce constat est un axe fort des conclusions de la récente Revue stratégique de cyber- défense, diffusée par le Secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale le 13 février 2018.

De nouveaux défisSommes-nous prêts à faire face aux nouvelles menaces que l’on pressent arriver et qui se développent comme une suite logique au phénomène d’hyperconnexion, qu’accentuent les nouveaux défis majeurs de la transformation numérique, tels que l’arrivée des voitures autonomes, les projets de « villes intelligentes » (smart cities), l’explosion du nombre d’objets connectés… ? Comment saurons-nous aborder l’analyse et la recherche de preuves visant à démontrer qu’un algorithme d’intelligence artificielle a causé un préjudice ou un accident majeur ? Répondre à ces nouveaux défis, c’est nécessairement soulever la question des forces en présence, ainsi que celle de leur manière de travailler ensemble.

Redéfinir la politique de lutte contre les cybermenacesLe ministre de l’Intérieur a récemment rappelé, lors du Forum international de la cybersécurité (FIC), à Lille, le 23 janvier 2018, l’urgence du besoin d’adapter le dispositif étatique, ainsi que la nécessité de développer des capacités propres. Cette politique

Par Thierry Delville

se traduira par un développement soutenu et innovant des relations avec les chercheurs, les industriels, les partenaires économiques concernés au premier chef par ces risques nouveaux, etc. La transformation numérique impose à l’Etat de remettre son modèle en question. L’implication de l’ensemble de la chaîne des acteurs institutionnels et privés doit permettre de mieux réagir et anticiper les crises à venir.

S’agissant de la sécurité quotidienne, elle est aussi impactée par le numérique et confrontée à des risques nouveaux. La créa-tion de la plateforme cybermalveillance.gouv.fr – un dispositif gouvernemental contre la cybermalveillance et ayant pour mission de prévenir et aider la population en matière de sécurité numérique (www.cybermalveillance.gouv.fr) – vise justement à répondre à ces nouveaux enjeux et préfigure l’offre de nouveaux services aux citoyens. l

FAIRE FACE AUX NOUVELLES MENACES

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FRENCH TECH, FRENCH FAB, UNE ÉQUIPE POUR LA RÉGION

L a Normandy French Tech fédère les acteurs normands de l’innovation tels que NWX, le Pole-TES, Manche Numé-rique, les CCI, pour augmenter les synergies et favoriser les collaborations autour des mêmes objectifs : rendre

les entreprises innovantes de la Région le plus visible possible, les aider à rayonner au niveau régional, national, voire interna-tional et accélérer leur développement. La Normandie French Fab valorise les savoir-faire de l’ensemble des entreprises industrielles normandes. Elle procure une identité commune, une bannière, pour jouer collectif et figurer la confiance et la fierté de tous les industriels normands.

Normandy French Tech et Normandie French Fab se rejoignent

Par Jean-Louis Louvel et Alexandre Martini

dans le développement de l’industrie du futur « à la normande » en favorisant la rencontre d’une base industrielle traditionnelle ultra-performante avec le génie de nos start-up. Cette collabo-ration vise la digitalisation de la chaîne de valeur, l’automati-sation, l’amélioration de la place de l’homme dans l’usine. Les entreprises innovantes proposeront, par exemple, l’amélioration du monitoring et du contrôle, l’augmentation de l’efficacité énergétique et la réduction de l’empreinte environnementale, le développement de nouveaux matériaux. En travaillant avec les start-up de la Région, les entreprises industrielles favorisent leur développement rapide en leur proposant des terrains d’expérimentation, voire leurs premières commandes. Elles en retireront une source d’inspiration, d’innovation. l

L e numérique est partout et joue maintenant un rôle majeur dans notre société. Une part importante des activités dans tous les domaines, de la vie économique et sociale à la vie privée, et à tous les âges est portée par

le numérique. Lorsque plus d’un quart de la croissance écono-mique est attribuée au numérique, un territoire qui ne mène pas une action résolue pour sa transformation numérique est voué à la relégation.

Avancer vivement dans la transformation numérique est une nécessité du développement sous toutes ses formes, articulant développement économique et aménagement du territoire.

Dans la vie des entreprises, comme dans la recherche et la formation, l’information et les données jouent un rôle essentiel : aide à la décision, gestion électronique des documents, simula-tion immersive, réalité augmentée, dématérialisation, ubérisation...

Ainsi toutes les branches d’activités sans exception peuvent améliorer leur fonctionnement, rayonner loin, gagner de nou-veaux marchés en utilisant judicieusement les technologies et les services numériques. La formation, la recherche, la santé, le tourisme, les mobilités peuvent prendre de nouvelles dimensions. La transformation numérique s’appuie sur les nouveaux réseaux, elle est faite d’intelligence collective, d’organisations nouvelles, de travail en « clusters », en réseaux.

Dans ce contexte, il est nécessaire de mettre en avant un axe à fort enjeu, celui du développement des données numériques auquel s’intéresse particulièrement la stratégie numérique normande. Avec un volume de données qui augmente de

Par Françoise Guégot

façon exponentielle, le stockage, l’analyse des données et leur exploitation s’imposent comme un sujet central, notamment pour les entreprises.

Pour concevoir le territoire normand comme intelligent, il faut que l’ensemble des données (open data et données d’autres domaines représentant un intérêt général) soit ouvert au plus grand nombre et que cet espace de données partagé puisse donner lieu à de nouveaux services innovants.

La sphère publique est essentielle, par sa compréhension du territoire et sa capacité à mobiliser l’ensemble des acteurs.

De nombreuses problématiques plus ou moins complexes se posent : réglementaires (données sensibles, hébergement, pro-priété), informatiques (technologies, infrastructures, serveurs) ou encore concernant la gouvernance des données. Les organisa-tions doivent évaluer les risques en termes de confidentialité, de sécurité et d’intégrité de leurs données.

La Normandie doit devenir un territoire de référence pour la place du numérique dans son économie, dans la formation et la recherche, et dans la vie quotidienne du citoyen grâce à une parfaite accessibilité au numérique.

Pour y arriver, la Région conduit la transformation numérique, équipe son territoire en ressources numériques sur la durée, active tous les acteurs normands dans une logique innovante, collaborative et systémique, pour faire de la Normandie une terre du numérique, contribuant à établir la souveraineté numérique de la France au cœur du domaine européen. l

LA STRATÉGIE NUMÉRIQUE NORMANDE

FRENCH TECH ET FRENCH FAB, FERS DE LANCE DE L’INNOVATION RÉGIONALE ? L’INDUSTRIE EN MOUVEMENT

L a French Fab est l’étendard de l’industrie française en mouvement, le signe de ralliement d’un collectif : le maillot de l’équipe de France de l’industrie.La marque La French Fab incarne les entreprises et sites

industriels situés en Normandie ainsi que dans toute la France, qui se reconnaissent dans la volonté de développer l’industrie française, adhèrent aux concepts et valeurs de La French Fab et veulent en porter haut les couleurs. La French Fab porte plusieurs ambitions pour le tissu industriel français : accélérer la transformation de l’industrie en France, mettre en réseau les énergies des acteurs industriels français, donner visibilité et fierté aux acteurs qui font l’industrie

Par Patrice Bégay

française au quotidien, à l’excellence française industrielle (en France comme à l’étranger), incarner le futur prospère de l’industrie française et l’attractivité des métiers qui la compo-seront – de la formation (initiale, professionnelle ou continue) à l’emploi – et enfin clarifier l’offre d’accompagnement public pour les activités industrielles en France. Je suis ravi de participer à cette journée dédiée à la Norman-die connectée, grande région française, plus spécialement à la table ronde consacrée à la French Tech et la French Fab, d’où ressortiront de beaux témoignages qui contribueront à enrichir la stratégie de développement du territoire normand et à servir l’avenir. l

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1. Le paradoxe africain

L’Afrique est la région du monde où l’accès à l’énergie, une condition sine qua non pour accéder à la connectivité et aux technologies mobiles, est le plus faible. Dans les pays développés, presque tout le monde a accès à l’électricité ; en Afrique, 7 personnes sur 10 n’y ont pas accès. On devrait donc s’attendre à ce que ce retard entraîne ipso facto le retard dans le domaine des technologies digitales, mais tel n’est pas le cas. Avec 1,2 milliard d’habitants, l’Afrique est la deuxième région la plus connectée au monde après l’Asie-Pacifique. Du fait du grand retard observé dans la mise en place des infrastructures du réseau Internet fixe, et parce que le réseau de téléphonie mobile tend à couvrir l’ensemble de leur territoire national, les pays africains ont dû faire le choix du développement de l’Internet mobile à haut débit comme axe stratégique de la connectivité du continent. Certes la pénétration du mobile est encore inférieure en Afrique par rapport à l’Europe (70 pour cent contre à 93 pour cent), mais à la différence des pays européens, les populations africaines ont recours aux technolo-gies mobiles davantage pour résoudre les problèmes qu’elles rencontrent au quotidien. Et grâce au saut technologique, le continent l’Afrique apparaît aujourd’hui comme la terre par excellence de l’Internet des objets (IoT), une technologie que l’on a tendance à rattacher au monde développé.

2. L’Afrique, terre d’innovation des applications des technologies mobiles

C’est en effet pour remédier à l’insuffisante bancarisation des populations qu’au Kenya la firme de téléphonie mobile Safaricom a développé la plateforme de paiement mobile M-Pesa qui a été précurseur dans l’adoption du mobile money de part le monde. Plus de 17 millions de Kenyans utilisent la plateforme M-Pesa pour leurs transactions financières et près du quart du PIB du pays transite par la plateforme M-Pesa. Le montant des transactions journalières sous forme de transferts ou de paiements via M-Pesa représente 23,3 millions de dollars des Etats-Unis, soit plus du double des transactions financières journalières opérées par les banques commerciales. Le think tank Mobile Money estime que 82 % des consommateurs utilisent la banque mobile en Afrique, contre une moyenne mondiale de 66 %. Les progrès réalisés dans le domaine de l’interopérabilité permettent désormais aux particuliers et aux entreprises de transférer de l’argent de n’importe quel compte mobile à n’importe quel autre compte mobile quelle que soit la compagnie de téléphonie. Cette avancée va avoir un effet

Par Jean-Pierre Elong-Mbassi

positif dans l’augmentation de l’utilisation du mobile money. Un exemple d’une telle interopérabilité est donné par la Tanzanie où des opérateurs comme Airtel, Tigo, et Zantel sont devenus des partenaires sur une même plateforme de transfert de mobile money.

Au-delà des utilisations financières et bancaires, l’IoT se déve-loppe rapidement dans trois domaines, essentiellement pour conjurer le défi de la distance, pallier le manque de personnel qualifié, et l’insuffisance des informations à l’origine de la distor-sion des marchés : le domaine de l’agriculture ; le domaine de la santé ; le domaine de l’éducation.

Dans le domaine de l’économie agricole, on assiste à une utilisation grandissante de l’IoT. Des capteurs sont installés sur le terrain pour récolter en temps réel les données sur l’humidité des sols et la croissance des plantes en vue d’optimiser l’utilisa-tion de l’eau pour l’irrigation et de mieux définir les plannings d’irrigation en fonction des prévisions météorologiques.

Dans le domaine de la santé, les applications mobiles sont en progrès rapide, grâce à des arrangements de type partenariat public-privé (PPP). La gamme des interventions va de la numé-risation des centres et professionnels de santé à la gestion des chaînes d’approvisionnement en médicaments, en passant par des plateformes intégrées de gestion des statistiques médi-cales ou des statistiques épidémiologiques pour les besoins de prévention.

Le domaine de l’éducation est sans doute l’un de ceux qui vont connaître les bouleversements les plus importants du fait de l’intrusion des technologies numériques. Le développement de plateformes e-learning et m-learning est susceptible de changer complètement la manière dont les services de l’édu-cation seront distribués dans les années à venir, en particulier par le développement de plateformes qui visent à offrir aux plus pauvres de nouveaux modes d’apprentissage et d’accès au savoir, au moindre coût, grâce à l’envoi de notes de cours par SMS là où l’accès à l’Internet est aléatoire. Par ailleurs, de nombreux cursus d’enseignement à distance (MOOC, Massive Open Online Courses) font l’objet d’un véritable engouement sur le continent et sont littéralement en train de changer les pratiques de l’enseignement et de l’accès au savoir.

Des technologies mobiles sont également développées dans d’autres secteurs, comme celui de la sécurité publique ou de la gestion des catastrophes ou des migrations.

L’AFRIQUE DANS LA RÉVOLUTION MONDIALE DES TERRITOIRES CONNECTÉS

3. Une absence de stratégie claire pour développer des territoires connectés

Malgré ces avancées indéniables dans le domaine de l’usage des technologies mobiles et de l’IoT dans des secteurs spéci-fiques, l’Afrique n’est pas encore entrée véritablement dans l’ère des territoires connectés, au sens de l’intégration des systèmes d’information au service du développement écono-mique et des progrès dans la gestion, la maintenance et la gouvernance des territoires et de la citoyenneté. Une raison a déjà été signalée : l’insuffisance d’accès des territoires à l’énergie, à laquelle il faut aussi associer le retard pris dans la mise en place des infrastructures de support de l’Internet. En Afrique, il n’y a guère que le Rwanda qui ait défini un plan stra-tégique clair pour développer des villes et territoires connectés. La « Smart Kigali Initiative » vise à moderniser la citoyenneté à travers l’usage des technologies mobiles pour une meilleure fourniture des services. L’initiative prévoit de fournir un accès WiFi haut débit gratuit dans tous les espaces publics, maga-sins, stations de bus, aéroport, transports publics, taxis, restau-rants, hôtels... La plateforme inclut également un système de navigation pour pouvoir s’orienter dans la ville, un système de ticket électronique pour transports publics et taxis, ainsi qu’un système de paiement électronique pour toutes transactions entre les citoyens, la municipalité, et les sociétés prestataires des services municipaux.

4. Que faire pour accélérer le développement des villes et territoires connectés en Afrique ? 1. Stimuler la concurrence : permettre au plus grand nombre de fournisseurs privés d’intervenir dans le secteur suivant les principes du marché. La mise en compétition favorise l’adop-tion de la plus haute qualité d’accès aux services mobiles aux prix les plus abordables. En 2014, 118 pays à travers le monde avaient accès au réseau 4G qui permet le support et l’accès facile et rapide à de nombreuses applications ; les deux tiers des pays du monde devraient y avoir accès d’ici à 2020, dont de nombreux pays africains.

2. Développer l’infrastructure Internet, élargir la bande passante pour les services mobiles et éliminer les obstacles à la connec-tivité.

3. Réduire les barrières à la connectivité telles que : son coût élevé ; la mauvaise performance du réseau ; la qualité insuf-fisante des contenus locaux ; les taxes trop importantes par

rapport à la rentabilité du secteur ; la faible culture numérique des populations.

4. Promouvoir l’e-banking et l’e-commerce en simplifiant les réglementations pour les paiements mobiles. 2,5 milliards de per-sonnes n’ont pas accès aux services bancaires dans les pays en développement et seulement 4 % d’entre eux, soit 100 millions, utilisent le mobile money, dont plus du quart sont des Kenyans.

5. Encourager fortement l’utilisation des technologies mobiles dans les services publics. Beaucoup de gouvernements natio-naux ou locaux d’Afrique ne proposent toujours pas de ser-vices en ligne (e-gouvernement). Pourtant, installer une culture administrative reliée aux technologies mobiles approfondit la démocratie participative, améliore le contrôle des citoyens sur la gouvernance locale, et fait émerger des pratiques citoyennes plus responsables.

6. Investir dans des programmes de formation et de vulgarisation des technologies mobiles (codage et génie logiciel). Il s’agit d’un immense gisement d’emplois, notamment pour les jeunes, que les responsables des villes et territoires africains auraient tort de ne pas apprécier à sa juste valeur. L’investissement dans l’éducation au codage et aux logiciels est nécessaire pour produire des entrepreneurs capables de tirer parti de la connec-tivité mobile et répondre aux besoins sociaux et économiques locaux. Le projet m-lab est un bon exemple de partenariat public-privé pour promouvoir l’éducation, la formation, et l’esprit d’entreprise mobiles.

7. Inscrire le thème des villes et territoires connectés parmi les priorités de la coopération décentralisée entre gouverne-ments régionaux et locaux d’Afrique et d’Europe. Les différents domaines décrits précédemment (points 1 à 6) doivent pouvoir figurer parmi les actions de coopération à soutenir en priorité entre collectivités africaines et européennes. La proposition d’un programme « Erasmus Digital » serait une bonne entrée en matière, au moment où les jeunes des deux régions par-tagent le même engouement pour le numérique, et sont à la recherche d’une meilleure insertion, de perspectives d’emplois moins précaires, d’une plus grande utilité sociale et de causes autour desquelles se mobiliser pour relancer la dynamique de la solidarité internationale qui a tendance à s’essouffler malgré les pétitions de principe énoncées dans l’Agenda 2030 des objectifs de développement durable, l’Agenda du climat ou l’Agenda urbain mondial adoptés par les Nations unies au cours des années 2015 et 2016. l

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LES ATOUTS DE LA NORMANDIE

S’appuyer sur ses forces naturellesLa Normandie dispose d’un environnement favorable à l’inno-vation grâce à ses laboratoires à forte renommée (GANIL par exemple) et à la richesse de ses différents intervenants : pôles de compétitivité, écoles d’ingénieurs, universités, grands groupes mais également les associations (Nucléopolis). La Région adopte une stratégie de spécialisation centrée sur « les nouvelles ressources » dont le recyclage, les matériaux verts ou encore la santé de demain, secteurs porteurs et en plein développe-ment. C’est grâce à des preuves concrètes d’innovation que la Normandie développera son attractivité et séduira investisseurs, grands groupes et talents. Les premiers résultats apparaissent déjà – l’Europe qui confie au Pôle TES de CAEN le développe-ment du fauteuil roulant intelligent l’illustre parfaitement.

Développer de nouvelles forcesDe nombreux projets sont déjà sortis de terre pour faire rayon-ner la Normandie : Le Dôme à Caen, les Villages by CA à Rouen et Colombelles ou encore les incubateurs et accéléra-teurs pour start-up comme Normandie Incubation. D’autres pro-jets suivent comme le MoHo qui verra le jour en 2019. Le Crédit Agricole Normandie soutient ces projets car ils permettront de

Par Christophe Ciraudo

créer des synergies entre le public, les start-up, les étudiants et les entreprises. Les prestigieuses universités de Stanford et Berkeley sont déjà partenaires de ce projet !

Et le Crédit Agricole Normandie ?Conscients des enjeux liés à l’innovation, nous développons déjà de nombreux projets pour nous transformer. En externe, la transformation s’opère par des aménagements, nous sommes BMDP (Banque Multicanal de Proximité) pour permettre à nos clients de nous joindre à tous moments (agence, Internet, téléphone, etc.) et prêts à élargir nos horaires d’ouverture pour faciliter la vie de nos clients. Nous faisons le pari 100 % humain et 100 % digital, pour servir notre clientèle et apporter l’exper-tise au plus proche des besoins. En interne, la transformation s’opère grâce à des process dématérialisés et des méthodes de travail totalement revues qui permettent par exemple aux collaborateurs de se réunir en « laboratoires » pour dévelop-per des projets, en rupture de nos habitudes. La direction des ressources humaines est devenue direction des ressources humaines et de la transformation, avec un plan de formation et d’accompagnement des collaborateurs de la Caisse régionale vers l’entreprise numérique. l

L ’attractivité est devenue un enjeu majeur pour l’avenir des territoires compte tenu de son impact, notamment sur l’emploi, l’économie, la culture, la qualité de vie des habitants…

La concurrence entre les territoires pour attirer investisseurs, entrepreneurs, nouvelles activités, cadres, touristes… amène les territoires à se poser la question de leurs avantages concurrentiels, de la pertinence de leur offre et de sa capacité à répondre à la demande des différents publics.

La Normandie a la chance de disposer de nombreux atouts dans tous les domaines, et notamment celui du tourisme, qui est en quelque sorte la carte de visite de notre territoire. Du

Par Marie-Agnès Poussier-Winsback

Mont-Saint-Michel, à l’impressionnisme, du Débarquement au médiéval, autant de richesses qui font la notoriété de la Normandie à l’international et justifient son positionnement en tant que région-monde.

Développer l’attractivité d’une région, c’est identifier ses points forts, les faire connaître et les faire progresser. Il est essentiel d’innover en permanence. Ainsi, au printemps 2018, la Région et le CRT lanceront pour la 1re fois à cette échelle territoriale, un Internet de séjour permettant d’offrir à nos visiteurs une informa-tion en temps réel sur ce qu’ils peuvent voir ou faire à proximité de leur lieu de séjour. Une Normandie toujours à la pointe et toujours plus rayonnante ! l

IDENTIFIER NOS POINTS FORTS

COMMENT DÉVELOPPER L’ATTRACTIVITÉ DE NOTRE RÉGION ?

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NOUVELLES COMPÉTENCES, NOUVEAUX ACTEURS

L a mobilité connaît une véritable transformation avec l’arrivée des technologies du numérique. Ces technolo-gies ont permis l’amélioration de l’efficacité des réseaux existants mais aussi la création de nouveaux services de

mobilité inédits, personnalisés et flexibles. A travers cette mobi-lité intelligente, les services traditionnels d’une part s’adaptent mieux à la demande grâce à de nouveaux systèmes d’infor-mation analysant les déplacements à travers capteurs, camé-ras ou systèmes de géolocalisation. D’autre part, la gestion des nouveaux services – covoiturage, VTC ou bus à la demande – repose aujourd’hui essentiellement sur le numérique. Dans les deux cas, le numérique est aussi utilisé comme un vecteur de communication avec les voyageurs.

Pour le fonctionnement et le développement de ces services, la donnée numérique est devenue un outil obligé. La disponibilité, la création, la gestion, ou la valorisation de ces données autour du service de transport a atteint un degré d’importance pour les transporteurs qui égale le service, et cette plateforme de services, capable d’intégrer toutes les formes de mobilité, devient par elle-même une nouvelle infrastructure de transport.Derrière ces services apparaissent aussi de nouvelles com-pétences et acteurs venant ainsi compléter, enrichir ou bien concurrencer les acteurs traditionnels. Ces acteurs apportent avec eux de nouveaux modèles économiques qui bouleversent l’économie du transport traditionnel (VTC). Comment les terri-toires à dominante rurale vont-ils profiter de ces innovations ?

Par Michel Sudarskis

En France, les Assises de la mobilité de septembre 2017 ont placé le numérique au cœur de la réflexion sur la réinvention des « transports du quotidien » plus fluides, plus sobres, plus efficaces, mais également plus propres, plus connectées, plus autonomes, plus partagées.

La vraie nouveauté tient dans la méthode : plutôt que d’ajou-ter de nouvelles infrastructures routières, ferroviaires, fluviales aux réseaux actuels, l’heure est à l’optimisation des réseaux existants, notamment grâce au numérique. Des innovations émergent tous les jours ; elles engagent une transformation majeure qui permet d’envisager les mobilités de façon diffé-rente. Ces innovations doivent être encouragées par l’Etat, les élus, les autorités organisatrices, entreprises, citoyens. L’objectif est de donner l’accès, en tout point du territoire, à des solutions intégrées de mobilité, si possible à tous les prix pour n’exclure personne de cet accès.

La réflexion pointe vers la standardisation de la billettique des transports pour faciliter l’intermodalité et passer facilement d’un mode de transport à un autre : de la voiture au bus ou au car, ou du train au vélo en libre-service. La réflexion est égale-ment ouverte sur le développement du véhicule autonome, le covoiturage, l’autopartage et les mobilités douces. L’enjeu est d’encourager les mobilités connectées, mais aussi de les réguler, en les connectant mieux aux politiques de transports publics. l

A u titre Normandie connectée, j’ai tendance à préférer Normands connectés. Car l’individu doit rester au cœur de nos évolutions. Avec TER Normandie, nous visons pour le compte de la Région Normandie une

double connexion. La première consiste à permettre à chacun de se déplacer à travers l’ensemble des territoires (la Normandie compte quasiment autant d’habitants dans les petites villes et communes rurales que dans les trois grandes aires urbaines), quel que soit son but (loisirs, travail, études…). Pour cela, TER propose des offres différenciées et interconnectées :• de proximité au plus près des territoires ruraux,• fines et fréquentes pour les territoires périurbains des métropoles régionales (Rouen, Caen, Le Havre),• rapides entre les grands pôles régionaux (axes normands et aussi liaisons avec Paris et les autres régions).

Par Gaël Barbier

Les gares deviennent ainsi des lieux de connexions et de convergence des mobilités : piétons, cyclistes, covoiturage, réseaux urbains, ferroviaires et interurbains… Les habitants combinent leur mode de trajet et jouent la carte de la multimo-dalité et du porte-à-porte, avec la gare comme point nodal.

La deuxième connexion concerne le voyage en lui-même. Si nous nous déplaçons toujours dans un but précis, nos attentes durant le temps du trajet évoluent et de plus en plus de voyageurs aspirent à un temps utile et en premier lieu connecté. La Région Normandie a décidé d’équiper les futurs trains normands (ils circuleront notamment entre Paris et Trouville-Deauville) du WiFi. Plus qu’un lien digital incontournable aujourd’hui, cette nouveauté ouvre la porte à de nouveaux services à inventer, en mettant une nouvelle fois l’individu au cœur de nos réflexions. l

FAIRE CONVERGER LES MOBILITÉS

LES TRANSPORTS CONNECTÉS UNE NÉCESSITÉ POUR LE TERRITOIRE ?

COMMENT LES OBJETS CONNECTÉS RÉVOLUTIONNENT LES TRANSPORTS

E n Normandie, une entreprise comme Orange s’inscrit dans une tradition de recherche et d’accompa-gnement de la transformation des activités de notre territoire. Cette longue transformation s’accélère et

bénéficie de l’expérience de nombreuses réalisations. A Caen, nous avons un Orange Labs reconnu pour ses travaux sur la sécurisation du paiement (télécartes, cartes SIM, NFC), il travaille aussi sur le code du son très utilisé pour les transmis-sions téléphoniques et depuis maintenant quelques années avec le MP3, l’un de nos brevets, sur la diffusion des musiques et de vidéos. Notre groupe est aussi un acteur majeur du trans-port de données de leur codage et de leur retranscription en favorisant les échanges interpersonnels à distance avec des réseaux télécoms robustes. Cette expérience croisée dans ces deux domaines historiques nourrit notre vision.

Par Marc Maouche

L’avènement de l’usage du smartphone, accompagné d’une montée en débit (4G et bientôt 5G) ont transformé les usages en mobilité. Toujours connecté, le citoyen dispose désormais d’outils digitaux lui permettant d’optimiser ses déplacements (confort, gain de temps, coûts…) et de vivre et partager des expériences multimodales. Véhicules à la demande ou par-tagés, stationnements intelligents, plateformes de transports connectés, parcours touristiques personnalisés : le futur de la mobilité se dessine aujourd’hui.

Les capteurs et objets connectés se multiplient. Réseaux routiers, transports en commun, abribus permettent de plus en plus d’assurer la diffusion d’une information personnalisée en temps réel. Avec le développement de ces données, leur inte-ropérabilité, l’objectif est d’être au cœur de l’expérience client ©

DR.

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et d’ouvrir la voie à de nouveaux services, pour les usagers mais aussi pour les entreprises et les collectivités.

La gestion innovante des flux de personnes et de marchandises passe par des solutions de plus en plus automatisées et connectées. Ce secteur est devenu un incroyable moteur de croissance pour notre économie ainsi qu’un impératif afin de préserver la planète (circulation alternée, télétravail, véhicules électriques...) qui pour nous a déjà commencé en Normandie : • dans le cadre de la sécurité des personnes, nous accompa-gnons Transdev sur une solution de vidéo surveillance embar-quée dans les transports publics à Rouen ;• dans l’Orne, nous proposons une application multiservice (L’Orne dans ma poche) permettant au citoyen d’être acteur de sa mobilité (transports et info trafic, signalisation incidents, notifications…) ;• dans le domaine des transports ferroviaires, notre groupe a développé une solution de paiement NFC (Near field Comm-munication) qui permet, directement depuis son smartphone, d’acheter, de valider et de faire contrôler son billet (TER Nor-mandie) ;• à Caen, nous menons une expérimentation sur des parkings Indigo pour la dématérialisation du ticket sur le smartphone ;• avec Vinci, Orange teste aussi « l’aire d’autoroute connec-tée » sur l’A10.

Concernant la connectivité, notre entreprise accompagne les acteurs de cette transformation en déployant le réseau bas débit Lora sur l’ensemble du territoire (réseau à faible débit pour les objets connectés) et s’attelle à déployer la 5G. A partir de 2020, la 5G offrira progressivement un très haut débit mobile jusqu’à 10 fois plus rapide que la 4G : des latences plus faibles, une rationalisation de l’énergie mais surtout la capacité de gérer un grand nombre d’objets connectés. En 2020, la 4G sera disponible sur les axes autoroutiers A13 et A84 et sur les lignes des nouveaux trains de la Normandie.

L’une des applications les plus emblématiques de la 5G est la voiture autonome : grâce à cette connectivité et le traitement en temps réel des données, ces véhicules vont devenir de plus en plus intelligents. Ils seront capables de percevoir leur envi-ronnement, de naviguer et d’interagir avec ce dernier sans l’aide ou les consignes d’un être humain. Ce foisonnement de données collectées par ces nouveaux usages permettra d’inventer de nouvelles expériences de mobilité (par exemple se divertir pendant le trajet) au profit des usagers.

Assurer la sécurisation des données et leur stockage en étant économe en énergie est un point crucial dans un monde connecté. Un des plus importants data centers d’Europe vient de s’implanter à Val de Rueil. Dans ce domaine aussi Orange a choisi la Normandie. l

Marc Maouche (suite)

L’IA AU SERVICE DE L’HOMME, DE LA MACHINE OU DES GAFA ?Par Muriel Touaty

O mniprésente dans les médias, les grandes indus-tries du CAC, les universités et les instituts de recherche. Vous l’aurez compris, nous allons parler d’intelligence artificielle (IA). Cette technologie

simulant l’intelligence humaine est capable aujourd’hui de

battre un champion du monde d’échecs créant un boulever-sement des consciences, on constate alors que seulement 33 % des Français voient positivement l’IA, craignant d’être un jour dirigés par les machines. Pendant ce temps, les concur-rents chinois et américains prennent de l’avance et investissent

massivement en IA. L’écosystème français compte près de 280 start-up et 100 laboratoires de recherche.

Une majorité de l’opinion publique reste méfiante à l’égard de cette nouvelle technologie du fait de l’utilisation des données personnelles qui sont aujourd’hui collectées, vendues et clas-sées par les géants du web les GAFA (Google, Apple, Face-book, Amazon).

Elles concernent notre identité, nos centres d’intérêt, notre posi-tion géographique. Ce tsunami d’informations ne va pas cesser de progresser, on attend une évolution de 40 % du volume des données stockées par an. Quelles réponses sont à appor-ter face à ce changement de paradigme qui impacte notre souveraineté, notre compétitivité, et notre vie privée ?

Il est vrai que les GAFA se sont affranchis des règles de loi posées par l’Union européenne en matière de protection des données personnelles et d’e-privacy. Les raisons :• le montant des sanctions trop faibles (les CNIL européennes sanctionnent à un plafond de 150 000 €, ce qui représente peu pour des entreprises générant des milliards).

• des sanctions pénales non appliquées s’ajoutant aux problèmes de moyens de la justice.

• dans les conditions générales d’utilisation, le consommateur est lié par contrat au droit et à un juge extraeuropéen, ce qui limite sa liberté. Prenant conscience de la situation d’urgence, l’Union euro-péenne a pris les choses en main et appliquera à partir du 25 mai 2018 le RGPD permettant d’adapter les sanctions face aux nouvelles réalités du marché, il propose au consommateur de pouvoir récupérer ses données à tout moment, de clarifier les contrats pour les usagers de moins de 16 ans et de renforcer les sanctions pouvant aller de 2 à 4 % du chiffre d’affaires annuel mondial.

De plus, l’incertitude plane toujours car les GAFA monopolisent nos données personnelles à des fins commerciales régulées par des algorithmes de plus en plus puissants.

Mais plus que les GAFA ou la généralisation des robots, le danger n’est-il est en nous-mêmes ? En raison de la « facilité » apportée par l’intelligence artificielle, si nous cessons d’être actifs physiquement et intellectuellement, nous allons nous mettre nous-mêmes en état de dépendance.

Alors, face à ce big brother des temps modernes, il nous faut exprimer une volonté commune pour une intelligence artifi-cielle éthique et responsable. Et qui mieux que l’Europe pour incarner cette volonté et répondre à cette menace ? l©

DR.

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L’EXPÉRIENCE MÈRE DES (R)ÉVOLUTIONS

D irecteur du site Faurecia de Caligny, à quelques kilo-mètres de Flers et au sud de Caen, depuis trois ans. Dix-sept années d’expérience dans l’industrie automobile, comme constructeur et comme équipementier, dans

les domaines de production, de recherche et développement des produits et des process et dans l’excellence industrielle.

J’ai acquis, au travers de ces expériences, deux convictions :• La première, c’est que l’industrie a un avenir en France et qu’elle a cet avenir grâce à son histoire et à ses compétences.• La deuxième, c’est que la seule façon de garantir, de péren-niser cet avenir c’est d’avoir une culture, un ADN de vouloir toujours faire les choses mieux et plus intelligemment. D’aucuns appellent ça le « lean », l’excellence, etc. Oui, c’est bien de cela dont il s’agit : toujours faire les bonnes choses et les faire de mieux en mieux et de plus en plus intelligemment.

Parce que c’est l’avantage que nous avons sur les pays émergents, le savoir-faire et la capacité de bâtir encore plus d’expertise grâce à cette fondation de savoir-faire. Par contre, ces pays vont vite, et l’industrie en France ne peut pas attendre que d’autres imposent les nouvelles règles du jeu…

L’industrie a toujours vécu au rythme des (r) évolutions, la machine à vapeur puis le moteur électrique et le moteur à explosion puis l’informatique. Elle a tiré parti de ces évolutions pour se transformer et progresser soit pour plus de compétiti-

Par Olivier Zanusso

vité soit pour mieux répondre aux attentes de ses clients.

La nouvelle (r) évolution numérique est une formidable opportunité pour l’industrie française pour continuer à progresser et à se transformer. En premier lieu parce qu’elle ouvre de nouveaux espaces de créations de valeur grâce aux possibilités offertes par le management des données. En deuxième lieu, parce que le tissu des compétences en France correspondant à ces nouveaux espaces est suffisamment riche pour une certaine autonomie.

Depuis trois ans, à Faurecia Caligny, parce que nous voulons ga-rantir notre pérennité à long terme et parce que notre ADN nous pousse à nous améliorer continûment, nous sommes engagés pleinement dans cette (r) évolution numérique. Parce que nous voulons créer un écosystème local, nous avons aussi fait le choix de nouer des partenariats avec des start-up françaises et majori-tairement normandes. A titre d’exemple, nous avons développé un système de maintenance prédictive, un système de manage-ment de la supply chain interne grâce à la technologie RFID et un système de gestion de production totalement dématérialisée.

J’encourage tous les chefs d’entreprise et tous les décideurs a monter à bord de cette (r) évolution numérique, même si vous n’avez aucune compétence sur le sujet ! Pensez simplement à la valeur que peuvent avoir les données que vous manipulez tous les jours et comment peuvent-elles mieux servir votre client. l

N ous ne vivons pas une époque de changement, mais un changement d’époque. » C’est ainsi que Jan Rotmans, Professeur à l’Erasmus University de Rotterdam, qualifie la fabuleuse transition que nous vivons

collectivement. Et chacun s’accorde à dire qu’elle impacte tous les segments de la vie économique, sociale et sociétale.

Bien entendu, l’espace public, notre espace commun, n’est pas en reste et la gouvernance y est en train d’évoluer de manière profonde et durable. Les citoyens souhaitent comprendre les enjeux, être informés, s’engager, participer, coconstruire, partager ou encore évaluer.

Le développement des plateformes numériques contribue évidemment grandement à ce nouveau paradigme mais

Par Albert Asseraf

nous pensons que cette nouvelle forme de dialogue doit aussi trouver sa place dans les villes. C’est pourquoi chez JCDecaux, nous développons, en France et dans le monde, de nouveaux mobiliers, digitaux et interactifs dont la vocation est d’engager une nouvelle relation entre les villes et leurs citoyens.

Pour les 500 ans du Havre, nous avons implanté des écrans interactifs qui offraient, tout au long de cet événement hors du commun, agenda, carte interactive, fil Twitter, lieux incon-tournables… Autant d’opportunités d’engager, grâce à ces mobiliers innovants et contextualisés, une relation inédite et dynamique avec les innombrables résidents et visiteurs qui ont assisté à ce bel « été ». Une expérience nouvelle pour une époque nouvelle. l

MIEUX DIALOGUER DANS LA CITÉ

LES OPPORTUNITÉS DU DIGITAL

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FORUM NORMANDIE CONNECTÉE 201836

LA GESTION DIGITALE DES DÉCHETS, LE CAS DE CABOURG PAYS D’AUGE

L e Pays d’Auge source d’inspiration pour le gouvernement sur le devenir de la filière du recyclage des emballages ména-gers ? Pourquoi pas ! Le sujet est d’importance et concerne directement la gestion de toutes les collectivités et la qualité

de service apportée aux usagers. La France développe depuis quarante ans la collecte sélective, privilégiée en point d’apport volontaire avec 300 000 conteneurs déployés par les collectivités (1 pour 500 habitants) et financés par les contribuables. Nous parlons de plus d’1Md € d’investissement pour des résultats mitigés. En effet les collectivités disposent d’un mobilier qui permet une collecte économique et écologique, mais qui n’a pas aujourd’hui, la faveur des administrés : 44 % des Français trient systématiquement, contre 56 % qui ne trient pas ou peu. Cette situation s’accentue en milieu urbain où le tri chute drastiquement. Ainsi, les Français trient en moyenne 31 kg de verre par an, contre 15 kg seulement en zone urbaine dense.

Pourquoi ? Le geste de tri est une corvée, sale, punitive. Alors qu’il devrait être ludique, pratique, connecté, reconnu et valorisé. C’est le sens de la consigne publique 2.0. baptisée Cliiink®

et proposée par la société Terradona avec l’implication de la Caisse des dépôts et consignations comme actionnaire de réfé-rence. Elle permet la réintroduction de la consigne en valorisant le recyclage écoresponsable. Cette technologie originale (3 bre-vets) qui s’adapte au conteneur de tri pour le rendre intelligent et connecté (IOT) afin de récompenser le geste écocitoyen. Il suffit de déployer ce système sur les conteneurs de tri existant pour rétablir la consigne en France et créer un écosystème gagnant pour tous les acteurs impliqués :•la collectivité réduit ses coûts de traitement des déchets ; •l’usager est valorisé ;•le commerce local est redynamisé.

Conforme aux objectifs stratégiques de l’Etat (transition numé-rique et écologique, internet des objets), cette technologie per-met dès maintenant le déploiement d’une consigne publique, partout en France en captant les flux plastique, cannette alu, conserve, papier et verre. Une smart consigne proposée par les collectivités privilégiant l’économie circulaire, le commerce local et la valorisation du gisement collecté. l

Par Jean-Marc Toubiana

LE TRI SÉLECTIF CONNECTÉ, POUR UN CALVADOS ÉCO-RESPONSABLE

S ymboles de saleté et d’insalubrité, les puces – digitales toutefois – vont-elles révolutionner notre gestion des déchets ? L’enjeu est de taille. Avec 390 kg par citoyen chaque année, le tonnage de nos déchets n’en finit

pas de croître et les dépenses publiques pour les éliminer tout autant. Néanmoins de vraies marges de progrès existent, et le numérique est l’une des voies les plus prometteuses.

En complément d’une politique active de réduction des déchets, l’amélioration du tri et du recyclage apparaît comme une opportunité immédiate. Le constat est accablant. En dépit de ramassage des recyclables en porte à porte, de possibilité d’apport en bornes spécifiques, voire des deux, simultanément, les études faites sur les déchets entrant à l’usine d’incinération de Colombelles font apparaître de réelles marges de progrès. On décompte 16 kg de verre et 11 kg de papier, par habitant et par an dans nos fours. Deux matériaux qui sont triés depuis des années et dont la présence au sein des ordures ména-gères nuit à la bonne incinération tout en coûtant très cher. En effet ces 27 kg par individu rapportés aux 330 000 habitants, ce sont près de 9 000 tonnes qui sont incinérées et facturées à 82 € la tonne soit 738 000 € payés par l’usager là ou le tri et le recyclage aurait même permis des recettes liées à la valorisation et à l’aide des éco-organismes.

C’est là que nous retrouvons notre puce. Fixée au bac de collecte des ordures ménagères, elle permet l’identification du foyer lequel se verra facturé à un juste prix par le biais de la redevance incitative. La même puce, fixée sur la colonne d’apport volontaire des verres, permet de réinventer la consigne, d’encourager le geste vertueux par une rétribution plus que symbolique tout en profitant au commerce local.

De surcroît, plus de risque de se diriger vers une colonne déjà pleine. L’usager aura connaissance de ce point sur son smartphone. Le collecteur pourra optimiser sa tournée afin de ne collecter que des colonnes remplies. Enfin, il sera possible de connaître le pourcentage d’erreur de tri, permettant ainsi d’écarter ou de retrier une colonne où la puce aurait décelé un pourcentage important d’erreurs.

Ce n’est que le début. Chaque semaine des innovations numériques participent à la grande révolution du monde du déchet. Nos poubelles connectées seront vertueuses : elles favoriseront le recyclage et réduiront les coûts. Le préfet Poubelle, né à Caen, qui, dès 1883, avait instauré le tri des ordures ménagères dans la capitale, n’aurait pu imaginer meilleure suite pour son invention. l

Par Olivier Paz

DES PUCES ET DES DÉCHETS

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LEXIQUE DU NUMÉRIQUE

AGRÉGATEUR : logiciel ou module web permettant de regrouper et stocker, de diffuser et lire des flux d’information.

ALGORITHME : description d’une suite d’étapes permettant d’obtenir un résultat à partir d’éléments fournis en entrée. Une recette de cuisine est un algorithme permettant d’obtenir un plat à partir de ses ingrédients.

BANDE PASSANTE : volume de données pouvant être transporté d’un point à un autre dans un laps de temps donné.

CREATIVE COMMONS : organisation à but non lucratif qui propose des contrats-types ou licences pour la mise à disposition d’œuvres en ligne. Inspirés par les licences libres, ils facilitent l’utilisation d’œuvres (textes, photos, musique, sites web, etc.).

CRYPTOGRAPHIE : art de chiffrer et de coder les messages. Au croisement des mathématiques et de l’informatique, c’est aujourd’hui une science à part entière.

CYBERCAR : véhicule doté de capacités de conduite automatisée.

CYBERCRIMINALITÉ : désigne tout comportement illégal faisant intervenir des opérations électroniques qui visent la sécurité des systèmes informatiques et des données qu’ils traitent.

CYBERESPACE : ensemble de données numérisées constituant un univers d’information et un milieu de communication, lié à l’interconnexion mondiale des ordinateurs.

CYBERNÉTIQUE : modélisation de l’échange, par l’étude de l’information et des principes d’interaction. Techniquement, c’est une méthode interdisciplinaire qui étudie l’évolution dynamique des systèmes.

CROWDSOURCING : littéralement « approvisionnement par la foule ». Capacité de créer des contenus ou des services en ligne, de façon collaborative. C’est le cas par exemple de l’encyclopédie libre Wikipédia.

CLOUD : ensemble des solutions de stockage distant. Les données sont disponibles sur des serveurs distants et accessibles par Internet.

COWORKING : espace de travail partagé qui favorise la création d’un réseau de travailleurs.

DATA CENTER : centre de données, installé sur un site physique utilisé par les entreprises pour stocker et traiter de grandes quantités de données.

DATA JOURNALISME : le journalisme de données exploite des données statistiques pour rendre compte d’une information auprès du plus grand nombre.

FAB LAB : ou « laboratoire de fabrication ». C’est un lieu ouvert aux entrepreneurs, aux designers, aux artistes, aux étudiants… qui met à leur disposition toutes sortes d’outils, notamment des machines-outils pilotées par ordinateur, pour la conception et la réalisation de prototypes.

FRENCH TECH : marque collective et ouverte créée en 2013 qui désigne et valorise l’écosystème des start-up françaises en France et à l’international.

GREEN IT : démarche d’amélioration continue qui vise à réduire l’empreinte écologique, économique et sociale des technologies de l’information et de la communication.

GEEK : personne passionnée par les nouveautés techniques, et particulièrement par l’informatique, l’Internet, les jeux vidéo.

GROWTH HACKING : capacité d’une start-up à accélérer sa croissance grâce aux pratiques de marketing digital innovant.

HACKATHON : rassemblement d’informaticiens durant plusieurs jours et au minimum une nuit (souvent organisé sur un week-end) en vue de contribuer à des programmations informatiques innovantes.

IDENTITÉ NUMÉRIQUE : ensemble des contenus publiés sur

Internet qui permettent de définir un individu notamment sur les médias sociaux : blogs personnels, profils sur les réseaux sociaux, contenus partagés, commentaires...

INTELLIGENCE ARTIFICIELLE : connue sous le sigle « IA », elle consiste à doter un système informatique d’un certain degré d’intelligence afin qu’il puisse effectuer une ou plusieurs tâches de façon autonome et automatique en suivant un raisonnement logique.

IMPRESSION 3D : création d’objets en trois dimensions, réalisée à l’aide d’une imprimante 3D, d’un fichier numérique, et de certains matériaux (métal, plastique, céramique, résine).

INCUBATEUR : structure d’accompagnement de porteurs de projets de création d’entreprises qui, en mettant à leur disposition les compétences et les outils indispensables au bon démarrage et au développement d’une entreprise innovante, va leur permettre de concrétiser leur idée ou leur projet en une entreprise structurée et viable.

INTELLIGENCE COLLECTIVE : capacité d’un groupe à s’auto-organiser et à faire preuve d’un comportement global qui témoigne d’une aptitude cognitive plus importante que celle de n’importe lequel des individus qui le composent.

MACHINE LEARNING : processus de fonctionnement d’un système d’intelligence artificielle par lequel le système est doté d’un système d’apprentissage.

MÉTHODE AGILE : à la différence d’une approche traditionnelle, cette organisation de travail en cycles courts permet aux équipes de développement de gérer un produit de manière souple et adaptative. Cela laisse place au changement ou à l’évolution du besoin du client.

OPEN SOURCE : méthode d’ingénierie logicielle qui consiste à développer un logiciel, ou des composants logiciels, et de laisser en libre accès le code source produit.

PLUG IN : petit logiciel qui se greffe à un programme principal pour lui conférer de nouvelles fonctionnalités.

QR CODE : système similaire au code-barre. Il est conçu en deux

dimensions et comprend donc plus d’informations. Son utilisation permet de donner accès à des informations complémentaires, des contenus audio ou vidéo, de participer à un jeu-concours ou même de réaliser un achat à partir de son téléphone mobile.

RESPONSIVE DESIGN : conception Web qui offre une expérience de lecture et de navigation optimales pour l’utilisateur, quels que soit son support (téléphone mobile, tablette, liseuse, moniteur d’ordinateur de bureau).

ROUTEUR : permet de créer un réseau et de partager la connexion Internet sur plusieurs PC et/ou tablettes (en filaire ou sans fil).

SERIOUS GAME : Activité qui combine une intention « sérieuse » – de type pédagogique, informative, communicationnelle, marketing, idéologique ou d’entraînement – avec des ressorts ludiques.

SEO : acronyme de Search Engine Optimization. Art de positionner un site, une page web ou une application dans les premiers résultats naturels des moteurs de recherche. En français, le SEO est désigné par le terme de référencement naturel.

START-UP : littéralement cette « entreprise qui démarre ». Elle réunit trois conditions : la perspective d’une forte croissance, l’usage d’une technologie nouvelle et le besoin d’un financement massif via des levées de fonds.

STREAMING : flux de fichiers numériques multimédia (audio et/ou vidéo) diffusé en continu et éventuellement en temps réel (live streaming), sans nécessiter de téléchargement préalable.

TAG : mots clés qui permettent de définir, classer puis rechercher des documents, des favoris, des images.

TÉLÉ MÉDECINE : forme de pratique médicale à distance utilisant les technologies de l’information et de la communication. Elle met en rapport, entre eux ou avec un patient, un ou plusieurs professionnels de santé.

WIKI : application web qui permet la création, la modification et l’illustration collaboratives de pages à l’intérieur d’un site web.

Par Sophie DancourtOPEN SOURCE

ROUTEUR

CLOUD

INTELLIGENCE ARTIFICIELLE

RESPONSIVE DESIGN

SEO

AGRÉGATEUR

ALG

ORI

THM

E

BANDE PASSANTE

CREATIVE COMMONS

CRYPTOGRAPHIE

CYBERCAR

FAB

LAB

GREEN IT

GROWTH HACKING IDENTITÉ NUMÉRIQUE

HACKATHONPLUG IN

MÉTHODE AGILE

IMPRESSION 3D

INCUBATEUR

GEE

K

QR CODE STREAMING

#3E PARTIE

Souvent ce sont les romans de science-fiction qui nous éclairent sur notre futur. Il en est ainsi de l’univers cyber, un monde formaté par l’informatique et la robotique. 2001, l’odyssée de l’espace, le célèbre film de Stanley Kubrick inspiré d’une nouvelle d’Arthur C. Clarke, décrit les tensions nourries par le développe-ment autonome de l’intelligence artificielle. Lorsque la machine se substitue à l’humain dans la définition des finalités, l’avenir radieux qui nous est promis se couvre de sombres nuages. 2001 nous rappelle que l’homme se perd si l’humain n’est pas mis au cœur de toute entreprise. C’est bien là le sens du forum des territoires connectés.

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Bulletin de l’AMR 25 • SP PPR • 210 x 297 mm • Visuel:vehicule decouverte • Remise le=31/mai/2016 fred V � EXE

L ’ ÉL ’ É N E RN E R G I EE E SE T NN O T RO T R E AE A V E NV E N I R .I R . É CÉ C O N OO N O M I SM I S O N SO N S � L A� L A !!

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ERDF devient Enedis.Notre nom change, pas notre engagement.Notre mission de service public : vous apporter l’électricité où que vous soyez, quel que soit votre fournisseur.

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