53

Foumara senryū - Cahier bleu

Embed Size (px)

Citation preview

Laisse ta bouche pleinede consones liquidesavale des ailes, avale des airs

Femme de Loth, statue de selta fleur de marbre sent le rouge du poivrier

L'aurore brille dans ton verre gorgées de pluie-cristalsucre d'or dans ton cou

Quelle couleur les matins?Nuits de quel arôme? Elle est de la cannelle!

Des débris et du foutre Goudron et plumespour fabriquer trois anges

Ivre de toi le matinle désespoir salope les pointes de mes bottes

Que le temps passe viteà travers tes doigtsla fumée de ta clope

Viens ma guitaretempo largo, plectre doux je glisse sur tes cordes

Maîtresse des abîmesque de cancres inscritsà ta faculté chaotique

Les saisons sur ton visagecuivre hivernal et cédrat d'été

Gueules de boissculptées au couteauet au mépris de ton regard

Contre toi, sur ton visageje ferrait exploser ma chargeSirop de neiges et fleurs pales

Je te prends par les penséesje te tiens par les entraillesje touche pas à ton cœur

Me reste encore du silenceet de toi un presque rien! Je passe commande?

Pour t'arracherà la connaissance du sensibleretire tes sandales!

Ta tromperie des motsta confusion des chosesvergogne n'est pas un nom de fleur

Piquée par un serpentpetite voix noyée jouit de sa morsure

A force de t'asseoir dessuston cul laisse sur mon âmeune trace de poète

Des mots au lance-pierre des silences au lance-flammestes distances bien gardées

Petit singe savantde rêveries en attendes tu creuses ton propre lit

Des yeux hagards des regards détournésune autre fois, une autre fois...

Agriffé sur tes cimes je miaule et je quémande l'affection de ta chatte

D'une seule pièce ton bordage Qui est ton calfat?Qui flatte ces membrures?

Malin ce traumatismefracture ouvertetes coups et mes blessures ensemble!

A ta pensée, à ton imagecitron et atrabileton goût me revient

Sur mon épave, cher désastre les naufrageuses n'ont plus droit de bris

Qui blesse? Pas toi! Une cigarette m'arrache la peau des lèvres

Je fais bosser ton corpsrien que pour moila plus-value de tes cris

Mon lapin gris-noir d'aciertes dents acérées mettent en sang ma tendresse

Fil barbelé, toile d'araignée de ta main cousue une veste cintrée aux larmes

Chaque jour tu laissesun peu de toi au but de mes doigts et à l' œil

Au ras de mon vendreau rythme de ton regard ma main peigne tes cheveux

Ma Cinquième à moiTon troisième mouvement destin en scherzo allegro

Tu sais tout fairesens, peur, plaisir, café serré...Couteau suisse en chair

Tes attaches complexesvoix nouées, gestes bridésc'est moi qui défait tes liens

Dans ta bouche un revolversalive et balles d'argent tu n'embrasses qu'une fois

Beau marteau, ta lourde tête casse-tout et casse-ma-gueuleUn amour en contusions!

Mon tambour fataliste un roulement de claques rouges sur la peau de tes fesses

Je m'en irais noyé dans ton eau-fortecorps mordu par des pluies acides

Sur mon visage souffle chaleur de tes lèvresqui serrent une sarbacane

Plus que 10feuilles!

Droite parallèle à mes côtéstu me sectionnesen un triangle semblable

Comme un livre chinoiscouleur rouge ton insulteSalaud de coquelicot!

Partie de ton sein gaucheembrase les quartiersfinit dans ma bouche, la colère

Les nuits elle range son cœurà côté de ses pompes Qui veut n'a qu'à tendre la main

Quelle partie du discours?Un verbe volant réfléchie sur un lac

Ta crue du siècle m'inondePauvre Zoive médusé noyé sous le pont de l'Alma

Fils de rasoirs animentmilles amants fantoches liés à tes mains

Écrits sur du papier de verreà la deuxième lecturem'écorcent vif

Je veux mordre dans la pomme de ta mainTu me tends une poignée de vers

En fin, qu'est-ce qui reste? Ton nom de guerre à Troieet quelques consonnes en trop

nemeurtpasalafin.blogspot.com06/XII/09 - 23/I/10