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Fragments d’atmosphère(s)
Mourgues eMilie 11324rapport d’études
eNsa paris la Villette
2012 - 2013
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Fragments d’atmosphère(s)
Atmosphère. Nom féminin tiré du grec, signifiant vapeur et sphère.
«Il se dit, en terme de physique, de tout fluide subtil et élastique qui enveloppe un corps et en suit les mouvements.»
Dictionnaire de l’Académie française
Au cours de mon BTS design d’espace, puis plus particulièrement lors de mon cursus de licence à l’école d’architecture, je me suis intéressée aux procédés permettant d’intégrer de manière naturelle un espace à un autre, de créer un lien évident entre ces deux lieux, l’ancien et le nouveau, pour fabriquer une ambiance particulière, c’est-à-dire pourvoir à une construction une qualité architecturale singulière.
Les réflexions abordées en cours de philosophie sur la perception de l’espace et sur l’esthétique architecturale, ainsi que les lectures effectuées en TD de construction sur les ouvrages de Peter Zumthor et de Juhani Pallasmaa m’ont permise d’apporter une première définition sur la notion d’atmosphère.
Peter Zumthor, dans son livre Atmosphères, Environnements architecturaux – Ce qui m’entoure, parle de l’atmosphère comme d’une « magie du réel », liée à la perception, à l’émotion et à la sensibilité, qui se retrouve dans toute recherche de beauté. Elle définit la qualité architecturale, ce qui permet « de concevoir des choses qui ont une présence si belle, si évidente, et qui [nous] touche toujours ». Elle est définie par « les choses, les gens, l’air, les bruits, les sons, les couleurs, les présences matérielles, les textures, les formes aussi […] Mon état d’âme, mes sentiments ».
D’après Platon, « la beauté se trouve dans les yeux de celui qui observe ». Selon Peter Zumthor « cela signifie que tout est seulement en moi ».« L’atmosphère agit sur notre perception émotionnelle. »
Elle est donc perçue à travers nos sens, lorsque l’on en fait son expérience. Aussi Juhani Pallasmaa, dans son livre Le Regard des sens, souligne l’importance du corps comme élément central de la perception de l’espace, « nos corps et nos mouvements interagiss[ant] constamment avec l’environnement », et de son atmosphère.
C’est à partir de cette définition que j’ai pu me questionner sur les dispositifs qui la mettent en œuvre dans l’espace, dispositifs dont j’ai souhaité faire part dans ce rapport à travers quelques uns de mes projets d’architecture et d’expression plastique.
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Le patio, reconstruction maîtrisée et isoLement d’un paysage, d’une mémoire
Ce premier dispositif permettant de créer une atmosphère dans un espace est lié à l’extraction d’un fragment, à son isolement pour mieux pouvoir le maîtriser et le reconstruire.
Le sujet de l’enclos, c’est-à-dire la création d’une maison individuelle dans un enclos de murs de brique n’admettant le percement que d’une entrée, posé lors de ma deuxième année était idéal à son application. La conception d’une maison à patios, nommée Ambulare, a permis la maîtrise complète de l’environnement intérieur de l’enclos, qui commence par le choix des matériaux. La villa oppose constamment un cocon de brique et des écrins de verdure, un univers naturel et un autre artificiel, se complétant et s’interchangeant.
Ce jeu d’ambiances permet également de guider les déplacements à travers les différentes perspectives qui s’offrent à notre perception. Ambulare signifie d’ailleurs marcher, déambuler en latin. Cette stimulation réside selon Peter Zumthor dans l’incitation au mouvement par la séduction et la sensation de sérénité, en faisant de son avis un des neufs points principaux participant à l’atmosphère d’un bâtiment.
L’habitation est ainsi organisée autour de lieux dédiés à une fonction précise. Chaque pièce propose une vue, un cadrage sur un espace extérieur, thématisé en fonction. Ainsi en fond de parcelle se trouve un jardin zen dédié au salon, au bureau et à la chambre parentale, mais également au centre une cour intérieure pour la chambre de l’enfant ou de l’adolescent, et enfin un petit patio permettant de manger au soleil et d’interagir directement avec l’entrée, la cuisine et la salle à manger.
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Le déplacement serein du quotidien peut également être voyage ou périple extraordinaire en faisant appel à l’imagination pour nous conduire vers les prochaines étapes.
Un projet de court-métrage d’animation réalisé en troisième année avait pour sujet la mise en scène d’un espace ordinaire. Double o’seven propose ainsi d’assister à un cours dans l’amphithéâtre 007 de l’école où un mystérieux professeur décide de donner une mission à ses élèves, celle de concevoir la ville idéale. Chaque personnalité donne le ton et transforme ainsi ce lieu clos en un ailleurs incroyable, emprunt d’ambiances différentes, pleines d’humour et de clichés.
En effet l’atmosphère, étant basée sur une réaction du corps face à des stimuli fait travailler l’imagination. Dans ce projet, ce lien permet de créer des atmosphères extrêmes résultant d’une surexploitation de l’imaginaire.
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Parmi tous ces stimuli extérieurs, Peter Zumthor va insister justement sur l’importance du son dans la conception d’une atmosphère, considérant que « chaque espace fonctionne comme un grand instrument [de musique], il rassemble les sons, les amplifie, les retransmet. »
Il permet également à l’architecture d’imposer un rythme, visuel ou sonore, une perception que le compositeur Michel Chion qualifie de trans-sensorielle car associant l’audition à une qualité presque tangible. De manière plus générale, il appelle « trans-sensorielles les perceptions qui ne sont d’aucun sens en particulier, mais peuvent emprunter le canal d’un sens ou d’un autre, sans que leur contenu et leur effet soit enfermé dans les limites de ce sens. »
Dans un projet de logements intermédiaires réalisés en début de troisième année et situé à Montreuil, les sons et les sensations auditives sont mis en scène via un ensemblede bâtiment confrontant deux atmosphères différentes et opposées, mais régies par la même perception.
Barbarie met ainsi en rapport la musique artificielle et naturelle en opposant du côté de la rue une façade en bardage bois percée d’ouvertures aléatoires, tel les partitions d’un orgue mécanique, et en fond de parcelle des jardins encloisonnés, proposant une surabondance de végétation, un retour à la nature isolant des bruits de la ville et procurant des sensations singulières, des respirations.
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La maitrise d’un environnement par son extraction, sa fragmentation permet également de saturer l’espace en supprimant les stimuli superflus et en concentrant les sens sur quelques perceptions seulement, sur une ambiance donnée, sans distractions extérieures venant interrompre l’expérience architecturale.
Ce travail sur la saturation a mené à la création pour le projet final de ma deuxième année de licence d’un espace mêlant et association les perceptions auditives et la végétation, intitulé Babylhome. Cet ensemble de logement collectif est situé entre une rue en pente et un jardin faisant la jonction entre l’avenue de la Sœur Rosalie et la tour Albert. Un ensemble de cours situées à différents niveaux permet à la fois de faire la jonction entre les deux paysages mais aussi de proposer un espace intérieur clos, permettant la mise en place d’un petit jardin d’eau dans un écrin minéral, un lieu calme propice au repos et à la rencontre.
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D’autre part, on peut aussi imprégner un lieu ou un objet d’une atmosphère, d’un souvenir afin de le transmettre mais on doit alors faire lourdement appel aux différents sens et à la communication entre perception et mémoire. Si Juhani Pallasmaa donne dans son livre à l’odorat la capacité de communiquer avec les souvenirs, car «ce qui persiste le plus longtemps de la mémoire d’un lieu est souvent son odeur», il considère que le goût est une perception trans-sensorielle car faisant le lien entre la vue et le toucher, l’«expérience sensorielle du monde pren[ant] son origine dans la sensation dans la sensation interne de la bouche». La sensation de température est quand à elle, selon Peter Zumthor, un lien direct entre le corps et la matière. Mais on peut également la considérer comme suscitant les deux mêmes sens que le goût. Goût et odorat étant deux sensations proches, on peut donc exprimer une odeur ou un goût en se basant sur la vision et sur la texture d’un objet.
Lors d’un exercice visant à exprimer plastiquement une odeur, invisible par définition, au courant de mon année de diplôme de BTS, le lien entre la perception et la mémoire d’une atmosphère s’est imposé. Odorat fait ainsi appel à mes souvenirs personnels pour transcrire l’odeur de la fleur d’oranger dans une série de tableaux qui à travers une galaxie de couleurs orangées emmène le spectateur dans la chaleur du sud de la France et lui permet de goûter d’une certaine manière à la fougasse Aigues-Mortaise.
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L’ouverture, réintégration d’un Fragment, d’un souvenir, à son ensembLe
Le deuxième dispositif permettant de créer une atmosphère dans un espace est de réintégrer une partie alors isolée dans un tout, de s’ouvrir sur le paysage. Ainsi, on peut utiliser d’une autre manière les mêmes caractéristiques participant à la conception d’une atmosphère, dont son lien avec la mémoire notamment en prenant un fragment à forte valeur émotive pour être exposé.
Pour mon projet professionnel de design d’espace, c’est l’histoire, la mémoire de la ville de Caen qui est mise en scène. Le projet Ville d’Ô est situé sur la presqu’île, vaste friche industrielle qui borde le port de plaisance tout en faisant face à la ville reconstruite. Afin de faire le lien entre ces deux zones urbaines, il était important pour se projeter dans la future réhabilitation de rappeler le passé, les canaux qui traversait autrefois le centre mais qui ont depuis été recouverts. Une première promenade est proposée à l’intérieur de certains canaux recréés et asséchés permettant de mieux se plonger dans l’histoire et dans le milieu aquatique. La deuxième promenade quand à elle se situe en surface et exploite la qualité miroitante de l’eau tout en dégageant la vue et confrontant directement ces deux parties de la ville. On peut ainsi se refléter, se réfléchir, penser aux rapports entre les espaces et les temps.
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Le quai caffarelli
Promenade à l’intérieur des canaux
Niveau actuel avec esquisse des gardes-corps
Le quai caffarelli
Promenade à l’intérieur des canaux
Niveau actuel avec esquisse des gardes-corps
Le quai caffarelli
Promenade à l’intérieur des canaux
Niveau actuel avec esquisse des gardes-corps
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Le temps, la mémoire d’un paysage, d’un voyage à travers un scénario, des vues, des cadrages ont été le point de départ de l’impressionnisme en peinture, mais aussi l’inspiration de poètes romantiques comme Demeny qui demandait «N’avez-vous jamais eu le bonheur de rêver Que vous alliez bien loin, oh bien loin dans un monde Où les anges du ciel pouvaient seuls s’élever !» en imaginant un autre monde, un autre voyage vers des contrées éthérées.
En travaillant sur la couleur et le mouvement dans l’espace lors de ma première année de BTS pour un projet d’expression plastique, un fragment de souvenir est venu se greffer pour créer une atmosphère éthérée dans une série de photos intitulée Colourin’ space présentant une sorte de voilier voguant vers l’infini, comme faisant part d’une rêverie éveillée. Les rideaux font office de voiles gonflées par le vent, la rotonde de petite embarcation et les vignes d’océans.
La couleur dans l’espace
Dans l’installation des panoramas par la suite, il s’agirait de recréer l’espace intime de la rotonde: un espace confiné dans le coin d’une pièce.Des draps noirs sont tendus tout autour permettant ainsi de faire ressortir la couleur.
LaLa forme en escargot permet un déroulement progressif de l’installation et accentue l’idée de voyage.
La s»rie de photos est placée au niveau des yeux, de manière à ce que le spectateur s’intégre au panorama.
DesDes spots lumineux dans des tons chauds rappelant les couleurs des photos effectuent un balayage lent d’une photo à une autre, faisant voyager la couleur de cadre en cadre.
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La couleur dans l’espace
La couleur dans l’espace
Une gamme de gris chauds ancre le paysage et des voiles de couleurs gonflent avec le vent, tel un bâteau flottant dans l’espace environnant.
UneUne réalisation finale en photo argentique, pour sa finesse et son authenticité, à laquelle vient se superposer directement des plages d’encres permettant à la couleur dans un état liquide de se mélanger et de se déplacer au grès du hasard, ou du vent....vent....
La couleur dans l’espace
Dans l’installation des panoramas par la suite, il s’agirait de recréer l’espace intime de la rotonde: un espace confiné dans le coin d’une pièce.Des draps noirs sont tendus tout autour permettant ainsi de faire ressortir la couleur.
LaLa forme en escargot permet un déroulement progressif de l’installation et accentue l’idée de voyage.
La s»rie de photos est placée au niveau des yeux, de manière à ce que le spectateur s’intégre au panorama.
DesDes spots lumineux dans des tons chauds rappelant les couleurs des photos effectuent un balayage lent d’une photo à une autre, faisant voyager la couleur de cadre en cadre.
La couleur dans l’espace
Dans l’installation des panoramas par la suite, il s’agirait de recréer l’espace intime de la rotonde: un espace confiné dans le coin d’une pièce.Des draps noirs sont tendus tout autour permettant ainsi de faire ressortir la couleur.
LaLa forme en escargot permet un déroulement progressif de l’installation et accentue l’idée de voyage.
La s»rie de photos est placée au niveau des yeux, de manière à ce que le spectateur s’intégre au panorama.
DesDes spots lumineux dans des tons chauds rappelant les couleurs des photos effectuent un balayage lent d’une photo à une autre, faisant voyager la couleur de cadre en cadre.
La couleur dans l’espace
Dans l’installation des panoramas par la suite, il s’agirait de recréer l’espace intime de la rotonde: un espace confiné dans le coin d’une pièce.Des draps noirs sont tendus tout autour permettant ainsi de faire ressortir la couleur.
LaLa forme en escargot permet un déroulement progressif de l’installation et accentue l’idée de voyage.
La s»rie de photos est placée au niveau des yeux, de manière à ce que le spectateur s’intégre au panorama.
DesDes spots lumineux dans des tons chauds rappelant les couleurs des photos effectuent un balayage lent d’une photo à une autre, faisant voyager la couleur de cadre en cadre.
La couleur dans l’espace
Une gamme de gris chauds ancre le paysage et des voiles de couleurs gonflent avec le vent, tel un bâteau flottant dans l’espace environnant.
UneUne réalisation finale en photo argentique, pour sa finesse et son authenticité, à laquelle vient se superposer directement des plages d’encres permettant à la couleur dans un état liquide de se mélanger et de se déplacer au grès du hasard, ou du vent....vent....La couleur dans l’espace
Une gamme de gris chauds ancre le paysage et des voiles de couleurs gonflent avec le vent, tel un bâteau flottant dans l’espace environnant.
UneUne réalisation finale en photo argentique, pour sa finesse et son authenticité, à laquelle vient se superposer directement des plages d’encres permettant à la couleur dans un état liquide de se mélanger et de se déplacer au grès du hasard, ou du vent....vent....
La couleur dans l’espace
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Une autre manière d’utiliser des objets singuliers disséminés dans l’espace ayant une valeur d’association est de s’en servir pour créer un lien, une atmosphère reliant deux espaces éloignés. Peter Zumthor déclare que les objets, venant habiter l’espace lui donne une personnalité, une atmosphère qui évolue avec le temps. Il cite également Nietzsche qui parle «Avant tout [de] sa présence [de la chose] comme corps et substance...».
Dans un projet de mobilier urbain réalisé en deuxième année en expression plastique, Natural Glow, la partie centrale de l’avenue de Flandre est totalement transformée en une sorte de forêt vierge, séparant à la fois circulation piétonne et automobile mais aussi menant directement à la Cité des Sciences et de l’Industrie. Les cubes lumineux disposés à l’intérieur forment ainsi le lien principal avec ce lieu, tout en opposant plus directement nature et technologie, créant une atmosphère propice à la rencontre de ces deux univers.
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D’autre part, cette même volonté de conserver un paysage à travers un cadrage, de créer un lien entre deux espaces, a conduit à concevoir un projet d’urbanisme en deuxième année dans le quartier des murs à pêches de Montreuil en concentrant l’atmosphère sur un fragment de mur, de mémoire. Toward the sun organise des habitations à l’intérieur des murs, les conservant dans leur longueur en en faisant un jardin, ouvrant la vue vers Paris, vers le sud et le soleil. Ce cadrage, cette fragmentation visuelle, permet également de réintégrer l’espace à la ville en lui conférant une appropriation visuelle.
000 050 100 150 200 250
MontreuilMourgues Emilie
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Un quartierMourgues Emilie
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MontreuilMourgues Emilie
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Les Murs à PêchesMourgues Emilie
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Un quartierMourgues Emilie
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Cette relation entre intérieur et extérieur, différente de celle de la maison à patio qui se tourne sur elle-même plutôt que vers le paysage environnant, Pallasmaa la compare à la relation existant entre l’ouïe et la vue, l’audition étant pour lui un phénomène intime tandis que la vision est une perception extériorisée car « la vue isole, alors que le son rapproche. […] Je regarde un objet, mais le son me parvient; l’œil atteint mais l’oreille reçoit. »
Peter Zumthor lui insiste sur ce rapport entre visible et invisible, entre espace caché et espace montré qui crée une série d’entre-deux: «seuils, passages,petite ouverture pour se faufiler, transition imperceptible entre intérieur et extérieur, [...] lorsque soudain cette enveloppe est autour de soi et nous rassemble et nous tient, seul ou en groupe. C’est là que se joue le jeu de l’individuel et du collectif, du privé et du public.»
Dans un projet d’extension en hauteur d’une grande barre des années 70s à Caen, la résidence Branville, ce rapport est exploité en extériorisant l’intérieur des appartements. In Boxes joue ainsi sur l’opposition entre une façade fermée et normalisée et une extension ouverte et labyrinthique. Les grandes baies vitrées permettent de profiter du paysage, de cadrer les vues et de réintégrer le bâtiment à la ville en instaurant ce nouveau rapport à l’extérieur, qui n’est plus celui de l’isolement mais celui de la disparition des frontières.
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concLusion
L’atmosphère est quelque chose d’intangible, qui varient et fluctue avec son environnement, étant définie par ce qui le compose. Elle a cela de particulier qu’elle agit sur notre perception, notre corps et notre vision du monde, et peut ainsi définir la qualité architecturale d’un bâtiment, d’un lieu, d’un espace.En cinq ans, lors de mon BTS et de ma licence, j’ai mis en place un outil récurent pour construire une atmosphère, le fragment, que j’ai exploité principalement à travers deux procédés.
Le premier dispositif permettant de créer une atmosphère dans un espace que j’ai pu mettre en place dans mes projets est lié à l’extraction d’un fragment, à son isolement pour mieux pouvoir le maîtriser et le reconstruire. L’exercice du patio m’a permise de pouvoir totalement maitriser l’environnement d’un espace isolé du reste, puis de commencer sur l’incitation au déplacement dans un espace, via l’attirance d’un objet, d’une atmosphère. J’ai ainsi développé ce travail autant dans l’univers du quotidien que dans celui de l’imaginaire, avant de m’intéresser à ce qui le stimule, c’est-à-dire aux sens et aux perceptions, qui peuvent permettre d’isoler physiquement un fragment dans l’espace en le saturant ou mentalement en faisant appel à la mémoire.
Le deuxième dispositif me permettant de créer une atmosphère dans un espace est au contraire de réintégrer une partie alors isolée dans un tout, de s’ouvrir sur le paysage et de l’intégrer. Une des premières manières d’exploiter ce procédé a été de prendre un fragment à forte valeur émotive, chargé de souvenirs, et de l’exposer dans un autre lieu afin de créer un lien entre deux espaces, fussent-ils matériels ou immatériels, appartenant au domaine de la pensée. Une autre manière, celle de conserver un fragment de mémoire dans un paysage et de le mettre en scène m’a menée à explorer la relation avec la vue, le cadrage, l’environnement et la différenciation entre espace intérieur et espace extérieur, voir au contraire la disparition des frontières pour mieux intégrer les espaces les uns dans les autres.Grâce à cet outil j’ai pu créer des atmosphères uniques et particulières, propres à chacun des projets que j’ai conçus et dont je vous ai fait part dans ce rapport.
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bibLiographie
Dictionnaire de l’Académie française, 8e édition, Librairie Hachette, 1932-1935
Peter Zumthor, Atmosphères, Environnements architecturaux – Ce qui m’entoure, Birkhäuser, 2008
Juhani Pallasmaa, Le regard des sens, Editions du Linteau, 2005
Michel Chion, 100 concepts pour penser et décrire le cinéma sonore, www.michelchion.com
Paul Demeny, Les Glaneuses, 1870
Friedrich Nietzches, Fragments Posthumes, 1880-1881
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