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FRANÇAIS – GRAMMAIRE TEXTE ET LANGUE AIDE-MÉMOIRE, SAVOIRS GRAMMATICAUX ET RESSOURCES THÉORIQUES POUR LES ÉLÈVES DU CYCLE 3

FRANÇAIS – GRAMMAIRE Martine Panchout-Dubois, professeure

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FRANÇAIS – GRAMMAIRE

TEXTE ET LANGUEAIDE-MÉMOIRE, SAVOIRS GRAMMATICAUX ET RESSOURCES

THÉORIQUES POUR LES ÉLÈVES DU CYCLE 3

UMER - Unité des moyens d’enseignement romandsSecrétariat général de la CIIP

Centre Rhodanien d’impression, MartignyDominique Studer, St-Maurice

Pierre-Alain Balma, formateur IUFE, maître secondaire GEPhilippe Roduit, collaborateur scientifi que SG-CIIP, maître secondaire VS

Plan d’études romand, Cycle 3, Neuchâtel, 2010©CIIPLire, écrire, comprendre la grammaire et la langue, Neuchâtel, 2013©CIIP

Martine Panchout-Dubois, professeure formatrice à l’UER FR, HEP-VDGroupe de recherche GRAFE’MAIRE, FPSE, Université de GenèveAnne Christe de Mello, présidente (VD)Sandrine Codourey (FR)Carole Donnet-Monay (VS)Pierre Graber, délégué SER (NE)Adrienne Mittaz, déléguée SER (VS)

011260978-2-88500-282-92014Neuchâtel, 2014 © CIIP, Conférence intercantonalede l’instruction publique de la Suisse romande et du TessinFaubourg de l’Hôpital 68, case postale 556CH-2002 Neuchâtel,www.ciip.ch

Tous droits réservés pour tous pays.

Contact : Unité des Moyens d’enseignement romands (UMER) +41 32 889 86 51 • [email protected]

Contact : Conférence intercantonale de l’instruction publique de la Suisse romande et du Tessin (CIIP) +41 32 889 69 72 • [email protected]

DONNÉES CONCEPTUELLES

• Conception

• Impression• Mise en page

RÉDACTION• Auteurs

DONNÉES SCIENTIFIQUES• Ouvrages de référence

• Experts scientifi ques

• Groupe de validation

DONNÉES TECHNIQUES• No CATARO

• No ISBN• 1ère édition

• Copyright

ABRÉVIATIONSAdj : adjectifAdv : adverbeAtt : attributC : complémentConj : conjonctionConj de coord. : conjonction de coordinationConj de sub. : conjonction de subordinationCAdj : complément d’adjectifCAdv : complément d’adverbeCAgt : complément d’agentCN : complément de nomCP : complément de phraseCPro : complément de pronomCV : complément de verbeCVD : complément de verbe directCVI : complément de verbe indirectD : déterminantF.A. : futur antérieurF.S.: futur simplefém. : fémininGAdj : groupe adjectivalGAdv : groupe adverbialGInf : groupe infinitifGN : groupe nominalGPart : groupe participialmasc. : masculinMOD : modificateurN : nomP.A. : passé antérieurP.C. : passé composéP-Q-P. : plus-que-parfaitP.S. : passé simplePh : phrasePhConj : phrase subordonnée conjonctivePhInf : phrase subordonnée infinitivePhIntInd : phrase subordonnée interrogative indirectePhPart : phrase subordonnée participialePhRel : phrase subordonnée relativePhSub : phrase subordonnéeplur. : plurielPréd : prédicat Prép : préposition Pro : pronomS : sujetsing. : singuliersub. : subordonnéeV : verbe

SYMBOLES-> voir également* phrase grammaticalement incorrecte

Remarque importante9 782885 002829

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STRATEGIES DE LECTURE GUIDE DE RELECTURE ORTHOGRAPHIQUELes questions à se poser Les stratégies à utiliser en cas de besoin

AVAN

T LA

LEC

TURE

Qu’est-ce que ce texte ?

J’active mes connaissances :• en identifi ant la situation d’énonciation 3 et le genre de textes  5 ; • en identifi ant le sujet du texte à l’aide d’éléments du paratexte 2  : titre, sous-titres, chapeau, édition, etc. ;• en me demandant ce que je sais déjà sur le sujet du texte (connaissances antérieures).

Pourquoi lire ce texte ?

Je me donne une intention de lecture :• en fi xant un ou plusieurs objectifs : répondre à des questions, faire un résumé, chercher des informations, rédiger une note critique, me distraire, avoir du plaisir, etc. ;• en déterminant comment je vais lire : lecture en détail, en survol, lecture sélective, etc. ;• en prévoyant une façon de retenir l’information : annoter le texte, le surligner, prendre des notes, faire un schéma, etc.

Qu’est-ce que la lecture de ce texte va m’apporter ?

J‘essaie d'anticiper le contenu du texte :• en faisant des liens avec mes connaissances antérieures;• en faisant des liens entre le texte et le paratexte 2  : la mise en page, les éléments visuels, les informations complémentaires ;• en faisant des hypothèses sur la visée du texte 4 à partir d’une lecture en survol ;• en repérant des champs lexicaux dominants 24 à partir d’une lecture en survol.

PEND

ANT

LA L

ECTU

RE

Que signifi e ce mot ?

Je regarde autour du mot :• en vérifi ant si les phrases qui précèdent ou celles qui suivent lui donnent du sens (redondance textuelle).

J‘observe le mot lui-même :• en utilisant mes connaissances des familles de mots 21 , des préfi xes 22 et des suffi xes 22 (variation morphologique).

J’utilise mes connaissances d’une autre langue.J’utilise le dictionnaire 25 .

Que veut dire cette phrase ?Que veut dire cette suite de phrases ?

J’observe la phrase elle-même :• en identifi ant ses constituants  11 si elle est simple, ou les phrases qu’elle comporte 15.1 si elle est complexe ;• en identifi ant les conjonctions de subordination et leurs nuances sémantiques 33  ;• en observant les accords grammaticaux 16 17 et la ponctuation 2 .

J’observe autour de la phrase :• en observant la progression thématique 38 ;• en identifi ant les reprises de l’information et leurs référents 39 .

Qu’est-ce qu’il y a à comprendre ?

J’identifi e l’information implicite et l’interprète :• en faisant des liens entre les éléments du texte pour découvrir des informations cachées sur le lieu, le temps, l’agent, l’action, l’instrument, l’objet, les sentiments, la

cause, l’eff et, etc. (inférence) ;• en anticipant la suite probable du texte, en faisant des hypothèses de lecture ;• en interprétant après coup un élément préalable du texte.

Que veut dire le texte ?

Je relis :• en dégageant les idées principales ;• en faisant des liens entre les paragraphes à l’aide des organisateurs et des connecteurs 40  ;• en identifi ant les diverses séquences textuelles 35 et leur apport : des arguments, des explications, des dialogues, etc. ; • en visualisant ou en se racontant l'histoire dans sa tête ; en y observant la chronologie et le rythme du récit 9 .

Suis-je en désaccord avec ce que je lis ? Je remets en question mes connaissances antérieures.Je remets en question mes hypothèses de lecture et les modifi e au fi l de ma lecture.

APRE

S LA

LE

CTUR

E

Qu’est-ce que je retiens de ma lecture ?

Je résume le texte :• en m’appuyant sur la structure propre au genre : schéma narratif 8 , structures argumentative, explicative, descriptive, etc. 35

Je réagis au texte :• en interprétant son eff et 4 ;• en faisant un lien entre les informations nouvelles et mes connaissances antérieures ;• en appréciant sa valeur littéraire, argumentative, informative, etc.

1. Orthographe d’accord Réf. Fréquence de mes erreurs Aide-mémoire

J’identifi e chaque verbe conjugué et son sujet ; j’accorde le verbe avec le noyau du sujet. 15.3 16

J’applique les règles de l’accord du participe passé : sans auxiliaire, avec être, avec avoir. 16

J’identifi e chaque GN : j’accorde les déterminants et les adjectifs avec son noyau. 17

Je distingue les homophones grammaticaux. (a/à, et/est, -é-/er, ce/se, leur/leurs, ou/où, quand/quant/qu’en, quelque/quel que, quoique/quoi que…)

18

Je ponctue mes phrases de façon à ce qu’elles aient un sens et soient compréhensibles. 2

2. Orthographe d’usageJ’identifi e et orthographie correctement les mots invariables courants. (ainsi, certes, chaque, d’abord, d’ailleurs, environ, exprès, guère, lors, malgré, parmi, peu à peu, tout à coup…)

Je fais des liens avec les mots de la même famille. 21

Je recours au dictionnaire. 25

3. Transcription phonétique J’interroge le sens pour distinguer les homophones lexicaux. (balade/ballade, censé/sensé, cou/coup, du/dû, foi/foie/fois, puis/puits, sur/sûr, tache/tâche, voie/voix, voir/voire…)

Je distingue les « e » ouverts, fermés et muets (j’espérerai).4. Conjugaison

Je distingue les verbes en –er des autres verbes et j’applique les terminaisons correspondantes. 28

J’applique les règles de modifi cation de la base (du radical) pour les verbes en –er et les particularités graphiques des verbes irréguliers.

30 31

5. Cas particuliers

Je distingue les participes présents et les adjectifs verbaux en [ã]. 19

J’orthographie correctement les adverbes en –amment et –emment. 20

Je distingue l’orthographe de tout lorsqu’il est nom, adjectif, pronom ou adverbe. 18

Les pastilles orange renvoient aux numéros de chapitres contenus dans cet ouvrage.

Les pastilles orange renvoient aux numéros de chapitres contenus dans cet ouvrage.

Des logiciels permettant de vérifi er l’orthographe ou des sites proposant des exercices existent et sont souvent libres d’accès.

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FRANÇAIS – GRAMMAIRE

TEXTE ET LANGUEAIDE-MÉMOIRE, SAVOIRS GRAMMATICAUX ET RESSOURCES

THÉORIQUES POUR LES ÉLÈVES DU CYCLE 3

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Sommaire

Stratégies de lecture

TEXTE 3

1 Exposé sommaire 42 Paratexte : la ponctuation, 5

la mise en page, les éléments visuels, les informations complémentaires, 6 l’exemple d’une page web 7

3 Situation d’énonciation 84 Visée et effet 95 Genres de textes et regroupements de genres 106 Registres de langue 11

TEXTE QUI RACONTE 13

7 Auteur, narrateur, point de vue, personnages 148 Schéma narratif, schéma actanciel 15 9 Chronologie et rythme du récit 16

PHRASE 18

10 Exposé sommaire 1911 Phrase, groupe, mot 2012 Phrase de base 2213 Transformations de phrase : le changement de type, 22 le changement de forme, la pronominalisation, la subordination 2314 Phrase complexe : les enchaînements, la subordination 2415 Notions complémentaires et procédures

15.1 Phrase syntaxique : identification 2615.2 Classes et fonctions grammaticales : description 2815.3 Fonctions grammaticales : identification 3015.4 Autres fonctions et nuances sémantiques : description 3215.5 Degrés de l’adjectif : description 3315.6 Forme passive : transformation, suppression, identification 3415.7 Phrase relative : construction, identification de la fonction du pronom relatif 35

ORTHOGRAPHE 36

16 Accords dans la phrase 3717 Accords dans le groupe nominal 3918 Homophones grammaticaux courants 4019 Participe présent et adjectif verbal 4220 Formation des adverbes en –ment 43

VOCABULAIRE  44

21 Origine des mots, familles de mots, néologismes 4522 Formation des mots  4623 Synonymes, antonymes, homonymes, paronymes 4724 Champ lexical 4825 Polysémie du mot, champ sémantique et utilisation du dictionnaire 4926 Principales figures de style 5027 Régionalismes 52

CONJUGAISON 53

28 Classement, base et terminaison 5429 Modes et temps 5630 Conjugaison des verbes irréguliers les plus fréquents 5831 Etude d’un verbe 6032 Valeurs du présent 6133 Emploi des modes dans les phrases subordonnées 62

DE LA PHRASE AU TEXTE 64

34 Exposé sommaire 6535 Séquences textuelles 6636 Énoncé ancré, énoncé coupé 6737 Paroles rapportées 6838 Thème et propos, progression thématique 7039 Reprises de l’information 7140 Organisateurs et connecteurs 7241 Systèmes et rapports de temps 7342 Modalisateurs 74

Index 75Guide de relecture orthographique

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TEXTE

Un texte est un message organisé, écrit ou oral, qui a un sens. Il est délimité par un début et une fin.Il peut être de longueur variable.

Exemples de textes écrits : un roman, un article de journal, un conte, un poème, une pièce de théâtre…

Exemples de textes oraux : un discours (du président de la Confédération, de la directrice du collège…), une annonce à l’interphone, une plaidoirie d’avocat, un bulletin météorolo-gique à la radio ou à la télévision, un conte, un poème, une pièce de théâtre…

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4

Eléments caractéristiques Réf. Définitions

Le paratexte1 2C’est l’ensemble des éléments qui sont à côté ou autour du texte et qui fournissent une série d’infor-mations sur le texte. Le paratexte désigne donc ce qui entoure et prolonge le texte.

La situation d’énonciation 3

C’est l’ensemble des éléments qui définissent les conditions dans lesquelles le texte est produit : l’émetteur, qui est celui ou celle qui produit l’énoncé ; le destinataire, qui est celui ou celle à qui est adressé l’énoncé ; le moment de l’énonciation, c’est-à-dire le moment où l’énoncé est produit ; le lieu d’énonciation, c’est-à-dire l’endroit (proche/lointain, privé/public…) où l’énoncé est produit.

La visée 4C'est l'intention qu'a l'émetteur qui produit un texte : distraire, amuser, émouvoir, expliquer, raconter, faire peur, etc. Pour atteindre son but, l'émetteur organise son texte en séquences qui peuvent appar-tenir à l'un ou plusieurs des sept regroupements de genres..

L’effet2 4

Ce sont les réactions plus ou moins attendues du destinataire qui dépendent notamment de l’emploi de différents procédés d’écriture (types de phrase, vocabulaire, champs lexicaux, figures de style, retours en arrière, ellipses, pauses, modalisateurs…) ou de la mise en valeur de certains thèmes (ami-tié, angoisse, guerre, maladie, naissance…).

Le genre3 5

C’est l’ensemble des textes qui partagent des formes et des caractéristiques linguistiques com-munes aisément reconnaissables par les membres d’une même culture.Chaque texte appartient à un genre.Il existe des genres littéraires et des genres sociaux.

Les regroupements de genres 5

Les genres de textes peuvent être regroupés en fonction de leur visée et de leurs caractérisitiques linguistiques communes. On distingue sept regroupements de genres : les textes qui racontent, les textes qui relatent, les textes qui transmettent des savoirs, les textes qui argumentent, les textes qui règlent des comportements, les textes poétiques et les textes théâtraux.

Les registres de langue 6

Un texte utilise un vocabulaire et des expressions qui peuvent appartenir à différents registres de langue : le registre courant (neutre), le registre soutenu (littéraire), le registre familier..Le registre de langue dépend du niveau culturel de l’émetteur et du destinataire, de leur âge, des rela-tions qu’ils entretiennent, du lieu où le texte est produit et de la visée.

1 Exemples de paratexte : • à l’oral, les accentuations, les

pauses de la voix ;

• à l’écrit, la ponctuation, la mise en page, les éléments visuels (tableaux, images…), les informations complémentaires (table des matières, lexique, quatrième de couverture…), les commentaires (notes, critiques, entretiens avec l’auteur…).

2 Exemples d’effets : • l’émerveillement, la surprise,

l’adhésion, l’édification, le rire, le malaise, la tristesse, la compassion, la terreur…

3 Exemples de genres : • un roman, un article de journal,

un conte, un poème, un sermon, une plaidoirie…

1 EXPOSÉ SOMMAIRE

Tout texte se caractérise par des éléments qu’il convient d’explorer car ils contribuent à sa production, à sa construction et à sa réception.

Un texte comporte des passages, plus ou moins longs, qui ont des structures typiques reconnaissables (description, explication…). On appelle ces passages des séquences textuelles (-> 35 , p.66). Ainsi un texte narratif comporte, bien sûr, des séquences narratives qui font progresser l’histoire, mais également des séquences descriptives, dialoguées, explicatives ou argumentatives.

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texte

1 Exemples de signes graphiques

- La majuscule marque le début d’une phrase graphique, signale les noms propres (Julie) ou les abréviations (Fr. pour franc).- Le tiret introduit une parole rapportée dans un dialogue.

- Vous partez ?- Je reviens dans un instant.

- Les parenthèses permettent d’isoler un élément du texte pour l’expliquer ou le commenter.

Le vingt-troisième canton de Suisse (le Jura) a été fondé en 1979.

- Les guillemets délimitent les paroles rapportées et les citations (au début et à la fin) ou indiquent qu’un mot ou une formulation présente une particularité (emprunté à une autre langue, appartenant à un autre registre…).

Elle est invitée à la « teuf ».

2 Certains éléments, fortement liés syntaxiquement, ne sont jamais séparés par une virgule : le déterminant et le nom, le sujet et le verbe, le verbe et son complément. On peut toutefois les séparer par un autre élément qui est alors entouré de deux virgules.

Le vingt-troisième canton de Suisse, le Jura, a été fondé en 1979.

2 PARATEXTE

Le paratexte désigne ce qui entoure et prolonge le texte. Il comprend des éléments extérieurs au texte mais situés à l’intérieur du livre : ponctuation, titre, sous-titres, intertitres, nom de l’auteur et de l’édi-teur, date d’édition, préface, dédicace, notes, illustrations, table des matières, postface, quatrième de couverture… Il comprend aussi les divers commentaires du texte qui ne font généralement pas partie du livre : critiques, entretiens avec l’auteur, correspondance, journaux intimes…

XX La ponctuationLes signes de ponctuation permettent, d’une part, de structurer un texte afin d’en faciliter la compréhension et, d’autre part, de segmenter un texte pour en faciliter la lecture muette ou expressive. Certains signes graphiques remplissent une fonction semblable1.

Signes Utilisation Exemples

Le point Il marque la fin d’une phrase graphique. Il est suivi d’une majuscule.Je ne suis actuellement pas disponible. Veuillez rappeler ultérieurement.

Le point d’interrogation Il marque la phrase de type interrogatif. Combien vaut ce tableau ?

Le point d’exclamation Il marque la phrase de type exclamatif. Ma montre ! Elle est tombée dans le ruisseau !

Les points de suspension Ils marquent une phrase interrompue ou non terminée. Je ne sais pas comment vous le dire…

Les deux points

Ils introduisent :

a) une explication ;b) une énumération ;

c) des paroles rapportées directement.

a) Il n’y a rien à ajouter : tout a été dit.b) Certains noms prennent un –x au pluriel : bijoux, cailloux, choux, genoux, hiboux, joujoux, poux.c) Elle a dit : « Pense à me téléphoner dès ton arrivée ».

La virgule2

Elle marque une pause légère et permet de séparer un ou plusieurs éléments de la phrase :a) dans une énumération ;b) en isolant un élément de la phrase au début ou au milieu de celle-ci ;c) pour indiquer, dans une phrase incise, qui parle lorsque des paroles sont rapportées directement.

a) Un drapeau bleu, blanc, rouge.b) A cause de la pluie, la course est annulée. La vitesse est limitée, à la place du Midi, à 30 km/h. c) « La séance est levée, déclara la présidente, bonne soirée. »

Le point-virgule Il marque une pause moyenne qui sépare deux aspects de la même idée.

Je ne pensais pas venir ce soir ; mais j’ai finalement compris que ma présence était importante.

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Eléments caractéristiques Réf. Définitions

Le paratexte1 2C’est l’ensemble des éléments qui sont à côté ou autour du texte et qui fournissent une série d’infor-mations sur le texte. Le paratexte désigne donc ce qui entoure et prolonge le texte.

La situation d’énonciation 3

C’est l’ensemble des éléments qui définissent les conditions dans lesquelles le texte est produit : l’émetteur, qui est celui ou celle qui produit l’énoncé ; le destinataire, qui est celui ou celle à qui est adressé l’énoncé ; le moment de l’énonciation, c’est-à-dire le moment où l’énoncé est produit ; le lieu d’énonciation, c’est-à-dire l’endroit (proche/lointain, privé/public…) où l’énoncé est produit.

La visée 4C'est l'intention qu'a l'émetteur qui produit un texte : distraire, amuser, émouvoir, expliquer, raconter, faire peur, etc. Pour atteindre son but, l'émetteur organise son texte en séquences qui peuvent appar-tenir à l'un ou plusieurs des sept regroupements de genres..

L’effet2 4

Ce sont les réactions plus ou moins attendues du destinataire qui dépendent notamment de l’emploi de différents procédés d’écriture (types de phrase, vocabulaire, champs lexicaux, figures de style, retours en arrière, ellipses, pauses, modalisateurs…) ou de la mise en valeur de certains thèmes (ami-tié, angoisse, guerre, maladie, naissance…).

Le genre3 5

C’est l’ensemble des textes qui partagent des formes et des caractéristiques linguistiques com-munes aisément reconnaissables par les membres d’une même culture.Chaque texte appartient à un genre.Il existe des genres littéraires et des genres sociaux.

Les regroupements de genres 5

Les genres de textes peuvent être regroupés en fonction de leur visée et de leurs caractérisitiques linguistiques communes. On distingue sept regroupements de genres : les textes qui racontent, les textes qui relatent, les textes qui transmettent des savoirs, les textes qui argumentent, les textes qui règlent des comportements, les textes poétiques et les textes théâtraux.

Les registres de langue 6

Un texte utilise un vocabulaire et des expressions qui peuvent appartenir à différents registres de langue : le registre courant (neutre), le registre soutenu (littéraire), le registre familier..Le registre de langue dépend du niveau culturel de l’émetteur et du destinataire, de leur âge, des rela-tions qu’ils entretiennent, du lieu où le texte est produit et de la visée.

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texte

XX La mise en pageLes éléments de la mise en page sont la typographie et les subdivisions du texte en différentes parties.

XX Les éléments visuelsIls complètent le texte sous forme de tableau, de graphique, d’image, de photo, de dessin… Ils sont souvent accompagnés d’un texte explicatif qu’on appelle légende.

XX Les informations complémentairesLes informations complémentaires complètent le texte pour en faciliter la lecture. Elles ne font pas partie du texte mais de l’ouvrage qui contient le texte.• Une table des matières énumère les chapitres, et, selon les cas, les sous-chapitres d’un texte.• Une préface, située avant un texte, explique la visée de celui-ci, son importance, les intentions de l’auteur.• Une note explicative (en marge du texte ou en bas de page) donne des informations qui permettent de mieux comprendre un texte (une explication historique, le sens d’un mot rare…).• Un glossaire donne une courte définition des mots clés utilisés dans un texte (dans un manuel scolaire, un ouvrage spécialisé…).• Une quatrième de couverture est un petit texte de présentation d’un livre au dos du volume. Quand il s’agit d’un roman, elle consiste souvent en un bref extrait. Elle a pour visée d’inciter le lecteur

potentiel à lire l’ouvrage.• Les didascalies sont des indications de jeu destinées aux interprètes d’un texte théâtral.

A. Les choix typographiques

La police et sa taille Arial, Garamond, Comic Sans MS / 8 points, 12 points, 14 pointsLa graisse : maigre ou gras Maigre ou grasLe caractère : romain ou italique Romain ou italiqueLe soulignement et le surlignement Le soulignement et le surlignementLe noir ou la couleur Le noir ou la couleur

B. Les subdivisions du texte

Le paragraphe C’est une partie du texte qui est isolée de ce qui précède et de ce qui suit par un retrait au début (une marge plus grande) ou un interligne plus important. Le paragraphe correspond à un élément nouveau dans le récit (une péripétie), à une étape de la présentation ou du raisonnement dans le texte explicatif, à un argument du texte argumentatif…

Les colonnes Une colonne réduit la longueur de la ligne : deux ou plusieurs colonnes peuvent ainsi occuper une même page. C’est le cas dans les journaux, les dictionnaires, les encyclopédies…Le titre et les sous-titres Le titre annonce le contenu du texte, son sujet. Les sous-titres divisent le texte en plusieurs parties et en annoncent le contenu.Le chapeau Le chapeau se situe en début de certains textes et donne des informations sur ce qui suit. Dans un manuel, il prépare à la lecture d’un extrait de texte ; dans un journal, il résume

le contenu de l’article. Le chapeau utilise souvent un caractère et/ou une police différents du texte.L’encadré C’est un bloc de texte délimité par une bordure ou mis en évidence par un fond coloré. Il complète le texte (par un commentaire, une anecdote, un exemple…) ou met en évi-

dence ce qu’il faut retenir.Les repères alphanumériques Ce sont des lettres (A/B/C), des chiffres (1/2/3), des signes graphiques (·, , *) qui peuvent contribuer à l’organisation du texte.

Les choix typographiques ré-pondent à une recherche de li-sibilité, d’expressivité et d’agré-ment de lecture.

6

2 PARATEXTE

Page 9: FRANÇAIS – GRAMMAIRE Martine Panchout-Dubois, professeure

texte

Eléments du paratexte :- l’élément visuel (photo d’une statue) occupe une place prépondérante ;- sur la bannière en haut, le logo de l’émetteur (Louvre), le titre (Le Scribe accroupi) et les crédits, c’est-à-dire l’ensemble des contributeurs à la réalisation de ce document ;- dans le menu à gauche, le sommaire (analyse et contexte) et le glossaire ;- dans l’encadré à droite, la légende ;- sous l’image, une série de boutons pour notamment écouter le texte, consulter le schéma chronologique,la bibliographie,

ou encore l’échelle du document visuel.

XX L’exemple d’une page web Le document présenté ci-dessous est une page d’un dossier multimédia interactif tiré du site officiel du Musée du Louvre à Paris (http://www.louvre.fr). Bien que le texte, situé en bas à droite, n’occupe pas visuellement une place plus importante que les éléments du paratexte, il comporte 182 mots que l’on peut lire en défilé et il est donné à écouter tout au long de la visite de la page.

logo de l’émetteur crédits

texte

titre

2 PARATEXTE

élément visuel

sommaire légende

7

vocabulaire

Page 10: FRANÇAIS – GRAMMAIRE Martine Panchout-Dubois, professeure

texte

1 Lorsque la personne qui reçoit le message n’est pas celle à qui il est destiné (par exemple, les passagers d’un train écoutant la conversation téléphonique d’un autre usager), on utilise le terme récepteur.

La situation d’énonciation désigne les éléments qui caractérisent les conditions dans lesquelles un texte est produit.L’énonciation est l’acte par lequel est produit un texte ou un énoncé. Pour produire ou comprendre un énoncé, il faut tenir compte de la situation dans laquelle il est ou a été produit, la situation d'énonciation, qui com-porte quatre éléments :

1) l'émetteur, qui est celui ou celle qui produit l'énoncé ; Qui ?

2) le destinataire1, qui est celui ou celle à qui est adressé l'énoncé ; A qui ?

3) le moment de l'énonciation, c’est-à-dire le moment où l’énoncé est produit ; Quand ?

4) le lieu de l'énonciation, c’est-à-dire l’endroit (proche ou lointain, privé ou public…) où l’énoncé est produit. Où ?

La Ferté-Alais, le 8 septembre 2004 Chère Adélie, J’ai fini ce matin « Le lutin farceur » : c’est une bande dessinée dont le héros s’appelle Gullio. Il lui arrive plein d’aventures. Je te conseille cet album. Tu le trouveras sûrement demain, à la médiathèque. A bientôt.

Ton amie Sam

Atelier du langage 9e © Editions Hatier/CIIP, 2009

Dans cet exemple, on peut identifier les quatre éléments de la situation d’énonciation : l’émetteur est Sam, le destinataire Adélie, le moment d’énonciation le 8 septembre 2004 et le lieu d’énonciation La Ferté-Alais.

Ce texte est ancré dans la situation d’énonciation (-> 36 , p.67) car il comporte des mots et des expressions qui ne peuvent être compris qu’en tenant compte des éléments de la situation d’énonciation : - je renvoie à Sam, l’émetteur ; - te et tu renvoient au destinataire Adélie ; - ce matin indique que l’événement relaté a eu lieu le matin du jour correspondant au moment d’énonciation (donc le 8 septembre 2004) ; - demain renvoie au lendemain du moment d’énonciation, soit le 9 septembre 2004.

8

3 SITUATION D’ÉNONCIATION

Page 11: FRANÇAIS – GRAMMAIRE Martine Panchout-Dubois, professeure

texte

XX La viséeLa visée du texte correspond à l’intention de l’émetteur qui produit un texte : distraire, amuser, émouvoir, expliquer, raconter, faire peur, etc. Pour atteindre son but, l’émetteur organise son texte en séquences (-> 35 , p.66) qui peuvent appartenir à l’un ou plusieurs des sept regroupements de genres (-> 5 , p.10). Un texte peut donc avoir des visées très différentes qui, parfois, peuvent se combiner entre elles. On peut relater un événement pour régler un comportement (par exemple, relater un accident pour rendre un enfant plus prudent lorsqu’il traverse la route).Il est impossible de mentionner toutes les visées des textes, mais certaines d’entre elles sont fréquemment rencontrées.

Visées du texte Genres de textes

Faire rire Une blague, un sketch…

Raconter, relater Un conte, une nouvelle, un roman historique ou policier…

Fournir des informations Un fait divers, un compte rendu, un témoignage, une note de service…

Expliquer, enseigner Une encyclopédie, un manuel scolaire, un article scientifique, un documentaire…

Régler un comportement Un règlement, un mode d’emploi, une recette de cuisine, les règles d’un jeu…

Convaincre Une plaidoirie d’avocat, un discours politique, une publicité…

Exprimer ses sentiments, ses émotions Une chanson, un poème, une lettre personnelle…

La visée d’un texte est étroitement liée au genre auquel le texte appartient (-> 5 , p.10).

XX L’effetL’effet du texte correspond aux réactions intellectuelles et émotionnelles plus ou moins attendues du ou des destinataires, par exemple : l’émerveillement, la surprise, l’adhésion, l’édification, l’interrogation, le rire, le malaise, la tristesse, la compassion, la terreur…L’émetteur peut obtenir un effet grâce à l’emploi de différents procédés d’écriture (types de phrase, vocabulaire, champs lexicaux, répétitions, figures de style, retours en arrière, ellipses, pauses, modalisateurs…) ou la mise en valeur de certains thèmes (amitié, angoisse, guerre, maladie, naissance…).

Dans l’exemple suivant, la répétition de j’ai vu a pour effet de susciter la panique ou l’angoisse chez le destinataire :

6 août. – Cette fois, je ne suis pas fou. J’ai vu... j’ai vu... j’ai vu !... Je ne puis plus douter... j’ai vu !... J’ai encore froid jusque dans les ongles... j’ai encore peur jusque dans les moelles... j’ai vu !...

Guy de Maupassant, Le Horla, 1886

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4 VISÉE ET EFFET

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texte1 Ces caractéristiques communes sont liées :

• à la visée des textes (raconter, relater, expliquer, convaincre…) ;

• au type de contenu abordé (un roman policier n’aborde pas les mêmes sujets qu’un roman fantastique) ;

• à la forme ou à la structure des textes (un poème a une forme différente de celle d’un fait divers ou d’un roman) ;

• à des procédés langagiers utilisés (un roman est souvent écrit au passé simple et à l’imparfait, un article de journal au passé composé ; une recette de cuisine emploie fréquemment l’impératif ).

2 Un enfant qui entend : Il était une fois sait dès le début qu’il s’agit d’un conte. Il n’aura pas besoin de poser la question : « Est-ce que c’est vrai ? ».

3 Le Petit Chaperon rouge, La Belle au bois dormant, etc., partagent plusieurs caractéristiques communes et appartiennent à un même genre : le conte.

XX Les genres de textesTout texte appartient à un genre. Un genre désigne des textes qui ont des caractéristiques communes1 reconnaissables2. Il existe de très nombreux genres, dont le conte3, le débat, le sermon, le reportage, etc.

XX Les regroupements de genresComme il existe de très nombreux genres, on peut les rassembler en sept regroupements généraux qui ont des caractéristiques propres en fonction de leur visée : on distingue les textes qui racontent, les textes qui relatent, les textes qui transmettent des savoirs, les textes qui argu-mentent, les textes qui règlent des comportements, les textes poétiques et les textes théâtraux.Les regroupements de genres ont des caractéristiques linguistiques communes : • les genres qui racontent et qui relatent doivent présenter une organisation temporelle de leur contenu, souvent combinée, dans les descriptions, à une

organisation spatiale ; • les genres qui transmettent des savoirs sont fortement structurés par leur mise en page, par la présence de titres, de sous-titres, d’encadrés, de caractères

typographiques différents ou encore d’éléments visuels ;• les genres qui argumentent contiennent des connecteurs qui indiquent des liens de causalité, de justification, d’opposition, etc., entre les différents

éléments du contenu d’un texte.

XX Les visées, les genres de textes et les regroupements de genres

Visées du texte Exemples de genres de textes sociaux Exemples de genres de textes littéraires Regroupements de genres de textesRaconter en évoquant des faits imagi-naires (fictionnels)

Blague, « bonne histoire »… Conte, nouvelle, roman (historique, sentimental, policier, de science-fiction, à « suspense », etc.)…

Les textes qui racontent

Relater, fournir des informations sur des événements passés et réels

Lettre, note, récit oral ou écrit, compte rendu, fait divers, résumé, témoignage…

Biographie, autobiographie, ouvrage historique… Les textes qui relatent

Expliquer, enseigner des matières Manuel scolaire, encyclopédie, article scientifique… Roman historique, essai… Les textes qui transmettent des savoirs

Débattre de questions controversées Défendre ou réfuter un avis

Dissertation scolaire, débat, plaidoirie au tribunal, lettre de motivation…

Plaidoyer, pamphlet, controverse… Les textes qui argumentent

Eduquer, dicter des comportements ou des attitudes en indiquant les règles et les usages de diverses activités

Recette de cuisine, règlement, description d’un itiné-raire, règle de jeu…

Parabole, récit initiatique… Les textes qui règlent des comportements

Exprimer des sentiments, des émotions par le langage, explorer le langage

Calembour, cadavre exquis, chanson… Poème en vers ou en prose, roman poétique… Les textes poétiques

Mettre en scène des personnages pour les faire « jouer » une histoire

Sketch, saynète, imitation… Comédie, tragédie, opéra… Les textes théâtraux

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5 GENRES DE TEXTES ET REGROUPEMENTS DE GENRES

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texte

1 On ne s’adresse pas de la même manière à un ami ou à son patron.

2 On n’utilise pas le même vocabulaire dans une conférence ou dans une discussion entre collègues.

3 Les registres de langue sont constitués de variations dans l’emploi du vocabulaire (une bicoque, une maison, une demeure) et dans l’emploi des tournures (par exemple, l’inversion ou non du sujet et du verbe dans une phrase de type interrogatif ).

4 Il ne faut pas confondre le registre familier et les langages codés (argot, verlan…).

Lors de la production d’un texte, l’émetteur doit tenir compte du contexte, notamment de la relation qu’il entretient avec ses destinataires1, du lieu où le texte est produit2 et de la visée. Il recourt donc à un registre de langue courant, familier ou soutenu3.

A. Le registre courant (ou neutre)C’est le registre de la langue usuelle. Le registre courant est utilisé dans les situations de communication ordinaires, dans la presse quotidienne, etc.

B. Le registre familier4Le registre familier est utilisé dans des situations quotidiennes dans lesquelles les interlocuteurs se connaissent et sont dans une relation plutôt égalitaire (famille, copains, collègues…). Voici quelques-unes des caractéristiques de ce registre :

• l’emploi de termes familiers : un clébard (pour un chien), un flic (pour un policier), le pognon (pour l’argent)…• l’utilisation d’abréviations : le prof, le psy, les maths, le ciné…• l’emploi de certaines tournures syntaxiques :

- négation incomplète : je sais pas (je ne sais pas), il veut pas (il ne veut pas)… - suppression du pronom sujet : faut (pour il faut) obéir à ce que je te dis, y a (pour il y a)… - utilisation du type de phrase interrogatif sans l’inversion du sujet et du verbe : Vous avez fini ?

• à l’écrit, l’utilisation du style « texto » : tqt (t’inquiète), bjr sava ? (bonjour, ça va ?), jtm (je t’aime), a12c4 (à un de ces quatre)…• à l’oral, la suppression de certaines voyelles, consonnes ou syllabes : main(ten)ant, les sou(l)iers…

Le registre familier peut être plus ou moins accentué : il recourt parfois à des expressions populaires et à des tournures vulgaires, telles que les jurons. Il contribue à donner un effet de réel dans les séquences dialoguées de roman par exemple.

C. Le registre soutenuLe registre soutenu est utilisé dans des situations très formelles (discours, conférences, séances officielles…) dans lesquelles les interlocuteurs ne se connaissent pas ou sont dans une relation plutôt hiérarchique (patron/employé, par exemple). A l’oral, ce sont les situations officielles, les conférences ; à l’écrit, on recourt fréquemment à ce registre soit parce que le texte produit appartient à un genre littéraire, soit parce qu’on cherche des formulations particulièrement précises, variées.Voici quelques-unes des caractéristiques de ce registre :

• l’emploi de termes peu usuels : le firmament (pour le ciel), la palingénésie (pour la renaissance), obsolète (pour désuet, qui n’est plus en usage), bailler (pour donner)…

• l’emploi de constructions recherchées : Seriez-vous assez aimable pour m’accompagner ? (pour Vous voulez m’accompagner ?).

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6 REGISTRES DE LANGUE

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texte

5 Le verlan, fréquent aujourd’hui dans certains groupes, est un procédé argotique ancien qui s’est développé dans l’argot parisien des années cinquante. Il consiste à inverser les syllabes : laisse béton pour laisse tomber, titre d’une chanson de Renaud ; un ripou pour un pourri, etc.L’argot remplace plutôt les termes par d’autres termes (becqueter, bouffer, cartoucher, casser la croûte, claper, croûter, galimafrer, etc. pour manger), utilise des expressions imagées (casser la dalle, casser la graine, pour manger).Un bon nombre de termes argotiques sont entrés dans la langue familière : par exemple, un poulet pour un policier, un casse pour un cambriolage.Le jargon est une façon de s’exprimer propre à une profession (le jargon des médecins), à une activité (le jargon des « snowboarders »), à une science (le jargon scientifique), difficilement compréhensible pour le non-initié.

D. Les argots et les autres langages codés5Les argots, le verlan par exemple, se distinguent des registres de langue (courant, familier, soutenu) dans la mesure où ils constituent souvent de véri-tables langages codés, difficilement compréhensibles pour ceux qui n'appartiennent pas au groupe des initiés. A l'origine, ces dénominations ont été utilisées pour désigner la manière de parler de groupes particuliers, souvent en marge de la société (bandits, mar-chands ambulants, mendiants, etc.). Le codage est utilisé pour montrer que l'émetteur et le destinataire appartiennent au groupe et pour exclure de la communication toute personne n’en faisant pas partie. Mais, aujourd'hui, ces manières de parler ont avant tout une fonction d'identification à un groupe.

Le corbeau et le renarden argot par Pierre Perret, avec l’aimable autorisation des Editions Adèle

Maître Corbeau sur un chêne mastardTenait un from’ton dans le clapoir.Maître Renard reniflant qu’au balconQuelque sombre zonard débouchait les flacons Lui dit : «Salut Corbac, c’est vous que je cherchais.A côté du costard que vous portez, mon cher,La robe du soir du Paon est une serpillière.De plus, quand vous chantez, il paraîtrait sans charreQue les merles du coin en ont tous des cauchemars.»A ces mots le Corbeau plus fier que sa crémière,Ouvrit grand comme un four son piège à ver de terre.Et entonnant «Rigoletto» il laissa choir son calendo.Le Renard le lui pique et dit : «Apprends mon garsQue si tu ne veux point tomber dans la panadeN’esgourde point celui qui te passe la pommade ...»

Moralité :On doit reconnaître en tout casQue grâce à Monsieur La Fontaine Très peu de chanteurs d’opéra Chantent aujourd’hui la bouche pleine.

Le Corbeau et le Renardde Jean de La Fontaine

Maître Corbeau, sur un arbre perché,Tenait en son bec un fromage.Maître Renard, par l ’odeur alléché,Lui tint à peu près ce langage :« Hé ! bonjour, Monsieur du Corbeau. Que vous êtes joli ! que vous me semblez beau !Sans mentir, si votre ramage Se rapporte à votre plumage,Vous êtes le Phénix des hôtes de ces bois. »A ces mots le Corbeau ne se sent pas de joie :Et pour montrer sa belle voix,Il ouvre un large bec, laisse tomber sa proie.Le Renard s’en saisit, et dit : «Mon bon Monsieur,Apprenez que tout flatteurVit aux dépens de celui qui l ’écoute.Cette leçon vaut bien un fromage, sans doute.»Le Corbeau, honteux et confus,Jura, mais un peu tard, qu’on ne l ’y prendrait plus.

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6 REGISTRES DE LANGUE

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TEXTE QUI RACONTE

Le texte qui raconte désigne un récit imaginaire qui distingue l’histoire (ce qui est raconté) et la narration (la manière de raconter). Il peut prendre une valeur littéraire lorsque sa visée est esthétique.

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texte quiraconte

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1 Un conte, une fable, une nouvelle, un roman policier ou fantastique sont des textes qui racontent.

2 Dans le roman de P. Cauvin, E=MC2, mon amour (© J.-C. Lattès, 1977), deux adolescents vivent un amour fulgurant. Lauren est la narratrice de tous les chapitres pairs et Daniel le narrateur de tous les chapitres impairs.

3 Un narrateur externe peut aussi exprimer ce que ressent un personnage. « Assis près du moteur, Fred Narracot se disait qu’il s’agissait d’une drôle d’équipe. Ce n’était pas l’idée qu’il s’était faite des invités de Mr O’Nyme. Il s’attendait à un peu plus de classe. »Agatha Christie, Dix petits nègres, traduction de Gérard de Chergé, © Editions du Masque, 2011, avec l’aimable autorisation des Editions Jean-Claude Lattès

4 Dans la nouvelle de Le Clézio, La ronde (© Gallimard, 1982), un des personnages principaux est un camion de déménagement.

5 Dans Le vieil homme et la mer, d’E. Hemingway (© Gallimard, 1952), la mer est un des personnages de l’histoire.

6 Dans les Fables de La Fontaine, les animaux parlent. Dans le roman de Diane Meur, Les vivants et les ombres (© Sabine Wespieser, 2007), la narratrice est une maison qui raconte la vie des gens qui ont vécu dans ses murs.

La visée des textes qui racontent consiste à raconter des actions (l’histoire) d’un ou plusieurs personnages imaginés par un auteur1. Celui-ci opère une série de choix narratifs qui concernent le narrateur et son point de vue.

XX L’auteurL’auteur est le producteur véritable du texte, la personne réelle qui l’a écrit : homme, femme ou enfant.

XX Le narrateurLe narrateur est celui ou celle qui raconte. Il occupe une position (externe ou interne) pour mettre en scène son récit.

• Lorsqu’il reste à l’extérieur de l’histoire, c’est un narrateur externe. Dans ce cas, le récit est mené à la troisième personne.• Lorsqu’il se trouve à l’intérieur de l’histoire, c’est un narrateur interne. Dans ce cas, le récit est mené à la première personne.

Dans certains récits, il peut y avoir plusieurs narrateurs2.Dans le récit autobiographique, l’auteur et le narrateur sont la même personne.

XX Le point de vueLe point de vue du narrateur peut varier en fonction de l'angle selon lequel le narrateur raconte ou décrit.

• Le point de vue est omniscient lorsque le narrateur a une connaissance des événements qui dépasse celle des personnages : il sait tout, voit tout, entend tout et connaît souvent les pensées des personnages.

• Le point de vue est interne (ou intériorisé) lorsque le narrateur se limite à ce que perçoit et sait un personnage : c’est presque toujours le cas lorsque le récit est mené à la première personne3.

• Le point de vue est externe (ou neutre) lorsque le narrateur ne communique que ce que pourrait percevoir un spectateur extérieur à l’action. Il enregistre ce qui se passe comme pourrait le faire une caméra.

XX Les personnagesLes personnages sont des êtres (un homme, une femme, un enfant, une fée, une divinité), des animaux, parfois des objets4 ou une force agissante5 qui jouent un rôle dans le récit. Lorsqu’il s’agit d’un animal ou d’un objet, le narrateur peut lui donner la capacité de s’exprimer6.

7 AUTEUR, NARRATEUR, POINT DE VUE, PERSONNAGES

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1 Le schéma narratif est très utile pour effectuer le résumé d’un texte court, d’une nouvelle par exemple. Dans un roman, le schéma narratif peut se répéter à plusieurs reprises en fonction de la longueur et de la complexité du texte.

2 Un même personnage peut remplir plusieurs fonctions. Ainsi, le sujet (héros) peut être le destinataire de sa propre quête.Un chevalier doit affronter une créature immonde qui terrorise tout un royaume pour obtenir la main de la femme qu’il aime, la fille du roi. S’il réussit, il sera un des destinataires de sa propre quête.

Un grand nombre de textes qui racontent ou relatent comportent des éléments importants pour la construction de l’histoire. Deux schémas ont été proposés pour décrire ces régularités : le schéma narratif et le schéma actanciel. Ils permettent de mieux comprendre, interpréter et organiser les textes qui racontent.

XX Le schéma narratif 1Le schéma narratif décrit la structure d’un texte qui raconte en cinq étapes.

Schéma narratif Une rencontre insolite1. La situation initiale : situation stable au début de l’histoire. La situa-

tion initiale donne souvent des informations sur les personnages, le lieu, l’époque.

Mme Eugénie se promène avec son chien sur un sentier près de la forêt de Muster.

2. La complication (ou l’élément déclencheur) : un événement se produit et provoque une rupture qui déstabilise la situation initiale. Les actions peuvent alors commencer.

Soudain, elle voit surgir un ours entre les sapins, deux-cents mètres plus loin.

3. Les actions (ou les péripéties) : c’est l’ensemble des actions que la complication va entraîner jusqu’au dénouement du récit.

Mme Eugénie décide de rebrousser chemin et de rejoindre sa voiture. Malheureusement, son chien Harry ne peut pas marcher très vite car il vient d’être opéré d’une patte et il porte une attelle. L’ours n’est pas effrayé et se rapproche de plus en plus. Lorsqu’il est sur le point de rejoindre Mme Eugénie et son chien, un lièvre traverse le sentier, ce qui distrait le gros animal pendant quelques secondes. La dame et son chien peuvent prendre un peu d’avance.

4. La résolution (ou le dénouement) : c’est le dernier élément des actions qui amène une solution au récit.

Mme Eugénie et Harry parviennent à rejoindre la voiture, précédant l’ours de quelques mètres seulement.

5. La situation finale : situation stable qui découle du dénouement et qui est différente de la situation initiale.

Arrivée chez elle, Mme Eugénie se promet de ne plus jamais promener Harry dans cette région.

XX Le schéma actancielLe schéma actanciel présente et décrit les fonctions des personnages ou des forces agissantes d’un récit. Il est utile pour décrire la structure d’un conte, d’un récit de quête ou encore l’intrigue d’une pièce de théâtre.Le schéma actanciel s’organise autour de trois axes : sujet/objet – destinateur/destinataire – adjuvant/opposant.• Le sujet est le héros de la quête ; l’objet est ce que le héros recherche, convoite, veut atteindre (une personne, un objet, un idéal...).• Le destinateur est le personnage ou la force agissante (un idéal, un sentiment, un désir de changement…) qui va inciter le sujet (héros) à accomplir

une quête ; le destinataire est le bénéficiaire de la quête du sujet (héros).• Le ou les opposants contrarient la quête du sujet (héros) ; le ou les adjuvants aident le sujet (héros) dans son périple.

En résumé, le héros ou sujet est chargé de trouver ou conquérir une personne, un bien matériel, un idéal (l’objet de sa quête ou de sa mission) qu’il doit remettre à un destinataire. Il reçoit sa mission d’un destinateur (personnage, force agissante, ou même une idée, un concept). Pour réussir, il affronte des épreuves. Certains personnages (adjuvants) aident le héros ; d’autres (opposants) contrarient son projet 2.

8 SCHÉMA NARRATIF, SCHÉMA ACTANCIEL

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1 Dans L’île mystérieuse, Jules Verne raconte comment cinq hommes et un chien naufragés sur une île déserte finissent par être sauvés, entre 1865 et 1869.

2 « Bien des années plus tard, face au peloton d’exécution, le colonel Aureliano Buendia devait se rappeler ce lointain après-midi au cours duquel son père l ’emmena faire connaissance avec la glace. Macondo était alors un village d’une vingtaine de maisons en glaise et en roseaux […] »Gabriel Garcia Marquez, Cent ans de solitude, traduction de C. et C. Durand, © Éditions du Seuil, 1968

3 « Dans le train du retour, Grandieux repensait à cet instant de sa panique, quand le Dr Galay, se tournant vers lui, lui avait enjoint brusquement de rejoindre sa chambre, à l’hôtel que le Dr Denom leur avait réservé pour la nuit, et de l’y attendre ». Anne-Marie Garat, Dans la main du diable © Actes Sud, 2006

4 « La voleuse de livres et son frère se rendaient à Munich où ils seraient bientôt accueillis par des parents adoptifs. Nous savons maintenant que le petit garçon n’arriverait pas à destination ».Markus Zusak, La voleuse de livres © Oh ! Éditions, 2005

XX La chronologie du récitLe récit peut se dérouler dans le temps de différentes manières :

• il est linéaire lorsque les événements sont racontés dans l’ordre où ils se produisent ou se sont produits ;• il est discontinu lorsque le narrateur pratique des anticipations ou des retours en arrière.

A. Le récit linéaireLe récit est linéaire si les événements sont racontés dans l’ordre où ils se produisent ou se sont produits 1.

Ordre de la narration : Ordre de l’histoire :

B. Le récit discontinuLe récit est discontinu si le narrateur ajoute au récit des actions ou des événements qui se situent avant ou après le moment de la narration 2.

a) Le retour en arrièreLe narrateur peut pratiquer le retour en arrière pour présenter des événements antérieurs au moment du récit 3. Ces retours en arrière s’étendent parfois sur plusieurs chapitres.

Ordre de la narration : Ordre de l’histoire :

b) L’anticipationLe narrateur peut aussi pratiquer l’anticipation en annonçant des événements qui se passeront plus tard dans le cours du récit 4.

Ordre de la narration : Ordre de l’histoire :

9 CHRONOLOGIE ET RYTHME DU RÉCIT

1 2 3 4 51 2 3 4 5

2 3 1 4 51 2 3 4 5

1 2 5 3 41 2 3 4 5

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5 « Six semaines après, un soir, j’avais donné congé à mon domestique. C’était la veille du 14 juillet. Il faisait une chaleur d’orage, et l ’idée de sortir ne me souriait guère ». Maurice Leblanc, L’aiguille creuse, © 1907

6 « Jenkins descendit la colline sans regarder à gauche, ni à droite car il préférait ne pas voir certaines choses. Un arbre se dressait là où dans un autre monde un autre arbre se trouvait planté. Là se trouvait le terrain dont des millions de pas avaient imprimé l’image dans son cerveau, dix mille ans plus tôt ». Clifford Donald Simak, Demain les chiens © J’ai Lu, 2002

7 « – Quelle sorte de voiture ? – Un coupé à quatre places. – Et quel jour était-ce ? – Quel jour ? Mais ce matin. – Ce matin ? Qu’est-ce que vous me chantez là ? »Maurice Leblanc, L’aiguille creuse, 1907

8 « On n’entendit plus du tout parler du petit Jean Vallin. Les parents, chaque mois, allaient toucher leurs cent vingt francs chez le notaire ; et ils étaient fâchés avec leurs voisins parce que la mère Tuvache les agonisait d’ignominies, répétait sans cesse de porte en porte qu’il fallait être dénaturé pour vendre son enfant, que c’était une horreur, une saleté, une corromperie. »Maupassant, Aux champs, 1883

XX Le rythme du récitLa durée de la narration ne correspond pas forcément à celle de l’histoire. Le rythme (ou la vitesse) du récit est précisément le rapport entre cette double temporalité : - celle de la narration ; - celle de l’histoire. Le décalage entre ces deux axes provoque des effets de rythme : l’ellipse, la pause, la scène, le sommaire.

A. L’ellipseL’ellipse consiste à passer sous silence certains événements de l’histoire afin d’accélérer le rythme de la narration. Un segment inexistant du récit correspond donc à une durée variable de l’histoire 5.

Durée de la narration : Durée de l’histoire :

B. La pauseLa pause consiste à suspendre l’histoire racontée. Le récit continue sous la forme d’une description, d’une explication, d’un commentaire 6.

Durée de la narration : Durée de l’histoire :

C. La scèneLa scène est le moment du récit où la narration et l’histoire progressent à la même vitesse. La scène est le plus souvent dialoguée 7.

Durée de la narration : Durée de l’histoire :

D. Le sommaireLe sommaire permet d’accélérer le rythme du récit. La narration va plus vite que l’histoire et résume en quelques lignes ou quelques pages des évé-nements qui se déroulent sur plusieurs jours, mois ou années 8.

Durée de la narration : Durée de l’histoire :

9 CHRONOLOGIE ET RYTHME DU RÉCIT

La durée de narration (ou la flèche bleue) est plus courte que la durée de l’histoire (ou la flèche rouge).

La durée de narration (ou la flèche bleue) est plus longue que la durée de l’histoire (ou la flèche rouge).

La durée de narration (ou la flèche bleue) est plus courte que la durée de l’histoire (ou la flèche rouge).

La durée de narration (ou la flèche bleue) correspond à la durée de l’histoire (ou la flèche rouge).

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PHRASE

Une phrase est une unité syntaxique qui a du sens. Elle est constituée d’un ou plusieurs mots qui s’organisent le plus souvent autour d’un verbe.A l’écrit, une phrase est délimitée par une majuscule au début et par une ponctuation forte à la fin ( . / … / ? / ! ). On parle alors de phrase graphique.

Une phrase qui comporte un seul verbe conjugué est une phrase simple. Le printemps est arrivé. Les enfants courent sur le gazon. (2 phrases simples)

Une phrase qui comporte plusieurs verbes conjugués est une phrase complexe. Le printemps est arrivé, les enfants courent et jouent au ballon. (1 phrase complexe avec enchaînement)Dès que le printemps arrive, les enfants courent sur le gazon. (1 phrase complexe avec subordination)

Une phrase qui ne comporte pas de verbe conjugué est une phrase à construction particulière. Voici le printemps ! Ne pas marcher sur le gazon. (2 phrases à construction particulière)

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10 EXPOSÉ SOMMAIRE

La phrase et sa structure syntaxique

(-> 11 , p.20)

La phrase est une unité syntaxique qui a du sens.Elle contient deux constituants obligatoires, le sujet et le prédi-cat, et éventuellement un ou plusieurs constituants facultatifs, le(s) complément(s) de phrase. On peut représenter la structure syntaxique de la phrase avec le schéma ci-contre.

Constituants obligatoires Constituants facultatifs

Sujet + Prédicat S + Préd

Complément(s) de phrase± CP

La phrase de base et ses transformations

(-> 12 13 , p.22)

La phrase de base Les transformations

La phrase de base est un outil d’analyse qui correspond à une réalisa-tion minimale de la structure syntaxique et qui permet de décrire toutes les phrases. Elle est toujours simple, de type déclaratif, de forme positive, neutre et active, non pronominalisée.L’entraîneur consulte son adjoint.

La phrase de base peut subir une ou plusieurs transformations. • Le changement de typePourquoi l’entraîneur consulte-t-il son adjoint ? (type interrogatif) • Le changement de formeL’entraîneur ne consulte pas son adjoint. (forme négative) • La pronominalisationIl consulte son adjoint. L’entraîneur le consulte. • La subordinationL’entraîneur consulte son adjoint parce que son équipe perd.

La phrase simple et la phrase complexe

(-> 14 , p.24)

La phrase simple La phrase complexe

La phrase simple est organisée autour d’un seul verbe conjugué. Elle peut être plus ou moins développée et peut subir des transformations.L’entraîneur consulte son adjoint. Après de nombreuses hésitations, l’entraîneur consulte son adjoint avant la fin de la première mi-temps.Il le consulte.

La phrase complexe comporte deux verbes conjugués au moins. Elle est donc composée de plusieurs phrases qui sont liées par les procé-dés de l’enchaînement et/ou de la subordination.

EnchaînementL’entraîneur appelle son adjoint et le consulte.

SubordinationL’entraîneur appelle son adjoint parce que son équipe perd.

phrase

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phrase

1 Une unité syntaxique est un ensemble d’éléments – groupes et mots – qui entretiennent entre eux des relations grammaticales qu’on appelle fonctions.On distingue 5 fonctions de base : le sujet, le prédicat, l’attribut, le complément et le modificateur. (-> 15.2 , p.28 et -> 15.3 , p.30)

2 Le prédicat est la fonction du groupe verbal (GV).

3 Une classe grammaticale réunit des mots ayant des caractéristiques communes. On distingue 10 classes grammaticales que les dictionnaires de langue mentionnent avant la définition. (-> 15.2 , p.28)

4 Exemple :Cet enfant agit très différemment des autres. Le groupe très différemment des autres est un GAdv dans lequel l’adverbe différemment est complété par le complément d’adverbe des autres et par le modificateur très.

5 On dit qu’un groupe formé autour d’un pronom est un GN car, dans ce cas, le pronom remplace un nom.

XX La phrase et ses constituantsUne phrase est une unité syntaxique1 qui a du sens. Elle est constituée de deux groupes obligatoires, le sujet et le prédicat2 de phrase, et d’un ou plusieurs groupes facultatifs, le ou les complément(s) de phrase.

Dès le début de sa vie, l’écrivain Jack London est un enfant très différent des autres.

Constituants de la phraseCaractéristiques

syntaxiques sémantiques

Sujet de phrase (S) : l’écrivain Jack London Il est obligatoire. Il désigne ce dont on parle.

Prédicat de phrase (Préd) : est un enfant très différent des autres Il est obligatoire. Il désigne ce qu’on dit du sujet.

Complément de phrase (CP) : dès le début de sa vie Il est facultatif. Il précise le contexte, le cadre, l’époque.

La phrase présente ainsi la structure syntaxique suivante : S + Préd ± CP

XX Les groupesUn groupe est une unité syntaxique1 dont le sens est généralement incomplet et qui se lie à d'autres groupes pour former une phrase.

est un enfant très différent des autresLe groupe est formé autour de certains mots qui en constituent le noyau et qui reçoivent des expansions spécifiques selon leur classe grammaticale3 :- le nom peut recevoir des déterminants (un enfant) et des compléments de nom (un enfant différent) ;- l’adjectif peut recevoir des modificateurs (très différent) et des compléments d’adjectif (différent des autres) ; - le verbe peut recevoir des modificateurs et des compléments de verbe (est un enfant très différent des autres) ;- l’adverbe peut recevoir des modificateurs et des compléments d’adverbe.4Le noyau donne le nom de sa classe au groupe : N -> GN ; V -> GV ; Adj -> GAdj ; Adv -> GAdv.

Les groupes peuvent remplir diverses fonctions dans la phrase (-> 15.2 , p.28).

Groupes Exemples Noyaux Expansions Fonctions des groupesGV est un enfant très différent des autres est (V) un enfant très différent des autres Prédicat de phrase

GN un enfant très différent des autres enfant (N) très différent des autres Attribut du sujet

GAdj très différent des autres différent (Adj) très et des autres Complément de nom

GN5 des autres autres (Pro) des Complément d’adjectif

Un groupe peut être englobé dans un groupe plus grand et/ou englober un ou plusieurs groupes plus petits :• le groupe un enfant très différent des autres est englobé dans le groupe est un enfant très différent des autres ; • le même groupe un enfant très différent des autres englobe le groupe très différent des autres ;• à son tour, le groupe très différent des autres englobe le groupe des autres.

11 PHRASE, GROUPE, MOT

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phrase11 PHRASE, GROUPE, MOT

XX Les motsUn mot est une unité de sens qui appartient à une classe grammaticale3.

Mots Classes Mots Classesun déterminant enfant nom

très adverbe différent adjectif

des déterminant autres pronom

Un mot peut entrer en relation avec un autre mot pour former un groupe qui, à son tour, peut entrer en relation avec un autre mot ou un autre groupe pour former un groupe plus grand, etc. Très entre en relation avec différent pour former le groupe très différent qui, à son tour, entre en relation avec le groupe un enfant pour former le groupe un enfant très différent, etc.Lorsqu’un mot entre en relation avec un autre, il devient une expansion qui remplit une fonction1. L’adverbe très remplit la fonction modificateur de l’adjectif différent dans le groupe très différent ; le groupe adjectival très différent remplit la fonction com-plément du nom enfant dans le groupe nominal un enfant très différent, etc.Lorsqu’un mot reçoit une expansion, il devient un noyau qui donne sa classe au groupe.Différent est le noyau du GAdj très différent ; enfant est le noyau du GN un enfant très différent, etc.

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phrase

1 Types de phrase et actes de paroleTout énoncé correspond à la réalisation d’un acte de parole qui décrit ce qu’on fait en parlant : déclarer, suggérer, s’étonner, inviter, ordonner, interroger, promettre…Il n’y a pas toujours correspondance entre le type de phrase et l’acte de parole. Un type de phrase – la phrase interrogative par exemple – peut exprimer des actes de parole différents.Que fais-tu ce soir ? (questionner) Voudras-tu enfin sortir ? (ordonner) Si on allait au cinéma ? (suggérer)Inversement, un même acte de parole peut être exprimé par différents types de phrase. Ainsi, l’ordre, qui est généralement exprimé par une phrase impérative, peut l’être par une phrase déclarative ou interrogative.Soyez à l ’heure ! (type impératif ) / Vous viendrez demain à huit heures. (type déclaratif ) / Voudrais-tu enfin sortir ? (type interrogatif )

Les types de phrase sont des catégories syntaxiques différentes tandis que les actes de parole sont des catégories sémantiques.

2 L’interrogation est totale quand on peut répondre par oui, non ou si.Prendras-tu des vacances ? Oui / Non.On utilise si pour répondre affirmativement à une interrogation totale de forme négative.Ne prendras-tu pas de vacances ? Si, j’en prendrai bientôt.

3 L’interrogation est partielle quand la question porte non sur l’ensemble de la phrase mais sur un constituant et qu’on ne peut pas répondre par oui, non ou si.Où iras-tu en vacances ? En Italie.

La phrase de base est la réalisation minimale de la structure syntaxique de la phrase (S + Préd ± CP) : elle est toujours simple, de type déclaratif, de forme positive, neutre et active, non pronominalisée.

L’entraîneur consulte son adjoint à la mi-temps. S Préd CPLa phrase de base est un outil d’analyse qui permet de décrire les transformations réalisées dans n’importe quelle phrase.

Une phrase de base est transformée lorsqu’elle subit un changement. On distingue 4 opérations de transformation de la phrase de base : le changement de type, le changement de forme, la pronominalisation et la subordination.

XX Le changement de typeOn distingue quatre types de phrase qui correspondent à quatre structures syntaxiques différentes.1 Toute phrase appartient obligatoire-ment à un et un seul type.4

Types de phrase Marques

Phrase de base

La phrase déclarativePapa prendra une semaine de vacances. • Elle se termine par un point.

Phrases transformées

La phrase interrogative

Papa partira en vacances ?Est-ce que papa partira en vacances ?

Partira-t-il en vacances ?Papa partira-t-il en vacances ?

Qui partira en vacances ?Quelles vacances papa prendra-t-il ?

Quand papa partira-t-il en vacances ?

?

Elle se termine par un point d’interrogation. L’interrogation totale2 est marquée par :- le point d’interrogation ;- l’utilisation de est-ce que ;- l’inversion du pronom sujet ;- la reprise du nom sujet par un pronom personnel.L’interrogation partielle3 est introduite par un mot interrogatif (pro-nom, déterminant, adverbe).

La phrase impérativePrends une semaine de vacances.

Que papa prenne une semaine de vacances !

• !IMPÉRATIF

SUBJONCTIF

Elle se termine par un point ou un point d’exclamation. Son verbe est à l’impératif ou au subjonctif.

La phrase exclamativePapa prendra une semaine de vacances !

Quelle belle semaine de vacances !Comme cette semaine de vacances est belle !

!Elle se termine par un point d’exclamation. Elle peut être introduite par un mot exclamatif (déterminant, adverbe).

12 PHRASE DE BASE

13 TRANSFORMATIONS DE PHRASE

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phrase

4 Toute phrase appartient à un seul type (déclaratif, interrogatif, impératif ou exclamatif ) et revêt trois formes (neutre ou emphatique, positive ou négative, active ou passive).Est-ce par les supporters que la pelouse a été envahie ? (Phrase interrogative, positive, emphatique et passive) 5 Les présentatifs sont des mots ou expressions qui désignent un être ou un objet dans une situation donnée : il y a, c’est, voici, voilà ...

13 TRANSFORMATIONS DE PHRASE

XX Le changement de formeOn distingue trois formes de phrase qui s’opposent par paires : positive ou négative, neutre ou emphatique, active ou passive. Toute phrase revêt trois formes.4

Phrases de base Phrases transformées MarquesLa phrase positive

Paul a pris l’avion pour Oslo.Elle aime bien ce jeune homme.

La phrase négativePaul ne prend pas l’avion pour Oslo.Elle n’aime guère ce jeune homme.

La phrase négative contient une marque syntaxique de négation : ne…pas, ne…point, ne…guère, ne…plus, ne…jamais, ne…personne, ne…aucun, ne…rien, ne…que, personne…ne, aucun…ne , etc.

La phrase neutrePaul a pris l’avion pour Oslo.

Elle aime ce jeune homme.

La phrase emphatiqueC’est pour Oslo que Paul a pris l’avion.

Ce jeune homme, elle l’aime.

La phrase emphatique met un mot ou un groupe en valeur par :- l’utilisation des présentatifs5 c’est…qui, c’est …que, voilà/voici…qui, voilà/ voici…que ;- le détachement d’un mot ou d’un groupe généralement repris par un pronom.

La phrase activeLes supporters envahissent la pelouse.

On a envahi la pelouse.

La phrase passiveLa pelouse est envahie par les supporters.

La pelouse a été envahie.

La phrase passive se construit avec le verbe être suivi d’un participe passé. Le verbe être détermine le temps de la phrase passive. (-> 15.6 , p.34)

XX La pronominalisationC’est la substitution d’un groupe nominal, d’une phrase ou d’une section de texte (cela dit…) par un pronom, afin d’assurer la progression et la cohé-sion d’un texte tout en l’allégeant et en évitant les répétitions.

Phrases de base Phrases transformées Marques

Marie offre des fleurs à sa mère. Marie lui en offre. La pronominalisation par un pronom personnel, un pronom interrogatif ou un pronom relatif entraîne un déplacement du GN pronominalisé avant le verbe ou en tête de phrase.

Tu vas au cinéma ce soir. Où vas-tu ce soir ? Tu y vas ce soir.

Cette montre est en or. Il a acheté cette montre en Suisse.

Cette montre qu’il a achetée en Suisse est en or.

XX La subordination (-> 14 , p.25 et -> 33 , p.62)Il y a subordination lorsqu’une phrase est incluse dans une autre phrase dans laquelle elle remplit une fonction grammaticale.

Phrases de base Phrases transformées Marques

Le bateau a fait naufrage. C’est Le Concordia. Le bateau qui a fait naufrage est Le Concordia. La subordination est marquée par les pronoms relatifs, les conjonc-tions de subordination, certains mots interrogatifs.

Le brouillard va se dissiper. L’avion pourra décoller. L’avion pourra décoller dès que le brouillard se sera dissipé.

« Quel est le nom de cette montage ? », demandent les touristes.

Les touristes demandent quel est le nom de cette montagne.

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phrase

1 Lorsque des phrases sont juxtaposées ou coordonnées, le sujet ou le verbe peut ne pas être répété.Dans ce cas, la phrase est elliptique.L’avion traîne une banderole et vole à basse altitude. (Ellipse du sujet il)Le pont était peu sûr et le ravin profond. (Ellipse du verbe était)

Une phrase complexe comporte deux verbes conjugués au moins. Elle est donc composée de plusieurs phrases qui sont liées par les procédés de l’enchaînement et/ou de la subordination.Marie prit son crayon, le tailla et commença à écrire. Dès que le brouillard se sera dissipé, les organisateurs décideront quand la course pourra reprendre.

XX Les enchaînements de phrasesIl y a enchaînement lorsque les phrases se succèdent et ne dépendent pas syntaxiquement l’une de l’autre.Deux ou plusieurs phrases peuvent s’enchaîner par juxtaposition, coordination ou insertion.

A. La juxtaposition : la phrase juxtaposée1Deux ou plusieurs phrases sont juxtaposées lorsqu’elles se succèdent et sont séparées par une ponctuation faible (, / ; / : ).

Marie ouvrit le tiroir de son bureau : elle prit sa plume, elle commença à écrire. (Juxtaposition de phrases simples)Il m’a dit qu’il partait en vacances, qu’il allait se reposer en montagne. (Juxtaposition de phrases subordonnées)J’ai lu un bon roman cet été ; je pense qu’il t’intéressera. (Juxtaposition d’une phrase simple et d’une phrase incluant une subordonnée)

B. La coordination : la phrase coordonnée1Deux ou plusieurs phrases sont coordonnées lorsqu’elles se succèdent et sont reliées entre elles par un mot qui remplit la fonction de coordonnant. Les mots qui coordonnent appartiennent à deux classes grammaticales différentes :

- les conjonctions de coordination : mais, ou, et, donc, or, ni, car ;- certains adverbes : puis, cependant, toutefois, néanmoins, pourtant, en effet, par contre…

Marie prit sa plume et commença à écrire. (Coordination de phrases simples)Les vacanciers espèrent que la pluie cesse et que le soleil reviendra. (Coordination de phrases subordonnées)J’ai lu un bon roman cet été mais je ne pense pas qu’il t’intéressera. (Coordination d’une phrase simple et d’une phrase incluant une subordonnée)

C. L’insertion : la phrase incise, la phrase incidenteLa phrase incise indique que l’émetteur rapporte les paroles ou les pensées de quelqu’un.« Regardez, s’écria Gaston, l’avion perd de l’altitude. »« Ce spectacle est vraiment ennuyeux ! », pensa Elisabeth.La phrase incidente indique que l’émetteur apporte un commentaire personnel.Ce restaurant, il est vrai, mérite sa réputation, alors que celui-ci, j’en ai bien peur, va perdre une étoile.Les phrases incise et incidente sont toujours isolées par des virgules.

14 PHRASE COMPLEXE : LES ENCHAÎNEMENTS, LA SUBORDINATION

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phrase

2 Il faut faire attention à bien distinguer les nombreuses classes de que /qu’.1) Pronom - relatif :Il a retrouvé la montre que j’ai perdue.Je me moque de ce que tu penses.- interrogatif :Que manges-tu ?2) Conjonction de subordination :J’ai la preuve qu’il ment.Je crois que tu as raison. Il a tant travaillé qu’il est épuisé.Approche que je te voie !3) Adverbe - de négation : Je n’ai que deux francs.- interrogatif : Que ne le disiez-vous plus tôt ?- exclamatif : Qu’il me semble beau !

14 PHRASE COMPLEXE : LES ENCHAÎNEMENTS, LA SUBORDINATION

XX La subordinationIl y a subordination lorsqu’une phrase est incluse dans une autre phrase. La phrase qui est incluse est une phrase subordonnée. Elle remplit une fonction grammaticale à l’intérieur d’une autre phrase.Dès que le brouillard se sera dissipé, les organisateurs décideront quand la course pourra reprendre. Le tableau suivant met en évidence les différentes possibilités d’inclusion de la subordonnée dans une phrase.

Phrases transformées par subordination Inclusion de la subordonnée

Que ma sœur ait annoncé son mariage réjouit toute la famille. La phrase subordonnée est en position de sujet.

Ma sœur qui a 18 ans a annoncé son mariage. La phrase subordonnée est incluse dans le sujet.

Ma sœur a annoncé son mariage à qui voulait bien l’entendre. La phrase subordonnée est incluse dans le prédicat.

Ma sœur a annoncé son mariage bien que nos parents s’y opposent. La phrase subordonnée est en position de complément de phrase.

Le jour où l’on fête les amoureux, ma sœur a annoncé son mariage. La phrase subordonnée est incluse dans le complément de phrase.

Les phrases subordonnées se répartissent en différentes classes. Pour reconnaître la classe d’une phrase subordonnée, on peut repérer le subor-donnant et/ou identifier la fonction que la subordonnée remplit.

Phrases subordonnées Marques Fonctions

La subordonnée relative(PhRel)

Elle est introduite par les pronoms relatifs qui, que2, quoi, dont, où, lequel, duquel, auquel…Les spectateurs admirent le cortège qui défile.

Complément de nom

La subordonnée conjonctive introduite par que (PhConj)

Elle est introduite par la conjonction de subordination que2.Les spectateurs attendent que le cortège défile.Le bruit que la maison est à vendre court.

Sujet, attribut, complément de verbe, de nom, de pronom, d’infinitif, d’adjectif, d’adverbe, de présentatif

La subordonnée conjonctive introduite par différentes conjonctions de subordination(PhConj)

Elle est introduite par les conjonctions de subordination que2, si, comme, quand, lorsque, quoique, puisque et les locutions conjonctives parce que2, avant que, même si, quand bien même, au moment où, au cas où, à condition que, pour que…Il y a beaucoup de monde dans la rue parce que le cortège va défiler.

Complément de phrase

La subordonnée interrogative indirecte(PhIntInd)

Elle est introduite par les pronoms, les déterminants et les adverbes inter-rogatifs qui, que2, quoi, lequel, quel, quand, comment, si, combien, pourquoi… Elle complète un verbe qui exprime une demande d’information, une interroga-tion, un doute.On me demande quand le cortège défilera. Sais-tu quelle heure il est ?

Complément de verbe

La subordonnée infinitive(PhInf)

Elle est construite autour d’un infinitif qui possède un sujet propre, différent de celui du verbe principal. Elle dépend d’un verbe de perception (apercevoir, entendre, écouter, voir, regarder, sentir…) ou de verbes comme laisser, empêcher, envoyer, inciter, emmener…Les spectateurs regardent le cortège défiler.

Complément de verbe

La subordonnée participiale(PhPart)

Elle est construite autour d’un participe qui possède un sujet propre, différent de celui du verbe principal.Le cortège ayant défilé, les spectateurs se dispersent.

Complément de phrase25

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phrase

15 NOTIONS COMPLÉMENTAIRES ET PROCÉDURES

1 Une phrase graphique (ou écrite) commence par une majuscule et se termine par un signe de ponctuation forte ( . / … / ? / ! ). Elle peut contenir plus d’une phrase syntaxique.2 Un verbe est conjugué lorsqu’il reçoit des marques de personne et de nombre. 3 Les coordonnants englobent :- les conjonctions de coordination (mais, ou, et, donc, or, ni, car) ; - certains adverbes (puis, cependant, toutefois, néanmoins, pourtant, en effet, par contre…).

On ne relève ici que les coordonnants qui relient deux verbes.4 Les subordonnants englobent : - les pronoms relatifs (qui, que, quoi, dont, où, lequel, auquel, duquel…) ;- les conjonctions de subordination (que, si, comme, quand, lorsque, quoique, puisque) et les locutions conjonctives de subordination construites avec que et où ;- certains mots interrogatifs (qui, que, quoi, lequel, quel, comment, pourquoi, où, quand, combien, si, ce qui, ce que, ce dont).5 Deux phrases sont juxtaposées lorsqu’elles sont séparées par un signe de ponctuation faible ( , / ; / : ).6 Deux phrases sont coordonnées lorsqu’elles sont reliées par un coordonnant. 7 Une phrase est subordonnée lorsqu’elle remplit une fonction grammaticale dans une autre phrase. Elle est introduite par un subordonnant à l’exception des subordonnées infinitive et participiale.

XX 15.1 Phrase syntaxique1 : identification

26

Pas de verbe conjugué ?C’est une phrase à

construction particulière.

Pas de coordonnant ni de subordonnant ?

Les phrases sont juxtaposées5.

Un seul verbe conjugué ?C’est une phrase simple.

Un coordonnant au moins reliant deux verbes ?

Deux phrases au moins sont coordonnées6.

Si oui, une phrase au moins est une subordonnée infinitive ou une subordonnée participiale7.

Deux verbes conjugués au moins ?

C’est une phrase complexe.

Un subordonnant au moins ?Une phrase au moins est

subordonnée7.

Y a-t-il des verbes conjugués ? 2

Y a-t-il des coordonnants3 ou des subordonnants4 ?

Y a-t-il des infinitifs ou des participes ayant un sujet propre ?

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phrase15 NOTIONS COMPLÉMENTAIRES ET PROCÉDURES

Exemples Procédure (Les no renvoient aux étapes de la page précédente.)

Analyse des phrases

Ne pas marcher sur le gazon. Pas de verbe conjugué Phrase à construction particulière

Le chat a dormi toute la journée. 1 seul verbe conjugué : a dormi Phrase simple

Ils chantent, ils boivent, ils dansent toute la nuit.

3 verbes conjugués : chantent, boivent, dansent Pas de coordonnant ni de subordonnant

Phrase complexe composée de trois phrases juxtaposées :

1) Ils chantent toute la nuit 2) ils boivent toute la nuit 3) ils dansent toute la nuit

Maria prit son crayon et se mit à écrire.

2 verbes conjugués : prit, se mit 1 coordonnant et

Phrase complexe composée de deux phrases coordonnées :

1) Maria prit son crayon2) et se mit à écrire

Appelle-moi dès que tu seras arrivé.

2 verbes conjugués : appelle, seras arrivé 1 subordonnant dès que

Phrase complexe qui comporte une phrase subordonnée :

1) dès que tu seras arrivé : phrase subordonnée conjonctive, CP

J’ignore où mon frère est et ce qu’il fait.

3 verbes conjugués : ignore, est, fait 1 coordonnant et + 2 subordonnants où, ce qu’

Phrase complexe qui comporte deux phrases subordonnées coordonnées :

1) où mon frère se trouve : phrase subordonnée interrogative indirecte, CVD de ignore 2) et ce qu’il fait : phrase subordonnée interrogative indirecte, CVD de ignore

Quoique je sois encore jeune, j’ai déjà beaucoup voyagé, dit un jour un barbier à son voisin, et j’ai vu maintes choses me surprendre.

4 verbes conjugués : soit, ai voyagé, dit, ai vu 1 coordonnant et + 1 subordonnant quoique 1 infinitif surprendre ayant un sujet propre (maintes choses)

Phrase complexe qui comporte deux phrases avec subordination coordonnées (1 et 4), une phrase subordonnée conjonctive (2), une phrase incise (3), et une phrase subordonnée infinitive (5) :

1) Quoique je sois encore jeune, j’ai déjà beaucoup voyagé : phrase avec subordination coordonnée-> 2) quoique je sois encore jeune : phrase subordonnée conjonctive, CP 3) dit un jour un barbier à son voisin : phrase incise 4) et j’ai vu maintes choses me surprendre : phrase avec subordination coordonnée à 1)-> 5) maintes choses me surprendre : phrase subordonnée infinitive, CV de ai vu

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phrase

1 L’adjectif qualifiant donne une qualité à un nom. Il peut être modifié par un adverbe.Un enfant nerveux -> très nerveux2 L’adjectif classifiant caractérise le nom dans un ensemble. Il ne peut pas être modifié par un adverbe.Le système nerveux -> *très nerveux3 Les auxiliaires avoir et être servent à former les temps composés.Ils sont venus et ont assisté au spectacle.4 Le verbe intransitif n’a pas de complément.On mange. Ils ont bien travaillé.5 Le verbe transitif direct a un complément sans préposition : le CVD.Je fais la fête. Tu laves le linge.Le verbe transitif indirect a un complément précédé d’une préposition : le CVI. Je pense à toi. Il compte sur moi.6 Le verbe attributif est un verbe de type être, paraître, sembler, devenir, rester, demeurer, avoir l ’air, considérer comme, traiter de… Il se construit avec un attribut qui constitue un commentaire sur le sujet ou le CVD : comment il est, ce qu’il est ou paraît être.Cette fille est ma sœur. Je la trouve jolie.7 Le verbe pronominal est précédé des pronoms réfléchis me, te, se, nous, vous, qui reprennent le même être ou le même objet que le sujet.Je me bats. Nous nous battons.

Tu me bats n’est pas pronominal. 8 Le verbe impersonnel a pour sujet le pronom il qui ne représente ni un être ni un objet. Il est un simple signe grammatical.Il pleut. Il y a beaucoup de touristes.* phrase grammaticalement incorrecte

XX 15.2 Classes et fonctions grammaticales : description

Les classes grammaticalesUne classe grammaticale réunit des mots ayant des caractéristiques communes. On distingue 10 classes grammaticales que les dictionnaires de langue mentionnent avant la définition.

Classes variables Sous-classes

Le déterminant (D)

article : défini : le, la, les, l’ ; défini contracté : au, aux, du, des ; indéfini : un, une, des ; partitif : du, de, de la, de l’, despossessif : mon, ton, son, notre, votre, leur (masc.) ; ma, ta, sa, notre, votre, leur (fém.) mes, tes, ses, nos, vos, leurs (plur.)démonstratif : ce, cet, cette, ces numéral : un, deux, trois… indéfini : aucun, autre, certain, chaque, différents, divers, maint, même, nul, plusieurs, quelconque, quelque, tel, tout exclamatif : quel, quelle, quels, quellesinterrogatif : quel, quelle, quels, quelles

Le nom (N) commun, propre

Le pronom (Pro)

personnel : je, tu, il, elle, nous, vous, ils, elles (S) ; me, te, le, la, nous, vous, les (CVD) ; me, te, lui, nous, vous, leur (CVI) ; moi, toi, lui, elle, soi, nous, vous, eux, elles (tonique) ; me, te, se, nous, vous (réfléchi) ; en, y (adverbial)possessif : le mien, le tien, le sien, le nôtre, le vôtre, le leur (masc. sing.) la mienne, la tienne, la sienne, la nôtre, la vôtre, la leur (fém. sing.) les miens, les tiens, les siens, les nôtres, les vôtres, les leurs (masc. plur.) les miennes, les tiennes, les siennes, les nôtres, les vôtres, les leurs (fém. plur.)démonstratif : celui, celle, ceux, celles, c’, ce, ceci, cela, ça (formes simples) celui-ci, celui-là, celle-ci, celle-là, ceux-ci, ceux-là, celles-ci, celles-là (formes composées)numéral : le premier, le deuxième, le troisième…indéfini : aucun, autre, autrui, certains, chacun, même, nul, on, personne, plusieurs, quelqu’un, quelque chose, qui, quiconque, rien, tel, tout relatif : qui, que, quoi, dont, où (formes simples) lequel, duquel, auquel (masc. sing.) laquelle, de laquelle, à laquelle (fém. sing.) lesquels, desquels, auxquels (masc. plur.) lesquelles, desquelles, auxquelles (fém. plur.) qui/quoi que ce soit qui/que, quoi que ce soit qui, quiconque, qui que, quoi que (indéfinis) interrogatif : ce sont les mêmes mots que les pronoms relatifs, sauf dont et où ;

L’adjectif (Adj) qualifiant1, classifiant2

Le verbe (V) auxiliaire3, intransitif 4, transitif 5 (direct, indirect), attributif 6, pronominal7, impersonnel8

15 NOTIONS COMPLÉMENTAIRES ET PROCÉDURES

}(formes composées)

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phrase

9 Le pronom ne remplit pas cette fonction.10 L’infinitif (Inf), lorsqu’il n’est pas noyau d’une phrase subordonnée infinitive ou d’une phrase à construction particulière, remplit les mêmes fonctions que le GN. Le participe (Part), lorsqu’il n’est pas noyau d’une phrase subordonnée participiale, remplit les fonctions de complément de phrase (CP) ou de complément de nom (CN).

Classes invariables Listes

La préposition (Prép)à, après, avant, avec, chez, contre, dans, de, depuis, derrière, dès, devant, durant, en, entre, envers, hormis, hors, jusque, malgré, outre, par, parmi, pendant, pour, sans, sauf, selon, sous, suivant, sur, vers… + les locutions composées avec à et de (afin de, grâce à…)

L’adverbe (Adv)assez, aujourd’hui, avant, bien, bientôt, comme, d’abord, derrière, devant, enfin, ensuite, hier, ici, jamais, là, loin, mal, mieux, non, oui, partout, peu, plus, tant, tard, tôt, toujours, très, trop, où … + les locutions adverbiales (bien sûr, ne … pas, peut-être, sans doute…) + les adverbes en –ment (constamment, évidemment, vraiment…) (-> 20 , p.43)

La conjonction de coordination (Conj de coord.)

mais, ou, et, donc, or, ni, car

La conjonction de subordination (Conj de sub.)

que, si, comme, quand, lorsque, puisque, quoique, quand bien même + les locutions composées avec que, où et si (parce que, au moment où, même si…)

L’interjection, l’onomatopée Aïe ! Boum ! Bravo ! Hé ! Hélas ! Ouf ! Salut ! Zut !…

Un mot peut appartenir à plusieurs classes : le, la, les peuvent être des déterminants articles définis ou des pronoms personnels ; de peut être un déterminant article ou une préposition ; avant, devant, derrière peuvent être des prépositions ou des adverbes ; leur peut être un détermi-nant possessif, un pronom personnel ou un pronom possessif, etc.

Les fonctions grammaticalesUne fonction est une relation entre deux éléments d’une même phrase, le rôle qu’un mot, un groupe ou une phrase joue par rapport à un autre élément de la phrase.

Classes variables Fonctions (-> 15.3 , p.30) Classes invariables Fonctions (-> 15.3 , p.30)Déterminant (D) [caractérise un nom en l’introduisant dans un GN] Préposition (Prép) [introduit un mot ou un groupe]

Nom (N) Pronom (Pro)

sujet (S) du verbe ou de prédicatattribut (Att) du sujet du complément de verbe9 complément de verbe direct (CVD) de verbe indirect (CVI) de phrase (CP) de nom (CN) de pronom (CPro) d’adjectif (CAdj) d’adverbe (CAdv) de présentatifmodificateur (MOD) de verbe9

Adverbe (Adv) complément de phrase (CP)modificateur (MOD) d’adjectif de verbe d‘adverbe

Conjonction de coordination (Conj de coord.)

[relie deux mots, deux groupes ou deux phrases]

Conjonction de subordina-tion (Conj de sub.)

[introduit une phrase subordonnée]

Adjectif (Adj)attribut (Att) du sujet du complément de verbecomplément de nom (CN)

Interjection [exprime une marque d’oralité]

Verbe10 (V) prédicat (Préd)

15 NOTIONS COMPLÉMENTAIRES ET PROCÉDURES

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phrase

XX 15.3 Fonctions grammaticales (-> 15.2 , p.29) : identification

Les constituants de la phrase Dès le début de sa vie, l’écrivain Jack London est un enfant très différent des autres. CP S Préd

Fonctions Comment les identifier ? Réalisations Exemples

Sujet (S)

 En l’encadrant par la tournure C’est…qui ;

 en le remplaçant par les pronoms il, elle, ils, elles, c’, ça, cela ;

 en posant la question Qui est-ce qui ? (pour les personnes) ou Qu’est-ce qui ? (pour les choses) suivie du prédicat.

 C’est l’écrivain Jack London qui est un enfant très différent des autres.

 Il est un enfant très différent des autres. C’est un enfant très différent des autres.

 Qui est-ce qui est un enfant très différent des autres ? L’écrivain Jack London.

Nom (GN)Infinitif PhConj par que PhRel

Aline rêve d’un bon repas. Elle a faim.Lire des BD est son activité favorite.Que tu partes si vite me chagrine.Qui vivra verra.

Prédicat (Préd) Â En repérant le verbe et ses expansions qui ne peuvent être ni supprimées, ni déplacées.

 * L’écrivain Jacques London est. * Un enfant très différent des autres l’écrivain Jacques London est.

GV Ce tableau m’inspire de la tristesse.

Complément de phrase (CP)

 En vérifiant qu’il peut être supprimé ;

 en vérifiant qu’il peut être déplacé ;

 en posant une question formulée avec où, quand, com-ment, pourquoi…

Â Ø l’écrivain Jacques London est un enfant très différent des autres.

 L’écrivain Jacques London est, dès le début de sa vie, un enfant très différent des autres.

 Depuis quand est-il un enfant très différent des autres ? Dès le début de sa vie.

Nom (GN)Infinitif Adverbe (GAdv) GérondifPhConjPhPart

Tous les soirs, Simon se promène dans la forêt.Simon se promène pour maintenir sa forme.Demain, Simon ne se promènera pas.Simon se promène en rêvassant.Simon se promène parce qu’il aime la nature.La pluie ayant cessé, Simon poursuit sa promenade.

Les expansions du verbe Dès le début de sa vie, l’écrivain Jack London est un enfant très différent des autres. / Il a écrit Croc-Blanc. / Il s’agit d’un chien-loup. / C’est écrit en anglais.

Fonctions Comment les identifier ? Réalisations Exemples

Attribut (Att) du sujet ou du complément de verbe

 En vérifiant qu’il ne peut être ni supprimé, ni déplacé ;

 en remplaçant l’attribut du sujet par les pronoms le, l’ ou en ;  en vérifiant qu’il désigne la même réalité que le sujet ou

le CV.

 *L’écrivain Jack London est. *Un enfant l’écrivain Jack London est.

 L’écrivain Jack London l’est.  L’écrivain Jack London = un enfant très

différent des autres.

Nom (GN)Infinitif Adjectif (GAdj)Adverbe (GAdv)PhConj par que

Je serai cuisinier plus tard. Et toi, que seras-tu ?Mon projet est de devenir cuisinier.Le président déclare la compétition ouverte.Cette fille est bien. Je la trouve même bien.Mon vœu est que vous réussissiez.

Complément de verbe direct(CVD)

 En vérifiant qu’il est construit sans préposition (sauf pour les infinitifs) ;

 en vérifiant qu’il ne peut être ni supprimé, ni déplacé ;

 en le remplaçant par les pronoms le, la, les, l’, en, cela ou ça.  en posant la question qui ? ou quoi ? précédée du sujet et

du verbe conjugué.

 Il a écrit Croc-Blanc.

 *Il a écrit. *Croc-Blanc, il a écrit.

 Il l’a écrit.  Il a écrit quoi ? Croc-Blanc.

Nom (GN)Infinitif PhConj par quePhInfPhIntInd

Laure a perdu le collier qu’elle préfère.Il espère réussir ses examens.J’espère que tu te portes bien.Laure observe le soleil se coucher.Elle se demande s’il va pleuvoir.

15 NOTIONS COMPLÉMENTAIRES ET PROCÉDURES

* Phrase grammaticalement incorrecte30

Page 33: FRANÇAIS – GRAMMAIRE Martine Panchout-Dubois, professeure

phrase

Complément de verbe indirect (CVI)

 En vérifiant qu’il est construit avec une préposition (à, de, pour, contre, sur…) ;

 en vérifiant qu’il ne peut être ni supprimé, ni déplacé ;

 en le remplaçant par les pronoms lui, leur, elle(s), eux, en, y, cela ou ça.

 en posant la question qui ? ou quoi ? précédée du sujet, du verbe conjugué et des prépositions à, de, pour, contre, en, sur.

 Il s’agit d’un chien-loup.

 *Il s’agit. *D’un chien-loup, il s’agit.

 Il s’agit de lui.

 Il s’agit de quoi ? D’un chien-loup.

Nom (GN avec Prép)Infinitif PhConj par que

Le professeur s’adresse à une élève.Papa renonce à prendre des vacances.Je me doute bien que tu n’y es pour rien.

Modificateur(MOD)

 En vérifiant qu’il ne peut pas être déplacé ;  en posant une question formulée avec comment, de quelle

manière…

 C’est écrit en anglais. -> *En anglais, c’est écrit.  C’est écrit comment, en quelle langue ?  C’est écrit en anglais.

Adverbe (GAdv)Nom (GN avec Prép) Infinitif

Il parle doucement.Il parle à voix haute.Il parle sans bégayer.

Les expansions du nom et du pronom

Dès le début de sa vie, l’écrivain Jack London est un enfant très différent des autres.

Fonctions Comment les identifier ? Réalisations ExemplesComplément de nom(CN) Complément de pronom(CPro)

 En vérifiant qu’il ne peut pas être déplacé, sauf pour l’adjectif employé seul ;

 en vérifiant qu’il complète bien un nom ou un pronom.

 *de sa vie dès le début

 dès le début de sa vie

Adjectif (GAdj)Nom (GN avec Prép) Nom (GN sans Prép) Infinitif Participe PhRelPhConj par que

On nous a signalé un éboulement très important.L’éboulement a entraîné la fermeture de la route.Claude, un villageois, a été témoin de l’éboulement.La décision de rouvrir la route sera prise demain.Le chemin menant au village est encore praticable.Le chemin qui mène au village est encore praticable.La probabilité qu’un éboulement survienne est forte.

Les expansions de l’adjectif et de l’adverbe

Dès le début de sa vie, l’écrivain Jack London est un enfant très différent des autres. / On le considère différemment des autres.

Fonctions Comment les identifier ? Réalisations ExemplesComplément d’adjectif(CAdj)

 En vérifiant qu’il ne peut pas être déplacé ;  en vérifiant qu’il complète bien un Adj.

 *des autres différent  différent des autres

*un enfant des autres

Nom (GN avec Prép)Infinitif PhConj par que

Vous pouvez être fiers de vos enfants.Ce problème est difficile à résoudre.Nous sommes heureux que tu sois venu.

Modificateur(MOD)

 En vérifiant qu’il peut être supprimé ;  en vérifiant qu’il ne peut pas être déplacé ;  en vérifiant qu’il modifie bien un Adj ou un Adv.

 un enfant Ø différent des autres  *un enfant différent très  très différent

*un enfant très

Adverbe (GAdv) Ce tableau est trop cher. (MOD de cher)Ce tableau est beaucoup trop cher. (MOD de trop)

Complément d’adverbe(CAdv)

 En vérifiant qu’il ne peut pas être déplacé ;

 en vérifiant qu’il complète bien un Adv.

 On le considère différemment des autres.-> *On le considère des autres différemment.

 différemment des autres

Nom (GN avec Prép)PhRelPhConj par que

Contrairement à nos attentes, nous avons perdu.Tu iras là où on te dira d’aller.Heureusement qu’il fait beau !

15 NOTIONS COMPLÉMENTAIRES ET PROCÉDURES

* Phrase grammaticalement incorrecte

31

Page 34: FRANÇAIS – GRAMMAIRE Martine Panchout-Dubois, professeure

phrase

1 Le verbe impersonnel a pour sujet le pronom il qui ne représente ni un être ni un objet. Il est un simple signe grammatical.

2 Le participe passé d’un verbe impersonnel ne s’accorde pas avec le sujet réel placé avant. (-> 16 , p.38)Quelle patience il a fallu pour terminer ce puzzle !

3 Voir (-> 15.6 , p.34)

4 Les CV de temps, lieu, prix, mesure, poids ne peuvent pas devenir sujets d’une phrase passive. (-> 15.6 , p.34)

5 Le participe passé conjugué avec l’auxiliaire avoir ne s’accorde pas avec un CV de temps, lieu, prix, mesure placé avant.Je ne regrette pas les 100 francs que m’a coûté cette montre.

XX 15.4 Autres fonctions et nuances sémantiques : descriptionCertaines fonctions qui peuvent revêtir des nuances sémantiques diverses sont intéressantes à saisir en situation de lecture et de production de textes. Elles ont parfois des implications syntaxiques et grammaticales (Cf. notes 2, 4 et 5).

Autres fonctions Réalisations Exemples

Sujet apparent Le S d’un verbe impersonnel1Il neige. (Il est sujet apparent de neige.) Il manque une pièce à mon puzzle. (Il est sujet apparent de manque.)

Sujet réel2 Le CVD d’un verbe impersonnel1Il manque une pièce à mon puzzle. (Une pièce est sujet réel de manque.) Il est interdit de fumer. (De fumer est sujet réel de est.)

Complément d’agent Le CVI d’un verbe au passif 3Elle a été mordue par son chien. (Par son chien est C d’agent de a été mordue.) Les gens sont surpris de ton succès. (De ton succès est C d’agent de sont surpris.)

Nuances sémantiques Réalisations Exemples

CV de temps, lieu, prix, mesure, poids…4

Certains GN5 et AdvJe dormirais bien une heure de plus. (Une heure de plus est CV de temps de dormirais.)Cette montre coûte cent francs. (Cent francs est CV de prix de coûte.) Je reviens de là-bas. (De là-bas est CV de lieu de reviens.)

CP de temps, lieu, manière, cause, conséquence, but, moyen, comparaison, conces-sion, condition, accompagne-ment, quantité…

Certains GN avec ou sans prépositionTous les jours, Eva se promène dans la forêt. (Tous les jours est CP de temps ; dans la forêt est CP de lieu.)Eva a dû interrompre sa promenade avec regret. (Avec regret est CP de manière.)

CP de temps, manière, cause, conséquence, comparaison, but, concession, opposition, condition, hypothèse…

La PhConj introduite par di-verses conjonctions de subor-dination

Quand arrive l’automne, Eva aime se promener. (Quand arrive l’automne est CP de temps.)Eva ne s’est pas promenée aujourd’hui, parce qu’elle n’en avait pas le temps. (Parce qu’elle n’en avait pas le temps est CP de cause.)

CP de temps, lieu, manière, doute, probabilité

Certains GN et Adv Demain, Eva se promènera sans doute. (Demain est CP de temps ; sans doute est CP de probabilité.)

MOD d’intensité, de fré-quence, de négation et de quantité

Certains Adv Eva ne s’est pas beaucoup promenée depuis son accident. (Ne…pas est MOD de négation de s’est promenée ; beaucoup est MOD de fréquence de ne…pas.)

15 NOTIONS COMPLÉMENTAIRES ET PROCÉDURES

32

Page 35: FRANÇAIS – GRAMMAIRE Martine Panchout-Dubois, professeure

phrase

XX 15.5 Degrés de l’adjectif : description Certains adjectifs peuvent être complétés par un mot qui précise leur intensité et qui a la fonction de modificateur. Mon papa possède une assez belle voiture. Ce chat est trop gros. Je la trouve plutôt jolie. C’est un voisin peu sympathique.Le degré d’intensité peut être faible (un voisin peu sympathique), moyen (une assez belle voiture) ou fort (un chat trop gros). Parmi les moyens de marquer l’intensité, deux d’entre eux présentent des constructions particulières : le comparatif et le superlatif.

A. Le comparatifLes modificateurs plus, aussi, moins permettent de comparer le degré de la qualité exprimée par l’adjectif entre plusieurs noms. Leur utilisation attribue à l’adjectif le degré comparatif.1

Comparatif de supériorité Pierre est plus grand que moi.Comparatif d’égalité Pierre est aussi grand que moi.Comparatif d’infériorité Pierre est moins grand que moi.

Le comparatif de supériorité de bon est meilleur. On ne dira pas : *ce plat est plus bon que l’autre ; on dira : ce plat est meilleur que l’autre. Le comparatif de supériorité de bien est mieux. On ne dira pas : * ce film est plus bien que prévu ; on dira : ce film est mieux que prévu.

B. Le superlatifLes modificateurs plus et moins, précédés d’un déterminant article défini ou d’un déterminant possessif permettent de distinguer dans un ensemble le nom qui possède le degré le plus élevé ou le moins élevé de la qualité exprimée par l’adjectif. Leur utilisation attribue à l’adjectif le degré superlatif.1

Superlatif de supériorité d’infériorité

Pierre est le plus fort. C’est ma plus grande sœur.

Cachou est la moins grande.C’est mon moins gentil chien.

Le superlatif de supériorité de bon est le meilleur. On ne dira pas : *ce plat est le plus bon ; on dira : ce plat est le meilleur. Le superlatif de supériorité de bien est le mieux. On ne dira pas : *c’est cette fille la plus bien ; on dira : c’est cette fille la mieux.

Remarque :Certains modificateurs permettent d’attribuer à la qualité exprimée par l’adjectif un degré d’intensité sans comparaison (un homme peu aimable, assez aimable, très aimable). On parle dans ce cas de superlatif absolu.2

1 Les adjectifs meilleur, mieux, moindre, pire ne peuvent pas recevoir un modificateur qui leur attribue un comparatif ou un superlatif car ils expriment déjà les degrés de supériorité par rapport à bon, bien, petit, mauvais.D’autres adjectifs ne supportent pas ou mal un modificateur de degré : aîné, cadet, double, majeur, mineur, préféré, premier, principal, prochain, triple, ultime, unique…2 Plusieurs grammaires ne reconnaissent le superlatif absolu que lorsque le modificateur attribue à l’adjectif un degré d’intensité fort.

15 NOTIONS COMPLÉMENTAIRES ET PROCÉDURES

* Phrase grammaticalement incorrecte

33

Page 36: FRANÇAIS – GRAMMAIRE Martine Panchout-Dubois, professeure

phrase

1 Seules certaines phrases construites autour d’un verbe transitif direct (+ obéir, désobéir, pardonner) peuvent être transformées à la forme passive. Les élèves obéissent à ce maître. -> Ce maître est obéi par les élèves.2 Les CV de temps, lieu, prix, mesure, poids et le sujet réel ne peuvent pas devenir sujets d’une phrase passive.3 C’est le verbe être qui détermine le temps d’une phrase passive.4 Si le sujet est on, le complément d’agent ne sera pas exprimé.5 Il est toujours possible de supprimer une forme passive pour restituer la phrase de base.6 Si le complément d’agent n’est pas exprimé, le sujet de la phrase active sera on.

Un GN qui est introduit par la préposition par ou de n’est pas toujours complément d’agent d’une phrase passive. Les prisonniers furent attachés par les pieds. -> *Les pieds attachèrent les prisonniers. -> On attacha les prisonniers par les pieds.7 Le verbe être peut être sous-entendu.Les armoires étaient renversées, les habits déchirés.

XX 15.6 Forme passive (-> 13 , p.23) : transformation, suppression, identification

La transformation passive1 La suppression de la forme passive5 Forme active : Les marins craignaient Barberousse. Forme passive : Zoé a été étonnée de mes résultats.

On identifie le CVD2 et on le pose comme sujet. Barberousse On identifie le CVI (complément d’agent) introduit par par ou de et on le pose comme sujet (sans la préposition)6. Mes résultats

On met le verbe être3 au même mode et au même temps que le verbe de la phrase active et on ajoute le participe passé de ce verbe.

était craint On met le verbe qui est au participe passé au même temps et au même mode que le verbe être3. ont étonné

On identifie le sujet4 que l’on pose comme CVI (complément d’agent) introduit par les prépositions par ou de.

par les marins On identifie le sujet et on le pose comme CVD. Zoé

Forme passive : Barberousse était craint par les marins. Forme active : Mes résultats ont étonné Zoé.

L’identification de la forme passive

15 NOTIONS COMPLÉMENTAIRES ET PROCÉDURES

Non -> C’est une forme active.

Oui -> C’est une forme active.Le chien est parti par le jardin.

(C’est le chien qui part.) -> est parti = passé composé.

Non -> C’est une forme active.La lune est couchée.

(Il n’y a rien ni personne qui couche la lune.) -> est = verbe attributif.

NonLa tente est emportée par le vent. (Ce n’est pas la tente qui emporte.)

La lune est couchée. (Ce n’est pas la lune qui couche.)

Oui -> C’est une forme passive.La tente est emportée par le vent.

(C’est le vent qui emporte la tente.) -> est emportée = présent.

Oui

Y a-t-il dans la phrase le verbe être7 suivi d’un participe passé ?

Est-ce que le sujet grammatical est l’agent du verbe au participe passé ?

Y a-t-il quelqu’un ou quelque chose, autre que le sujet grammatical, exprimé ou non, qui est l’agent du verbe au participe passé ?

Dans une phrase active, le sujet grammatical est l’agent : il accomplit l’action.Dans une phrase passive, le sujet grammatical est le patient : il subit l’action.

A : SUJET CVD (on)

P : SUJET CAgt (Ø)

RÉSUMÉ

* Phrase grammaticalement incorrecte

34

V

Page 37: FRANÇAIS – GRAMMAIRE Martine Panchout-Dubois, professeure

phrase

XX 15.7 Construction de la phrase relative, identification de la fonction du pronom relatif

La construction de la phrase relativePour enrichir un GN et éviter la répétition d’un nom dans deux phrases simples qui se suivent, on peut remplacer l’un d’eux par un pronom relatif. Le résultat est la réunion des deux phrases simples en une phrase complexe comportant une phrase subordonnée relative.

a) La montre m’a coûté cher. b) Le cadran de la montre est lumineux. On identifie dans l’une ou l’autre phrase simple le GN répété que l’on veut remplacer par un pronom relatif :

a) La montre m’a coûté cher. b) Le cadran de la montre est lumineux. On remplace ce GN répété par le pronom relatif correct, à l’aide du tableau suivant :

GN sans PrépSujet CV

qui que

GN introduit par les Prép de, du, desdont1

(duquel, de laquelle, desquels, desquelles)2GN introduit par les Prép de lieu et de temps où3

GN introduit par les autres Prép

GN animé GN non animé

Prép + { qui lequel

Prép + { quoi4 lequel5

a) La montre m’a coûté cher. b) Le cadran de la montre est lumineux. qui dont On construit la phrase relative en plaçant le pronom relatif tout au début :

a) qui m’a coûté cher b) dont le cadran est lumineux On place la phrase relative ainsi construite dans l’autre phrase simple tout de suite après son antécédent6 :

a) Le cadran de la montre qui m’a coûté cher est lumineux. b) La montre dont le cadran est lumineux m’a coûté cher.

L’identification de la fonction du pronom relatifCette montre dont le cadran est lumineux m’a coûté cher. 7

On recrée les 2 phrases simples dont la phrase complexe est issue, en remplaçant le pronom relatif par son antécédent :Cette montre m’a coûté cher. Le cadran de cette montre est lumineux.

Sachant que le pronom relatif reçoit toujours la fonction du GN qu’il remplace, on cherche la fonction du GN ainsi remplacé :De cette montre est complément du nom cadran. -> Dont est complément du nom cadran.

1 Dont inclut la préposition de.

2 Lorsque le GN introduit par de, du ou des est complément d’un nom avec préposition, on le remplace par duquel, de laquelle, desquels ou desquelles précédé du GN dont il est complément.Le Rhône prend sa source en Valais. J’aime me balader sur les rives du Rhône. -> Le Rhône sur les rives duquel j’aime me balader prend sa source en Valais.

3 Où inclut les prépositions de lieu et de temps sauf d’, par, et jusqu’ avec lesquelles il se combine.Connais-tu le village où je vais / d’où je viens / par où je passe ?

4 Quoi reprend aussi les pronoms neutres ce, rien, quelque chose…Je ne sais pas ce à quoi tu fais allusion.

5 Lequel est composé du déterminant article défini le et du déterminant interrogatif quel. Ces deux éléments portent le genre et le nombre de l’antécédent : laquelle, lesquels, lesquelles, auquel, auxquels, auxquelles, duquel, desquels, desquelles.

6 On appelle antécédent le nom ou le GN que le pronom relatif reprend.

7 Un mot (ou un groupe) n’a de fonction que dans la phrase où il se trouve. Comme l’antécédent et le pronom relatif ne se trouvent jamais dans la même phrase, ils ont toujours des fonctions différentes.L’antécédent la montre est sujet de a coûté ; le pronom relatif dont est complément du nom cadran.

15 NOTIONS COMPLÉMENTAIRES ET PROCÉDURES

A : SUJET CVD (on)

P : SUJET CAgt (Ø)

35

Page 38: FRANÇAIS – GRAMMAIRE Martine Panchout-Dubois, professeure

ORTHOGRAPHE

L’orthographe détermine la manière d’écrire les mots selon les règles et les usages. L’orthographe d’accord régit le rapport entre des mots dont l’un détermine la forme de l’autre. Elle concerne des éléments au niveau de la phrase et au niveau du groupe nominal.L’orthographe d’usage concerne exclusivement la graphie d’un mot.

Cet ouvrage ne tient pas systématiquement compte des nouvelles graphies proposées dans la brochure Les rectifications de l’orthographe du français, IRDP, 1996 ; il les applique toutefois en matière de conjugaison et propose une double orthographe pour certains mots lorsque celle-ci figure dans les dictionnaires de référence.

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orthographe1 Pour former le féminin d’un adjectif, on ajoute généralement un –e au masculin.Cas particuliers

-l -> -lle cruel, cruellemais civile, puérile, subtile, vile, virile, volatile-eau -> -elle beau, belle-en -> -enne ancien, ancienne-on -> -onne bon, bonnemais lapone, mormone -et -> -ette muet, muettemais complète, incomplète, concrète, désuète, discrète, indiscrète, secrète, replète, inquiète-er -> -ère léger, légère-f -> -ve sportif, sportive-g -> -gue long, longue-gu -> -guë aigu, aiguë-c -> -che ou -que sec, sèche ; turc, turquemais grecque-x -> -se jaloux, jalousemais douce, fausse, rousse, vieille-eur -> -euse joueur, joueusemais antérieure, meilleure, inférieure, supérieure, mineure, postérieure, ultérieure, extérieure, intérieure, majeure, pécheresse, vengeresse-teur -> teuse flatteur, flatteuselorsqu’on peut former le participe présent en remplaçant -eur par –ant (flattant). Mais éditrice, émettrice, exécutrice, inventrice, persécutrice, enchanteresse-teur -> -trice créateur, créatricelorsqu’on ne peut pas former le participe présent en remplaçant -eur par –ant.Autres : paysan, paysanne ; valaisan, valaisanne ; veveysan, veveysanne ; boulot, boulotte ; maigriot, maigriotte ; pâlot, pâlotte ; sot, sotte ; vieillot, vieillotte ; malin, maligne ; bénin, bénigne ; bas, basse ; épais, épaisse ; exprès, expresse ; gras, grasse ; gros, grosse ; las, lasse ; métis, métisse ; absous, absoute ; dissous, dissoute ; coi, coite ; favori, favorite ; rigolo, rigolote ; fou, folle ; mou, molle ; andalou, andalouse ; frais, fraîche ; tiers, tierce ; vainqueur, victorieuse

2 Pour former le pluriel d’un adjectif, on ajoute généralement un –s au singulier.Cas particuliers

-eau, eu -> -x beau, beauxmais bleus-al -> -aux loyal, loyauxmais banals, bancals, fatals, finals, natals, navals

16 ACCORDS DANS LA PHRASE

Les accords dans la phrase concernent le verbe conjugué, l’adjectif attribut et le participe passé.

A. L’accord du verbeLe verbe s’accorde en personne (1ère, 2e et 3e) et en nombre (singulier/pluriel) avec le sujet. Lorsque le sujet est un groupe nominal, c’est le noyau du groupe qui détermine l’accord. Marie travaille en silence. Les élèves de la classe de français travaillent en silence. Vous travaillez en silence.Attention de bien identifier le sujet qui peut être inversé ou séparé du verbe par un autre élément : Sur la cheminée ont été suspendus par ma maman deux dessins. (Le sujet est inversé et séparé du verbe par le CAgt par ma maman.)

Cas particuliers Règles Exemples

1 Le sujet est composé de plusieurs noyaux juxtapo-sés et/ou coordonnés.

Le verbe est au pluriel. La neige, le vent et le brouillard retardent la course.

2 Le sujet est composé de noms et de pronoms de personnes différentes.

Le verbe est au pluriel et prend la marque de la personne qui a la priorité :• la 1ère personne l’emporte sur la 2e et la 3e ;• la 2e personne l’emporte sur la 3e.

Pierre, toi et moi formons une fameuse équipe.Toi et moi formons une fameuse équipe.Pierre et toi formez une fameuse équipe.

3 Le sujet est le pronom relatif qui.Le verbe s’accorde avec le pronom relatif qui dont le nombre, le genre et la personne sont ceux de l’antécédent.

Regarde les oiseaux qui s’envolent.C’est moi qui l’ai dit.

4Le sujet est un nom collectif suivi d’un complément (une foule, une troupe, une meute, un tas, une multitude …).

Le verbe est au singulier ou au pluriel (selon qu’on l’accorde avec le nom collectif au singulier ou avec son complément au pluriel).

Un groupe de musiciens succède au précédent.Ce groupe de musiciens jouent de nombreux instruments.

5 Le sujet est précédé d’un déterminant quantitatif (la plupart de, beaucoup de, combien de…).

Le verbe est au pluriel. La plupart de mes amis sont en vacances.

6 Le sujet est plus d’un.Le sujet est moins de deux.

Le verbe est au singulier. Plus d’un élève est malade. Moins de deux années se sont écoulées.Le verbe est au pluriel.

7 Le sujet est un pronom indéfini à valeur de pluriel (beaucoup, peu, la plupart, combien…).

Le verbe est au pluriel.Peu ont échoué, beaucoup ont réussi.La plupart sont dans l’expectative.

8 Le sujet est un groupe infinitif ou une phrase subordonnée.

Le verbe s’accorde à la 3e personne du singulier.Lire me passionne.Qu’ils soient partis si vite me désole.

B. L’accord de l’adjectif attributL’adjectif attribut du sujet s’accorde en genre1 et en nombre2 avec le sujet. La patineuse est élégante et gracieuse. L’adjectif attribut du complément de verbe s’accorde en genre et en nombre avec le complément de verbe. Je trouve ces patineuses élégantes et gracieuses.Attention de ne pas confondre l’adjectif attribut et l’adjectif employé comme adverbe, qui lui est invariable. Elle ne voit pas clair (= clairement). La boîte sonne creux (= de manière creuse). Ils ne marchent pas droit (= de manière droite).

37

Page 40: FRANÇAIS – GRAMMAIRE Martine Panchout-Dubois, professeure

orthographe

38

16 ACCORDS DANS LA PHRASE

C. L’accord du participe passé

3 Le verbe pronominal est précédé des pronoms réfléchis me, te, se, nous, vous, qui reprennent le même être ou le même objet que le sujet. Il se forme aux temps composés avec l’auxiliaire être.Je me bats. -> Je me suis battu.

Tu me bats n’est pas pronominal. 4 Le pronom réfléchi remplit une de ces trois fonctions : CVD, CVI ou sans fonction grammaticale (dans le cas d’un verbe essentiellement pronominal). On pose la question de la fonction du pronom réfléchi en le supprimant de la phrase et en remplaçant l’auxiliaire être par l’auxiliaire avoir.1) Elle s’est lavé les cheveux. -> Elle a lavé à qui les cheveux ? A elle-même. -> s’ = CVI.2) Elle s’est lavée. -> Elle a lavé qui ? Elle-même. -> s’ = CVD.3) Elle se serait enfuie. -> *Elle aurait enfui… -> se = sans fonction grammaticale. 5 SFG est l’abréviation de sans fonction grammaticale. Le pronom réfléchi d’un verbe essentiellement pronominal n’a pas de fonction.6 Le verbe impersonnel a pour sujet le pronom il qui ne représente ni un être ni un objet. Il est un simple signe grammatical. Il manque une pièce à mon puzzle.Cas particuliers Accord du participe passé Exemples

1 Le participe passé d’un verbe impersonnel6 Invariable Que de peine il a fallu pour obtenir ce succès !

2 Le participe passé suivi d’un infinitif Variable si le CVD placé avant réalise l’action expri-mée par le verbe à l’infinitif

Ces cloches, je les ai entendues sonner. Cette toile que j’ai aimé peindre me plaît.

3 Les participes passés pesé, coûté, mesuré, valu, dormi, vécu …

Invariables si le CVD a une nuance sémantique de poids, de prix, de mesure …

Les vingt francs qu’a coûté ce livre …

4 Les participes passés dit, dû, cru, su, pu … Invariables si le CVD est l’infinitif sous-entendu J’ai fait tous les exercices que j’ai pu (faire).

5 Les participes passés attendu, compris, entendu, excepté, ôté, passé, supposé, vu, ci-joint, ci-inclus …

Variables s’ils sont placés après le nom ; invariables s’ils sont placés avant le nom

Marie exceptée, toutes ses filles sont mariées.Excepté Marie, toutes ses filles sont mariées.

6 Le CVD placé avant est en. Invariable Des fraises, j’en ai mangé tous les jours.

7 Le CVD placé avant est l’.Variable si l’ reprend un nom ou un GN ; invariable si l’ reprend toute une phrase

Cette photo, je l’ai prise à l’improviste.Cette photo est plus belle que je l’avais pensé.

* Phrase grammaticalement incorrecte

Sans auxiliaire

Le participe passé s’accorde avec le nom

qu’il caractérise.

Le participe passé s’ac-corde avec le CVD placé

avant (s’il y en a un).

Le participe passé s’accorde avec le sujet.

Le participe passé est invariable.Le participe passé s’ac-

corde avec le CVD6.

Avec l’auxiliaire être

Verbe pronominal3 ?

Le Pro réfl. est CVI. Le Pro réfl. est CVD ou SFG5.

Chercher la fonction du pronom

réfléchi4.

Il n’y a pas de CVD.

Le CVD est placé après le parti-

cipe passé.

Le CVD est placé avant le parti-

cipe passé.

Autre verbe ? Chercher le CVD.

Avec l’auxiliaire avoir

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orthographe

1 Pour former le féminin d’un nom, on ajoute généralement un –e au masculin.Cas particuliers

-el -> -elle criminel, criminelle-eau -> -elle jumeau, jumelle-en -> -enne chien, chienne-on -> -onne lion, lionnemais Lapone, Mormone-et -> -ette cadet, cadette-er -> -ère berger, bergère-f -> -ve veuf, veuve-c -> -que laïc, laïquemais Grecque -x -> -se époux, épousemais vieille-eur -> -euse joueur, joueusemais mineure, ambassadrice, impératrice, bailleresse, demanderesse, défenderesse, enchanteresse, pécheresse-teur –> teuse chanteur, chanteuselorsqu’on peut former le participe présent en remplaçant -eur par –ant (chantant).mais éditrice, émettrice, exécutrice, inspectrice, inventrice, persécutrice-teur -> -trice lecteur, lectricelorsqu’on ne peut pas former le participe présent en remplaçant -eur par –ant.Autres : paysan, paysanne ; Valaisan, Valaisanne ; Veveysan, Veveysanne ; Andalou, Andalouse ; favori, favorite ; métis, métisse ; rigolo, rigolote.

2 Pour former le pluriel d’un nom, on ajoute généralement un –s au singulier. Si le nom se termine par s, x ou z, le pluriel ne se marque pas.Cas particuliers

-au -> -x tuyau, tuyaux-eau -> -x bureau, bureauxmais landaus, sarraus-eu -> -x vœu, vœux ; jeu, jeuxmais bleus, émeus, pneus-ou -> -s clou, clousmais bijoux, cailloux, choux, genoux, hiboux, joujoux, poux-al -> -aux journal, journauxmais bals, cals, carnavals, chacals, festivals, récitals, régalsail -> -s détail, détailsmais aulx (ail), baux, coraux, émaux, fermaux, soupiraux, travaux, vantaux, vitraux

Le nom ou le pronom donne son genre1 (masculin ou féminin) et son nombre2 (singulier ou pluriel) au déterminant et à l’adjectif. Un exploit surprenant ; une défaite surprenante ; des exploits surprenants / des défaites surprenantes Quant aux vacances, je préfère celles passées au bord de la mer. Émus, certains d’entre nous ont pleuré à la fin du film.

A. L’accord du déterminantLe déterminant s’accorde en genre et en nombre avec le nom ou le pronom. Le chat / les chats ; quelle histoire /quelles histoires ; cet été / ces étés ; cette année / ces années ; chaque élève le mien / les miens / la mienne / les miennesLes déterminants numéraux sont invariables sauf vingt et cent lorsqu’ils terminent le nombre et qu’ils sont multipliés. Mille cinq cents francs (cent est multiplié par cinq et termine le nombre.) Quatre mille sept cent vingt francs (cent ne termine pas le nombre ; vingt n’est pas multiplié.)

B. L’accord de l’adjectifL’adjectif s’accorde en genre et en nombre avec le nom ou le pronom. Le beau château gris / les beaux châteaux gris ; la belle maison grise / les belles maisons grisesSi l’adjectif se rapporte à plusieurs noms, il s’accorde au pluriel ; si un nom au moins est masculin, il s’accorde au masculin. Le verre et l’assiette brisés ; la tasse et l’assiette brisées

Cas d’invariabilité Exemples Remarques

1 Les adjectifs de couleur formés à partir de nomsDes yeux noisette ; des rubans orange ; des mai-sons ocre ; des pantalons marine

Rose, mauve, fauve, pourpre, écarlate, incarnat, vermeil sont variables.

2 Les adjectifs de couleur composésUne robe bleu ciel ; des vestes gris clair ; une écharpe vert et rouge ; des yeux brun foncé

Des écharpes vertes et rouges (dans le cas où les unes sont vertes, les autres sont rouges).

3 Le premier élément des adjectifs composés s’il a une valeur adverbiale ou s’il est abrégé

Des gens haut placées ; une maison frais bâtie ; les accords franco-allemands ; des scènes tra-gi-comiques

Des gens haut placés (≠ des gens hauts et placés) = des gens hautement placés. Des personnes sourdes-muettes = des personnes sourdes et muettes.

4 Les adjectifs formés à partir d’adverbes Les roues avant ; des places debout

5 Mi, demi, semi, nu placés devant le nomA mi-distance ; une demi-heure ; vivre en semi-li-berté ; aller nu-pieds

Placés après le nom, nu s’accorde en genre et en nombre (les jambes nues), demi en genre seulement (deux heures et demie).

6 Possible employé avec les superlatifs « le plus, le moins, le meilleur »

Faites le moins d’erreurs possible. Je poserai le plus possible de questions.

7 Plein placé devant un nom précédé d’un déterminant Elle a toujours des bonbons plein les poches.8 Nouveau placé devant le nom « né » Des nouveau-nés

9 Grand dans certaines expressionsDes grand-mères ; des grand-mamans ; la grand-rue ; ne pas voir grand-chose ; avoir grand-peur ; à grand-peine

17 ACCORDS DANS LE GROUPE NOMINAL

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orthographe

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Les homophones sont des mots qui ont des sens différents mais qui se prononcent de façon iden-tique. Voici une liste des principaux homophones grammaticaux à consulter en cas de besoin :

as / a àVerbe avoir, 2e ou 3e pers. du présent de l’indicatif Préposition

Mon père a une profession intéressante. En tombant, Marie s’est blessée à un bras.Remplaçable par l’imparfait : Mon père avait une profession intéressante.

Pas de remplacement possible.

du dûDéterminant article défini contracté Participe passé du verbe devoir au masc. sing.

Il rentre du collège à cinq heures. Il a dû annuler ses vacances.Remplaçable par une forme simple du verbe :Il doit annuler ses vacances.

-é -erTerminaison du participe passé des verbes en -er Terminaison de l’infinitif des verbes en -er

J’ai mangé, il avait nagé Je dois manger, j’aime nagerRemplaçable par le participe passé d’un verbe qui ne se termine pas par -er : J’ai vendu, il a rendu…

Remplaçable par l’infinitif d’un verbe qui ne se termine pas par -er : Je dois vendre, il aime rendre …

la là la l’as/l’aDéterminantarticle défini

Adverbe de lieu Pronom personnelVerbe avoir précédé d’un

pronom personnelLa pluie se mêle à la neige.

Pierre n’est pas là.Cette amie, il la connut en vacances.

Le rendez-vous, il l’a sans doute oublié.

Remplaçable par un autre déterminant :Cette pluie… cette neige.

Remplaçable parà cet endroit :Pierre n’est pas à cet endroit.

Remplaçable parl’imparfait :Le rendez-vous, il l’avait sans doute oublié.

leur leur/leursPronom personnel (invariable) Déterminant possessif (variable)

Paul et Chantal déménagent : je leur ai promis de les aider.

Les élèves quittent leur classe ; ils vont faire leurs devoirs.

Remplaçable par lui : Paul déménage : je lui ai promis de l’aider.

Remplaçable par son, sa ou ses : Ariane quitte sa classe ; elle va faire ses devoirs.

ni n’yAdverbe de négation Adverbe de négation ne suivi de y

Je n’ai plus de force ni de courage.Je ne viendrai pas à cette réunion si vous n’y voyez pas d’inconvénient.

Toujours dans une double négation.Remplaçable par à cela, à cet endroit :… si vous ne voyez pas d’inconvénient à cela.

on ontPronom indéfini Verbe avoir au présent

On part dans dix minutes. Ces musiciens ont un talent exceptionnel.Remplaçable par nous :Nous partons dans dix minutes.

Remplaçable par l’imparfait :Ces musiciens avaient un talent exceptionnel.

ou oùConjonction de coordination Adverbe interrogatif ou pronom relatif

J’hésite entre une soupe ou une salade. Où habites-tu ? C’est le village où je suis né.Remplaçable par ou bien : J’hésite entre une soupe ou bien une salade.

Indique généralement un lieu.

quand quant à/au(x) qu’enAdverbe interrogatif ouConj de subordination

Locution prépositionnellePronom interrogatif que suivi de

enQuand as-tu appris cette nouvelle ? Dis-moi quand il arrivera.

Les skieurs aiment bien l’hiver ; quant à moi, je préfère l’été.

On fait une pause, qu’en penses-tu ?

Remplaçable par à quel moment ou lorsque : A quel moment as-tu appris cette nouvelle ? Dis-moi lorsqu’ il arrivera.

Remplaçable par en ce qui concerne : En ce qui me concerne, je préfère l’été.

Remplaçable par de cela : On fait une pause, que penses-tu de cela ?

18 HOMOPHONES GRAMMATICAUX COURANTS

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orthographe

18 HOMOPHONES GRAMMATICAUX COURANTS

quelque/quelques quelque quel(s)/quelle(s) queDéterminant indéfini (variable)

devant un nomAdverbe (invariable) devant un D

numéral, un adjectif ou un adverbeLocution conjonctive devant un verbe ou un pronom

Il y a quelque temps, j’ai reçu quelques sous.

Quelque jeune qu’il paraisse, il a quelque nonante ans.

Quelles que soient tes idées et quel qu’en soit l’enjeu, je ferai équipe avec toi.

Quel s’accorde avec le nom qui suit le verbe être.

Remplaçable par un certain ou plusieurs : Il y a un certain temps, j’ai reçu plusieurs sous.

Remplaçable par aussi devant un Adj et environ devant un D numéral : Aussi jeune qu’il paraisse, il a environ nonante ans.

Le verbe est au subjonctif.

même/mêmes même/mêmes mêmeDéterminant indéfini (variable) Pronom indéfini (variable) Adverbe (invariable)

J’ai acheté les mêmes chaussures que toi.

Tu as de belles chaussures, je voudrais bien les mêmes.

Même les savants se trompent.

Remplaçable par identique : des chaussures identiques

Remplaçable par aussi : Les savants aussi se trompent.

quelquefois quelques foisAdverbe (invariable) Déterminant indéfini (variable) + nom

Il a manqué quelquefois l’école. Pour les quelques fois qu’il a manqué !Remplaçable par de temps en temps, parfois : Il a manqué de temps en temps/parfois l’école.

Remplaçable par un/le petit nombre de fois : Pour le petit nombre de fois qu’il a manqué !

se/s’ ce ce/c’Pronom réfléchi Déterminant démonstratif Pronom démonstratif

Il se lève toujours très tôt. Ce spectacle est remarquable. C’est un accident stupide.Vérifier si le verbe pronominal existe : se lever.

Remplaçable par ces : Ces spec-tacles sont remarquables.

Remplaçable par cela : Cela est un accident stupide.

ses cesDéterminant possessif Déterminant démonstratif

Il a encore perdu ses clés. A qui sont ces clés ?Remplaçable par son ou sa : Il a encore perdu sa clé. Remplaçable par ce ou cette : A qui est cette clé ?

son sontDéterminant possessif Verbe être

Pierre promène son chien. Mes parents sont en vacances.Remplaçable par un autre déterminant :Pierre promène mon chien.

Remplaçable par l’imparfait : Mes parents étaient en vacances.

tout/tous/toute/toutes tout le tout/les toutsDéterminant indéfini

(variable)Pronom indéfini

(variable)Adverbe

(invariable1) Nom commun

(variable)Tous les jours, toutes les semaines…

Les joueurs sont tous partis.

Ce bâtiment est tout neuf.

Je vous cède le tout pour cent francs.

Remplaçable par chaque : chaque jour, chaque semaine…

Remplaçable par sans ex-ception : Les joueurs sont partis sans exception.

Remplaçable par entiè-rement : Ce bâtiment est entièrement neuf.

Remplaçable par la totali-té : Je vous cède la totalitépour cent francs.

1 Tout, adverbe, est variable devant un adjectif au féminin commençant pas une consonne ou un h aspiré.Elle est rentrée de sa balade à cheval toute mouillée et toute honteuse d’être tombée.

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orthographe

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1 Voir -> 29 , p.56

2 Il existe toutefois des adjectifs en –ant qui ne sont pas dérivés d’un verbe : aberrant, ambiant, bienveillant, bienséant, bruyant, constant, élégant, exubérant, flagrant, géant, pédant, prépondérant, puissant, vigilant…

3 Il existe toutefois des adjectifs en –ent qui ne sont pas dérivés d’un verbe : ambivalent, antécédent, ardent, clément, cohérent, compétent, fréquent, indulgent, lent, polyvalent, récent, succulent, transparent, virulent…

4 Les noms qui correspondent à un adjectif verbal suivent la même graphie : un adhérent, un équivalent, un extravagant, un intrigant, un précédent…

Un différend

Le participe présent est l’un des modes impersonnels du verbe.1 Il se termine par le son [ã] qui s’écrit toujours –ant. Négligeant ses devoirs, cet enfant est convoqué chez la directrice exigeant des explications. L’adjectif verbal est un adjectif dérivé du participe présent d’un verbe. Il se termine par le son [ã] qui s’écrit le plus souvent –ant 2, parfois –ent 3. C’est un enfant négligent bien qu’il ait une mère très exigeante. Il est important de distinguer ces deux classes grammaticales lors de productions écrites car le participe présent est invariable tandis que l’adjectif verbal s’accorde avec le nom et varie en genre et en nombre avec lui. En outre, l’adjectif verbal subit parfois une modification orthogra-phique par rapport au participe présent du verbe correspondant.

Caractéristiques propres au participe présent Caractéristiques propres à l’adjectif verbal

Il est invariable : J’ai vu une fillette charmant des serpents. Il varie en genre et en nombre : C’est une fillette charmante.

Il exprime une action : J’ai vu une fillette qui charmait des serpents. Il exprime une qualité ou un état : C’est une fillette qui est charmante.

Il peut recevoir des CV : J’ai vu une fillette charmant des serpents. Il peut remplir la fonction d’attribut : Cette fillette est charmante.

Il peut être précédé de en ou d’un pronom réfléchi (me, te, se, nous, vous) :Cette fillette gagne sa vie en charmant des serpents devant une foule se pâmant d’admiration.

Il peut être remplacé par un adjectif d’une autre forme : C’est une fillette gracieuse.

Il peut être précédé de l’adverbe de négation ne/n’ : En ne charmant pas des serpents, cette fillette tomberait dans la misère.

Il peut être parfois précédé d’un adverbe d’intensité (très, si, tant…) : C’est une fillette très charmante.

Le participe présent et l’adjectif verbal en [ã] s’orthographient le plus souvent de la même façon. Cependant, il existe un certain nombre d’exceptions dont les principales sont présentées dans les tableaux suivants.

Infinitif Participe présent Adjectif verbal4 Infinitif Participe présent

Adjectif verbal4

ant -> ent

geant->gent

adhérercoïnciderdifféreréquivaloirexceller influerprécéder somnolervioler converger diverger émergernégliger

adhérantcoïncidantdifférantéquivalantexcellant influantprécédantsomnolantviolant convergeant divergeant émergeant négligeant

adhérentcoïncidentdifférentéquivalentexcellent influentprécédent somnolentviolent convergent divergent émergent négligent

guant->gant

quant->cant

extravaguerfatiguerintriguerzigzaguer communiquerconvaincreprovoquersuffoquervaquer

extravaguantfatiguantintriguantzigzaguant communiquantconvainquantprovoquantsuffoquantvaquant

extravagantfatigantintrigantzigzagant communicantconvaincantprovocantsuffocantvacant

19 PARTICIPE PRÉSENT ET ADJECTIF VERBAL

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orthographe

1 Voir -> 16 , p.37, note 1.

2 L’adverbe traîtreusement a été formé à partir de l’ancien adjectif traitreux qui n’existe plus actuellement.

3 Voir -> 19 , p.42

Une partie des adverbes se forment à partir de l’adjectif auquel on ajoute le suffixe –ment [mã].On distingue quatre cas de formation des adverbes en –ment. L’adjectif est terminé par une consonne au masculin singulier : on ajoute le suffixe –ment au féminin1 de l’adjectif. Actif -> active -> activement ; complet -> complète -> complètement ; doux -> douce -> doucement

 Cas particuliers :gentil -> gentiment ; bref -> brièvement ; confus -> confusément ; obscur -> obscurément ; express -> expressément ; précis -> précisément ; profond -> profondément

L’adjectif est terminé par une voyelle au masculin singulier : on ajoute le suffixe –ment au masculin de l’adjectif. Absolu -> absolument ; habile -> habilement ; poli -> poliment ; vrai -> vraiment

 Cas particuliers :assidu -> assidûment (ou assidument) ; continu -> continûment (ou continument) ; cru -> crûment (ou crument) ; fou (folle) -> follement ; gai -> gaiement (ou gaiment) ; goulu -> goulûment (ou goulument) ; indu -> indûment (ou indument) ; mou (molle) -> mollement ; traître -> traîtreusement2 ; aveugle -> aveuglément ; commode -> commodément ; énorme -> énormément ; immense -> immensément ; impuni -> impunément ; intense -> intensé-ment

L’adjectif est terminé par –ant au masculin singulier : on remplace –ant par –amment. Courant -> couramment ; méchant -> méchamment ; constant -> constamment

 Cas particuliers :Certains adverbes en –amment sont construits à partir d’une autre classe que l’adjectif : notamment (dérivé du participe présent notant), nuitamment (dérivé du nom nuit), précipitamment (dérivé du participe présent précipitant).

L’adjectif est terminé par –ent 3 au masculin singulier : on remplace –ent par –emment [amã]. Évident -> évidemment ; prudent -> prudemment ; violent -> violemment

 Cas particulier :lent -> lentement ; véhément -> véhémentement L’adverbe sciemment (dérivé du nom escient qui n’existe plus) est construit à partir d’une autre classe que l’adjectif.

20 FORMATION DES ADVERBES EN –MENT

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VOCABULAIRE

Le vocabulaire est composé de l’ensemble des mots du français, envisagés sous l’angle de leur signification, de leur origine, de leur formation et des relations qu’ils entretiennent entre eux, ainsi que des variations de la langue dans les différentes régions francophones.

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vocabulairelaires

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1 Château provient du latin castellum (la forteresse) et s’écrivait chastel ou castel au XIe siècle. Athlète provient du mot grec athlos (le combat, le concours).

2 Le short provient de l’anglais short (court), le canon de l’italien cannone (le tube, le tuyau), l’algèbre de l’arabe al-jahr (restitution, réduction).

3 Main, maintien, maintenir, mainmise mais aussi manette, menotte, manier forment une famille de mots. Ils ont tous le même étymon latin, manus (la main).

4 Dans son édition 2014, le dictionnaire Le Robert introduit les mots texter (écrire un SMS), nobéliser (attribuer un prix Nobel), agender (terme suisse romand qui signifie « inscrire une échéance dans un agenda »).

XX L’origine des motsL’étymologie est la science qui explique l’origine des mots et leur histoire depuis les formes les plus anciennes jusqu’à la langue française moderne. De nombreux mots de la langue française proviennent du latin et du grec ancien1.Les emprunts désignent les mots que le français a empruntés, dans son évolution, à d’autres langues telles que l’allemand, l’anglais, l’italien, l’espagnol, l’arabe, le néerlandais2.

XX Les familles de motsLa famille de mots désigne l’ensemble des mots qui ont un mot d’origine commun (étymon)3.

• Le mot simple est le mot qui est à la base d’une famille de mots. Vent venter, venteux, ventilateur, paravent

• Le mot complexe est formé de plusieurs parties à partir d’un mot simple. Neige motoneige, enneigement, chasse-neige

XX Les néologismesLorsqu’un nouveau mot apparaît dans la langue (le plus souvent pour désigner un objet ou un phénomène nouveau), on l’appelle un néologisme4. Par exemple, un courriel (de courrier électronique) est un néologisme d’origine québécoise qui désigne un message envoyé par ordinateur.

21 ORIGINE DES MOTS, FAMILLES DE MOTS, NÉOLOGISMES

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vocabulairelaires

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1 Voir -> 21 , p.45

2 L’élément duc, du latin dux (nom), ducere (verbe), est le radical des mots suivants : conducteur, conductible, éducation.

3 Le mot simple lune est le radical des mots suivants : lunaire, lunatique, alunir, lunaison.

4 Doué / surdoué, mentir / démentir, visible / invisible.

5 Par exemple. Le préfixe in- peut prendre les formes im-, il-, ir- : impossible, illisible, irrespectueux.

6 Le suffixe -age permet souvent de repérer les noms (jardinage, bavardage), le suffixe -able de former des adjectifs (valable, réglable, observable), etc.

7 Norm(e) norm–al, norm–al–e–ment, a–norm–al–e–ment.

8 Les éléments d’un mot composé peuvent être formés de mots de classes différentes : nom, adjectif, verbe, adverbe, préposition.

22 FORMATION DES MOTS

Les mots simples1 ne peuvent être décomposés. Les mots complexes sont constitués de plusieurs parties distinctes : un ou plusieurs radicaux, un ou des préfixes, un ou des suffixes.

• Le radical est la partie qui porte le sens du mot. Il est à la base d’une famille de mots. Le radical peut être un élément d’origine latine ou grecque ou un mot simple3, souvent complété par un préfixe et/ou un suffixe2.

• Le préfixe se place au début du mot. Il ne modifie pas sa classe grammaticale mais modifie souvent le sens du radical4. L’orthographe d’un préfixe peut être modifiée5.

• Le suffixe se place à la fin d’un mot. Il permet souvent d’indiquer la classe grammaticale de ce mot6.

A. La dérivationOn peut former un mot complexe par dérivation. On ajoute un préfixe et/ou un suffixe au mot simple ou au radical. Un mot dérivé peut servir de base pour former un autre mot dérivé7.

B. La compositionOn peut former un mot complexe par composition.

• La composition courante associe des mots pour former un mot composé (un contretemps, un coffre-fort, un porte-bonheur, une arrière-pen-sée…)8 ou une locution (tout à coup, tout à fait, sur-le-champ…).

• La composition savante permet de former des mots à partir d’éléments empruntés au latin et au grec. Ce procédé est souvent utilisé pour créer des mots dans les domaines scientifiques et technologiques. Par exemple, le mot hélicoptère est apparu dans la langue française en 1862 et est composé de deux éléments :

- hélic(o) qui signifie l’hélice vient du grec helix, helicos (la spirale) ; - ptèr(e) qui signifie l’aile vient du grec ptéros (l’aile).

C. Autres types de formation• Le sigle qui réunit la première lettre de plusieurs noms qui se suivent.

L’ONU Organisation des Nation Unies Un DJ disc-jockey

• La réduction d’un mot initial. Auto pour automobile, ado pour adolescent, prof pour professeur

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1 Certains synonymes peuvent amener une idée supplémentaire (connotation) qui peut être positive (demeure, résidence) ou négative (taudis, bicoque).

2 Mon père (papa, géniteur)Le père (chef ) de familleLe père (l’inventeur) de l ’imprimerie Le père (religieux) qui enseigne la religion aux enfants

3 Un homme honnête / malhonnêteUn score honnête / médiocreUne offre honnête / inacceptable

4 Normal / anormalPensable / impensable

5 Construire/détruire Apparaître/disparaître

6 Pour éviter les confusions entre les homophones, on peut :- réfléchir au sens : c’est le maire (le président) de mon village / Nous allons à la mer (à la plage) ;- vérifier l’orthographe des homophones lexicaux dans le dictionnaire ;- consulter la liste des homophones grammaticaux (-> 18 , p.40-41)

XX Les synonymesLes synonymes sont des mots de la même classe grammaticale qui ont un sens proche. Habitation, maison, demeure, résidence, palais, taudis, bicoque…1Lorsqu’un mot a plusieurs sens, il aura des synonymes différents.2

XX Les antonymesLes antonymes sont des mots de la même classe grammaticale qui sont opposés par leur sens. Présent/absent, chaud/froid, connu/inconnu, nain/géant, savant/ignorant, dehors/dedans…Lorsqu’un mot a plusieurs sens, il aura des antonymes différents.3Un certain nombre d’antonymes sont formés par l’ajout4 ou la modification5 d’un préfixe.

XX Les homonymesLes homonymes sont des mots semblables par leur prononciation (homophones), par leur graphie (homographes) ou les deux, mais ils ont des sens différents.Homophones : la mère, la mer, le maire, l’amer (boisson)6.Homographes : les poules couvent, une sœur vit dans un couvent.Homophones homographes : le voile (habit), la voile (du bateau) / le moule (la forme), la moule (le mollusque).

XX Les paronymesLes paronymes sont des mots proches par la forme et la prononciation mais dont les sens sont différents.Allusion/illusion

- L’entraîneur a fait allusion (référence) aux propos des journalistes. - Les alpinistes ont l’illusion (fausse impression) de se trouver en sécurité.

Notable/notoire - Ce sportif a réalisé des progrès notables (remarquables). - C’est un paresseux notoire (connu), tout le monde le sait.

23 SYNONYMES, ANTONYMES, HOMONYMES, PARONYMES

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Le champ lexical regroupe les mots qui se rapportent à une même idée, à un même domaine. Dans un texte, ces mots peuvent aider à comprendre quel est le sujet traité et comment il est traité. L’analyse des champs lexicaux permet de construire le sens d’un texte.

Comment identifier un champ lexical ? - En repérant les mots qui reviennent le plus souvent dans une séquence, notamment les noms, les adjectifs, les verbes (ainsi que leurs sujets et leurs

compléments) ; - en recherchant des rapports de sens entre les mots, par exemple : ces mots expriment la peur, l’étonnement, la joie, décrivent un paysage…

24 CHAMP LEXICAL

Texte 1« La mienne (de chambre) était vaste ; je sentis, en y entrant, comme un frisson de fièvre, car il me sem-bla que j’entrais dans un monde nouveau. […]Une terreur insurmontable s’empara de moi, mes cheveux se hérissèrent sur mon front, mes dents s’entrechoquèrent à se briser, une sueur froide inonda tout mon corps.[…] Oh ! non, je n’ose pas dire ce qui arriva, personne ne me croirait, et l’on me prendrait pour un fou. »

T. Gautier, La Cafetière, 1831

Texte 2« En face de lui, presqu’au niveau de la falaise, en pleine mer, se dressait un roc énorme, haut de plus de quatre-vingts mètres, obélisque colossal, d’aplomb sur sa large base de granit que l ’on apercevait au ras de l ’eau et s’effilait ensuite jusqu’au sommet, ainsi que la dent gigantesque d’un monstre marin. Blanc comme la falaise, d’un blanc gris et sale, l ’effroyable monolithe était strié de lignes horizontales mar-quées par du silex, et où l ’on voyait le lent travail des siècles accumulant les unes sur les autres les couches calcaires et les couches de galets.Et tout cela puissant, solide, formidable avec un air de chose indestructible contre quoi l ’assaut fu-rieux des vagues et des tempêtes ne pouvait prévaloir. Tout cela, définitif, imminent, grandiose malgré la grandeur des remparts de falaises qui le dominait, immense malgré l ’immensité de l ’espace où cela s’érigeait. »

M. Leblanc, L’aiguille creuse, 1907

Ce texte est une nouvelle fantastique. Le champ lexical principal est celui de la peur, de l’épouvante.Noms : frisson, fièvre, terreur, sueurAdjectifs : insurmontable, froideVerbes : s’empara (de moi), (mes cheveux) se hérissèrent, (mes dents) s’entrechoquèrent, inonda (tout mon corps)A la fin de ce passage apparaît un nouveau champ lexical déve-loppé dans la suite du texte, celui de la folie : l’on me prendrait pour un fou.

Dans ce récit d’aventures, le narrateur décrit l’aiguille d’Etretat, un phénomène naturel qui ressemble à un pic rocheux qui s’élève sur la mer.Le champ lexical principal est celui de la géologie : falaise, roc, obélisque, granit, monolithe, silex, couches, calcaire, galet.On peut distinguer également deux champs lexicaux secondaires, essentiellement exprimés par des adjectifs.L’immensité : énorme, colossal, gigantesque, imminent, grandioseL’indestructibilité : puissant, solide, formidable, indestructible, définitif

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La plupart des mots de la langue française présentent plusieurs sens : c’est la polysémie du mot. L’ensemble des sens d’un mot constitue son champ sémantique.Ces différents sens sont exposés dans un même article de dictionnaire. Dans un contexte déterminé, le sens que prend un mot correspond à une définition précise du dictionnaire.

Articles de dictionnaire Les différentes informations données par un article de dictionnaire

1.  souris  [suʀi]  nom féminin  ÉTYM. XIVe; suriz fin XIIe ◊ latin populaire °sorix, icis (i long), classique sorex, icis 1.  Petit   mammifère   rongeur   (muridés),  voisin   du   rat,   dont   l'espèce   la   plus   répandue,   au   pelage   gris,  cause  des  dégâts  dans  les  maisons.  Une  souris  grise.▫  Gris  souris,  ton   de   gris.  «  Un   tailleur   en   velours   souris  »   (Colette).   ◆  Souris  blanche  :   variété   albinos   utilisée   comme   sujet   d'expérience   en  biologie.  ◆  LOC.  Filer,  trotter  comme  une  souris,  silencieusement,  furtivement.  C'est   la  montagne*  qui  accouche  d'une  souris.  On  le   ferait   rentrer   dans   un   trou   de   souris  :   il   est   très   poltron,   ou  très  gêné.  On  entendrait   trotter  une  souris  :   le  silence  est   total  (cf.   On   entendrait   une   mouche*   voler).   Je   voudrais   être   une  petite   souris   pour   (observer   discrètement   un   évènement).   La  (petite)  souris  va  passer  (apporter  un  présent  à  un  enfant  qui  a  perdu   une   dent   de   lait).   «  j'allais   trouver   D.   pour   qu'il   me  montre  ce  que  lui  avait  apporté  la  souris  »  (Quignard).  Jouer  au  chat*  et  à  la  souris.  ▫  PROV.  Quand  le  chat  n'est  pas  là,  les  souris  dansent.  2. (1907)  FAM.  Souris  d'hôtel  :  femme  qui  fait  le  «  rat*  d'hôtel  ».  ◆  (1938)  FAM.   Jeune  fille,   jeune  femme;  bonne  amie.  ➙ nana.  «  Elle   est   drôlement   roulée,   sa   souris,   et   elle   n'a   pas  dix-­‐huit  ans  »  (Sartre).  3.  PAR ANALOGIE  (1694; « partie charnue du bras, de la jambe » milieu XIIIe)   Muscle   charnu   à  l'extrémité   du   gigot,   en   haut   du   manche.   ▫  Cette   partie,   très  tendre.   Souris   d'agneau   aux   herbes.   ◆  MÉD.   Souris   articulaire  :  petit   fragment   d'os   ou   de   cartilage   qui   flotte   librement   dans  une  cavité  articulaire  et  peut  parfois  en  bloquer  brièvement  les  mouvements.   4.   (1983 ◊ calque de l'anglais mouse)   Boîtier  connecté   à   un   terminal   ou   à   un   micro-­‐ordinateur,   que   l'on  déplace   sur   une   surface   plane   afin   d'agir   sur   le   curseur*   à  l'écran,   pour   désigner   un   point,   sélectionner   une   commande.  ➙ PLAIS. mulot.  Cliquer   avec   la   souris.   Souris   à   boule.   Souris  sans  fil.  Souris  optique.  Tapis  de  souris.  

2.  souris  [suʀi]  nom masculin  ÉTYM. soubris 1538 ◊ de 1. sourire, d'après ris. Famille étymologique ⇨ RIRE. ■  VIEUX  ➙ 2. sourire.

Edition numérique du Petit Robert 2014

L’entréeC’est le mot à définir : SOURIS. Lorsqu’il existe des formes homographes du mot en entrée, celui-ci est répété et précédé d’un numéro : 1. souris, 2. souris.

Les abréviations Pour gagner de la place, le dictionnaire utilise des abréviations. Une liste figure au début de l’ouvrage.

La classe grammaticale Nom féminin

L’origine du mot C’est l’étymologie du mot : XIVe; suriz fin XIIe etc.

La prononciation Elle est donnée en alphabet phonétique international (API). La prononciation phonétique du mot souris est : [suʀi].

La définition No 1 Elle donne le sens propre du mot, son sens premier : 1. Petit mammifère rongeur (muridés), voisin du rat, dont l’espèce la plus répandue, au pelage gris, cause des dégâts dans les maisons.

Les autres définitions

Elles présentent souvent les sens figurés du mot. 2. FAM. Jeune fille, jeune femme; bonne amie. 3. Muscle charnu à l’extrémité du gigot, en haut du manche. 4. Boîtier connecté à un terminal ou à un micro-ordinateur, que l’on déplace sur une surface plane afin d’agir sur le curseur à l’écran, pour désigner un point, sélectionner une commande.

Les expressionsUne expression correspond à une manière habituelle de s’exprimer. Elle est souvent propre au français et impossible à traduire littéralement. On le ferait rentrer dans un trou de souris : il est très poltron ou très gêné.

Les proverbes Ce sont des formules de la sagesse populaire qui expriment une vérité d’expérience, un conseil, une morale. PROV. Quand le chat n’est pas là, les souris dansent.

Les registres de langue

Sans indication, les sens indiqués dans un dictionnaire correspondent au registre de langue courant. Les abréviations qui suivent correspondent aux registres suivants : fam. : familier ; arg. : argotique ; lit-tér. : littéraire (ce qui correspond au registre soutenu). L’indication cour. (couramment) indique une utilisation habituelle, mais éloignée du sens propre du mot.

Les régionalismes Ce sont des mots, des sens d’un mot ou des expressions qui ne sont utilisés qu’à un endroit précis.

Les usages spécialisésCe sont les sens que prend un mot dans un contexte précis. littér. : littérature ; méd. : médecine ; agric.: agriculture ; etc.

Les sens anciens anciennt, vx, vieilli : (anciennement, vieux, vieilli) ce sont des sens devenus rares, voire disparus, qu’un mot peut prendre dans des textes du passé.

Les dictionnaires utilisent des caractères différents (l’italique pour les exemples, le gras pour les synonymes et les antonymes…), des chiffres pour les différentes définitions ou encore des symboles alpha-numériques pour structurer un article. La signification des caractères, des signes et des symboles peut varier d’un dictionnaire à un autre.

POLYSÉMIE DU MOT, CHAMP SÉMANTIQUE 25 ET UTILISATION DU DICTIONNAIRE

 Le  Petit  Robert  2014,  édition  numérique,  ©  Dictionnaires  Le  Robert,  2013  

 

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Une figure de style est un procédé qui modifie l’usage ordinaire de la langue pour la rendre plus expressive. Une figure de style crée un effet de sens ou de sonorité.

A. La comparaisonC’est la mise en relation de deux mots ou groupes de mots qui partagent un aspect commun. La comparaison comprend quatre éléments : le comparé, l’aspect commun, l’outil de comparaison (comme, tel que, pareil, semblable, ressembler, paraître…), le comparant.

Comparé Aspect commun Outil de comparaison Comparant

IlLe camionLes reflets du soleil

est rusétraverse le carrefourqui scintillent sur l’eau

commepareilressemblent

un renard.à un animal sauvage.à un feu d’artifice.

B. La métaphoreC’est la mise en relation, l’association de deux termes, le comparé et le comparant, sans outil de comparaison (comme, pareil à…). En associant deux termes qui ont des sens différents, la métaphore permet de construire des sens nouveaux. Certaines métaphores sont courantes (avoir un cœur de pierre, être un fin renard), d’autres sont plus littéraires. C’est pour cette raison que les métaphores doivent souvent être interprétées.Demain, dès l’aube, à l’heure où blanchit la campagne, / Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m’attends. (Victor Hugo, Les Contemplations, 1853) La métaphore désigne le lever du soleil.C’est un trou de verdure où chante une rivière. (Arthur Rimbaud, « Le dormeur du val », 1870) La métaphore désigne le bruit que fait la rivière en coulant.Le soleil s’est noyé dans son sang qui se fige. (Charles Baudelaire, « Harmonie du soir » , 1857) La métaphore désigne le coucher du soleil interprété comme un meurtre. Sur le lac lune vivante (Paul Eluard, « Liberté », 1942 ). La métaphore désigne les reflets de la lune sur l’eau.On dit qu’une métaphore est filée lorsqu’elle est développée dans une séquence.Ma jeunesse ne fut qu’un ténébreux orage, / Traversé çà et là par de brillants soleils ; /Le tonnerre et la pluie ont fait un tel ravage, /Qu’il reste en mon jardin bien peu de fruits vermeils. (Charles Baudelaire, Les Fleurs du mal, « L’ennemi », 1857). Dans ce quatrain, le poète crée un rapprochement entre sa jeunesse agitée et les éléments naturels.

C. L’euphémismeC’est l’expression plus douce d’une réalité jugée pénible ou choquante. Elle nous a quittés (pour Elle est morte). Il a perdu la raison (pour Il est fou).

D. L’hyperbole C’est l’expression exagérée d’une idée, d’une réalité. L’hyperbole s’utilise aussi bien dans la langue courante que dans la langue littéraire. (Antonyme : Litote)Langue courante : être mort de fatigue, être ivre de joie, aimer à la folie…Langue littéraire : « C’était la lune qui l’avait rendue si pâle, et quelque chose des Dieux l’enveloppait comme une vapeur subtile. Ses prunelles semblaient regarder tout au loin au-delà des espaces terrestres. » (Flaubert, Salammbô, 1862)

26 PRINCIPALES FIGURES DE STYLE

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26 PRINCIPALES FIGURES DE STYLE

E. La litote C’est l’atténuation du sens d’un propos qui consiste à exprimer plus en disant moins. (Antonyme : Hyperbole)Ce n’est pas mauvais (pour C’est bon). Il ne fait pas chaud (pour Il fait froid).Va, je ne te hais point ! (Pierre Corneille, Le Cid, 1636). Chimène, en exprimant de cette manière atténuée son amour pour Rodrigue, lui dit qu’elle l’aime passionnément.

F. La métonymie C’est un procédé qui consiste à désigner une réalité par un élément de cette réalité. Les métonymies les plus courantes se fondent sur les liens suivants :

 la partie pour le toutFaire de la voile (pour du bateau à voile), gagner son pain (pour gagner de quoi manger), etc.

 le contenant pour le contenuBoire un verre (pour ce qui est contenu dans le verre), s’adresser à la classe (pour les élèves de la classe), etc.

 la matière pour l’objetUn concerto pour orgue et cuivres (pour des instruments en cuivre), croiser le fer (pour l’épée ; cette expression signifie se battre), etc.

 le lieu pour le produitManger du gruyère (pour du fromage de Gruyère), manger italien (pour manger des spécialités culinaires italiennes), etc.

 l’effet pour la causeAller à la mort (pour aller à la guerre).

G. La périphrase C’est le remplacement d’un mot par une expression qui le caractérise.L’or blanc (la neige), la ville éternelle (Rome), celle à qui tu dois la vie (ta mère), etc.

H. La personnification C’est l’attribution d’un comportement humain à un animal, à un élément naturel, un objet ou une notion. Ce procédé permet notamment de faire parler les animaux (dans les fables de La Fontaine, par exemple). La nature pleure (la pluie), le volcan fume (la fumée du volcan).

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D’une région à l’autre de la francophonie, les habitants utilisent des expressions et des mots différents pour exprimer les mêmes réalités. On les appelle les régionalismes. Ces mots et ces expressions offrent une grande variété et une grande richesse.Par exemple, pour exprimer, dans le registre familier, l’idée qu’un élève manque volontai-rement un cours, on trouve les régionalismes suivants :- en Belgique : brosser un cours ;- au Québec : lôfer, foxer ou skipper un cours ;- en France : sécher un cours ;- en Suisse romande : courber, gatter, schwentser ou flûter (rare) un cours. Comme dans toutes les régions francophones (en France, en Belgique, au Québec, qui est la principale région francophone du Canada, dans certains pays d’Afrique, etc.), les habitants de la Suisse romande utilisent des expressions locales. Ces régionalismes ne sont pas toujours compris dans le reste de la francophonie ou même, parfois, par les résidents d’une autre ré-gion du même pays.Les habitants d’une région utilisent fréquemment tel mot ou telle expression sans se douter qu’il s’agit d’un régionalisme. Il existe un dictionnaire suisse romand (André Thibault et Pierre Knecht, Dictionnaire suisse romand © éditions Zoé 2004, pour l’édition révisée) qui présente près de 1200 mots et expressions caractéristiques.Par exemple, le mot foehn qui désigne un sèche-cheveux vient du vent du même nom, un vent souvent violent et chaud qui souffle dans certaines régions romandes.Le mot bisse désigne un canal d’irrigation creusé dans la terre ou construit à l’aide de planches en bois. Ce système existe essentiellement dans les régions montagnardes du Valais et sert à amener l’eau des glaciers dans les vallées. Ce mot provient du patois local (franco-provençal) et n’a pas d’équivalent en français.Le mot Natel désigne un téléphone mobile. C’est la contraction des premières lettres de NAtional TELefon en allemand. Les mots septante et nonante (également utilisés en Belgique) sont des mots anciens, issus du latin, et correspondent, en France par exemple, à soixante-dix et quatre-vingt-dix.

27 RÉGIONALISMES

Quelques mots propres à la Suisse romande

Régionalismes Exemples Equivalents françaisbaster (V) Il a basté devant son chef. céder, s’inclinerbiscôme (N masc.) J’aime les biscômes de Noël. pain d’épicebobet (Adj et N masc.)

Il n’a rien compris, c’est vraiment un bobet. niais, sot

cocoler (V) Elsa cocole trop sa petite-fille. dorloter, câlinercornet (N masc.) J’ai oublié de demander un cornet à la vendeuse. sac, sachetfourre (N fém.) Une fourre d’oreiller, la fourre d’un disque housse, étuifricasse (N fém.) Avec une telle fricasse, je ne sors pas ! grand froidgicler (V) La voiture m’a giclé en passant dans la gouille. asperger, éclaboussergouille (N fém.) Je suis mouillé, j’ai marché dans une gouille. flaquelavette (N fém.) J’ai acheté des lavettes en éponge. gant de toilettelivret (N masc.) On dit livret en Suisse, table de multiplication en France. table de multiplicationpanosse (N fém.) Rince la panosse avant de nettoyer le sol. serpillièrepatte (N fém.) Où as-tu rangé la patte à poussière ? chiffonpougner (V) Il a pougné et il s’est fait prendre. tricher (lors d’un examen)poutzer (poutser) (V) Aujourd’hui, on poutze la maison à fond. nettoyerredzipéter (V) Elle a tout redzipété à ses parents. rapporter, moucharderroiller (V) Il roille depuis deux heures. pleuvoir très forts’encoubler (V pronominal)

Elle s’est encoublée dans les fils de la lampe. trébucher, s’empêtrer

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CONJUGAISON

La conjugaison désigne l’ensemble des formes que peut prendre un verbe. Ces formes varient selon cinq catégories :

1. La personne : 1ère, 2e, 3e personne2. Le nombre : singulier (je, tu, il ou elle) ou pluriel (nous, vous, ils ou elles)3. Le mode : indicatif, subjonctif, conditionnel, impératif, infinitif, participe4. Le temps : passé, présent, futur5. L’aspect : accompli, inaccompli

On utilise l’expression forme verbale pour désigner un verbe à une personne, à un nombre, à un mode et à un temps précis.

Je viens : 1ère personne du singulier de l’indicatif présent. Qu’ils viennent : 3e personne du pluriel du subjonctif présent. Vous auriez gagné : 2e personne du pluriel du conditionnel passé.

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conjugaison

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28 CLASSEMENT, BASE ET TERMINAISON

XX Le classement des verbes La majorité des verbes du français (90%) ont une terminaison en –er à l’infinitif. Ces verbes ont très souvent une conjugaison régulière : leur base est fixe. (Voir ci-dessous La base et la terminaison du verbe)Les autres verbes (ceux qui se terminent par –ir, –oir, –re à l’infinitif) ont une conjugaison souvent irrégulière : ils peuvent avoir plusieurs bases.

XX La base et la terminaison du verbeToute forme verbale conjuguée se compose :- d’une base du verbe qui porte sa signification ;- d’une terminaison composée d’une marque de personne et de nombre et d’une ou deux marques de temps et de mode (à l’imparfait, au futur, au passé simple, au conditionnel présent et au subjonctif présent).

Forme verbaleconjuguée

Basedu verbe

TerminaisonMarque(s)

de temps et de modeMarque

de personne et de nombre

j’aime aim - eje prends prend - sVous partiez part i eznous trouvions trouv i onsje voudrai voud r aije chercherais cherch er + ai sje conjuguai conjugu ai -

A. La baseLa plupart des verbes en –er ont une base régulière qui ne change pas selon le temps et le mode.Certains verbes ont plusieurs bases comme aller qui en compte six. Je vais, tu vas, nous allons, elles vont, qu’il aille, vous irez.

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28 CLASSEMENT, BASE ET TERMINAISON

1 Dire et faire, redire et refaire ont une terminaison particulière à la 2e personne du pluriel :vous dites, vous redites, vous faites, vous refaites.

Les dérivés de dire ont une terminaison régulière : vous contredisez, vous interdisez, vous prédisez…

Les dérivés de faire ont la même terminaison que le verbe simple :vous contrefaites, vous défaites, vous satisfaites…

2 Aimer (tu aimas) -> que j’aimasse, que tu aimasses, qu’il aimât…Perdre (tu perdis) -> que je perdisse, que tu perdisses, qu’il perdît…

3 Cette forme prends un –s devant les pronoms en et y.Parles-en à tes parents. Retournes-y.

B. La terminaisonLa terminaison est la partie finale et variable du verbe. Elle nous renseigne sur la personne et le nombre ainsi que le mode et le temps de la forme verbale.A certains temps et modes, le modèle de conjugaison est fixe pour tous les verbes : l’imparfait de l’indicatif par exemple. D’autres temps et modes ad-mettent plusieurs modèles de conjugaison, comme le présent et le passé simple de l’indicatif.

Modes Temps VerbesTerminaison

Singulier Pluriel

Indicatif

Présent

- les verbes en -er (sauf aller) + couvrir, ouvrir, offrir, souffrir, cueillir e es e

ons ez1 ent- les verbes en -ir et en -re (y compris -indre) s s t

- les verbes en -dre (sauf -indre) + vaincre s s -- les verbes pouvoir, valoir, vouloir x x t

Imparfait Tous les verbes ais ais ait ions iez aient

Passé simple

- les verbes en -er- les verbes tenir, venir et leurs dérivés

- les autres verbes {ai as a âmes âtes èrent

ins ins int înmes întes inrentis is it îmes îtes irentus us ut ûmes ûtes urent

Futur simple- les verbes en -er (sauf aller, envoyer, renvoyer) erai eras era erons erez eront

- les autres verbes rai ras ra rons rez ront

Conditionnel Présent- les verbes en -er (sauf aller, envoyer, renvoyer) erais erais erait erions eriez eraient

- les autres verbes rais rais rait rions riez raient

SubjonctifPrésent Tous les verbes (sauf avoir et être) e es e ions iez ent

Imparfait Tous les verbes se basent sur le passé simple (2e personne du singulier) dont ils reprennent la voyelle finale de la terminaison.2

sse sses ^t ssions ssiez ssent

Impératif Présent- les verbes en -er (sauf aller) + couvrir, ouvrir, offrir, souffrir, cueillir et

leurs dérivése3

ons ez- les autres verbes s

C. Les verbes irréguliersCertains verbes présentent plusieurs bases et/ou des terminaisons particulières au présent des divers modes. Ils sont dits irréguliers. Les plus fréquemment utilisés sont : être, avoir, dire, faire, aller, voir, savoir, pouvoir, falloir, vouloir, venir, devoir… (-> 30 , p.58)

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29 MODES ET TEMPS

1 Mes parents veulent que je parte en camp linguistique cet été.2 Ils souhaitent que j’apprenne l ’anglais.3 Je n’aime pas qu’on me contraigne à travailler pendant les vacances !4 C’est bien que tu me le dises.5 A condition que ta mère soit d’accord, nous pourrions aller au cinéma.6 Si la calotte polaire fondait, il se produirait des inondations.7 Hier, mon « prof » m’a demandé (verbe principal à un temps du passé) si mon exposé serait prêt à temps.8 Sortons ! 9 Prenez garde à la marche.10 Pour tourner, plante le bâton.

XX Les modes

A. Les modes personnels et impersonnelsLa conjugaison française est composée de quatre modes personnels qui se conjuguent (l’indicatif, le subjonctif, le conditionnel et l’impératif) et de deux modes impersonnels qui ne se conjuguent pas (l’infinitif et le participe).

B. La valeur des modesChaque mode exprime une attitude de l’émetteur par rapport à l’énoncé qu’il produit.L’indicatif situe l’action ou l’état exprimé par le verbe dans sa réalité. L’action s’est réellement déroulée (passé), se déroule actuellement (présent) ou se déroulera (futur) par rapport au moment de l’énonciation.Le subjonctif situe l’action ou l’état exprimé par le verbe comme probable ou incertain. Il exprime souvent une volonté1, un souhait2, un sentiment3, une opinion4.Le conditionnel exprime un fait ou un événement soumis à une condition5 ou à une hypothèse6. Il peut également exprimer une valeur temporelle comme futur du passé lorsqu’il marque la postériorité par rapport à un verbe principal conjugué au passé7.L’impératif permet d’exprimer une action formulée de manière directive. Il permet de réaliser par exemple un ordre8, un avertissement9, un conseil10. Il n’existe qu’aux personnes auxquelles il est possible de réaliser ces actes de parole (2ème personne du singulier, 1ère et 2ème personnes du pluriel).

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29 MODES ET TEMPS

11 Voir (-> 16 , p.38)

12 Ces temps du subjonctif sont essentiellement utilisés dans la langue écrite littéraire.13 L’impératif passé s’utilise rarement : Aie rangé ta chambre avant mon retour ! 14 C’est l’aspect du verbe. La notion d’aspect envisage le sens du verbe sous l’angle de son déroulement interne. L’aspect accompli (ou action accomplie) signifie que ce qu’exprime le verbe est réalisé, achevé. L’aspect inaccompli (ou action inaccomplie) signifie que ce qu’exprime le verbe est en cours de déroulement.

XX Les temps

A. Les temps simples et les temps composés Le système de conjugaison de la langue française est constitué de temps simples et de temps composés. A chaque temps simple correspond un temps composé.Pour obtenir un temps composé, on conjugue l’auxiliaire être ou avoir au temps simple correspondant et on ajoute le participe passé du verbe conjugué. Je marche j’ai marché / ils sortaient ils étaient sortisDans certains cas, le participe passé du verbe conjugué peut s’accorder11. Les élèves sont entrés. / Emilie nous a invités chez elle.

MODES Temps simples Temps composés

INDICATIF

Présent : je chanteImparfait : je chantaisPassé simple : je chantaiFutur simple : je chanterai

Passé composé : j’ai chantéPlus-que-parfait : j’avais chantéPassé antérieur : j’eus chantéFutur antérieur : j’aurai chanté

SUBJONCTIFPrésent : que je chanteImparfait : que je chantasse12

Passé : que j’aie chantéPlus-que-parfait : que j’eusse chanté12

CONDITIONNEL Présent : je chanterais Passé : j’aurais chantéIMPÉRATIF Présent : chante Passé : aie chanté13INFINITIF Présent : chanter Passé : avoir chantéPARTICIPE Présent : chantant Passé: (ayant) chanté

B. Les valeurs des temps composésLes temps composés permettent d’exprimer :

• que le déroulement d’une action est antérieur (dans le passé, le présent ou le futur) à l’action exprimée par le temps simple. C’est le cas dans les phrases qui comportent un verbe conjugué au temps composé et un verbe conjugué au temps simple correspondant ; Lorsque il sortit, la neige avait cessé de tomber. Tu sortiras quand tu auras fini tes devoirs.

• qu’une action est accomplie14. C’est le cas dans les phrases qui ne comportent qu’un verbe à un temps composé. Aujourd’hui elle a déjeuné au restaurant. Elle avait peint ce tableau lors de son dernier séjour dans les Alpes.

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30 CONJUGAISON DES VERBES IRRÉGULIERS LES PLUS FRÉQUENTS

Les tableaux suivants présentent la conjugaison des principaux verbes irréguliers aux temps simples. Pour former un temps composé, on met l’auxiliaire être ou avoir au temps simple correspondant suivi du participe passé du verbe à conjuguer (-> 29 , p.57).

Etre Avoir Faire (5 bases écrites) Dire (3 bases écrites) Pouvoir (6 bases écrites)INDICATIFPrésentje suistu esil estnous sommesvous êtesils sontImparfaitj’étaistu étaisil étaitnous étionsvous étiezils étaientPassé simpleje fustu fusil futnous fûmesvous fûtesils furentFutur simpleje seraitu serasil seranous seronsvous serezils seront INFINITIFPrésentêtre

SUBJONCTIFPrésentque je soisque tu soisqu’il soitque nous soyonsque vous soyezqu’ils soientImparfaitque je fusseque tu fussesqu’il fûtque nous fussionsque vous fussiezqu’ils fussentCONDITIONNELPrésentje seraistu seraisil seraitnous serionsvous seriezils seraientIMPÉRATIFPrésentsoissoyonssoyezPARTICIPEPrésent Passéétant été

INDICATIFPrésentj’aitu asil anous avonsvous avezils ontImparfaitj’avaistu avaisil avaitnous avionsvous aviezils avaientPassé simplej’eustu eusil eutnous eûmesvous eûtesils eurentFutur simplej’auraitu aurasil auranous auronsvous aurezils auront INFINITIFPrésentavoir

SUBJONCTIFPrésentque j’aieque tu aiesqu’il aitque nous ayonsque vous ayezqu’ils aientImparfaitque j’eusseque tu eussesqu’il eûtque nous eussionsque vous eussiezqu’ils eussentCONDITIONNELPrésentj’auraistu auraisil auraitnous aurionsvous auriezils auraientIMPÉRATIFPrésentaieayonsayezPARTICIPEPrésent Passéayant eu

INDICATIFPrésentje faistu faisil faitnous faisonsvous faitesils fontImparfaitje faisaistu faisaisil faisaitnous faisionsvous faisiezils faisaientPassé simpleje f istu fisil fitnous fîmesvous fîtesils firentFutur simpleje feraitu ferasil feranous feronsvous ferezils ferontINFINITIFPrésentfaire

SUBJONCTIFPrésentque je fasseque tu fassesqu’il fasseque nous fassionsque vous fassiezqu’ils fassentImparfaitque je fisseque tu fissesqu’il fîtque nous fissionsque vous fissiezqu’ils fissentCONDITIONNELPrésentje feraistu feraisil feraitnous ferionsvous feriezils feraientIMPÉRATIFPrésentfaisfaisonsfaitesPARTICIPEPrésent Passéfaisant fait

INDICATIFPrésentje distu disil ditnous disonsvous ditesils disentImparfaitje disaistu disaisil disaitnous disionsvous disiezils disaientPassé simpleje distu disil ditnous dîmesvous dîtesils direntFutur simpleje diraitu dirasil diranous dironsvous direzils dirontINFINITIFPrésentdire

SUBJONCTIFPrésentque je diseque tu disesqu’il diseque nous disionsque vous disiezqu’ils disentImparfaitque je disseque tu dissesqu’il dîtque nous dissionsque vous dissiezqu’ils dissentCONDITIONNELPrésentje diraistu diraisil diraitnous dirionsvous diriezils diraientIMPÉRATIFPrésentdisdisonsditesPARTICIPEPrésent Passédisant dit

INDICATIFPrésentje peuxtu peuxil peutnous pouvonsvous pouvezils peuventImparfaitje pouvaistu pouvaisil pouvaitnous pouvionsvous pouviezils pouvaientPassé simpleje pustu pusil putnous pûmesvous pûtesils purentFutur simpleje pourraitu pourrasil pourranous pourronsvous pourrezils pourrontINFINITIFPrésentpouvoir

SUBJONCTIFPrésentque je puisseque tu puissesqu’il puisseque nous puissionsque vous puissiezqu’ils puissentImparfaitque je pusseque tu pussesqu’il pûtque nous pussionsque vous pussiezqu’ils pussentCONDITIONNELPrésentje pourraistu pourraisil pourraitnous pourrionsvous pourriezils pourraientIMPÉRATIFPrésent---PARTICIPEPrésent Passépouvant pu

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Aller (6 bases écrites) Voir (4 bases écrites) Savoir (5 bases écrites) Vouloir (5 bases écrites) Devoir (4 bases écrites)INDICATIFPrésentje vaistu vasil vanous allonsvous allezils vontImparfaitj’allaistu allaisil allaitnous allionsvous alliezils allaientPassé simplej’allai tu allasil allanous allâmesvous allâtesils allèrentFutur simplej’iraitu irasil iranous ironsvous irezils iront INFINITIFPrésentaller

SUBJONCTIFPrésentque j’ailleque tu aillesqu’il ailleque nous allionsque vous alliezqu’ils aillentImparfaitque j’allasseque tu allassesqu’il allâtque nous allionsque vous alliezqu’ils aillentCONDITIONNELPrésentj’iraistu iraisil iraitnous irionsvous iriezils iraientIMPÉRATIFPrésentvaallonsallezPARTICIPEPrésent Passéallant allé

INDICATIFPrésentje voistu voisil voitnous voyonsvous voyezils voientImparfaitje voyaistu voyaisil voyaitnous voyionsvous voyiezils voyaientPassé simpleje vistu visil vitnous vîmesvous vîtesils virentFutur simpleje verraitu verrasil verranous verronsvous verrezils verront INFINITIFPrésentvoir

SUBJONCTIFPrésentque je voieque tu voiesqu’il voieque nous voyionsque vous voyiezqu’ils voientImparfaitque je visseque tu vissesqu’il vîtque nous vissionsque vous vissiezqu’ils vissentCONDITIONNELPrésentje verraistu verraisil verraitnous verrionsvous verriezils verraientIMPÉRATIFPrésentvoisvoyonsvoyezPARTICIPEPrésent Passévoyant vu

INDICATIFPrésentje saistu saisil saitnous savonsvous savezils saventImparfaitje savaistu savaisil savaitnous savionsvous saviezils savaientPassé simpleje sustu susil sutnous sûmesvous sûtesils surentFutur simpleje sauraitu saurasil sauranous sauronsvous saurezils saurontINFINITIFPrésentsavoir

SUBJONCTIFPrésentque je sacheque tu sachesqu’il sacheque nous sachionsque vous sachiezqu’ils sachentImparfaitque je susseque tu sussesqu’il sûtque nous sussionsque vous sussiezqu’ils sussentCONDITIONNELPrésentje sauraistu sauraisil sauraitnous saurionsvous sauriezils sauraientIMPÉRATIFPrésentsachesachonssachezPARTICIPEPrésent Passésachant su

INDICATIFPrésentje veuxtu veuxil veutnous voulonsvous voulezils veulentImparfaitje voulaistu voulaisil voulaitnous voulionsvous vouliezils voulaientPassé simpleje voulustu voulusil voulutnous voulûmesvous voulûtesils voulurentFutur simpleje voudraitu voudrasil voudranous voudronsvous voudrezils voudrontINFINITIFPrésentvouloir

SUBJONCTIFPrésentque je veuilleque tu veuillesqu’il veuilleque nous voulionsque vous vouliezqu’ils veuillentImparfaitque je voulusseque tu voulussesqu’il voulûtque nous voulussionsque vous voulussiezqu’ils voulussentCONDITIONNELPrésentje voudraistu voudraisil voudraitnous voudrionsvous voudriezils voudraientIMPÉRATIFPrésentveuille (veux)voulonsveuillez (voulez)PARTICIPEPrésent Passévoulant voulu

INDICATIFPrésentje doistu doisil doitnous devonsvous devezils doiventImparfaitje devaistu devaisil devaitnous devionsvous deviezils devaientPassé simpleje dustu dusil dutnous dûmesvous dûtesils durentFutur simpleje devraitu devrasil devranous devronsvous devrezils devraientINFINITIFPrésentdevoir

SUBJONCTIFPrésentque je doiveque tu doivesqu’il doiveque nous devionsque vous deviezqu’ils doiventImparfaitque je dusseque tu dussesqu’il dûtque nous dussionsque vous dussiezqu’ils dussentCONDITIONNELPrésentje devraistu devraisil devraitnous devrionsvous devriezils devraientIMPÉRATIFPrésent---PARTICIPEPrésent Passédevant dû

30 CONJUGAISON DES VERBES IRRÉGULIERS LES PLUS FRÉQUENTS

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conjugaison

60

1 L’indicatif, le subjonctif, le conditionnel et l’impératif sont les modes personnels : ils se conjuguent. L’infinitif et le participe sont les modes impersonnels : ils ne se conjuguent pas.

2 La plupart des verbes se conjuguent avec l’auxiliaire avoir. Les verbes qui se conjuguent avec l’auxiliaire être sont essentiellement les verbes qui indiquent un mouvement (monter, descendre, aller…), une absence de mouvement (rester) ou un changement d’état (naître, mourir, devenir…).A la forme passive, le verbe se conjugue toujours avec le verbe être, même s’il se conjugue avec l’auxiliaire avoir à la forme active (-> 15.6, p.34) : L’incendie a détruit l ’immeuble (forme active) / L’immeuble a été détruit par l ’incendie (forme passive).A la forme pronominale, le verbe se conjugue toujours avec l’auxiliaire être, même s’il se conjugue avec l’auxiliaire avoir à la forme non pronominale.

3 Les formes veux et voulez n’existent que dans les expressions suivantes :Ne m’en veux pas. Ne lui en voulez pas.

4 Des verbes comme falloir, échoir, et les verbes indiquant des conditions météorologiques (neiger, geler, grêler, pleuvoir…) ne se conjuguent qu’à certaines formes (souvent la 3ème personne du singulier de certains temps).

31 ETUDE D’UN VERBE

Repérer les modes impersonnels du verbe.1

INFINITIF PARTICIPEPrésent Passé Présent Passé

vouloir avoir voulu voulant (ayant) voulu

Vérifier si le verbe se conjugue avec l’auxiliaire avoir ou avec l’auxiliaire être aux temps composés.2 J’ai voulu -> avoir

Vérifier si le verbe a une ou plusieurs bases, notamment aux temps ci-dessous. (-> 28 , p.54)

Présent Imparfait Futur et conditionnel Subjonctif présent ImpératifBase 1 Je veuxBase 2 Nous voulons Je voulais Que nous voulions VoulonsBase 3 Ils veulentBase 4 Je voudrai/voudraisBase 5 Que je veuille Veuille, veuillez 3

Vérifier les terminaisons du présent au singulier et du passé simple au singulier et au pluriel. Ces deux temps admettent en effet des systèmes de terminaisons différents (-> 28 , p.55).

Présent Passé simpleVouloir : -x, -x, -t Vouloir : -us, -us, -ut, -ûmes, -ûtes, -urent

Mettre en évidence les particularités orthographiques des verbes en –er.

• Les verbes en –eler et –eter (geler, acheter) prennent un accent grave sur le e de l’avant-dernière syllabe (il gèle, j’achèterai), sauf appeler et jeter et leurs composés qui doublent le l ou le t devant e pour produire le son [ ] (j’appelle, nous jetterons) ;

• les verbes dont la base se termine par c (avancer) ou g (manger) prennent une cédille ou un e intercalaire devant le a et le o pour produire le son [ ] ou le son [ ] (tu avanças, nous mangeons) ;

• les verbes en –oyer (nettoyer) et –uyer (essuyer) changent l’y en i devant un e (tu nettoies, ils essuieront) ;• les verbes qui ont un e ou un é à l’avant-dernière syllabe (lever, espérer) changent le e ou le é en è pour produire le son [ ] (vous lèverez, il espère).

Vérifier si le verbe se conjugue à toutes les formes.4

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conjugaison

61

32 VALEURS DU PRÉSENT 1

1 Pour les valeurs d’autres temps, voir 41 , p.73.

2 C’est aussi le temps qui permet de résumer un texte qui raconte pour une fiche de lecture ou la présentation d’un livre en classe. Dans E=MC2, mon amour de P. Cauvin (Editions Jean-Claude Lattès, 1977), un garçon et une fille surdoués de onze ans vivent un premier amour bouleversant. Face à l ’incompré-hension des camarades et des adultes qui les entourent, ils décident de faire une fugue à Venise.

Le présent est le temps de référence du système du présent. C’est le temps verbal qui peut exprimer le plus grand nombre de valeurs, c’est-à-dire le plus de significations dans un contexte donné.

A. Le présent d’énonciation permet d’exprimer une action ou un fait qui se déroule au moment où l’émetteur parle ou écrit2.Vous lisez un ouvrage de grammaire française.

B. Le présent de narration permet à l’émetteur d’exprimer des actions ou des faits qui ont eu lieu au passé comme s’ils étaient en train de se produire. Il permet de rendre plus vivant un récit.Ainsi Dieu seul déciderait de la fortune des armes et manifesterait de quel côté était le droit. Tous les conseillers du roi ratifièrent cet accord.Au matin du jour fixé, Tristan se présente dans le palais du roi ; Marc lui lace le heaume, lui ceint l’épée, le recommande à Dieu ; tout le peuple prie pour le preux.Tristan et Iseult, adaptation de René Louis, © Le Livre de Poche, 1972

C. Le présent d’habitude permet d’exprimer des actions ou des faits répétés.Tous les jours, Emmanuel prend le bus à 7 heures 30 pour se rendre à l’école.

D. Le présent de description permet de faire voir les personnages, les objets et le décor. Il peut être utilisé dans le système du passé pour les objets et les éléments du décor qui n’ont pas subi de modification au moment de l’énonciation.Un quart d’heure plus tard, nous étions dans Blommsburry, à l’Alpha Inn, un petit pub au coin de l’une des rues qui descend vers Hloborn.Conan Doyle, L’escarboucle bleue, 1892

E. Le présent de vérité générale permet d’exprimer un fait considéré comme toujours vrai (un fait scientifique, une maxime, un proverbe, etc.).L’eau bout à cent degrés au niveau de la mer. Qui va à la chasse perd sa place.

F. Le présent permet également d’exprimer des faits qui se situent dans le passé proche ou le futur proche (immédiatement avant ou après le moment de l’énonciation).J’arrive à l’instant. (Je viens d’arriver.) Je pars dans une minute. (Je vais partir.)

G. Le présent d’éventualité exprime une condition à venir après la conjonction de subordination si (en relation avec un verbe principal au futur).Si tu arrives dans dix minutes, tu rateras le train !

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conjugaison

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33 EMPLOI DES MODES DANS LES PHRASES SUBORDONNÉES

1 Espérer exprime la confiance dans la réalisation d’un fait, au contraire de souhaiter qui souligne une incertitude.

A. Emploi du mode dans les phrases subordonnées relatives

Indicatif Subjonctif Exemples

En général (1)Le verbe de la phrase relative exprime une hypothèse (2) ou l’antécédent comporte un superlatif (3).

(1) J’ai acheté un stylo dont l’encre est permanente.(2) Je voudrais acheter un stylo qui ne fasse pas de fautes.(3) L’être le plus intelligent qui soit ne saurait te répondre.

B. Emploi du mode dans les phrases subordonnées conjonctives par que

Indicatif Subjonctif Exemples

Ø La phrase conjonctive est en position de sujet. Qu’il pleuve ferait du bien à la campagne !

Le mot ou groupe complété par la phrase conjonctive exprime un fait, une action, un état considéré comme réel ou envisageable (affirmation, déclaration, constatation, conviction, croyance, connaissance...).

Ø

Le pilote affirme qu’il peut décoller.Il est certain que la météo est bonne.Ma conviction est qu’il ne prend aucun risque.

Le pilote espère que l’avion pourra décoller 1.

Ø

Le mot ou groupe complété par la phrase conjonctive exprime un fait, une action ou un état considéré comme souhaitable ou probable (volonté, doute, crainte, possibilité, préférence, interdiction, souhait, regret…).

Il est possible que la météo soit bonne.Ma volonté est qu’il ne prenne aucun risque.Le pilote souhaite que l’avion puisse décoller.

Dans certaines phrases négatives et/ou interrogatives, l’emploi de l’indicatif ou du subjonctif peut être un choix de l’émetteur.

Il n’est pas certain qu’il viendra/vienne.Penses-tu qu’il viendra/vienne ?

C. Emploi du mode dans les phrases subordonnées interrogatives indirectesLe mode du verbe de la phrase subordonnée interrogative indirecte est toujours l’indicatif.Je me demande quelle sera sa réaction.Personne ne comprend comment elle a pu obtenir ces renseignements.

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conjugaison

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33 EMPLOI DES MODES DANS LES PHRASES SUBORDONNÉES

2 Le conditionnel peut se substituer à l’indicatif (sauf après si, comme si, même si, sauf si) lorsqu’on veut exprimer un événement ou un fait soumis à une condition ou à une hypothèse.Je suis malade au point que je resterais bien à la maison.

3 Il s’agit ici de la valeur modale du conditionnel.

4 On utilise l’indicatif lorsque la locution conjonctive qui introduit la subordonnée est après que et le subjonctif lorsque la locution conjonctive est avant que.Elle est partie après que je suis arrivé.Elle est partie avant que je sois arrivé.

5 La PhConj introduite par si exprimant l’hypothèse n’est jamais au futur, ni au conditionnel.

PhConj par si Verbe principal

Présent Futur simple

Si on le laisse faire, il cassera tout.

Imparfait Cond. présent

Si on le laissait faire, il casserait tout.

Plus-que-parfait Cond. passé

Si on l’avait laissé faire, il aurait tout cassé.

D. Emploi du mode dans les phrases subordonnées introduites par différentes conjonctions de subordinationLe mode du verbe de la phrase subordonnée introduite par différentes conjonctions de subordination dépend du mot qui introduit la subordonnée. Ce mot introducteur est une conjonction ou une locution conjonctive de subordination.

Nuances sémantiques Indicatif 2 Subjonctif Conditionnel 3 Exemples

comparaisoncomme, de même que, ainsi que, selon que, suivant que, plus/aussi/moins … que

Ø ØJe suis malade comme je ne l’ai jamais été.Je suis aussi malade que tu l’es.

causecomme, puisque, parce que, vu que, attendu que, sous prétexte que, étant donné que

non (pas) que Ø

Je ne vais pas à l’école parce que je suis malade.Je ne vais pas à l’école, non pas que je n’en aie pas l’envie, mais parce que je suis malade.

temps

quand, lorsque, comme, dès que, aussitôt que, pendant que, au moment où, après que4, depuis que, tandis que, alors que

avant que4, jusqu’à ce que, en atten-dant que

Ø

Je ne vais pas à l’école lorsque je suis malade.Je ne vais pas à l’école jusqu’à ce que je ne sois plus malade.

conséquence

si bien que, de façon que, de manière que, de sorte que, au point que, si/tant/tellement … que

trop/assez/suffisamment … pour que ØJe suis malade si bien que je ne vais pas à l’école.Je suis trop malade pour que j’aille à l’école.

concession même si, tout … quebien que, encore que, quoique, quoi que, quelque … que, tout … que

quand bien même

Je vais à l’école même si je suis malade.Tout malade que je suis/sois, je vais à l’école.J’irai à l’école quand bien même je serais malade.

opposition alors que, tandis que au lieu que Ø Je vais à l’école alors que je suis malade.manière comme si sans que Je vais à l’école comme si je n’étais pas malade.

but Øque, pour que, afin que, de peur que, de crainte que, de sorte que

ØJe ne vais pas à l’école de crainte que je tombe malade.

condition / hypothèse si 5

que, à condition que, à moins que, pourvu que, pour autant que, pour peu que, en admettant que, en supposant que, à supposer que, si tant est que, selon que, suivant que, soit que … soit que

au cas où, dans le cas où, dans l’hypothèse où

Je ne vais pas à l’école si je suis malade.Pour peu que je sois malade, je ne vais pas à l’école.Je n’irai pas à l’école au cas où je serais malade.

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DE LA PHRASE AU TEXTE

Un texte n’est pas qu’une simple suite de phrases. Sa construction obéit à des règles d’organisation afin qu’une succession de phrases forme un tout cohérent et intelligible.

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1 PARATEXTE

Pour qu’une succession de phrases puisse former une unité intelligible qu’on appelle texte (du latin textus : tissu, trame, enlacement), elle doit obéir à certaines règles d’organisa-tion, c’est-à-dire à des phénomènes de langue qui s’expliquent essentiellement au niveau d’un texte.

Eléments qui participent à l’organisation du texte Réf. Descriptions

Les séquences textuelles 35 C’est un ensemble de phrases organisées pour raconter, décrire, expliquer, convaincre, dialoguer. Selon sa longueur et sa complexité, un texte est constitué d’une ou plusieurs séquences textuelles. Chaque séquence est dotée d’une structure qui lui est propre.

L’énoncé ancré, l’énoncé coupé 36 L’énoncé est ancré lorsque l’émetteur et le destinataire partagent la même situation d’énonciation ; il est coupé lorsqu’il est produit sans faire référence à la situation d’énonciation. Un texte ne s’organise pas de la même façon lorsque l’énoncé est ancré ou coupé, notamment dans l’utilisa-tion des pronoms, des organisateurs de temps et de lieu, du système de temps.

Les paroles rapportées 37C’est l’intégration dans un texte d’énoncés produits dans d’autres situations d’énonciation. Il existe trois manières de rapporter des paroles – di-rectement, indirectement et librement – qui répondent à des règles d’organisation différentes.

La progression thématique 38C’est la façon d’articuler, d’une phrase à l’autre, l’information connue (le thème) et l’information nouvelle (le propos). On distingue trois types de progression qui se mêlent dans un texte : la progression à thème constant, la progression linéaire et la progression à thèmes dérivés.

Les reprises de l’information 39

Pour être intelligible, un texte doit comporter des informations qui se répètent d’une phrase à l’autre. Cette continuité du texte est assurée par différents procédés qui permettent d’éviter les répétitions et d’enrichir l’information. On distingue les reprises nominales (l’information est reprise par un nom ou un groupe nominal), les reprises pronominales (l’information est reprise par un pronom) et les reprises adverbiales (l’information est reprise par des adverbes).

Les organisateurs textuels et les connecteurs

40 Ce sont des phrases, des groupes ou des mots qui indiquent le plan d’ensemble du texte. Ils sont souvent placés au début ou à la fin d’un paragraphe pour, par exemple, indiquer un changement de temps ou de lieu, annoncer une nouvelle séquence, marquer une transition, résumer, introduire un argument, conclure…

Les systèmes de temps 41 Selon que l’émetteur fait référence au moment de l'énonciation ou non, il utilise le système du présent ou le système du passé. Le sys-tème du présent situe ce qui est dit par rapport au présent ; le système du passé situe ce qui est dit par rapport au passé simple (ou au passé composé) et à l’imparfait. Ce choix dépend souvent du genre auquel le texte ou la séquence appartient.

Les modalisateurs 42 Ce sont des mots, des expressions ou des procédés de langue qui indiquent la position de l’émetteur par rapport à l’énoncé qu’il produit (il se réjouit ou non de ce qu’il affirme ; il pense que ce qu’il affirme est probable ou peu probable).

34 EXPOSÉ SOMMAIRE

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35 SÉQUENCES TEXTUELLES Le texte qui suit comporte plusieurs

séquences et présente une forme poétique.

Le Loup et l’Agneau

La raison du plus fort est toujours la meilleure :Nous l’allons montrer tout à l’heure.

Un agneau se désaltéraitDans le courant d’une onde pure.

Un loup survient à jeun, qui cherchait aventure,Et que la faim en ces lieux attirait.

– Qui te rend si hardi de troubler mon breuvage ?Dit cet animal plein de rage :Tu seras châtié de ta témérité.

– Sire, répond l’agneau, que votre MajestéNe se mette pas en colère ;

Mais plutôt qu’Elle considèreQue je me vas désaltérant

Dans le courant,Plus de vingt pas au-dessous d’Elle ;

Et que par conséquent, en aucune façon,Je ne puis troubler sa boisson.

– Tu la troubles, reprit cette bête cruelle,Et je sais que de moi tu médis l’an passé.

– Comment l’aurais-je fait si je n’étais pas né ?Reprit l’agneau, je tette encore ma mère.

– Si ce n’est toi, c’est donc ton frère.– Je n’en ai point.

– C’est donc quelqu’un des tiens :Car vous ne m’épargnez guère,Vous, vos bergers et vos chiens.

On me l’a dit : il faut que je me venge.Là-dessus, au fond des forêts,

Le loup l’emporte et puis le mange,Sans autre forme de procès.

La Fontaine, Livre I, fable 10, 1668

Séquence argumentative

Séquence narrative

Séquence dialoguée

Tout texte comporte des passages différents, appelés séquences, qui présentent une visée et une organisation particulière.

Séquences textuelles Visées Organisation Genres de texte concernés

narrative

Raconter, distraire en évoquant des faits imaginaires

• Système de temps : présent ou passé (passé simple/imparfait)• Structure : schéma narratif ou actantiel • Présence d’organisateurs temporels et spatiaux• Présence de verbes d’action

Conte, nouvelle, roman, fable, etc.

Relater, fournir des informations sur des événements réels

• Système de temps : présent ou passé (passé composé/imparfait)• Structure : réponses aux questions qui a fait quoi, où, quand et pourquoi • Présence d’organisateurs temporels et spatiaux• Présence de verbes d’action

Article de presse, fait divers, compte rendu, témoignage, etc.

explicative ou informative

Expliquer ou informer, enseigner des matières

• Système de temps : présent (vérité générale)• Structure : questionnement, phase explicative, conclusion• Présence de connecteurs et d’organisateurs• Présence d’un champ lexical lié au sujet du texte

Manuel, encyclopédie, mode d’emploi, texte et livre documen-taires, etc.

argumentativeArgumenter, débattre de questions, défendre ou réfuter un avis

• Système de temps : présent (énonciation ; vérité générale)• Structure : formulation de la thèse, du développement, de la conclusion• Présence de connecteurs• Présence de modalisateurs, de verbes d’opinion

Débat, plaidoyer, dissertation, plaidoirie, publicité, etc.

descriptive

Décrire, présenter des personnages ou des objets qui constituent, le plus souvent, le cadre d’un récit

• Système de temps : présent (énonciation ; vérité générale) ou passé (imparfait)

• Structure : parties nommées (aspects), localisation, caractéristiques• Présence d’organisateurs spatiaux• Présence de noms et d’expansions du nom servant à dénommer et à

caractériser, de verbes attributifs et d’attributs du sujet, d’un champ lexical lié au sujet du texte

Fiche de description d’un objet, d’un animal, catalogue d’exposi-tion ou de musée, etc.Conte, nouvelle, roman, fable, etc.

dialoguéeRapporter directement les paroles de personnes ou de personnages

• Système de temps : présent• Structure : phase d’ouverture, phase d’interactions, phase de clôture• Présence de verbes de paroles, de guillemets, de tirets, d’une ponc-

tuation souvent expressive

Conversation courante, conver-sation téléphonique, entretien, débat, etc.Conte, nouvelle, roman, fable, etc.

Les séquences textuelles fournissent des schémas de construction utilisables lorsqu’on produit un texte et reconnaissables lorsqu’on cherche à com-prendre un texte. Toutes les caractéristiques listées dans le tableau ne sont pas nécessairement toujours présentes ensemble dans un texte.L’identification de la séquence dominante ou de la forme du texte permet de procéder à un regroupement de sept familles de genres textuels : les textes qui racontent, les textes qui relatent, les textes qui argumentent, les textes qui transmettent des savoirs, les textes qui règlent des comportements, les textes poétiques, les textes théâtraux. (-> 5 , p.10)

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1 On appelle marques d’énonciation (ou déictiques) des pronoms personnels ou des adverbes qui, dans un texte où l’énoncé est ancré, désignent les réponses aux questions qui parle ou écrit ? à qui ? quand ? où ?

L’énoncé est le message oral ou écrit qu’un émetteur adresse à un destinataire : ce qui est dit, le dit.L’énonciation est l’acte de produire un énoncé : l’action de dire, le dire.La situation d’énonciation est le contexte dans lequel un énoncé a été produit. Pour la connaître, il faut répondre aux questions qui parle ou écrit ? à qui ? quand ? où ?

L’énoncé ancré dans la situation d’énonciationL’énoncé est ancré lorsque l’émetteur du message et le destinataire partagent la même situation d’énonciation. Ce type d’énoncé ne peut pas être totalement compris sans connaître la situation d’énonciation dans laquelle il a été produit car il comporte des marques d’énonciation1. C’est le cas des dialogues, des conversations, des pièces de théâtre ...Ne t’approche pas du chat qui erre par ici : hier, il m’a griffé.Il faut connaître la situation d’énonciation pour savoir qui parle (m’), à qui (t’/approche), dans quel lieu (ici), à quel moment (hier).

L’énoncé coupé de la situation d’énonciationL’énoncé est coupé lorsqu’il est produit sans faire référence à la situation d’énonciation, autrement dit sans indiquer explicitement qui en est l’émetteur, le destinataire, le moment ou le lieu. Ce type d’énoncé peut être totalement compris sans connaître la situation d’énonciation dans laquelle il a été produit car il ne comporte pas de marque d’énonciation1. C’est le cas de la plupart des récits (conte, roman, nouvelle, etc.), ainsi que de certains textes qui transmettent des savoirs (textes de loi, articles d’encyclopédie, livres de mathématiques, etc.).« Le soir même, Bernard Rieux, debout dans le couloir de l’immeuble, cherchait ses clefs avant de monter chez lui, lorsqu’il vit surgir, du fond obscur du corridor, un gros rat à la démarche incertaine et au pelage mouillé. » Albert Camus, La Peste, Editions Gallimard, 1947

Il n’est pas besoin de connaître la situation d’énonciation pour comprendre les marques de temps (le soir même), de personne (ses ; il) et de lieu (chez lui).

Critères de reconnaissance Enoncé ancré Enoncé coupé

Temps de référence Il renvoie au moment de l’énonciation : le présent Il est interne à l’histoire : le présent générique, le passé simple ou le passé composé

Marques de personne

Elles renvoient à l’/aux émetteur(s) : je, nous, mon, ma, mes, notre, nos, le mien, la mienne, les miens, le nôtre… Elles renvoient au(x) destinataire(s) : tu, vous, ton, ta, tes, votre, vos, le tien, la tienne, les tiens, le vôtre…

Elles renvoient à la position du narrateur : 1ère ou 3ème personne du singulier

Marques de tempsElles renvoient au moment de l’énonciation : hier, aujourd’hui, demain, ce soir, l’année dernière, deux jours après, à ce moment…

Elles sont internes à l’histoire : la veille, ce jour-là, le lende-main, le soir même, l’année précédente, deux jours plus tard, à ce moment-là…

Marques de lieu Elles renvoient au lieu de l’énonciation : ici Elles sont internes à l’histoire : là

36 ENONCÉ ANCRÉ, ENONCÉ COUPÉ

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37 PAROLES RAPPORTÉES

1 Les pensées des personnages sont rapportées en utilisant les mêmes procédés que pour les paroles. Le verbe de parole est remplacé par un verbe qui indique qu’il s’agit de pensées (penser, songer, se demander, croire, imaginer…).2 Lorsque l’on cite les paroles d’une personne ou un extrait de texte, on est dans le registre des paroles rapportées directement. Une citation doit donc être précise : elle est toujours mise entre guillemets.3 Un énoncé est ancré dans la situation d’énonciation lorsque l’émetteur et le destinataire partagent la même situation d’énonciation. C’est le cas des dialogues.(-> 36 , p.67)

4 Une séquence textuelle est un passage caractérisé par une visée et une organisation particulières. On distingue des séquences narrative, explicative, argumentative, descriptive et dialoguée.(-> 35 , p.66)

5 Un verbe de parole permet de préciser qui est l’émetteur des paroles rapportées, d’apporter des informations sur ce qui est dit (affirmer, conclure, déclarer, demander, interrompre, objecter, ordonner, questionner, répondre…) et sur la manière dont c’est dit (balbutier, bégayer, s’exclamer, s’écrier, gémir, gronder, murmurer, protester, susurrer...). Les verbes de parole sont conjugués dans le système de temps de la séquence textuelle où ils apparaissent.Les verbes de parole peuvent occuper diverses places par rapport à la parole rapportée directement, avec une ponctuation spécifique :• avant la parole rapportée :Il dit : « Attends-moi, je reviens. »• au milieu de la parole rapportée :« Attends-moi ! ordonna-t-il, je reviens. »• après la parole rapportée :« Attends-moi, je reviens … » dit-il.

A. Caractéristiques généralesDans un texte, il existe trois manières de rapporter les paroles d’une personne ou d’un personnage.1

1. Paroles rapportées directement 2 2. Paroles rapportées indirectement 3. Paroles rapportées librement

Le professeur s’exclama : « Oh la la ! Ce travail est bâclé ! Comment ose-t-on me présenter un tel torchon ?- Veuillez m’excuser s’il vous plaît. J’ai dû m’absenter hier soir mais je referai mon devoir pour demain », lui répondit l’élève.

Le professeur s’exclama que ce travail-là était bâclé et s’étonna qu’on osât lui présenter un tel torchon. L’élève lui répondit de bien vouloir l’excuser, qu’il avait dû s’absenter la veille au soir mais qu’il referait son devoir pour le lendemain.

Le professeur examina le travail de l’élève. Oh la la ! Ce travail était bâclé! Comment osait-on lui remettre un tel torchon ? L’élève présenta ses excuses. Il avait dû s’absenter la veille au soir mais il referait son devoir pour le lendemain.

Elles reproduisent mot à mot ce que le personnage ou la personne qui parle dit ou a dit.

Elles reproduisent plus ou moins fidèlement ce que le personnage ou la personne qui parle dit ou a dit.

Elles sont ancrées3 dans la situation d’énonciation du personnage ou de la personne qui parle :• dans un texte qui raconte, le narrateur s’efface et

ce sont les personnages qui parlent directe-ment ;

• dans les autres textes, l’émetteur s’efface et ce sont d’autres personnes qui parlent directe-ment.

Elles sont intégrées dans le récit ou le texte :

• dans un texte qui raconte, c’est le narrateur qui présente les paroles des personnages ;

• dans les autres textes, c’est l‘émetteur qui présente les paroles d’autres personnes.

Elles constituent une séquence dialoguée4. Elles s’intègrent dans toute autre séquence textuelle4.Elles sont le plus souvent annoncées par des verbes de parole 5 et peuvent apparaître entre guille-mets. Les répliques d’un dialogue sont précédées d’un retour à la ligne et d’un tiret.

Elles apparaissent dans des phrases subordon-nées ou des groupes infinitifs introduits par des verbes de parole5.

Elles apparaissent sans guillemets, précédées d’aucun retour à la ligne ni de tiret. Elles ne sont pas subordonnées à des verbes de parole 5.

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69

37 PAROLES RAPPORTÉES

B. Transformation des paroles rapportées directement… «OK ! me confirma Marie, je passe-

rai chez toi lundi prochain.»

Il nous demanda : « Est-ce que vous avez lu mon livre ? Qu’en pen-sez-vous ? »

« Hé toi ! Déguerpis d’ici, hop ! »

Identifier le verbe de parole et le poser comme verbe principal. Si le verbe de parole n’est pas exprimé, il faut le restituer en s’aidant du contexte. Marie me confirma… Il nous demanda… Le concierge ordonne…

Supprimer les guillemets et les marques d’oralité (onomatopées, apostrophes, interjections, exclamations, hésitations, prononciation…).

« OK ! Je passerai chez toi lundi prochain. »

« Est-ce que vous avez lu mon livre ? Qu’en pensez-vous ? »

« Hé toi ! Déguerpis d’ici, hop ! »

Adapter la forme des pronoms personnels, des déterminants et des pronoms possessifs à la situation d’énonciation et à la personne désignée.

Je désigne l’émettrice Marie et devient elle (la personne dont on parle) ; toi désigne le destinataire et devient moi (l’émetteur).

Vous désigne les destinataires et devient nous (l’émetteur) ; mon désigne l’émetteur et devient son (la personne dont on parle).

Toi désigne le destinataire et de-vient il ou lui (une des personnes dont on parle).

Identifier le système de temps du texte.1. Si le texte est au présent, les temps et les organisateurs ne changent pas.2. Si le texte est au passé, il faut modifier :

• les temps (selon les règles des rapports de temps -> 41 , p.73) :présent imparfait futur simple conditionnel présent

passé composé plus-que-parfait futur antérieur conditionnel passé• les organisateurs spatiaux : ici là• les organisateurs temporels :

l'année passée l'année précédente cette heure-ci cette heure-là

il y a six ans six ans avant cette semaine cette semaine-là

hier la veille demain le lendemain

avant-hier l'avant-veille après-demain le surlendemain

aujourd'hui ce jour-là dans dix jours dix jours plus tard

maintenant alors le mois prochain le mois d’après

Je passerai devient elle passerait.

Lundi prochain devient lundi d’après.

Vous avez lu devient nous avions lu ; pensez-vous devient pensions-nous.

... qu’’il déguerpisse d’ici.

Subordonner les paroles rapportées au verbe de parole, selon le type de phrase.1. Une phrase déclarative est subordonnée en tant que phrase subordonnée conjonctive par que.2. Une phrase interrogative est subordonnée en tant que phrase subordonnée interrogative

indirecte (sans inversion du sujet ni point d’interrogation) : - par si lorsque l’interrogation est totale ; - par ce qui, ce que lorsque l’interrogation partielle est introduite par que, qu’est-ce qui, qu’est-ce que - par la reprise des autres mots interrogatifs (comment, où, pourquoi, quand, quel, qui…)

3. Une phrase impérative devient une phrase subordonnée conjonctive par que au subjonctif ou est rapportée à l’aide d’un verbe à l’infinitif précédé de la préposition de.

Marie me confirma que...

Est-ce que devient si ; qu’ devient ce que.Il nous demanda si… et ce que…

Le concierge ordonne qu’il déguer-pisse / lui ordonne de déguerpir…

…en paroles rapportées indirectement Marie me confirma qu’elle passerait chez moi lundi d’après.

Il nous demanda si nous avions lu son livre et ce que nous en pensions.

Le concierge ordonne qu’il déguer-pisse / lui ordonne de déguerpir d’ici.

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70

38 THÈME ET PROPOS, PROGRESSION THÉMATIQUE

1 L’ordre peut être inversé, notamment lorsque le verbe n’est pas exprimé.Remarquable (propos), cette performance (thème).

T1P1 T1P2 T1P3

T1P1 T2P2 T3P3

Tt1P1 t2P2 t3P3

XX Le thème et le proposLa progression thématique correspond à la façon dont l’information progresse de phrase en phrase dans un texte.Chaque phrase contient un thème et un propos.• Le thème est ce dont on parle. Il est connu et partagé par l’émetteur et le récepteur. Il occupe en général la première place de la phrase.• Le propos est ce qu'on dit du thème. Il apporte une information nouvelle. Le propos occupe généralement la seconde partie de la phrase.1Les élèves (thème) iront choisir un livre à la bibliothèque (propos).

Comment reconnaître le thème et le propos ?• Si l’on construit une question à partir d’une phrase, le thème est déjà contenu dans la question.Que feront les élèves demain ? Où les élèves iront-ils demain ? Quand les élèves iront-ils choisir un livre ?• Le propos est la partie de la phrase qui répond à la question.Les élèves iront choisir un livre. Les élèves iront à la bibliothèque. Les élèves iront choisir un livre demain.

XX La progression thématique

A. La progression à thème constantLa progression est à thème constant si le même thème (T1) se répète de phrase en phrase.Une femme était devant elle, à quelques pas. Cette femme tenait un enfant dans ses bras. Elle portait également un assez gros sac de commissions qui semblait fort lourd.

B. La progression linéaireLa progression est linéaire si le propos de la première phrase (P1) devient le thème de la seconde (T2), et ainsi de suite. Le train s’arrêta avec fracas. Ce bruit impressionna Martine. Elle n’avait jamais vu une locomotive. Celle-ci lui paraissait énorme.

C. La progression à thèmes dérivésLa progression est à thèmes dérivés si elle repose sur les sous-thèmes (t1, t2, t3) du thème principal (T).Les voyageurs montèrent tranquillement. Les premiers réussirent à s’asseoir, les suivants s’installèrent dans le couloir, debout. Les retardataires qui arrivaient en courant occupèrent les quelques espaces encore libres.

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39 REPRISES DE L’INFORMATION

1 Les déterminants de reprise sont les articles définis le, la, les, l ’ ; les déterminants démonstratifs ce, cette, ces ; les déterminants possessifs mon, ton, son, etc. ; les déterminants exclamatifs quel, quelle, etc.

Le Lièvre et la TortueRien ne sert de courir ; il faut partir à point.

Le Lièvre et la Tortue en sont un témoignage. Gageons, dit celle-ci, que vous n’atteindrez point Si tôt que moi ce but. - Si tôt ? Êtes-vous sage ?

Repartit l’Animal léger.Ma Commère, il vous faut purger

Avec quatre grains d’ellébore. Sage ou non, je parie encore.

Ainsi fut fait : et de tous deux On mit près du but les enjeux :

Savoir quoi, ce n’est pas l’affaire ; Ni de quel juge l’on convint.

Notre Lièvre n’avait que quatre pas à faire ; J’entends de ceux qu’il fait lorsque prêt d’être atteintIl s’éloigne des Chiens, les renvoie aux calendes,

Et leur fait arpenter les landes. Ayant, dis-je, du temps de reste pour brouter,

Pour dormir, et pour écouter D’où vient le vent, il laisse la Tortue

Aller son train de Sénateur.Elle part, elle s’évertue ; Elle se hâte avec lenteur.

Lui cependant méprise une telle victoire ; Tient la gageure à peu de gloire ; Croit qu’il y va de son honneur

De partir tard. Il broute, il se repose, Il s’amuse à toute autre chose

Qu’à la gageure. A la fin, quand il vitQue l’autre touchait presque au bout de la carrière,

Il partit comme un trait ; mais les élans qu’il fit Furent vains : la Tortue arriva la première.

Eh bien, lui cria-t-elle, avais-je pas raison ?De quoi vous sert votre vitesse ? Moi l’emporter ! et que serait-ce

Si vous portiez une maison ?Jean de La Fontaine, Livre VI, fable 10, 1668

Pour qu’un texte soit cohérent, il est nécessaire que le thème soit repris régulièrement au cours de sa progression. Cette fonction de reprise est assurée par divers procédés qui permettent d’éviter les répétitions, d’enrichir l’information ou de livrer un point de vue. Le référent est l’élément qui est repris ; la reprise est l’élément qui reprend. La reprise peut être nominale, pronominale ou adverbiale. Elle peut-être totale (Le lièvre et la tortue -> tous deux) ou partielle (Le lièvre et la tortue -> l’un…, l’autre…).

Référents Reprises nominales Exemples

Un nom ou un groupe nominal

par le même nom avec un autre déterminant1

Le lièvre -> notre lièvre

par le même nom avec une expansion

Le Renard se mit un jour en frais, et retint à dîner la Cigogne. Un brouet fut par lui servi sur une assiette. La Cigogne au long bec n'en put attraper miette. D’après La Fontaine, Le Renard et la Cigogne, I, 18

par un synonyme Ane -> baudet La Fontaine, L’Ane et le Chien, VIII, 17

par un terme générique Le Renard dit au Loup : Notre cher, pour tous mets / J’ai souvent un vieux Coq, ou de maigres Poulets ; C’est une viande qui me lasse.La Fontaine, Le Loup et le Renard, XII, 9

par un terme spécifique Le lion bannit des lieux de son domaine toute bête portant des cornes à son front. Chèvres, Béliers, Taureaux aussitôt dé-logèrent. Daims et Cerfs de climat changèrent. D’après La Fontaine, Les Oreilles du Lièvre, V, 4

par une périphrase Le lièvre -> l’animal légerReprises pronominales Exemples

par un pronom person-nel

Le lièvre -> vous, il, je, lui… / La tortue -> moi, vous, je, elle…

par un pronom démons-tratif

La tortue -> celle-ci

par un pronom numéral Le lièvre et la tortue -> tous deuxpar un pronom indéfini Le lièvre et la tortue -> on / La tortue -> l’autrepar un pronom relatif Un Loup survient à jeun, qui cherchait aventure, / Et que la faim en ces lieux attirait. La Fontaine, Le Loup et l’Agneau, I, 10

par un pronom possessif Les amis de ce pays-là Valent bien, dit-on, ceux du nôtre.La Fontaine, Les deux Amis, VIII, 11

Reprises adverbiales Exemplespar un adverbe de lieu ou de temps

Suivez ce chemin empierré que vous voyez de ce lieu-ci. C’est par là que s’en est allé le cruel, félon chevalier qui m’a occis [tué] mon doux ami. Chrétien de Troyes, Perceval ou le roman du Graal

Un verbe ou une phrase

par un nom ou un groupe nominal

On a souvent besoin d’un plus petit que soi. De cette vérité deux fables feront foi, Tant la chose en preuves abonde. La Fontaine, Le Lion et le Rat, II, 11

par un pronom La raison du plus fort est toujours la meilleure : / Nous l’allons montrer tout à l’heure.La Fontaine, Le Loup et l’Agneau, I, 10

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40 ORGANISATEURS ET CONNECTEURS

1 Texte organisé à l’aide d’organisateurs temporels et spatiaux : Le matin du 16 avril, le docteur Rieux sortit de son cabinet. Au milieu du palier, il buta sur un rat mort. Sur le moment, il écarta la bête sans y prendre garde et descendit l ’escalier.Arrivé dans la rue, la pensée lui vint que ce rat n’était pas à sa place et il retourna sur ses pas pour avertir le concierge, M. Michel.[…] La conviction de M. Michel restait toutefois entière : il ne pouvait s’agir que d’une farce et on avait dû amener le rat de l ’extérieur. Rieux n’insista pas et décida de commencer sa tournée.[…] Le long des rues, il compta une douzaine de rats jetés sur des débris de légumes et de chiffons sales. Et il en fut ainsi pendant toute la journée.Le soir même, Bernard Rieux, debout dans le couloir de l ’immeuble, cherchait ses clefs avant de monter chez lui …Albert Camus, La peste © Editions Gallimard, 1947

2 Texte organisé à l’aide de connecteurs : Nous envisageons sérieusement de limiter la circulation au centre-ville. En effet, aux heures de pointe, la pollution est supérieure à la moyenne nationale. De plus, les nombreuses voitures garées hors des zones prévues gênent les deux roues et les piétons.Il est donc urgent de prendre des mesures adéquates.

3 Un texte peut comporter d’autres indices spatiaux ou temporels qui situent le texte dans un lieu ou un moment déterminé, notamment le choix du vocabulaire : année, annuel, annuellement / région, régional, régionalement...

Tout texte est organisé selon un plan d’ensemble dont la structure peut être renforcée, ou mise en évidence, par des organisateurs1 et des connec-teurs2. Ce sont des mots, des groupes ou des phrases qui ont la fonction d’organiser le texte en marquant les transitions entre ses différentes parties. Ils permettent au destinataire de mieux percevoir et de mieux comprendre l’organisation d’un texte ou d’une séquence.

Organisateurs temporels3 Nuances sémantiquesMaintenant, hier, demain, dès lors, un jour, la nuit, le matin, en 2014, à 8 heures, de nos jours, quand vous ouvrez cette grammaire, dès que vous partirez, il y a très longtemps…

La date ou le moment (quand ?)

Avant, après, d’abord, puis, ensuite, enfin, soudain, tout à coup, et, la veille, le lendemain, quelques mois plus tard…

La succession (après quoi ?/ avant quoi ? /en même temps que quoi ?)

Depuis longtemps, pendant ce temps, depuis ce jour-là, durant la nuit, pendant que vous dormiez…

La durée (pendant combien de temps ?)

Souvent, quelquefois, fréquemment, chaque jour, à plusieurs reprises, de temps en temps, tous les jours…

La fréquence (combien de fois ? / à quel rythme ?)

Organisateurs spatiaux3 Nuances sémantiquesIci, là, ailleurs, partout, en ville, à la campagne, en classe, à l’école, au fond du jardin, dans les Alpes, en Europe…

La situation dans l’espace

A côté, au bord de la rivière, au-dessus, au milieu, de l’autre côté, en haut, en bas, devant, derrière, à droite, à gauche…

La position

Un peu plus loin, plus au nord, de gauche à droite, en direction de… Le déplacementConnecteurs Nuances sémantiques

De plus, aussi, également, en outre, qui plus est… L’additionD’abord, dans un premier temps, en premier lieu, premièrement, pour commencer, d’entrée de jeu, ensuite, deuxièmement, d’une part … d’autre part, de plus, en outre, et, enfin…

L’ordre, la succession, l’organisation logique

Surtout, essentiellement, par-dessus tout… La hiérarchisation Ainsi, autrement dit, en d’autres termes, car, en fait, en effet, c’est pourquoi, c’est-à-dire, en d’autres mots, c’est la raison pour laquelle, parce que, puisque, comme…

L’explication, la justification

Par exemple, entre autres, notamment, en particulier, à savoir… L’illustration, l’exemplification Or, pourtant, cependant, néanmoins, toutefois, au contraire, par contre… L’oppositionCertes, bien que, quoique, bien sûr, quand même… La concessionDonc, ainsi, bref, en somme, finalement, en résumé, pour tout dire, en conclusion, enfin, pour finir…

La conclusion

Les diverses parties d’un texte peuvent aussi être également organisées par des procédés de mise en page, de typographie, par des numérotations.

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41 SYSTÈMES ET RAPPORTS DE TEMPS

1 Le temps de référence (présent ou passé) doit en principe rester le même tout au long d’un texte.

2 Les rapports de temps dans une phrase comportant une PhConj introduite par si exprimant l’hypothèse sont particuliers :

PhConj par si Verbe principal

Présent Futur simple

Si on le laisse faire, il cassera tout.

Imparfait Cond. présent

Si on le laissait faire, il casserait tout.

Plus-que-parfait Cond. passé

Si on l’avait laissé faire, il aurait tout cassé.

XX Les systèmes de tempsDans les textes qui racontent, le narrateur opère un choix narratif qui concerne le système des temps verbaux.

• Le système du présent adopte le présent comme temps de référence1. Zazie examine la maison. Elle ne communique pas ses impressions. Raymond Queneau, Zazie dans le métro © Editions Gallimard, 1959

• Le système du passé adopte soit le passé composé, soit le passé simple comme temps de référence, selon la visée du texte. J’ai pris l’autobus à deux heures. Il faisait très chaud. J’ai mangé au restaurant chez Céleste comme d’habitude. Albert Camus, L’étranger © Editions Gallimard, 1942 Une énorme Rolls Royce venait de s’arrêter devant le bureau de poste de la petite ville. Une jeune fille en descendit prestement. Agatha Christie, Mort sur le Nil © Editions du Masque, 2012, avec l’aimable autorisation des Editions Jean-Claude Lattès

XX Les rapports de temps2Les verbes situent les énoncés dans le passé, le présent et l’avenir, et peuvent aussi exprimer si l’action est accomplie ou inaccomplie. Dans un texte ou dans une phrase, les actions exprimées peuvent se trouver dans un rapport : - de succession si elles se suivent ; - de simultanéité si elles se passent en même temps ; - d’antériorité si une action se passe avant le moment de référence ; - de postériorité si l’action se passe après le moment de référence.

Systèmes de temps Antériorité Succession/

simultanéité Postériorité Valeurs de certains temps Exemples

PRÉSENT SYSTÈME DU PRÉSENTL’imparfait exprime les actions qui ne sont pas encore entière-ment accomplies : elles durent ou se répètent.Le passé composé exprime les actions accomplies dans le passé, proches ou lointaines.SYSTÈME DU PASSÉIl faut choisir entre le passé simple et le passé composé comme temps de référence.L’imparfait s’ajoute au temps de référence pour réaliser une description ou exprimer des actions qui durent ou se répètent. Le plus-que-parfait exprime la plupart des actions antérieures à une autre action exprimée à un temps simple du passé.Le passé antérieur exprime les actions accomplies juste avant une autre action au passé simple.Les futurs du passé expriment les actions postérieures au temps de référence. Ils empruntent leurs formes au conditionnel.

A chaque leçon, le remplaçant nous racontait une blague en anglais.Notre nouvelle prof est arrivée à la rentrée d’août.

Le berger s’est levé/se leva à cinq heures. Il faisait encore nuit.C’était une belle nuit calme. Les étoiles scintillaient. Un berger, assis sur les marches de l’étable, songeait.Il pensait à sa fiancée qu’il n’avait pas vue depuis huit semaines.Lorsque l’étoile eut disparu, il se releva en soupirant tristement.Il lui a promis/promit qu’il la reverrait dès que les mois-sons seraient terminées.

PASSÉ

PRÉSENT

PASSÉ

passé présent présent

plus-que-parfait imparfait imparfait

imparfait p.c. présent f.s.

f.a.

p-q-p p.a. p.s. ou p.c.

f. du passé

/imparfait

f.a. du passé

INDI

CATI

FSU

BJON

CTIF

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42 MODALISATEURS

Les modalisateurs sont des mots ou des procédés grammaticaux qui traduisent le degré d’appréciation ou de certitude avec lequel un émetteur considère son propre énoncé. L’emploi de modali-sateurs permet à l’émetteur d’intervenir directement dans le texte :

• en exprimant une appréciation sur une phrase ou une partie du texte (hélas, par bonheur, j’apprécie que…, je déteste que…) ; Heureusement, Tobby, le chien des Delattre, a alerté les voisins par ses aboiements. Ceux-ci ont immédiatement contacté la police. Une patrouille se trouvait, par chance, à deux minutes du lieu du vol et a pu mettre en fuite les malfrats.

• en évaluant la probabilité de ce qui est raconté (peut-être, probablement, certainement, sans doute, il se peut que…). Les cambrioleurs auront brisé la fenêtre du salon pour pénétrer dans la maison. Selon l’inspecteur, ils ont dû se diriger vers le bureau de M. Delattre qui était fermé à clé. Ils ont probablement forcé la porte avec une pince. Il se pourrait, selon la police, que l’on ait à faire à une bande très organisée, sans doute des professionnels.

Modalisateurs ExemplesMarques d’énonciation : je, me, moi, ici, maintenant…

A mon avis, le témoin ne dit pas la vérité.

Adverbes, locutions adverbiales et groupes nominaux avec préposition

Cette nouvelle est évidemment regrettable.De toute évidence, les mesures de sécurité sont insuffisantes.

Verbes exprimant un jugement, un sentiment : douter, penser, croire, supposer, apprécier, aimer, détester, craindre…

J’en doute.

Auxiliaires de modalité : devoir, pouvoir, sembler

Anne doit/peut avoir pris l’avion hier.

Verbes et tournures impersonnels :il semble, il apparaît, il est à craindre, il est certain…

Il ne fait aucun doute que des personnes innocentes ont été tuées.

Mode et temps du verbe : • indicatif futur antérieur = probabilité • conditionnel = information non vérifiée • subjonctif = doute

Notre père est en retard : il aura manqué son train. Il n’y aurait aucun survivant. Je ne crois pas que cela soit vrai.

Vocabulaire connoté : adjectifs, noms, verbes

Honteux, c’est tout simplement honteux !Ce départ est une fuite.

Interjections : Hélas ! Zut !...

Hélas ! notre héros ne se doute pas de ce qui l’attend !

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accompli, e Aspect ~ 53, 57 Action ~ 57, 73Accord 36, 37-39 dans la phrase 37-38 dans le groupe nominal 39

du déterminant 39

de l’adjectif 37-39

du participe passé 38

du verbe 37

Acte de parole 22, 561. Action 42, 56, 57, 59, 61-62, 73 ASPECT DU VERBE

2. Action 14, 15-16, 61, 68 SCHÉMA NARRATIF

active Forme de phrase ~, phrase ~ 19, 22-23, 34, 60, Adjectif CLASSE 20-21, 28, 29-31, 33, 37, 39, 41-43, 46, 48, 52, 71, 74 verbal 42

adjectival Groupe ~ 20-21, 30-31Adjuvant 15 SCHÉMA ACTANCIEL

Adverbe CLASSE

20-22, 24-26, 28-32, 37, 40-42, 46, 65, 67, 74 en –ment 29, 43

adverbial, e Groupe ~ 20, 30-31 Pronom ~ 28 Reprise ~ 71 Valeur ~ 39ancré Enoncé ~ 8, 65, 67-68 Texte ~ 8Antécédent 35, 37, 42, 62 antérieur, e Action ~ 57, 73 Evénement ~ 16 Futur ~ 57, 69, 74 Passé ~ 57-59, 73Antériorité 73 RAPPORT DE TEMPS

Anticipation 16 RÉCIT DISCONTINU Antonyme 47, 49-51 apparent Sujet ~ 32

argumentatif, ve Séquence ~ 66, 68 Texte ~ 6article Déterminant ~ 28-29, 33, 35, 40, 71

1. Aspect commun 50 COMPARAISON

2. Aspect du verbe 53, 57

Attribut 20, 25, 28, 29-30, 37 FONCTION

attributif Verbe ~ 28, 34, 66Auteur 14, Auxiliaire 28, 37, 74 VERBE

base Phrase de ~ 19, 22-23, 34 ~ du verbe 54-55, 58-60Caractère 6, 10, 49 CHOIX TYPOGRAPHIQUE

Champ lexical 4, 9, 48, 66 sémantique 49

Chapeau 6 SUBDIVISIONS DU TEXTE

Choix typographique 6 MISE EN PAGE[Caractère / Couleur / Graisse / Noir / Police / Souligne-ment / Surlignement]

Chronologie du récit 16-17

[Récit discontinu / Récit linéaire]Classe grammaticale 20-21, 24-25, 28-29, 42-43, 46-47, 49

[Adjectif / Adverbe / Conjonction / Déterminant / Interjec-tion / Nom / Préposition / Pronom / Verbe]

Colonne 6 SUBDIVISIONS DU TEXTE

commun Aspect ~ 50 Nom ~ 28, 411. Comparaison 50 FIGURE DE STYLE

2. Comparaison 32, 63 NUANCE SÉMANTIQUE

Comparatif 33 DEGRÉ DE L’ADJECTIF

d’égalité 33 d’infériorité 33 de supériorité 33Complément 20, 28, 37, 48 FONCTION

d’adjectif 20, 31

d’adverbe 20, 25, 31

d’agent 32, 34

de nom 20-21, 25, 29, 31, 35 de phrase 19-20, 25, 29, 30

de verbe 5, 20, 25, 29, 30-31

complexe Mot ~ 45-46 Phrase ~ 18-19, 24-25, 26-27, 29, 35, 45 Complication 15 SCHÉMA NARRATIF

composé, e Forme ~ 28 Mot ~ 39, 46 Passé ~ 10, 34, 57, 59, 65-67, 69, 73 Temps ~ 28, 38, 57-58, 60Composition 46 FORMATION DES MOTS courante 46

savante 46

Conditionnel 53-55, 56, 57-58, 60, 63, 69, 73, 74 MODE

conjonctive Locution ~ 26, 41, 63

Phrase subordonnée ~ 25, 27, 30-32, 62, 69Conjonction CLASSE de coordination 26, 29, 40 de subordination 23-26, 29, 32, 40, 61, 63, 73Conjugaison 36, 53-54, 56-59 des verbes irréguliers 58-59

Connecteur 10, 65-66, 72Coordination 24 ENCHAÎNEMENT DE PHRASES Coordonnant 24, 26, 27Constituant 19, 20, 22, 30Contexte 7, 11, 20, 49, 61, 67, 69 Couleur 6 CHOIX TYPOGRAPHIQUE

coupé Enoncé ~ 65, 67

courant, e Composition ~ 46 Registre de langue ~, langue ~ 4, 11, 12, 49, 50déclaratif, ve Type de phrase ~, phrase ~ 19, 22, 23, 69

Degré de l’adjectif 33

[Comparatif / Superlatif]démonstratif Déterminant ~ 28, 41, 71 Pronom ~ 28, 41, 71Dénouement (Voir Résolution)Dérivation 46 FORMATION DES MOTS

dérivé, s Mot ~ 46 Thèmes ~ 70descriptif, ve Séquence ~ 4, 66, 68Dessin 6 ÉLÉMENT VISUEL

1. Destinataire 15 SCHÉMA ACTANCIEL

2. Destinataire SITUATION D’ÉNONCIATION 4, 8-9, 11-12, 65, 67- 69, 72Destinateur 15 SCHÉMA ACTANCIEL

Déterminant 5, 20-22, 25, 28-29, 39, 40-41, 69, 71 CLASSE

article 28-29, 33, 35, 40, 71 démonstratif 28, 41, 71 exclamatif 28, 71 indéfini28, 41 interrogatif 28, 35 numéral 28, 39, 41 possessif 28-29, 33, 40-41, 71 dialoguée Séquence ~ 4, 11, 66, 68 Didascalie 6 INFORMATION COMPLÉMENTAIRE

direct Complément de verbe ~ 29, 30 Verbe transitif ~ 28, 34discontinu Récit ~ 16

Effet 4, 9, 50Elément déclencheur (Voir Complication)Elément visuel 6, 7 PARATEXTE [Dessin / Graphique / Image / Photo / Tableau]

INDEX

50 renvoie à la page où l’entrée d’index est définie

35 renvoie à la page où l’entrée d’index est mentionnée

~ remplace l’entrée d’index en italique

renvoie à une ou plusieurs notions auxquelles l’entrée d’index en italique est associée

renvoie à un terme générique

[ ] renferment les éléments constitutifs de la notion qui figure en entrée d’index

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Ellipse 4, 9, 17, 24 RYTHME DU RÉCIT elliptique Phrase ~ 24Emetteur SITUATION D’ÉNONCIATION 4, 7, 8, 9, 11-12, 24, 56, 61-62, 65, 67-70, 74emphatique Forme de phrase ~, phrase ~ 22-23Emploi des modes 62-63

Emprunt 45

Encadré 6, 7, 10 SUBDIVISIONS DU TEXTE

Enchaînement de phrases 18-19, 24-25

[Coordination / Insertion / Juxtaposition]Enonciation 4, 8, 56, 61, 65-68

Enoncé 4, 8, 22, 56, 65, 67, 73 ancré 65, 67-68 coupé 65, 67

Etymologie 45, 49 FORMATION DES MOTS

Euphémisme 50 FIGURE DE STYLE

exclamatif, ve Adverbe ~ 25 Déterminant ~ 28, 71 Mot ~ 22 Phrase ~ 22 Type de phrase ~ 5, 23Expansion 20-21 de l’adjectif 31

de l’adverbe 31

du nom 31, 66, 71 du verbe 30

explicatif, ve Séquence ~ 4, 66, 68 Texte ~ 6externe Point de vue ~ 14 Position du narrateur ~ 14familier, ère Registre de langue ~ 4, 11-12, 50, 52 Langue ~ 12, 50Famille de mots 45-46 [Mot complexe / Mot simple]Féminin 37, 39 ACCORD

des adjectifs 37

des noms 39

Figure de style 50

[Comparaison / Euphémisme / Hyperbole / Litote / Méta-phore / Métonymie / Périphrase / Personnification]

Fonction grammaticale 20-21, 23-26, 28, 29, 30-31-33, 35, 38, 42 [Attribut / Complément / Modificateur / Prédicat /Sujet]Formation des mots 46

[Composition / Dérivation]1. Forme de phrase 19, 23

positive vs négative 19, 22-23

neutre vs emphatique 19, 22-23

active vs passive 19, 22-23, 34, 602. Forme verbale 53, 54

Futur 53, 54-61, 63, 69, 73-74 TEMPS VERBAL

antérieur 57-59, 69, 74simple 55, 57-59, 63, 69, 73

générique Présent ~ 67 Terme ~ 71Genre de texte 4, 9, 10-11, 15, 66Glossaire 6-7 INFORMATION COMPLÉMENTAIRE

Graisse 6 CHOIX TYPOGRAPHIQUE

Graphique 6 ÉLÉMENT VISUEL

graphique Phrase ~ 5, 18, 26Groupe 20-21, 23, 29-30, 35, 37, 50, 62, 65, 68, 72 adjectival 20-21, 30-31 adverbial 20, 30-31 nominal 20-21, 23, 36-37, 39, 65-66, 71, 74 verbal 20Héros 15 SCHÉMA ACTANCIEL

Homographe 47, 49 Homonyme 47

Homophone 40-41, 47Hyperbole 50 FIGURE DE STYLE

Image 4, 6-7, ÉLÉMENT VISUEL

Imparfait 10, 40, 54-57-60, 63, 65-66, 69, 73 TEMPS VERBAL

Impératif 10, 22, 53, 55, 56, 57-60, 69 MODE

impératif, ve Type de phrase ~, phrase ~ 22-23 impersonnel Mode ~ 42, 53, 56, 60, 74 Verbe ~ 28, 32, 38 inaccompli, e Aspect ~ 53, 57 Action ~ 57incise Phrase ~ 5, 24, 27indéfini Déterminant ~ 28, 41 Pronom ~ 37, 40-41, 71Indicatif 40, 53, 54-55, 56, 57-60, 62, 63, 73-74 MODE

indirect Complément de verbe ~ 29, 31 Subordonnée interrogative ~ 25, 62 Verbe transitif ~ 281. Infinitif 25-27, 29-31, 37-38 CLASSE

2. Infinitif 38, 40, 42, 53-54, 56-60, 69 MODE

infinitif, ve Groupe ~ 37, 68 Phrase subordonnée ~ 25-27, 29Information complémentaire 4, 6 PARATEXTE

[Didascalie / Glossaire /Note explicative /Préface / Table des matières]

Insertion 24 ENCHAÎNEMENT DE PHRASES Interjection 29, 69, 74 CLASSE

interne Point de vue ~ 14 Position du narrateur ~ 14interrogatif, ve Adverbe 25, 40 Déterminant 28, 35 Mot ~ 22-23, 26, 69 Pronom ~ 23, 25, 28, 40 Phrase ~ 22-23, 62

Subordonnée ~ 25, 27, 62, 69

Type de phrase ~ 5, 11, 19, 22-23Interrogation partielle 22, 69 totale 22, 69 intransitif Verbe ~ 28Juxtaposition 24 ENCHAÎNEMENT DE PHRASES

Légende 6-7 ÉLÉMENT VISUEL

Lieu d’énonciation 4, 8 SITUATION D’ÉNONCIATION

linéaire Progression thématique ~ 65, 70 Récit ~ 16Litote 51 FIGURE DE STYLE

Marque d’énonciation 67, 74 de lieu 67 de personne 26, 54, 67 de temps 54, 67Métaphore 50 FIGURE DE STYLE

Métonymie 51 FIGURE DE STYLE

Mise en page 4, 6, 10, 72 PARATEXTE

[Choix typographique / Subdivision du texte]Modalisateur 4, 65-66, 74

d’appréciation 74

de probabilité 74

Mode 3, 53-57, 62-63, 74 impersonnel 42, 53, 56, 60, 74 [Infinitif / Participe] personnel 53, 55-56, 60 [Conditionnel / Impératif / Indicatif / Subjonctif]Modificateur 20-21, 29, 31, 33 FONCTION

Moment d’énonciation 8 SITUATION D’ÉNONCIATION

Mot 20-21 complexe 45-46 composé 39, 46 dérivé 46

exclamatif 22 interrogatif 22-23, 26, 69 simple 45, 46Narrateur 14, 16, 48, 67-68, 73 externe 14

interne 14

narratif, ve Schéma ~ 15, 66 Séquence ~ 4, 66, 68 Texte ~ 4négative Forme de phrase ~ 19, 22-23 Phrase ~ 62Néologisme 45

neutre Forme de phrase ~ 19, 22-23 Registre ~ 4, 11Noir 6 CHOIX TYPOGRAPHIQUE

Page 79: FRANÇAIS – GRAMMAIRE Martine Panchout-Dubois, professeure

77

Nom CLASSE5, 20-22, 28-29, 30-31, 33, 35, 37, 38-39, 41-43, 46, 48-49, 65-66, 71, 74

commun 28, 41 propre 5, 28Nombre 26, 35, 37, 39, 42, 53-54nominal, e Groupe ~ 20-21, 23, 36-37, 39, 65-66, 71, 74 Reprise ~ 66, 71Note explicative 6 INFORMATIONS COMPLÉMENTAIRES

Noyau 20-21, 29, 37numéral Déterminant ~ 28, 39, 41 Pronom ~ 28, 71Nuance sémantique 32, 38, 63, 72

de but, cause, condition, concession, comparaison, conséquence, doute, hypothèse, lieu, manière, mesure, moyen, opposition, poids, prix,

probabilité, quantité, temps… 32, 63

Objet 15 SCHÉMA ACTANCIEL

omniscient Point de vue ~ 14Onomatopée 29, 69 CLASSE

Opposant 15 SCHÉMA ACTANCIEL

Organisateurs 65, 69, 72

de temps ; temporels 65-66, 69, 72

de lieu ; spatiaux, 65-66, 69, 72 Origine des mots 45

Orthographe 36-43, 46-47 d’accord 36

d’usage 36

Paragraphe 6, 65 SUBDIVISIONS DU TEXTE

Paratexte 4, 5-7

[Eléments visuels / Informations complémentaires / Mise en page]

Parole rapportée 5, 65, 68-69

directement 5, 68-69

indirectement 68-69

librement 68-69

Paronyme 47

Participe 25, 26, 29, 31, 53, 56-57, 58-60 MODE

passé 23, 32, 34, 37, 38, 40, 57-59 présent 37, 39, 42, 43, 57-59participiale Phrase subordonnée ~ 25-26, 29Passé 53, 56, 60-61, 66, 69, 73 TEMPS VERBAL

antérieur 57-59, 73composé 10, 34, 57-59, 65-67, 69, 73

simple 10, 54, 55, 57-59, 65-67, 73passive Forme de phrase ~ 22-23, 34, 60 Phrase ~ 23, 32, 34

Pause 4, 9, 17 RYTHME DU RÉCIT Péripétie 6, 15 (Voir 2. Action)Périphrase 51, 71 FIGURE DE STYLE

Personnage 10, 14-15, 61, 66, 68 Personne 8, 12, 14, 15, 30, 68-69personnel Mode ~ 53, 55-56, 60 Pronom ~ 22-23, 28-29, 40, 67, 69, 71Personnification 51 FIGURE DE STYLE

Photo 6-7 ÉLÉMENT VISUEL

Phrase 5, 18-20, 21-35, 36-38, 57, 64-65, 70-74 à construction particulière 18, 26-27 complexe 18-19, 24-25, 26-27, 29, 35, 45 de base 19, 22, 23, 34 graphique 5, 18, 26 incise 5, 24, 27, simple 18, 24, 26-27, 35 subordonnée (Voir Subordonnée) syntaxique 19 transformée 22, 23Pluriel 37, 39, 53, 55-56, 60 ACCORD

des adjectifs 37

des noms 39

Plus-que-parfait 57, 63, 69, 73 TEMPS VERBAL

Point de vue 14

externe 14

interne 14

omniscient 14

Police 6 CHOIX TYPOGRAPHIQUE

Polysémie 49

Ponctuation 4, 5, 18, 24, 26, 66, 68Position du narrateur 14, 67 externe 14

interne 14

positive Forme de phrase ~, phrase ~ 19, 22-23postérieure Action ~ 73possessif Déterminant ~ 28-29, 33, 40-41, 71 Pronom ~ 28-29, 69, 71Postériorité 56, 73 RAPPORT DE TEMPS

Prédicat 19-20, 25, 29-30 FONCTION

Préface 5-6 INFORMATION COMPLÉMENTAIRE

Préfixe 46-47 FORMATION DES MOTS

Préposition 28-31, 34-35, 40, 46, 69, 74 CLASSE

Présent 34, 40, 42, 53-61, 63, 65-67, 69, 73 TEMPS VERBAL

Présentatif 23, 25, 29 Progression thématique 65, 70

à thème constant 65, 70

à thèmes dérivés 65, 70

linéaire 65, 70

Pronom 11, 20-23, 25, 26, 28-32, 37-41, 55, 65 CLASSE

démonstratif 28, 41, 71 indéfini28, 40-41, 71 interrogatif 23, 25, 28, 40 numéral 28, 71 personnel 22-23, 28-29, 40, 67, 69, 71 possessif 28, 29, 69, 71 relatif 23, 25, 28, 35, 37, 40, 71pronominal, e Reprise ~ 65, 71 Verbe ~ 28, 38, 41, 52Pronominalisation 19, 22-23

Propos 65, 70

propre Nom 5 Sujet 25-27Radical 46 FORMATION DES MOTS

Rapport de temps 69, 73

[Antériorité / Postériorité / Simultanéité /Succession]Récepteur 8, 70 SITUATION D’ÉNONCIATION

Récit 6, 10, 13-17, 48, 61, 66-68, 75 CHRONOLOGIE DU RÉCIT discontinu 16

[Anticipation / Retour en arrière] linéaire 16

Régionalisme 49, 52

Registre de langue 4, 5, 11-12, 49, 52, 68 courant 4, 11, 49 familier 4, 11, 49, 52 soutenu 4, 11, 49Regroupement de genres 4, 9-10, 66

[Texte poétique / Texte qui argumente / Texte qui raconte / Texte qui règle des comportements /Texte qui relate /Texte qui transmet des savoirs /Texte théâtral]

relatif, ve Phrase ~ 35, 62 Pronom ~ 23, 25-26, 28, 35, 37, 40, 71 Subordonnée ~ 25, 35

Repères alphanumériques 6 SUBDIVISIONS DU TEXTE

Reprise de l’information 65, 69, 71

adverbiale 65, 71

nominale 65, 71

pronominale 65, 71

Résolution 15 SCHÉMA NARRATIF

Retour en arrière 4, 9, 16 RÉCIT DISCONTINU Rythme du récit 17

[Ellipse / Pause / Scène /Sommaire]Scène 17, 39 RYTHME DU RÉCIT

Page 80: FRANÇAIS – GRAMMAIRE Martine Panchout-Dubois, professeure

78

Schéma 15, 66actanciel 15, 66

[Adjuvant / Destinataire / Destinateur / Objet / Oppo-sant / Sujet]

narratif 15, 66[Action / Complication / Résolution / Situation finale /

Situation initiale]Séquence textuelle 4, 9, 48, 50, 65, 66, 68, 72 argumentative 66, 68 descriptive 4, 66, 68 dialoguée 4, 11, 66, 68 explicative 4, 66, 68 narrative 66, 68sémantique, s Champ 49 ~ Caractéristiques ~ 20

Nuance(s) ~ 32, 38, 63, 72simple Mot ~ 45-46 Futur ~ 55, 57-59, 63, 69, 73

Passé ~ 10. 18-19, 54-55, 57-60, 65-67, 73 Phrase ~ 22, 24, 26-27, 35 Temps ~ 57-59, 73

Simultanéité 73 RAPPORT DE TEMPS

Situation d’énonciation 4, 8, 65, 67-69[Emetteur / Destinataire / Lieu d’énonciation /Moment d’énonciation]

Situation finale 15 SCHÉMA NARRATIF

Situation initiale 15 SCHÉMA NARRATIF

Sommaire 17 RYTHME DU RÉCIT

Soulignement 6 CHOIX TYPOGRAPHIQUE

Sous-titre 5-6, 10 SUBDIVISIONS DU TEXTE

soutenu, e Registre de langue ~ 4, 11, 12, 49spatiaux Organisateurs ~ 66, 69, 72spécifique Terme ~ 71Structure syntaxique 19, 20, 22Subdivisions du texte 6 MISE EN PAGE

[Chapeau / Colonne / Encadré / Paragraphe / Repères al-

phanumériques / Sous-titre / Titre]Subjonctif 22, 41, 53-55, 56, 57-60, 62-63, 69, 73-74 MODE

Subordination 18, 19, 22-25, 27Subordonnant 25, 26, 27Subordonnée 24-26, 37, 62-63, 68

conjonctive 25, 27, 62, 69- par « que » 25, 30-31, 62, 69- introduite par différentes conjonctions de subordination 25, 63infinitive25, 26-27, 29interrogative indirecte 25, 27, 62, 69

participiale 25, 26, 29 relative 25, 35, 62

Succession 72-73 RAPPORT DE TEMPS

Suffixe 43, 46 FORMATION DES MOTS

1. Sujet FONCTION5, 11, 19-20, 22, 24-25, 28-32, 34-35, 37-38, 48, 62, 66, 69

apparent 32, 34 propre 25-27 réel 32, 342. Sujet 15 SCHÉMA ACTANCIEL

Superlatif 33, 39, 62 DEGRÉ DE L’ADJECTIF

Surlignement 6 CHOIX TYPOGRAPHIQUE

Synonyme 47, 49, 71syntaxique Phrase ~ 26 Structure ~ 19-20, 22

Unité ~ 18-20Système de temps 65-66, 68-69, 73

du passé 61, 65, 73

du présent 61, 65, 73

Table des matières INFORMATION COMPLÉMENTAIRE4-6

Tableau 6 ÉLÉMENT VISUEL

temporels Organisateurs ~ 66, 69, 72

Temps verbal 23, 28, 34, 38, 53-56, 57, 58, 60-61, 67, 69, 73-74

simple 57-58, 63[Futur simple / Imparfait / Passé simple / Présent]

composé 28, 38, 57-58, 60[Futur antérieur / Passé (antérieur, composé) /

Plus-que-parfait]Terme générique 71

spécifique71Terminaison 40, 54-55, 60Texte 3-17, 23, 48-50, 64-74 REGROUPEMENT DE GENRES

poétique 4, 10, 66qui argumente 4, 10, 66qui raconte 13-17, 61, 68qui règle des comportements 4, 10, 66qui relate 4, 10, 66qui transmet des savoirs 4, 10, 66-67théâtral 4, 6, 10, 66

Thème 65, 70-71, 76Titre 5, 6, 7, 10 SUBDIVISIONS DU TEXTE

transitif Verbe ~ 28, 34Unité syntaxique 28, 34Type de phrase 4, 9, 22, 69 déclaratif 19, 22-23 exclamatif 5, 22-23, 25, 28, 71

impératif 22-23, interrogatif 5, 11, 19, 22-231. Valeur

des modes 56

des temps 56-57, 61, 732. Valeur sémantique (Voir Nuance sémantique)verbal, e Forme ~ 53-54 Groupe ~ 20, 301. Verbe CLASSE

5, 11, 18, 20, 22-32, 34, 37-42, 46, 48, 53-63, 66, 68-71, 73-74 attributif 28, 34, 66 auxiliaire 28, 32, 38, 57-58, 60, 74 impersonnel 28, 32, 38 intransitif 28

pronominal 28, 38, 41 transitif 28, 342. Verbe de parole 68-69Visée 4, 6, 9-12, 14-15, 66, 68, 73Vocabulaire 4, 9, 11, 44-53, 72, 74

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NOTES PERSONNELLES

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Page 83: FRANÇAIS – GRAMMAIRE Martine Panchout-Dubois, professeure

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STRATEGIES DE LECTURE GUIDE DE RELECTURE ORTHOGRAPHIQUELes questions à se poser Les stratégies à utiliser en cas de besoin

AVAN

T LA

LEC

TURE

Qu’est-ce que ce texte ?

J’active mes connaissances :• en identifi ant la situation d’énonciation 3 et le genre de textes  5 ; • en identifi ant le sujet du texte à l’aide d’éléments du paratexte 2  : titre, sous-titres, chapeau, édition, etc. ;• en me demandant ce que je sais déjà sur le sujet du texte (connaissances antérieures).

Pourquoi lire ce texte ?

Je me donne une intention de lecture :• en fi xant un ou plusieurs objectifs : répondre à des questions, faire un résumé, chercher des informations, rédiger une note critique, me distraire, avoir du plaisir, etc. ;• en déterminant comment je vais lire : lecture en détail, en survol, lecture sélective, etc. ;• en prévoyant une façon de retenir l’information : annoter le texte, le surligner, prendre des notes, faire un schéma, etc.

Qu’est-ce que la lecture de ce texte va m’apporter ?

J‘essaie d'anticiper le contenu du texte :• en faisant des liens avec mes connaissances antérieures;• en faisant des liens entre le texte et le paratexte 2  : la mise en page, les éléments visuels, les informations complémentaires ;• en faisant des hypothèses sur la visée du texte 4 à partir d’une lecture en survol ;• en repérant des champs lexicaux dominants 24 à partir d’une lecture en survol.

PEND

ANT

LA L

ECTU

RE

Que signifi e ce mot ?

Je regarde autour du mot :• en vérifi ant si les phrases qui précèdent ou celles qui suivent lui donnent du sens (redondance textuelle).

J‘observe le mot lui-même :• en utilisant mes connaissances des familles de mots 21 , des préfi xes 22 et des suffi xes 22 (variation morphologique).

J’utilise mes connaissances d’une autre langue.J’utilise le dictionnaire 25 .

Que veut dire cette phrase ?Que veut dire cette suite de phrases ?

J’observe la phrase elle-même :• en identifi ant ses constituants  11 si elle est simple, ou les phrases qu’elle comporte 15.1 si elle est complexe ;• en identifi ant les conjonctions de subordination et leurs nuances sémantiques 33  ;• en observant les accords grammaticaux 16 17 et la ponctuation 2 .

J’observe autour de la phrase :• en observant la progression thématique 38 ;• en identifi ant les reprises de l’information et leurs référents 39 .

Qu’est-ce qu’il y a à comprendre ?

J’identifi e l’information implicite et l’interprète :• en faisant des liens entre les éléments du texte pour découvrir des informations cachées sur le lieu, le temps, l’agent, l’action, l’instrument, l’objet, les sentiments, la

cause, l’eff et, etc. (inférence) ;• en anticipant la suite probable du texte, en faisant des hypothèses de lecture ;• en interprétant après coup un élément préalable du texte.

Que veut dire le texte ?

Je relis :• en dégageant les idées principales ;• en faisant des liens entre les paragraphes à l’aide des organisateurs et des connecteurs 40  ;• en identifi ant les diverses séquences textuelles 35 et leur apport : des arguments, des explications, des dialogues, etc. ; • en visualisant ou en se racontant l'histoire dans sa tête ; en y observant la chronologie et le rythme du récit 9 .

Suis-je en désaccord avec ce que je lis ? Je remets en question mes connaissances antérieures.Je remets en question mes hypothèses de lecture et les modifi e au fi l de ma lecture.

APRE

S LA

LE

CTUR

E

Qu’est-ce que je retiens de ma lecture ?

Je résume le texte :• en m’appuyant sur la structure propre au genre : schéma narratif 8 , structures argumentative, explicative, descriptive, etc. 35

Je réagis au texte :• en interprétant son eff et 4 ;• en faisant un lien entre les informations nouvelles et mes connaissances antérieures ;• en appréciant sa valeur littéraire, argumentative, informative, etc.

1. Orthographe d’accord Réf. Fréquence de mes erreurs Aide-mémoire

J’identifi e chaque verbe conjugué et son sujet ; j’accorde le verbe avec le noyau du sujet. 15.3 16

J’applique les règles de l’accord du participe passé : sans auxiliaire, avec être, avec avoir. 16

J’identifi e chaque GN : j’accorde les déterminants et les adjectifs avec son noyau. 17

Je distingue les homophones grammaticaux. (a/à, et/est, -é-/er, ce/se, leur/leurs, ou/où, quand/quant/qu’en, quelque/quel que, quoique/quoi que…)

18

Je ponctue mes phrases de façon à ce qu’elles aient un sens et soient compréhensibles. 2

2. Orthographe d’usageJ’identifi e et orthographie correctement les mots invariables courants. (ainsi, certes, chaque, d’abord, d’ailleurs, environ, exprès, guère, lors, malgré, parmi, peu à peu, tout à coup…)

Je fais des liens avec les mots de la même famille. 21

Je recours au dictionnaire. 25

3. Transcription phonétique J’interroge le sens pour distinguer les homophones lexicaux. (balade/ballade, censé/sensé, cou/coup, du/dû, foi/foie/fois, puis/puits, sur/sûr, tache/tâche, voie/voix, voir/voire…)

Je distingue les « e » ouverts, fermés et muets (j’espérerai).4. Conjugaison

Je distingue les verbes en –er des autres verbes et j’applique les terminaisons correspondantes. 28

J’applique les règles de modifi cation de la base (du radical) pour les verbes en –er et les particularités graphiques des verbes irréguliers.

30 31

5. Cas particuliers

Je distingue les participes présents et les adjectifs verbaux en [ã]. 19

J’orthographie correctement les adverbes en –amment et –emment. 20

Je distingue l’orthographe de tout lorsqu’il est nom, adjectif, pronom ou adverbe. 18

Les pastilles orange renvoient aux numéros de chapitres contenus dans cet ouvrage.

Les pastilles orange renvoient aux numéros de chapitres contenus dans cet ouvrage.

Des logiciels permettant de vérifi er l’orthographe ou des sites proposant des exercices existent et sont souvent libres d’accès.

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FRANÇAIS – GRAMMAIRE

TEXTE ET LANGUEAIDE-MÉMOIRE, SAVOIRS GRAMMATICAUX ET RESSOURCES

THÉORIQUES POUR LES ÉLÈVES DU CYCLE 3

UMER - Unité des moyens d’enseignement romandsSecrétariat général de la CIIP

Centre Rhodanien d’impression, MartignyDominique Studer, St-Maurice

Pierre-Alain Balma, formateur IUFE, maître secondaire GEPhilippe Roduit, collaborateur scientifi que SG-CIIP, maître secondaire VS

Plan d’études romand, Cycle 3, Neuchâtel, 2010©CIIPLire, écrire, comprendre la grammaire et la langue, Neuchâtel, 2013©CIIP

Martine Panchout-Dubois, professeure formatrice à l’UER FR, HEP-VDGroupe de recherche GRAFE’MAIRE, FPSE, Université de GenèveAnne Christe de Mello, présidente (VD)Sandrine Codourey (FR)Carole Donnet-Monay (VS)Pierre Graber, délégué SER (NE)Adrienne Mittaz, déléguée SER (VS)

011260978-2-88500-282-92014Neuchâtel, 2014 © CIIP, Conférence intercantonalede l’instruction publique de la Suisse romande et du TessinFaubourg de l’Hôpital 68, case postale 556CH-2002 Neuchâtel,www.ciip.ch

Tous droits réservés pour tous pays.

Contact : Unité des Moyens d’enseignement romands (UMER) +41 32 889 86 51 • [email protected]

Contact : Conférence intercantonale de l’instruction publique de la Suisse romande et du Tessin (CIIP) +41 32 889 69 72 • [email protected]

DONNÉES CONCEPTUELLES• Conception

• Impression• Mise en page

RÉDACTION• Auteurs

DONNÉES SCIENTIFIQUES• Ouvrages de référence

• Experts scientifi ques

• Groupe de validation

DONNÉES TECHNIQUES• No CATARO

• No ISBN• 1ère édition

• Copyright

ABRÉVIATIONSAdj : adjectifAdv : adverbeAtt : attributC : complémentConj : conjonctionConj de coord. : conjonction de coordinationConj de sub. : conjonction de subordinationCAdj : complément d’adjectifCAdv : complément d’adverbeCAgt : complément d’agentCN : complément de nomCP : complément de phraseCPro : complément de pronomCV : complément de verbeCVD : complément de verbe directCVI : complément de verbe indirectD : déterminantF.A. : futur antérieurF.S.: futur simplefém. : fémininGAdj : groupe adjectivalGAdv : groupe adverbialGInf : groupe infinitifGN : groupe nominalGPart : groupe participialmasc. : masculinMOD : modificateurN : nomP.A. : passé antérieurP.C. : passé composéP-Q-P. : plus-que-parfaitP.S. : passé simplePh : phrasePhConj : phrase subordonnée conjonctivePhInf : phrase subordonnée infinitivePhIntInd : phrase subordonnée interrogative indirectePhPart : phrase subordonnée participialePhRel : phrase subordonnée relativePhSub : phrase subordonnéeplur. : plurielPréd : prédicat Prép : préposition Pro : pronomS : sujetsing. : singuliersub. : subordonnéeV : verbe

SYMBOLES-> voir également* phrase grammaticalement incorrecte

Remarque importante9 782885 002829

FRANÇAIS – GRAMMAIRE

TEXTE ET LANGUEAIDE-MÉMOIRE, SAVOIRS GRAMMATICAUX ET RESSOURCES

THÉORIQUES POUR LES ÉLÈVES DU CYCLE 3

UMER - Unité des moyens d’enseignement romandsSecrétariat général de la CIIP

Centre Rhodanien d’impression, MartignyDominique Studer, St-Maurice

Pierre-Alain Balma, formateur IUFE, maître secondaire GEPhilippe Roduit, collaborateur scientifi que SG-CIIP, maître secondaire VS

Plan d’études romand, Cycle 3, Neuchâtel, 2010©CIIPLire, écrire, comprendre la grammaire et la langue, Neuchâtel, 2013©CIIP

Martine Panchout-Dubois, professeure formatrice à l’UER FR, HEP-VDGroupe de recherche GRAFE’MAIRE, FPSE, Université de GenèveAnne Christe de Mello, présidente (VD)Sandrine Codourey (FR)Carole Donnet-Monay (VS)Pierre Graber, délégué SER (NE)Adrienne Mittaz, déléguée SER (VS)

011260978-2-88500-282-92014Neuchâtel, 2014 © CIIP, Conférence intercantonalede l’instruction publique de la Suisse romande et du TessinFaubourg de l’Hôpital 68, case postale 556CH-2002 Neuchâtel,www.ciip.ch

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Contact : Unité des Moyens d’enseignement romands (UMER) +41 32 889 86 51 • [email protected]

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SYMBOLES-> voir également* phrase grammaticalement incorrecte

Remarque importante9 782885 002829