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FRANCITÉ ÉDITORIAL Belgique-België P.P. Bruxelles X BC0452 La culture française en crise ? D epuis le 11 e siècle, la France s’est affirmée l’un des foyers culturels les plus rayonnants de l’hu- manité, élargi plus récemment à la « franco- phonie », soit l’ensemble des pays et régions de langue française sur les cinq continents. Comme plusieurs autres grands pays – la Chine, l’Italie, l’Allemagne, l’An- gleterre, la Russie notamment – elle a exporté ses produc- tions artistiques et littéraires bien au-delà de ses frontières, influençant ainsi la créativité des pays récepteurs, tandis qu’elle bénéficiait elle-même de nombreux apports venus de l’extérieur. Son rôle historique en cette matière est donc incontestable. Or, ces dernières années, le rayonnement in- ternational de la France semble s’amenuiser, si du moins l’on en croit certains observateurs. Ainsi, dans le domaine du cinéma, il y a longtemps que les circuits de diffusion français – grand et petit écrans confondus – font la part du lion aux productions états-uniennes, phénomène d’ailleurs présent un peu partout dans le monde. Mais qu’en est-il dans les autres domaines, et plus récemment ? Fin 2007, le journaliste américain Donald Morrison publie dans le Time un article au titre provocateur : La mort de la culture française. L’année suivante, Denoël édite son essai Que reste-t-il de la culture française ? Arguments solides à l’appui, l’auteur constate que, malgré le soutien multi- forme des pouvoirs publics, les exportations françaises ne cessent de régresser. En avril 2010, c’est une étude fouillée de Gisèle Sapiro sur le déséquilibre des traductions litté- raires entre les deux rives de l’Atlantique : entre 1990 et 2003, 37.000 œuvres traduites de l’anglais – populaires ou commerciales pour l’essentiel – sont éditées à Paris, tan- dis que 640 traductions du français seulement – des titres davantage « haut de gamme » – paraissent à New-York. Le 14 juillet (!), le supplément « Culture » de La Libre Belgique consacre quatre pages à la question : La culture française à bout de souffle ?, traitant aussi bien des arts plastiques et de la philosophie que de la mode, de la chanson ou de la gastronomie… Que faut-il retenir de ces analyses quelque peu alarmistes ? Tout d’abord, il n’est pas sûr que le volume des exportations soit un critère décisif de la vitalité d’une culture. Le mar- ché intérieur – poursuivons en langage économique – peut parfaitement offrir des débouchés suffisants aux créateurs et satisfaire les attentes du public, surtout quand ce mar- ché s’est donné une dimension plurinationale comme c’est le cas pour la francophonie. Ce qui compte, c’est surtout la capacité d’une culture de se renouveler, d’innover, de ne pas tourner en rond dans ses propres habitudes. La question est alors de discerner dans quelle mesure les influences et les apports extérieurs sont utiles ou indispensables pour attiser ce renouvèlement : l’histoire de l’art et l’histoire littéraire, pour n’évoquer qu’elles, semblent indiquer qu’ils ont en effet joué au fil des siècles un rôle-clé, et pas uniquement à la Renaissance. Par contre, une importation trop intense, a fortiori si elle est uniculturelle, peut avoir sur la production littéraire et artistique d’un pays un effet anesthésiant, et même aliénant. C’est ce qui semble se produire aujourd’hui dans le secteur audiovisuel, avec les flux puissants qui circulent des États- Unis vers de nombreuses autres régions du monde, dont la France. Observons cependant que, dans une large mesure, ce secteur relève davantage d’une logique technicienne et commerciale que de la création intellectuelle ou artistique au sens strict. Le véritable danger réside précisément dans la marchandisation excessive du culturel, qui assure la prépondérance de la rentabilité et des rapports de forces économiques. Reste dès lors aux créateurs – singulièrement ceux de l’espace francophone – à démontrer que tout n’est pas marchandisable, et que les chiffres de vente ne doivent pas être confondus avec une sanction qualitative. Daniel Laroche, Directeur 1 À nous les « Jeux de langage » ! 3 La Maison de la Poésie à Namur « Parlez-vous belge ? » 2 Connaissez-vous André Baillon ? 4 Un nouveau représentant de l’O.I.F. Le stage de prise de parole REVUE DE LA MAISON DE LA FRANCITÉ • TRIMESTRIEL • NUMÉRO 63 • 3 e TRIMESTRE 2010 18 RUE JOSEPH II 1000 BXL La revue Francité est écrite en nouvelle orthographe À nous les « Jeux de langage » ! Avec la précieuse collaboration du secteur « Ludothèques » de la Commission communautaire française, la Maison de la Francité prépare dès maintenant la grande exposition annuelle de sa collection « Jeux de langage ». Elle se tiendra à la Bibliothèque des Riches-Claires du mardi 16 novembre au vendredi 3 décembre (24, rue des Riches- Claires, 1000 Bruxelles). À cette occasion seront présentés tous les jeux de la collection actuelle, auxquels s’ajouteront les 30 nouvelles acquisitions faites depuis l’exposition de mars 2009 : près de 270 unités seront ainsi à la disposition du public. L’ accès à l’exposition est gratuit. Pour faciliter la consultation, les jeux sont disposés sur des tables et groupés en trois tranches d’âge : « maternelle », « primaire » et « ados-adultes ». Un Guide du visiteur, disponible gratuitement, reprend l’essentiel des informations utiles. De plus, des animatrices sont présentes pour guider les visiteurs, qui peuvent à loisir ouvrir les boites, s’installer et jouer, seul(e) ou à plusieurs. Une nouvelle édition du catalogue, en couleurs et incluant les nouveautés 2010, sera disponible sur place au prix de 10,00 euros. L’exposition permet au public d’aborder tous les aspects de la langue française : bases de la lecture et de l’écriture, exercices d’appellation à partir d’images, maitrise de l’orthographe, enrichissement du vocabulaire, verboludisme, structuration du récit, etc. Pour les professionnels (instituteurs, ludothécaires, formateurs en alphabétisation et en français langue étrangère, animateurs d’écoles de devoirs, logopèdes, etc.) et les étudiants, des séances de démonstration pédagogique sont prévues (plus d’infos dès le 11 octobre sur www.maisondelafrancite.be). Horaire Du lundi au vendredi de 9h à 12h30 et de 13h30 à 17h ; le samedi de 9h à 12h30. Accès libre et gratuit. Pour les groupes : uniquement sur réservation (à partir du 18 octobre, par téléphone au 02/219.49.33). AVIS La Maison de la Francité recherche pour son exposition « Jeux de langage » des animateurs(trices) ayant une expérience en animation de groupes d’enfants et/ou adultes, de préférence dans les domaines de l’enseignement, de l’alphabétisation ou de l’apprentissage du français langue étrangère. Informations complémentaires et conditions : 02/219.49.33 (demander Mme Virginie D’HOOGE).

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La culture française en crise ? À nous les "Jeux de langage" ! Connaissez-vous André Baillon ? La Maison de la Poésie à Namur. Parlez-vous belge ? Un nouveau représentant de l’O.I.F.

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FRANCITé éDITORIAL

Belgique-BelgiëP.P.

Bruxelles XBC0452

La culture française en crise ?

Depuis le 11e siècle, la France s’est affirmée l’un des foyers culturels les plus rayonnants de l’hu-manité, élargi plus récemment à la « franco-phonie », soit l’ensemble des pays et régions de

langue française sur les cinq continents. Comme plusieurs autres grands pays – la Chine, l’Italie, l’Allemagne, l’An-gleterre, la Russie notamment – elle a exporté ses produc-tions artistiques et littéraires bien au-delà de ses frontières, influençant ainsi la créativité des pays récepteurs, tandis qu’elle bénéficiait elle-même de nombreux apports venus de l’extérieur. Son rôle historique en cette matière est donc incontestable. Or, ces dernières années, le rayonnement in-ternational de la France semble s’amenuiser, si du moins l’on en croit certains observateurs. Ainsi, dans le domaine du cinéma, il y a longtemps que les circuits de diffusion français – grand et petit écrans confondus – font la part du lion aux productions états-uniennes, phénomène d’ailleurs présent un peu partout dans le monde. Mais qu’en est-il dans les autres domaines, et plus récemment ?

Fin 2007, le journaliste américain Donald Morrison publie dans le Time un article au titre provocateur : La mort de la culture française. L’année suivante, Denoël édite son essai Que reste-t-il de la culture française ? Arguments solides à l’appui, l’auteur constate que, malgré le soutien multi-forme des pouvoirs publics, les exportations françaises ne cessent de régresser. En avril 2010, c’est une étude fouillée de Gisèle Sapiro sur le déséquilibre des traductions litté-raires entre les deux rives de l’Atlantique : entre 1990 et 2003, 37.000 œuvres traduites de l’anglais – populaires ou commerciales pour l’essentiel – sont éditées à Paris, tan-dis que 640 traductions du français seulement – des titres davantage « haut de gamme » – paraissent à New-York. Le 14 juillet (!), le supplément « Culture » de La Libre Belgique consacre quatre pages à la question : La culture française à bout de souffle ?, traitant aussi bien des arts plastiques et de la philosophie que de la mode, de la chanson ou de la gastronomie…

Que faut-il retenir de ces analyses quelque peu alarmistes ? Tout d’abord, il n’est pas sûr que le volume des exportations soit un critère décisif de la vitalité d’une culture. Le mar-ché intérieur – poursuivons en langage économique – peut parfaitement offrir des débouchés suffisants aux créateurs et satisfaire les attentes du public, surtout quand ce mar-ché s’est donné une dimension plurinationale comme c’est le cas pour la francophonie. Ce qui compte, c’est surtout la capacité d’une culture de se renouveler, d’innover, de ne pas tourner en rond dans ses propres habitudes. La question est alors de discerner dans quelle mesure les influences et les apports extérieurs sont utiles ou indispensables pour attiser ce renouvèlement : l’histoire de l’art et l’histoire littéraire, pour n’évoquer qu’elles, semblent indiquer qu’ils ont en effet joué au fil des siècles un rôle-clé, et pas uniquement à la Renaissance.

Par contre, une importation trop intense, a fortiori si elle est uniculturelle, peut avoir sur la production littéraire et artistique d’un pays un effet anesthésiant, et même aliénant. C’est ce qui semble se produire aujourd’hui dans le secteur audiovisuel, avec les flux puissants qui circulent des États-Unis vers de nombreuses autres régions du monde, dont la France. Observons cependant que, dans une large mesure, ce secteur relève davantage d’une logique technicienne et commerciale que de la création intellectuelle ou artistique au sens strict. Le véritable danger réside précisément dans la marchandisation excessive du culturel, qui assure la prépondérance de la rentabilité et des rapports de forces économiques. Reste dès lors aux créateurs – singulièrement ceux de l’espace francophone – à démontrer que tout n’est pas marchandisable, et que les chiffres de vente ne doivent pas être confondus avec une sanction qualitative.

Daniel Laroche, Directeur

1 À nous les « Jeux de langage » !

3 La Maison de la Poésie à Namur « Parlez-vous belge ? »

2 Connaissez-vous André Baillon ?

4 Un nouveau représentant de l’O.I.F. Le stage de prise de paroleREVUE DE LA MAISON DE LA FRANCITÉ • TRIMESTRIEL • NUMÉRO 63 • 3e trIMestre 201018 rUe JOsePH II 1000 BXL

La revue Francité est écrite en nouvelle orthographe

À nous les « Jeux de langage » !Avec la précieuse collaboration du secteur « Ludothèques » de la Commission communautaire française, la Maison de la Francité prépare dès maintenant la grande exposition annuelle de sa collection « Jeux de langage ». Elle se tiendra à la Bibliothèque des Riches-Claires du mardi 16 novembre au vendredi 3 décembre (24, rue des Riches-Claires, 1000 Bruxelles). À cette occasion seront présentés tous les jeux de la collection actuelle, auxquels s’ajouteront les 30 nouvelles acquisitions faites depuis l’exposition de mars 2009 : près de 270 unités seront ainsi à la disposition du public.

L’accès à l’exposition est gratuit. Pour faciliter la consultation, les jeux sont disposés sur des tables et groupés en trois tranches d’âge :

« maternelle », « primaire » et « ados-adultes ». Un Guide du visiteur, disponible gratuitement, reprend l’essentiel des informations utiles. De plus, des animatrices sont présentes pour guider les visiteurs, qui peuvent à loisir ouvrir les boites, s’installer et jouer, seul(e) ou à plusieurs. Une nouvelle édition du catalogue, en couleurs et incluant les nouveautés 2010, sera disponible sur place au prix de 10,00 euros.L’exposition permet au public d’aborder tous les aspects de la langue française : bases de la lecture et de l’écriture, exercices d’appellation à partir d’images, maitrise de l’orthographe, enrichissement du vocabulaire, verboludisme, structuration du récit, etc. Pour les professionnels (instituteurs, ludothécaires, formateurs en alphabétisation et en français langue

étrangère, animateurs d’écoles de devoirs, logopèdes, etc.) et les étudiants, des séances de démonstration pédagogique sont prévues (plus d’infos dès le 11 octobre sur www.maisondelafrancite.be).

HoraireDu lundi au vendredi de 9h à 12h30 et de 13h30 à 17h ; le samedi de 9h à 12h30. Accès libre et gratuit. Pour les groupes : uniquement sur réservation (à partir du 18 octobre, par téléphone au 02/219.49.33).

AVISLa Maison de la Francité recherche pour son exposition « Jeux de langage » des animateurs(trices) ayant une expérience en animation de groupes d’enfants et/ou adultes, de préférence dans les domaines de l’enseignement, de l’alphabétisation ou de l’apprentissage du français langue étrangère. Informations complémentaires et conditions : 02/219.49.33 (demander Mme Virginie D’HOOGe).

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Le romancier André Baillon (1875-1932) occupe dans la littérature française de Belgique une place paradoxale, car à la fois discrète et insistante. Auteur d’une douzaine de livres en grande partie autobiographiques, mélanges tout originaux de drôlerie et d’âpreté, il a manifestement touché dans le public de son époque comme d’aujourd’hui une « corde sensible » : si ses lecteurs ne sont pas innombrables, la plupart d’entre eux s’avouent inconditionnels ou même passionnés, quand ils ne versent pas dans un franc fétichisme... Entre eux, des titres comme Délires, Histoire d’une Marie ou Un homme si simple fonctionnent comme de véritables mots de passe, signes d’une profonde connivence. C’est dans ce pouvoir inhabituel et névralgique d’une œuvre peu commune qu’il faut voir, assurément, l’origine des nombreuses études critiques et rééditions qui se sont succédé au fil des ans, et dont nous épinglerons trois exemples récents.

Fin 2009 a paru, sous la plume de Geneviève Hauzeur, un volu-me d’une densité remarquable :

André Baillon. Inventer l’Autre. Mise en scène du sujet et stratégies de l’écrit (Archives et Musée de la Littérature, Bruxelles). Issu d’une thèse de doc-torat, le livre est savant, certes, mais d’une grande clarté et toujours très pro-che de la lettre des textes, dont il révèle de façon précise les processus d’engen-drement sous-jacents. D’inspiration psy-chanalytique, l’étude montre avec brio que, loin de la littérature décorative ou esthétisante, l’œuvre de Baillon est un révélateur exceptionnel des mécanismes inconscients qui président à la psychose et au délire. « Ainsi André Baillon fait-il partie de ces voix qui, au début du 20e siècle, font entendre à travers leur écriture la fracture de l’être et l’urgen-ce de penser un autre sujet que celui de la psychiatrie, de la connaissance et de la représentation » (En guise de conclu-sion, p. 423).Deuxième son de cloche : un petit éditeur français, Du Lérot (F-16140 Tusson), publie la Correspondance André Baillon – Jean-Richard Bloch 1920-1930, l’édition ayant été établie et annotée par Maria Chiara Gnocchi. Rappelons que, en 1920, Baillon est à la recherche d’un éditeur pour son livre En sabots. Or, au même moment, Bloch vient d’être nommé directeur de la collection « Pro-sateurs français contemporains » aux éditions Rieder à Paris, et recherche des textes de type « prolétarien » ou « popu-liste ». La rencontre des deux hommes était quasi inévitable, un contrat est bientôt signé, et la plupart des livres de Baillon paraitront chez Rieder. Quant à leur correspondance, elle contient divers commentaires sur leurs œuvres respecti-

ves, sur d’autres romanciers, sur des thè-mes qui leur tiennent à cœur. Ils jettent notamment un regard très personnel sur Paris, plaque tournante de la vie littérai-re, journalistique et mondaine de l’épo-que… À travers cet échange de lettres, c’est à la fois la personnalité de Baillon et l’univers franco-belge de l’entre-deux-guerres qui se trouvent éclairés.Au début de cette année, enfin, est sorti le n° 7-8 des Nouveaux Cahiers André Baillon (2009-2010). Ce numéro spé-cial contient les actes du colloque « Ac-tualité d’André Baillon », tenu les 25 et 26 octobre 2007 à la Bibliothèque royale de Belgique. Dans leur avant-pro-pos, Maria Chiara Gnocchi et Geneviève Hauzeur – encore elles – rappellent que les critiques sont loin de l’unanimité quand il s’agit de classer le romancier dans tel ou tel courant littéraire, même

après l’important renouveau des études « bailloniennes » dans les années 1970. Rétrospectivement, on constate que cette œuvre a suscité de multiples ma-lentendus, en raison de son caractère novateur et de cette manie qu’ont les historiens d’étiqueter chaque artiste ou écrivain sous une appellation commode. Ainsi les organisateurs du colloque ont-ils voulu faire un bilan, « une sorte d’état des lieux qui permette d’évaluer l’actua-lité de l’œuvre de Baillon », et concluent avec pertinence : « nous sommes mainte-nant davantage en mesure de répondre à des questions laissées en suspens, telle que la place occupée par Baillon dans la littérature de langue française et plus particulièrement dans l’histoire littérai-re de la Belgique ».Signalons que Les Nouveaux Ca-hiers André Baillon sont publiés par

l’A.S.B.L. « Présence d’André Baillon » (200, rue du Trône, 1050 Bruxelles), dont le président est M. Éric Loobuyck – à la tête, par ailleurs, d’une remar-quable collection de pièces et de docu-ments relatifs à Baillon. L’association accomplit un travail remarquable pour éviter que le nom et l’œuvre de l’écri-vain ne glissent dans l’oubli, mais aussi pour susciter à son sujet des recherches et des études nouvelles. Son ambition est d’accueillir de nouveaux membres et d’élargir le public des lecteurs de Baillon, au-delà du cercle des spécia-listes et des convaincus… Toute infor-mation à son sujet peut être trouvée sur le site : www.andrebaillon.net. On aura compris que « Francité » lui apporte le soutien moral le plus entier.

Daniel Laroche

Connaissez-vous André Baillon ?

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C’est le comédien Robert Delieu (1933-2005) qui, vers la fin des années 1970, imagine de consacrer à la poésie un lieu permanent, largement ouvert au public, avec bibliothèque, cafeteria et salle adaptée aux lectures à haute voix. grâce à sa ténacité et au soutien des pouvoirs publics, une belle maison du 18e siècle, rue Fumal, est mise à sa disposition par la Ville de Namur, qui contribue aux indispensables travaux de rénovation avec l’aide de l’Atelier poétique de Wallonie, du Club Richelieu de Namur et de la RTBF Namur.

Le 5 octobre 1985 enfin, une A.S.B.L. ayant été créée pour les besoins de la cause, la

Maison de la Poésie est inaugurée of-ficiellement. Le premier spectacle est consacré à l’œuvre d’Henri Michaux, né en 1899… à cent mètres de là, place de l’Ange.

Entre-temps, l’Association des amis et disciples de François Bovesse confie à la jeune Maison une importante collection de livres et de documents, lui permettant ainsi de mettre sur pied un remarquable Centre de docu-mentation poétique – lequel compte aujourd’hui près de 40.000 pièces et accueille de nombreux visiteurs. En septembre 1987, c’est la création de la revue Sources, dirigée par le poète Éric Brogniet, et qui jusqu’à la fin 2000 publiera un nombre considéra-ble de textes et d’articles de grande qualité. L’année 2003 constitue pour l’institution un tournant important : Éric Brogniet est désigné directeur et s’attache à redéfinir les missions de la Maison, dont l’appellation est complé-tée par la formule « et de la Langue française ». En mai 2004, une conven-tion est signée entre l’A.S.B.L. et la Communauté française, qui entérine la

nouvelle orientation : organisation de manifestations annuelles telles que le Printemps des Pètes, le Festival Inter-national de Poésie ou le Marché Inter-national de Poésie ; programme de col-loques, de spectacles et de rencontres avec des écrivains ; contribution à des opérations comme la « Semaine de la langue française en fête » (Communau-té française), « Je lis dans ma commu-ne » ou la « Fureur de lire » ; collabora-tion avec la Bibliothèque principale de Namur, etc., etc.Le 5 octobre 2010, sous la présidence de M. Jacky Marchal, la Maison de la Poésie et de la Langue française fêtera donc ses 25 ans d’existence, tandis que se déroulera son 5e Concours de Poésie par S.M.S. (du 13 septembre au 13 oc-tobre) sur le thème « Hymne à la joie », en hommage au poème de Schiller mis en musique par Beethoven dans sa 9e symphonie ; le règlement complet est en ligne sur le site Internet http://www.mai-sondelapoesie.be/agenda. Le 15 octobre à 20h, elle accueillera un spectacle de Fanchon Daemers consacré à La Chan-son du Mal-aimé, d’Apollinaire. Toujours le même mois – décidément fertile – une exposition permanente sur Henri Mi-chaux sera ouverte au public. Signalons aussi un cycle de rencontres à propos de la langue française, parmi lesquelles une conférence de M. Daniel Laroche intitu-lée « Notre français file à l’anglaise » et consacrée au phénomène de l’angloma-nie chez les francophones d’aujourd’hui (jeudi 25 novembre à 19h).

Maison de la Poésie28, rue Fumal, 5000 Namur téléph. 081/22.53.49

La Maison de la Poésie à Namur

C’est la question que vous pose la maison d’édition De Boeck-Duculot par le biais du « quiz des belgicismes » disponible sur son site Internet.

Si vous ignorez tout de nos idio-tismes, le Dictionnaire des bel-gicismes vous apprendra quels

sont les mots les plus fréquents, ce qu’ils signifient, à quelle catégorie grammati-cale ils appartiennent, comment ils se prononcent et quel est le terme équi-valent dans le français de référence. Si vous êtes déjà familiarisé avec les bel-gicismes, vous pourrez découvrir l’éty-mologie de la plupart des termes ou les équivalents existant dans d’autres pays francophones comme le Québec ou la Suisse romande. Riche de plus de 2.000 entrées, l’ouvrage dirigé par Michel Francard – professeur de lin-

guistique à l’UCL – est le fruit d’une enquête menée en collaboration avec le centre linguistique Valibel auprès d’une centaine de locuteurs wallons et bruxel-lois, ce qui a permis aux auteurs de se concentrer sur les belgicismes que la population utilise réellement. Aussi, les auteurs ont pris le soin d’introduire des mots que nous utilisons couramment, mais qui désignent une réalité typique de la Belgique : la cohabitation légale, les communes à facilités ou le stoemp, par exemple. On trouve également de précieuses informations sur les nuances régionales. Ainsi, quand le Bruxellois se fait une tartine de plattekeis, le Wallon mange de la maquée et le Belge fait le plein de diesel alors que le Français roule au gasoil. La variété et la précision du contenu ainsi que sa présentation font de ce nouveau Dictionnaire des belgicis-mes un ouvrage indispensable pour les curieux comme pour les amoureux de notre belle langue …belge !

« Parlez-vous belge ? »

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Éditeur responsableDaniel LAROCHE, 18 rue Joseph II à 1000 BruxellesConception graphiqueMarmelade - www.marmelade.betirage 8.000 exemplairesAvec l’aide de la Commission communautaire française

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LA MAIsON De LA FrANCItÉTÉLÉPH. 02/219.49.33 - TÉLÉCOP. 02/219.67.37COUrrIeL : [email protected] - INterNet : www.maisondelafrancite.beBUreAU De DÉPÔt : BrUXeLLes X P 101012

Le mandat de Mme Maria NICULESCU, Représentante de l’Organisation Internationale de la Francophonie auprès de l’Union européenne, vient d’arriver à son terme. La Maison de la Francité tient à lui exprimer sa vive gratitude pour l’esprit de collaboration dont elle a témoigné tout au long de sa mission, et lui souhaite une heureuse poursuite de sa brillante carrière. À partir de septembre, elle sera remplacée par le Québécois pietro SICURO, précédemment Directeur de l’Institut de la Francophonie numérique (l’un des « organes subsidiaires » de l’O.I.F.).

M.SICURO est un spécialiste des questions d’éducation et de scolarisation. Parmi les États

membres de l’O.I.F., il accorde une attention préférentielle aux plus nom-breux d’entre eux, les pays en dévelop-pement. En effet, il estime que l’éduca-tion est un droit fondamental de l’Hom-me et un accélérateur de progrès, et qu’elle constitue à ce titre une priorité pour les pays les plus pauvres : l’O.I.F. a donc une responsabilité particulière et un devoir de solidarité à l’égard de ses membres qui sont dans ce cas. Quant à la « culture numérique » qui s’est déve-

loppée à partir des nouvelles techniques d’information et de communication, et dans laquelle l’accès à l’Internet occu-pe une position centrale, elle doit être mise au service de cette grande prio-rité éducative. Non pour que les pays de l’hémisphère nord imposent leurs contenus et leurs conceptions à ceux du Sud, mais pour que ceux-ci s’appro-prient l’outil et expriment leur propre créativité.La Maison de la Francité souhaite la bienvenue à M. SICURO et forme des vœux pour que son activité à Bruxelles se déroule dans les meilleures conditions.

Un nouveau représentant de l’O.I.F.

Stage deprise de parole

Le stage de prise de paroleNous l’annoncions dans notre numéro précédent, la session d’automne du « Stage de prise de parole » démarre le 6 octobre.

Les inscriptions sont d’ores et déjà clôturées. Cependant, les personnes intéressées par la session de printemps 2011 peuvent dès maintenant déposer leur candidature à la Maison de la Francité (18, rue Joseph II,

1000 Bruxelles, [email protected]) par le biais du formulaire prévu à cet effet. Celui-ci est disponible sur le site Internet de la Maison de la Francité (www.maisondelafrancite.be). La responsable du stage est Mme Catheline FEDURSKI.

Les tables de conversation française redémarrent !

Les « Tables de conversation française » de la Maison de la Francité ont repris ce jeudi 2 septembre.

Les personnes désireuses d’améliorer leur français parlé peuvent retrouver la dynamique équipe d’animateurs tous les jeudis soirs, de 18h30 à 20h00, sauf pendant les congés scolaires.

Cette année, de nouveaux thèmes vont faire leur apparition, comme Se loger, Comment je vois Bruxelles ou encore GSM, Internet et autres techniques modernes. De plus, les fiches de vocabulaire ont été revues de fond en comble …

Pour plus d’informationou si vous souhaitez rejoindre l’équipe de nos animateurs bénévoles vous pouvez contacter Mme Catheline FEDURSKI par téléphone au 02/219.49.33 ou par courriel à l’adresse : [email protected].