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FRANCIT é Égalité, complémentarité, solidarité Une langue pour créer Ce numéro de Francité contient un compte rendu de notre concours de slam 2011. Un observateur mal informé pourrait se demander si, parmi les tâches qui incombent aujourd’hui à la Maison de la Fran- cité, l’organisation d’un concours de textes est vraiment indispen- sable alors que d’autres défis semblent plus urgents et qu’il existe, en Belgique et ailleurs, de nombreux concours littéraires… Un tel scepticisme, toutefois, témoignerait surtout d’une incompréhension profonde de ce qui est en jeu. D’abord, rappelons que notre concours annuel n’est pas un concours « littéraire ». Il ne s’adresse pas à des professionnels. Son but est d’amener à l’écriture des personnes pour qui ce n’est pas une activité familière, et qui vont donc faire à cette occasion une expérience originale, voire exaltante. Aussi la publicité et les règles de participation, dont la longueur minimale du texte, ont-elles été pen- sées de manière à rendre l’épreuve très accessible, y compris aux jeunes à partir de douze ans. Même préoccupation quant au choix du thème et du genre textuel : il s’agit de rebuter le moins possible les participants potentiels, afin que l’activité mérite pleinement son qualificatif « grand public ». Surtout, il existe un malentendu fréquent sur le rôle de la langue dans le monde humain. Celle-ci n’est pas faite uniquement pour « communiquer » au sens pratique du mot, ni même pour « expri- mer » ses émotions passagères. Elle permet aussi de jouer avec la matière verbale, de créer des uni- vers imaginaires, d’inventer des histoires et d’ouvrir ainsi l’espace étriqué de nos préoccupations quo- tidiennes. Le récit de fiction, le poème, la chanson disent de manière imagée comment nous voyons le monde qui nous entoure, la place que nous y occupons ou que nous voudrions y occuper, ce qui compte le plus pour nous. Par eux, consciemment ou non, nous donnons sens à notre existence et à celle des autres. Les textes reçus illustrent remarquablement ce qui précède. D’abord par leur nombre : manifestement, le genre du slam et le titre « Je t’appelle citadelle » ont trouvé un large écho dans le public et stimulé les imaginations. Ensuite, leur contenu illustre bien le rôle vital de la parole et de l’écriture, par les- quelles chacun de nous tente de se définir, de se rêver, de se reconnaitre, de se projeter dans l’ave- nir. Telle est la véritable signification du concours : démontrer que, au-delà de ses aspects utilitaires et sociaux, le langage nous est indispensable pour élaborer notre univers mental et aider l’autre à éla- borer le sien. Ridouane CHAHID, Président 1 Langue et culture à Bruxelles 2 Les ateliers d’écriture 3 Un concours très jeune « Je t’appelle citadelle » 4 Stage de prise de parole La revue Francité est écrite en nouvelle orthographe Langue et culture à Bruxelles Entretien entre Mme Julie de Groote, Présidente du Parlement francophone bruxellois, et M. Ridouane Chahid, Président de la Maison de la Francité ›› Entretien mené par Daniel Laroche DL Parmi les compétences cultu- relles officiellement dévolues à la Commission communautaire fran- çaise, la promotion de la langue française est citée en premier lieu. Comment faut-il interpréter ce fait ? JdG Comme vous le faites remar- quer, cette promotion de la langue française est un axe majeur des compétences de la Commission communautaire française. Liée à une politique de défense de la langue française et d'affirmation de l'identité francophone de Bruxelles, cette compétence spéciale tente de privilégier trois objectifs. D’abord, sensibiliser le public et en particulier les jeunes à la lecture, à l'écriture et à la maitrise de la langue française. Ensuite, encourager la création lit- téraire et promouvoir de jeunes auteurs bruxellois francophones. Enfin, maintenir vivantes les col- lections consacrées à de grands auteurs francophones. DL Que fait-on pour harmoniser, sur le territoire régional bruxellois, les politiques culturelles de la Com- munauté française d’une part, de la Commission communautaire fran- çaise d’autre part ? RC Depuis plusieurs années, il existe entre ces deux institutions franco- phones de nombreux échanges d’informations, notamment afin d’éviter tout effet de concurrence ou de redondance. Toutefois, cette concertation a connu récemment une accélération importante, avec les Assises bruxelloises du déve- loppement culturel territorial. C’est un projet de grande ampleur, porté conjointement par Mme Fadila Laanan, ministre de la Culture de la Communauté française, et par M. Emir Kir, ministre de la Culture de la Commission communautaire française. La séance inaugurale de ces Assises s’est tenue le 19 février dernier au Théâtre de la place des Martyrs. Il s’agit d’analyser l’offre culturelle présente dans la région wal- lonne et la région bruxelloise, en mettant cette offre en relation avec deux grands fac- teurs : d’une part les différentes po- pulations concer- nées, d’autre part la répartition ter- ritoriale des opé- rateurs culturels. REVUE DE LA MAISON DE LA FRANCITÉ TRIMESTRIEL NUMÉRO 66 2 e TRIMESTRE 2011 18 RUE JOSEPH II 1000 BXL ÉDITO « une perspective d'avenir cohérente pour le secteur culturel et artistique à Bruxelles. » © Marcel Vanhulst ›› Une journée citoyenne

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Langue et culture à Bruxelles. Les ateliers d’écriture. Un concours très jeune: "Je t’appelle citadelle".

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FRANCITé Égalité, complémentarité, solidarité

Une langue pour créer Ce numéro de Francité contient un compte rendu de notre concours de slam 2011. Un observateur mal informé pourrait se demander si, parmi les tâches qui incombent aujourd’hui à la Maison de la Fran-cité, l’organisation d’un concours de textes est vraiment indispen-sable alors que d’autres défis

semblent plus urgents et qu’il existe, en Belgique et ailleurs, de nombreux concours littéraires… Un tel scepticisme, toutefois, témoignerait surtout d’une incompréhension profonde de ce qui est en jeu.

D’abord, rappelons que notre concours annuel n’est pas un concours « littéraire ». Il ne s’adresse pas à des professionnels. Son but est d’amener à l’écriture des personnes pour qui ce n’est pas une activité familière, et qui vont donc faire à cette occasion une expérience originale, voire exaltante. Aussi la publicité et les règles de participation, dont la longueur minimale du texte, ont-elles été pen-sées de manière à rendre l’épreuve très accessible, y compris aux jeunes à partir de douze ans. Même préoccupation quant au choix du thème et du genre textuel : il s’agit de rebuter le moins possible les participants potentiels, afin que l’activité mérite pleinement son qualificatif « grand public ».

Surtout, il existe un malentendu fréquent sur le rôle de la langue dans le monde humain. Celle-ci n’est pas faite uniquement pour « communiquer » au sens pratique du mot, ni même pour « expri-mer » ses émotions passagères. Elle permet aussi de jouer avec la matière verbale, de créer des uni-vers imaginaires, d’inventer des histoires et d’ouvrir ainsi l’espace étriqué de nos préoccupations quo-tidiennes. Le récit de fiction, le poème, la chanson disent de manière imagée comment nous voyons le monde qui nous entoure, la place que nous y occupons ou que nous voudrions y occuper, ce qui compte le plus pour nous. Par eux, consciemment ou non, nous donnons sens à notre existence et à celle des autres.

Les textes reçus illustrent remarquablement ce qui précède. D’abord par leur nombre : manifestement, le genre du slam et le titre « Je t’appelle citadelle » ont trouvé un large écho dans le public et stimulé les imaginations. Ensuite, leur contenu illustre bien le rôle vital de la parole et de l’écriture, par les-quelles chacun de nous tente de se définir, de se rêver, de se reconnaitre, de se projeter dans l’ave-nir. Telle est la véritable signification du concours : démontrer que, au-delà de ses aspects utilitaires et sociaux, le langage nous est indispensable pour élaborer notre univers mental et aider l’autre à éla-borer le sien.

Ridouane CHAHID, Président

1 Langue et culture à Bruxelles

2 Les ateliers d’écriture

3 Un concours très jeune « Je t’appelle citadelle »

4 Stage de prise de parole

La revue Francité est écrite en nouvelle orthographe

Langue et culture àBruxelles

Entretien entre

Mme Julie de Groote,

Présidente du Parlement

francophone bruxellois,

et M. Ridouane Chahid,

Président de la Maison

de la Francité

››Entretien mené par Daniel Laroche

DL Parmi les compétences cultu-relles officiellement dévolues à la Commission communautaire fran-çaise, la promotion de la langue française est citée en premier lieu. Comment faut-il interpréter ce fait ?

JdG Comme vous le faites remar-quer, cette promotion de la langue française est un axe majeur des compétences de la Commission communautaire française. Liée à une politique de défense de la langue française et d'affirmation de l'identité francophone de Bruxelles, cette compétence spéciale tente de privilégier trois objectifs. D’abord, sensibiliser le public et en particulier les jeunes à la lecture, à l'écriture et à la maitrise de la langue française. Ensuite, encourager la création lit-téraire et promouvoir de jeunes auteurs bruxellois francophones. Enfin, maintenir vivantes les col-lections consacrées à de grands auteurs francophones.

DL Que fait-on pour harmoniser, sur le territoire régional bruxellois, les politiques culturelles de la Com-munauté française d’une part, de la Commission communautaire fran-çaise d’autre part ?

RC Depuis plusieurs années, il existe entre ces deux institutions franco-phones de nombreux échanges d’informations, notamment afin

d’éviter tout effet de concurrence ou de redondance. Toutefois, cette concertation a connu récemment une accélération importante, avec les Assises bruxelloises du déve-loppement culturel territorial. C’est un projet de grande ampleur, porté conjointement par Mme Fadila Laanan, ministre de la Culture de la Communauté française, et par M. Emir Kir, ministre de la Culture de la Commission communautaire française. La séance inaugurale de ces Assises s’est tenue le 19 février dernier au Théâtre de la place des Martyrs. Il s’agit d’analyser l’offre

culturelle présente dans la région wal-lonne et la région bruxelloise, en mettant cette offre en relation avec deux grands fac-teurs : d’une part les différentes po-pulations concer-nées, d’autre part la répartition ter-ritoriale des opé-rateurs culturels.

REVUE DE LA MAISON DE LA FRANCITÉ

TRIMESTRIEL

NUMÉRO 66

2e TRIMESTRE 2011

18 RUE JOSEPH II 1000 BXL

ÉDITO

« une perspective d'avenir cohérente pour le secteur culturel et artistique à Bruxelles. »

© M

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›› Une journée citoyenne

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Un troisième thème s’y ajoute, celui de l’amélioration de la gouvernance. Ce travail considérable permettra de mieux équilibrer l’offre culturelle entre les deux régions mais aussi à l’intérieur de cha-cune d’elles.

DL Sous l’impulsion de Mme de Groote et de Mme Carla Dejonghe, Présidente de la Vlaamse Gemeenschapscommissie, un ambitieux « Plan culturel pour Bruxelles » a été mis sur pied et présenté le 17 mars 2010. Comment ce projet évolue-t-il ?

JdG Le Plan culturel pour Bruxelles vise à dégager une perspective d'avenir cohé-rente pour le secteur culturel et artistique à Bruxelles, qui compte de très nom-breux interlocuteurs. Dans cette optique, les objectifs du plan sont de faciliter la perspective d'une vision commune, de mobiliser les acteurs culturels à la réali-sation du plan, d'encourager un dialogue approfondi et un travail commun, et de proposer à toutes les parties prenantes de la vie bruxelloise une vision cohérente de la culture. Depuis le premier État des lieux en juin 2010, les groupes de tra-vail du Plan culturel pour Bruxelles ont poursuivi leurs efforts. Récemment, les résultats des travaux de ces derniers mois ont été présentés. La deuxième étape de ce « cadastre culturel » et état des lieux a été présentée au cours du mois de mars 2011 et les derniers groupes de travail qui doivent présenter leurs rapports le feront au cours du mois de mai.

DL En matière de langue française, quelles sont à votre avis les urgences dans une région telle que Bruxelles au-jourd’hui ?

RC On sait depuis longtemps que la langue est le facteur numéro un de l’intégration sociale, et que le français est sans conteste la langue dominante dans la population bruxelloise. Or, on constate que la maitrise du français par les habitants de Bruxelles est très iné-gale. D’après les statistiques que vient de publier le Service Public Fédéral Éco-nomie, la région bruxelloise compte trois fois plus d’étrangers (30 %) que la région wallonne (9,5 %) et presque cinq fois plus que la région flamande (6,4 %). Mais cer-taines communes comptent environ 40 % d’habitants d’origine étrangère : Saint-Gilles, Ixelles, Etterbeek, Saint-Josse. Le problème est particulièrement aigu pour les enfants qui sont scolarisés en fran-çais, mais dont la langue maternelle est l’arabe, le turc, l’espagnol ou une autre langue. Dès leur entrée à l’école primaire, ils souffrent d’un déficit qui risque de handicaper toute leur scolarité. Je pense donc qu’une bonne maitrise du français par ces enfants est l’une de nos grandes priorités actuelles.

DL La place grandissante de l’anglais dans les institutions européennes est-elle un sujet de préoccupation pour les responsables bruxellois et les habitants ?

JdG Comme l'Union européenne s'élar-git et que s'établissent à Bruxelles davantage de fonctionnaires étrangers et de personnes travaillant dans le domaine international, certains peuvent, en effet, craindre une « anglicisation » de Bruxelles. En même temps, un second phénomène semble émerger, à savoir qu'il y a bien plus de gens qui affirment parler un an-glais satisfaisant, voire excellent, que de ceux qui ont la même prétention quant au néerlandais (respectivement 35 % contre

28 %). L'anglais joue donc un rôle crois-sant dans la vie économique et culturelle, y compris à Bruxelles, ville internationale de référence. En ce sens, il constitue une concurrence pour le français plutôt que pour le néerlandais qui, depuis un certain temps, ne remplit plus cette fonction de langue véhiculaire dans les relations éco-nomiques ou commerciales à Bruxelles. C'est, dès lors, la raison pour laquelle la défense et la promotion de la langue fran-

çaise figurent en bonne place dans les prio-rités de la Cocof qui multiplie les activités en ce sens : concours de slam, soutien aux associations dans le cadre de concours d'orthographe, classes de dialogue, l ien avec la Maison de la Francité que vous re-présentez...

DL Beaucoup d’associations culturelles ou socioculturelles ont tendance à se comporter de manière autoprotectrice. Comment faire pour qu’elles collaborent davantage ?

RC Il n’est pas anormal que les associa-tions soient fortement indépendantes les unes des autres : chacune a son histoire, ses objectifs, son public, sa « culture d’entreprise » si vous me permettez l’ex-pression. Ce qui serait regrettable, c’est d’en arriver à des situations de « double emploi » ou de rivalité. Mais c’est aux pouvoirs publics subventionnants de veiller à éviter ces situations, ce qui nous ramène d’ailleurs aux Assises bruxel-

loises dont je parlais précédemment. Un autre aspect est un peu moins visible. Au fil des années, chaque association acquiert dans son domaine d’activité un savoir-faire parfois très élaboré ; il arrive qu’elle préfère en garder le monopole, pour des raisons évidentes, alors que ce savoir-faire pourrait être très utile à d’autres associations. Il faut encoura-ger les opérateurs à faire connaitre les « bonnes pratiques » qu’ils ont mises au point, par le biais de revues, de sites Internet ou par tout autre moyen. Ici encore, les pouvoirs subventionnants peuvent donner des impulsions très utiles pour stimuler un tel échange, qui est profitable à tout le monde.

DL Pour les responsables de la politique bruxelloise en matière de langue et de culture, pensez-vous que les enfants, les adolescents et les jeunes adultes consti-tuent un public à privilégier ? Pourquoi ?

JdG Il est évident que cette sensibilisa-tion à la langue française se doit d'être dirigée vers les plus jeunes qui seront porteurs pour le futur de cette spécifi-cité francophone et seront en mesure de transmettre ce savoir aux générations futures. Ceci est d'autant plus vrai qu'il est connu de tous que Bruxelles se di-rige vers une explosion démographique et que les quelque 200.000 personnes qui viendront s'ajouter à la population existante seront pour partie d'origine étrangère. Une bonne connaissance et une pratique, dès le plus jeune âge, de la langue française constitueront, dès lors, un facteur essentiel d'intégration, comme l’a souligné à juste titre M. Chahid.

Lesateliersd’écritureDevenir artiste, écrivain ou

compositeur ne s’apprend

pas, entend-on souvent dire ;

ce serait une question de don

inné, et non d’apprentissage.

Tout n’est pas faux dans

cette opinion : on ne crée

pas de toutes pièces un Van

Gogh, un James Joyce ou un

Chostakovitch…

Il faut pourtant observer que tout créa-teur, quel que soit son génie personnel, doit maitriser la technique propre à son art, et qu’un apprentissage plus ou moins long est pour cela indispensable. Cette contrainte est flagrante dans le domaine des arts plastiques et dans celui de la musique, où il existe de nombreuses académies et écoles spécialisées. Elle l’est beaucoup moins dans le domaine littéraire, qui n’offre aucun enseigne-ment comparable. C’est dire que, dans

une large mesure, le futur écrivain en est réduit à une sorte d’auto-apprentissage empirique, celui que lui permettent la lec-ture intensive et, à ses débuts, l’imitation de l’un ou l’autre grand prédécesseur.

Une pratique récente tente de pal-lier modestement ce manque : l’atelier d’écriture. Quelques « apprentis » – rare-ment plus de dix – se groupent autour d’un animateur, qui le plus souvent est lui-même un écrivain expérimenté. Il leur donne un certain nombre de consignes pratiques, à partir desquelles les appren-tis vont entamer la rédaction d’un texte (récit, chanson, lettre, etc.). Ce texte fait ensuite l’objet d’une lecture critique, le plus souvent collective, à partir de la-quelle l’auteur peut reprendre son travail. On le comprend, il est difficile de faire des progrès décisifs en une seule séance, même si elle dure quelques heures, aussi la plupart des ateliers comportent-ils plu-sieurs épisodes… Tout ceci est décrit de façon passionnante par Eva KAVIAN dans Écrire et faire écrire, qui comporte deux tomes : Manuel pratique d’écriture (De Boeck-Duculot, 2e édition, 2009) et 50 auteurs belges vous font écrire (id., 2011).

Eva KAVIAN, qui est écrivaine, avait déjà publié en 2003, avec Réjane PEIGNY et Pascale FONTENEAU un Guide des ateliers d’écriture en Communauté fran-çaise. Animant des ateliers d’écriture depuis 1987, elle a acquis en la matière un savoir-faire unanimement reconnu. « Tout le monde peut écrire », affirme-t-elle audacieusement. « L’écriture n’est pas réservée à une élite. C’est un moyen d’expression et de création que chacun peut utiliser et développer ». L’intérêt de l’ouvrage d’Eva KAVIAN vient du fait qu’il ne se réduit pas à une simple mé-thodologie. L’auteure s’interroge sur le sens même du vouloir-écrire, sur ses racines psychologiques, sur les objectifs poursuivis, démontrant ainsi que l’ate-lier d’écriture est une aventure humaine d’une grande richesse. Elle-même lec-trice cultivée, elle évoque les œuvres de nombreux écrivains de divers pays et, chemin faisant, donne envie de lire au-tant que d’écrire… En bref : un ouvrage à mettre dans le plus grand nombre de mains possible !

Daniel Laroche

« la maitrise du français par les habitants de Bruxelles est très inégale »

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FRANCITé 66 2e TRIMESTRE 2011 page3

Palmarès

Un concours très jeune : «Jet’appellecitadelle»

Malgré le passage à un genre

nouveau, le slam, le concours

de textes de la Maison de la

Francité a attiré cette année

le très beau nombre de 545

participants : 104 cadets, 250

juniors, 168 adultes, auxquels il

faut ajouter 23 déclassés pour

non-conformité au règlement

(dura lex…).

Comme on pouvait s’y attendre, les ado-lescents ont débarqué en force avec les deux tiers des participations. Si l’on y ajoute les jeunes adultes, on constate que près de 85 % des participants ont moins de 30 ans : le public du concours a donc connu à la fois un grand renou-vèlement et un rajeunissement intense. Voyons de plus près ses caractéristiques.

Le groupe des cadets (19,9 % des parti-cipants) comporte 59 % d’adolescentes. 69,2 % viennent de Wallonie, 30,8 % de Bruxelles. À lui seul, l’Institut Notre-Dame d’Arlon a envoyé 40 participants dont 3 ont été désignés lauréats, aux côtés d’un autre Wallon et de 2 Bruxellois. En ce qui concerne les juniors (47,9 % des parti-cipants), ils comptent 62 % de jeunes filles. 87,6 % sont de Wallonie, 12,4 % de Bruxelles. Cette fois, c’est l’Institut Saint-Joseph de Ciney qui arrive en tête avec 46 % des participations et… 4 des 5 lauréats, lesquels sont tous Wallons. Seuls 6 % des juniors ont participé indé-pendamment de leur classe de français.

Venons-en aux adultes (32,2 % des parti-cipants), dont le groupe compte 55 % de femmes. On y trouve 34,5 % d’élèves, en grande partie par l’intermédiaire de leur classe de français. Les autres ont des profils professionnels variés : enseignant, animateur, artiste, graphiste, informa-ticien, fonction publique, paramédical, chômeur, retraité, etc. La Wallonie en a envoyé 59 %, Bruxelles 37 %, les com-munes à facilités 5, la Flandre 2. On y trouve 3 septuagénaires (le plus âgé est né en 1932), mais environ la moitié des participants adultes a moins de 30 ans. Parmi les 18 lauréats : 8 Bruxellois, 5 étu-diants, dont 1 de Ciney et 1 de Chimay.

Les écoles ont été nombreuses à jouer les relais, l’enseignement technique et professionnel étant mieux représenté que les années précédentes :

Athénée Royal de Chimay [26 participants] Athénée Royal de Pont-à-Celles [2] Athénée Royal Serge Creuz à Molenbeek [12] Collège du Christ-Roi à Ottignies [5] Collège La Fraternité à Bruxelles [29] École Campus Saint-Jean à Molenbeek [21] suite aux ateliers d’écriture

École internationale belge du SHAPE [26] Institut de la Providence à Champion [17] Institut de la Providence à Herve [11]

Institut d'Enseignement Secondaire Paramédical Provincial de Mons [14]

Institut des Arts, Techniques, Sciences et Artisanats de Namur [3]

Institut Notre-Dame à Arlon [50] Institut Notre-Dame à Charleroi [2] Institut Sainte-Claire à Verviers [16] Institut Saint-Joseph à Evere [1] suite aux ateliers d’écriture

Institut Saint-Joseph à Ciney [126] Lycée Dashbeek de Bruxelles [4]

Signalons encore que 8 ateliers d’écriture avaient été animés par deux slameurs chevronnés (Maky et Enas Leawsone) dans quelques écoles à encadrement différencié :

1 à l’Athénée royal d’Evere (5e technique comptabilité) 1 au Collège Roi Baudouin (5e technique qualification)

5 à l’École Campus Saint-Jean de Molenbeek (en 2e, 4e et 5e) 1 à l’Institut Saint-Joseph d’Etterbeek (1re)

Au total, 93 élèves ont bénéficié de ces ateliers, dont ont résulté une trentaine de participations, auxquelles s’ajoute une vingtaine provenant de l’athénée Serge Creuz. Si les quatre heures d'animation n’étaient certes pas suffisantes pour transformer les élèves en écrivains, le mot « citadelle » et ses multiples facettes ont cependant permis à la majorité d’entre eux de donner au thème du concours un développement personnel.

La sélection des textes cadets et juniors était assu-rée par M. Henry Landroit, écrivain et pédagogue, celle des adultes ayant été confiée à M. Francis Dan-nemark, écrivain et

éditeur. Cette année, c’est le président de la Maison de la Francité, M. Ridouane Chahid, qui présidait le jury, entouré de six personnalités : Mme Dimitra Bou-ras, journaliste et rédactrice en chef de Cinergie ; Mme Claire Deslongchamps, directrice des Communications et Affaires publiques à la Délégation générale du Québec ; Mme Nadia El Yousfi, députée francophone bruxelloise ; Mme Laurence Ghigny, attachée culturelle à la Commu-nauté française ; MM. Bouderbat Reda Mahjoub et Frédéric Mendes, slameurs.

La proclamation des lauréats et la re-mise des prix ont eu lieu dans la Salle des Glaces du Parlement bruxellois le mercredi 1er juin. La Maison de la Fran-cité remercie vivement de son aimable accueil Mme Julie de Groote, Prési-dente de l’Assemblée de la Commission communautaire française. Grâce à la générosité des parraineurs, tous les lau-réats sont repartis les bras chargés de prix superbes : chèques, dictionnaires, abonnements, livres, bandes dessinées, entrées gratuites, chèques-cadeaux, etc. En outre, et selon une tradition désor-mais bien établie, les meilleurs textes du concours seront publiés en automne.

Près de 85 % des participants ont moins de 30 ans.

catégorie « cadets »

1er prix Mlle Chloé BAUDOIN (d’ARLON) pour son slam Une part de moi

2e prix M. Ilias SHAWKAT (de BRUXELLES) pour son slam De tous les sentiments

3e prix Mlle Élise VANDERGOTEN (de PONT-À-CELLES) pour son slam Juste un petit besoin de citadelle

4e prix Mlle Angelika ANDREJEK (de BRUXELLES) pour son slam En Europe

5e prix Mlle Léna WANLIN (d’ARLON) pour son slam Citadelle amour qui nous ensorcèle

6e prix Mlle Manon PAQUET (d’ARLON) pour son slam Un chemin…

catégorie « juniors »

1er prix Mlle Olivia LOTHAIRE (de CINEY) pour son slam Statue de Cire

2e prix Mlle Angeline DUBUISSON (de DURNAL) pour son slam Passé

3e prix M. Yan FYALKOWSKI (de CHEVETOGNE) pour son slam Je peux voler sur un dragon

4e prix Mlle Gwenaëlle CAMBIER (de MONT-SUR-MARCHIENNE) pour son slam Ile solitaire

5e prix Mlle Marie LEMAIRE (d’AGIMONT) pour son slam Liberté volée

catégorie « adultes »

1er prix M. Stephen VINCKE (de FRAMERIES) pour son slam SlaMBDa

2e prix M. Jean-Claude CROMMELYNCK (d’HOEILAART) pour son slam Sur les pavés de tes ruelles

3e prix M. Terence VERBEEK (de BRUXELLES) pour son slam Mon re-Père

4e prix M. Gilles VENET (de BRUXELLES) pour son slam Mon cœur a ses raisons que ma raison ignore

5e prix Mme Marianne DUPONT (de SPY) pour son slam Adèle

6e prix Mme Régine PETERS (de BRUXELLES) pour son slam Six tas d'ailes

7e prix Mme Adelaïde RICHARD (de VILLE-POMMERŒUL) pour son slam Le plus beau métier du monde

8e prix M. Tom LEGAZ (d’IVOZ-RAMET) pour son slam La vie des rêves

9e prix Mme Laura-Cristina SANTA (de BRUXELLES) pour son slam Chant d'amour

10e prix M. Fréderic MEURANT (de LIÈGE) pour son slam Citadelle cherche salaire mensuel

11e prix Mlle Sarah FADEUX (d’HAMOIS) pour son slam À Prince, mon ami

12e prix Mlle Sihame LIHEMDI (de BRUXELLES) pour son slam Essence

Du 13e au 15e prix

Mme Brigitte BERCOOF (de BRUXELLES) pour son slam Citadelle

Mme Michelle DANTINE (de WEZEMBEEK-OPPEM) pour son slam Citadelle Ô citadelle

Mme Bénédicte LUTUMBA (de BRUXELLES) pour son slam Ainsi va les blues

Du 16e au 18e prix

M. Éric DELVOIE (de WAVRE) pour son slam Tu es si belle

Mme Carine-Laure DESGUIN (de CHARLEROI) pour son slam Contre tes murs, citadelle sans grillage …

M. Axel VAN STEENBERGHE (de BRUXELLES) pour son slam Ribambelle de citadelles en fricadelles

›› Le jury

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FRANCITé 66 2e TRIMESTRE 2011 page4

Éditeur responsableDaniel LAROCHE, 18 rue Joseph II à 1000 Bruxelles

Conception graphiqueMarmelade - www.marmelade.be

Tirage 6.500 exemplaires

Avec l’aide de la Commission communautaire française

LA MAISON DE LA FRANCITÉ

TÉLÉPH. 02/219.49.33 - TÉLÉCOP. 02/219.67.37

[email protected]

www.maisondelafrancite.be

BUREAU DE DÉPÔT : BRUXELLES X P 101012

Lire dans les parcs 2011

Stage de prise de parole :sessiond’automne2011

Formulaire d’inscriptionÀ renvoyer à la Maison de la Francité ASBL – 19F, avenue des Arts à 1000 Bruxelles ou [email protected]

Nom, prénom . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Sexe : M F Date de naissance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Rue . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . N°. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Boite . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Code postal . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Localité. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Téléphone . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Adresse courriel. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

études secondaires (établissement, diplôme) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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études supérieures (établissement, domaine, diplôme) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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Expériences professionnelles (employeur, fonction, période) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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Autres expériences . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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Mes attentes à l’égard de cette formation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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Canal par lequel j’ai appris l’existence de cet atelier :

Affiche (lieu) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Site(s) Internet . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Prospectus (lieu) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Autre(s). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Presse écrite. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Fait à . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Date . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Signature . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Du 1er juillet au 31 aout 2011, des caisses de livres pour enfants quitte-ront leur bibliothèque publique pour profiter du soleil des parcs, lieux publics ou terrains de jeu, tant wallons que bruxellois. À travers cette initiative, les bibliothèques veulent susciter le gout de la lecture chez les plus petits, y sensibiliser les parents, familiariser le plus grand nombre avec cet objet étrange et parfois méconnu : le livre sous toutes ses formes (roman, repor-tage photographique, bande dessinée, ouvrage documentaire, etc.). Pas d’inquiétude météorologique : en cas de pluie, les animateurs attendront les curieux dans la bibliothèque partenaire.

intéressé(e) ?

Visitez http://www.ibbyfrancophone.be

pour découvrir le programme complet de

cette 11e édition de Lire dans les parcs.

Stage deprise de parole

Avoir la parole facile, même dans les

situations stressantes, c’est possible grâce au

de la Maison de la Francité

Alors que la session de

printemps du Stage de prise

de parole vient à peine de

s’achever, il est déjà temps

d’annoncer que les inscriptions

pour la session d’automne

sont ouvertes !

ObjectifdustageGrâce au Stage de prise de parole en public, vous apprendrez à maitriser le stress par un travail sur la voix, le débit de la parole, l’expression verbale, l’articulation, le langage corporel, etc. Vous découvrirez également des mé-thodes et des exercices pratiques qui vous permettront d’aborder avec plus d’aisance examens oraux, entretiens d’embauche, présentations orales, dis-cours argumentés, etc.

calendrier Les mercredis 5, 12, 19 et 26 octobre ; 9, 16, 23 et 30 novembre ; 7 et 14 décembre 2011.

De 18h00 à 20h30.

tarifs pour la session (10 séances) Tarif normal : 100,00 euros. Tarif étudiants et demandeurs d’emploi : 50,00 euros.

Tarif spécial pour les personnes en difficulté, sur présentation d’une attestation.

inscriptions Intéressé(e) ? Faites-nous parvenir votre candidature :Par courriel : téléchargez le bulletin d’inscription via notre site Internet et renvoyez-le dument complété à : [email protected] courrier : remplissez le formulaire ci-dessous et renvoyez-le à La Maison de la Francité, 19F, avenue des Arts à 1000 Bruxelles.