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Le sens de la communauté Le 27 septembre, nous fêterons les Francophones de Belgique. Mme Fadila Laanan, Ministre de la Culture, nous a adressé à cette occasion le message qu’on lira dans ce numéro. Nous l’en remer- cions vivement. Il n’est pas inutile, en effet, de rappeler une fois de plus la signification que nous vou- lons donner à cette fête et, à travers elle, à cette « communauté » créée il y a plus de trente ans. C’est en effet la loi spéciale du 8 aout 1980 qui a mis en place les trois Régions et les trois Communautés, marquant ainsi un tournant décisif dans l’évolution du pays. Les compétences de la Communauté française se groupent en trois grandes catégories : les matières culturelles, dont la liste a été souvent modifiée, mais où « la défense et l’illustration de la langue française » a toujours conservé la première place ; l’enseignement, département dont le caractère névralgique n’est plus à démontrer ; enfin, les matières personnalisables, à savoir la politique de la santé et l’aide aux personnes. Il faut rappeler ici, car c’est sans doute l’essentiel, que la Communauté est une institution politique fonctionnant selon le régime de la démocratie par- lementaire : les élus du peuple composent le Parle- ment, dont émanent les ministres qui formeront le Gouvernement. Les francophones de Wallonie et de Bruxelles sont donc démocratiquement représentés par des mandataires qui, dans toutes les matières énumérées ci-haut, prennent les décisions et les me- sures qui leur paraissent les plus appropriées dans l’intérêt de la population qu’ils représentent. C’est dire que le rôle de l’institution communautaire est double. Il est technique, puisqu’il s’agit de faire fonctionner au mieux un certain nombre de services indispensables ou utiles à la population. Il est sym- bolique, car cette population se trouve réunie dans le partage de préoccupations communes, dans la nécessité de définir collectivement sa vision sociétale et son avenir. La culture, l’enseignement et l’aide so- ciale sont précisément des matières qui concernent de très près le sens que chacun de nous donne à son existence et à celle de ses proches. Des matières où s’expriment de la façon la plus directe et la plus explicite nos valeurs humaines et nos choix de vie. Ce que nous fêterons le 27 septembre, c’est donc moins une structure institutionnelle que la manière dont nous, Bruxellois et Wallons, envisageons notre destinée commune, dans le respect des droits de l’Homme, des valeurs démocratiques et citoyennes. Bonne fête à tous les Francophones de Belgique ! Ridouane CHAHID, Président L’alphabétisation dans la Région de Bruxelles-Capitale 1 L’alphabétisation dans la Région de Bruxelles-Capitale 2 La fête de la communauté française 3 Les Quartz de la Chanson Exposition « Jeux de langage » 4 Recensions Brèves La revue Francité est écrite en nouvelle orthographe À l’occasion de la Journée internationale de l’alphabétisation du 8 septembre 2011, l’UNESCO a dressé le bilan de l’alphabétisation et de l’éducation des adultes dans le monde. Mais qu’en est-il en Communauté française Wallonie-Bruxelles ? En 2005 est conclu l’Accord de Coopération sur l’alphabétisation des adultes entre la Communauté française, la Région wallonne et la Commission communautaire française de la Région de Bruxelles- Capitale (Cocof). Afin de mener à bien ce projet, un Comité de pilotage permanent sur l’alphabéti- sation des adultes a également été mis en place. En 2010, ce Comité de pilotage a publié son 4 e État des lieux annuel de l’alphabétisation en Communauté française Wallonie- Bruxelles, sur base des données de 2007-2008. Par ailleurs, ce rapport est enrichi des résultats de l’enquête menée en 2008 par Lire et Écrire dans laquelle on retrouve des infor- mations relatives aux opérateurs des milieux associatifs, aux appre- nants et aux formateurs. Quels sont les besoins en alphabétisation ? D’après les acteurs de l’alphabé- tisation, une personne sur dix en Communauté française est en si- tuation d’illettrisme. À ce constat alarmant, s’ajoute celui révélé par l’enquête de 2008 sur les Forces de travail : environ 260.000 adultes résidant dans la Région bruxelloise, soit 10% des hommes et 16% des femmes, ont quitté l’enseignement sans diplôme. Parmi ces adultes non diplômés, la proportion de personnes de nationalité étran- gère à Bruxelles atteint presque la moitié. Il va sans dire qu’ultérieure- ment un parcours scolaire inachevé engendre des difficultés quant à l’insertion socioprofessionnelle. De fait, seulement 16% des Bruxellois n’ayant pas obtenu de diplôme par- viennent à trouver un emploi. Les opérateurs attirent également l’attention sur la demande croissante REVUE DE LA MAISON DE LA FRANCITÉ TRIMESTRIEL NUMÉRO 67 3 e TRIMESTRE 2011 18 RUE JOSEPH II 1000 BXL ÉDITO Une personne sur dix en Communauté française est en situation d’illettrisme. Belgique-België P.P. Bruxelles X BC0452 FRANCITé

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L’alphabétisation dans la Région de Bruxelles-Capitale. La fête de la communauté française. Les Quartz de la Chanson. Exposition "Jeux de langage".

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Le sens de la communauté Le 27 septembre, nous fêterons les Francophones de Belgique. Mme Fadila Laanan, Ministre de la Culture, nous a adressé à cette occasion le message qu’on lira dans ce numéro. Nous l’en remer-cions vivement. Il n’est pas inutile, en effet, de rappeler une fois de plus la signification que nous vou-

lons donner à cette fête et, à travers elle, à cette « communauté » créée il y a plus de trente ans. C’est en effet la loi spéciale du 8 aout 1980 qui a mis en place les trois Régions et les trois Communautés, marquant ainsi un tournant décisif dans l’évolution du pays.

Les compétences de la Communauté française se groupent en trois grandes catégories : les matières culturelles, dont la liste a été souvent modifiée, mais où « la défense et l’illustration de la langue française » a toujours conservé la première place ; l’enseignement, département dont le caractère névralgique n’est plus à démontrer ; enfin, les matières personnalisables, à savoir la politique de la santé et l’aide aux personnes.

Il faut rappeler ici, car c’est sans doute l’essentiel, que la Communauté est une institution politique fonctionnant selon le régime de la démocratie par-lementaire : les élus du peuple composent le Parle-ment, dont émanent les ministres qui formeront le Gouvernement. Les francophones de Wallonie et de Bruxelles sont donc démocratiquement représentés par des mandataires qui, dans toutes les matières énumérées ci-haut, prennent les décisions et les me-sures qui leur paraissent les plus appropriées dans l’intérêt de la population qu’ils représentent.

C’est dire que le rôle de l’institution communautaire est double. Il est technique, puisqu’il s’agit de faire fonctionner au mieux un certain nombre de services indispensables ou utiles à la population. Il est sym-bolique, car cette population se trouve réunie dans le partage de préoccupations communes, dans la nécessité de définir collectivement sa vision sociétale et son avenir. La culture, l’enseignement et l’aide so-ciale sont précisément des matières qui concernent de très près le sens que chacun de nous donne à son existence et à celle de ses proches. Des matières où s’expriment de la façon la plus directe et la plus explicite nos valeurs humaines et nos choix de vie.

Ce que nous fêterons le 27 septembre, c’est donc moins une structure institutionnelle que la manière dont nous, Bruxellois et Wallons, envisageons notre destinée commune, dans le respect des droits de l’Homme, des valeurs démocratiques et citoyennes.

Bonne fête à tous les Francophones de Belgique !

Ridouane CHAHID, Président

L’alphabétisationdans la Région de Bruxelles-Capitale

1 L’alphabétisation dans la Région de Bruxelles-Capitale

2 La fête de la communauté française

3 Les Quartz de la Chanson Exposition « Jeux de langage »

4 Recensions Brèves

La revue Francité est écrite en nouvelle orthographe

À l’occasion de la Journée internationale de l’alphabétisation du 8 septembre 2011, l’UNESCO a dressé le bilan de l’alphabétisation et de l’éducation des adultes dans le monde. Mais qu’en est-il en Communauté française Wallonie-Bruxelles ?

En 2005 est conclu l’Accord de Coopération sur l’alphabétisation des adultes entre la Communauté française, la Région wallonne et la Commission communautaire française de la Région de Bruxelles-Capitale (Cocof). Afin de mener à bien ce projet, un Comité de pilotage permanent sur l’alphabéti-sation des adultes a également été mis en place. En 2010, ce Comité de pilotage a publié son 4e État des lieux annuel de l’alphabétisation en Communauté française Wallonie-Bruxelles, sur base des données de 2007-2008. Par ailleurs, ce rapport est enrichi des résultats de l’enquête menée en 2008 par Lire et Écrire dans laquelle on retrouve des infor-mations relatives aux opérateurs des milieux associatifs, aux appre-nants et aux formateurs.

Quels sont les besoins en alphabétisation ?D’après les acteurs de l’alphabé-tisation, une personne sur dix en

Communauté française est en si-tuation d’illettrisme. À ce constat alarmant, s’ajoute celui révélé par l’enquête de 2008 sur les Forces de travail : environ 260.000 adultes résidant dans la Région bruxelloise, soit 10% des hommes et 16% des femmes, ont quitté l’enseignement

sans diplôme. Parmi ces adultes non diplômés, la proport ion de personnes de nationalité étran-gère à Bruxelles atteint presque la moitié. Il va sans dire qu’ultérieure-ment un parcours scolaire inachevé

engendre des difficultés quant à l’insertion socioprofessionnelle. De fait, seulement 16% des Bruxellois n’ayant pas obtenu de diplôme par-viennent à trouver un emploi. Les opérateurs attirent également l’attention sur la demande croissante

REVUE DE LA MAISON DE LA FRANCITÉ

TRIMESTRIEL

NUMÉRO 67

3e TRIMESTRE 2011

18 RUE JOSEPH II 1000 BXL

ÉDITO

Une personne sur dix en Communauté française est en situation d’illettrisme.

Belgique-BelgiëP.P.

Bruxelles XBC0452

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de formation en alphabétisation émise par les jeunes. Les raisons sont diverses : absence de scolarisation dans le pays d’origine, scolarité dans une autre langue que le français ou encore décrochage sco-laire chronique. Bien que l’enseignement soit obligatoire jusqu’à l’âge de 18 ans en Belgique, force est de constater que 8% des jeunes en Communauté française quittent l’école primaire sans avoir obte-nu de diplôme. Quant à l’origine des demandeurs d’une formation en alphabétisation, l’enquête de Lire et Écrire révèle qu’à Bruxelles 73% des apprenants sont étrangers, 25% belges d’origine étrangère et 1,5% belges.

Comment se présente l’offre de formation destinée aux apprenants ?En 2007-2008, on recense 121 écoles de Promotion sociale et opérateurs asso-ciatifs à Bruxelles et 167 en Wallonie. À noter que, par rapport au précédent état des lieux, le nombre d’organismes actifs est en augmentation à Bruxelles (+4) et surtout en Wallonie (+11). Ces 288 organismes sont répartis sur 463 implan-tations : 162 en Région bruxelloise et 301 en Wallonie. Mais l’offre est en réalité plus importante, car cet inventaire n’est pas ex-

haustif. Il exclut, en effet, les organismes non subventionnés par les administrations membres du Comité de pilotage (les CPAS, par exemple), les organismes fonction-nant avec des bénévoles et des volontaires sans subvention publique ainsi que les organismes n’ayant pas répondu au ques-tionnaire de Lire et Écrire. Les différents types de formations proposés par les écoles de Promotion sociale et les opérateurs associatifs sont au nombre de sept : alpha, alpha FLE, FLE de base, formation de base, remise à niveau, CEB, compétences générales de base et FLE scolarisé. En outre, une soixantaine d’organismes bruxellois déclarent organiser également des acti-vités hors champ alpha comme l’aide à la recherche d’emploi, l’école de devoirs, l’aide au logement, la formation profes-sionnelle,…

Comment l’offre de formation en alphabétisation est-elle répartie ?L’analyse des cartes fournies par le rapport du Comité de pilotage révèle que plus les zones géographiques sont peuplées et les communes urbanisées, plus l’offre augmente. Ainsi, les zones offrant le plus de formations sont, dans

l’ordre, la Région de Bruxelles-Capitale, la Province du Hainaut (surtout Charleroi, Mons et La Louvière) et l’arrondissement de Liège (surtout Liège ville). L’offre de formation augmente également là où le taux de chômage est particulièrement élevé.

Quant à l’évolution de l’offre au cours des deux dernières années, elle est crois-sante en Wallonie avec 5 nouveaux lieux

de formation mais décroissante dans la Région de Bruxelles-Capitale qui a perdu 8 lieux de formation. Quant à savoir si l’offre est suffisante, l’enquête de Lire et Écrire signale qu’à Bruxelles 3.087 demandeurs ne peuvent pas être accueillis. Les raisons principales de ce refus de l’accès à une formation sont une absence de place au sein du groupe déjà complet, un manque de formateurs ou des locaux ayant atteint leurs limites en termes de capacité d’accueil. Ces indices

démontrent donc que malgré un besoin et une volonté de la part des organismes d’accroitre leur offre en matière de forma-tion, les moyens manquent pour y parvenir.

Qui sont les professionnels du secteur Alpha ?L’enquête Lire et Écrire recense 1.254 personnes travaillant dans le secteur de l’alphabétisation dans la Région de Bruxelles-Capitale et en Wallonie. Parmi le personnel, on compte 780 personnes rému-nérées et 474 bénévoles. À noter : 55% des emplois rémunérés le sont grâce aux sub-ventions ACS à Bruxelles et APE en Wallonie.

Quels sont les pouvoirs subventionnaires ? Sur les 121 organismes bruxellois de formation, 68 sont en situation de mono-subventionnement tandis que 26 sont financés par plusieurs secteurs ou admi-nistrations ; la situation des 27 autres organismes n’a pas pu être identifiée. Plus précisément, 51 organismes reçoivent des subventions uniquement de la Cocof, 21 uniquement de la Communauté française et 21 sont financés à la fois par la Cocof et la Communauté française.

Catheline Fedurski

Malgré un besoin et une volonté de la part des organismes d’accroitre leur offre en matière de formation, les moyens manquent pour y parvenir.

Exposition « Jeux de langage »

Il n’est pas trop tôt pour le mettre à l’agenda : en novembre-décembre, la collection « Jeux de langage » de la Maison de la Francité sera, comme les années précédentes, présentée aux Riches-Claires. L’occasion de (re)découvrir un monde varié et passionnant…

Lieu Centre culturel des Riches-Claires, 24, rue des Riches-Claires, 1000 Bruxelles

Ouverture au public du lundi 28 novembre au vendredi 9 décembre 2011 inclus

Heures du lundi au vendredi de 9h à 12h30 et de 13h30 à 17h, le samedi de 9h à 12h

Classes et groupes uniquement sur réserva-tion au n° 02/219.49.33

Démonstrations pédagogiques pour les pro-fessionnels (instituteurs, ludothécaires,

logopèdes, écoles de devoirs, etc.) et les étudiants, six séances de démonstration pédagogique auront lieu du mercredi 23 au samedi 26 novembre.

Programme détaillé sur www.maisondela-francite.be à partir du 17 octobre.

Réservation au 02/219.49.33 à partir du 24 octobre.

En collaboration avec le Secteur Ludothèques de la Commission commu-nautaire française

Tables de conversation

Les tables de conversation française ont repris à la Maison de la Francité avec une ponctualité parfaite, le jeudi 1er septembre.

Horaires et conditions

sont restés les mêmes qu’en 2010-2011.

On peut les consulter, ainsi que le calendrier 2011-2012 (avec les thèmes de conversation), sur notre site Internet www.maisondelafrancite.be

Il est rappelé qu’une connaissance élémentaire du français est indispensable pour participer aux tables de conversation. Les tables, en effet, ne sont pas des cours de langue, mais des exercices d’entrainement oral par la pratique. La première séance, dite « d’observation » (gratuite), permet notamment de vérifier si le niveau de l’apprenant est suffisant.

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La fête de la communauté française

geux qui ont libéré leur pays d’un joug extérieur, lui permettant enfin de devenir maitre de son propre destin. Ensuite, les insurgés comportent certes une majorité de Bruxellois, mais de nombreux Liégeois, des Tournaisiens, des Hennuyers, des Bra-bançons sont venus les épauler. C’est la solidarité entre tous ces patriotes qui fut la clé de la victoire.

L’on sait d’autre part que la Communauté française a choisi Bruxelles pour capitale et siège de ses institutions. C’est ainsi que, chaque année depuis 1981, Bruxelles ac-cueille notamment la partie officielle de la Fête du 27 septembre, tandis que des dizaines d’évènements gratuits – concerts, spectacles, sport, cinéma, théâtre – sont organisés à cette occasion dans les ré-gions wallonne et bruxelloise. Unis par l’histoire, par la langue, par la culture, les habitants de ces deux régions sont voués à développer entre eux, chaque jour da-vantage, les synergies et les échanges.

C’est ici que les institutions culturelles jouent un rôle essentiel, comme pôles d’attraction interrégionaux et même internationaux dans certains cas. Par le biais du théâtre, de la danse, de la mu-sique, sans oublier la littérature et les expositions, s’opère un véritable bras-sage géographique des différents publics, qui ont ainsi l’occasion de partager les mêmes émotions, les mêmes interro-

gations, les mêmes enthousiasmes. La bruxelloise Maison de la Francité joue dans ce concert une partition modeste mais exemplaire. Que ce soit par son site Internet, par la revue Francité, le ser-vice téléphonique S.O.S. langage, le prêt de la collection « Jeux de langage », le concours de textes annuel, son rayonne-ment s’étend bien au-delà des dix-neuf communes. On est frappé de constater, par exemple, que les écoles wallonnes sont les plus nombreuses à emprunter les « jeux de langage », ou que la majorité des participants du concours viennent de Wallonie. La Maison, d’autre part, s’est toujours fait un devoir de collaborer aux campagnes de la Communauté française en matière de langue, par exemple en ce qui concerne la réforme de l’orthographe ou la féminisation des noms de métier.

Tous ces signes, et bien d’autres, té-moignent d’un esprit d’ouverture qu’il est impératif d’encourager, pour permettre aux uns et aux autres de se fréquenter da-vantage encore, de mieux se connaitre, de prendre pleinement conscience de tout ce qui les unit. À la réflexion, le vocable « fran-cité » n’est-il pas le mot idéal pour désigner le plus profond commun dénominateur entre les Wallons et les Bruxellois ?

Fadila LAANANMinistre de la Culture

de la Communauté française

Les Quartz de la Chanson : la maison de la Francité collabore

Le Prix « Quartz pochette » récompensera une classe pour le meilleur projet de pochette destiné au CD qui reprend les quinze titres présélectionnés.

Le Prix « Quartz pédagogique » concerne l’enseignant ou l’école qui aura dévelop-pé la meilleure exploitation pédagogique du concours.

Mille CD contenant les quinze chansons seront distribués aux classes participantes (1 CD pour 5 élèves, 5 CD maximum par classe). Les cinq artistes en compétition sont : Akro, Balimurphy, Daniel Hélin, Mièle, Monsieur Dupont. Tous les renseignements relatifs au concourssont en ligne sur :www.culture-enseignement.cfwb.be

La Maison de la Francité a décidé d’ap-porter sa collaboration au concours « Les Quartz de la Chanson ». En effet, la chan-son est pour la langue française un vecteur d’une grande importance, notamment à

l’égard du public jeune, et il importe d’en-courager les auteurs-interprètes à user du français, dans ce secteur où l’anglais se fait très envahissant… D’autre part, la chanson joue un peu le rôle d’un labora-toire linguistique, par la créativité dont elle fait preuve en matière de formulation et par le reflet qu’elle donne du langage « jeune » ou « branché ».

La collaboration de la Maison de la Fran-cité consiste en une Boite à outils qui offre aux élèves et à leurs professeurs une dizaine de pistes de travail de difficulté variable, à partir des quinze textes de chanson. Cette Boite à outils, tout comme les quinze textes, fait partie d’un copieux dossier pédagogique dont un exemplaire sera envoyé à chaque professeur qui dé-sire participer au concours.

La clôture des inscriptions est fixée au 31 décembre 2011. Pour toute question complémentaire : [email protected]

« Les Quartz de la Chanson » : tel est le titre d’un concours organisé par le Ministère de la Communauté française (Cellule Culture-Enseignement) et destiné aux classes de 3e, 4e, 5e et 6e années secondaires. La première édition s’est déroulée l’année scolaire 2009-2010, la deuxième aura lieu en 2011-2012.

Le concours vise à décerner trois prix bien distincts :

Le Prix « Quartz de la Chanson » sera attribué à un chanteur-interprète élu par les élèves (sur base d’une présélection de cinq ar-tistes, à raison de trois titres par artiste).

La date du 27 septembre fait écho à une page de l’histoire de l’indépendance belge : la retraite, dans la nuit du 26 au 27 septembre 1830, des troupes hollandaises qui, sous la conduite du prince Frédéric, deuxième fils de Guillaume Ier d’Orange, étaient entrées dans Bruxelles le 23 septembre.

La Fête de la Communauté française commémore donc les journées révolu-tionnaires de septembre 1830. Rappelons que, le 25 aout 1830, l’opéra d’Auber « La Muette de Portici », qui évoque l’insur-rection des Napolitains contre Philippe IV

d’Espagne en 1647, est représenté au Théâtre de la Monnaie à Bruxelles à l’occasion de l’anniversaire du Roi des Pays-Bas. Dès la fin du spectacle, échauf-fés par les tirades patriotiques des chanteurs, les spectateurs envahissent les rues, appelant la population à se révol-ter et suscitant une véritable émeute. Le mois qui suit, l’opposition à la « colonisa-tion » hollandaise qui dure depuis quinze ans va s’amplifiant.

Entre le 23 et le 27 septembre 1830, des soldats hollandais sont retranchés avec six canons dans le Parc de Bruxelles.

La population, aidée par des volontaires wallons, s’organise alors en une milice armée, forte d’environ quatre mille hommes originaires de tous groupes so-ciaux. Les Hollandais sont assiégés pendant quatre jours et, dans la nuit du 26 au 27 septembre, se retirent du Parc. Leur fuite consacre la victoire du peuple sur l’occu-pant. Grâce à la participation déterminante des Bruxellois et des Wallons, la Belgique vient de gagner son indépendance.

C’est en 1975 que la date du 27 sep-tembre est choisie par la Communauté française de Belgique pour célébrer sa fête annuelle, la première de ces fêtes ayant lieu cette même année. Le choix de la date est donc doublement symbolique. D’abord, il s’agit de rendre hommage à des combattants déterminés et coura-

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La maison de La FRanCité téLépH. 02/219.49.33 téLéCop. 02/219.67.37 [email protected] www.maisondelafrancite.beéditeuR ResponsaBLe Daniel LAROCHE, 18 rue Joseph II à 1000 Bruxelles BuReau de dépÔt : BRuXeLLes X p 101012ConCeption gRapHique Marmelade - www.marmelade.be tiRage 6.500 exemplaires aveC L’aide de la Commission communautaire française

Brèves

L’interculturel dynamiqueMohammed Belmaïzi et Michel Cornélis sont les fondateurs de l’ASBL « Plumes croisées – Dialogue Interculturel » qui, en mars 2009, a organi-sé à La Hulpe le col-loque « Rencontre, Culture et Intercultu-

ralité ». Sous le titre L’interculturel dy-namique, ils ont publié en 2010, aux Éditions Modulaires Européennes, les contributions des 22 auteurs invités. L’intérêt du recueil tient au fait que ces auteurs sont d’origine très diverse, principalement africaine et euro-péenne, mais aussi que les textes de réflexion alternent avec des textes poétiques, narratifs, ou encore de l’analyse littéraire, ce qui donne au lecteur une grande variété d’ap-proches.

La troisième séanceÉcrivain et essayiste, Daniel Simon est aussi un animateur chevronné d’ateliers d’écriture. Dans La troisième séance. Un atelier d’écriture en chantier (édit. Cou-leur livres, 2010), il évoque son expé-

rience non sous la forme d’un guide méthodologique, mais par un en-semble de souvenirs, de réflexions et d’interrogations d’une grande perspi-cacité. Par là, il éclaire d’un jour origi-nal le processus complexe et multi-forme de l’écriture.

4.000 illustrations, le tout dans un ordre alphabétique unique, ce qui fa-cilite grandement la consultation et en fait un ouvrage bien adapté à l’usage familial. De nombreux mots nouveaux font leur apparition : body art, bronchodilatateur, composteur, daron, post-traumatique, smartphone, tweeter, etc. Sans oublier les noms de personnalités, parmi lesquelles notre chatoyant Philippe Geluck !

Parallèlement est mis en ligne sur Internet le Dixel, dont l’accès est sim-plifié grâce à la clé insérée dans la couverture du Robert illustré 2012. Ce prolongement numérique démulti-plie les modes d’utilisation du diction-naire. On y retrouve le contenu inté-gral de l’édition imprimée, mais aussi un « conjugateur », un répertoire de citations, des notices sur des œuvres littéraires ou artistiques, une banque de 6.000 photos, des cartes géogra-phiques, etc. Le tout est mis à jour régulièrement. Précisons que le Dixel est réservé aux acheteurs du Robert Illustré pendant 4 ans à partir de la date d’achat.

La communication avec le citoyen

En novembre 2009, le Service de la langue française et le Conseil de la Langue française et de la Po-litique linguistique (Communauté fran-çaise), en association avec les organismes similaires du Québec,

de la France et de la Suisse romande, organisaient à Liège un colloque sur le thème : La communication avec le ci-toyen : efficace et accessible ? Les actes de ce colloque viennent de paraitre

sous le même titre aux éditions De Boeck Duculot, dans la collection Champs linguistiques (224 p.).

Au point de départ du colloque, une question qui n’est certes pas neuve et qui a suscité, dans les quatre pays concernés, un certain nombre d’études : de nombreux documents émanant des pouvoirs publics ou parapublics sont partiellement incom-préhensibles du citoyen ordinaire, car ils utilisent un jargon connu des seuls spécialistes. Il en résulte un déficit communicationnel qui peut avoir des conséquences graves, dans la mesure où le contenu de ces documents est crucial pour le citoyen. Ce déficit est donc lui-même source de frustration, de perte de temps, de gaspillage, de conflit. Il aboutit à creuser le fossé entre l’individu et les pouvoirs publics, avec tous les effets négatifs qui ré-sultent d’un tel éloignement.

De nombreuses initiatives ont été prises pour dénoncer cette situation et pour y remédier. Elles émanent des adminis-trations elles-mêmes, de collectivités locales, d’associations, de chercheurs universitaires, et concernent des sec-teurs aussi variés que l’administration, le journalisme, la justice, la formation, les finances, etc. Des pressions ont ainsi pu être exercées sur les responsables politiques et les hauts fonctionnaires, afin d’améliorer la clarté rédactionnelle des textes. Cependant, la bataille est loin d’être gagnée, comme le démontre Jean-Marie Klinkenberg dans son excel-lente Synthèse des actes : le « droit de comprendre » (nom d’une association française) devrait être officiellement reconnu comme un droit démocratique fondamental, et les moyens pour l’ap-pliquer devraient être mis en œuvre de façon volontariste.

Le français, quelle histoire !Jean-Benoît Nadeau et Julie Barlow, un Québécois franco-phone et une Cana-dienne anglophone, s’étaient déjà fait connaitre avec un livre intitulé Pas si fous, ces Français ! (édit. du Seuil). Ils

viennent de publier aux éditions SW Télémaque une édition revue et aug-mentée de leur ouvrage paru en 2006 sous le titre The Story of French, et dont la 1ère traduction en français s’in-titulait La grande aventure de la langue française (2007).

Le français, quelle histoire ! est une relecture irrévérencieuse de l’his-toire du français, d’une lecture très agréable – un atout rare dans ce genre de matière… Au passage, plusieurs préjugés en prennent pour leur grade, tandis que de nombreuses informa-tions ont un caractère soit peu connu, soit franchement inédit. Le volume s’achève sur une série de tableaux chiffrés et sur une sélection biblio-graphique qui témoignent du sérieux avec lequel les auteurs ont travaillé, aidés par les conseils de Mme Hen-riette Walter.

Le Robert illustré 2012 avec clé Dixel

Les Éditions Le Ro-bert viennent de pu-blier le Robert illus-tré 2012, un véritable exploit de compaci-té… Qu’on en juge : en un volume 58.000 mots, 28.000 noms propres, 900 notices encyclopédiques,

Recensions

Le Larousse 2012 intègre la nouvelle orthographeGrand jour pour l’orthographe recti-fiée du français : le Petit Larousse illus-tré 2012 intègre enfin l’orthographe rectifiée. Si vous y cherchez un mot concerné par les rectifications de l’ortho-graphe, vous aurez directement sous les yeux la graphie rectifiée, en première ou deuxième position, avant la définition. Quand l’orthographe traditionnelle est donnée en premier, elle est immédiate-ment suivie de la forme nouvelle recom-

mandée, laquelle est signalée par un symbole spécifique d’équivalence. En reconnaissant des graphies comme bruler, boursoufflé, aigüe, pizzéria, il ruissèle, un compte-goutte, etc., le Petit Larousse rejoint plusieurs autres dic-tionnaires dont le Hachette, le Nouveau Petit Littré (éd. Garnier), Orthographe et difficultés du français (Le Robert). Certes, l’intégration aurait pu être plus poussée. Est-il justifié, par exemple, de présenter en premier événement, et ensuite évène-ment, alors que la seconde forme, plus rationnelle et conforme à la prononcia-tion standard, est aujourd’hui largement répandue ? Mais enfin, l’essentiel est que la bonne direction soit prise…

La ludothèque de la Commission communautaire française déménageDepuis de longues années, la ludothèque de la C.C.F. était installée dans le Musée du Jouet, rue de l’Association. Voilà qui est désormais fini. Dès le 15 septembre, elle sera accessible dans un tout nouvel espace :

le 223, rue Royale à Saint-Josse (métro Botanique).

La ludothèque offre plus de 1.500 jeux et jouets pour tous les âges, dont des collections spécialisées : jeux de langage, jeux mathématiques, jeux géants. Catalogue et informations utiles

sont disponibles sur : www.cocof.irisnet.be/site/fr/ludoLes heures d’ouverture sont inchangées : mercredi de 13h à 17h, jeudi de 12h30 à 15h, samedi de 14h à 18h (clôture du prêt à 17h). Accueil de groupes et ani-mations à thème : sur réservation au n° 02/800.83.48.

Téléph. de la ludothèque :02/218.81.25 – En dehors des heures d’ouverture : 02/800.84.89

Un concours de sonnetsLe sonnet est une forme de poème apparue à la Renaissance et qui a joué un rôle très important dans la littérature française. Illustré par des auteurs comme Ronsard ou Baudelaire, il comporte deux

quatrains à rimes embrassées suivis de deux tercets, chacune de ces strophes étant généralement composée en alexandrins. Son déclin remonte à la fin du 19e siècle.

Il fallait donc une certaine audace pour lancer aujourd’hui un concours grand public basé sur un tel modèle… C’est pourtant ce que fait la Maison de la Poésie et de la Langue française (Namur), avec le « Concours International de Sonnets 2012 : Prix Pierre Anselme ». L’épreuve est ouverte à tous sans distinction, du 1er

septembre 2011 au 31 janvier 2012. Les caractères techniques du sonnet classique doivent être respectés, mais aucun thème n’est imposé.

Règlement complet sur le site :www.maisondelapoesie.be