Entretien

que ça fait du bien que c'est forcé-ment bien, et inversement. Si vousavez la tête sous un évier à dévisser lesiphon, vous vous trouvez dans uneposition désagréable, avec le coutordu et contracté, vous êtes donc enétat d'alerte et vous allez changer deposition fréquemment. Résultat:malgré l'inconfort du moment, vousn'aurez pas de torticolis par la suite.Alors que si vous vous assoupissez surl'accoudoir de votre canapé, le cou detravers, vous n'aurez pas mal sur l'ins-tant mais vous risquez un torticolis auréveil.J'explique en quoi ces mauvaises pos-tures passives répétées, qui n'alertentpas, sont toxiques et sources d'un malchronique, d'autant plus difficile àappréhender qu'on ne souffre pas for-cément au moment où l'on se fait malet à l'endroit précis de la source de ladouleur. On n'arrive pas à faire le lienentre la cause et la conséquence. Quiplus est, je constate qu'aujourd'huil'ergonomie n'a pas vraiment investinos salons, à l'inverse du design ...

Kiné actualité: Qu'est-ce qui vous aincité à écrire ce livre?François Stévignon: En trente ansd'exercice, j'ai constaté de nombreuxphénomènes illogiques, comme despersonnes droitières souffrant d'unetendinite à l'épaule gauche, ou desjeunes sportifs avec des problèmes dedos, alors que des personnes âgéesayant de l'arthrose ne ressentent au-cune douleur. Cela m'a interpellé et,après mûre réflexion, je me suis renducompte qu'on était passé à côté del'essentiel, que l'on s'intéressait beau-coup aux moments où l'on sollicitenotre dos de façon évidente, aux pos-tures "actives': à la façon dont on sepenche ou se baisse (entre 8 h et 20 h)mais pas aux phases de détente (20 h-23 h). Or ce sont ces dernières les plusdangereuses. C'est ce que j'ai vouluexpliquer à travers mon livre', ainsique les moyens de prévenir et soulagerles douleurs qui en résultent à terme.

Pourquoi les moments de détente sont"à risques", selon vous?On y adopte des postures où on se faitdu mal en croyant se soulager, parexemple lorsqu'on est affalé dans uncanapé trop profond, les pieds sur latable basse. Comme avec le soleil,l'alcool ou le tabac, ce n'est pas parce

En quoi consiste votre méthode etquelles solutions préconisez-vous?De manière générale, on s'efforce sur-tout de "recréditer notre compte-dos"mais même si nager, s'étirer, se faire

12 / www.kineactu.com/n01372 / Jeudi 11septembre 2014

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FRANÇOISSTçyIG~Q.N"ON EST PASSE A COTE DE L'ESSENTIEL"Souvent considéré comme le "mal du siècle", la lombalgie n'est pas un phénomèneinéluctable pour François Stévignon. Ce kinéSithérapeute parisien a publié un ouvragedans lequel il explique sa méthode pour la prévenir et en finir avec la plupart desdouleurs récalcitrantes. PAR JEAN-PIERRE GRUEST

masser ou lever des tensions s'avèreutile, cela a ses limites. D'où l'impor-tance de s'attaquer à la prévention, .•notamment en prenant en considéra-tion les mauvaises postures passivesque j'ai évoquées. Comprendre lemécanisme et le cheminement dela douleur (comment elle naît, sedéplace, se manifeste ... ) permet deraisonner autrement. J'en profiteaussi pour mettre à bas certaines idéesreçues. Par exemple, ce n'est pas parceque l'on est insuffisamment musclé,trop cambré ou que l'on porte destalons que l'on souffre du dos.Dans l'immense majorité des cas, onn'a pas un "mauvais" dos mais unemauvaise utilisation de celui-ci.Une fois les causes et conséquences dela douleur bien comprises, il s'agitd'identifier et d'adopter les bonnespostions, actives et passives, et d'amé-nager son environnement pour profi-ter confortablement des momentsde détente. Ainsi, au minimum, enajoutant un coussin lombaire et enne mettant plus les pieds sur la tablebasse, en pratiquant quelques exer-cices précis, il est facile de se retrouvernaturellement avec un dos en bonneposition. Et, croyez-moi, une fois queles gens ont compris tout cela, ils ontvraiment envie de changer leurshabitudes! •

"Enfinir avec le mal dedos, Éditions Kéro,208 pages, 18 €.TIa été décliné enapplication pourSmartphone pourle site Doctissimo.

François Sté vignonICrHb'lHlR4"~lIrE

EN FINIRavec

LE MALDE DOS