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Fiche technique Le franchissement des cours d’eau dans ou hors des zones humides doit être réfléchi, dans le cadre de la gestion des prairies. La protection des berges, grâce à des équipements adaptés, est nettement moins coûteuse que leur reconstruction, lorsqu’elles sont dégradées. Quelques exemples d’aménagements non adaptés Gestion Agricole des Zones Humides : Le franchissement des cours d’eau Buses de diamètre insuffisant : En cas de crue, la buse n’absorbe pas un débit suffisant. Le cours d’eau déborde en amont de la buse : inondation et apparition du phénomène d’érosion…avec érosion des berges au niveau du passage et un creusement sous la buse qui empêche par la suite le franchissement par les poissons. A titre indicatif, la largeur de la buse ne doit jamais être inférieure à 100 % de la largeur du lit mineur du cours d’eau. Buse mal calée en hauteur : La buse a souvent été posée sur le fond du ruisseau. Calée trop haut, la hauteur de la chute d’eau, engendrée à la sortie aval de la buse, constitue un obstacle au franchissement par les poissons et entraîne une érosion du lit à l’endroit de l’impact de l’eau (dégradant, de fait, l’état écologique du cours d’eau en aval). Buse écrasée ou déplacée : Attention, bien vérifier l’état des buses après la saison de pâturage. Buse de longueur trop importante : L’obscurité dans la buse constitue un obstacle au franchissement pour les poissons. En outre, l’augmentation de la longueur de nage dans la buse peut être trop importante car l’écoulement uniforme ne présente pas de zone de repos pour le poisson. Les vitesses d’écoulement acceptables pour le franchissement piscicole seront d’autant plus faibles que la buse sera longue. Pente de la buse trop grande : Une pente forte entraîne une augmentation de la vitesse d’écoulement de l’eau dans la buse, supérieure à la vitesse de nage des poissons. La pose trop inclinée des buses constitue un obstacle au franchissement des poissons. A titre indicatif, les valeurs de vitesse seuil suivantes peuvent être appliquées : 0.9 m/s à 1.2 m/s pour une longueur moyenne de 4 mètres de long. Gué non stabilisé : La descente de berge non stabilisée entraîne une forte érosion de la rive au passage des engins ou du cheptel. Les sédiments (sables et limons) déposés au niveau des gués, lors des hautes eaux, sont entrainés dans le cours d’eau lors du passage des animaux ou des engins en période de basses eaux. En l’absence d’aménagements, quels sont les impacts négatifs ? Les berges des cours d’eau sont fragiles. Le piétinement des animaux ou le passage des engins déstabilisent la végétation et entraînent dans le cours d’eau, des matériaux et matières en suspension, ou des déjections qui perturbent le bon état écologique des eaux. De même, le passage à gué dans un cours d’eau a des impacts négatifs sur la vie piscicole et sur la qualité générale de l’eau, notamment par le colmatage des cours d’eau par mise en suspension et dépôt des fines particules. Autre cas : la mise en place d’un élément dans le lit conduit à une accélération du flux autour de l’obstacle et favorise l’érosion des berges. Quelles conséquences en l’absence d’aménagements pour franchir les cours d’eau ? Pour franchir les cours d’eau, les agriculteurs sont tentés de poser des buses dans le lit du cours d’eau. Ces travaux impactent l’hydraulique du cours d’eau et son efficacité, modifient sa section d’écoulement avec souvent plus de stagnation d’eau sur la parcelle.

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Fiche technique

Le franchissement des cours d’eau dans ou hors des zones humides doit être réfléchi, dans le cadre de la gestion des prairies. La protection des berges, grâce à des équipements adaptés, est nettement moins coûteuse que leur reconstruction, lorsqu’elles sont dégradées.

Quelques exemples d’aménagements non adaptés

Gestion Agricole des Zones Humides : Le franchissement des cours d’eau

Buses de diamètre insuffisant : En cas de crue, la buse n’absorbe pas un débit suffisant. Le cours d’eau déborde en amont de la buse : inondation et apparition du phénomène d’érosion…avec érosion des berges au niveau du passage et un creusement sous la buse qui empêche par la suite le franchissement par les poissons.

A titre indicatif, la largeur de la buse ne doit jamais être inférieure à 100 % de la largeur du lit mineur du cours d’eau.

Buse mal calée en hauteur : La buse a souvent été posée sur le fond du ruisseau. Calée trop haut, la hauteur de la chute d’eau, engendrée à la sortie aval de la buse, constitue un obstacle au franchissement par les poissons et entraîne une érosion du lit à l’endroit de l’impact de l’eau (dégradant, de fait, l’état écologique du cours d’eau en aval).

Buse écrasée ou déplacée : Attention, bien vérifier l’état des buses après la saison de pâturage.

Buse de longueur trop importante : L’obscurité dans la buse constitue un obstacle au franchissement pour les poissons. En outre, l’augmentation de la longueur de nage dans la buse peut être trop importante car l’écoulement uniforme ne présente pas de zone de repos pour le poisson. Les vitesses d’écoulement acceptables pour le franchissement piscicole seront d’autant plus faibles que la buse sera longue.

Pente de la buse trop grande : Une pente forte entraîne une augmentation de la vitesse d’écoulement de l’eau dans la buse, supérieure à la vitesse de nage des poissons. La pose trop inclinée des buses constitue un obstacle au franchissement des poissons. A titre indicatif, les valeurs de vitesse seuil suivantes peuvent être appliquées : 0.9 m/s à 1.2 m/s pour une longueur moyenne de 4 mètres de long.

Gué non stabilisé : La descente de berge non stabilisée entraîne une forte érosion de la rive au passage des engins ou du cheptel. Les sédiments (sables et limons) déposés au niveau des gués, lors des hautes eaux, sont entrainés dans le cours d’eau lors du passage des animaux ou des engins en période de basses eaux.

En l’absence d’aménagements, quels sont les impacts négatifs ? Les berges des cours d’eau sont fragiles. Le piétinement des animaux ou le passage des engins déstabilisent la végétation et entraînent dans le cours d’eau, des matériaux et matières en suspension, ou des déjections qui perturbent le bon état écologique des eaux. De même, le passage à gué dans un cours d’eau a des impacts négatifs sur la vie piscicole et sur la qualité générale de l’eau, notamment par le colmatage des cours d’eau par mise en suspension et dépôt des fines particules.

Autre cas : la mise en place d’un élément dans le lit conduit à une accélération du flux autour de l’obstacle et favorise l’érosion des berges.

Quelles conséquences en l’absence d’aménagements pour franchir les cours d’eau ?

Pour franchir les cours d’eau, les agriculteurs sont tentés de poser des buses dans le lit du cours d’eau. Ces travaux impactent l’hydraulique du cours d’eau et son efficacité, modifient sa section d’écoulement avec souvent plus de stagnation d’eau sur la parcelle.

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Fiche technique

Quelles solutions pour l’entretien des berges Pour préserver les abords des cours d’eau, il est conseillé de mettre en défens (et en dehors du lit du cours d’eau) les berges par des clôtures. Elles peuvent être fixes ou mobiles, électriques ou non, à un ou plusieurs fils. Pour se dispenser de trop d’entretien de la végétation, il est recommandé de poser des fils suffisamment haut afin que le bétail puisse brouter au-dessous. Les piquets devront être plantés dans les parties les plus stables des berges

Rappels réglementaires La réglementation sur les travaux en cours d’eau est complexe. A commencer par leur identification. Pour savoir si les travaux que vous envisagez concernent un cours d’eau, reportez-vous à l’arrêté préfectoral et sa cartographie. http://www.finistere.gouv.fr/Politiques-publiques/E nvironnement-risques-naturels-et-technologiques/Police-de-l-eau/Inventaire-departeme ntal-des-cours-d-eau-du-Finistere Pour les ouvrages ne modifiant ni le lit du cours d’eau ni l’état des berges (type pont), l’installation ne demande pas d’autorisation réglementaire. Dès lors où des travaux modifient le profil naturel d’un cours d’eau, ils sont soumis à des autorisations ou déclarations au titre de la Police de l’Eau. Pour plus d’informations , http://zoneshumides29.fr/telechargement/GUIDE_REGLEMENTAIRE_ZH.pdf (page 27) Ou en cas de doute, contactez DDTM 29, service police de l’eau, tél 02 98 76 59 88

Quels dispositifs de franchissement ? La réflexion sur le franchissement des cours d’eau dans une exploitation doit se faire concomitamment avec l’optimisation et la valorisation du foncier, en fo nction de son accessibilité aux animaux ou aux engi ns agricoles. La taille des cours d’eau et la portance des berges font également partie des éléments à prendre en co mpte.

Deux types de solutions techniques :

Aspects financiers L’Agence de l’Eau Loire Bretagne peut éventuellement financer : - Les dispositifs sous réserve qu’ils soient inscrits dans des contrats territoriaux, qu’ils soient réalisés sous maîtrise d’ouvrage

de la collectivité, - L’examen du projet devra montrer le bénéfice des travaux sur l’environnement. Dans certains cas très spécifiques, d’autres aides peuvent être accordées. Pour plus d’informations, vous pouvez contacter le technicien de rivière de votre territoire. Contact coordonnateurs CAMA, Anne HUITRIC, tél 02 98 76 26 53, Nicolas BOURRE, fdpeche29, tél 06 86 56 93 32

Fiche réalisée en 2015 en partenariat avec le Conseil Départemental du Finistère et la CAMA

Des agriculteurs innovent : ici,

un exemple de piquet qui

permet le passage de la barre de

coupe sans déplacer le piquet

DANS LE LIT DU COURS D’EAU

La buse demi-buse, pont cadre, ou arche autoportée. Ces éléments préfabriqués conviennent essentiellement au franchissement de petits cours d’eau (moins de 1 m de large).

Leur aménagement doit permettre la libre circulation des poissons. Pour cela, s’il s’agit d’une buse, elle devra être égale à la largeur du cours d’eau et enfoncée à ¼ sous le niveau du lit naturel. Selon la procédure liée à la loi sur l’eau, l’implantation de ces ouvrages nécessite une autorisation de la DDTM. En deçà de 10 m de longueur de buse, un dossier simplifié peut être suffisant.

(Contact DDTM 29)

AU DESSUS DU LIT

Le pont - Qu’il soit en bois ou en préfabriqué, le pont est la solution à privilégier

car il ne perturbe pas le lit du cours d’eau, à recommander pour tous les franchissements de cours d’eau de plus de 1 m 20 de large.

Si la réalisation du pont ne modifie pas l’état du cours d’eau, ni des berges, l’installation ne nécessite pas d’autorisation réglementaire préalable.

Si l’accès du pont traverse une zone humide, il peu t être nécessaire de vérifier la compatibilité des travaux avec le fonctionnement de la zone humide (dans certains cas prévoir un accès sur plots béton en dehors du lit du cours d’e au.

La construction et pose d’un pont constituent une s olution assez facile à mettre en œuvre, surtout lorsqu’il e st en bois. Toutefois, le tablier du pont doit être résistant. Des anciens poteaux électriques et des plaques de béton préfabr iqués posés sur des berges stables, permettent le passage de gr os troupeaux et de petits engins agricoles.