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EHESS Gardiens de l'islam. Les oulémas d'Al Azhar dans l'Égypte contemporaine by Malika Zeghal Review by: Constant Hamès Archives de sciences sociales des religions, 41e Année, No. 96 (Oct. - Dec., 1996), pp. 141-142 Published by: EHESS Stable URL: http://www.jstor.org/stable/30118758 . Accessed: 09/06/2014 17:02 Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at . http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp . JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected]. . EHESS is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Archives de sciences sociales des religions. http://www.jstor.org This content downloaded from 194.29.185.131 on Mon, 9 Jun 2014 17:02:11 PM All use subject to JSTOR Terms and Conditions

Gardiens de l'islam. Les oulémas d'Al Azhar dans l'Égypte contemporaineby Malika Zeghal

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EHESS

Gardiens de l'islam. Les oulémas d'Al Azhar dans l'Égypte contemporaine by Malika ZeghalReview by: Constant HamèsArchives de sciences sociales des religions, 41e Année, No. 96 (Oct. - Dec., 1996), pp. 141-142Published by: EHESSStable URL: http://www.jstor.org/stable/30118758 .

Accessed: 09/06/2014 17:02

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BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE

il 6tait prdoccupd par la mistre et les pers6cu- tions affligeant les Juifs d'Europe orientale.

En 1901, L.L. Z. publie i Varsovie un mani- feste qu'il appelle le Hilldlisme, terme se r&- fdrant i Hillel l'Ancien (60 av. J.-C.-20 apr. J.-C.), talmudiste c6lbre qui aurait r6sum6 le judai'sme dans la seule phrase Ne fais pas i

ton prochain ce que tu ne voudrais pas qu'il te fasse . Dans ce texte, L.L. Z. critique sd- vbrement certains aspects de la religion juive ainsi que le sionisme alors naissant. Il conteste la notion de peuple > juif sans vouloir s'en d6tacher. Selon lui, il manque surtout B ce peu- pie une <<langue communea qu'il faudrait in- venter pour normaliser sa situation parmi les nations et lui permettre de diffuser dans le monde entier son message humaniste. Finale- ment, L.L. Z. pr6conise l'6puration de la reli- gion de ses 616ments particularistes; la cr6ation d'une langue juive (qui ne sera ni l'h6- breu ni le yiddish); le choix d'un endroit (qui ne sera pas la Palestine) oii les Juifs qui le d6sirent pourraient vivre entre eux.

L'auteur savait que <sa solution>> de la question juive provoquerait un toll6 dans les milieux juifs. Aprbs sa publication en 1906, il interdisait la diffusion de sa brochure, mais s'en servait comme un appel lu B des auditeurs pouvant s'y int6resser. On ne connatt pas le nombre des adeptes du Hilldlisme. Toutefois, au centre de Tel-Aviv, une rue porte aujour- d'hui le nom de Zamenhof en tant que cr6ateur de l'espdranto.

Un sitcle aprbs sa rddaction, le Hilldlisme est un t6moignage sur l'6tat d'esprit d'une fraction des Juifs d'Europe orientale. C'est une utopie qui, en tant que telle, peut int6resser le chercheur. Et les r6flexions de l'A. ne sont pas si loin de celles discut6es dans des milieux juifs humanistes et la'cs contemporains cher- chant, eux aussi, des r6ponses i l'affirmation identitaire juive diffdrentes des solutions reli- gieuses ou sionistes.

L'ouvrage est introduit et soigneusement an- note par son traducteur en langue frangaise, Pierre Janton.

Doris Bensimon.

96.82 ZEGHAL (Malika).

Gardiens de l'islam. Les oulimas d'AI Azhar dans l'Egypte contemporaine. Paris, Presses de Sciences Po, 1996, 384 p. (bibliogr., index), (preface de R6my Leveau).

C'est i travers une enquate r6cente et de trbs nombreux entretiens avec les protagonistes que

nous d6couvrons la vie .

la fois agit6e et du- rable d'une institution islamique parfois my- thifife, la <mosqu6e-universit6 al-Azhar du Caire. Pour le mythe, s'il fonctionne encore, c'est en direction de l'Asie et de l'Afrique lointaines, semble-t-il, qu'il diffuse, plut8t qu'en direction des pays musulmans plus proches. Mais, dans le d6roulement de l'his- toire r6gionale - au sens large - et de celle de l'Egypte en particulier, quelle importance doc- trinale et, partant, politico-religieuse !

Si l'institution est mill6naire, d'origine shi'ite, son histoire ancienne n'est rapport6e ici que trbs succinctement. L'accent est surtout mis sur son 6volution et sur son r61e depuis le d6but du sidcle, avec des informations et des analyses plus serr6es encore i partir de la r&- volution nassdrienne, jusqu'i aujourd'hui.

Le caractbre vivant de l'investigation qui est mende tient i la combinaison de sources 6crites locales, souvent p6riodiques, et d'entretiens avec des docteurs d'al-Azhar, de tout statut so- cial et religieux et de toute fonction religieuse. Qu'une sociologue puisse s'entretenir de leur biographie personnelle et professionnelle avec des dizaines de docteurs d'al-Azhar est en soi une information digne d'int6r~t!

On trouvera ainsi dans le corps de l'ouvrage des biographies de repr6sentants connus ou ty- piques de l'institution. L'originalit6 a consist6 A ne pas traiter les biographies <i plat mais A les int6grer dans la probl6matique ou le theme d6velopp6s par chapitre. Par exemple, les chapitres qui traitent de la mission de pro- cheurs ou de sermonnaires des membres d'al- Azhar donnent lieu i des pr6sentations de trajectoires professionnelles de ce type.

L'essentiel du propos sur l'histoire r6cente de cet institut de formation religieuse et sur ses membres tient dans la relation triangulaire qu'il entretient avec le pouvoir politique et avec la population et ses instances repr6senta- tives ou associatives. Le rapport avec l'Etat (ou avec les gouvernements) est sans cesse avoqud et r~examin6 : historiquement, il s'agit bien d'une forme particulibre prise par les re- lations entre le politique et le religieux, omni- prfsentes en islam. Les titres de chapitres et de sous-chapitres en t6moignent : La tradition d'alliance i l'Etat , << L'alliance des oul6mas et du palais >>, << L'administration d'al-Azhar et ses liens avec l'Etat >, a Le cheikh d'al-Azhar et le Parlement >, <Pracher et oublier l'Etat>, aComment appartenir i un corps sans se sou- mettre A l'Etat >, etc. De l'autre c8t6 du trian- gle, on trouvera les questions des relations d'al-Azhar avec les Frbres musulmans, avec les groupes islamistes, avec les populations lo-

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ARCHIVES DE SCIENCES SOCIALES DES RELIGIONS

cales. Etre ind6pendant des uns et des autres est finalement d6sign6 comme un mythe, c'est- h-dire comme un objectif (presque) toujours poursuivi mais jamais atteint.

Chemin faisant, on apprend i d6sassembler les structures de cette institution. Du point de vue des personnes, des clivages de toutes sortes apparaissent; contestation et opposition c6toient conservation et compromission. Admi- nistrativement, al-Azhar reprfsente une multi- tude de types d'enseignements et de locaux, dispers6s t travers le pays et soumis i des am&- nagements pdriodiques d'organisation et de contenu.

En plus de la ddcouverte concrate et vivante de l'univers de l'institution azharie, on d~cou- vre, i travers sa situation somme toute d'arbi- trage entre les sommets du triangle, l'histoire du positionnement social et iddologique de l'is- lamisme dans lI'Egypte contemporaine.

Une toute petite remarque: parler de << confrdrie des Frbres musulmans > est ambigu et il serait peut-8tre prffdrable de parler <<d'as- sociation . Par ailleurs, on doit supposer que la bibliographie de bas de page n'est volontai- rement pas exhaustive car il n'y a pas trace des livraisons de la R.E.I. sur le sujet, des an- ndes 1927 i 1931.

Constant Hambs.

96.83 ZIMMERMANN (Francis).

Gindalogie des midecines douces. De l'Inde a I'Occident. Paris, PUF, 1995, 190 p. (biblio- gr., index).

Sous ce titre trop peu explicite, se cache un livre fondamental dont il faut esp6rer qu'il fera date en anthropologie m6dicale. Son auteur, F. Z. est bien connu pour ses nombreux travaux sur la m6decine ayurv6dique, et notamment pour le bel ouvrage: ~ Le Discours des re- mbdes au pays des dpices ~. Le pr6sent livre prend en quelque sorte la suite de ce texte en posant la question du passage de ces rembdes, 61abor6s dans le cadre d'une m6decine savante complexe, sur le march6 occidental, et notam- ment du <Chyawanprasha vendu comme re- made de jouvence. Un des grands int6r&ts de cette recherche est que F. Z., qui s'est form6 auprbs d'un maitre de la mddecine ayurv6di- que, adopte une d6marche peu courante en an- thropologie. En effet, il prend comme point de d6part cette m6decine dans sa cohdrence, i par- tir des textes et de l'enseignement de son mai- tre, et non A partir d'interviews de praticiens, et il lui redonne avec passion le statut de m&- decine savante. Il en expose de fagon d6taill6e

les principes de base i partir d'exemples si- gnificatifs : les rhumatismes, I'amour et la m&- lancolie. Il montre en particulier qu'elle est loin d'etre, comme on le dit souvent, en conti- nuit6 avec les savoirs populaires. Le maitre de ces savoirs savants est un lettr6, commentateur des textes classiques; il sait interpr6ter les signes du corps suivant les rbgles de la logi- que; c'est enfin un botaniste. La m6decine sa- vante renvoie i une rh6torique, i une philosophie concrete, A un imaginaire de I'homme en relation avec la nature. Il est done evident que tout cet ensemble, qui est 6gale- ment un art de vivre, disparait dans la simple commercialisation du remide.

Cela dit, I'auteur s'616ve 6galement contre une conception purement relativiste. II affirme i plusieurs reprises 8tre i la recherche d'uni- versaux et montre ainsi combien les univers thdrapeutiques gal6niques et ceux de la m6de- cine ayurv6dique sont proches. Il r6fute ainsi au passage tant ce qu'il appelle <l'ethnicit6>, que la probl6matique des aires culturelles et du diffusionnisme, pour insister sur la n6cessit6 de ~<donner suite a la dialectique entre le lan- gage (l'ethnographie) et le m6talangage (les universaux) >.

Ces analyses conduisent l'A. a conclure, a propos des nouvelles marchandises constitu6es a partir des remides de la m6decine savante: < C'est l'inspiration mfme de la m6decine sa- vante, la rh6torique, I'imagination, la couleur et le souffle qui se sont 6vapor6s. Les nou- velles marchandises sont le lointain avatar des pr6parations compos6es de la m6decine sa- vante, totalement affaibli, puisque la plupart des traits fondamentaux de la polypharmacie - le theme de la violence des maladies ou des rembdes, la position centrale de la catharsis ou des m6dicaments 6vacuants, etc., ont 6t6 gom- mes >>.

On le voit, I'int6r&t de ce livre va bien au- deli du cas de la m6decine ayurv6dique que l'A. connaft si bien. Au d6tour du texte et des d6monstrations, il passe en revue bon nombre de problbmes essentiels i l'anthropologie m6- dicale et, de son point de vue, apporte des 616- ments permettant de d6passer certaines des impasses th6oriques dans lesquelles on se trouve souvent. Notamment, I'attention port6e i la langue et aux problbmes de traduction, la place donn6e i l'anthropologie de l'6motion; I'analyse minutieuse du contenu des thdrapeu- tiques, envisag6es comme miroir de la maladie, sont tout i fait fondamentales. aLe rembde n'est pas seulement une substance, nous dit I'A., mais aussi une idde-force, un champ d'images et d'6motions > que le m6decin et le malade partagent. Le second chapitre, tout

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