Geoffroy Cuvier y Otros

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Filosofía

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':'KRI(JUES.Siisihnc (Iculnirc : huishHx, J;; auiincs. j-^, ; iiiolaires, ?^^; (i In niiiclioiir sii/x'ricior, Uji atleiur iiinmvcs ixtitcs et pldcrcs nilrc Ifs ticiix (-(inhici; nifils, li r'nifn'iciuc, il '(/ oi ti plus, et,l'H avant ilcs vwlaircs. on ne Iroior plus (jii'iiur siiilr ditit de iliiaptc clr, cl (pti est bien rcellenivntune canine.Tte ircs-firosse, (implv, sphrrohlalc, scparcc iln mnscuu par ini rcln'cisscmcnlrpii correspond des arcades zipioinali{pics Ircs-ci-arlccs.Museau court, comme troniptc.Narines ttibuleuscs, Irs-cartccs, spares l'une de l'autre pur un profond sillon.Queue place sous la membrane interfrmoralc, cl di'])assanl nniidilement celte mend'rnuc.

Fi- 10. Ccplinl,.!, ,1,- l'Ml.i

Le genre Ceplialotcs a t cr par Et. Gtoffroj Saint-llilaire, qui y plaait orii;inaircnient deuxospce.s, le Vespertilio ceplialotcs, Pallas, et une autre espce alors nouvellementdcouverte pail'ron et Lesueur. Depuis, on a reconnu que ces deux espces devaient ire les. typesde deuxgroupes gnriques distincts : la premire est reste, pour El. Geoffroy, dans son genreC.eplialotes,et a reu d'Illiger {l'rodromus siislemalis Mammulium et Aviuni, 1811) la deiiouiiualiou nouvellede llarpijia ^ap-rcuia, nom mythologique); la seconde est le type du genre Hijpoderma, El. Geoffroy,tandis qu'elle constitue le genre Ceplialoics selon llliger.Ce genre est l'un des plus remarquables de l'ordre, par l'anomalie de son systmedentaire, parla forme (\i^ sa lte et par la di.sposiiiun de ses narines. Il ne renferme ((u'iine seule espce authentique, le

f;i:riiAi,nTR riK f.xi.i.AS. rF.i>u\i.nTi:s pm.i.asii. i:t Oeofirov.

Cahactres srciFiQi'Es. Pelage un peu fris, gris cendr en dessus, blanchtre en dessous,peu pais, et doux au toucher: membrane interfmorale d'un rouge tirant sur le jaune, tachete ir-

l'iilucficus Lou'ii. tira.v

l'I 4

N

CAUNASSIERS. 27rguliremeiil de blanc; lvre suprieure tendue, et munie d'une double rangea de petites soies;une lgre toulTe de poils au-dessus des yeux; oreilles trs-cartes, nues, rondes et courtes.

Envergure : 0"',36.Cette espce, qui est le Vespertilio cephaloles de Pallas, et le Harpifta Pallasiid'iliiger, se trouve Ambolne.C'est tort que Ratinesque place dans le mme genre, sous la dnomination de Cephaloles Kvniotis, une espce de Chiroptres provenant de Sicile, et qui doit probablement faire partie de quelque groupe gnrique de Chauves-Souris insectivores, et non de Roussettes

W"" GENRE. HYPODERME, HYPODERMA. E. Geoffroy Saint-Hilaire 1829hiclionnaire classique, i. W.Tro, dessous ; cfep|x.a, peau.CARACTRES GNRIQUES.Siisthne dentaire : incisives, |; canines, |^' ; molaires, ,'!Z,;; incisives infrieures irs-pelites,parce que les deux canines sont trcsrnpprochces l'une de l'autre; fausses molaires suprieuresmanquant.Pas d'ongle au doigt indicateur, quoique la phalange onguale existe.Membranes alaires prenant naissance sur la ligne mdiane dorsale, en sorte que lecorps ne setrouve pas, comme dans les autres Chiroptres, plac entre les ailes, qui, habituellement, sontsitues sur les flancs, et de telle sorte, que le corps est recouvert par les ailes comme par ttnmanteau.Queue assez longue, donnant insertion la membrane interfmorale par sa face suprieure, etenveloppe par elle dans son premier tiers.

Le genre Hypoderme a t cr par Et. Geoffroy Saint-IIilaire dans ses Leons stnographies,et caractris d'une manire complte par son fils dans le Dictionnaire classique; ce groupe a tform aux dpens des Cephaloles, et, ainsi que nous l'avons dit, llliger lui conserve cette dernirednomination.La forme gnrale du crne de l'Hypoderme se rapproche de celle du crne des Roussettes,maisil existe une diffrence dans l'appareil remarquable qui remplace l'inlermaxillaire, cl dont les Rhinolophes fournissent un autre exemple d'organisation anomale toute particulire L'Hypoderme al'inlermaxillaire reprsent par deux petits osselets dtachs des maxillaires, et portant chacun unepetite dent; ces osselets styliformes, peu prs courbs en S, sont longs de moins deO^.Ol, dprims, runis ;\ l'extrmit des narines par un cartilage vers l'origine des dents. Leur charnire mo-

bile donne ;\ ces osselets, et par consquent ;i la dent dont ils sont arms, la facult de se mouvoiren avant et en arrire, peu prs de la mme manire que les incisives mobiles des liliinolophusagissant de haut en bas. Ce fait doit tre not, car il tablit un second exemple desplus curieuxd'incisives mobiles dans la classe des Mammifres.On n'a encore bien distingu qu'une seule espce de ce genre, c'est

HYPOUERMli DE PRON UYPODERMA l'ERONII El. Geoffroy Saint Hitairc.Caractkrf.s spcifiques. Pelage gnralement d'un fauve rousstre; tte, nuque et cou, delamme couleur, mais passant un peu au brun; porlion du dos recouverte par la membrane alairc,ayant la mme coloration (pie les autres rgions du corps Envergure : 0"'.65.

58 HISTOIRE NATURELLE.Cette espce exl^ale une odeur trs-forte et trs-dosagiable, produite par la scrtion dedeuxglandes places sur les joues, et dont la moiti suprieure, recouverte par la peau, est d'un beaurouj^e. Elle habile les les de Raiida, Samao, Timor et Amboine, et se relire, pendant le jour, dansles rocbers el les cavernes, ne sortant de ces lieux, peu prs inaccessibles, quevers le crpuscule.Sa morsure est cruelle.On reconnat arnralement aujourd'hui que I'Hypodf.rme des Moluqdes (Hijpodcrma Molucccnsc,Qtioy et Gaimard) ne doit tre rei^ard que comme une simple varit de Vlliipoilcima PiTonii. etl'on sait, depuis assez longtemps, que le Ptcropus paltialiix d'Etienne Geoiroy Saint-Ililairc n'enest que le jeune ge.M. Kruger annonce qu'on a trouv, dans le calcaire de Solenhaufen, deux vertbres dorsales etdeux os fossiles des extrmits qu'il rapporte une espce de Roussette. Ce fait, s'il tait bien dmontr, serait de la plus liante importance scientiliqne, ))uisque_anjourd'hui onne rencontre aucune espce de Roussette en Europe; mais il est Irs-prubable que ces dbris fossilesappartiennent un Ptrodactyle, animal perdu que l'on regarde gnralement, sinon comme un Reptile, au moinscomme intermdiaire entre les Oiseaux et les Reptiles. L'opinion que nous venons d'indiquer, etqui est de De llainville, a d'autant plus de fondement, que Smmeiing, qui, comme M. Kruger,habitait Munich, a soutenu toute sa vie que le Ptrodactyle tait une grande ChauveSouris fossile.

DEUXIEME TRIBU.VESPERTILIONIENS. YESPERTIUONW^. Gray, 1825.\nnals of Philosopliical Mapziii, I. XXVI.Molaires hrisso: de lubemdes cl de pointes nignis.Les Vespehtilioniens, aussi nomms Cliuuves-Sotiris proprement dites ou CJiciroptrres inseclirores, sont des animaux qui semblent presque uniquement se nourrir de matire animale, ce qui lesdiffrencie immdiatement des Roussettes, qui, au ('ontraire, sont exclusivement frugivores, et dontles molaires, lisses la couronne, offrent, seulement sur les bords, une crte plusou moins apparente. L'tude du systme dentaire des Vespertilioniens, comme celui des Roussettes,devant donnerles meilleurs caractres distinctifs de cette tribu, ainsi que ceux des genres quiy ont t forms,on comprend qu'elle a d tre faite avec le plus grand soin. MM. Et. et Isid. Geoffroy Saint-Ililaire,Ite Blainville. Fr. Cuvier. Temminck, Gray, Em. Rousseau, etc., s'en sont occups.D'aprs De DIainville,on peut dire, d'une manire gnrale, que le systme odonlologique est presque toujoursnormal,c'est--dire form des quatre sortes de dents ; d'incisives, de canines, d'avant-molaires et de molaires comprenant la principale, aussi distinctes par leur forme que par leur position relative, en sorteque leur signilicalion n'offre jamais de diflirult srieuse. Leur nombre, l'ge adulte, est mmeassez constant pour chaque sorte, et ce nombre Unit par se rapprocher quelquefois mme beaucoupde ce qu'il est chez les Carnassiers proprement dits. Les incisives, assez petites, et presses entre lescanines, varient en nombre de zro line et deux paires, et jamais au-dessus, chaque mchoire;en bas, elles peuvent varier de zro une. deux et mme trois paires : on a donc lesformulesg, [, |, |, etc. Les canines, assez grandes et fortes, constamment reprsentes parla formule \~\,ne manquent jamais; elles sont minces, allonges, quelquefois assez fortes. Les molaires ne sontja.mais au-dessous de quatre chaque mchoire et de chaque ct, et au-dessus de six; maistoutesles combinaisons intermdiaires peuvent se trouver. Toutefois, les diffrences en nombre ne portentgure que sur celui des avant-molaires, car il y a toujours une dernire avant-molaire, une principale et deux arrire-molaires : l'on peut donc avoir les formules JlJ, Jl?, fl5, lE^, |;~|; maisc'est 5I5 que l'on trouve le |)lus habituellement. Seldii Er. Cnvier, les ([uatre premires molaires de

CARNASSIERS.

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la mchoire suprieure des Vesperlilioniens, peu prs de mme grandeur, prsentent la forme laplus pure des vraies molaires d'insectivores : la dernire, de moiti plus petite que les autres, esttronque sa partie externe la mchoire infrieure : les quatre premires molaires sont dans lemme cas que celles de la mchoire oppose; elles offrent la forme normale de ces dents chez lesInsectivores; la dernire vraie moJaire a son prisme postrieur imparfait et tronqu en arrire. Lggenre Dcsmodus prsente, toutefois, une anomalie des plus curieuses, sur laquellenous reviendronsplus lard, nous bornant dire seulement maintenant que sa formule dentaire pour les molairesest |5|.Les Vespertilioniens ont rellement deux systmes dentaires, comme la plupart des Mammifres,un de jeune ge et l'autre d'ge adulte; mais ce que le premier offre de remarquable, c'est qu'iln'existe le plus souvent que sur l'animal encore contenu dans le sein de sa mre ou l'tat deftus, et qu'il est trs-incomplet. Ce systme dentaire de jeune ge semble De Blainville n'trejamais form de plus de deux incisives en haut comme en bas, un peu diversiformes,suivant lesgroupes gnriques, d'une canine en crochet et d'une seule et unique molaire, galement en crochet, beaucoup plus petite, et distante de la canine, chaque mchoire et de chaquect; maiscertains naturalistes, en particulier M. Em. Rousseau, indiquent d'autres nombres pour ces dents.les incisives, les canines et les fausses molaires qui constituent le premier systme dentaire desChauves-Souris, tant toujours simples, n'ont qu'une seule et petite racine, donton verrait peineles alvoles, galement simples au bord des mchoires, si ces os taient alors vritablement solides,'en supposant mme que les dents de lait fussent autrement que gyngivales dans la seconde dentition; les incisives n'ont jamais non plus qu'une seule racine conique, assez peulongue, ces dentsn'ayant que trs-peu d'efforts supporter; les canine,' ont galement leur racine constamment simple,mais beaucoup plus longue et plus robuste qu'aux incisives; du reste, plus ou moins conique ou comprime, suivant la forme de la couronne, les molaires ont, comme les prcdentes dents, des racinesproportionnelles en grosseur et en complication celles de la couronne. Les alvoles prsentent,suprieurement, deux fentes : l'une antrieure pour l'incisive et l'autre pour la canine, puis deux

petits trous ronds trs-rapprochs; infrieurement, on remarque une srie de six trous :les troispremiers peu prs ronds, et les trois autres ovales : l'antrieur plus grand, causede l'obliquitsingulire de la dent qui s'y implante.

Kij. H Squelette de Molosse.

En gnral, le squelette des Chiroplres insectivores, de mme que celui des Chiroptres frgivores, se rapproche un peu de celui des Oiseaux; les os longs sont compltement fisluleux, mais laplus grande partie de leur intrieur est remplie par un rseau cellulo-fibreux tellement libre ou peuserr, qu'il disparait entirement par la dessiccation, et par une moelle abondante.L'ossification sefait rapidement, et les piphyses se soudent de trs-bonne heure au corps de l'os. En totalit, le

30 IIISTOIHE NATLIUELI-E.nombre des os tlii squelette ne dpasse gure deux cenl sept. La disposition particulire des os dusquelette est telle, que la locomotion, et mme la station, ne sont nullemeiit troucales.Dans le Vampire, pris pour type des animaux de lette tribu par De Blainville, lacolonne vertbrale, considre dans son ensemble, est courte, souvent tronque par l'absence de queue, et neprsente gure que trois courbures bien proioiices, d'o il rsulte que le tronc de ces animaux,au repos, pieiid une forme ylubuleuse ou ramasse. Le nombre total des vertbres estde trente-six.savoir : cplialiques, quatre; cervicales, sept; dorsales, onze; lombaires, sept;sacres, trois, et coicygiennes, quatre. La tl, dont la longueur, compare A celle du tronc, semble rellement disproportionne par sa grandeur, prsente une structure videmment plus rapproche de ce quiexistechez les Carnassiers ordinaires (|ue de ce qu'offre le mme organe chez les Lmuriens, i/orbite estmdiocre, latrale, spare de celle du ct'oppos par un espace considrable, et largementfondue avec la fosse temporale par suite de l'absence totale d'apophyse orbitaire au frontal et au jugal.La cavit nasale est petite dans sa partie olfactive; la cavit buccale, au contraire, est grande. Lesvertbres cervicales, en gnral, sont remarquables par leur grande largeur, It^ peu d'paisseur deleur corps, la minceur et l'aplatissement de leur arc et surtout par le diamtre du canal vertbralen forme de gueule de four. L'atlas est la plus large de toutes, et n'a pas d'ap

ophyse pineuse montante; l'axis offre une apophyse odontoide trs-marque : les trois vertbres cervicales intermdiairessont presque gales, peu prs semblables, et sans traces d'apophyses pineuses; la pnultime estplus petite, et la dernire a son arc suprieur large et aplati, sans apophyse pineuse. Les vertbresdorsales conservent cet aplatissement de l'arc suprieur, ainsi que l'absence d'apophyse pineuse;leur largeur, quoique augmente par les apo])liyses transverses, dcroit de la premire A la dernire.Les vertbres lombaires sont plus longues, plus troites, plus paisses dans leur corps, leur canalest notablement rtrci, et elles sont hrisses d'apophyses. Les vertbres sacres sont trsroites,trs-serres, sans apophyses ni trous, except la premire. Le sacrum est trs-petit, presque compltement indivis, bords peu prs parallles, et se continuant sans interruption avecle coccyx.Celui-ci, compos de vertbres en nombre variable suivant les genres, forme une sorte de petite crte,saisie son extrmit entre les deux ischions. Les etes, qui s'articulent avec les vertbres dorsales, sont toutes assez fortes, aplaties, c'est--dire plus larges qu'paisses, assez fortement arquesen dehors, sans angle bien marqu. L'hyode, dans le Glossophage et les Stnodermes, ason corpslargi, dans son milieu, en plaque, et ses deux cornes assez dissemblables. Le sternum est composde six pices, dont la premire, ou manubrium, en forme de T, est beaucoup plus robuste que lesautres, et pourvue, en dessous, d'une apophyse mdiane trs-saillante, sans ])rolongement antrieur;la dernire pice, ou xiphode, est assez longue, termine par un appendice cartilagineux discode.Le thorax est remarquable par sa largeur, presque gale sa longueur, par sa formeconique et parle peu d'tendue des hypocondres. La longueur des membres antrieurs, depuis leur racine jus(|u';l'extrmit du plus long doigt, est celle du tronc en totalit, au moins coma e 4 est 1, ce (|uidonne l'envergure huit fois au moins la longueur du corps. L'paule est remarquable par l'tenduedes aeux os qui la constituent. L'omoplate a une forme ovale un peu allonge, le bord dorsal galant au moins le bord axillaire, et comprenant la plus grande partie du bord antrieur par l'arrondissement de l'angle cervical; les faces externe et interne sont chacuni! partages en deux grandesfosses. La clavicule est presque aussi longue que l'omoplate, en soite qu'elle porte le moignon del'paule fortement en avant et en haut; elle est, en outre, robuste, comprime, arque, dans toutesa longueur, de manire ressembler une petite cte qui n'aurait qu'une seule courbure. L'humrusest trs-long, courb en forme d'S presque droit; sa tte est ovale, un peu comprime; la crtedcltodienne est saillante, tranchante; sou corps est arrondi, .sans crte, si ce n'est vers son extrmit infrieure, qui s'largit subitement. L'avant-bras n'est rellement compos que du ra

dius, lecubitus tant rudimentaire, comme cela a galement lieu aussi dans les Ruminants. Leradius est desdeux tiers plus long que l'humrus, et plus mme que la colonne vertbrale tout entire,sans y comprendre toutefois la tte . arrondi et lgrement arqu dans tonte son tendue, sans crte ni rugosits d'insertion musculaire; il ne prsente l'extrmit suprieure qu'une cavit articulaie un peuoblique, assez large, tandis que son extrmit infrieure est moins large, sillonne endessous pardes gouttires troites pour le passage des tendons des muscles extenseurs, et termine, en avant,par une large gouttire articulaire. Le cubitus se prsente comme un os stylodc plac tout fait

CARNASSIERS. 51

;'i la partie postrieure du radius. Le carpe n'est qu'un nud fort court, mais trs-compliqu parles profondes enchevtrures des os Ir.s-anguleux qui le constituent. La main est trs-dveloppe,quoique prsentant, dans sa composition, tous les caractres des Mammifres levs de la sriezoologique. 11 y a constamment cinq doigts; le pouce jouit d'une libert et d'une tendue de mouvements qui ne se voit que dans les Quadrumanes; quant aux autres doigts, ils varient dans leurlongueur relative, et, dans le Vampire, le mdian est le plus long, puis le cinquime, le quatrime,et enfin le deuxime, qui est le plus court aprs le pouce. La forme et le nombre des mtacarpiens,ainsi que des phalanges, varient suivant les gnies. La dernire phalange du premierdoigt tanttoujours plus ou moins rudimentaire et cartilagineuse, il devient trs-diflicile,et souvent impossible, de la reconnatre quand elle existe; ce qui n'a pas toujours lieu. Les membres postrieurs sont])lus faibles et plus grles que les antrieurs. Le bassin est gnralement assez troit;l'ilon deforme presque cylindrique; le pubis court, assez large, et fischion en forme dedemi-anneau. Lacavit cotyloide est parfaitement circulaire, assez profonde. Le fmur gale les troisquarts de l'humrus; son corps est droit, cylindrique, trs-grle; sa tte est sphrodale, et l'extrmitieurepeu dilate. La jambe est, comme l'avant-bras, incomplte, mais, sa partie suprieure,au contraire de ce qui a lieu dans celui-ci, o c'est la partie infrieure. Le tibia gale l'humrus en Iongueur; il est droit, cylindrique, trs-grle, assez renfl, tiiqulre, un peu comprim l'extrmitsuprieure, ainsi qu' riulrieure. Le pron est rduit l'tat styloide; mais sa partie acle estsuprieure, et sa partie renfle est, au contraire, infrieure. Le pied, en totalit, n'gale pas laseptime partie de la main; il est essentiellement plantigrade, et les cinq doigtsdont il est tou-

jours pourvu sont peu prs gaux en force et en longueur, et tous dirigs en arrire parsuite dela diiection du fmur dans son articulation coxale. Le tarse est peine plus long que le carpe;l'astragale forme une saillie convexe au cot externe, dans laquelle le corps du calcanum se place,de manire que ces deux os sont articuls la fois avec ceux de la jambe, le tibia avec l'astragale,et le pron avec le calcanum. Les autres os du tarse ont des formes variables. Les mtatarsienssont courts, presque gaux, dcroissant cependant graduellement un peu en longueur du premieiau dernier. Le pouce n'a que deux phalanges, et la premire est deux fois plus grande que sacorrespondante aux autres doigts, o elle dcrot du deuxime au cinquime. Les phalangesonguales, Ir.s-comprimes, presque gales, sont proportionnellement assez longues, arques, paisses, et un peu largies la base de jeiir bord infrieur, o elles foi'meiit une sortede talon. Lesos ssamoides sont trs-peu nombreux dans les Vcspertilioniens. Quoique trs-petit, etde formetrs-variable, l'os pnien existe dans un certain nombre d'espces de cette tribu, etil manque dansun certain nombre d'autres.

Quelques diffrences ostologiques se voient dans la srie des genres : celles que prsente ia ttesont surtout intressantes tudier. Chez les Stnodermes, la tte est en gnral plus court, plusramasse. Dans les Desmodes, elle est remarquable par la petitesse de la face et du palais, et par lamanire brusquement pointue dont la mchoire suprieure se termine. Dans lesGlossophages, la tteest plus grle et plus allonge. Les Mgadermes ont la tte encore plus raccourcie et enmme tempsdevenant comme huileuse cause de la grande minceur de ses parois. Les lihinolophes et les Rhinopomcs ont toutes les parties du squelette encore plus grles et plus tnues; la tte,spcialement;est plus huileuse au crne, plus raccourcie et plus tronque la face, avec un largeaplatissementde la rgion fronto-nasale et un dveluppement singulier des sinus maxillaires. LesVespertilions ontune forme de tte un jieu variable suivant' les espces, mais gnralement plus allonge que dans lesgenres nomms prcdemment, et la crte sagittale est assez prononce. Les Taphiens et lesiNoctilions, sous ce point de vue anatomique, sont intermdiaires aux Rhinopomes et auxVespertilions :les .Molosses s'en rapprochent aussi et ont une tte courte, rucie en arrire vers l'orbite, et desmfichoires allonges.L'analomie de ces animaux n'est pas compltement conrnie, sauf l'ostologie. malgr les travauximportants qui ont t publis sur ce sujet. Nous ne nous en occuperons pas ici, et nous dirons seulement ce que l'on pouvait prvoir o priori, que les muscles qui servent la locomotion arienne

sont notablement dvelopps, tandis que ceux de la locomotion sur le sol le sont peu.Les membres antrieurs, l'exception du pouce, sont revtus et runis par une membrane,cequi en fait de vritables et puissantes ailes. Les membres postrieurs sont aussi envelopps dans la

:d iiisroiut; NATur.iiLLi;.niembiane alairc, laquelle nat rpaulo, se prolonge le long de l'avant-bras, de l'index et dudeuxime doiyl, qui esl le plus loni^, en laissant le pouee libre, passe de la auliirse eu envcloppani(Oiisk'S autres doii;ts, eu remplissant l'iulervalle qui les .spare et en s'allaciianl le luni; des lianes,elle vient enliu se teruiiuec la queue, qu'elle embrasse plus ou moins. On sentque de l'tendue deleur membrane et des |)arlies des membres qui en font la limite dpend l'tendue duvol de cesanimaux. Lorsque le Cbeiroptre est en repos, les dernires phalanges des ailes se replient de diverses manires, suivant les espces, et, par la seule disposition des ligaments, tous les doigts serapprochent, de manire que les ailes enveloiii>ent quelquefois le corps entier del'animalLa queue existe toujours; mais elle est plus ou moins distincte, plus ou moins enveloppe dans lamembrane interfmurale et plus ou moins dveloppe, suivant les genres, quelquefois trs-courte etd'autres fois au contraire trs-alloncre.Les organes des sens sont trs-variables et offrent des modilications parfois singulires; ils donnent, avec les diffrences que prsentent les dents, les caractres les plus propres diviser cesanimaux et les runir en groupes naturels. La petitesse de leurs yeux, cachs quelquefois par lesoreilles et entours de longs poils, devait borner singulirement leur vue; aussi at-ou suppos quela i)rscnce des corps leur tait rvle par un autre sens, ainsi que nous l'avons dj ditn rapportant les expriences de Spallanzani. Les oreilles sont plus ou moins dveloppes; lesconques auditives sont, en gnral, plus grandes que chez les Roussettes, et les oreillons sontparfois trs-grands,ainsi que cela a lieu surtout dans le genre Oreillard. Le nez est quelquefois simple, quelquefoiscomplexe ou creus par une cavit; chez les Rliinolophes, et dans d'autres groupes,il offre lapartie suprieure des feuilles plus ou moins compliques et sur lesquelles nous reviendrons, carelles donnent aussi de bons caractres gnriques.Le poil est doux, gnralement de couleur brune, tirant tantt sur le gris ou le noir,tantt surle roux. Les membranes des ailes et de la queue, ainsi que les oreilles, sont pe

u prs nues, et ily a peu d'exceptions cette rgle.La bouche est assez peu fendue. Les lvres prsentent des modilications plus ou moins essentielles, et elles ont une double fissure chez les Noctilions. La langue est rudeet papilleuse. Les intestins sont plus courts que ceux des r.oussettes, ce qui tient au genre de nourriture qu'ils prennent.Tous les Vespertilioniens sont insectivores, et quelques-uns d'entre eux s'attachent au.ssi auxanimaux pour en sucer le sang; le Vampire en est l'exemple le plus marquant. Ilssont crpusculaires ou nocturnes, trs-rarement diurnes et comme par exception, et passent le jour cachs dansles lieux obscurs, dans les vieux dilices, les fentes des rochers, les troncs desarbres, etc. ils marchent avec peine et ne vont sur le sol qu'en se tranant. Leur vie est essentiellement arienne, et c'esten volant qu'ils attrapent les Insectes dont ils se nourrissent. Lorsqu'on saisit ces animaux, ils sedfendent avec un grand courage et cherchent a mordre. Relativement aux Roussettes, ils sont depetite taille, car leur envergure ne dpasse gure 0"',5 et est mme souvent moindre.Les organes gnitau.v consistent, chez les mles, en une verge pendante et en testicules trsgros; les femelles ont un vagin trs-simple. Les mamelles sont au nombre de deux ou de quatre:dans ce dernier cas, (jui est a.ssez rare, il y en a deux inguinales et les deuxautres sont toujourspectorales. La femelle ne produit gnralement la fois qu'un seul petit; ou a pu cependant observer qu'elle en ava.t quelquefois deux par porte. Les petits naissent totalement nus et aveugles; ilssont soigns tendrement par leur mre, qui les transporte suspendus par la mamelle qii'ils sucent, et fortement attachs son corps au moyen des cro\;hets qui garnissent leurspouces. Quelquefois plusieurs femelles se runissent dans le mme trou pour dposer leur prognitureet pour l'ylever, et, si ou enlve leurs petits pour les placer dans un lieu o elles puissent se rendre sansdanger, on les voit bientt y voler pour les allaiter.Les Yesperlilioniens semblent, ainsi que nous l'avons dit, se nourrir exclusivement d'Insectes; ilest vident qu'ils ne [leuvenl se trouver que dans les lieux o ces articuls ^e rencontrent pendanttout le cours de l'anne, ou sinon ils doivent entrer dans une torpeur hibernale plus ou moins prolonge. C'est ce qui a lieu dans les espces de nos climats, qui passent la froide saison dans un tatde lthargie peu prs complet. Eu outre, il n'est donc pas etonuaiil de voir 2-o-4-5G-58. Les inci,sives suprieures sont .spares par paires oudistantes: elb's sont onslammcnt, dans ions les ges, an nombre de quatre, et. suivant M. Teniminck, lorsqu'elles toibenl, el qu'il n'y en a que deux, c'est par accident on dans l'extrme vieillesse:les infrieures sont 'is-rapproclies, h tranchant bilob, couches el diricjes en avant.es caninessont fortes, souvent triancjulaires, ne se toacha)it pas par leur base. Il ciistc toujours trois vraiesmolaires chaque miichoirc et de chaque cot; la diffrence en nombre ne porle donc que sur lesfausses molaires, qui sont simples, coniques, tandis que les premires ont la couronne larije, hrissede pointes aigus; les molaires suprieures sont deux fois plus larges que les infrieures, et prsentent une couronne tranchant oblique : les infrieures sont sillonnes sur les cots.Gueule irs-fendue.Mufle nu, petit.Lvres irs-mobUes : l'infrieure simple.J\'cz sans feuilles membraneuses , ni sillon, ni rides, ni opercules.Joues renfles, velues.Yeu.v petits, noirs, brillants, placs latralement.Oreilles plus ou moins grandes, pourvues d'un orcillon distinctCrine comprim, allong.Lanijue lisse, moyenne, non proiractile.Abajoues existant 'oujuurs, et tant p'us ou moins dveloppes.Membranes des ailes trs-tendues, soutenues par des mtacarpiens fort allongs; l'envergure

ayant quatre a cinq fois la longueur totale du corjis.

52 IIISTOII',11 NATURELLE.Do'kjI iiulkaUnr itvcc tiur pliahuujc; iiu'diiis en offnnil Irois; (lunuldiic clpelh (/oif// u'cn prisnilaut (juc deux, l'imcc spar des (iiUies doujln. courl, assez robuste, el hriuinpar un aufilrcrochu.Membrane hnerfiuorale irs-grande, eiiveloppunl la queue : celte nicmbraiie cl les^iiles gneraIcuicut nues.Queue assez longue.l'claqe doux, pais, aijaut habiluclleiiieul une cnlorat'ion grise.Glumlcs sbaces en dessous de la peau de lu face, affectant diverses formes cl de variable dimen.'iiou.Taille petite.

1 ig 21. Vcsperlilion Kirivuub.

Le genre Ve.ipcriiliu. connu viil^niremenl sous la tinominalion de (Uiauvc.i-Souris proprementdites, a t cr par Linn, qni y coniprcnail la presque totalit des Chiroptres; Brissonquelques autres naturalistes, tels que Pallas, Daubcnton, Leacli, lalinesque, etc., en avaient dj spar certains groupes, mais c'est Etienne Geoffroy Saint Ililaire qui, le premier,en fixa les limitesd'une manire prcise. Plus lard, cependant, le nomhrc des espces de Vespertilions venant augmenter cuusidrablemcnt, il devint encore ncessaire d'y faire des subdivisions nouvelles, et denombreux travaux furent publis sur ces animaux, principalement par MM. Kuld, Brebm, Lcisier,iieclistein, Horslitld, de Neuwied, Temminck, Charles Bonaparte, Isidore Geoffroy Saint-llilaire,De Blainville, Fr. Cuvier, A G. Desmarest. Gray, P. Gervais, etc.; et ce genre,quoique renfermantencore beaucoup d'espces propres toutes les parties du monde, fut cependant considrablementrestreint. Nous n'adopterons pas tous les groupes gnriques qui ont ete forms ses dpens, etnous n'indiquerons quelques-uns d'entre eux que comme des sous-genres.Les Vespertilions sont des Chiroptres essentiellement nocturnes; ce n'est qu'au crpuscule qu'ils

commencent prendre leur vol, qui est irrcgulier, incertain. Pendant le jour, ilsse-rfugient dansles troncs des arbres, dans les crevasses des rochers, dans les vieux dilices, o on les trouveparfois runis en tr.s-grand nombre. Dans nos climats, ils eiirouvent tous un engourdissementhivernal.Les diffrentes espces de ce genre, quelques exceptions prs, sont pourvues, comme les lihinolophes et quelques autres Chiroptres frugivores et insectivores, de glandes odorifrantes,d'o suinte, par des orifices presque imperceptibles de la peau, une matire onctueuse d'uneodeur pntrante el dsagrable. Ces glandes, qu'on observe dans les deux sexes, se trouvent places prs des yeux ou entre ces organes et le mufle; elles sont quelquefoistrs-dveloppes, et recouvrent une grande partie de la tte. Ce sont elles qui produisent, chezcertaines espcesde nos Vespertilions europens, cette forte odeur si rebutante qui indi(ine, mme une grandedistance, les lieux o se cachent ces Chauves-Souris. Ces glandes, qui se trouventsur diffrentes parties du corps, suivant les genres el les espces, sont parfois munies d'un doubleappareil de scrtion : l'un d'une matire onclueuse, l'autre d'une poussire colore produite par labourse dufront. La Noctulc d'I-urope, dont l'odeur est si forte et si nausabonde, a un norme appareil scrc-

CARNASSIERS. 55liuii'; iiidpiMulamnient des glandes du museau, elle en a, dans l'angle des nidioiies, une secnndi'paire, et de plus une glande verruqueuse la nuque. Ces glandes sont plus grandessuivant leslieux qui servent de retraite, ou de sjour habituel et constant, aux diverses espces : celles qui vivent dans les souterrains humides et celles qui liahitent le bord des eaux ont des glandes plus dveloppes : aussi rpandeut-elles une odeur plus t'orle que les autres.L'osselet, qui se trouve, chez les Roussettes et dans certains Chiroptres insectivores, dans letendon du triceps brachial, et qui y forme une rotule olcranienne, ne se rencontre pas dans toutesles espces de ce genre.Quelques femelles de Vespertilions produisent deux petits, d'autres, en plus grand nombre, n'enont qu'un; et il parait que la porte varie, soit ])riodiquement, soit accidentellement, car il estcertain que chez la mme espce, la Noctule par exemple, on a observ celte variationd'une anne l'autre : aussi n'est-il pas tonnant de voir des auteurs assurer, comme rsultat deleurs observalions, que la Noctule porte deux petits, tandis que d'autres prtendent avoir reco

nnu qu'elle n'enproduit qu'un seul.Une autre particularit dans le genre de vie des Vespertilions, et qui s'tend probablement toutl'ordre des Chiroptres, c'est la runion d'un grand nombre de femelles fcondes qui s'isolent desmles et vont se choisir un gte commun, spacieux, pour y dposer leur progniture et vaquer ensemble aux premiers soins que les nouveau-nes exigent. Pendant ce temps, les mlesrestent galement isols et loin des lieux choisis par les femelles, et, dans quelques cas, ils se runissententre eux. Nos Vespertilions d'Lurope reprennent leurs habitudes sociales vers l'approche de leurtorpeur hivernale; pendant ce temps, souvent assez long, mais quelquefois interrompu par quelquesbeaux jours d'hiver pendant lesquels ils reprennent leur vie ordinaire, un grandnombre d'individusse cramponnent les uns aux autres el forment des tas dans les lieux o ils se sontmis l'abri dufroid. Un peut juger de l'iimombrable quantit de ces animaux, en voyant sur le plancher des combles de nos vieux difices, principalement dans ceux de l'glise Saint-Gervais Paris, des tas decrottes dont l'paisseur peut tre value prs de vingt centimtres. Lorsque les femellesontrunies, et sont au moment de mettre bas. elles se suspendent et ramnent la queue vers le ventre,de manire former un sac avec la membrane interfmorale. C'est dans celle espce de berceau quele jeune est tout d'abord dpos et reoit les premiers soins de sa mre, qui, plus tard, le transporte avec elle. Lorsqu'elle n'a qu'un petit, ce qui a lieu le plus habituellement, celui-ci se cramponne en sautoir la poitrine de sa mre, et, quand il y en a deux, ils se suspendent le long desflancs et sont soutenus par la membrane inlerfmorale.La nourriture des Vespertilions consiste uniquement en Insectes crpusculaires ounocturnes, etprincipalement, dans nos jiays, en Phalnides; quelques petites espces semblent, toutefois, ne senourrir que d'Hymnoptres. Leur gloutonnerie est exlrme; Kuhl a vu une Noctule avaler de suitetreize Hannetons, et soixante-dix Mouches sulisent peine au repas d'une Pipistrelle.Les Vespertilions, ou, d'une manire plus gnrale, les Yespcrlilioniens munis d'une queue longue,se servent de ce membre pour faire entrer dans leur gueule, et pousser dans l'sophage, les Insectestrop gros qu'ils ne peuvent engloutir facilement. Leur queue leur tient alor.s lieu de doigt; ils la ramnent vers la tte, qu'ils baissent h'grement en volant, et parviennent ainsi se rendre matresde leur proie. D'aprs cela, on voit que la forme de la queue peut inilucr beaucoup sur les habitudesde ces animaux; aussi a-t-on pu se servir de la conformation plus ou moins diffrente de cet organe

pour distinguer ])lusieurs groupes gnriques de Vespertilioniens, et quelquefois mme, disons-le,un troj) grand nondjre.On ne peut que trs-difficilement conserver en domesticit des Vespertilions, et ilsne lardent pas;i mourir. Aussi croyons-nous devoir rapporter des observations assez rcentes quiont cl faites surplusieurs de ces Carnassiers tudis vivants. En juillet 1855, M. Daniell reut cinq femelles fcondes de Pipistrelles, et les mil dans une cage, o elles furent fort turbulentes. Elles mangeaientavec avidit les Mouches el la viande crue, mais refusaient obstinment la viande cuite. Lorsqu'uneMouche entrait dans la cage, elles l'lourdissaieul d'un coup d'aile, et se jetaient sur elle les ailestendues comme pour lui fermer la retraite. La mastication et la dglutition taient lentes el pnibles Plusieurs minutes taient ncessaires pour dvorer une grosse Mouche. Au bout dedix-neufjours, les cinq Pipistrelles taient mortes. A l'autopsie, on trouva qu'elles ne portaient qu'un seul

54 lUSTOlHK NATUr.ELLK.pclit. Le te mai I85i, le mme M. Haiiiell se jiroiiira quatre femelles el un mulede Nodule. LeniAle tait trs-sauvage, cliercliail sans cesse s'chapper, et mourut au bout de dixhuit jours,aprs avoir refuse toute espce de nourriture. Trois femelles succombrent peu aprs, (lelle quisurvcut fut nourrie avec du foie et du cur de volaille, qu'elle mangeait peu prs comme et faitun Chien. Pour cela, elle se servait des extrmits postrieures comme d'une pince. Klle mangeaitbeaucoup relativement son poids, et se tenait presque constamment pendue au sommet de sa cage,ne (initiant cette position que le soir, jiour prendre sa nourriture. Le "2." juin, M. Daniell, ayant remarqu que cette Nodule paraissait fort inquite, l'observa avec soin, et fut tmoin de son accouchement. Aprs une heure d'agitation environ, la Noctule s'accrocha par les membres antrieurs,tendit ses pieds de derrire, et roula sa queue de manire ;\ fdrmer avec la membraneinlcrfmorale une espce de poche dans la(|uelle fut reu un petit, de taille relativement assez forte, entirement nu et aveugle. La femelle se mit presque immdiatement le lcher et le nettoyer. Cela fait,elle reprit sa position accoutume, et enveloppa si bien le petit avec ses ailes,qu'il fut impossibled'tudier le mode d'allaitement. Le lendemain, elle mourut, el l'on trouva la jeune Noctule adhrente encore ;\ sa mamelle. On essaya de nourrir le jielit l'aide d'une ponge imbibe de lait; maisil succomba son lour au bout de huit jours, sans que ses yeux fussent ouverts :quelques poils seulement commenaient se montrer sur le corps. A ces faits, nous ajouterons que nous

avons eu souvent des Vespertilions vivants, presque exclusivement des Pipistrelles et des Murins, et que, malgr legrand nombre que nous en possdions, nous n'avons pu en conserver aucune plus de quelques jours;souvent les femelles pleines que nous avions ont mis bas, et nous n'avons jamaispu lever les petits,qui mouraient le lendemain ou le surlendemain de leur naissance, sans avoir voulu prendre la nourriture qu'on leur offrait sur un chiffon mouill dans du lait.Nous adopterons le genre VespcrlUio peu prs comme l'a form M. Temminck dans sa monographie de ce groupe naturel; cependant, nous y formerons un plus grand nombre de coupes gnriques, et, ainsi que nous l'avons dj dit, nous y indiquerons comme divisions secondaires desgenres crs par divers zoologistes.Malgr tous ces retranchements, les Vespertilions proprement dits renfermeront encore plus decent espces, qui se trouvent rpandues dans toutes les parties du monde; quelques-unes sont cosmopolites : l'Europe, l'Asie et l'Amrique en renfermcnlun grand nombre, puis viennent la Malaisie cll'Afrique, qui en comprend moins. On peut dire d'une manire gnrale (pie les espces et les individus sont plus abondants dans les contres tempres et septentrionales que dans les rgionsinlertropicales, et que c'est parmi eux que l'on trouve les Chiroptres qui se rapprochent le plus dupille nord. Ce sont des animaux utiles en ce qu'ils dtruisent une infinit de Lpidoptres crpusculaires et nocturnes, dont les chenilles se nourrissent aux dpens des vgtaux cultivspar l'iiomme,ce qui ne les empche pas d'tre l'objet d'un prjug populaire qui les dsigne comme tantdeinauvais augure; aussi les gens de la campagne, qui tirent de leur existence leplus grand profit,sont-ils ceux qui sont le plus ports les dtruire.Nous partagerons ce genre en quatre sous-genres : les Vespertilio, Minioptcnis,Pipislrcllus etOcijpctcs.

1" SOU-S-GIiSUli VESPElVniJON rilUPHUMENT iJlT. \LSl>ERTIUO. Cli. lionapartc, 1837.U'iiiionrali:i dclla Fauna Ualica.Cette subdivision, laquelle on peut rapporter en synonymie la dnomination de Vesperngo deBlasius (il'ie Wirbellhierc Eitropu's. 1840), lelle que la comprennent MM. Ch. lionapartc el Lesson,renferme plus de soixante-quinze espces, qui sont rpandues dans toutes les contres.Nous dcrirons les principales, et particulirement toutes celles de la faune de France.

CARiNASSIERS. 65A. ESPCES D'ECROrE.1. LE MUHIN. YESPEItTIIIO MIRIMS I.inn.Caractres spcifiques. Oreilles ovales, del longueur de la lte; oreillons falsifornies; pelagedes adultes long, lisse, bicolore, plus fonc l'insertion des membranes, gris-brunen dessus; lesommet de la lte d'une teinte plus claire, dessous du corps blanc ou jaune blanchtre. Envergure : 0'",42.Le Murin, dont M. Gray a fait le type de son genre Myotls, est la plus grande des Chauves-Sourisd'Europe, cl il est rpandu beaucoup plus abondamment en Allemagne qu'en France; on l'a signalaussi dans le nord de l'Afrique. En t, on le trouve dans les clochers ou les anciens difices ruins, cl, pendant l'hiver, il se retire dans des cavernes et des souterrains, o on le rencontre alorspar eenlaines. Jamais il n'habite les creux des vieux arbres. Il est d'un naturel trs-colre et trsmenaant, et, quand on en runit beaucoup ensemble, ils s'entre-mordent les uns lesautres en sebrisant les membres, et se tiennent cramponns si fortement, que, si l'on essaye d'en soulever un,on entrane toute la niasse : alors ils font entendre un grognement particulier. Cette espce ne vilen communaut avec aucune autre, et chasse toutes celles qui tendent de s'tablir dans les lieuxqu'elle habite. L'accouplement a sans doute lieu ds le commencement du printemps,car, le 18 mai,Kuhl a trouv, dans le corps d'une femelle, des petits qui taient dj de la grosseur d'une noisettenous supposons qu'il pourrait bien y avoir deux portes par an.Ce Cheiroptre doit tre pris comme type, non-seulement du genre VespcrtUio, mais detous les VesPERTiLiOKiE.Ns; aussi avous-nous cru tre utile nos lecteurs en donnant un extraitde la partie anatomique de la monographie de cette espce, qu'a publie, en iSTiO, M. le docteur Emmanuel Rousseau dans le Magasin de Zooloyie de M. Gurin-Mneville, pi. vi ix. travail portantle litre deMmoire zoulogique et anatoiniqne sur la Cliauvc-Sottris commune dite Muriu, et (|ui avait t lu l'Acadmie des sciences dans la sance du 19 mars 1858, et dj en partie annonc ds 185.D'aprs M. Enim. Rousseau, les caisses des oreilles sont trs-grosses, comme souffles, et se dtachent du squelette avec une trs-grande facilit. Tous les os de la tte se soudentde trs-bonneheure. Les os des incisives existent, mais ils sont trs-spars l'un de l'autre, de manire former unesorte de bec de livre dans le vide duquel on constate une plaque cartilagineuse mobile susceptible des'os.sifier. Les fronlau.K ont des sutures trs-prononces. Le trou occipital est trs

-grand. A l'exception de la rgion sacre, les apophyses pineuses des vertbres sont peu prs nulles. On remarque,sur la face antrieure des deuxime et troisime vertbres coccygiennes, deux noyaux os.seux quisemblent reprsenter un reste d'os en V. Le sternum prsente une crte mdiane longitudinale trsprouonce ayant une large surface d'insertion aux muscles pectoraux, qui sont Irs-dvelopps. Lescartilages sterno-costaux sont tous ossifis, mme ds la naissance. La clavicule esttrs-longue.L'omoplate trs-grande, triangulaire, avec une pine trs-marque. L'humrus est allong, gre,non perc la fosse olcranienne. Le carpe n'a que sept os; le mtacarpe en a cinq. Ilexiste lasymphyse pubienne un appareil ligamenteux qui en permet l'cartement dans la parturilion. La ttedu fmur est sphrique et comme enfonce entre les deux Irochanters, de sorte qu'il n'existe pas, vrai dire, de col fmoral. Cet animal a deux dentitions : l'une apparat pendant quele ftus estdans le sein de sa mre, et pour cela porte le nom d'intra-utrine; elle se composede vingt-deuxdents, rparties ainsi qu'il suit : quatre molaires, deux canines chaque niAchoire, quatre incisivesen haut cl six en bas. Dans les trois premiers mois qui suivent la naissance, onvoit surgir successivement les dents de la seconde dentition, qui existent conjointement avec cellesde la premire pendant un certain laps de temps. Celle seconde dentition se compose de trente-huitdents, dont vingtpour la mchoire infrieure, savoir : six incisives, deux canines et douze molaires;la mchoire suprieure porte le mme nombre de canines et de molaires, mais n'a plus que quatre incisives. L'appareil glanduleux, que Kuhl a vu le premier, se compose de glandes ovales et mamelonnes trsdveloppes toutes les poques de la vie, et qui recouvrent les branches de la cinquimepaire de

50 IIISTOIUK NATUUKIJ.E.nerfs; leurs coiidiiils excrleurs s'oumciiI ilc ili:iqiR' rli' les jciiips; ros ylandes sfrcti'iil iiiio liunu'iir liiilviciise ilmu'o d'une odeur caiiieli-isiique.

2. VKSPEKTILIOIS DE BECIISTEIN. VESPERTIIin nF.rnSTI-IMI. I.oisicr.Cahactkes srciFiQDES. Oreilles :irrondies l'cxlreniil, |i!us longues ([ue la tte; oreillou f:dsiforme, un peu courb en dehors vers la iiointe; pelage d'un gris roux en dessusdu corps, blancen dessous. Envergure : 0'",'i(3.Celle espce, commune dans le 'l'iiuringc, plus rare en Wicranie, el que l'on a aussi signale en

Angleterre, habile galement nos dparlements de la rive gauche du Rhin

5. VESl>laiTll.l(l^ IIE NATTEUER VI-SPEItTILIO NATItERII. Kulil.(lAiiACiKiiES SPCIFIQUES. Oreilles ovales, assez larges, un peu plus longues quela lte; oreillou atladi par une protubrance de la conque, lancol en dehors de la pointe; pelage gnralement d'un gris fauve eu dessus et blanc en dessous. Envergure : ^".^O.Ce Vespertilion est caractris surtout jiar les festons de la membrane inlerfmoralc;M. Ch. bonaparle y runit le Vexpcrid'io ciiiarginatus d'Et. Geoffroy. On le trouve dans l'Allemagne occidentale, le nord de la France et en Angleterre.

i. VESPEltTlLION lCIlANCI. VESPERTllIO EMAR(!I\.iniS VA. Geollroy Sainl-IIilaire.CAnACTREs SPCIFIQUES. OrcilIcs oblongues, de la longueur de la tte, fortemcnl chancres leur bord extrieur; oreillon long, droit, en forme d'alne; pelage d'un gris noirfltre eu dessus elcendr en dessous, compos de poils doux el touffus, dont la premire moiti est cendre et la seconde plus rousstre. Envergure : 0'",35.Se trouve dans plusieurs contres de la France, en Allemagne et en Italie. On a pule confondreavec la Pipistrelle, parce que, quoique plus grand, sa physionomie l'en rapproche assez, il tientaussi du Murin par les deux couleurs de son pelage; mais dans ce dernier la teinte extrieure despoils n'appartient qu' leur extrmit, tandis que dans le Vcspcrliliti cnKirriiiiadtselle s'tend jusqu' leur moiti; enfin il a de l'analogie avec l'espce prcdente.

5. VESPERTII.IO.N liR DAlHiE.NTON VESPEIITIUO DAVBE.\TOMl. I.cislcr.

Cahactres spcifiques. Oreilles peliles, presque ovales, lgrement chancres sur leur bodextrieur, nues; oreillon lancol, petit, troit, mince; glandes sbaces blanches, formantnue prolubcrancc d'un blanc jauntre au-dessus de chaque il; poils du dos serrs, courts, doux, d'unbrun noir la base et d'un brun rougetre lgrement ml de gris la pointe -. ceux des paties infrieures noirs la base et d'un blanc sale l'exlrmit; dedans des oreilles et des oreillons jauntre. Envergure ; 0'",r>r)Cette espce habite la France septentrionale, l'Allemagne occidentale, l'Irlande,el a aussi t,

dit-on, rencontre m Sicile.

CARNASSIERS. 57

6. VESPERTIMON A MOUSTACHES. VESPEimUO MYSTACINUS. Leislcr.Caractres spcifiques. Oreilles assez grandes, oblongues, arrondies par en haut, replies etcliancres extricurenieni; oreillons lancols; poils fins et serrs, formant de chaque cot de lalvre suprieure une sorte de moustache; le dessus du corps d'un brun lav de marron,avec l'extrmit des poils de celte dernire couleur; le dessous mlang de noir et de jaune. Envergure : O^.IG.Cette espce, rare en Allemagne, se trouve quelquefois dans nos dpartements du nord-est : onl'a signale en Angleterre dans le Devonshire et dans- le Danemark. Elle se loge dans le creux desvieux arbres et dans les habitations de Ihomnie; son sommeil d'hiver est de courte dure; elle volerapidement et en rasant la terre ou la surface des eaux, pour y saisir les Insectes dont elle se nourrit; son odeur est peu sensible.Nous avons dj parl d'une espce fossile de cette division, qui est dsigne par G. Cuviersousla dnomination de Vespertilio Parisknsis, et qui a t dcouverte dans les couches du gypse denos environs.Les autres espces europennes ont reu les noms de Vespertilio dasijcnemits, Boi; rufescens,stenotiis, Okenii, Wiedii, Sclnnizii, Brehin, toutes propres l'Allemagne; collnris, Sckiniz, duMont-Blanc; Nilsonii, Natiuisius, de la Sude; Cappacini, Ch. Bonaparte, de Sicile, et megupodus,Temminck, de la Sardaigne.

B. ESPCES d'asieQuatre ou cinq espces, toutes propres au Japon. Comme type, nous citerons seulement le :7. VESPEFITILION MACRODACTYI.E. VESPERTILIO ilACItODACTUVS. Temminck.Caractres spcifiques. Pelage court, cotonneux, bien fourni, uniformment d'un noir enfumaussi bien en dessus qu'en dessous; e.xtrmit des poils gristre. Envergure : 0", 55.C. ESPCES DE LA MALAISIE.Une dizaine d'espces, propres aux les de Java et de Sumatra, et dcrites par M)I. llorsfield et

Temminck. Type :8. VESPERTILION MAMELONN. VESPERTILIO PAPILLOSUS. Tcniniintk.Caractres spcifiques. Oreilles trs-distantes, plus larges que liaulcs, peu prs arrondies,avec un pli longitudinal qui permet Forgane de se fermer; oreillun trs-long, lililbrme, en poinon;pelage abondant, trs-touffu, doux, cotonneux, fris, en dessus brun fonc, nuanc de rousslre la pointe, plus clair en dessous. Envergure : 0"',20.

r,8 IllSTOir.H NATURELLl.

1). KsrCEs d'afriqi;c.

Peu nnnilii'Oiiscs, provenant de l'Arabie, c la Nubie, de ri'lyyplc et de la Cafrerie, et signalespar MM. Huppell et Temniinck. Type:

9. VlSPEnTILlON lIF.SrUIUE. VESPEltTILIO IlESPnniUA. Temniinck.Caractres spcifiques. Oreilles courtes, aussi larges que hautes; oreiilon en feuille courbe et pointe arrondie; pelage court, lisse, bien fourni, de deux couleurs partout, endessus noirtre la base et brun rousstre la pointe, et en dessous noir ;'i la base et cendr rousstre la pointe.Envergure : 0"',1C.Habite les bords de la mer Rouge, vers les ctes d'Abyssinie.

E. ESPCES d'amriqde.Prs de trente espces propres aux rgions mridionales et septentrionales, et dcrites pard'Azara, Rafincsque, Fr. Cuvier, A. G. Dcsniarcst, MM. Gray, Say, Leconle, Temniinck, IsidoreGeoffroy Saint-Ililaire, d'Alc. DOrbigny, P. Gervais, etc. Nous n'indiquerons parmi elles que

10. VESPERTILION DE LA CAROLINE. VESPEnTIUO CAnOlIKENSIS. Et. GcoflVoy Sainl-Hilaire.Car.\ctres spcifiques. Oreilles de la longueur de la tte, oblongues; oreiilon en feuille desaule, moiti de la longueur de la conque; pelage bicolore partout; parties suprieures d'un brun

marron, avec la base des poils d'un cendr noirtre, et en dessous d'un jaune cendr base brune.Envergure : 0'",22Habite Charleston, dans la Caroline du Sud.

11. VESrEl\TlLIO:S DE SAINT-IIILAIUE. VESPEUriLIO UILAlill. Isidore Geoffroy Samt-Hilairc.Caractres spcifiques. Oreilles petites, triangulaires, presque aussi larges que hautes, peuchancrcs leur bord extrieur; oreiilon allong; pelage assez variable, jiassant aux parties suprieures du brun noir au brun-marron, et en dessous du gristre au brun-roux. Envergure : 0",^^.De la Capitainerie des Missions au Brsil.

12. VESPERTILION TRS-PETIT. VESPERTIUO PARVVLUS. Tenimiiick.

Caractres spcirini-Es. Oreilles petites, droites, pointues, dcoupes et lobe infrieurIrs-distinct; oreiilon en feuille de saule; pelage touffu, court, noir, lgrement enfum en dessus;cts du cou et parties latrales de la poitrine d'un noir plus enfum que le dos; le devant du cou,

CARNASSIERS. 59la liyiie mojoiiiie du venlre, les flancs et rabdonien, pointe des poils brune;une teinte Isabellesur les jambes, l'abdomen et la base poilue de la membrane interfmorale. Envergure : O^/lo.Habile le Brsil.

'2" SOUS-GEJiRE. MhNIOPTERK. MIKIOPTEIIUS. Cli. Bonaparte. 1S37.Iconogralia della Fauiia Ilalira.Mivjc;, ti-cs-pclil; itteov, aile.Ce sous-genre, fond par M. Cii. Conaparte, ne renferme que deux espces, qui sont propres l'Europe. Le type est :

15. VESPERTILIOPs D'ORSINI. VESPERTILIO ORSINII. Cli. Bonaparte.Caractres spcifiques. Oreilles petites, peu prs aussi larges que longues, arrondies, sanschancrurc, d'un tiers plus courtes que la tte, runies par une membrane; orcillon grl

e, fdiforme,moiti de la longueur de la conque; systme dentaire comme dans les Oreillards; pelage doux, cotonneux, trs-touffu, peu prs de mme couleur partout : en dessus d'un brun marron avec l'extrmit des poils un peu plus claire, et en dessous d'un gris clair, plus fonc la base des poils.Envergure O^.IS.Ce Chiroptre habite l'Italie, o on l'a trouv sur les crtes peu accessibles et dans les cavernesdu mont Corno, 1,800 mtres d'lvation au-dessus du niveau de la mer.La seconde espce est le Minioplenis Sclirebersii, Natterer, de l'Allemagne, de laHongrie et de.la Crime.

S^s SOUS-GENRE. PIPISTRELLE. PIPISTRELLUS. Kaup, 1829.Eur. Tliiciw, I.Nom propre.Ce sous-genre correspond aux genres Nociulu et Seroiinus de M. Ch. Bonaparte {Iconorp-afiadella Fanna Italica), et en partie, au moins, celui des Vcsperus de Blasius (inWiegmann Arcliiv., t. I, 1859). On en connat un grand nombre d'espces, sur lesquelles une quinzaine babiteiill'Europe et trois la France; les autres sont rpandues dans l'Afrique, l'Asie et l'Amrique.

A. ESPCES D'EUROPE.14. NOCTULE. Daubenton. VESPERTILIO NOCTVLA. Linn.Caractres spcifiqoes. Oreilles plus ou moins arrondies, larges, trs-tendues en devant jusque prs de la commissure des lvres, bord extrieur courb en arrire; oreillon court, large,courb en fer de hacbe; membrane interfmorale fortement chancre l'articulation des pieds; pelage de moyenne longueur, soyeux, lustr, couvrant en dessous une partie de la membrane desflancs et toute l'aile le long de l'avant-bras, trs-fourni chez les vieux, plus rare chez les jeunes de

fiO IIISTOir.E NATURELLE.l'anne : parties supricuirs d'un bciiti roux vif et liistn', et infrieures d'un roux plus clair; lespoils de l'aile bruntres; membranes d'un roux noirtre. Envergure : 0'^,40.I;3 Noctulc est plus rpandue dans le centre de l'Europe que dans le nord ou dansle midi : on latrouve en France, en Angleterre, en Allemagne, dans l'Italie septentrionale, etc

.; et un fait que l'ondoit noter, c'est qu'on en a constat l'existence en Egypte et au Japon.Celte espce diffre tellement, par sa manire de vivre, de la Srotine, qu'on ne peut nullementconfondre ces deux animaux, quoiqu'ils aient les plus grands rapports par leur conformation extrieure. Elle sort la premire de sa retraite chaque soir, vers le coucher du soleil, et s'lve d'abordtrs haut dans l'air. A mesure que l'obscurit augmente, elle se rapproche de terreet surtout de lasurface des eaux, o voltigent les tres dont elle doit faire sa pture. Les vieillestours et les clochers, les combles des maisons habites, etc., senties lieux o elle se tient ordinairement; mais on larencontre aussi trs-souvent dans le creux des arlircs des forts ou des campagnes.En t, on voitvoler les Noctules par troupes do dix vingt individus; et, en hiver, on les trouve blotties par centaines dans le mme repaire, o sans doute elles se rchauffent nuituellement par leuragglomration.Elles peuvent rsister une abstinence trs-longue, et la vie chez elle est trs-dure.De toutes lesChauves-Souris europennes, ce sont celles qui rpandent l'odeur la plus dsagrable.

15. SEROTINE. UaubciUon. VESPERTILIO SIROTINUS. Linn.CAnACTnES SPCIFIQUES. Museau long, dnud jusqu'au chanfrein, garni seulement de poilsrares; oreilles cartes, mdiocres, velues la base extrieure, un peu tendues en avant;oreillonen feuille arque, pointe ronde; membrane interfmorale non chancre; queue dpassantde O^.OOi 0',00u cette membrane; pelage de ^loyenne longueur, fin, soyeux, lisse et trs-luslr.Le mle, en dessus, brun chtain et en dessor.s brun cendr terne; la femelle brun rousstre en dessus, gris jauntre en dessous; museau, oreilles et membranes des deux sexes, noirs: les jeunes avecun pelage plus sombre et moins lustr. Envergure : 0"", oG.Par sa taille et sa physionomie, elle se rapproche de la prcdente espce; mais elles'en distingue facilement, non-seulement parce qu'elle a deux fausses molaires de moins,mais encore parceque son pelage est plus long et plus bruntre. La Srotine habite le creux des arbres des forts etde la campagne, et elle en sort au printemps beaucoup plus tard que les autres espces. Elle vitisole ou par paire; elle ne vole que lorsque la nuit est close, et frquente le voisinage des eaux.Son odeur est fade et dsagrable, et noi musque comme celle de la Nortule; sa voix est un sifllement aigu. Elle ne fait qu'un petit par porte, et ordinairement le met au jour vers la lin du moisde mai.Cette espce n'est pas rare en France; on la rencontre aussi en Allemagne, Cii Italie, en Cri-

me, etc.

10. riPISTRELLE. Dnu'ueiiton. VESPERTILIO PIPISTRELLUS Linn.CARACT:r,ES srir.iFiQUEs. Oreilles ovales, triangulaires, plus courtes que la tte,lgrementchancressur le bord extrieur; oreillons presque droits, termins par une pointe arrondie; crnetrs-saillant, convexe en dessus; occiput arrondi, sans crte; pelage bien fourni, de moyenne longueur; membranes nues; toutes les parties suprieures du corps couleur caf, et d'une teinte lgrement plus claire en dessous. Envergure : 0'",25.Les l'ipislrellcs, qui sont aprs l'Oreillard les plus petits Chiroptres d'Europe, sont remarquables au premier coup d il par la couleur de leur pelage et de leurs membranes, ainsi que par lagrandeur de leur queue. Elles se trouvent en commun, avec d'autres Chauves-Souris, sous les combles

liaiiiiUi'ou.

l'I. S^

CAnNASSIERS. 61des habitations, et dans les tours et clociicrs. Leur manire de vivre ne diffre enrien de celle desautres espces.Elles habitent le centre de l'Europe; on les rencontre abondamment en France, enAllemagne eten Angleterre. On en a signal une varit en Egypte, et on en a trouv aussi une au Japon.Les autres espces particulires l'Europe sont les Pipistrellus vispislrellus, Savi,Leiicippe,Alciitlioe, Aristippe, toutes de Sicile et dcrites par M. Ch. Bonaparte; VesperlUio Leislcri, Kuhl,d'Allemagne; discoior, Natterer, d'Allemagne; Nilson'ii, Dlasius, de Sude; Kiililii, Natterer, deTrieste; Nalhusn, Kuster, de Prusse; albolinibalus, Kuster, de Sardaigne, etc.

17. VESPERTILION LIMKOPHILE. VESPERTIUO LIMmPBlLVS. Temminclt

CARACTRES SPCIFIQUES. Oreilles mdiocres, parfaitement ovodes, sans lobe par devant;oreillons courts, droits, larges, en feuille arrondie par le bout; pelage doux, soyeux, de longueurmoyenne; les parties suprieures du corps sont, chez le mle, d'un gris fonc, couleurde souris,et chez la femelle un peu plus rousstres. Envergure : O^jSo.Cette espce habite la Hollande; elle ije commence voler que lorsque la nuit est entirementvenue, et ses mouvements sont trcs-vloces; elle parat rarement ailleurs que sur les eaux, la lisire des grands roseaux et des bois taillis, rasant la surface de l'eau d'un voltrs-rapide.

B. ESPCES d'aFRIQUE.Quelques espces propres au cap de Bonne-Esprance, au Sngal et au Kordofan. Lesson yrunit des espces qui, d'aprs M. Temminck, doivent entrer d;uis le genre Nycticejiis.Comme typenous citerons seulement :

t8, VESPERTIUON DU CAP DE BONNE-ESPERANCE. VESPERTIUO CAPEXSIS. Smitli.Caractres SPCIFIQUES. Oreilles mdiocres, distantes, pointues vers le bout; oreillons trslongs, en forme de feuille de saule; pelage long, lisse, soyeux, noirtre en dessus avec la base despoils d'un brun olivtre et plus bruntre en dessous. Envergure : 0,25.M, Temminck applique cette espce la dnomination de VesperlUio meyahirus.

C- ESPCES d'asie.Une dizaine d'espces, particulirement propres .lava et Sumatra. Nous dcrirons :19. VESPERTILION KIRIVODLA. VESPERTIUO PICTVS. Linn.

Caractres spcifiques. Oreilles grandes, ovales, lgrement ('cliancres leur bord extrr,oreillons grands, subuls; membranes peintes de couleurs iranclies; pelage cotonneux, trs-fris;en dessus d'un roux doi Irs-clatant, et en dessous lgrement rousstre; les flancs et les cts ducou d'un roux plus prononc. Envergure : 0"',22.

g2 HISTOIRE NATURELLE.Celle espce, qui forme le type d'un genre particulier pour M. Gray, est rpandue sur le continent de rinde, Java, Roriio, Sumatra; mais son existence Ceylan est douteuse.

Nous citerons une seconde espce, le VespcrtUio uociulinu, Isidore Geoffroy Saiutllilaire, duBengale.D. ESPCES d'aMKIQUE.Une seule :20. GRANDE SROTINE. DuUon. YESPEliTlLIO MAXIMVS. Et. Geoffroy Sainl-Hilairc.C\R\CT[tES SPCIFIQUES. Oreilles ovales, plus courtes que la tte; oreillon subul; pelage d'unbrun marron en dessus, d'un jaune clair sur les flancs et d'un blanc sale sur leventre. Envergure : 0"',45.Cette espce se trouve la Guyane, o elle vole par troupes tr.s-nombrcuses, au crpuscule, dansles endroits dcouverts, souvent au-dessus des prairies, et quelquefois en compagnie d'Engoulevents.

/i"" SOUS-GENRE OCYPTE. OCYPETES. Lesson, lS4t.Nouveaux talilcaux du Rgne Animal. Mammitrcs.Ce sous-genre, qui correspond au genre Murina de M. Gray, ne renferme encore quedeux espces dcouvertes Java, et dont M. Temminck a le premier donn la description. Le typeest le

21. VESPERTILION POURCE.IU. VESPERTILIO SVILLVS. TemmincliCa[i.\ctres spcifiques Oreilles ayant leur bord extrieur un oreillon muni d'un plilongitudinal; iragus long, filiforme, pointu; pelage trs-touffu, long, laineux, bicolore: toutes les partiessuprieures d'un roux vif, un peu rougetre, avec la base des poils d'un blanc rousstre; les partiesinfrieures d'une teinte Isabelle; les flancs cendrs. Envergure : O^.IS.Cette espce provient de Java et de Sumatra; elle est difficile trouver, car elleest de petitetaille, et son vol est extrmement rapide; pendant le jour, elle se blottit la racine et en dessousdes grandes feuilles du Musa sapkniiim.La seconde espce, place dans le mme groupe, est le Vespertilio cavemarum, Temminck,galement particulier l'ile de Java.A la suite de la description du genre Vesperlilio, nous indiquerons, mais avec la plus grande rserve, quelques groupes qui peuvent naturellement y rentrer, et qui ne sont pasassez importants ouassez compltement connus pour que nous nous occupions spcialement de chacun d'eux.Tels sont

les genres :ioniicia (nom propre), Gray (Marj. ofZool. and. Bot., t. II, 1858), qui ne comprend qu'une espce, le R. calcaraia, Gray, "dont on ignore la patrie, et dont la dpouille fait partie du Cabinetdu Rritish Musum.

CAP.NASSIEI'.S. 05Kdialns (du port Naial), Gray {Annals of Philosopli., t. XXVI, 1825). Type : leN. stramlneusou lonficaudaus, Gray, dont on ne connat pas la patrie.Pacholus (ttj./.j;, pais; iT(//c.v mdiocrenirnl (jrandes. inemlmnienses, presque nnes, sans oreillon, jien d'e.rceptionsprs, et places .iitr /es cils le la t te.Yeux petits.Nci siirinonl de ercles niemliraiiciises : ta suprieure en fer de lance, place a plat sur le has dufront, et l'infrieure prsentant la ilispo.ui^vi;, foliacCARACTRES GNRIQUES.Nez tronqu, bord pointu, avec un prolongement charnu en forme de feuille en dessus.Narines places en dessous.

Menton aifant un pli membraneux, transversal, au bord antrieur.Oreilles latrales.Membrane interfmorale tronquePieds libres.Queue courte.Ce genre ne renferme qu'une seule espce, la Phyllodia Pamelii, Gray, de la Jamaque.

DEUXIEME SOnS-TRIBU.NOCTILIONIDS. NOCTILIONID^. Isidore Geoffroy Sainl-Hilaire.Expansions membraneuses latrales constituant de vritables ailes.Lvres prsentant une double fissure.Phalange onguale manquant a tous le doigts de iaite.Cette sous-tribu, particulirement caractrise par sa double fissure labiale et par le manque dephalange onguale aux doigts de l'aile, et qui correspond la famille des Noctilionids de M. Isidore Geoffroy Saint-llilaire, ne renferme qu'une seule division, celle des Nocliliens.

H HISTOIRE iNATURELLE.

Oju'iAioii niuaii.

NOCTILIENS. NOCTILII Nobis.

Mmes cararirrcs que la sous-lribu des NocfUionids.

Cotte division, que nous avons cru devoir crer pour nous conformer ;i l'arrangement mthodiqueque nous avons adopt, ne renferme que le genre JSociUion de Linn, qui, lui-mme, necomprendque deux espces, particulires l'Amrique mridionale.

GENRE UNIQUE. NOCTILION. NOCTILIO. Linn, 17G6.Syslemy iialurj.-, i. \11.Nom propre l'espce Ivpiqui?.

CARACTRES GNRIQUESSyslimc dcnldiie :'mrisives, A; canines, \^\; molaires, ^^, en lulalit vinfii-lniit dents; les incinives suprieures forment ensemhlc un groupe spar des canines, et dont les deux intermdiaires sontfortes, allonges, pointues et en forme de canines; les latrales sont petites, obtuses, tuberculifurmes;les deux incisives injrieures sont places en avant des canines; les canines sont trcs-robustcs; lesnwluives .suprieures se divisent en une fausse et trois vraies de chaque ct; leurscouronnes sonthrisses de pointes aigus; les infrieures se subdivisent en une fausse molaire normale, une faussemolaire anormale et trois molaires vraies; elles sont du reste assez semblables celles de la mchoiresuprieure.Museau court, Irhs-rcnfl, fendu, gaini de verrues ou de tubercules charnus.Nez confondu avec les livres.Narines un peu lubuleuses, rapproches cl formant une lgre saillie.Lvre .tupricure divi.w dans son milieu en bec de livre, prsentant un profond sillon.Chanfrein dpourvu de crte ou de feuille membraneuse, n'ayant ni sillon ni cavit.Oreilles petites, latrales, isoles.Oreillon intrieur.Membrane intcrfmorule trs-grande, saillante.Queue de nioijeinie longueur, enveloppe eu grande partie dans Li membrane inter fmorale, libreen dessus dans le reste de son tendue.Ongles des pieds de derrire trs-robustes.Le genre iVoc.).CV, (euille, (TTCU.7.. boiK-lu'.CARACTRES GNRIQUES.Sgslme dentaire : incisives, ~\ canines, 'f^j ; molaires, prf ou |Ef , ce qtii donne en totalit vingthuit OU Irenledcuv dents; mais, ce nomhre n'est pas constant, car quelquefois ontrouve deuxincisives de moins ou pas du tout l'une ou l'autre mchoire; les incisives .sont sou rent serresentre les canines, les latrales tant trs-petites, et les inteiindiaircs plus largescl tailles enbiseau; les can'tnes snnl Irs-qrosses leur base, et se touchent presque l une l'antre par leurscollets; les molaires ont leurs couronnes hrisses de tubercules aigus, ce qui montre la carnivoritde ces Chiroptres.

CARNASSIERS.Tte longue, imifornicment comque.Gueule Ircs-jcnduc .Lvres laissant voir les canines en dehors.Nez surmont de deux crtes membraneuses de formes diffrentes.Oreilles grandes, nues, non runies la base, h oreillon interne et dentel.Yeux trs-petits, lalraux^Langue simple, hris.w de papilles cornes, dont la pointe est dirige en arrire.Ailes trcs-dveloppces.Doigt du milieu aijanl une phalange de plus que les autres.Membrane interfmorale plus ou moins dveloppe.Quette variable dans sa longueur.Pelage court, lustr.Taille moyenne.

93

Fig. 32. Phyllostome allong.

Le nom de Phyllostome a t donn fi ces animaux cause de la disposition particulire des parties qui entourent la bouche et qui surmontent le nez. La membrane nasale, arrondie son attache,se dresse en se rtrcissant pour linir en pointe obtuse. Elle est ctoye par deux sillons profondsqui se terminent aux narines et qui les partagent en deux portions; l'infrieure assez semblable unfer cheval, et la suprieure imitant un fer de lance; enfin, la partie moyenne dela feuille est pluspaisse et plus charnue que les latrales, qui sont fort rtrcies infrieurenient par lessillons desnarines, ce qui fait que la portion lancole s'attnue ses deux extrmits. Cette membranen'adhre aux tguments de la face que sur le rebord des narines.Toutes les espces de ce genre proviennent de l'Amrique mridionale : leurs murs sontpeu connues; toutefois, on sait qu'elles sont nocturnes, et beaucoup plus sanguinaires

que les autres Chiroptres. En effet, les Phyllostomes ne se conlenlcnt pas de vivre d'Insectes, mais ils attaquent lesgros animaux endormis pour en sucer le sang, qu'ils font sortir de la peau en l'incisant avec les papilles cornes dont leur langue est munie. Nous verrons qu'une espce d'un groupe voisin, qui a longtemps t runie aux Phyllostoma. s'allaquc mme l'espre humaine Ces (Ihanves-Souris sont

9/* IIISTOIHE NATIJRILI.E.galement frugivores, et peuvent, dii-on. en une scnic nuit, cltiuire tons les fruits d'un pays,quand elles viennent s'y jeter en grandes troupes.Le genre Plivllostome dcG.Cuvieret d'El. Geoffroy Saint Hilaire a t, peu d'annes aprs sa eration, partag en deux groupes naturels, ceux des PlujUosloma et Glossopliayu; depuis, il a t subdivis en un grand nombre de groupes gnriques, tels (|ue ceux des Vunipiius, Carollia, Ariibcus.liraclitipliijUa, MdcropUyUn, Diphiilln, et en outre plusieurs genres, tels queceux des Lophostoma,Stiiriiira et Mailalciis, qui en sont trs-voisins, auraient pu y rentrer nalurellenient. Nous avonscru utile d'indiquer les caractres de tous ces genres, fonds pour la plupart par Leauh et parM. Gray; mais nous ne les croyons pas tous assez bien connus pour pouvoir encoretre adoptsdfinitivement; il est trs-probable que le nombre en sera considrablement restreintlorsqu'on aurapu les tudier avec soin.Malgr tous ;tbe

Ki-. I. ':ImI .1.- Il l'.iInMii-

\-\il. 2. r.liul lolliur.

l'I U

CAP.iNASSlERS. 103

GENRE UNIQUE. DESMODE. DESMODVS. Neiuvicd, 1826.Bcilia-gc zur Nalurgcschiflite Brasilions, l. 11.Asau.oc, lient; o5ou;, dent.CAn.VCTRES GNRIQUES.Siislhnc dentaire : hicis'ivex, |; canines, i^l; molaires, |^|; en lolalit seulement vinjt dents; lesincisives suprieures sont trs-fortes, arques, pointues, tranchantes, eonverqentes ,implantes, nonseulement dans le prmaxillaire, mais encore dans tout le maxillaire lui-mme; les infrieures sontdisposes en deux paires, spares en deux pacpiets pour laisser passer dans l'intervalle mme lapointe des suprieures; elles sont, en outre, trilolies. mdiocres, l interne un peuplus r/rande quel'externe; les canines sont assez fortes, peu courbes, aigus, comprimes, surtout les suprieures,qui sont en ovtre largies et tranchantes au bord postr'ieur; les deux molaires suprieures sontgales, aplaties, en cne tranchant; des infrieures, les deux antrieures qui peuvent tre considres comme avant-molaires, sont une seule pointe triangulaire, et la premire renverse sur laseconde; quant la troisime, espce de principale, elle est assez large, comprime etbilobe sontranchant.Feuille nasale surbaisse, sans prolongement hasliforme.Membrane interfmorale courte. co))imc chez les Stnodermes.Queue rudimentaire.Le genre Desniodus, cr par M. Neinvied, correspond :i celui des Edostoma (zHo;, base: oTou.a,hoiiche), indiqu sur les planches du Voijage dans l'Amrique mridionale, de M. Alcide D'Orbigny(1836, pi. viii), et son espce typique est le Desmodus rufus qui faisait anciennement partie dugenre Slnodcrmc.Le meilleur caractre de ce groupe gnrique se trouve particulirement dans la disposition anomale de son systme dentaire. De llainville l'ait remarquer que cette anomalie, tlont il ne connatpas l'utilit pour l'animal, est certainement en rapport avec quelque particularitdans la matirealimentaire; il semble que ce sont les vraies molaires qui manquent, sauf la principale d'en bas, lesfausses tant restes; particularit qu'on ne connat encore dans aucun Mammifre, si ce n'est peuttre dans le Cliien hynode. M. Paul Gervais a clierch galement (Dicl. universel, t. V,1815) donner une explication de cette organisation si singulire, et il dit : On ne conn

at pas encoreavec quelles particularits de nutrition cette remarquable disposition est en rapport. On sait cependant que le Desmodus a, comme les Vampires, l'habitude de sucer le sang des animaux; et ses puissantes incisives suprieures, ainsi que ses canines, lui permettent sans doute depercer profondment le derme des animaux, en mme temps que la disposition de ses lvres lui rend la succion1res facile. Le squelette de ces Chiroptres offre quelques iliffrences. La tte est remarquable par la petitesse de la face et du palais, et la manire brusquement pointue dont la mchoire suprieure se termine; par la largeur de la branche montante de la mchoire infrieure; la nullit de l'apophyse coronoile, etc. Le grand doigt de la main a ses trois phalanges bien compltes, et lefmur est trscomprim, comme canalicul en dessus; le tibia l'est galement en arrire, et le pron, quiestcomplet, est aussi assez large pour tre en contact avec le tibia dans toute sa longueur, de manire qu'il n'v a aucun espace interosseux. Le calcanum a aussi son apophyse trs-recourbe endessous.Ce genre est essentiellement propre l'Amrique mridionale, et l'on n'en connat que deux espces.

i04

HISTOIRE NATURELLE.

DESMODE ROl'X. DESMODUS ItVFVS. NeuwieilCAnACTnKs srciriQUES. Pelage d'un roux rli;Uaiii unifornic. Envergure ; C^.SO; tuille ilnMnrin.('elle espce tait dsignc^c par Etienne Geofl'roy SainiHilaire sous la dnomination deSlcnodevma rufa, et par M. Alcide l) Orjjiyiiy sous celle A'Edosloiiia ciiiora. D'aprsce dernier naturaliste, elle vit la manire des Vampires, se rencontre autour des habitations, et mord parfois lesenfants endormis.Perdant longtemps on a ignor la patrie de ce Chiroptre; mais aujourd'hui l'on saitqu'il est assez rpandu dans la province de Chiqnilos, en liolivie, et qu'on le trouve aussi prs de la Mana, dansla Guyane.

M. W;ilorliouse a fait connatre, dans la partie zoologique du l^oyneje du Bcaglc,une secondeespce de Dcsmodus, qu'il nomme D D'Orbigniji, et qui provient de Coquimbo, au Chili.

Fig 37. Dcsmnde lonx

CARNASSIERS. 105

DEUXIME FAMILLE,

I NSECTIVORES . INSECTIVOR .ILes principaux raractres des Mammifres de celte famille sont les suivants: point de membranespour voler, comme dans les Chiroptres; incisives en nombre variable; canines tantttrs-longues,tantt trs-courtes; molaires couronne lirisse de tubercules ai|;us; pieds courts, armsd'onglesrobiistes, ceux de derrire toujours cinq doigts, ayant leur piaule entirement appuye sur le sol;pieds de devant le plus souvent galement cinq doigts; corps couvert de poils ou de piquants;lobes crbraux lisses; pas de ccum.Cette famille, compose de Mammifres qui n'atteignent jamais une taille mme mdiocre,et parmilesquels se trouve le plus petit de tous les animaux de la classe, n'en est pasmoins peut-tre une decelles qui offrent le plus d'intrt. En effet, quoiqu'elle soit videmment naturelle,et que la dgradation s'y fasse trs-bien sentir, on y trouve des espces modifies pour la plupart des modes delocomotion connus, dans la terre elle-mme ou dans les eaux, la surface du sol oudans les arbres, et pour chercher dans des lieux si diffrents les Insectes qui constituent toujours la partieprincipale, sinon exclusive, de leur nourriture; aussi, quoique le systme dentaire soit essentiellement insectivore, il est constamment anomal dans ses premires parties, c'est--diredans les incisives et les canines, tandis que les molaires sont formes sur un plan peu prs uniforme. En outre,la famille des Insectivores est digne d'une vritable attention, parce qu'elle a,d'une part, quelquechose de l'organisation des Rongeurs, chez lesquels on voit galement des espces disposes pourfouir la terre, pour nager, courir et sauter la surface du sol, ou grimper sur l

es arbres; etque, d'une autre, elle offre plusieurs rapports avec la sous-classe des Marsupiaux, o l'onobserve, avec des modifications jusqu' un certain point analogues dans l'appareillocomoteur, desrapports manifestes dans le systme dentaire, quoique les Didelphes l'aient en gnralplus normal,et mme dans l'organisation du cerveau. Aussi on comprend pourquoi les zoologistesont beaucoupvari pour la position qu'ils assignent aux Insectivores dans la srie zoologique, de mme que surles animaux qu'ils doivent comprendre sous cette dnomination.En effet, le nom iV Insectivores n'est pas exclusivement applicable aux animauxde la famille quinous occupe, c'est--dire aux Taupes, aux Musaraignes et aux Hrissons et genres quien sont voisins; mais il pourrait lre aussi donn quelques Mammifres de groupes trs-diffrents, etqui, demme qu'eux, se nourrissent d'Insectes. Ainsi la trs-grande majorit des Chiroptres estessentiellement insectivore; il en est de mme de certaines divisions de Quadrumanes, commeles Makis etlesGalopilhques; on pourrait encore dire la mme chose d'un grand nombre d'dents, de certainsRongeurs, et enfin, dans la sous-classe des Marsupiaux, il y a un groupe compos d'une douzaine degenres auxquels on a appliqu juste titre le nom d'Insectivores.11 rsulte de l que certains zoologistes, et nous devons placer Er. Cuvicr leur tte,ont fondun ordre particulier avec les Insectivores,' dans lequel ils comprennent non-seulement les Chiroptres et nos Insectivores, mais encore quelques genres de Marsu[iiaii\, et qu ilscaractrisent parleurs vraies molaires, formes sur le modle de celles des Chauves-Souris, mais dontles membresantrieurs n'offrent pas la disposition d'ailes.D'antres naturalistes, au contraire, et parmi eux M. Isidore Geoffroy Saint-llilaire, runissent lesInsectivores aux Carnivores, et en font un ordre particulier, celui des Carnassiers, distinct de celuides Chiroptres. Nous croyons, ce sujet, devoir transcrire le passage suivant, extrait du Diction'10- 14

lOr, HISTOIRE NATUllEIJ.E.nairc universel, dans lequel M. Isid. (ieofl'roy expose les motifs qui l'ont engag adopter cotteclassification, qui est la plus rcente et semble tre la plus naturelle. Les Carnivores et les Insectivores de G. Cuvier constituant seuls notre ordre des Carnassiers, ildevient ds lors possible de caractriser ce groupe avec exactitude, soit par un ensemble de modifications organiques d'une grande valeur, soit par des caractres indicateurs trs-l'a

ciles saisir.Ainsi, pour les dfinir en deux mots, les Carnassiers ont seuls, parmi les Mammifres gnration normale, les quatre extrmits termines par des pattes, quelquefois disposes en nageoireset les dents dissemblables, disposes en srie tonlinue. De ces deuxcaraitres, le premier diffrencie immdiatementles Carnassiers l'gard, soit des ordres suprieurs, o les extrmits antrieures sont conormes enbras ou en ailes, .soit des derniers ordres, o les quatre membres sont en colonnes. Le second compltela distinction en .sparant les Carnassiers des Rongeurs, chez lesquels les dentsantrieures sont spares des postrieures par un large intervalle connu sous le nom de barre. Les Carnassiers ontd'ailleurs les molaires ou une partie d'entre elles plus ou moins comprimes; l'estomac est simple etpeu volumineux, l'intestin court, caractres organiques qu'on ne retrouve pas chezles Rongeurs,dans lesquels le rgime dittique vgtal est gnralement prdominant, et par suite l'appardigestif plus ou moins complexe. Les divisions primaires tablies sous les noms de Carnivores etlnsectivores sont trs-naturelles, et doivent conserver les caractristiques qu'on leur donne gnralement. Les Carnivores ont les molaires non hrisses de pointes, et de grandes canines saillantesentre lesquelles sont comprises des incisives beaucoup plus petites, presque toujours au nombre desix chaque mchoire. Les Inseclivores ont, au contraire, des molaires hris.ses de pointes, au devant desquelles sont des fausses molaires disposes comme chez les Chiroptres; puisdes dents antrieures dont la disposition est extrmement variable. En conservant ces caractristiques, ajouteM. Is. Geoffroy, nous n'avons pu toutefois conserver pour les groupes gnriques, nil'ordre relatifdans lequel les place G. Cuvier, ni la valeur qu'on leur attribue. Les Inseclivores sont lis par lesrapports les plus intimes avec les Rongeurs, et doivent en tre rapprochs dans la classification; ilsdoivent donc tre immdiatement placs avant ceux-ci, la suite des Carnivores, auxquels l'ensemble de leur organisme, et spcialement l'existence de circonvolutions crbrales plus ou moinsdveloppes, assignent d'ailleurs un rang plus lev dans l'chelle zoologique. Les Inseclivores, queG. Cuvier place avant les Carnivores, doivent donc les suivre. Les uns et les autres sont, du reste,loin de se distinguer par de simples caractres de familles; ils constituent deuxsous-ordres dont lepremier .se subdivise en deux sections trs-dislincles : les Carnivores ordinaires, dont les extrmitssont en forme de pattes (ce sont les cinq genres Canis, Fclis, Viverra, Mustelaet Ursus de Linn),et les Carnivores amphibies ou emptrs, chez lesquels les membres, excessivement courts et enforme de nageoires, ne peuvent plus soutenir l'animal, condamne ds lors, quand ilest terre, semouvoir par une reptation lente et difficile. Tels sont les Phoca de Linn, auxque

ls il faut ajouterle Morse que Linn avait plac la fin de son ordre des Brla. Pour M. Isidore Gtoffroy Sainl-IIilaire, son second sous-ordre, ou celui des Inseclivores, est partag en sept familles, doui les types gnriques sont ceux des Eupleres, Ttipaia^ Cymnura, Macroscelidcs, Sore.v, Talpa, Chrtjsochloru et Erinaceus.M. De RIainville regarde les Chiroptres, les Carnivores et les Insectivores commeformant, parl'en.semble des caractres de chacun d'eux, trois ordres particuliers, et il placeces derniers intermdiairement entre les deux autres; les genres types qu'il y range sont, dans sonordre sriai, ceuxdes Taupe, Musaraigne cl Hrisson.Enfin G. Cuvier, faisant remarquer que les luseclivores ont la fois des caractresqui les rapprochent d'une part des Chauves-Souris, et de l'autre des Plantigrades, les considre comme nedevant constituer qu'une famille de son ordre des Carnassiers, famille comprenant les genresHrisson, Tanrec, Clailobalc, Musaraiejne, Dcsman, Chrijsodilorc, Taupe, Condijlnrc et Sealope, qui suit les Chiroptres et prcde les Carnivores. C'est celle classification, la plus gnralement admise, que nous suivrons, et nous dirons bientt l'ordre que nous avons adopt dans l'tudedes genres.Le systme dentaire des Insectivores, rarement normal dans les incisives et mme dans les caninestoutes ies fois qu'il y en a, le devienl davantage pour les molaires, el surtoutpour la principale et les arrire-molaires. Le nombre des dents, tant en lolalil que dans chacune des sortes, varie beaucoup; on

CARNASSIERS. 107peut avoir des formules dentaires ainsi eonstitues: incisives, .|, f,|,|,4,|, 6'l>|; 'canines assez genlalemenl \e\, parfois en plus grand nombre ou bien nulles; molaires, ^, |^, |^, '"l' " , etc.; et,selon De Olainvillc, on peut dire que le nombre total des dents, tudies d'un seulc6t, chaque mchoire, est, dans l'tat normal, de dix en haut comme en bas, mais qu'il peut descendre huit en hautet six en bas. La forme des dents, pour toutes les sortes, indique assez bien leur usage, tant toutesplus ou moins pointues, ou hrisses de pointes plus ou moins leves qui s'entrecroisent; aussi lesincisives mritent rarement ce nom; les canines encore moins frquemment; mais toujours les avantmolaires sont aigus ou armes de pointes comme les molaires proprement dites; dansle plus grandnombre des cas les incisives sont longues en avant, et suivies d'autres incisives et de canines toutes

moins hautes que les molaires; dans d'autres cas les canines sont grandes, cartes,etdes incisivespeu d\eloppes se remarquent entre elles; enfin les incisives peuvent tre petites etles caninesmanquer. Les molaires se rapprochent pour la forme de celles des Carnivores, etelles montrent queces animaux sont plus carnassiers que les Chiroptres; elles sont gnralement assez fortes. Quant la proportion de ces diverses dents, il n'arrive pas toujours que ce soit la premire des dentsmaxillaiies suprieures, ou celle qui la croise infrieurement, qui ait rellement laforme de canine, .quoique les zoologistes leur en aient souvent donn le nom.Nous n'entrerons pas, pour le moment, dans de plus grands dveloppements sur le systme dentaire, car il ne prsente pas des caractres uniformes; et, ainsi que le fait observer De Blaiuville, iloffre trois Ivpcs diffrents et qui se trouvent dans les trois grands genres linnens des Taupe, Musaraigne et Hrisson: c'est donc en tudiant ces groupes gnriques que nous donnerons plus dedtails. Nous croyons cependant devoir faire connatre immdiatement un extrait d'un importanttravail de M. Duvcrnoy, publi en 18i4 dans \es Mmoires de la Sociclc d' Histoiic nalurcllc deSlrasbouff), quoique le savant professeur ne s'occupe presque exclusivement quede la structuredes dents des Musaraignes.Dans la substance tubuleuse des dents chez plusieurs Insectivores et Rongeurs, M. Duveinoy adistingu trs nettement les embouchures des tubes, qu'il appelle caUigres avec M. R.Owen. Laplupart de ces tubes ne lui ont montr de coloration que dans leurs parois; leur canal parait blancet mme transparent comme la gangue qu'ils traversent. Ces tubes et ces canaux sont trs-serrs lesuns prs des autres, leur origine et dans une partie de leur trajet, au point qu'on les distingue peine, et qu'ils forment, vus par transparence, comme des taches de couleur grise dans les lamesqui ne sont pas suffisamment amincies. Ils se sparent et deviennent moins nombreux mesure quel'on s'loigne du bulbe dentaire. Dans une dent ancienne, la plupart ne se prolongciil pas jusqu'l'mail, de sorte que la partie de la substance tubuleuse qui s'approche de l'mailmontre de moinsen moins ces tubes. Un certain nombre, aprs s'tre ramifis en diminuant de calibre et s'treanastomoss entre eux, vont se terminer dans une ligne noire, courte, rticule, qui spare asseznettement de l'email la substance tubule. Observ avec soin dans les dents de Musaraigne, lenoyau pulpeux est d'autant plus petit que la dent est plus ancienne. Sa forme est exactement, enpetit, celle de chaque dent; elle rpte intrieurement la forme extrieure de la couronne et des racines. Le noyau pulpeux, avec sa couleur rouge, s'aperoit gnralement assez, sans prparation,

travers la substance osseuse de l'mail de ces dents, qui sont trs-mincos. Aux poques de la premire et de la seconde dentition des Musaraignes, la membrane maillante, qui se voit l'extrieurdes molaires, travers la capsule dentaire qui recouvre la srie des dents, est colore lorsque cesdents doivent tre colores; bien plus, l'tendue et la place de ces parties teintes correspondentexactement aux parties de ces dents qui prsenteront la mme coloration; elles restent au contraire blanches chez les jeunes Musettes, dont les dents sont sans couleur. Dansles Musaraignes, lecment se dveloppe avec les dents, dont il forme pour ainsi dire la gangue, et il se durcit avec elles.Le cment, chez ces animaux, forme un organe distinct de la mchoire et des dents, dont il est spar par une membrane particulire, sorte de prioste du cment. Chaque mchoire a de l'unet del'autre ct une rainure ou dpression, superficielle ou profonde, dans laquelle le cment est reuavec les dents. C'est cette mme membrane alvolaire du cment qui produit les couchesadventivesdu cment dentaire autour des racines des dents de l'homme; c'est cette mme membrane dont l'activit nutritive comble de son produit les alvoles et en fait sortir les dents. L'aspect du cment,qui rpond chacune des grandes cavits alvolaires des Musaraignes et les remplit, est, en quelque

108 illSTOlRE NATURELLE.sorte, uno poclie parois conlournes, remplie elle-mme dune siibstaiioe osseuse. Des branchesvasriilaires considrables, ramifications assez nombreuses, se dlacliant presque angle droit desvaisseaux sanguins du canal dentaire, pntrent cette substance dans une direction uniforme, en sedivisant assez rgidirement, et semblent la partager en cellules nu en comparlinienls.M. Duvernoy rsume ainsi son mmoire. La structure interne du cment alvolaire est analogue celle des os des m;lcboires. Sa substance se compose de petites cellules qui seprsentent comme destaclies de forme irryulire, rarement rondes, plull ovales ou oblongnes, se prolongeant aux deuxbouts par un ou plusieurs lilets. Dans quelques individus, ces taches paraissentnoires avec nucontour form d'une ligne blanche transparente; dans d'autres, leur couleur est une ligne noire etl'intrieur est blanc. Ces diffrences dpendent sans doute des degrs d'ossilicalion qui font disparatre ou laissent subsister les parois membraneuses. Dans quelques cas, on voit rayonner de leurcontour beaucoup de traits fins, traits qui leur donnent une apiiarence luilee, et elles paraissentau milieu d un rseau extrmement lin dont on n'apereoil les cordons noirs, trs-dlics,qu'avec

beaucoup d'attention, au moyen d'un grossissement considrable. Dans une dentitionancienne, oudu moins bien termine, le cment alvolaire est soud et confondu avec la substance osseuse desmilchoires, et sa propre substance s'en distingue dinicilemenl. Les petites taches qui rpondent auxcellules de Retzius paraissent peut-tre moins nombreuses cl plus allonges. La membrane du cment, sorte de prioste, est mince, noire dans cette dentition termine, et semble se continuer,dans plusieurs cas, avec les ramifications vasculaires qui partent de cette membrane ou viennent yaboutir. Le cment alvolaire est videmment pntr par des branches vasculaires qui parlent desvaisseaux du canal dentaire; mais la membrane qui revt de toutes parts ce cment parait tre leprincipal centre de l'activit nutritive des productions du cment, et le point de dpart ou l'aboutissant de ses principaux vaisseaux.Quant au dveloppement des premires dents chez les Musaraignes, chez la jeune Musette, le borddes mchoires est creus d'une dpression ou rainure, dans laquelle les dents sont enfonces parleurs racines; celles-ci y sont enveloppes de leur cment, lequel a l'apparence d'une pulpe granuleuse qui remplit l'intervalle d'une racine l'autre. La couronne fait saillie endehors de celte rainure; elle n'a encore que ses pointes un peu durcies dans les vraies molaires, ou sa pointe uniquedans l'incisive moyenne ou celle qui la suit. Les molaires vraies et fausses sont renfermes dans uneseule capsule. Un lger dbris de cloison membraneuse semble marquer leur jilaee particulire dansla rainure qui les reoit. Dans do plus jeunes Musettes,