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This article was downloaded by: [Ams/Girona*barri Lib] On: 07 October 2014, At: 23:38 Publisher: Routledge Informa Ltd Registered in England and Wales Registered Number: 1072954 Registered office: Mortimer House, 37-41 Mortimer Street, London W1T 3JH, UK Loisir et Société / Society and Leisure Publication details, including instructions for authors and subscription information: http://www.tandfonline.com/loi/rles20 Gestion du stress pour des personnes âgées Claude Bordeleau & Linda Morency a a Université du Québec à Chicoutimi Published online: 03 Jul 2013. To cite this article: Claude Bordeleau & Linda Morency (2002) Gestion du stress pour des personnes âgées, Loisir et Société / Society and Leisure, 25:2, 421-441, DOI: 10.1080/07053436.2002.10707596 To link to this article: http://dx.doi.org/10.1080/07053436.2002.10707596 PLEASE SCROLL DOWN FOR ARTICLE Taylor & Francis makes every effort to ensure the accuracy of all the information (the “Content”) contained in the publications on our platform. However, Taylor & Francis, our agents, and our licensors make no representations or warranties whatsoever as to the accuracy, completeness, or suitability for any purpose of the Content. Any opinions and views expressed in this publication are the opinions and views of the authors, and are not the views of or endorsed by Taylor & Francis. The accuracy of the Content should not be relied upon and should be independently verified with primary sources of information. Taylor and Francis shall not be liable for any losses, actions, claims, proceedings, demands, costs, expenses, damages, and other liabilities whatsoever or howsoever caused arising directly or indirectly in connection with, in relation to or arising out of the use of the Content. This article may be used for research, teaching, and private study purposes. Any substantial or systematic reproduction, redistribution, reselling, loan, sub-licensing, systematic supply, or distribution in any form to anyone is expressly forbidden. Terms & Conditions of access and use can be found at http:// www.tandfonline.com/page/terms-and-conditions

Gestion du stress pour des personnes âgées

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This article was downloaded by: [Ams/Girona*barri Lib]On: 07 October 2014, At: 23:38Publisher: RoutledgeInforma Ltd Registered in England and Wales Registered Number: 1072954 Registered office: Mortimer House,37-41 Mortimer Street, London W1T 3JH, UK

Loisir et Société / Society and LeisurePublication details, including instructions for authors and subscription information:http://www.tandfonline.com/loi/rles20

Gestion du stress pour des personnes âgéesClaude Bordeleau & Linda Morencya

a Université du Québec à ChicoutimiPublished online: 03 Jul 2013.

To cite this article: Claude Bordeleau & Linda Morency (2002) Gestion du stress pour des personnes âgées, Loisir et Société /Society and Leisure, 25:2, 421-441, DOI: 10.1080/07053436.2002.10707596

To link to this article: http://dx.doi.org/10.1080/07053436.2002.10707596

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Tiré de : Loisir et société / Society and Leisure, vol. 25, no 2, Sherry L. Dupuis (dir.).

GESTION DU STRESSPOUR DES PERSONNES ÂGÉES

Claude BORDELEAULinda MORENCY

Université du Québec à Chicoutimi

En ce début du troisième millénaire, la problématique du stress prend une impor-tance accrue dans notre société industrialisée. Aussi, les problèmes reliés à notremode de fonctionnement ne cessent de créer des situations d’anxiété, de frustrationet d’agression de toutes sortes, que ce soient la perte d’un emploi, d’un être cher,l’apparition de maladie, ou encore un système qui amène l’individu à toujoursvouloir se surpasser jusqu’au moment où il atteint son « niveau d’incompétence »(Peter et Hull, 1970), ce qui le place dans des situations fort stressantes.

La notion de stress est de plus en plus utilisée dans le langage de tous lesjours, mais bien peu de personnes connaissent son origine. En biologie, ce mot aété popularisé par Hans Selye, qui a lui-même emprunté le terme au domaine del’ingénierie. Au plan médical, ce mot signifie « une réponse non spécifique quedonne le corps à toute demande qui lui est faite » (Selye, 1974). En 1936, Selyeexplique le phénomène du stress comme étant le syndrome général d’adaptation(S.G.A.). Il établit alors que « le syndrome général d’adaptation touche l’organismetout entier ; il correspond au syndrome du stress, c’est-à-dire à la réponse apportéeau stresseur et qui se traduit par un ensemble de modifications biologiques respon-sables des différentes manifestations symptomatiques fonctionnelles et organiques »(Selye, 1980, p. 30). Même si les agents stressants, c’est-à-dire les phénomènes quicausent le stress, sont souvent différents (physiques, psychologiques, etc.), laréponse biologique est toujours identique (Selye, 1975).

Ce syndrome (S.G.A.) se présente en trois phases : 1) réaction d’alarme ;2) phase de résistance ; 3) phase d’épuisement. Réaction d’alarme : l’expositiondu corps à un agent de stress provoque une diminution du niveau normal d’acti-vation pendant un bref instant où l’individu se prépare à résister, à réagir. Phasede résistance : sa réaction se traduit par une élévation de ce niveau, qui permet de

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s’adapter à la situation et d’y résister. Mais si cette phase est trop longue, tropsouvent en demande ou si l’intensité du stresseur est trop grande pour les capacitésd’adaptation de l’individu, celui-ci entre dans la troisième phase, soit la phased’épuisement. Ce dernier stade représente une diminution des capacités de l’indi-vidu tant sur le plan physique que mental.

Depuis le début des travaux de Hans Selye sur le système endocrinien desrats, plusieurs chercheurs se sont intéressés au phénomène du stress, que ce soitpar le biais de la médecine, de la biochimie, de la psychologie ou de la sociologie.(Appley et Trumbull, 1986 ; Banister et al., 1988 ; Cox, 1990 ; Lasnier et Lessard,1994 ; Lazarus, 1998 ; Levine et Scotch, 1977 ; Martens, Vealey et Burton, 1990 ;Monat et Lazarus, 1991 ; Norfolk, 1980 ; Bensabat, 1980 ; Rivolier, 1989 ; Vester,1976 ; etc.).

Aussi, il importe de retenir que le stress peut être bon ou mauvais ; que cene sont pas tellement les événements qui déterminent si nous sommes ou devonsêtre stressés, mais plutôt la manière dont nous y réagissons ; que le stress constitueune demande à laquelle doivent répondre les capacités du corps (Fontana, 1990).Le stress n’est pas une maladie ; c’est un mécanisme d’adaptation qui nous permetde réagir aux situations que nous avons à vivre. Lasnier et Lessard (1994) consi-dèrent le stress comme un processus et non un état. Toutefois, un niveau trop élevéde stress, tout comme un niveau exagérément bas, conduit souvent à la maladie.

Anciennement l’individu avait le choix de lutter ou de fuir devant unesituation stressante, ce qui lui permettait d’apporter un élément de résolution. Cesactions lui étaient favorables, car il réagissait immédiatement à ce qui lui causaitcet état d’anxiété. Cependant, le contexte dans lequel nous vivons de nos jours nenous permet plus, la plupart du temps, de choisir entre ces deux solutions.

Aujourd’hui, l’homme moderne doit s’adapter aux situations, c’est-à-direfaire de plus en plus appel à cette deuxième phase du syndrome du stress, soit larésistance. Que ce soit au travail, à la maison ou lors de rencontres sociales, lerythme de vie ouvre toute grande la porte à ce processus de stress. De plus,la situation économique actuelle fait en sorte que notre société connaît un niveaude stress intense et personne n’y échappe. Un sondage national réalisé au Canadaen juin 1990 (Adams, 1993) rapporte que la majorité des Canadiens ressentent uncertain niveau de stress dans leur vie. Presque la moitié des répondants (48 %)mentionnent que leur vie est « assez stressante » tandis qu’une personne sur huit(12 %) estime avoir une vie « très stressante ». Il révèle également que 32 % despersonnes âgées de 65 ans et plus déclarent que leur vie est très ou assez stressante,ce qui en tant que tel, n’est pas si mauvais que cela. Hanson (1987) explique ladifférence du nombre de centenaires dans certaines populations par le fait que lesaînés vivent encore le stress. Leur rôle dans la société les amène à affronter desstress physiques et intellectuels, ce qui les garde actifs. Par ailleurs, le vieillissementde la population est en train de modifier, de façon considérable, nos structures

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d’accueil et les soins apportés à cette clientèle. En effet, l’âge moyen des Canadiensaugmente sans cesse. En l’an 2000, le pourcentage de la population âgée de plusde 65 ans est passé de 8,8 % à 12,0 % et atteindra 21,4 % en 2030 (Berger etMailloux-Poirier, 1989).

Agent stressant

Un agent stressant ou un stresseur a été défini par Selye (1975) comme étant « unagent producteur de stress ». Étant donné la relativité du stress, il est certain quen’importe quel agent peut être un stresseur en puissance selon sa capacité deprovoquer le stress. Ces agents stresseurs sont souvent reliés à des événementsnégatifs : un divorce, un décès, la maladie, une situation financière précaire, la perted’un objet précieux ; mais ce n’est pas toujours le cas. Un événement plus joyeux,gagner un lot important à la loterie, participer à une finale lors d’une rencontresportive ou assister à un accouchement, peut produire un effet de stress tout aussiintense. Holmes et Rahe (1967) ont mis au point une échelle représentant diffé-rents événements de la vie associés à une pondération (valeur) permettant d’avoirune bonne idée du niveau de stress d’une personne. Chénard (1987) regroupeles agents stresseurs par catégories : physiques, socioculturels, biologiques et chi-miques. En fait, le stress ne s’explique pas par la personne seule, ni par la situation,mais par la manière dont la personne perçoit l’événement stressant (Vézina, 1988).Donc, la plupart du temps, ce n’est pas l’événement qui est menaçant (stressant),mais bien ce que nous dégageons de cette situation, c’est-à-dire l’interprétationque nous en faisons et la difficulté que nous éprouvons pour nous y adapter.Lazarus (1998) suggère deux processus pour évaluer un agent de stress : l’évalua-tion de la situation et l’évaluation de ses propres ressources pour y « faire face »(coping). Il propose, en outre que les perceptions des stresseurs varient avec lesinformations et qu’après avoir pris des mesures pour s’en sortir il faut continuel-lement réévaluer la situation et ses modifications, en réponse aux mesures prises.

Agents stressants chez les personnes âgées

Des recherches indiquent souvent que le stress est provoqué par des situations de« changements » importants tels la perte d’un être aimé ou un déménagement forcéet non préparé. On pourrait également mentionner qu’une situation financièreprécaire, l’isolement, la diminution de capacités physiques et mentales, l’apparitionde maladie, la crainte de la mort sont des facteurs associés à l’augmentation duniveau de stress pour les personnes vieillissantes. Tous ces événements sont dessources de stress et favorisent l’apparition de maladies, de dépressions, et sontsouvent précurseurs d’un manque d’acceptation de la vieillesse (Berger etMailloux-Poirier, 1989 ; Berthaux, 1980 ; Vester, 1979 ; Vézina, 1988). Plus spéci-fiquement, Benson (1976) établit que tout stress émotionnel produit un effet phy-siologique mesurable qui peut éventuellement dégénérer en symptôme physique.

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En plus de ce changement social, Berger et Mailloux-Poirier (1989) sou-tiennent que les périodes de stress et de crise rendent plus difficile la satisfactiondes besoins. Une personne âgée est toujours fragile au stress émotionnel et mental,car elle est souvent confrontée à toutes sortes de pertes. Par conséquent, il importepour ces gens d’être en mesure d’apprendre à gérer leur stress pour qu’il puissenon pas guérir, mais tout au moins se procurer des moments de bien-être.

DeBerry (1982) précise que les personnes âgées sont victimes de multiplesstresseurs, et qu’ils ne reçoivent pas suffisamment d’attention pour réduire leseffets négatifs de ces agents stresseurs. De plus, le chercheur ajoute que touttraitement destiné à réduire l’activité du système nerveux sympathique peut avoirdes effets bénéfiques sur le stress et, par conséquent, sur la santé physique etmentale. Selon Ebersole et Hess (1981), la diminution de la capacité d’adaptationchez ces personnes rend plus difficile le maintien de l’homéostasie (stabilitéinterne).

Techniques de relaxation utilisées

Les techniques utilisées lors de cette étude sont la méditation, le mixage phos-phénique et la visualisation créatrice, accompagnées à l’occasion de musiqueappropriée.

La méditation

Depuis le début des années 1960, des chercheurs ont étudié les effets de la médi-tation sur le mental et sur l’organisme humain. Physiologiquement, elle apaise lesystème nerveux sympathique, ralentit les rythmes cardiaque et respiratoire,abaisse la tension sanguine et ralentit le métabolisme. Plusieurs auteurs men-tionnent que la méditation est un moyen rapide et sécuritaire pour réduire l’étatd’anxiété (Carrington et al., 1980 ; DeBerry, 1982, 1983) et procure de meilleursrésultats psychophysiologiques que le sommeil (Wallace, 1970). Pelletier (1984)relève que plus de 400 articles et études ont porté sur les modificationspsychophysiologiques lors d’une séance de méditation.

Enfin, plusieurs recherches indiquent que les personnes âgées représententune population pouvant tirer de grands bienfaits de la pratique de la méditation(Allen et Steinkohl, 1987 ; DeBerry, 1982, 1983) et que cette pratique réduit signifi-cativement l’état d’anxiété chez ces personnes (DeBerry, Davis et Reinhard, 1989).

Le mixage phosphénique

Lefebure (1987) définit le phosphène comme étant toutes les sensations lumineusessubjectives, c’est-à-dire toutes les sensations lumineuses qui ne sont pas directe-ment produites par un rayon électromagnétique de longueur d’onde de la lumière.

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Toutefois, faire des phosphènes seuls ne développe rien ou presque dans ledomaine mental. Lefebure (1987) recommande plutôt le mixage phosphénique oùil s’agit de conserver une image mentale visuelle ou auditive pendant le phosphène.Cet auteur démontre également les effets positifs de cette pratique sur le stress.Toutefois, il existe très peu de recherches scientifiques qui ont porté sur l’approchephosphénique et la plupart ont été dirigées par Lefebure. Plus spécifiquement enrelaxation, le mixage phosphénique favorise le vide mental (disponibilité), c’est-à-dire faire une chose à la fois ou vivre ici et maintenant.

La visualisation créatrice

Gawain (1989) définit la visualisation créatrice comme étant l’art d’utiliser l’ima-gerie mentale et l’affirmation pour produire des changements positifs dans sa vie.Par la pratique de la visualisation, une personne peut arriver à une centration desa conscience tout en demeurant détachée des pensées, des émotions et de ladispersion d’énergie qui caractérisent la conscience ordinaire. En se concentrantsur la représentation symbolique de chaque aspect de son fonctionnement physiqueet psychologique, la personne peut voir clair en elle-même (Pelletier, 1984). Deplus, certaines techniques permettent une relaxation rapide (Boucher, 1997 ; Chénard,1987 ; Galyean, 1986 ; Herkert, 1996 ; Lafleur, 1998 ; Turkington, 1998 ; etc.).

La musique et la musicothérapie

Depuis près d’un siècle, différents chercheurs établissent par évidence scientifiqueque la musique a un effet psychologique et physiologique sur l’être humain (Cook,1981). Également, plusieurs démontrent que la musique exerce des pouvoirschez l’homme en facilitant la relaxation, la dynamisation, la réminiscence et lamotivation (Bright, 1984 ; Glynn, 1992 ; Jacquemot, 1991 ; Moyne-Larpin, 1988 ;Ouellet, 1993).

Chez les personnes âgées, la musicothérapie facilite la communication, lesrelations interpersonnelles et la relaxation (Junker, 1985 ; Moyne-Larpin, 1988 ;Ouellet, 1993). Plus spécifiquement, certains chercheurs mettent au point des ins-truments pour mesurer l’effet de la musique sur certaines maladies telles quel’Alzheimer (Glynn, 1992). Aussi, Campbell (1998), dans son ouvrage, en décritles effets physiologiques et psychologiques.

Objectifs

La présente étude poursuit les objectifs suivants :

– Expérimenter des approches variées de détente, de déconnexion, ainsi que desmodalités variées de centration sur des aspects physiques, psychologiqueset spirituels ;

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– Décrire comment le programme en gestion du stress s’est déroulé auprès despersonnes âgées ;

– Identifier les techniques de relaxation les plus appropriées aux personnesâgées.

Méthodologie

Sujets

Le projet était offert à tous les résidents d’un centre d’accueil ainsi qu’à la clien-tèle du centre de jour de ce même établissement. Les participants ont été en grandemajorité des personnes du centre de jour : parmi ces personnes, 29 ont participéau moins à 3 reprises à nos exercices, comparativement à 13 résidents du centred’accueil, pour un total de 42 participants. Le groupe était composé de 33 hommeset de 9 femmes. L’assiduité des femmes a été plus grande que celle des hommes,car, moins nombreuses, elles ont participé plus souvent. L’âge des participantsvariait entre 52 et 85 ans pour une moyenne de 72 ans. Leurs connaissances etpratiques antérieures des différentes techniques sont difficiles à déterminer avecprécision. Lorsque nous avons décrit les techniques, la majorité nous ont déclaréne pas en avoir fait l’expérience. En revanche, après les séances, plusieurs ontadmis avoir déjà pratiqué ces techniques, mais ils les associaient à autre chose(religion, spiritualité, rêve, etc.). Les participants du centre d’accueil avaient lapossibilité de prendre part à toutes les séances, tandis que ceux du centre de jour,pour la plupart, ne pouvaient participer qu’à une seule séance par semaine.

En tout, 64 séances portant sur différentes techniques de relaxation ont étéoffertes, à raison de sept jours par semaine pendant dix semaines (la première etla dernière semaine du projet n’ont pas été complètes, ce qui explique le total de64 séances au lieu de 70). Du lundi au jeudi, 12,7 personnes en moyenne par jouront participé au projet. Les vendredi, samedi et dimanche, la moyenne était de 3,3.

Procédures

Des réunions préparatoires ont été tenues quelques mois avant le début du projetavec la directrice des services cliniques et les deux infirmières. Le but de ces ren-contres était de présenter le projet et de l’adapter à la clientèle de l’établissement.

Deux semaines avant la mise en œuvre du projet, nous avons eu unerencontre avec les deux infirmières de l’établissement. À cette occasion, nousavons visité les locaux pour suggérer d’y apporter quelques modifications afin decréer une ambiance propice à la détente. Également, nous avons préparé la réuniond’information prévue pour les résidents du centre d’accueil et de la clientèle dejour. Cette réunion visait à présenter le responsable de l’intervention, les objectifsdu projet, les différentes techniques utilisées et le mode de fonctionnement.

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Déroulement des séances

Chaque séance, d’une durée d’environ 40 minutes est divisée en trois parties :

1) La première correspond à la prise en charge du groupe par l’explication desobjectifs de la séance, de son contenu et du thème à développer portant surl’analyse du stress, sa gestion, ses composantes, ses effets, etc. (5minutes) ;

2) Des exercices de respiration représentent la deuxième partie. Ces exercicesont pour but de centrer la personne et de préparer son initiation à une tech-nique de relaxation dans un climat de confiance et de détente (5 minutes) ;

3) Le dernier volet de chaque séance est la pratique de la technique proposée,en alternance d’une journée à l’autre afin d’éviter la lassitude (30 minutes).Tous ces exercices peuvent être regroupés dans nos trois techniques de baseproposées en début de projet, soit la méditation (32 séances), le mixagephosphénique (4 séances) et la visualisation créatrice (28 séances). Deplus, pour détendre l’atmosphère, une musique d’ambiance favorise le relâ-chement et prédispose à ce genre d’approche.

Par ailleurs, la régularité de la pratique des séances de relaxation est contrôléepar une grille horaire échelonnée sur dix semaines. En effet, l’animateur est tenude noter la présence des personnes qui assistent aux séances de relaxation.

Les critères d’efficacité de ce programme de gestion du stress auprès desaînés sont les suivants : la motivation de cette clientèle à participer à chaque séance,leur participation au dialogue précédant ou suivant chacune des séances, les chan-gements physiologiques pouvant être observés pendant les exercices, la diminutionou l’élimination d’agents « stresseurs » et la création d’une certaine habitude à fairedes exercices de relaxation.

Collecte de données qualitatives

L’intervention comprend 64 séances s’échelonnant du mois d’octobre à celui dedécembre.

Journal de bord

Tout comme Laperrière (1984, p. 241), nous sommes d’avis que le chercheur doittraiter, dans son journal de bord, du « déroulement quotidien de sa recherche, sonintégration sociale dans le milieu observé, ses expériences et ses impressions, sespeurs, ses bons coups, ses erreurs et ses confusions, ses relations et ses réactions,positives ou négatives, aux participants, à la situation et à leurs idéologies, etc. ».Ainsi, les animateurs, après chaque séance, notent des informations et des impres-sions recueillies de façon non formelle auprès des participants dans le but d’étayercertaines données. Ces commentaires sont d’une grande importance, puisqu’ils

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nous permettent de compléter, par des informations pertinentes, des données plussuperficielles. Une foule d’anecdotes plus enrichissantes les unes que les autrespour les concepteurs de ce programme ont émergé de cette prise d’information.Ainsi, le journal va permettre de décrire comment le programme en gestion destress se déroule, tout en faisant ressortir les techniques de relaxation qui sont lesplus appropriées aux personnes âgées.

Entrevues

Des entrevues semi-structurées comprenant onze questions ont été réalisées auprèsdes participants pour connaître leur perception. La nature des informationsrecueillies représente en quelque sorte une évaluation spontanée du programmeproposé. Le questionnaire englobe cinq questions ouvertes et six questions fermées.Parmi les questions ouvertes, trois portent sur l’impression générale des partici-pants, soit sur le fonctionnement du programme et l’expertise des animateurs desséances. Une autre question ouverte leur permet de donner des suggestions afind’améliorer l’intervention, et une dernière consiste à savoir ce qu’ils ont aimé leplus et le moins au cours des séances.

Des six questions qui complètent le questionnaire, il y a en une qui se diviseen sous-questions fermées tandis que les trois autres, semi-ouvertes, demandentune explication de la part du répondant. À travers ces questions, nous cherchonsà obtenir une appréciation sur l’ambiance, le nombre de techniques offertes, lesthèmes traités et les bienfaits tirés ou non de ces pratiques de relaxation.

Résultats

Données qualitatives

Les participants arrivent très tôt à la salle de relaxation et c’est le moment propicepour l’intervenant de parler avec eux ; de nombreuses informations importantesnous sont alors confiées en rapport avec les causes du stress, leur vie familiale,leur intérêt, etc. C’est aussi à ce moment-là que le responsable du groupe doit avoirune oreille attentive afin d’établir un climat de confiance avec les gens et ainsicréer une ambiance propice à la relaxation. En revanche après les séances, lespersonnes ont toutes une autre activité prévue et partent rapidement : ce n’est doncpas le temps pour amorcer une discussion.

Lors de ces rencontres avant les séances, certains nous arrivent avec quelquechose dont ils sont fiers. Le jour du Souvenir, par exemple, un participant nousmontre ses médailles de guerre qu’il a reçues comme récompense d’un acte héroïque.L’animateur doit être à l’affût de ces démonstrations, puisqu’il peut tirer parti de cequi se passe en suggérant aux participants de visualiser un événement où ils ont reçuune médaille, un cadeau important qui leur a procuré beaucoup de joie.

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Tiré de : Loisir et société / Society and Leisure, vol. 25, no 2, Sherry L. Dupuis (dir.).

Pendant tout le projet, nous avons travaillé en utilisant trois techniques derelaxation particulières soit la méditation, le mixage phosphénique et la visuali-sation. Nous avons insisté également sur la respiration et l’utilisation de la musiquede détente, puisqu’elles font partie intégrante de ces trois techniques. Celles-cifurent complétées par l’utilisation de techniques complémentaires telles quel’automassage et l’acouphène, pour nous permettre de connaître les applicationspossibles tout en observant l’intérêt suscité chez les personnes âgées.

Nous vous présentons ici l’analyse de contenu du journal de bord des inter-venants, où l’on rapporte les réactions des participants, le contenu des discussionsnon formelles, les commentaires concernant leur pratique de groupe ou indivi-duelle, les problèmes associés à la présentation des séances, des exemples destratégies pour réagir aux agents de stress et leurs résultats, etc. Ces données sontregroupées par technique de relaxation, pour en faciliter la lecture et la compré-hension. Mais tout d’abord il faut mentionner qu’aucune technique (méditation,phosphène et visualisation créatrice) n’a fait l’unanimité, ni dans un sens ni dansl’autre. Ainsi, le fait d’offrir une variété d’approches permet à chacun d’en retirerce qui lui convient au moment présent.

Signalons également que les trois principales techniques utilisées sont facilesd’accès pour les personnes âgées. Elles se pratiquent en position assise, conforta-blement, et ne demandent aucun déplacement. Ainsi, on diminuait le plus possibleles contraintes pour cette clientèle. Par ailleurs, il n’y a aucune contre-indicationqui pourrait nuire à la santé des individus, à l’exception des personnes atteintesde glaucome pour la pratique de la technique du phosphène.

De plus, à chaque séance, une dizaine de minutes sont allouées à la compré-hension et à la pratique de la respiration, pour permettre de se centrer (ici et main-tenant). Bien entendu, ce travail chez les personnes âgées vise surtout le contrôlede la respiration globale (thoracique et abdominale) plutôt qu’un gain en ampli-tude, afin d’éviter des problèmes au niveau de la tension artérielle et une surchargede la fonction cardiaque. Selon nos observations, au début du projet, la plupartdes participants n’utilisaient pratiquement que la respiration thoracique. Aprèsquelques séances, une très grande différence du rythme respiratoire a été observéechez l’ensemble des participants.

Enfin, l’utilisation de musique douce comme fond sonore a été très appréciéepar les participants. Ceux-ci ont relevé à plusieurs reprises qu’elle facilitait ladétente tout en créant une ambiance propice à la relaxation.

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La méditation

Le principe de la méditation consiste à être, sans rien faire : aucune activité, aucunepensée, aucune émotion (Rajneesh, 1992). L’atteinte d’un tel état nécessite doncune préparation (respiration, relaxation physique et mentale, musique) après quoil’animateur peut intervenir avec des thèmes de méditation proprement dite.

L’exercice le plus apprécié fut sans contredit celui de méditer en contemplantune chandelle. À la discussion ayant suivi cet exercice, plusieurs ont déclaré avoirsuperposé des images à celle de la chandelle. Certains ont imaginé un sapin quibrûle, un glaçon, une forme de X lumineux, etc. Une personne a noté qu’au momentde fermer ses yeux après l’observation de la chandelle, elle a vu sa lueur grossirlentement jusqu’à ce qu’elle disparaisse.

Mais les réponses obtenues ne sont pas nécessairement positives. L’exemplele plus typique nous provient d’un monsieur de 93 ans, apparemment en bonneforme. Pendant la séance, il n’arrête pas de bouger, fait sauter ses doigts sur lebras de sa chaise. À la fin, il dit d’un ton agressif : « Jeune homme, c’est bien beauce que tu fais, mais lorsque tu nous demandes de fermer les yeux, il n’y a que despensées négatives qui me viennent à l’esprit. Toi, tu es trop jeune, tu n’as pasencore assez de vécu pour «savoir» ». L’intervenant tente alors de lui faire prendreconscience qu’il peut également faire émerger des pensées positives. Cependant,il est important lorsqu’on pratique la méditation d’accueillir les idées comme ellesse présentent dans notre esprit, sans chercher à les comprendre ni à les éliminer,et cela vaut autant pour les idées négatives que positives.

Par ailleurs, trois autres personnes ont affirmé ne jamais avoir fait de chosesutiles pour les autres. L’animateur leur a simplement posé la question suivante :« N’avez-vous pas déjà été une «sorte» d’infirmière pour certaines personnes dansvotre vie ? » Les trois ont compris le message et ont souri. Alors, une participantea mentionné qu’il lui arrivait fréquemment d’aider les autres résidentes à descendreà la cafétéria. Ce premier exemple a permis de déclencher une série d’anecdotes,plus positives les unes que les autres. Nous croyons qu’il est important de faireprendre conscience aux personnes âgées de la grande valeur de certaines de leursactions, pour façonner leur estime de soi.

Après les séances de méditation, nous avons, à plusieurs reprises, constatéque les gens se sentaient très détendus et à l’aise pour parler de ce qu’ils avaientressenti lors de l’exercice. Relatons l’exemple d’une dame qui, après avoir fixéun point pendant cinq minutes, raconte à l’ensemble du groupe : « Ah ! J’étais bien.Je me suis reposée, tout en me laissant aller et en me disant qu’il me fallait êtretolérante envers moi-même. Nous vieillissons et voudrions être aussi capablesqu’avant ; il faut être tolérant et réaliser que nous n’avons pas la même énergiequ’à trente ans, mais on a tout de même de l’énergie. »

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Le mixage phosphénique

Cette méthode de relaxation est employée au début de l’expérimentation, puisqu’elleentraîne des effets immédiats et inattendus tout en suscitant la curiosité chez lesparticipants. Comme prévu, cette approche a agréablement surpris les personnesâgées et elles ont été enchantées de « voir » cette source lumineuse qui arboraitdes couleurs toutes plus attrayantes les unes que les autres. Certains l’ont comparéeà un petit soleil, d’autres ont été agréablement surpris de voir qu’elle changeaitde teinte.

Lorsque nous avons commencé à faire pratiquer le mixage phosphénique,c’est-à-dire insérer une pensée associée à une image mentale visuelle ou auditivedans le phosphène, les opinions étaient partagées. Trois parmi les plus réguliers(centre d’accueil) ont mentionné avoir réussi à insérer une pensée (calme) dansleur phosphène. Cependant, plusieurs nous ont fait la remarque que cet exerciceles dérangeait, les épuisait. Selon leur perception, ils terminent leur séance dans unétat non pas de bien-être mais d’épuisement et, pour certains, un léger mal de tête.

Nous avons également constaté, au début du projet, que certaines personnesn’osent pas regarder la source lumineuse dès les premières secondes de l’allumagede la lampe. Lors d’une discussion avec elles, afin de savoir si la cause de leurréaction est associée à la puissance de la source lumineuse, elles mentionnent qu’uncertain temps est requis pour permettre à l’œil de s’habituer à cet éclairage. Par lasuite, nous avons remarqué que ces mêmes personnes, après quelques séances, sefamiliarisaient lentement à cette lumière. Vers la fin de notre expérimentation, toutle monde se concentrait facilement sur cette source lumineuse dès les premiersinstants de l’allumage.

La visualisation

L’expérimentation nous a appris qu’il est très délicat d’imposer un thème à tous.Par exemple, avant le début du projet, une dame nous prévient qu’elle n’aime passe relaxer en écoutant de la musique où l’on entend un fond de vagues. Cettemusique lui rappelle ses voyages en Floride : cela la rend triste parce qu’elle nepeut plus y retourner. Nous avons donc planifié des exercices de visualisation oùl’on insiste sur la formation d’un endroit de repos. La musique instrumentale est« neutre », c’est-à-dire qu’elle n’a pas de thème précis comme des sons de vagues,d’oiseaux ou de ruisseaux. Au début de la visualisation des endroits de repos, nousleur demandions de visionner un endroit familier et de dimensions réduites, parexemple la chambre d’une maison plutôt que la maison entière.

En plus de travailler sur l’endroit de repos, nous leur avons demandé de seconcentrer un certain temps sur une photo représentant un beau paysage ; ensuite,les yeux fermés, ils doivent se représenter mentalement les différents éléments

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présents sur la photographie. Nous avons observé que plus la photographie illustredes endroits connus (une plage, une forêt avec beaucoup d’arbres, un paysagerecouvert de neige), plus grande est l’efficacité de cette méthode.

La fixation d’une fleur de couleur est une autre technique de visualisationappréciée par le groupe. Il s’agit de choisir, parmi six couleurs présentes surune affiche, celle qui leur convient le mieux au moment présent et d’imaginer quel’ensemble de son corps est « peint » en cette couleur.

À l’occasion, l’encens a été utilisé et a provoqué des commentaires associésà la religion. Les personnes âgées ont apprécié son utilisation et cela a suscitébeaucoup de beaux souvenirs religieux. Plus précisément, les participants ontexprimé des souvenirs tels que les grands rassemblements, lorsqu’ils servaient lamesse, les belles tuniques religieuses, etc. Il est important de dire aux participantsque la musique et l’encens sont des outils facilitant la concentration.

Autres techniques

Pour compléter les techniques précédentes et pour explorer de nouvelles approchesavec les personnes âgées, nous avons tenté, à quelques reprises, d’utiliser les tech-niques de Do-In (automassage) et d’acouphène. Plusieurs recherches démontrentles bienfaits de ces approches (Barrière, 1988 ; Bernier, 1988 ; Lefebure, 1987 ;Pelletier, 1984 ; Vézina, 1988).

Elliot (1979) définit le Do-In comme un massage que l’on applique à soi-même sur tout le corps afin d’harmoniser la bonne circulation de l’énergie ensurface et d’agir ainsi indirectement sur les organes. L’initiation à l’automassages’est faite au niveau des mains et du visage. Le massage du visage a été fortementapprécié par l’ensemble des participants, tandis que celui des mains n’a suscitéque très peu de commentaires ou d’enthousiasme.

Une autre technique que nous avons intégrée à la méditation est celle del’acouphène. Les participants doivent alors écouter les sons qui sont présents maisqui n’attirent habituellement pas l’attention (Caron, 1996).

Pour les spécialistes en oto-rhino-laryngologie, un acouphène pathologiquecorrespond à tous les bruits subjectifs, comme le bourdonnement dans les oreilles,le sifflement causé par des troubles circulatoires dans l’oreille (Caron, 1996). Pournotre expérimentation, l’acouphène est le son de notre respiration et le bourdon-nement continu que l’on entend lorsque nous plaçons sur nos oreilles les paumesdes mains en forme de coquillage.

L’acouphène est une approche qui permet de centrer les participants,c’est-à-dire qu’elle demande aux participants d’être ici et maintenant. Celle-ci aprovoqué beaucoup de questionnement par l’ensemble du groupe sur l’activité

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intérieure de notre corps (D’où provient ce bourdonnement ? Que signifie ce bruit ?Est-ce que tout le monde entend la même chose ?). Cette pratique a donc donnéde bons résultats, en suscitant des discussions sur le langage intérieur.

Entrevues informelles

Une qualité importante de l’animateur est celle reliée à sa capacité d’écouteactive. Avec certains répondants, lorsque le temps le permet, le dialogue qui suitl’expérimentation est significatif. Souvent, ces situations nous démontrent que larelaxation a suscité des réflexions qui ont permis aux participants de donner unsens à une situation vécue stressante. Ce dialogue leur permet d’exprimer dessoucis, des frustrations, des peurs, des craintes et des émotions associés à la sourcede certains stress. Ces échanges facilitent également l’évaluation des agents destress et diminuent les fausses interprétations de l’aîné lors de ses moments deréflexions. Il est alors plus facile d’évaluer les capacités d’adaptation à la situationou de déterminer si l’événement est incontrôlable. À partir de ce « senti » exprimé,l’animateur aide le participant à trouver une stratégie d’adaptation ou développedes attitudes positives afin que les réponses d’inhibition se transforment enréponses de lutte ou de fuite pour limiter les dégâts causés par le stress à moyenou à long terme. De plus, cette quête de sens leur fait prendre conscience de leursforces et limites devant à certains agents de stress et de l’importance de leurresponsabilité à l’égard de leur santé mentale.

Identification d’agents stressants

Pour les personnes âgées, Ebersole et Hess (1981) suggèrent d’ajouter à l’échelled’évaluation de Holmes et Rahe (1967) certains événements stressants propres àcette clientèle, tels que la perte du permis de conduire, les difficultés à articulercertains membres (faiblesse musculaire), la perte d’enfants, la perte d’amis,l’abandon, les conflits reliés à l’héritage, etc.). Ils mentionnent également que cespersonnes ont souvent un total de points dépassant 350 lorsque le test leur estadministré.

De plus, Berger et Mailloux-Poirier (1989) signalent que la présence dustress chez les personnes âgées peut diminuer leur estime d’elles-mêmes, ce quiprovoque souvent une perte du désir de contrôler leur environnement et leur vie.Enfin ces auteurs mentionnent que les facteurs de stress tels que la chirurgie etl’hospitalisation menacent l’intégrité des personnes très âgées (Johnson, Waldoet Johnson, 1993).

Tout comme le rapportent des chercheurs (Johnson, Waldo et Johnson,1993), les plus importants agents stressants relevés par les participants à notre étudesont des stresseurs à caractère chronique associés à la vie familiale. Entre autres,

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une participante se culpabilisait du suicide de son fils et s’inquiétait de son autrefils qui avait frôlé la mort lors d’une tentative de meurtre. Une autre membre dugroupe nous a raconté que son mari l’avait quittée quelque temps après avoir apprisqu’elle était atteinte de la sclérose en plaques. Qui plus est, son mari continuaitd’utiliser sa carte de crédit le mois suivant leur séparation.

Par ailleurs, plusieurs personnes ont rapporté qu’elles se réveillent la nuitet pensent aux problèmes de leurs enfants comme par exemple le divorce, lesmaladies des petits-enfants, etc. Un autre exemple de stresseur dû à la familleprovient d’un homme et d’une femme qui ont accepté de loger leur fille et son maridans leur maison pour les dépanner lors d’une période difficile. Après quelquesmois, ils ont voulu s’accaparer de leurs biens et gérer leur revenu sans qu’ils aientun mot à dire. Inutile de mentionner le niveau de stress que ces événements ontpu créer chez ces personnes.

Souvent une cause importante de stress est le conjoint en perte d’autonomie.Le fait de perdre le contrôle administratif est une source de pression et de conflit.Pour le conjoint qui en est à ses premières armes comme administrateur, le simplefait de remplir un chèque pose un défi. Aider son conjoint à se déplacer, atténuerles bruits plus prononcés lors d’une surdité (volume de la radio et du téléviseur,de la sonnerie de téléphone, etc.) deviennent des agents stresseurs qu’il fautapprendre à maîtriser. La crainte du feu provoqué par un conjoint qui échappe sacigarette par terre a été relevée à trois reprises.

La peur et le bruit sont mentionnés comme source de stress par cinq répon-dants. Les principales sources de peur sont les voleurs, le vandalisme, la solitude,le fait de se promener dans les rues ; mais les bruits causés par les voisins, par levolume de la télévision ou de la radio, les autobus et les travaux lourds à proximitéde la maison ont tendance à agacer certains répondants.

Les pertes sur la plan physique ont également été nommées comme événe-ments stressants. Deux personnes qui se déplacent en chaise roulante ont signaléqu’elles étaient parfois jalouses des autres qui se déplacent normalement, et unede ces personnes a relaté que la diminution de beauté physique avait été trèsdifficile à accepter.

Une répondante a indiqué qu’elle avait des inquiétudes sur le plan financier,tandis que, pour deux autres, le principal agent stressant était associé à la maladiedont elles étaient atteintes (cancer, sclérose en plaques). Un répondant nous asignalé qu’il n’avait aucune source de stress puisque sa maladie fait en sorte qu’ilne se souvient de rien : il souffre d’Alzheimer.

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Trouver des solutions aux agents de stress

Le dévoilement d’agents stressants se fait lors d’entrevues non structurées. Unediscussion débutant par un « Bonjour, comment ça va aujourd’hui ? » peut faciliterles confidences. L’animateur doit être attentif autant aux signes verbaux que nonverbaux. Certains participants avaient des larmes aux yeux lorsqu’ils nous parlaientde leur agent de stress et, selon eux, le fait de le dire à quelqu’un leur apporte unsoulagement ; et ce soulagement est durable s’ils réussissent à vaincre cet agentde stress. Bien entendu, il ne suffit pas de connaître leurs stresseurs, mais il fautque ces personnes puissent élaborer elles-mêmes des solutions pour y résister defaçon efficace et les neutraliser éventuellement. La stratégie suggérée est de trouverau début un élément de stress « petit »» c’est-à-dire un agent de stress qui peutfacilement être éliminé, pour s’attaquer ensuite à des stresseurs de plus en plus« coriaces ».

Un thème qui a suscité bien des réflexions est celui se rapportant au fait qu’onn’a pas de pouvoir sur les autres, mais seulement sur soi-même. Donc, il estimportant de ne pas proposer des solutions qui demandent l’intervention d’uneautre personne mais de prendre l’habitude de trouver des éléments de solution quel’on pourra appliquer soi-même.

De plus, lors de certaines discussions préliminaires, nous avons demandéaux gens de nous dire de quelles façons ils luttaient contre un agent de stress oucherchaient à s’en soulager. Procéder ainsi fut intéressant, car certaines idéesémises ont fourni des éléments de solution à d’autres personnes. Un répondant nousa raconté qu’il habitait à côté d’un barrage électrique et qu’au début il avait de ladifficulté à trouver le sommeil, mais qu’à partir du moment où il a accepté ce bruitet l’a « transformé » en berceuse, il a résolu son problème. Un autre nous décritson supplice de la « goutte d’eau », c’est-à-dire qu’au moment de se coucher, ilentendait une goutte d’eau tomber dans l’évier et ce bruit, faible mais incessant, afini par lui « tomber sur les nerfs ». Sa solution réside dans l’installation, sur lachamplure, d’un « bon vieux bas de laine » qu’il laisse tomber dans l’évier.

Plusieurs nous ont dit avoir recours à la prière ou à un dialogue avec Dieuou un être cher disparu pour trouver des éléments de solution. D’autres mentionnentque de faire une promenade, seul ou avec un ami, leur permet de trouver dessolutions à leur problème.

Conclusion

Nous croyons qu’un programme de gestion du stress pour les personnes âgées doitcomprendre plusieurs techniques de relaxation afin de garder la motivation desparticipants. L’aspect nouveauté suscite chez eux de la curiosité et provoque

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des discussions facilitant la convivialité et l’adaptation des techniques aux besoinsdu groupe. Toutefois, il est évident que le rendement d’une seule technique seraitplus grand, mais, selon nous, au détriment de la motivation.

L’efficacité de ce programme de gestion du stress présenté aux aînés peutêtre qualifié de concluante. La motivation à participer aux séances a été bonne.Nous aurions aimé avoir une plus grande assiduité, mais les règles auxquellesdoivent se conformer les membres du centre de jour (une présence par semaine)limitait cette participation. En revanche, leur participation au dialogue précédantou suivant une séance de relaxation nous a agréablement surpris. À plusieursreprises, les participants ont exprimé leurs émotions, pensées, tracasseries et mêmedes souvenirs qui ont eu l’heur d’apaiser certaines souffrances. Des discussionspertinentes ont ressorti de ces dialogues. Par ailleurs, plusieurs changementsphysiologiques ont été observés chez les participants pendant les séances derelaxation. Principalement, les participants ont développé l’habitude de la respi-ration totale (thoracique et abdominale) pendant les exercices de relaxation. Aussi,nous avons relevé que la plupart des aînés sont devenus très calmes et plus ouvertsaux discussions après l’expérimentation des techniques. Plusieurs nous ont confiéque ces séances leur ont permis de « faire le vide ». Quelques-uns ont réussi àdiminuer ou à éliminer des agents de stress de faible intensité, mais un laps detemps plus grand aurait été nécessaire pour s’attaquer à ceux d’intensité moyenneou grande. Malheureusement, après une vérification deux mois après l’expérimen-tation auprès des participants, nous avons appris qu’aucun n’avait pris l’habitudede faire des exercices de relaxation. Il nous semble que les aînés préfèrent êtreencadrés pour réaliser ce type d’activité.

Pareillement, en réponse à un de nos objectifs, nous avons constaté que latechnique de relaxation la plus populaire de ce programme est celle de la médita-tion provoquée par la fixation d’une chandelle. Cependant, elle est associée à undésavantage énorme, soit celui du risque d’incendie. Nous avons également notéqu’à cette clientèle sont associés des agents de stress spécifiques (difficultésmusculaires, perte d’autonomie, abandon, conflits reliés à l’héritage, perte dupermis de conduire, etc.).

Finalement, les réflexions des participants et celles des infirmières nousincitent à croire en l’utilité, voire à la nécessité, d’un programme en gestion dustress pour les personnes âgées. Il importe donc, dans un avenir rapproché, queles personnes âgées puissent acquérir une capacité nouvelle de gérer leur stressafin d’améliorer leur perception de la vie et leur santé mentale en général. Pource faire, certaines techniques visant à réduire l’impact négatif du stress devraientêtre intégrées à leur mode de vie à court et à moyen terme. Par la suite, il faudraque les personnes âgées puissent amorcer un programme à plus long terme engestion du stress en se servant des ressources existantes.

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L’expérimentation d’un programme de gestion du stress auprès des per-sonnes âgées, sur une période de 10 semaines, nous permet de formuler diversesaffirmations, dont certaines pourront constituer de nouvelles hypothèses àconfirmer ou à infirmer par d’autres projets similaires :

1) Ce type d’intervention permet aux personnes âgées de comprendre le stresset ses conséquences, et aux participants, d’expérimenter des solutions pourlutter contre leurs agents stressants de faible ou de moyenne intensité.

2) Les personnes âgées sont soumises à des stress intenses pouvant être atténuéspar la pratique régulière de techniques de relaxation.

3) Les techniques de relaxation telles que le mixage phosphénique, la médita-tion et la visualisation créative sont appréciées par cette clientèle et suscitentde l’intérêt.

4) Le programme permet aux personnes âgées de prendre conscience de certainsmythes associés au stress et à ses conséquences.

5) Une relation amicale et sincère établie avec l’animateur facilite les confi-dences se rapportant aux agents stressants.

6) Les principaux agents de stress sont souvent en relation avec la famille ; cettehypothèse tend déjà à être confirmée par les références consultées.

7) Le programme permet aux participants d’être plus attentifs aux symptômesde stress dans la vie de tous les jours.

8) D’après les commentaires reçus des personnes âgées, leur participation auprogramme amène une diminution de leur niveau de stress et la productiond’un état de bien-être à chacune des séances.

9) Le programme de gestion du stress, tel qu’il a été offert, n’a pas eu d’effetsignificatif sur la santé physique des membres de cette clientèle. Cetteapproche doit surtout être utilisée de façon préventive plutôt que curative.

10) Le programme n’était offert qu’à des personnes autonomes : il serait bond’observer le résultat chez des personnes ayant moins d’autonomie.

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Claude BORDELEAU et Linda MORENCY

Gestion du stress pour des personnes âgées

RÉSUMÉ

Cet article a pour but de vérifier l’efficacité d’un programme en gestion du stressauprès de personnes âgées. La clientèle d’un foyer d’accueil a participé à ceprogramme de façon volontaire. Pendant dix semaines une séance de 40 minutespar jour était offerte aux personnes âgées. L’expérimentation s’est terminée parune entrevue semi-structurée afin de connaître leur point de vue sur le programmede gestion du stress. La nature des interventions avait pour objectifs d’expérimenteret d’adapter différentes techniques de relaxation, de permettre la création d’habi-tudes de vie favorisant une meilleure gestion du stress. En outre nous voulionsidentifier les agents stressants de cette clientèle, stimuler les personnes âgées àtravailler à la modification de un ou plusieurs agents stressants, trouver desapproches qui amènent une bonne gestion de stress, et enfin favoriser une pratiquequotidienne d’exercices de relaxation. Cette expérimentation nous a permis de faireressortir les avantages et les inconvénients de l’utilisation de certaines techniquesde relaxation, ainsi que les limites d’intervention auprès de cette clientèle.

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Claude BORDELEAU and Linda MORENCY

Stress control program for the elderly

ABSTRACT

The purpose of this study is to check the effectiveness of a stress control programfor the elderly. Residents of a home for senior citizens took part in this programon a voluntary basis. Over a period of 10 weeks, a 40-minute meeting was offereddaily. The experiment concluded with a semi-structured interview, aimed atdetermining this clientele’s point of view with regard to the stress managementprogram. The various interventions were designed to test and adapt a number ofrelaxation techniques, and to allow the development of a lifestyle that wouldpromote enhanced stress management. Corollary objectives were to make itpossible to identify the stressing agents affecting these clients, to stimulate theelderly into working to modify one or more stressing agents, to identify strategiesfor enhanced stress management and, lastly, to promote the daily practice ofrelaxation exercises. This experiment enabled us to identify the advantages andthe disadvantages associated with certain relaxation techniques, as well as the limitsof intervention that our clients would accept.

Claude BORDELEAU y Linda MORENCY

Gestión del estrés de las personas mayores

RESUMEN

Este artículo tiene como objetivo de verificar la eficacia de un programa en gestióndel estrés en las personas mayores. La clientela de un hogar de ancianos participóen este programa de manera voluntaria. Durante diez semanas, una sesión de 40minutos por día era ofrecida a las personas mayores. La experiencia se terminó conuna entrevista semiestructurada con el fin de conocer el punto de vista de estaspersonas sobre el programa de gestión del estrés. La naturaleza de las intervencionestenía por objetivo de experimentar y de adaptar diferentes técnicas de relajación, yde permitir la creación de hábitos de vida que favorezcan una mejor gestión del estrés.Así como, estar en la medida de identificar los agentes que ocasionan el estrés enesta clientela, estimular las personas mayores a trabajar en la modificación de unoo de varios agentes que desencadenan el estrés, identificar los pasos que conducena una buena gestión del estrés, y por último favorecer una práctica cotidiana deejercicios de relajación. Esta experiencia nos ha permitido de hacer resaltar lasventajas y los inconvenientes de la utilización de ciertas técnicas de relajación, asíque los límites de intervención a los cuales esta clientela nos ha confrontado.

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