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Gougenheim Village typique du Kochersberg ®

Gougenheim, Village typique du Kochersberg

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Village typique du Kochersberg, Gougenheim vient d'éditer son ouvrage dans la collection "Mémoire de vies" aux Editions Carré Blanc.

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Page 1: Gougenheim, Village typique du Kochersberg

Gougenheim

Village typique du Kochersberg

®®

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Ce livre est l’aboutissement d’une longue période

de réflexion suivie d’un intense travail de

rédaction, mené par – et ce n’est pas la moindre des

prouesses – un groupe de passionnés de l’histoire

locale dont aucun n’est natif de notre village.

Une autre prouesse ayant contribué à la richesse

de cet ouvrage réside dans la contribution extraor-

dinaire apportée par les habitants de Gougenheim

qui ont déniché et confié près de 800 photographies

et autres documents à l’équipe de rédaction de cet

ouvrage.

La municipalité a bien évidemment encouragé ce

projet puisqu’il retrace, en toute modestie, l’histoire

de Gougenheim ainsi que celle des hommes et des

femmes qui ont contribué à façonner notre village

et à tracer sa marque dans l’Histoire. Ce livre

réjouira non seulement les habitants de Gougenheim

mais aussi tous ceux qui y ont encore quelques

racines ainsi que les passionnés de l’histoire de

notre Kochersberg. Il constituera également un

outil passionnant de transmission, par le texte et

l’image, de notre mémoire collective à nos descen-

dants.

Connaître le passé est essentiel pour bien com-

prendre le présent et s’approprier son lieu de vie. Le

passé, l’histoire de nos aïeux constituent nos

racines. Sans ses racines, un arbre est vite dessé-

ché. Il en va de même des humains. Un proverbe

chinois dit : « oublier ses ancêtres, c’est être un ruis-

seau sans source, un arbre sans racines ».

Merci, donc, de tout cœur, à tous ceux qui ont permis

à cet ouvrage, témoignage du passé, de voir le jour.

Et tout particulièrement à l’équipe de rédaction qui

a su mener jusqu’au bout cette formidable aventure.

Merci aussi aux conseillers municipaux pour leur

adhésion sans faille au projet, à toutes les personnes

qui ont effectué des recherches et mis à disposition

des photos et des documents, et à vous tous, amis

lecteurs, pour l’intérêt que vous portez à ce livre.

Bernard Klein.

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MOT DU MAIRE

• Mairie de Gougenheim, Archives et Registres des Délibérations.• Les Annales paroissiales.• Archives Départementales du Bas-Rhin.• La revue Kocherschbari.• Société d’Histoire et d’Archéologie de Saverne et Environs.• Institut National de Recherches Archéologiques Préventives.• M. Édouard Matter, Études et chroniques du village.• M. Pierre Jacob, La Forêt de Gougenheim, 1985.• Melle Peifer, Chronique de la guerre 1914-1918.• M. Weinling, ancien photographe, Schirmeck.• M. Jean-Pierre Hirsch, Causerie sur les écoles et les bistrots au XIXe siècle, 2012.

SOURCES :

Gougenheim, toute une histoire !

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L’idée d’un livre a chemi-né pendant quelques

années, et il a fallu un : Alors, on le fait quand, ce livre ? pour qu’elle devienne réalité.

Une fois assurée du soutien unanime de la municipalité, l’équipe composée de quatre membres passionnés de généalogie et d’histoire locale prit soin de bien se renseigner avant de se lancer dans l’aventure. Enthousiaste et résolue, elle s’attela à la tâche ! Au cours des premières réunions furent fixés les objectifs : collecter divers documents, et surtout les anciennes photos oubliées au fond des boîtes en car-ton, pour faire une sorte d’album de famille qui reconstituerait la vie du siècle passé. Recueillir aussi, auprès des anciens, souvenirs ou témoignages sur ce qu’ils ont vécu, ici au village ou ailleurs.

Très vite, notre crainte de manquer de documents s’est estompée. Pendant des mois, nous sommes pas-sés, et parfois repassés, de famille en famille. De nombreux souvenirs ont été évoqués et mis sur papier ; quelque 800 photos nous ont été confiées, après commentaires et recherche de noms. Partout nous avons été reçus avec chaleur, curiosité et sym-pathie.

L’abondance des documents fut telle que, faute de place, nous avons été amenés à faire des choix parfois diffi-ciles, à abandonner cer-tains sujets abordés ou rac-courcir certains récits. Que les personnes concernées ne nous en tiennent pas ri-gueur ! Nous avons opté de

sacrifier le texte à l’image, la mieux à même de recons-tituer le puzzle de la vie passée de notre localité. Puzzle dont l’exposition des 12 et 13 janvier 2013 a donné un premier aperçu aux nombreux visiteurs ébahis. Malgré la rigueur de notre démarche, des erreurs ont pu se glisser ici ou là : qu’elles ne gâchent pas le plai-sir de la découverte de cet ouvrage qui est aussi celui de tous ceux qui, d’une manière ou d’une autre, ont participé à sa réalisation. Nous remercions tout particulièrement M. Rémy Gentner pour ses précieux renseignements sur la localisation de certaines fermes, M. Jean-Pierre Walter pour son recensement des inventaires et contrats de mariage du notariat de Saverne jusqu’en 1791, Arthur Starck à qui nous devons de nombreux clichés, et toutes les personnes qui nous ont remis documents et photos.

L’équipe de rédaction.

AVANT-PROPOS

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L’idée d’un livre a chemi-né pendant quelques

années, et il a fallu un : Alors, on le fait quand, ce livre ? pour qu’elle devienne réalité.

Une fois assurée du soutien unanime de la municipalité, l’équipe composée de quatre membres passionnés de généalogie et d’histoire locale prit soin de bien se renseigner avant de se lancer dans l’aventure. Enthousiaste et résolue, elle s’attela à la tâche ! Au cours des premières réunions furent fixés les objectifs : collecter divers documents, et surtout les anciennes photos oubliées au fond des boîtes en car-ton, pour faire une sorte d’album de famille qui reconstituerait la vie du siècle passé. Recueillir aussi, auprès des anciens, souvenirs ou témoignages sur ce qu’ils ont vécu, ici au village ou ailleurs.

Très vite, notre crainte de manquer de documents s’est estompée. Pendant des mois, nous sommes pas-sés, et parfois repassés, de famille en famille. De nombreux souvenirs ont été évoqués et mis sur papier ; quelque 800 photos nous ont été confiées, après commentaires et recherche de noms. Partout nous avons été reçus avec chaleur, curiosité et sym-pathie.

L’abondance des documents fut telle que, faute de place, nous avons été amenés à faire des choix parfois diffi-ciles, à abandonner cer-tains sujets abordés ou rac-courcir certains récits. Que les personnes concernées ne nous en tiennent pas ri-gueur ! Nous avons opté de

sacrifier le texte à l’image, la mieux à même de recons-tituer le puzzle de la vie passée de notre localité. Puzzle dont l’exposition des 12 et 13 janvier 2013 a donné un premier aperçu aux nombreux visiteurs ébahis. Malgré la rigueur de notre démarche, des erreurs ont pu se glisser ici ou là : qu’elles ne gâchent pas le plai-sir de la découverte de cet ouvrage qui est aussi celui de tous ceux qui, d’une manière ou d’une autre, ont participé à sa réalisation. Nous remercions tout particulièrement M. Rémy Gentner pour ses précieux renseignements sur la localisation de certaines fermes, M. Jean-Pierre Walter pour son recensement des inventaires et contrats de mariage du notariat de Saverne jusqu’en 1791, Arthur Starck à qui nous devons de nombreux clichés, et toutes les personnes qui nous ont remis documents et photos.

L’équipe de rédaction.

AVANT-PROPOS

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Chapitre I Un peu d’histoire… 6

Chapitre II Vie communale 10

Chapitre III Hoftnàme et familles 16

Chapitre IV Coutumes et traditions 80

Chapitre V Vie militaire et conscrits 84

Chapitre VI Vie agricole 94

Chapitre VII Artisanat et commerces 114

Chapitre VIII Vie religieuse 126

Chapitre IX Vie scolaire 146

Chapitre X Jeux d’enfants 164

Chapitre XI Vie associative 166

SOMMAIRE

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EN

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U K

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BE

RG

10

LES SCHULTHEISS ET LES MAIRES

Sous l’Ancien régime, le Schultheiss (prévôt) était le repré-sentant du Seigneur, soit, dans le bailliage du Kochersberg, l’Évêque de Strasbourg. Cette charge, généralement confi ée à un Grossbür qui cultivait quelque vingt hectares de terres dont il était propriétaire, se transmettait souvent de père en fi ls.

LES « SCHULTHEISS » DES XVIIE ET XVIIIE SIÈCLES

■ 1645 Matheus Götz, Schultheiss■ 1647 Hans Jacob■ 1651 Matheus Götz, Ambtschultheiss (super-prévôt)■ 1662 Jacob Götz, fils du précédent, Ambtschultheiss■ 1667 Hans Klein, Ambtschultheiss■ 1695 Hans Melchior Klein, fils du précédent, Ambt-

schultheiss. Il décède prématurément en 1699, à l’âge de 34 ans.

■ 1702 Diebold Götz, Ambtschultheiss■ 1720 Antoine Klein, Ambtschultheiss (frère de Hans

Melchior)■ 1725 – 1746 Nicolas Klein, Ambtschultheiss (ancêtre des s’Kappe) ■ 1751 Johannes Arbogast, Schultheiss

Dans son testament, Johannes demande que soient dites 200 messes,

80 chez les franciscains de Saverne, dont 4 à Monswiller 80 chez les capucins de Haguenau, dont 4 à Marienthal 20 chez les dominicains de Haguenau, dont 2 à Marienthal 20 chez les franciscains gris de Haguenau

■ 1751 – 1790 Hans Melchior Lorentz, Ambtschultheiss (s’Schultze)

Vie communaleII

VPremière page

du Registre des délibérations

(1er vendémiaire – An III).

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LES SCHULTHEISS ET LES MAIRES

Sous l’Ancien régime, le Schultheiss (prévôt) était le repré-sentant du Seigneur, soit, dans le bailliage du Kochersberg, l’Évêque de Strasbourg. Cette charge, généralement confi ée à un Grossbür qui cultivait quelque vingt hectares de terres dont il était propriétaire, se transmettait souvent de père en fi ls.

LES « SCHULTHEISS » DES XVIIE ET XVIIIE SIÈCLES

■ 1645 Matheus Götz, Schultheiss■ 1647 Hans Jacob■ 1651 Matheus Götz, Ambtschultheiss (super-prévôt)■ 1662 Jacob Götz, fils du précédent, Ambtschultheiss■ 1667 Hans Klein, Ambtschultheiss■ 1695 Hans Melchior Klein, fils du précédent, Ambt-

schultheiss. Il décède prématurément en 1699, à l’âge de 34 ans.

■ 1702 Diebold Götz, Ambtschultheiss■ 1720 Antoine Klein, Ambtschultheiss (frère de Hans

Melchior)■ 1725 – 1746 Nicolas Klein, Ambtschultheiss (ancêtre des s’Kappe) ■ 1751 Johannes Arbogast, Schultheiss

Dans son testament, Johannes demande que soient dites 200 messes,

80 chez les franciscains de Saverne, dont 4 à Monswiller 80 chez les capucins de Haguenau, dont 4 à Marienthal 20 chez les dominicains de Haguenau, dont 2 à Marienthal 20 chez les franciscains gris de Haguenau

■ 1751 – 1790 Hans Melchior Lorentz, Ambtschultheiss (s’Schultze)

Vie communaleII

VPremière page

du Registre des délibérations

(1er vendémiaire – An III).

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LES MAIRES

Au lendemain de la proclamation de la République, les Schultheiss restent en place. Ce que confirment les Annales paroissiales où il est précisé que jusqu’à cette date (16 juin 1793) figurent comme membres de la municipalité : Antoine Lux, maire, Jean Hasselmann, procurator, Laurent Kieffer, greffier, et huit conseillers.

Ce n’est que le 1er vendémiaire de l’An III de la République française, une et indivisible (22 sep-tembre 1794) que fut ouvert le « Protocolle » de la municipalité, registre dans lequel se succèdent les maires suivants :■ 1er vendémiaire de l’An III : Ignace Rauch ;■ 18 germinal de l’An III : Vitus Mengus ;■ 15 brumaire de l’An IV : Xavier Rauch ;■ 10 messidor de l’An VIII : Melchior Lorentz.

VDésiré Rauch. VJoseph Kieffer. VMichel Schaetzel. VJoseph Lux.

■ 1800 – 1821 Jean Melchior Lorentz■ 1821 – 1835 Michel Guth décède le 24 mars 1835.■ 1835 – 1848 Jean Michel Guth fils du précédent.■ 1848 – 1853 Laurent Klein démissionnaire.■ Intérim assuré par Laurent Kieffer■ 1855 – 1875 Laurent Kieffer■ 1875 – 1904 Fr. Antoine Lorentz décède le 05 septembre 1904.■ Intérim assuré par Désiré Rauch■ 1905 – 1924 Joseph Kieffer■ 1924 – 1941 Michel Schaetzel■ 1941 – 1965 Joseph Lux■ 1965 –1969 Édouard Klein démissionnaire.■ 1969 – 1995 Jean Rauch■ Depuis 1995 Bernard Klein

VÉdouard Klein. VBernard Klein.VJean Rauch.

Une fusion éphémère

Au début des années 1970, le gouvernement tente de di-

minuer le nombre de communes en proposant des fusions com-plètes ou par association. Avec promesse de subventions géné-reusement augmentées pour tous les investissements votés au cours des cinq premières années. Et des prêts à taux boniés !Comme plusieurs communes du canton, Gougenheim et Rohr optent pour la fusion par asso-ciation (1973) et créent en même temps un Regroupement pédago-gique intercommunal (RPI) dont les frais de transport sont pris en charge par le Département.Suivent la création d’une nouvelle commune « Gougenheim-Rohr », la fusion des deux Corps de sa-peurs-pompiers, des deux cadas-tres…D’importants chantiers sont lan-cés. Ceux-ci achevés, la fusion est remise en cause : la n de l’union sans passion est proche. Elle prend effet le 1er janvier 1986.

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RUE NEUVE - « NEÙGASS »

9 « s’Wewer-Hànsels » 1, rue Neuve

Hàns Köpfel (1736-1806) représente déjà la qua-trième génération de cette famille de tisseurs de lin (Wewer). Marié à Catherine Niess, puis à Marie Schmitt , il aura 14 enfants. Joseph (1780-1857) est le dernier tisseur de la lignée.

Après le décès d’Anne-Marie, sa petite-fille, son mari Georges Bock, maçon de la ferme « s’Bocks », épouse Rosalie Fiessler. Antoine (1885-1931), leur fils, épouse Salomé Barth « s’Herte-Mechels », puis Hélène Fritsch qui se remarie en 1932 avec Denis Jacob. Leur fils Gérard est le dernier exploitant de la ferme. En 2012, la maison est vendue à Jean-Philippe Riffel et Audrey Kohler.

N Georgette Bock et Angèle Steinmetz en 1942.

V Pierre tombale de Joseph Köpfel (1780-1857) et de Maria Köbel (1777-1844).

N

MFerme Bock-Jacob.

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RUE NEUVE - « NEÙGASS »

9 « s’Wewer-Hànsels » 1, rue Neuve

Hàns Köpfel (1736-1806) représente déjà la qua-trième génération de cette famille de tisseurs de lin (Wewer). Marié à Catherine Niess, puis à Marie Schmitt , il aura 14 enfants. Joseph (1780-1857) est le dernier tisseur de la lignée.

Après le décès d’Anne-Marie, sa petite-fille, son mari Georges Bock, maçon de la ferme « s’Bocks », épouse Rosalie Fiessler. Antoine (1885-1931), leur fils, épouse Salomé Barth « s’Herte-Mechels », puis Hélène Fritsch qui se remarie en 1932 avec Denis Jacob. Leur fils Gérard est le dernier exploitant de la ferme. En 2012, la maison est vendue à Jean-Philippe Riffel et Audrey Kohler.

N Georgette Bock et Angèle Steinmetz en 1942.

V Pierre tombale de Joseph Köpfel (1780-1857) et de Maria Köbel (1777-1844).

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MFerme Bock-Jacob.

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Mathias Rauh (1769-1832), boucher (Metzjer) originaire du Würtemberg, acquiert cette ferme autrefois propriété de la famille Kirsch. Il épouse Salomé Gröner, la fille du meunier. Leur fils Jacob, cultivateur et boucher, leur suc-cède. Sa petite-fille Salomé épouse Joseph Ochs (1851-1924) qui est à l’ori-gine du nouveau Hoftnàme.

Leur fille Joséphine élève seule ses 3 enfants après le décès de son mari Alphonse Muller (1882-1917). Joseph (1914-2000) leur fils est le dernier exploi-tant de la ferme avec sa sœur Marie (1911-1998) et son épouse Augustine Enger. Alphonse, leur fils est l’actuel pro-priétaire.

Hoftnàme et familles

21

10 « s’Metzjers / s’Ochse » 3, rue Neuve

N Augustine Enger, Marie Ochs et Marcel Drach.

V Joséphine Ochs, épouse Muller, Marie (1911),

Mathilde (1912), et Joseph (1914).

M Salomé Rauh (1850-1913)

et Joseph Ochs (1851-1924).

M913) 24).

Rosalie et Joséphine Rauh.

B

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83 « s’ Hànse » maison disparue, rue des bergers

Le Hoftnàme serait dû à Hàns Goetz (1704-1758) journalier, marié à Barbara Gillig. Leur petite-fille Brigitte Ritter épouse en 1813 Jean Koehren, jour-nalier natif de Mutzenhouse. En 1841, Marie-Catherine, leur fille, se marie avec Nicolas Gillig, garde-champêtre originaire de Gingsheim.

Après le décès de Nicolas en 1875, la maisonnette est oc cupée pendant quelques années par Léon Vogler, cantonnier, qui construira « s’Wasch-Vöjels ». Marie Koepfel, surnommée « s’Debbele » à cause d’une infirmité, en est la dernière habitante.

84 « s’ ??? » maison disparue, rue des bergers

Une maisonnette se trouvait à l’arrière de la pré-cédente. Arbogast Goetz (1734-1797), hacheur de paille, épouse en 1761 Marie Meyerhoffer, petite-fille et fille de hacheurs de paille et dont la mère Ludgarde Heim était sage-femme. En 1861, la mai-son est habitée par Dorothée Goetz, domestique, et son mari Georges Dentinger, journalier. Leur fils Charles épouse en 1888 Marie-Rosalie Hamm et rachète la ferme « s’Schàl-Nàtze ». Dorothée vit seu-le en 1890, puis sa maison est détruite. Au décès de Dorothée à Gougenheim en 1893, Charles déclare ne pas connaître son domicile : « mit unbekannte wohn ùnd aùfenthallsart » !

Pendant tout le XVIIIe siècle, quatre générations de Claus, tous cordonniers, se sont succédé. En 1796, Sébastien achète la « Gemeinde Scheuer » pour 300 livres. Le der-nier Claus, Joseph (1774-1829), a 20 enfants avec ses deux épouses. Sa fille Salomé hérite la maison et épouse en 1829 André Kieffer, cadet de « s’Bàsch-Odes ». Avant 1851, le corps de ferme est vendu à Laurent Holtzer bourrelier aubergiste, marié à Thérèse Groener, la fille du meunier. Il construit le restaurant « Aux deux Clés ».

Après le décès de son petit-fils Alphonse (1878-1936), la famille déménage à Strasbourg et la propriété est ven-due à Joseph Meyer, forgeron et maréchal-ferrant venant de Schnersheim. Son épouse Marie-Antoinette Kaeuffer tient l’auberge. Marie-Josée Gass, veuve de leur fils Henri (1938-1993) habite actuellement la maison.

85 « s’ Holtzers » 5, rue des bergers

maison.

V Henri Meyer en 1952 devant sa « Rosalie ».

V Joséphine Steinmetz (1878-1973), épouse d’Alphonse Holtzer, et ses enfants :

Amélie (1906), Raymond (1912), Joséphine (1915) et Célestine (1907).

NJoseph Meyer.

V« Wirtschaft

zu den zwei Schlüssel ».

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83 « s’ Hànse » maison disparue, rue des bergers

Le Hoftnàme serait dû à Hàns Goetz (1704-1758) journalier, marié à Barbara Gillig. Leur petite-fille Brigitte Ritter épouse en 1813 Jean Koehren, jour-nalier natif de Mutzenhouse. En 1841, Marie-Catherine, leur fille, se marie avec Nicolas Gillig, garde-champêtre originaire de Gingsheim.

Après le décès de Nicolas en 1875, la maisonnette est oc cupée pendant quelques années par Léon Vogler, cantonnier, qui construira « s’Wasch-Vöjels ». Marie Koepfel, surnommée « s’Debbele » à cause d’une infirmité, en est la dernière habitante.

84 « s’ ??? » maison disparue, rue des bergers

Une maisonnette se trouvait à l’arrière de la pré-cédente. Arbogast Goetz (1734-1797), hacheur de paille, épouse en 1761 Marie Meyerhoffer, petite-fille et fille de hacheurs de paille et dont la mère Ludgarde Heim était sage-femme. En 1861, la mai-son est habitée par Dorothée Goetz, domestique, et son mari Georges Dentinger, journalier. Leur fils Charles épouse en 1888 Marie-Rosalie Hamm et rachète la ferme « s’Schàl-Nàtze ». Dorothée vit seu-le en 1890, puis sa maison est détruite. Au décès de Dorothée à Gougenheim en 1893, Charles déclare ne pas connaître son domicile : « mit unbekannte wohn ùnd aùfenthallsart » !

Pendant tout le XVIIIe siècle, quatre générations de Claus, tous cordonniers, se sont succédé. En 1796, Sébastien achète la « Gemeinde Scheuer » pour 300 livres. Le der-nier Claus, Joseph (1774-1829), a 20 enfants avec ses deux épouses. Sa fille Salomé hérite la maison et épouse en 1829 André Kieffer, cadet de « s’Bàsch-Odes ». Avant 1851, le corps de ferme est vendu à Laurent Holtzer bourrelier aubergiste, marié à Thérèse Groener, la fille du meunier. Il construit le restaurant « Aux deux Clés ».

Après le décès de son petit-fils Alphonse (1878-1936), la famille déménage à Strasbourg et la propriété est ven-due à Joseph Meyer, forgeron et maréchal-ferrant venant de Schnersheim. Son épouse Marie-Antoinette Kaeuffer tient l’auberge. Marie-Josée Gass, veuve de leur fils Henri (1938-1993) habite actuellement la maison.

85 « s’ Holtzers » 5, rue des bergers

maison.

V Henri Meyer en 1952 devant sa « Rosalie ».

V Joséphine Steinmetz (1878-1973), épouse d’Alphonse Holtzer, et ses enfants :

Amélie (1906), Raymond (1912), Joséphine (1915) et Célestine (1907).

NJoseph Meyer.

V« Wirtschaft

zu den zwei Schlüssel ».

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Au début du XVIIIe siècle, les bergers occupaient ici une maison communale : « das Alte Hirten-haus ». En 1796, Joseph Halbwachs l’achète pour 576 livres en faveur de son beau-fils Jean-Jacques Schaan (1771-1814), journalier, qui épouse Marguerite Schneider.

Leur fille Anne-Marie, mercière, se marie en 1822 avec Jacques Lejeune, instituteur comme son père Nicolas. Leur fille Madeleine épouse en 1859 Jacques Klein, cultivateur venant de la ferme « s’Schmett-Claùse ». Son arrière-petit-fils

Édouard (1919-2000) est le dernier exploitant, sa sœur Augusta tenant l’épicerie jusque dans les

années 1970.

Tous deux étant restés cé li-bataires et sans descen-dants, le corps de ferme est vendu à une société immobilière qui le trans-forme en 9 appartements.

Hoftnàme et familles

VCartouche dans la courette.

86 « s’ Lewe » 10, rue mercière

ananananannannnnn

ToToToTToToTToobababbababbababdadadadaeseimfofo

VAncienne épicerie d’Alfred

Klein au début du XXe siècle.

Mariage en 1911 de Rosa Lutz et d’Alfred Klein.

B

Avant transformation.

B

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Dans son article paru dans le Bulletin de la Société d’Histoire et d’Archéologie de Saverne : « Gougenheim au tournant du siècle », Édouard Matter, ancien instituteur de Gougenheim, relate les us et coutumes qui étaient encore bien vivants vers 1900.

LE SOBRIQUET

Les habitants de Gougenheim appelaient leur village « la ville ». Ils déclaraient : « Goene esch

e scheni Stadt, wie’s gar scheni Maidle het… » (Gougenheim est une belle ville où les filles sont belles) et traitaient ceux des alentours avec ironie.

Naturellement, la riposte ne se faisait pas attendre : « Die dumme Goener Zepfel, de Altgschiede » (ces benêts de Gougenheimois, ces génies précoces).

La « guerre des villages » était déclenchée ! Les jeunes gens désœuvrés le dimanche allaient défendre l’honneur du village (comme leur père avant eux) et rentraient en se vantant : « Dene daüwe Rohrer Schiesser… oder dene lüsige Gengser Gäns schnàwel, sotte m’r net de Buckel verdrummt hàn » (Qu’est- ce qu’on leur a mis à ces idiots de tireurs de Rohr… ou à ces pouilleux de becs d’oies de Gingsheim).

SUPERSTITIONS ET RITES

Le paysan, plus que tout autre, est dépendant du temps qu’il fait. Sécheresse, forte pluie, foudre, grêle peuvent le ruiner. Pour conjurer le sort, foi et supers-titions se côtoient.

80

IV Coutumes et traditions

V

« D’r Alt » se cache-t-il dans cette gerbe?

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Dans son article paru dans le Bulletin de la Société d’Histoire et d’Archéologie de Saverne : « Gougenheim au tournant du siècle », Édouard Matter, ancien instituteur de Gougenheim, relate les us et coutumes qui étaient encore bien vivants vers 1900.

LE SOBRIQUET

Les habitants de Gougenheim appelaient leur village « la ville ». Ils déclaraient : « Goene esch

e scheni Stadt, wie’s gar scheni Maidle het… » (Gougenheim est une belle ville où les filles sont belles) et traitaient ceux des alentours avec ironie.

Naturellement, la riposte ne se faisait pas attendre : « Die dumme Goener Zepfel, de Altgschiede » (ces benêts de Gougenheimois, ces génies précoces).

La « guerre des villages » était déclenchée ! Les jeunes gens désœuvrés le dimanche allaient défendre l’honneur du village (comme leur père avant eux) et rentraient en se vantant : « Dene daüwe Rohrer Schiesser… oder dene lüsige Gengser Gäns schnàwel, sotte m’r net de Buckel verdrummt hàn » (Qu’est- ce qu’on leur a mis à ces idiots de tireurs de Rohr… ou à ces pouilleux de becs d’oies de Gingsheim).

SUPERSTITIONS ET RITES

Le paysan, plus que tout autre, est dépendant du temps qu’il fait. Sécheresse, forte pluie, foudre, grêle peuvent le ruiner. Pour conjurer le sort, foi et supers-titions se côtoient.

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IV Coutumes et traditions

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« D’r Alt » se cache-t-il dans cette gerbe?

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Plusieurs personnages peuplent les récits transmis par les anciens :

• « D’r Alt » (le vieux) se cache dans les champs et assure les récoltes. Pendant le fauchage, se réfu-gie-t-il dans la dernière « Arnewallele » (javelle) ou dans la grosse gerbe des moissons ? Le valet porte-ra celle-ci tout seul au faîte de la meule de blé, sous les regards de l’assistance réunie. La vie dort dans les grains ; aux semailles « le vieux » retour-nera aux champs.

• « S’ Fàschtewiwele » (petite bonne femme de Ca rême) vit dans son puits dans un monde de contes et légendes, mais pendant le carême elle répand la terreur. Elle écoute aux fenêtres pour épier les fileuses, emmêle leurs fils. Ses colères alimentent des histoires effrayantes.

• « D’Letzel », un être maléfique qui, la nuit, passe par le trou de la serrure. Pour s’en protéger, on inscrit sur le linteau de la porte d’entrée les ini-tiales des rois mages et l’année : 19+K+M+B+00.

Certaines périodes de l’année sont propices à des rites particuliers :

• Aux quatre temps de l’avent « wurd gebebbelt ! »En pleine nuit, un effroyable vacarme réveille les villageois. Des gamins tapent à coups de bâtons et de marteaux dans un joyeux tintamarre (« Allodria »). Rien ne les arrête : ils décrochent les portes charretières, les volets, les déplacent à un en droit difficile à atteindre, démontent les roues des charrettes, mon tent la charrue au faîte de la grange, bouchent les cheminées avec de la paille ou du foin ou bien y plantent fourches, houes, balais, remplissent les cabinets d’aisance de fumier… Personne n’ouvre sa fenêtre, personne ne porte plainte. Ainsi le veut la coutume…

• Au Carnaval des paysans ou « Kiechelsundi » (le dimanche des beignets), les enfants et les valets, dé guisés avec la veste du grand-père ou la jupe de la grand-mère, vont de maison en maison à la quête de beignets qu’ils rassemblent fièrement en bouquet « e Kiechelstrüss » au bout d’une branche.

NCes joyeux jeunes gens des années 1960, auraient-ils perpétué la tradition « es wurd gebebbelt » ?

M10… 15… 20…

bonbons !

Fini le « Kiechelsundi » et la quête des beignets! Les paniers se remplissent de bonbons.

B

M10… 15… 20…

bonbons !

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V Vie militaire et conscrits

Le grand-père de Léonce Riehl

en costume militaire d’apparat vers 1900.

B

Livret militaire du dragon Michel Fiessler. Signalement.

B

AU XIXE SIÈCLE

Les livrets militaires de deux jeunes appelés de Gougenheim racontent…

MICHEL FIESSLER

Tailleur à Gougenheim, né le 15 octobre 1805, il a été incorporé le 19 juin 1828 et immatriculé au 3e régiment des dragons le 15 décembre 1832.

Nous sommes en France sous le règne de Charles X, puis de Louis Philippe et Michel jure fidélité au « roi des Français ». En mai 1833, il est encore sous les drapeaux…

Malheureusement, si le livret militaire énumère avec force détails les effets, le paquetage et les maigres recettes et dépenses du soldat, il ne mentionne pas les endroits où il se trouve ni les déplacements qu’il effectue.

Pourtant la période est troublée… Michel Fiessler a-t-il été engagé dans les célèbres révolutions parisiennes de 1830 appelées « Les Trois Glorieuses » ?

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V Vie militaire et conscrits

Le grand-père de Léonce Riehl

en costume militaire d’apparat vers 1900.

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Livret militaire du dragon Michel Fiessler. Signalement.

B

AU XIXE SIÈCLE

Les livrets militaires de deux jeunes appelés de Gougenheim racontent…

MICHEL FIESSLER

Tailleur à Gougenheim, né le 15 octobre 1805, il a été incorporé le 19 juin 1828 et immatriculé au 3e régiment des dragons le 15 décembre 1832.

Nous sommes en France sous le règne de Charles X, puis de Louis Philippe et Michel jure fidélité au « roi des Français ». En mai 1833, il est encore sous les drapeaux…

Malheureusement, si le livret militaire énumère avec force détails les effets, le paquetage et les maigres recettes et dépenses du soldat, il ne mentionne pas les endroits où il se trouve ni les déplacements qu’il effectue.

Pourtant la période est troublée… Michel Fiessler a-t-il été engagé dans les célèbres révolutions parisiennes de 1830 appelées « Les Trois Glorieuses » ?

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MLivret militaire

du soldat André Heitz.

MLes victimes

de la Grande Guerre.

V Les femmes aussi reçurent des diplômes.

ANDRÉ HEITZ

Né en 1838 à Gougenheim, il est le grand-père de Charles Heitz, le mari de Rosa. Il exerce la profession de tourneur et, d’après le livret mili-taire, « sait lire et écrire ». Il est incorporé dans le 91e régiment de ligne à Péronne le 30 juin 1859. L’Alsace, sous le règne de Napoléon III, est française. Il est nommé caporal des grena-diers en 1862 et le livret militaire mentionne qu’il sera libérable le 31 décembre 1865 ! 6 ans et demi de service militaire !

Là aussi, le livret men-tionne jusqu’au der-nier bouton de guêtre, mais ne précise pas les différents endroits où il se trouve pendant ces longues années.

V Médaille militaire, 1870-1871.

On sait qu’il a eu la chance de revenir, ce qui n’a pas été le cas de 14 soldats de Gougenheim qui moururent sous les drapeaux entre 1830 et 1860 de blessures ou de maladies.

Comme tous les villages alsaciens, Gougenheim a payé un lourd tribut à la Grande Guerre. 106 hommes du village furent incorporés dans l’ar-mée allemande, 22 furent blessés sérieusement et beaucoup ne re vin-rent jamais…

LA GUERRE DE 1914-1918

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VI Vie agricole

HISTOIRE DE LA TERRE DE GOUGENHEIM

Nos ancêtres paysans

Lors des fouilles précédant les travaux du TGV sur Gougenheim, les décou-vertes les plus courantes furent des silos à grains datant du Néolithique.

Nos ancêtres de Gougenheim pratiquaient déjà l’agriculture et conservaient le blé dans des silos creusés dans le sol au sommet des collines. Les fonds des vallons étaient plus marécageux et impropres à la conservation des graines. Plus tard, à l’époque préromaine, les réserves de grains furent construites sur des pilotis pour les préserver de rongeurs.

Les documents fonciers

LE BANNBUCH

Avant le cadastre, existait ce qu’on appelait le terrier, « das Bannbuch ». L’écrit le plus ancien que nous possédons est un extrait du « Bannbuch » de 1665 avec un plan de 1659. Il men-tionne le nom du propriétaire, le « Hoftzeiche » de l’exploitant et la surface en acres.

Le ban du village était divisé en trois parties : Le « Grossfeld » qui culminait avec le Galgenberg au sud, le « Kleinfeld » qui culmi-nait avec le Heidenberg au nord et le « Mittelfeld » entre les deux qui culminait avec le Schoenenberg.

L’élément fondamental du ban était « Das Gewann ». Il s’agissait d’un ensemble de terres de qualité analogue et généralement

délimité naturellement par un ruisseau, un talus ou un chemin. Il consti-tuait une unité remarquable, élaborée empiriquement par des généra-tions d’agriculteurs à travers les siècles. Ces éléments ont été grande-ment réutilisés lors de l’élaboration du cadastre. En effet, les noms des « Gewann », liés aux terres et extraordinairement imagés, sont restés uti-lisés jusqu’à nos jours. « Beim Vix Bierenbaeumel », « Vornen am Heidenberg », « Unten an den graussen Früchten », « Oben am Katzen Ellenbogen in den Langen », « Unten am Schlossweg ». « Oben am Galgen ». « Nahe beim Bickel Brunnen » en souvenir du village de Bickelnheim disparu en 1365.

VLe Bannbuch en 1659.

NLe plan cadastral, 1827.

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VI Vie agricole

HISTOIRE DE LA TERRE DE GOUGENHEIM

Nos ancêtres paysans

Lors des fouilles précédant les travaux du TGV sur Gougenheim, les décou-vertes les plus courantes furent des silos à grains datant du Néolithique.

Nos ancêtres de Gougenheim pratiquaient déjà l’agriculture et conservaient le blé dans des silos creusés dans le sol au sommet des collines. Les fonds des vallons étaient plus marécageux et impropres à la conservation des graines. Plus tard, à l’époque préromaine, les réserves de grains furent construites sur des pilotis pour les préserver de rongeurs.

Les documents fonciers

LE BANNBUCH

Avant le cadastre, existait ce qu’on appelait le terrier, « das Bannbuch ». L’écrit le plus ancien que nous possédons est un extrait du « Bannbuch » de 1665 avec un plan de 1659. Il men-tionne le nom du propriétaire, le « Hoftzeiche » de l’exploitant et la surface en acres.

Le ban du village était divisé en trois parties : Le « Grossfeld » qui culminait avec le Galgenberg au sud, le « Kleinfeld » qui culmi-nait avec le Heidenberg au nord et le « Mittelfeld » entre les deux qui culminait avec le Schoenenberg.

L’élément fondamental du ban était « Das Gewann ». Il s’agissait d’un ensemble de terres de qualité analogue et généralement

délimité naturellement par un ruisseau, un talus ou un chemin. Il consti-tuait une unité remarquable, élaborée empiriquement par des généra-tions d’agriculteurs à travers les siècles. Ces éléments ont été grande-ment réutilisés lors de l’élaboration du cadastre. En effet, les noms des « Gewann », liés aux terres et extraordinairement imagés, sont restés uti-lisés jusqu’à nos jours. « Beim Vix Bierenbaeumel », « Vornen am Heidenberg », « Unten an den graussen Früchten », « Oben am Katzen Ellenbogen in den Langen », « Unten am Schlossweg ». « Oben am Galgen ». « Nahe beim Bickel Brunnen » en souvenir du village de Bickelnheim disparu en 1365.

VLe Bannbuch en 1659.

NLe plan cadastral, 1827.

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LA PARCELLE

La parcelle, « s’Steck », était une subdivision qui était destinée plus à l’exploitation qu’à la propriété. La largeur était comptée en sillons de charrue et comportait un minimum : la largeur du geste du semeur (environ 5 m). Comme souvent il n’existait pas de bornage, il fallait, pratiquement chaque année au moment des labours, remesurer les par-celles avec un bâton témoin (de Riedelstacke) ! Le ban de Gougenheim comportait ainsi environ 4 000 bandes étroites de terres de 10 ares(a hàlb’Acker) chacune en moyenne !

LE CADASTRE

Le cadastre fut créé pour délimiter les droits de propriété et améliorer le prélèvement des impôts fonciers. Il prit effet pour la première fois à Gougenheim en 1827. Le ban fut divisé en sept sec-tions (A à H, la section H représentant le village).

Dans les années 1895-1900, le cadastre fut révisé. Les terres furent remembrées et divisées en 36 sections « Fluren » et les chemins régulés. Ce fut le premier remembrement !

LES REMEMBREMENTS

Le remembrement des années 1960, rendu indis-pensable par l’utilisation de plus en plus intensive des machines agricoles, fut difficile et déchirant comme dans toutes les communes agricoles. Abandonner des terres cultivées par des généra-tions de paysans fut souvent un crève-cœur et les rivalités engendrées par ce partage des terres han-tèrent longtemps les veillées familiales et les dis-cussions de bistrot.

Le remembrement de 2008, initié par la traversée du ban par la LGV, fut plus rapide. Les discussions furent pour autant hautes en couleur et les consi-dérations écologiques (coulées de boue, replanta-tion des talus) furent pour la première fois inté-grées dans les travaux.

Les composantes du ban de Gougenheim

LE VILLAGE

Les contours du village ont reculé au fil des siècles pour ne plus être guère visibles aujourd’hui. La seule limite qui n’ait pas bougé jusqu’en 1960 est celle de la rue du « Dorfgraben », côté Est. Les anciens se souviendront que pendant les années 1950 subsistaient encore des haies et un bosquet le long du sentier qui descendait vers le Dorfgraben côté Galgenberg. Ceux-ci étaient les restes de l’an-cienne ceinture qui entourait le village.

V La révision du cadastre en 1900.

V Un extrait du « Bannbuch »

de 1665.

V Détail

des « Hoftzeiche ».

V Plan cadastral d’origine.

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Page 18: Gougenheim, Village typique du Kochersberg

G O U G E N H E I M • V I L L A G E T Y P I Q U E D U K O C H E R S B E R G

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La coopérative laitière fut créée dans le cadre de la Coopérative agricole de Gougenheim au début des années 1930.

Au début, la collecte du lait se faisait chez « s’Meis-ters », rue de Mittelhausen. La laiterie se trouvait dans le petit bâtiment à l’entrée de la cour. Ensuite, chez « s’Badous », rue des Bergers.

Si la chronologie de ces deux points de collecte est un peu floue dans la mémoire collective, en revanche les anciens s‘accordent pour affirmer qu’à partir des années 1940, les producteurs ame-naient le lait chez M. Zeter, « s’Hànse », rue Mercière. Le lait était refroidi par eau et le ramas-sage était éffectué ensuite par camion par M. Duwig de Willgottheim.

Le bâtiment de la laiterie fut construit vers 1955 et les livraisons de lait devinrent de plus en plus importantes. La première machine à traire « d’Malikmàschin » fit son apparition chez les Lutz en 1967. Les employés de la laiterie se succédèrent à partir de ce moment-là : Mme Mariette Adam pen-dant 7 ou 8 années, Laurent Hasselmann, Paulette Hammacher (Rohr), Joseph Troesch (ou vrier com-munal), Fernand Adam et enfin Madame Criqui... À cette époque, près de 90 fa milles livraient du lait !

Dans les années 1980, les politiques nationales et européennes incitèrent les agriculteurs à aban-donner la production de lait. Dans les dernières années d’exploitation (1990-1991), la laiterie n’em-ployait plus de personnel. Les agriculteurs fai-saient eux-mêmes le travail de réception et de net-toyage à tour de rôle.

La laiterie

V Il y a foule devant la « Melichhiesel »,

bie « s’Meisters ».

V

La corvée de la traite… Les jeunes aussi s’y plient !

V« S’Meyerles Mîlichbiechel ».

La livraison de lait était notée chaque jour.

N Il fallait montrer patte blanche !

VLa laiterie.

N M. Stahl fut le dernier à livrer le lait en 1991.

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Page 19: Gougenheim, Village typique du Kochersberg

G O U G E N H E I M • V I L L A G E T Y P I Q U E D U K O C H E R S B E R G

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La coopérative laitière fut créée dans le cadre de la Coopérative agricole de Gougenheim au début des années 1930.

Au début, la collecte du lait se faisait chez « s’Meis-ters », rue de Mittelhausen. La laiterie se trouvait dans le petit bâtiment à l’entrée de la cour. Ensuite, chez « s’Badous », rue des Bergers.

Si la chronologie de ces deux points de collecte est un peu floue dans la mémoire collective, en revanche les anciens s‘accordent pour affirmer qu’à partir des années 1940, les producteurs ame-naient le lait chez M. Zeter, « s’Hànse », rue Mercière. Le lait était refroidi par eau et le ramas-sage était éffectué ensuite par camion par M. Duwig de Willgottheim.

Le bâtiment de la laiterie fut construit vers 1955 et les livraisons de lait devinrent de plus en plus importantes. La première machine à traire « d’Malikmàschin » fit son apparition chez les Lutz en 1967. Les employés de la laiterie se succédèrent à partir de ce moment-là : Mme Mariette Adam pen-dant 7 ou 8 années, Laurent Hasselmann, Paulette Hammacher (Rohr), Joseph Troesch (ou vrier com-munal), Fernand Adam et enfin Madame Criqui... À cette époque, près de 90 fa milles livraient du lait !

Dans les années 1980, les politiques nationales et européennes incitèrent les agriculteurs à aban-donner la production de lait. Dans les dernières années d’exploitation (1990-1991), la laiterie n’em-ployait plus de personnel. Les agriculteurs fai-saient eux-mêmes le travail de réception et de net-toyage à tour de rôle.

La laiterie

V Il y a foule devant la « Melichhiesel »,

bie « s’Meisters ».

V

La corvée de la traite… Les jeunes aussi s’y plient !

V« S’Meyerles Mîlichbiechel ».

La livraison de lait était notée chaque jour.

N Il fallait montrer patte blanche !

VLa laiterie.

N M. Stahl fut le dernier à livrer le lait en 1991.

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Jusqu’au milieu du XXe siècle, les animaux avaient un rôle essentiel dans la vie des agriculteurs et pra-tiquement toutes les recettes provenaient de la vente de céréales, d’animaux et de leurs sous-pro-duits (œufs, lait).

Au début du siècle, l’intégralité du travail agricole se faisait à la main et avec les animaux. Le matériel était constitué d’outils manuels. Le foin et les céréales étaient coupés à la faux « d’Maij » et à la fau-cille « d’Sîchel ». Les champs étaient binés à la houe « d’Heuij » et le fumier chargé à la fourche « d’Greif ».

Vie agr icole

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L’homme et l’animal

NActivité exercée, fi n 1934.

VOn cherchait le fourrage avec la « Fueterkütsch ».

N Comptabilité, janvier – mars 1930.

MPour aller travailler, il suffi sait d’un tablier et d’une fourche…

L’ÉVOLUTION DE L’EXPLOITATION AGRICOLE

Monsieur Velten a tenu une comptabilité des entrées et sorties de son exploitation. Un extrait des trois

premiers mois de 1930 en donne une idée très précise.Rien n’est oublié : l’aiguisage de la lame à raser, le Magmod à Strasbourg comme l’achat des pastilles Valda !On remarquera qu’en 1930 l’Alsace est déjà redevenue française mais les Alsaciens ne maîtrisent pas encore la langue française et écrivent en allemand.Dans une autre partie de son carnet, M. Velten note son activité au jour le jour, ainsi que le temps qu’il fait… n 1934.

À noter qu’en n d’année on payait les artisans pour les travaux de toute l’année : d’où les sommes importantes payées entre le 21 et le 31 décembre (tonnelier, char-ron, forgeron…), sans oublier le prix des chaises à l’Église « Kirchenstühle » !On remarquera aussi les activités saisonnières comme le bois le 24 janvier « Akazien fertig » 165 fagots ! ou la distillation le 28 novembre qui est soulignée « Schnaps gebrennt » !

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Page 20: Gougenheim, Village typique du Kochersberg

VII Artisanat et commerces

À l’aube du XIXe siècle, les familles d’artisans de notre village représentaient un tiers des foyers ! Quel que fût le métier pratiqué, la presque totalité des artisans cultivait

quelques lopins de terres, de quoi nourrir la famille et les bêtes. Les plus aisés d’entre eux habitaient de coquettes fermes qu’agrémentait un jardinet fleuri « s’Bluemegardel » donnant sur la rue, mais dont la taille rivalisait rarement avec celle des grands fermiers qu’un porche – parfois surbâti – fermait aux regards.

L’augmentation constante de la population jusque vers le milieu du siècle fut bénéfique à tous les artisans pendant plusieurs décennies. Les habitants pouvaient faire appel à la plupart des artisans dont ils avaient besoin. Du boucher au charpentier.En ces temps-là, la cohésion sociale se vivait au quotidien car chacun, un jour ou l’autre, avait besoin de l’autre. « Grossbür » ou simple journalier.

DES ARTISANS POUR L’ALIMENTATION

Le boulanger

La plupart des maisons avaient leur four à pain attenant ou intégré à la cuisine. L’on y cuisait le pain - nourriture de base dans beaucoup de foyers - et les gâteaux, mais on y séchait aussi les quetsches, les tranches de pommes et de poires, consommées au cours de l’hiver, notamment le vendredi, jour « sans viande ».

Le cérémonial débutait la veille : placer la maie près du poêle, préparer le pâton (Sürdeig), que l’on cherchait parfois chez le boulanger. Le lendemain matin, une fois la farine versée dans la maie, commençait la fabrication de la pâte. Tâche pénible qui cassait le dos et les reins et laissait les bras de la maîtresse de maison ankylosés…

Mais les boulangers étaient néanmoins incontournables, et leur pain avait un côté festif… On leur donnait à cuire les tartes ou gâteaux « grand format ». Au début des années 1950, Auguste Cromer a fermé les portes de la dernière boulangerie. La modernisation des cuisines a contribué à la disparition des fours à pain attenant à la maison ; il n’en reste que deux.

« Meunier, tu dors… »

Lorsqu’en 1740 Laurent Gröner, un agriculteur de Rohr, épouse la fille du « Ham merschmîd » (moulin

à martinets) du Kronthal, son beau-père lui pro-met le moulin de Gougenheim, un moulin à

deux tournants (Mahlmühle mit zwey Gängen). Des générations de Groener se succéderont. De nombreux enfants y voient le jour ;

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VFaire du pain, un moment convivial.

N Le four à pain (s’Bayers).

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Page 21: Gougenheim, Village typique du Kochersberg

VII Artisanat et commerces

À l’aube du XIXe siècle, les familles d’artisans de notre village représentaient un tiers des foyers ! Quel que fût le métier pratiqué, la presque totalité des artisans cultivait

quelques lopins de terres, de quoi nourrir la famille et les bêtes. Les plus aisés d’entre eux habitaient de coquettes fermes qu’agrémentait un jardinet fleuri « s’Bluemegardel » donnant sur la rue, mais dont la taille rivalisait rarement avec celle des grands fermiers qu’un porche – parfois surbâti – fermait aux regards.

L’augmentation constante de la population jusque vers le milieu du siècle fut bénéfique à tous les artisans pendant plusieurs décennies. Les habitants pouvaient faire appel à la plupart des artisans dont ils avaient besoin. Du boucher au charpentier.En ces temps-là, la cohésion sociale se vivait au quotidien car chacun, un jour ou l’autre, avait besoin de l’autre. « Grossbür » ou simple journalier.

DES ARTISANS POUR L’ALIMENTATION

Le boulanger

La plupart des maisons avaient leur four à pain attenant ou intégré à la cuisine. L’on y cuisait le pain - nourriture de base dans beaucoup de foyers - et les gâteaux, mais on y séchait aussi les quetsches, les tranches de pommes et de poires, consommées au cours de l’hiver, notamment le vendredi, jour « sans viande ».

Le cérémonial débutait la veille : placer la maie près du poêle, préparer le pâton (Sürdeig), que l’on cherchait parfois chez le boulanger. Le lendemain matin, une fois la farine versée dans la maie, commençait la fabrication de la pâte. Tâche pénible qui cassait le dos et les reins et laissait les bras de la maîtresse de maison ankylosés…

Mais les boulangers étaient néanmoins incontournables, et leur pain avait un côté festif… On leur donnait à cuire les tartes ou gâteaux « grand format ». Au début des années 1950, Auguste Cromer a fermé les portes de la dernière boulangerie. La modernisation des cuisines a contribué à la disparition des fours à pain attenant à la maison ; il n’en reste que deux.

« Meunier, tu dors… »

Lorsqu’en 1740 Laurent Gröner, un agriculteur de Rohr, épouse la fille du « Ham merschmîd » (moulin

à martinets) du Kronthal, son beau-père lui pro-met le moulin de Gougenheim, un moulin à

deux tournants (Mahlmühle mit zwey Gängen). Des générations de Groener se succéderont. De nombreux enfants y voient le jour ;

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VFaire du pain, un moment convivial.

N Le four à pain (s’Bayers).

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Dans la campagne, on produisait presque toute la viande consommée par la famille et, si la ména-gère envoyait un p’tit à la boucherie, c’était à l’oc-casion d’une fête ou pour acheter des morceaux de pot au feu ou de la charcuterie. Lapins, poulets et canards étaient nombreux à mourir sur le billot. Le cochon avait l’insigne honneur d’être trucidé par le boucher qui, principalement en automne, passait de ferme en ferme, vêtu de son tablier blanc et armé de ses grands couteaux… Le temps de la « Kuttelsupp » et des cochonnailles !Un Lorrain, Auguste Littner, devint boucher à Gougenheim après avoir eu au cours de son ser-vice militaire, l’occasion de découvrir notre beau village et d’être séduit par l’une de ses non moins charmantes habitantes, Eugénie Rauh, fille du bou cher.

À sa retraite, en 2004, la boucherie fut reprise par trois de ses enfants. Actuellement, c’est son fils Jeannot, en association avec Claude et Caroline Massé, qui exploite la boucherie nouvellement aménagée et le restaurant « La Cour aux Oiseaux » agrandi en 2009 où sont servis tartes flambées et autres petits plats appétissants…

Le boucher

en 1851, onze personnes occupent la maison atte-nante au moulin. En 1866, le couple secondé par le fils Michel, âgé de 32 ans, et par les deux filles ado-lescentes, emploie encore une servante et un valet. Ce qui permet de croire que les affaires sont encore florissantes. Pourtant, bientôt, la majorité des meuniers se retrouvera sur la paille, faute de pou-voir lutter contre la concurrence des minoteries.

Si un chemin carrossable conduisait au moulin, comme l’atteste le plan cadastral de 1826, le sentier à travers la forêt, « de Mehlpfad », permettait de rejoindre le village rapidement. Les derniers vestiges – murets de soutènement de la roue à aubes – ont été démolis vers 1965, lors du remembrement.

Pierre Littner raconte...«Avec mon père et son apprenti, je me rendais

dans beaucoup de fermes pour tuer le cochon ! Tous les fermiers en avaient ; certains faisaient même

de l’élevage… Trois périodes essentiellement : avant la cueillette du houblon, mais surtout avant la Toussaint et avant Noël. On en tuait une bonne dizaine par semaine, principalement les lundis après-midi et les mardis… Il était parfois difcile d’attraper les bêtes dans leur obscur réduit et de les amener sur le lieu d’abattage, la cour. Avant de recevoir le coup de hache fatal, elles poussaient des cris à vous faire éclater les tympans ! Une fois saigné, le cochon était ébouillanté, raclé, éviscéré puis coupé en deux moitiés que l’on suspendait au frais dans la cave. En trois quarts d’heure, le tout était réglé !Ce n’est que le lendemain que je retournais dans les maisons pour découper la bête. Des morceaux qui seront salés, ou plus tard, déposés dans le congélateur communal. Je ne transformais rien sur place : pas de saucisse ou de boudin, pas de pâté…Il arrivait aussi – notamment en été – que je sois appelé pour un abattage d’urgence : un bovin qui avait mangé du fourrage chaud, avalé un morceau de métal ou qui s’était cassé une patte… Chaque famille, parfois par compassion, venait acheter quelques morceaux de viande - à prix très réduit et généreusement pesés - qui ne parvenaient pas toujours jusqu’à la table familiale… Mais les gens étaient conscients que cela pouvait aussi leur arriver… Car être obligé d’abattre une vache ou une génisse représentait une perte non négligeable. »

Pierre Littner, le 10 avril 2012.

VSeul contre quatre !

VEugène Rauh part en tournée.

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Vie scolaireIXUne école dès le XVIIe siècle ! Des documents d’archives de 1620 attestent que Gougenheim a ouvert une école et mis en place les modalités de logement et de rémunération du maître d’école, à la suite des recommandations de l’évêque de Strasbourg faites lors de sa visite canonique en 1615. Jusqu’à la révolution les maîtres d’école, nommés par les échevins, sous contrôle du curé, enseignent surtout le catéchisme et quelques rudiments de lecture, d’écriture et de calcul.

L’école de garçons

Le bâtiment près de l’église abritant actuellement une salle paroissiale, le bureau du conseil de fabrique et 2 logements est « l’école de garçons » jusqu’en 1952. Avant 1842 et à d’autres périodes, selon les aléas de l’histoire ou des effectifs, elle accueille également des filles.

De nombreuses générations usent leurs fonds de culotte sur les bancs de la grande salle au rez-de-chaussée. Des classes uniques, parfois 45 élèves de 6 à 14 ans, y reçoivent tour à tour un enseignement en allemand ou en français. La rue de l’Église est leur cour de récréation à l’ombre de grands mar-ronniers. Le maître d’école a la jouissance du logement à l’étage, des dépendances, d’un jardin face à l’école et d’une parcelle de terre. Son traitement étant minime, il exerce souvent d’autres fonctions et élève quelques animaux pour subvenir aux besoins de sa famille.

L’école de garçons et sa cour de récréation.

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Vie scolaireIXUne école dès le XVIIe siècle ! Des documents d’archives de 1620 attestent que Gougenheim a ouvert une école et mis en place les modalités de logement et de rémunération du maître d’école, à la suite des recommandations de l’évêque de Strasbourg faites lors de sa visite canonique en 1615. Jusqu’à la révolution les maîtres d’école, nommés par les échevins, sous contrôle du curé, enseignent surtout le catéchisme et quelques rudiments de lecture, d’écriture et de calcul.

L’école de garçons

Le bâtiment près de l’église abritant actuellement une salle paroissiale, le bureau du conseil de fabrique et 2 logements est « l’école de garçons » jusqu’en 1952. Avant 1842 et à d’autres périodes, selon les aléas de l’histoire ou des effectifs, elle accueille également des filles.

De nombreuses générations usent leurs fonds de culotte sur les bancs de la grande salle au rez-de-chaussée. Des classes uniques, parfois 45 élèves de 6 à 14 ans, y reçoivent tour à tour un enseignement en allemand ou en français. La rue de l’Église est leur cour de récréation à l’ombre de grands mar-ronniers. Le maître d’école a la jouissance du logement à l’étage, des dépendances, d’un jardin face à l’école et d’une parcelle de terre. Son traitement étant minime, il exerce souvent d’autres fonctions et élève quelques animaux pour subvenir aux besoins de sa famille.

L’école de garçons et sa cour de récréation.

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Obligations de l’instituteur : accord passé entre l’instituteur et la commune le 13 mars 1829.

1. L’instituteur est tenu d’instruire la jeunesse dans l’écri ture, la lecture, la langue allemande et française, le calcul, l’orthographe et dans la religion.

2. En hiver, les classes commencent à la Toussaint et se font de 7 h à 10 h du matin et de 12 h à 3 h le soir. À Pâques commence la Sum-merschuel qui ne se fait qu’une fois par jour, selon la commodité de l’instituteur. Vacances depuis la Saint Jacques (25 juillet) jusqu’à la Saint Michel (29 septembre). Depuis la Saint Michel jusqu’à la Toussaint, encore la Summerschuel.

3. L’instituteur est en outre chargé de faire le sacristain, le chantre, de sonner pour les ofces, de sonner en hi ver à 9 heures du soir depuis la Saint Martin (11 novembre) jusqu’à la Saint Mathias (14 mai), de re monter l’horloge, de graisser les cloches et de balayer l’église.

4. Chaque Actif Burger est obligé de lui donner comme sa cristain 2 vierling et 3 messeln de froment et autant d’orge et de lui apporter ce blé dans la maison d’école le 21 décembre de chaque année.

5. On lui portera au budget une somme de 120 francs pour le bois qui lui sera conduit gratis devant sa maison.

6. Il aura une pièce de terre au « Spitz Allment », pour un verger.7. Chaque enfant qui fréquente l’école aura à payer annuellement

1 franc.8. Lui seront payés 15 francs pour remonter l’horloge et pour graisser

les cloches.

M Les revenus de la caisse

d’école en 1867.

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Nouvel accord passé entre l’instituteur et la commune le 1er mai 1842.

1. L’instituteur tient l’école des garçons, fait les fonctions de sacristain, de chantre et de sonneur, remonte l’hor loge et graisse les cloches.

2. Les habitants lui paieront 513 francs ainsi répartis : - 26 habitants paient 5,75 francs chacun - 19 paient 5 francs - 30 paient 4,50 francs- 23 paient 4 francs - et 14 paient 3 francs - ceux qui ne paient pas pourront être

forcés par voie judiciaire.3. Chaque enfant paie 2,40 francs d’écolage

par an. En été, l’école est gratuite, pour cela la commune paie à l’instituteur une indemnité de 50 francs.

4. La commune paiera 120 francs pour le bois qui sera amené gratis et 15 francs pour remonter l’horloge. L’instituteur a la jouissance d’un jardin et d’une pièce de terre de 42 ares.

Dès 1861, à l’initiative du maître M. Ohlman, l’école est dotée d’une bibliothèque (342 ouvrages) et pour l’achat de matériel et de mobilier d’une « caisse d’école » en 1867 (parmi les premières en France). Selon le rapport de l’ins-tituteur, la caisse est alimentée par divers revenus.

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Le même instituteur, constatant que l’école est peu fréquentée en été, promet aux élèves les plus assi-dus une distribution solennelle de prix. Le succès répond à ses prévisions. Il assure également gratuitement des « cours d’adul-tes » pour parfaire les connaissances des jeunes gens.

Les lois scolaires de la fin du XIXe siècle amè nent une fréquentation plus régulière, mais les travaux des champs détournent souvent l’enfant du chemin de l’école.

Les années de guerre ont fortement perturbé la vie des écoliers.Pendant la Seconde Guerre, garçons et filles sont réunis par groupe d’âge. Ils vont en classe par demi-journée ou pas du tout et doivent parfois se rendre à l’école de Rohr, lorsque le maître est parti en stage de recyclage (Um schulung).De même, les écoliers de Rohr viennent fréquem-ment à l’école de Gougenheim.En activité extrascolaire, ils sont tenus de partici-per à diverses collectes : ferraille, cuir, caoutchouc, crin de cheval… Et de cueillir des plantes médici-nales « Schofgarwe, Johanniskrüt, Kàmella »… : achil-lée, millepertuis, camomille…).

Pour approfondir leurs connaissances et apprendre le français, ils suivent, après-guerre, des cours du soir (« d’Nachtschuel ») ; certaines filles partent en pensionnat pendant la saison hivernale.

La salle de classe devient mairie en 1952 après le regroupement des classes et le reste jusqu’en 1993. C’est l’instituteur qui, dans la lignée de ses prédé-cesseurs, assure le secrétariat de mairie.

N Dictionnaire français allemand édité en 1872 à l’usage des deux nations.

N Marcel Lutz prêt pour la rentrée à l’école française vers 1920.

V« Premières lectures françaises », 1878.

Les mots diffi ciles sont traduits en allemand, en bas de page.

Le curé surveille !

En 1855, le maître Lejeune fréquente une jeune lle de Rohr qui lui envoie des lettres d’un romantisme échevelé

alors que la période du romantisme est passée. Les lettres sont retrouvées, recopiées et distribuées dans le village. Le curé écrit : « Les garçons commencent à prendre des habitudes sauvages, les parents malveillants ont cessé d’envoyer les enfants à l’école ». Le délégué cantonal, curé de Willgottheim, se rend sur les lieux et demande le changement de l’instituteur : « L’école avait été négligée à un point tel que les élèves n’avaient pas la moindre notion de l’orthographe et qu’ils ne savaient pas lire le français convenablement ». Le recteur d’académie ferme l’école pendant six mois pour calmer les esprits. L’instituteur n’est muté que deux ans plus tard.

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Le même instituteur, constatant que l’école est peu fréquentée en été, promet aux élèves les plus assi-dus une distribution solennelle de prix. Le succès répond à ses prévisions. Il assure également gratuitement des « cours d’adul-tes » pour parfaire les connaissances des jeunes gens.

Les lois scolaires de la fin du XIXe siècle amè nent une fréquentation plus régulière, mais les travaux des champs détournent souvent l’enfant du chemin de l’école.

Les années de guerre ont fortement perturbé la vie des écoliers.Pendant la Seconde Guerre, garçons et filles sont réunis par groupe d’âge. Ils vont en classe par demi-journée ou pas du tout et doivent parfois se rendre à l’école de Rohr, lorsque le maître est parti en stage de recyclage (Um schulung).De même, les écoliers de Rohr viennent fréquem-ment à l’école de Gougenheim.En activité extrascolaire, ils sont tenus de partici-per à diverses collectes : ferraille, cuir, caoutchouc, crin de cheval… Et de cueillir des plantes médici-nales « Schofgarwe, Johanniskrüt, Kàmella »… : achil-lée, millepertuis, camomille…).

Pour approfondir leurs connaissances et apprendre le français, ils suivent, après-guerre, des cours du soir (« d’Nachtschuel ») ; certaines filles partent en pensionnat pendant la saison hivernale.

La salle de classe devient mairie en 1952 après le regroupement des classes et le reste jusqu’en 1993. C’est l’instituteur qui, dans la lignée de ses prédé-cesseurs, assure le secrétariat de mairie.

N Dictionnaire français allemand édité en 1872 à l’usage des deux nations.

N Marcel Lutz prêt pour la rentrée à l’école française vers 1920.

V« Premières lectures françaises », 1878.

Les mots diffi ciles sont traduits en allemand, en bas de page.

Le curé surveille !

En 1855, le maître Lejeune fréquente une jeune lle de Rohr qui lui envoie des lettres d’un romantisme échevelé

alors que la période du romantisme est passée. Les lettres sont retrouvées, recopiées et distribuées dans le village. Le curé écrit : « Les garçons commencent à prendre des habitudes sauvages, les parents malveillants ont cessé d’envoyer les enfants à l’école ». Le délégué cantonal, curé de Willgottheim, se rend sur les lieux et demande le changement de l’instituteur : « L’école avait été négligée à un point tel que les élèves n’avaient pas la moindre notion de l’orthographe et qu’ils ne savaient pas lire le français convenablement ». Le recteur d’académie ferme l’école pendant six mois pour calmer les esprits. L’instituteur n’est muté que deux ans plus tard.

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En 1841, il est décrété de séparer les garçons et les filles à l’école. Une sœur enseignante est nommée. Faute de local, elle fait classe la pre-mière année dans la maison des « S’Kieffershanse », située près du presbytère.

L’école des filles, l’actuelle mairie, est construite en 1842. Les habitants se chargent du voiturage, de la main-d’œuvre et prennent les ouvriers en pension à tour de rôle pour diminuer les frais. On y emploie également les matériaux de l’ancienne « Laube » démolie en 1840.

La salle de classe, le modeste logement de l’ensei-gnante et la « Wacht » (un réduit faisant entre au tres office de cellule de dégrisement) occupent le rez-de-chaussée. À l’étage se trouvent une grande salle, le secrétariat de mairie et deux autres pièces.L’enseignement est confié à des sœurs ensei-gnantes jusqu’en 1878 puis à des institutrices laïques.

Pendant les années de guerre de 1914 à 1918, le maître étant incorporé, l’institutrice Mlle Peifer fait classe aux garçons le matin et aux filles l’après-midi.

Dans la chronique qu’elle a rédigée, elle relate les actions des élèves en faveur des soldats :

« Les petits doigts des fillettes tricotent avec zèle des chaussettes, des genouillères, des gants, des bonnets, des caches oreilles [....] Les « Sparpfennigs » (écono-mies) que les enfants déposent dans la « Soldatenbüchse » (tirelire pour les soldats ) ont permis d’expédier 70 colis de cigares, cigarettes, chocolat, petits gâteaux, noix […] Suite aux réquisitions de tissages et de vêtements, les écoliers doivent ramasser des orties pour faire du fil… »

Vie scolaire

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L’ÉCOLE DE FILLES

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VExtrait de la chronique rédigée par Melle Peifer.

M L’institutrice Mlle Peifer.

V Abécédaires réalisés pendant les cours de couture par Rosalie Kuhn en 1910

et par sa fi lle Angèle en 1936.

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Page 26: Gougenheim, Village typique du Kochersberg

g o u g e n h e i mC a n t o n d e T r u c h t e r s h e i m

D’or à la fasce de gueules chargée d’une fleur de lys d’argent.

Sources : L’armorial des Communes du Bas-Rhin - Commission d’Héraldique du Bas-Rhin