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... INNOVER POUR MIEUX ÉCHANGER ? Toutefois, les inégalités se creusent entre ces grands pôles et le reste du monde. Les facteurs de la croissance et de développement des échanges sont en effet liés, depuis une quarantaine d’années, à la capacité à innover et à se moderniser. La recherche et le développement sont ainsi devenus une fonction stratégique pour les États et les grandes entreprises ; l’innovation scientifique et technologique leur permet de rester compétitifs e t dominants, alors que la concurrence est désormais mondiale. Cette course à l’innovation, que la mondialisation concourt à exacerber, explique les profonds déséquilibres existants aujourd’hui entre les pays du monde. Le quasi-monopole de la triade, et en particulier des États-Unis, dans les hautes technologies telles que l’informatique, l’électronique, les télécommunications, l’aéronautique, le spatial, la pharmacie ou l’armement en atteste, tout comme le contrôle juridique des innovations par les dépôts de brevets, de licences ou de marques. Celui-ci sert, dans une certaine

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INNOVER POUR MIEUX ÉCHANGER ?Toutefois, les inégalités se creusent entre ces grands pôles et le reste du monde. Lesfacteurs de la croissance et de développement des échanges sont en effet liés, depuisune quarantaine d’années, à la capacité à innover et à se moderniser. La recherche et ledéveloppement sont ainsi devenus une fonction stratégique pour les États et les grandesentreprises ; l’innovation scientifique et technologique leur permet de rester compétitifse t dominants, alors que la concurrence est désormais mondiale. Cette course àl’innovation, que la mondialisation concourt à exacerber, explique les profondsdéséquilibres existants aujourd’hui entre les pays du monde. Le quasi-monopole de latriade, et en particulier des États-Unis, dans les hautes technologies telles quel’informatique, l’électronique, les télécommunications, l’aéronautique, le spatial, lapharmacie ou l’armement en atteste, tout comme le contrôle juridique des innovationspar les dépôts de brevets, de licences ou de marques. Celui-ci sert, dans une certaine

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mesure, à ces États à asseoir leur domination économique, avec des incidences parfoisgéopolitiques. Ainsi, le contrôle des brevets pharmaceutiques par quelques firmesoccidentales se répercute sur les populations des pays en développement, notammentcelles touchées par le paludisme ou le Sida, au risque de voir se propager despandémies.

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Les villes, têtes de pont de la

mondialisationPlus l’économie se mondialise, plus les fonctions stratégiques et lesinterfaces se concentrent dans les villes globales, concept de la sociologueSaskia Sassen qui désigne ainsi les métropoles, centres de commandementde l’économie-monde. Ces villes globales sont avant tout les grandesplaces financières et les principaux centres d’affaires mondiaux : NewYork, Londres, Tokyo et partiellement Paris, Milan, Singapour etFrancfort-sur-le-Main. Dominer tous les réseaux de l’économiemondialisée et de la globalisation, telle est l’essence de New York.

NEW YORK, VILLE GLOBALELes centres de commandement résultent d’une nouvelle division internationale dutravail. La désindustrialisation des pays développés et l’industrialisation accélérée despays en développement plus compétitifs ont en effet rendu nécessaire uneinternationalisation rapide de l’industrie financière qui s’appuie sur un réseau detransactions à l’échelle mondiale. La ville globale qu’est New York organise justementle marché mondial des capitaux et reçoit les activités de services les plus spécialisées,performantes et rares.De fait, la ville est à la fois siège du pouvoir politique international (l’ONU), pointfocal de la finance (Wall Street), mais aussi des flux aériens, du commerce international(trafic portuaire sur l’estuaire de l’Hudson), concentrant les lieux de décision del’économie (sièges sociaux des firmes multinationales). Ainsi, New York voit son rôledéterminé par la réunion de quatre éléments de domination : elle est d’abord le pointmajeur de commandement de l’organisation mondiale de l’économie ; elle constitueensuite un lieu stratégique pour les sociétés de finance (bourse de valeurs de la NewYork Stock Exchange et organismes bancaires) et rassemble des sites de production del’innovation : la finance, les modes vestimentaires et musicales, les mouvementsculturels, qui sont autant de produits de l’innovation new-yorkaise. Enfin, ellereprésente un marché primordial pour les nouveaux produits.

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SUPRÉMATIE MONDIALEAvec ses activités de haute valeur ajoutée, l’aire métropolitaine de New York,mégapole cosmopolite de plus de 22 millions d’habitants, génère un produit intérieurbrut de 57 329 dollars en 2011. La capitalisation boursière de New York équivaut àl’ensemble des autres grandes places dans le monde depuis la fusion opérée en 2007entre la New York Stock Exchange et Euronext qui réunit Paris, Amsterdam, Bruxelleset Lisbonne. Ce centre de gouvernance financière mondiale est complété par un centredécisionnel qui héberge 25 sièges des 500 plus grandes multinationales mondiales.Cette position qui n’a d’égale que Paris et Londres représente presque 20 % desrevenus des 150 plus grandes firmes américaines.Cette suprématie est également rendue visible par les flux aériens et touristiques, qui

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font de New York un hub mondial, et par Internet qui traduisent l’intensité des échangescommerciaux, monétaires et des télécommunications.La richesse et l’attractivité de la ville reposent donc sur sa position d’interface,fonctionnant en réseau avec les autres villes globales, chacune ayant un rôle précis :New York finançant les firmes transnationales, tandis que Tokyo, pôle des créanciers,joue le rôle de prêteur et Londres, spécialisée dans le secteur des assurances, assure lestransactions internationales.