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La Terre est-elle trop peuplée ? A priori, plus la population est abondante dans une région, plus sa pression sur l’environnement sera forte. Or les densités de population sont très inégales, la planète comportant aussi bien de grands foyers de peuplement comme l’Asie orientale, le monde indien ou l’Europe que de vastes espaces presque vides. La relation entre peuplement et développement durable n’est toutefois pas simple. Les théories malthusiennes dénoncent l’effet de la hausse démographique sur des ressources limitées. Mais la croissance économique accroît davantage la pression environnementale en diffusant des modes de vie très consommateurs en ressources. UNE INÉGALE DENSITÉ DE PEUPLEMENT Les 7 milliards d’habitants que compte la planète depuis fin 2011 donnent une densité moyenne de 50 habitants par kilomètre carré (hors Antarctique). Ce chiffre a doublé depuis 1968 sans bouleverser la répartition d’ensemble, puisque l’Asie orientale (Chine, Japon, Corée du Sud) et le sous-continent indienregroupent toujours près de la moitié (47 %) du total et 58 % avec l’Europe. Avec les quelque 600 millions d’habitants des cinq autres concentrations significatives (golfe de Guinée, Java, nord- est des États-Unis, croissant fertile du Proche-Orient, Sudeste brésilien), onarrive aux deux tiers de l’effectif sur un dixième des surfaces. Inversement, un quart des terres émergées abrite moins de 2 % des humains (hautes latitudes, déserts tropicaux et grandes forêts équatoriales). La population est devenue majoritairement urbaine en 2007. Mais si la part des citadins augmente, c’est en raison de la forte croissance démographique des pays émergents et de la poursuite de l’exode rural dans les pays du Sud.

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La Terre est-elle trop peuplée ?A priori, plus la population est abondante dans une région, plus sapression sur l’environnement sera forte. Or les densités de population sonttrès inégales, la planète comportant aussi bien de grands foyers depeuplement comme l’Asie orientale, le monde indien ou l’Europe que devastes espaces presque vides. La relation entre peuplement etdéveloppement durable n’est toutefois pas simple. Les théoriesmalthusiennes dénoncent l’effet de la hausse démographique sur desressources limitées. Mais la croissance économique accroît davantage lapression environnementale en diffusant des modes de vie trèsconsommateurs en ressources.

UNE INÉGALE DENSITÉ DE PEUPLEMENTLes 7 milliards d’habitants que compte la planète depuis fin 2011 donnent une densitémoyenne de 50 habitants par kilomètre carré (hors Antarctique). Ce chiffre a doublédepuis 1968 sans bouleverser la répartition d’ensemble, puisque l’Asie orientale(Chine, Japon, Corée du Sud) et le sous-continent indien regroupent toujours près de lamoitié (47 %) du total et 58 % avec l’Europe. Avec les quelque 600 millionsd’habitants des cinq autres concentrations significatives (golfe de Guinée, Java, nord-est des États-Unis, croissant fertile du Proche-Orient, Sudeste brésilien), on arrive auxdeux tiers de l’effectif sur un dixième des surfaces. Inversement, un quart des terresémergées abrite moins de 2 % des humains (hautes latitudes, déserts tropicaux etgrandes forêts équatoriales). La population est devenue majoritairement urbaine en2007. Mais si la part des citadins augmente, c’est en raison de la forte croissancedémographique des pays émergents et de la poursuite de l’exode rural dans les pays duSud.

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UNE POPULATION MONDIALE TOUJOURS EN CROISSANCE ?Vers 2100, la population devrait se stabiliser à 10 milliards : on est sorti de la fortehausse du début de la transition démographique, due à la baisse de la mortalité, pourentrer dans la phase de ralentissement causée par la diminution de la natalité. À terme,la croissance sera aussi faible que lorsque natalité et mortalité étaient toutes deuxélevées.

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UNE PRESSION ACCRUE SUR LES RESSOURCES ?En principe, la croissance démographique accroît la pression sur les milieux, au pointque les néomalthusiens dénoncent le risque de surpeuplement : une population excessivemenacerait les ressources disponibles, conduisant à un développement non durable. En

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réalité, il n’y a pas de relation entre densité et pression sur l’environnement. Ainsi,certains espaces peu peuplés en milieu semi-aride sont néanmoins surpeuplés carfragiles, subissant une dégradation parfois irréversible des terres arables et despâturages. À l’inverse, les Pays-Bas ou le Japon, où les densités nettes de population –c’est-à-dire calculées par rapport aux surfaces cultivées – sont très élevées, nesouffrent pas pour autant de surpeuplement. Le niveau de vie y est même très élevé, carleurs fortes densités accroissent l’efficacité productive du fait des économiesd’agglomération. Globalement, les espaces les plus denses créent donc plus derichesses au kilomètre carré. Chaque mètre carré y rapporte aussi davantage par tête :Europe occidentale, États-Unis et façades littorales de l’Asie orientale tempéréeproduisent ainsi 37 % des richesses mondiales sur à peine 5 % des surfaces.L’agriculture, pour intensive qu’elle soit, n’y joue plus qu’un rôle marginal dans leproduit intérieur brut (PIB), devenu surtout urbain et tertiaire. A priori, ce meilleurrendement à l’unité de surface devrait économiser les ressources planétaires. En réalité,on sait que cette prospérité s’accompagne de modes de production et de vie dont lesniveaux de consommation de ressources, de production de déchets et d’émission de gazà effet de serre par habitant sont sans commune mesure avec ceux observés ailleurs. Ilconvient donc non pas tant de déplorer l’augmentation de la population mondiale (encours de ralentissement) ou l’essor des pays émergents (qui contribue à réduirel’inégalité Nord-Sud) que de veiller à la durabilité du développement.

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