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« Grandes cultures céréalières :du champ à l'assiette »

Auteur : Dauphiné LibéréDate de parution : 25 Mars 2011

Ce document est la propriété exclusive de la Chambres d'Agriculture de la DrômeReproduction interdite sans accord préalable.

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VOTRE RÉGION

AGRICULTURE la Drôme tire son épingle du jeu grâce à une consommation humaine et animale très locale

Grandes cultures céréalières :du champ à l’assiette

Évidemment, la Drômen’est pas la Beauce. Laproduction céréalièredrômoise pèse bien

peu dans la ferme “France”.Soit seulement 20 % de la

production de Rhône-Alpesqui elle-même est faible faceaux grandes exploitations dunord et du sud-ouest. N’em-pêche : les productions degrandes cultures, localiséessurtout dans la vallée duRhône, la Drôme des collineset la vallée de la Drôme, oc-cupent plus d’un tiers de lasurface agricole utile. Oncomptait en 2007 900 exploi-tations spécialisées, et leurnombre tend à baisser. « Ici,les exploitations sont petites,les céréales y occupent enmoyenne 30 ha, expliqueBertrand Charreyron, res-ponsable du service agro-en-vironnement à la Chambred’agriculture. Mais leur forcec’est d’être très diversifiées ».

Un agriculteur drômois quifait des céréales avec un ren-dement de 65 quintaux àl’hectare ne cherche pas àrivaliser avec les productionsintensives. Le voudrait-ilqu’il ne le pourrait pas du faitd’une ressource en eau insuf-

fisante. Mais au contraire ilprivilégie la “valeur ajou-tée”. C’est-à-dire qu’il ferapar exemple des semences(voir ci-dessous) du bio, oubien des volailles… qu’ilnourrira de ses propres pro-ductions. Sa chance, c’estd’abord un bon réseau decoopératives. C’est aussi lefait que « l’essentiel de saproduction sera consommélocalement ». La productionde blé tendre part dans lesminoteries pour l’alimenta-tion humaine, celle de maïs,d’orge ou de sorgho dansl’alimentation animale.

Développer desmicrofilières locales

Les agriculteurs drômoisn’en sont pas moins soumis àla volatilité des prix. « Il y aseulement quelques années,les prix variaient de 10 eurossur l’année, à présent on voitdes variations de cours de60 € d’un jour sur l’autre »explique Pascal Mombled, ledirecteur de Top semence.Arriver à une régulation dumarché serait évidemmentl’idéal.

D’ici là, la Drôme tente dejouer “l’épicerie fine”, selonl’expression de BertrandCharreyron. C’est-à-dire enprivilégiant des microfilièreslocales, le bio et les “niches”spécialisées. Pas de réponsetoute faite, donc mais une ré-flexion sur la pertinence dechaque culture en fonctionde la ressource en eau, de lamain-d’œuvre, du parcellai-re etc. Des idées fleurissentcomme par exemple le déve-loppement de la filière du biocarburant (une usine existe àSète), de la bio masse, duchanvre, du tournesol déchi-queté etc.

Et puis le bio. Les conver-sions se poursuivent : la coo-pérative Terres Dioises, enavance sur ses objectifs, estdéjà à 80 % en bio. On inno-ve aussi pour conforter lacompétitivité. Bientôt se met-tra en place à la ferme expé-rimentale d’Etoile une plate-forme pou r développer destechniques alternatives etmécaniques. Elle aidera aus-si à tenir l’objectif de réduc-tion de 50 % des intrants(produits phyto sanitaires) àréaliser d’ici 2015.

Chantal SEIGNORETLa Drôme représente 20 % de la production de céréales de la région Rhône-Alpes, mais reste bien loindes productions intensives des grandes régions du nord et du sud ouest. D.L/Fabrice ANTERION

REPÈRESLES CÉRÉALESEN CHIFFRESn La Drôme représente 20 %de la production de céréalesde Rhône Alpes,. 5% dessurfaces sont conduites en bio(1er en Rhône Alpes, 4ème enFrance). 40 % des surfacessont irriguées.Il y a en Drôme 63568 ha encéréales (chiffres 2009), dont :20430 en blé tendre, 5700 enblé dur, 8930 en orge etescourgeon, 22058 en maïsgrain et semences, 1100 entriticale, et 4600 en sorgho.

Les oléagineux représentent12360 ha dont 2200 ha encolza et 9240 en tournesol,avec un rendement moyen de22 q/ha. Les protéagineuxpèsent pour 900 ha.

LES SEMENCESn 8000 ha dans la Drôme, 700exploitations concernées (38 %tournesol, 78 % ail). Unaccroissement de 40 % dessurfaces en production depuis10 ans. Un chiffre d’affairesestimé à 28 M€ soit 4 % duC.A de la production agricoledrômoise.

Top Semence : leader françaisde la semence tournesol

LA BATIE-ROLAND

L a France est le deuxièmeproducteur mondial de

semences. Dans la Drôme,Top semence, union de 11coopératives, n’a pas à rou-gir de sa position parmi les30 premiers semenciers na-tionaux, aux côtés des Mon-santo, Pioneer.

L’entreprise, née en 1949,(18 M€ de C.A en 2010) estmême leader en semencede tournesol. Ses 430 multi-plicateurs produisent enoutre des semences demaïs, de colza, de céréalesprotéagineuses, des bulbesd’ail et d’oignons et depuispeu, des semences potagè-res. « Top semence est aussiun créateur de variétés, ex-plique Pascal Mombled, ledirecteur. Nous sommesainsi le deuxième obtenteur

français pour l’ail : 90 % del’ail produit en France pro-vient d’une semence drô-moise ». Sur la communevoisine, Top semence dispo-se d’un centre expérimentaloù des parcelles sont consa-crées aux expérimentationset à la sélection des espècesvégétales. « Il faut compterentre 8 et 10 ans pour pou-voir mettre sur le marchéune nouvelle variété » pour-suit Pascal Mombled.

Quarante à cinquantepour cent des producteursde céréales de Drôme ont unatelier “semences”. La spé-cialisation, à vraie “valeurajoutée” (entre 10 à 30 % deplus en rémunération), re-quiert une forte technicitéque ce soit dans les semis, lesuivi de pollinisation ou leretrait des plantes aberran-tes. D’où le fort accompa-

gnement technique fournipar la coopérative. Les se-mences qui arrivent ici fontl’objet d’un triage et d’uncalibrage, elles sont traitéescontre les parasites (en sec-teur confiné et dans l’espritde réduction du plan “Eco-phyto 2015”) puis condi-tionnées. Cinq millionsd’euros viennent d’être in-vestis dans l’améliorationde l’outil (labo, informati-que mais aussi trieur opti-que). « Nous sommes coo-pérative et notre souci c’estd’assurer une bonne rému-nération de nos coopéra-teurs. Le tout dans un con-texte de forte volatilité desprix ». Toute nouvelle pro-duction est donc soigneuse-ment étudiée (exemple lesarrazin) tout comme la spé-cialisation bio encore pru-dente,

Pascal Mombled, le directeur de Top semence, union de 11 coopérativesde Drôme Ardèche Vaucluse Le D.L/C.S

HIER SOIR L’entraîneur des “Barjots”délivre ses conseils à Romansn Hier soir, DanielCostantini (à gauche)l’entraîneur de handball deschampions du mondede 1995 et 2001 “lesBarjots” était présent à laFoire du Dauphiné pourdélivrer ses conseils auxpartenaires de l’équipe del’USRP. Le temps d’unesoirée, celui qui est devenu

consultant sur les ondesd’RMC et pour Eurosportdonne les principalestechniques de managementd’une équipe à travers sonexpérience de coach de hautniveau. Une conférenceorganisée par le “clubdamier” et le président del’USRP, Jean-Louis Darlay (àdroite).

LE PETIT ÉPEAUTRE :UN CRÉNEAU PORTEUR

Une céréale encore mal connuen Le petit épeautre est une culture historique pour laProvence. Rustique, celle-ci ne pousse qu’à partir de 400 md’altitude, et son rendement est faible (10 quintaux/ha).Mais 1997, avec la création du syndicat des producteurs depetit épeautre de Haute Provence, a marqué un véritablerenouveau. Aujourd’hui, ils sont 43 sur le territoire de laDrôme (Baronnies, Haut Nyonsais et Diois) et du Vaucluse àcultiver 200 hectares. Une véritable microfilière puisqu’ontrouve aussi dans le syndicat 5 transformateurs. Au total,ce sont 200 tonnes de produits finis qui sont mises ainsisur le marché.Un pas supplémentaire a été franchi avec l’obtention en2009 d’une IGP (indication géographique de provenance)assurant une meilleure communication pour le petitépeautre de Haute Provence et en 2010 pour la farine depetit épeautre. « C’est un marché de “niche” mais qui peutencore se développer, » explique Vincent Clary, l’animateurdu syndicat. Chaque année, 5 à 10 agriculteurs rejoignent lesyndicat, la quasi-totalité en bio. Reste à faire mieuxconnaître encore la céréale auprès du grand public.

Enmontagne, sans eau,des rendements à 40 q/l’hectare

I l n’a rien changé, FrançoisArnaud. À la mort acciden-

telle de son père, le jeunehomme (29 ans) a repris l’ex-ploitation familiale de Pié-gros-la-Clastre et a poursuiviles cultures de céréales.Soit40 hectares de blé, orge ouavoine et tournesol, qu’il cul-tive seul et qu’il livre à laDrômoise de céréales (Valso-leil).

Son exploitation est carac-téristique de certaines spéci-ficités drômoises. À savoir :des parcelles de petite taille,éparpillées, souvent pierreu-ses, situées en zone monta-gne et sans ressource en eau.« Je n’ai aucune irrigation, je

ne fais donc pas de maïs, jechoisis les céréales les moinsgourmandes. Mais forcé-ment, ça fait une différenceavec les collègues qui irri-guent. Moi, mon rendement,il est d’environ 40 quintaux àl’hectare, 50 lorsqu’il pleutbeaucoup ». Et l’année où lecours a plongé à 100 € latonne, François le reconnaît« je n’ai pas vraiment gagnéma vie ». D’où sa réflexionactuelle pour monter enpuissance sur sa production,complémentaire, d’ail deconsommation. Le bio estpour lui exclu : faute d’éleva-ge il lui faudrait acheter lafumure.

Ses céréales, François lestravaille un peu à l’ancien-ne : « Je pratique toujours lelabour et non le semis direct,et je fais une année tourne-sol, une année céréales, ettrois ou quatre ans de luzer-ne. Je fais aussi des doublessemis : tournesol et luzerneça permet de gagner une an-née. Et je ne désherbe passystématiquement, j’essaieplutôt de travailler la terre àla bonne époque quand elleest souple ». Ça ne l’empê-che pas de se former à la“certification phyto” pourmieux gérer le recours auxdésherbants.

C.SÀ Piégros-la-Clastre, François Arnaud produit blé, orge, avoine outournesol sur 40 hectares de zone “montagne” Le DL/C.S.

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Vendredi 25 mars 2011 page 3Le Dauphiné Libéré