2
Grands dieux ! Polythéisme et monothéismes Sous l’Empire, en parallèle des cultes impériaux, les Romains découvrent de nouveaux dieux. Dès le I er siècle ap. J.-C., l’apparition de rites issus des cultes orientaux annoncent les religions monothéistes. I. La fascination pour les religions orientales Les Romains ont toujours accueilli favorablement les dieux étrangers, notamment orientaux. En effet ces rites étaient animés et spectaculaires avec des défilés (pompae) colorés où la musique était omniprésente. De plus, le succès des religions orientales s’explique car ce sont des « religions à Mystères », c’est-à- dire qu’elles offrent une promesse de vie après la mort et une ligne de conduite dans sa vie quotidienne ; leur culte est mystérieux et seuls peuvent y prétendre des initiés à qui ont révèle des secrets. Ces religions entretiennent un lien affectif fort ente l’individu et ses « frères » initiés, à travers des rites, prières et cérémonies souvent quotidiens. Cette initiation s’effectue par étapes, elle est ouverte à tous, y compris aux gens modestes, aux femmes, aux enfants, aux esclaves et aux étrangers. Cette caractéristique nouvelle par rapport à la religion traditionnelle a beaucoup séduit. On appelle syncrétisme la fusion de différentes pratiques et doctrines religieuses. Les Romains ont ainsi assimilé le panthéon des Grecs mais aussi les cultes d’Isis (Egypte) et de Mithra (Perse = Iran actuel) qui fonctionnaient avec des rites initiatiques et s’adressaient à toutes les catégories sociales, ce qui les rendait très populaires. II. Une déesse venue d’Orient : Isis Les dieux égyptiens comme Isis ou Apis ont connu un succès immense, surtout après la romanisation de l’Egypte au I er siècle après J.-C. Doc.1. Statue d’Isis, sculpture, marbre, époque d’Hadrien (117-138), musées du Capitole, Rome. Voici la représentation la plus fréquente d’Isis, déesse égyptienne associée à la naissance, la fertilité et la résurrection. Légendez la statue d’Isis à l’aide des attributs ci-dessous : a. la situle : récipient en forme de nacelle ou de vase, muni d’une anse. b. le sistre : instrument de musique ; lorsqu’on le secoue, les parties métalliques mobiles s’entrechoquent. c. le basileion : disque solaire en forme de lyre. d. le nœud isiaque : nœud réalisé avec une ou plusieurs extrémités de l’himation à frange ; peut-être symbole de magie e. le chiton : tunique de lin plissée, cintrée à la taille f. l’himation : vêtement ample et enveloppant comme une sorte de grand châle

Grands dieux ! Polythéisme et monothéismesjean-jaures.com/activites/3eme/latin/du_20_au_24_avril/polytheisme_… · Grands dieux ! Polythéisme et monothéismes Sous l’Empie,

  • Upload
    others

  • View
    3

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

  • Grands dieux !

    Polythéisme et monothéismes

    Sous l’Empire, en parallèle des cultes impériaux, les Romains découvrent de nouveaux dieux. Dès le

    Ier siècle ap. J.-C., l’apparition de rites issus des cultes orientaux annoncent les religions

    monothéistes.

    I. La fascination pour les religions orientales

    Les Romains ont toujours accueilli favorablement les dieux étrangers, notamment orientaux. En effet

    ces rites étaient animés et spectaculaires avec des défilés (pompae) colorés où la musique était

    omniprésente.

    De plus, le succès des religions orientales s’explique car ce sont des « religions à Mystères », c’est-à-

    dire qu’elles offrent une promesse de vie après la mort et une ligne de conduite dans sa vie

    quotidienne ; leur culte est mystérieux et seuls peuvent y prétendre des initiés à qui ont révèle des

    secrets. Ces religions entretiennent un lien affectif fort ente l’individu et ses « frères » initiés, à

    travers des rites, prières et cérémonies souvent quotidiens.

    Cette initiation s’effectue par étapes, elle est ouverte à tous, y compris aux gens modestes, aux

    femmes, aux enfants, aux esclaves et aux étrangers. Cette caractéristique nouvelle par rapport à la

    religion traditionnelle a beaucoup séduit.

    On appelle syncrétisme la fusion de différentes pratiques et doctrines religieuses. Les Romains ont

    ainsi assimilé le panthéon des Grecs mais aussi les cultes d’Isis (Egypte) et de Mithra (Perse = Iran

    actuel) qui fonctionnaient avec des rites initiatiques et s’adressaient à toutes les catégories sociales,

    ce qui les rendait très populaires.

    II. Une déesse venue d’Orient : Isis

    Les dieux égyptiens comme Isis ou Apis ont connu un succès immense, surtout après la romanisation

    de l’Egypte au Ier siècle après J.-C.

    Doc.1. Statue d’Isis, sculpture, marbre, époque

    d’Hadrien (117-138), musées du Capitole, Rome.

    Voici la représentation la plus fréquente d’Isis, déesse égyptienne associée à la naissance, la fertilité et la résurrection. Légendez la statue d’Isis à l’aide des attributs ci-dessous : a. la situle : récipient en forme de nacelle ou de vase, muni d’une anse.

    b. le sistre : instrument de musique ; lorsqu’on le secoue, les parties métalliques mobiles s’entrechoquent.

    c. le basileion : disque solaire en forme de lyre.

    d. le nœud isiaque : nœud réalisé avec une ou plusieurs extrémités de l’himation à frange ; peut-être symbole de magie

    e. le chiton : tunique de lin plissée, cintrée à la taille

    f. l’himation : vêtement ample et enveloppant comme une sorte de grand châle

  • Doc.4. Fête isiaque, fresque d’Herculanum, Ier

    siècle après J.-C., Musée archéologique de Naples

    Quels éléments étudiés dans les documents 1-2-3

    retrouvez-vous sur cette fresque ?

    Doc.2. La déesse Isis accueillant Io à Canope en Egypte, fresque

    provenant du temple d’Isis à Pompéi, Ier siècle après J.-C., Musée

    archéologique de Naples

    Doc.3. Lucius, le héros des Métamorphoses d’Apulée, a été transformé

    en âne à la suite d’une expérience de magie ratée. Il adresse une prière à

    Isis qui l’invite à se convertir à son culte pour retrouver son apparence

    humaine.

    Alors affluent les foules initiées aux mystères sacrés :

    hommes et femmes, de tout rang, de tout âge, brillants par la

    pure blancheur du vêtement de lin, les femmes ayant couvert

    avec un voile transparent leurs cheveux parfumés ; les hommes

    ayant complètement rasé leurs cheveux, faisant retentir des

    sistres d’airain, d’argent et même d’or, puis les grands prêtres,

    ceux qui, avec une robe de lin blanche, serrée à la poitrine,

    portaient les attributs divins.

    Leur chef tendait une lampe qui resplendissait. Le second

    pontife, vêtu de la même manière, portait dans ses mains des

    autels. Un troisième allait en élevant une palme d’or, et même le

    caducée de Mercure. Un quatrième montrait le symbole de la

    Justice. Ce dernier portait aussi du lait dans un petit vase d’or

    arrondi an forme de mamelle, et il en faisait des libations.

    D’après Apulée, Les Métamorphoses, XI.

    1. Quel élément du 2ème paragraphe illustre le syncrétisme ?

    2. Citez un extrait qui montre la volonté d’universalité de cette

    religion.

    Gros plan sur Io : Amoureux d’une

    princesse d’Argos (en Grèce) nommée Io,

    Jupiter l’a transformée en génisse pour

    qu’elle échappe à la colère de Junon. Mais

    Io doit errer longtemps avant de se réfugier

    en Egypte, où elle reprend sa forme

    humaine et donne naissance à un fils,

    Epaphos, né de Jupiter. Certaines traditions

    ont confondu Io avec la déesse égyptienne

    Isis, ce qui témoigne du mélange des

    cultures entre l’Orient et le monde gréco-

    romain.

    Répondez aux questions suivantes :

    1. Quelle particularité physique rappelle la

    métamorphose d’Io ?

    2. A quoi reconnaît-on Isis ? Quel objet

    rituel brandit le prêtre derrière elle ?

    3. Deux animaux symbolisent l’Egypte :

    lesquels ?

    4. Le petit personnage en bas à droite est le

    fils d’Isis : quel geste fait-il ? Pourquoi à

    votre avis ? Relisez le 2ème paragraphe du I.