Upload
lethien
View
214
Download
0
Embed Size (px)
Citation preview
Polythisme grec, mode demploi
Vinciane Pirenne-Delforge
Chaire Religion, histoire et socit dans le monde grec antique
Cours 2017-2018
1er fvrier Cours 1 Le mot et la chose : religion
8 fvrier Cours 2 Le mot et la chose : polythisme
15 fvrier Cours 3 Hrodote historien des religions et du polythisme (1)
22 fvrier Cours 4 Hrodote historien des religions et du polythisme (2)
1er mars Cours 5 Dieux grecs ou dieux des Grecs ? (1)
8 mars Cours 6 Dieux grecs ou dieux des Grecs ? (2)
15 mars Cours 7 : reconnatre et honorer les dieux
22 mars Cours 8 : normes sacrificielles (1)
28 mars Cours 9 : normes sacrificielles (2)
5 avril Cours 10 Sacrifier comme aux hros : le cas des Tritopatores
12 avril Cours 11 La religion grecque entre unit et diversit
Hrodote, I, 131
ils [les Perses] nont jamais considr, comme les Grecs, que les dieux
soient de mme complexion que les hommes ( ,
). Leur coutume est
de monter sur les plus hautes montagnes pour offrir des sacrifices Zeus (
)
Hrodote, IV, 59
Les seules divinits qui ils [les Scythes] adressent des prires sont les
suivantes : en premier lieu Hestia, puis Zeus et G (ils considrent que G est
lpouse de Zeus [ ]), ensuite Apollon,
Aphrodite Ourania, Hracls et Ars ; ces dieux-l, tous les Scythes les reconnaissent
( )
Hrodote, II, 4
Ils dirent que les gyptiens, les premiers, firent usage de surnoms pour
douze dieux et que les Grecs les ont adopts deux (
).
cf. II, 51 : les usages dont nous avons parl sont venus aux Grecs des gyptiens
( ).
Denys dHalicarnasse, Antiquits romaines, I, 89, 4
Bien dautres en effet, vivant au milieu des barbares, ont en peu de temps
dsappris tout lHellenikon au point de ne plus parler grec, de ne plus suivre les
habitudes des Grecs, de ne pas reconnatre les mmes dieux queux (
)
Pausanias, IV, 32, 1
Ce que, parmi les Messniens, on appelle lHierothusion, contient des
statues de dieux, ceux que reconnaissent les Grecs (
)
Emile Durkheim, Les formes lmentaires de la vie religieuse. Le
systme totmique en Australie (1912) [Livre de Poche, 1991]
p. 108-109 : Une religion est un systme solidaire de croyances et de
pratiques relatives des choses sacres, cest--dire spares, interdites,
croyances et pratiques qui unissent en une mme communaut morale,
appele glise, tous ceux qui y adhrent.
p. 92 : Les phnomnes religieux se rangent tout naturellement
en deux catgories fondamentales : les croyances et les rites. Les
premires sont des tats de lopinion, elles consistent en
reprsentations ; les secondes sont des modes daction dtermins.
Entre ces deux classes de faits, il y a toute la diffrence qui spare
la pense du mouvement.
Rodney Needham, Belief, Language, and
Experience, Chicago, 1972.
Jean Pouillon, Remarques sur le verbe croire ,
in M. Izard, P. Smith (d.), La fonction symbolique. Essai
danthropologie, Paris, Gallimard, 1979, p. 43-51,
[repris dans Le Cru et le Su (1993), p. 17-36].
et toujours
mile Benveniste, Crance et croyance , in Le Vocabulaire des
institutions indo-europennes. 1. conomie, parent, socit,
Paris, 1969, p. 171-179.
Paul Veyne, Les Grecs ont-ils cru leurs
mythes ? Essai sur limagination constituante,
Paris, 1992 [1982].
Henk S. Versnel, Coping with the Gods:
Wayward Readings in Greek Theology,
Leyde, 2011, p. 539-559.
Hrodote, I, 131
ils [les Perses] nont jamais considr, comme les Grecs, que les dieux
soient de mme complexion que les hommes ( ,
). Leur coutume est
de monter sur les plus hautes montagnes pour offrir des sacrifices Zeus (
)
Hrodote, IV, 59
Les seules divinits qui ils [les Scythes] adressent des prires sont les
suivantes : en premier lieu Hestia, puis Zeus et G (ils considrent que G est
lpouse de Zeus [ ]), ensuite Apollon,
Aphrodite Ourania, Hracls et Ars ; ces dieux-l, tous les Scythes les reconnaissent
( )
Hrodote, II, 4
Ils dirent que les gyptiens, les premiers, firent usage de surnoms pour
douze dieux et que les Grecs les ont adopts deux (
).
cf. II, 51 : les usages dont nous avons parl sont venus aux Grecs des gyptiens
( .
Denys dHalicarnasse, Antiquits romaines, I, 89, 4
Bien dautres en effet, vivant au milieu des barbares, ont en peu de temps
dsappris tout lHellenikon au point de ne plus parler grec, de ne plus suivre les habitudes
des Grecs, de ne pas reconnatre les mmes dieux queux (
)
Pausanias, IV, 32, 1
Ce que, parmi les Messniens, on appelle lHierothusion, contient des statues de
dieux, ceux que reconnaissent les Grecs ( )
Xnophon, Mmorables, I, 1-2
Laccusation porte contre lui tait formule en ces termes : Socrate est
coupable de ne pas reconnatre les dieux reconnus par la cit, et dintroduire dautres
divinits, nouvelles ; il est aussi coupable de corrompre les jeunes gens. (
,
). Premirement, pour ce qui est du fait quil ne
reconnaissait pas les dieux reconnus par la cit (
), de quelle preuve disposaient-ils donc ? Car on le voyait souvent faire des sacrifices
la maison, de mme que sur les autels publics de la cit, et ce ntait pas non plus un
secret quil avait recours la divination.
(trad. L.-A. Dorion)
Hrodote, I, 131
ils [les Perses] nont jamais considr, comme les Grecs, que les dieux
soient de mme complexion que les hommes ( ,
). Leur coutume est
de monter sur les plus hautes montagnes pour offrir des sacrifices Zeus (
)
Hrodote, IV, 59
Les seules divinits qui ils [les Scythes] adressent des prires sont les
suivantes : en premier lieu Hestia, puis Zeus et G (ils considrent que G est
lpouse de Zeus [ ]), ensuite Apollon,
Aphrodite Ourania, Hracls et Ars ; ces dieux-l, tous les Scythes les reconnaissent
( )
Hrodote, II, 4
Ils dirent que les gyptiens, les premiers, firent usage de surnoms pour
douze dieux et que les Grecs les ont adopts deux (
).
cf. II, 51 : les usages dont nous avons parl sont venus aux Grecs des gyptiens
( .
Pausanias, I, 15, 3
, , .
parce que, selon leurs propres dires, Hracls fut reconnu comme dieu par
les Marathoniens les premiers.
Pausanias, I, 32, 4
,
les gens de Marathon vnrent Hracls, disant quil fut reconnu comme
dieu par eux, les premiers parmi les Grecs.
Pausanias, I, 15, 3
, , .
parce que, selon leurs propres dires, Hracls fut reconnu comme dieu par
les Marathoniens les premiers.
Pausanias, I, 32, 4
,
les gens de Marathon vnrent Hracls, disant quil fut reconnu comme
dieu par eux, les premiers parmi les Grecs.
Pausanias, I, 34, 2
,
.
Cest chez les gens dOropos les premiers quil fut tabli de reconnatre
Amphiaraos comme dieu, et ensuite tous les Grecs ont suivi.
Pausanias, I, 18, 5
Tout prs, on a lev un temple dIlithyie qui tait venue du pays des
Hyperborens Dlos pour assister Lto dans ses douleurs ; on dit que cest
auprs deux que les autres apprirent le nom dIlithyie (
) ; les Dliens font des sacrifices
Ilithyie, et chantent un hymne compos par Olen. Les Crtois croient
quIlithyie est ne Amnisos, dans la rgion de Cnossos et quelle est fille
dHra (
). Il ny a qu Athnes que les reprsentations
anciennes dIlithyie sont voiles jusqu la pointe des pieds.
(trad. daprs J. Pouilloux)Pausanias, III, 17, 1
.
Il y a un sanctuaire dIlithyie. On raconte quils lont construit et
quils ont reconnu Ilithyie comme desse la suite dun oracle mis depuis
Delphes.
Pausanias, III, 17, 1
.
Il y a un sanctuaire dIlithyie. On raconte quils lont construit et quils ont
reconnu et honor Ilithyie comme desse la suite dun oracle mis depuis Delphes.
Pausanias, I, 15, 3
, , .
parce que, selon leurs propres dires, Hracls fut reconnu et honor
comme dieu par les Marathoniens les premiers.
Pausanias, I, 32, 4
,
les gens de Marathon vnrent Hracls, disant quil fut reconnu et
honor comme dieu par eux, les premiers parmi les Grecs.
Xnophon, Mmorables, I, 1-2
Socrate est coupable de ne pas reconnatre et honorer les dieux
reconnus et honors par la cit, et dintroduire dautres divinits,
nouvelles ; il est aussi coupable de corrompre les jeunes gens
( ,
).
Premirement, pour ce qui est du fait quil ne reconnaissait ni
nhonorait les dieux reconnus et honors par la cit (
), de quelle preuve disposaient-
ils donc ? Car on le voyait souvent faire des sacrifices la maison,
de mme que sur les autels publics de la cit, et ce ntait pas non
plus un secret quil avait recours la divination.
(trad. L.-A. Dorion)
Roberte N. Hamayon, Lanthropologie et la dualit
paradoxale du croire occidental , Revue du MAUSS 20
(2006), p. 427-448, spc. p. 427-428 :
Nous parlons aussi bien des croyances pour voquer des
conceptions religieuses (et lemploi du pluriel est alors
significatif) que de la croyance comme attitude mentale,
psychique ou affective du sujet croyant. Et cest cette
dualit qui est source de paradoxe.
Jean-Claude Schmitt, La croyance au Moyen ge (1995),
Le corps, les rites, les rves, le temps. Essai danthropologie
mdivale, Paris, 2001, p. 77-96.
John Scheid, Quand faire, cest croire. Les rites sacrificiels
des Romains, Paris, 2005.