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© David Monjou - Fotolia.com S’ENGAGER Associations étudiantes Un fonds de soutien LMDE CULTURE Oxmo Puccino L’arme de paix DÉBATTRE Low cost or not low cost RETRAITES LES ENJEUX DE LA RÉFORME © JB Mondino © DR © Spook numéro 23 - Septembre 2010 1 e

GS 23 - septembre 2010

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Retraites, les enjeux de la réforme

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GÉNÉRATION SOLIDAIRE :: Automne 2010 :: #23 :: 3

Génération Solidaire : publication trimestrielle éditée par la LMDE, mutuelle n°431 791 672, soumise aux dispositions du Livre II du Code de la Mutualité, et adhérente de la FNMF.Siège social de la LMDE : 37, rue Marceau 94203 Ivry-sur-SeineTirage : 230 000 exemplaires Prix au numéro : 1 ! Abonnement annuel : 4 !

Directeur de la publication : Gabriel SzeftelDirecteur adjoint de la publication : Frédéric BonnotRédactrice en chef : Virginie de Galzain

Conseiller de la rédaction : Arnauld Champremier-TriganoComité de rédaction : Frédéric Bonnot, Agathe Buron, Fanny Dana, Céline Dobransky, Gaëlle Kergutuil, Frédéric Sauvage, Nicolas Souveton, Gabriel Szeftel, Alexandre Tortel.Rédacteurs : Charlotte Meyer, Marie Raymond, Alexandra RuffinDirecteur artistique : Antoine ErrastiSecrétaire de rédaction : Anna Pierre

Réalisation : TOC MEDIAS SARL au capital de 20 000 U

Commission paritaire 1010MO7550ISSN n°1774 - 7880 dépôt légal à parutionGénération Solidaire adhérent de l’ANPCM et du SPSImprimerie Illico’m32, rue Roger Touton 33086 BordeauxRoutage Orsud Valley

Vos remarques et suggestions :[email protected]

ÉdItO Par Gabriel Szeftel,Président de La Mutuelle des Étudiants

SOmmaIre

Ivry-sur-Seine, le 8 septempbre 2010

CÉLÈBRE ANONYMEClément BoudinPour l’égalité des droits

AILLEURSÉducationêtre étudiant en prison

S’ENGAGERSolidarité étudianteLes jeunes s’engagent

LA LMDE ET VOUSLa LMDE innoveReussitefac.com

DOSSIERRéforme des retraitesUrgence sociale

CULTUREOxmo PuccinoL’arme de paix

DÉBATTRELow cost or not low costVers un nouvel Eldorado ?

À VOTRE SERVICESanté des étudiantsUne protection globale pour tous

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Cotiser plus pour toucher moins » ! C’est bien le cœur de la « réforme »

des retraites initiée par le gou-vernement dont l’examen par le Parlement a débuté le 7 sep-tembre dernier. Si le besoin en financement du système par répartition est indéniable, le gouvernement fait à nouveau le choix de faire peser l’effort sur les salariés et les retraités en allongeant la durée de coti-sation. Qu’en est-il de la taxa-tion des stocks options et des revenus financiers, de la sup-pression du bouclier fiscal et de l’élargissement de l’assiette des cotisations ?

Frappés par un chô-mage de masse qui frôle les 25 %, par l’allongement de la durée des études et par la précarité qui caractérise les premières années dans la vie active,

les jeunes seront les premiers touchés par le projet du gouver-nement. Les militants mutua-listes ne doivent pas être en reste de la mobilisation sociale contre un projet profondément injuste socialement. C’est pourquoi la LMDE a rejoint le collectif « La retraite, une affaire de jeunes ! » qui rassemble la plupart des organisations de jeunesse syndi-cales, associatives et politiques. C’est pourquoi aussi, le dossier de ce numéro est consacré à la réforme des retraites, afin que chacun puisse se faire sa propre opinion.

Bonne lecture

Ce numéro comporte un supplément statutaire détachable de 4 pages, numérotées de I à IV

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POUR L’ÉGALITÉ DES DROITSCLÉMENT BOUDIN

À 25 ans, Clément Boudin est président de l’Association pour faciliter l’insertion professionnelle des jeunes diplômés (Afij). Une responsabilité engagée en faveur de l’intégration sociale pour tous et de l’égalité des droits.

© DRRetrouvez l’interview

de Fanny Salane sur lmde.tv

Clément Boudin s’inscrit à l’universi-té de Paris en AES (Administration économique et sociale). Il s’engage

rapidement dans des actions citoyennes, rejoint les étudiants dans des actions diverses (organisation de manifestations contre le CPE, ...) et devient vice prési-dent du CROUS Paris.

En décembre 2008, il intègre l’Afij, dont il nous explique le fonctionnement : « Le conseil d’administration est com-posé des organisations étudiantes repré-sentatives au niveau national, des deux fédérations de mutuelles régionales et de La Mutuelle des Étudiants. Chacune prend la présidence à tour de rôle ». En octobre 2009, il devient président de l’Afij. « Mon rôle est de conduire l’action de l’association au quotidien et d’imaginer de nouveaux dispositifs avec les acteurs de l’emploi que sont Pôle emploi, l’Apec ou les universités », précise-t-il.

Une aide indispensable L’Afij a été créée en 1994. Clément Bou-din raconte : « Le mouvement étudiant contre le CIP (Contrat d’insertion profes-sionnelle), un peu comme pour le CPE (Contrat première embauche) en 2006,

a entraîné une forte mobilisation qui condamnait une précarisation du droit au travail ».

Au lendemain de cette mobilisation, le besoin de créer un interlocuteur pour s’occuper de l’emploi des jeunes se fait ressentir. Créée en concer-tation avec les organisations étudiantes, l’association s’adresse à tous les étudiants de l’enseignement supérieur. Son objectif : faciliter l’inser-tion des jeunes diplômés. Un soutien indispensable si l’on s’en tient aux derniers chiffres de l’enquête qu’elle a menée : 36 % des jeunes diplômés en 2009 étaient sans emploi en avril 2010. À ce titre, le président de l’Afij précise : « L’association s’étend aussi aux jeunes sortant de l’enseignement supérieur sans diplôme, qui sont de plus en plus nom-breux ces dix dernières années ».

Un accompagnement personnalisé Les trois quarts des activités de l’Afij sont gérées par des salariés qui ac-cueillent les étudiants dans les 50 relais que gère l’association en France, soit dans les universités, soit dans les villes.

« Les étudiants peuvent pousser notre porte, et consulter notre site (www.afij.org) où sont mis en ligne conseils pra-tiques et offres d’emploi », explique Clément Boudin. L’association orga-nise aussi régulièrement des forums de l’emploi, tant d’ordre général que pour

certaines filières ou certains publics (victimes de discrimi-nations, étudiants en situa-tion de handicap, étudiants issus de quartiers sensibles). « Notre activité s’étend à l’ac-compagnement individuel. Un étudiant peut être suivi par un conseiller de l’Afij de la sortie de l’enseignement supérieur jusqu’à l’insertion profession-

nelle active », affirme avec fierté le pré-sident de l’association.

L’Afij évolue en fonction de la situation de l’emploi en France. « Renforcer ses activités et continuer de sensibiliser nos pouvoirs publics aux difficultés de plus en plus importantes que rencontrent les jeunes est capital pour l’avenir », conclut Clément Boudin.

Marie Raymondwww.afij.org

L’association a pour objectif

de faciliter l’insertion des jeunes diplômés

celebre anonyme

4 :: #23 :: Automne 2010 :: génération solidaire

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ÉDUCATIONêTRE ÉTUDIANT EN PRISON

Étudier en prison est un droit, et une condition pour maintenir un lien social et se donner les chances de reprendre une vie professionnelle. Mais com-ment concilier détention et maintien de l’apprentissage ?

Les étudiants en prison — majoritai-rement des hommes nés en France — sont généralement plus âgés que

la moyenne : 42 ans (contre 35 ans pour la population carcérale). Qu’ils soient d’an-ciens étudiants ou qu’ils aient un profil fréquent au sein de la population carcérale (faibles ressources économiques et cultu-relles), ils parviennent à poursuivre des études, véritable « évasion vers le haut ». Fanny Salane, maître de conférences en sciences de l’éducation à Paris Ouest Nan-terre et auteur d’une longue enquête sur les études supérieures en prison, précise : « Ce sont dans l’ensemble des personnes condamnées à de lourdes peines. Elles ont du temps devant elles et peuvent se pro-jeter dans un parcours scolaire ». Plus de la moitié des détenus étudiants ont déjà entamé des études à l’extérieur.

Des conditions difficilesL’espace restreint et bruyant, le temps li-mité perturbent le suivi et la réussite sco-laire. De plus, les études supérieures ne sont pas une priorité pour l’administration pénitentiaire car elles concernent encore peu de personnes ; les financements sont donc difficiles à obtenir. La plupart des détenus étudiants passent par le Centre national d’enseignement à distance (CNED), qui prend parfois en charge une partie des frais. Parfois, le travail que le détenu occupe au sein de la prison l’aide à

financer une partie de sa scolarité. « Mais, ajoute Fanny Salane, la famille demeure le support principal, tant d’un point de vue économique qu’affectif ». Enfin, certains organismes comme le Genepi assurent un soutien vital pour favoriser la réinsertion.

Le parcours individuel, l’assistance ex-térieure et le rapport aux études sont autant d’éléments conditionnant l’avenir du détenu étudiant.

Alexandra Ruffin

Être étudiant en prison : l’évasion par le haut. De Fanny Salane. Éd. La Documentation française. 24 €.

EN BREf!Bon plan : Mapiaule.com Parce qu’un million et demi d’étudiants est à la recherche d’un logement, soit dix fois plus que le nombre de chambres disponibles en résidence universitaire, Studyrama propose des solutions avec le site Mapiaule.com. Vous y trouverez 15 000 annonces (logement individuel, colocation, résidence universitaire, etc) ainsi que de nombreux conseils et informations utiles : bons plans et aides au logement, financer son installation, devoirs et droits du locataire…www.mapiaule.com

Docu : Benda Bilili ! Après une présentation de choc à la Quinzaine des Réalisateurs Cannes 2010, le film Benda Bilili (« Au-delà des appa-rences ») sort en salles ! Le rêve de Ricky, pour faire de Staff Benda Bilili le meilleur orchestre du Congo Kinshasa et de Roger, enfant des rues, pour rejoindre ces stars du ghetto, qui écument la ville sur des fauteuils roulants customisés. Cinq ans d’histoire d’un groupe, des premières répétitions à leur triomphe sur les scènes du monde entier.De Renaud Barret et Florent de la Tullaye. Sophie Dulac distributions. Retrouvez l’inter-view de Staff Benda Bilili sur www.lmde.tv

Rentrée : festivals au top Deux festivals à ne pas manquer à Marseille et avec la LMDE ! Du 23 au 25 septembre, Marsatac, « le » festival pop-électro-écolo de la ville, invite notamment Mr Oizo, Naïve New Beaters, ou

encore Kink Tumi pour sa 12e édition.

Du 15 au 23 octobre, au Dock des Suds, à Marseille, la Fiesta des Suds célèbrera les mu-siques du monde avec Youssou N’Dour, Arno, Gotan Project, Joe Jackson… À voir, les ex-positions alternatives comme Instants d’Art (20 films de 2 minutes autour de 20 artistes) ou Attention travail d’Arabe (l’histoire de l’ex-empire redevenu République de France).Infos : www.marsatac.com et www.dock-des-suds.org

Retrouvez l’interview de Fanny Salane sur lmde.tv

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GENEPICréé le 26 mai 1976, le Groupement étudiant national d’enseignement aux personnes incarcérées a pour objectif d’ins-taurer un lien entre les étudiants et les personnes détenues. 1300 étudiants agissent pour la réinsertion des personnes incarcérées. www.genepi.fr

REPÈRES• Moyenne des peines : 15 ans• 75 % avaient une activité pro-fessionnelle avant l’incarcération• 25 % des détenus étudiants ont décidé de faire des études dans les semaines qui ont suivi l’incarcération.Source : Être étudiant en prison : l’évasion par le haut. De Fanny Salane

ailleurs

GÉNÉRATION SOLIDAIRE :: Automne 2010 :: #23 :: 5

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SOLIDARITÉ ÉTUDIANTELES jEUNES S’ENGAGENT

Missions ponctuelles, création d’associations, vie publique, solidarité, bénévolat... En plus de leurs études, voire de leur emploi, les étudiants sont volontaires et entreprenants et s’engagent concrètement. Génération solidaire fait le point.

L es statistiques le confirment : l’enga-gement étudiant est dynamique. En 2004, lors de la journée « Engage-

ments bénévoles des étudiants », l’Obser-vatoire de la vie étudiante (OVE) indiquait qu’environ 50 % des étudiants adhéraient à une association, et que 26 % étaient bé-névoles, soit la fraction de la population où le bénévolat avait le plus progressé. En mai 2009, le réseau Animafac annonçait l’exis-tence de 12 000 associations étudiantes dans lesquelles se retrouvaient un million d’adhérents et 600 000 bénévoles. Soutien scolaire, projets culturels, assistance aux personnes précaires, syndicats, bureaux des étudiants... Les champs d’action sont nombreux.

Vie étudiante et citoyenneQue ce soit au sein des Bureaux des étu-diants (BDE) qui peuvent regrouper divers pôles d’activités et associations (musique, théâtre, photo, environnement…), ou par l’organisation d’événements (galas de fin d’année, matchs interuniversitaires), l’im-plication au sein de la vie étudiante est im-portante. Elle peut aussi prendre la forme d’un magazine ou d’une radio (comme Radio Campus, qui émet sur les ondes de plusieurs villes françaises) et permet d’informer et de connecter entre eux les étu-diants, avec des actualités les concernant, des bons plans, sorties, infos pratiques… En outre, ils sont nombreux à s’impliquer en faveur de l’égalité sociale via une parti-cipation aux mouvements de revendication ou une adhésion aux syndicats notamment. Depuis la manifestation anti-CPE de 2006, dont ils étaient les chefs de file, l’enga-gement s’est poursuivi. L’Union nationale des étudiants de France (UNEF), principal syndicat étudiant, recense à elle seule 30 000 membres.

L’entraide sans frontièresOù que vous viviez, vous pouvez vous in-vestir dans des associations locales, na-tionales ou internationales, mais aussi des centres sociaux de quartier, des maisons de retraite. Pour ceux qui souhaitent s’engager ponc-tuellement, la période des vacances est

souvent privilégiée. Chan-tiers de restauration de monuments, aménagement, accompagnement de vacan-ciers en situation de handi-cap, missions humanitaires... Dans certains cas et cer-

taines filières, les missions peuvent même être validées comme stage conventionné : c’est le cas par exemple pour les étudiants dans le domaine social ou médico-social avec l’association Projects Abroad.De plus, depuis 2006, les étudiants peu-vent s’inscrire au Service civique volontaire qui propose des missions de solidarité dans le monde. Certains poursuivent la logique de leur projet d’études en créant

une association, comme ReSanté-Vous, lauréate du Prix de l’étudiant en économie sociale (PEEES). Créée par un étudiant poi-tevin, elle propose des solutions non médi-camenteuses pour les personnes âgées en perte d’autonomie. S’investir dans une association, c’est pos-sible, quel que soit votre emploi du temps et vos centres d’intérêt. Renseignez-vous auprès des organismes qualifiés et de votre lieu d’études. Enfin, n’hésitez pas à contacter votre mairie pour toutes les mis-sions près de chez vous.

Charlotte Meyer

Les étudiants sont nombreux à s’impliquer en faveur de

l’égalité sociale

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PLUS D’INfOSwww.animafac.netwww.lmderm.net/peeeswww.projects-abroad.fr www.espacebenevolat.org www.francebenevolat.org www.etudiantsetdeveloppement.orgwww.ove-national.education.fr

6 :: #23 :: Automne 2010 :: GÉNÉRATION SOLIDAIRE

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VIE CITOYENNEfONDS D’AIDE AUx ASSOCIATIONS ÉTUDIANTES

Il y a trois ans, la LMDE créait le fonds d’aide aux associations étudiantes (fAAE) afin de promouvoir la citoyenneté en milieu étudiant et de valoriser la démarche associative. Voici quelques explications et démarches à suivre.

L e FAAE est un fonds qui permet de soutenir les étudiants dans leurs démarches et leurs financements.

Anaïg Piederrière, administratrice en charge des associations et des parte-nariats pour le FAAE, explique : « Nous souhaitons aider des associations qui ont peu de moyens mais beaucoup d’idées pour animer la vie étudiante. Pour nous, il s’agit d’apporter une aide matérielle ou financière et de faire en sorte que leur projet aboutisse ». Si la LMDE est seule à gérer ce fonds, des partenaires comme La maison des initiatives étudiantes, à Paris, ou Animafac en font largement la promotion.

Qui peut y accéder ?Il est possible de solliciter le Fonds d’aide aux associations étudiantes si vous faites partie d’une association étudiante ; si vous désirez promouvoir un projet d’intérêt général pour la population étudiante ; si vous partagez les valeurs fondamentales défendues par la LMDE - démocratie, partage, solidarité et auto-nomie. Anaïg Piederrière précise : « On finance un projet qui a un intérêt pour les étudiants, qui leur rend un service. Cela peut être dans le secteur de la culture, du sport ou dans tout autre domaine d’inter-vention ».

Comment procéder ?Il suffit de télécharger un dossier de can-didature sur le site de la LMDE. Le dossier doit être envoyé avec la mention d’un bud-get et, si l’association le souhaite, des dé-monstrations, des photos d’événements organisés... Il convient aussi d’adresser les documents fournis par la Préfecture lors de la création de l’association, ainsi que les cartes d’étudiant des dirigeants. Puis une commission nationale, qui se réunit tous les deux mois, examinera le dossier. « L’objectif étant que l’association

soit créée par des étudiants, gérée par les étudiants et que le projet ait un bénéfice pour les étudiants », commente Anaïg Piederrière.

La commission d’attribution est souve-raine et c’est elle qui décide du budget alloué en fonction des besoins. « Parfois nous accordons simplement une aide, matérielle, ou logistique, et médiatique.Parfois, nous proposons d’organiser une

opération de prévention, lorsque le projet s’y prête », ajoute l’administratrice du fonds.

Ainsi, huit à dix projets sont retenus par commission et le fonds connaît un succès grandissant. Pour en savoir plus, rendez- vous dès maintenant sur www.lmde.com – rubrique Services et avantages – et téléchargez votre dossier de candidature.

C.M.

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GÉNÉRATION SOLIDAIRE :: Automne 2010 :: #23 :: 7

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REUSSITEfAC.COMLA LMDE INNOVE

Un cours manqué, des notes incomplètes ? Pour y remédier, la LMDE a créé une solution pratique, innovante et gratuite. Grâce à Reussitefac.com, les étudiants peuvent se procurer des cours pour vivre sereinement leur année universitaire.

force est de le constater : les études sont devenues un marché, et les sites d’aide en ligne sont de plus en

plus souvent payants. Soucieuse d’accom-pagner les étudiants dans leur quotidien, la LMDE propose aujourd’hui un site entiè-rement gratuit. Créé en partenariat avec l’UNEF et lancé en avril 2010, l’objectif de Reussitefac.com est simple. « Il s’agit d’échanger des cours ou des sujets d’examens », explique Gaëlle Kergutuil, admi-nistratrice déléguée à la LMDE en charge du dossier. Et un étudiant sur deux environ y dé-pose des cours ». Aujourd’hui, la plateforme est déjà riche de 1 850 inscrits. Une communauté inédite en pleine crois-sance dont le succès repose entièrement sur la participation de ses membres.

Un site participatif gratuit !Totalement gratuit, le site est également très simple d’utilisation. Après l’inscrip-tion, vous avez immédiatement accès aux cours disponibles, et à des informations pratiques. Nouveau : le développement et l’utilité du site dépendent des inscrits. Gaëlle Kergutuil précise : « Tout repose sur les étudiants. Charge à eux de faire vivre le site en déposant des cours. Plus ils seront nombreux à participer, plus le site sera vi-vant et utile au plus grand nombre ! »

Très importante, la rubrique « Tous les groupes » permet de choisir son université (Paris VI, Toulouse III…), sa classe préparatoire, ou sa filière (Lettres, Biologie…). On peut ensuite télécharger les documents déposés par ses pairs : cours, fiches de lecture, su-jets ou corrigés d’examens. Et proposer ses propres cours aux autres étudiants en les postant sur le site. Et si le groupe correspondant n’est pas encore créé, n’hésitez pas à le demander.

Un maître-mot : l’entraideIl fallait y penser ! Reussitefac.com a mis en place un vrai système d’entraide pour ceux qui ne peuvent parfois pas aller en cours (sala-riat étudiant, problème de santé…). L’onglet « Entraide » permet aux étudiants de poster des annonces pour demander un cours, une information sur un établissement d’enseigne-

ment supérieur (université, classe prépa…), mais aussi de se re-trouver entre eux sur le site. Avec « Vie pratique », les questions de logement et de santé ont leur so-lution. Sur « Prévention santé », on trouve les informations rela-tives à la nutrition, aux addic-

tions, à la sexualité… ainsi que les contacts téléphoniques et liens indispensables. Enfin, tous les membres sont accessibles via l’onglet du même nom qui permet de retrou-ver des amis et de laisser des messages sur leur mur, à l’instar de Facebook.

Fédérateur et bientôt indispensable, Reussitefac.com est l’outil adapté pour mieux vivre ses études tout en gardant un œil sur sa santé. Vous en avez rêvé ? La LMDE l’a fait. Faites passer.

Alexandra Ruffinwww.reussitefac.com

Plus les étudiants

participeront, plus le site sera vivant

et utile

« Je suis en deuxième année de biologie et j’ai manqué deux semaines de cours au mois de mai, juste avant les partiels ! Je suis allée sur Réussite fac, j’ai passé une annonce. Quelques jours plus tard, quelqu’un m’avait posté les cours demandés. »

Anaïs R., 21 ans

« Je fais des études d’anglais,

certains élèves sont d’origine

anglo-saxonne et ont des

difficultés de compréhension.

J’avais entendu parler de Réussite fac,

j’ai posté quelques cours au cas où, et

j’en ai parlé autour de moi. »

Chris B., 19 ans

« Je suis en double cursus et

plusieurs cours se chevauchent.

Quand j’ai vu que Réussite fac

proposait les cours d’autres étudiants,

j’ai tenté ma chance en postant une

annonce. ça a mis un peu de temps

mais j’ai pu

récupérer les

notes d’un autre

étudiant, et donc

mon retard. »

Feurat J., 23 ans

Propos recueillisété 2010

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amaart - istockphoto.com

La lmde et vous

8 :: #23 :: Automne 2010 :: GÉNÉRATION SOLIDAIRE

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RÉFORmE RETRAITESSymbole d’une solidarité collective et d’un progrès social depuis sa création

en 1947, le système de retraites français s’est construit sur des décennies. En avril 1983, une ordonnance prise par le gouvernement socialiste de Pierre Mauroy

abaissait l’âge légal de départ à la retraite à 60 ans. Les 24 juin et 7 septembre derniers, les français descendaient massivement dans la rue pour protester contre le projet de loi de réforme du système des retraites, qui prévoit notamment de faire passer le départ à la retraite à 62 ans. Alors qu’en 2050, le besoin de financement des retraites pourrait s’évaluer à 115 milliards d’euros, cette réforme annoncée ne semble pas être une solution

équitable ni viable pour l’équilibrer. Elle mettrait à mal un système durement acquis, et déjà maintes fois réfor-mé sans résultats probants. Allongement du temps de travail, augmentation du chômage des jeunes,

hausse de la capitalisation sont autant de menaces pour l’égalité des droits.

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Dossier

génération solidaire :: Automne 2010 :: #23 :: 9

© nikamata - René Mansi - istockphoto.com

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URGENCE SOCIALEChRONIqUE D’UNE RÉfORME ANNONCÉE

Débats publics, grèves, manifestations, le projet de loi de réforme du système des retraites provoque de vives réactions chez les français. Remise en question des acquis sociaux, détérioration des conditions de travail et de vie : les retraites sont en danger.

L’histoire des retraites est longue et complexe, succession de combats et de lois pour la mise en place

d’un système de solidarité collective. PETITE HISTOIRE DES RETRAITESAu XIXe siècle, le développement du travail salarié et l’industrialisation ren-dent nécessaire la mise en place d’un système permettant de lutter contre la pauvreté des personnes trop âgées pour travailler. En 1944, le Conseil na-tional de la Résistance (CNR) adopte différentes mesures. C’est le début de la construction de l’État social, où de nouvelles solidarités sont créées, à travers, notamment, la Sécurité sociale et le système de retraites par réparti-tion qui reposent sur une solidarité intergénérationnelle. Dès 1947, toute la population active doit bénéficier de l’assurance vieillesse. En 1956, l’État

crée le Fonds national de solidarité et instaure le minimum vieillesse. Celui-ci garantit à toute personne de plus de 65 ans, quels que soient ses revenus et ses cotisations, une retraite mini-mum versée au titre de la solidarité et financée par l’impôt. Progressivement, les conditions des retraités s’harmoni-sent et la loi de 1972 rend obligatoire l’appartenance des salariés à un régime complémentaire. En 1983, le gouverne-ment socialiste fixe la retraite à 60 ans pour les hommes, 55 pour les femmes, à condition que le nombre d’années de cotisations soit atteint. Le temps des réformesDans les années 1990, vieillissement de la population et crise économique sont invoqués pour réformer le régime des retraites. Dès 1993, le régime général et régimes alignés (agricoles, artisans,

DÉCOTE / SURCOTEPour obtenir sa retraite à taux plein, il faut atteindre 60 ans et le nombre de trimestres requis. Si, à partir de 60 ans, l’assuré continue de travailler alors qu’il totalise les trimestres exigés, il bénéficiera d’une majoration de pension ap-pelée surcote, et inversement, une décote en partant en retraite sans avoir suffisamment cotisé.

PÉNIBILITÉLa pénibilité au travail se définit traditionnellement par trois facteurs : des contraintes phy-siques lourdes, un environnement agressif, telle une exposition aux produits toxiques, ou certains rythmes de travail.

Dossier

10 :: #23 :: Automne 2010 :: GÉNÉRATION SOLIDAIRE

Page 11: GS 23 - septembre 2010

Principale mesure :

le relèvement progressif de l’âge légal de départ à la

retraite

industriels, commerçants) voient leur durée de cotisation passer de 37,5 ans à 40 ans. De plus, les retraites sont cal-culées sur les 25 meilleures années (au lieu des 15 meilleures auparavant) et revalorisées en fonction des prix, et non de l’évolution des salaires.

En 1999, afin d’anticiper les conséquences financières de l’arrivée à l’âge de la retraite des générations du baby-boom, et d’alimen-ter les régimes en déficit à partir de 2020, un Fonds de réserve pour les retraites voit le jour. En 2003, la loi Fillon soulève un mouvement de contestation : elle prévoit une fois de plus l’allongement de la durée de coti-sation du régime général, en alignant la durée de cotisation des fonction-naires sur celui du régime général (soit 40 ans en 2008) et en introduisant un système de décote et de surcote pour tous les salariés travaillant au-delà ou en-deçà de 60 ans et de 40 ans de cotisations. David Cayla, maître de conférence en économie à l’université d’Angers, fait le bilan : « Depuis 1993, les retraités ont un pouvoir d’achat qui stagne. Qui plus est, l’augmentation du temps d’activité a diminué le montant

des pensions, à tel point que dans un rapport de 2009, l’OCDE explique que les réformes françaises ont contribué à ré-duire le montant des retraites de 20 % ». Les réformes, inadaptées, poussent chaque gouvernement à de nouvelles propositions. En mai 2010, le nouveau projet de réforme du gouvernement pré-voit notamment le relèvement progres-sif de l’âge légal de départ à la retraite de 60 à 62 ans. La France proteste dans la rue. CE QUE VOUS DEVEZ SAVOIRLe 22 mai 2010, un mouvement de grève paralyse le pays. Le 24 juin, deux mil-lions de salariés sont dans la rue. En cause : le projet de loi sur la réforme des retraites. Présenté le mercredi 16 juin 2010 par Éric Woerth, ministre du Travail, de la Solidarité et de la Fonction publique, il concerne toutes les personnes nées après juillet 1951. En fait, la réforme entrerait en vigueur petit à petit : les actifs nés entre le 1er juillet et le 31 décembre 1951 de-vraient attendre 60 ans et 3 mois révo-lus pour leur départ à la retraite, et ainsi de suite chaque année jusqu’à atteindre

62 ans pour toute personne née après le 1er janvier 1956. Exception serait faite aux fonctionnaires et aux régimes spéciaux. Par ailleurs, les personnes qui ont commencé à travailler entre 14 et 17 ans pourraient prendre leur re-traite entre 58 et 60 ans, et la pénibilité avérée du travail

de certaines personnes serait prise en compte pour un départ anticipé.

Autres points clés : l’utilisation anticipée du Fonds de réserve pour les retraites ; le gel de l’effort financier de l’État pour le financement du régime de retraite des fonctionnaires ; l’augmentation des pré-lèvements sur les stock-options et sur les retraites-chapeaux (retraite complémen-taire d’un montant élevé, allouée à certains dirigeants d’entreprise en récompense de leurs services éminents). Autant de points qui suscitent des débats de la part des diverses instances politiques, des écono-mistes et des spécialistes de la question des retraites. Cette réforme est jugée glo-balement injuste et déséquilibrée.

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RÉGIMES DE RETRAITES• Régime général : régime de re-traite des salariés du commerce, de l’industrie et des services du secteur privé. Il est géré par la Caisse nationale d’assurance vieillesse des travailleurs salariés (CNAVTS)

• Régimes alignés : régimes rapprochés, en 1973, du régime général en adoptant les mêmes règles pour le calcul des droits à la retraite. Ils regroupent le régime général des salariés, celui des artisans et des commerçants et le régime agricole.

• Régimes spéciaux : ils couvrent certaines catégories de salariés du secteur public ou parapublic (SNCF, clercs et employés de notaire, ouvriers de l’État...).

• Régimes non salariés : ils concernent les créateurs d’une entreprise individuelle (com-merçants, artisans, professions libérales), les créateurs d’une entreprise unipersonnelle à res-ponsabilité limitée, les gérants majoritaires d’une Société à responsabilité limitée.

CHIffRES CLÉS• 62 ans : l’âge légal de départ à la retraite passerait de 60 à 62 ans.• 67 ans : report de 65 à 67 ans de l’âge à partir duquel la retraite est versée à taux plein (sans décote), quelle que soit la durée de cotisation d’ici à 2023.• 63 ans pour un homme, 64 ans pour une femme : c’est l’espérance de vie moyenne en bonne santé.• -20 % : les retraites ont baissé de -20 % depuis 1993.

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GÉNÉRATION SOLIDAIRE :: Automne 2010 :: #23 :: 11

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Une réforme inégalitaireL’élément central de la réforme, le passage du départ à la retraite de 60 à 62 ans, est jugé injuste et inefficace par les exami-nateurs du projet. David Cayla explique : « Les individus ne sont pas au même ni-veau par rapport à cette réforme. Après 55 ans, ceux qui ont un emploi précaire ou pénible ont du mal à trouver du travail, contrairement aux cadres et professions in-tellectuelles. C’est l’inverse pour les cadres de moins de 30 ans, qui ne trouvent pas de travail à cause de la crise et qui en trou-veront encore moins si leurs aînés travaillent plus long-temps. »

Gérard Rodriguez, conseiller confédéral à la CGT, en charge du dossier retraites, confirme : « Retarder le départ à la retraite va induire une prolongation du chômage des plus de 50 ans. » Jean-Baptiste Prévost, pré-sident de l’Union nationale des étu-diants de France (UNEF) précise : « Maintenir plus longtemps les salariés au travail va augmenter le chômage des jeunes. »

Les français poussés à la capitalisationAutre question soulevée, la nécessité crois-sante d’investir dans des fonds de pension car les retraites sont plus faibles. Mais l’épargne, qu’elle soit collective ou indivi-duelle, génère des inégalités. « Les fonds de prévoyance ont été en partie défiscalisés. Supposés facultatifs, ils deviendraient obli-gatoires si le niveau des retraites baissait encore. Or tout le monde n’en a pas les moyens », ajoute David Cayla. Pour Jean-Baptiste Prévost, « ce système est risqué et injuste. On l’a bien vu avec la crise, les fonds de pension peuvent être rui-nés du jour au lendemain. Qui plus est, c’est très hypocrite car on pousse les jeunes à épargner tout en leur demandant de cotiser pour une retraite dont ils ne bénéficieront peut-être même pas. » finie la retraite en bonne santéAlors que le gouvernement utilise l’ar-gument de l’allongement de l’espérance de vie pour retarder le départ en retraite, les opposants s’insurgent. Jean-Baptiste Prévost déclare : « Ce qui est intéressant à

regarder, ce n’est pas l’espérance de vie, mais l’espérance de vie en bonne santé. Or, elle est en moyenne de 63 ans pour un homme et 64 ans pour une femme. » Gérard Rodriguez confirme : « L’effet direct de cette réforme est que la durée de retraite en bonne santé va être sérieusement enta-mée ! » Présenté comme indispensable par le gouvernement, le projet de réforme des retraites est une chronique de l’injustice sociale annoncée. D’autres options sont pourtant préconisées pour préserver le système par répartition.

D’AUTRES SOLUTIONS EXISTENTLe projet de loi du gouver-nement est axé sur un al-longement de la durée de cotisation, alors que d’autres leviers sont possibles, no-tamment l’augmentation des

recettes pour faire face aux besoins de financement. Le gouvernement avance que le choc du baby-boom doit être amorti : or il n’y a pas eu vraiment de choc et le taux de natalité en France est fixe. Aussi, la relance de l’emploi, la prise en compte des générations montantes et la taxation de certains revenus sont des perspectives de fond qui pourraient permettre de rééqui-librer la situation. Une meilleure politique de l’emploiSelon Jean-Baptiste Prévost, « pour finan-cer les retraites il faut des actifs. Or, il y a 25 % de chômage chez les jeunes et des millions de chômeurs en France. Une poli-tique de l’emploi qui prônerait le retour au travail des publics qui en sont éloignés règlerait la moitié des déficits actuels ».Selon la CGT, 4,5 millions d’emplois créés équivaudraient à 22,5 milliards d’euros de cotisations supplémentaires en 2010. Gérard Rodriguez explique ainsi : « La CGT prône une nouvelle politique de l’emploi qui permette aux jeunes d’entrer dans la vie ac-tive, et aux plus de 50 ans d’y rester ». À l’évidence, l’augmentation du nombre d’actifs engendrerait bien l’augmentation des cotisations. Une prise en compte des spécificités des jeunesAfin d’arrimer les jeunes au système par répartition, l’Unef préconise de leur ouvrir des droits nouveaux : « Les jeunes font des

Ce qui est intéressant à

regarder, c’est l’espérance de vie en bonne

santé

RÉPARTITION/ CAPITALISATION• Retraite par répartition :un système de solidarité intergé-nérationnelle dans lequel les actifs financent, par leurs cotisations, les retraités.• Retraite financée en capitali-sation : les cotisations du salarié sont placées. Le produit de ces placements est versé sous forme de rentes à l’assuré au moment de sa retraite. (Source : La Réforme des retraites/ Puf)

COLLECTIf « jEUNES »La retraite est l’affaire de tous.La LMDE est signataire du collectif, qui regroupe 21 organisations Jeunesse. Il a vocation à :• exprimer son opposition au projet de loi et proposer d’autres solutions• mettre en exergue les probléma-tiques spécifiques à la jeunesse• demander la garantie de la pérennisation des systèmes de retraites.http://retraites-jeunes.net

CORLe Conseil d’orientation des retraites est un lieu permanent d’études et de concertation associant des parlementaires, des représentants des partenaires sociaux, des experts et des repré-sentants de l’État français.

Il suit l’évolution des régimes et fait des propositions pour assurer leur solidité financière et leur fonc-tionnement solidaire. ll remet au gouvernement un rapport annuel sur l’état du système de retraite français et doit préparer la réforme du régime général de retraite.

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Jean-Baptiste Prévost, qui rejoint cette idée, explique : « La question primordiale est de voir comment sont réparties les ri-chesses dans notre société moderne. Car aujourd’hui, on prive de plus en plus les salariés de la richesse qu’ils ont produite. »

En effet, si la productivité du travail ne cesse d’augmenter d’ici à 2040, la produc-tion par habitant aura doublé en France. Selon Bruno Palier, « au cours des années 80 et 90, les gains de productivité ont sur-tout servi à augmenter la rémunération du capital, la part des salaires dans la valeur ajoutée ayant diminué de presque 10 points en Europe. Pérenniser le système par répar-tition des retraites implique une meilleure répartition du surplus de richesse engen-drée par les gains futurs de productivité, entre salaire net, cotisations sociales dé-diées au revenu des retraités et du capital.» Analyse également partagée par le Conseil d’orientation des retraites (COR).

Le débat est loin d’être terminé puisque le projet de loi est étudié par l’Assemblée à compter de septembre, période qui devrait correspondre à plusieurs mouvements sociaux. Les prochaines semaines seront donc déterminantes pour l’avenir de notre système de retraites.

Marie Raymond

Sources : Observatoire des inégalités. Organisation de coopération et de développement économique (OCDE). La réforme des retraites, de Bruno Palier. Éd.Puf/Que sais-je ? Info-retraite.fr. Retraites2010.fr

études de plus en plus longues et entrent plus tard dans la vie active. Il faut donc prendre en compte dans la durée de coti-sation les années d’études et les périodes d’inactivité forcée : stages, chômage… » explique Jean-Baptiste Prévost, rejoint par Gérard Rodriguez : « Nous demandons que soit redéfinie la notion de carrière com-plète qui prendrait en compte les années d’études et les années de précarité subies. » En moyenne, c’est seulement à 27 ans que les jeunes occupent leur premier emploi stable. À la suite de la réforme, la néces-sité de cotiser 41,5 annuités impliquerait pour bénéficier d’une retraite à taux plein de travailler jusqu’à 68 ans.

De nouvelles recettesUne des solutions envisagées consiste-rait, déjà, à revenir sur l’exonération des cotisations patronales sur les bas salaires - ce qui représente 30 milliards d’euros par an - et à renforcer la solidarité par gé-nération d’autre part. En outre, tous s’accordent sur ce point : la taxation de certains revenus jusqu’alors épargnés ferait entrer de l’argent dans les caisses. L’élargissement de l’assiette des cotisations sociales semble ainsi in-dispensable. « Les revenus financiers des entreprises, qui représentent une manne importante, devraient être mis à contribu-tion », affirme Gérard Rodriguez. Quant à David Cayla, il préconise « de trouver des sources de financement liées aux revenus du capital qui représentent à peu près 40 % de la valeur ajoutée d’une entreprise ».

LIVRES ET REVUES• La Réforme des retraites. De Bruno Palier. Éd. Puf (réedition 2010). 9 €• Le petit livre des retraites. De Pierre-Yves Chanu et Jean-Chris-tophe Le Duigou. Éd. de L’Atelier (avril 2010). 10 €• Une vraie retraite à 60 ans, c’est possible. De Gérard Filoche et Jean-Jacques Chavigné. Éd. Jean-Claude Gawsewitch (avril 2010). 18,90 €• Retraites, la vérité. De Danièle Karniewicz. Éd. Michalon (août 2010). 16 €• Les systèmes de retraite face à la crise en France et à l’étranger et Quelle réforme pour nos retraites ? Éd. La Documentation française : 2010. 12 € et 7,80 €

SITES INTERNETwww.cgt.frwww.unef.frwww.info-retraite.frwww.oecd.orgwww.cnav.fr

Retrouvez le reportage dédié sur lmde.tv

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OxMO PUCCINOIMPÉRATIVEMENT POSITIf !

Rappeur et poète, Oxmo Puccino est de ces artistes qui ne revendiquent rien et donnent sans compter. Avec L’Arme de paix, son dernier opus, il a remporté la victoire de l’album de musique urbaine aux Victoires de la musique 2010. Entretien avec un artiste concerné et passionné.

Génération Solidaire : Quel est votre parcours ? Oxmo Puccino : Je suis né au Mali. À partir de 1979, j’ai vécu en France, dans le 19e arrondissement, jusqu’à mon pre-mier disque, en 1998. J’ai débuté la mu-sique en 1995, en intégrant deux groupes importants dont le collectif Time Bomb. Puis j’ai sorti Opéra Puccino, L’amour est mort, Cactus de Sibérie, Lipopette bar. Mon dernier album, L’Arme de paix, est sorti en 2009. Je viens de terminer la tournée…

Pourquoi le rap ?On ne choisit pas le genre musical dans lequel on évolue. C’est le genre musical qui vous appelle. C’est de l’ordre du passionnel, essentiellement. Donc la musique à laquelle on est le plus sensible, quelle que soit son image, quel que soit son âge, on se lance dedans. J’ai été touché par le rap car c’était une expression toute nouvelle, qui était fraîche et qui me correspondait parce qu’elle venait de la rue. Le discours était social et festif, comme le rock à ses débuts. Si j’avais commencé la musique quelques décennies plus tôt, j’aurais sans doute fait du rock.

Quels sont vos goûts musicaux ? Vos inspirations ?Je suis curieux de tout. Et ma musique est un mélange de tout ce que j’aime. De tout ce qui me touche, de ce que j’ai vécu. Pour moi, il n’y a qu’une musique : la bonne musique, la bonne formule ma-gique ! J’ai des références musicales qui courent sur les différents continents, sur quelques siècles aussi. Et à cela s’ajoute l’intérêt pour la photographie, le cinéma, la danse, l’art, la beauté, l’écriture. Un artiste doit être capable de tout.

La notion de partage se dégage de votre musique dans toutes ses dimensions : avec le public, avec les musiciens, avec ceux qui sont en situation difficile.À partir du moment où l’on exerce ce genre d’activité, on va forcément vers les autres. Qu’on le veuille ou non. Et avec le temps, j’ai pris conscience de l’impor-tance de cette notion de partage dans toutes ses dimensions. C’est une histoire d’énergies à compiler, un peu comme

sur le dernier album. La production à réaliser avec des musiciens permet de parvenir à réaliser ce rêve que l’on concentre et que l’on diffuse ensuite à l’at-tention du public. En réa-lité, tout cela me semble naturel, j’ai grandi avec.

Droits des enfants, lutte contre le VIH, défense des migrants : vous n’hésitez pas à vous engager concrè-tement, à engager le rap.C’est une forme de reconnaissance de mon travail ; dans un certain sens, cela traduit une évolution des mentalités sur le rap. Une compréhension du fait que la musique peut transmettre un message, conscient ou non. Quoi que l’on fasse, si on le fait bien, des choses peuvent se produire.

Quel que soit le combat que l’on mène, on n’est jamais sûr de gagner. Mais ce que j’ai envie dire avant tout : c’est qu’il est important d’avoir conscience de la chance que l’on a, pour mieux avoir conscience du malheur des autres, avant même d’aller « sauver le monde », d’agir.

Vous mettez en filigrane la question des relations humaines, une invita-tion à s’interroger, à rêver aussi…

L’Arme de paix renvoie des

solutions positives, comme

un conseil, un espoir

ACTUS• Rock sans papiers : le 18 septembrewww.rocksanspapiers.org

• Festival de Terres Neuves : le 1er octobrewww.lesrdvdeterresneuves.com

• La sortie de l’album live Minutes magiques (début octobre) Seul, 15 € ; coffret L’Arme de paix + live : 20 €

EN SAVOIR PLUS

À consulterwww.oxmo.netwww.myspace.com/oxmopuccinowww.dailymotion.com/oxmopuccinowww.cinq7.com (le label)

À écouterL’Arme de paix (livre inclus) : 21 €Lipopette bar (2006) : 7 €Le cactus de Sibérie (2004) : 7 €L’amour est mort (2001) : 7 €Opéra Puccino (1998) : 7 €Prix indicatifs

À lireMines de cristal. Éd. Au diable vauvert. 5 €

culture

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J’ai la chance d’avoir des gens qui m’écoutent. Mais quand j’ai une idée, je vais au bout sans tenir compte de qui va l’écouter ou non, du moment que j’en suis satisfait. Le dernier disque est en ce sens complètement dédié à l’auditeur. Mais comment lui offrir sans l’avoir ja-mais rencontré ? En employant des mots plus doux, pour apaiser, pour transmettre des situations que j’ai comprises. C’est ça aussi, une chanson. Apporter des ré-ponses aux questions que l’on se pose. Ou poser des questions qui demeurent parfois sans réponse.

On entend beaucoup de choses néga-tives, des comparaisons avec le passé, le fait que la vie est plus difficile. Mais qu’est-ce que cela apporte ? On le sait

Ce sont des surprises de la vie. Quant au Mali, la question n’est pas de faire spé-cialement des choses « pour » le Mali. J’ai des proches là-bas, tout est lié. Vous savez, lorsqu’il y a une crise de séche-resse ou une épidémie, je le sais le jour même par téléphone. Avant les médias. Avant que ça ne passe aux informations. Si on en parle. Donc, les premiers aux-quels je pense, ce sont les membres de ma famille. Je ne revendique pas grand chose de personnel directement.

Quelle est votre philosophie de vie ?Impérativement positif !

Propos recueillis parVirginie de Galzain

tous, on le vit tous. Je me suis demandé ce que je pouvais apporter de plus, com-ment je pouvais changer les choses à ma façon. être positif, ce n’est pas être démagogique. J’évoque certaines situa-tions, non parce que « j’ai vu la lumière », mais parce que je suis passé par la guerre, l’insécurité, des moments durs qui me permettent de « savoir de quoi je parle ». Tout évolue. Dans L’amour est mort, il y avait un constat noir auquel L’arme de paix renvoie des solutions posi-tives, comme un conseil, un espoir.

Avez-vous des projets ? Dans le domaine de la musique ? Au Mali ?Je n’ai pas de projets. Avec les artistes que je connais, on peut avoir l’oppor-tunité d’agir, mais je ne le prévois pas.

© JB Mondino

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LOw COST OR NOT LOw COSTLargement médiatisé, le low cost demeure pourtant méconnu. quel est son principe ? quels sont les domaines concernés ? Et quel est le prix à payer réellement ? Nouveau modèle ou leurre économique ? Le point avec Emmanuel Combe et Bruno fay.

Quels sont les modèles de réussite du low cost ?Selon moi, très peu de secteurs font du low cost. Il y a l’aérien, où le low cost devrait à terme s’emparer de 50 % du marché des voyages de moins de trois heures. L’auto-mobile, avec l’exemple de la Logan qui a sauvé Renault. La banque, avec l’exemple de Boursorama, qui n’a pas d’agence : tout se fait par Internet et téléphone - ce qui représente des économies de production, de loyer - et qui vous offre la carte Bleue. On trouve aussi les services à la personne, comme la coiffure, avec l’enseigne Tchip coiffure qui a environ 350 magasins en France ; les clubs de gym, avec Neoness. Dans ces deux enseignes, tout est stan-

dardisé, il y a un service mi-nimum et les prix sont divisés par deux.

Est-ce un modèle écono-mique, et est-il viable ?Dans le secteur aérien, les prix sont de 30 à 40 % moins chers sur la même

destination. Il y a donc un gain de pouvoir d’achat très important. Le hard discount de type Lidl permet également d’acheter des produits de consommation de base, sans payer pour la beauté du magasin, la musique et le bel emballage. Le low cost alimentaire est un marché très intéres-sant pour les populations les moins ai-sées, d’ailleurs il est très installé dans le nord de la France. Mais je pense qu’à part l’aérien, qui va se développer, les autres sont des marchés de niche. Boursorama ne remplacera jamais les agences ban-caires car les gens ont besoin de voir un conseiller, ils n’ont pas souvent confiance en Internet. Dans certains secteurs, il n’y aura jamais de low cost : luxe, high tech. Cela n’aurait pas de sens d’acheter un lecteur mp3 complète-ment simplifié.

Quelles sont les dérives de ce modèle ?Les clients sont mal informés et doivent souvent payer des options en plus, géné-ralement très chères. Sur Ryan Air, vous pouvez voyager pour dix euros. Mais si vous avez oublié d’enregistrer vos ba-gages sur Internet, ou s’ils sont un kilo trop lourds, vous payez 50 euros de plus. Quand un vol est annulé, il y a des règles strictes de remboursement du consomma-teur. Or, lors du nuage de cendre provoqué par le volcan islandais, Ryan Air a refusé de payer les nuits d’hôtel de ses clients. En général, les compagnies low cost n’ont pas d’enseigne, donc c’est plus difficile pour le consommateur d’aller se plaindre.

Propos recueillis par Marie Raymond

Professeur d’économie à l’université Paris I, professeur à l’ESCP Europe et membre du Collège de l’Autorité de la concurrence, Emmanuel

Combe travaille depuis quinze ans sur la concurrence, et s’intéresse particulière-ment au low cost.

Génération Solidaire : Quelle est votre définition du low cost ?Emmanuel Combe : Faire du low cost, c’est prendre un produit et n’en retenir que l’es-sentiel pour le client. Le génie d’Easy Jet, par exemple, est de se dire : « Quand on va à Marrakech, que veut-on ? Voyager en toute sécurité ». Le journal, les ca-cahuètes et le confort ne sont pas importants si vous payez moins cher. Autre exemple : la Renault Logan, qui n’a pas de climatisation, pas d’autora-dio, pas de vitres électriques. C’est simplement un moteur à quatre roues qui roule en toute sécurité. Les entreprises low cost sont par-ties des demandes des consommateurs qui en avaient assez de payer très cher pour des prestations qui ne les intéressaient pas.

Quelle est la différence avec le bas coût ?Il y a une confusion sur le low cost, puisque cela se traduit littéralement par « bas coût ». Or, tous les low costs ont des bas coûts, mais tous les bas coûts ne sont pas des low costs. La différence entre le low cost et le bas coût est que le produit est officiel-lement différent. Easy Jet ne vend pas du tout le même service qu’Air France. En revanche, lorsqu’une entreprise fran-çaise ferme son usine et fait fabriquer un jouet en Chine, si c’est le même jouet, ce n’est pas du low cost, mais du bas coût par la délocalisation.

VERS UN NOUVEL ELDORADO ?

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DU DROIT ET DU LOW COSTAlors que les personnels navigants des compagnies étrangères installées en France sont soumis au droit français de-puis un décret de 2006, en avril dernier, Ryan Air était accusé de non respect du droit du travail, et travail dissimulé, non-verse-ment de cotisations sociales et de retraite. La compagnie Easy Jet avait déjà été condamnée pour les mêmes motifs.

Les clients sont mal informés

et doivent souvent payer

des options en plus

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On fait croire aux consomma-teurs qu’ils sont

plus malins en achetant moins cher

se cachent désormais des réalités qui ne conjuguent plus ces trois principes. Le low cost est dorénavant un argument marketing qui fait vendre. C’est pourquoi de nombreux industriels s’engouffrent dans la brèche, en faisant croire aux consommateurs qu’ils sont plus intelligents, malins, « tendance », en achetant moins cher.

Quels sont les domaines concernés et quelles sont les dérives observées ?Alimentation, vêtements, transports aé-riens, santé… sont autant de secteurs touchés par des questions de baisse des coûts qui privilégient la rentabilité au dé-triment de la qualité. Qualité des produits, du service, des conditions de travail.

Pour être concret, un T-shirt moins cher va durer moins longtemps. Et la réduction de son prix ne se fait pas par miracle (import de com-posants fabriqués dans des conditions de travail déplorables pour les salariés ou l’environnement). Les aliments moins chers peuvent contenir des ingrédients de substitution (huile de palme) ou en quantité excessive (sel, sucre, matières grasses), nocifs pour la santé. Quand ils ne sont pas importés de l’étranger, au détriment de l’agricul-ture nationale. La production de soja par exemple, pour nourrir notamment les poulets à la chaîne de façon indus-trielle, est très consommatrice d’eau, d’engrais, de pesticides, et a donné lieu à la destruction de plus de 700 000 hectares de la forêt amazonienne.

De plus, les conditions de travail sont touchées puisque la réduction des coûts passe souvent par la réduction du nombre de salariés, parfois moins qua-lifiés et souvent multi-tâches ; par des contrats de travail à durée déterminée ; l’entrave aux libertés syndicales…

Comment bien consommer low cost ?Ce système est pernicieux car il permet de consommer des prestations ou pro-duits qui seraient autrement inacces-sibles. Mais la première question à se poser est la raison de ces prix bas. Car consommer moins cher a un prix. C’est aussi une vision à court terme : sur l’ins-

tant, on a une sensation de hausse de pouvoir d’achat. Mais sur le long terme, les conséquences sont défa-vorables aux consomma-teurs, à l’environnement, aux conditions de travail et d’emploi.

Les étudiants, et plus généralement la jeune génération, sont des consomma-teurs mais aussi les salariés et chefs d’entreprise de demain. Ils ont le pouvoir de faire changer les choses en consom-mant de façon informée et éthique. Il faut réussir à concilier les besoins immédiats avec le long terme. L’individuel et le col-lectif. Ne plus produire et consommer « jetable », mais durable. Et ne pas re-garder uniquement les prix.

Propos recueillis par Virginie de Galzain

Bruno fay est journaliste indépendant. Auteur de plusieurs ouvrages et de documentaires, il a co-écrit No Low cost avec Stéphane Reynaud.

Génération Solidaire : Qu’est-ce que le low cost ?Bruno fay : Au départ, le low cost (coût bas) est un modèle inventé par Herbert Kelleher, un patron de compagnie aérienne californien dont la société s’est trouvée en difficulté. Pour y remédier, il a mis au point un système économique innovant pour offrir des services moins chers, sans tou-cher à la qualité du voyage ni aux condi-tions de travail des salariés.

Un des exemples de vrai low cost 1.0 sur lequel nous nous appuyons est celui d’Ikéa, qui a créé un système inédit consistant à vendre des meubles de qualité à monter soi-même, au coût de transport moins éle-vé pour la société et donc au coût d’achat plus bas pour le consommateur. Dans un autre domaine, Internet est révolutionnaire car il permet aux internautes de gérer eux-mêmes leurs achats. Mais avec Stéphane Reynaud, nous opposons justement le low cost 1.0 originel aux formes du low cost d’aujourd’hui.

Que reprochez-vous aujourd’hui au low cost ?Le modèle initial était fondé sur l’innovation et le durable dans toutes ses composantes : il se voulait viable d’un point de vue écono-mique et environnemental, et socialement équitable. Mais sous couvert de bas prix,

À LIRE

• No low cost. De Bruno Fay et Stéphane Reynaud. Éd. Du moment. 17,95 €.

• L’économie du low cost. D’Emmanuel Combe. Éd. de la Découverte. À paraître.

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SANTÉ DES ÉTUDIANTSUNE PROTECTION GLOBALE POUR TOUS

Au cours de l’Assemblée générale de la LMDE des 21 et 22 mai, les délégués ont adopté les évolutions de la nouvelle gamme de complé-mentaires santé. Certaines prestations ont ainsi été renforcées. Détails.

Renforcer les forfaits préventionIl s’agit notamment de réévaluer les rem-boursements des contraceptifs que la Sécurité sociale ne prend pas en charge : pilules contraceptives « nouvelles géné-rations », anneau vaginal, patchs contra-ceptifs. Cette initiative illustre la volonté de la LMDE de proposer aux étudiantes un large choix de contraceptifs, pour permettre à chacune de choisir en toute sérénité la contraception qui lui convient, sans contrainte financière.

Renforcer l’accès et les rembourse-ments des consultations de psycholo-gues cliniciensDe nombreux professionnels de santé proposent des consultations pour ré-pondre au mal-être des étudiants mais toutes ne sont pas remboursées. C’est pourquoi la LMDE améliore la prise en charge des consultations de psycholo-gues cliniciens grâce au « forfait psy ».

À noter, un projet en île-de-France pour la rentrée 2010 : des consultations gratuites de psychologues cliniciens seront propo-sées sur les lieux de vie des étudiants.

Si l’expérience est concluante, cette expé-rimentation sera généralisée à l’ensemble du territoire.

Développer les services à l’attention des étudiantsUn partenariat avec la Ligue des Droits de l’Homme a permis la mise en place, pour la rentrée 2010, d’une aide juridique, pour les étudiants qui en ont besoin. Une permanence téléphonique sera assurée tous les jours de la semaine pour les ad-hérents de la LMDE.

À venir…En projet pour la rentrée universitaire 2011, la LMDE souhaite proposer un service aux étudiants qui sont hospi-talisés ou immobilisés temporairement et qui ne peuvent plus suivre leurs cours : enseignement à domicile, prise en charge du transport pour effectuer le trajet domicile-lieux d’études… La LMDE a pour objectif d’éviter à ces étudiants le décrochage et le risque de perdre leur année.

C.D.

BON À SAVOIRjOB ÉTUDIANT OU COURS DE SOUTIEN ?Vous cherchez un job ? Domicours propose aux étudiants titulaires d’un Bac +3, validé par l’Éducation Nationale, de rejoindre son équipe d’enseignants. Plus de renseignement sur www.lmde.com > Services et avantages > Emploi - PEEES. Vous pouvez également vous adresser directement à votre conseiller dans votre agence LMDE.

PRINTEMPS 2011CONGRèS DE LA LMDELa LMDE est une mutuelle gérée par et pour les étudiants. C’est en effet vous, étudiants, qui avez souscrit à une complémentaire santé LMDE, qui élisez vos propres représentants. À l’occasion du Congrès de la mutuelle, la totalité de l’Assemblée générale sera renouvelée. À vos votes !

DÉCOMPTE MAILj’ADhèRE !Pour souscrire gratuitement au décompte mail, rendez-vous sur votre espace personnalisé sur www.lmde.com. Ce service vous permet d’être prévenu(e) immédiatement par e-mail lors de chaque remboursement de vos frais de santé, en remplacement du courrier papier. Et vous suivez en temps réel les virements effectués sur votre compte !

RENTRÉELA LMDE.TV fAIT PEAU NEUVE !Une nouvelle ergonomie pour une navigation simplifiée ! Les vidéos actu LMDE, Info santé et Génération solidaire seront accessibles dès la page d’ac-cueil. Une rubrique Partenaires a été créée afin d’étoffer notre bibliothèque de vidéos et de mettre à disposition un plus large choix de sujets qui touchent à l’actualité étudiante. La sélection du web, qui vous propose le meilleur du net, est toujours là. N’hésitez pas à proposer vos vidéos sur des événe-ments ou des sujets qui vous tiennent à cœur. À bientôt sur www.lmde.tv

a votre service

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