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44 Génération Tao n° 48 des vidéos à téléchar ger sur www .gener ation-t ao.com Qi Gong & thérapeutique création graphique: Frédéric Villbrandt Posture extraite des « Exercices en postion assise en fonction des 24 périodes de l’année pour chasser les maladies ». La calligraphie représente les trois trésors : Shen (esprit), Qi (souffle), Jing (essence).

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Qi Gong & thérapeutique

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Posture extraite des « Exercices en postion assise enfonction des 24 périodes de l’année pour chasser lesmaladies ». La calligraphie représente les trois trésors :Shen (esprit), Qi (souffle), Jing (essence).

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Qi Gong & thérapeutique

Le Qi Gong connaît aujourd’hui

une nouvelle étape dans son

développement. La discipline est

devenue plus courante et le terme plus

largement répandu, mais qu’en est-il de

son utilisation et de ses applications ?

Qi Gong de santé, thérapeutique ou

médical ? Vous verrez qu’il n’est pas

facile de le préciser. Et le peut-on

vraiment ? Nous aimons bien en France

définir exactement les termes et leur

utilisation, et que chaque chose soit

fixée. Mais le risque est de réduire tout

ce que la pratique contient de trésors.

A l’inverse, le risque serait d’entretenir

une confusion. Le Qi Gong s’inscrit non

seulement dans la Médecine Tradition-

nelle Chinoise, mais il est également

une partie incontournable de sa cultu-

re, liée au Taoïsme, au Bouddhisme,

au Confucianisme. Sous la dynastie des

Tang au huitième siècle, l’on était

poète, taoïste, médecin, et tout était

lié dans une conception globale de la

vie et de ses expressions. Le Qi Gong,

tout comme la médecine chinoise, en

étant respectueux des systèmes qui

composent la nature et de leur équi-

libre harmonieux, s’apparente davanta-

ge à un art de prévention qui préserve

la santé, qu’à une stricte technique

médicale. Essayons cependant, grâce

à la place qui nous est ici donnée par

l’équipe de Génération Tao, de repenser

ces différents termes, expressions de la

même origine millénaire, dans le

contexte actuel où l’on différencie ce

qui concerne la médecine de ce qui se

rapporte à l’entretien de la vie.

QI GONG &THERAPEUTIQUEQI GONG &THERAPEUTIQUE

L’éditao de Ke Wen

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Qi Gong & thérapeutique

Qi Gong de santé, thérapeutique

& médical

Passionnée de danseet d’arts martiaux, KeWen étudie la littératu-re française à l’Univer-sité en Chine puis laM.T.C. à l’Universitédu Yunnan. Elle arriveen France en 1992.Avec son compagnon,Dominique Casaÿs, ilscréent l’Ecole « LesTemps du Corps » àNanterre, puis à Paris.Elle forme des ensei-gnants de Qi Gongdans toute la France.

PORTRAIT

Dans le milieu des pratiquants, et mêmepour certains enseingants ou praticiens, ilest parfois difficile de s’y retrouver entre

les différentes appellations du Qi Gong.Essayons d’y voir plus clair…

QI GONG DE SANTECette appellation générale correspond à la plu-part des méthodes de Qi Gong qui montrentleur effet bénéfique sur la santé, tant en pré-vention qu’en entretien. Ces méthodes permet-tent de nourrir et de renforcer l’énergie vitale,le Qi, d’assouplir les articulations, d’améliorertous les systèmes fonctionnels du corps, et deretrouver un bien-être profond. Plus récem-ment, le Qi Gong Santé désigne les méthodesdéveloppées par l’Association Nationale d’ad-ministration du Qi Gong Santé, Fédération offi-cielle chinoise qui à ce jour développe 4méthodes issues des méthodes traditionnelles :les Ba Duan Jin, le Yi Jing Jing, les 5 animauxet les 6 sons.

QI GONG THERAPEUTIQUEBeaucoup de méthodes de Qi Gong peuventavoir un effet thérapeutique dans l’acceptionlarge du terme, tout dépend de l’intention de lapratique et de son cadre. De nombreux prati-quants ont pu témoigner de l’amélioration decertains maux comme une meilleure digestion,un sommeil plus profond… Les effets thérapeu-tiques du Qi Gong ont été démontrés dans denombreux pays, dont l’Allemagne, les Etats-Unis, le Japon (voir l’article d’YvesRéquéna p. 52).

QI GONG MEDICALIl s’agit de l’utilisation médicale du Qi Gong.Peu développé en France, le Qi Gong médicalsuppose un diagnostic puis un traitement indivi-dualisé que le patient prolongera seul par desexercices spécifiques. Le Qi Gong médicaldemande une formation approfondie, tant dansle domaine de la MTC qu’en Qi Gong, et n’estpratiqué que par des professionnels en médeci-ne chinoise étant à même d’administrer un trai-tement par le Qi Gong — véritable ordonnancede pratique —, de donner des conseils, de jugerde l’évolution des symptômes et de guider lepatient. Il est souvent combiné avec d’autrestraitements occidentaux ou de médecine chinoi-se, comme l’acupuncture ou la phytothérapie.

Les principes communsLe travail du relâchement et de l’apaisement esttout à la fois base et porte d’entrée de la pratique.Tout pratiquant doit également porter son atten-tion sur trois facteurs fondamentaux : la structurecorporelle, le souffle et la respiration. C’est l’as-sociation de ces trois éléments qui nous guidepour entrer dans l’état de Qi Gong : l’état decommunication entre le corps et l’esprit, le corpset la nature, et dans lequel on développe l’épa-nouissement de l’être. Enfin, le respect de soi :dans la pratique du Qi Gong, on ne force soncorps, ni physiquement, ni mentalement.

Les différences• L’objectif : le bien-être et la santé d’un côté (Qi Gong de santé), le soin et la guérison del’autre (Qi Gong thérapeutique ou médical).Alors, l’intention et la recherche de la pratiquesont différentes. • Le temps : pour le Qi Gong médical, il estnécessaire de pratiquer régulièrement et pluslongtemps pour obtenir le résultat souhaité. Onpeut dire que la pratique agit comme une plan-te médicinale.• L’écoute du corps : les personnes souffrantesdoivent redoubler d’attention et d’écoute de leurcorps pour ne pas subir les effets négatifs d’unetrop grande intensité de pratique.

Pour en savoir plus, consultez

le carnet d’adresses p. 58.

Le Qi Gong est un art corporel chinois de santé,

préventif et curatif, qui fait partie de la médeci-

ne chinoise, un des trésors de la philosophie et

de la culture chinoise. Voie de bien-être, d’épa-

nouissement, d’éveil, le Qi Gong peut être aussi

thérapeutique dans l’acception large du terme,

ou médical. Revue des différences et points

communs à ces trois conceptions.

Quelles différences?par Ke Wen

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Qi Gong & thérapeutique

Prévenir,c’est guérir un peu…

Un tour du monde des avancées scientifiquespar Yves Réquéna

Le Qi Gong est avant tout et surtout parvocation un art corporel proposé par latradition chinoise pour optimiser sa

santé. La meilleure indication du Qi Gongdemeure et demeurera la prévention. C’estdans ce domaine : avant que l’individu netombe malade, qu’il a le plus d’efficacité.Appliqué ainsi en grand nombre par des ensei-gnants formés à son utilisation générale, le QiGong n’en aura pas moins des effets thérapeu-tiques que je qualifierai de « naturels ». Icis’améliore une hypertension, ou bien un « dérouillage » des articulations et une amélio-ration des rhumatismes, ou encore on consta-tera un effet sur le stress, avec plus de calme,un meilleur sommeil, voire un effet antidé-presseur. Autrement dit, faire du Qi Gong defaçon générale, c’est se soigner, et enseigner leQi Gong, c’est améliorer la santé des gens, demême que Monsieur Jourdain faisait de laprose sans le savoir.

La spécificité du Qi Gong à visée thérapeutiqueElle consiste en l’application ciblée d’exercicesspécifiques dans une population ou un groupedonné pour obtenir un résultat déterminé. Parexemple, l’utilisation Qi Gong dans un hôpitalpsychiatrique pour les hospitalisés chroniques(la première expérience eut lieu en Suisse il ya une quinzaine d’années), ou le Qi Gong chezles patients atteints de la maladie de Parkinson(comme l’expérience menée par une équipeItalienne il y a une dizaine d’années), etc.

Le cadre médicalLe cadre médical d’intervention avec le QiGong nécessiterait au moins deux conditions :que la personne intervenante, ou à tout lemoins qui dirige la démarche, soit un médecinou un paramédical, et que les conditions devalidation puissent confirmer ou infirmer lebien fondé de l’utilisation du Qi Gong dans lebut visé. D’où la nécessité d’une équipe scien-

Yves Réquéna, médecin expert

de la Fédération Européenne de

Qi Gong des Arts Energétiques

(FEQGAE), nous propose un

bref tour du monde des études

scientifiques qui ont été

réalisées ces dernières années.

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L’expérience de Morelia : des pratiquants de Qi Gong au Mexique, à Morelia. Les résultats probants sur leur santé ayant attiré l’attention des TV, radios et du Ministère de la Santé, Mme Nora Nakanura, leur enseigante a reçu l’accord d’expérimenter le Qi Gong auprès des malades et des personnes âgées.

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Qi Gong & thérapeutique

tifique dans un cadre approprié (hôpital, labo-ratoire de recherche). Autrement dit, une for-mation, voire un diplôme de Qi Gong médicalpourrait s’avérer pertinent, en tout cas enFrance. C’est la direction que sembleraientprendre certaines universités de médecine quiont pour projet de mettre en place un desétudes de Médecine Chinoiseincluant un diplôme de Qi Gongouvert aux médecins et aux para-médicaux (voir p.36 l’entretienavec Denis Colin). Cependant,en Allemagne, les enseignants deQi Gong intervenant pour lesséminaires organisés par lesCaisses de Sécurité Sociale pour laprévention ou la correction du diabète,l’hypertension, l’obésité, ou simplement la pré-vention du stress, ne sont pas des médicaux, nimême des heilpraktikers(1)…

Tour du monde des études scientifiquesLe Qi Gong médical s’est aussi développé dansdivers pays, pour son efficacité constatée, cequ’on appelle « evidence based medecine », etselon les cas par des personnes ayant une for-mation médicale ou non. Citons la Chine, laCorée du Sud, les USA, l’Autriche, l’Amé-rique Latine, et bien sûr, divers pays d’Europe.Le Ministère de la Santé du Mexique a, quantà lui, inscrit officiellement le Qi Gong parmiles cinq thérapeutiques alternatives nécessitantl’encadrement et l’application officielle. Maisdu fait d’un manque de compétences et dugrand nombre de malades hors des grandesvilles, ces missions devront être confiées à des« officiers de santé », sortes de médecins auxpieds nus formés par les universités d’Etat.C’est ou ce sera le cas de façon généraliséedans tous ces pays émergents et notamment auMaghreb qui commence à s’intéresser au QiGong. Quant aux pays du Moyen-Orient, tantIsraël que plus récemment les pays arabes(Koweït, Emirats Arabes), le Qi Gong com-mence à bien trouver sa place.

Les preuves scientifiques

En science, on peut seulement se fier à la répu-tation d’une technique pour la valider. D’où lanécessité de l’expérimentation et des étudescliniques. Au risque de surprendre, la curiositéd’une certaine partie de la communauté scien-tifique a débuté avant même celle du grandpublic qui, pour l’heure, n’a pas encore vérita-blement découvert le Qi Gong.

Des études cliniquesLes études cliniques ont débuté depuis plus de25 ans. Le premier acteur est bien entendu laChine, avec un congrès scientifique annuel quia lieu à Shanghai depuis 10 ans (voir info p.8).

Mais d’autres pays apparaissent égalementcomme de grands acteurs dans ce domaine,surtout la Corée du Sud et les USA, puis à unmoindre niveau, l’Australie, l’Europe, etl’Amérique Latine, avec… Rien en France à cejour et à ma connaissance… Il existe plusieurs

centaines de publications, mais cependantcertaines d’entre elles ne résistent pas à

l’étude qualitative (méta-analyse). Ilconvient ici d’indiquer les diversdomaines de prédilection des cher-cheurs. Par ordre décroissant, lesplus nombreuses recherches se fontdans le domaine cardio-vasculaire,

puis viennent celui de l’immunité, dela gérontologie, de la psychiatrie et à

des degrés moindres, la neurologie, la gas-tro-entérologie, la gynécologie, la pneumolo-gie… Nous choisirons quelques exemples pourillustrer nos propos. Historiquement, la com-munauté médicale occidentale a été sensibili-sée au Qi Gong en 1989, lors d’un congrès decardiologie organisé par la Chine et par lelaboratoire Merk Sharp and Dohm. C’est àcette époque qu’Harvard a commencé à s’inté-resser à la question avec, par la suite, l’attribu-tion de fonds de recherche votés par le Natio-nal Institute for Health pour expérimentationclinique. Plus récemment, une méta-analyseirréprochable de 23 expérimentations croiséesa prouvé l’action préventive du Tai Ji Quandans les chutes chez les personnes âgées(2).Cela a mis la communauté des gérontologuesen émoi et a facilité une des premières applica-tions du Qi Gong et du Tai Ji Quan, celles’adressant aux personnes du 3e âge très large-ment répandue maintenant aux USA, en

Les études cliniques ontdébuté depuis

25 ans.

Tableau comparatif entre un groupe desujets sains ayant pratiqué le Guo Lin Qi Gong 1 heure par jour pendant 1 mois, et un groupe témoin. Les paramètres habituellement déviéspar le stress : cortisolémie, lymphocytesC4 C8 et naturall killers sont corrigés de façon significative par rapport au groupe témoin.

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50 Génération Tao n° 48

Qi Gong & thérapeutique

France, en Espagne, en Allemagne, etc. dansles maisons de retraite comme dans les clubsseniors. Je développerai dans mon prochainlivre, Le Qi Gong anti-âge, toutes lesrecherches menées dans le domaine de lagérontologie(3). Dans le domaine cardio-vascu-laire, citons l’étude critique parue en 1999, il ya presque 10 ans, de Michael Mayer sur 50expérimentations cliniques(4), triant le pour etle contre de ces expérimentations qui souventont manqué de rigueur scientifique. Il est vraique les méthodologies ont aujourd’hui gagnéen sérieux. En immunologie, le QiGong fait ses preuves pour amélio-rer la compétence immunitaire enjouant sur le nombre de lympho-cytes, les natural killers, le pou-voir des cytokines via l’augmen-tation de la growthormone (hor-mone de croissance)(5), etc. Lapublication d’une expérience irré-prochable par une équipe espagnole amontré par ailleurs le rôle favorable contrele stress et l’immunité de la fameuse « marcheanti-cancer » ou « fast walking Qi Gong » de lacélèbre Guo Lin(6). En endocrinologie, le QiGong a montré une action régulatrice sur lecortisol, les hormones de la thyroïde et de laparathyroïde, une action favorable pour rédui-re le diabète, augmenter le bon cholestérol etdiminuer le taux des « mauvais lipides ». Enneurologie, une équipe américaine a montré lerôle stabilisant du Qi Gong dans les syndromesparkinsoniens non évolués(7). De nombreusesétudes ont également montré l’effet positif surles états dépressifs, etc.(8)

Le Qi Gong médicalEn 1989, dans mon livre, Qi Gong, gymnas-tique chinoise de santé et de longévité, je distin-guais le Qi Gong thérapeutique, exercices àl’usage des patients, du Qi Gong médical,entraînement réservé à l’usage des théra-

peutes : médecins, acupuncteurs, masseurs,tuina, shiatsu ; dans le but d’amener le Qi dansles mains afin de le projeter dans l’aiguille oudans le massage. Cette application connaît uneextension spéciale en Qi Gong : le Wai Qi ouFa Gong, la projection du Qi à distance. Labibliographie internationale, et notammentchinoise, est riche en publications montrantl’efficacité du Qi projeté, notamment dans ledomaine de l’immunologie de la douleur, de ladépression. Cette abondante littératurecontraste avec le peu de cas que les Chinoismodernes en font aujourd’hui et la manièrequ’ils ont d’en relativiser l’usage, d’autant queles grands experts qui ont consacré toute leurvie au Qi Gong pour parvenir à une telle vir-tuosité sont de moins en moins nombreux. Deplus, il est reconnu aussi dans ce milieu,qu’améliorer quelqu’un en lui projetant le Qine sera durable que si la personne elle-mêmeen vient à une pratique régulière du Qi Gong.C’est pourquoi nous ne développerons pasplus ce sujet dans cet article consacré au QiGong thérapeutique. Je voulais juste bien fairele distinguo entre enseigner le Qi Gong à unpatient et le fait de le prendre en charge par laprojection de l’énergie.

(1) Heilpraktiker est le nom donné au praticienet au diplôme de praticien de santé naturelle(médecines douces) en Allemagne. Ce diplô-me est reconnu par l'Etat.(2) Ge Wu, PhD, Evaluation of the effective-

ness of Tai Ji for improving balance andpreventing fall in older population

– a review, in JAGS April 2002.(3) A paraître en octobre 2008 – éd. Trédaniel.(4) Michel Mayer, Qi Gong andhypertension : a critique of research,

the journal of alternative and comple-mentary medicin – vol 5 n° 4 - 1999.

(5) Myeong Soolee and coll., Qi trainingenhances immune functions : what is theunderlying mechanisms – Intern Neuroscien-ce 115, 1099-1104, 2005.(6) Juan M. Manzaneque & coll. Assessmentof immunological parameters following a QiGong training program Med. Sci Monit 2004 ;

10 (6)(7) Venglar M (OH, USA) Case report : Tai Jiand Parkinson in Physithera. Res. Int. 2005 ;10 (2) : 116 .(8) Une étude exhaustive de toutes ces

recherches fait l’objet d’un prochain ouvrage :Les bases scientifiques du Qi Gong que jecorédige avec le journaliste scientifique

Maxence Layet, à paraître en mai 2009.

Pour en savoir plus, consultez

le carnet d’adresses p. 58.

des vidéos à télécharger sur www.generation-tao.com

L’action préventive duTai Ji Quanprouvée…

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Enseignement par YvesRéquéna des marchesanti-cancer de Guo Lin(fast walking Qi Gong) à Mexico.

Yves Réquéna est doc-teur en médecine, acu-puncteur, conférencierinternational, auteur dedifférents ouvrages surla médecine chinoise etle Qi Gong. Il a fondéen France l’Institut Euro-péen de Qi Gong en1989. Il est un desmédecins experts de laFédération Européennede Qi Gong et des Arts Energétiques(FEQGAE).

PORTRAIT

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Qi Gong & thérapeutique

Les principes de basePosture, respiration et concentration

propos de Mme Liu Ya Fei recueillis par Frédérique Maldidier

A partir des méthodes enseignées au Centre

National de Qi Gong de Beidaihe en Chine, et

notamment celles utilisées par Mme Liu, cet

article nous évoque les principes de base du Qi

Gong thérapeutique fondé sur la combinaison de postures,

de respiration et de concentration.

Pour rappel, les pratiques de Qi Gong quisont évoquées dans cet article sont béné-fiques pour tous (pratiques collectives). A

ce titre, on peut considérer qu’elles sont un QiGong thérapeutique. Dès lors qu’il y aurait undiagnostic sur la personne avec prescriptiond’exercices spécifiques (quantité, durée, etc.),il faudrait davantage parler de Qi Gong médi-cal. C’est là toute la richesse et la difficulté àdéfinir le Qi Gong et à en saisir les nuances.C’est le Centre National de Qi Gong de Bei-daihe fondé à la fin des années 50 par le Doc-teur Liu Gui Zhen, qui a reformulé et appliquéles méthodes de Qi Gong thérapeutique. Il aagi principalement au départ pour soigner lesmalades sur les maladies digestives, puis sur unnombre important de pathologies, souvent encomplément d’autres techniques tradition-nelles (phytothérapie, acupuncture, massa-ge…) ou plus modernes (opération, traitementde chimiothérapie…). C’est sa fille, MadameLiu Ya Fei, qui dirige aujourd’hui le centre deBeidaihe, en liaison avec le Ministère de laSanté et le Centre de Recherches sur le QiGong de Shanghaï. Madame Liu nous donneici quelques principes et techniques du QiGong thérapeutique tel qu’il est conçu et utili-sé à Beidaihe ainsi que dans d’autres hôpitauxchinois. D’autres méthodes comme la projec-tion d’énergie (Wai Qi), les marches thérapeu-tiques (méthode de Guo Lin), moins utiliséesdans ce centre, font néanmoins partie desméthodes de Qi Gong thérapeutique.Le Qi Gong thérapeutique obéit aux lois de laMédecine Chinoise Traditionnelle et en faitpartie intégrante. Cependant, comme pourtoutes les méthodes de soins, il possède sesparticularités, ses champs d’applications, sesbonnes et ses mauvaises utilisations. Dans le

cadre de la médecine chinoise, le Qi Gong estla méthode qui responsabilise le plus le mala-de. La pratique en effet ne coûte que du tempset du travail. Cette responsabilisation est unfacteur très important de la guérison. Aussi,pour que la personne puisse aller jusqu’aubout du travail, il est fondamental que la pratique du Qi Gong s’appuie sur le plaisir dela pratique.

Les méthodes statiques et dynamiquesOn distingue classiquement les méthodes sta-tiques et les méthodes dynamiques. Le travailstatique dans le domaine thérapeutique estsouvent prédominant et peut être considérécomme la fondation du travail du Qi Gong.Son étude est cependant délicate pour l’Occi-dental, par la subjectivité des techniques et l’inexpérience du pratiquant. Plusieursrepères constants dans le travail du Qi Gong permettent de guider le patient et d’ob-tenir un résultat positif. La plus grande diffi-culté restera l’investissement personnel dupatient, en temps et en volonté, pour pouvoirconsacrer le succès de la thérapeutique par leQi Gong. Le Qi Gong statique est interdit auxpersonnes souffrant de troubles mentaux (psychoses, névroses).

Les méthodes statiques

Dans le travail statique, on respecte les troisétapes de travail du Qi Gong : • Régulariser le corps par la posture juste.• Régulariser l’énergie par la respirationnaturelle ou « spéciale ».• Régulariser l’esprit par le calme, la détente,

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Mme Liu Ya Fei qui dirige le Centre de Beidaihe.

Frédérique Maldidierest diplômée de laFédération Européen-ne de Qi Gong et ArtsEnergétiques (FEQ-GAE), et de l’Ecole « Les Temps du Corpsoù elle a été formée ».

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Qi Gong & thérapeutique

Des pratiquants de Qi Gong thérapeutique au Centre

National de Beidaihe.

l’utilisation des images, des points de concen-tration, des trajets d’énergie.Sur le plan physiologique, le travail statique :• Améliore la circulation sanguine.• Régularise les fonctions des organes.• Harmonise les mouvements internes et externes.Les méthodes statiques sont très efficaces pourles traitements, notamment chez les maladesaffaiblis. De plus, leur utilisation est plus large,plus aisée que certaines méthodes dynamiques,car elles conviennent à presque tous lesmalades et sont plus faciles à exécuter dans despositions courantes.

Trois étapes pour trois niveaux de pratiqueDans le travail statique, on consi-dère trois étapes en fonction duniveau de pratique.1. Entrer dans le calme (prépa-ration) : c’est-à-dire, chasser lespensées parasites, oublier lespensées ; ouvrir la peau pourcapter l’énergie extérieure ;décontracter et relaxer le corps.Quatre critères permettent de contrôlerl’état de calme. On peut observer : si la respira-tion est régulière (à l’inspiration, on détendl’esprit. A l’expiration, le corps se détend) ; siles pensées sont stoppées ; si la sensibilité vis-à-vis des perturbations extérieures (bruits) s’estamoindrie ; si les pupilles des yeux sont fixes, etles paupières sans mouvement.2. La pensée unique, dirigée, consciente : cetteétape est très importante pour les malades : ilspeuvent amener ici des images positives deguérison, spécifiques à leur maladie. En géné-ral, une des premières actions de la penséeconsciente est de ramener les bonnes énergiesà l’inspiration et de chasser les mauvaises éner-gies à l’expiration.3. Entrer dans le vide : c’est une sensation delégèreté, de pureté du corps, quelle que soit saposition. L’entrée dans le vide provoque unejoie intense, le corps est léger, le cerveau etl’esprit sont vides. Cette troisième étape estplus difficile à atteindre et demande unelongue pratique.Dans le Qi Gong statique, trois facteurs impor-tants sont utilisés selon les différents symp-tômes qui se manifestent : la posture, la respi-ration et la concentration. Au regard du dia-gnostic et du principe de traitement, le prati-cien va pouvoir composer une « formule de QiGong » en combinant la posture, la respirationet la concentration. Cette prescription propre àchacun est facilement modifiable en fonctionde l’évolution des pathologies. Pendant le tra-vail statique, la posture se pratique soitdebout, si l’état du patient le permet ; soit assissur une chaise, dos droit appuyé ou non sur ledossier ; ou encore, allongé sur le dos ou sur lecôté selon le but recherché.

Une respiration adaptée à un symptôme précisDifférentes respirations produisent des effetsphysiologiquement différents. La respirationjoue donc un rôle très important dans la pra-tique du Qi Gong. Il faut bien choisir la respi-ration adaptée, correspondant à un symptômeprécis. Dans le livre Wang Zhi Qien Den YinFa, il est dit : La tonification est faite en inspi-rant par le nez et en faisant descendre l’énergievers le Dan Tian. La dispersion est faite en ins-pirant par le nez et en expirant par la bouche.L’inspiration et l’expiration constituent desmouvements différents de l’énergie de l’orga-nisme. En clinique, pour les malades ayant un

excès de Feu et de Yang, l’attention estportée sur l’expiration qui fait sortir

l’énergie Yang et calme le Feu. Pourles malades en vide d’énergie, l’at-tention est plutôt portée sur l’ins-piration qui renforce la constitu-tion physique. D’une façon géné-rale, la pratique à Beidaihe insiste

sur le fait que l’inspiration doit sefaire par le nez et l’expiration par la

bouche, car c’est ce qu’il y a de plussimple pour les patients. Il ne faut jamais

respirer jusqu’au bout (dans l’inspir, commedans l’expir) ; il doit toujours y avoir une conti-nuité du souffle sans blocage. Même la réten-tion apparaît lentement, et on la quitte douce-ment, comme on embraye avec une voiture.

C’est laméthode qui

responsabilisele plus lemalade.

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Qi Gong & thérapeutique

Cette fluidité est très importante pour la quali-té du travail et le plaisir des sensations.1. L’expiration dominante : la conscience seconcentre au niveau de l’expir, ce qui la rendplus longue que l’inspir. C’est une dispersionindiquée pour les excès de Yang du foie, la plé-nitude de la poitrine et de l’abdomen, les mauxde tête, les sensations de lourdeur au niveau dela tête. Par exemple, cette respirationassociée à la position appropriée peutaller jusqu’à baisser la tension de 40mm (4 points) en 3 min.2. L’inspiration dominante: danscette respiration, la conscience seconcentre au niveau de l’inspir, cequi la rend plus longue que l’expir.C’est une tonification pour tous lessymptômes de « vide »: vertiges, pal-pitations, descente et vide d’énergie.3. La respiration naturelle thoracique :pour les débutants et les grands malades qui nepeuvent pas faire attention à tout.4. La respiration abdominale naturelle : l’abdo-men se gonfle sur l’inspir et se dégonfle surl’expir. Le pratiquant doit imaginer que le Qientre dans le Dan Tian. La méthode nécessiteune pratique douce et régulière de la respira-tion (la régularité au cours de l’exercice est undes facteurs les plus importants). C’est une res-piration qui tonifie le centre, la Rate, les Reins.Elle agit contre les ralentissements du systèmedigestif, lorsque l’excès de bois réprime la terre(hépatite, colite, etc.), et comble le vide de laRate et des Reins.5. La respiration abdominale inversée: l’abdo-men (la partie de l’abdomen située sous la cein-ture) se gonfle à l’expir et se dégonfle avec l’ins-pir. Le pratiquant imagine que le Qi descenddans le Dan Tian (zone située au niveau dunombril). Lors de l’inspir, l’énergie des cinq

organes se concentre au niveau du Dan Tian.L’inspir est toujours associé à la contraction dupérinée et de l’anus, ainsi qu’au léger contact dela langue contre le palais, derrière les incisives.Cette respiration est très tonifiante, en cas de vide de Qi dans l’Estomac, de la Rate, et des Reins. Il agit contre le prolapsus anal, lespertes de sperme, les diarrhées, la baisse d’éner-

gie de la Rate, les problèmes sexuels, la stérilité…

5. La respiration de la peau : c’estune respiration fine et impercep-tible. La personne est testée enplaçant une plume devant sonnez. La plume ne doit pasvaciller avec la respiration. La

personne doit imaginer qu’elleinspire et qu’elle expire par la

peau. En Chine, il existe des profes-seurs de Qi Gong qui aspirent la fumée

d’une cigarette par la peau en inspirant et quila font ressortir par la peau en expirant. Le Qiest testé en Chine en serrant la main, en pre-nant contact avec la peau.6. Des méthodes de respiration spéciales pourtraiter les symptômes :• La respiration dure : Xi Ting Hu (inspir –pause – expir). C’est une tonification. Cetterespiration accélère le système sympathique.• La respiration douce: Xi Hu Ting (inspir –expir – pause). C’est une dispersion. Cette respi-ration régularise le système para-sympathique.• La respiration de tonification : Xi Ting Xi Hu(inspir – pause – expir – pause). Elle est àquatre temps : inspirer un peu d’air – rétention– inspiration plus profonde – expiration. Cetterespiration tonifie l’énergie et le sang.

Utiliser la concentration de l’espritDans la pratique du Qi Gong, les différentes

L’attention est portée surl’inspirationpour un vide

d’énergie.

Crédit photo : Temps du Corps

Une pratique collectivede Tai Ji Quan au Centre

National de Beidaihe.

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méthodes demandent différentes concentra-tions. Le travail de l’esprit est très important,même pour les méthodes dynamiques. Laconcentration doit être légère : il ne faut pasêtre trop tendu. Il ne faut pas non plus cher-cher une sensation réelle à tout prix, mais plu-tôt amener une image qui soit le support de laconcentration. Si la sensation est trop forte,trop présente, l’énergie est bloquée par excèsde concentration. Notre conscience sur lepoint, doit plutôt venir et repartir sans qu’ellesoit forcée à rester en place (« on ne peutdemander à une vague de rester immo-bile »). Une légère concentrationstimule l’énergie et le sang : l’es-prit stimule et attire le Qi. Il vaensuite pouvoir le diriger dans lapratique du Qi Gong. Une imageclassique de la concentration del’esprit pendant la respirationest : à l’inspiration, la pureté del’unité entre en nous ; à l’expiration,l’énergie perverse est évacuée ducorps. En clinique, il faut choisir correcte-ment le point de concentration, car les effetsdiffèrent selon les parties du corps qui fontl’objet de la concentration. Par exemple, laconcentration sur les points dans la partiesupérieure du corps fait circuler l’énergie dansle corps. La concentration sur des points infé-rieurs fait descendre l’énergie. En clinique, onchoisit souvent des points du corps précis oudes paysages extérieurs. Il est à noter cepen-dant que les points de concentration en QiGong sont moins précis qu’en acupuncture.Quand on parle de point, il s’agit plutôt d’unezone de la taille d’une balle de tennis. Cettemoindre précision est permise par l’aspect plusglobal du traitement par le Qi Gong.

Les méthodes dynamiques

Les méthodes dynamiques font circuler l’éner-gie. Le corps reste très décontracté, les mouve-ments sont réguliers. Dès que les mouvementssont intégrés, il faut y ajouter le travail de l’es-prit et l’harmoniser avec la respiration. Dans

les méthodes dynamiques, il faut dissocier lesQi Gong dynamiques généraux qui mobilisentle Qi globalement dans tout le corps et les QiGong dynamiques particuliers créés pour desorganes ou des symptômes particuliers, ouselon des trajets spécifiques des méridiens,telle partie du corps, etc.

Les vertus de l’automassageL’automassage est un travail particulier de QiGong qui fait cependant partie du Dao Yin.

Avant de pratiquer cette série de mouve-ments, il est nécessaire de prendre une

position correcte quelques minutes,de calmer le cœur et l’esprit en seconcentrant sur le Dan Tian touten harmonisant la respiration.L’automassage est souvent utili-sé après les respirations dures oudouces. Il convient de pratiquer

entièrement la série de mouve-ments car elle est adaptée au corps

dans son ensemble, même si, selon lespathologies, on insiste plus ou moins sur

telle ou telle partie.

La relaxation et la conduite du QiLes exercices de relaxation font partie inté-grante du Qi Gong thérapeutique. Ce qui lesdifférencie de leurs voisins occidentaux, c’estla notion de Qi. La relaxation est contre-indi-quée en cas d’hypotension ou de grande fai-blesse. Pour les quatre premières relaxations, ilfaut prononcer le son « Jing » (signifiant« calme ») en inspirant, mais de façon quasiinaudible. Pour l’expiration, il faut prononcerle son « Song » (signifiant « relax ») mais plusfortement, car l’attention de la relaxation seporte sur l’expir. Après la relaxation, il estnécessaire d’utiliser des mouvements dynamiques.

Pour en savoir plus, consultez

le carnet d’adresses p. 58.

Attention, tous ces exercices ne sont pas

destinés, comme vous l’avez compris, à êtrepratiqués sans un suivi médical approprié.

Une légèreconcentration

stimule l’énergie et

le sang.

Qi Gong & thérapeutique

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Crédit photo : Bernard Lamy

Régulariser le corps,l’énergie et l’esprit.

Frédérique Maldidier dans deux postures statiques caractéristiques.

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Qi Gong & thérapeutique

En 1989, le médecin généraliste, pratiquantd’arts martiaux, et l’acupuncteur en herbeformé à l’occidental que j’étais, découvre

le Qi Gong. Corps et âme je m’y consacredepuis. En 94, sur l’initiative de Ke Wen etDominique Casaÿs, je découvre Beidaihe(centre médical de Qi Gong)… Et l’enseigne-ment de Mr Li, « médecin de l’univers » forméaux deux approches, occidentale et tradition-nelle. A son contact, les points, les trajetsd’acupuncture s’animaient, respiraient, éma-naient du chaud, du froid, du vent, dupiquant… Tout était simple, l’eau cristallinecomme notre liquide céphalo-rachidien, deve-nait un liquide de support et de transfert d’in-formations sans notion de distance et detemps. Le tout reproductible, à conditiond’être dans le calme, détendu, et d’exercer sespensées. Dans mon expérience, ce « Qi Gongthérapeutique » doit d’abord se vivre pour soi :être en ouverture permanente, apprendre deson corps, de sa respiration et maîtriser peu àpeu des niveaux de conscience différents. Ce lâcher-prise devient intéressant pour soigner quand on peut conserver l’état d’ « exister sans exister, sans essayer desentir »… Et tout arrive, les mains travaillent,l’énergie se manifeste, s’équilibre ; le patient leplus rationnel est touché, il s’émerveille, etcela lui donne envie de pratiquer le Qi Gongpour retrouver cet état.

Sur ces huit dernières années, dans ma vie pro-fessionnelle, l’expérience la plus représentati-ve concerne les soins que je donne auxpatients chez qui une chimiothérapie ou uneradiothérapie complémentaires ont été déci-dées en réunion commune de cancérologie.C’est une épreuve pénible pour bon nombred’entre eux. La réalisation de séances de Qi Gong théra-peutique associant détente, massage de points,de trajets, dégagement d’énergies perversesaccumulées comme celles du « feu » desrayons, ou de la toxicité des agents antinéopla-siques responsables d’effets secondaires… a fait marcher le bouche à oreille. La rapidité,la qualité du bien-être obtenu permettent unemeilleure adhésion à ces traitements et atté-nuent la peur. Certains patients découvrentleur corps et deviennent des pratiquantsconvaincus. Les oncologues eux-mêmes s’inté-ressent à ces retours favorables et encouragentles malades à faire l’expérience de ces séances,d’autant qu’il existe une approche globaledans cette prise en charge. De vieilles souf-frances peuvent être gommées, l’épreuve de lamaladie mieux vécue, la guérison plus rapi-de… Toute expérience laisse une trace dans lecerveau et celle-ci, d’après les neurosciences,est aussi bien synaptique que psychique. Enmatière de cancérologie de dépistage, il existeaussi des cas intéressants d’évolution dans lebon sens durant la période qui se situe entreune recherche positive (sein, col de l’utéruspar exemple) et l’acte de contrôle biopsie oud’exérèse (conisation, mamotome, segmentec-tomie). Cette attente est souvent angoissante.Certaines patientes demandent à être soute-nues et renforcées par une séance. Le résultatdes examens des tissus prélevés peut alorsrévéler de bonnes surprises (deux cas docu-mentés de disparition des lésions dysplasiquesdu col et un au niveau du sein à suivre…).J’aide aussi les patients par le Qi Gong théra-peutique pendant les périodes de leur vie oùleur, énergie source, est sollicitée (adolescence

Bernard Lamy, médecin, et Liujun Jian, ancien chef de clinique du service

cardiologie de l’hôpital annexe à l’Université de Canton, tous deux formés à la MTC,

nous livrent leur approche du Qi Gong thérapeutique.

Pratiquer le Qi Gong thérapeutique

Le témoignage de praticiens

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Ci-dessus, Mr Li, « médecin de l’univers »

et à droite, Bernard Lamypendant ses études

en Chine.

BERNARD LAMY

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GTao : Quelle différence faites-vous entrele Qi Gong et le Qi Gong Thérapeutique?

Jian Liujun : Il existe plusieurs Qi Gong selonles écoles d’origine : bouddhistes, taoïstes,confucianistes, martiales ou médicales. Toutle monde peut pratiquer le Qi Gong pouraméliorer sa santé, alors que le Qi Gong thé-rapeutique comprend des techniques spéci-fiques pour soigner les maladies que seul unspécialiste est habilité à recommander. Engénéral, les médecins, ou les maîtres de QiGong qui ont de l’expérience, choisissent lestechniques appropriées aux patients, et ils lesguident pour que ceux-ci les pratiquent ensui-te chez eux. C’est de cela dont il est questionla plupart du temps quand on entend parlerde Qi Gong thérapeutique.

GTao : On parle aussi d’émission de Qi àdistance, qu’en pensez-vous?

J. L. : Il s’agit du Fa Gong qui est une trans-mission d’énergie pour soigner les maladies,soit à distance, soit en contact avec le patient.C’est une pratique utilisée depuis longtempsen Chine. Certains y croient, d’autres non, carce n’est pas prouvé scientifiquement, maisempiriquement depuis des millénaires. Moij’y crois. Mais ce n’est pas simple pour lepatient de savoir si la personne en face de luiest compétente. Il est donc préférable, engénéral, de pratiquer le Qi Gong, c’est plussûr, soit pour son bien-être, soit dans uncadre thérapeutique. Il faut savoir que latransmission d’énergie est un travail difficile,subtil et à long terme.

GTao : Qui peut soigner avec le Fa Gong?

J. L. : Il est conseillé d’avoir une formation plussolide, c’est-à-dire connaître la MTC, et aussiconnaître la médecine occidentale : c’est préfé-rable pour ne pas faire d’erreurs de diagnostic.C’est mieux pour soi et pour le patient. Eneffet, certains pensent et croient que l’on peuttout faire : ce n’est pas le cas. Par exemple, siquelqu’un a eu un infarctus, il n’est pas sérieuxde le soigner avec le Fa Gong.

GTao : A votre avis, quelles sont leslimites de la thérapie par le Qi Gong thérapeutique?

J. L. : Le Qi Gong thérapeutique peut êtreutilisé pour des maladies chroniques, psycho-logiques, psychosomatiques ou fonctionnelles,mais il peut aussi soigner des maladies orga-niques. Les limites concernent par exempleles maladies aiguës comme l’infarctus, lesfractures, les accidents de voiture, l’insuffisan-ce ou l’épuisement des organes, ou encore lecollapsus. Le Qi Gong thérapeutique ne faitpas de mal dans ces cas, mais ce n’est pas lemoment de l’utiliser.

GTao : Et quel est le potentiel du Qi Gong thérapeutique?

J. L. : Il peut avoir des résultats étonnants, parexemple, en ce qui concerne le cancer, pouraider les patients à supporter les traitementslourds et pour éviter les effets secondaires dela chimiothérapie.

GTao : Comment voyez-vous l’avenir du Qi Gong thérapeutique en France?

J. L. : Le Qi Gong thérapeutique est encorepeu développé en France. Dans le domainemédical, tout le monde ne l’accepte pas, onenseigne donc seulement un Qi Gong desanté. De fait, il y a encore beaucoup de pos-sibilités de développement en France du QiGong thérapeutique, notamment dans ledomaine paramédical.

Propos recueillis par Marie Delaneau

Pour en savoir plus, consultez

le carnet d’adresses p. 58.

JIAN LIUJUN

Génération Tao n° 48 57

Qi Gong & thérapeutique

Il a vécu et enseigné le QiGong en France avant de partiraux Etats-Unis où il mène actuel-lement des recherches sur despathologies telles que les fibro-myalgies et les cancers du sein.

LIU DONGSelon Liu Dong, la maîtrise duQi Gong à visée thérapeutiquene consiste pas uniquement àfaire circuler l’énergie, maisdoit aussi consister à accorderson esprit aux lois naturelles :épurer son esprit, lequel doitêtre mis en accord avec lecorps, le cœur, les organes et les viscères. Il est nécessaired’atteindre une unité harmo-nieuse en soi, mais aussi avec l’énergie environnante etmême l’énergie universelle. Lesanciens avaient une expressionpour expliquer cela : Xing MingShuang Xiu, que l’on peut tra-duire par « l’esprit et le corpssont les deux choses à remettreen état. ». Lorsque l’homme a lecorps et le cœur calmes, le Qiet le sang peuvent circuler, lecorps est alors détendu et enbonne santé. Lorsque le cœurest calme, la pensée devientlimpide comme l’eau du lac, lecorps est alors dans une parfai-te harmonie qui se propagecomme une onde bénéfiquedans tout l’organisme et danstoutes les cellules. Ce sont les fondements du Qi Gong thérapeutique.

Jean-Pierre Krasensky, ancien élève de Maître Liu Dong

Pour en savoir plus, consultez le carnet d’adresses p. 58.

difficile, post-accouchement, ménopause, etc.)ou malmenée par des épisodes dépressifs réac-tionnels. La sensation de paix profonde que laméthode procure permet aux énergies de sereconnecter au ciel et à la terre. La confiancerevient et permet de repartir d’un bon piedsans traitement lourd. On peut aussi évoquer

les bienfaits de la pratique pour tous les soi-gnants : amélioration de la qualité de « la prisede terre », moins de fatigue, meilleur ressour-cement, douceur et qualité d’entrée dans lechamp énergétique de la personne.

Bernard Lamy

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