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avril 2010 | www.ProfessionSante.ca | l’actualité pharmaceutique | S1 Guide du pharmacien SUR LES PRODUITS DE SANTÉ NATURELS Probiotiques. Pour qui, combien et quoi recommander ? 2 Santé immunitaire. Nouvelles idées sur la prévention du rhume et de la grippe 4 Périménopause/ménopause. Quelques produits de santé naturels efficaces 6 Articulations et cartilage. Soulager l’arthrose et garder ses articulations en santé 8 Réviseur scientifique : Jean-Yves Dionne, B. Pharm. Un supplément de

Guide du pharmacien SUR LES PRODUITS DE …...Prévention des infections B Saccharomyces boulardii, L. GG Prévention de la diarrhée associée aux antibiotiques A L. GG, L.casei,

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avril 2010 | www.ProfessionSante.ca | l’actualité pharmaceutique | S1

Guide du pharmacien

SUR LES PRODUITS DE SANTÉ NATURELS

Probiotiques.Pour qui,

combien et quoi recommander ? 2

Santé immunitaire.Nouvelles

idées sur la prévention

du rhume et de la grippe 4

Périménopause/ménopause.Quelques produits de santé naturels efficaces 6

Articulations et cartilage.Soulager l’arthrose et garder ses articulations en santé 8

Réviseur scientifique :

Jean-Yves Dionne, B. Pharm.

Un supplément de

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Les probiotiques

Que sont les probiotiques?Le Règlement sur les produits de santé naturels définit une substan-ce probiotique comme étant une monoculture ou une culture mixte de micro-organismes vivants qui profitent au microbiote indigène de

l’humain. La substance probiotique peut uniquement contenir des mi-cro-organismes non pathogènes1.

Plusieurs probiotiques sont à l’étu-de. Les espèces ayant été testées en laboratoire et dans les études clini-ques sont : L. acidophilus, L. casei, L. gasseri, L. plantarum, L .bulgaricus, L. rhamnosus GG, L. reuteri, Bifido-bacterium longum, Bifidobacterium lactis, Bifidobacterium bifidus, Ente-rococcus faecium et Saccharomyces boulardii (une levure). On retrouve également d’autres espèces très pro-metteuses, mais qui sont accompa-gnées de moins de preuves scientifi-ques pour l’instant : L. johnsonii, Bifidobacterium breve, Bifidobacte-rium infantis, Enterococcus faecalis et Streptococcus salivarius.

Mécanismes d’actionLes probiotiques exercent leurs effets sur la santé via trois mécanismes :

En modulant l’activité du système immunitaire intestinal2, par exem-

ple, en accentuant la production des anticorps de type IgA. En inhibant principalement l’in-vasion des bactéries pathogè-nes2, par leurs effets antimicro-biens directs.En augmentant la fonction de barrière de la muqueuse intesti-nale, par exemple, par l’accrois-sement de la production de mu-cus, de même que par l’exclusion compétitive3.

Indications pour l’utilisation des probiotiquesUn article paru en juillet 2008 dans le Journal of Clinical Gastroenterology donne des lignes directrices pour l’utilisation des probiotiques, en indi-quant le niveau d’efficacité clinique et les souches à rechercher4. Le ta-bleau 1 présente ces lignes directri-ces. À noter qu’un niveau de preuve A est basé sur une forte littérature d’étu-des contrôlées et positives, alors qu’un niveau de preuve B l’est sur une bonne littérature d’études contrôlées et positives, mais avec quelques étu-des négatives. Par contre, un niveau de preuve C n’est basé que sur quel-ques études positives, sans être en assez grand nombre pour conclure à un effet quelconque.

Statut de probiotique : conditions à respecterAvant de statuer qu’un supplément ou qu’un aliment est de type probio-tique, les micro-organismes doivent respecter les conditions suivantes, établies par la Food and Agriculture Organization (FAO) et le World Health Organization (WHO)6 : 1 Chaque micro-organisme doit

être identifié précisément, soit son genre, son espèce et sa sou-che, par des méthodes mettant en jeu des techniques de biologie moléculaire. Il est donc plus pré-cis de parler du Bifidobacterium Lactis BB-12 que du Bifidobacte-rium Lactis.

2 Le micro-organisme doit être non pathogène, c’est-à-dire qu’il doit avoir démontré son innocuité sur les humains grâce à des recher-ches entreprises sur des humains.

3 L’efficacité des micro-organis-mes doit avoir fait l’objet d’études cliniques avec placebo qui sont d’envergure suffisante en ce qui concerne le nombre de sujets.

4 Les produits doivent être commer-cialisés selon les normes de bon-nes pratiques de fabrication et les étiquettes doivent préciser le nombre de micro-organismes vi-vants lors de la consommation et non au moment de la fabrication.

Malheureusement, Santé Canada et la Food and Drug Administration n’ont pas défini l’emploi du terme « probiotique » ou mis en application les directives de l’OMS et de la FAO7. C’est ainsi que peu de produits sur le marché rencontrent leurs exigen-ces, ce qui ne veut pas dire pour autant qu’ils soient inefficaces.

Les catégoriesDans les différentes catégories de probiotiques, on retrouve les ali-ments enrichis (yogourt, fromage, lait et céréales), de même que des suppléments vendus sous forme de poudre, de capsules, de comprimés, de liquide ou de lait fermenté.

Produits alimentaires enrichisIl existe plusieurs produits enrichis de probiotiques dans nos épiceries. Se-lon les experts européens, la teneur en probiotiques dans un yogourt de-vrait être d’au moins 10 millions/g ou 1 milliard pour 100 g pour pouvoir bé-néficier de leurs bienfaits sur la santé. La plupart des aliments enri-chis de probiotiques en contiennent un minimum de 1 milliard par portion. Les exceptions : DanActive de Da-none et BioBest Maximmunité d’As-tro qui contiennent 10 milliards par portion, donc plus de 1 milliard, ainsi que les céréales Yogactive qui en contiennent 50 millions et le yogourt glacé de marque Liberté qui en contient 50 millions, donc moins de 1 milliard.

Les suppléments probiotiquesLes suppléments probiotiques se re-trouvent soit en capsules ou en pou-dre, soit dans un médium huileux ou en lait fermenté. Quelques produits retrouvés à ce jour sur nos tablettes de pharmacies ont fait l’objet d’étu-des cliniques publiées.

En voici quelques exemples :Bio-K+ a donné des résultats si-gnificatifs pour la prévention de la diarrhée associée aux antibio-tiques8 et récemment, pour ré-duire le risque de diarrhée asso-ciée au C. difficile9;

Par Hélène Baribeau, diététiste-nutritionniste, Dt.P., M.Sc.

La popularité des probiotiques est en pleine expansion. Pour s’en convain-cre, il n’y a qu’à voir le nombre de produits alimentaires enrichis de probio-tiques sur les tablettes des supermarchés et la quantité de probiotiques en capsules retrouvés dans les pharmacies et les magasins de produits natu-rels. Cet article vise à aider les pharmaciens à conseiller leurs patients efficacement en ce qui concerne les produits qui en contiennent.

Pour obtenir des effets fonctionnels, il faut choisir des produits contenant

1 milliard et plus de probiotiques.

Références 1. Loi sur les aliments et drogues. Règlement sur les produits de santé naturels. 2. Haddad PS, et coll. Natural health products, modulation of immune function and prevention of chronic diseases. Evid Based Complement Alternat Med. 2005 Dec;2(4):513-20. Texte intégral : ecam.oxfordjournals.org. 3. Penner R, et coll. Probiotics and nutraceuticals : non-medicinal treatments of gastrointestinal diseases. Curr Opin Pharmacol. 2005 Dec;5(6):596-603. Review.. 4. Floch, MD, et coll. Recommendations for Probiotic Use. J Clin Gastroenterol. 2008 (42) July S104-S108.. 5. Baggish, Jeffrey S. Recommendations for Probiotic Use - 2008 Cited Data Do Not Support “A” Recommendation for Infectious Diarrhea in Adults. Journal of Clinical Gastroenterology. September 2009, vol. 43, no. 8, p 793.. 6. FAO/WHO. Guidelines for the evaluation of probiotics in food. Report of a joint FAO/WHO Working group on drafting guidelines for the evaluation of probiotics in food. (Consulté le 15 décembre 2008). ftp://ftp.fao.org/es/esn/food/wgreport2.pdf. 7. Reid G, et coll. Probiotic products in Canada with clinical evidence : what can gastroenterologists recommend ? Can J Gastroenterol. 2008 Feb;22(2):169-75. . 8. Beausoleil M, et coll. Effect of a fermented milk combining Lactobacillus acidophilus Cl1285 and Lactobacillus casei in the prevention of antibiotic-associated diarrhea : a randomized, double-blind, placebo-controlled trial. Can J Gastroenterol. 2007 Nov;21(11):732-6. . 9. Gao XW, et coll. Dose-Response Efficacy of a Proprietary Probiotic Formula of Lactobacillus acidophilus CL1285 and Lactobacillus casei LBC80R for Antibiotic-Associated Diarrhea and Clostridium difficile-Associated Diarrhea Prophylaxis in Adult Patients. American Journal of Gastroenterology. 2010 [Epub ahead of print]. 10. Drouault-Holowacz S, et coll. A double blind randomized controlled trial of a probiotic combination in 100 patients with irritable bowel syndrome. Gastroenterol Clin Biol. 2008 Feb;32(2):147-52. Epub 2008 Mar 4.

Bibliographie. Stimulez votre système immunitaire. Les Éditions de l’Homme. 2008.

* Hélène Baribeau est diététiste-nutritionniste, Dt.P., M.Sc.

Tableau 1

Lignes directrices pour l’utilisation des probiotiques 20084

Conditions cliniques Niveau d’efficacité Probiotiques clinique

Diarrhée Traitement de la diarrhée infectieuse chez l’adulte A* Saccharomyces boulardii, L. GG* Traitement de la diarrhée infectieuse chez l’enfant A L. GG, Lactabacillus reuteri Prévention des infections B Saccharomyces boulardii, L. GG Prévention de la diarrhée associée aux antibiotiques A L. GG, L.casei, L.acidophilus, S. thermophilus, L.bulgaricus Traitement de la diarrhée associée au C. difficile B S. boulardii, L. GG Prévention de la diarrhée associée au C. difficile B S. boulardii, L. GG Traitement de la diarrhée causée par radiothérapie C VSL no.3, L. acidophilus

Maladies inflammatoires de l’intestin Pouchite* Prévention et maintenance de la rémission A VSL no.3 Induire la rémission C VSL no.3 Colite ulcéreuse C Bifidobacteria, Lactobacillus, VSL no.3

Induire la rémission C VSL no.3, E. coli Nissle Maintenir la rémission C VSL no.3, E. coli Nissle Maladie de Crohn C S.boulardii, L.GG, E. coli Nissle Syndrome de l’intestin irritable B Bifidobacterium infantis C VSL no.3, B. animalis, L. plantarum

Allergie Eczéma atopique associé au lait de vache Allergie Traitement A L. GG, B. lactis Prévention A L. GG, B. lactis

Vaginose et vaginite C L. acidophilus, L. GG, L. reuteri

Améliorer le système immunitaire A L. acidophilus, L. plantarum, B. Lactis, L. GG, L. Johnsonii

* La pouchite est une inflammation de la poche constituée après une anastomose iléo-anale.* L. GG : Lactobacillus rhamnosus GG* Une étude parue en 2009 n’approuve pas la cote A pour la capacité des probiotiques à traiter la diarrhée infectieuse chez

l’adulte basée sur les études citées dans l’article 5.

Pour qui, combien et quoi recommander?

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Guide du pharmacien SUR LES PRODUITS DE SANTÉ NATURELS

Lactibiane Référence s’est mon-tré efficace pour réduire les dou-leurs abdominales chez les per-sonnes souffrant du syndrome de l’intestin irritable et pour ac-célérer le transit chez les per-sonnes souffrant du syndrome de l’intestin irritable à dominance constipation10;Florastor, utilisé en gastroentéro-logie contre le C. difficile et pour prévenir la diarrhée associée aux antibiotiques (www.florastor.com);BioGaia, particulièrement inté-ressant pour la santé des en-fants, notamment pour le traite-ment de la diarrhée infectieuse (www.biogaia.com);VSL3 pour la prévention et le maintien de la rémission de la pouchite (www.vsl3.com).

D’autres produits font actuellement l’objet d’études au Canada, notam-ment le Bifilact en capsules et le Pro-baclac en capsules (6 milliards)7.

Capsules, sachets, yogourts ou lait fermenté ?Pour que nous puissions profiter des probiotiques contenus dans les sup-pléments ou dans les aliments, ils doivent résister en plus grand nom-bre possible aux acides gastriques et biliaires.

On suggère souvent de privilégier les bactéries lyophilisées qui sont dans des capsules ayant une pro-tection entérique. Toutefois, puisque l’enrobage demande à la fois de l’humidité et de la chaleur, le simple fait d’enrober une capsule peut af-fecter le compte bactérien. De plus, certaines formes d’enrobage n’ont aucun effet sur la survie puisqu’elles sont trop minces et vont se perforer dans l’estomac.

Aussi, la survie des bactéries dans un milieu acide dépend de la force de la souche (sa propriété probioti-que à résister au pH). Par exemple, certaines souches de bactéries, comme Bifidobacterium lactis BB-12, Bifidobacterium lactis DN-173010, L. casei DN-114001 ou L. casei CL-1285, sont naturellement résistantes aux acides. Certaines technologies, comme la technologie STAR de la com-pagnie Rosell appliquée aux produits Probaclac notamment, ont démontré leur efficacité à augmenter la survie des bactéries. Étant donné qu’ils n’ont pas d’enrobage à digérer et qu’ils sont mélangés à de l’eau, les probiotiques en poudre seraient intéressants, car ils séjournent peu de temps dans l’esto-mac. De cette manière, une grande partie des bactéries arriveraient vivan-tes dans l’intestin.

Quelle dose est nécessaire?C’est une question difficile puisqu’il existe une grande variation indivi-duelle dans le nombre de bonnes bactéries que nous possédons natu-rellement dans notre microbiote in-testinal. L’effet sera plus prononcé si, au départ, les personnes sont co-lonisées par un plus faible nombre de bactéries bénéfiques. Ainsi, une personne dont le microbiote intesti-nal contient 1 million de bonnes bac-téries par gramme de selle risque de

réagir favorablement à un supplé-ment de probiotiques contenant 1 milliard de probiotiques, alors qu’une personne dont le microbiote intestinal est bien pourvu, soit 1 mil-liard par gramme de selle, risque de ne pas ressentir d’effet d’un supplé-ment de 1 milliard. Donc, étant donné qu’à ce jour, nous ne connaissons pas l’état de notre flore intestinale individuelle, il est fort possible que nous ayons plus de résultats positifs avec les suppléments les plus concentrés en probiotiques.

Pour obtenir des effets fonction-nels comme favoriser la régularité, stimuler le système immunitaire et maintenir une flore intestinale en santé, il faut choisir des suppléments de probiotiques ou des aliments en-richis de probiotiques contenant 1 milliard et plus de probiotiques.

Sans qu’il y ait de consensus offi-ciel sur la dose de probiotiques à prendre pour prévenir la diarrhée associée aux antibiotiques, les cher-cheurs et les spécialistes recom-mandent en général de choisir des suppléments probiotiques plus concentrés (plus d’un milliard certai-nement) pour aider à refaire la flore intestinale et prévenir les diarrhées lors de prises d’antibiotiques. En ef-fet, plus le probiotique est con centré (10 milliards et plus), plus les chan-ces d’obtenir des effets bienfaisants sont probables, mais plus les risques d’effets secondaires comme les bal-lonnements sont élevés, surtout en début de prise.

ConclusionDes centaines d’études scientifiques publiées chaque année sont consa-

crées aux probiotiques. Mais, mal-gré l’abondance de la littérature, les experts ne sont pas encore en me-sure d’arriver à des consensus concernant les doses nécessaires, ainsi que les formulations idéales pour prévenir et traiter différents symptômes ou pathologies. Malgré ce fait, étant donné que la prise de probiotiques est très sécuritaire, nous pouvons nous avancer à en faire la recommandation, surtout pour les indications de probiotiques ayant obtenu des résultats probants,

Ressource pour les patients et le pharmacien*Product Review : Probiotic Supplements (incluant Lactobacillus acidophilus, Bifidobacterium et autres), www.consumerlab.com

* Il faut s’abonner au site (information en anglais seulement).

tout en prenant bien soin de vérifier certains critères quant à la compo-sition, la forme et la concentration.

En tous points la recherche doit se poursuivre afin de pouvoir arriver à des protocoles précis et des résul-tats probants concernant les probio-tiques.

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Santé immunitaire

Quand il s’agit de la santé du systè-me immunitaire, les clients pensent automatiquement à quatre supplé-ments : échinacée, zinc, vitamine C et extraits de ginseng. Certains sont bons pour protéger et d’autres peu-vent aider à soigner un gros rhume ou une grippe aiguë.

Échinacée Étant le phytomédicament le plus souvent associé à la santé immuni-taire, l’échinacée est souvent em-ployée pour prévenir le rhume. Or, les résultats ne sont pas probants. Selon une méta-analyse publiée dans le Lancet Infectious Diseases, l’échinacée réduirait de 58 %1 le ris-que d’attraper un rhume. Toutefois,

une étude de Cochrane n’a trouvé aucune preuve de prévention2. Par ailleurs, les deux études ont conclu que l’échinacée administrée dès le début d’un rhume ou d’une grippe soulageait quelque peu. Cochrane mentionnait les parties aériennes de l’Echinacea purpurea (échinacée pourpre). L’étude du Lancet indiquait qu’un traitement à l’échinacée a permis de réduire légèrement la du-rée du rhume, soit de 1,4 jour. Une autre étude souvent citée a utilisé

une spécialité faite d’extrait d’échi-nacée pourpre (Echinilin®) pour aider à soigner le rhume3. Le groupe traité à l’échinacée a affiché une di-minution des symptômes de 23,1 %. En outre, les sujets ont affirmé se sentir mieux à 50 % après quatre jours, comparativement à 5,5 jours pour le groupe témoin.

La monographie publiée par la Di-rection des produits de santé natu-rels (DPSN) de Santé Canada indi-que que les enfants et les adultes peuvent prendre des produits d’échi-nacée approuvés dès les premiers signes d’un rhume ou d’une infec-tion.

Les questions posées le plus sou-vent aux pharmaciens au sujet de l’échinacée sont : « Sous quelle for-me en prendre ? » et « Combien ? » La préparation qui a donné les meilleurs résultats se compose d’extraits nor-malisés des parties aériennes de l’échinacée pourpre (E. purpurea). Les marques dont la composition répond à ces normes comprennent Echinilin, Echinaguard et Echinafor-ce. La posologie est indiquée sur l’emballage.

En général, les gens tolèrent bien l’échinacée. Les effets secondaires se résument à des troubles digestifs, de légers picotements sur le bout de la langue et des réactions allergi-ques avec éruption cutanée. En théorie, cette plante peut stimuler le système immunitaire. Ainsi, les per-sonnes atteintes de maladies auto-immunes, du VIH/sida et celles qui prennent des immunodépresseurs devraient consommer de l’échina-cée avec précaution.

Vitamine CEn cas de rhume aigu, il semble que rien ne prouve les effets thérapeuti-ques d’un supplément de vitamine C. De faibles éléments de preuve indi-quent qu’un apport complémentaire d’au moins 200 mg de vitamine C peut réduire la durée d’un rhume de 8 % chez les adultes et de 13,6 % chez les enfants. L’effet s’accentue chez les marathoniens. Ces chiffres proviennent d’une étude de synthè-se réalisée par Cochrane4.

ZincLa documentation n’est pas unanime à propos de ce supplément. Certai-nes analyses donnent des résultats concluants et d’autres n’indiquent aucun avantage par rapport au pla-cebo. Selon l’étude positive la plus citée, les sujets qui prenaient 13,3 mg de gluconate de zinc aux deux heu-res ont connu une diminution de l’in-tensité et de la durée des symptô-mes du rhume5. Néanmoins, 90 %

des personnes prenant du zinc ont subi des effets secondaires comme la nausée (20 %) et un arrière-goût désagréable (80 %).

SureauSelon des conclusions préliminaires, le jus de sureau peut aussi réduire la durée des symptômes de la grippe. Lors d’une étude à petite échelle, des sujets ont pris un extrait de baies de sureau (sirop Sambucol®) à rai-son de 15 ml quatre fois par jour, pendant cinq jours, et ont vu un sou-lagement des symptômes d’environ 56 %6. Le sureau a enrayé leurs symptômes quatre jours plus tôt que chez ceux qui prenaient le placebo. On pense que les flavonoïdes et les anthocyanines présents dans le si-rop possèdent des propriétés de stimulation immunitaire. Les résul-tats ne sont certes pas concluants, mais le sureau est relativement bon marché et inoffensif.

Éloigner les microbes Et la prévention ? Quelques supplé-ments ayant fait leurs preuves pour-raient vous aider, vous et vos pa-tients, à éviter la grippe et le rhume.

On peut affirmer, sans trop se tromper, que toutes les pharmacies vendent de l’extrait de ginseng CVT-E002 d’une marque quelconque. Vous connaissez peut-être Cold-FX. Des recherches révèlent qu’à titre préventif, cet extrait de ginseng peut diminuer la fréquence du rhume et de la grippe. Jusqu’à présent, la plus grande recherche a porté sur 323 su-jets qui ont pris du CVT-E002 pendant quatre mois. Il s’agissait de détermi-ner si ce supplément pouvait réduire le risque de contracter une infection respiratoire7. Les sujets ont connu une diminution de 25 % du risque re-latif (et de 12,8 % du risque absolu) par rapport au nombre moyen de rhumes pendant les quatre mois de l’étude. En outre, la durée totale des symptômes a aussi diminué (10,8 jours avec ginseng par rapport à 16,5 jours avec placebo). Dans

l’ensemble, les sujets ont indiqué une réduction de 31 % de l’intensité des symptômes. Il est à noter qu’il y a eu plus d’effets indésirables chez les sujets du groupe témoin que chez ceux traités au ginseng à rai-son de 200 mg deux fois par jour.

Afexa, fabricant de Cold-FX, a lan-cé dernièrement un supplément mis sur le marché expressément comme support immunitaire. La composition d’Immunity-FX est semblable à celle de Cold-FX, avec adjonction d’un ex-trait du champignon reishi. Des étu-des pré-cliniques attribuent au reishi un effet stimulant sur le système im-munitaire. Chaque dose se compose de 200 mg de CVT-E002 et de 50 mg de dérivé de champignon reishi (ex-trait du Ganoderma lucidum) qui contient au moins 15 % de polysac-charides.

Ce supplément n’a pas encore été testé sur des humains, mais le fabri-cant mène toujours des essais clini-ques pour étayer ses produits. Nous attendons donc d’en apprendre da-vantage à ce sujet.

Immunité interneNormalement, on ne pense pas aux intestins quand il s’agit de prévenir les rhumes et les grippes. Néan-moins des recherches révèlent qu’une supplémentation probiotique régulière peut contribuer à diminuer la virulence et la durée des infec-tions des voies respiratoires supé-rieures (IVRS). Dans le cadre d’une étude réalisée en trois étapes, à dou-

Par Ian Lloyd*

Les gens consultent souvent leur pharmacien quand ils sont enrhumés ou grippés. C’est le risque de notre profession. Que recommander contre un rhume ou une grippe ? Et que pouvez-vous prendre vous-même pour éviter la contamination ? La section des produits de santé naturels d’une pharma-cie regorge d’options pour aider à se parer contre les symptômes et à stimu-ler le système immunitaire.

Nouvelles idées sur la prévention du rhume et de la grippe

Références 1. Shah SA, et coll. Evaluation of Echinacea for the prevention and treatment of the common cold : a meta-analysis. Lancet Infect Dis. 2007;7:473–480. 2. Linde K, et coll. Echinacea for preventing and treating the common cold. Cochrane Database Sys-tem Rev. 2006:CD000530. 3. Goel V, Lovlin R, Barton R, et coll. Efficacy of a standardized echinacea preparation (Echinilin) for the treatment of the common cold: a randomized, double-blind, placebo-controlled trial. J Clin Pharm Ther 2004;29:75-83. 4. Douglas RM, Chalker EB, Treacy B. Vitamin C for preventing and treating the common cold. Cochrane Database Syst Rev 2000;(2):CD000980. 5. Mossad SB, et coll. Zinc gluconate lozenges for treating the common cold. A randomized, double-blind, placebo-controlled study. Ann Intern Med 1996;125:81-8. 6. Zakay-Rones Z, et coll. Randomized study of the efficacy and safety of oral elderberry extract in the treatment of influenza A and B virus infections. J Int Med Res 2004;32:132-40. 7. Predy GN, Goel V, Lovlin R, et coll. Efficacy of an extract of North American ginseng containing poly-furanosyl-pyranosyl-saccharides for preventing upper respiratory tract infections: a randomized controlled trial. CMAJ 2005;173:1043-8. 8. Pregliasco F, et coll. A new chance of preventing winter diseases by the adminis-tration of synbiotic formulations. J Clin Gastroenterol. 2008 Sep;42 Suppl 3 Pt 2:S224-33. 9. Leyer GJ, Li S, Mubasher ME, et coll. Probiotic effects on cold and influenza-like symptom incidence and duration in children. Pediatrics 2009;124:e172-e179. 10. Irwin M. Effects of sleep and sleep loss on immunity and cytokines. Brain Behav Immun. 2002;16:503-512. 11. Imeri L, Opp MR. How (and why) the immune system makes us sleep. Nat Rev Neurosci. 2009 Mar;10(3):199-210.

* Ian Lloyd est pharmacien communautaire et herboriste agréé en Colombie-Britannique; il rédige la chronique Produits de santé naturels de Drugstore Canada.

Même un petit manque de sommeil réduit

l'activité des cellules tueuses naturelles.

Même un petit manque de sommeil réduit l'activité

des cellules tueuses naturelles.

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Guide du pharmacien SUR LES PRODUITS DE SANTÉ NATURELS

ble insu, randomisée et contrôlée, des sujets ont reçu des suppléments pro-biotiques pendant plusieurs hivers8. Trois souches probiotiques ont été utilisées : Lactobacillus plantarum, Lactobacillus rhamnosus, Bifido-bacterium lactis. Lors des trois éta-pes, chez ceux qui prenaient des probiotiques, l’intensité et la durée des IVRS ont diminué. Le groupe des probiotiques a également senti une amélioration des fonctions intestina-les (moins de ballonnements et une motilité intestinale plus régulière). Remarquez que les doses adminis-trées étaient légèrement supérieu-res à la normale, de 15 à 30 milliards de bactéries par jour. L’étude ne mentionne aucun effet secondaire significatif.

Une autre étude a suivi des enfants de 3 à 5 ans, dont les symptômes d’infection des voies respiratoires d’allure grippale ont diminué9. Les souches utilisées étaient le Lactoba-cillus acidophilus et le Bifidobacte-rium animalis subsp. lactis, à raison de 5 milliards de bactéries, deux fois par jour, pendant six mois. Par rap-port au groupe témoin, on a constaté une diminution allant jusqu’à 84 % de l’usage d’antibiotiques chez le groupe traité aux probiotiques. En outre, la toux a été atténuée de 62 % et la fièvre, de 72 %.

L’étiquetage et les recommanda-tions d’usage des probiotiques sont quelque peu problématiques, car différentes souches bactériennes peuvent avoir été approuvées pour le traitement de symptômes diffé-rents. Qui plus est, plusieurs des for-mulations utilisées dans les études citées plus haut ne se trouvent pas facilement dans le commerce. Pour la santé et l’immunité en général, je recommande un produit à souches multiples contenant du Lactobacil-lus rhamnosus et du Lactobacillus acidophilus, à raison d’une dose quotidienne d’au moins 20 milliards de cellules ou unités de formation de colonies omnipotentes (UFC). Il im-porte de vérifier si l’étiquette porte l’énoncé « Garantie de X milliards de souches jusqu’à la date de péremp-tion », afin de s’assurer de l’effica-cité de la préparation.

Sommeil réparateur Voici un bon conseil qui ne se trouve pas sur les rayons des pharmacies : prenez beaucoup de repos. Le som-meil est essentiel à la fonction im-munitaire de l’organisme. Même chez ceux qui manquent un tout petit peu de sommeil, on peut remarquer une chute du taux d’IL-6 et de l'acti-vité des cellules tueuses naturelles (NK)10. Selon certaines hypothèses, pendant une infection, la chimie du corps humain change et entraîne

des changements dans les structu-res du sommeil. On pense que ces changements augmentent la fièvre et seraient un facteur de survie11.

ConclusionPour aider à atténuer l’intensité d’un rhume aigu, il est mieux de recom-

mander de l’échinacée, du zinc ou du jus de sureau vendus sans or-donnance. Les études ont révélé que tous ces produits réduisent la durée et la virulence des symptô-mes du rhume aigu. Pour ceux qui semblent toujours attraper un rhume ou une grippe, les suppléments ré-putés pour améliorer la santé immu-nitaire sont recommandés. Dans ces cas, des éléments probants por-tent à croire que les extraits de gin-seng et les probiotiques peuvent aider à se prémunir contre la grippe et le rhume. Constat décevant : la vitamine C n’est pas d’un grand se-cours.

Peu importe le produit recommandé, n’oubliez pas ce conseil médical qui se transmet depuis la nuit des temps : boire beaucoup de liquide, se reposer et bien se laver les mains.

Ressources pour le pharmacienBase de données de médecine naturelle : Gestion clinique des rhumes et des grippes (en anglais) ww.naturaldatabase.com, section « Colds and Flu »

Medscape : Traitements de médecine complémentaire et alternative pour le rhume et la grippe (en anglais) www.medscape.com/viewarticle/711485

Centre national pour la médecine complémentaire et alternative (en anglais) nccam.nih.gov/health/flu/ataglance.htm

Ressource pour le patientSanté Canada : L’influenza www.phac-aspc.gc.ca/influenza/index-fra.php

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Périménopause/ménopause

La ménopause débute 12 mois après les dernières menstruations. Même si les ovaires peuvent continuer à produire de la testostérone, ils ces-sent de fabriquer œstrogène et pro-gestérone et les taux d’estradiol tombent à 10 % ou moins de ce qu’ils étaient pendant les années de vie reproductive. Symptômes les plus fréquents : bouffées de chaleur, sueurs nocturnes, perte de mémoire, difficulté à se concentrer, dépres-sion, baisse de libido et sécheresse vaginale.

Durant la périménopause, la pro-duction d’œstrogène peut croître et les taux de progestérone baisser. Les bouffées de chaleur résulte-raient donc d’un déséquilibre hor-monal. Sueurs nocturnes, change-ments d’humeur, dépression, tension des seins, rétention d’eau et trou-

bles du sommeil sont également fré-quents. Les symptômes s’intensifient habituellement deux semaines avant les règles et sont souvent décrits comme un syndrome prémenstruel (SPM) exacerbé.

Les PSN utilisés à la périméno-pause comprennent des plantes qui imitent l’action de la progestérone ou aident à métaboliser l’œstrogène pour l’éliminer de l’organisme plus efficacement. On se sert aussi de plantes qui imitent l’action de l’œs-trogène : elles semblent réduire le taux global d’œstrogène en entrant en concurrence avec lui sur certains sites récepteurs. Durant la méno-pause, ces plantes permettent de suppléer à la déficience en œstro-gène. De plus, lors de ces deux pé-riodes, certains produits homéopa-thiques aident l’organisme à rétablir un équilibre hormonal ou à moduler sa température. Les hydratants va-ginaux, eux, aideraient à prévenir la dyspareunie.

Vitex (Vitex agnus-castus)Vitex est le nom donné aux baies du gattilier. On utilise le fruit pour pré-parer ce produit dont le contenu en iridoïdes glycosides est générale-ment standardisé d’après le taux d’agnusides. Des essais contrôlés et randomisés montrent qu’il améliore-rait les symptômes du SPM en nor-malisant la durée de la phase lutéini-que et en accroissant les taux de progestérone.

D’après Natural Health Compre-hensive Database, le Vitex pourrait être efficace pour le SPM et le trou-ble dysphorique prémenstruel. Le gattilier semble réduire certains symptômes du SPM : douleurs et tension des seins (mastalgie), œdè-me, constipation, irritabilité, dépres-sion, sautes d’humeur, colère, mal de tête. Il pourrait aussi réduire les saignements abondants durant la périménopause. Les suppléments combinent souvent le Vitex à la vita-mine B6 pour réduire les ballonne-ments. Le Vitex pourrait être utile durant cette période contre les symptômes du SPM. La dose de plante fraîche est normalement de 250 mg/jour et celle de l’extrait stan-dardisé (ratio d’extraction moyen 12:1), de 20 mg/jour. Effets indésira-bles légers : nausée, mal de tête, dérangement gastro-intestinal, trou-bles menstruels, acné, prurit, érup-tion érythémateuse.

Comme le Vitex semble élever les taux de dopamine, il pourrait réduire l’efficacité des médicaments qui abaissent la dopamine, comme les antipsychotiques et la métocloprami-de. Les effets des agents antiparkin-soniens et leurs effets indésirables pourraient aussi être renforcés.

I3C (indole-3-carbinol)L’I3C est un composé présent dans les légumes de la famille des bras-sicacées (brocoli, chou de Bruxel-les, chou, chou-fleur, etc.). Une fois en contact avec l’acidité de l’esto-mac, il se transforme en métabolites actifs de diindolylméthane (DIM) et d’indolylcarbazole. L’I3C stimule la production des cytochromes P450 1A1 (CYP1A1) et 1A2 (CYP1A2), qui modifient le métabolisme de l’œstro-gène et favorisent sa transformation en 2-alpha-hydroxyestrone, une mo-lécule plus faible que le 16-alpha-hy-droxyestrone, qui est oncogène. Ce dernier métabolite est censé accroî-tre le risque de cancer du sein et du col de l’utérus. Selon Natural Medi-cines Comprehensive Database, l’I3C serait efficace contre l’hyper-plasie de l’utérus.

Pendant la périménopause, l’ac-tion de l’œstrogène est dominante. Même si l’I3C se vend pur, il est sou-vent combiné à d’autres plantes pour rétablir l’équilibre hormonal. Les effets indésirables se voient ra-

rement aux doses de 400 mg/jour ou moins. On voit parfois une légère hausse du taux d’ALT et de SGPT ou une éruption cutanée. Sans l’avoir déjà constaté chez l’humain, selon une controverse, l’I3C favoriserait la croissance des tumeurs à leur pha-se d’initiation. Pour traiter l’hyper-plasie de l’utérus, on a utilisé 200 à 400 mg/jour, mais aussi 300 mg/jour dans des études sur la prévention du cancer du sein. On donne des doses similaires à la périménopause.

Actée à grappes noiresL’actée à grappes noires est la plan-te la plus étudiée pour traiter la mé-nopause. Les produits vendus sont préparés à partir des rhizomes (tiges souterraines) et des racines. Les premiers essais ont souvent utilisé un extrait particulier contenant 1 mg de triterpènes (standardisés en un glycoside triterpénique – 27-déoxy-ac téine), nommé Remifemin. Bien que certains essais n’aient constaté aucun avantage par rapport au pla-cebo, d’autres ont démontré que ce produit est plus efficace contre les bouffées de chaleur que l’œstrogène à faible dose ou un placebo. Selon Natural Medicines Comprehensive Database, l’actée à grappes noires serait efficace contre les symptô-mes de la ménopause, dont les bouf-fées de chaleur. Le dosage de Remi-femin recommandé est de 40 mg/jour. Mais comme le Remifemin est difficile à trouver, d’autres types d’extraits peuvent être privilégiés, comme celui à 2,5 % de triterpènes, plus fréquent ici, à doses de l’ordre de 40 à 200 mg/jour.

Effets indésirables : malaises gas-tro-intestinaux, nausée, vomisse-ment, étourdissement, céphalée frontale et bradycardie. On a aussi signalé plus de 50 cas d’atteinte hé-patique, mais sans qu’un lien de cause à effet ait pu être établi. Les États-Unis ont émis une mise en garde contre l’utilisation de cette plante par les femmes souffrant d’un trouble hépatique. Santé Canada a ensuite émis un avis expliquant qu’une actée chinoise aurait été uti-lisée à la place de l’actée nord-amé-ricaine, signifiant que le produit aurait pu être contaminé par d’autres ingrédients1.

En 2003, une étude sur des souris à risque élevé de cancer du sein rap-portait que l’incidence du cancer n’était pas plus grande chez celles à qui l’on avait donné de l’actée (0,4 mg/jour pendant plusieurs mois) que chez celles n’ayant rien reçu. Cependant, il y a eu plus de cas de métastases aux poumons2. Ces ré-

Plusieurs suppléments aident à réduire certains symptômes que ressentent les femmes durant la ménopause et la périmé-nopause. Voici un survol des produits de santé naturels (PSN) fréquemment recommandés pour soulager ces symptômes.

par Carolyn Whiskin*

Quelques produits de santé naturels efficaces

Selon des études, beaucoup de suppléments aideraient à réduire les bouffées de chaleur et les sueurs

nocturnes jusqu'à 50 % durant la ménopause et la périménopause.

Références 1. Santé Canada. Actée à grappes noires. www.hc-sc.gc.ca/dhp-mps/prodnatur/applications/licen-prod/monograph/cohosh-grappes_fact-fiche-fra.php 2. Davis VL, Jayo MJ, et coll. “Effects of black cohosh on mammary tumor development and pro-gression in MMTV-neu transgenic mice.” Résumé #910. 94e rencontre annuelle de l’American Association for Cancer Research, avril 2003. 3. National Center for Complementary and Alternative Medicine Workshop on the Safety of Black Cohosh in Clinical Studies - Meeting Summary, 22 novembre 2004. “Black Cohosh, Breast Cancer, and Metastases to Lung : Data from the Mouse Model.” Vicki Davis, Ph.D., Duquesne University. http://nccam.nih.gov 4. Walji R, Boon H, Guns E, Oneschuk D, Younus J. “Black cohosh (Cimici-fuga racemosa [L.] Nutt.) : safety and efficacy for cancer patients.” Support Care Cancer. 2007 Aug;15(8):913-21. Review. 5. Zepelin HH, Meden H, Kostev K et coll. “Isopropanolic black cohosh extract and recurrence-free survival after breast cancer.” Int J Clin Pharmacol Ther. 2007 Mar;45(3):143-54.

* Carolyn Whiskin est pharmacienne communautaire et praticienne agréée en troubles de la ménopause en Ontario.

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Guide du pharmacien SUR LES PRODUITS DE SANTÉ NATURELS

sultats n’ont jamais été publiés et ne peuvent s’extrapoler aux femmes à risque de cancer du sein3. En 2007, une synthèse et une étude d’obser-vation concluaient que l’actée n’était pas dangereuse pour les femmes ayant eu un cancer du sein. Elle au-rait plutôt un effet protecteur4,5.

PhytœstrogènesLes phytœstrogènes sont des compo-sés d’origine végétale ayant une affi-nité au récepteur de l’estradiol, qui exercent une action similaire à celle de l’œstrogène. On distingue trois grands groupes de phytœstrogènes : les isoflavones, les coumestans et les lignanes. Les isoflavones exercent à la fois une action agoniste et antago-niste face à l’œstrogène.

Les fèves de soja, les produits du soja et le trèfle rouge ont une teneur élevée en génistéine et en daidzéine, deux agents présents dans les iso-flavones. La quantité d’isoflavones dans les aliments dépend du proces-sus de fabrication. Les graines de soja pures en contiennent 151,17 mg/100 g d’aliment par rapport à 60,39 mg pour la soupe miso et à 9,65 mg pour le lait de soja. Comme seulement 10 à 20 % des femmes asiatiques souffrent de bouffées de chaleur par rapport à 70 à 80 % des Nord-Américaines, on a supposé que le régime asiatique à te-neur élevée en soja expliquait cette faible incidence.

Plus de 16 essais randomisés contrôlés ont été menés pour établir l’efficacité du soja dans la prévention des bouffées de chaleur. La moitié n’a révélé aucun effet tandis que l’autre moitié a subi une légère amélioration. Un essai récent de régime au soja sur 12 mois n’a donné aucun résultat pour les bouffées de chaleur, mais un essai de 12 semaines à 60 mg/jour d’isofla-vones de soja a amélioré les bouffées de chaleur et les sueurs nocturnes de façon marquée.

D’après Natural Medicines Data-base, le soja serait efficace pour traiter les symptômes de la méno-pause et prévenir le cancer du sein. Effets indésirables : éruption cuta-née, malaise gastro-intestinal, in-somnie et, rarement, migraine.

Les biopsies du sein réalisées avant et après un essai de 12 semai-nes ne révèlent aucun impact sur le sein ni sur le tissu endométrial.

Quant au trèfle rouge, six essais n’ont révélé aucun avantage signifi-catif par rapport au placebo dans les formulations courantes (Promensil et Rimostil). Selon Natural Medici-nes Database, ce produit serait inef-ficace pour traiter les symptômes ménopausiques. Il est en général bien toléré, mais peut causer certai-nes réactions (éruption cutanée, myalgie, mal de tête, nausée, mi-crorragie vaginale).

OligothérapieLes oligo-éléments agissent comme cofacteurs de réactions enzymati-ques dans tout l’organisme. Certai-nes combinaisons de ces éléments ont montré leur efficacité pour régu-ler la température corporelle. Lors d’un essai multicentrique de 4 mois, les bouffées de chaleur et les sueurs nocturnes ont diminué de façon si-gnificative avec le manganèse- cobalt, un excellent choix pour les

femmes qui ne veulent ni thérapie hormonale ni plante qui imite une hormone. Cette thérapie est sûre pour les patientes atteintes du can-cer du sein, mais l’amélioration peut prendre jusqu’à 4 semaines. Les hommes souffrant de bouffées de chaleur peuvent aussi recourir à ce supplément.

Essences floralesDepuis plus de 50 ans, les profes-sionnels de la santé recommandent des mélanges d’essences florales pour divers symptômes. Le Dr Bach a commencé à utiliser ces élixirs, appelés Fleurs de Bach, dans les années 1930. Une combinaison d’es-sences, appelée Australian Bush Stock Flower Essences, rétablirait aussi la température corporelle. D’autres combinaisons de plantes,

comme Banksia Serrata, Casuarina Equisetifolia var. Incana, Hakia Sali-cifolia et Ptilotus Rotundifolius, se retrouvent dans le produit Hot Flash Eliminator et sont utilisées avec la thérapie du Reiki.

On conseille de prendre 4 à 6 gout-tes sous la langue trois fois par jour et en cas de bouffées de chaleur durant la première semaine de trai-tement. À la deuxième semaine, jusqu’à 90 % des femmes notent que l’incidence et la force des bouf-fées baissent de façon marquée; certaines remarquent une amélio-ration dès la première dose. La dose d’entretien souvent conseillée est d’une à deux doses par jour. Ce pro-duit sans effet hormonal convient aux femmes et aux hommes, et est sans risque pour les patientes at-teintes du cancer du sein.

Ressources pour le pharmacienwww.menopause.org

A Clinician’s Guide. 3e édition, 2007.

Ressources pour la patientewww.menopause.org

Restoration and Rejuvenation for Women. Health, Heart and Mind Institute. États-Unis, 2004.

Premenopause”. Warner Books, 1999. 395 pages.

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Articulations et cartilage

caractéristiquesL’arthrose est une dégénérescence du cartilage des articulations sans infection ni inflammation particuliè-re. Cette dégénérescence conduit à une destruction plus ou moins rapide du cartilage qui enrobe l’extrémité des os. Cette destruction s’accom-pagne d’une prolifération osseuse sous le cartilage. On observe égale-ment une perte de qualité du liquide synovial, un liquide limpide et épais qui lubrifie l’articulation.

symptômesL’arthrose s’installe souvent de fa-çon progressive. Les premiers symp-tômes peuvent apparaître à partir de 40-50 ans, mais la maladie commen-ce généralement plus tôt dans la vie. Elle se caractérise par une douleur ou une raideur articulaire, surtout après une période d’inactivité, et la difficulté à effectuer des mouve-ments articulaires. La maladie peut toucher plusieurs articulations, comme celles des doigts, du cou, de la région lombaire, du gros orteil, de la hanche et du genou. Les articula-tions affectées sont douloureuses. La douleur est de type « mécanique » puisqu’elle est déclenchée et aggra-vée par le mouvement et cesse ou s’atténue lorsque l’articulation est au repos.

facteurs de risque et facteurs aggravantsOn ne connaît pas la cause exacte de l’arthrose, mais certains facteurs augmentent le risque d’en être at-teint :

L’âge. Même si l’âge n’est pas une cause de l’arthrose, cette dernière frappe un grand nombre d’aînés.

L’embonpoint. Beaucoup d’études établissent un lien entre l’obésité et l’arthrose. L’embonpoint est plus exigeant pour les articulations qui supportent le poids corporel, sur-tout pour les genoux. Une étude indique que l’embonpoint est en cause dans environ 80 % des cas d’interventions chirurgicales de remplacement du genou.1

Les blessures et les complica-tions associées à d’autres mala-dies. L’arthrose peut se dévelop-per en raison d’inflammations articulaires, de blessures anté-rieures ou encore de maladies qui affectent les articulations, par exemple le diabète. Elle peut aussi provenir des blessures aux articulations lorsque ces derniè-res sont soumises à de fortes tensions pendant de longues pé-riodes, et ce, à maintes reprises. Certains types d’exercices, de sports et de métiers peuvent ac-croître les risques de développer l’arthrose. Par exemple, l’arthro-se dans les mains est fréquente chez les boxeurs, tandis que celle dans l’épaule est souvent diagnostiquée chez les opéra-teurs de perceuse pneumatique. Aussi, les joueurs de soccer pro-fessionnels sont souvent forcés de prendre leur retraite à cause d’une « usure » des genoux.

La génétique. Il existe un lien gé-nétique pour certains types d’arthrose. La notion d’arthrose familiale est bien démontrée pour l'arthrose du genou, de la hanche et de la main.Le manque d’activité physique. Faire de l’exercice peut renfor-cer les muscles de soutien et favoriser la mobilité des articula-tions. Souvent, les gens qui souf-frent d’arthrose évitent de faire certaines activités en raison de la douleur, de la raideur, de la fa-tigue ou de la peur de se blesser. Cependant, le manque d’activité physique peut aggraver les symptômes.

traitementsLes médicaments généralement

prescrits pour l’arthrose sont des anti-inflammatoires et des analgési-ques qui ont peu d’effet sur la pro-gression de la maladie.

glucosamineUn des suppléments les plus effica-ces pour traiter l’arthrose est un composé appelé glucosamine. La glu-cosamine est un sucré aminé produit à partir de la chitine (provenant de coquilles de crustacés) et est un élé-ment essentiel du cartilage. Il importe cependant de faire la distinction entre les diverses formes de glucosamine.

En effet, le sulfate de glucosamine et le chlorhydrate de glucosamine (HCl) n’ont pas nécessairement les mêmes effets. Le sulfate de glucosamine ré-duit les douleurs de l’arthrose, aide à réhabiliter les cartilages, à renouveler le liquide synovial et à remettre en état les articulations qui ont été en-dommagées par l’arthrose. En plus de calmer la douleur, le sulfate de gluco-samine pourrait aussi aider à freiner la dégradation du tissu articulaire et il favoriserait lentement la reconstruc-tion des articulations abîmées. Le chlorhydrate de glucosamine aide à produire du cartilage sain. Il n’a pas fait l’objet d’évaluations aussi pous-sées que le sulfate de glucosamine. Bien des professionnels de la santé recommandent à leurs patients d’es-sayer une des deux formes de gluco-samine et, si cela ne fonctionne pas, d’essayer l’autre.

La dose habituelle de sulfate de glucosamine est de 1 500 mg par jour. La dose habituelle de chlorhydrate de glucosamine varie entre 1 500 mg et 2 000 mg par jour. À prendre de préférence avec de la nourriture et à utiliser pendant au moins 4 semaines afin de pouvoir constater les effets bénéfiques.

Notons que la glucosamine a fait l’objet de plusieurs controverses ces dernières années, notamment à la suite d’une étude menée en Hollande et parue dans Annals of Internal Me-dicine, en 20082. Celle-ci rapportait les résultats d’un essai clinique mené sur 222 malades atteints de coxarthrose répartis en deux groupes et traités pendant 2 ans, soit par glusosamine à 1500 mg par jour, soit par un placebo. Les résultats, qui évaluent la douleur, la raideur, la mobilité et l’aspect radio-logique de l’articulation n’ont pas été meilleurs dans le groupe glucosamine que dans le groupe placebo.

D’autres essais cliniques ont toute-fois conclu à l’efficacité de la glucosa-mine pour soulager les douleurs liées à l’arthrose légère à modérée. Des es-sais comparatifs ont même conclu que ses effets étaient égaux ou supérieurs à ceux d’un anti-inflammatoire non sté-roïdien (AINS) classique. Quatre étu-des randomisées3,4,5,6 en double aveu-gle ont évalué le sulfate de glucosamine (1500 mg par jour) versus l’ibuprofène (1200 mg par jour) pendant huit semai-nes sur un total de 670 patients arthro-siques. Au bout de quatre semaines, le sulfate de glucosamine se serait révélé aussi efficace, voire plus, sur la douleur et l’indice algofonctionnel, avec trois fois moins d’effets secondaires que l’ibuprofène.

Récemment, les résultats d’une étude préliminaire menée en Aus-tralie auprès de 36 patients7 souf-frant d’arthrose légère ou modérée

Par Frédérique David*

Un Canadien sur dix est affecté par l’arthrose. Cette maladie chronique qui engendre des douleurs persistantes aux articulations est également la ma-ladie articulaire la plus fréquente. Bien que sa prévalence soit plus élevée avant 45 ans chez les hommes et après 55 ans chez les femmes, elle est, tous âges confondus, la même chez les hommes que chez les femmes. Lorsqu’ils atteignent 70 ans, la plupart des gens souffrent d’arthrose.

Soulager l’arthrose et garder ses articulations en santé

Des essais ont conclu que les effets de la glucosamine seraient égaux

ou supérieurs à ceux d'un anti-inflammatoire non stéroïdien (AINS) classique pour traiter l'arthrose.

Références 1. Felson DT, Lawrence RC, Dieppe PA, Hirsch R, Helmick CG, Jordan JM, et coll. Osteoarthritis : New Insights. Part 1. Ann Intern Med 2000;133(8):635-46. 2. Rozendaal RM, Koes BW, van Osch GJ, Uitterlinden EJ, Garling EH, Willemsen SP, Ginai AZ, Verhaar JA, Weinans H, Bierma-Zeinstra SM. 2008. Effect of Glucosamine Sulfate on Hip Osteoarthritis : A Randomized Trial. Annals of Internal Medicine 148(4):268-77. 3. Vaz A L. Double-Blind Clinical Evaluation of the Relative Efficacy of Ibuprofen and Glucosamine Sulphate in the Management of Osteoarthrosis of the Knee in Out-Patients. Curr Med Res Opin. 8 (3) : 145-149 ; 1982. 4. Noack W , Fischer M, Foster KK. Glucosamine Sulfate in Osteoarthritis of the Knee. Osteoarthritis and Cartilage. 2 (1) : 51-59 ; 1994. 5. Müler-Fas-sbender H, Bach GK, Haase W. Glucosamine Sulfate Compared to Ibuprofen in Osteoarthritis of the Knee. Osteoarthritis and Cartilage. 2 (1) : 61-69 ; 1994. 6. Qiu X G, Gao N S, Giacovelli G, Rovati L, Setnikar I. Efficacy and Safety of Glucosamine Sulfate Versus Ibu-profen in Patients With Knee Osteoarthritis. Arzneim-Forsch/Drug Res. 48 (5) : 469-474 ; 1998. 7. Ng NT, Heesch KC, Brown WJ. Efficacy of a Progressive Walking Program and Glucosamine Sulphate Supplementation on Osteoarthritic Symptoms of the Hip and Knee : A Feasibility Trial. Arthritis Res Ther. 2010 Feb 12 ;12(1) :R25.

* Frédérique David est journaliste indépendante

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de la hanche ou du genou ont révélé que la glucosamine combinée à la marche diminuerait davantage les symptômes de l’arthrose que la glu-cosamine seule.

Il faut cependant noter que, même si la plupart des études ont donné des résultats positifs, tous les parti-cipants n’ont pas observé les mê-mes bienfaits. Donc, bien que la glu-cosamine s’avère efficace pour beaucoup de gens, elle ne l’est pas nécessairement pour tout le monde.

sulfate de chondroïtineLe sulfate de chondroïtine est un autre glycosaminoglycane qui existe naturellement dans l’organisme. Comme c’est le cas pour la glucosa-mine, on considère que la chondroï-tine peut soulager les douleurs de l’arthrose et qu’elle pourrait contri-buer à arrêter ou à ralentir la dégé-nérescence des tissus articulaires. Toutefois, le mode d’action de la chondroïtine est encore mal connu. On soupçonne que, d’une part, elle favoriserait la reconstruction du cartilage et inhiberait partiellement l’enzyme qui le détruit (l’hyaluroni-dase). D’autre part, elle agirait de façon similaire à la glucosamine au chapitre de la formation du cartilage et du liquide synovial. La dose re-commandée de chondroïtine varie entre 800 mg et 1200 mg par jour. Il faut compter entre deux et huit se-maines pour que l’effet se fasse plei-nement ressentir.

autres produits naturelsD’autres produits de santé naturels sont proposés pour traiter l’arthro-se, mais nombreux sont ceux qui n’ont pas été bien étudiés. Parmi eux, on retrouve la griffe de chat (liane du Pérou ou Uncaria tomen-tosa), la griffe du diable (Harpago-phytum procumbens), le gingembre (Zingiber officinalis), l’ortie (Urtica dioica), l’arbre liège de Chine ou Phéllodendron (Phellodendron amurense), l’écorce de saule (Salix alba), le camphre en application lo-cale, un complexe d’acides gras estérifiés et des formules d’enzy-mes contenant entre autres de la bromélaïne, de la trypsine et de la rutine, un flavone. Ces produits ont principalement des effets anti-in-

flammatoires et peuvent réduire quelque peu la douleur.

Des mesures non pharmacologi-ques peuvent aussi contribuer à soulager la gêne provoquée par l’arthrite. L’acupuncture, l’exercice, la physiothérapie (massages, ultra-sons, traitements au laser ou neu-rostimulation transcutanée), le tou-cher thérapeutique et la perte de poids peuvent améliorer la qualité de vie des personnes qui souffrent d’arthrose.

Avec le vieillissement de la popu-lation, l’arthrose deviendra l’un des plus importants problèmes médi-caux des prochaines années. Les coûts annuels directs estimés de l’arthrose sont de l’ordre de cinq milliards de dollars au Canada.

Ressources pour le pharmacienChaire en arthrose de l’Université de Montréal : www.recherche.umontreal.ca/chercheurs_unites/unite_affichage.asp?unite_rech_c=76

Collège des médecins de famille du Canada : www.cfpc.ca

Doctissimo : www.doctissimo.fr

Passeport Santé : www.passeportsante.net

Pharmacorama : www.pharmacorama.com

Santé Canada : www.hc-sc.gc.ca

Société française de rhumatologie : www.rhumatologie.asso.fr

Ressources pour le patientLa Société de l’arthrite : www.arthrite.ca

Mon-arthrose.com : www.mon-arthrose.com

La notion d'arthrose familiale est bien démontrée pour

l'arthrose du genou, de la hanche et de la main.

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