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UNIVERSITE D’ANTANANARIVO FACULTE DES SCIENCES DEPARTEMENT DE BIOLOGIE ET ECOLOGIE VEGETALES Mémoire pour l’obtention de Diplôme d’Etudes Approfondies (D.E.A) en Sciences de la Vie Option : Ecologie Végétale Appliquée Habitat et régénération des espèces ligneuses les plus utilisées par la communauté Zafimaniry Présenté par : RAMAHASAHALA TENDRY Andriamitantsoa (Maître ès Sciences) Soutenu publiquement le 30 Avril 2015 Devant les membres de Jury : Président : Professeur Bakolimalala RAKOUTH Examinateur : Docteur Elisabeth RABAKONANDRIANINA Rapporteur: Docteur Lucien FALINIAINA

Habitat et régénération des espèces ligneuses les plus

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Page 1: Habitat et régénération des espèces ligneuses les plus

i

UNIVERSITE D’ANTANANARIVO

FACULTE DES SCIENCES

DEPARTEMENT DE BIOLOGIE ET ECOLOGIE

VEGETALES

Mémoire pour l’obtention de Diplôme d’Etudes Approfondies

(D.E.A) en Sciences de la Vie

Option : Ecologie Végétale Appliquée

Habitat et régénération des espèces ligneuses les

plus utilisées par la communauté Zafimaniry

Présenté par :

RAMAHASAHALA TENDRY Andriamitantsoa (Maître ès Sciences)

Soutenu publiquement le 30 Avril 2015

Devant les membres de Jury :

Président : Professeur Bakolimalala RAKOUTH

Examinateur : Docteur Elisabeth RABAKONANDRIANINA

Rapporteur: Docteur Lucien FALINIAINA

Page 2: Habitat et régénération des espèces ligneuses les plus

UNIVERSITE D’ANTANANARIVO

FACULTE DES SCIENCES

DEPARTEMENT DE BIOLOGIE ET ECOLOGIE

VEGETALES

Mémoire pour l’obtention de Diplôme d’Etudes Approfondies

(D.E.A) en Sciences de la vie

Option : Ecologie Végétale Appliquée

Habitat et régénération des espèces ligneuses les

plus utilisées par la communauté Zafimaniry

Présenté par :

RAMAHASAHALA TENDRY Andriamitantsoa

(Maître ès Sciences)

Soutenu publiquement le 30 Avril 2015

Devant les membres de Jury :

Président : Professeur Bakolimalala RAKOUTH

Examinateur: Docteur Elisabeth RABAKONANDRIANINA

Rapporteur : Docteur Lucien FALINIAINA

Page 3: Habitat et régénération des espèces ligneuses les plus

ii

REMERCIEMENTS

« FA IZAY MIANDRY AN’I YHVH DIA MANDROSO HERY KOSA ».

C’est avec la force qu’Il m’a donnée que j’ai pu finir ce travail. Alors j’exprime mes

déférences au Seul et Unique Créateur de l’univers ; car sans sa bénédiction, cette étude n’a

pu être accomplie.

De nombreuses personnes ont contribué à la réalisation de ce travail. Je voudrais leur

adresser toute ma gratitude et ma reconnaissance ::

– Professeur Bakolimalala RAKOUTH, Président du jury et au Docteur Elisabeth

RABAKONANDRIANINA, examinateur, Maître de Conférences à la Faculté des Sciences qui, en

dépit de leurs multiples occupations, n’ont ménagé ni leurs efforts, ni leurs conseils pour la

bonne réalisation de ce travail ; Je leur adresse mes remerciements pour avoir accepté

l’évaluation de ce travail.

–Docteur Lucien FALINIAINA, mon encadreur pédagogique, qui a dirigé ce travail

avec beaucoup d’attentions.

Mes respectueux hommages vont également au chef du village Zafimaniry, décédé

pendant la période de notre descente sur terrain en juillet 2012, qui m’a beaucoup aidé dans

mes recherches. Je tiens à transmettre toute ma gratitude aux membres de sa famille, ainsi

qu’à toute la communauté Zafimaniry pour leur hospitalité.

A tous les enseignants et à tous mes collègues du département : votre aide et votre

soutien moral m’ont permis de mener à son terme ce mémoire.

A toute ma famille, qui m’a encouragé et m’a supporté financièrement pendant mes

études.

Enfin, je tiens à remercier tous ceux qui, de près ou de loin, ont participé à la

réalisation de ce mémoire.

A vous tous, merci !

Page 4: Habitat et régénération des espèces ligneuses les plus

iii

GLOSSAIRE

Adhérence : C’est la résistance à la force

exercée perpendiculairement à la fibre, elle

permet de discerner les bois qui, à poids égal,

ont la cohésion la plus élevée dans le sens

transversal.

Ampify : Fixation verticale entre deux

« taolan-kazo ».

Andry mafana : Pilier vertical se trouvant au

centre de la maison.

Andry mangitsy : Deux piliers symétriques

par rapport à l’« andry mafana » se trouvant

sur le plan médian de la construction.

Campanulée : Se dit d’une corolle gamopétale

en forme de cloche.

Côte de flexion statique : Une forte flexion

implique une grande flexibilité du bois.

Cunéiforme : Organe qui est en forme d’un

coin.

Densité du bois : Poids de l’unité de volume

(kg.m-3, ou T.m-3), au taux d’humidité de 12%.

Dina : Pactes sociaux traditionnels ou

règles communautaires.

Dureté du bois : Exprime exactement le sens

propre de ce terme ainsi que la résistance du

bois à la pénétration des outils, et à l’usure.

Famantana : Bois en position horizontale au

ras du sol reliant les quatre côtés de la

construction.

Fissilité : Elle est qualifiée de forte lorsque

l’effort à exercer pour fendre le bois est

minime.

Nervosité : Changement de volume brusque en

présence d’humidité extérieure.

Point de saturation : La valeur élevée de

ce paramètre est une qualité requise pour

les éléments extérieurs d’une maison, car seule

une très grand humidité pourrait changer le

volume du bois.

Résilience : C’est une synthèse de

la notion globale de « solidité » du bois.

Résistance à la compression de fil : La valeur

est élevée pour un bois ayant une grande

ténacité en position verticale.

Rétractibilité : Le bois à fort retrait est un bois

à forte tendance à se fendre et/ou une grande

diminution du volume de l’état vert à l’état sec.

Rohin-trano : Structure horizontale reliant les

sommets des trois « andry ».

Rotacée : Caractère d’une corolle gamopétale

à tube très court presque nul, dont les pièces

sont étalées comme les rayons d’une roue.

Taolan-kazo : Planche en bois constituants les

murs des maisons Zafimaniry.

Tomenteux : Se dit d’un végétal tout entier ou

de certains organes (le plus souvent il s’agit

alors des feuilles) qui sont recouverts de longs

poils blancs et mous (tomentum).

Page 5: Habitat et régénération des espèces ligneuses les plus

iv

TABLES DES MATIERES

REMERCIEMENTS ............................................................................................................................. II

GLOSSAIRE ......................................................................................................................................... III

TABLES DES MATIERES .................................................................................................................. IV

LISTE DES FIGURES ......................................................................................................................... VI

LISTE DES TABLEAUX ................................................................................................................... VII

LISTE DES PHOTOS........................................................................................................................ VIII

LISTE DES CARTES ........................................................................................................................ VIII

LISTE DES ANNEXES ..................................................................................................................... VIII

INTRODUCTION ................................................................................................................................. 1

PARTIE I: MILIEU D’ETUDE ............................................................................................................. 3

I-1 LOCALISATION DU MILIEU D’ETUDE ................................................................................................... 4

I-2 MILIEU PHYSIQUE ............................................................................................................................... 5

I-2-1 Topographie ........................................................................................................................... 5

I-2-2 Hydrographie ......................................................................................................................... 5

I-2-3 Géologie ................................................................................................................................. 5

I-2-4 Sol .......................................................................................................................................... 6

I-2-5 Climat .................................................................................................................................... 6

I-3 MILIEU BIOTIQUE ................................................................................................................................ 8

I-3-1 Flore et végétation.................................................................................................................. 8

I-4 MILIEU SOCIAL .................................................................................................................................... 9

I-4-1 Démographie .......................................................................................................................... 9

I-4-2 Activités de la population ...................................................................................................... 9

I-5 LE BOIS ET LE PEUPLE ZAFIMANIRY ................................................................................................... 9

PARTIE II MATERIEL ET METHODES........................................................................................ 12

II-1 ENQUETES ETHNOBOTANIQUES........................................................................................................ 13

II-2 CONSTITUTION D’UN HERBIER.......................................................................................................... 13

II-3 CHOIX DES ESPECES CIBLES ............................................................................................................... 14

II-4 ETUDES ECOLOGIQUES ...................................................................................................................... 14

II-4-1 Sol ........................................................................................................................................ 14

II-4-2 Structure de la végétation .................................................................................................... 15

II-4-3 Flores associées .................................................................................................................... 17

Page 6: Habitat et régénération des espèces ligneuses les plus

v

II-4-4 Régénération naturelle spécifique ........................................................................................ 18

II-4-5 Evaluation du stock de bois.................................................................................................. 19

II-4-6 Suivi de l’évolution de l’espace forestier entre deux périodes .............................................. 19

II-5 MULTIPLICATION VEGETATIVE DES ESPECES CIBLES ......................................................................... 20

II-5-1 Essai de bouturage ............................................................................................................... 20

II-5-2 Transplantation des sauvageons .......................................................................................... 21

PARTIE III: RESULTATS ET INTERPRETATIONS .................................................................... 22

III-1 LES ESPECES UTILISEES PAR LES ZAFIMANIRY .................................................................................. 23

III-2 AUTOCOLOGIE DES ESPECES LES PLUS UTILISEES ............................................................................. 27

III-2-1 Description botanique ..................................................................................................... 27

III-2-2 Phénologie ....................................................................................................................... 31

III-3 AUTOECOLOGIE DES ESPECES CIBLES................................................................................................ 33

III-3-1 Sols .................................................................................................................................. 33

III-3-2 Structure de la végétation ............................................................................................... 34

III-3-3 Flores associées et régénération naturelle des espèces cibles ........................................... 40

III-4 ESTIMATION DE LA VITESSE DE DEGRADATION DE LA FORET .......................................................... 43

III-5 REGENERATION ARTIFICIELLE. ......................................................................................................... 46

III-5-1 Bouturage........................................................................................................................ 46

III-5-2 Transplantation des sauvageons ..................................................................................... 47

PARTIE IV DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS............................................................. 48

IV-1 DISCUSSION ....................................................................................................................................... 49

IV-1-1 Enquête ethnobotanique .................................................................................................. 49

IV-1-2 Régénération naturelle des espèces : ............................................................................... 50

IV-1-3 Dynamique de la couverture végétale dans la région Zafimaniry .................................. 51

IV-1-4 Bouturage........................................................................................................................ 51

IV-1-5 Transplantation des sauvageons ..................................................................................... 53

IV-2 RECOMMANDATIONS........................................................................................................................ 53

CONCLUSION .................................................................................................................................... 55

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ............................................................................................ 56

ANNEXES

Page 7: Habitat et régénération des espèces ligneuses les plus

vi

LISTE DES FIGURES

Figure 1 : Diagramme ombrothermique d’Ambositra. ..................................................... 7

Figure 2 : Plan d’aménagement de l’intérieur d’une maison typique Zafimaniry ........ 11

Figure 3 : Diagramme décrivant la méthode de Gauthier (1994) pour caractériser la

structure verticale .......................................................................................................................... 15

Figure 4 : Méthode de Quadrat Centré en un Point ........................................................ 17

Figure 5 : Structure verticale de la formation à Tambourissa thouvenotii, et

Weinmannia bojeriana .................................................................................................................. 35

Figure 6 : Diagramme de recouvrement par classe de hauteur de la formation à

Tambourissa thouvenotii, et Weinmannia bojeriana. ................................................................. 36

Figure 7 : Structure verticale de la formation à Faucherea parvifolia, Ocotea

humblotii, et Brachylaena merana ............................................................................................... 37

Figure 8 : Diagramme de recouvrement par classe de hauteur de la formation à

Faucherea parvifolia, Ocotea humblotii, et Brachylaena merana ............................................ 37

Figure 9 : Structure verticale de la formation à Syzygium emirnense. .......................... 38

Figure 10 : Diagramme de recouvrement par classe de hauteur de la formation à

Syzygium emirnense. ..................................................................................................................... 38

Figure 11: Pourcentage de réussite des bouturages pour les six espèces étudiées ....... 46

Page 8: Habitat et régénération des espèces ligneuses les plus

vii

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1 : Liste des espèces d’arbres utilisées par les Zafimaniry dans l’art de la

construction et les objets décoratifs ............................................................................................. 23

Tableau 2 : Espèces sélectionnées pour la régénération artificielle en fonction du degré

d’utilisation .................................................................................................................................... 26

Tableau 3 : Calendrier phénologique des 7 espèces d’arbres sélectionnées comme étant

les plus importantes pour la construction de maison et la fabrication d’objets d’art chez les

Zafimaniry ..................................................................................................................................... 32

Tableau 4 : Caractéristiques pédologiques des habitats des espèces étudiées .............. 33

Tableau 5: Caractéristiques de la structure horizontale des trois formations forestières

abritant les espèces d’arbres les plus utilisées par les Zafimaniry ............................................. 40

Tableau 6: Densité et régénération naturelle des espèces d’arbres les plus utilisées par

les Zafimaniry................................................................................................................................ 40

Tableau 7: Flore associée aux espèces cibles .................................................................. 42

Tableau 8 : Analyse comparative des surfaces en ha pour chaque zone d’occupation

du sol entre 2007 et 2014 .............................................................................................................. 44

Tableau 9: Pourcentage de bouturage pour les six espèces montrant aucune différence

significative pour le facteur position des explants sur le rameau............................................... 46

Tableau 10 : Taux de survie des sauvageons de six espèces cibles utilisées par les

Zafimaniry après huit mois après la transplantation ................................................................... 47

Page 9: Habitat et régénération des espèces ligneuses les plus

viii

LISTE DES PHOTOS

Photos 1 : Symboles typiques au Zafimaniry observés sur les maisons et les objets

fabriqués en bois ........................................................................................................................... 10

Photos 2 : Maison du chef de village Zafimaniry construite exclusivement avec la

méthode du tenon et de la mortaise .............................................................................................. 11

LISTE DES CARTES

Carte 1 : Localisation de la région Zafimaniry avec les différentes fokontany et

villages dépositaires du savoir-faire du bois ................................................................................. 4

Carte 2 : Image raster obtenu par le satellite Landsat en 2014 montrant la délimitation

de la région Zafimaniry et les différents zones d’occupation du sol ........................................ 43

Carte 3 : Carte de végétation de la région Zafimaniry en 2007…...........………….. ..45

Carte 4: Carte de végétation de la région Zafimaniry en 2014……………….…...….45

LISTE DES ANNEXES

ANNEXE 1 : Liste floristique

ANNEXE 2 : Les caractères parataxonomiques des espèces

ANNEXE 3 : Modes de calcul QCP

ANNEXE 4 : Photos des boutures

ANNEXE 5 : Appréciation texturale par la méthode manuelle

ANNEXE 6 : Questionnaire d’enquête ethnobotanique

ANNEXE 7 : Les critères de sélection pour faire partie du patrimoine culturel mondial

ANNEXE 8 : Objets Zafimaniry faits à partir de bois de Dalbergia baronii

ANNEXE 9: Etape de construction d’une maison Zafimaniry

ANNEXE 10 : Préparation de la toiture

Page 10: Habitat et régénération des espèces ligneuses les plus

1

INTRODUCTION

Page 11: Habitat et régénération des espèces ligneuses les plus

1

Depuis la préhistoire jusqu’au début de l’exploitation des gisements de charbon, le

bois fut la plus importante source d’énergie pour le chauffage et la cuisson. Les qualités

légère, résistante, isolante, durable, confortable, esthétique et facile à travailler du bois le

rendent comme étant le matériau industriel le plus anciennement utilisé dans de nombreux

secteurs d’activité, comme la construction, la menuiserie et l’énergie (Campredon, 1982).

A Madagascar, la communauté Zafimaniry est la dernière dépositaire d’une culture

originale du travail de bois, autrefois répandue dans toute l’île (UNESCO, 2008).

Les Zafimaniry sont une communauté de 25 000 membres, vivant dans 96 villages.

Cette communauté s’est établie au XVIIe siècle dans une région boisée et reculée, au Sud-Est

de Madagascar. La maîtrise de la foresterie et de la sculpture sur bois s’observent dans les

constructions et les objets de la vie quotidienne. Cette maîtrise peut être constatée sur la

qualité du travail des surfaces en bois (murs, fenêtres, poteaux, poutres, tabourets, coffres,

outils, …) qui sont richement travaillées.

Un projet de sauvegarde du savoir-faire des Zafimaniry, relatif au travail du bois a été

mis en place par l’UNESCO entre 2004 et 2008. Des structures de gestion ont été établies aux

échelons nationaux, régionaux et locaux pour assurer le bon déroulement du projet. Des

ateliers centrés sur l’enseignement et la transmission des techniques traditionnelles ont été

organisés. Un programme de reboisement a été également mis en œuvre. Ainsi, en 2008 , le

savoir-faire du travail du bois des Zafimaniry a été classé parmi les patrimoines mondiaux

culturels et immatériels de l’humanité par l’UNESCO.

Les maisons, les tombeaux et les divers produits du bois (pièges à rats, boîtes à

miel,…) sont assemblés exclusivement par la technique traditionnelle du tenon et de la

mortaise, sans clou ni charnière, ni autres pièces métalliques. Pour mener à bien ces travaux,

les Zafimaniry utilisent une vingtaine d’espèces d’arbres endémiques, adaptées chacune à un

type de construction ou à une fonction décorative spécifique. Malgré les mesures de

conservation de la forêt déjà entreprises dans la région, la surface forestière, où les Zafimaniry

prélèvent les bois pour leur art, ne cesse de reculer. Ainsi, les représentants de la communauté

Zafimaniry n’ont cessé de dénoncer les menaces qui pèsent sur ce patrimoine.

La pratique du Tavy et l’exploitation abusive des ressources mettent en péril le

système social et l’économie de la communauté. De nombreuses espèces ligneuses sont

menacées d’extinction. Jusqu’à maintenant, aucune étude écologique et floristique

approfondie sur les formations forestières dans le pays Zafimaniry, n’a été effectuée. C’est

pourquoi un projet de restauration de la forêt a été envisagé par la communauté Zafimaniry,

Page 12: Habitat et régénération des espèces ligneuses les plus

2

en partenariat avec le Département de biologie et écologie végétales (DBEV) de l’Université

d’Antananarivo.

Pour la sauvegarde de l’art du travail du bois et son apprentissage par les plus jeunes ,

la communauté Zafimaniry se doit de restaurer le patrimoine forestier exposé à plusieurs

menaces, sans lequel la transmission intergénérationnelle des connaissances et des savoir-

faire s’effriteront irrémédiablement.

Une des étapes importantes est l’inventaire du patrimoine forestier, lieu de collecte de

bois d’œuvre pour l’art Zafimaniry. Cette communauté doit intégrer impérativement dans ses

pratiques, non plus uniquement la sélection de bois d’œuvre mais aussi la culture, la

multiplication des espèces utiles.

Cependant, plusieurs études sont nécessaires pour estimer l’état de dégradation des

forêts de production de bois dans le pays Zafimaniry afin de proposer par la suite un plan de

restauration. Il s’agit de (i) identifier les espèces ligneuses les plus utilisées par la

communauté Zafimaniry ; (ii) étudier et déterminer l’état de santé des espèces cibles, et (iii)

identifier les méthodes efficaces pour la propagation des espèces cibles.

Ce travail est subdivisé en quatre parties

– la première est réservée à la présentation générale du milieu d’étude ;

– la deuxième est destinée à la méthodologie ;

– la troisième est consacrée aux résultats et aux interprétations ;

– et la quatrième fera place à la discussion générale des résultats et la conclusion.

Page 13: Habitat et régénération des espèces ligneuses les plus

3

Partie I:

MILIEU D’ETUDE

Page 14: Habitat et régénération des espèces ligneuses les plus

4

I-1 LOCALISATION DU MILIEU D’ETUDE

Le pays Zafimaniry se trouve dans la région Amoron’i Mania, district d’Ambositra

,Centre-Est de Madagascar, entre 20°45’ de latitude Sud, 47°25’ de longitude Est. Il couvre

une superficie totale de 1 404 km², avec 52 km du Nord au Sud, sur 26 km d’Est à Ouest. Le

pays Zafimaniry occupe une zone montagneuse et forestière, et se situe à une soixantaine de

kilomètres de la ville d’Ambositra.

L’étude a été réalisée dans deux sites : le site d’Atsimo Sakaivo, et celui de

Fanandrana (Carte 1). Ces formations forestières ont été choisies à cause de leur proximité du

village d’accueil, Sakaivo, (Carte1). Par ailleurs, ces forêts sont gérées par la communauté de

base (VOI) Zafimaniry. .

Carte 1 : Localisation de la région Zafimaniry avec les différentes fokontany et villages

dépositaires du savoir-faire du bois (Source : BD 500, FTM 2007)

Page 15: Habitat et régénération des espèces ligneuses les plus

5

I-2 MILIEU PHYSIQUE

I-2-1 Topographie

La région Zafimaniry est caractérisée par deux escarpements : occidental et oriental

(Coulaud, 1973).

L’escarpement occidental constitue la limite entre le haut plateau Betsileo, à l’Ouest,

et le bas palier Zafimaniry, à l’Est. C’est un alignement Nord-Sud des dômes granitiques

d’une moyenne de 1 770 m d’altitude. Au Sud, les dômes se décalent un peu vers l’Est. Le

point le plus élevé de la région occidentale Zafimaniry est le mont Vohibe Antoetra qui

culmine à 1 874 m.

L’escarpement oriental n’occupe qu’une petite partie de la région Zafimaniry. C’est

une retombée des Hautes-Terres centrales. L’altitude moyenne est de 700 m. L’escarpement

oriental est caractérisé par d’immense basse vallée, qui sont déjà du domaine Tanala,

aménageables, utiles pour la riziculture.

Entre les deux escarpements se localise un palier intermédiaire, qui occupe la majorité

de la région. Il est caractérisé par un relief montagneux dont le sommet des échines à une

altitude subégale de 1 300 m, avec des vallées étroites et profondes. Ainsi, l’aménagement des

bas-fonds pour la riziculture reste très difficile (Coulaud, 1973).

I-2-2 Hydrographie

Les grands réseaux hydrographiques n’existent pas dans le pays Zafimaniry.

Cependant, les cours d’eau sont abondants. Pour la région d’Antoetra, il y a les rivières de

Sahanofa et Kidodo qui s’écoulent à l’Est de l’escarpement occidental, en suivant un axe

Nord-Ouest - Sud-Est. Elles alimentent le fleuve Mananjary et se jettent dans l’Océan Indien.

D’autres rivières prennent leurs sources à l’Ouest de l’escarpement oriental pour se jeter dans

le canal de Mozambique. Cet escarpement constitue donc la ligne de partage des eaux entre

les cours d’eaux de l’Est et de l’Ouest de Madagascar. Le réseau hydrographique local est

caractérisé par des lignes de pente plus ou moins fortes qui se traduisent par la présence de

chutes (Andriamaherilala, 2004).

I-2-3 Géologie

D’après la chronologie établie par Besaire (1962), la région Zafimaniry est occupée

par le système Graphite et le système de Vohibory. Ces systèmes sont obtenus à partir de

Page 16: Habitat et régénération des espèces ligneuses les plus

6

l’étude stratigraphique en comparant les couches du système, des plus anciennes vers les plus

récentes. Trois systèmes ont été établis : l’Androyen, le Graphite et le Vohibory. Ces

systèmes se sont formés lors de la dernière orogenèse il y a 550 millions d’années,

caractérisée par une granitisation et une migmatisation (Besaire, 1962).

Le système Graphite occupe la majorité de la superficie de la région. Il est caractérisé

par une forte fréquence du taux de graphite. Le cycle orogénique de 550 millions d’années a

rendu la région plus riche, du point de vue géologique, par la formation des zones

pegmatitiques. Aussi, ce phénomène est accompagné de la cristallisation des minéraux de la

classe des Corindons (ex : Beryl), justifiant l’appartenance de la formation géologique de la

région au série de Vohibory. Ainsi, le système présente un intérêt économique évident pour

l’exploitation minière. Cette région renferme également du fer, de la tourmaline, de l’or et

bien d’autres minerais associés tels que la biotite. Les traces du métamorphisme se

manifestent par l’abondance des quartzites. Des cuirasses ont été aussi identifiées sur le

versant Est (Besaire, 1962).

I-2-4 Sol

Le sol est caractérisé par deux types de sols ferralitiques: les sols ferralitiques

pénévolués, et les sols ferralitiques rajeunis (Bourgeat, 1972).

Les sols ferralitiques pénévolués dominent dans les zones de relief multiface sous

forêt, alors que les sols ferralitiques rajeunis dominent sur les reliefs moyennement

accidentés. Ce deuxième type de sol est moins profond, à cause de la faible épaisseur de

l’horizon humifère.

A part les sols ferralitiques, les sols hydromorphes sont aussi abondants dans la région.

Ce type de sol se localise dans les bas-fonds, cuvettes, sur les dalles granitiques et les zones

déprimées. Ce sol est constitué essentiellement de sol tourbeux oligomorphe de pH acide

inférieur à 5,5 et de sol hydromorphe moyennement organique de 10% de matière organique

sur au moins 20 cm d’épaisseur et évoluant dans un milieu anaérobique (Bourgeat, 1972).

I-2-5 Climat

Les données climatiques de la station météorologique d’Ambositra, située à 41km ont

été utilisées pour caractériser le climat de la région d’étude du pays Zafimaniry.

Page 17: Habitat et régénération des espèces ligneuses les plus

7

a) Vent

Les directions du vent et leurs caractéristiques respectives, l’exposition dominante

vers l’Est de cette région, expliquent son classement au versant au vent de l’Alizée (Donque,

1974), justifiés par le temps hivernal, avec pluies fines et persistantes.

b) Température

Les mois les plus chauds (janvier et février) sont caractérisés par une température de

19°C et les mois les plus frais (juin et juillet) sont marqués par des températures

respectivement comparables de 13 et 12°C

c) Précipitation

Le pays Zafimaniry appartient à un climat tropical de type perhumide tempéré. Le

climat est essentiellement déterminé par les alizés qui dirigent des masses d’air instables et

chargées d’humidité vers cette zone, en provenance de l’Océan Indien.

La pluie tombe 135 jours par an. La précipitation moyenne annuelle oscille autour de

1140 mm. Le mois le plus arrosé est janvier avec 230 mm. Le mois de septembre est le plus

sec avec 12 mm de précipitation.

- Le diagramme ombrothermique (Gaussen, 1995) illustré par la figure 3 permet de

distinguer deux saisons: Une saison fraîche d’avril à novembre, caractérisée par

des pluies fines de longue durée, des brouillards épais et des nuits froides.

- Une saison chaude de novembre à mars, marquée par de fortes pluies sous forme

d’orages violents, souvent en fin d’après-midi, ou sous forme de pluies

cycloniques de longue durée.

Cette région ne connaît pas de saison sèche.

Figure 1 : Diagramme ombrothermique d’Ambositra. (Source : Service météorologique

d’Ampandrianomby; Période : 1961-1990)

Page 18: Habitat et régénération des espèces ligneuses les plus

8

I-3 MILIEU BIOTIQUE

I-3-1 Flore et végétation

La végétation climacique de cette région est une forêt dense et humide, appartenant à

la série de Weinmannia et Tambourissa, et fait partie du domaine de l’Est (Humbert, 1955).

Cette végétation est aussi classée dans la zone éco-floristique orientale de moyenne altitude,

entre 800 à 1 500 m (Rajeriarison & Faramalala, 1999) et la zone flore sous le vent (Perrier

de la Bathie, 1921).

La végétation est mal connue parce qu’aucun inventaire floristique complète n’a

encore été réalisé dans la région. Cependant, les végétations sont riches en bois d’œuvre telles

que Tambourissa, Weinmannia, et Sapotaceae ; et aussi en espèces médicinales comme

Cinnamomum sp, Senecio longipes, et en espèces aromatiques.

D’une manière générale, la structure de la végétation de Zafimaniry a fortement

évolué. Auparavant, le site était essentiellement constitué de forêts naturelles. La mise en

place successive de parcelles agricoles suite à des cultures sur brûlis à répétition a entraînée

une modification du paysage. La zone d’étude est caractérisée par un ensemble de formations

très hétérogènes formées par quelques unités de végétation :

La forêt dense humide sempervirente de moyenne altitude est caractérisée par la

présence de nombreuses espèces appartenant à la famille des Poaceae, des lianes, des plantes

épiphytes et des espèces saxicoles.

Les forêts partiellement dégradées sont des formations peu ouvertes qui ont été

exploitées par la population. Elles sont dominées par des arbres de taille moyenne surtout

Cryptocarya et Eugenia.

Les savoka qui correspondent à une formation hétérogène constituée essentiellement

d’espèces comme Trema orientalis et Harungana madagascariensis.

Les jachères qui sont des formations arbustives, voire herbacées. Elles ne dépassent

pas 5m de hauteur quand elles sont présentes. Ce milieu est floristiquement pauvre.

Page 19: Habitat et régénération des espèces ligneuses les plus

9

I-4 MILIEU SOCIAL

I-4-1 Démographie

Le groupe Zafimaniry couvre deux communes rurales de la préfecture d’Ambositra :

Ambohimitombo au Nord et Antoetra au Sud. Antoetra est constitué de 13 « fokontany » ;

dont, Sakaivo Avaratra où se situe notre site d’étude.

Le groupe Zafimaniry a été un agrégat d’éléments venus de divers peuples :

Vakinakaratra, Merina, Betsileo –eux-mêmes hétérogènes. Ils se sont enrichis plus tard de

Tanala, aux origines diverses (Commune Antoetra, documentation personnel).

I-4-2 Activités de la population

Activités principales

Les activités essentielles des Zafimaniry sont orientées sur la transformation du bois

et la fabrication d’ouvrages en bois, notamment les sculptures et la construction de maison

avec une architecture traditionnelle. La vente de leurs produits représente leur principale

source de revenu.

Actuellement, le tourisme écologique permet aux habitants de se procurer des revenus

supplémentaires.

Activités agricoles

Les Zafimaniry pratiquent les cultures du riz et du maïs. Etant donné que les bas-fonds

attribués à la riziculture sont étroits, le Tavy constitue une solution complémentaire pour

subvenir aux besoins de la famille. Mais, cette pratique culturale n’est pas durable et menace

l’espace forestière.

Elevage

L’élevage n’est pas une activité principale pour les Zafimaniry. Sa pratique est tout

simplement à des fins d’autoconsommation, comme l’élevage de poules, canards et de lapins,

à petite échelle. L’élevage bovin est peu pratiqué.

I-5 LE BOIS ET LE PEUPLE ZAFIMANIRY

Tout un ensemble de techniques et de connaissances pratiques sur le bois ont été

développé par les Zafimaniry, étant donné qu’ils sont forestiers, charpentiers, et artisans

depuis très longtemps. Cette tradition artisanale est le témoin de l’importance de ce matériau

Page 20: Habitat et régénération des espèces ligneuses les plus

10

dans tous les aspects de la vie et de la mort chez les Zafimaniry. La maîtrise de l’exploitation

forestière et de la sculpture sur bois apparait dans les constructions et les objets quotidiens.

Toutes les surfaces boisées (murs, fenêtres, poteaux, poutres, tabourets, coffres, outils, …)

sont richement travaillées. Les maisons et les cercueils sont assemblés uniquement selon la

technique traditionnelle de la mortaise et du tenon, en n’utilisant aucun clou, ni charnière, ou

autres pièces métalliques, et avec des bois très spécifiques pour chaque pièce. Les motifs

géométriques sculptés sur les objets en bois sont codifiés, les artisans sont très créatifs. La

richesse symbolique de ces motifs exprime les croyances et les valeurs essentielles des

Zafimaniry (Photo 1). Ainsi, le Tanamparoratra (ou toile d’araignée) symbolise les relations

familiales, tandis que le Papintantely (rayon de la ruche) exprime la vie communautaire. Ces

décorations, ainsi que d’autres expressions comme l’architecture des maisons indiquent le rôle

ou la position sociale de l’individu au sein du groupe (UNESCO, 2008).

La maison Zafimaniry dépeint presque la totalité de leurs arts. Il faut être nombreux

pour pouvoir la construire. Les motifs sculptés sur les murs, fenêtres et portes, symbolisent un

système d’entraide (Photo1) ; un esprit communautaire propre aux Zafimaniry. La toiture faite

en bambous révèle l’origine du peuple (Coulaud, 1973). Au centre de la maison se trouve un

grand pilier qui soutient toute la construction. Ce pilier est typique des maisons dans les

Hautes-Terres de Madagascar. L’ensemble révèle un mélange de cultures entre les ethnies

Merina et Betsileo.

Photos 1 : Symboles typiques au Zafimaniry observés sur les maisons et les objets fabriqués

en bois

a-Entre aide b-Toile d’araignée c-Rayon de la ruche d-Égalité

Page 21: Habitat et régénération des espèces ligneuses les plus

11

Figure 2 : Plan d’aménagement de l’intérieur d’une maison typique Zafimaniry

Photos 2 : Maison du chef de village Zafimaniry construite exclusivement avec la méthode

du tenon et de la mortaise

1 : lieu de repos

2 : coin pour la vaisselle

3 : lieu de cuisson

4 : lieu pour les animaux domestiques

5 : lieu pour les matériels de travail

6 : support de la maison

7 : porte

8 : fenêtre

RAM 2013

Page 22: Habitat et régénération des espèces ligneuses les plus

12

Partie II

MATERIEL et METHODES

Page 23: Habitat et régénération des espèces ligneuses les plus

13

L’approche méthodologique pour ce travail se déroule en cinq étapes successives.

Premièrement, pour pouvoir commencer l’étude, (i) des demandes d’autorisation de recherche

auprès du Ministère de l’Environnement, de l’Ecologie et de la Forêt

N°070/12/MEF/SG/DGF.SAP/SCB puis des chefs des fokontany concernés ont été effectuées.

Ensuite, le consentement des chefs traditionnels a été demandé et la bénédiction de la part des

anciens chez les Zafimaniry a été obtenue. C’est seulement après que les études ont pu

commencer. La première descente sur terrain consistait à (ii) effectué des enquêtes auprès des

communautés Zafimaniry.

.

II-1 ENQUETES ETHNOBOTANIQUES

Les enquêtes ont été effectuées dans le village de Sakaivo, considéré comme la

capitale des Zafimaniry. Elles se sont déroulées en premier lieu auprès des ménages (n = 20)

sous forme d’entretien par le biais des produits dérivés ou « artefacts interview » au cours

duquel les informants disent à partir de quelle espèce tel produit dérivé (par exemple tabouret)

est fabriqué. Une fois la liste des plantes utiles établie, une seconde enquête a été effectuée

avec un informant expert (n = 1) sous forme d’entretien le long d’un itinéraire tracé dans la

forêt (ou « field interview ») au cours duquel les échantillons botaniques ont été collectés.

Les entretiens se sont déroulés dans les foyers des ménages le plus souvent en soirée car c’est

le moment où les membres de la famille se retrouvent ensemble. Les entretiens ont été

conduits de manière semi-structurée et concernent les espèces utilisées dans le travail du bois

et les divers types d’utilisation. Le questionnaire utilisé est présenté en Annexe 6

Les informations attendues concernent les points suivants:

Le nom de l’espèce, l’abondance et la localisation

Les types d’utilisation (outils, médicinale, construction,…).

La pratique de la collecte (quantité prélevée, saison, partie de la plante)

L’approche communautaire pour la conservation de la forêt. Existe-t-il des approches

de conservation des ressources régies par des règles communautaires ou « Dina »

Les autres produits forestiers non ligneux (miel, plantes médicinales, produits de la

chasse, ….) qui font partie des services fournis par la forêt.

II-2 CONSTITUTION D’UN HERBIER

Des échantillons d’herbier appartenant aux espèces forestières citées dans la liste

établie lors de l’enquête auprès des ménages ont été collectés selon la méthode de

Page 24: Habitat et régénération des espèces ligneuses les plus

14

Liesner (1992). Deux échantillons ont été récoltés pour chaque espèce. Certains échantillons

ne sont pas complets car la récolte a eu lieu en dehors de la période de floraison ou de

fructification. Les spécimens ont été photographiés. La détermination de l’espèce a été faite à

Antananarivo dans les herbiers de Tsimbazaza (TAN) et d’Ambatobe (TEF).

II-3 CHOIX DES ESPECES CIBLES

Les espèces qui feront l’objet de l’étude écologique ont été choisies selon plusieurs

critères :

Une estimation de la quantité de bois utilisée par les ménages qui est donnée sous

forme de nombre de pieds abattus par mois. Le pourcentage de besoin en bois

d’une espèce est donné par la formule D%= (Desp /Dtot) X 100 où Desp représente la

demande estimée en bois pour une espèce donnée et Dtot la demande totale en bois

pour les ménages.

La liste des espèces prioritaires selon un ordre de préférence établi par les

informateurs eux-mêmes. Dans ce cas, des points variant de 1 à 10 ont été attribués

aux espèces selon que la qualité du bois soit mauvaise ou excellente.

La faible disponibilité d’une espèce classée parmi les plus utiles selon les

informateurs. Un système de notation sur 100 points a été établi selon que l’espèce

soit très rare (50 points), rare (37,5 points), abondant (25 points) et très abondant

(12,5 points);

. Ainsi, pour les études écologiques les espèces dont le degré d’utilisation est supérieur

à 200% ont été considérées.

II-4 ETUDES ECOLOGIQUES

L’étude écologique est centrée sur l’observation des caractères biotiques et physiques

de l’endroit où vit l’espèce cible. Les caractéristiques de l’habitat telles que le sol et la

végétation font alors objet de cette étude.

II-4-1 Sol

Sur les deux sites d’études Fanandrana et Sakaivo Atsimo, où l’étude des espèces

cibles a été effectuée, des fosses pédologiques de 1 m de profondeur ont été réalisées. Chaque

fosse présente un profil pédologique, constitué par une succession de couches ou horizons.

Pour chaque horizon, la couleur, l’épaisseur, l’activité biologique, la structure et l’humidité

ont été notés.

Page 25: Habitat et régénération des espèces ligneuses les plus

15

La texture de chaque horizon a été déterminée en utilisant la méthode manuelle des

rouleaux et des anneaux (Annexe 5).

II-4-2 Structure de la végétation

La structure de la végétation est la répartition spatiale des individus végétaux de la

station (Godron, 1968). C’est l’expression des interactions entre les individus constituant la

communauté (Farinas, 1982). Elle peut être étudiée sur les plans vertical et horizontal.

Structure verticale

La structure verticale est l’agencement des végétaux suivant le plan vertical (Gounot,

1969). La méthode utilisée pour cette étude est celle de Gautier et al. (1994), présentée sur la

figure 4. Elle permet de caractériser l’état de la formation végétale car fait ressortir les

différentes strates, le profil structural et le taux de recouvrement. La formation est dite

dégradée quand la voûte forestière est discontinue et basse.

Le principe de la méthode consiste à tendre horizontalement une chevillière le long

d’une distance de 50m. À chaque distance de 2 mètre, un échenilloir gradué est dressé

verticalement, et la hauteur de contact entre le piquet et la partie vivante des végétaux est

notée de manière précise jusqu’à 7 m. Au-delà de cette valeur, les hauteurs de contact ont été

estimées. Cette échenilloir est déplacé tous les mètres le long de la chevillière (Figure 3). Un

seul transect le long de 50m a été effectué pour chaque formation.

Figure 3 : Diagramme décrivant la méthode de Gauthier (1994) pour caractériser la structure

verticale

Les données sont ensuite traitées avec le logiciel Excel®

pour obtenir le profil

structural de la végétation en projetant en ordonnée la hauteur des arbres, et en abscisse les 25

points équidistants de deux mètres. Le profil structural donne les renseignements sur la

continuité ou la discontinuité de la voûte forestière.

hauteur en m1413121110

9 Positionnement de l'echeniloir87 Echeniloir gradué654 Chevillère321

0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20 22 24 26 28 30 32 34 36 38

longueur en m

Positionnement de l’échenilloir

Echenilloir gradué

Page 26: Habitat et régénération des espèces ligneuses les plus

16

La stratification, ainsi que le pourcentage de recouvrement de la formation végétale,

peuvent être visualisés sous forme de diagramme à partir du nombre de contacts relevés dans

un intervalle de 2 m de hauteur. Pour établir l’histogramme, les classes de fréquences des

hauteurs sont portées en abscisse, le pourcentage de recouvrement en ordonnée.

Structure horizontale

La structure horizontale est la répartition des individus suivant le plan horizontal. Elle

se traduit par la fréquence relative et l’abondance relative des espèces.

Fréquence relative

La fréquence relative (Fr) est le pourcentage des placettes élémentaires contenant une

espèce donnée par rapport au nombre total des placettes élémentaires étudiées. La fréquence

(Fr) est calculée par la formule :

𝐹𝑟 % =𝑛𝑖

𝑁∗ 100

ni= nombre des unités élémentaires où l’espèce i est présente

N = nombre total des unités élémentaires étudiées

Abondance relative

C’est le nombre relatif des individus de chaque espèce par rapport à l’ensemble des

individus recensés. L’abondance relative (Ab) est calculée par la formule :

𝐴𝑏 % =𝑛𝑖

𝑁𝑡× 100

ni = nombre d’individus d’une espèce

Nt = nombre total des individus

Pour la structure horizontale, la valeur des biovolumes indique la potentialité en bois

de la formation (Godron, 1968). Si le biovolume est supérieur à 250 m3/Ha, la formation

présente une forte potentialité en bois. Une forêt à biovolume entre 50 et 250 m3/Ha présente

un potentiel en bois moyen. Si le biovolume est inférieur à 50 m3/Ha, la formation a une

potentialité en bois faible.

Le degré d’ouverture ainsi que les autres caractéristiques de la formation (régularité et

complexité), indiquent aussi l’état de la station.

Page 27: Habitat et régénération des espèces ligneuses les plus

17

II-4-3 Flores associées

La méthode de QCP (Quadrat Centré en un Point, là où le centre du quadra est

l’espèce cible) permet de connaître les espèces ayant une affinité avec les espèces cibles et la

sociabilité des espèces. Les espèces végétales associées à l’espèce étudiée sont de bons

indicateurs de l’habitat de l’espèce. Pour connaître ces espèces, la méthode de QCP selon

Brower et Von Ende (1990) a été utilisée.

Les quadrats ont pour centre un pied adulte de l’espèce cible à DHP supérieur ou égal

à 10 cm. Deux lignes perpendiculaires passant par l’espèce cible divisent la zone d’étude en

quatre quadrats. Les lignes sont tracées à l’aide d’une boussole de direction NNE et SSW.

Les troncs d’arbre associés à l’espèce cible ayant un DHP supérieur ou égal à 10 cm dans

chaque quadrat ont été mesurés, et les distances ont été notées (figure 4).

Lors de cette étude, les arbres associés à l’espèce cible sont identifiés. Ils sont classés

par famille, et par espèces selon leurs fréquences. La fréquence F(%) d’une espèce associée a

été calculée à partir de la formule suivante (Greig-Smith, 1964) :

𝐹 % = 𝑄𝑖

Qt

× 100

Qi : nombre d’individus d’une espèce

Qt : nombre total d’individus recensés dans le quadrat.

Pour les espèces, une fréquence supérieure à 5% indique une relation étroite avec

l’espèce cible ; et pour les familles, elle est supérieure à 10%.

Figure 4 : Méthode de Quadrat Centré en un Point

C : individu cible ; d1, d2, d3, d4 : distance entre individu de l’espèce cible et l’espèce associée ; a1, a2, a3, a4 : individus

associés.

Page 28: Habitat et régénération des espèces ligneuses les plus

18

II-4-4 Régénération naturelle spécifique

La régénération naturelle est le mécanisme de reproduction des espèces jusqu’à

l’apparition de nouvelles générations sans intervention sylvicole. Elle comprend l’étude de la

phénologie, et la biologie de reproduction (le mode de pollinisation, la dispersion des fruits et

la régénération proprement dite). La biologie de la reproduction ne sera pas développée dans

ce mémoire. Cependant, le résultat des phénomènes passant dans la biologie de reproduction

peuvent être discerné par le taux de régénération. Ainsi, la phénologie et le taux de

régénération sont des bons indicateurs de la survie ou de l’épuisement de l’espèce et permet

d’envisager le système de conservation adéquate si nécessaire.

Phénologie

La phénologie est le cycle de développement d’une plante allant de l’état végétatif à la

fructification. Elle permet de concevoir un calendrier phénologique, contenant des

informations sur les périodes de collecte des graines utiles à la germination.

Taux de régénération

La régénération naturelle proprement dite est la reproduction naturelle des espèces

végétales sans qu’il y ait intervention de l’homme.

Elle consiste à compter et à mesurer la hauteur et le diamètre de tous les individus de

chaque espèce. Ensuite les individus vont être groupés dans deux grands groupes :

- les semenciers caractérisés par des individus adultes/matures qui ont un

DHP > 10 cm

- Les régénérés, représentés par les jeunes individus qui ont un DHP < 10 cm

Le relevé a été effectué dans une parcelle de 0,1 Ha

Le taux de régénération (TR) est donné par la formule :

TR = Nombre des régénérés

Nombre des semenciers× 100

Si :

0 < TR < 100 = mauvaise régénération

100 < TR < 300 = moyenne régénération

300 < TR < 900 = bonne régénération

900<TR= très bonne régénération

Page 29: Habitat et régénération des espèces ligneuses les plus

19

II-4-5 Evaluation du stock de bois

Pour l’évaluation du stock de bois, la méthode d’inventaire forestier a été adoptée.

Cette méthode consiste à faire un inventaire des individus qui ont une DBH ≥10 cm dans une

parcelle de 1ha.

Ensuite, faire une analyse dendrométrique en calculant, en premier lieu, la surface

terrière Ggi =π

4di2 pour chaque individu avec :

gi : surface terrière en cm2/ha de l’individu

di : DBH de l’individu en cm

Calcul de G pour tous les individus de l’espèce

𝐺 = 𝑔𝑖

𝑛

1

Le biovolume potentiel est donné par la formule vi= 0,53 X gi hi avec :

vi= biovolume,

0,53 : coefficient de forme

Hi : hauteur du fût de l’individu

Calcul de V ou biovolume total ou stock de bois disponible en cm3/Ha

𝑉 = 𝑣𝑖

II-4-6 Suivi de l’évolution de l’espace forestier entre deux périodes

Les enquêtes sur le terrain, ainsi que l’utilisation des outils géomatiques (télédétection

et SIG), sont envisageables pour la construction des indicateurs pour le suivi et l’analyse des

répercussions territoriales et environnementales de la réduction de la déforestation et de la

dégradation des forêts dans les pays en développement (Moise, 2014). La diminution de

l’espace forestier est un indicateur fiable pour confirmer les menaces pesant sur la formation.

Pour notre étude, deux sources de données sur la couverture végétale ont été traitées et

analysées :

- La première est une base de données de la végétation établie par Royal Botanical

Garden Kew en 2007. Elle est utilisée pour l’obtention d’une carte d’occupation du

sol en cette période. Cependant, il était indispensable de délimiter l’ensemble de la

Page 30: Habitat et régénération des espèces ligneuses les plus

20

région Zafimaniry en traçant les frontières des deux communes Antoetra et

Ambohimitombo. Pour cela, un fond de carte de végétation 1/250 000 de la FTM a

été utilisé en y intégrant les limites naturel et administratif des communes. La

nouvelle carte a été élaborée avec le logiciel Arcgis®

.

- La deuxième base de données a été établie à la suite d’un traitement numérique

d’une image de télédétection de la végétation en 2014. Cette image a été obtenue à

partir du satellite Landsat 7. Elle a été analysée à l’aide des logiciels de traitement

d’images comme Multispec Windows application®

pour l’identification de chaque

zone d’entrainement, c'est-à-dire la création d’une classe d’occupation du sol selon

la valeur spectrale (Forêt humide, forêt humide dégradée, zone de culture, savane

arborée, savane herbeuse). Ensuite le logiciel Arcgis®

a été utilisé pour le

traitement des donnés géographiques, c'est-à-dire la transformation de l’image

« raster » en base de données géographiques. Ici, chaque entité de zone

d’occupation du sol a été groupée sous forme de polygone avec des surfaces

calculables.

Ainsi, le but de la démarche méthodologique est d’obtenir deux cartes de végétation

des années 2007 et 2014 qui sont facilement comparables. Un tableau montrant l’évolution

des surfaces de chaque zone d’occupation du sol en l’espace de 7ans pourrait être déduit, par

la suite.

II-5 MULTIPLICATION VEGETATIVE DES ESPECES CIBLES

II-5-1 Essai de bouturage

Les boutures utilisées ont été prélevées sur des rameaux situés sur les parties apicales

des arbres au mois d’août 2013. L’âge moyen des ortets est estimé entre 5 et 10 ans pour les

six espèces qui ont fait l’objet de l’essai de bouturage. Les explants ont été subdivisés en trois

groupes selon la position de prélèvement au niveau du rameau (basal, médian, apical).Trente

boutures ont été préparées, ce qui donne un total de 540 boutures pour les six espèces cibles.

Le diamètre des boutures varie entre 0,5 et 2 cm selon les lieux de prélèvement au niveau de

la branche. La longueur des boutures varie entre 10 et 20 cm, l’explant comportant au moins

deux nœuds et dont la partie apicale est coupée en biseau et la partie basale en V. L’extrémité

inférieure est sectionnée en dessous d’un nœud au niveau duquel apparaissent le plus souvent

les premières racines secondaires. Les boutures sont plantées en position oblique suivant un

angle de 35°.

Page 31: Habitat et régénération des espèces ligneuses les plus

21

Les boutures ont été plantées in situ, c’est-à-dire près des espaces forestiers

Zafimaniry dans les mêmes conditions que leur habitat naturel, au cours du mois d’août 2012.

Le site choisi est localisé au niveau d’un bas-fond bien arrosé par un écoulement d’eau venant

du sommet. Une ombrière a été aménagée avec des tiges feuillées de bambous.

L’enracinement des boutures a été vérifié seulement tous les mois pendant trois mois à cause

de l’éloignement du site. Les taux de réussite du bouturage ont été calculés au bout de cette

période en dénombrant le nombre d’explants enracinés (au moins une racine visible).

Analyses statistiques

Pour comparer les taux de réussite du bouturage pour les explants prélevés sur les

parties apicale, médiane et basale pour chaque espèce, le test Z conçu pour deux échantillons

indépendants a été utilisé avec un risque de 5%.

II-5-2 Transplantation des sauvageons

Les sauvageons sont des plantules enracinées collectées en forêt. Ils sont ensuite

transplantés en pépinière.

Des critères ont été définis pour s’assurer que les sauvageons aient de bonnes

capacités de survie. Les plantules sauvages doivent être dépourvues de tout signe d’infestation

(champignons, et possédant une hauteur entre 15 et 30 cm.

Les sauvageons ont été récoltés avec un peu de terre sur la racine et ont été ensuite

repiqués dans des gaines en polyethylène noires remplies de terreau composé de humus /terre

noire /terre rouge /sable (50/30/10/10). Les plantules ont été ensuite placées sous ombrière

dans les mêmes conditions que les boutures.

Le taux de réussite est évalué après trois mois en pépinière en dénombrant le nombre

de plants ayant montré des signes de reprise végétative.

Page 32: Habitat et régénération des espèces ligneuses les plus

22

Partie III:

RESULTATS ET INTERPRETATIONS

Page 33: Habitat et régénération des espèces ligneuses les plus

23

III-1 LES ESPECES UTILISEES PAR LES ZAFIMANIRY

Chez les Zafimaniry, ce sont surtout les hommes qui travaillent le bois et qui

détiennent les connaissances sur les espèces forestières et leurs utilisations. Les enfants et les

femmes se limitent aux activités de collecte de bois de chauffe et de préparation des terrains

agricoles par la pratique du tavy (Chef de village, communication personnelle). C’est

pourquoi, lors de notre étude, une grande partie des informations sur les espèces forestières

ont été fournies par les hommes.

Les Zafimaniry choisissent les espèces d’arbres en fonction de l’utilisation finale, que

ce soit pour la construction de maison, ou pour les objets décoratifs. Le tableau 1 présente les

correspondances entre les 22 espèces citées par les informateurs et leurs utilisations Les

plantes les plus utilisées pour la construction appartiennent aux familles des Lauraceae et

Myrtaceae (4 espèces) suivies des Cunoniaceae (3 espèces) et des Malvaceae et Sapotaceae (2

espèces). Neuf espèces servent dans la confection du « taolan-kazo » ou mûr de la maison, en

particulier les trois espèces de Weinmannia à cause de leur bonne résistance à l’humidité.

Cinq espèces sont citées dans la fabrication d’objets décoratifs (Tableau1), mais Dalbergia

baronii est la seule espèce consacrée uniquement pour cette catégorie d’utilisation.

Tableau 1 : Liste des espèces d’arbres utilisées par les Zafimaniry dans l’art de la construction

et les objets décoratifs

Espèces Famille Nom

vernaculaire

Utilisation

Bambusa sp Poaceae Volo Toiture

Beilschmiedia

madagascariensis

Lauraceae Varongy fotsy Portes, fenêtres,

objets décoratifs

Brachylaena merana Asteraceae Merana Taolan-kazo,

ampify, rohin-trano

Capurodendron ludiifolium Sapotaceae Nato Andry

(mafana /mangitsy)

, zoro, escaliers

Dalbergia baroni Fabaceae Voamboana Objets décoratifs

Dichaetanthera sp Melastomatacea

e

Hidina Taolan-kazo,

ampify

Dombeya lucida Malvaceae Hafobalo Planches

Faucherea parvifolia Sapotaceae Nato Andry

(mafana /mangitsy)

, Zoro, escaliers

Page 34: Habitat et régénération des espèces ligneuses les plus

24

Ludia ludiaefolia Salicaceae Hazoambo Zoro-trano

Maesa lanceolata Myrsinaceae Maitsoririna Taolan-kazo,

ampify

Ocotea humblotii Lauraceae Varongy Portes, fenêtres,

objets décoratifs

Ocotea sp.1 Lauraceae Varongy Portes, fenêtres,

objets décoratifs

Ocotea sp.2 Lauraceae Varongy

ravikarambito

Portes, fenêtres,

objets décoratifs

Syzygium cumini Myrtaceae Rotra Taolan-kazo,

ampify, rohin-trano

Syzygium emirnense fa

cuneifolia

Myrtaceae Rotra2 Taolan-kazo,

ampify, rohin-trano

Syzygium sp.1 Myrtaceae Taolambodiakoho Taolan-kazo,

ampify, rohin-trano

Syzygium sp.2 Myrtaceae Lakamena Taolan-kazo,

ampify, rohin-trano

Tambourissa religiosa Monimiaceae Tamboneka1 Zoro, amatona,

famatana,

Tambourissa thouvenotii Monimiaceae Tamboneka2 Zoro, amatona,

famatana,

Tambourissa trichophylla, Monimiaceae Tamboneka Zoro, amatona,

famatana

Weinmannia bojeriana Cunoniaceae Lalona Taolan-kazo,

ampify, sokina,

vovonana

Weinmannia rutenbergii Cunoniaceae Lalona Taolan-kazo,

ampify, sokina,

vovonana

Weinmannia sp. Cunoniaceae Lalona Taolan-kazo,

ampify, sokina,

vovonana

Malvaceae Zabo Planches

Pour les Zafimaniry, les espèces appartenant au genre Syzygium sont toutes des Rotra,

et toutes les espèces de la famille des Sapotaceae sont des Nato. Par ailleurs, les qualités du

bois sont quasiment identiques à l’intérieur d’un groupe taxonomique, selon les Zafimaniry.

Page 35: Habitat et régénération des espèces ligneuses les plus

25

Par conséquent, un représentant par groupe taxonomique correspondant au même nom

vernaculaire a été considéré (Tableau 2).

Les enquêtes effectuées auprès des villageois ont permis d’identifier les quatre

essences forestières les plus utilisées. Il s’agit de Dalbergia baronii, Faucherea parvifolia,

Tambourissa thouvenotii et de Weinmannia bojeriana avec des degrés d’utilisation

respectivement de 252, 245, 244, et 242% (Tableau 2). Les bois de Syzygium emirnensis et de

Brachylaena merana sont les plus demandés comme bois d’œuvre, demande en %

respectivement de 9,9% et 9,7% (Tableau 2). Nous avons sélectionné les espèces forestières

ayant un degré d’utilisation supérieur à 200% pour l’étude écologique.

L’étude écologique, et surtout l’étude de la régénération naturelle des espèces, permet

de comprendre la facilité ou la difficulté de régénération de l’espèce dans son milieu naturel.

Elle est la base des expériences effectuées sur la régénération artificielle, et constitue une

information primordiale pour l’installation d’un projet de conservation de ces espèces. Ce

sont Dalbergia baronii, Faucherea parvifolia, Tambourissa thouvenotii, Weinmannia

bojeriana, Syzygium emirnense, Brachylaena merana et Ocotea humblotii.

Page 36: Habitat et régénération des espèces ligneuses les plus

26

Tableau 2 : Espèces sélectionnées pour la régénération artificielle en fonction du degré d’utilisation

Nom

vernaculaire

Pourcentage de

ménages ayant

mentionné le type de

bois (%)

Utilisations Demande

(%)

Quantité estimée

consommée par les 20

ménages par mois

Disponibilité

en forêt selon

les

informants

Note de

disponibilité

Préférence

(%)

Degré

d'utilisation

(%)

Voamboana 100 Objet

décoratif

1,9 44 Très rare 50 100 251,9

Nato 100 Maison 7,3 170 Rare 37,5 100 244,8

Tamboneka 100 Maison 6,7 155 Rare 37,5 100 244,2

Lalona 100 Maison 4,8 111 Rare 37,5 100 242,3

Rotra 100 Maison 9,9 231 Abondant 25 90 224,9

Merana 100 Maison 9,7 226 Abondant 25 90 224,7

Varongy 100 Maison,

objet

décoratif

2,7 63 Rare 37,5 80 220,2

Ambora 75 Maison 0,3 8 Abondant 25 80 180,3

Hazoambo 90 Maison 0,6 15 Abondant 25 50 165,6

Hazolahy 65 Maison 0,4 10 Abondant 25 60 150,4

Hafobalo 80 Maison 0,2 4 Abondant 25 40 145,2

Soamaranana 60 Maison 0,1 3 Rare 37,5 40 137,6

Zabo 65 Maison 1,4 32 Abondant 25 40 131,4

Tavolo 70 Maison 0,3 7 Très

abondant

12,5 30 112,8

Hazombihy 30 Maison 0,3 8 Rare 37,5 40 107,8

Hidina 35 Maison 0,8 18 Rare 37,5 30 103,3

Ravimboanjo 35 Maison 0,2 5 Abondant 25 40 100,2

Maitsoririnina 35 Maison 1,2 28 Abondant 25 30 91,2

Page 37: Habitat et régénération des espèces ligneuses les plus

27

III-2 AUTOCOLOGIE DES ESPECES LES PLUS UTILISEES

III-2-1 Description botanique

Les résultats bibliographiques (Flore de Madagascar et des Comores, Schatz, 2001) avec

nos observations personnelles ont permis de donner la description botanique de chaque

espèce. Elle est basée sur les caractères de l’appareil végétatif comme la taille de l’arbre,

l’écorce, les types de feuilles et leur forme, et des caractères particuliers comme la présence

de latex, la couleur du bois et de l’appareil reproducteur.

A. Faucherea parvifolia (Aubreville, 1974).

Famille : SAPOTACEAE

Nom vernaculaire : Nato, Nato madinidravina, Natomena

Grand arbre atteignant 20 m de hauteur. Présence de latex dans l’écorce. Petites

feuilles à base cunéiforme, cordiformes au sommet, atténuées à la base, groupées en rosettes

au sommet des rameaux, pétiole très court, 2-3 mm; nervation striée, indistincte.

Inflorescences en fascicules à l’aisselle des feuilles ou des cicatrices des feuilles tombées sur

le vieux bois. Fleurs gamopétales. Très petites fleurs axillaires, peu nombreuses, Fruits

obovoides, longs de 1,5 mm.

Distribution géographique : Endémique de Madagascar, se rencontre dans les forêts

sempervirentes humides, subhumides et de montagne, jusqu’à 2000 m d’altitude, de

Tolagnaro au parc national de Marojejy. Elle est aussi présente dans la région de Sambirano et

dans le parc national de la montagne d’Ambre.

B. Tambourissa thouvenotii (Covaco, 1959).

Famille : MONIMIACEAE

Nom vernaculaire : Tamboneka

Arbre petit à moyen, avec de petites branches velues. Feuilles opposées, oblongues

poilues en dessous, parfois dentées vers le sommet. Inflorescence en grappe. Fleurs mâles

avec un réceptacle de taille moyenne, qui s’ouvrent en se divisant en 4 parties, avec de

nombreuses étamines alignées. Fleurs femelles avec réceptacle globuleux, carpelles

densément poilues. Fruits très gros, globuleux, bruns, se fractionnant en révélant une pulpe

orange charnu.

Page 38: Habitat et régénération des espèces ligneuses les plus

28

Distribution géographique : Endémique de Madagascar, se rencontre dans l’ensemble

des forêts sempervirents humides et subhumides, ainsi que sur les montagnes depuis le niveau

de la mer jusqu’à plus de 2000 m d’altitude.

C. Weinmannia bojeriana (Bernardi, 1965).

Famille : CUNONIACEAE

Nom vernaculaire : Lalona

Arbre atteignant rarement 20 m de hauteur, fréquemment de 12-15 m ; rameaux à

écorce lisse, brun-rouge, supérieurement aplatis et parfois pubescents. Feuilles simples ou

trifoliolées et même 5-foliolées sur le même échantillon (parfois on observe des feuilles

simples et trifoliolées), coriaces, grandes à bords crénelés-dentés, à dentelures aigues ; parfois

on observe des feuilles à bords presque entiers, jaunes-rouge ou rouge-verdâtre (en herbier),

elliptique, aigues au sommet et à la base. Quand les feuilles sont composées, la foliole

centrale est notablement plus grande que les latérales. Feuilles ou folioles en général glabres,

la nervure médiane, bien visible et en relief à la face inférieure. Epis terminaux, fleurs

pentamères, parfois tétramères, hermaphrodites, complètement sessiles, à calice glabre et

charnu. Capsules recouvertes de poils jaunes bruns, avec le calice persistant.

Distribution géographique : Endémique de Madagascar, se rencontre dans l’ensemble

des forêts sempervirents humides et subhumides, ainsi que dans les forêts de montagnes

jusqu’à 2000 m d’altitude.

D. Syzygium emirnense (Perrier de la Bathie, 1953).

Famille : MYRTACEAE

Nom vernaculaire : Rotra

Arbre de 10-20 m dans les forêts, toujours vert et glabre. Feuilles plus ou moins

coriaces; sombres en-dessus, rougeâtres en-dessous, oblanceolées, ne dépassant pas 5 cm de

long, toujours en coin à la base ; feuilles acuminées. Nervures latérales, très nombreuses,

toujours visibles sur les deux faces et parfois saillantes. Inflorescences en cyme 1-2 fois

composée, plus large que haute, à très nombreuses fleurs, de 7-8 mm de long ; réceptacles,

sans le pédicelle, d’au moins 3,5 mm de long. Fruits arrondis, petits (9-15 mm de diamètre),

comestibles.

Distribution géographique : Endémique de Madagascar, se rencontre dans les forêts

sempervirents humides et subhumides et de montagne, dans les forêts décidues sèches et

surtout le long des cours d’eau.

Page 39: Habitat et régénération des espèces ligneuses les plus

29

E. Brachylaena merana var bernieri (Humbert, 1962).

Famille : ASTERACEAE

Nom vernaculaire : Merana

Arbre dioique pouvant atteindre 40 m, avec un fût souvent très droit jusqu’à 15-20 m

de hauteur et 1 m de diamètre dans sa partie inférieure ; à ramilles couvertes d’un tomentum

très apprimé, fauve pâle ou blanchâtre. Feuilles coriaces plus ou moins persistantes, à limbe

entier lancéolé-aigu ou oblancéolé, long d’environ 12 cm, large de 3-5 cm à peu près,

également atténué depuis sa partie médiane vers le sommet aigue et vers la base cunéiforme,

discolore, verte à la face supérieure glabre couverte du même tomentum apprimé persistant à

la face inferieure. Capitules, petits, brièvement pédonculés, en inflorescences racémiformes,.

Fleurs 3-20 dans les capitules mâle ou femelle Corolles blanc-jaunâtre à l’anthèse.

Type de fruits : Akène.

Distribution géographique : Endémique de Madagascar, se rencontre dans les forêts

sempervirentes humides, subhumides et de montagne, du niveau de la mer à 1500 m

d’altitude.

F. Ocotea humblotii (André, 1950).

Famille : LAURACEAE

Nom vernaculaire : Varongy

Arbre à ramilles subanguleuses, sillonnées, assez épaisses, garnies de poils très petits

et serrés, grisâtres ; à rameaux glabres, gris, garnis de lenticelles éparses, petites, saillantes ; à

bourgeons densément subulés et tomenteux. Feuilles alternes lancéolées-elliptiques de 11 à

23 cm, à base brièvement aigue ; sommet longuement aigu ou subacuminé à pointe aigue ;

face supérieure verte, brillante, à réseau très dense un peu saillant et obscur ; nervure médiane

nettement saillante ; face inferieure terne, plus pale, garnie de très petits poils serrés et

grisâtres, à nervure médiane nettement saillante ; pétioles un peu canaliculés. Panicules

axillaires, groupées près du sommet des ramilles. Fleurs campanulées-rotacées, densément

poilus.

Distribution géographique : Endémique de Madagascar, se rencontre dans les forêts

sempervirentes humides, subhumides, jusqu’à 2000 m d’altitude, et dans la région de

Sambirano.

Page 40: Habitat et régénération des espèces ligneuses les plus

30

Planche 1 : (A) Herbier de Faucherea parvifolia; (B) Jeune plant de Tambourissa thouvenotii ; (C) Boutons floraux de Weinmannia bojeriana; (D) Boutons floraux de Sygyzium emirnense ; (E) Inflorescence de Brachylaena merana ; (F) Fruit d’Ocotea humblotii.

A MBG

B RAKOTOARIVELO N. 2012

C ANTILAHIMENA, 2012

D ANTILAHIMENA, 2006

E MANJAKAHERY, 2014 F RAVELONARIVO D., 2012

Page 41: Habitat et régénération des espèces ligneuses les plus

31

III-2-2 Phénologie

Les données bibliographiques, les étiquettes d’herbiers, les données recueillies dans

Tropicos et les observations sur terrain nous ont permis de déterminer les rythmes

phénologiques (végétative, floraison et fructification) des espèces ciblées (Tableau 3).

Pour Dalbergia baronii, la période végétative est de juin à novembre, la floraison ne

dure que 3 mois, de décembre à février. La période de pleine floraison, pendant laquelle de

nombreuses fleurs peuvent être observées, est la fin du mois de janvier. La fructification

débute en mai.

Concernant, Faucherea parvifolia, la période végétative est étalée sur 9mois, en

comparaison avec les durées de la floraison et de fructification, respectivement de janvier

jusqu’en février et au mois de mars.

Tambourissa thouvenotii est en phase végétative de juin à novembre, fleurit de

décembre à mai ; elle fructifie d’avril à juin.

La phase végétative de Weinmennia bojeriana s’étend de février à juin, la floraison de

juillet à septembre. La période d’octobre à janvier correspond à la fructification.

Pour Syzygium emirnense l’état végétatif est d’avril à aout, la floraison débute en

septembre et se termine en décembre. La fructification est de janvier à mars.

Concernant Brachylaena merana, la période végétative est étalée sur 7 mois. La

floraison débute en décembre et elle est maximale au début du mois de janvier. La

fructification est de décembre à février (Humbert, 1962).

Ocotea humblotii se trouve à l’état végétatif de mars à septembre ; la floraison débute

au mois d’octobre et s’achève en décembre. La fructification se déroule de janvier à février.

Page 42: Habitat et régénération des espèces ligneuses les plus

32

Tableau 3 : Calendrier phénologique des 7 espèces d’arbres sélectionnées comme étant les

plus importantes pour la construction de maison et la fabrication d’objets d’art chez les

Zafimaniry

Mois

Espèce J F M A M J J A S O N D

Dalbergia baronii

Faucherea parvifolia

Tambourissa thouvenotii

Weinmannia bojeriana

Syzygium emirnense

Brachylaena merana

Ocotea humblotii

Végétatif Floraison Fructification

Page 43: Habitat et régénération des espèces ligneuses les plus

33

III-3 AUTOECOLOGIE DES ESPECES CIBLES

III-3-1 Sols

Le tableau 4 montre les caractéristiques pédologiques des habitats de chaque espèce

étudiée. En général, ce sont des sols forestiers, très riches en humus et litière, avec un taux

important de sable, justifié par la texture (Limon Argilo Sableux et Limon Sableux). Les

massifs rocailleux et les arènes granitiques sont abondants dans la zone d’études.

Tableau 4 : Caractéristiques pédologiques des habitats des espèces étudiées

Espèces

To

po

gra

ph

ie

Ho

rizo

n

Pro

fon

deu

r

(cm

)

Act

ivit

é

bio

log

iqu

e

Tex

ture

Str

uct

ure

Co

ule

ur

Au

tre

ob

serv

atio

n

Faucherea

parvifolia

M

V

Ao 0-5 + Litière

+Humus

Friable Noir Massifs

rocailleux et

des arènes

granitiques

abondant,

A1 5-15 + LS Poreuse Noir clair

A2 5-30 + LAS Pâteuse Jaune

brunâtre

B A partir

de30

rare LAS pâteuse jaune

Tambourissa

thouvenotii

M

V

Ao 0-5 + Litière

+ Humus

Friable Noir Massifs

rocailleux

abondant

A1 5-18 + LS Poreuse Noir clair

A2 18-30 + LAS Poreuse Jaune brunâtre

B A partir de 30

rare LAS Pâteuse Jaune

Weinmannia

bojeriana

M

V

Ao 0-5 + Litière

+ Humus

Friable Noir

A1 5-18 + LS Poreuse Noir clair

A2 18-30 + LAS Poreuse Jaune

brunâtre

B A partir de

30

rare LAS Pâteuse Jaune

Syzygium

emirnense

B

F

A0 0-4 + Litière

+ Humus

Pâteuse Noir Sol très

humide

Page 44: Habitat et régénération des espèces ligneuses les plus

34

Espèces

To

po

gra

ph

ie

Ho

rizo

n

Pro

fon

deu

r

(cm

)

Act

ivit

é

bio

log

iqu

e

Tex

ture

Str

uct

ure

Co

ule

ur

Au

tre

ob

serv

atio

n

A1 4-12 + LS Pâteuse Noir clair

A2 12-25 + LAS Pâteuse Noir gris

B A partir 25 + ALS Pâteuse Marron

Brachylaena

merana

B

V

Ao 0-6 + Litière

+ Humus

friable Noir Sol en

générale très

humide A1 6-14 + LS Poreuse Noir clair

A2 14-35 + LAS Poreuse Jaune

brunâtre

B A partir de

35

+ LAS Pâteuse Jaune

Ocotea

humblotii

B

V

Ao 0-6 + Litière

+ Humus

friable Noir Sol en

général très

humide A1 6-14 + LS Poreuse Noir clair

A2 14-35 + LAS Poreuse Jaune

brunâtre

B A partir de

35

+ LAS Pâteuse jaune

MV : mi-versant, BV : bas-versant, BF : bas-fond

LS : Limon-Sableux, LAS :-Limon-Argilo-Sableux

Alt : Altitude : + : Présence d’activité biologique

III-3-2 Structure de la végétation

Les visites effectuées dans les forêts de Fanandrana et de Sakaivo atsimo ont permis

de constater que certaines espèces poussent sur le même site dans la forêt. Ainsi, les

formations végétales ont été nommées suivant les noms des espèces cibles étudiées sur

place :- Formation à Tambourissa thouvenotii et Weinmannia bojeriana,

- Formation à Syzygium emirnense ,

- Formation à Faucherea parvifolia, Ocotea humblotii et Brachylaena merana

Les deux premières formations sont localisées dans le site de Fanandrana alors que la

troisième se trouve à Sakaivo Atsimo.

Page 45: Habitat et régénération des espèces ligneuses les plus

35

En général, ces formations sont peu ouvertes et complexes avec des structures verticale et

horizontale irrégulières, typiques des forêts naturelles tropicales. Cependant, concernant la

stratification, seulement les trois étages les plus marquants ont été considérés.

a) Structure verticale

Formation à Tambourissa thouvenotii et Weinmannia bojeriana

La formation forestière à Tambourissa thouvenotii, et Weinmannia bojeriana se trouve

dans la forêt de Fanandrana géré par le VOI (Vondron’Olona Ifotony) Zafimaniry. La figure 5

montre les caractéristiques structurales de cette forêt. Il apparaît que la voute forestière est

encore fermée et certains arbres dépassent les 12 m. La présence des émergents est aussi

constaté, indiquant une forêt en bon état.

- Trois strates constituent cette formation : Une strate inférieure de 0 à 2 m avec un

taux de recouvrement de 92% (Figure 6). Elle est formée d’espèces de la famille

des Poaceae et de Dracaena reflexa (Liliaceae) ;

- Une strate moyenne de 4 à 6 m avec un taux de recouvrement de 56% (Figure 6).

Elle est constituée de Psychotria sp. (Rubiaceae) et de Brachylaena merana

(Asteraceae).

- Une strate supérieure de 8 à 12 m avec un taux de recouvrement de 60% (Figure

6), constituée de Weinmannia humblotii et de Cryptocarya sp..

-

Figure 5 : Structure verticale de la formation à Tambourissa thouvenotii, et Weinmannia

bojeriana

Page 46: Habitat et régénération des espèces ligneuses les plus

36

Figure 6 : Diagramme de recouvrement par classe de hauteur de la formation

à Tambourissa thouvenotii, et Weinmannia bojeriana.

Formation à Faucherea parvifolia, Ocotea humblotii,et Brachylaena merana

En général, la voute forestière est encore fermée (figure7). Cependant, du 38 au 50ème

relevé, une ouverture de la canopée est observée, montrant une disparition des individus de

grande taille entre 10 et 14 m. La formation est constituée de trois strates :

- Une strate inférieure de 0 à 2 m avec un taux de recouvrement de 76% (Figure 8).

Elle est formée d’espèces de la famille des Poaceae surtout les Bambusa sp., et de

Brachylaena merana (Asteraceae) ;

- Une strate moyenne de 4 à 6 m avec un taux de recouvrement de 68%(Figure 8)

constituée de Homalium sp. (Salicaceae) de Polyscias ornifolia (Araliaceae), et de

Brachylaena merana (Asteraceae) ;

- Une strate supérieure de 8 à 12 m avec un taux de recouvrement de 64% (Figure 8)

constituée de Pauridiantha paucinervis (Rubiaceae), Rhotmania sp. et d’espèces

émergentes comme Syzygium sp. (Myrtaceae) et Maesa lanceolata (Myrsinaceae).

Page 47: Habitat et régénération des espèces ligneuses les plus

37

Figure 7 : Structure verticale de la formation à Faucherea parvifolia, Ocotea humblotii, et

Brachylaena merana

Figure 8 : Diagramme de recouvrement par classe de hauteur de la formation à Faucherea

parvifolia, Ocotea humblotii, et Brachylaena merana

Forêt à Syzygium emirnense

La voute forestière est discontinue au niveau de la canopée (figure 9). Cependant, la

présence de grands arbres atteignant 16 m est constatée étant donné que la formation se trouve

sur le bas fond. Par conséquent, il y a une dégradation partielle au niveau de cette formation.

Elle est constituée de trois strates :

- Une strate inférieure de 0 à 4 m avec, un taux de recouvrement de 72%. Elle est

formée essentiellement de Bambusa sp., et de Dracaena reflexa. (figure10)

- Une strate moyenne de 4 à 6 m avec un taux de recouvrement de 56%. Elle est

constituée de Dombeya lucida (Malvaceae), et de Tambourissa religiosa

(Monimiaceae) ;

Page 48: Habitat et régénération des espèces ligneuses les plus

38

- Une strate supérieure de 8 à 12 m avec un taux de recouvrement de 64%. Elle est

constituée de Weinmannia sp. (Quinoniaceae), Garcinia verucosa (Clusiaceae) et

d’une espèce émergente Syzygium sp. (Myrtaceae).

Figure 9 : Structure verticale de la formation à Syzygium emirnense.

Figure 10 : Diagramme de recouvrement par classe de hauteur de la formation à Syzygium

emirnense.

b) Structure horizontale

Le tableau 5 ci-après résume les caractéristiques de la structure horizontale pour les

trois formations végétales comprenant le nombre total d’individus recensés par 1ha, le

nombre d’individus ayant un Dhp≥10 cm, la surface terrière, la biovolume, les espèces

fréquentes et les espèces abondantes.

Pour la formation à Tambourissa thouvenotii et Weinmannia bojeriana, trois espèces

sont très fréquentes: Cryptocarya cumminata (69%), Psychotria sp. (43%), Norhonia

Page 49: Habitat et régénération des espèces ligneuses les plus

39

longifolia (42%). Cryptocarya cumminata et Psychotria sp. sont les plus abondantes avec des

valeurs d’abondance relative respectivement égales à 9,6 et 6,4%.

Sur une surface de 1ha, 4200 individus ont été recensés dont 210 ont une

DHP ≥ 10cm. Les individus présentent une surface terrière égale à 17 m2/Ha et un biovolume

de 108m3/Ha, montrant ainsi un potentiel moyen enproduction de bois.

Pour la formation à Syzygium emirnense, Brachylaena merana (61%), Polyscias

ornifolia (54%), Calantica cerasifolia (44%), Macaranga sp. (32%) sont les plus fréquentes.

Brachylaena merana et Polyscias ornifolia sont les plus abondantes avec des valeurs

d’abondance relative respectivement égales à 8,7 et 6,9 %.

Quatre mille individus ont été recensés par hectare et 290 d’entre eux ont un DHP ≥ 10 cm.

La surface terrière au niveau de cette formation est de 23 m2/Ha avec un biovolume de 130

m3/Ha, montrant toujours une potentialité moyenne en production de bois.

Dans la formation à Faucherea parvifolia, Ocotea humblotii, et Brachylaena merana,

les espèces les plus fréquentes sont : Dombeya lucida (75%), Tambourissa religiosa (43%),

Garcinia verucosa (43%), Syzygium sp. (43%). Les espèces les plus abondantes

sont Dombeya lucida et Syzygium sp. avec des valeurs d’abondance relative respectivement de

7,75 et de 6,52%.

Trois mille neuf cent soixante individus ont été recensés dans 1ha dont 270 d’entre eux

ont un DHP ≥ 10 cm. La surface terrière est de 26 m2/Ha, avec un biovolume de 156 m

3/Ha,

montrant une potentialité moyenne en bois de forêt.

Page 50: Habitat et régénération des espèces ligneuses les plus

40

Tableau 5: Caractéristiques de la structure horizontale des trois formations forestières abritant

les espèces d’arbres les plus utilisées par les Zafimaniry

(1) Formation à

Tambourissa

thouvenotii, et

Weinmannia bojeriana,

(2) Formation à

Syzygium emirnense

(3) Formation à

Faucherea parvifolia,

Ocotea humblotii,

Brachylaena merana

Individus par ha 4200 4002 3960

Individus à

DHP≥10cm

210 290 270

Surface terrière (m

2/ha)

17 23 26

Biovolume (m3/ha) 108 130 156

Espèces fréquentes

(%)

Cryptocarya cumminata

(69%)

Psychotria sp. (43%)

Norhonia longifolia

(42%)

Brachylaena merana

(61%)

Polyscias sp. (54%)

Calantica cerasifolia

(44%)

Macaranga sp.

(32%)

Dombeya lucida (75%)

Tambourissa religiosa

(43%)

Garcinia verucosa

(43%)

Syzygium sp. (43%)

Espèces abondantes

(%)

Cryptocarya cumminata

(9,6%)

Psychotria sp. (6,4%)

Brachylaena merana

(8,7%)

Polyscias ornifolia

(6,9%)

Dombeya lucida (7,7%)

Syzygium sp. (6,5%)

III-3-3 Flores associées et régénération naturelle des espèces cibles

Le tableau 6 montre la régénération naturelle au niveau des trois formations forestières

étudiées. Elle est bonne pour Syzygium emirnense et Faucherea parvifolia respectivement de

543 et 540%. La régénération est moyenne pour Brachylaena merana, Tambourissa

thouvenotii, et Weinmannia bojeriana , variant entre 130 et 270%, mais faible pour Ocotea

humblotii. Ainsi, ces espèces ont encore la capacité de se régénérer naturellement, si la forêt

ne subit pas de trop de perturbations.

Tableau 6: Densité et régénération naturelle des espèces d’arbres les plus utilisées par les

Zafimaniry

Espèces Faucherea

parvifolia

Tambourissa

thouvenotii

Weinmannia

bojeriana

Syzygium

emirnense

Brachylae

na merana

Ocotea

humblotii

Densité

(Ind/ha)

32 9 7 45 26 3

Taux de

régénération

(%)

540 200 133 543 271 50

Page 51: Habitat et régénération des espèces ligneuses les plus

41

Le tableau 7 indique également les espèces ayant des relations étroites avec les

espèces cibles. Ces espèces associées sont indicatrices de l’état de santé des espèces cibles.

a. Faucherea parvifolia, les espèces: Polyscias ornifolia (23%), Cryptocarya sp. (21%),

Garcinia verucosa (18%), Eugenia sp. (18%) sont les plus fréquemment associées à l’espèce.

Les Araliaceae (24%), Lauraceae (21%), et Clusiaceae (18%) sont les familles plus

représentées dans l’habitat de l’espèce.

b. Tambourissa thouvenotii : Les espèces suivantes sont celles ayant la plus grande

affinité avec Tambourissa thouvenotii ; Macaranga sp. (23%), Symphonia sp. (19%),

Cryptocarya sp. (18%) et Polyscias ornifolia (16%). Les familles les plus représentées sont

les Rubiaceae (25%), les Euphorbiaceae (20%), les Cunoniaceae (18%), et les Clusiaceae

(15%).

c. Weinmannia bojeriana : les espèces Cryptocarya sp. (20%) et Macaranga sp. (20%)

lui sont fortement associées. Les familles associées sont les Rubiaceae (22%), les

Euphorbaceae (20%), les Monimiaceae (15%), les Clusiaceae (15%) et les Araliaceae (15%).

d. Syzygium emirnense : Cryptocarya sp. (21%), Syzygium sp. (18%), Macaranga sp.

(15%), Weinmania sp (14%), sont les espèces associées avec des fréquences d’association

supérieures à 5%. Les familles les plus représentées sont celle des Lauraceae (24%),

Myrtaceae (22%) et Euphorbiaceae (17%).

e. Brachylaena merana : les résultats des calculs d’association indiquent que Garcinia

verucosa (13%) et Cryptocarya cuminata (13%) sont les plus associées à l’espèce. Au

niveau des familles, celle des Rubiaceae et des Lauraceae (20%) sont les plus représentées.

f. Ocotea humblotii, les espèces Cryptocarya sp. (20%), Macaranga sp. (20%), Garcinia

verucosa (18%) et Symphonia sp. (17%) sont étroitement associées à l’espèce. Les Lauraceae

(25%), Euphorbiaceae (20%), Clusiaceae (15%) et Araliaceae (15%) sont les familles plus

représentées dans l’habitat de l’espèce.

Page 52: Habitat et régénération des espèces ligneuses les plus

42

Tableau 7: Flore associée aux espèces cibles

Faucherea

parvifolia

Tambourissa

thouvenotii

Weinmannia

bojeriana

Syzygium

emirnense

Brachylaena

merana

Ocotea

humblotii

Espèces

associées

(%)

Polyscias

ornifolia

(23%)

Cryptocarya

sp.

(21%)

Garcinia

verucosa

(18%)

Eugenia sp.

(18%)

Macaranga

sp.

(23%)

Symphonia

sp

(19%)

Cryptocarya

sp1

(18%)

Polyscias

ornifolia

(16%)

Cryptocarya

Sp.

(20%)

Macaranga

sp

(20%)

Tambourissa

religiosa

(15%)

Symphonia

sp

(19%)

Cryptocarya

sp.

(21%)

Syzygium

sp.

(18%)

Macaranga

sp.

(15%)

Weinmannia

sp.

(14%)

Garcinia

verucosa

(13%)

Cryptocarya

cuminata

(13%)

Chapeliera

sp.

(17%)

Macaranga

sp.

(11%)

Cryptocarya

sp.

(20%)

Macaranga

Sp.

(20%)

Garcinia

verucosa

(18%)

Symphonia

sp.

(17%)

Page 53: Habitat et régénération des espèces ligneuses les plus

43

III-4 ESTIMATION DE LA VITESSE DE DEGRADATION DE LA FORET

La délimitation de la région Zafimaniry sur l’image satellite est représentée sur la carte

2, elle est de type « raster » une image brute. Elle met déjà en évidence les différentes

occupations du sol mais pour cette image les surfaces ne sont pas encore calculables pour

l’année 2014.

Carte 2 : Image raster obtenu par le satellite Landsat en 2014 montrant la délimitation de la

région Zafimaniry et les différents zones d’occupation du sol (Source : Landsat, 2014)

Après traitement des données de Royal Botanical Garden Kew en 2007 et de l’image

brute (Carte2) sur Arcgis®

. Deux cartes de la végétation correspondant aux années 2007 et

2014 ont été élaborées montrant les variations des occupations du sol entre ces deux périodes

(Cartes 3 et 4).

Le calcul des surfaces totales de chaque occupation du sol obtenues à partir des deux

cartes, a permis d’obtenir le tableau 7 qui montre les variations des surfaces des couvertures

végétales en l’espace de 7ans.

Page 54: Habitat et régénération des espèces ligneuses les plus

44

Tableau 8 : Analyse comparative des surfaces en ha pour chaque zone d’occupation du sol

entre 2007 et 2014

Zone de

culture (ha)

Forêt humide

dégradée (ha)

Forêt humide

(ha)

Savane

herbeuse (ha)

Savane

arborée (ha)

2007 12322,7 34461,1 22473,0 6402,4 67921,6

2014 19792,9 32822,2 14376,9 27730,8 41622,3

Variation (%) 60,6 -4,8 -36,0 333,1 -38,7

L’analyse comparative des images montre que la savane arborée a perdu 38,7% de sa

surface initiale alors que celle de la savane herbeuse a augmentée de plus de 333% par rapport

à sa superficie de 2007. Les zones de culture ont aussi accusées une forte hausse de 60,6%

tandis que les surfaces occupées par la forêt humide et la forêt dégradée ont régressées de 36

et 4,8%. Ces changements sur la végétation sont facilement observables sur les deux cartes 3

et 4. La biovolume moyenne de la formation forestière naturelle est estimé à 131,3m3/ha

(moyenne des biovolumes des trois formations étudiées), ainsi pour l’ensemble de la région

Zafimaniry elle est évaluée à 2 950 705m3

en 2007, et diminuant jusqu’à 1 887 686 m3 en

2014 montrant une perte considérable de 1 063 018m3

en 7ans.

Page 55: Habitat et régénération des espèces ligneuses les plus

45

Carte 3 : Carte de végétation de la région Zafimaniry en 2007 Source : Kew, Septembre 2007

Carte 4: Carte de végétation de la région Zafimaniry en 2014 Source : Landsat, 2014

Page 56: Habitat et régénération des espèces ligneuses les plus

46

III-5 REGENERATION ARTIFICIELLE.

III-5-1 Bouturage

La position des explants sur le rameau (apicale, médiane ou basale) n’a aucun effet sur le

pourcentage de bouturage qu’elle que soit l’espèce considérée (Tableau 8).

Tableau 9: Pourcentage de bouturage pour les six espèces montrant aucune différence significative

pour le facteur position des explants sur le rameau

Apicale Médiane Basale

Brachylaena merana 50a 43a 57a

Faucherea parvifolia 10a 13a 33a

Ocotea cymosa 26a 33a 17a

Syzygium emirnense 86a 77a 67a

Tambourissa thouvenotii 57a 63a 43a

Weinmannia humblotii 77a 63a 53a

C’est pourquoi l’ensemble des explants ont été regroupés en un seul effectif pour

déterminer le pourcentage d’enracinement correspondant à chaque espèce (Figure 11) Le meilleur

taux de bouturage a été obtenu pour Syzygium emirnense avec 76,7% alors que Ocotea cymosa et

Faucherea parvifolia sont les plus récalcitrantes avec respectivement 25,6 et 8,9%.

Figure 11: Pourcentage de réussite des bouturages pour les six espèces étudiées

(Les graphes suivis de la même lettre ne montre aucune différence significative)

Page 57: Habitat et régénération des espèces ligneuses les plus

47

III-5-2 Transplantation des sauvageons

Les effectifs de sauvageon trouvé pour Weinmannia bojeriana et Ocotea humblotii sont

très faibles avec respectivement 5 et 3. Cependant cette remarque est vraie pour l’ensemble des

espèces car seuls un nombre limité des jeunes individus rencontrés en forêt remplissent les critères

de transplantation que nous avons posés avant la collecte. Le taux de survie varie de 30 à 80%

pour une transplantation effectuée au mois d’août et estimé 3 mois plus tard. Il est même nul pour

Ocotea humblotii et Weinmania bojeriana.

Tableau 10 : Taux de survie des sauvageons de six espèces cibles utilisées par les Zafimaniry

après huit mois après la transplantation

Espèces Hauteur

des sauvageons (cm)

Nombre

de sauvageons

Taux de survie

(%)

Brachylaena merana 7-13 15 27

Faucherea parvifolia 10-15 14 43

Ocotea humblotii 7-15 3 0

Syzygium emirnense 9-14 20 80

Tambourissa thouvenotii 7-15 10 60

Weinmannia bojeriana 7-14 5 0

Page 58: Habitat et régénération des espèces ligneuses les plus

48

Partie IV

DISCUSSIONS

ET RECOMMANDATIONS

Page 59: Habitat et régénération des espèces ligneuses les plus

49

IV-1 DISCUSSION

D’après l’estimation des caractéristiques dendrométriques, la forêt naturelle Zafimaniry

dispose encore d’un biovolume moyen. Ceci est dû à un prélèvement sélectif des individus dans la

forêt par la communauté qui travaille le bois en laissant les autres espèces non utiles encore

intactes. Cependant, de grands changements au niveau de la formation végétale ont été constatés

entre 2007 et 2014.

IV-1-1 Enquête ethnobotanique

Les hommes détiennent la plus grande partie des connaissances du bois chez les

Zafimaniry, ceci provient d’une transmission père -fils des savoirs sur les qualités physiques,

mécaniques, technologiques et sur la conservation du bois. L’enquête a permis d’identifier 22

espèces citées par les informateurs dont quatre essences forestières importantes à savoir Dalbergia

baronii, Faucherea parvifolia, Tambourissa thouvenotii, et Weinmannia bojeriana avec des

degrés d’utilisation respectivement de 252, 245, 244, 242%. Les bois de Syzygium emirnensis et

de Brachylaena merana sont par contre les plus demandés comme bois d’œuvre. Ces bois sont

d’une excellente qualité, grâce à leurs propriétés mécaniques exceptionnelles comme : la dureté, la

densité, la nervosité, l’élasticité, la fissillité, la facilité à travailler, et le polissage. Ces

caractéristiques sont le résultat de la complexité du bois par la variation de la nature chimique, la

lignification, la taille, la forme, et l’arrangement des fibres, des vaisseaux, des rayons, et des

autres éléments qui le constitue (Esau, 2006). Ces qualités du bois sont en étroite relation avec

leur utilisation en construction.

Les bois très durs ont toujours tendance à se fendre, si on utilise des clous à l’exemple de

Brachylaena merana avec une forte fissilité (Gueneau, 1969). Mais les Zafimaniry ont déjà une

solution en adoptant la méthode du tenon et de la mortaise. Les espèces appartenant au genre

Brachylaena ont un usinage assez difficile à cause de la grande dureté, nécessitant de fortes

puissances. Ils ont une excellente durabilité naturelle, résistant aussi bien aux attaques des

champignons qu’à celles des insectes xylophages, et aux termites. Aucun traitement ne semble

susceptible d’améliorer ces qualités naturelles, car le bois est réfractaire à l’imprégnation même

sous pression (Gueneau , 1969).

Les Nato (Sapotaceae) dont Faucherea parvifolia sont très recherchés par les Zafimaniry.

Ils font parties des essences connues et appréciées depuis plusieurs années sur le marché national

pour des utilisations assez spécifiques ou du fait de leur facilité de mise en œuvre (Rakotovao et

al., 2012)

Page 60: Habitat et régénération des espèces ligneuses les plus

50

Les espèces appartenant au genre Weinmannia sont connues pour un bois d’excellente

qualité (nervosité moyenne, résistance à la pourriture), même dans le cas où le bois est exposé aux

intempéries (Gueneau , 1969.)

Presque toutes les espèces utilisées par les Zafimaniry sont très résistantes aux pourritures,

aux insectes et aux termites. Cette résistance est une qualité requise pour la construction.

Les Zafimaniry ont ainsi un savoir sans égal à Madagascar dans la connaissance et le

travail des bois d’œuvre, élevant leur art au titre de patrimoine mondial. Ce savoir-faire séculaire

mérite une meilleure protection par le biais de la sauvegarde des forêts environnantes, sources de

matériaux, mais aussi par davantage de travaux de recherche sur l’art Zafimaniry.

IV-1-2 Régénération naturelle des espèces :

En général, les espèces les plus importantes ont une régénération naturelle supérieure à

50%, sauf pour le cas d’Ocotea humblotii. Le bois d’Ocotea est l’un des bois le plus recherché

pour la construction de maisons (fenêtres, portes), ainsi que pour la majorité des objets d’art

décoratif. Syzygium emirnense et Faucherea parvifolia ont une bonne régénération naturelle

atteignant respectivement 543 et 540%.

Ces résultats suggèrent qu’il est encore possible de conserver la forêt Zafimaniry et de

pérenniser leur art en adoptant un plan de gestion beaucoup plus ferme. L’une des principales

causes du problème de régénération naturelle est la fragmentation des zones forestières dans la

région. Ces dernières années, de grandes surfaces d’espaces forestières ont été détruites par le feu

et le Tavy, et sont abandonnées ou transformées en champs de maïs. La restauration de ces terrains

où une coupe rase suivie d’un brûlis a été opérée est plus difficile.

Pourtant il est envisageable d’adopter une méthode déjà pratiquée avec succès dans

d’autres régions de Madagascar comme la mise en place d’un Dina. Pour la nouvelle aire protégée

de Vohibe, après la formalisation du Dina en 2008, le nombre de délits déclarés a

considérablement diminué de 16 à 3 en 2010 (Rakotoarivelo, 2015). Ainsi, cette pratique pourrait

être efficace pour la conservation des espèces cibles. Elle ne permet pas d’éradiquer tous les cas

délictuels, néanmoins, elle permet d’atténuer la destruction en attendant un projet de restauration

qui semble être encore très couteux. Les activités de reboisement et de restauration doivent être

promues, en y incluant les espèces à valeur ethnobotanique afin d’impliquer la population locale

(Allen et al., 2010). L’enrichissement en espèces utiles comme le cas de Faucherea parvifolia, ,

Ocotea cymosa, doit être priorisé. Il est impératif aussi de voir le cas de l’espèce Dalbergia

Page 61: Habitat et régénération des espèces ligneuses les plus

51

baronii. La disparition de cette espèce dans la région Zafimaniry témoigne la gravité de la

situation. Ainsi la plantation de l’espèce doit être envisagée pour la génération à venir.

IV-1-3 Dynamique de la couverture végétale dans la région Zafimaniry

Les études antérieures effectuées par les Services des Eaux et Forêts entre 1995 et 2002 ont

montré une régression de 48,8% de l’espace forestière de la Commune d’Antoetra, l’un des deux

communes Zafimaniry (Randriamaherilala, 2004,). Entre 2002 et 2005, le taux de déforestation

était estimé à 0,55% par an (MEFT, 2009) pour la Commune montrant une diminution.

Cependant, entre 2007 et 2014, cette dégradation de la forêt persiste dans la région. Les études que

nous avons effectuées ont permis de voir que plusieurs hectares de forêt sont détruits par le feu, en

l’espace de 7ans. La forêt humide et la forêt humide dégradée ont régressé de 36 et 4,8%. Les

zones de culture ont par contre enregistré une forte hausse de 60,6% car à côté de l’exploitation

forestière pour le bois qui est vitale pour la population, le système de culture traditionnelle

pratiqué est destructif pour l’écosystème mais encouragé par une démographie croissante. C’est le

plus important facteur de déforestation chez les Zafimaniry.

La savane arborée a perdu aussi 38,7% de sa surface initiale au profit de la savane

herbeuse qui a augmentée de plus de 300% par rapport à sa superficie de 2007. Ceci est le résultat

d’un charbonnage accru dans la région qui met à mal les espèces pionnières des savanes comme

les Eugenia sp., Trema orientalis., Weinmannia sp.

Vu la rapide dégradation des forêts et l’amenuisement des ressources forestières en bois

d’œuvre, un plan de gestion de la forêt Zafimaniry intégrant tous les besoins de la communauté

doit être mis en place. Ce plan doit inclure aussi des pratiques de reforestation des zones

totalement détruites par le feu par des essences à croissance rapide pour les besoins en bois

énergie et le repeuplement des forêts par les essences destinées à la production de bois d’œuvre .

IV-1-4 Bouturage

Trois modes de multiplication sont les plus adoptés dans le domaine de production

artificielle de plante: la germination des graines, le bouturage et la transplantation des sauvageons.

La germination des graines est l’une des meilleures méthodes pour l’obtention de jeune plant

d’effectif considérable. Elle est envisageable pour les espèces de bois Zafimaniry dans le cadre des

projets encore à venir. Mais pour cette étude, les périodes de descente sur terrain très limitées, les

moyens matériels insuffisants, l’absence des installations et des responsables sur le site

conduisaient qu’à la réalisation de la transplantation et le bouturage.

Page 62: Habitat et régénération des espèces ligneuses les plus

52

A notre connaissance, aucun essai de bouturage pour les espèces Brachylaena merana,

Tambourissa thouvenotii, Weinmannia bojeriana, Ocotea humblotii, Syzygium emirnense,

Faucherea parvifolia dont le bois est très recherché, n’a été réalisé jusqu’à maintenant dans la

région. Dans cette étude, nous avons démontré la possibilité de multiplier ces espèces par

bouturage horticole. Le meilleur taux de bouturage a été obtenue pour Syzygium emirnense avec

76,7%, répondant exactement à notre attente car, du point de vue mécanique et technologique,

cette essence fournit un bois de très bonne qualité, et pousse très facilement. Elle peut être utilisée

comme espèce de reboisement, pour la communauté, en l’incluant parmi les espèces (Khaya

Madagascariensis, Phyllarthron madagascariense, Podocarpus sp.) faisant objet de multiplication

actuellement dans le cadre du projet de reboisement de la Commune d’Antoetra en partenariat

avec l’association Babakoto. Ce projet ayant opté pour d’autres espèces qui ont peu d’intérêts pour

les Zafimaniry mais peuvent reconstituer assez rapidement une partie de la forêt.

Ocotea cymosa et Faucherea parvifolia sont les plus récalcitrantes pour le bouturage avec

respectivement 25,6 et 8,9%. Les études menées au sein de l’université de Kenya sur Ocotea

usambarensis a montré une différence significative entre les clones traitées avec des hormones de

bouturage (Azatone) et les témoins sans traitement, respectivement de 62,9% et 37,1% (Patrick,

2008). Des études sur la propagation végétative des espèces de la famille des Sapotaceae ont

également connue de grands exploit allant jusqu’à 1000 clones homogènes et résistants en 2ans

pour le cas d’Argania spinosa (Bellefontaine et al, 2010). Ainsi, il est possible d’obtenir de

meilleur résultat pour ces espèces. D’autres techniques comme l’application d’hormones de

bouturage, la sélection d’explants plus réactifs, le traitement fongicide pour diminuer la mortalité

des boutures, ou même la micropropagation et l’embryogenèse somatique in vitro pourront être

envisagées dans le futur. Enfin, les boutures obtenues pendant cette expérience ont été offert à la

communauté Zafimaniry comme preuve qu’il est encore possible de conserver leur art pour la

génération future.

Cependant, quand on parle de multiplication d’une plante, la germination des graines est

l’une des méthodes irrécusables. Pour cette étude, la descente sur terrain ne coïncide pas à la

fructification des espèces, les moyens matériels insuffisants, l’absence d’installations sur le site

n’ont pas permis la réalisation de cette méthode

Page 63: Habitat et régénération des espèces ligneuses les plus

53

IV-1-5 Transplantation des sauvageons

La transplantation de sauvageons et leur élevage en pépinière constitue la méthode de

production de plants la plus efficace pour produire massivement une diversité importante

d’essences autochtones (Jean-Baptiste et al., 2010). Le pourcentage de survie des sauvageons

montre une possibilité de pratiquer cette méthode pour les espèces en difficulté de régénération

dans leur habitat naturel.

. Cependant, il est nécessaire de faire un meilleur suivi en insistant sur l’arrosage, le

désherbage, et l’entretien des plants en pépinière pour obtenir un résultat encore meilleur par

rapport à celui que nous avions obtenu pendant cette étude. Des soins supplémentaires en

pépinière pourraient améliorer le développement de sauvageons collectés plus jeunes qui

n’auraient pas survécu en forêt. En effet, le taux de survie est meilleur pour Tambourissa

thouvenotii et Eugenia emirnensis fa cuneifolia, mais seules, les plantules ayant une taille

supérieure à 9 cm ont survécu.

Brachylaena merana et Faucherea parvifolia ont un taux de survie des sauvageons faible,

respectivement de 27 et 43%, et même les survivants sont en difficulté. Il est même nul pour

Ocotea humblotii et Weinmania bojeriana. Il est donc primordial de faire des études plus

approfondies sur la physiologie de ces espèces.

IV-2 RECOMMANDATIONS

La communauté Zafimaniry est confrontée à un problème de survie comme la majorité des

populations des zones rurales de Madagascar. Elle vit du travail du bois en prélevant de manière

sélective et en fonction des besoins les bois dans la forêt. Cette pratique a contribué à la durabilité

des ressources et à la sauvegarde de l’art Zafimaniry. Cependant, les pratiques agricoles basées sur

le tavy conjugués au charbonnage entraînent une destruction rapide des surfaces forestières. Ainsi,

il est primordial de faire une sensibilisation auprès des populations pour qu’ils aient la volonté de

conserver l’espace forestière en leur proposant des pratiques comme l’agroforesterie et

l’agroécologie.

Le développement de l’écotourisme dans la région Zafimaniry par l’office du tourisme

d’Ambositra est une alternative qui peut améliorer les revenus des ménages de la communauté en

stimulant la vente d’artisanat et d’objets d’art Zafimaniry. Cependant, les activités de tourisme

doivent être orientées aussi sur les curiosités botaniques et zoologiques de la forêt et non

seulement aux travaux du bois. Il est également envisageable de fournir en bois d’œuvre la

communauté Zafimaniry pour la confection d’objets d’art mais cette alternative suppose un

regroupement des artisans en coopérative pour faciliter l’approvisionnement, la réception des

Page 64: Habitat et régénération des espèces ligneuses les plus

54

commandes et la vente des produits d’artisanat. Dans un cadre plus général, le développement de

cette région dépend aussi de l’éducation des enfants, des services médicaux et de l’hygiène. En

effet, l’art Zafimaniry ne doit pas rester figé dans le passé mais doit par contre intégrer les

pratiques plus modernes de vente en ligne par exemple.

L’appui de la biotechnologie, comme la culture in vitro, semble opportun pour renforcer la

régénération de ces espèces. Ces techniques, malgré leurs coûts élevés, deviendront impératives

quand nous disposerons de programme d’amélioration génétique pour nos espèces forestières

utiles. Elles permettront d’avoir de très nombreuses plantules à partir d’individus sélectionnés et

d’effectuer un reboisement plus conséquent que celui mené par la commune d’Antoetra

actuellement. La communauté Zafimaniry est aussi habitué aux travaux agricoles et pourraient

associer progressivement les travaux sylvicoles dans leurs activités.

Page 65: Habitat et régénération des espèces ligneuses les plus

55

CONCLUSION Les études effectuées ont été fructueuses. Elles ont permis de faire l’identification et la

description écologique des différentes espèces de bois qui sont les plus recherchées et utilisées par

la communauté Zafimaniry.

Vingt-deux (22) espèces ont été identifiées, très importantes pour les Zafimaniry, dont

sept présentent un degré d’utilisation élevé : Dalbergia baronii, Faucherea parvifolia,

Tambourissa thouvenotii, Weinmannia bojeriana, Ocotea humblotii, Syzygium emirnense et

Brachylaena merana. L’espèce Dalbergia baronii a été exclu lors de notre étude car il est très rare

et difficile à trouver dans la zone d’étude. Les études ont été basées sur les six espèces restantes.

La régénération naturelle, exprimée par le taux de régénération, est bonne pour Syzygium

emirnense (543%) et pour Faucherea parvifolia (540%). Elle est moyenne pour Brachylaena

merana (271%), Tambourissa thouvenotii (200%), Weinmannia bojeriana (133%). Elle est faible

pour Ocotea humblotii (50%). L’installation d’un programme de conservation pour la formation

forestière est primordiale dans la région car, la majorité de ces espèces ont encore la possibilité de

se régénérer naturellement. La comparaison des deux cartes de végétation de 2007 et 2014

obtenues à partir des images satellitaires a permis de confirmer l’importance de ce programme.

L’augmentation des surfaces forestières dégradées de 36% et aussi l’extension des zones de

culture de 60,6% menaçant la formation naturelle ont été également constatées. La mise en place

d’un projet de reforestation et de reboisement devient nécessaire.

L’essai de bouturage et de transplantation des sauvageons sont concluants pour un éventuel

transfert de techniques auprès de la communauté afin de propager les espèces utiles. Ces

techniques faciles et peu coûteuses peuvent être adoptées par les Zafimaniry. Cette démarche

visant à repeupler la forêt en essences utiles est salvatrice pour la communauté car elle contribue à

la conservation de leur propre patrimoine culturelle.

L’étude sur le cas de l’espèce Dalbergia baronii doit être priorisé pour les projets à venir

dans la région.

Les informations rassemblées dans ce travail constituent une contribution au

développement de la communauté Zafimaniry, en (i) éclaircissant les catégories d’utilisation des

espèces, (ii) en étudiant leur capacité de régénération in situ et ex situ et (iii) en pointant la

dégradation rapide de la forêt qui est toujours accompagné d’une diminution des capacités des

services écosystémiques et de manière indirecte d’une disparition des savoirs ancestraux qui

dépendent de ces ressources.

Page 66: Habitat et régénération des espèces ligneuses les plus

56

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écologiques. Thèse de Doctorat en Science de la Vie et de l’Environnement, Université

d’Antananarivo, 164p.

- RAKOTOVAO, G., ANDRIANASOLO, R.R., CHATELPERRON, P.C., DANIEL, G., JEAN

Page 68: Habitat et régénération des espèces ligneuses les plus

58

G., 2012. Atlas des bois de Madagascar. Edition Quae, 416p.

- RANDRIAMAHERILALA, J. A., 2004. La dynamique de la dégradation de la forêt

Zafimaniry. Mémoire de Maîtrise en Géographie. Université d’Antananarivo 98 p.

- RASOANAMPAITRA, F., 2008. Evaluation environnementale stratégique de la région

Amoron’i mania. Mémoire de maîtrise en Science Economique, Université d’Antananarivo.

46 p.

- RAVOLOLONJANAHARY, F. L., 2004. Projet de création d’une unité de fabrication de

meubles sculptés en Zafimaniry dans la région d’Ambositra. Mémoire de Maîtrise en Gestion,

Université d’Antananarivo. 120 p.

- RAZAFINDRAZAKA, RAVELONANAHARY, 2001. La filière bois à Madagascar, CITE,

Antananarivo, 23 p.

- SCHATZ, G.E. 2001.. Royal Botanic Garden, Kew & Missouri Botanical Garden. 503p.

- WECK, J., 1966. Dictionary of forestry. US 634 WEC, 573 p.

Page 69: Habitat et régénération des espèces ligneuses les plus

ANNEXES

Page 70: Habitat et régénération des espèces ligneuses les plus

ANNEXE 1 : Liste floristique des espèces d’arbres dans les deux sites Sakaivo

atsimo et Fanandrana.

NOM SCIENTIFIQUE FAMILLE NOM VERNACULAIRE

Carissa edulis Apocynaceae Tambonana

Petchia montana Apocynaceae

Gastonia sp. Araliaceae Vatsilana kitefaka

Polyscias sp. Araliaceae vatsilana

Polyscias tripinnata Araliaceae vatsilana

Polyscias madagascariensis Araliaceae vatsilana

Polyscias ornifolia Araliaceae vatsilana

Schefflera sp. Araliaceae Vatsilana

Schefflera longipedicellata Araliaceae

Schefflera monophylla Araliaceae

Schefflera staufferana Araliaceae

Schefflera vantsilana Araliaceae

Brachylaena ramiflora Asteraceae Merandahy

Brachylaena merana Asteraceae Merana

Capparidaceae ody fo

Evonymopsis longipes Celastraceae hazotokoka

Evonymopsis sp. Celastraceae Menahihy

Garcinia verucosa Clusiaceae Netaka

Symphonia sp. Clusiaceae Kijy

Weinmania sp.1 Cunoniaceae

Weinmania sp.2 Cunoniaceae Lalona

Weinmannia humblotii Cunoniaceae Lalona

Weinmanniabojeriana Cunoniaceae Lalona

Dillenia trichetra Dilleniaceae Maranitr’atoraka

Diospyros myriophylla Ebenaceae Maroravina

Agarista poliphylla Ericaceae Ambora talo

Erythroxylum nitilidum Erythroxylaceae Malambora

Croton sp. Euphorbiaceae X2

Macaranga sp. Euphorbiaceae karambito

Macaranga sp. Euphorbiaceae Varongy

Macaranga sp. Euphorbiaceae karambito

Macaranga sp. Euphorbiaceae Haromaina

Page 71: Habitat et régénération des espèces ligneuses les plus

NOM SCIENTIFIQUE FAMILLE NOM VERNACULAIRE

Homalium sp. Flacourtiaceae Hazolahy

Cryptocarya cuminata Lauraceae Tavolo

Cryptocarya sp. Lauraceae Tavolo

Cryptocarya sp. Lauraceae Tavolo laliambo

Cryptocarya sp. Lauraceae Tavolo laliambo

Ocotea humblotii Lauraceae Varongy

Ocotea sp. Lauraceae Varongy ravikarambito

Ocotea cymosa Lauraceae Varongy

Nuxia sp. Loganiaceae Varongy fotsy

Dombeya lucida Malvaceae Hafobalo

GrewiaMadagascariensis Malvaceae Bailaka

Grewia sp. Malvaceae Hafopotsy

Dichaetanthera sp. Melastomataceae Hidina

Memecylon sp. Melastomataceae Soamarara

Tambourissa religiosa Monimiaceae Tamboneka

Tambourissa sp. Monimiaceae Tamboneka

Tambourissa thouvenotii Monimiaceae Tamboneka

Tambourissa sp. Monimiaceae Tamboneka

Ficus sp. Moraceae Trina

Maesa lanceolata Maesaceae Maintsoririna

Syzygium emirnense Myrtaceae Rotra

Eugenia jambolana Myrtaceae Rotra

Eugenia sp. Myrtaceae Rotra

Eugenia sp. Myrtaceae Taolambodiakoho

Eugenia sp. Myrtaceae Lakamena

Noronhia longifolia Oleaceae Solaitra

Bambusa sp. Poaceae Volo

AnthocleistaMadagascariensis Gentianaceae Variahy

Alberta sp. Rubiaceae

Chapeliera sp. Rubiaceae Laka fotsy

Mussaenda sp. Rubiaceae Tsiry

Pauridiantha paucinervis Rubiaceae Sovora

Psychotria macroclamides Rubiaceae Tolanana

Rothmannia sp. Rubiaceae Ravimboajo

Page 72: Habitat et régénération des espèces ligneuses les plus

NOM SCIENTIFIQUE FAMILLE NOM VERNACULAIRE

Breonia sp. Rubiaceae Valotra

Vepris ampody Rutaceae Ampody

Calantica cerasifolia Salicaceae Hazoambo

Ludia ludiaefolia Salicaceae Hazoambo

Tina striata Sapindaceae Hazombihy

Faucherea parvifolia Sapotaceae Nato madinidravina

Capurodendron ludiifolium Sapotaceae Nato

Chrysophyllum boivinianum Sapotaceae Rahia

Faucherea thouvenotii Sapotaceae Nato

Zabo

Elaeocarpus subserratus Elaeocarpaceae Vanona

Elaeocarpus capuronii Elaeocarpaceae Vanona

BeilschimiediaMadagascariensis Lauraceae Varongy fotsy

Beilschimiedia oppositifolia Lauraceae Tamboneka

Cassipouria sp. Rhizophoraceae Tamboneka

Page 73: Habitat et régénération des espèces ligneuses les plus

ANNEXE 2 : Les caractères parataxonomiques des espèces. Ce sont les critères

directement observables pour identifier l’espèce

Espèce Caractéristiques parataxonomiques

Photos des herbiers collectés sur

terrain

Faucherea

parvifolia

Grande arbre (atteignant 20m de hauteur), présence

de latex dans l’écorce, bois de couleur rouge, très

dur. Petites feuilles en forme de cœur, groupées en

rosettes au sommet.

Tambourissa

thouvenotii

Arbre moyen, petites branches velues. Bois très dur.

Feuilles opposées, oblongues poilues. Fruits très

gros, globuleux avec un intérieur orange charnu.

Weinmannia

bojeriana

Arbre moyen, rameaux à écorce lisse, brun-rouge,

supérieurement aplatis. Feuilles 3-foliolées ou 5-

foliolées sur le même échantillon, grandes à bord

crénelés-dentés, la foliole centrale plus grande que

les latérales.

Ocotea

humblotii

Grand Arbre, ramilles subanguleuses, sillonnées,

garnies de poils très petits. Feuilles alternes

lancéolées-elliptiques, sommet longuement aigue.

Bois fibreux,

à odeur agréable.

Page 74: Habitat et régénération des espèces ligneuses les plus

Syzygium

emirnense

fa cuneifolia

Arbre (atteignant 20m). Feuilles sombre en-dessus,

rougeâtres en-dessous, oblancéolées (de

taille <5cm), acuminées, feuilles acuminées, fruits

arrondis petits comestible.

Brachylaena

merana

Grand arbre (atteignant 40m), fût très droit jusqu’à

15-20m de hauteur et 1m de diamètre dans sa partie

inférieure. Ramille fauve pâle ou blanchâtre. Feuille

décolore (vert à la face supérieure et blanchâtre à la

face inférieure). Bois très dur et très lourd.

Page 75: Habitat et régénération des espèces ligneuses les plus

ANNEXE 3 : Modes de calcul QCP (Brower & Von Ende, 1990)

Espèces Famille

Quad

rat1

Quad

rat2

Quad

rat3

Quad

rat4

effe

ctif

/

espèc

e

F%

Eff

ecti

f/

fam

ille

F%

par

fam

ille

Gastonia sp Araliaceae 1

1 1,85 1 1,85

Symphonia sp Clusiaceae

1 1 2 3,7 9 16,66

Garcinia verucosa Clusiaceae 1 3 2 1 7 12,96

0

Weinmania sp Cunoniaceae 1 1 2 1 5 9,25 5 9,25

Erythroxylum nitilidum Erythroxylaceae 1

1 2 3,70 2 3,70

Croton sp Euphorbiaceae 1

1 2 3,70 8 14,81

Macaranga sp Euphorbiaceae 1 2 2 1 6 11,11

0

Ocotea sp2 Lauraceae

1

1 2 3,70 11 20,37

Ocotea sp1 Lauraceae 1

1 2 3,70

0

Cryptocarya cuminata Lauraceae 1 2 3 1 7 12,96

0

Dombeya lucida Malvaceae

1

1 1,85 1 1,85

Dichaetantera sp Melastomataceae 1 1 1 3 5,55 3 5,55

Noronhia longifolia Oleaceae 1 1

2 3,70 2 3,70

Pauridiantha paucinervis Rubiaceae

1

1 1,85 12 22,22

Psychotria macroclamides Rubiaceae

1 1 2 3,70

0

Chapeliera sp Rubiaceae 3 3 2 1 9 16,66

0

𝐹 % = 𝑄𝑖

Qt

× 100 ,

𝐹/𝑓𝑎𝑚𝑖𝑙𝑙𝑒 % = 𝑄𝑖/𝑓𝑎𝑚𝑖𝑙𝑙𝑒

Qt × 100

Qi : nombre d’individus d’une espèce

Qt : nombre total d’individus recensés dans le quadrat

Page 76: Habitat et régénération des espèces ligneuses les plus

ANNEXE 4 : Photos des boutures

Faucherea parvifolia

Tambourissa thouvenotii

Weinmannia bojeriana

Ocotea humblotii

Syzygium emirnense

fa cuneifolia

Brachylaena merana

Page 77: Habitat et régénération des espèces ligneuses les plus

ANNEXE 5 : Appréciation texturale par la méthode manuelle

Sur le terrain, la texture peut également se déterminer rapidement au toucher par la

méthode dite des ―rouleaux et des anneaux‖.

Nomenclature :

Abréviation Signification Type de texture

Af Argile fine

A Argile Texture très fine

Al Argile limoneuse

As Argile sableuse

La Limon argileux Texture fine

Laf Limon argileux fin

Lfa Limon fin argileux

Las Limon argilo-sableux

L Limon Texture moyenne

Lf Limon fin

Ltf Limon très fin

Sl Sable limoneux

Lts Limon très sableux Texture grossière

Ls Limon sableux

S Sable Texture très grossière

Page 78: Habitat et régénération des espèces ligneuses les plus

ANNEXE 6 : Questionnaire d’enquête ethnobotanique

Quelles sont les activités entreprises par les villageois ?

Depuis quand exercez-vous ces activités ?

Quelles sont les activités que vous effectuez en relation avec la forêt ?

Quels sont les produits forestiers utilisés par les villageois ? A quoi servent-ils ?

Quelles parties de la plante sont utilisées ? Quelle quantité?

Quelles sont les espèces utilisées pour la construction de maison Zafimaniry ?

Leurs destinations respectives ?

Quelles sont les espèces essentielles pour la construction de la maison ? Est-ce qu’il en

reste une quantité suffisante pour la génération future, à votre avis ?

Pensez-vous qu’il est important de pérenniser l’art de travail de bois des Zafimaniry ?

Le tavy est-il pratiqué dans la région ?

Quelles sont les facteurs de dégradation de la forêt Zafimaniry, selon vous ?

Pensez-vous qu’il faut protéger la forêt ?

Quelles méthodes suggéreriez-vous pour la conservation de la forêt ?

Page 79: Habitat et régénération des espèces ligneuses les plus

FICHE D’ENQUETE

Date :.................................... Nom du Village : .....................................................................

Personnes enquêtées : ............................................................................. Age : ....................

Sexe : ............................ Activités : ................................................ Nombre d’enfant : .......

Renseignements sur l’utilisation de la forêt : .......................................................................

Les matériaux de construction :

Type d’arbres Parties utilisées Quantités utilisée Destination

Les bois de chauffes :

Type d’arbres Parties utilisées Quantités utilisée par jour et par ménage

Les espèces utilisées pour les statuettes et les objets décoratifs

Type d’arbres Parties utilisées Quantités utilisée Destination Prix du produit

Leur perspective .....................................................................................................................

.................................................................................................................................................

.................................................................................................................................................

Autre utilisation de la forêt

.................................................................................................................................................

.................................................................................................................................................

.................................................................................................................................................

.................................................................................................................................................

.................................................................................................................................................

Page 80: Habitat et régénération des espèces ligneuses les plus

ANNEXE 7 : Les critères de sélection pour faire partie du patrimoine culturel

mondial

Pour faire partie du patrimoine culturel mondial, les monuments ou les sites

sélectionnés doivent :

— constituer une réalisation unique (jardins de Shalimar au Pakistan, château de

Chambord en France) ;

— avoir exercé une influence considérable à une certaine époque (centre historique de

Florence en Italie) ;

— apporter un témoignage sur une civilisation disparue (palais royaux d’Abomey au

Bénin, Machu Pichu au Pérou) ;

— illustrer une période historique significative (site d’Abou-Mena en Égypte, centre

historique de Salvador de Bahia au Brésil) ;

— constituer des exemples d’habitats traditionnels (vallée du Mzab en Algérie, village

d’Hollókö en Hongrie) ;

— être, enfin, directement associés à des idées ou à des croyances essentielles (ville

sacrée de Kandy au Sri Lanka, Independence Hall aux États-Unis).

Quant au patrimoine mondial naturel, il doit :

— illustrer les grandes étapes de l’évolution de la Terre (îles Galápagos au large de

l’Équateur) ;

— représenter des processus géologiques en cours (volcans d’Hawaii aux États-Unis,

Los Glaciares en Argentine) ;

— constituer des formations remarquables ou d’une beauté exceptionnelle (le

Kilimandjaro en Tanzanie, la réserve de Scandola en France) ;

— contenir les habitats d’espèces menacées (parc de la Garamba en République

démocratique du Congo, parc de Wood Buffalo au Canada).

Souvent les biens inscrits répondent à plusieurs de ces critères ; dans certains cas, ils

ont à la fois une valeur culturelle et naturelle (source : Institut de civilisation musée d’art et

Archéologie).

Page 81: Habitat et régénération des espèces ligneuses les plus

ANNEXE 8 : Objets Zafimaniry faits à partir de bois de Dalbergia baronii

Planche 2 : (A) Boîte à miel en forme de marmite ; (B) Tabouret typique Zafimaniry ; (C), (D) Statuettes en bois; (E) Boîte à épice; (F) Divers objets Zafimaniry (cuillère en bois, Masque en bois, Couteaux, ……)

A RAMAHASAHALA, 2013 B RAMAHASAHALA, 2013

E RAMAHASAHALA, 2013

D RAMAHASAHALA, 2013 C RAMAHASAHALA, 2013

F RAMAHASAHALA, 2013

Page 82: Habitat et régénération des espèces ligneuses les plus

ANNEXE 9: Etape de construction d’une maison Zafimaniry (source : Ministère

de la Jeunesse, des Sports et de la Culture, 2008)

Page 83: Habitat et régénération des espèces ligneuses les plus
Page 84: Habitat et régénération des espèces ligneuses les plus

ANNEXE 10 : Préparation de la toiture

(A) Préparation des tiges de bambous ; (B) Séchage des tiges après (C) Maison traditionnelle avec toiture en planches de

bambous (Bambusa sp)

A

B RAMAHASAHALA, 2013 C RAMAHASAHALA, 2013

Page 85: Habitat et régénération des espèces ligneuses les plus

Tittle: Habitat and regeneration of most used woody species by the Zafimaniry

community

ABSTRACT

The Zafimaniry is the last renowned Malagasy community holding a unique timber artwork. In

2008, this expertise was recognized as part of cultural and intangible world heritage of Humanity by

UNESCO. However, the gradual decrease in forest area is threatening the culture associated with this

original art. This study aims to develop solutions for the conservation of the most used species to

establish a management plan of the Zafimaniry forest that fits to the community needs. Ethnobotanical

surveys were conducted with twenty households in the village of Sakaivo to identify the most

important tree species used in house construction, tools and in the handcrafts. These species, once

identified, will be the target of an ecological study in which the structure of the vegetation was

analyzed. These local-scale methods were supported by the analysis of satellite images from 2007 to

2014 providing information on the vegetation dynamics. Finally, cuttings and seedling transplantation

of the target species were tested in situ in natural conditions. Twenty-two species considered by the

Zafimaniry community as the most important have been identified, seven of which have a high degree

of use such as Dalbergia baronii, Faucherea parvifolia, Tambourissa thouvenotii, Weinmannia

bojeriana, Ocotea humblotii, Syzygium emirnense and Brachylaena merana . The autoecology of these

target species showed an average or good natural regeneration for the majority. Only, Ocotea

humblotii has a low regeneration. The forest presented strate and canopy was still closed with trees

exceeding 12m in height, indicating a forest in good condition. But a sharp decline in forest surface

area (36%) in favor to agricultural areas was observed between 2007 and 2014. Our results showed the

possibility of propagating the target species by cuttings. The best rate of rooting was obtained for

Syzygium emirnense with 76.7%. The Zafimaniry community was able to perpetuate his art through

selective use of species that serve as building material. However, agricultural activities are very

destructive to the forest requiring the establishment of management plan for the forest accompanied by

an enrichment of surrounding sites by species with significant ethnobotanical values.

Keywords : deforestation, regeneration, timber, traditional knowledge, wood crafting,

Zafimaniry

Supervisor : Docteur Lucien FALINIAINA

UNIVERSITY OF ANTANANARIVO

FACULTY OF SCIENCES

DEPARTMENT OF PLANT BIOLOGY

AND ECOLOGY

Thesis for obtaining Diploma of

Advanced Studies (DEA) in Biology

and Ecology of Plant

Page 86: Habitat et régénération des espèces ligneuses les plus

Titre : Habitat et régénération des espèces ligneuses les plus utilisées par la

communauté Zafimaniry

RESUME

La communauté Zafimaniry est la dernière dépositaire d’une culture originale du travail de

bois à Madagascar. En 2008, ce savoir–faire a été reconnu comme faisant partie des patrimoines

mondiaux culturels et immatériels de l’Humanité par l’UNESCO. Cependant, la diminution

progressive de l’espace forestière menace la culture véhiculée par cet art original. Cette étude a pour

objectif de développer des solutions pour la pérennisation des espèces les plus utilisées afin d’établir

un plan de gestion de l’ensemble de la forêt Zafimaniry qui soit adapté aux besoins de la communauté.

Des enquêtes ethnobotaniques ont été effectuées auprès de vingt ménages dans le village de

Sakaivo pour identifier les essences forestières les plus importantes dans la construction des maisons,

d’outils et dans la confection d’objets d’art. Ces espèces, une fois identifiées, seront les cibles d’une

étude écologique au cours de laquelle la structure de la végétation sera analysée. Ces méthodes

stationnelles ont été appuyées par l’analyse d’images satellitaires entre 2007 et 2014 apportant des

informations sur la dynamique de la végétation. Enfin, des essais de bouturage et de transplantation de

sauvageons concernant ces espèces cibles ont été conduits in-situ dans les conditions naturelles.

Vingt-deux espèces considérées par la communauté Zafimaniry comme étant les plus

importantes ont été identifiées, parmi lesquelles sept présentent un degré d’utilisation élevé dont

Dalbergia baronii, Faucherea parvifolia, Tambourissa thouvenotii, Weinmannia bojeriana, Ocotea

humblotii, Syzygium emirnense et Brachylaena merana. L’autoécologie de ces espèces cibles a montré

une régénération naturelle moyenne ou bonne pour la majorité. Seule, Ocotea humblotii présente une

faible régénération. La formation forestière est stratifiée et à canopée fermée, avec des arbres

dépassant les 12m, indiquant une forêt en bon état. Mais, une forte régression de la surface forestière

(36%) au profit des zones de culture a été constatée entre 2007 et 2014. Nos résultats montrent la

possibilité de multiplier les espèces cibles par bouturage horticole. Le meilleur taux d’enracinement a

été obtenu pour Syzygium emirnense avec 76,7%.

La communauté Zafimaniry a pu perpétuer son art grâce à une utilisation sélective des

essences qui servent de matériaux de construction. Cependant, les activités agricoles sont très

destructives pour la forêt nécessitant la mise en place urgente d’un plan de gestion de la réserve

accompagné d’un enrichissement des sites en espèces ayant des valeurs ethnobotaniques importantes.

Mots clés : Bois d’œuvre, connaissances traditionnelles, déforestation , régénération,

Zafimaniry

Encadreur : Docteur Lucien FALINIAINA

UNIVERSITE D’ANTANANARIVO

FACULTE DES SCIENCES

DEPARTEMENT DE BIOLOGIE ET

ECOLOGIE VEGETALES

Mémoire pour l’obtention de

Diplôme d’Etudes Approfondies (D.E.A)

en Sciences de la Vie

Option : Ecologie Végétale

Appliquée