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Haïti en Marche, édition du 18 au 24 Juin 2008 Vol XXII Nº 21 Ogoun Feray, par Hector Hyppolite L’année Hector Hyppolite peut-elle réveiller notre conscience? ARTS & PATRIMOINE PORT-AU-PRINCE, 11 Juin – En 1946, le pape du surréalisme, André Breton, donna une conférence au Rex Théâtre, à Port-au-Prince, où il déclara qu’en Hector Hyppolite le surréalisme avait trouvé la « clé lui permettant d’ouvrir la boîte qui s’appelle l’homme. » Selon André Bre- ton, les œuvres d’Hector Hyppolite témoignent que celui qui les avait réalisées « avait un message d’impor- tance à délivrer, qu’il était en possession d’un secret. » Et ce secret, pour- suit Breton, est le même « qui a eu raison de l’esclavage et des oppres- sions succes-sives. » Selon un autre spécialiste, « Haïti est une somme culturelle, faite de résistance et de créations ». (source afrikara.com). Hector Hyppolite est né dans l’anonymat en 1894, mais à sa mort en 1948, à l’âge de 54 ans, il (voir HECTOR HYPPOLITE / 10) PORT-AU-PRINCE, 14 Juin – Deux à zéro contre l’Exécutif. La Chambre des députés a rejeté un second choix du Président René Préval pour donner un successeur au Premier ministre Jacques Edouard Alexis destitué le 12 avril dernier par un vote de censure du Sénat pour en principe n’avoir pas su prévoir les émeutes de la faim qui avaient fait trembler la capitale une semaine plus tôt. Après Ericq Pierre, déjà un proche du chef de l’Etat, c’est Robert Manuel, membre du cabinet particulier de M. Préval, qui subit le même sort le 12 juin écoulé. Depuis deux mois accomplis, le pays le plus nécessiteux du conti- nent vit avec un gouvernement démissionnaire apparemment sans aucun rayon d’action. Cette semaine la mission onusienne (Minustah) a déclaré son inquiétude que ce vide trop prolongé ne mette en péril les premiers résultats SUSPENSE PREMIER MINISTRE Après Bob Manuel, qui sera la prochaine « victime » ? Robert Manuel (photo AFP) des efforts de stabilisation depuis le retour de M. Préval au pouvoir en 2006. (ROBERT MANUEL / p. 4) PORT-AU-PRINCE, 13 Juin – L’Etat haïtien est confronté à un dilemme : suite aux émeutes de la faim qui ont fait rage à la capitale et PROCHAINE HAUSSE DES PRIX DE LA GAZOLINE L’Etat haïtien se refuse à subventionner l’essence A commencer par la dans plusieurs villes du pays en avril dernier, il avait décidé d’abandonner une partie des taxes sur le carburant afin de ralentir la hausse générale des prix. Mais il faut régler quand même la facture pétrolière. Ce dont l’Etat s’acquitte en partie en puisant dans (SUBVENTION / p. 5) PORT-AU-PRINCE, 16 Juin - Dernier épisode de la tragédie qui a frappé le groupe Rap haïtien, Barikad Crew, pendant le week-end : la fiancée du leader du groupe s’est donnée la mort lundi matin. Natalia Leonidad Bertrand s’est suicidée en se tirant une balle à la tête. Elle a été retrouvée allongée dans son lit avec en main un pistolet de calibre 38. 5 membres de Barikad Crew meurent dans un accident La fiancée du band leader se suicide Le drame s’est déroulé dans une résidence à l’angle (BARIKAD CREW / p. 3) Ce qui reste de la BMW avant la levée des corps calcinés (photo www.jjaugustin.com) Le Groupe Barikad Crew

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Haïti en Marche, édition du 18 au 24 Juin 2008 • Vol XXII • Nº 21

Ogoun Feray, par Hector Hyppolite

L’année Hector Hyppolitepeut-elle réveiller notre conscience?

ARTS & PATRIMOINE

PORT-AU-PRINCE, 11 Juin – En 1946,le pape du surréalisme, André Breton, donna uneconférence au Rex Théâtre, à Port-au-Prince, oùil déclara qu’en Hector Hyppolite le surréalisme

avait trouvé la « clé luipermettant d’ouvrir la boîtequi s’appelle l’homme. »

Selon André Bre-ton, les œuvres d’HectorHyppolite témoignent quecelui qui les avait réalisées« avait un message d’impor-tance à délivrer, qu’il était enpossession d’un secret. »

Et ce secret, pour-suit Breton, est le même« qui a eu raison del’esclavage et des oppres-sions succes-sives. »

Selon un autrespécialiste, « Haïti est unesomme culturelle, faite derésistance et de créations ».(source afrikara.com).

Hector Hyppoliteest né dans l’anonymat en1894, mais à sa mort en1948, à l’âge de 54 ans, il

(voir HECTORHYPPOLITE / 10)

PORT-AU-PRINCE, 14 Juin– Deux à zéro contre l’Exécutif. LaChambre des députés a rejeté unsecond choix du Président René Prévalpour donner un successeur au Premierministre Jacques Edouard Alexisdestitué le 12 avril dernier par un votede censure du Sénat pour en principen’avoir pas su prévoir les émeutes dela faim qui avaient fait trembler lacapitale une semaine plus tôt.

Après Ericq Pierre, déjà unproche du chef de l’Etat, c’est RobertManuel, membre du cabinet particulierde M. Préval, qui subit le même sort le12 juin écoulé.

Depuis deux mois accomplis,le pays le plus nécessiteux du conti-nent vit avec un gouvernementdémissionnaire apparemment sansaucun rayon d’action.

Cette semaine la missiononusienne (Minustah) a déclaré soninquiétude que ce vide trop prolongéne mette en péril les premiers résultats

SUSPENSE PREMIER MINISTREAprès Bob Manuel, qui sera

la prochaine « victime » ?

Robert Manuel (photo AFP)

des efforts de stabilisation depuis leretour de M. Préval au pouvoir en2006.

(ROBERT MANUEL / p. 4)

PORT-AU-PRINCE, 13 Juin – L’Etathaïtien est confronté à un dilemme : suite auxémeutes de la faim qui ont fait rage à la capitale et

PROCHAINE HAUSSE DES PRIX DE LA GAZOLINEL’Etat haïtien se refuse à subventionner l’essence

A commencer par la

dans plusieurs villes du pays en avril dernier, il avaitdécidé d’abandonner une partie des taxes sur lecarburant afin de ralentir la hausse générale des prix.

Mais il faut régler quand même la facture pétrolière.Ce dont l’Etat s’acquitte en partie en puisant dans

(SUBVENTION / p. 5)

PORT-AU-PRINCE, 16 Juin - Dernier épisode dela tragédie qui a frappé le groupe Rap haïtien, Barikad Crew,pendant le week-end : la fiancée du leader du groupe s’estdonnée la mort lundi matin.

Natalia Leonidad Bertrand s’est suicidée en setirant une balle à la tête. Elle a été retrouvée allongée dansson lit avec en main un pistolet de calibre 38.

5 membres de Barikad Crew meurent dans un accidentLa fiancée du band leader se suicide

Le drame s’est déroulé dans une résidence à l’angle(BARIKAD CREW / p. 3)

Ce qui reste de la BMW avant la levée des corps calcinés (photo www.jjaugustin.com) Le Groupe Barikad Crew

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Page 2 Mercredi 18 Juin 2008Haïti en Marche • Vol XXII • Nº 21

(EN BREF / p. 18)

EN BREF ...EN PLUS ...

Pouvons-nous empêcher lesdégâts de la grippe aviaire?

PORT-AU-PRINCE, 13 Juin– Le gouvernement haïtien annonce ladécouverte de plusieurs foyers du virusde la grippe aviaire en Haïti.

Au total 11 cas positifsconfirmés par un laboratoire basé enIowa (aux Etats-Unis) et touchant trois

départements du pays : le Nord, lesNippes et le Centre.

Les sections ruralesconcernées se trouvent dans les com-munes de Limonade et Cap-Haïtien(Nord), Miragoâne (Nippes) et Cerca-la-Source (Centre).

Le Secrétaire d’Etat àl’Agriculture, Joanas Gué, qui aannoncé l’information mercredi aucours d’une conférence de presse, aindiqué que des mesures drastiquessont en train d’être prises en vue defaire face à cette situation.

C’est une bien mauvaisenouvelle pour notre pays déjà simaltraité. La grippe aviaire a fait perdreplusieurs dizaines de millions de dol-lars américains à nos voisinsdominicains depuis sa découverte endécembre 2007 dans ce pays.

Cependant son apparition enHaïti ne devait pas être une grande sur-prise. Nos deux pays (Haïti et laRépublique dominicaine) sont séparéspar une frontière terrestre très poreuse.Si les autorités haïtiennes ont installéimmédiatement une interdictiond’importation des produits avicolesdominicains (œufs et volailles), lepeuple haïtien lui-même n’a jamaissemblé y adhérer. Les articlesdominicains en question ont continuéà passer illégalement la frontière et ilsemblerait que les foyers découvertsdans le département du Centreproviendraient de coqs de combat quiconstituent un divertissement très prisédes deux côtés de l’île.

Surtout le peuple haïtien n’estpas assez informé au sujet de la maladiequ’il semble prendre au mieux commeun nouveau luxe inventé par les paysblancs, au pire comme une manœuvrepour lui empêcher d’avoir accès à cesproduits. Les œufs et le pouletdominicains coûtent moitié moins cherque les mêmes produits fabriqués enHaïti.

Donc le principal problèmedu gouvernement haïtien va être com-ment convaincre le petit éleveur haïtiendu bien fondé des mesures ques’apprête à prendre l’Etat haïtien.

Parmi celles-ci : Interdictionde consommer de la volaille provenantdes régions identifiées ; abattagesystématique des volailles porteuses duvirus ; isoler les foyers pour empêcherla propagation du virus …

Mais aussi maintien plus quejamais de l’interdiction d’entrée desproduits avicoles dominicains sur leterritoire haïtien.

Ce sont là les mesuresrecommandées internationalement. Surce plan, l’Etat haïtien travaille maindans la main avec les organisations et

les laboratoires les plus avancés dansle domaine.

Cependant commentappliquer ces mesures ? Le Ministèrede l’Agriculture reconnaît que lecontrôle du virus peut être plus difficileen Haïti que chez nos voisins

dominicains où l’élevage etl’agriculture sont au stade industrieltandis qu’en Haïti nous fonctionnonsselon un système « libre et extensif »,ou encore en pleine nature, à lasauvage.

Idem le système de distribu-tion et de vente. Alors commentprévenir que les volailles contaminéesn’auront pas le temps d’atterrir sur lesmarchés publics ?

Ou ne seront pas déplacéesclandestinement vers une autrerégion ?

Etant donné surtout lemanque de préparation à la fois sur leplan éducatif et culturel de notre popu-lation à ce genre de situations.

Mais de plus, voici qui vientporter un mauvais coup au plan dugouvernement voulant profiter del’interdiction des œufs et pouletsdominicains pour relancer la produc-tion avicole nationale.

Plusieurs dizaines de millionsde gourdes y ont déjà été investies dansle cadre d’un plan plus large de relancede la production agricole nationalepour lutter contre les hausses des prixdes produits alimentaires importés.

Peut-on continuer à investirtant de millions en même temps que levirus de la grippe aviaire restesuspendu comme une épée deDamoclès ?

Raison de plus pour maîtriserau plus tôt la menace d’épidémie avantqu’elle ne s’étende à tous lesdépartements du pays.

Conclusion : il faut redoublerde vigilance dans le contrôle à lafrontière. Et en Haïti même il faut agirde manière décisive dans l’applicationde toutes les mesures nécessaires pouréradiquer le virus.

Rien de plus difficile.D’abord et surtout parce que notrepopulation n’y est pas préparée, n’y estpas prête.

Donc première étape, c’estl’éducation ou tout au moins unegrande campagne de sensibilisation dela population dans son ensemble pourlui expliquer de quoi il s’agit et en quoic’est tout ce qui porte deux ailes dansnotre pays (sauf les loups garous !) quiest menacé de disparition.

Et en quoi cela met en dan-ger l’économie paysanne en premierlieu, comme hier l’abattage descochons créoles.

Ce qui nous menace c’estd’un côté le manque de préparation denotre population enfermée malgré elledans un sauve qui peut, tout ce qui netue pas engraisse, dit le proverbe …

Et de l’autre côté, une(voir AVIAIRE / 7)

Morceaux de poulets en vente publique (photo Eugène Robenson)

Mort du grand peintrehaïtien Gesner ArmandLe célèbre peintre haïtienGesner Armand, 71 ans, estdécédé le mardi 10 juin à lasuite d’un malaise dont il a étévictime 24 heures avant decélébrer son 72e anniversaire.Né le 11 juin 1936, l’artiste arendu le dernier soupir à sondomicile situé à la Croix-des-Bouquets (banlieue nord-est dela capitale).Membre et pionnier de différentsmouvements ayant marqué la peinture haïtienne des soixante dernièresannées, Gesner Armand fit son entrée dès l’âge de 14 ans au Centre d’Art,première grande école d’initiation aux arts plastiques fondée par l’américainDewitt Peters en 1944. Elève de Maurice Borno et de Pierre Monosiet, ilprogressa rapidement pour devenir l’un des grands esthètes de son époque.La personnalité et l’originalité de sa peinture sont aujourd’hui reconnuestant en Haïti qu’à l’étranger.Membre de la Fondation culture création, Gesner Armand est égalementpoète. Il a notamment publié un recueil intitulé “L’autre bord” aux EditionsMémoire, en 1992.L’art de Gesner Armand est marqué par une maîtrise de la couleur, un sensde l’équilibre de la composition et la sensibilité des sujets. C’est une «peinture de genre » dominée par une faune domestique, telle la multiplicitéde pigeons qui laisse l’impression que l’artiste cherchait l’innocence et lapureté. Beaucoup de collectionneurs haïtiens possèdent des oeuvres deGesner Armand qui avait aussi une bonne renommée internationale.

6 morts dans la tragédie de Barikad CrewC’est la consternation. Port-au-Prince est en deuil, et d’abord le bloc ruelleNicolas, ruelle Alerte, avenue Magloire Ambroise, bref le Bas Peu de chose,où se rassemblait le groupe Barikad Crew pour s’exercer. Ils étaient la fiertédu quartier qui est aujourd’hui en deuil, du plus jeune au plus âgé. On lesconnaissait tous. Les plus âgés les avait vus grandir, tandis que les plusjeunes rêvaient de leur ressembler un jour. Barikad Crew avait joué lors dudernier concert de Wyclef Jean en Haïti, avec d’autres musiciens de statureinternationale tels le sénégalais Akon. Pour Barricade Crew, c’était laconsécration.Ils ont été emportés alors qu’ils étaient promis à un avenir plus queprometteur.Les faits: Dans la nuit de samedi à dimanche, il est 2 heures du matin quandles trois chanteurs du groupe, Jean Walker Sénatus – K-tafalk - le leadvocal, et deux autres chanteurs Deja Vou (Badio Junior) et Dade (JohnnyEmmanuel) ont perdu la vie dans un terrible accident de voiture sur la routede l’aéroport.Avec eux également disparaissent aussi le batteur Bob, fraîchement engagépar le groupe, ainsi que le chauffeur. Quatre d’entre eux sont mortscarbonisés. Le cinquième, éjecté du véhicule, est mort dans d’affreusessouffrances.Mais ce n’est pas fini. Lundi matin, on apprenait que la fiancée de K-tafalks’est donnée la mort. Natalia Leonidad Bertrand s’est tirée une balle à boutportant à la tête.Tout le monde était littéralement pétrifié. Et c’est une foule silencieuse qui asuivi la civière transportant le corps de Natalia Bertrand à la morgue.La fiancée d’un autre rappeur du groupe aurait tenté elle aussi de se suiciderL’on n’a pas beaucoup d’informations sur cette tentative de suicide d’uneautre fiancée des rappeurs de Barikad Crew. Mais elle a pu être sauvée et setrouve maintenant à l’hôpital.

Wyclef Jean présente ses condoléances La star internationale Wyclef Jean, de nationalité haïtienne, qui n’avait pashésité à inviter le groupe Barikad Crew à se produire aux côtés de vedettesinternationales, telles Akon, s’est déclaré fortement ému par ce qui estarrivé.Wyclef est attendu en Haïti le mardi 17 juin et il a annoncé qu’il comptealler voir les parents des rappeurs décédés et aider si nécessaire pour lesfunérailles.

Arrêt temporaire de l’exportation de la manguefrancisqueArrêt imminent de l’exportation de la mangue francisque dans la zonemajeure de production (51%) , la région de Gros morne. Au cours d’uneréunion de signature de protocole de crédit, le lundi 9 juin 2008, entre le Ministère de l’Agriculture et 33 associations de producteurs de manguesreprésentées par leurs plus hauts dignitaires dont Mr Fistel Cenobe Président de la Fédération Nationale pour la production et lacommercialisation de la manguefrancisque FENAPCOM et Mr ThierryDESNOR, représentant de l’Association des Producteurs de Mangues deGros Morne KOPAKGM, il a été laissé entendre que du coté de la RivièreMoncelle à Gros Morne, le pourcentage de fruits affectés par la mouche dufruit enquêté dans deux zones s’élevait respectivement à 50 et à28%. D’après le Président de l’Association des Producteurs de Mangues ANEM, Mr Pablo Jean Jacques, « Si le USDA découvre dans lesconteneurs de mangues expédiées à l’étranger un seul fruit avec une seule larve de la mouche des fruits, l’exportation sera arrêtée pour un minimumde deux années ». Le commerce des mangues génère plus de 14 millions dedollars à l’année. Nous ne savons pas encore, si parmi les fruits infectés,

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Mercredi 18 Juin 2008Haïti en Marche • Vol XXII • Nº 21 Page 3

SOM

MA

IRE SOMMAIRE

L’ACTUALITE EN MARCHE

de l’Avenue Magloire Ambroise et de la ruelle Alerte.C’est dans ce quartier (comprenant aussi

l’Avenue Nicolas) du centre ville de la capitale, qu’apris naissance l’un des plus célèbres groupes Raphaïtiens (le groupe rival s’appelle Rock Fam).

Mais dimanche (15 juin), vers 2 h am, un ter-rible accident de voiture a décapité littéralement

5 membres de Barikad Crew meurent dans un accident

La fiancée du band leaderse suicide(BARIKAD CREW...

suite de la 1ère page)

Barikad Crew, tuant 5personnes, dont troischanteurs et un batteur,ainsi que le chauffeur.

Les troischanteurs sont le leader dugroupe, K-tafalk, 26 ans,Dade et Deja Vou (à peuprès du même âge).

Ont trouvéégalement la mort lebatteur Djo, ainsi que lechauffeur nomméGuichard.

C’est l’accidentde voiture le plus terriblequ’on ait enregistré depuislongtemps dans la capitalehaïtienne, comme les pho-tos en témoignent.

La BMW(modèle 2005) était lancéeà vive allure sur la routede l’aéroport, qui la nuitpeut être en effet confondue avec une piste de course.Hélas.

Arrivée à l’intersection avec la route del’ancien aéroport militaire, la voiture a raté selon toutevraisemblance le virage.

Le bolide a alors décollé littéralement pourtraverser de l’autre côté de la voie et aboutir dans unfossé.

Ils venaient de se produire dans un night-club,l’Olympia, situé en plaine, au nord de la capitale, etfonçaient manifestement pour avoir le temps de seproduire à un festival nocturne organisé par CaraïbesFM pour le 59e anniversaire de la station.

piste de l’aéroport militaire.Le chauffeur a apparemment raté le virage.Une patrouille de la police arrivée rapidement

sur les lieux (ainsi que plus tard les sapeurs pompiers)n’ont pu qu’assister impuissants au terrible drame.

Barikad Crew est extrêmement populaire enHaïti (et probablement aussi en diaspora). Et c’est toutela population haïtienne (plus spécialement les jeunesde tous les milieux) qui pleure ces disparitions.

vertigineux un câble électrique de haute tension.La voiture et ses passagers ont été électrocutés

sur le coup. On a retrouvé les corps carbonisés de 4d’entre eux. Le cinquième passager a été projeté horsde la voiture. Il mourra également quelques minutesplus tard de ses blessures et brûlures.

Barikad Crew perd 4 de ses musiciens, dontle band leader Papa K-tafalk, de son vrai nom SénatusJean Walker.

Et puis lundi, la tragédie emporte égalementsa fiancée, Natalia Bertrand, 24 ans, qui se donne lamort d’une balle à la tête.

Les autres victimes sont identifiées commeDade (Johnny Emmanuel), Deja Vou (Junior Badio),le batteur Djo (Wilberson Magloire).

Leurs composi-tions célèbrent la jeunessemais brassent aussi tous lesproblèmes qui sontaujourd’hui les nôtres.

Parmi leurs tubesles plus célèbres, citons PaKoupe Bwa, Goumen pousa w kwè, Ou pa ka gang-ster et Jwi lavi (une sortede chanson prémonitoire àla tragédie survenue ceweek-end).

Haïti en Marche, 16 Juin

Mais pas sans avoir heurté dans son bond

La mère de Dade et celle de K-Tafalk (photo www.jjaugustin.com)

La formation Barikad Crew

Est mort aussi le chauf-feur Guichard.

L’accident s’est produit sur la route del’Aéroport international au croisement avec l’ancienne

GRIPPE AVIAIREDes foyers du virus H5N2 découverts dans

3 Départements : Nord, Nippes, CentreP.7

L’EVENEMENTMort de 5 membres du groupe Rap haïtien,Barikad Crew :La fiancée du band leader se suicide p.1

POLITIQUESuspense Premier ministre : Après BobManuel, qui sera la prochaine « victime » ?p.1

CRISE ALIMENTAIREL’Etat haïtien se refuse à subventionnerl’essence p.1

ARTS & PATRIMOINEL’Année Hector Hyppolite peut-elle réveillernotre conscience ? p.1Un événement qui démarre en beauté p.11

URGENCEPouvons-nous empêcher les dégâts de lagrippe aviaire ? p.2Des foyers du virus découverts en Haïti p.7

INSECURITEEt l’auto-kidnapping dans tout ça ! p.8112 présumés bandits sous les verrous p.8

SANTE3,7 millions d’enfants et de jeunes vaccinésp.9Un enfant de trop ! p.16

LIBRE PENSEEDéjà vu ! p.14Préval et l’aval de l’électorat p.14

HAITI ET LE MONDERéunion du Groupe-pays Caraïbes p.17

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Page 4 Mercredi 18 Juin 2008Haïti en Marche • Vol XXII • Nº 21

Solicitation Information for RFQ

Announcement Information: Environmental Consultant ser-vices are required for the new Miami Art Museum. The design of themuseum in Museum Park, Miami by Herzog & de Meuron and a multi-disciplined team is well underway. The museum is now conducting asearch for firms to assist the design team with environmental reviewand soil remediation action plan design services. If you feel your firmis qualified, please visit the MAM website for additional informationand documentation at www.miamiartmuseum.org/home-park-fact.aspor contact Tina Cornely at 305-375-2276. Please note that CBE andMiami based firms are strongly encouraged to participate. Please re-fer to the RFP/RFQ located on the MAM website for details.

UNE ANALYSE

criminalité, et sa forme la plus horrible : le kidnap-ping, qui remonte en flèche.

Mais ce genre de préoccupations ne produitplus aucun effet sur les « élus du peuple ».

Politique de chaque homme unhomme ! …

Plus se prolonge le suspense, plus l’intérêtgénéral semble céder encore plus totalement le pas auxintérêts particuliers. Et plus cela ressemble à unepolitique de chaque homme un homme !

Les agences de presse (AFP, AHP)considèrent que ces deux refus coup sur coup constitu-

SUSPENSE PREMIER MINISTREAprès Bob Manuel, qui sera la prochaine « victime » ?

(ROBERT MANUEL... suite de la 1ère page)

ent un revers pour le président de la République quisemble avoir mis tout le paquet derrière la nominationde son ami Robert Manuel …

Mais à notre avis ce sont les partis politiquesreprésentés au Parlement qui devraient souffrir le plusde cette situation puisque de plus en plus n’ayant rienpour justifier leur présence au sein du système degouvernement de coalition dont a fait choix le présidentPréval. Des partis politiques que de nom …

D’abord réputés pour leur faible score auxdernières présidentielles (moins de 10 pour 100 à euxtous), si de plus ils ne détiennent aucune allégeancechez les parlementaires élus sous leur bannière commecela vient à nouveau de se vérifier dans le vote contrela nomination de Robert Manuel alors que celui-ci avait

des leaders de ces partis (Fusion, OPL, etc) ...Il est vrai que l’affaire se présente aussi

comme une dissension interne entre René Préval et lesparlementaires de son propre parti, L’Espoir(LESPWA), celui qui avait endossé sa candidature auxprésidentielles du 7 février 2006.

LESPWA semble en désaccord avecl’entourage immédiat du chef de l’Etat, puisque aussibien Ericq Pierre que Bob Manuel appartiennent à cequ’on appelle les « hommes du président. »

Toujours cherchez à qui le crimeprofite ! …

Jacques Edouard Alexis, est un proche de LESPWA.Si ce dernier n’a pu empêcher la destitution

d’Alexis par une coalition de sénateurs issus des autrespartis politiques représentés au Parlement, certainssoupçonnent aussi que la petite clique présidentiellen’y est pas entièrement pour rien (selon la formule :toujours cherchez à qui le crime profite!) …

En tout cas, c’est ce qu’il ressort de certainscommentaires entendus à la chambre basse après levote du 12 juin. A savoir que les responsables de ceblocage « ce sont le chef de l’Etat et les leaderspolitiques » consultés qui s’obstinent à choisir despersonnes « inéligibles ».

Traduisez, la Chambre doit avoir son proprecandidat pour la Primature, mais qui reste un secret

un privilège du Président de la République.La Chambre ou du moins la CPP

(Concertation des parlementaires progressistes), ungroupe majoritaire de quelque 50 députés, parmilesquels LESPWA ne compte pas moins de 20représentants.

Face à un Sénat réduit à 18 membres sur 30(en attendant l’organisation sans date précise dessénatoriales partielles), cela fait du poids.

Des signaux mixtes …Le ballon reste donc aux pieds des députés et

aucun argument ne paraît capable de les émouvoirsinon le but qu’ils cherchent à atteindre mais qu’ils

gardent bien secret. En tout cas, une premièreévidence : les « amis » du chef de l’Etat ont encoremoins de chance qu’un autre de remporter la cagnotte.

Du côté du président Préval, on a relevé cequ’il faut bien appeler des signaux mixtes. Lors d’unerencontre avec la presse vendredi au palais national, ila paru peu affecté par la crise de ratification du Pre-mier ministre. Le chef de l’Exécutif travaille en cemoment à trouver un consensus national autour de lahausse inéluctable des prix de la gazoline pour que ladétaxation consentie après les émeutes de la faim nevienne à assécher totalement les finances publiques.

Lors de son unique allusion au rejet de Rob-ert Manuel, il expliqua qu’il ne s’est pas rendu ausommet de la FAO sur la crise alimentaire tenue

(ROBERT MANUEL / p. 5)reçu, tout comme Ericq Pierre, le soutien manifeste

Robert Manuel déposant son dossier (photo Georges Dupé) Vote négatif de la Chambre (photo Geroges Dupé)

De plus, le Premier ministre démissionnaire

étant donné que la nomination du Premier ministre est

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Mercredi 18 Juin 2008Haïti en Marche • Vol XXII • Nº 21 Page 5DE L’ACTUALITE

récemment à Rome, afin d’aider ce dernier à passer letest.

Par ailleurs le président du Sénat, KellyBastien (lui aussi un membre de la plate-formepolitique LESPWA mais pas forcément un allié duPremier ministre Alexis – c’est fort compliqué lapolitique, n’est-ce pas !), a rapporté quelques joursavant le vote que le Président Préval lui aurait dit queceux qui s’opposent au choix de Robert Manuel sontdes « trafiquants de drogue, des kidnappeurs et desindividus ayant des problèmes de couleur. »

« A vous de contrôler si le chauffeura un permis de conduire » …

Par contre, invités par le chef de l’Etat aupalais national le mercredi 11 juin (la veille du vote),les parlementaires CPP en sont ressortis satisfaits,déclarant que « le Président n’a essayé d’exerceraucune pression » sur eux.

Mr. Préval leur aurait dit en utilisant une deces analogies dont il a le secret : « A moi de choisir lechauffeur pour conduire le véhicule ; à vous decontrôler si le chauffeur a un permis de conduire enrègle. »

Le lendemain Robert Manuel était, commeon dit chez nous, « remis à ses parents. » La Chambrea voté par 57 voix contre sa nomination, 22 pour et 6abstentions.

Le Sénat n’aura même pas besoin de sepencher sur le cas puisque l’une ou l’autre des deuxchambres peut en décider (selon la Constitution envigueur).

Est-ce que se rendant compte que BobManuel n’avait plus aucune chance de franchir larampe, René Préval s’est empressé en dernière minutede changer son fusil d’épaule pour ne pas perdre sonrestant de crédit auprès des députés LESPWA ?

Ou sont-ce les propos rapportés par lesénateur Kelly Bastien qui ont mis le feu aux poudres ?

Ah, la politique !Tout comme on s’étonne que Robert Manuel

se soit présenté avec des documents aussi peuconvaincants. Outre qu’il n’est ni réellementpropriétaire, ni n’a résidé dans le pays cinq annéesconsécutives avant sa désignation, mais il aurait aussiprésenté « une carte de citoyenneté et une carteélectorale émises dans la précipitation au lendemain

de sa désignation », selon la commission de la Chambrechargée d’examiner le dossier du Premier ministredésigné.

A moins que M. Manuel soit persuadé quetout cela est secondaire et que le véritable enjeu estailleurs !

Qui sera la prochaine « victime » ?…

En tout cas, personne ne semble trop mal seporter après le vote du 12 juin.

La CPP attend leprochain choix duPrésident Préval. D’autredisent plutôt qu’elle attendsa prochaine victime !

Le Présidentsemble avoir pour l’instantd’autres chats à fouetteravec sa nouvellecampagne pour prévenirque les prochaines haussesde la gazoline à la pompene précipitent le pays dansde nouveaux troubles.

Reste le gouver-nement démissionnaire etson chef, le Premierministre Jacques EdouardAlexis, qui sont laissés àronger leurs freins dansune « liquidation desaffaires courantes » dont lepublic ne retient que lemot de liquidation.

Tandis que lapopulation, en tête les mi-lieux d’affaires, n’enrevient pas que lespolitiques peuvent prendreautant de liberté (et à cemoment précis) dans unpays qui est pourtantconnu comme le pluspauvre de l’hémisphère.

Haïti en Marche,14 Juin 2008

Qui sera la prochaine « victime » ?(ROBERT MANUEL... suite de la page 4)

les recettes publiques. C’est donc là une subvention.Mais les prix du pétrole ne descendent pas.

Ils montent, montent, montent. Dans une escalade dontnul ne peut prévoir la fin.

La subvention est donc condamnée nonseulement à durer tout autant mais aussi et surtout àsuivre la même escalade.

Or la caisse publique haïtienne en a-t-elle lesmoyens ? Probablement pas, d’autant plus venant d’unpays dont les trois quarts du budget public sont assuréspar les prêts et dons de l’international.

Cependant le Président René Préval ne veutpas trancher unilatéralement, par la seule voie de laraison d’Etat. Il propose une grande consultation en-tre tous les secteurs nationaux qui devrait débouchersur un consensus où tous se sentent concernés. Etantentendu que le pétrole participe de toutes les démarchesde notre existence, en Haïti comme ailleurs.

Vendredi (13 juin) c’était au tour de la pressed’être invitée à ce grand débat. Le chef de l’Etat nousrecevait en compagnie de proches collaborateurs (dontle ministre des finances, Daniel Dorsainvil, le secrétaired’Etat à l’Agriculture et aux ressources naturelles,

PROCHAINE HAUSSE DES PRIX DE LA GAZOLINEL’Etat haïtien se refuse à subventionner l’essence

(SUBVENTION... suite de la 1ère page) Egalement autourde la table, lesfédérations syndi-cales du transporten commun.

E n f i ndes patrons depresse et journa-listes venus detous les coins dupays.

Un tab-leau statistiqueémanant de la di-rection de lafiscalité, auMinistère des fi-nances, nousdonne une idéerapide de la situa-tion.

La déta-xation s’appliqueau gasoil et aukérosène qui sontles deux carbu-

rants les plus utilisés dans les petites classes.

Tirage de fonds de plus en plus im-portant sur la caisse publique …

En mars 2008, l’Etat accepte de perdre 14gourdes sur le gallon de gasoil (carburant pour le trans-port en commun) et le gallon de kérosène(communément appelé en Haïti gaz pour lampe) quiétaient vendus à 152 gourdes et 151 gourdes alors queleur prix devait être 166 et 165 gourdes.

En mars, la détaxation entraîne un manque àgagner pour la caisse publique de 75 millions 589.000gourdes.

Joanas Gué, de hauts fonctionnaires des finances et del’administration des contributions).

(SUBVENTION / p. 6)

Le Président fait présenter aux journalistes un poisson pêché dans les lacs artificiels (HEM)

Page 6: Haïti en Marche, édition du 18 au 24 Juin 2008 • Vol XXII ...ufdcimages.uflib.ufl.edu/UF/00/09/88/09/00308/00006-18-2008.pdfPORT-AU-PRINCE, 13 Juin – Le gouvernement haïtien

Page 6 Mercredi 18 Juin 2008Haïti en Marche • Vol XXII • Nº 21

vote pa korespondans

vote pi bonè

vote nan biwo vòt ki pou adrès w

an nan Jou Eleksyon

nenpòt nan sa ki site pi wo yo

Ki chwa w genyen nan

fason pou vote pou

Eleksyon 2008 la?

Rele 3-1-1 oswa klike sou miamidade.gov pou plis enfòmasyon sou kouman pou pare pou eleksyon.

A côté de cela, l’Etat doit tirerde ses fonds propres pour compléterl’achat de ces mêmes produits, soit 7millions 564.965 gourdes.

Outre le gasoil et le kérosènequi restent toujours à 152 et 151 gourdesalors qu’ils reviennent à 190 gourdes.

Conclusion : le bilan du moisde mai accuse un manque à gagner deplus de 164 millions de gourdes. Tandis

Mais selon le Président Préval,cela ne peut pas continuer. L’Etat ne peutpas se lancer dans cette aventure de lasubvention d’un produit dont les prix necessent de battre tous les recordshistoriques, de crever tous les plafonds

consommateur de gasoil et de kérosène,qui sont déjà les moins fortunés. Le sac-rifice doit être supporté par toute la na-tion.

Une marge de profitplus supportable …

A travers toutes ces rencontresavec le secteur privé, le secteur paysanet celui du transport en commun entreautres, l’Etat haïtien semble à la recher-che d’un plan plus global qui définiraitpar voie de concertation une marge deprofit plus supportable dans lescirconstances que nous traversons. Etqui sont plus ou moins aussi celles de laplupart des pays de la terre.

Cependant les journalistes ontrelevé que, pour être vraiment global etdevenir une politique tournée versl’avenir et pas seulement un instrumentconjoncturel et qui sera vite dépassé, lemême plan devrait intégrer aussi lesparamètres aujourd’hui vitaux que sontl’économie de l’énergie et les énergiesrenouvelables.

Haïti est, toutes proportionsgardées, l’une des plus grandesgaspilleuses d’énergie de la planète. Lesvéhicules que nous roulons, leséquipements utilisés au travail commeau foyer ne répondent à aucun souci dece genre.

Quant à l’éclairage, ce ne sontpas deux, ni trois ni quatre sources dontil faut disposer en même temps : ED’H,inverter, delco, panneaux solaires et bat-teries à 150 dollars US l’unité. Etc.

Or il n’y a que l’Etat à pouvoirbriser ce cercle infernal.

Quant aux énergies alterna-tives, le Président Préval nous a apprisque Haïti est engagée avec Cuba dansun projet d’énergie éolienne (alimentéepar le vent) et qui serait mis en placejustement dans le Canal du Vent.

Cependant ce domained’investigation des autres sourcesd’énergie en est un qui intéresse si peul’Etat haïtien que les dernières plusimportantes études à ce sujet - selon unautre tableau qui nous a été fournivendredi au cours de la rencontre auPalais national - remontent aux années1976 et 1986.

Comme l’a reconnu M. Prévallui-même, en plus des nouveaux défisqui se dressent devant nous aujourd’huiles uns après les autres, on a aussi aumoins 20 ans à rattraper !

Haïti en Marche,Port-au-Prince

bien que bénéficiant aussid’une détaxation, se vendent àun volume suffisant pour quela caisse publique n’ait pointbesoin de débourser pour leurachat.

Mais essentiellementdes carburants desservant lespetites bourses, soitdirectement tel le kérosènedont se sert le petit peuple pourl’éclairage, soit indirectementle gasoil dans les moyens detransport et pour les besoinsindustriels et artisanaux.

Or même si un paysanaurait répondu (car le secteurpaysan a été également invité)que lui-même ne connaît pourtout éclairage que son morceaude bois pin …

Il n’en est pas moinsconcerné par le problème, étantdonné que toutes les activitésde notre existence sontconditionnées par le pétrole,aussi bien ce qu’on mange quedans cela qu’on le mange.

Cependant à côté desfonds publics qui, à ce train-là, sont menacés de s’assécherrapidement, de fondre à vued’oeil, il y a aussi que cettesubvention va uniquementdans des poches étrangèresalors qu’il y a tant d’autresurgences qui pourraient enbénéficier également.

Pour commencer,selon le Président, la produc-tion nationale qui, comme onle sait, est aujourd’hui saprincipale préoccupation.

L’équipe présiden-tielle a présenté également untableau des principaux besoinspour la relance de la produc-tion (agricole) nationale et uneévaluation chiffrée : un peuplus de 212 millions de dollarsaméricains.

Plus de 12 mil-lions de dollars

PROCHAINE HAUSSE DES PRIX DE LA GAZOLINEL’Etat haïtien se refuse à subventionner l’essence

(SUBVENTION... suite de la page 5)

que de plus la caisse publique doitfinancer le gasoil et le kérosène (l’Etatne subventionne pas encore la gazoline)pour un montant de 148 millions129.503 gourdes.

Perte totale pour mai : 312 mil-lions 318.783 gourdes. Soit plus de 12millions de dollars américains par mois.Et ça continue.

possibles et imaginables. Une coursefolle en avant dont on ne voit pas la fin,si encore cette fin existe.

Une subvention allantuniquement dans des pochesétrangères …

mars (détaxation plusfinancement) : 83 millions153.966 gourdes.

Or les prix du pétrolecontinuent de grimper sur lemarché international. Donc ladétaxation étant maintenue (etmême augmentée après lesémeutes d’avril), c’est le tirage defonds sur la caisse publique quigrimpe aussi d’autant.

A la mi-avril 2008, lesprix à la pompe du gasoil et dukérosène restaient 152 gourdeset 151 gourdes, alors que leur prixréel était monté à 173 et 175gourdes.

Ce qui entraînait unmanque à gagner de 57 millions256.223 gourdes. Ajoutez à celales débours pour compléter leurachat : 40 millions 832.688gourdes.

Perte totale pour mars etavril : 181 millions 242.877gourdes.

Une course folle enavant …

Au mois de mai écoulé, leschoses empirent car l’Etat haïtien se sentobligé de détaxer également la gazoline95 et 91 qui sont vendus respectivementà 217 gourdes et 213 gourdes le gallonalors que les prix réels sont 261 gourdeset 256 gourdes.

américains par mois et enconstante augmentation …

Ne serait-il pas plus indiqué detransposer tout ou partie de la subven-tion pétrolière sus-mentionnée(aujourd’hui plus de 12 millions par

mois, de plus en constante aug-mentation tous les mois) à des finsencore plus vitales ?

C’est cette interrogationque le Président Préval voudraitfaire passer dans le public via cesrencontres au Palais national avecles différents secteurs nationaux.

Evidemment cela nesignifie pas qu’Haïti puisse sepasser du pétrole. Celui-ci doitêtre payé coûte que coûte. Maisla facture serait répartie d’unefaçon différente. Or il n’y a pasmille autres façons quetransmettre la responsabilité auconsommateur. Celui-ci devras’attendre à payer de plus en pluscher le gallon à la pompe. Ladétaxation devrait peu à peudisparaître. En commençant parles plus privilégiés (s’il en est),selon le New deal du PrésidentRoosevelt.

Pourquoi solliciter tousles secteurs nationaux ? Parce quela charge ne va probablement pastomber uniquement sur le

Perte totale pour le mois de

Comprenez : il ne s’agit paspour l’instant des gazolines 95 et 91 qui,

Vente publique de kérosène (photo www.jjaugustin.com)

A LA RECHERCHE D’UN CONSENSUS

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Mercredi 18 Juin 2008Haïti en Marche • Vol XXII • Nº 21 Page 7

certaine approche trop complaisante, pour ne pas diredémagogique, de nos pouvoirs publics qui n’ont jamaisle courage de prendre des mesures énergiques mêmequand il y va de l’intérêt national, de la sécurité nationale.

Enfin, le Ministère de l’Agriculture s’est voulurassurant, mettant en garde contre toute panique enrappelant que le virus qui vient d’être découvert en Haïtic’est le H5N2 (comme en République dominicaine) etqui n’est pas dangereux pour l’homme.

Cependant peut-on être aussi affirmatif ? Laplus grande menace dans le monde est que le H5N2subisse une mutation en H5N1 qui par contre peut serévéler mortel comme des cas (même très rares) ont étéenregistrés en Chine.

Mais il faudrait que nous jouions vraiment demalchance pour que cela nous arrive à nous.

En tout cas voici un autre grand défi pour nous,avec tous les autres que nous avons déjà sur les bras.

Le Ministère de l’Agriculture reconnaît que latâche sera plus difficile à accomplir que chez nos voisinsdominicains.

Mais elle risque de l’être encore plus que nouspuissions imaginer.

Mélodie 103.3 FM, Port-au-Prince

Pouvons-nous empêcherles dégâts de la grippe aviaire?

(AVIAIRE ... suite de la page 2)

PORT-AU-PRINCE, 12 Juin (AFP) - Des foyersdu virus H5N2, un sous-type du virus de la grippe aviaire,ont été découverts dans au moins quatre régions en Haïti,a déclaré mercredi soir à l’AFP le secrétaire d’Etathaïtien de l’agriculture M. Joanas Gué.

“Il s’agit de foyers d’infections “d’influenzaaviaire”, un sous-type du virus, découverts sur desvolailles et des coqs de combat, mais non nocif pourl’homme ni pour les volailles”, a expliqué M. Gué.

Le secrétaire d’Etat a précisé que la découvertea eu lieu grâce à un système de surveillance de foyersd’infections mis en place en Haïti depuis que des casont été enregistrés en République dominicaine voisine.

“Nous avons effectué des prélèvements sur plusde 2.000 volailles et des analyses réalisées dans un

Grippe aviaire: desfoyers du virus H5N2découverts en Haïti

laboratoire de référence aux Etats-Unis (Ohio) ontconfirmé l’existence du sous-type du virus”, a encoredéclaré le responsable.

Les cas découverts ont été signalés aux instancesinternationales dont le Fonds des Nations-Unies pourl’agriculture (FAO) et à l’organisation internationale dela santé animale.

“Il n’y a pas lieu de paniquer, tout est souscontrôle”, a rassuré le secrétaire d’Etat qui a néanmoinsannoncé la mise en place d’un cordon sanitaire sur lafrontière avec la République dominicaine tandis que lesmesures d’interdiction d’importer des produits avicolesdominicains seront maintenues et renforcées.

Paralèllement, les autorités haïtiennes ontannoncé la mise en place en Haïti, notammament dansles régions concernées, d’un système de surveillanceépidémiologique afin de suivre l’évolution du virus dansle pays où aucun abattage d’animaux n’a été ordonné.

Vente libre de poulets (photo Eugène Robenson)

DERNIERE HEURE

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Page 8 Mercredi 18 Juin 2008Haïti en Marche • Vol XXII • Nº 21

CHANJMAN DAT REYINYON PIBLIKAsanble Gouvènan Òganizasyon Planifikasyon Metwopoliten (MPO) pou Zòn Iben Miami a chanje datreyinyon piblik ki tap fèt sou dè sijè byen detèmine jou 19 jen 2008 la, a jou mèkredi 16 jiyè 2008 pouyon Reyinyon Espesyal, a 2:00 p.m. nan Sal Reyinyon Komisyonè yo nan Stephen P. Clark Center,111 NW First Street, Miami, Florid.

Asanble Gouvènan an pral konsidere Plan Transpòtasyon Alontèm [Long Range TransportationPlan(LRTP)] ekri pi ba la-a ak Amannman yo nan Pwogram Amelyorasyon Transpòtasyon (TIP):

1. 2030 LRTP: 57yèm Avni (SR 823) ak NW 135yèm RiAmannman sa-a pral enkli nan lis Priyorite 4 san finansman amelyorasyon kapasite sa yo ki swiv la-a:

• Agrandisman de 6 a 8 ranje wout nan NW 57yèm Avni (SR 823) ant PalmettoExpressway (SR826) ak NW 135yèm Ri (SR 916).

• Agrandisman de 4 a 6 ranje wout nan NW 135yèm Ri (R 916) ant NW 57yèm Avni (SR 823)ak NW 42 Avni (SR 953).

2. FY 2008 TIP: Busway Flyer de Key LargoAmannman sa-a se pou modifye etandi pwojè an kesyon an pou ogmante kantite pasaje ki deja sèviak wout eksprès bus "Route 34" ki deja egziste ki pati de Dadeland South rive a Florida City epitouanile nan deskripsyon pwojè an pawòl ki refere a Key Largo a.

3. FY 2008 TIP: Koulwa Ès-Wès Ekstansyon Metrorail la (Orange Line)/Koulwa NòEkstansyon Metrorail Amanman sa-a pral transfere $4,900,500 ki te rezève nan finansman federal pou Koulwa Ès-WèsEkstansyon Metrorail la pou kouvri Koulwa Nò Ekstansyon Metrorail la. Fon lajan sa yosipoze ekspire30 septanm 2008.

4. FY 2008 TIP: Trajè Jounalye Aksè Travay RanvèseAmannman sa-a pral konsilye diferans nan finansman de $10,912 sou montan reprezante nan TIP2008-2012 pou pwojè an kesyon an.

5. FY 2008 TIP: New FreedomAmannman sa-a pral konsilye diferans nan finansman de $5,978 sou montan reprezante nan TIP2008-2012 pou pwojè an kesyon an.

Anplis de sijè an kestyon pi wo la-a, Depatman Transpòtasyon Florid (FDOT) Distrik 6 pral eseye jwennapwobasyon Asanble MPO a pou kèk revizyon nan Pwogram Travo Tantativ Senkan FDOT pou AneFiskal 20008/09 - 2012/13 poutèt yon potansyèl defisi bidjetè de $73.6 milyon revni pou Konte Miami-Dade ak Konte Monroe; Detay Pwojè va disponib.

Tout moun ki enterese yo envite vini patisipe. Pou plis enfòmasyon, tanpri kontakte Sekretarya MPO,Stephen P. Clark Center, 111 NW First Street, Suite 910, Miami, Florid 33128, telefòn: (305) 375-4507;imèl: [email protected] ; siwèb: www.miamidade.gov/mpo.

Se règleman Konte Miami-Dade pou li swiv tout egzijans nesesè etabli pa lwa pou enfim ki rele

"Americans with Disability Act". Pou jwenn sèvis yon entèprèt langaj siy pou moun soud, tanpri rele

omwens senk jou davans.

PORT-AU-PRINCE, 12 Juin –Manifester contre le kidnapping ne peutse résumer à dénoncer la police et lajustice en particulier et les pouvoirspublics en général. Il se produit unequantité d’enlèvements auxquels cesderniers n’ont rien à voir.

Qu’en est-il du kidnappingdomestique ou auto-kidnapping ou kid-napping simulé, celui où kidnappé etkidnappeur sont de mèche ?

Et qu’est-ce que nous autres entant que associations de lutte contre lekidnapping avons à dire à ce sujet ?

Ce sont là des points aussiimportants que les pressions à exercersur les pouvoirs publics et qu’on nesaurait éviter d’aborder si tant est qu’onveut aboutir à une stratégie efficace danscette lutte.

Or, tenez-vous bien, selon unesource autorisée, au moins 40% desenlèvements perpétrés pendant lesannées 2006-2007 (dernières statistiquesdisponibles) ont été des auto-kidnappings.

Dans la plupart des cas, ce sontdes jeunes gens qui simulent leur proprekidnapping comme un moyen de soutirerde l’argent à leurs parents vivant àl’étranger.

D’autres peuvent utiliser le kid-napping pour cacher une autre activitépeu avouable. Une femme pour s’enfuiravec un amant. Un trafiquant qui abesoin de disparaître de la circulationpendant un certain temps.

Et l’auto-kidnapping dans tout ça !Même des étrangers, paraît-il,

qui peuvent y avoir recours pour forcerla main à leurs proches (ou à leurs pa-trons) en terre étrangère.

C’est la police nationale elle-même qui mettait en garde contre de

faux kidnappings où la soi-disantvictime s’empresse tout de suite aprèsd’aller solliciter un visa pour se rendreà l’étranger sous prétexte d’être en dan-ger dans le pays.

Etc.On a rapporté le cas récemment

d’employés d’une entreprise qui, voulantamener leurs patrons à déménager versun autre endroit plus « fancy »(agréable), se sont mis tout simplement

en devoir de les convaincre que la régionoù ils se trouvent actuellement estdevenue un foyer de kidnappeurs.

On a laissé trop longtempsdurer le kidnapping avant de se déciderà lui mener une guerre sans merci. Et

encore on est toujours au stade de laparole, pas encore aux actes.

Pendant ce temps, nonseulement les kidnappeurs sont devenusles maîtres du jeu, mais leur activité adonné des tas d’idées à d’autres qui sansêtre des criminels professionnels,n’hésitent pas à essayer de profiter de laparanoïa générale ainsi créée pour réglerdes affaires personnelles.

phénomène sur notre milieu.Bien entendu ce n’est pas pour

le plaisir qu’on accepte de céder auxexigences des bandits, c’est pourprotéger les nôtres qui sont entre leursmains et qui sont soumis aux dangers lesplus inimaginables.

On rapporte qu’un jeunegarçon enlevé récemment s’est vumenacer toute une semaine par sesravisseurs de lui couper la tête à lamachette si ses parents refusaient deverser une forte rançon.

Peut-on sortir sain et sauf d’unetelle épreuve ? Comment résister à unetelle cruauté ? Mais au fur et à mesureles kidnappeurs deviennent aussi de plusen plus puissants. Tout puissants.

Vous me direz que si la sociétése trouve aujourd’hui le dos au mur c’estparce que les forces de l’ordre n’ont passu se montrer à la hauteur …

Et qui pis est, parce que desmembres de la police (et aussi de la jus-tice) ont pactisé avec les criminels.

Rien de plus vrai mais on nedoit pas oublier aussi que le kidnappinga été trop politisé dans les premièresannées qui ont coïncidé avec leslendemains du renversement brutal duprésident Aristide …

Etc, etc. Pas la peine d’yrevenir. En tout cas on a passé un tempsprécieux à se rejeter la responsabilité duphénomène les uns sur les autres. C’estle kidnapping qui y a gagné, en profitantpour asseoir sa base plus largement etplus profondément dans le corps social.

Le plus grave c’est quand desgrandes ambassades ou de puissantesinstitutions internationales se trouventobligées de négocier elles aussi avec leskidnappeurs.

Dès lors le kidnapping gagnaitsi l’on peut dire ses lettres de noblesse.

Bilan : cela fait bien plus destrois quarts des enlèvements (soitsimulés, soit réglés contre rançon) quine parviennent pas à la connaissance dela police et de la justice.

Il faut donc bien faire attentionà ne pas utiliser ces dernières comme desimples boucs émissaires. Cela dans unetradition bien de chez nous : c’est jamaisnous qui sommes responsables. C’esttoujours un autre. Ou les autres.

Il faut aller toujours plus loin,abandonner toute hypocrisie si l’on veutmener une lutte vraiment efficace contrele fléau.

Mélodie 103.3 FM, Port-au-Prince

Quoique simuler sonpropre kidnapping pour viderles comptes en banque de sesproches n’en est pas moins ungrave délit. Du vol. Aggravéde chantage moral.

Or peut-on lereprocher à la police et à lajustice alors que c’est lasociété elle-même qui ici doitêtre remise en cause ? Battresa coulpe. Faire son meaculpa. D’autant plus que lescas rapportés concernent assezsouvent des fils et des filles defamilles reconnues.

Cela dit, même lesimple fait de ne pas rapporterles cas de kidnapping et de serésigner plutôt à négocierdirectement avec les gangs estun point qui mérite réflexion.Et qui fait qu’on ne peut pasreprocher en bloc aux forcesde l’ordre et aux pouvoirs pub-

La marche du 4 juin (photo Georges Dupé)

P-au-P, 13 juin 08(AlterPresse) - Quelques 112individus, impliqués dans des actesrépréhensibles, ont été arrêtésdepuis le 5 juin 2008, notammentà Port-au-Prince, par les policiershaïtiens et des agents de la Policedes Nations Unies (Unpol),apprend l’agence en ligneAlterPresse.

Parmi ces présumés ban-dits, 11 ont été épinglés pour avoirparticipé dans des enlèvements depersonnes, selon Fred Blaise,porte-parole de la Unpol.

Port-au-Prince et le Cap-Haïtien (deuxième ville du pays à

248 kilomètres au nord de lacapitale) sont les deux villeshaïtiennes où le kidnapping estaujourd’hui très répandu, soulignele policier onusien dans uneconférence de presse le 12 juin2008.

Fred Blaise invite la popu-lation à fournir des informationsaux autorités policières en vue demettre en déroute les kidnappeurs.

Entre-temps, les casd’enlèvements recensés dans lepays s’alourdissent en ce début dejuin 2008, période durant laquelleune dizaine de personnes ont étékidnappées.

Haïti/Sécurité publique : 112présumés bandits sous les verrous

lics l’immense emprise du

LUTTE ANTI-KIDNAPPING

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Mercredi 18 Juin 2008Haïti en Marche • Vol XXII • Nº 21 Page 9

Campagne de vaccinationen Haïti: 3,7 millionsd’enfants et de jeunes

concernésPort-au-Prince, le 12 juin 2008 - (AHP) - La

représentante de l’OPS/OMS en Haïti, le docteur HenrietteChamouillet, s’est félicitée jeudi de la réussite da la premièrephase de la campagne nationale de vaccination qui a démarré àla fin de l’an dernier.

Ce sont en tout, 3.7 millions d’enfants et de jeunes demoins de 20 ans qui ont été vaccinés contre la rubéole et larougeole, a fait savoir le docteur Chamouillet, affirmant que plusde 800.000 enfants de moins de cinq ans ont reçu le vaccin contrela polio et la vitamine A.

Plus de 250.000 femmes ont été vaccinées contre letétanos, alors que plus d’un million et demi d’écoliers ont reçuun vermifuge.

Cette campagne qui vise à permettre au pays d’atteindreune couverture vaccinale de 95% est une réussite, a-t-elle dit,reconnaissant cependant que dans plusieurs régions du pays, cetobjectif n’a pu être atteint.

La campagne de vaccination va entrer dans une phaseimportante au cours de la semaine du 23 au 30 juin, a dit ledocteur Chamouillet qui annonce que, dans la régionmétropolitaine de Port-au-Prince, 500.000 enfants et jeunes demoins de 20 ans sont appelés à recevoir le vaccin contre larubéole et la rougeole.

Elle a fait savoir que 250.000 enfants âgés de moins decinq ans seront vaccinés contre la polio et près de 400.000femmes contre le tétanos.

Elle invite la population concernée à répondre à l’appeldu ministère de la Santé publique en se faisant vacciner dans lesinstitutions de santé et les postes de vaccination qui serontclairement identifiés, a-t-elle fait savoir.

Le docteur Chamouillet demande également auxautorités sanitaires haïtiennes de redoubler d’efforts en matièrede vaccination.

Faire en sorte que la vaccination de routine soitaméliorée et ne soit pas limitée à certaines maladies mais étendueà toute la population, c’est la recommandation faite par le docteurChamouillet aux responsables du Ministère de la Santé Publiqueet de la Population.

Le bureau des affaires civiles de la Mission des Na-tions Unies pour Stabiliser Haïti (Minustah) a promis qu’elle vacontinuer à donner un appui logistique pour la réalisation de cettecampagne de vaccination.

AHP

Education : 1,350 milliardde gourdes pour la prochaine

rentrée scolaireHPN - 13 juin 2008 Le budget du Ministère de

l’éducation nationale et de la formation professionnelle (MENFP)pour l’année académique 2008-2009 est évalué à 1,350 milliardde gourdes, a annoncé, jeudi, le ministre de l’éducation GabrielBien-aimé.

Cet argent permettra au MENFP de faciliter la rentréescolaire, selon le ministre Gabriel Bien-aimé. Il y est prévu lasubvention et dotation en manuels scolaires pour un montant de637 millions de gourdes, des uniformes pour 200 millions, deskits scolaires, la réhabilitation d’écoles et de bâtiments scolairesainsi que la distribution de matériels didactiques et autres.

Notons que les dotations se feront au niveau de troisclasses : les 4e, 5e et 6e années fondamentales, suivant cinqcatégories d’écoles.

« Nous voulons cibler cinq catégories d’écoles aptes àbénéficier de l’assistance de l’Etat, il s’agit des écoles nationales,communales, presbytérales, communautaires et missionnaires »,a énuméré M. Bien-aimé, précisant que l’objectif de cette assis-tance est d’aider les parents dans l’allégement de leurs dépenses.

Par ailleurs, en vue de permettre à un plus grand nombred’enfants d’accéder à l’instruction en première année, le MENFPcompte aider 190 000 élèves. Cette démarche s’inscrit dans lecadre du processus mis sur pied par le ministère afin de supprimerles frais scolaires de première année dans toutes les écolesnationales.

Le MENFP a déjà recensé 100 000 enfants dont 60 000fréquentent des écoles communales, communautaires etpresbytérales dans les départements de Nippes et de l’Artiboniteet 30 000 dans cinq autres départements.

Toutefois, le ministre Gabriel Bien-aimé a sollicité lasolidarité des parents de manière à garder l’œil ouvert sur ladistribution des matériels scolaires. « Les parents doivents’assurer que leurs enfants des trois premières classes des écolescommunales reçoivent leurs kits scolaires », a-t-il souhaité.

La distribution des kits scolaires est une tâche confiéeau Ministère de l’intérieur qui fera à son tour la répartition parcommunes et celle-ci s’occupera de la dernière étape dans lesécoles communales d’ici la fin du mois d’août, « afin que lescours puissent reprendre le premier lundi du mois de septembre».

LC/HPN

SANTE & POPULATION

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Page 10 Mercredi 18 Juin 2008Haïti en Marche • Vol XXII • Nº 21

Maîtresse Congo, peinture de Hector Hyppolite

Le buste de Hector Hyppolite inauguré vendredidans la capitale haïtienne (photo HEM)

ARTS & PATRIMOINE

(HECTOR HYPPOLITE ... suite de la 1ère page)

était reconnu comme le plus grand peintre haïtien.En 1946, André Breton et Wilfredo Lam

(peintre cubain lui aussi inspiré par le surréalisme),

qualifiaient déjà de grand maître de la peinture naïve.Une exposition organisée à l’UNESCO (à

Paris) en 1947 finira de donner à Hector Hyppolite saréputation internationale.

Le critique d’art Pierre Apraxine écrit que « lapersonnalité psychique d’Hyppolite, ses capacités demedium, ainsi que sa totale familiarité avec le mondesurnaturel haïtien sont à l’origine de la qualité spiritu-elle qui imprègne chacune de ses peintures. Ainsi lessujets qu’il peint transcendent toute interprétationlittérale et invitent à des implications mythiques. »

Quoique un simple apprenti cordonnier etpeintre en bâtiment, Hector Hyppolite prétendit avoirvoyagé à New York, au Dahomey et en Ethiopie pen-dant les cinq années avant son retour dans sa ville natalede Saint Marc en 1920.

En réalité, on croit qu’il a effectué seulementun court séjour à Cuba pour travailler dans la coupede la canne, la zafra.

C’est en 1945 que passant par la route deMontrouis, entre Port-au-Prince et Saint Marc, un ar-tiste américain, et professeur d’anglais de son état,nommé Dewitt Peters, découvrit Hector Hyppolite.

Voici comment le journaliste-historien Ber-nard Diederich décrit cette rencontre tout à fait fortuitedans son livre intitulé « Bon Papa » dont la versionfrançaise sera bientôt livrée au public haïtien.

« Ceci se passa, raconta Dewitt à Diederich,au retour d’un voyage au Cap-Haïtien où il avait renduvisite à Philomé Obin qui était devenu l’artiste étoiledu Centre d’Art (un atelier dédié à l’art et la peinturecréé par Dewitt Peters).

« L’autobus dans lequel se trouvait Peterspassait dans le petit village côtier de Montrouis, à

quelques trente kilomètres de Port-au-Prince, quand ilaperçut ‘l’espace d’un éclair’ la porte très colorée d’unpetit bar.

« Un peu plus tard, à la requête de Peters, leromancier Philippe Thoby-Marcelin partit à la recher-

che de celui qui avaitpeint la porte. Enregardant de plus prèscelle-ci, il vit qu’elleétait peinte de ‘jackos’– des perroquets vertset rouges – parmi desfeuillages et des fleursaux dessins trèsc o m p l i q u é s .P r o p h é t i q u e m e n t(poursuit BernardDiederich) on pouvaitlire sur l’enseigne dubar ‘Ici, la Renais-sance’.

« T h o b y -Marcelin finit par

repérer l’artiste de la portequi se révéla être un certainHector Hyppolite, unhoungan littéralementdémuni, bien queapparemment plein dedignité. Hyppolite utilisait

Dewitt Peters et les premiers membres du Centre d’Art,2ème à partir de la droite Hector Hyppolite

des restes de peinture pour bâtiments pour ses emploisoccasionnels de décoration et, en guise de pinceaux,des plumes de poulet.

Dewitt Peters prit immédiatement le train pourSaint Marc. Et voici comment il raconte à Diederichsa première rencontre avec Hector Hyppolite.Rencontre qui va sceller le destin de celui-ci à toutjamais dans l’histoire universelle.

« Finalement on trouva la misérable case oùil (Hyppolite) vivait avec sa ‘manman pitit » (concu-bine) et deux orphelines qu’il avait adoptées. On nousannonça qu’il était absent. La jeune femme, morose etmal nourrie, nous dit qu’elle ne savait pas où il avaitété. Mais à ce moment (dit Peters), je le vis – clairementreconnaissable – au loin dans la rue et venant vers nous.En effet, pendant qu’il s’approchait, nous pouvions voirla noblesse de sa démarche ainsi que l’expressionsereine et lumineuse de son visage. Nous nous levâmesà son arrivée. Il nous accueillit avec élégance et unecourtoisie toute cérémoniale, et nous dit qu’il ‘nousattendait.’ Il le savait depuis longtemps à cause d’unevision reçue dans un rêve. Plus tard, nous devions avoir(commente Dewitt Peters dans cette interview) denombreux exemples de son don de voyance. »

En l’espace de trois courtes années, HectorHyppolite produisit 256 tableaux.

Avant de succomber en 1948 à une crisecardiaque, il avait à peine commencé à recevoirquelques petites compensations pour son œuvregigantesque.

Dans son livre Mythologie du Vaudou publiéen 1950 (et dont Hyppolite dessina les ‘vèvès’), MiloMarcelin, un frère de Philippe Thoby-Marcelin,rapporte que les œuvres de Hector Hyppolite étaientpour la plupart inspirées des visions reçues dans sesrêves.

Hector Hyppolite lui-même soutient que les‘loas’ (divinités vaudoues) avaient prophétisé sonsuccès dans les arts et la peinture. Aussi ne voyait-il enquelque sorte rien de particulièrement spécial dans saréussite.

A peine arrivé au Centre d’Art où l’invitaDewitt Peters, il exécuta 16 tableaux d’une très hautefacture en … une semaine (d’après afrikara.com). Per-formance à peine imaginable pour les artistesprofessionnels.

La thématique de Hector Hyppolite,éminemment mystique, en osmose totale avec l’universvaudou caribéen, traduit un syncrétisme complexe dedosage entre cosmogonies africaines et adoptioncontrainte du christianisme sous les fers esclavagistes.Les figures de la religion romaine s’en trouventafricanisées et ce sont ces saints noirs qui surgissentsous le pinceau du maître.

L’artiste ne peint jamais sans le prêtre, le sec-ond offrant un imaginaire fécond à la technique dupremier.

Quant à la technique, Hector Hyppolite n’eutpas comme les grands peintres du monde développé àparcourir les musées, mais il passa la plus grande partiede sa vie en quête d’une maigre pitance, passant d’untravail d’apprenti-cordonnier à celui de décorateur,d’aubergiste, de constructeur de bateaux, de peintrede maison etc. Mais toujours en perpétuelle doubleactivité, puisque ‘houngan’ attaché au culte ancestral.

Hector Hyppolite ou une communicationquotidienne de l’humain avec le divin.

L’année Hector Hyppolite ne pouvait mieuxtomber alors que Haïti se trouve confrontée à un senti-ment de vide et de doute au sujet de sa propre identitéqui ne pouvait être plus rude.

Mélodie 103.3 FM, Port-au-Prince

collectionnaient les oeuvres d’Hector Hyppolite et le

L’année Hector Hyppolite peut-elle réveiller notre conscience?

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Mercredi 18 Juin 2008Haïti en Marche • Vol XXII • Nº 21 Page 11

Le Comité organisateur de l’Année Hector Hyppolite (photo HENM)

Maîtresse Erzulie (déesse de l’amour)par Hector Hyppolite

Papa Zaka (Hector Hyppolite)

ARTS & PATRIMOINE

L’Année Hector Hyppolitedémarre en beautéL ’ a n n é e

Hector Hyppoliteest lancée à Port-au-Prince. D’abord un hommage rendu, auCentre d’Art, à Dewitt Peters, qui avecl’écrivain Thoby Marcelin, avaitdécouvert le grand peintre dont l’année

2008 ramène le soixantième anniversairede la mort.

En effet, c’est Thoby Marcelinqui, en passant à Saint Marc ou à

Montrouis – l’on ne sait exactement - aremarqué une peinture finement ciseléesur la porte de ce petit bar du nom de“Ici, La Renaissance”. Les dessins et lescouleurs vives ont attiré l’attention desvoyageurs. Des feuilles, des fleurs et desperroquets.

Thoby Marcellin en parla àDewitt Peters qui lui demanda d’allerchercher l’artiste. Et c’est ainsi quedevait commencer la saga d’HectorHyppolite.

Entre le moment où il entra auCentre d’Art et sa mort, il ne devaits’écouler que trois années. De 1945 à

1948, année de sa mort. Mais troisannées au cours desquelles HectorHyppolite a peint près de 300 toiles.

Combien exactement? St Jean n’apas cité de chiffres. Il aseulement établi une listede 180 tableaux. Maisdans un catalogue plusrécent préparé à l’occasionde l’extraordinaire exposi-tion présentée aux Etats-Unis : “L’art Sacré duvaudou dans la peinturehaïtienne”, on avance lechiffre de 250 tableauxpeints par Hyppolite.

Le Comité organi-sateur de l’Année HectorHyppolite, quant à lui,mentionne le nombre de300.

“Tout cela veut direque le corpus HectorHyppolite nous estinconnu. Aussi le premiertravail qui nous attend estde l’établir” mentionneCarlo Célius, historien del’art, invité à Port-au-Prince par le comitéorganisateur de l’AnnéeHector Hyppolite.Nous l’avons rencontré àl’occasion d’unetable ronde àl’Institut Fran-çais, le jeudi 12

Juin, à laquelle participaientaussi le curateur du Muséed’Art haïtien du Collège StPierre, Michel PhilippeLerebours et l’historien

Laënnec Hurbon (“Dieu dans levaudou Haïtien”).

Carlo Célius pense aussiqu’il est très difficile de classerHyppolite dans une catégorieplutôt que dans une autre. Est-ilun peintre vaudou ? “Lorsque jefais le décompte des 180tableaux proposés par St Jean,il n’y a même pas 60 qui serapportent au vaudou”, relèveCélius, qui poursuit : “Commentdire qu’on a un patrimoinequand on n’en connaît pasl’ampleur ? Et quand on ne sait

pas de quoi il se compose exactement.”Il faut donc commencer par le

commencement et la chose essentielle,pour Célius, est de commencer par

établir le corpus, ensuite pour pouvoirapprofondir les connaissances sur Hec-tor Hyppolite, pour pouvoir letransmettre correctement.

Hector Hyppolite, l’un des plus

célèbres peintreshaïtiens, attend en-core une bio-

graphie. Il y a beaucoup de textes quiont paru en 1947 et 1948, à l’occasionde son décès. Il y a aussi l’ouvrage deMadeleine Paillère qui a confronté

Lucien Price et Hector Hyppolite, puisla petite monographie de St Jean « Hec-tor Hyppolite, une somme. »

Mais on parle beaucoup d’Hector(voir ANNEE / 12)

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Page 12 Mercredi 18 Juin 2008Haïti en Marche • Vol XXII • Nº 21

Hyppolite un peu à tort et à travers. Lebonhomme n’est pas vraiment connu.

L’autre constatation de CarloCélius est que « Nous fonctionnons surHector Hyppolite avec des traits de salégende. Il nous faut une relecture detout ça pour essayer d’avancer dans laconnaissance et la transmissiond’Hector Hyppolite.

Carlo Célius a aussi mentionnél’apparition de faux Hector Hyppolitesur le marché. Si on ne connaît pas latotalité de ces œuvres, comment arriverà discerner un faux d’un vrai. Il fautessayer de voir le peintre dans sacomplexité, sa mouvance. Mais d’abordétablir un catalogue raisonné de l’artiste.Et cela est très difficile parce que lestableaux d’Hector Hyppolite sontdispersés de par le monde.

Colette Pérodin, la Directrice dela Fondation Culture Création, a évoquéle travail entamé par le Comitéorganisateur de l’Année HectorHyppolite. Ce travail est d’autant plusdifficile que beaucoup des tableaux del’artiste se trouvent hors d’Haïti, commeau Musée de Milwaukee , par exemple,qui à lui seul en possède 14.

“Nous aimerions au moins avoirdes photographies de ces tableaux. Maisla direction du Musée nous a demandéla coquette somme de 1.000 dollarsaméricains par photo, ce qui n’estnettement pas dans nos possibilités”, adit Colette Pérodin.

D’autre part, André Breton estparti d’Haïti avec 5 tableaux qu’il avaitpayés $ 5.00 chacun. Le célèbre poète agardé précieusement ses tableauxjusqu’à sa mort. Après quoi, il y a eu unevente aux enchères où ces tableaux ontété vendus et au moins l’un d’entre euxa pu revenir en Haïti.

“Tout est mystère en ce quiconcerne Hector Hyppolite.” C’estMichel Philippe Lerebours qui parle. LeComité travaille depuis des mois sur lavie du peintre. On ne connaît rien aveccertitude. L’année de sa naissance : 1910ou 1911?

“Hector Hyppolite était très intel-ligent, excessivement roublard, penseLerebours. Et il s’est arrangé pours’entourer de mystères. De son vivantmême, il y a toute une légende qui a étécolportée par la presse américaine. Cequ’on trouve dans le livre de Selden Rod-man c’est inouï. J’ai dû mener desenquêtes pour retrouver les anciensquartiers de Port-au-Prince dont il estquestion. Selden Rodman dit que lamaison ou l’atelier d’Hector Hyppolitese trouvait dans un quartier populaire,non loin de Trou Cochon. Or noussommes certains que la maison d’HectorHyppolite se trouvait au bas de la rue St.Honoré, alors que Trou Cochon setrouvait du côté du Quai Colon. Cela faitdonc une assez bonne distance. Lequartier le plus proche était le Fort StClair. Rodman fait savoir que Hyppolite,pour retrouver son inspiration, devait

entendre le chant de la Sirène (lepersonnage mythologique) et qu’il allaitsur un bateau pour pouvoir travailler.Vrai ou Faux ? Nous ne le savons. Maisce qui est certain c’est que l’atelier setrouvait à une bonne distance de la mer.

Et sa tombe, où est-elle ? Nousavons cherché en vain sa tombe, ditMichel Philippe Lerebours. La familleelle-même ignore où il est enterré. Lepetit fils de l’artiste nous a certifiéqu’Hyppolite se trouve enterré à SaintMarc, alors que nous savons presqueavec certitude qu’il est enterré au Grandcimetière de Port-au-Prince.”

Le style Hyppolite : “On les avoulu naïfs, ils se sont faits naïfs.” C’estune citation de l’historien GhislainGourrège mentionnée par Lerebours. Entout cas, quand Hyppolite reprend uncertain nombre d’images quiproviennent de la culture vaudou, il y aune réinterprétation qu’il fait de ce qu’ila reçu comme culture et de ce qui lui aété imposé.

Le vendredi 13 Juin, a eu lieu ledévoilement du buste en bronze de Hec-tor Hyppolite, une œuvre du sculpteurLudovic Booze. Ce buste est installé surla petite place à l’angle de la ruelle AlixRoy et de l’Avenue Lamartinière.

Nous avons rencontré aussiLudovic Booze qui nous a confié avoirtoujours été intrigué par les traitscaractéristiques d’Hector Hyppolite.L’expression de son visage, sa coiffure.Ludovic Booze a pris plusieurs semaines

(ANNEE ... suite de la page 11) pour fabriquer ce buste modelé en argiled’abord, avant d’être coulé dans lebronze.

Il est aussi l’auteur d’autresbustes qui trônent dans la capitale. Lesfrères Izméry, devant l’Eglise du SacréCœur, Guy Malary dont le buste estinstallé devant le palais de justice. Maisil y en a d’autres, dit Booze qui ne peutpas se les rappeler tous.

Nous avons également rencontréà la cérémonie de dévoilement sur laplace aujourd’hui Place HectorHyppolite, le propriétaire de galerie,Georges Nader, qui nous a dit avoirplusieurs tableaux de l’artiste dans sagalerie. Georges Nader souhaiterait queles jeunes apprennent à découvrir Hec-tor Hyppolite. Il voit l’organisationd’une série de causeries dans les écoles,des visites de musées et de galeries pourpermettre aux jeunes de faire plusamplement connaissance avec le peintre.

Le Musée d’Art Haïtien duCollège st Pierre a actuellement une ex-position de tableaux du grand peintre.

Le magistrat de Port-au-Prince,le Maire Jason, a assisté à la cérémoniede dévoilement du buste de HectorHyppolite. Un fonctionnaire de la mairiea lu l’Arrêté municipal qui transfertl’affectation de la petite placecommunément appelée Place Téléco àla mémoire du peintre. La place est doncrebaptisée Place Hector Hyppolite.

(E.E.)

Programme du mois de juin 2008Dimanche 8 juin9h - 10h Pose symbolique de gerbe defleursLieu : Cimetière de PAP5h30 - 7h00 Veillée Vodouavec la participation des adeptes duPéristyle Max Beauvoir, Azor et sa troupe,Aboudja&Samba Zao Lieu : Esplanade du MUPANAH, (entrée libre)Lundi 9 juin9h00 - 10h45 Cérémonie oecuménique Lieu : Église Ste Trinité (entrée libre)11h00 - 4h00 Expo Hommage à Hec-tor Hyppolite Lieu : Musée d’Art Haïtien4h30 – 7h00 Table-ronde :Hyppolite le créateur, Histoire et Modernité Intervenants : Antonio Joseph, PréfèteDuffaut, Dieudonné Cédor, GeorgesCastera, Didier Dominique Lieu : Faculté d’Ethnologie (entrée libre)Mardi 10 juin10h00 - 4h00 Visites guidées de groupesLieu : Musée d’Art Haïtien Mercredi 11 juin4h00 - 6h00 Expo Hommage à DewittPeters Projection permanente: Les PeintresNaïfs d’Haïti Lieu : Le Centre d’Art

Jeudi 12 juin5h30 - 7h30 Table-ronde :FaireConnaîtreHector Hyppolite Intervenants : Carlo Célius, LaennecHurbon, Michel-Philippe LereboursProjections de courts métrages : Balladesà Port-au-Prince et Les Peintres Naïfsd’Haïti Lieu : Institut Français d’Haïti (entréelibre) Vendredi 13 juin10h00 Dévoilement du buste HectorHyppolite Lieu : Place située à l’angle des rues AlixRoy et du Bois Verna Lundi 16 juin4h00 – 6h00 Conférence : Apprivoiser les mystères de la création Intervenant : Carlo Avierl Célius Lieu : Musée d’Art HaïtienMardi 17 juin10h00 - 4h00 Journée Porte Ouverteaux étudiantsVisites guidées Expo Hommage à Hec-tor HyppoliteProjection commentée: Les PeintresNaïfs d’HaïtiLieu : Musée d’Art Haïtien Mercredi 18 au lundi 30 juin10h00 - 4h00 Visites guidées de groupes Projection commentée Lieu : Musée d’Art Haïtien

Hector Hyppolite,les Mystères de la création

L’Université d’Etat d’Haïti et l’Année Hector Hyppolitepar Fritz DESHOMMES Lorsque, en décembre 2007, leProfesseur Michel Philippe Lereboursnous faisait part de son souhaitd’associer l’Université d’Etat d’Haïti àla célébration du 60e anniversaire de lamort d’Hector Hyppolite, nous avionsspontanément acquiescé au projet. Nous avions même considéré cette offrecomme une heureuse opportunité. Al’époque, nous venions de réaliser leColloque International JacquesRoumain et des tables rondes surJacques Roumain dans une dizaine devilles de province. A cette occasionnous nous sommes rendus compte del’existence d’une jeunesse en quête demodèles et de repères, mais égalementde l’enthousiasme montré pour unemeilleure connaissance des grands

noms, hommes et femmes, chacun dansson domaine particulier, qui ont marqué,façonné l’histoire de notre pays. Nous avions alors pris la résolution decélébrer chaque année un de cespersonnages-phares, penseurs,philosophes, créateurs, écrivains,pouvant servir d’exemple à la nation età la jeunesse désemparées. Notreenthousiasme par rapport à HectorHyppolite s’explique par trois raisonsfondamentales : - la capacité decréation de celui qu’on a appelé le«Maître»;- ses origines sociales;- son domaine d’excellence. Hector Hyppolite est un créateur né. Ilest créateur d’œuvres picturalesextraordinaires. Il est créateur d’école,créateur d’instruments, créateur de tech-niques picturales. Sa créativité part de

sa personnalité propre, de ses croyancesprofondes, de son milieu naturel, de sonenvironnement. L’UEH s’intéresseparticulièrement à la capacité qu’il amontré à assumer, à exprimer saphilosophie, sa vision du monde, sonidentité, ses valeurs profondes. Au moment où l’UEH est en train de selancer dans un vaste programme devalorisation des savoirs locaux, dont lesrecherches actuelles sur la médecinetraditionnelle haïtienne constitue le pre-mier jalon, Hector Hyppolite se révèle pour nous un inspirateur de premierplan. Hector Hyppolite n’a pas fait de grandesétudes classiques. Il trimait durementpour gagner sa vie. Il était cordonnier. Il était décorateur, peut-être mêmebracero à Cuba. Cela ne l’a pas empêchéd’être un modèle, un exemple, un

ambassadeur de la culture nationale, unpatriote. Au même titre que celui quenous avions célébré l’an dernier, JacquesRoumain, lui-même issu d’une familleaisée, un homme de grande culture quia étudié en France, en Allemagne, enSuisse, aux Etats-Unis. La moralité enest que, dans notre pays, les valeurs, lesressources, les modèles se retrouventdans toutes les couches sociales, danstous les coins géographiques, dans toutesles religions. Nous devons apprendre àles chercher, à les identifier, à lespromouvoir, sans complexe, sanspréjugé, l’esprit ouvert sur le meilleurde nous-mêmes. Le domaine d’excellence d’HectorHyppolite mérite toute notre attention. N’est-il pas vrai que, sans beaucoupd’efforts de notre part, nous sommes

(voir UNIVERSITE / 14)

L’Année Hector Hyppolite démarre en beautéHOMMAGE A UN GENIE HAITIEN

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Mercredi 18 Juin 2008Haïti en Marche • Vol XXII • Nº 21 Page 13

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Soigner la tuberculose peut sauverla vie de malades du sida selon l’ONU

NEW YORK (AFP) - Lespersonnes malades à la fois du sida etde la tuberculose peuvent vivre avec levirus mais mourir de l’infectionpulmonaire, a souligné Winstone Zulu,un activiste zambien porteur du VIH,dans une conférence de presse à l’ONUlundi.

M. Zulu a expliqué que lui etses quatre frères, déclarés séropositifsen 1991, ont tous contractéultérieurement la tuberculose. Ses frèresen sont morts faute d’avoir reçu untraitement contre la tuberculose. Luiseul, ayant reçu les soins nécessaires

contre cette affection, mène une vienormale tout en étant toujours porteurdu VIH.

L’envoyé spécial de l’ONUpour la lutte contre la tuberculose, JorgeSampiao, a appelé pour sa part à uneapproche globale pour le traitement duVIH et de la tuberculose.

“Le sida est incurable mais ilest possible de vivre avec, grâce auxanti-rétroviraux. En revanche, comme lesystème immunitaire est affaibli, vouspouvez mourir de la tuberculose pourlaquelle existe pourtant un traitement”,a-t-il expliqué.

Les deux hommess’exprimaient à l’occasion d’un forumsur les avancées en matière de luttecontre le VIH organisé par leProgramme commun des Nations uniessur le VIH-sida (Onusida).

Un rapport du secrétairegénéral de l’ONU, Ban Ki-moon,annonce une diminution des infectionspar le sida et du nombre de morts duesau VIH sur la dernière décennie. Ilsouligne cependant que quoique sansprécédent, l’augmentation de l’accès auxanti-rétroviraux ne suit pas le rythme depropagation de l’épidémie.

Le rapport est basé sur l’étudedes données présentées par 147gouvernements.

D’après cette étude réalisée endécembre 2007, 33,2 millions depersonnes vivent avec le VIH, l’accèsaux anti-rétroviraux a augmenté de 42%l’année dernière, atteignant 3 millionsde personnes dans les pays à faibles etmoyen revenus, soit environ 30% de

ceux qui en ont besoin. Le pourcentagede femmes infectées recevant untraitement de prévention contre la trans-mission mère-enfant est passé de 14%en 2005 à 35% en 2007.

L’Afrique subsaharienne est laplus touchée avec 68% des adultesinfectés, 90% des enfants porteurs duvirus dans le monde et 76% de toutesles morts causées par le sida. Le nombrede nouvelles infections a globalementreculé sauf en Chine, Indonésie, Russieet Ukraine, indique le rapport.

Peter Piot, chef de l’Onusida,a attiré l’attention sur l’importance dela prévention. “Tous les jours, près de7.000 personnes sont infectées par lesida car elles n’ont pas accès à laprévention”, a-t-il dit.

Les trois jours de conférenceont pour but d’évaluer les progrèsréalisés dans la poursuite des Objectifsdu millénaire pour le développement quicomprennent l’accès universel à laprévention et au traitement du VIH.

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Page 14 Mercredi 18 Juin 2008Haïti en Marche • Vol XXII • Nº 21

connus à l’étranger pour notre peinture,pour notre créativité? Ne dit-on pas denous que nous sommes un peuple depeintres? Mais en faisons-nous vraimentcas? Avons-nous jamais pris le tempsd’y réfléchir? Avons-nous jamais penséà la manière d’intégrer cette richesse, cetalent, ce don dans le cadre de notredéveloppement culturel, artistique,économique et social? Que savons-nousvraiment de notre peinture, de nosgrands peintres, de leurs œuvresmagistrales? Pour toutes ces raisons, il est opportunde braquer nos projecteurs sur HectorHyppolite, sur sa peinture, sur lapeinture et l’art haïtiens en général. Al’UEH, notre programmation débute cetaprès-midi même à la Facultéd’Ethnologie où se tient une table rondede lancement de l’année autour duthème : «Hyppolite le créateur, Histoireet Modernité». Elle sera clôturée en juin 2009 par unColloque International sur Hector

Hyppolite. Entre les deux et durant toutel’année, des tables rondes, desconférences, des journées d’étudesseront organisées dans toutes nosFacultés et Ecoles de Port-au-Prince etdes villes de province. Nous enprofiterons pour encourager la recher-che sur le peintre, sur sa vie, sur sonœuvre, sur son époque, sur son milieud’éclosion. Autant de paramètres sur lesquels nousavons encore beaucoup à apprendre. -Au nom du Conseil Exécutif de l’UEHet en mon nom propre, je voudraisprésenter mes plus chaudes félicitationset mes plus vifs remerciements auComité d’Organisation de l’Année Hec-tor Hyppolite. A tous, je souhaite, «Bonne Année Hec-tor Hyppolite».

Port-au-Prince, le 9 juin 2008Fritz DESHOMMES, Vice-Recteur

à la Recherche (UEH)

L’Université d’Etat d’Haïtiet l’Année Hector Hyppolite

(UEH suite de la page 12)

« Déjà -Vu » !« Un bon politicien est celuiqui est capable de prédire l’avenir etqui, par la suite, est également capabled’expliquer pourquoi les choses ne sesont pas passées comme il l’avaitprédit. »

Winston Churchill

J’imagine la perplexité desspectateurs et des analystes de la viepolitique du pays. Moi, en tant quespectateur qui ne prétend en aucunmoment être analyste, j’avoue que je mesens dépassé. Ce n’est quand même pasgrave car « la marine n’est pas monmétier » comme on dit chez nous et jen’ai comme point de référence que« l’univers crabien ». Cependant, je doisadmettre qu’il me permet de ressentirtoute la complexité de la sociétéhaïtienne, de cette société qui tantôt« veut vouloir », tantôt « se veutdétruire », mais qui n’a jamais ressentil’envie de se « regrouper » pour seprojeter vers l’avenir, ensemble, commeun Peuple. Nous le fîmes en 1804 dirontcertains mais, ce ne fut peut-être que lehasard, pourra-t-on répondre.Maintenant, dans cette nouvelleconjoncture mondiale, Obama sera-t-ill’un des signes annonciateurs que l’onattendait? Aura-t-on à participer à unenouvelle « bataille de Savannah » pourla reconstruction d’une « Nation Etats-unienne » « beaucoup plusuniverselle », « beaucoup plus libre »,

« beaucoup plus égalitaire », « beaucoupplus fraternelle »? Ce serait bon pourHaïti aussi.

Enfin, chères amies lectrices etchers amis lecteurs, on pensait qu’onétait à la fin de ce processus lancé il y adéjà deux mois mais, au vu de ce qui sepasse, comme dirait Churchill, ce n’estpas la fin. Ce n’est même pas lecommencement de la fin. Mais, c’estpeut-être la fin du commencement.Brillant ! Et dire qu’il ne connaît pas lesréalités du pays. Ce qui pis est, il n’amême pas vécu au pays ni durant « cinqannées consécutives », ni « consé-cutivement ces cinq dernières années ».Il n’a même jamais mis les pieds enHaïti.

Je crois que je devrais essayerde ne pas perdre le fil de l’article, commeil se passe souvent chez moi. Mais,chères lectrices et chers lecteurs, jesuppose, qu’après ces trois ans etpoussière de « cohabitation virtuelle »,de « plaçage virtuel» devrais-je dire,vous devez déjà savoir que ceschroniques constituent ma « thérapiementale personnelle », grâce à lacomplicité de la rédaction du journal quia le « sang très supportant », pouraccepter mes dérives émotionnelles etlangagières. Enfin, cette thérapie me

permet de mieux me comprendre etd’intégrer de façon harmonieuse le« bouqui et le malice » que j’ai en moi,en tant qu’Haïtien, ou bien de conciliermon envie d’être un « nèg ékléré » avecma réalité de « nèg soudévlopé ». Jerecommanderais cette thérapie à toutHaïtien en « quête de soi ».

Reprenons donc le fil del’article. Vous conviendrez avec moique, chez nous, dans le monde politique,tout a l’apparence du « déjà vu », ou du« déjà vécu », ou du « déjà senti » ou du« déjà visité ». Est-ce une sensationpersonnelle ? Suis-je « anormal » ?Précisons un peu. À cette sensation,d’avoir déjà vécu un événement en tantqu’acteur, d’éprouver le sentimentindiscutable de familiarité d’un fait vécudans l’immédiat, comme si on ouvraitune fenêtre sur le temps, les spécialistesl’appellent « Déjà Vu ». Lespsychanalystes croient qu’il manifestele désir de répéter une expériencepassée mais cette fois avec une issuepositive. Certains en distinguent troistypes différents : le « déjà vécu », le« déjà senti », le « déjà visité ». Lesspécialistes de la question parlent de« paramnésie » en le cataloguant commetrouble de la mémoire caractériséegénéralement, par une tendance à la

fabulation, par l’impression du « déjà-vu », par un oubli des mots, par une pertedes souvenirs ou une confusionrelativement à leur localisationchronologique.

Il y a aussi deux autres typesd’anomalies mémorielles telles que :1- « L’ecmnésie » qui constitue une

sorte d’émergence d’un souvenirpassé vécu à nouveau comme s’ils’agissait du présent.

2- Le « Jamais vu » qui se manifestecomme un sentiment d’étrangetéface à une situation ou bien enprésence d’une personne ou d’unobjet pourtant familiers.

Laquelle de ces « anomalies »vous est la plus familière ?

Ressentez-vous chers amis/esces sensations ?

Cette familiarité avec les faitsne se produit-elle pas chez vous avec lamême agressivité que chez moi ?J’attends vos réponses, chers amislecteurs et chères amies lectrices.

Enfin, vu l’incapacité nonseulement de prédire l’avenir mais enplus de trouver une quelconqueexplication sur ce qui se passe dans lepays et ne pouvant faire allusion « auxforces de la corruption », soyonspragmatiques, « JPP », « Jan l Pase lPase », « Ou jou na wè klè ».

Oscar [email protected]

Mai 2008

LIBRE PENSEE

Le président Préval et l’aval de l’électoratqui n’est pas un “rat”Larose Vernet

13 Juin 2008 - “ Au regard deSaint-Domingue, Haïti a un avenir sanshorizon. Le pays le plus pauvre et le plussurpeuplé du Nouveau Monde, Haïti aun taux de croissance démographiqueproche de 3% l’an. Ce pays est si pauvreet si démuni de ressources naturelles ethumaines, en gens instruits ou formés,qu’il est en réalité difficile de voir cequi pourrait apporter un progrès. Si l’oncompte sur le monde extérieur pour desaides publiques, pour des initiativesvenant d’ONG ou des efforts privés,Haïti manque de la capacité mêmed’utiliser efficacement l’assistanceextérieure. Ainsi, le programme USAIDa investi en Haïti sept fois ce qu’il aconsacré à la République dominicaine,mais pour des résultats plus maigres, dufait de la déficience du pays enpersonnes et en organisations capablesd’utiliser cette aide. Une expressionrevient dans toutes les conversations :<< sans espoir>>. Jared Diamond,Effondrement: Comment les sociétésdécident de leur disparition ou de leur

survie, ,Paris, Gallimard nrf essais,2007,p.412-413. Une classe qui sedéclasse ne peut édifier l’État commesource et garant des droits. Sonédification est suspendue à la capacitéd’une société de se donner un systèmede sociétés intermédiaires, partispolitiques, entreprises privées,entreprises associatives, les ordresprofessionnels, les clubs,etc. C’est ladémocratie représentative, que ce soit auniveau du sysème partisan, les partispoliques, l’électorat choisit sesdirigeants, que ce soit au niveau social,les membres de l’assembée généraleprocèdent à la nomination de leursadminstrateurs. En prinicipe, suivant ce schéma et leConstituant 1987, un chef de l’État auraitdû être élu le 7 février 1988 etimpérativement transmettre le pouvoirau nouvel élu, le 7 février 1993. Or, cettedévolution des pouvoirs d’Étatdémocratiques n’a jamais eu lieu. C’est

tout le contraire qui s’est produit avecla passation péri-démocratique. Et estgrotesquement significatif le malaise quiy a régné à l’occasion de la transmissionnon-constitutionnelle du présidentintérimaire, euphémisme ou précieuxridicule, Alexandre Boniface auprésident démocratiquement élu mais endehors de l’agenda constitutionnel, RenéPréval. Cette tension traverse ce pays depuis1987. D’ailleurs, celui-ci, que ce soit autitre de premier ministre sous laprésidence de Jean-Bertrand Aristide,que ce soit en tant que chef de l’État, aplutôt gouverné en la caricature durégime d’assemblée qui se caractétisepar le recours abusif de l’interpellationdu Cabinet ministériel, des premiersministres démissionaires, des premiersministres désignés non ratifiés pour desraisons administratives, du renvoi d’unministre de la culture, qui est suivi d’unelettre du président de la Répubiqueadressée au Parlement ; ce qui dénoteune source d’instabilité politique. Aucours de ces deux dernièresdécennies, les données sont éclairantes.Si on compte que pour un gouvernementles trois compositions différentes duConseil national de gouvernement(CNG) présidé par le général HenryNamphy, 12 chefs de l’État ont occupéle fauteuil présidentiel en 20 ans , soitune moyenne d’ un président chaque 1an 7 mois et non chaque 5 ans d’aprèsla constitution; et la majotité parmi euxétaient de facto. Cette même instabilité se manifeste àla Primature : 12 premiers ministresont été ratifiés par le parlement, issusd’élections tantôt controversées,tantôt démocratiques, tantôt de facto.Ces faits ne relèvent pas de faits anodins;ils sont structurels et représentent unélément nodal du paysage politique,qu’on ne saurait comparer avec desconstitutions françaises, parexemple. L’histoire immédiate neconduit pas à conclure à l’ adhésion descatégories sociales au régimeparlementaire; régime parlementaire quin’accomplit pas sa fonction de moulerles comportements et de façonner lesmentalités. Le président Préval est un

ancien premier ministre qui fut choisi parle président Aristide. Des relationstumultueuses s’établirent entre l’exécutifet le parlement. Un troisième larrons’immisça, les forces ou bandes armées,suivant sa problématique, qui firent uncoup d’état. Le Conseil de sécurité del’ONU étrenna le droit d’ingérence,qu’il ne faut pas confondre avecl’ingérence des droits par les peuples envue de s’auto-émanciper. Nousconnaissons les resultats: embargo,menaces de bombardement de Port-au-Prince, le débarquement des Marines etdes casques bleus et depuis c’estl’aggravation de plus en pluscatastrophique de l’insécurité,particulièrement du kidnapping. Or, toutes les formules de sortie decrise passent par la médiation del’électorat qui , lui, s’est manifestémassivement lors des élections en 1990et 2006. Néanmoins, son statut nonseulement vacille suivant lesconjonctures, mais fondamentalementl’électorat existe dans des conditions devulnérabilité : c’est la conflictualité entreses droits politiques, civils et sociaux.Et tous les essais, en vue de le dératiser,de le faire rentrer dans ses trous ou del’amener à ressortir suivant lesopportunités, ont échoué. Laconjoncture le sollicite à nouveau, avecles prochaines législatives et la lutte quifait rage parmi les prétendants à laprésidence de la République. Les femmes et les hommes politiquesont donc à gérer, en permanence, lacontradiction qui travaille le pays: lamajorité numérique, la véritabledétentrice de la réussite de lamodernisation politique, est paradoxa-lement exclue des obligationsconstitutionnelles de l’État, le bien-êtreet la sécurité. Qui pis est, les partispolitiques peinent à s’institutionnaliser,notamment au niveau de l’organisationde la succession de leurs dirigeants.C’est un des facteurs majeursd’explication de leur incapacité à seconstituer en parti majoritaire, ne fût-ceun de coalition, de se mettre donc enconformité avec le principe qui est aufondement du régime parlementaire. Lesprésidents Jean-Bertrand Aristide etRené Préval ont connu des échecs enl’accomplissement de cette tâche. Que

(voir ELECTORAT / 16)

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Mercredi 18 Juin 2008Haïti en Marche • Vol XXII • Nº 21 Page 15SPORTS

LAUSANNE (AFP) - Les Pays-Bas, qui ontbalayé successivement l’Italie (3-0) le 9 juin et laFrance (4-1) vendredi, ont inscrit cinq de leurs septbuts sur des contre-attaques lors des deux premiersmatches de l’Euro-2008 (Gr.C).

L’équipe néerlandaise, qui incarne unecertaine idée du football, basée sur l’offensive à tout-va, est en fait surtout un bloc défensif solide qui misesur la vitesse de ses attaquants. Explications.

SCENARIO. La trame du match fut la mêmeface aux Bleus et aux Azzurri. Les Oranje ont marquéles premiers et assez tôt dans le match. Leursadversaires sont alors obligés de prendre des risquespour revenir au score, ouvrant des espaces pour lesNéerlandais. “Nous avons des joueurs intelligents aumilieu du terrain. Ils comprennent très vite commentprofiter des espaces”, souligne le sélectionneur Marcovan Basten.

SOLIDARITE DEFENSIVE. “Je doisremercier ma défense. Dans mon schéma de jeu, toutpart de la défense. On ne peut pas attaquer sans unesolide arrière-garde”, a dit ‘San Marco’. A défaut deposséder des stars dans ce secteur du jeu, les

Pays-Bas: l’art de la contre-attaque, fatal à la France comme à l’ItalieNéerlandais misent sur une solidarité sans faille.Vendredi, même l’attaquant de pointe Ruud vanNistelrooy a accompli sa part de travail. En cas de pertede balle, un bloc de six joueurs fait barrage devant lebut tandis que les quatre autres joueurs de champchassent le ballon. Et quand des failles apparaissaientdans la ligne arrière, le gardien de but Edwin van derSar veille au grain. A 37 ans, “Papy Sar” tient la formede sa vie. Ses relances au pied sont souvent trèsprécises.

GENIE. Avec Wesley Sneijder et Rafael Vander Vaart, Marco van Basten dispose de deux milieuxde terrain bourrés de classe qui, en une seule passe,peuvent placer un attaquant sur orbite. Ce fut plusflagrant face à l’Italie: des transversales de 40 ou 50mètres peuvent faire passer la ballon d’un but à l’autreen quelques secondes seulement. La vista de ces deuxjoueurs tient du génie. Et, vendredi, Van Nistelrooys’est mis au diapason en réussissant quelques gestestechniques qui ont mystifié la défense française, commesur le 3e but.

VITESSE. L’entrée en jeu d’Arjen Robben acausé de gros soucis à la défense française. Le roi de

la contre-attaque, c’est lui. Beaucoup plus rapide queson opposant, Willy Sagnol, le joueur du Real Madrida offert un but à Robin van Persie et en a marqué lui-même un autre après des déboulés exceptionnels surson flanc gauche. Et dire que Robben, blessé auxadducteurs dimanche dernier, n’aurait pas dû jouercette rencontre ! “Mais les docteurs ont fait desmiracles”, a dit Van Basten. A la fin du match, Robben,dont la saison a été perturbée par sept blessures, esttombé dans les bras de ces médecins et a fondu enlarmes.

FRAICHEUR. Le “problème de luxe” deMarco van Basten en attaque n’en est pas un.L’abondance d’attaquants de classe internationalepermet au sélectionneur d’utiliser des hommes frais.Un atout dans un jeu basé sur la vitesse des contre-attaques. Les entrées en jeu de Robben (46e) et VanPersie (55e à la place de Kuyt) ont dynamisé l’attaquenéerlandaise face à une défense française qui a terminésur les genoux, à l’image de Thuram (142 sélections),mystifié comme un débutant par Robben sur le 3e but.

Euro-2008: la France battue 4-1, les Pays-Bas qualifiés pour les quartsBERNE (AFP) - Les Pays-Bas, ajoutant une

solidarité défensive à leur arsenal offensif, se sontqualifiés pour les quarts de finale de l’Euro, en balayant4-1 la France, qui n’a désormais plus son destin enmains et peut trembler pour la suite dans le groupe C,avec un final contre l’Italie le 17 juin.

La Roumanie et l’Italie ont fait match nul (1-1) à Zurich.

Les Néerlandais sont la troisième équipequalifiée pour les quarts de finale, avec le Portugal(groupe A) et la Croatie (groupe B).

On disait les Pays-Bas joueurs, s’exposantaux contres. C’est faux. Les hommes de Van Bastenont surpris avec un bloc bien organisé, plus bas queprévu: une nouvelle arme dans leur besace, déjà richeen attaquants. Les Oranje, assurés de finir premiersdu groupe, se posent ainsi en favoris pour la suite.

Le jeu des Néerandais fut moins délié audépart que contre l’Italie lundi (3-0). Mais un premierbut sur corner de Kuyt, mal marqué par Malouda, surleur première occasion (9e), a suffi pour mettre lesBataves sur la voie des quarts.

Même si, sous les coups de boutoir desFrançais en début de seconde période, les Pays-Basont montré quelques signes de fébrilité, c’est un contreassassin de Robben, passeur décisif pour Van Persie,qui a coulé le navire français (0-2, 59). Puis Robben aaggravé la marque sur un dernier contre (1-3, 72e),avant un dernier coup de poignard de Sneijder (1-4,90+2). Bravo au passage à Van Basten pour soncoaching avec l’entrée gagnante de Robben et VanPersie en deuxième période.

Raymond Domenech a été clairvoyant cettesemaine. Il avait annoncé un France-Italie en guise de“finale” du groupe C pour ses Bleus. Ce sera le cas,avec cette menace: les Français n’ont plus leur destinentre leurs mains. Même en cas de victoire, il ne serontpas sûrs d’être qualifiés, car si la Roumanie s’imposecontre les Bataves, ce sera fini pour eux.

On disait que la qualité première des Bleusétait leur défense, qui n’avait pas encaissé de but depuiscinq matches avant ce vendredi. Mais elle n’a tenu que9 minutes à Berne, la faute à un très mauvais marquagede Malouda sur Kuyt.

C’est d’autant plus rageant que le jeu desBleus de vendredi était nettement plus plaisant quecontre la Roumanie lundi (0-0). Le mérite en revenaità un 4-2-3-1 ressuscité, avec Evra à la place d’Abidal,Govou en milieu droit, Ribéry meneur axial et Henryseul en pointe, auteur de son 45e but en sélection(record en cours chez les Bleus) sur une passe deSagnol (le score était alors de 1-2, 71e).

Dans ce système, déjà utilisé avec succès, endehors du Mondial-2006, face à l’Italie, battue 3-1 en

qualification aller de l’Euro, Ribéry est plus libre.Même s’il a, du coup, une petite tendance à pencher àgauche, du côté de Malouda.

Le pauvre joueur de Chelsea a vécu un matchcauchemardesque, après son erreur sur le but, saculpabilité débouchant sur un cocktail fait de déchetstechniques et de jambes lourdes.

Dommage car, quand il est enfin sorti de cetrou noir, le Guyanais a apporté son écot au réveiloffensif des Bleus à la demi-heure de jeu. Malouda atrop écrasé sa frappe (34e), avant que Govou ne trouveles gants de Van der Sar (même 34e minute) ou queRibéry n’oblige le gardien batave à un arrêt en deuxtemps (35e).

Ribéry fut un poison permanent pour lesNéerlandais et, avec Henry, leur fit subir milletourments à la reprise. Mais le joueur du BayernMunich était souvent trop seul au milieu. Si Toulalanfut impeccable dans les tâches défensives, on ne peuts’empêcher de se demander ce qu’un Vieira des grandsjours aurait pu apporter offensivement, lui leperforateur de génie. Pour l’instant, “Pat”, est toujoursménagé après sa déchirure à la cuisse gauche... Sera-t-il apte contre l’Italie, une équipe qui lui réussit bien?

Domenech a tout essayé en deux matches: 4-4-2 et 4-2-3-1, avec des joueurs différents. Que peut-il faire maintenant pour le 17 juin?

Samedi, la Grèce, tenante du titre, joue unegrande partie de son avenir face à la Russie à Salzbourg(18h45 GMT), alors que l’Espagne et la suède sedisputeront la première place du groupe D à Innsbruck(16h00 GMT).

EURO 2008 -LE JOURNALDE L’EURO

Cesc Fabregas ne se plaint pas de démarrersur le banc les matches de l’Espagne et se satisferaitd’un rôle de remplaçant de luxe. Le milieu d’Arsenal,21 ans, a inscrit le 3e et participé au 4e but de laSeleccion contre la Russie, mardi (4-1). « Bien sûr,tout le monde préfère être dans l’équipe de départ, maisil faut accepter que le sélectionneur reconduise uneformation inchangée. C’est totalement compréhensible», a dit le Gunner en conférence de presse à la veilledu match contre la Suède, samedi à Innsbruck (18h00).« Pour moi ce n’est pas du tout un problème d’êtreremplaçant. Il y a de grands joueurs dans le groupe etque je débute ou non, mon objectif est de faire lemaximum pour l’équipe. Je peux lui apporter quelquechose, même en commençant sur le banc », a conclu lejoueur.

Victime d’un choc avec son coéquipierRazvan Rat lors du match contre l’Italie vendredi (1-1), le milieu de la Roumanie, Mirel Radoi, a été blesséà un oeil et pourrait être opéré. Son sélectionneur,Victor Piturca, a donné des nouvelles du joueur duSteaua Bucarest. « C’est assez sérieux, m’a-t-on dit.Apparemment, il va devoir être opéré à l’oeil. Son nezest cassé aussi. Je n’ai pas encore parlé au docteur,mais je ne pense pas qu’il y ait beaucoup de chancesqu’il joue le prochain match .

La Roumanie doit affronter les Pays-Bas,mardi à Berne (20h45), pour un match décisif pour laqualification en quarts de finale dans le Groupe C.(Avec AFP)

Lisez

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Page 16 Mercredi 18 Juin 2008Haïti en Marche • Vol XXII • Nº 21

faire, disait déjà l’autre? Le parti FanmiLavalas aurait dû s’instituer en partidominant et garantir ainsi la passationordonnée des pouvoirs d’État dans lecadre du pluralisme politique. Pourtant,il a implosé. La plate-forme Lespwa n’y a pas échappé à cette tendance ; et lesautres partis ne font pas le poids devantle choix de l’électorat. C’ est égalememtl’insuccès politique du Conseil desécurité, dû à la faiblesse relative àl’exercice d’un leadership politique.

Mais, est-il trop tard? La réponse setrouve, encore, en la capabilité desfemmes et des hommes politiques, et durôle prépondérant, le respect desmandats des élus, du président Préval,dans la formation d’un dispositifmajoritaire et des politiques publiquescrédibles et audibles parmi la grandemajorité de la population.

Larose [email protected]

Prévalet l’aval de l’électorat

(ELECTORAT ... suite de la page 14)

Planification familiale : Un enfant de trop !Assise parmi un groupe de

femmes enceintes qui patientent au cen-tre de santé Pierre Payen, une structuresanitaire située à quelques kilomètres dela ville de Saint Marc (Artibonite),Marlène, 26 ans, enceinte de sept mois,attend comme les autres que l’infirmièrelui fasse signe pour la consultation.

La jeune femme qui attend sontroisième enfant vient d’une localitésituée non loin de Saint Marc. Elle avoueavoir choisi le centre de santé PierrePayen parce que le service offert àl’hôpital public de St Marc est fréquentépar un trop grand nombre de patients,ce qui fait perdre toute une journée.

Ce troisième enfant n’entraitpas dans les projets de Marlène, unejeune femme vivant aux dépens de sonmari cultivateur. « J’avais dix-neuf ans,j’étais en seconde quand j’ai eu monpremier enfant. Mes parents m’ont misà la porte », raconte-t-elle. Son petit amine l’a pas accueilli de gaieté de cœur. Ilne voulait pas la prendre en charge, sasituation économique à lui étant tropprécaire. Or, deux ans plus tard, undeuxième enfant vient aggraver la situ-ation du couple.

Aujourd’hui, c’est une Marlènerésignée qui encaisse ce nouveau coupdu destin : un troisième enfant à l’heureoù le pays traverse une crise économiqueaiguë. Malgré les conseils prodigués parles infirmières responsables duprogramme de planification familiale, lajeune fille se montre toujours indécise.« Je ne peux pas faire de planningpuisque mon mari n’a jamais abordé cesujet avec moi », déclare-t-elle, un peugênée.

La planification familiale, cettepossibilité qui est donnée à chaquepersonne d’exercer librement son droitreproductif, moyennant la mise à sa dis-position des méthodes modernes de con-traception, n’a pas d’importance auxyeux de Marlène. Elle met au monde desenfants sans se soucier d’avoir lesmoyens de leur offrir une bonneéducation et un cadre de vie agréable.

Dans un pays où la populationaccroît à un rythme annuel de 2%, n’est-il pas temps que les institutionspubliques et privées oeuvrant dans ledomaine de la planification familiale,mènent une campagne plus agressivepour sensibiliser la population sur lanécessité d’exercer enfin rationnelle-ment le droit de reproduction ?

Le cas de Marlène est unexemple parmi tant d’autres de la situa-tion de plusieurs familles en Haïti qui

spécialistes, si rien n’est fait, Haïti seraun total désert dans quelques années.

Dans un pays où la populationaccroît à un rythme de 2% l’an, n’est-ilpas temps que les institutions publiqueset privées œuvrant dans le domaine dela planification familiale déclenchentune campagne agressive afin desensibiliser la population sur la nécessitéd’exercer rationnellement leur droit dereproduction ? Mais comment rendreune telle campagne efficace etefficiente ?

Tout d’abord il faut tirer lasonnette d’alarme en montrant que nousne pouvons pas nous permettre d’avoirplus de gens dans aussi peu d’espace (ànoter que nous sommes le pays le pluspeuplé dans la Caraïbe). Comme nousl’avons vu, il y a plein de barrières quipeuvent influencer l’efficacité de cettecampagne mais une bonne éducationdans les zones urbaines et rurales sur lagravité de la situation, nous permettrade sensibiliser un grand nombre defemmes et d’hommes de ce pays.

Pour finir, la planificationfamiliale est un bon moyen de mieuxgérer sa vie et de sortir de la misère oude ne pas y entrer. Selon une enquête duMinistère de la Santé Publique, le tauxde mortalité maternelle est de 325/100.000. Les enquêtes EMUS pour leurpart donne une idée de la question au fildes ans par exemple : EMUS II en 1994 :456/100.000, EMUS III en 2000 : 523/100.000 et EMUS IV donne en 2006 :630/100.000. Une bonne planificationfamiliale permettrait de réduireconsidérablement ces chiffres. A noterque de plus en plus de femmes se fontun IVG (interruption volontaire degrossesse) qui, mal effectuée, peutprovoquer des décès chez beaucoup defemmes. Un médecin de l’hôpitalJustinien au Cap-Haïtien, montre que de1995 à 2000 un total de 432.000 femmesse sont faits avorter, ce que laplanification familiale aurait évité.

Un couple qui choisit decontrôler son taux de naissance sera unefamille unie et n’aura pas commeMarlène, la jeune fille que nous avionsprise pour exemple au tout début, às’inquiéter de l’avenir ou comment fairepour subvenir aux besoins des siens. Lafamille est la cellule de base de toutesociété. Donc plus les familles serontfortes, notamment en planifiant leur vie,plus la nation sera forte.

Anise Pierre [email protected]

ont plusieurs bouches à nourrir alors queleur situation ne le leur permet pas.

Lors d’un récent recensement,on a démontré que nous sommes plusde 8 millions d’habitants qui vivent sur27.5000 km carré et dont plus de 60 %ne travaillent pas. Un rapport d’une

Ces émeutes entraînent, outre des mortset des blessés, des pertes estimées àplusieurs centaines de milliers de dol-lars américains. Et envoient encore plusde gens au chômage.

Nous n’avons aujourd’huiplus la capacité de nous nourrir par nos

(De la gauche) Fritz Gérald de l’Expertise Communication, Dr Rony Jn-Jacques,Bachir El Sow, Claude Bernard Serant et des journalistes participant au séminaire

organisation étrangère a souligné queplus de 70% de la population haïtiennevit avec moins de 2 dollars par jour.Nous sommes passés du pays le pluspauvre au pays le plus misérable de laplanète, tandis que la recrudescence dela criminalité est l’une des résultantesde cette misère. Aussi sans uneplanification familiale, cela condamneà donner naissance à des enfants qui vontdevenir des délinquants et qui ferontpartie très tôt des gangs qui alimententle secteur criminel, cette dernière enconstante hausse dans le pays.

Une campagne desensibilisation est nécessaire, ne serait-ce pour se défaire de vieux adagescomme, par exemple : « pitit se batonvieyès, bourik fè pitit se pou do l poze,pitit se byen pòv malere ». Nombre deces citations peuvent être une entrave àla planification familiale, notammentcette façon de penser de nombre defemmes : depi l fèt l ap viv.

Les conséquences de l’absencede planification familiale sont visibleschaque jour. L’une d’elles a été la mani-festation violente contre la vie chère enavril dernier. Des parents qui, n’ayantplus de quoi nourrir une famillenombreuse, ont décidé d’investir lebéton pour réclamer l’aide des autorités.

propres ressources, notre agriculture estau plus mal, le secteur public et lesecteur privé n’ont pas les moyens dedonner du travail à tout le monde. Dansce pays, la majorité des gens ne vit pas,ils ne font que survivre en imaginanttoutes sortes de stratégies pour arriver àmanger au moins une fois par jour. Lesrues de la capitale sont de véritablesmarchés à ciel ouvert, les gens s’érigenten commerçants proposant à la vente desproduits ne totalisant même pas centgourdes. En Haïti on appelle celachômage déguisé, les gens essaient dese convaincre qu’ils font quelque chosemais au fond ils se mentent à eux-mêmes.

A cela s’ajoute le kidnappingqui est un phénomène assez nouveaumais en plein expansion chez nous, etqui appauvrit encore plus la classemoyenne déjà impuissante sous le poidsde la vie chère.

Pour finir, la classe des affairesa choisi (peut-être malgré elle) d’allerinvestir à l’étranger.

Les conséquences de la non-planification familiale, on peut lesconstater aussi dans nos mornes car lesgens coupent sans cesse les arbres etn’en plantent aucun. Selon certains

Trafiquants d’enfants surpris en flagrant délit à la frontièrePort-au-Prince, le 10 juin

2008-(AHP)- Un trafiquant d’enfantshaïtiens, Jean Paul Frandominique, a étésurpris vendredi en flagrant délit alorsqu’il traversait la frontière haïtiano-dominicaine, à Dajabon, avec sous soncontrôle 4 mineurs de 2, 3, 4 et 6 ans.

L’organisation SolidaritéFrontalière qui a rendu publiquel’information affirme avoir identifié lesenfants ainsi que la maison où ils avaient

été cachés.Le trafiquant aurait reconnu

avoir payé 150 pesos à un passeurdominicain pour l’aider à traverser lefleuve Massacre avec les enfants, selonl’organisation.

Le trafic de personnes est uneactivité criminelle, quotidienne et bienorganisée qui s’opère au niveau de laville haïtienne de Ouanaminthe (nord-est) et d’autres communautés de la

région frontalière.Les trafiquants qui

généralement s’intéressent aux hommes,recherchent maintenant des femmes etdes enfants.

De janvier à avril 2008,Solidarité frontalière affirme avoirrecensé 1353 enfants trafiqués à partird’Haïti vers la République Dominicaine.

Ce nombre est approximatifcompte tenu de la quantité réelled’enfants victimes du trafic organisé pardes délinquants qui chenchent às’enrichir de façon malhonnête auxdépens de personnes sans défense,

indique encore l’organisation.Les trafiquants utilisent tous

types de stratégie pour camoufler leursale commerce et tromper la vigilancedes autorités, des défenseurs de droitshumains qui travaillent dans la zonefrontalière.

Solidarité Frontalière/Haïtiexprime son indignation face au sort desenfants. Son devoir affirme-t-elle, estd’alerter les autorités pour qu’ellesprennent des mesures visant à mettre unterme à cette pratique.

AHP

SURPOPULATION

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Mercredi 18 Juin 2008Haïti en Marche • Vol XXII • Nº 21 Page 17

Réunion du Groupe-pays Caraïbes sur HaïtiL’Ambassade d’Haïti en France informe que

le Groupe « Cités Unies », réunissant de nombreuxacteurs travaillant en Haïti, ayant pour Présidentl’ancien ministre de la coopération, M. CharlesJosselin, a tenu une réunion sur Haïti (groupe-paysCaraïbes) le mercredi 4 juin 2008, à la maison de laCôte d’Armor à Paris, sur la situation politico-économique en Haïti.

L’objectif principal a été de jeter les basesd’une commission spécifique sur Haïti en matière decoopération. D’emblée M. Josselin a fait l’inventairede son voyage en Haïti, dont le point d’orgue fut laconférence de presse donnée à l’Institut Françaisd’Haïti. Le problème de l’heure, dit-il, est que le paysfait face à des problèmes de toutes sortes, dont celuide la vie chère : « Cités Unies a voulu savoir ce quepense celles et ceux qui sont engagés sur le terrainafin de coordonner nos actions et faire desrecommandations au gouvernement ». Pour lui, laFrance et Haïti sont liés par une page d’histoire com-mune et une langue partagée. Enfin M. Josselin[1] s’estprononcé ouvertement pour donner un coupd’accélération au concept de décentralisationconformément à la constitution haïtienne de 1987. « Ilfaut que l’Etat central en Haïti donne un contenu auconcept de décentralisation car les collectivités

manquent de tout et vivent dans une situationintenable. »

Monsieur Josselin s’est félicité de la présencedu Chargé d’Affaires a.i. de l’Ambassade, M. FritznerGaspard, et l’a invité à prendre la parole.

Le Chargé d’Affaires a félicité M. Josselinpour la qualité de son rapport, mais aussi pour cettejournée spéciale d’informations sur Haïti. A l’attentionde l’assistance, il a fait un bref rappel de la situationsocio politique autour de trois éléments :

a) les progrès enregistrés sur le plan politiquede 2006 à avril 2008 qui se traduisent par une stabilitépolitique et une baisse de l’insécurité pendant les deuxpremières années du mandat presidentiel (2006 et2007) ;

b) le rétablissement des grands équilibresmacroéconomiques;

c) les zones de turbulences connues à partirdes événements du mois d’avril 2008, en mettantl’accent sur les principales initiatives prises par le Chefde l’Etat sur le plan politique en vue de maintenir ledialogue et le consensus politiques, garants de lastabilité politique.

Plus d’une vingtaine de personnes pour laplupart des fonctionnaires du Quai d’Orsay, desresponsables de la coopération décentralisée, de

plusieurs mairies ou régions dont Suresnes, en banlieueparisienne, de Strasbourg en Alsace, de la Rochelle, de la région Bretagne, de l’Aquitaine et desreprésentants d’organisations non gouvernementales(ONG) présentes sur le terrain en Haïti ont participé àcette rencontre.

Un débat assez animé a suivi l’interventionde M. Gaspard. L’ensemble des interventions peut seregrouper autour des questions suivantes : l’efficacitédu travail des ONG ? Les ONG ne sont-elles pasconcurrentes sur le terrain ?

Ce qu’elles font conviennent–elles vraimentau besoin de la population haïtienne ? Par quel boutdoivent-elles prendre la problématique d’Haïti ? Quelleest l’efficacité des ONG françaises sur le terrain enHaïti ? En quoi sont-elles différentes de leurs homo-logues anglo-saxonnes ? La reprise des investissementsdans le secteur agricole en Haïti qui semble fairel’unanimité des organisations non gouvernementaleset des autorités politiques françaises, mais est-elleréaliste par rapport aux règles de l’exportation desproduits agricoles vers les pays du tiers-monde ? Toutesces questions ont fait l’objet de discussions trèsanimées, où chaque acteur autour de la table et présentsur le terrain haïtien essaye tant bien que mal deconvaincre sur le bien fondé de sa présence en Haïti.

L’ONU demande la fin des restrictionsde voyages pour les porteurs du VIH

NEW YORK (AFP) Mercredi 11 juin 2008 -Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, ademandé mardi l’arrêt des restrictions imposées parcertains pays à l’entrée sur leur territoire des porteursdu virus du sida.

“J’appelle au changement des lois quimaintiennent la stigmatisation et la discrimination, ycompris les restrictions imposées à la mobilité despersonnes vivant avec le sida”, a-t-il déclaré àl’Assemblée générale de l’ONU.

Il s’exprimait lors d’une conférence de troisjours sur les progrès faits en matière de lutte contre levirus VIH responsable du sida, en présence dereprésentants des sociétés civiles.

“Je fais partie de ceux qui vivent avec le VIHet en révélant ma séropositivité, je prends le risque deme faire bannir de ce pays et de 70 autres dans lemonde”, a déploré Ratri Suryadarma, activisteindonésienne.

Une lettre signée par 345 ONG a été envoyéeaux chefs d’Etat et aux ambassades des pays concernéspour les exhorter à lever ces restrictions.

“Plus de 70 gouvernements, dont les Etats-Unis, la Chine, la Corée du Sud, Singapour et unemajorité des pays du Proche-Orient, ont été exhortés àlever les restrictions aux déplacements des personnesvivant avec le VIH”, indique un communiqué dugroupe d’ONG.

selon Onusida, sont l’Arabie saoudite, l’Arménie, laColombie, la Corée du sud, les Etats-Unis, l’Irak,Oman, le Qatar, la Russie, les îles Salomon, le Soudanet le Yémen.

Innocent Laison, membre de l’ONGsénégalaise Africaso, dénonce de telles démarches. Ilnote que les pays qui restreignent l’entrée des porteursdu VIH ne limitent pas la sortie de leurs propresressortissants vivant avec le sida. “Si l’on applique laréciprocité, alors on se rend compte de cette absurdité”,dit-il.

Le président salvadorien Elias Antonio Saca,qui a levé ce type de restriction depuis quatre ans, aappuyé la demande des ONG.

“Je fais un appel à la communautéinternationale et à tous les gouvernements du mondepour que nous éliminions les murs et les barrières quirestreignent le libre transit des personnes vivant avecle VIH”, a-t-il déclaré.

“Nous ne permettrons pas que se poursuiventla stigmatisation et la discrimination contre les maladesdu sida”, a-t-il insisté.

Anthony S. Fauci, directeur de l’institut na-tional des maladies infectieuses du département de lasanté des Etats-Unis et spécialiste du sida, a insistésur le besoin capital de la prévention et de la poursuitede la recherche. Il a rappelé que le sida a été découvertil y a 27 ans et que des fonds considérables sont en-core nécessaires pour lutter contre l’épidémie.

D’après leprogramme commun desNations unies sur le sida(Onusida), 74 paysappliquent des mesuresspéciales aux porteurs duVIH, notammentl’indication de la maladiesur le passeport, 12empêchent l’entrée sur leterritoire, souvent eninvoquant des raisons desanté publique et de coûtdes traitements.

Ces douze pays,

L’emprisonnement de l’hommed’affaires Franck Ciné est un pur cas

de kidnapping, selon le présidentde la Chambre de commerce du Sud

Port-au-Prince, le 11 juin 2008-(AHP)- Le président de la chambre decommerce du Sud, Pierre Léger, a qualifiémercredi de kidnapping politiquel’emprisonnement de l’homme d’affaireshaïtien Franck Ciné.

PDG de la plus anciennecompagnie de téléphonie cellulaire et an-cien actionnaire majoritaire de l’ancienneSocabank, Franck Ciné est accuséd’implication dans la faillite présumée decette banque dont la gestion a été confiéeà la Banque nationale de crédit par laBanque centrale (BRH).

Il s’agit d’un kidnapping, puisque son emprisonnement ne peut en aucuncas être justifié, a lancé M. Léger,soulignant que Franck Ciné asuffisamment de garanties pour payer desdettes qu’il aurait contractées.

Le président de la chambre decommerce du Sud a également fait savoirque la prison préventive que fait Ciné

depuis 12 mois, est un mauvais signalaux investisseurs.

Ce sont des actes de ce genrequi font peur aux investisseurs, a ditPierre Léger, soulignant que tant que lesresponsables ne se décideront pas à faireles choses de façcon propre, il n’y aurapas d’investissements. en Haïti.

Dénonçant une politique dedeux poids et deux mesures dans lesdécisions de justice, Pierre Léger aappelé les juges de la cour d’appel encharge du dossier Ciné depuis 7 mois,à statuer rapidement, car ils risquent, a-t-il dit, de se faire les complices d’unegrave injustice.

“Le président René Preval aégalement intérêt à se prononcer sansambages sur cette affaire”, a-t-il dit,ajoutant que si on fait un minimum derecherches on va facilement découvrirce qui est arrivé à l’homme d’affaires.

AHP

HAITI & LE MONDE

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Page 18 Mercredi 18 Juin 2008Haïti en Marche • Vol XXII • Nº 21

En Bref... (... suite de la page 2)

LES JEUX

(EN BREF / p. 20)

la surveillance aurait laissé passé un fruit défectueux en direction des USA. Une commission hautement technique présidée par le Secrétaire d’Etat de l’Agriculture,Joanas Gué, se rendra à Gros Morne pour évaluer l’information et prendre les décisionsqui s’imposent avant de recevoir un verdict du USDA. Parallèlement la signature d’unprotocole de crédit a eu lieu le lundi 9 juin dans le but de renforcer la production de lamangue francisque avec l’octroi d’un crédit de neuf millions deux cent cinquante millegourdes (9.250.000,00gdes) à 33 associations qui regroupent plus de 100.000producteurs individuels de mangues francisques. (Haiti impact)

Le ministre de l’agriculture François Séverin de nouveau hospitaliséLe ministre de l’Agriculture du gouvernement démissionnaire, l’agronome FrançoisSéverin, a de nouveau été victime d’un accident cérébro-vasculaire et a dû être hospitaliséen urgence (source Radio Kiskeya).En raison de son état, M. Séverin devrait être incessamment transporté à Cuba, selon lesmêmes sources.Plusieurs fois ministre de l’agriculture et conseiller spécial en la matière des présidentsJean-Bertrand Aristide et René Préval, M. Séverin est de santé précaire depuis quelquetemps. Il en est à sa deuxième hospitalisation en l’espace de quelques mois.

Une femme enceinte tuée au centre villeLe drame a été enregistré au centre ville de Port-au-Prince. Des individus armés ontattaqué un magasin à la Rue du quai dans la matinée du 12 juin. Une femme enceinte a étéatteinte d’un projectile à la tête lors d’échanges de tirs entre les bandits et des agents desécurité qui tentaient de les repousser.Selon des témoins, la victime connue sous le nom de Jeanne Chéry, était venues’approvisionner et se préparait à repartir.Aucune arrestation n’a été effectuée par la police qui a annoncé le renforcement despatrouilles dans la zone.A noter que cette attaque est arrivée moins de 24 heures après une réunion tenue à laChambre de Commerce pour poser à nouveau le problème de l’insécurité (alertehaiti.ht).

Visite prochaine en Haïti du ministre péruvien de la défenseLe ministre péruvien de la défense, Ántero Flores-Aráoz, séjournera en Haïti du 19 au 21juin dans le cadre d’une visite d’inspection du travail du contingent péruvien de laMission de stabilisation de l’ONU (MINUSTAH), a annoncé jeudi à Lima le journalofficiel El Peruano.La présence de Flores-Aràoz à Port-au-Prince reflète la volonté du gouvernement duPrésident Alan Garcìa de vérifier la qualité de la contribution et les conditions de travaildes membres du bataillon péruvien, cinq mois après leur arrivée en Haïti, précise-t-ondans la capitale péruvienne.La Compagnie Pérou, qui a intégré la force onusienne dans une perspective derétablissement de la paix dans le pays, tient sa base opérationnelle près de l’usineShodecosa, sur la route nationale #1 (banlieue nord de la capitale).Selon le quotidien officiel péruvien El Peruano, l’implication des casques bleus du Péroudans cette opération de maintien de la paix, partcipe de la politique de défense du pays.“Ils contribuent à la paix et à la sécurité internationale et de plus ils favorisent de précieuxéchanges d’expériences avec des contingents d’autres pays”, souligne le journal.Déployée en Haïti depuis 2004 sous commandement brésilien, la MINUSTAH compteaujourd’hui 7.510 militaires et 1.752 policiers issus à 80% de l’Amérique latine.

L’ambassadeur canadien Claude Boucher boucle sa mission de 4 ans enHaïtiL’ambassadeur canadien à Port-au-Prince, Claude Boucher, arrivé en fin de mission,annonce qu’il a été désigné assistant du Haut commissaire du Canada au Royaume Uni.Le diplomate canadien affirme avoir été témoin des progrès politique et économiqueenregistrés par le pays depuis 2004.Il rappelle l’effort déployé par son pays et la communauté internationale pour restaurer lesinstitutions démocratiques haïtiennes. “ J’ai demandé à venir en Haïti”, révèle t-il,

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Mercredi 18 Juin 2008Haïti en Marche • Vol XXII • Nº 21 Page 19Ti Gout pa Ti Gout ak Jan Mapou

Omaj pou Pòl Lak /Paul Laraque

AK DENIZE LOTI / DENIZÉ LAUTUREWi, se vre! Se pa manti!

Dimanch 18 me ki sot pase-a, noumenm zanmi Pòl Larak nan Nouyòk ak fanmi-li te reyini pou nou te rann Pòl omaj.Youn lanne deja pase depi gason vanyan,dwayen ekriven ayisyen nan dyaspora-ate ale kite nou. Rankont zanmi ak fanmi-a te fèt nan The Bowery Poetry Club kinan Manhattan, Nouyòk.

Anpil fanmi Pòl te la: pitit fili-a, Dr. Danielle L. Arena, mari-li,Dr.Luigi Arena, Julia ak Mark , 2 pitit-yo. Dr. Franck Laraque, frè Pòl te la tou.Li te soti jis Kolorado. Karen Boadiba,nyès Pòl-la te soti jis Kalifoni. Anpilzanmi te prezante omaj-yo. Pami zanmiki te la yo : 2 powèt ameriken, EdFriedman ak Greg Fuchs - Greg Fuchste mèt seremoni tou – plis plizyè ki terenmen Pòl anpil : Serge Rameau, BobGaroute, Tontongi, Dahoud André,Cybille ak André Juste, Fanfan Latour,Berthony Dupont,. Lè tou pa-m rive,mwen te prezante omaj-mwen tou.

Anpil mounn te resevwa kòmkado liv powèt Anthony Phelps ekri souPòl Larak- la : Paul Laraque entre Marxet Breton.

Nou te chante youn chantevodou ak non Pòl. Nou te kanpe pouchante Ladesalinyèn. Apre sa, sete lektipowèm nan liv Pòl-yo.

Zanmi-nou, gran frè-nou, frètimonye Pòl Larak te resevwa anpil bèlkout chapo. Li te youn nèg konsekan,mari, papa, frè enpeyab, zanmi sensè,patriyòt san repwòch, powètrevolisyonè.

Ochan! Ochan! Bèl ochan! pouPòl ki trase chemen pou nou. Onè akRespè! Nou dwe l’ sa. Menmjan nou dwetout nègès vanyan ak nèg konsekan onèak respè.

Ayibobo-o!

* * * * * *Andre Fouad Younpowèt Jamè Dodo

(premye pati)ak Michel-Ange Hyppolite*

( Kaptenn Koukourouj)

Apre GERBE D’ESPÉRANCE(1992), EN QUÊTE DE LIMIÈRE (1992), BRI

LANNWIT (2000), ETENSÈL MO M YO sekatriyèm liv pwezi André Fouad. Liv-lagen 56 paj. Li pran lari nan ane 2006.Anndan liv-la nou jwenn kèk desen kisoti anba men Ewòl Sen-Lwi.

André Fouad se youn jenndizè, pawolye, epi jounalis kiltirèl.Konsa, lè nou di André Fouad, nou wèkontinwite. Nou wè larelèv. Nou wèpwezi kreyòl ki ap grandi epi ki pranrasin sou fondas travay ekriven ane 1960yo pou l’al debouche sou remanbremanekriven ane 1980 yo. Lè nou di AndréFouad, nou santi se pasyon ki ap pyetepwezi anndan youn menm espas. Ann li :

Debri zetwal yoRete nan glas je-m

Ti tak sanTi tak foli-m

Ti tak debri-m( p. 35 )

Pami divès eleman ki brennenkiryozite nou anndan «Etensèl Mo myo», genyen kat ki merite siyale :prezans fòm pwezi kout, noumenm nanSosyete Koukouy nou batize : wongòl-la, prezans lannwit ak divès mo ki nanmenm chan semantik ak li nan divès patinan rekèy-la, itilizasyon teknik imajis-la kòm motè bèbèl anndan liv-la ansanmak repetisyon mo ki parèt agogotoupatou nan liv-la.

Prezans Pwezi WongòlSoti nan fen ane 1960 yo pou

rive nan uityèm ane dezyèm milenè-a,sa fè prèske karant lane depi fòm pweziwongòl-la ap balanse nan branch kreyòlliterati Ayiti-a gras ak dilijans seksyonliterati ekip Mouvman Kreyòl-la,Sosyete Koukouy. Poutan, se nankonngout modèl pwezi sa-a parèt nandivès liv pwezi kreyòl-yo; oubyen ankòlè li parèt, ekriven-yo toujou bliyeidantifye li kòmsadwa. Anndan «Etensèl Mo m yo» nou jwenn dis tèksnou kab klase kòm pwezi wongòl.Kategori pwezi kout ak 6 liypwezimaksimòm. Tèks wongòl yo pote younverite anba-anba. Youn verite ki apcharye mesaj andaki. Epòk mesye-damKoukouy-yo t’ap feraye ak tèks wongòl-yo, se te youn epòk ekriven te oblije paleandaki akòz sitiyasyon politik difisilanndan peyi-a.

Nan moman André Fouad t’apekri pwezi kout sa-yo, nou pa konnen sili te sèten li t’ap suiv youn chemen kèkekriven kreyòl te kòmanse trase nan ane1960 yo.

De ti mo paleLapli bwaze jou fèt mwenM ap rapyese san mo yo

San m pa kite rèsVwayaj (p. 24 )

_________* Michel-Ange Hyppolite ( KaptennKoukourouj)

Manm Sosyete KoukouyKanada

[email protected]

* * * * * *Ja Lajan

Depi sou tan benmbo,ki vle di sou tan prejidan bann machwè

ti nèg zorèy djonjon, nen bonbon[kreyòl tankou bosal]

pe vire latè lanvè landwat nan chèche jalajan

swadizan byen defen papa-yo te kite pouyo

Nan paj ki liv li te janm ekririchès ti nèg se nan travay di san rete, san

pran soufsa ki te toujou repete ak ekri toupatouti nèg parese pi mal pase yon milèt ki

plennnan kalewès yo pote labanyè

kidonk ale pou vinirichès li se nan travay di jouk souf-li

koupepou fè mago zòt pi pwès pi lou

Pawòl ja lajan sila-atoujou vini ak youn rèv je klè

banm m’a ba-wak fòs prigad

gran bonnè, lalin andekousan lave bouch, san di bonjou ak peseswa

soti pa do nan pòt dèyè kay-lapran chemen ki mennen anba ti pye

kalbas-lasalwe lekat fasad, mete jounou atè

enpi koumanse fouye ak youn djann tikouto

san prese san gade adwat san gade agòchsitou san gade dèyè san entewomp

ni pou Pyè ni pou Jak

Kòm nan tout istwa gen youn maldonnNan fouye fouye gen yon vwazinay

pètpètmayiki t’ep swiv dewoulman mouvman-an

dèyè jalouzi lakay-lili mande vwazin-lan ti dlo kafe-l pou

jounen-anLò zòt te retounen sete youn kokoye sèch

li te jwenn nan twou-ase konsa jouk jodi jou lachans file tankou

zangi nan men-lyoun lòt jou pètèt nan fè rèv je klè

l’ava l fouye lanmè osnon syèl ble digo-apou chèche bonè-l nan richès san swe ni

bouke

Prigad : Se pase mwen t’ap pase yo banm’ youn ti kout pye enpi mwen vini tire tikont-lan je klè ba nou. Oken n vivan pasanble ak mounn ki nan kont lan. Rele ti

zwazo ban mwen : Ti zwazo, ti zwazo gòjmwen bouke.

SONGO “ OULOU

Badagri nan mwa lapli

* * * * * *Pelisye ake Mizyas

AK ZANDÒ / JACQUES J. GARÇON*

Bon!Kichòy m’apway koze ake nou

jòdiya, se ta kòm oun moso danyidanti(1) ; kilti, labitid, koutim nan listwatè d’Ayiti Tonma. Si nou vle, nou kapwany kòm oun lodyans, fòlklò tou.

Pwoche pi pwe non!An nou fè sa vit ; paske m’ pa

vin pou rete non.M’apway pile lwen, pa bagay

atè esit. M’ apway nan gran kay, nankanpèch, nan yon sòlòkòtò [N] ; menPotopwens ake lezalantou yo di :kandjanwoun osnon kandjanhoun.

E- e-e ! Men kouman w’ apouvwi je-a-w gran ape gete wen konsa?

Kouman w’ape mande sa yorele kandjanwoun-a? Ò ! Pou touve-wnatif natal nan oun peyi, peyi-a zansètdemanbwe-a-w, pou w’ pa konn sa sa yesa! Men wi, se pa zafèr-a mounn desalon ! Houn ! Se konsa ! Si m’ t’ ap : titi, ti vwa, nespa, je m si, jete, je m siranmase pa ta gan ankenn donmaj. Senan sa tou wi, nanchon-an vin depaman.Kèk younn younn se pitit tè-ya ; men pifòse move bofi ki pa bay « pou lepeyi pouledrapo-a» regle aryen pou yo ; aledi atòpou yo ta kònèt chous rasin-a-yo. Poudayè, gan ki pa finman kontan di seAyisyen yo ye an peblik. Anfen ! Annoukite sa la pou lè gan tan.

Kay-a Pelisye ake kina Mizyaskòm bouch ake nen nan youn lakou kon-w kite : « Rita-Rita(2) », konmsiw’apway « Kabann Mando ». Mesye-yotoujou ansanm ; jwèt boul-la, ale lachas-la, tann pèlen pou zwezo-a, anfen noupa kap di kilès ki sen Wòk, kilès ki chen-an.

Youn jou, m’ale la, n’ay bayblag ; men m’remake nèg-yo oun jankagou, oun jan faya. Nou te alèz, m’di :kouman mesye, lakay fè nwa, bagay-yopa nan plas-a yo? Mizyas reponn wen :A a a! djo pase farin, labouyi-a klèr. Seyoun langay, pou w’ konpwann li, fòkwou bon kreyòl, fò w’ viv fon nan nannanpèp-la, e lèr ou wè-y, wou konpwann li,fò w’ pa fè konm si w’ bliye-y. Plis msyete pase kèk jou nan panyòl ake yontonton-an-y, i te gan tan pwan anpekasteyann; i di: « La barika kita fla ».Anben vweman koze-a menm, se :

« La bariga se quita flaca ». Seyon manyè kèk Ayisyen konn pwan poudi estonmak-la vid, moun pankò pwankichòy. Anben, si youn mounn pa « LeyaKokoye », li pa Ti « Sentaniz » osnon Ti« Flè dizè », pawòl sila-yo pa vle diaryen pou-i.

Sitirasyon-an fwape wen, sitounèg-yo se zanmi-an-m; m’te gan ounpyas nan pòch-an-m, m’bay degoudenladan-y. Pou lè-ya tou degouden te karegle kichòy.Oun ti momann tan, Pelisyegan tan ape tounen ake yon ansyen valiztimounn lekòl anba bra-i. Se pa fasilyoun mounn t’apway konnen se kèkpatat ake de zaboka l’ape pote. Mizyaslimen youn twapye dife, bon jan kaltebwa ape boule, trapde kaderik-la apepouse vapè cho, zaboka fann, noukoumanse dekoupe kòpyèz. Sa ki pouvant ale nan vant ; men nou chak ganyoun pil po patat, po zaboka atè-ya,devan nou. M’leve tèt-an-m, m’ape

pwan yon souf, m’ape pofite tou lagebouk-a sentiwon-an-m, konsa m’ wèJanin ake Sitelya k’ape rive. Tèt-a nèg-yo anba, m’di : mesye nou gan vizit.

Pa ta gan aryen ki mal pou ounnonm kraze de twa patat ake zaboka, seyoun bon manje ; men nan deploye anpevye mòtalite ; anfen se mantalite wi ;piske pa reyèlman gan mounn ki mouri; men se kreyòl-la ki konsa, nan mòdjennman sa-yo, nou soti pa klèr, kòm noumenm ankò mare sèrvis-an-nou,konplike youn sitirasyon. Pandan n’apgade medam-yo k’ap vini, Pelisye pofitepouse po zaboka, po patat-a-y yo anwopil-a Mizyas. M’wè sa ; men m’pa ka dianyen.

Konsa, medam-yo la ake nou,fè yo chita, lodyans koumanse gaye, ri,kèr kontan ; sitou de bèl ti konmèr. Deti mirak; men de ti kichòy ki ka fèlafimen leve devan kanson menm si-yfè fwèt. Janin gan ti twou bote[N], samoun lwès peyi-a rele: fosèt la, anpi lè iri, ou wè i gan dan ekate[N], chenèt akejansiv vyòlèt. Kanta pou Site, kidonSitelya ; rèn bote vin apwe li, pa toutChoukounn.

M’ape ri ; men m’ape òksèrveMizyas ki rete kèr kal ake pakèt pomanje sila-yo devan-li. Ansanm m’parepou bay oun koze, Janin di: « Men tannmwen non, gan lèr se Mizyas ki manjepifò patat-yo, apa m’pa wè ankenn devanPelisye. M’rete sezi rèd kon jibis poujan Mizyas demele-i soti anba koze-a.Msye di : « Pepe te gan plis pase ni Jakni mwen ; se paske i manje kina-i aketout po ki fè i pa gan fatra devan-y»._________* Jacques J. Garçon ap ekri youn liv :Anba bouch-a Grann Mari.(1) ansyen, ansyen, depase bizawèl.(2) youn bèl kay ki nan pye mònMagayòs. Se youn papa ki te bay kay-la non-a pitit tifi-a-i.

* * * * * *Lavant siyati liv “ Cap-

Haïtien. Excursions dansle temps. Voix capoises de

la Diaspora ”-an nanLibreri Mapou

Dimanch 8 jen-an, LibreriMapou te plen mounn ki te vin nan lavant-siyati liv : Cap-Haïtien. Excursions dansle temps. Voix capoises de la Diaspora ”.

Pwofesè Max Manigat, majòjonyoun ekip 29 ekriven, te la depi 4-è. Vè5-è mwen ka mounn konmanse rive. Likoumanse siyen liv.

5-è eka, Degoutan (se nonvanyan-l) te prezante pwofesè-a baypiblik-la.Apre li fin entwodiksyon sa-a ,li bay misye lapawòl.

Maks remèsye KouzenDegoutan – Jan Mapou, Libreri Mapou,Antèn Koukouy, paj kreyòl-la Ti Gout paTi Gout, Carl Fombrun, animatè blòg « LeCoin de Carl »-la, , éditè FéquièreVilsaint, madanm-ni, Nicole, ki bra dwatli nan tout liv l’ap ekri.

Li chennen pou fè mounn-yo kivini-an konnen jan li apresye prezans-yo.

Se konsa tou, li pwofite di : liv-la pa youn liv Okap menmsi se mounnOkap k’ap viv nan dyaspora-a ki ekri-l :se youn liv nasyonal. Li site ekriven risLeyon Tòlstòy / Lev N. Tolstoï : “ Si w’vle pale koze sou lemonn antye, pale kozebouk kote ou soti-a” (trad.). Enben, noupale sou vil-nou men se sou Ayiti nou pale.

Apre prezantasyon liv-la, li baynon tout otè-yo ki patisipe-a avèk kote yorete.

De lòt otè te patisipe tou:Marlène R. Apollon, avèk Jacques J.Garçon. Pwofesè Gérard A. Férère avèkCarl Fombrun te pale tou. Max Piquionte bay youn esplikasyon sou fanmi Altieri.

Detwa liv te vann. Tou letwa otè-yo te siyen chak liv.

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Haïti en MarchePort-au-Prince

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En Bref...(... suite de la page 18)

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soulignant sa détermination à servir Haïti qui faitpartie des priorités du gouvernement canadien.Le mandat de M. Boucher a été marqué par la visitede plusieurs officiels canadiens dont la Gouverneuregénérale, Michaëlle Jean, deux Premiers ministres et4 ministres des affaires étrangères. “ Tout cecireflète l’engagement des autorités politiques “,assure t-il.“On ne travaille pas dans ce pays sans s’y attacherfortement”, déclare M. Boucher estimant que lescitoyens méritent de meilleures conditions de vie.Interrogé sur la situation actuelle, le diplomatecanadien croit que l’absence de gouvernementdepuis 2 mois cause des retards dans la mise enœuvre des projets. “ Des collègues sont déçus, parceque des sommes disponibles ne peuvent êtreengagées parce qu’il n’y a pas d’interlocuteurs”, dit-il espérant un retour à la normale dans le meilleurdélai. “ A l’étranger ce comportement des autoritésest mal compris parce qu’on sait que le pays estconfronté à de nombreux défis”, ajoute t-il.Analysant la situation, le diplomate canadiens’interroge sur les dernières décisions. “ J’airarement entendu des commentaires sur le choix de

société comme motivation dans les décisions”,relève-t-il en faisant part de ses préoccupations faceà cette situation.Le diplomate canadien rappelle que les autoritéshaïtiennes doivent trouver une solution afind’améliorer les conditions de vie de la population. “Dans un pays où pratiquement toutes les décisionssont prises par l’exécutif, les délais sontpréoccupants”, explique t-il.“ Haïti me manquera et je reviendrai “, a lancé lediplomate canadien (source Radio Métropole).

Dossier Premier ministre: Rejet du choixde Robert Manuel: des parlementairesaccusent le chef de l’Etat et les partispolitiques consultés de faire choix decitoyens inéligiblesLe choix du Premier ministre désigné RobertManuel a été rejeté jeudi (12 juin) par la chambredes députés avec 57 voix contre, 22 pour et 6abstentions.Le rapport de la commission qui avait été chargéed’étudier le dossier de M. Manuel, avait conclu àl’inéligiblité du PM désigné, « son profil necorrespondant pas aux critères exigés à un citoyenpour devenir premier ministre » en Haïti.Selon le document, il n’avait entre autres pas decarte d’identification nationale (carte électorale), pasde titres de propriété et n’avait pas résidé au pays

pendant les 5 ans précédé sa désignation au poste depremier ministre, comme l’exige la constitution envigueur.C’est le 2ème vote de rejet de la chambre enl’espace d’un mois. Les députés s’étaient opposés le12 mai au choix de Pierre Ericq Pierre.Après le vote du 12 juin, certains parlementaires ontfait savoir que le président de la République et lesleaders consultés devraient penser à choisirquelqu’un qui réunit toutes les conditions exigéespar la constitution de 1987.Le député Fritz Gérald Bourjolly décline touteresponsabilité de la chambre dans le retardenregistré pour doter le pays d’un nouveaugouvernement, deux mois après le vote de censureinfligé le 12 avril au Premier ministre JacquesEdouard Alexis.Nous ne pourrons jamais en tant que représentantsdu peuple, voter en faveur de n’importe qui, a lancéM. Bourjolly, appelant les responsables de partispolitiques à « cesser de placer leurs intérêtspersonnels avant ceux de la nation ».L’un des députés à avoir soutenu Robert Manuel,Jonas Coffy, a cru voir la main du Premier ministresortant Jacques Edouard Alexis dans le rejet deManuel.Il a fait état d’une force qui a empêché la ratificationde Robert Manuel. Et cette force comprendrait entreautres, a-t-il dit, des députés/anciens policiers quiauraient participé dans le passé à la perpétrationd’actes malhonnêtes.Selon les observateurs, les rejets consécutifs deEricq Pierre et de Robert Manuel permettent ausside voir une chose: les partis politiques n’ont plus decontrôle réel de leurs représentants au Parlement.Ils appuient le choix d’un premier ministre et leursparlementaires votent dans le sens contraire.

stabilisation pour Haïti (ISH) »,plusieurs travaux de réhabilitation et deconstructions ont été réalisés dans les 34quartiers de la commune de Cité Soleil.

Lancé depuis juillet 2007 parle gouvernement américain à travers sonagence internationale de développement(USAID) pour plus de 20 millions dol-lars américains, ce projet se base sur lerenforcement de la police, appuijudiciaire, développementcommunautaire, travaux publics et infra-structures, encadrement et communica-tion.

D’après l’ambassadeuraméricain, Janet Sanderson, ces projetsvisent à contribuer à l’amélioration desconditions de vie des populations danscette commune.

L’Organisation internationaledes migrations et la Consolidated Hous-ing Foundation (CHF) sont deuxorganisations financées par l’USAIDpour effectuer les travaux.

Comme principalesréalisations : des kiosques, des com-plexes sportifs, des rues et des corridorsmacadamisés, canalisations et drainagesde certaines rues, des places publiqueset autres; la réhabilitation du tribunal depaix, de l’école nationale de Cité soleil.Le total des routes réaménagées ouconstruites dans le cadre de ce projet estestimée à plus de vingt kilomètres.

Visiblement un air dechangement s’est opéré dans certainesrues où jadis des tas d’immondicess’empilaient et des mares d’eaus’installaient après la moindre averseobstruant la circulation. Les habitants de

plusieurs quartiers ontvivement exprimé leur satis-faction pour ces activitésentreprises dans la zone.

« Ici nous avons unterrain de basket, une placepublique et des ruesréhabilitées. Mais il nous fautautre chose encore commeune bibliothèque, des écolesprofessionnelles, des emplois» a déclaré Jean MarionColin, membre del’Organisation populairepour le développement.

Ti Ayiti, un desquartiers de Cité Soleil quiétait utilisé comme déchargepublique, a fait un pas enavant. « Nous voulons unencadrement professionnel,des logements sociaux, etc. »dit Prospère Borgelin, habi-tant de la zone qui ajoute quede bonnes écoles classiqueset professionnelles et desemplois sont ce qui manquele plus dans le quartier.

Par ailleurs,d’autres activités viendronts’ajouter à la liste. La con-struction du Boulevard desAmériques, entre autres.Cette construction devraitdébuter dans deux mois et seterminer en mars 2009 si l’onen croit les déclarations deSinar Al-Najar, directeur dela firme d’exécution.

Les habitants de Cité Soleil remercientet en demandent plus

demi de longueur avec quatre voiesde circulation » a-t-il précisé.

HPN - A traversle projet « Initiative de

« Ce sera uneroute d’un kilomètre et