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Presses Universitaires du Mirail L'indigénisme. (Coll. Que sais-je ?) by Henri FAVRE Review by: Michel BERTRAND Caravelle (1988-), No. 72, HÉROS ET NATION EN AMÉRIQUE LATINE (Juin 1999), pp. 239-242 Published by: Presses Universitaires du Mirail Stable URL: http://www.jstor.org/stable/40853661 . Accessed: 16/06/2014 16:39 Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at . http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp . JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected]. . Presses Universitaires du Mirail is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Caravelle (1988-). http://www.jstor.org This content downloaded from 195.34.79.20 on Mon, 16 Jun 2014 16:39:57 PM All use subject to JSTOR Terms and Conditions

HÉROS ET NATION EN AMÉRIQUE LATINE || L'indigénisme. (Coll. Que sais-je ?)by Henri FAVRE

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L'indigénisme. (Coll. Que sais-je ?) by Henri FAVREReview by: Michel BERTRANDCaravelle (1988-), No. 72, HÉROS ET NATION EN AMÉRIQUE LATINE (Juin 1999), pp. 239-242Published by: Presses Universitaires du MirailStable URL: http://www.jstor.org/stable/40853661 .

Accessed: 16/06/2014 16:39

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familia. La nueva idea de individuo también viene a poner en entredicho las relaciones de género predominantes.

Literatura, desencanto y sociedad civil Aquí surge una cuestión de mucho interés. En efecto, se podría afirmar que

en la década de 1 920 emerge una moderna sociedad civil en Costa Rica, la cual se manifiesta en la formación de espacios públicos y formas de sociabilidad propiamente seculares. El fenómeno de los clubes y las asociaciones es particular- mente importante, mientras que el periodismo asume un nuevo rol en la vida social y se difunden nuevas formas de comunicación de masas, como la radio y el cine. Además, en esta década se inicia la visibilización social y política de la mujer en Costa Rica; por ejemplo, la Liga Feminista de Angela Acuña se funda en 1923 y las maestras adquieren gran protagonismo.

En mi opinión, a diferencia de la literatura que parece expresar desencanto, los nuevos sujetos sociales de los años 1920 son optimistas y creen en la perfecti- bilidad de la sociedad costarricense, creencia que alcanzará un punto máximo en la década siguiente en la ideología del llamado comunismo criollo o comunismo «a la tica». Manuel Mora pensaba que su tarea consistía en venir a completar la obra del liberalismo.

En este sentido, me gustaría entender por qué la literatura no se contagia de ese optimismo. ¿Será acaso porque el país es demasiado filisteo, será acaso porque los escritores no saben qué hacer con su escritura en el contexto de esos cambios? ¿Será acaso porque carecen de la fuerza de contestación y de invención para proponer la nueva imagen de la nación que estos nuevos sujetos estarían necesi- tando? Parecería como si su creación intelectual aunque intenta producir la nación no es capaz de convocarla. La soledad del escritor costarricense es inmensa, nada que ver con la popularidad y el mito que en Nicaragua, ya en esa época, rodean a Rubén Darío.

Pensando en el presente, me pregunto que si no existiera el mercado cautivo, no necesariamente cautivado, creado por los programas del Ministerio de Educa- ción Pública, tal vez los literatos costarricenses tendrían muy pocos lectores. Así parece relevante formular la siguiente interrogación: ¿a partir de cuándo la nación costarricense se decidió a leer «literatura nacional»?

En suma, este libro es una contribución capital no meramente para la comprensión de la historia literaria costarricense, sino para la formulación de múltiples preguntas sobre la totalidad de nuestro desarrollo histórico. Pero es también un libro para el presente que nos interroga sobre cuál debe ser la forma de la identidad nacional costarricense en el siglo que se avecina y que nos pone alertas frente a los aires filisteos imperantes y frente a los travestimientos de la cultura en esta época de consumo global de masas.

Víctor Hugo ACUNA ORTEGA

Henri FAVRE.- L'indigénisme.- Paris, Presses Universitaires de France, 1996.- 126 p. + bibliographie. (Coll. Que sais-je ?)

Il en est des plus de trois mille titres de la populaire collection «Que sais-je ?» comme de la production viticole : la qualité et l'intérêt inégaux des crus sont inévitables dans une encyclopédie qui cherche à couvrir les aspects les plus divers du savoir contemporain. Dans cette perspective, il est clair qu'avec l'ouvrage

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d'Henri Favre on savoure indiscutablement certaines des meilleures cuvées de la collection. L'ample thème choisi n'était pourtant pas évident à traiter en un espace si réduit. Cependant, c'est peut-être là l'une des premières qualités de l'auteur qui arrive à présenter avec clarté, et sans rien négliger d'essentiel, les caractères de ce qui a été depuis 500 ans autant un courant d'opinion qu'un mouvement idéologique dans le monde latino-américain. A la suite d'Henri Favre, il n'est pas inutile de rappeler en effet que l'indigénisme est d'abord et avant tout l'expression d'une réflexion créole et métisse sur l'Indien. Par ailleurs, cette réflexion est indiscutablement une spécificité de l'Amérique ibérique, un tel courant n'ayant pas d'équivalent au nord du Rio Grande.

Faute de place sans doute, l'auteur ne consacre qu'un seul chapitre à l'indi- génisme colonial pour s'attacher essentiellement au discours indigéniste dans le cadre des Etats nés avec les indépendances. Si ce choix peut éventuellement être discuté tant il impose de survoler les travaux de ceux qui, de Las Casas à Clavijero en passant Garcilaso de la Vega, en sont les véritables pionniers, il n'en est pas moins un moyen efficace pour souligner l'importance du courant indigéniste dans la formation des consciences nationales à partir des années 1820. De fait, c'est avant tout aux deux derniers siècles d'histoire du courant indigéniste qu'Henri Favre s'intéresse dans ce travail à travers une centaine de pages. Ayant ainsi délimité son sujet, il s'essaye à en aborder les diverses formes d'expression tant dans le temps que dans l'espace latino-américain après en avoir souligné les caractères originaux.

Au racialisme construit à partir de la seconde moitié du XIXe siècle, notam- ment par Francisco Pimente! au Mexique ou Javier Prado au Pérou qui tous deux préconisent l'intégration de l'Indien à travers l'exaltation du métissage, succède au début du XXe siècle la définition culturaliste de l'indigénisme qui cherche à prendre en compte les traits originaux des civilisations préhispaniques et affirme la nécessité de reconnaître une place à l'Indien dans la construction des identités nationales. Cependant, dans les deux cas, l'objectif final reste bien, au-delà de cette prise en compte, l'intégration culturelle sous couvert d'accultu- ration. Une dernière forme importante de cet indigénisme n'est autre que la prise en compte de la situation des populations indiennes par les penseurs marxistes d'Amérique latine, à commencer par José Carlos Mariátegui, pour lesquels la dimension du «problème indien» est avant tout de nature économique mais qui poursuivent finalement le même objectif d'intégration que leurs précurseurs en indigénisme.

La force de ce courant indigéniste pluriséculaire s'exprime en particulier dans sa capacité à inspirer de nombreux artistes. Littérature, musique et peinture d'Amérique latine se trouvent avoir été depuis 200 ans en particulier un lieu d'expression privilégié de l'indigénisme, à l'image notamment des muralistes mexicains qui en firent l'un de leur thème d'inspiration privilégiés à l'image d'un Diego Rivera. A partir de très nombreux exemples sélectionnés dans divers pays d'Amérique latine, Henri Favre montre l'étroitesse des liens qui se sont tissés entre ce courant d'opinion et les artistes latino-américains. Sans être exhaustif, il n'en donne pas moins un panorama très large qui montre la profondeur de ce mouvement parmi les intellectuels d'Amérique latine.

Dans les deux derniers chapitres, Henri Favre se propose d'étudier les mani- festations de l'indigénisme dans la vie politique des Etats latino-américains. Dans une analyse toute en nuances, il en souligne les caractères particulièrement

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ambigus depuis son eclosión. Comment pourrait-on s'en étonner quand on sait en particulier que, dans ses fondements mêmes, la politique indigéniste portait en elle ses propres contradictions ? Née d'une revendication anti-féodale hostile à l'archaïsme des sociétés rurales latino-américaines, et donc à ce titre facteur de modernisation, elle va d'abord servir à légitimer dans ces mêmes pays la naissan- ce et le développement d'une exploitation de type capitaliste. Libérant l'Indien de la glèbe elle prétend parvenir, à l'image des politiques libérales du XIXe siècle, à l'intégrer à la Nation. Pourtant, et de manière quelque peu contradictoire, l'in- digénisme va aller de pair avec la remise en cause de la législation foncière libé- rale pourtant porteuse elle aussi de modernité et de transformation capitaliste des campagnes latino-américaines. Entre ces diverses contradictions qui ne font qu'aiguiser les rivalités sociales entre Indiens et non-Indiens, entre propriétaires fonciers et travailleurs sans terre, seule l'émergence d'un arbitre suffisamment puissant peut permettre d'éviter l'explosion. Aussi n'est-ce pas sans surprise que l'on constate que l'âge d'or de l'indigénisme latino-américain coïncide précisé- ment avec la victoire des pouvoirs populistes. De l'APRA au Pérou à l'expérience populiste des présidents P. E. Calles et L. Cárdenas au Mexique, c'est bien cette tentative de synthèse qui inspire les gouvernements populistes. Elle se traduit notamment par la mise en place de nombreuses réformes agraires, le développe- ment de l'éducation, l'insistance mise sur le développement communautaire et plus généralement la certitude que le «problème indien» est d'abord de nature culturelle, sociale et économique. Elle inspire plus largement la naissance d'insti- tutions panaméricaines capables de porter cette politique à l'échelle du sous- continent et finit par trouver une véritable consécration à travers la convention 107 sur les populations indigènes élaborée par l'OIT en 1957. Une rapide éva- luation de cette politique en souligne les limites si ce n'est la principale ambi- guïté : conçu pour répondre aux problèmes d'un monde rural, l'indigénisme se trouve rapidement en porte-à-faux face à l'explosion urbaine qui caractérise les métropoles latino-américaines. Surtout, l'application de ces politiques indigé- nistes se traduit en particulier par la diminution régulière des populations in- digènes dans les Etats concernés, entraînant le triomphe du projet intégration- niste lancé au siècle dernier. Cette contradiction fondamentale de l'indigénisme débouche sur sa remise en cause depuis une vingtaine d'années. L'épuisement du modèle développementiste signifie que la machine à intégrer s'enraye pour deve- nir au contraire une machine d'exclusion. Cette crise profonde débouche sur l'émergence d'un nouveau courant qui, à l'image des sectes, prétend ravauder le tissu social. L'indianisme cherche donc à proposer à ces populations massive- ment exclues de la société nationale et déculturées une nouvelle identité capable de proposer de nouveaux systèmes de valeurs. Comme le souligne Henri Favre, cette construction volontariste débouche sur une identité subjective qui prétend en priorité répondre aux besoins de tous ceux qui, en situation de marginalité et d'exclusion, se sont précisément affranchis du statut et de l'identité d'Indien que la société nationale prétendait au contraire voir reconnus. On ne peut alors que souligner avec l'auteur le véritable bricolage intellectuel et identitaire ainsi que la surenchère auxquels se livrent les organisations indianistes qui, du Chiapas à l'Amazonie, tentent de trouver une reconnaissance nationale et surtout inter- nationale. Dans ce domaine, le rôle des Eglises est sans doute essentiel en leur offrant des relais capables de canaliser les soutiens nécessaires venus de l'exté- rieur. En ce sens, l'orientation nouvelle prise par la Théologie de la Libération

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qui, à travers le recours au concept d'inculturation, place au second plan la dimension purement socio-économique de l'exclusion et de l'exploitation pour lui préférer celle à contenu culturel, joue un rôle décisif dans l'élargissement de ce nouveau courant d'opinion dont l'expansion ne peut que souligner la fin des aspirations indigénistes qui, ce faisant, deviennent un nouvel objet d'histoire.

Michel BERTRAND

Ramón Man BACCA (Alfredo MARCOS ed.).- Escribir en Barranquilla.' Barranquilla, Ediciones Uninorte, 1998. - VIII+283 p.

Ce volume réunit des chroniques, des evocations d écrivains et d oeuvres, ainsi que des travaux de recherche, tous centrés sur la production littéraire à Barranquilla depuis les dernières années du XIXème siècle. Avocat de formation, professeur de littérature, journaliste et romancier, Ramón Bacca a été aussi l'un des animateurs de Suplemento del Caribe, un des plus actifs suppléments domini- caux colombiens des années 1970. La rédaction des textes (dont quelques-uns inédits) réunis dans le livre couvre les années 1987-1998. Cet ensemble suit une voie moyenne entre l'évocation de la vie littéraire et l'analyse des textes de création ; évitant la superficialité anecdotique de la première et la raideur acadé- mique de la seconde, il restitue ce que l'auteur appelle un « univers littéraire », l'atmosphère d'un milieu intellectuel, minoritaire et marginal, changeant mais toujours porteur de quelques traits qui expliquent les particularités du processus. Celui-ci, au total, mérite d'attirer l'attention par sa richesse (encore faut-il noter que l'auteur a laissé de côté les arts plastiques, dont le représentant le plus connu est Alejandro Obregón). C'est ce processus qui ressort de la lecture du livre, et ses liens variables avec le mouvement des idées et des sensibilités en Colombie et en Amérique latine entre deux fins de siècle. Dans la note préliminaire, Ramón Bacca annonçait : « No es éste ni un libro de historia de la literatura, ni de crítica literaria, como tampoco un texto didáctico. No se hallará, pues, aquí un estudio completo ni de la poesía, ni de la novela, ni del teatro, ni del ensayo entre nosotros, sino, descartado todo lo anterior, lo que resta » (p. VII).

Du siècle qu'il embrasse, commencé avec un faible impact du modernisme mais rehaussé par le bref passage du rutilant Barba-Jacob, le livre ne laisse de côté que la plus jeune génération, s' arrêtant à des écrivains qui ont maintenant atteint la quarantaine, c'est-à-dire qu'il prend simplement acte de l'entrée dans la postmodernité avec des auteurs comme Julio Olaciregui. Il manque, bien sûr, une allusion de Ramón Bacca à son oeuvre personnelle, qui est en train d'obtenir une certaine reconnaissance au niveau national et au-delà (cf. notre compte rendu dans le n° 56 de Caravelle et l'article de José Manuel Camacho Delgado dans le n° 68).

Local par la matière qu'il traite, local par son édition, local encore par le rôle qui lui est évidemment dévolu dans l'actuelle prise de conscience d'une identité caraïbe (on a cessé de parler de « Côte atlantique » et il est question plutôt de la « Caraïbe colombienne »), local également par sa facette anecdotique, le livre échappe au localisme grâce à la perspective adoptée tout au long par son auteur, qui mesure les choses à l'aune de l'universel. Le cosmopolitisme de Barranquilla n'est pas étranger à ce trait, non plus que la réceptivité de ses intellectuels aux courants et aux livres venus d'ailleurs. Peut-être l'indifférence des élites à l'égard des choses de la culture a-t-elle été stimulante, malgré l'étouffement ressenti en

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