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ED_HiHu1res Page 1 Lundi, 18. septembre 2000 11:05 11
In memoriam
La publication de ce premier volume de la version franaise de
LHistoire du dve-loppement scientifique et culturel de lhumanit
concide malheureusement avec ladisparition brutale de Joseph Bouyain, artisan principal de ce gigantesque ouvrage.Nous voudrions rendre hommage ce travailleur inlassable qui a consacr son temps,son nergie et son savoir-faire llaboration de cette prestigieuse collection.Pendant les derniers moments de sa vie, il tait anim du dsir ardent dachever lapublication de la version anglaise et de lancer les autres versions dans les grandeslangues de communication : espagnol, arabe, portugais, etc. Ce travail est maintenanten chantier mais Joseph Bouyain est parti sans avoir vu les fruits de son uvre.LUNESCO et la communaut intellectuelle internationale souhaitent par ces motsexprimer le tmoignage mu de leur reconnaissance et honorer la mmoire de ceserviteur de lhumanit.
ditrice du volume : Corinne Julien.Avec la collaboration de Khadija Tour
Titre original :
History of Humanity Vol I : Prehistory and the Beginning of Civilization
Publi par lOrganisation des Nations Unies pour lducation, la science et la culture(UNESCO), Paris et Routledge, Londres. UNESCO UNESCO, 2000 pour ldition franaiseISBN UNESCO : 92-3-202810-7ISBN EDICEF : 2-84-129733-0
Les ides et opinions exprimes dans cet ouvrage sont celles des auteurs et ne refltentpas ncessairement les vues de lUNESCO. Les appellations employes dans cettepublication et la prsentation des donnes qui y figurent nimpliquent de la part delUNESCO aucune prise de position quant au statut juridique des pays, territoires,villes ou zones ou de leurs autorits, ni quant au trac de leurs frontires ou limites.
LUNESCO remercie lAgence de la Francophonie pour sa gnreuse participationfinancire la publication de cet ouvrage.
Tous droits de traduction, de reproduction et dadaptation rservs pour tous pays.
Le Code de la proprit intellectuelle nautorisant, aux termes des articles L. 122-4 et L. 122-5,dune part, que les copies ou reproductions strictement rserves lusage priv du copiste etnon destines une utilisation collective et, dautre part, que les analyses et les courtes cita-tions dans un but dexemple et dillustration, toute reprsentation ou reproduction intgraleou partielle, faite sans le consentement de lauteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, estillicite .Cette reprsentation ou reproduction, par quelque procd que ce soit, sans autorisation delditeur ou du Centre franais dexploitation du droit de copie (20, rue des Grands-Augustins,75006 Paris), constituerait donc une contrefaon sanctionne par les articles 425 et suivants duCode pnal.
ED_HiHu1res Page 2 Lundi, 18. septembre 2000 11:05 11
e-frogeTexte tap la machineISBN 978-92-3-202810-5Sommaire
I
Sommaire
Sommaire ............................................. IListe des figures ................................... IVListe des cartes ..................................... VIIIListe des planches ................................ X
Prface. La prhistoire en marche. Actualit des recherches lors des douze dernires annes (1988-2000) ............................ 1
Jean-Pierre Mohen
Introduction........................................... 39
Sigfried J. De Laet
Premire PartieDe lanthropogense aux dbuts de la production de nourriture
A. Lanthropogense et la priode de l
homo habilis
et de l
homo erectus
1 Lanthropogense : une vision globale .......................................... 85
Yves Coppens et Denis Geraads
2 La priode de
homo habilis
et de
homo erectus
: une vision globale 97
Yves Coppens et Denis Geraads
3 Le palolithique infrieur et les premiers habitats en Afrique ........ 117
Jean Chavaillon
4 Larchologie du plistocne infrieur et moyen en Europe ...... 138
Paola Villa
5 La priode de l
homo habilis
et de l
homo erectus
en Asie occidentale 182
Francis Hours, s. j.
6 La priode de l
homo habilis
et de l
homo erectus
en Asie mridionale (Palolithique infrieur) ............... 217
Ramchandra V. Joshi
7 La Chine durant la priode de l
homo habilis
et de l
homo erectus
234
Wu Rukang et Jia Lanpo
8 LIndonsie lpoque d
homo habilis
et d
homo erectus
............. 240
Gert-Jan Bartstra
B. Les nandertaliens et leurs contemporains
9 Anthropologie physique(Une vision globale)...................... 259
Bernard Vandermeersch
10 Archologie(Une vision globale) ..................... 276
Karel Valoch
11 LAfrique ...................................... 300
Fred Wendorf, Angela E. Close, Romuald Schild
12 LEurope (sauf lex-URSS) ......... 351
Karel Valoch
13 Le territoire de lex-URSS ........... 372
Valeriy P. Alexeev
14 LAsie occidentale ....................... 392
Arthur J. Jelinek
15 LAsie mridionale ....................... 415
Ramchandra V. Joshi
16 La Chine ....................................... 421
Wu Rukang et Jia Lapo
17 LIndonsie ................................... 426
Gert-Jan Bartstra
ED_HiHuTDM.fm Page I Lundi, 18. septembre 2000 11:06 11
II
D
E
LA
PRHISTOIRE
AUX
DBUTS
DE
LA
CIVILISATION
C. De lapparition de
homo sapiens sapiens
jusquaux dbuts de la production de nourriture
18 Vue densemble ( lexception de lart) ................. 441
Bohuslav Klima
19 Les origines de lart (Vue densemble) ......................... 465
Hans-Georg Bandi
20 LAfrique ...................................... 478
J. Desmond Clark
21 Le palolithique suprieur etle msolithique en Europe ........... 517
Marcel Otte
22 Le palolithique suprieur sur le territoire de lancienne URSS ...... 552
Valeriy P. Alexeev
23 Lart palolithique et msolithique en Europe ..................................... 572
Hans-Georg Bandi
24 LAsie occidentale de la fin du palolithique moyen jusquaux dbuts de la production de nourriture....... 588
Ofer Bar-Yosef
25 LAsie mridionale ....................... 624
Ramchandra V. Joshi
26 La Chine ....................................... 631
Jia Lanpo et Wu Rukang
27 LAsie du Sud-Est et le Japon ..... 637
Karl L. Hutterer
28 LAustralie et la Nouvelle-Guine lpoque de l
homo sapiens sapiens
jusqu'a il y a environ 5 000 ans..... 671
Josephine M. Flood
29 Des origines de lhomme amricain 709
Jos L. Lorenzo (dcd)
30 Prhistoire de lAmrique du Nord 724
Alan L. Bryan
31 Le Mexique et lAmrique Centrale depuis les premiers habitants jusquaux dbuts de la productionde nourriture ................................. 756
Jos L. Lorenzo (dcd)
32 Les cultures des plus anciennes populations de chasseurs en Amrique
Centrale, les Carabes, la partie septentrionale de lAmrique du Sud et lAmazonie................................ 774
Mario Sanoja Obediente
33 Prhistoire de lAmrique du Sud non-andine : Brsil, Paraguay, Uruguay et Argentine (il y a de 31 000 5 000 ans)...................................... 801
Oswaldo R. Heredia (dcd)
34 Les Andes quatoriales et tropicales(de larrive de lhomme jusquaux dbuts de la production de nourriture) ..................................... 834
Luis G. Lumbreras Salcedo
35 La priode lithique dans le sud-ouest de lAmrique du Sud (sud du Prou,Bolivie, nord-ouest de lArgentine,Chili) ............................................. 848
Lautaro Nuez Atencio
Deuxime PartieDes dbuts de la production de nourriture jusquau premiers tats
36 Des dbuts de la production de nourriture jusquaux premiers tats : une vision globale ......................... 885
Sigfried J. De Laet (dcd)
37 La domestication des plantes : une vision globale ......................... 913
Jack R. Harlan
38 La domestication des animaux depuis les dbuts de la production de nourriture jusquil y a environ 5 000 ans : une vision globale....... 943
Sandor Bknyi
39 La priode finale de la prhistoireen gypte ...................................... 964
Lech Krzyzaniak
40 LAfrique (sauf lgypte) depuis les dbuts de la production de nourriture jusqua il y a environ 5 000 ans ....................................... 993
David W. Phillipson
41 Le nolithique et le chalcolithique en Asie Occidentale (depuis il y a 12 000 ans jusqu il y a
ED_HiHuTDM.fm Page II Lundi, 18. septembre 2000 11:06 11
Sommaire
III
5 000 ans)...................................... 1026
James Mellaart
42 La prhistoire de la pninsule arabique ........................................ 1066
A. H. Masry avec la collaboration de A. H. Dani
43 LAsie mridionale du nolithique au dbut de lge du Bronze ........ 1076
Ahmad Hasan Dani
44 LAsie centrale et septentrionaleau nolithique .............................. 1104
A. P. Derevyanko
45 Asie du Sud-Est et Core.............. 1132
Wilhelm G. Solheim, II
46 La Chine nolithique .................... 1168
An Zhimin
47 La priode nolithique en Europe 1186
Sigfried J. De Laet (dcd)
48 Le monde gen au nolithique .... 1213
Christos Doumas
49 Les civilisations nolithiquesen Mditerrane occidentale ......... 1237
Jean Guilaine
50 La pninsule balkanique et le Sud-Est europen au nolithique.......... 1275
Milutin Gara
anin
51 Le Nolithique en Europe centrale 1306
Jens Lning
52 Le nolithique et le chalcolithique (ex-URSS) .................................... 1345
Nikolai J. Merpert
53 LEurope atlantique au nolithique .................................... 1374
Pierre-Roland Giot
54 La nolithisation de la plaine de lEurope septentrionale ............ 1414
Lili Kaelas
55 Les monuments mgalithiques en Europe ...................................... 1439
Lili Kaelas
56 Lexploitation minire au nolithique et au chalcolithique en Europe ...................................... 1488
Robert Shepherd
57 Les dbuts de la production de nourriture au Mexique et en Amrique centrale ................ 1516
Jos L. Lorenzo (dcd)
58 Les dbuts de la production de nourriture en Amrique centrale, les Carabes, la partie septentrionale de lAmrique du Sud et lAmazonie ................................... 1523
Mario Sanoja Obediente
59 Les Andes quatoriales et tropicales des dbuts de la production de nourriture jusque vers 5 000 avant le prsent ............................ 1533
Luis G. Lumbreras
Postface ................................................ 1547
Sigfried J. De Laet (dcd)
Index ................................................... 1571
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Liste des figures
1. Outils lithiques dIsernia (Italie),dAmbrona (Espagne) et de Pech delAz II (France)
2. Outils en calcaire dAmbrona(Espagne) et de Terra Amata (France)
3. Artefacts de lAcheulen ancien : SittMarko (Syrie), Ubeidiya (Isral)
4. Artefacts de lAcheulen rcent : NahrAl-Kabir (Syrie), Bireh (Jordanie)
5. Artefacts de lAcheulen final : NahrAl-Khabir (Syrie)
6. Industries de transition : El-Kowm(Syrie)
7. Artefacts du Palolithique infrieur(Inde)
8. Artefacts du site du Sinanthrope Zhoukoudian (Chine)
9. pieu en bois dif, Lehringen (Alle-magne)
10. Gravure sur cte de buf, Pech de lAz(France)
11. Lignes graves sur omoplate de mam-mouth, Molodoca I, Bassin du Dniestr
12. Artefacts moustriens de Bir Sahara(site 13) (gypte)
13. Artefacts khormusiens, site 1017(Nubie)
14. Pointes lithiques du Middle Stone Age(MSA) rcent, Klasies River Mouth(Afrique du Sud)
15. Structures en pierre du MSA OrangiaI (Afrique du Sud)
16. Site Eth-72-1, artefacts du MSA (thio-pie)
17. Biface en ivoire de Rhede (Allemagne)18. clats lamellaires et pointes Levallois,
Knigsaue (Allemagne)19. Be
ov (ex-Tchcoslovaquie) : Proto-charentien (Protoquina)
20. La Ferrassie (France). Charentien detype La Ferrassie
21. Micoquien de lEurope centrale (Alle-magne)
22. Artefacts moustriens, grotte de Kiik-Koba, Crime (Fdration de Russie)
23. Artefacts moustriens, SoukhayaMechetk, Bassin de la Volga
24. Molodova I, Bassin du Dniestr. Culturemoustrienne : plan dune habitation
25. Molodova I, Bassin du Dniestr. Recon-stitution dune habitation
26. Pronyatine, Ukraine. Gravure dun ani-mal sur un os. Moustrien
27. Industrie lithique du Moustrien deTranscaucasie
28. Outils sur lame; tradition mougha-rienne, grotte de Tabun (Isral)
29. Outils moustriens levantins, grotte deTabun (Isral)
Prfacea. Empreintes de pas humains
palolithiques. Aldne (France)b. Panneau peint danimaux.
Vallon-Pont-dArc (France)c. Plan de la grotte Cosquer.
Cassis (France)d. Relev dun cheval. Grotte Cosquer
(France)
e. Relev graphique du plafond de laSalle des Vagues. Grotte dArcy-sur-Cure (France)
f. Relev des animaux au profil piquet.Canada do Infeano (Portugal)
g. Relev de galets de basalte. Jerf-el-Ahmar (Syrie)
h. Plan du menhir bris. Locmariaquer(France)
ED_HiHuFi Page IV Lundi, 18. septembre 2000 11:06 11
Liste des figures
V
30. Outils moustriens et clats Levalloisdu Zagros, grotte de Bisitum (Iran)
31. Palolithique moyen de Dara-i-Kur(Afghanistan)
32. Artefacts de Xujiayao, Shanxi, ChineMagdalnien
33. Ours des cavernes, grotte des Com-barelles, Dordogne, France
34. Gravures paritales magdalniennes.Grotte des Trois Frres, Arige, France
35. Vnus de Willendorf (Autriche) et Vnusde Kostenki (Fdration de Russie)
36. Disposition topographique des gra-vures dans les grottes palolithiques
37. Industries du Late Stone Age en Afriqueseptentrionale
38. Art du Capsien suprieur (Tunisie)39. Microlithes dos, Tushka (Nubie);
pointe ounanienne du Sahara central;industrie pi-palolithique de loasis deWargla (Algrie)
40. Artefacts msolithiques du site Khartoum ancien , Khartoum,Soudan
41. Industries du Late Stone Age en thi-opie et en Afrique orientale
42. Late Stone Age, Afrique du Sud : mth-odes demmanchement darmatures deflches. Abri-sous-roche dApollo 11en Namibie, dalle peinte.
43. Chtelperronien ancien (France)44. Europe septentrionale : pointes foli-
aces45. Spulture de Sungir, prs de Moscou
(Fdration de Russie)46. Solutren : industrie osseuse47. Solutren : armes lithiques48. Magdalnien, industrie lithique et
industrie osseuse49. Cycle migratoire des rennes et des chas-
seurs dans la plaine septentrionale delEurope et artefacts hambourgiens
50. Artefacts aziliens (France)51. Tjongrien, industrie lithique (Bel-
gique)52. Culture ahrensbourgienne (Alle-
magne)53. Msolithique ancien (priode borale)54. Armatures du Msolithique septentrio-
nal55. Artefacts msolithiques de Scandinavie
56. Art msolithique (Europe septentrio-nale)
57. Reconstitution dune habitation,Mezhiritch, Bassin du Dniepr
58. Figurines fminines stylises, Mezine,Bassin du Dniepr
59. Industrie lithique du Swiderien60. Figurines zoomorphes en ivoire, grotte
de Vogelherd (Allemagne)61. Propulseur en bois de renne, Abri Mon-
tastruc Bruniquel, Tarn-et-Garonne(France)
62. Reprsentation dun renne sur un bton de commandement , grotte deKesslerloch, Thayngen (Suisse)
63. Reprsentation stylise dune femme,Gnnersdorf (Allemagne)
64. Personnages styliss gravs sur un os,Maglemose (Danemark)
65. Chasse au cerf, peinte en noir. AbrigoMas den Josep, Valltorta (Espagne)
66. Scne de bataille, peinte en noir. AbrigoLes Dogues, Gasulla, Espagne
67. Artefacts de lAurugnacien du Levant,grotte de Hayonim (Isral)
68. Artefacts du Kbarien, du Kbariengomtrique et du Moushabien, Asieoccidentale
69. Industrie osseuse du Natoufien, Asieoccidentale
70. Objets dart natoufiens, Asie occiden-tale
71. Artefacts du Palolithique moyen etsuprieur, grotte de Shangao (Pakistan)
72. Artefacts du Shiyu, Shanxi, Chine73. Artefacts dIndonsie et de Borno74. Galets amnags hoabinhiens (Viet Nam)75. Artefacts dUlu Leang, Sulawesi,
Indonsie76. Pointes de projectiles de Java
(Indonsie)77. Outillage lithique du Palolithique du
Japon, phase I78. Outillage lithique du Palolithique du
Japon, phase II79. Outillage osseux de la priode Jomon
(Japon)80. Figurines en cramique de la priode
Jomon (Japon)81. Haches tranchant poli du Plistocne,
Terre dArnhem (Australie)
ED_HiHuFi Page V Lundi, 18. septembre 2000 11:06 11
VI
D
E
LA
PRHISTOIRE
AUX
DBUTS
DE
LA
CIVILISATION
82. Crne de Kow Swamp V (Australie)compar des crnes modernes dfor-ms artificiellement ou non
83. Chasseur blessant un meu, parcnational de Kakadu, Terre dArnhem,Australie
84. Personnage masculin. Peinture deKilondjoruk, Terre dArnhem, Australie
85. Pointe de Folsom du Colorado; pointede Clovis de lArizona (Etats-UnisdAmrique)
86. Pointe pdoncule carr, HandprintCave, Nevada (Etats-Unis dAmrique)
87. Industrie dEl Jobo : biface. Al Altico,Venezuela
88. Industrie dEl Jobo : choppers. E. doFalcon, Venezuela
89. El Jobo (Venezuela) : denticuls etpointes bifaciales lancoles
90. El Jobo (Venezuela) : lame, racloirs,grattoir
91. Phase Vinitu : outillage lithique (Brsil)92. Culture Umb : outillage lithique (Br-
sil)93. Culture Humait : artefacts typiques
(Brsil)94. El Ceibo (Patagonie, Argentine) : les
plus anciens artefacts lithiques95. Culture de Los Toldos (Patagonie,
Argentine) : outillage lithique96. Culture de Casapredense (Patagonie,
Argentine) : outillage lithique97. Artefacts typiques des populations de
chasseurs du Plistocne et delHolocne (partie occidentale delAmrique du Sud)
98. Lamelles en pierre patine typiquepour les lamelles de faucille (gypte)
99. Oasis du Fayoum (gypte) : outillagenolithique
100. Objets trouvs dans des mobiliersfunraires du Badarien (gypte)
101. Objets trouvs dans des mobiliersfunraires de lAmratien (gypte)
102. Motifs peints en blanc peint sur desvases de lAmratien (gypte)
103. Objets trouvs dans des mobiliersfunraires de Gerzen (Haute et Moy-enne gypte)
104. Danses rituelles peintes sur des vasesfunraires du Gerzen (gypte)
105. Girafes et autruche entraves? Gra-vures rupestres de Jebel Uweinat(Jamahiriya arabe libyenne)
106. Jricho (NPCA) : tour maisons rondes107. Mureybet III (Syrie) : maison ronde108. Bouqras (Syrie) : btiment rectangu-
laire (Maison 12)109. ayn Tepesi (Turquie) : plan du sec-
teur oriental des fouilles110. Tell Abada : plan dun district111. Habuba Kebira : plan de lagglomration112. Jawa : reconstitution dune maison du
secteur F113. Uruk, Warka (Iraq) plan du niveau IVB
du complexe dEanna114. Cinq vases du type dObeid trouvs en
Arabie Saoudite115. Vestiges typiques du Nolithique en
Mongolie116. Vestiges nolithiques typiques de la
Sibrie occidentale117. Vestiges typiques du Nolithique
Touva118. Lours et llan dans lart nolithique de
la Sibrie occidentale119. Zone du lac Bakal : culture dAsakovo
culture de Serovo (Fdration deRussie)
120. Zone du lac Bakal : culture de Serovo culture de Kitoi (Fdration de Russie)
121. Culture nolithique de Novopetrovka(Fdration de Russie)
122. Culture de Kondon culture deVoznesenskoe (Fdration de Russie)
123. Sakachi-Alyan (bassin de lAmour,Fdration de Russie) : ptroglyphes
124. Principaux types dartefacts lithiquesdu Hoabinhien
125. Outillage osseux, Sampung, Java(Indonsie)
126. Microlithes, Ulu Leang (Indonsie)127. Reprsentations graphiques, Ile
dArguni, Indonsie128. Trois vases en cramique de Tongsam-
dong (Rpublique de Core)129. Masque ralis dans une coquille St.
Jacques, Tongsamdong (Rpublique deCore)
130. Outils en pierre. Culture de Peiligang(Chine)
ED_HiHuFi Page VI Lundi, 18. septembre 2000 11:06 11
Liste des figures
VII
131. Poteries des plus anciennes culturesnolithiques du Nord de la Chine
132. Poterie peinte de la culture de Yangshao(Chine)
133. Poterie de la culture de Xinglongwa(Chine)
134. Outil en forme de bche (
si
) de la cul-ture de Hemudu (Chine)
135. Poterie et artefacts en os et en pierre dela culture de Hemudu (Chine)
136. Styles cramiques du groupe de Fio-rano (nord de lItalie)
137. Styles cramiques de la culture deLagozza (Italie)
138. Styles cramiques de la culture de Cor-taillod (Suisse)
139. Styles cramiques de la culturedEgolzwill (Suisse)
140. Cramiques dcores du Camp-de-Chassey, Sane-et-Loire (France)
141. Styles cramiques de la culture destombes en fosse (Catalogne, Espagne)
142. Styles cramiques de la culture de Fer-rires (Languedoc oriental, France)
143. Idoles en os, Almizaraque (culture deLos Millares, Espagne)
144. Idoles en pierre chalcolithiques du sudde la pninsule Ibrique
145. Vestiges caractristiques de la culturede Remedello (Italie)
146. Plan du site nolithique proto-urbainde Poljanica (Bulgarie)
147. Types de cramique nolithique enEurope centrale
148. volution des types dhabitationsnolithiques en Europe centrale
149. volution des ouvrages de terre duNolithique en Europe centrale
150. Tableau comparatif de la cramique descultures nolithiques des rgions auNord de la mer Noire
151. Types de poteries nolithiques (ex-URSS)
152. Plan du cairn de lle Carn, Plou-dalmzeau, Finistre, France
153. Plan du cairn de La Hoguette, Fon-tenay-le-Marmion, Calvados, France
154. Plans de dolmens couloir volus dela fin du Nolithique moyen (France)
155. Reconstitution de la grande stledcore de Locmariaquer (France)
156. Plans de tombes mgalithiques duNolithique rcent (France)
157. Les hypoges de la Marne (France)158. Reconstitution dune entre du village
de Champ-Duran Nieul-sur-Autize,Vende (France)
159. Enceinte fosss interrompus de Wind-mill Hill (Wiltshire, Royaume-Uni)
160. Plan et reconstitution du tumulusallong de Fussels Lodge (Wiltshire,Royaume-Uni)
161. Court cairn de Deerpark (Sligo, Irlande)162. Maisons construites en plaquettes de
pierre, les Orcades, Ecosse, (Royaume-Uni)
163. Newgrange, grand cairn mgalithique,valle de la Boyne (Meath, Irlande)
164. Monuments rituels de type
henge
, An-gleterre mridionale (Royaume-Uni)
165. Flgeln-Eekhlten (Allemagne). Mai-son de la civilisation des gobelets enentonnoir (TRB)
166. Types de tombe chambre mgalithiquesen Europe
167. Types de dolmens couloir en Europe168. Reconstitution dune tombe mgali-
thique en Scandinavie169. Types dalles couvertes mgalithiques
en Europe170. Mthodes dextraction du silex
lpoque prhistorique171. Plan de la minire de silex de Cissbury
(Royaume-Uni)
ED_HiHuFi Page VII Lundi, 18. septembre 2000 11:06 11
Liste des cartes
1 A. Carte de lAfrique intertropicale auMiocne suprieurB. Carte de lAfrique intertropicaleaujourdhuiC. Rpartition des Panids et desHominiens
2 Afrique : les principaux gisementsarchologiques et les sites Hominiensdu Pliocne et du Pleistocne infrieur
3 Emplacement des sites du Pleistocneinfrieur et du dbut du Plistocnemoyen en Europe
4 Emplacement des principaux sites duPlistocne moyen en Europe
5 Asie occidentale. Sites du palolithiqueinfrieur ancien et rcent
6 Asie occidentale. La transition duPalolithique infrieur au Palolithiquemoyen
7 La valle de la Soan et emplacement dessites palolithiques au Pakistan
8 Emplacement des principaux sitespalolithiques de lInde
9 Carte du centre et de lEst de Java(Indonsie)
10 Carte de rpartition des Nandertaliens. 11 LAfrique durant le Middle Stone Age. 12 Emplacement des sites moustriens
dans lex-URSS dans lesquels ont ttrouvs des vestiges paloanthro-pologiques
13 Les principales rgions et les sitesimportants dAfrique
14 Carte de rpartition des principales cul-tures du dbut du Palolithiquesuprieur en Europe, entre vers 38 000et vers 32 000 avant le prsent
15 Les deux cultures principales enEurope, de vers 32 000 vers 22 000, sesont rpandues sur lensemble ducontinent
16 LEurope durant le Plniglaciaire, de22 000 17 000 environ.
17 LEurope au Palolithique final (de vers17 000 vers 12 000)
18 LEurope au Tardiglaciaire (Allerd). 19 LEurope au Msolithique20 Rpartition des principaux groupes de
sites du Palolithique suprieur sur leterritoire des plaines de lEurope orien-tale et en Crime
21 Carte des principaux sites duPalolithique suprieur en Asie occi-dentale
22 Carte du Sud-Est asiatique indiquantltendue des isthmes du Plistocnercent, et les sites archologiques men-tionns dans le texte
23 Carte du Japon indiquant ltendue desisthmes du Plistocne rcent et lessites archologiques mentionns dansle texte
24 Carte de lAustralie, de la Tasmanie etde la Nouvelle-Guine indiquant lessites archologiques du Plistocne
25 A. La Bringie au PlistocnesuprieurB. La Bringie au stade de Woodford(il y a de 20 000 14 000 ans)
26 Limites des glaciers dans le Nord-Ouest de lAmrique du Nord lors de lapriode dextension maximale duWoodfordien
ED_HiHuCa Page VIII Lundi, 18. septembre 2000 12:06 12
Liste des cartes
IX
27 Les sites archologiques les plusanciens du Continent amricain
28 Le Mexique et lAmrique centrale lArcholithique
29 Le Mexique et lAmrique centrale auCnolithique infrieur
30 Le Mexique et lAmrique centrale auCnolithique suprieur
31 LAmrique centrale, le Nord delAmrique du Sud et lAmazonie
32 Cultures et sites archologiques men-tionns dans le texte
33 Les principaux sites archologiquesdes chasseurs-collecteurs de la rgionandine, entre 16 000 et 10 000 avant leprsent
34 Le Sud de la partie centrale, la partie Sudet lextrme-Sud de la rgion andine, largion de lArchipel et la Patagonie
35 Sites du Sud-Ouest de lAsie et du Sud-Est de lEurope ayant livr des restes deplantes domestiques datant dil y a aumoins 8 000 ans
36 Les plus anciens sites nolithiques duSud-Est de lAsie et du Pacifique Sud
37 Les plus anciens sites nolithiques delAmrique
38 Aires de distribution du loup39 Aires de distribution de la chvre
bzoard et du mouton sauvage40 Aires de distribution du cochon sau-
vage et de laurochs41 Les plus anciens vestiges danimaux
domestiques en Asie du Sud-Ouest 42 Expansion de llevage des caprins et
des ovins en Europe mridionale auNolithique ancien
43 gypte : les principaux sites nolithi-ques et prdynastiques
44 Aires de distribution des prcurseurssauvages des plantes cultives enAfrique
45 Sahara, Afrique occidentale et Afriqueorientale : sites illustrant les dbuts dela production de nourriture
46 Carte de lAsie occidentale entre11 000/10 500 et 10 250
47 Carte de lAsie occidentale entre 10 500et 8 250
48 Carte de lAsie occidentale au huitimemillnaire
49 Carte de lAsie occidentale entre 7 250/7 000 et 6 000
50 Carte de lAsie occidentale au siximemillnaire
51 Pninsule Arabe. Emplacement desprincipaux sites prhistoriques
52 Carte de distribution des sitesnolithiques en Asie mridionale
53 Carte de distribution des principauxsites nolithiques en Asie centrale etseptentrionale
54 LAsie du Sud-Est insulaire55 Le Nolithique en Mditerrane occi-
dentale entre 8 500 et 8 00056 Le Nolithique en Mditerrane occi-
dentale vers 7 800-7 50057 Le Nolithique en Mditerrane occi-
dentale58 Le Nolithique en Mditerrane occi-
dentale vers 6 000-5 50059 Le Nolithique en Mditerrane occi-
dentale vers 5 000/4 50060 Le Prnolithique, le Nolithique
ancien et le Nolithique moyen dans lesBalkans
61 Le Nolithique rcent et lEnolithiquedans les Balkans
62 Lexpansion de la culture cramiquerubane
63 Trois importantes cultures duNolithique moyen centres respec-tivement sur le Rhin, lElbe et le MoyenDanube
64 Les plus importantes cultures duNolithique rcent en Europe centrale,occidentale et septentrionale
65 Lacculturation nolithique des plainesde lEurope septentrionale
66 Les tombes mgalithiques en Europe67 Les alles couvertes mgalithiques en
Europe68 Les monuments mgalithiques en
Europe69 Rpartition des principales mines de
silex en Europe70 Le Mexique et lAmrique centrale au
Protonolithique
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Liste des planches
1. Empreinte fossilise de squeletted
Oreopithecus
2. Squelette d
Australopithecus afarensis
( Lucy )3. Crnes d
Australopithecus africanus
etd
Australopithecus boisei
(ou
Robutus
)4. Artefacts de
Homo erectus
5. Melka Kuntur. Le site oldowayenvolu de Gombor I
6. Melka Kuntur. Le site oldowayenvolu de Garba IV
7. Melka Kuntur. Le site de Garba I(Acheulen suprieur)
8. Melka Kuntur. Le site de Garba I(Acheulen suprieur)
9. Melka Kuntur. Le site de Garba XII(Acheulen ancien)
10. Castel di Guido (Italie). Biface en os11. Calotte crnienne de
Pithecanthropus
,Trinil, Java (Indonsie)
12. Crne de Nandertal (Allemagne)13. Crne de la Chapelle-aux-Saints
(France)14. Crne de la Caume de lArago (Tau-
tavel, France)15. Crne de Saint-Csaire (France)16. Crne d
Homo sapiens
archaque deDali (Chine)
17. Crne de Qafzeh 9 (Isral)18. Crne n 1 de la formation de Kibish,
valle de lOmo (thiopie)19. Crne d
Homo sapiens sapiens
de Cro-Magnon (France)
20. Cheval grav sur un galet. Abri de laColombire, Ain, France
21. Bison dcoup en bois de renne. Abri dela Madeleine, Dordogne, France
22. Sauterelle grave sur un fragment dos.Grotte des Trois Frres, Arige, France.
23. La Dame la capuche . Brassem-pouy. France
24. Fragment de bton de commandementavec reprsentation dune tte de bison.Grotte dIsturitz, Basses-Pyrnes,France
25. Groupe de personnages dansant (?).Grotte de lAddaura, Italie
26. Figures paritales de la grotte deKapova, Fdration de Russie
27. Figurine fminine de Malta, Sibrie,Fdration de Russie
28. Plaquette en os dcore. Abri Blan-chard-des-Roches, Dordogne, France
29. Plaque de pierre avec la reprsentationdun animal. Abri du Renne, Dordogne,France
30. Bison grav. Grotte de La Grze, Dor-dogne, France
31. Bton de commandement avec lareprsentation de deux mammouthsaffronts. Abri de Laugerie-Haute,France
32. Gravure dun livre. Grotte du Gabil-lou, France
33. Peinture en noir dun taureau. Grotte deLascaux, Dordogne, France
34. Structure dhabitation, Eynan (Mal-laha), Isral
35. Spulture dune femme. Eynan (Mal-laha), Isral
36. Artefacts du Palolithique suprieur.Reniguta, Inde
37. Hache tranglement. Papouasie-Nou-velle-Guine
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Liste des planches
XI
38. Crne de Mungo I (a, b, c) compar aucrne de Kow Swamp I (d). Nouvelle-Guine du Sud, Australie
39. Collier de la tombe du lac Nitchie. Nou-velle-Galles du Sud, Australie
40. Perles en os remontant 15 000 ans.Grotte de Devils Lair, Australie
41. Trouvaille dun boomerang, 10 000 ans.Fouilles de Wyrie Swamp, Australie
42. Artefacts de lArcholithique. Mexique43. Artefacts du Cnolithique infrieur.
Mexique44. Artefacts du Cnolithique suprieur.
Mexique45. Figurine anthropomorphe nolithique
de Merimde, gypte46. Figure rupestre avec bateau rituel ,
Gerzen, gypte47. Mobilier funraire. Minshat Abu Omar,
Dsert oriental, gypte48. Figure rupestre en bas relief de Jubbah
(Arabie Saoudite)49. Figure rupestre anthropomorphe de
Bir Hima (Arabie Saoudite)50. Vase polychrome de Mehrgarh, Paki-
stan51. Figurine anthropomorphe de Mehr-
garh, Pakistan52. Tessons durnes visage, culture de
Voznesenskoe, Fdration de Russie53. Maquette dune habitation du
Nolithique moyen, Krannon, Grce54. Poterie monochrome du Nolithique
ancien. Corinthe, Grce55. Poterie de l Early painted (Noli-
thique ancien), Sesklo, Grce56. Poterie peinte
(Solid Style)
duNolithique moyen, Tzani Magoula,Thessalie, Grce
57. Poterie polychrome du Nolithiquercent, Dimini, Grce
58. Poterie incise du Nolithique rcent,Dimini, Grce
59. Figurine de marbre du Nolithiqueancien de Knossos, Grce
60. Personnage accroupi sculpt sur ungalet. Karamourlar Magoula, Grce
61. Statuette fminine de marbre dunolithique ancien. Sparte, Grce
62. Figurine de femme assise du nolithiquemoyen. Rgion de Pharsale, Grce
63. Poterie cardiale de Montserrat, Espagne64. Vase du type de Serra dAlto, Sette
Ponti, Italie65. Dolmen couloir de Lamalou, Hrault,
France66. Tombe mgalithique de Sa Coveccada,
Sardaigne, Italie67. Les temples de Tarxien, Malte68. Muraille et barbacane de Los Millares,
Espagne69. Statue-menhir de Rosseironne, Gard,
France70. Tte taille sur un galet, Lepenski Vir,
Serbie71. Vase en forme de tulipe, Azmasuka
Moguila, Bulgarie72. Vase dcor floral dAnzabegovo,
Yougoslavie73. Vase zoomorphe de Mouldava, Bulgarie74. Maquette dune habitation. Porodin,
ex-Yougoslavie75. Statuette de Vin
a, Serbie76. Paire de statuettes de Hamangia, Rou-
manie77. Vase dcor de Butmir, ex-Yougoslavie78. Vase peint au graphite. Azmasuka
Moguila, Bulgarie79. Vase de la phase Cucuteni-A. Cucuteni,
Roumanie80. Pendants en or, ncropole de Varna,
Bulgarie81. Idole en os. Cascioarele, Roumanie82. Autel. Tru
e
ti, Roumanie83. Vase ornithomorphe de Vu
edol, ex-Yougoslavie
84. Statuette dlan. Culture de Sperrings,Fdration de Russie
85. Cuiller en forme doie. Culture de Sper-rings, Fdration de Russie
86. Ptroglyphes. Nolithique rcent deCarlie, Fdration de Russie
87. Cairn mgalithique de Bougon-Fo,Deux-Svres, France.
88. Menhir du Champ Dolent, Dol-en-Bretagne, Ille-et-Vilaine, France
89. Pierre orne de la tombe mgalithique deLuffang-en-Crach, Morbihan, France
90. Alignements de Menec, Carnac, Mor-bihan, France
91. Tombe mgalithique de WaylandsSmithy. Royaume-Uni
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LA
PRHISTOIRE
AUX
DBUTS
DE
LA
CIVILISATION
92. Village nolithique de Skara Brae,Mainland, Orcades, Royaume-Uni
93. Stonehenge. Vue arienne. Royaume-Uni
94. Tombe typique du Nolithique ancien,Esbjerg, Danemark
95. Hache en silex talon mince, munie deson manche. Danemark
96. Vase de la culture des gobelets en enton-noir dAsmsa, Sude
97. Poteries du groupe de Baalberge,Dlauer Heide, Allemagne
98. Vase contenant des perles en ambre dela tourbire de Sortekaer, Danemark
99. Poteries du Nolithique moyen deHjbjerg, Danemark
100. Vase face de chouette de Svin, Dane-mark
101. Poteries rituelles de la maisonmortuaire de Tustrup, Danemark
102. Dolmen couloir de Anta Grande daComenda da Ingreja, Portugal
103. Tumulus rectangulaires et circulaires deNaschendorf, Mecklenbourg, Allemagne
104. Dolmen couloir (restaur) de Hjulb-jerg, Danemark
105. Dolmen couloir de Mejls, Danemark106. Chambre du dolmen couloir de Barse-
bck, Sude107. Chambre funraire compartimente de
Carlshgen, Lderup, Sude108. Newgrange (Irlande). Vue de lintrieur
de la chambre109. Newgrange (Irlande). La pierre du seuil
de lentre110. Knowth (Irlande). Le bassin de la
chambre funraire orientale111. Dowth (Irlande). Pierre de bordure
dcore112. Fondations de la maison mortuaire
ou cultuelle de Tustrup, Danemark113. Base dun puits de mine montrant les
entres de galeries horizontales, Gri-mes Graves, Royaume-Uni
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PrfaceLa prhistoire en marche
Actualit des recherches lors des douze dernires annes
(1988-2000)
Jean-Pierre MohenConservateur gnral du Patrimoine
Directeur du Centre de Recherche et de Restauration des muses de France Palais du Louvre Paris
odirecteur avec A.H. Dani du volume II de la nouvelle Histoire delHumanit, consacr la protohistoire (1996), lve Bordeaux de
Franois et Denise Bordes et fouilleur sur leur chantier palolithique extraor-dinaire de Combe-Grenal (Dordogne), docteur dtat en prhistoire Parissous la direction dAndr Leroi-Gourhan, jai souvent rencontr SiegfriedJ. De Laet pour raliser les deux premiers volumes du projet de cette nouvellesynthse que lUNESCO a soutenue de tous ses efforts. Cest donc avec ungrand respect de ces rfrences que jai accept de prsenter la version fran-aise du premier volume de cette gigantesque entreprise dj paru en anglaischez Routledge en 1994. En ralit, le manuscrit de ce travail collectif taitruni depuis le milieu de 1988, cest--dire il y a douze ans. Ma missionpossde un double objectif : souligner lobstination mritoire de lUNESCOet des prsidents successifs de la Commission internationale, CharlesMoraz puis Georges-Henri Dumont, et rendre hommage Siegfried J. DeLaet qui nous a quitts peu de temps aprs avoir appris le projet de cetteversion franaise quil esprait. Je prends donc le relais, en crivant cetteprface de ldition franaise, de celui qui avait la conviction que la rflexion
C
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LA
PRHISTOIRE
AUX
DBUTS
DE
LA
CIVILISATION
approfondie et gnrale sur cette discipline si rcente quest la prhistoiretait indispensable son statut de science. Lintroduction et la postface deSiegfried J. De Laet qui encadrent les contributions de ce volume sont cesujet tout fait significatives. Elles font apparatre lun des principes de laconception de la nouvelle Histoire de lHumanit de lUNESCO, qui tientcompte la fois des notions gnrales et thmatiques et galement des carac-tristiques originales et rgionales. Ainsi se dessine un projet, fort danslesprit de lUNESCO, de rendre compte dune histoire universelle et enmme temps des particularismes culturels de chaque rgion. Il nest pas utiledinsister sur ce texte de lintroduction de Siegfried J. De Laet qui garde toutesa fracheur et sa pertinence. En faisant le point des dcouvertes de ces douzedernires annes, je voudrais poser le problme de lvolution des connais-sances dans un domaine aussi jeune que celui de la prhistoire et montrer que la prhistoire en marche dpend de rencontres alatoires aussi bien que delexprience intellectuelle des archologues, des anthropologues et de tousceux, philosophes, physico-chimistes, spcialistes des sciences de la Terrequi un niveau ou un autre apportent leur contribution la vision de nosorigines. Ce complment modeste un texte qui forme un tout discut collec-tivement ne remet pas en cause lunit du volume initial de la version anglaiseavec la prsentation des premiers hominids puis des premiers hommeslorsquils se sont manifests sur Terre. Il apporte, avec un rsum de lactua-lit scientifique de ces douze dernires annes, un tmoignage de cetterecherche vivante qui progresse avec hsitation et parfois par bond : il dcritcomment la curiosit scientifique enqute et sempare des dcouvertes pourtenter dacqurir quelques fragments de connaissance sur les conditions denotre existence sur Terre et peut-tre sur quelques cls de son origine. Cebilan nest pas exhaustif mais, grce des exemples significatifs, il montreaussi la relation de plus en plus troite entre le hasard des trouvailles suscitespar les prospections et le lent travail en laboratoire qui claire la progressionscientifique. Celle-ci se renforce dans tous les domaines concerns dessciences de la Terre, des sciences des matriaux, des sciences de linforma-tion, des sciences humaines. De lordinateur comme aide la classification aumicroscope lectronique balayage coupl une sonde danalyse lmen-taire pour aborder la tracologie des outils, tous les moyens techniques daide la connaissance sont mis en uvre, entranant parfois des dbats anims.Par exemple les gnticiens se sont empars du problme des origines delespce humaine par le biais de ltude de lADN et proposent des dates ant-rieures 4,5 millions dannes pour la sparation des hominids du reste desprimates, dates plus anciennes que celles obtenues par lanalyse des docu-ments jusqu'alors retrouvs. La multiplication des datations physico-chimi-ques est galement une source bnfique de dbats sur les grottes ornes ousur les mgalithes. Les modles interprtatifs obtenus grce aux mthodes
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La prhistoire en marche
3
informatiques pour tester les systmes socio-conomiques des socitsprhistoriques sont stimulants mais impossibles exprimenter. Un para-mtre en particulier est difficile cerner, celui de la dmographie. Malgr cesincertitudes, plusieurs aspects enrichis de la prhistoire mritent dtre souli-gns, douze ans aprs la mise au point de la version anglaise de ce manuscrit.
L
ANTHROPOGENSE
:
LA
NAISSANCE
DE
L
H
UMANIT
Depuis les dcouvertes de Dubois Java et les tudes de Teilhard de Chardinen Chine ou de Marcellin Boule en France, depuis les dcouvertes du coupleLeakey en Afrique renouvelant la discipline de lanthropogense, les recher-ches sur le terrain se sont multiplies et la conception de lvolution deshominids sest complexifie. La place importante accorde la palonto-logie humaine dans la nouvelle version du premier volume de lHistoire delHumanit est entirement justifie. Les douze annes qui viennent descouler confortent cette certitude quil manque encore beaucoup dinfor-mations fondamentales pour avoir un schma clair de la lente volution denos anctres. En mme temps, malgr la difficult pour les spcialistes deconcilier la morphologie et la biogense, les problmes soulevs parlanthropogense sintgrent de plus en plus dans les interrogations primor-diales de lhumanit du
XXI
e
sicle. Ainsi, dans une Histoire de lHumanit,le premier vnement reconnu est celui de lexistence mme de cette huma-nit, ce qui implique que lon cherche la dfinir selon des critres qui, mesure que lon progresse dans ce domaine, ne seront pas les critresattendus. La bipdie naurait pas de relation directe avec le volume ducerveau, ni avec le langage ou la technique et encore moins avec un rgimealimentaire! Ce nest pas le moindre paradoxe de prendre conscience quecette humanit, dont on a entrepris de faire lhistoire universelle, fuit toutetentative de dfinition qui mettrait en perspective la nature de notre espce.
Quels pralables? Et lAfrique?
La sparation entre les anctres des hommes et les anctres des chimpanzsse serait produite, daprs les estimations chronologiques dduites destudes compares de la gntique et de la biochimie, entre 10 millions et4,5 millions dannes. Leur anctre commun, dont les fossiles font cruelle-ment dfaut en Afrique dans ltat actuel des recherches, nest pas connu.Sans doute lenqute doit tre largie dans le temps et dans lespace gogra-phique, au-del de la seule Rift Valley et de lAfrique orientale et Sud-orien-tale. Louis de Bonis de luniversit de Poitiers met en avant sa dcouverteen Grce de louranopithque qui, il y a 9 millions dannes, ctoyait ledryopithque, grand singe arboricole voisin du chimpanz et du gorille
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LA
PRHISTOIRE
AUX
DBUTS
DE
LA
CIVILISATION
africain. Qutait louranopithque? Peut-tre un anctre dhominid vivantcomme les Australopithques dans un milieu de savane boise. Et si loura-nopithque tait un cousin ou un anctre des Australopithques ayant colo-nis lAfrique il y a 6 millions dannes ?
Une vaste rpartition des Australopithques en Afrique irait dans le sensde cette hypothse dune origine lointaine impliquant lAfrique et desrgions voisines, ce qui remettrait en cause lide du berceau de lhumanitdans la seule Rift Valley. La dcouverte en 1995 dAbel, l
Australopithecusbahreghazali
, Koro Toro au Tchad dans des niveaux archologiques datsde 3,5 millions dannes, pourrait confirmer ce point de vue et clairer defaon nouvelle la recherche de nos origines.
Du nouveau chez les Australopithques!
Plusieurs dcouvertes importantes de palontologie humaine ont t rali-ses lors des douze dernires annes, ce qui permet desquisser la successionchronologique suivante propos des Australopithques (fig. 1) : L
Australopithecus ramidus
devenu
Ardipithecus ramidus
a t trouv en1994 Aramis, dans la valle de lAwash, en thiopie et date de4,4 millions dannes.
L
Australopithecus africanus,
provenant des fouilles ralises en 1995 Kanapoi au Kenya, a t baptis
Australopithecus anamensis
et datpar une couche de cendres volcaniques qui le recouvrait, value 4,1 millions dannes.
L
Australopithecus anamensis,
proche du prcdent dcouvert AlliaBay, sur la rive Est du lac Turkana, tait lui-mme recouvert par unecouche de cinrite date de 3,9 millions dannes.
L
Australopithecus bahreghazali
dit Abel a t trouv en 1995,beaucoup plus lOuest, Koro Toro, au Tchad, dans une couche conte-nant de la faune archaque value 3,5 millions dannes.
L
Australopithecus afarensis
doit tre mentionn pour mmoire.Plusieurs restes fossiles appartiennent cette espce concentre enAfrique orientale. Le plus clbre fossile est le squelette de Lucyreconnu en 1974 et dat de 3,2 millions dannes.
L
Australopithecus africanus
de Sterkfontein, au Nord de lAfrique duSud, a t dcouvert en 1995 mais a t complt en 1997 et 1998 et est lundes squelettes les plus complets quon connaisse, avec en particulier les osdes jambes et des pieds de bipdes. Ce fossile date de 3 millions dannes.
L
Australopithecus aethiopicus
de la valle de lOmo est une formegracile date de 2,8 millions dannes.
L
Australopithecus garhi,
trouv en 1997 Bouri, en thiopie, est datde 2,5 millions dannes. Il serait le premier utilisateur doutils en pierreet mangerait de la viande.
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La prhistoire en marche
5
L
Australopithecus boisei
trouv Konso, dans le clbre gisementdOlduvai, appel
Zinjanthrope,
est proche de l
Australopithecusrobustus
provenant de Kromdraa en Afrique du Sud. Il est dat de 2 1,5 millions dannes.
Cette liste montre que la rgion privilgie pour la recherche actuelle despremiers hominids est bien lthiopie, ainsi que la Tanzanie, et plus gn-ralement lAfrique orientale; mais pour la premire fois, une quipe franco-tchadienne, dirige par Michel Brunet de lUniversit de Poitiers (
Nature
, 16/11/95), prouve avec Abel que les Australopithques sont galement prsentsplus lOuest en Afrique, dpassant la faille de la Rift Valley et la zone de lasavane et sadaptant ainsi des cologies diversifies, il y a 3,5 millionsdannes. Cette vision nuancerait la thorie de l East Side Story chre Yves Coppens.
Une autre conclusion essentielle des recherches rcentes sur les premiershominids concerne la bipdie. Les pistes de pas de Laetoli (fig.
a
), enTanzanie, dates de 3,75 millions dannes, sont le premier tmoignageincontestable de la bipdie : on y reconnat les traces de pied de trois homi-nids, deux adultes et un jeune individu, enfonces dans les cendres consoli-des dun volcan. Yvette Deloison, spcialiste de la locomotion des hominids
Carte a
Carte des dcouvertes des principaux Australopithques africains.
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DE
LA
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au CNRS Paris, a pureconstituer le pied deces empreintes quellea compar la srieassez complte des osdu fossile en coursdtude de Sterkfon-tein. Le talon est troitet fortement bomb;les orteils sont longs etreplis leur extrmit(au moins pour lesdeux derniers) commedes doigts de main,tandis que le pouce estcart et prhensile. Lepoids du corps dumarcheur portait sur lebord extrieur du piedet la dmarche devaittre balance commecelle dun chimpanz.Mais il ny a aucundoute sur la bipdietotale, lhominid avan-ant sans laide desmains. Ces conclusions obligent dissocier la bipdie qui, selon YvetteDeloison, ferait son apparition chez un primate primitif il y a quinze millionsdannes des autres caractres dhominisation comme le langage articulet le dveloppement du cerveau, ou encore comme la fabrication des outils. Labipdie trs ancienne nest, de toute manire, pas le rsultat dune adaptation des conditions climatiques particulires ayant entran la formation de lasavane, ni celui de la surrection du Rift en Afrique de lEst.
Dans ces nouvelles conditions, lanctre de lhomme nest plus obligatoi-rement un bipde arboricole , notion qui semble lquivalent de l homme-singe du
XIX
e
sicle. Avec les nouvelles hypothses, on peut penser quelhominid a volu en adoptant un mode de vie de bipde et quil na pas connules modes de vie arboricoles des singes vivants. Dans ce sens, lhomme nepeut descendre du singe , mais dun anctre commun quadrupde.
Figure a Photographie des empreintes de pas humainspalolithiques de la grotte dAldne (Hrault) (photo-muse des Antiquits nationales de Saint-Germain-en-Laye).
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La prhistoire en marche
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Le problme des outils les plus anciens
La question des outils les plus anciens reste dactualit et loin de prciser lanotion tablie d Homo faber , critre li la dfinition de lhommemoderne capable non seulement dutiliser des matriaux bruts ou rudimen-tairement amnags, mais aussi, grce son cerveau plus dvelopp, deconcevoir des chanes opratoires cest--dire une technique pour obtenirdes outils fabriqus. Jusqu' ces dernires annes, il semblait que cette hypo-thse puisse concilier lhistoire de lvolution des fossiles humains et cellede lhistoire volutive des industries lithiques.
La dcouverte rcente au Kenya dune srie de pierres tailles riches etvaries dont plusieurs se raccordant en nuclus (noyau de pierre dbiten plusieurs clats) rvlent un atelier de taille vieux de 2,3 millionsdannes atteste que le niveau de complexit mentale du projet technolo-gique (et non plus simplement de lusage instinctif dobjets de fortune porte de main) tait compltement acquis bien avant qu
Homo habilis
semanifeste, cest--dire vers 1,9 million dannes. Ce constat tend remettreen cause le principe jusqu'alors admis que lapparition de loutil fait lhommecar les outils du Kenya sous-entendent une longue tradition qui dborde donclpoque d
Homo habilis
. Certains Australopithques que lon considrecomme plus proches des singes qu
Homo habilis
, anctre vraisemblable delhomme, seraient donc impliqus dans la taille de ces pierres, ce que confir-merait galement la prsence doutils en pierre taille dans certains niveauxde Kada Gona et de Kada Hadar proches de la valle de lAwash en thiopie,et dates de 2,6 2,4 millions dannes associs des restes dAustralopi-thque garhi Bouri, en thiopie. Comme ces faits semblent se multiplier, ilse pourrait que la fabrication des outils ne reprsente plus, comme la bipdie,un des critres spcifiques du genre humain.
Si cette hypothse se vrifiait, lattnuation entre les critres animaux etles critres humains se confirmerait. Yves Coppens rsume ltat desconnaissances en admettant que la diffrence entre lhomme et le chimpanz est plutt quantitative que qualitative , ce qui nempcherait pas non plusde continuer penser que les degrs de complexit des chanes opratoiressont lis lvolution dun cerveau de plus en plus volumineux. La rci-proque est sans doute vraie. Le cerveau se serait dvelopp du fait de lusageintensif des outils.
Quelle place pour Lucy et
Homo habilis
dans la perspective des
Homo erectus
?
La grande diversit morphologique qui apparat de plus en plus dans la vastefamille (homogne?) des Australopithques pose le problme de la pertinencequant la distinction de la varit gracile de lAustralopithque afarensis
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DBUTS
DE
LA
CIVILISATION
laquelle on rattache Lucy, la plus connue dentre eux, trouve en 1974 et datede 3,2 millions dannes, anctre probable d
Homo habilis,
attest entre 1,9et 1,6 million dannes. L. Leakey avait distingu, entre 1960 et 1963, dansun mme niveau stratigraphique dOlduvai, les restes dun Australopithquerobuste zinjanthrope dont la capacit crnienne tait de 450 cm
3
et ceux dunhominid dont la capacit crbrale se situait entre 600 et 700 cm
3
. La diff-rence tait telle que L. Leakey, suivi dautres spcialistes dont Y. Coppens etD.C. Johanson, insista sur lhominisation avance du second qui devint
Homohabilis
.En ralit, il semble que la question d
Homo habilis,
loin de stre clari-fie lors des dernires annes, ne puisse tre renouvele qu la suite duncomplment dinformations morphologiques moins fragmentaires. Lucy, atrop vite t classe parmi les anctres directes de lHomme moderne. Quand,ds 1984, Brigitte Senut du Musum dhistoire naturelle de Paris, affirmaitque daprs la morphologie des os du bras, Lucy tait arboricole malgr sabipdie, elle provoqua de vives discussions. Mais Y. Coppens lui-mme(1998), reprenant des tudes des spcialistes de son quipe, disserte sur legenou de Lucy, expliquant que cette petite femme avait une dmarche decagneuse, dhanche, et quelle progressait avec des balancements de bras.
Les premiers anctres d
Homo habilis
datant de 4 3,5 millions dannesne sont reprsents que par des fragments Kanapo par exemple, prs du lacTurkana au Kenya. Dans le mme pays, ces mmes anctres d
Homo habilis
sont contemporains Alia Bay dautres Australopithques. Le site importantpour comprendre la position d
Homo habilis
par rapport aux autres homi-nids semble tre de nouveau Olduvai en Tanzanie o, dans le Bed I (site I),des restes d
Homo habilis
se retrouvent avec des ossements dAustralopi-thque zinjanthrope dans des niveaux dats de 2,2 1,7 million dannes.Dans le Bed II (1,7 1,2 million dannes) les mmes
Homo habilis
cohabi-tent avec les Australopithques boisei et au sommet des couches avec
Homoerectus
archaque appel aussi rcemment
Homo ergaster
. Lindustrie faitede galets amnags dits oldowayens est abondante et les premiers bifacesapparaissent la fin de la squence. On trouve aussi dans ce site la plusancienne structure dhabitat compose dun cercle de pierres intentionnel quidevait caler un abri de branchages ou de peaux tendues sur des perches.
Ces niveaux du site de Bed II dOlduvai posent bien le problme de la rela-tion entre
Homo habilis
et les Australopithques, puis la fin de cette priode,avec
Homo erectus
dit aussi
Homo ergaster
. Olduvai,
Homo habilis
appa-rat comme autonome par rapport aux deux autres.
Le bel avenir d
Homo erectus
et lapparition du feu
Vers 1,8 million dannes et sans doute plus (2 millions dannes?) alors quedes Australopithques robustes et des
Homo habilis
cohabitent, apparaissent
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La prhistoire en marche
9
les premiers
Homo erectus
ou
Homo ergaster
. On les trouve dans toutelAfrique et ils semblent avoir conquis dautres espaces intertropicaux ettemprs chauds de lEurasie : ce sont tour tour les Pithcanthropes de Java,les Sinanthropes de Chine, lHomme dHathnora en Inde, lHomme deDmassisi en Gorgie (2 crnes trouvs en 1999) puis les Antnandertalienseuropens. La date trs ancienne de 1,7 million dannes pour les deux repr-sentants d
Homo ergaster
trouvs en Gorgie, daffinit africaine, semblebien situer la phase initiale de lexpansion eurasiatique des
Homo erectus
.Daprs Henry de Lumley, les caractristiques d
Homo erectus
sont uncrne allong au front bas et au bourrelet suborbital prononc, un volumecrnien qui varie de 800 1200 cm
3
, une mandibule au menton fuyant et unetaille assez grande qui dpassait le plus souvent 1,50 m.
Homo erectus
estassoci trois grandes dcouvertes : celle, vers 1,2 million dannes, de laconception dun outil en pierre, taill symtriquement et appel biface ;celle du feu vers 400 000 annes et celle, il y a plus de 300 000 annes, dunetechnique trs labore de la prparation des nuclus pour obtenir directe-ment la forme de lclat voulu, dite technique du dbitage Levallois. Lesnombreuses dcouvertes rcentes de fossiles d
Homo erectus
(Nankin enChine en 1993 et 1994, Sangiran Java, Atapuerca Gran Dolina en Espagne,Ceprano en Italie, Tautavel en France o la srie se complte danne enanne) posent des problmes sur la vision que nous avons de leur volution,de leur culture et de leur comportement.
Lun des aspects les plus spectaculaires est la matrise du feu. Si lesexamens raliss en 1996 et 1997 sur les sdiments de la grotte de Zhoukou-dian, prs de Pkin, et en particulier sur les fragments osseux noircis par le feu,ne permettent pas dtre affirmatif sur la domestication du feu, des fouillesfaites entre 1985 et 1995 Menez Dregan, prs dAudierne en Bretagne ontmis en vidence de nombreuses traces de feu (charbons de bois calcins) et desamnagements de foyers dont le plus ancien daterait de 465 000 ans, lun desplus vieux attests, associ une industrie sur galets amnags.
Rattachs aux
Homo erectus
dEurope, les nombreux restes (2 individusau moins) rassembls dans une mme grotte dans la Sierra dAtapuerca prsde Burgos, dans le Nord de lEspagne, dnomme Sima de Los Huesos,datent de 780 000 ans. Ils sont associs des galets amnags. Les
Homoerectus
de Sima de Los Huesos et les
Homo sapiens neandertalensis
sontdiffrents. Des caractres d
Homo erectus
dEurope se retrouvent dans lesrestes de 25 individus trouvs Tautavel (Pyrnes-Orientales) et dats desenvirons de 400 000 ans sont baptiss antnandertaliens et posent leproblme de la relation avec les nandertaliens.
La dcouverte le 14 octobre 1996, la base de la grande squence acheu-lenne du gisement de Nadaoniyeh An Askar prs dEl Kowm, en Syriecentrale dun parital dun
Homo erectus
vieux denviron 500 000 ans, aux
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10 DE LA PRHISTOIRE AUX DBUTS DE LA CIVILISATION
caractres archaques, prend toute son importance si lon comprend que lesHomo erectus originaires dAfrique se sont rpandus partir du Proche-Orient,vers lAsie dune part et vers lEurope dautre part. Sont-ils lorigine des Ant-nandertaliens europens? LHomo sapiens serait apparu en Afrique partir desmmes Homo erectus vers 400 000 ans daprs les gnticiens, vers200 000 ans daprs les vestiges retrouvs : il serait alors parti la conqute descinq continents. Comment les Homo sapiens sapiens se sont-ils distingus deleurs cousins nandertaliens dEurope avant que ceux-ci ne steignent?
La rvolution humaine : Homo sapiens sapiens et Homo sapiens neandertalensisThe Human Revolution est le titre dun ouvrage collectif dit en 1989 parP. Mellars et C. Stringer, qui pose bien la question troublante de la relationentre les deux espces dHomo sapiens, contemporaines pendant sans douteplus de 100 000 ans avant que la plus ancienne ne disparaisse il y a34 000 ans en France (crne de Saint-Csaire - Charente-Maritime) et plustardivement encore dans la pninsule Ibrique. Il existe une ralit biolo-gique des deux espces mais les uns pensent quelles taient interfcondeset les autres pas, ce qui est plus conforme la notion despce. La morpho-logie est suffisamment dtaille et significative pour pouvoir distinguer lunet lautre de ces Homo sapiens. La mme grotte de Sima de Los Huesos prsde Burgos, en Espagne, qui contenait les restes dHomo erectus, recelaitaussi un ensemble unique de 33 hominids nandertaliens dats de300 000 ans et rcemment exhums. Ils constituent une prcieuse srie quiva permettre dvaluer les critres communs et les variations dune mmepopulation. On sinterroge aussi sur les intentions funraires de ces nan-dertaliens. Ce qui trouble la comprhension des relations entre les nander-taliens et les premiers Cromagnodes puis celle de la disparition despremiers est la capacit culturelle similaire qui semble concerner la foisles deux espces non seulement au palolithique moyen (avec le recours auxspultures, la fabrication des parures et des diffrentes industries lithiques,lusage de locre en poudre, lamnagement des mmes types dhabitat)mais aussi au dbut du palolithique suprieur (avec en plus des industriesvolues lithiques et osseuses, lapparition des signes et des figures de lartpalolithique). Notre information est-elle tronque? Le peu de fossileshumains fait-il quon ne distingue pas la diffrence entre le contexte cultureldes Homo sapiens sapiens et celui des Homo sapiens neandertalensis? Maissi les deux avaient des comportements culturels similaires, il faudraitadmettre que ceux-ci sont le rsultat dhabitudes sociales et non dune ven-tuelle supriorit biologique qui finirait par simposer pour quelque raisonpeu vidente dans ltat de nos connaissances. En dcembre 1998, la dcou-verte, au Portugal, dun squelette denfant de 4 ans dat de 24 500 ans
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La prhistoire en marche 11
confirme la complexit du problme. Joao Zilhao, son dcouvreur, et ErikTrinkaus sont affirmatifs sur la mixit des caractres anthropologiques nan-dertaliens et cromagnodes, ce qui implique une interfcondit des deuxespces; mais cet tat de fait est constat une date trs tardive dans le palo-lithique suprieur, 3 000 ans aprs la disparition des vrais nandertaliens!
La mort et la parurePlusieurs tudes et ouvrages sont parus sur les comportements culturelscomplexes et en particulier sur les modes de spulture (Defleur, 1993;Mohen, 1995) et les formes de parure (Taborin, 1993). Ces deux types decomportement concernent la perception du corps humain et ont tcommuns, semble-t-il pendant 60 000 ans, aux premiers Homo sapienssapiens et aux derniers Homo sapiens neandertalensis. Les premiers ontensuite dvelopp cette double approche. Le rituel intervient pour les soinsapports au mort comme pour la parure du corps vivant. Quarante-deuxspultures dhommes modernes et dhommes de nandertal confondus,rparties dans seize gisements, grottes et abris-sous-roche occups entre100 000 et 35 000 ans reprsentent les toutes premires spultures delhumanit. Quatre sites regroupent plus de la moiti des spulturesconnues : Shanidar en Irak, Qafzeh et Skhl en Palestine, La Ferrassie enPrigord. Le traitement collectif de la mort est reconnaissable ds le dbut.Les prlvements dossements et en particulier du crne et, inversement,lajout doffrandes sont conformes aux rituels que le fouilleur constate sanspouvoir leur donner la signification quils avaient. Au palolithique sup-rieur, plusieurs individus, hommes et femmes, peuvent se trouver ensevelisdans des mises en scne qui font penser des mythes : spultures de deuxenfants Soungir (Russie) et Grimaldi (Italie), spultures des trois adultesde Barma Grande (Italie) et de Dolni Vestonice (Moravie).
Lattention au corps par se manifeste galement, avant la fin de lpoquedu palolithique moyen, vers 40 000 ans. Les parures palolithiques sousforme de perles, de pendeloques ou dappliques, rarement de bracelets, seretrouvent dans les tombes, Soungir, Malta, Grimaldi, etc. Leur grandnombre dans les niveaux dhabitat indique quelles taient portes aussi parles vivants. Y. Taborin met en valeur le caractre sexuel de la parure sous uneforme reconnaissable (symbolique des coquillages fminins , comme lacypraea et la cyclote neritea, associs aux dentales masculines ), parfois peine suggestive ou allusive. Comme les rites funraires, les rites de laparure sont le support dun dialogue de lindividu avec le groupe : Au fond,il sagit de faire accepter, sous certaines conditions, que la symbolique est uneforme de langage. Cet immense transfert de lapparence physique brutale audomaine de limaginaire, par lintermdiaire dobjets fonction de signe, estle propre de lhomme. (Y. Taborin, dans Sacco et Sauvet, 1998, p. 150).
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Langage doublement articul et communication abstraiteIl convient de complter lapproche ethnologique et psychologique prc-dente par lvocation dun dbat actuel sur laptitude au langage (Tattersall,1999). Lexplication mcanique du langage articul rendu possible par lamorphologie du larynx nest plus convaincante et Louis de Bonis conclut parcette boutade : Mais les perroquets parlent sans larynx. Aprs des recher-ches physiologiques vaines sur les dimensions du canal hypoglosse qui, danslos occipital, permet le passage du nerf moteur de la langue; aprs de minu-tieuses enqutes sur les systmes de communication complexes de certainsanimaux comme les baleines ou des oiseaux qui auraient mis en place desdialectes locaux, il apparat que loriginalit du langage humain est decombiner la double articulation : celle des sons (le jeu des voyelles et desconsonnes) et celle du sens des mots selon un code grammatical qui donnece sens daprs la position du mot dans une phrase. Ian Tattersall, duMusum dhistoire naturelle de New York, pense que la runion de ces deuxnouveauts autonomes cre un saut quantique par rapport tous les autressystmes de communication observables dans le monde vivant . Elle donne lhomme une capacit dabstraction et dassociation et la possibilitde raisonner sur des symboles (Tattersall, 1999, p. 85-86).
Do vient laptitude au langage humain? Ltude des nouveau-ns capa-bles dapprendre nimporte quelle langue existante, partir dun besoindexpression et de communication, fait dire certains (Pinker, 1999) que lelangage humain est un instinct, donc un caractre inn inscrit dans nos gnes.Il a sans doute exist des degrs de dveloppement de cet instinct traverslvolution des hominids et lon a cru comprendre que la diffrence impor-tante entre lHomo sapiens neandertalensis et lHomo sapiens sapiens tenaitdans cette capacit ingalement partage. Un langage plus lent, aux phrasesplus rudimentaires, aurait pu handicaper les nandertaliens.
Quand le langage doublement articul sest-il vraiment impos? Ilsemble que palontologues, prhistoriens et psychologues saccordent penser quil existe une relation troite entre la facult dabstraction et deraisonnement sur des symboles et les traces de rituels symboliques commeles sites funraires, lusage de la parure et bientt l art mobilier et parital.
LHRITAGE CULTUREL DE LHUMANIT PALOLITHIQUE
Si le palolithique suprieur europen reste li la profession des manifes-tations artistiques peintes, graves et sculptes, toutes attribues une huma-nit trs proche de la ntre, des Cromagnodes de lespce Homo sapiens
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La prhistoire en marche 13
sapiens, lorigine de lhritage culturel en gnral remonte bien avant lappa-rition de notre espce biologique, non seulement dans le domaine de loutilmais, ce qui est plus audacieux, aussi dans celui de l art . Le sens esth-tique est pour M. Lorblanchet (1999) une dimension humaine qui ne peut trerduite aux seuls palolithiques suprieurs . Il cite la vulve de LaFerrassie (Dordogne) date de 40 000 ans, cest--dire dans cette rgion delpoque des derniers nandertaliens, mais aussi le caillou volcanique deBrkhat Ram en Isral ramass il y a 250 000 ans comme statuette fmininequelque peu retouche ou encore ce petit galet prsentant naturellement uninquitant visage brun et recueilli dans un site dAfrique du Sud, il y a3 millions dannes! La dmarche de M. Lorblanchet est audacieuse car lespreuves dcisives nexistent pas. Mais quelques autres arguments prouventque le problme mrite dtre pos. La prsence dun coquillage ou celle duncristal de roche dplacs de leur site dorigine seraient les indices qui confir-meraient que ces curiosits sont, ds le temps des Australopithques, dessupports de valeur et de communication. J.-M. Le Tensorer smerveille dela qualit de taille et surtout de la symtrie des bifaces acheulens quildcouvre Nadaoniyeh An Askar en Syrie, dans des niveaux dats entre600 000 et 200 000 ans. Les plus beaux bifaces sont ceux des couchesanciennes contenant, vers le niveau de 500 000 ans, les restes dun Pith-canthrope archaque. Le choix des silex en fonction de leur qualit techniqueet de leur couleur est vident : le jaspe et lobsidienne sont recherchs. Il ya 300 000 ans, des Pithcanthropes tardifs utilisent de locre broye, peut-tre pour des peintures corporelles. Locre apparat aussi dans une des spul-tures de Qafzeh (Isral), il y a 100 000 ans. La recherche du beau seraitconforme au projet de vie du groupe en harmonie avec son environnementanim de spiritualit. Il accompagnerait lhominisation ds le dbut, et ellese dvelopperait sous forme de matrise de limaginaire quand les lobes int-rieurs du cerveau moderne facilitent labstraction des concepts. Parmi lesgrandes manifestations artistiques dcouvertes ces dernires annes, quel-ques-unes apportent une information de toute premire importance.
Des grottes ornes incroyables : la grotte Chauvet (Ardche) et la grotte Cosquer (Bouches-du-Rhne)Le terme d incroyable nest pas trop fort car pour deux de ces grottes aumoins, les spcialistes ont hsit dans un premier temps se prononcer surlauthenticit ou sur lanciennet des peintures et des gravures de la grotteChauvet (Ardche) et de la grotte Cosquer (Bouches-du-Rhne).
Cest en 1994 que la grotte Chauvet, dnomme ainsi en hommage sondcouvreur Jean-Marie Chauvet, fut rvle avec ses 300 figures peintescomposes en panneaux et conserves dans un tat de fracheur exceptionnel(fig. 2). Le panneau des chevaux, celui des lions, celui des bovids, sont
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immdiatement devenus des classiques de lart palolithique avec ses super-positions de ttes donnant limpression de troupeau et de mouvement.Dautres figures comme celles des ours, des mammouths ou des rhinocrosaffronts nont pas leur quivalent. Il existe aussi des gravures dans cettegrotte. Une autre caractristique remarquable est davoir de nombreusestraces doccupation au sol, avec en particulier des ossements abondantsdours dont un crne dispos sur un bloc de pierre, donnant nettementlimpression dun culte de cet animal. Lors des premires investigations dansla grotte, des traces de pieds nus denfant ont t releves. Les premires indi-cations provenant de la grotte Chauvet apportent une srie dinformations quimodifient et prcisent lide de grotte orne (fig. 3). Les dates anciennes sontun lien entre les grottes ornes du Sud-Ouest de la France et du Nord de
Figure b Panneau peint rassemblant des chevaux, des rhinocros et un bison; grotteChauvet Vallon-Pont-dArc (Ardche) ; 28 000 av. J.-C. (dessin E. Tosello).
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lEspagne et lart mobilier aurignacien dAllemagne du Sud, celui du Vogel-herd en particulier. Le bestiaire des animaux dangereux quon y reconnat seretrouve dans la grotte Chauvet et non plus dans les grottes plus tardives duSud-Ouest europen. La composition savante des panneaux et la techniquetrs labore des figures des peintures rouges ou noires avec des effetsdestompe vont lencontre dun schma volutif tel que Leroi-Gourhanlavait labor avec un stade archaque qui se vrifie peut-tre en Dordognemais pas en Ardche. Parmi les thmes figurs, lopposition bison-cheval oufminin-masculin nest pas vidente. La technique consistant reprsenter lecorps dun bison en juxtaposant des empreintes rouges de paumes de main esttout fait originale et montre combien lhomme simplique dans llaborationde limage animale qui nest quune projection de sa propre empreinte. Lesrecherches dans la grotte Chauvet ne font que commencer et nul doute quellesnous rservent encore bien des surprises. la suite de son reprage ds 1985,lannonce dans le dbut des annes 90 de la dcouverte dune grotte orne prsde Marseille, dans les calanques de Cassis, 37 m sous la mer a t reue parbeaucoup comme une galjade! Et pourtant, il a fallu se rendre lvidenceque cette entre de grotte tait lair libre pendant la dernire priode glaciairelorsque, avant le rchauffement de la plante, le niveau de la mer tait moins100 m par rapport au niveau actuel. Les datations ralises grce la mthodedu carbone 14 ont montr deux phases de frquentation de la grotte par lespeintres prhistoriques. La premire srie de dates obtenue sur des empreintesde mains, noires, a donn 27 110 (+ ou - 3 %) avant le prsent. La secondesrie concerne les peintures dun cheval et dun bison, dates de 18 000 avantle prsent (fig. 4). Les figures de grande qualit peintes en rouge ou noir ou
Figure c Plan de la grotte Cosquer Cassis (Bouches-du-Rhne), daprs Clottes etCourtin, 1992.
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graves reprsentent des animaux classiques comme les chevaux, les bisons,les bouquetins, les cervids mais aussi des signes barbels et en zigzags. Il syajoute une iconographie locale, constitue de mduses, de phoques et depingouins. Un homme grav tombe la renverse transperc par un pieu, selonle thme de lhomme bless ou de lhomme mort que lon trouve Cougnac(Lot) ou Lascaux (Dordogne). La surprise a t de rencontrer un tel ensembledans une rgion o lart prhistorique tait si parcimonieux (grotte de BeaumeLatrone) avant la dcouverte de la grotte Chauvet. La grotte Cosquer a faitlobjet dune monographie (Clottes, Courtin, 1994); le sol est malheureuse-ment inond par la mer et lon ne peut esprer obtenir des renseignementsarchologiques sur la frquentation du lieu.
La lecture rupestre dArcy-sur-Cure (Yonne)La grande grotte dArcy-sur-Cure (Yonne), visite depuis longtemps pourses concrtions stalagmites, a rvl depuis 1990, sous la calcite opaque deses parois quil a fallu dcaper, des peintures et des gravures prhistoriques.Elles se rpartissent sur 250 m de galerie dans lobscurit totale. Sur leplafond de la Salle des Vagues, de grands raclages sont apparus, premireintervention suivie de fines gravures elles-mmes recouvertes par des tracesde peinture, peut-tre rouge dabord puis noire. Les peintures rouges sontvisibles sur les parois et forment des compositions comme le panneau desmains, celui des rhinocros, la Frise Rouge, etc. En tout 150 units graphi-ques peintes ont t dcomptes et une soixantaine danimaux reconnusdepuis 1991, surtout dans la Salle des Vagues, se dcomposent pour moitien reprsentations de mammouths, et aussi en reprsentations dours, de
Figure d Relev dun cheval grav superpos six mains ngatives de la grotte Cosquer Cassis (Bouches-du-Rhne), daprs Clottes et Courtin, 1992.
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rhinocros, de flin, doiseau, de cervid, de bison et de cheval (fig. 5). Aubestiaire sajoutent sept mains ngatives aux doigts complets et une auxdoigts incomplets, une main positive, deux figures fminines et deux vulvesen relief naturel rehauss docre. Les signes sont varis, traits rectilignes,courbes, points allongs ou superposs, barbel, signe trapzodal muni de
Figure e Relev graphique de la zone Sud du plafond de la Salle des Vagues de la grandegrotte dArcy-sur-Cure (Yonne), daprs Baffier et Girard, 1998.
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deux appendices latraux. Sous un plancher stalagmitique, les restes de lafrquentation des hommes prhistoriques comprennent deux petits foyersdclairage, deux lampes rudimentaires sur fragment de plancher stalagmi-tique et de multiples traces de lactivit des peintres. Les restes charbonneuxont t dats entre 33 000 et 29 000 ans, rsultant de la calibration des datesau carbone 14 (28 000 et 24 000 avant le prsent). Celles-ci correspondent plusieurs phases de frquentation active de la grotte (Baffier, Girard, 1998)que ltude des pigments et des recettes des compositions des peinturesconfirme tout en dfinissant une certaine unit technique qui va de pair aveclunit de style gnral (M. Menu, Ph. Walter, 1996).
Les couleurs des grottes et des prhistoriquesLa contribution rcente des laboratoires apporte des arguments techniquessouvent dcisifs pour savoir comment les peintures ou les gravures ont tralises dans quel temps? avec quels pigments et quels autres ingr-dients , mais surtout pour savoir, dans une approche comparative, quellespeintures sont de la mme matire colore ou au contraire quelles autressexcluent. Labb Breuil avait dj tenu compte des nombreux chantillonsdocre, de manganse et de charbons de bois de Lascaux (Dordogne),analyss par C. Couraud (1979) sur les conseils de A. Laming-Emperaire.Des tudes similaires avaient t commences par les colorants dAltamira(Cantabrie) et dArcy-sur-Cure (Yonne). Avec les pigments dAltamira enparticulier, lintention des peintres dobtenir une matire colorante liquideet rsistante ne fait aucun doute : en effet les pigments noirs et rouges fine-ment broys taient associs du mica, du quartz et un lment rare,lambre (Cabrera Garrido, 1978). Au-del des dterminations, les investiga-tions rcentes, en particulier celles de M. Menu et de Ph. Walter du labora-toire de recherche des muses de France, aboutirent des conclusions surlorganisation des peintures : les mains ngatives de Gargas (35 prlve-ments microscopiques) et de Tibiran (6 prlvements) dans les Hautes-Pyr-nes taient faites dune grande varit de recettes partir doxydes de feret dhmatite, plus ou moins mlangs avec des grains de quartz ou delargile, ou partir doxydes de manganse de deux types avec ou sansbaryum ou de charbons de bois finement broys. Cette varit de recettes estcompatible avec lhypothse de prparations de peinture diverses et proba-blement dapplications des moments varis quil conviendrait maintenantde prciser et sans doute par des groupes diffrents.
Un autre bel exemple est celui de lanalyse des peintures de la grotte deNiaux (Arige) qui ont paru Andr Leroi-Gourhan comme trs homognes,du moins sur le plan stylistique. Les trois recettes reconnues associant lespigments rouges ou noirs une charge qui peut tre du feldspath potassiqueseul, le mme minral mlang de la biotite, ou du talc permettent de distin-
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guer au moins deux phases de mise en place des peintures alors quune seuletait admise. Des datations faites partir des chantillons des peintures elles-mmes ont confirm la nouvelle interprtation. Mais ces conclusions entra-nent aussi une nouvelle perception de ces peintures dont le savoir-faire estaussi labor et collectif que toute autre activit technique. Tout en admirantla qualit iconographique et stylistique des peintures, le prhistorien, en asso-ciation avec les physico-chimistes, aborde le domaine de lart sur des basesscientifiques relles.
Des grottes animes par les espritsDeux aspects ont intress Marc Groenen (1997) et Michel Lorblanchet(1999) dans les grottes ornes, dune part les indices picturaux ou plastiquesmontrant dans les grottes profondes la recherche de lidentification desformes vivantes sortant de la pnombre et dautre part les traces vulnrantesqui impliquent laction des visiteurs la vision du bestiaire rayonnant de vieet de mouvement. Dans les deux cas, les conclusions sont dduites duneobservation trs attentive et renouvele des parois. La premire dmarche estune volont de la part des prhistoriques de dcouvrir des tres qui surgissentde la paroi irrgulire ou des trous dombre bords de dcoupes suggestives.Il faut impliquer lattention des visiteurs qui deviennent actifs et donnentnaissance des animaux fantastiques la lumire de leurs lampes graisse.Tel drap stalagmitique de Font-de-Gaume (Dordogne) devient les pattesarrire dun cheval peint bondissant, les profils des ttes des chevauxpommels du Pech-Merle (Lot) sont dcoups naturellement dans la pierreet se dtachent partir de la pnombre de la grotte.
Marsoulas (Haute-Garonne), on a constat que 42 % des reprsenta-tions animales taient produites partir dune irrgularit de la roche. Altamira (Cantabrie), les bisons se replient dans les limites des rondeurs duplafond. Labastide (Hautes-Pyrnes), les bosses voquent des bisons, lesplages de calcite, une rigole, des fissures, des cupules naturelles deviennentdes chines ou des encolures de chevaux et de bisons, des yeux ou desnaseaux. Lensemble du volume des galeries sanime ainsi, un renne duGabillou (Dordogne) senfuyant dans une chatire noire, le bison bless parles flches de Niaux (Arige) tant grav sur le sol, la vache de Lascaux(Dordogne) sautant un obstacle et un cheval tombant la renverse. Lebestiaire des grottes ornes donne lillusion de la vie. M. Groenen (1997)montre que lexpression de cette vitalit est parfois lie des actions vuln-rantes qui consistent blesser lanimal reprsent comme le bison grav deNiaux, avec sur les flancs trois cupules dimpact de projectiles correspon-dant trois flches graves, ou dtruire une partie des peintures commecertaines mains de la grotte Cosquer (Bouches-du-Rhne) et mme certainsaspects de la grotte comme le prouve lamas de concrtions brises de la
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grotte de Las Chimeneas (Cantabrie). Si lon considre ce double objectif delimage, symbole de lanimal lui-mme ou de son esprit, confronte laction de destruction ou de sacrifice, linterprtation fait intervenirlhomme, mais pas forcment et uniquement le chasseur dans sa relationavec lanimal tu, comme on la trop souvent admis; la hirarchie desanimaux dans le contexte dune prsentation structure selon A. Leroi-Gourhan est plus conforme une vision gnrale du monde vivant. Lesobservations rcentes, minutieuses, de la technique, de la frquentation, detoutes traces de comportement particulier comme lintroduction de lamellesde silex ou desquilles osseuses ou encore de dents animales dans desfissures au Tuc-dAudoubert (Arige), au Portel (Arige), Bdeilhac(Arige) fournissent des arguments solides pour convaincre que la fonction esthtique de l art palolithique des grottes ntait que le prtexte des intentions rituelles qui ne concernait pas seulement la chasse mais plusvraisemblablement la relation du groupe humain timidement reprsent,avec son environnement du monde animal vivant triomphant, la fois affec-tueux car proche de lhumanit et la fois inquitant car surnaturel. Cetterelation pouvait dans certains cas inspirer des rcits mythiques, comme lascne du puits de Lascaux ou la double procession de la salle des Taureauxdans la mme grotte pourraient le laisser supposer.
Ce vaste monde recr semble tourner autour dun animal majeur, quipeut tre le mammouth Rouffignac (Dordogne), le bison Altamira (Canta-brie), le cheval sur le panneau central du Pech-Merle (Lot). Dans la grotteChauvet (Ardche), bien que ntant pas lanimal le plus reprsent sur lesparois du rseau karstique, lours semble trs prsent parmi les vestigesosseux jonchs sur le sol : en particulier les nombreux crnes y ont tdplacs et rassembls par les hommes; lun de ces crnes est dpos aumilieu dune salle, sur un volumineux bloc de pierre. Lanimal nest pasconsidr comme le seul gibier ventuel mais bien comme le roi de lacaverne. Les recherches dans la grotte Chauvet ne font que commencer et denouvelles informations sur les iconographies successives, sur la techniquedes dessins et des peintures mais aussi sur leur fonction rituelle devraientmieux nous renseigner sur ce type de grotte sanctuaire, ensemble majes-tueux et cohrent, qui reste pourtant en grande partie incomprhensible.Certains auteurs (Clottes et Lewis Williams, 1996) ont eu recours lacomparaison avec les gurisseurs-chamanes contemporains pour expliquerlambigut de la relation entre le monde animal et celui des humains, tellequelle apparat dans lart parital. Cette comparaison reste une imagecommode pour apprhender laspect magique de certains comportements;elle est trs insuffisante pour rendre compte de la pense sacre des grottesornes.
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Ltude de la frise sculpte magdalnienne dAngles-sur-lAnglin (Vienne)Aprs cinquante ans de recherches, la frise sculpte dAngles-sur-lAnglina t publie (Iakovleva L., Pincon G., 1997) quand Suzanne de Saint-Mathurin et Dorothy Garrod ont commenc leur fouille dans labri du Roc-aux-Sorciers Angles-sur-lAnglin : une grande frise sculpte de 12,60 mavec quelques traces de couleur ocre a t progressivement dgage. Unepremire phase damnagement iconographique du site correspond auxgravures du registre infrieur. Celles-ci ont t en partie dtruites par lessculpteurs de lamnagement suivant, qui mirent en place des corps nus defemmes vues de face, sans tte, ni bras, ni pieds et des bisons qui sont nette-ment associs. Le bison est secondairement en relation avec des chevaux etun flin. Lors dune reprise de la frise, des bouquetins ont t superposs auxsculptures existantes. Les animaux sont particulirement russis : lesbouquetins mles avancent, aligns dans le mme sens, ou saffrontent. Lesjeunes bondissent. Lanimal exprime la vie en tournant la tte en arrire, enouvrant la bouche, en dilatant les narines, en dressant loreille. Les repr-sentations humaines sont plus figes et plus abstraites : celles de la femmemettent en valeur la poitrine avec les seins, le ventre et les hanches avec lepubis, une chelle qui est presque grandeur nature. On ne connat Angles-sur-lAnglin aucune tte fminine, alors que lhomme est identifi par deuxvisages vus de profil dont lun est barbu; ils sont dtours en bas-relief, lesdtails sont gravs et, pour lun, les cheveux et la barbe sont peints en noiralors que la peau est peinte en ocre.
La frise, cache par lpaisseur des couches archologiques dates vers14 000 ans, du magdalnien moyen, a probablement jou un rle dans lafrquentation du site que lon identifie un sanctuaire. Des anneaux asseznombreux sculpts dans la pierre permettaient sans doute de cacher etpeut-tre de protger les sculptures. Lhypothse de mises en scne lors decrmonies a t avance. La publication rcente rvle donc une formeoriginale dabri-sous-roche sculpt lpoque magdalnienne, djconnue avec la frise des chevaux du Cap Blanc (Dordogne) et de La Chaire Calvin (Charente) mais se dveloppant avec une ampleur non encorereconnue.
Les roches palolithiques de plein air aux dessins gravs de Foz C@@@@a (Portugal)Des gravures de style palolithique ont t repres en 1981 sur les falaisesqui bordent le Douro Mazonco et ont attir lattention sur une forme nonencore reconnue de site dart rupestre en plein air. De 1992 1994, auPortugal, des milliers de gravures, concentres dans certaines zones de la
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valle du C@a et des valles voisines qui devaient tre noyes la suite de laconstruction dun barrage, ont t dcouvertes, inventories et releves(fig. 6). En 1995, des prospections mirent en vidence des sites gravettiens,solutrens et magdalniens dans les mmes valles, sans aucun doute enrelation avec les roches gr