histoire d'économie

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    Histoire dconomie

    Introduction :

    Pourquoi ce cours dhistoire en Economie ?

    Il propose une rflexion sur divers aspects du dveloppement des conomies etdes socits industrielles l'poque contemporaine. (20me sicle). Nous allonsnous intresser lhistoire mais dune nouvelle manire. Il sagit de la partie delhistoire qui traite des faits conomiques et sociaux de lensemble du passhistorique y compris le pass le plus proche.

    Lhistoire na pas seulement pour objet de dcrire et dexpliquer les faitshistoriques par des facteurs dordre politique. Elle a pour objet avant tout,dtudier la socit humaine dans son ensemble, ses formes dorganisationconomique et sociale et ses mcanismes de fonctionnement.

    Lobjet de l HFES ainsi est double : dune part de dcrire, dexpliquer et desuivre lvolution des phnomnes conomiques et sociaux du pass historique,elle vise dautre part dgager travers le fonctionnement et lvolution dessocits, les grandes tapes du processus historique afin den tirer desenseignements aidant mieux penser le prsent et organiser lavenir, voire deslois prsidant au dveloppement des diffrents systmes conomiques du pass

    historique. La priodisation

    Pour tudier les faits conomiques et sociaux dans lhistoire, on se trouve devantune masse dvnements accumuls, quil faut slectionner et classer selon lestapes historiques qui se sont produite dans le temps.

    [Coupure chronologique : classer et suivre les vnements dans leur ordrechronologique et diviser lhistoire universelle en priodes suivant laprsentation europenne traditionnelle : prhistoire, antiquit, moyen ge,

    temps modernes, poque contemporaine.]Le cadre chronologique : le cours sintresse davance au 20e sicle, quon peutgrouper en plusieurs rythmes de croissance :

    Entre 1900 et 1914 : la Belle Epoque , o lon trouve une fortedomination europenne.

    Entre 1914 et 1918 : la Grande Guerre Entre 1918 et 1929 : les annes folles , soit les annes daprs-

    guerre Entre 1929 et 1939 : la dpression des annes trente

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    Entre 1939 et 1945 : la deuxime guerre mondiale Entre 1945 et 1980 : lge dor de la croissance conomique

    Quant au cadre gographique : le cours sintresse davance lvolution de la

    France, de lAllemagne et du Royaume-Uni et des USA. Chez ces conomies, ontrouve une grande diversit et relative homognit au niveau conomique, de lataille, du niveau de vie et du niveau dindustrialisation

    1re

    PartieAVANT LA REVOLUTION INDUSTRIELLE

    1 Le Mercantilisme

    Aperu densemble

    Le Mercantilisme est une doctrine qui se proccupe des moyens d'augmenter larichesse de l'Etat. Cette doctrine stend de la fin du Moyen-ge au milieu du18me sicle. Le mot "mercantiliste" vient de l'italien "mercante" qui signifie"marchand".

    Cette doctrine conomique prne le dveloppement conomique parl'enrichissement des nations au moyen du commerce en gnral, du commerce

    extrieur en particulier, mais aussi de l'industrialisation. Elle se situehistoriquement la fin du Moyen-ge et marque aussi la fin de la prminencedes doctrines de l'glise dans l'organisation sociale.

    Il existe plusieurs coles mercantilistes qui se diffrencient principalement surla faon de procder pour accumuler la richesse. Nous allons donc tudiersuccessivement :

    Le mercantilisme espagnol, que l'on appelle ainsi parce qu'il est n en Espagne.On l'appelle aussi parfois le "Bullionisme" de l'anglais bullion (lingot). Cemercantilisme est n de la proccupation spcifique de l'Espagne qui tait deconserver dans le pays l'or qui venait de ses conqutes. On retrouve aussi cesouci au Portugal, en Italie ou dautres pays europens tels lAngleterre.L'augmentation de la richesse, selon cette cole , se fait donc paraccumulation d'or et d'argent.

    Le mercantilisme franais, qui est reprsent par des hommes tels que JeanBODIN (1530-1596), Antoine de MONTCHRESTIEN (1575-1621) ou JeanBaptiste COLBERT (1619-1683). Il s'agit toujours d'enrichir l'Etat, mais par ledveloppement industriel. L'Etat doit donner l'exemple en crant de grandes

    activits comme par exemple des manufactures (c'est le nom que l'on donnaitaux usines).

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    Le mercantilisme commercialiste, qui est reprsent par des hommes tels que,Thomas MUN (1571-1641), William PETTY (1623-1687), et David HUME (1711-1776). Ces auteurs font l'apologie de lenrichissement par le commerce engnral et le commerce maritime en particulier. Mais ils vont se dmarquer

    progressivement du mercantilisme et devenir des prcurseurs du libralisme.A - le mercantilisme espagnol : Lobsession de lor

    Au 16me sicle, l'Espagne colonise l'Amrique du sud et contrle l'exploitationdes mines d'or du Mexique et du Prou. L'or arrive en Espagne par bateauxentiers et on estime que de 1500 1600, la quantit d'or disponible en Europeest multiplie par huit. Et le mouvement d'entre d'or et d'argent a encoreaugment au 17me sicle.

    Au lieu de seulement contenter les espagnols, cet norme afflux d'or engendre

    aussi une obsession : comment conserver lor, l'empcher de s'couler audehors ?

    Tous les moyens sont mis en uvre pour dfendre l'or qui est considr commele symbole de la puissance et de la prosprit. C'est ainsi que l'on dveloppe desdoctrines dfensives et thsaurisatrices.

    [Thsauriser, c'est amasser des valeurs pour elles-mmes. La thsaurisation s'oppose l'pargne. La thsaurisation est strile tandis que l'pargne est productive car celui quipargne permet d'autres d'investir. Celui qui thsaurise prive au contraire les autres

    des ressources qu'il accumule.]

    Pour parvenir ce but, l'Espagne a recours l'interdiction, puis auprotectionnisme.

    B Le mercantilisme franais

    Le mercantilisme franais est reprsent par des hommes tels que Jean BODIN(1530-1596), Antoine de MONTCHRESTIEN (1575-1621) et Jean BaptisteCOLBERT (1619-1683). Il s'agit d'enrichir l'tat, mais cette fois autant par ledveloppement industriel que commercial et non au dtriment des intrts

    conomiques . L'Etat doit donner limpulsion en crant de grandes activits, les manufactures .

    Jean BODIN (1530-1596) est surtout connu aujourd'hui pour son clbreaphorisme : "Il n'est de richesse ni force que d'hommes". Il pense que larichesse conomique est la condition d'un tat puissant. Ses ides sont assezproches de celles d'un autre mercantiliste franais, Antoine deMONTCHRESTIEN (1575-1621) dont la particularit est d'avoir t la fois unthoricien et un homme de terrain (il a cr et dirig une usine d'ustensiles etde couteaux). Bien qu'il soit class dans les mercantilistes, c'est cependant lui

    que l'on crdite gnralement pour avoir invent le terme "conomie politique".

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    Mais avec la dcouverte des Amriques, le "Nouveau Monde", c'est tout lecontraire qui se produit. la pnurie d'or et d'argent succde un afflux d'or etd'argent. Il s'ensuit que les prix montent partout en Europe. Le lien entre lesdeux, l'arrive massive d'or et d'argent et la hausse des prix, fut nonc par

    Jean BODIN.Colbert et le colbertisme

    Jean Baptiste COLBERT (1619-1683) a modernis l'conomie franaise enmettant en place pour la premire fois une vritable politique conomique enFrance.

    Fils d'un marchand drapier de Reims, COLBERT fait ses dbuts au service duCardinal de MAZARIN (qui dirigea le conseil du roi Louis XIII jusqu' la mort duRoi et fut ensuite premier ministre de la rgente Anne d'Autriche). MAZARIN

    lui offre la fonction 'intendant des finances en 1661.En 1661, COLBERT entre au Conseil d'En Haut avec le titre de Contrleurgnral des Finances. Il a aussi dans ses attributions la Marine, les Travauxpublics et toute la vie conomique du royaume.

    Il dveloppe l'industrie en crant des manufactures d'tat (tapisseries deBeauvais, des Gobelins) ou prives (glaces de Saint-Gobain, draps Abbeville etSedan, soieries de Lyon) dotes de privilges l'exportation. Ces nouvellesindustries sont soustraites la concurrence trangre grce des droits de

    douane prohibitifs.Cette politique dirigiste et protectionniste s'accompagne du dveloppement desinfrastructures - cration d'un rseau de canaux et de routes -, de lafortification des ports maritimes et du dveloppement de la marine marchandeet militaire : les convois maritimes de marchandises doivent tre protgs. Pouraccrotre les richesses du royaume, l'expansion coloniale est favorise, tandisque sont fondes de grandes compagnies de commerce dotes de privilges et demonopoles, capables de rivaliser avec les concurrentes hollandaises et anglaises :Compagnie des Indes orientales et son homologue la Compagnie des Indesoccidentales en 1664, Compagnies du Nord en 1669 puis la Compagnie du Sngalen 1673.

    L'objectif de sa politique tait d'accrotre la puissance conomique de la France,et par rpercussion la puissance financire du roi Louis XIV.

    Il faut retenir que COLBERT a mis en pratique les ides du mercantilisme lafranaise, qui consiste dire que la puissance de l'Etat dpend du dveloppementde l'industrie et du commerce extrieur. Sa politique conomique est restedans l'histoire sous la dnomination de colbertisme.

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    C le mercantilisme anglais ou commercialiste

    Comme crit plus haut, le mercantilisme anglais fait l'apologie delenrichissement par le commerce en gnral et le commerce maritime enparticulier. Mais ils vont se dmarquer progressivement du mercantilisme et

    devenir des prcurseurs du libralisme. Nous les reverrons plus loin. Sachez queles Anglais furent les plus grands commerants, notamment sur les mers, et leursituation dhabitants dune grande le y est pour grand-chose, tout comme leurculture protestante.

    2 - Les physiocrates

    Comparez le gain des ouvriers qui fabriquent les ouvrages d'industrie celuides ouvriers que le laboureur emploie la culture de la terre, vous trouverez quele gain de part et d'autre se borne la subsistance de ces ouvriers; que ce gain

    n'est pas une augmentation de richesses, et que la valeur des ouvragesd'industrie est proportionne la valeur mme de la subsistance que les ouvrierset les marchands consomment. Ainsi l'artisan dtruit autant en subsistance qu'il

    produit par son travail. - Franois QUESNAY

    Littralement, "physiocratie" signifie "gouvernement" (du grec Kratos) par lanature ("physio"). C'est une doctrine conomique qui peut tre rsume deuxpropositions.

    La premire proposition est qu'il existe un ordre naturel gouvern par des lois.

    Le rle des conomistes est de comprendre et de rvler les lois de la naturetelles qu'elles oprent dans la socit et dans l'conomie. C'est de montrercomment ces lois oprent dans la formation et dans la distribution des richesses.Pour les physiocrates il y a des lois conomiques, de mme qu'il y a des loisphysiques ou physiologiques.

    La seconde proposition est que le devoir des hommes, et en particulier le devoirdes gouvernants, est de se soumettre ces lois en interfrant aussi peu quepossible avec leur jeu par des interventions intempestives. Les physiocrates sontdonc l'origine du libralisme.

    La physiocratie est l'un des plus importants courants d'ides du 18me sicle. Etcela en dpit d'une priode d'existence assez brve (moins de 20 ans) et du faitque, contrairement au cosmopolitisme des mercantilismes, il sagit dune colepurement franaise, qui plus est centre autour dun seul matre penser,Franois QUESNAY (1694-1774), dont la disparition entrana rapidement ledclin de cette cole. Le courant physiocrate apparat en effet en 1758, avec laparution du Tableau conomique et s'efface devant l'Economie PolitiqueClassique en 1776, date de la parution de la Richesse des Nations d'Adam

    SMITH.

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    A - Les grands noms de la Physiocratie

    Franois QUESNAY : Fils de paysan, Franois QUESNAY (1694-1774)devint mdecin. Ces deux caractristiques expliquent coup sr l'attachementqu'il a pour l'agriculture et sa conception de l'conomie comme un corps, dont la

    vie est assure par la circulation des richesses. Il faut rappeler ce sujet que lacirculation du sang dans l'organisme a t dcouverte en 1628 par WilliamHARVEY (1578-1657), mais il n'a t connue en France que tardivement. En tantque mdecin, QUESNAY se rfre constamment la notion d'organisme dont lavie est assure par la circulation du sang. De fait, quand il commence s'intresser l'conomie, vers l'ge de 60 ans, il propose une reprsentation del'conomie dite du circuit , o tout est limage du fonctionnement du corpshumain.

    QUESNAY tait premier mdecin de Louis XV. Il tait donc au contact de tousles personnages importants du royaume, ce qui lui a permis de faire connatre sesides.

    B - Le contexte historique de la Physiocratie

    La Physiocratie nat dans une poque o plus des trois quarts du revenu nationalproviennent de l'agriculture mais o celle-ci connat cependant les prmices d'undclin. C'est donc d'abord une raction contre ce dclin. La physiocratie arriveaussi aprs deux sicles de mercantilisme, qui ont vu la multiplication et les abus

    de la rglementation. La raction contre le dclin de l'agriculture

    Au milieu du 18e sicle, le dclin de l'agriculture est ressenti comme un malaisedurable qui se manifeste par l'accroissement des superficies de terres incultes :dans l'Ouest et le Centre, friches et landes occupent la moiti du territoire.

    La misre des populations rurales est particulirement grande. La terre estcharge d'impts et les cultivateurs sont taillables et corvables merci. Ilssupportent de nombreuses redevances relles et personnelles hrites de la

    fodalit. De plus, la politique de Louis XIV, qui a consist attirer la Cour lesnobles disposants de grands domaines et les pousser la dpensevestimentaire, pour les amener par l'endettement dpendre de lui, a dtournl'pargne des investissements dans l'agriculture.

    C - les principales ides des physiocrates

    aa -- LLaa nnoottiioonn ddee llooii eenn ccoonnoommiiee

    Pour les physiocrates, les lois de lconomie existent et sont immuables. Mais cene sont pas les lois du march telles que nous les connaissons aujourdhui. Ce sont

    des lois naturelles, irrvocables et voulues par Dieu. Ces lois naturelles sontdiscernables par l'vidence : Evidence signifie une certitude si claire et si

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    manifeste par elle-mme que l'esprit ne peut s'y refuser. Il y a deux sortes decertitudes : la foi et l'vidence... J'entends par vidence une certitude laquelleil nous est aussi impossible de nous refuser qu'il nous est impossible d'ignorernos sensations actuelles (QUESNAY, article Evidence de l'Encyclopdie,

    janvier 1756).bb LLee ccaallccuull ccoonnoommiiqquuee rraattiioonnnneell

    L'ordre naturel des physiocrates est providentiel. Il se fonde sur l'harmonie desintrts privs et publics. La science conomique peut en apprhenderquantitativement les lments : La science conomique s'exerant sur desobjets mesurables est susceptible d'tre une science exacte et d'tre soumiseau calcul (Le TROSNE, De l'ordre social).

    QUESNAY peut tre considr comme l'un des prcurseurs du calcul conomique

    rationnel qui dboucha par la suite sur la notion de maximisation sous contrainte.En effet, il crit : Obtenir la plus grande augmentation possible de jouissancepar la plus grande diminution possible de dpense : c'est la perfection de la

    conduite conomique.

    cc LLaa vvaalleeuurr ttrraavvaaiill

    Dans l'article "Grains" qu'il rdige pour l'Encyclopdie, QUESNAY mesure lavaleur des productions partir de la quantit de travail ncessaire pour lesproduire :

    Ainsi la thorie de la valeur travail est mise au service de l'agriculture et de laproprit foncire. Plus tard, chez MARX, la thorie de la valeur travail sera l'origine de la notion d'exploitation des masses et servira justifier unerevendication rvolutionnaire contre la proprit et contre la libre entreprise.

    dd LLee pprroodduuiitt nneett

    noter que pour QUESNAY, l'existence des profits industriels n'empche pasque l'industrie soit strile. Il ne se laissait pas blouir par les fortunes desmarchands ou mmes celles des industriels, refusant de croire que cette

    richesse reflte une quelconque cration de valeur. Il ny voit que le fruit decirconstances contingentes, la rmunration dun got pour le risque quil sembledailleurs condamner. Il suspecte aussi que la richesse des uns masque les pertesdes autres.

    Pour QUESNAY et les physiocrates, toutes les productions, toutes les richessesd'une nation, proviennent en dernire instance de l'agriculture. L'agriculture nepermet pas seulement la production de subsistance, elle permet aussi d'obtenirtoutes les matires premires dont les produits artisanaux et manufacturs sont

    faits.

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    En fait, les physiocrates identifient ici terre et nature. Quand ils disent "Toutvient de la terre", il faut parfois comprendre "tout vient de la nature". Dans cedernier sens ils ont forcment raison. Ce qui parat incongru aujourd'hui, c'estde dire "tout vient de l'agriculture, tout vient de la terre". Si l'on remplace

    "terre" par "nature", on nonce peut-tre un truisme, mais on reste physiocratedans l'esprit.

    QUESNAY se demande : Comment se fait-il que les agriculteurs parviennent nonseulement subvenir leurs besoins, mais galement fournir les subsistanceset les matires premires aux autres classes de la socit.

    La vraie richesse, c'est le produit net ou produit disponible, celui dont laconsommation provoque la reproduction avec accroissement; seule la terre par safcondit permet l'activit humaine d'obtenir un produit net. DUPONT de

    NEMOURS crit : Que le souverain et la nation ne perdent jamais de vue que laterre est l'unique source de richesse et que c'est l'agriculture qui les multiplie. Et LE MERCIER de la RIVIERE : L'industrie n'est pas plus cratrice de lavaleur qu'elle n'est cratrice de la hauteur et de la longueur d'un mur.

    Quesnay aura une image frappante : Le cultivateur produit par gnration, paraugmentation relle des produits. L'artisan produit par addition des matires

    premires et des subsistances converties en travail. Multiplication d'une part,addition de l'autre.

    ee LLee ttaabblleeaauu ccoonnoommiiqquueeLe Tableau Economique est la premire reprsentation schmatique du circuitconomique. La premire version du Tableau Economique est dite en 1758, parCharle GIDE et Charles RIST, 1909, Histoire des doctrines conomiques depuisles physiocrates.

    Trois classes sociales doivent tre distingues : la classe productive, la classedes propritaires et la classe strile.

    La classe productive est celle qui fait natre, par la culture du territoire, les

    richesses annuelles de la nation, qui fait les avances des dpenses des travaux del'agriculture et qui paie annuellement les revenus des propritaires fonciers.

    La classe des propritaires comprend le souverain, les possesseurs de terres etles dcimateurs (ceux qui avaient le droit de lever la dme dans les paroisses).Cette classe subsiste par le revenu ou le produit net de la culture, qui lui estpay annuellement par la classe productive, aprs que celle-ci a prlev, sur lareproduction qu'elle fait renatre annuellement, les richesses ncessaires pourse rembourser de ses avances annuelles et pour entretenir ses richessesd'exploitation.

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    La classe strile est forme de tous les citoyens occups d'autres services et d'autres travaux que ceux de l'agriculture, et dont les dpenses sont payespar la classe productive et par la classe des propritaires qui, eux-mmes, tirentleur revenu de la classe productive

    ff -- QQUUEESSNNAAYY,, pprrccuurrsseeuurr ddee KKEEYYNNEESS ?? plusieurs gard, QUESNAY peut tre considr comme un prcurseur deKEYNES : dune, parce que le Tableau Economique est lanctre de la comptabilitnationale. Ensuite, parce que QUESNAY est lorigine de la notion de circuit

    conomique. Enfin, parce que QUESNAY, de faon sans doute un peu floue, avaitperu la notion de multiplicateur. Pour les Physiocrates en effet, plus la richesseest leve et plus les salaires augmentent. Pour QUESNAY, la hausse dessalaires est un symptme de prosprit gnrale... C'est la fois un effet de

    l'accroissement de la richesse et une condition d'un accroissement encore plusgrand. C'est ainsi que l'on a pu dire que QUESNAY tait un prcurseur deKEYNES et de la thorie du multiplicateur qui veut que la dpense engendre unrevenu qui lui mme est dpens, ce qui engendre une nouvelle dpense et ainside suite avec chaque fois une augmentation de revenu.

    3 Les conomies prindustrielles la gense du capitalisme

    I - Caractristiques gnrales

    A.Les conomies agraires

    Les conomies prindustrielles taient des conomies agraires, domines par laterre et la prpondrance des activits rurales. La premire caractristique deces socits est la prpondrance de lagriculture mais aussi, llevage, la chasse,la pche.

    La vie urbaine tait peu significative, la population des villes est extrmementrduite : elle ne dpassait pas 20% en Angleterre et en France.

    La possession ou non de la terre agricole confrait aux individus un statut ensocit ; la cellule conomique de base tait principalement la proprit foncire.Il peut sagir de seigneuries ou de fiefs dans lEurope mdivale ; les rapportssociaux de production se nouaient autour de la terre : servage dans les domainesfodaux. Lagriculture tait dpendante des caprices de la nature (scheresse,inondations, ).

    Les techniques et pratiques utilises taient archaques et de productivitfaible. Les vieux assolements biennaux ou triennaux taient la rgle avec unejachre morte qui laisse la terre improductive.

    La technologie utilise tait base doutils, on cultivait la terre de la mmemanire, avec les mmes outils : la faux, la faucille

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    Ceci a men un bilan de famines et de disettes, ce que les conomistesappellent des conomies de pnurie.

    B.Crises agraires

    Les conomies connaissaient des crises de leurs structures agraires. C tait descrises de sous production agricole , des crises dautosubsistance , des crisesfrumentaires qui traduisaient lincapacit des systmes conomiques dominanteagricole produire des subsistances en quantit suffisante pour soutenir unaccroissement dmographique rgulier ; elles survenaient la suite dun incidentclimatique ou dune guerre ; la diminution de la rcolte entranait une hausseviolente des prix des crales qui se traduisaient par un effondrement du niveaude vie des paysans.

    Elles aboutissaient le plus souvent des famines, des disettes, et des meutes

    de subsistance.Caractristiques principales des conomies agraires :

    Il sagit dconomies figes : les hommes, les marchandises, les capitaux ycirculent peu.

    Lessentiel de la production se base sur la valeur dusage et non sur la valeurdchange du fait de labsence dun march cohrent et lorientation de laproduction vers lautoconsommation.

    Les socits agraires taient quasiment des socits sans croissance avec unemultiplicit des blocages qui se maintient plusieurs niveaux :

    Le verrou agricole

    Stagnation de lagriculture et de lconomie rurale, faible productivit, ce quienfermait ces conomies dans un cercle vicieux de reproduction dune conomiede subsistance.

    Le poids des prlvements

    Il pouvait dcouler des prlvements autoritaires quexigeaient les rentiers du

    sol, du fisc par des augmentations rptitives. Ces lments ont t alourdis parla stabilit des techniques utilises.

    LA GENESE DU CAPITALISME du XVI sicle au dbut XVIII sicle

    Cest dans la dcomposition de lordre agraire que senracine la formation ducapitalisme, dans un premier temps marchand et manufacturier.

    Lextension de laire des changes au profit de lEurope et de sesmarchands

    La naissance des premires formes dindustrie et dune bourgeoisiemarchande et manufacturire

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    La pauprisation extrme des paysanneries europennes Laffirmation des tats nations aux dpens des fodalitsMutations conomiques et sociales, monte du capitalisme

    A la fin du XVI sicle, louverture des grandes voies maritimes en direction delOcan Indien et des Indes et la dcouverte du Nouveau Monde(lesAmriques) ont largi considrablement laire conomique dans laquelle semeuvent les intrts europens.

    o Lamorce portugaise :Le mouvement dexpansion maritime et colonial europen est amorc par lePortugal. Aprs avoir pris Ceuta en aot 1415, les portugais dferlent sur leslittoraux atlantiques de lAfrique du nord ouest, franchissant le fameux cap de

    Bojador.o LEspagne du siglo de oro :

    Pour lEspagne, il sagissait du sicle de lor qui a fait lapoge de la puissanceespagnole.

    Mais le dclin espagnol samorce avec la dfaite de linvincible armada. LEspagnesenfonce dans une inexorable dcadence ; en fait ni le Portugal, ni lEspagnenont su utiliser les fabuleuses richesses accumules en Afrique et dans lesAmriques pour organiser et stimuler des activits conomiques mais les ont

    dilapides dans des oprations improductives de luxe, de guerre et de puissance.o Le XVII sicle hollandais :

    Sous limpulsion dune active bourgeoisie marchande et bancaire, le capitalismemarchand et manufacturier hollandais connat un dveloppement remarquable. Lecapitalisme hollandais repose sur trois solides piliers : la compagnie des IndesOrientales, la Banque dAmsterdam et la flotte. la fin du XVII sicle, lecapitalisme hollandais sendette, saffaiblit et finit par perdre sa positiondominante.

    o Laffirmation de la puissance britannique :LAngleterre sengage ds le dbut du XVII sicle dans lexpansion coloniale. Lecommerce extrieur anglais dcuple. La puissance maritime et terrestre delAngleterre saffirme la fin du XVII sicle et au XVIII sicle. Conqute,pillage et extermination, telles sont les formes de lexpansionnisme maritime etcolonial.

    Une classe marchande se dveloppe en tirant nergiquement parti despotentialits quouvrent ces nouveaux espaces.

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    Dans lensemble, lexpansion gographique et coloniale a eu des effets multiplessur les conomies et les socits europennes :

    Masse considrable des mtaux prcieux Marchs pour les productions Introduction de produits nouveaux Profits considrables et accumulation du capital

    o La proto- industrialisation :Le systme de production artisanale est confront la concurrence de ce quon aappel la proto industrialisation .Il sagit des premires formes dindustries :

    Domestic system : lorsquil sagit du travail domicile dun paysan ouvrierqui vend lui-mme ses produits sur un march local.

    Putting out system : Lorsque intervient le marchand fabricant qui apportela matire premire aux travailleurs domicile puis revient pour chercherle produit final.

    La proto-industrie est donc en partie lhritier du systme artisanal. Cest uneindustrie rurale qui est ne pour rpondre une demande croissante enprovenance des marchs extrieurs, ceux des Amriques, de la Chine et desIndes Orientales.

    La croissance dmographique soutenue est le rservoir de main duvre

    abondant et bon march qui existe dans les campagnes.Les consquences sociales du dveloppement du proto industrialisation sont loindtre ngligeables.

    La bourgeoisie se diversifie incontestablement, elle contrle et fait travaillerdes masses dj considrables douvriers paysans.

    Les manufactures assurent la transition entre lindustrie rurale domicile(domestic out system et putting out system) et la grande industrie mcanise(factory system)

    Certes le rgime foncier et le statut des Hommes dans les campagnes a connudes changements significatifs : quasi disparition du sevrage, apparition dediffrents statuts des paysans, mais rien de fondamental nest venu bouleverserles techniques agricoles.

    Le paysan europen, lexception des Pays Bas et de lAngleterre, continue devivre dans des conditions rudimentaires. Les rendements demeurent faibles etnous nous retrouvons l au cur de ce quon appelle le verrou agricole qui mnevers un cercle vicieux de reproduction dune conomie de subsistance.

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    La condition sociale des paysans europens se dgrade : crises alimentaires,hausse de la rente foncire, exigences fiscales, systme des enclosures qui sestdvelopp et commence se substituer lopenfield.

    Il sagit dun grand mouvement de clture et de remembrement des terres

    agricoles qui se dveloppe en Angleterre, ce qui a permis : Llimination des petits propritaires Un dveloppement de la production agricole sur des terres closes

    La constitution de grandes exploitations plus favorables au dveloppement denouvelles technologies

    2me

    PartieLA REVOLUTION INDUSTRIELLE

    I. Quest ce que la rvolution industrielle ?

    Le terme rvolution voque lide dun changement radical et dune mutationprofonde des structures conomiques. Cest une rupture quantitative favorisantla croissance partir de facteurs favorables qui ont permis la mise en uvredinventions nouvelles.

    La rvolution industrielle correspond au dveloppement spectaculaire delindustrie partir de fin 18 sicle en Grande Bretagne, puis au cours du 19

    sicle dans le reste du monde.

    voir photos rvolution industrielle

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    Au dbut de la rvolution industrielle, se trouve la phase du dcollageconomique = take-off qui assure le renouveau des conditions de croissance.Cette priode de transition a t dfinie par ROSTOW (19162003) et selon lui,elle est rendue possible par laccumulation du capital, par la cration dindustriesmotrices et par la constitution dinstitutions politiques modernes. ( Les tapesde la croissance conomique 1960) - [recherche sur Rostow]

    Nanmoins, certains soutiennent que la rvolution industrielle est un mythe. Laconsidration que la rvolution industrielle conue comme un bouleversementfondamental est souvent exagre selon Franois Caron ( Les deux rvolutionsindustrielles du 20sicle 1999) ; pour lui, lindustrialisation est un processuscontinu, le rsultat des efforts maintenus sur plusieurs sicles.

    Distinguons la 1re et la 2me industrialisation.

    II. Rvolution agricole, dmographique et culturelle

    La rvolution industrielle saccompagne dune triple rvolution concernant

    lagriculture, les volutions dmographiques et le changement de mentalit.A - Rvolution agricole

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    Loutillage traditionnel samliore : ralisation des socs en fer au lieu que ceux enbois. La forme de charrue a t modifie et la faux remplace graduellement lafaucille.

    Lintroduction des plantes fourragres conduit une situation tout fait

    nouvelle, ces plantes npuisent pas le sol car leur consommation en produitschimiques est diffrente de celle des crales traditionnelles et elle seffectue une profondeur plus importante. Elles autorisent un cycle quadriennal quiremplace le cycle triennal habituel. Ainsi un systme qui tait improductif uneanne sur trois devient constamment productif.

    Le rle de lagriculture dans la rvolution industrielle reste pourtant sujet controverses. Pour de nombreux historiens dont Paul Bairoch (1930-1999), larvolution industrielle aurait t impossible sans un dveloppement antrieur ou

    concomitant de lagriculture, le dcollage seffectue dans une situationdautosuffisance alimentaire dans un monde ou 80% 90% vivent de la terre.

    Les effets positifs du dveloppement de lagriculture sur lindustrie peuvent tredifficilement nis :

    Dans lagriculture, lheure est la mcanisation et lutilisation desengrais chimiques, qui se substituent aux engrais naturels ; la diffusion de cesprogrs est lente, en raison de la mfiance persistante des paysans. Mais cesrsistances sont progressivement vaincues par les agronomes et les Etats qui

    mnent une politique agricole active. Amlioration des rendements donc une meilleure alimentation,

    amlioration de la productivit dans le secteur industriel

    Lagriculture a fourni les matires premires lindustrie (coton, bois,laine)

    Les exportations des matires agricoles fournissent des devises pourlachat des biens dquipement industriel

    Une main duvre rurale non qualifie et peu exigeante est disponible pourtravailler dans les usines et les mines

    Les progrs raliss par lagriculture permettent un accroissementdmographique. Alors que la natalit reste leve, la rvolution agricole provoqueune chute spectaculaire de la mortalit. Cet accroissement de la population sefait dans un contexte durbanisation et de concentration de la main duvre prsdes centres industriels. En consquence la taille des marchs saccrot et lademande de produits manufacturs est plus soutenue, la consommation stimulantlexpansion industrielle.

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    B - Rvolution culturelle

    Le dcollage conomique suppose de la part de la population une nouvelle attitudepar rapport largent. Le profit a t pendant longtemps considr commeillgitime. Le profit est ainsi une notion condamnable. La russite des affaires

    est conue comme un devoir, elle est la preuve que le Seigneur accorde sagrce ceux qui senrichissent

    Laffirmation dun Etat de droit est mme favorable la croissance et audveloppement des affaires.

    Lconomie politique est ne avec la rvolution industrielle.

    Les conomistes classiques sont les premiers donner une interprtationgnrale du systme conomique fonde sur la notion de march. Leurs analysessont en rupture avec les Mercantilistes et avec les Physiocrates.

    Pour les Classiques, le partage du revenu national se fait de plus en plus enfaveur de propritaires fonciers et des travailleurs aux dpens desentrepreneurs capitalistes. Cette situation doit amener lconomie vers un tatstationnaire pour repousser cette chance, RICARDO milite en faveur delimportation des crales bon march

    KARL MARX, insiste sur le fait que le capitalisme par son mode defonctionnement gnre des crises de surproduction.

    III - Rvolutions technique et financireLes inventions se dveloppent par grappe (Schumpeter) ; la mise en uvre duneinnovation entrane ncessairement dautres innovations. Lutilisation deslocomotives amne vers des recherches sur des matriaux nouveaux pourfabriquer les rails dans le but de remplacer le fer.

    Insuffisamment rsistant, les premires dcouvertes dcisives se font danslindustrie cotonnire.

    En 1769, James watt invente la machine vapeur : simplification des rouages de

    transmission, remplacement du piston par la turbine. La machine vapeur estutilise pour pomper leau, pour crer de nouvelles machines outils.

    Lutilisation du fer connat aussi un progrs considrable.

    Le financement de lindustrialisation suppose le dveloppement des banques etdes marchs financiers.

    Dans un premier temps, les capitaux personnels tirs du ngoce maritime ou de laproprit foncire et lautofinancement ont paru suffisants mais lpargnepersonnelle ne suffisait plus financer lindustrie, du fait du besoin en

    financement de machines plus sophistiques et plus coteuses.

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    Les banques ont t cres pour faciliter les oprations de crdit. Unesparation a t effectue entre les banques de dpts et les banquesdaffaires. Les premires sont en contact direct avec le public grce denombreuses succursales et trouvent leurs ressources dans le dpt de leur

    clientle.Les secondes se financent par capitaux propres ou par recours lemprunt etprennent des participations dans des affaires industrielles. Le meilleur exemplenous est donn avec les banques allemandes qui ont vritablement jou un rleactif dans le dveloppement de la grande industrie allemande (La Deutsche Bank,.)

    Le dveloppement des Socits Anonymes et de la Bourse ne se feravritablement que dans la seconde moiti du 19 sicle.

    Le rle du march et de lEtat

    Pendant des sicles, en Europe, toutes les activits caractre conomiquetaient rglementes ; cette rglementation tait de nature entraverlaccumulation du capital et contrarier laugmentation des richesses. Letriomphe du libralisme entrane lmergence des marchs nationaux etinternationaux provoqu par :

    La rduction de lautosuffisance et de lautoconsommation en milieu rural La modernisation croissante des transactions Le dveloppement des moyens de transport Un cadre juridique tatique garantissant les rapports dchange et le

    maintien de la concurrence.

    Rvolution des transports

    Les changes de marchandises sont favoriss par lamlioration des rseauxroutiers et lextension des canaux.

    La premire ligne du chemin de fer est mise en place en 1821 prs de Newcastleen Grande Bretagne.

    Le progrs ralis dans la construction de la machine vapeur bouleverse lanavigation maritime, ce qui a stimul les changes et le commerce international.

    LEtat jouait la fonction du gendarme, il sagissait du laisser faire avec unprotectionnisme qui ne va tre lev quen 1846 avec la suppression des corns laws[ou lois sur le bl qui taient une srie de lois protectionnistes appliques au RoyaumeUni entre 1815 et 1846 ; elles encourageaient lexportation et dcourageaientlimportation de bl lorsque son cours passait en dessous dun certain seuil, ce quiabritait les producteurs britanniques (souvent aristocratiques) de la concurrenceextrieure, en particulier des colonies (comme lIrlande) ; les consquences de ces corn

    laws : augmentation du prix du pain, lment de base + misre des ouvriers + haussedes prix des transports qui emmenaient des marchandises anglaises mais revenaientvides + lvation des prix des terres louer appartenant aux aristocrates opposs

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    toute rforme + peu de terres disponibles pour fermiers qui louent prix fort corn

    laws : entrave au libre-change.]

    En Allemagne, lEtat assure lunification douanire du march intrieur par lacration du Zollverein en 1834.

    En France lEtat continue lamlioration du rseau routier (cration de lcolePonts et Chausses 1749).

    Avec la grande crise de la fin de sicle (1873-1896), une priode sachve pourles pays pionniers de la rvolution industrielle, lindustrialisation estdfinitivement lance mais la croissance demeure instable.

    3me

    PartieLA MONTEE EN PUISSANCE DES ETATS NATIONS

    La croissance jusquen 1920

    Crises et cycles conomiques

    Les crises modernes succdent aux crises traditionnelles

    CRISES AGRAIRES (1845-1848) :

    Les crises agraires se caractrisaient par des crises de :

    - Autosubsistance- Sous production- Misres et mortalit

    Elles sont souvent le rsultat dun incident climatique : scheresse, inondationsou gel, ou dune guerre.

    CRISES MODERNES (1873):

    A partir de 1873, les variables conomiques changent compltement de nature dufait de la domination de lactivit industrielle ; de lessor du crdit et de laconstitution des marchs nationaux.

    Les crises modernes taient ainsi des crises de :

    - Surproduction (dbouchs insuffisants)- Financires

    CYCLES KONDRATIEV

    Les crises sinsrent dans des oscillations de plus grande porte : la chute desprix, de la production, de lemploi, llimination des entreprises plus faibles et laliquidation des stocks.

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    Cest lconomiste franais Clment JUGLAR quil faut attribuer la dcouvertedu premier cycle observ -cycles courts (8 -11 ans) et des phases de criseset /ou de dpression.

    En 1925, la suite dune tude sur les mouvements des prix, lconomiste

    KONDRATIEV relve des fluctuations cycliques de longue dure -cycles longs(plus de 40 - 60 ans)

    Ces cycles conomiques intermittents entre des phases dexpansion et deprosprit.

    - Le rle de la monnaie et le mouvement des prix ont t souvent voqus.

    Lor reste la base du systme montaire. Son abondance provoque une croissancede la masse montaire, il sensuit une augmentation de la production, de lademande, une augmentation des prix, de linvestissement et des revenus(prosprit)

    Les phases de baisse des prix seraient par contre lorigine dune stagnation dela masse montaire ainsi que de lconomie.

    - Les innovations sont la base de la phase dexpansion puisquelles permettent ledveloppement de nouvelles activits et des investissements.

    PHASES CYCLIQUES

    RECESSION

    DEPRESSIONREPRISE

    CROISSANCE

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    RECESSION

    CROISSANCEDEPRESSION

    REPRISE

    La dpression est caractrise par llimination des capacits de productionexcdentaire par la chute des profits des entreprises et par le dveloppementdu chmage.

    ETATS NATIONS

    GB premire puissance conomique mondiale : la livre sterling est la monnaieutilise pour le commerce international

    tats Unies ont connu une expansion de lconomie capitaliste: travers ledveloppement des grandes units de production mais aux initiatives prises par

    ltat pour moderniser lconomie amricaineFrance a connu du retard : aprs guerre, (paiement de lindemnit delAllemagne, succession des crises agricoles, manque investissement et pargne)

    Allemagne : est en avance technique et industrielle avec la ralisation delunification douanire

    GRANDE DEPRESSION 1873-1896

    La grande dpression se caractrise se caractrise surtout par une baisse desprix, elle ne touche pas de manire identique toutes les branches de lconomie.

    Essoufflement de la croissance britannique Difficult dexpansion de lconomie allemande Grande dpression conomique franaise)

    NOUVEL ORDRE ECONOMIQUE MONDIAL APRES 1920. La 1re guerre

    mondiale 1914-1918

    ALLEMAGNE :

    Effondrement de la monnaie allemande

    Financement de la guerre

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    Devant la crise lAllemagne, pour ponger sa SUPER inflation a opt pour lacration du RENTENMARK comme monnaie symbolique qui reprsentait le 1/5 dumark allemand pour rsorber le mark en circulation et reconstituer la confianceen la monnaie allemande.

    GRANDE BRETAGNE :

    Sacrifice de lindustrie pour la livre sterling Hausses des prix, inflation des salaires

    La grande Bretagne a opt pour une politique de dflation au lieu de ladvaluation de la livre sterling qui aux yeux des britanniques devra garder sasuprmatie mondiale.

    FRANCE

    Endettement franais Perte de la valeur du franc La Solution pour la France est dponger la dette travers laugmentation desdpenses budgtaires de ltat, sans recourir la cration montaire.

    ETATS-UNIS

    Enrichissement des tats-unis, prosprit conomique, prmisses la crise 1929, surproduction, endettement des agriculteurs,

    spculation boursire et immobilireGRANDE DEPRESSION 1930 : BOOM-KRACH-CRISE

    LES DEREGLEMENTS DE LA MECANIQUE BOURSIERE

    Ceci est d aux lments suivants :

    Hausse des cours Abondance des titres mis Transformation du mode capitaliste amricain Spculation trs forte devant un march prometteur Flux de crdit important (pyramide de crdits)

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    Baisse des investissements Chute des prix Effondrement du cours des matires premires

    ECLATEMENT DE LA CRISE JEUDI NOIR (24 OCTOBRE 1929)

    Causes immdiates:

    Bulle spculative Anticipations psychologiques 13millions de titres vendus le jeudi 24 Octobre 1929 Panique gnrale et KRACH

    CONSEQUENCES

    Chmage structurelTraumatisme de lindustrie Gnralisation du travail temps partiel Baisse du pouvoir dachat

    ETENDUE DE LA CRISE

    La France a connu une Affection tardive grce la Politique de stabilisation dePoincar (pargnant momentanment lindustrie) 1930, dpression de lconomie franaise

    AAmmpplleeuurr ddee llaa ccrriissee

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    DDeemmaannddee

    Production

    Rpartition

    Consommation + pargne

    Investissement

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    Rapatriements de capitaux Interdpendance des conomies Relations bancaires internationales : USA - Allemagne - Autriche (aprsguerre+crise)

    Faillites, retraits massifs de capitaux , manque de confiance Monte du protectionnisme entre nations

    LA CRISE 1929 : Point de discorde entre libraux, marxistes et rgulateurs

    LIBERAUX

    Cest une Crise invitable : Endettement, spculation, moyen de purger et derestaurer le capitalisme sur des bases solides (confiance aveugle dans lemarch).

    MARXISTES

    Cest une Crise endogne au systme capitaliste : suraccumulation du capital,dsquilibre permanent entre production et rpartition (mauvaise rpartitiondes capitaux)

    Thories de rgulation : lOrganisation Scientifique du Travail serait unecause pralable de la crise : production de masse.

    J.M.KEYNES Va prconiser les politiques de sortie de la crise et remettre

    lintervention de lEtat dans lactivit conomique comme seul moyen dedpassement des dgts causs par la crise.

    Politique montaire : Bas taux dintrt pour encourager le financement desInvestissements

    Politique de redistribution des revenus

    Dficit budgtaire pour la relance dinvestissements et la ralisation deseffets dentranement.

    REMEDES A LA CRISEPolitique de dflation, politique emploi (40H) : France

    Politique du new deal USA: renforcement du pouvoir de ltat fdral (arrtactivit bancaire 5 jours,

    - Sparation banques de dpts et banques daffaires- Cration dune commission de surveillance des activits boursires- Rsorption de chmage travers le lancement de grands travaux publics

    Grand Bretagne : parit de la livre est abandonne JAPON : sorti presque intact de la crise Allemagne : dflation au lieu dune dvaluation du mark

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    CRISE 1929 : lments de rflexion

    La grande crise des annes 1930 : une rupture dans le mode defonctionnement du capitalisme ?

    Par son ampleur sans gale, par limportance de ses effets immdiats chmagemassif, effondrement de la production et des prix dans les principaux paysoccidentaux et de ses effets

    Indirects moyen terme le nazisme et la Seconde Guerre mondiale , lagrande crise de 1929 et la grande dpression de prs de dix annes qui la suitfont problme tant du point de vue de leur statut thorique que de lexplicationque lon peut tenter dy apporter.

    Les dbats contemporains de lvnement furent passionns.

    Alors que les marxistes de lpoque annonaient (une fois encore) la chute ducapitalisme, que les conomistes ultralibraux considraient la crise commestrictement conjoncturelle et vitupraient (dj) contre les interventions deltat, le rle nfaste des organisations syndicales pour maintenir le taux desalaire et accusaient leffondrement du systme montaire international, unenouvelle cole de pense apparaissait autour de J. M. Keynes. En liaison avec lapratique du New Deal de

    Franklin Roosevelt aux tats-Unis, elle proposait de nouvelles analyses etannonait une re nouvelle du capitalisme. Et cest bien de cela quil tait

    effectivement question comme les faits ultrieurs et de nombreux travaux lontmontr, en particulier de rcents travaux franais.

    Sans doute la crise de 1929 sinscrit-elle dans le cadre des cycles classiques :elle vient huit ans exactement aprs la crise de reconversion de 1921 etpeut, en partie du moins, tre explique par le schma prcdemment tudi.Cest donc une crise classique, la plus forte, mais en mme temps de par sonampleur et ses enjeux , il sagit de beaucoup plus que cela. Il faut prciserquelle se situe au cur dune priode trs particulire qui souvre avec la fin de

    la Grande Guerre dont les consquences dmographiques, conomiques, socialeset politiques ont t considrables. Cette priode a t, en effet, marque dusceau dune relative stagnation conomique et ponctue dvnements sociaux etpolitiques considrables : la rvolution

    dOctobre, dimportants soulvements ouvriers en Allemagne et en Italie,lavnement du fascisme en Italie, du nazisme en Allemagne, du Front populairepuis du franquisme en Espagne, du New Deal aux tats-Unis, de la social-dmocratie en Sude, du Front populaire en France, avant la prparation de laSeconde Guerre mondiale. Cette priode est interprte par nombre dauteurs

    comme la phase B dune onde longue dont la phase expansive aurait dmarr auxalentours de 1895 lissue de la grande dpression de la fin du XIXe sicle.

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    La crise de 1929 souvre aux tats-Unis par la gigantesque dbcle boursire deWall Street, le jeudi noir 24 octobre (13 millions dactions sont vendues encette seule journe).

    Cette catastrophe financire est elle-mme, pour une grande part, le reflet

    dcal dun dbut de repli des taux de profit raliss et escompts (lindice de laproduction industrielle dcline ds juin 1929), dans une conjoncture de surspculation : nous dsignons ainsi un processus spculatif qui dcroche par rapport aux phnomnes conomiques rels.

    Avec le krach financier, la dpression samorce brutalement et va se rvlerdune dure et dune intensit ingales jusqualors, stendant rapidement destats-Unis aux grands pays capitalistes du continent europen, du fait du poidsatteint alors par lconomie amricaine, par les effets de la contraction du

    commerce extrieur et des exportations de capitaux qui en rsultent.Entre 1929 et 1932, fond de la crise, la production industrielle mondiale reculede plus de la moiti, les prix de gros industriels de plus dun tiers ; le nombre deschmeurs atteindra 30 millions de personnes en 1933 au sein des paysindustrialiss.

    Aux tats-Unis, le chmage touche alors prs dun quart de la population active ;la dpression y est accentue par la crise qui touche lagriculture depuis 1921.Les faillites sont nombreuses.

    La dpression samplifie sans quaucun des mcanismes classiquement considrscomme facteurs de reprise ne semble se mettre en action : le systmeconomique parat incapable de ragir.

    Ds 1927, la divergence entre lindice des cours et les indices caractristiquesde lactivit conomique se creuse dangereusement (surspculation), annonantun invitable krach. Mais la question se pose : le krach a-t-il caus la dpressionou le krach est-il n des premires difficults industrielles ? cette question,on rpond :

    Les hsitations de la prosprit dans lindustrie automobile ont prcd lekrach. Mais celui-ci a jou un rle dcisif dans lvolution de la crise industrielleen faisant disparatre un lment essentiel de surconsommation : les plus-values de Bourse. On ne peut assurment dissocier les phnomnes rels desphnomnes montaires.

    LES TRENTES GLORIEUSES

    Environnement favorable la croissance en France (1945-1958-1973)

    Reconstruction : Bilan lourd de la guerre

    lintervention de lEtat pour la modernisation

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    Plan MARSHALL : dvaluation des monnaies europennes, organisation autourde OECE 1958 : retour au pouvoir du gnral De GAULLE, redressement financierintrieur et extrieur

    1973 : choc ptrolier, arrt de la croissance Reprise conomique dans inflation (des emprunts lancs par lEtat et lesentreprises seraient rembourss par une monnaie dvalue, augmentationsalariale)

    THEORIES DE LA CROISSANCE

    Nouvel ordre conomique mondial

    USA : premire puissance conomique mondiale : dollar, plan Marshall

    Allemagne : cration du deutschemark, rduction du taux dinflation, marchdu travail florissant

    Japon : Retard : aprs guerre, organisation calque sur le modle amricain,renforcement des traditions familiales et patronales, conqute des marchsextrieurs.