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25 avril montée du populisme en Europe Histoire des idées politiques depuis le 18 ème  siècle Politique de la femme habile qui cherche à gouverner son mari. Le mot de politique a envahi le vocabulaire commun. C’est un terme qu’on a tendance à employer sans  y réfléchir. Ces mots de politiques comme le mot de guerre so nt des mots qu’on emploi sans y réfléchir. Le mot de politique est synonyme dans ce cas de gestion, d’organisation. Lorsqu’on parle de politique il est question d’organisation. La gestion et l’organisation ne sont pas forcément politique. Qu’est ce qui est politique dans la politique ? C’est pour Weber la relation de pouvoir. La politique implique une relation de pouvoir. Cette relation de pouvoir est fondée sur la subordination ou l’obéissance de certains à d’autres. Le pouvoir est aussi fondé sur l’autorité ou encore la persuasion rationnelle. Nous entendrons par politique l’ensemble des efforts que l’on fait en vue de participer au pouvoir ou d’influence la répartition du pouvoir. La politique est un domaine de l’action humaine où il est question de la participation ou de la répartition du pouvoir. S’il fallait dire ce qu’est l’histoire des idées politiques, alors on pourrait dire que c’est une tentative de caractériser ou de comprendre cette notion de pouvoir. On pourrait prendre comme fil rouge de ce cours la période du pouvoir. La question du pouvoir recouvre en réalité une autre question qui est celle de l’Etat. S’il fallait trouver un fil rouge à une réalité politique depuis le 18ème siècle ce serait une notion d’Etat, car l’Etat exerce le pouvoir, détient le pouvoir politique. A partir de l’Etat, il est possible de penser la liberté, l’obéissance, la loi, l’autorité, la violence, l’égalité. L’idée politique est une idée qui décrit la manière dont les hommes agissent et vivent politiquement. Les historiens de la pensée politique cherchent d’abord à connaitre la politique, et pour connaitre la politique il essaye de la décrire. Une idée politique n’a pas qu’une vocation descriptive, mais aussi la manière dont les hommes devraient vivre. Les idées politiques sont à la fois prescriptives et descriptives. Par exemple Rousseau explique selon sa théorie dans le contrat social comment les hommes devraient être gouvernés. Il y a pl usieurs manières de prescrire. Il y a la critique sociale, politique. L’auteur qui vient à l’esprit quand on parle de c ritique politique, c’est Marx. Il fait dans ses premiers travaux une approche critique de la conception philosophique d’ Hegel. Marx développe les rapports de pouvoir pour montrer la réalité de la domination des forts sur les faibles. Sur la base de cette critique de la domination Marx propose une autre forme de société dans laquelle le prolétariat aurait pris le pouvoir. C’est une étape vers l’ordre communiste. C’est l’horizon de pensée de Marx. Dans la prescription, il y a une dimension critique et aussi utopique. L’utopie est un lieu autre dans lequel le penseur veut nous amener, en l’occurrence c’est l’autre société. Marx fonde cette autre société sur l’égalité. Pour savoir ce qu’est une idée politique, il faut aussi s’interroger sur la manière dont les idées circulent et la façon dont elles sont produites. L’idée politique est véhicule par des supports très variés. On pense à Rousseau et Marx, mais en réali té les idées politiques sont véhiculés sous d’autres formes par exemple celle des discours politiques. Les idées politiques sont produites partout dans la société mais pas seulement par les grands auteurs. Elles sont produites par ceux qui sont au pouvoir, l’opposition, les acteurs sociaux (syndicats, l ’ONG). Les idées politiques ne sont pas l’apanage des

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25 avril monte du populisme en EuropeHistoire des ides politiques depuis le 18me sicle

Politique de la femme habile qui cherche gouverner son mari. Le mot de politique a envahi le vocabulaire commun. Cest un terme quon a tendance employer sans y rflchir. Ces mots de politiques comme le mot de guerre sont des mots quon emploi sans y rflchir. Le mot de politique est synonyme dans ce cas de gestion, dorganisation. Lorsquon parle de politique il est question dorganisation. La gestion et lorganisation ne sont pas forcment politique. Quest ce qui est politique dans la politique? Cest pour Weber la relation de pouvoir. La politique implique une relation de pouvoir. Cette relation de pouvoir est fonde sur la subordination ou lobissance de certains dautres. Le pouvoir est aussi fond sur lautorit ou encore la persuasion rationnelle. Nous entendrons par politique lensemble des efforts que lon fait en vue de participer au pouvoir ou dinfluence la rpartition du pouvoir. La politique est un domaine de laction humaine o il est question de la participation ou de la rpartition du pouvoir. Sil fallait dire ce quest lhistoire des ides politiques, alors on pourrait dire que cest une tentative de caractriser ou de comprendre cette notion de pouvoir. On pourrait prendre comme fil rouge de ce cours la priode du pouvoir. La question du pouvoir recouvre en ralit une autre question qui est celle de lEtat. Sil fallait trouver un fil rouge une ralit politique depuis le 18me sicle ce serait une notion dEtat, car lEtat exerce le pouvoir, dtient le pouvoir politique. A partir de lEtat, il est possible de penser la libert, lobissance, la loi, lautorit, la violence, lgalit. Lide politique est une ide qui dcrit la manire dont les hommes agissent et vivent politiquement. Les historiens de la pense politique cherchent dabord connaitre la politique, et pour connaitre la politique il essaye de la dcrire. Une ide politique na pas quune vocation descriptive, mais aussi la manire dont les hommes devraient vivre. Les ides politiques sont la fois prescriptives et descriptives. Par exemple Rousseau explique selon sa thorie dans le contrat social comment les hommes devraient tre gouverns. Il y a plusieurs manires de prescrire. Il y a la critique sociale, politique. Lauteur qui vient lesprit quand on parle de critique politique, cest Marx. Il fait dans ses premiers travaux une approche critique de la conception philosophique d Hegel. Marx dveloppe les rapports de pouvoir pour montrer la ralit de la domination des forts sur les faibles. Sur la base de cette critique de la domination Marx propose une autre forme de socit dans laquelle le proltariat aurait pris le pouvoir. Cest une tape vers lordre communiste. Cest lhorizon de pense de Marx. Dans la prescription, il y a une dimension critique et aussi utopique. Lutopie est un lieu autre dans lequel le penseur veut nous amener, en loccurrence cest lautre socit. Marx fonde cette autre socit sur lgalit.Pour savoir ce quest une ide politique, il faut aussi sinterroger sur la manire dont les ides circulent et la faon dont elles sont produites. Lide politique est vhicule par des supports trs varis. On pense Rousseau et Marx, mais en ralit les ides politiques sont vhiculs sous dautres formes par exemple celle des discours politiques. Les ides politiques sont produites partout dans la socit mais pas seulement par les grands auteurs. Elles sont produites par ceux qui sont au pouvoir, lopposition, les acteurs sociaux (syndicats, lONG). Les ides politiques ne sont pas lapanage des auteurs. Dailleurs on peut considrer que lart, la littrature, la sculpture expriment des ides politiques comme Picasso, guerre dEspagne. Donc les ides politiques sont vastes et htrognes.La discipline des ides politiques: est ce quon est sociologue, historien quand on fait de lhistoire des ides politiques? En fait les auteurs des ides politiques font tout cela ensemble.Comment crire lhistoire des ides politiques?Chevalier (Jean jacques) considre les ides politiques comme ce qui va au-del des vnements. Les ides politiques et lhistoire des ides politiques doivent tre distingues. La tentative de JJ Chevalier est de se demander comment les ides se rpondent les unes aux autres, comment Marx et Hegel peuvent tre confront, ou Anna Harendt et Lon Strauss. Cest un discours ininterrompu entre les grands auteurs. Jean Touchard tait professeur Science politique et il a crit une histoire des ides politiques, qui reprend la division histoire des ides politiques depuis le 18me sicle et partir du 18me. Il dit que pour crire les ides politiques il faut prendre en compte lhistoire des vnements politique eux-mmes. Lhistoire des ides politiques et les ides politiques doivent tre crit ensemble pour Touchard. Il ne suffit pas danalyser les systmes politiques, mais il sagit de replacer ces systmes dans un contexte historique, il sagit de chercher voir comment ils sont ns. Il sagit de voir enfin ce quil reprsentait pour les hommes qui vivaient cette poque. Il ne sagit pas seulement de sintresser la doctrine des auteurs mais aussi la faon dont la doctrine sinsre dans le dispositif politique. Touchard nous dit quune ide politique a une paisseur, un poids social. Il faut considrer les ides politiques comme une pyramide plusieurs tages. Ces tages doivent tre pris en compte: Le premier tage est la doctrine (ou systme conceptuel chez Aaron), le deuxime tage est le systme de laction, troisime tage est ltage des symboles, et le quatrime est ltage des reprsentations politique. Les ides politiques sont devenue une discipline anglo- saxonne. Lcole de Cambridge est reprsente par Skinner et Pocock. Pocock en 1875 publi un ouvrage essentiel:Le moment Machavlien o Pocock sinterroge sur les ides rpublicaines de la rpublique Florentine. Comment Machiavel et dautres repensent la pense des anciens avec une vision nouvelle? Le moment Machiavlien est le moment o lide de rpublique trouve un nouvel essor qui peut tre poursuivi jusqu la formation des Etats-Unis. Cet ouvrage a t lorigine du contextualisme, et qui va radicaliser les ides de gens Touchard. Le contextualisme est lide que comprendre une ide politique, cest oubli lauteur et se concentrer les conditions dmergences de sa pense. Pococke et Skinner considre quun auteur est dabord quelquun qui rpond la situation politique de son poque. En loccurrence lide est de dire quun texte, une uvre, ce sont dabord des ides en contexte, on ne peut pas comprendre la pense dun machiavel, dun Rousseau, sans restituer avec prcision et finesse les dbats politiques dans lesquels ils sont insrs leur poque. Machiavel sont problmes est que la cit est mal gouvern, et quelle est vulnrable aux attaques militaires. Il faut donc retrouver le sentiment dattachement la cit, afin que les citoyens puissent se battre pour leur patrimoine.Le livre de Skinner en 1878. Skinner sinspire des philosophes du langage et en loccurrence de Hosting qui est le thoricien des noncs performatifs. Le livre de Hosting sappelle quand vous le dites, cest faire. Skinner nous dit que les textes de la pense politique sont aussi des noncs formatifs, car les auteurs lorsquils crivent leurs livres agissent et produisent quelque chose dans laction politique. Par exemple Hobbes crit le Lviathan en pleine guerre civile anglaise et contribue cette action politique par ce livre. Grotius fait une rflexion en pleine guerre de trente ans. Les auteurs sont parties prenante de la vie politique. Les auteurs expriment leurs intentions en accord avec leurs conventions et les normes langagires de leurs poques. Pour Skinner crire est intervenir sur la scne politique mais cest aussi des contraintes langagires lis au vocabulaire de lpoque. Le terme de rpublique a subi des transformations dans le temps. Le problme nest pas de dire ce que Hobbes pensent, le but est de rendre intelligible la doctrine de Hobbes en fonction de la connaissance que lon a du contexte historique et des mots employs lpoque. Cette ide est reprise par un auteur allemand, qui sappelle Kozelec. Cet auteur pousse plus loin le contextualisme, avec la smantique historique. Cest crire les mots qui structurent la vie politique. Le dernier auteur est Lo Strauss, qui prne un retour la philosophie politique ancienne. Tout a t dit par les grecs et donc on peut reconstituer une intelligence de la politique en lisant dans le dtail et ligne ligne luvre de Platon. Ce qui compte est dessayer de comprendre la vrit de la chose politique, qui a t formul par les anciens selon Strauss. Strauss nous dit quil faut partir des ides de Platon et dAristote et montrer comment elles ont t dvoyes travers lhistoire. Les ides politiques seraient une longue perte de la pense politique. Pour Strauss ce qui compte cest ce que les grands auteurs ont dit, et ils ne sont pas dpendants du contexte historique, ils parlent au-del du contexte historique. La mthode Straussien met en avant la philosophie.Aprs Skinner et Strauss: on pense que lide politique est le reflet dune poque, cest le fruit des besoins des individus ou du groupe dindividus quils auraient engendrs. Le contrat social ne serait quune ide des penseurs dit bourgeois pour lgitimer un ordre politique libral et bourgeois. Lide de rvolution serait une ide moderne qui ferait obstacle la bourgeoisie pour acqurir le pouvoir. Les ides ne sont pas les vecteurs dune action politique donne. Lorsquon sinterroge sur les conditions dmergence des ides politiques, on se rend compte par exemple pour machiavel quil nest pas le reflet de son poque, mais plutt quil anticipe sur ce qui va arriver. Machiavel propose tout autre chose. Il faut rompre avec lhritage antique et proposer une manire de gouverner toute neuve. Pour un monde nouveau il faut une science politique nouvelle. Tocqueville ne fait quanticiper sur une action. Anna Harendt disait sur la crise de la culture, que serait un contresens que les uvres dart aurait t engendr pour rpondre aux besoins des hommes car elles expriment quelque chose de la grandeur humaine et de Dieu. On peut dire la mme chose des ides politiques, qui sont parfois novatrice par rapport au contexte nonc et parfois en rupture avec le contexte nonc. Machiavel naurait pas t aussi radical si la situation de Florence navait pas t aussi grave. Ce serait erron de la dire, et Strauss a tort de dire que le contexte est important. Le contexte influent sur les ides mais en retour les ides influent sur laction, elle constitue lun des facteurs du changement politique et historique. Exemple: Rousseau a beaucoup influenc sur lducation des hommes. Les penseurs des Lumires ont prpars le tournant de lesprit rvolutionnaire. Il faut se retour permanent entre les ides et le contexte. Les auteurs sont leurs tmoins de leur poque, et chaque uvre un potentiel de subversion quil faut avoir lesprit. Chaque auteur entretient une relation spcifique lexprience historique et lexprience politique. Tucidide est le grand penseur de la puissance quil inscrit dans le cadre de la guerre du ploponse. Machiavel crit sur fond de guerre pour rgler les affaires politiques. Clausewitz crit sur fond de guerre, de rvolutions et dEmpire.Lhistoire de la modernit politique et de lEtat sont troitement lis. Ce nest pas tre tatiste mais seulement quon peut reconstituer les grandes questions partir dune rflexion sur lEtat. Quest ce que cest dtre moderne? En quoi peut-on parler dune rupture? Comment on peut dfinir lEtat du point de vue des histoires politiques?I) LEtat cration de la politique moderneLo Strauss nous est utile dans ce cas. Strauss nous dit que la question fondamentale pour les anciens est la question du meilleur rgime: thorie de monarchie, aristocratie, dmocratie. Aristote et Polybe se sont pos ces questions et ils ont trouv comme rponse le rgime mixte, qui combine tous ces rgimes. Quelle est la bonne constitution? Celle qui permet damener les citoyens vers le bien commun. Strauss nous dit que les anciens avaient formuls la question du meilleur rgime et les modernes lont occultes la question du meilleur rgime et lon remplac par une autre question: Comment faut-il gouverner? Question que se pose Machiavel, qui nest pas la mme question que celle des anciens, qui est la question du meilleur rgime. Pour Machiavel il faut faire face des situations politiques changeantes et gouverner comme il faut. Il y a une bonne manire et une mauvaise manire aristocratique de gouverner. Ce qui compte est la qualit intrinsque du prince. Le bien commun, le meilleur rgime nexiste pas pour Machiavel. Les crivains, les philosophes se sont imagin des rpubliques qui nont jamais exists pour machiavel. Le but de Machiavel est de sauver les meubles. Strauss nous dit attention, car Machiavel en oubliant le meilleur rgime a oubli lambition suprme des anciens qui taient de trouver le meilleur rgime. Les modernes ont oublis toutes ambitions positives ou ngatives. Lorsquon se pose la question comment gouverner? On ne se pose pas la question de la constitution mais des moyens du pouvoir. Etre moderne est abandonn la question du meilleur rgime pour adopter celle du bon gouvernement. Certains auteurs lont abord mais ce nest plus la question structurante, et rompre avec Platon et Aristote cest le cas de Machiavel. Le dbat moderne est ce quon va appeler le problme tologico politique entre lautorit religieuse dune part et lautorit politique dautre part. Il faut parler de Machiavel. La premire modernit vient de Machiavel jusqu la rvolution ensuite il y a la seconde modernit des rvolutions jusqu 1945 qui est la libralit tardive. La dernire priode est la modernit avance ou tardive: priode spcifique aussi qui est la crise du libralisme, la crise de lEtat dmocratique.Machiavel est un auteur pivot car il estime que le grand problme de lItalie, est que les humains sont cartels entre deux fidlits: fidlit leur patrie et fidlit Dieu, lautorit du Pape. Selon Machiavel les humains doivent se librer du joug chrtien qui dtourne les citoyens de leurs droits civiques et entravent la libert politique du Prince. Entre lEglise qui domine loccident mdival et lEtat, qui est en train de se mettre en place, Machiavel choisit et tranche en faveur de lEtat en formation. Machiavel nous dit: il faut dsarmer le pape pour rarmer le prince. Le pape doit rester un chef spirituel, il doit renoncer influer rellement sur la politique des Etats italiens et en retour le Prince lui doit tre arm, compos de citoyens soldats et non de mercenaires. La cit doit se mobiliser pour se dfendre elle-mme. Cette ide de Machiavel est subversive. Machiavel (16me sicle) prpare le terrain pour les thoriciens de lEtat moderne et en particulier Hobbes. Machiavel se focalise sur le bon gouvernement et donne des instruments Hobbes pour fonder une science politique qui serait des instruments de lEtat moderne. Machiavel dnonce le pouvoir de nuisance du catholicisme romain. Pour Machiavel, cest la figure institutionnelle qui doit combiner moral et politique, cest lEtat qui est cette figure institutionnel. Hobbes va dvelopper une thorie de lEtat souverain et moderne (18me sicle). Hobbes a une phrase: les hommes voient double. Hobbes nous dit que les hommes voient double parce quils ont devant eux deux autorits le pape et le prince. Hobbes va dvelopper une politique positive qui dveloppe une thorie du pouvoir fond sur autre chose que la tradition, la religion, la coutume, la lgitimit de ce pouvoir. LEtat souverain va tre cette figure qui va permet Hobbes de raliser cette ide, quil voit comme scientifique.Les hommes ne peuvent voir double (Hobbes). Etre gouverner cest ltre par une seule instance, le souverain. Hobbes prolonge Machiavel, mais diffrence car le concept dEtat moderne on le trouve chez Hobbes. La problmatique de Hobbes est le passage de lEtat de nature lEtat civil. Il faut que les hommes soient bien gouverns, donc il faut crer le Lviathan, le souverain avec cette ide de contrat entre les sujets et le Lviathan, o les citoyens cdent une partie de leur libert et en change le souverain offre la scurit. Hobbes prend le contrepied dAristote, qui considrait que lhomme tait un animal politique. Pour Hobbes lhomme nest pas politique, car ce qui lui permet de faire socit est la cration de lEtat. On peut faire une distinction entre la politique des Anciens et des modernes. Dans la politique des anciens, les citoyens se gouvernent eux-mmes par lassemble, alors que dans la pense moderne, et dans la politique moderne le contrat est fond sur la distinction fondatrice entre lEtat et la socit. LEtat tire sa lgitimit du consentement des citoyens. Lautorit du souverain en Monarchie nest pas lie llection mais la naissance. Pour quun gouvernement reprsentatif fonctionne il faut que les citoyens y consentent. Dans la pense de Hobbes on a un dbut de la pense librale, avec les individus, socit, souverain. La pense de Hobbes est pr-librale. Avec Hobbes lide de souverainet est affirme. Hobbes ajoute llment essentiel, qui est la reprsentation. La socit donne un mandat lEtat qui est celui de gouverner donc lEtat dans la conception de Hobbes des vertus pacificatrices. Si Hobbes cre ce systme conceptuel, cest parce quil part du principe qu ltat de nature, les hommes se font la guerre. Del est venue lide que lEtat pacifie le territoire par le billet des institutions de coercition que sont lEtat et la police. On a tous les ingrdients de la modernit politique. LEtat accompagne la modernit politique et pour lessentiel, lhistoire de la modernit politique est celui de lEtat moderne. LEtat est une solution moderne, une solution occidentale. Cette histoire politique est europenne et occidentale. Quest ce que lEtat?Trois dfinitions simposent. Une dfinition administrative, politique et juridique. Ces trois dfinitions sont distinctes mais lis.La dfinition administrative est que lEtat une structure dorganisation des pouvoirs publics. LEtat quadrille le territoire et met en place son autorit par une institution ad Hoc.La dfinition politique est que lEtat est un instrument pour gouverner la socit. Le problme de Hobbes est ltat de guerre donc lEtat apparait comme une solution pacificatrice, pour mettre de lordre dans ce dsordre.La dfinition juridique est que lEtat est une instance de production et dapplication de la loi.Il faut considrer ces dfinitions ensemble tout en les distinguant. On peut essayer de comprendre les prrogatives de lEtat. Si on envisage les prrogatives de lEtat, on comprend mieux certaines ides qui ont mergs. On a dlimit le territoire et protg les frontires. Dans le mme ordre dide on a assur la reprsentation diplomatique. LEtat est lgitime lintrieur, mais il a aussi pour mission de dfendre les intrts de la communaut politique dans les institutions internationales. LEtat assure aussi la scurit des populations par le billet de larme et de la police. LEtat fait et modifie les lois. LEtat tablit lordre public LEtat gre les ressources naturelles LEtat organise la justice LEtat fait battre et diffuser la monnaie.Pour certains lEtat doit sen tenir aux fonctions rgaliennes cits. On a remarqu que les prrogatives de lEtat nont cess de stendre. LEtat social est la grande ide du 20me sicle. La correction des ingalits fait parti des prrogatives qui sont imposs entre la fin du 19me sicle et lentre deux guerres. Cette ide dEtat social est intervenue avec les ides sociales dmocrates. La prrogative du 19me sicle serait lEtat prorogateur puis providence, puis lEtat stratge dans un contexte de mondialisation. Mouvement essentiel de llargissement des prrogatives de lEtat, qui a pour objet de piloter rationnellement les socits, c'est--dire la mise en place dun gouvernement rationnel du droit. Weber explique bien quil y a toujours une ambivalence. LEtat est considr comme une instance lgitime de rgulation mais lEtat peut aussi tre considr comme une instance de domination et doppression. Est-ce que lEtat est une solution ou est ce que lEtat est un problme? Faut-il aller au-del de lEtat? Les nolibraux et les socialistes dans la ligne de Marx sont dans une critique de lEtat, car ils considrent pour des raisons diffrentes que lEtat est trop dominant. Selon la logique de lordre spontane la socit doit se gouverner elle-mme. Pour Marx lEtat doit tre remplac par le socialisme o lEtat naurait plus de raisons dtre. Pour Rousseau lEtat est une solution. LEtat est certes une donne mais il na cess dtre un problme pour les libraux et les marxistes.Pourquoi lEtat est apparu? Et dans quelles conditions et circonstances?Premire hypothse: LEtat moderne a innov en matire de pouvoir. Lhistoire de lapparition de lEtat est dabord lhistoire de linnovation. LEtat est une construction historique car cest un mode situ de pouvoirs. La manire dont lEtat fonctionne dpend des cultures nationales, politiques. Selon lEtat nation, lide de lEtat est toujours un peu diffrente. Une fois ces remarques poses on retient trois hypothses pour expliquer lapparition de lEtat en Europe. La premire hypothse est celle dvelopp par Joseph Strayer, qui a publi un ouvrage sur lEtat moderne, o il explique que lhistoire de lEtat moderne sest jou pendant la priode mdivale. LEtat a pris la place de forme politique malade. Ces formes politiques sont dune part la cit antique, et lEglise, qui ne pouvait gouverner politiquement ainsi que lEmpire. LEtat a t le rceptacle de la forme politique de la nation. LEtat a t la solution politique et institutionnelle qui a permis la mise en place dune nouvelle forme politique qui est la nation. LEtat nation est apparu comme une solution diffrente dans un contexte de crise politique.Deuxime hypothse: Elias estime que lEtat a t ncessaire pour sortir des liens claniques et clientlaires propre la socit fodale. Le problme du systme fodal est quil empchait lunit du royaume. LEtat est devenu un espace politique commun. La troisime hypothse est celle de Weber, quil faut formaliser. Pour Max Weber, lEtat correspond une forme rationnalis de lart de gouverner. LEtat est la forme institutionnelle de ce que Weber appelle la rationalisation. La cration de lEtat est la rsultante du processus des lumires. Ces trois hypothses ne sexcluent pas mutuellement mais il faut les avoir lesprit. Une premire srie de conclusions: comment lEtat peut tre considr dans lhistoire des ides politiques?Dune triple manire: LEtat est le produit dune technique ou dune technologie de gouvernement. Michel Foucault emploi le terme de technologie de gouvernement. LEtat est linstance qui contrle, qui les dominer. Le grand problme est celui de la domestication des corps. LEtat ne fait que domestiquer les corps par la mise en place dinstitution coercitive. Larme est linstance de coercisation. LEtat peut tre considr comme une machine: la gestion mcanique, rationnelle des affaires humaines. La loi est un puissant instrument pour lgitimer cette machine. Dans lhistoire des ides politiques lEtat est considr comme une grande et vaste machine qui par lintermdiaire de la loi gouverne les corps. LEtat peut tre considr comme une forme dvolution de lhumanit. Cest une conception philosophique. Avec lide de lEtat sest impose des ides essentielles qui changent limage de lhumanit, qui est celles de la neutralit, de lgalit, de la distinction des pouvoirs. Ces ides rationnelles permettent dans la perspective des lumires lhumanit de progresser. LEtat peut constituer un instrument de libration et donc de progrs. La libert constitue un progrs significatif. Progrs aussi dans la maitrise du cour des choses. LEtat gouverne lavenir et cest en ce sens quil se veut un outil au service du progrs. La loi permet dimposer un ordre politique rationnel. Sil fallait cit un auteur, qui dit que lEtat est un facteur de progrs, alors il faudrait cit Hegel, qui explique que lEtat permet de raliser lide dun absolu concret qui lui permet de rconcilier le monde et lesprit. Plus simplement lEtat permet ltre humain de se raliser en tant qutre. Max Weber lorsquil parle de rationalisation ne fait que continuit cette pense, lEtat permet lhumanit de rentrer dans une phase dhumanit.

lEtat peut tre considr comme la forme spcifique prise par la politique dans le monde moderne occidental. LEtat est une solution adopte dans le monde europen et amricain. Cest une solution spcifique et pas forcment universel. LEtat est une forme particulire du politique, qui doit essentiellement tre forg par la philosophie politique. Pierre clast montre que les socits dAmrique centrale sont fonds sur lide quil ne peut pas y avoir dEtat, dinstance extrieure.

Les lumires ou la raison dEtatLindividu, la raison, la nature et le bonheur sont 4 notions clefs des lumires. Les lumires sont issus dune crise. Remis en cause de tout ce qui relve de lAR juridique. Les lumires visent aller au-del de lobscurit, dpasser la tradition comme forme daveuglement. Dpasser la tradition comme forme dignorance. La tradition constitue un ennemi commode et facilement dsign. Kant crit en 1784 quest ce que les lumires, qui montrent le ressort profond de la philosophie des lumires, il fait une rtrospection. Kant dit que les lumires sont la sortie de lhomme de sa minorit dont il est lui-mme responsable. La minorit pour Kant est lincapacit de se servir de son entendement sans la direction dautrui. La minorit est lincapacit de penser par soi mme. Lhomme est responsable de sa minorit mais aussi de cet tat. Lhomme est capable de sortir de cet tat, car il dispose de cette raison. Ce qui empche lhomme de sortir de cette minorit pour Kant est le manque de courage. Kant dit un manque de dcision et de courage. Do la maxime ose savoir. Kant dit est le courage de te servir de ton entendement. On comprendra aisment que les philosophes sont les acteurs principaux des lumires, car ce sont les professionnels de lentendement. Les philosophes dcident des objectifs comme sortir du joug des Eglises, qui nourrit lobscurit, lignorance car pense selon la religion, cest penser selon autrui daprs Voltaire. Cest aussi sortir du joug de la morale reue, celle qui est enseign. Pour les lumires, tout peut tre discut, remis en cause. Le troisime joug est celui des traditions, de la coutume, considr comme la superstition. Le but ultime de la philosophie des lumires est de penser un nouveau type de croyance fond indpendamment de tous types de croyances existant dj. La croyance nouvelle est fonde sur lindividu, la raison, la nature et le bonheur. Lide de raison est celle de lentendement et de la pense autonome. La nature est le fondement partir duquel la raison se dploie. Penser la nature cest penser le droit naturel, qui est spcifiquement humain, qui ne doit rien Dieu mais qui doit tout lhumanit de lhomme. Le bonheur est la finalit suprme, que se donner lindividu. Bonheur et individu sont deux notions connexes. La philosophie des lumires pense au bien commun, lIG mais cela nest possible que si lindividu lui-mme est heureux. Le bonheur dans la philosophie des lumires suppose une foi dans le progrs. Le progrs va trouver son maturation dans la pense de Condorcet. Le bonheur est le moteur de la raison. Lindividu regarde vers son bonheur, qui lui permet de spanouir. Lide que lindividu smancipe par la voie de la raison nest pas une ide nouvelle, elle existait dj sous la renaissance. Dans la pense des lumires lindividu nest plus un instrument mais il est lalfa et lomega de toutes organisations sociales. Dans la mesure o les individus sont acteurs de leur propre histoire, ils sont aussi citoyens, ils ne sont plus les sujets du Roi, mais les acteurs consentants de la communaut laquelle ils appartiennent. Labrogation de tout pouvoir arbitraire est lambition des lumires. Tout souverain doit faire des rformes selon les rgles de la raison et non selon son bon plaisir. Les rformes doivent tre dictes par la raison, en vue du bonheur que le souverain doit aux individus et aux peuples. La guerre entre les nations devient aussi condamnable que lintolrance religieuse lintrieure. La tolrance lintrieure et la paix avec les nations. En 1717, labb de Saint Pierre dveloppe cette ide de la paix perptuelle et Kant publiera son propre projet de Paix perptuelle en 1795 mais il ne fera que suivre le mouvement de labb de Saint Pierre de 1717.Le meilleur exemple est lencyclopdie qui se conoit comme un catalogue des acquisitions du savoir humain positif. Lencyclopdie est un bilan, un inventaire de tout ce qui est connu par lhumain. Lencyclopdie est un levier pour faire clater le progrs des lumires. Diderot dit quil faut tout examiner, tout remuer sans exception et sans mnagement. Eloge du savoir, mise en valeur de lirrductible humanit de lhomme, de la primaut de lhomme. Les lumires est en quelque sorte lhomme avant tout, lhumain en tant que citoyen et qui a en vue un projet politique. La France maonnerie nait en Angleterre mais elle a une vocation universelle. La France maonnerie cherche repousser ce qui divise les humains, elles les appellent construire ensemble une cosmopolite. Lauteur a cit est Lessing (1778 et 1780, les dialogues maonniques) et qui expliquent bien pourquoi la franc maonnerie est un lieu de production des ides politiques des lumires. Pour Lessing il sagit de dpasser en eux-mmes et par leurs actions la division que suscite ncessairement parmi les hommes, lexistence de lEtat et des Etats mais sans nuire lEtat et aux Etats. Il ne sagit pas pour autant de subvertir lEtat. Cest une nouvelle glise invisible, un lieu de sociabilit pour llite sociale, aristocratique et bourgeoise aux tendances librales. Le souverain ne gouverne plus selon son bon plaisir mais selon lide de la raison, quon retrouvera chez Catherine II, Gustave de Sude, qui ne justifie plus son autorit par le droit divin mais par le service de lEtat. Le despotisme clair fait le lien entre la monarchie et la dmocratie.Lhistoire naturelle de Bufon de 1749 sur les espces, videmment Diderot la lettre sur les aveugles, 1750, Rousseau le discours sur les sciences et les arts, les tomes de lencyclopdie 1751, Le second discours de Rousseau sur lgalit des hommes, Voltaire 1756, Helvtius de lesprit. Helvtius est le fondateur de lcole des physiocrates. Voltaire explique en 1753 dans son trait sur la tolrance que presque toute lEurope a chang de phase depuis 50 ans.

Section 1: Voltaire et Diderot: la raison luvreVoltaire et Diderot sont les auteurs les plus symptomatiques de combat pour la raison. Voltaire (1794-1778) qui traverse le sicle. Voltaire associe une haine de plus en plus forte pour la religion quil associe lirrationnelle et labsurde. Voltaire veut craser linfme. Voltaire exprime un anticlricalisme claire, un antichristianisme et catholicisme, ce qui nempche pas un disme. Voltaire a une obsession sur le christianisme, ce qui organise sa pense politique. Voltaire a un double mouvement: ngatif qui serait de dtruire la religion, apparent la superstition, et le deuxime mouvement serait de remplacer la religion par une religion naturelle, qui serait de remplacer la pense du christianisme par la pense autonome. Il y a chez Voltaire une aristocratie dintellect. La raison doit tre partie par une minorit de la population. Voltaire et Diderot met part les artisans, qui sont capables dun savoir prcieux. Il y aura un tournant dans les annes 1760, o Voltaire se fait la cause de justice comme celle de Calas et du Chevalier de la Barre. Mais chez Voltaire il reste quelque chose dune politique de llite.Les ides gnrales dune politique chez Voltaire?Une rflexion chez les droits individuels et les formes de gouvernement? Les droits individuels: Voltaire na pas expliquer une rflexion comme Rousseau sur les droits individuelles, mais il avait une claire conscience sur la valeur des droits et une claire conscience de dvelopper une conscience des droits individuelles chez les individus. Cette mise en vidence des droits individuels constitue une manire de dnoncer les abus de lancien rgime.Le deuxime lment est les formes de gouvernement: sur ce point luvre de Voltaire est la plus intressante et la plus actuelle. Voltaire ntait pas un dmocrate et se mfiait du pouvoir du monde, il dtestait galement lanarchie quil dcrivait comme une tyrannie tumultueuse. Voltaire loue les despotes clairs, il loue le despotisme clair. Voltaire considre que la politique de la raison et du progrs a t men par Henri IV. Il estime aussi que Louis XIV, mme si ctait un Roi de guerre, a contribu la formation de la nation, ce qui est un lment positif, et Louis XIV a fait de lEtat un tout rgulier. Voltaire dit des choses positives sur Louis XV qui a laiss Le chancelier Maupou de dissoudre les parlements. Il dit aussi de Louis XVI quil a eu la bonne ide de nommer Turgo, qui a mis dans le domaine de lconomie ce grand projet de la raison. Lconomie est un levier de la rationalisation. Finalement Voltaire la diffrence de Montesquieu prne un rformisme monarchique et centralis, soit un absolutisme clair, une autorit royale ferme, clair par la raison et Voltaire nest pas forcment partisan dune monarchie modre. Voltaire plaide pour la force de lopinion publique, qui est anim par la bourgeoisie claire, cest les 40000 sages pour vider que le souverain clair devienne un tyran. Diderot (1713-1784): sa pense sarticule diffremment de Voltaire, cest un matrialiste. Pour dcrire sa pense de Diderot, cest sa rflexion sur lide de nature. Le grand dbat selon Diderot est le grand dbat entre la nature et lartifice. Il existait un homme naturel, on a introduit au-dedans de cet homme, un homme artificiel. Il sest lev dans la caverne une guerre civile qui dure toute la vie. Chez Diderot existe ce conflit dans lme humaine entre la nature et lartifice. Dans lartifice existe quelque chose qui nest pas donn. Il y a une distinction entre nature et artifice et la philosophie politique se situe sur cette corde. Dans la pense de Diderot, il ny a pas de dclaration de guerre la socit, ni mme la politique ou la morale. Diderot ne dit pas que la socit pervertit lhomme. Diderot pense que les hommes sont naturellement sociables mais ils ont besoin dune morale pour rgler leurs rapports mutuels. Ils ont besoin dune morale, donc dune vertu citoyenne. Chez Diderot la responsabilit du mal ne dpend pas de lhomme individuel mais de lempchement du corps social. Diderot nous dit que les volonts particulires sont suspectes. On ne peut pas sappuyer sur elle pour faire socit. Cest la volont gnrale, de lespce humaine qui doit tre le socle de toute pense politique. La volont gnrale est le dsir commun de tout le genre humain, il dit aussi que la volont gnrale est antrieure, suprieur la volont particulire. Les volonts particulires sont suspectes tandis que la volont gnrale est toujours fiable, elle ne trompera jamais, elle est un guide sr pour faire socit. Lindividu doit se prsenter la volont gnrale pour savoir jusqu quel point il doit tre homme, citoyen, sujet, pre et enfant. Pour sorienter dans laction, ltre humain doit sadresser, se reprsenter lintrt gnral, cest elle qui doit le guider dans son action. La limite de tous les devoirs, quelle soit individuelle ou civique cest la volont gnrale de les fixer. La volont gnrale est un acte pur de lentendement qui raisonne dans le silence des passions que ce que lhomme peut exiger de son semblable et sur ce que son semblable est en droit dexiger de lui. Toutes les socits sont soumises la volont gnrale, qui est chez Diderot le substitut de Dieu et de la providence. Ltre humain qui ncoute pas la volont gnrale est lennemi du genre humain. La philosophie des lumires est une philosophie de la radicalit. Diderot est moins concret et politique que Voltaire. Diderot fait preuve dune vritable discrtion sur la vie politique relle. Il sarrte lide que cest la volont gnrale qui dicte lexercice de la vie politique.La volont particulire serait les caprices du souverain et la volont gnrale serait de gouverner en suivant la loi. Le souverain doit tre en mesure dappliquer la loi ternelle, lorsque le souverain est mortel. La loi prime sur le souverain comme tre individuel. Diderot examine la question du despotisme clair et dit quaucun homme na reu de la nature le droit de gouverner aux autres, le prince tient son autorit du consentement de ces sujets. Lautorit est un bien public qui appartient la nation et lautorit nest pas un bien priv qui appartiendrait au roi comme un objet. Cest la nation qui est garante de lquilibre institutionnel et politique. La nation maintient le contrat. SI la famille royale venait steindre alors le sceptre et la couronne retournerait la nation. Diderot explique que pour bien connatre le peuple, le prince doit sappuyer sur des reprsentants, Diderot parle de citoyens claires qui doivent faire le relai entre le Roi et son peuple, alors que Voltaire parle des 40000 sages.Catherine II rdige le Nakaz qui est une instruction prparatoire sur la prparation des lois, o Catherine II dit que le souverain est la source de tout pouvoir politique, et Diderot rpond quil nest pas daccord, il dit il me semble que cest le consentement de la nation reprsente par des dputs et assembles en corps qui est la source de tous pouvoirs politiques et civiles. Le despotisme clair trouve ici ses limites. Le bilan de Diderot auprs de Catherine II est mitig, o il dit quun pays comme La France devrait opter pour une monarchie constitution reprsentative, avec un suffrage restreint par la condition de proprit (le fait dtre propritaire de biens, fonciers). Cest en quelque sorte le suffrage censitaire. Diderot explique que le gouvernement dmocratique nest possible que dans des Etats de faibles dimensions. Je crois quil ne peut y avoir que de petites rpubliques selon Diderot.Ce qui est commun au parti des philosophes, cest que celui a raison est le philosophe et non pas le Roi ou le pote. Ils ne veulent pas renouer avec le philosophe roi, mais ils disent que le philosophe peut claire les hommes sur leurs droits individuels qui sont inalinables, le philosophe est celui qui peut temprer le fanatisme religieux, le philosophe oriente le magistrat sur ce qui est juste et injuste. Le philosophe peut aussi dire aux militaires, ce que dfendre une patrie veut dire. Le philosophe est celui qui dit au Roi, do provient cette autorit et do proviennent les limites de cette autorit. Le philosophe sadresse au peuple pour faire reculer le rgne de lopinion devant celui de la raison. Si philosophiquement Diderot est un athe matrialiste, il reste attach une autorit du monarque.Section 2: David HumeConservateur librale, mais dveloppe une ide des lumires. Rousseau dit dans les confessions propos de Hume:il est temps de dire quelque chose de monsieur Hume.Hume (1711-1776): il va dvelopper une vision des lumires diffrentes de celle de Voltaire et Diderot. Hume est porteur de lempirisme britannique, de lutilitarisme. Politiquement il faut agir utilement. Tout cela explique que David Hume est un ennemi des thories du droit naturel dvelopp par Grotius, Duffendorf, Locke. Les thories des droits naturels dits que la raison naturelle enseigne aux hommes certaines notions de droit naturel et justice, ce quon appelle les lois de nature. Ces lois de nature sont des vrits videntes par elle-mme, qui sont dj l, prsente dans lhumanit de lhomme. Selon les thories du droit naturel, la constitution de la socit politique se fait par consentement des individus, par une sorte de contrat originel sans laquelle il nexiste aucune autorit lgitime. Le but de la socit politique est dappliquer les lois de nature et faire en sorte que les individus devenus citoyens puissent jouir de leurs droits naturels et de la libert et de la proprit, qui sont les deux droits naturels essentiels.Hume dit que par nature la raison est incapable de dicter elle seule des rgles ncessaires de moralit et de justice. La raison ne permet pas dorienter la constitution dune socit politique. La raison peut du moins guider les passions humaines et la raison peut permettre ltre humain de calculer les consquences de tel ou tel acte. La raison peut permettre lindividu dagir. La raison peut aussi permettre lindividu dagir en fonctionne de la satisfaction de telle ou telle action. La vision de Hume est raliste, qui sappui sur lexprience alors que les thoriciens du droit naturel sappuient sur une ide. Lautre lment relev par Hume est quil peut exister des rgles de conduite qui sont universellement valable, mais Hume estime que ces rgles de conduite sont le produit de la pratique. Ces rgles sont le produit de lexprience historique rel. Ces rgles ne sont pas la dduction dune raison abstraite. Ces rgles doivent avoir t prouves. Les rgles politiques et sociales sont issues de la nation et elles sont artificielles car produite par lhumain confront par lexprience. Hume distingue deux ensembles ou deux corps de convention: les rgles de justice sont noncs selon Hume en fonction dun lment fondamental qui est la proprit. La justice se dfinit en fonction dune notion fondamentale qui est la proprit. Celle qui se rfre lorigine du gouvernement et la lgitimit politique. Cest l quon en arrive la thorie Humienne du gouvernement.La thorie du Gouvernement selon Hume: Trait de la nature humaine publi en 1739-1740, les Essais politiques 1742 et 1748, Lenqute sur les principes de la morale en 1751. Ces trois ouvrages constituent une thorie de constitution du gouvernement. Le gouvernement est un remde la tentation naturelle chez ltre humain de violer les rgles de justice en fonction de lintrt immdiat quils peuvent y trouver. Mais en mme temps les tre humains ne peuvent rprimer leur nature. Le seul moyen de limiter cette tentation est de mettre en uvre ce principe dutilit. Il faut selon hume riger le principe des rgles de justices, le respect de ces rgles doivent tre utile pour les gouvernants (Roi + ministres), ce qui implique une forme de rciprocit. Les gouvernants assurent le respect des rgles en punissant ceux qui les transgressent et en change les gouverns sont obligs de tenir compte de leurs intrts vritables et permanents. Hume nous dit que lexprience que les individus font de la scurit dans une socit politique, fait quils considreront lobissance aux pouvoirs comme quelque chose dutile, et non plus comme quelque chose dinutile. Pour Hume la seule manire de faire rgner lordre, et de faire habituer les gouverns obir. Ide du Drill chez les militaires qui refont les mmes gestes. Cest seulement comme cela que les gouverns considreront comme utiles dobir, car travers lobissance on leur apporte la scurit. Pour Hume, la vraie lgitimit de lautorit est lhabitude et non pas le consentement. Les gouverns consentent tre gouverner par habitude.Hume est un penseur des lumires dans le sens o sa vision reste rationaliste, utilitariste mais qui dit que fond la raison sur le consentement cest extrmement fragile. En revanche habituer lindividu lexercice de lentendement, la relation de pouvoir est plus fiable et rationnel. Hume est un conservateur clair, qui dit quil faut se garder que les rgimes politiques soient oppressifs, mais il estime quen soit notre intrt (celui de ltre humain) est toujours engag du ct de lobissance aux magistrats, il ny a rien quun grand avantage prsent, qui puisse nous conduire la rbellion en nous faisant ngliger lintrt loigner que nous avons prserver la paix et lordre dans la socit. Hume en deux mots: appartient au lumire dont il partage le style et lesprit rationaliste, mais la raison Humienne est utilitaire et prudent qui considre quen toute chose il peut y avoir des excs dans lexercice de lentendement.Section 3: Quessay et les physiocratesAu fondement de lEtat moderne au ct de lconomie politique.Michel Senellart ouvrages sur la raison dEtat.Il y a deux raisons dEtat la raison dEtat machiavlienne militaire et la raison dEtat dite conomique associe au nom de Botero. La raison dEtat militaire est la scurit, parfois au prix des liberts.La raison dEtat conomique est diffrente avec Botero, car il sagit de travailler lintrt national par le pilotage de lconomie par lEtat et toutes les sciences du gouvernement, et par le billet de toute une srie de science du gouvernement. Il faut mieux connaitre le territoire pour mieux le gouverner. La raison dEtat est une raison dans lEtat, lorsque lEtat devient rationnel alors il pilote, il gouverne. Il faut avoir deux branches dans lEtat moderne, la branche rgalienne, machiavlienne, et la branche conomique qui dit que lEtat est impliqu dans lconomie. Lconomie est considre comme un levier de lEtat rationnel. Cette ide va spanouir au 18me sicle, dans un contexte des lumires o lon va voir fleurir une srie de publications sur ce quon appelle lpoque le commerce. Le commerce est les changes marchands, mais aussi les changes plus gnraux, ce quon appellerait aujourdhui la communication. Un thoricien va merger qui est Franois Queney, qui est une figure majeure des physiocrates. Lagriculture joue un rle essentiel dans la pense de Keney. Il faut voir deux auteurs Keney, et son continuateur politique Turgo, qui est contrleur gnral de Louis XVI.Queney est n en 1694 et il est mort en 1774. Cest un mdecin, et il devient mdecin du Roi. Il produit divers articles pour lencyclopdie, comme larticle fermier, larticle grain, sur limpt et larticle aussi sur les hommes au sein de la dmocratie. Ces quatre articles sont la base de la thorie dveloppe dans son ouvrage le plus connu qui est le tableau conomique, ouvrage dvelopp en 1958. Son ouvrage a t dvelopp par ses disciples, Victor Riqueti, qui est le pre du Mirabeau rvolutionnaire, cest donc le marquis de Mirabeau. Autre disciple est Dupont de Nemours qui donne son nom lcole des physiocrates. On a aussi un autre auteur qui sappelle Dumercier de la rivire.uvre en commune: la thorie de limpt en 1760 et la philosophie rurale de 1764 et publications dans les Ephmrides des citoyens, lien ditorial pour cette cole de pense. Soppose au pr socialiste, notamment Mably.Elments fondamentaux de la pense de Queney: lien naturel entre nature et proprit. Queney pense que la raison claire est capable de se dbarrasser des prjugs et elle est capable de connaitre lordre naturel. Lordre naturel veut que ltre humain soit un propritaire. Dans ce contexte lEtat a pour mission de protger la proprit. Queney dit que la proprit des biens fonds et ceux qui en sont les propritaires lgitimes (il rejoint Locke) et Queney poursuit en disant que la sret de la proprit est le fondement de la socit. LEtat doit prserver le principe de proprit. On a utilis le terme de despotisme lgal pour dsigner la thse selon laquelle lEtat a pour fonction essentiel de faire respecter lordre naturel.Terme de despote est peu appropri, car la pense de Queney prfigure la pense du libralisme. LEtat doit prserver le principe de proprit mais il doit avant tout laisser les agents conomiques libre de doprer comme bon leur semble. La tche de lEtat exige beaucoup dattention et de discernement mais fort peut daction et de procdure. Lide est que lEtat est savant mais que lEtat doit limiter son action pour ne pas interfrer dans le domaine conomique, cest ainsi quil prserve lordre naturel.La question agricole: Deux formes dagricultures:Petite culture et grande culture pour la culture avec les chevaux. Seule la grande culture est rellement productive et Queney considre que le fermier est un entrepreneur qui gouverne et fait valoir son entreprise par son intelligence et ses richesses. Le fermier avance sa capitale et il est libre de ses choix techniques et commerciaux. Le fermier emploit ses salaris de sorte que sa situation conomique dpend du march. La thse fondamentale de Queney est que lagriculture est le seul mtier productif. Cest par lagriculture quun Etat nation moderne peut devenir riche.Les trois classes:La classe productive avec les commerants de premire main lorigine du produit. Cette classe productive est lorigine de la richesse car cest la matire premire qui donne la valeur au produit. Ensuite la classe strile ne fait que transformer les richesses. La troisime classe est celle des propritaires qui comprend les propritaires fonciers, mais aussi le clerg et le gouvernement. La classe des propritaires a gr la circulation des richesses. Queney pense que la situation conomique du pays dpend des quantits produites et ce sont elles qui dterminent loffre et la demande. PB: la France a une instabilit du prix, et donc Queney va proposer une solution pour rsorber linstabilit des prix. Pour Queney la politique royale est anti-librale et le fait que lEtat oblige ou limite le commerce au niveau local est un problme. LEtat doit favoriser selon Queney le commerce intra-rgional et international des grains, ce qui permettrait aux prix de saligner. Queney est un partisan du libre change et de lextension des changes, on stabilise les prix en ouvrant les marchs, ce qui permet surtout un approvisionnement plus sr qui va stabiliser les prix. Cest comme cela que Queney parle de bon prix, qui va satisfaire loffreur et le demandeur.Llment de rforme propos concerne limpt. Cest lagriculture qui fait la force dune nation. Les rformes de lEtat ont vocation relancer lconomie par lagriculture, afin daboutir un tat dabondance. Si les rgles concernant limpt tait constamment et exactement observ, si le commerce du grain tait libre, si la milice pargnait les enfants des fermiers, si les corves taient abolis alors grand nombre de propritaires rfugis dans les villes, retourneraient dans les campagnes alors il est anormal que lagriculture ne soit pas remise en avant, de faon corriger le problme essentiel qui est lexode rural, notamment des capitaux dans les villes au dtriment des campagnes. Le gouvernement qui fait mouvoir les ressorts de la socit, qui dispose de lordre gnral, le gouvernement peut trouver les expdiant convenables et intressants pour faire en sorte que les fermiers reviennent lagriculture et que cela soit favorable lenrichissement du pays. Limpt propos est unique et il doit tre appliqu seulement par lagriculture et sur les produits nets, quantit produite. Cest un impt unique, un impt direct, affect la production. Limpt indirect doit tre supprim car il entrave lactivit conomique. Queney explique que limpt direct naura pas deffets nfastes car il sera dduit du produit net.

La question des taux dintrts:Les taux dintrts doivent tre laisss libres par lEtat et lEtat doit sen tenir fixer un taux plafond pour les rentes dEtat infrieur celui appliqu aux rentes foncires (pour ne pas provoquer des dtournements).A propos du rle de la physiocratie dans lmergence dune pense librale. Les physiocrates prparent la prise de conscience par les lites franaises du mode de fonctionnement de lconomie moderne. Cette ide selon laquelle il importe de vivre dans une socit de liberts gouvernes par la loi. Plusieurs membres de lassemble constituante ont t forms par les physiocrates. Les ides des physiocrates sont remises en cause sous la Jacobinisme, mais cest repris sous Napolon et surtout sous la monarchie de Juillet.Turgot appliquait dj les mthodes de Queney. Turgot est un thoricien, un penseur politique de premier plan, un gouverneur. Turgot est proche des physiocrates. Il est n en 1727. Turgot se diffrencie des physiocrates sur la question de lagriculture. Turgot participe lencyclopdie, il crit les articles existence, fondation, foire. En 1761, il est nomm intendant du Limousin. Le Limousin est lpoque une des gnralits les plus pauvres du pays (gnralit=rgion). Turgot fait une rforme fiscale dans le sens de limpt direct, avec suppression des impts en nature comme les corves. Turgot va dvelopper lagriculture et lindustrie dans cette gnralit. A la suite de cette exprience politique, Turgot devient contrleur gnral de 1774 et 1777. Turgot prend la dcision du rtablissement de la libert du commerce des grains. Il abolit les corves et supprime les corporations. Turgot applique un certains nombre de recettes des physiocrates. Ce qui le conduit dans plusieurs directions et orienter lEtat moderne dans le sens dun libralisme politique et conomique bien compris.7 points essentiels dans le programme politique de Turgot: Crer une authentique conomie de march. Cela implique dabolir les monopoles et les privilges qui sont le propre de lancien rgime. Il sagit ensuite dencourager linvestissement, il faut baisser les taux dintrts. Encourager les prts intrts, dveloppement dun crdit dEtat pour alimenter lactivit conomique. Suppression des corporations car se sont des contraintes qui enserrent le travail. Il sagit de librer le travail, en supprimant les contraintes. Librer le commerce: favoriser le commerce des grains au niveau national. Cest Turgot qui privatise la compagnie des Indes. LEtat doit sen tenir un rle limit aux fonctions rgaliennes: police, justice, dfense et cela sajoute les services publics essentiels sans lesquels il ne peut avoir dchanges conomiques, les voies de navigations, les moyens de transports et de communication et lunification des poids et des mesures. Rtablir les finances publiques. LEtat est endett surtout cause des dpenses militaires. Un Etat endett est un Etat dans lesquels les taux dintrts sont trop hauts. Turgot va travailler dans ce sens l, cest llment qui va le fragiliser. La rforme de la fiscalit: diminution des impts indirects, et directs plus juste et rationnel. Rformes politiques: cration dassembles reprsentatives locales qui visent clairer ladministration, qui vise remonter linformation pour que la politique mene soit conforme aux ralits du terrain. La prservation de la libert de conscience et de culte sinon cest source de division. Le libralisme est aussi la prservation des croyances et du culte. Il y a aussi des lments dimplants pour lducation nationale, qui est trace et qui ne sera pas appliqu.Turgot: 3 lments importants, la thorie du capital, de la valeur, et de lintrt.La politique de Turgot favorise le progrs social, concept qui va fleurir avec Condorcet. Turgot dit quon peut esprer parvenir par lamlioration de la culture, la suppression des abus dans la perception et par une rpartition plus quitable de limpt soulager le peuple. Turgot voit dj le progrs dun rgime libralis. Guerre des farines: Turgot va libraliser le commerce du grain, et ses opposants vont sappuyer sur le peuple pour dire que cest une mesure injuste alors que ce nest pas le cas. Turgot va influencer lassemble constituante, Jean baptiste Say et aussi des dpostes clairs.Leon 3: RousseauRousseau est n Genve, qui tait une rpublique indpendante. Le pre de Rousseau est un artisan modeste mais instruite. Son enfance est faite de voyages. Il lit beaucoup et se considre comme un autodidacte. Cest quelquun dinstruit et dont le style est admirable. Il se rend Paris et devient lami de Diderot en 1741. Rousseau essaye de se faire admettre dans la bonne socit tout en sachant quil ne vient pas de la bonne socit. Il sadapte, et devient secrtaire de lambassadeur de Venise une trentaine danne. Il compose un opra, les muses galantes. Il devient clbre en 1750 lorsquil crit lacadmie de Dijon, le discours sur la science et les armes. Il crit aussi le discours sur le fondement de lingalit parmi les hommes en 1755. En crivant ces discours il rompt avec la socit et la civilisation, il se brouille aussi avec les encyclopdistes. Il a un temprament instable et il sinstalle la campagne et cest ce moment l quil compose ces grandes uvres autour des annes 1760, comme la nouvelle Hlose, lEmile et le contrat social (1761 et 1762). Ce sont des ouvrages condamns par le parlement de Genve, ce qui oblige Rousseau lerrance car il est menac darrestations.Dans les annes 1770 il crit les lettres crites sur la montagne et aussi les confessions. Considration sur le gouvernement de Pologne sont ses la pratique de ses ides du contrat social et le projet de la constitution pour la Corse. Avant de mourir il crit rveries du promeneur solitaire. Rousseau est le premier crivain politique qui se dvoile en tant quindividu dans les confessions. Rousseau crit comme observateur de la politique mais aussi comme un individu tourment, une me profondment tourment. Rousseau est prsent mme dans ces passages les plus abstraits, cest pour cela quil est possible de se demander sil nest pas bon de juger ses ouvrages mme personnel, dans lesquels on comprend mieux pourquoi Rousseau a opt pour sa politique.Pour comprendre luvre de Rousseau, il est important de suivre la chronologie dicte. Le Rousseau enfant est prsent dans son uvre. Rousseau, enfant rvolt, continuera de vivre dans son uvre dadulte. Rousseau se verra toujours comme tant du ct des perdants, de ceux qui ne russissent pas tout le temps, de ce qui nont pas dargents. Rousseau excre largent, il naime pas non plus la bourgeoisie. Rousseau oppose largent, le bonheur des hommes, bonheur aussi individuel le sien, quil mettra devant toutes autres formes de considrations. Rousseau est un rvolt, il est imprgn de la pense rationnelle, de la philosophie. Rousseau se situe dans lhritage de la philosophie. Rousseau dialogue avec la rationalit mais son esprit de rvolte fait de lui quelquun dutopique: le rationalisme et lutopie. En ralit chez Rousseau les deux doivent tre penses ensemble. La pense de Rousseau est parfois contradictoire. Rousseau ne choisit pas un mode de gouvernement. Il a des tendances dmocratiques, il est fanatique de lgalit. Dans le mme temps, Rousseau est attach lide patriotique, aux spcificits nationales, la nature dans ce quelle a de vrai. Rousseau critique lancien Rgime, Rousseau dteste la monarchie mais pour Rousseau lancien rgime est mort et il importe de comprendre, ce qui va remplacer la monarchie au-del du contexte politique, des lumires. Pour Rousseau, la France nest plus gouvern par le pouvoir absolu du Roi. Cest lopinion qui gouverne. Lopinion de qui? de la socit. Rousseau est le premier grand penseur moderne. Lvi Strauss a crit un grand article pour dire que Rousseau est le fondateur de la science de lhomme, de lanthropologie. Pour Rousseau, la socit moderne, qui sort de lancien rgime, est une socit de lingalit. Rousseau estime quen dfinitive lhomme moderne a abandonn la monarchie au profit dun Etat bourgeois. Le bourgeois a une autre ambition, qui est de senrichir mais aussi une tendance fondamentale a la comparaison. Ltre humain moderne est celui qui se compare lautre pour voir sil est plus riche que lui, plus duqu que lui. Cette tendance la comparaison est le ressort de lingalit. Rousseau est contre certaines tendances de la dmocratie, linstance grgaire du peuple, contre la bourgeoisie, contre la proprit. Rousseau exprime les paradoxes de la modernit. Rousseau est politiquement un penseur de lEtat et il essaye de tenir compte du problme du peuple. Cest ce que le peuple fait lEtat pour en quelque sorte crer la socit.

1) Le temps des discours Lhomme est bon, pacifique. La socit pervertirait ltre humain. Il ressort lide des effets nfastes du droit de proprit. Le premier qui ayant exclut un jardin savise de dire ceci est moi. Pour Rousseau ce sentiment de la proprit va provoquer lingalit. Il importe de faire la gnalogie du parcours intellectuel. En ralit les deux discours sur la science et les arts et sur lingalit ont une dimension plus grande que ces deux ides. Quel est au fond la politique de Rousseau? La premire remarque est que les discours constituent une autobiographie indirecte. Chez Rousseau on trouve le conflit de la pauvret et la socit. Le thme qui domine les discours est linjustice de la socit, beaucoup plus que la question de la nature. Lorsque Rousseau parle de lEtat de nature, on considre que Rousseau ne pense pas la prhistoire, il pense dabord lui-mme et ce quil appelle comme Voltaire les bons sauvages dAmrique et dailleurs qui sont dcrit dans les rcits de voyages que Rousseau lit avec dlectation.Rousseau est le fondateur de la science de lhomme, mais aussi de la sociologie moderne. Il en a quelque part la porte. Rousseau sefforce de montrer lemprise de la socit sur les individus, le rseau de contrainte de la socit sur les individus. Rousseau mesure le poids de la socit sur la vie de chacun. Tout cela conduit dire que la naissance de la socit est lie lapparition de la proprit et dire que lautorit politique est lie la sauvegarde des intrts. Le mot intrt est important parce que cela dtermine la conception que Rousseau a du pouvoir. Le pouvoir na pas une dimension thologique, le pouvoir nest pas une construction juridique ni une conqute militaire. Le pouvoir chez Rousseau est une somme dintrts. Dans le discours sur la science et les arts, Rousseau dveloppe le thme de la culture contre la nature, et un loge peu connu de la force. Rousseau fait cela dans le cadre dun concours pos par lacadmie de Dijon, qui pose la question suivante: le rtablissement des sciences et des arts a-t-il contribu purer les murs? A cette question Rousseau rpond non. Les sciences et les arts ont corrompu les murs. Le progrs scientifique et le dveloppement des arts sont essentiellement mauvais, et le bon sauvage est suprieur lhomme civilis. Selon Rousseau la nature est suprieure la civilisation. Rousseau sinspire des cyniques de lantiquit comme Diogne qui dit que la civilisation doit tre condamn pour revenir une vie naturelle. Pour argumenter ce point, Rousseau donne des exemples antiques comme celui des grecs. Rousseau dit que les grecs sont lexemple mme de la civilisation. Rousseau dit que les grecs aussi savants et artistes soient-ils, ont succombs devant les macdoniens et les romains mais qui dfaut de philosophie savait faire la guerre. Rousseau dveloppe un loge de la force, expression de la nature. Rousseau dveloppe lide selon laquelle les peuples, qui pratiquent la philosophie perde la discipline militaire entretenue lorsquun peuple ont consciences de limportance de la force. Les spartiates qui privilgient la force sont suprieures ceux qui privilgient la science et les arts. Rousseau explique que les romains ont domins lorsquils ont cru dans le pouvoir de la force, et ils se sont perdus lorsquils se sont rapprochs de la philosophie et de lducation grecque. Ce discours met en avant lide que la culture est une injure de la nature et il importe de retrouver la force de la nature. Le discours sur lingalit: Rousseau rpond aussi la question est ce que cette ingalit parmi les hommes est autoris par la loi naturelle?Rousseau rpond en 3 temps. A lEtat de nature, les ingalits nexistaient pas. Deuxime temps: mesure que lhomme devenait sociable, lhomme a adopt le principe de proprit et cest cela qui a cre lingalit. Troisime temps: cette ingalit nest pas autorise par la loi naturelle. Il est contre la loi naturelle quun enfant commande un vieillard, quun imbcile conduise un homme sage, et quune poigne de gens regorgent de superfluit tandis que la multitude enflamme manque du ncessaire. La question conomique, des ingalits, de linjustice quil y a ce que quelque uns dispose de presque tout. Rousseau a une gnalogie prs marxiste. Lingalit nexiste pas lEtat de nature. Pour rsorber lingalit il faut connaitre ltat de nature, savoir ce quest ltat de nature. Lhomme moderne, la nature de lhomme moderne est dissimule en lui, derrire la culture et Rousseau explique quil est presque impossible de dmler ce qui est original ou originaire dans lhomme et ce quil y a dartificiel. Rousseau cherche lhomme sans histoire. Rousseau rechercher lhomme pure lhomme nu, sans ses lments qui dfinissent lingalit. Lhomme nu est lamour de soi et la piti. Lhomme est un animal parmi dautres, et il a une rpugnance faire du mal aux animaux de mme que les animaux eux-mmes ont une rpugnance foule au pied un corps vivant. Rousseau appelle cela la piti.Rousseau se diffrencie de Machiavel et de Hobbes car on ne trouve pas la piti dans la pense moderne de Machiavel et de Hobbes. Mais Rousseau rejoint cette ide de la conservation de soi mme. Lhomme est incapable et mme non dsireux de nouer des liens sociaux fonds sur un sens inne de la justice.Rousseau a un rapport Hobbes particulier. Il faut sappuyer sur le livre de Robert Derathe, Rousseau est la science politique de son temps. Derate montre que le principal interlocuteur de Rousseau est hobbes. Comment on passe ltat de nature, et quelle est ce phnomne de passage de ltat de nature ltat civil? deux questions de Hobbes. Drat montre que Rousseau rejette la conception de hobbes de la nature sauvage, mais aussi lide de la sociabilit naturelle, soutenue par les thoriciens de la loi naturelle (Grotius et Punfendorff).Pour Rousseau ltat de nature nest pas la vie harmonieuse quon imagine. LEtat de nature est dabord un tat de dispersion des humaines, un tat disolement. Dans cet Etat de nature lhomme est peut tre bon, mais il est dispers, isol. Ce qui est certains est que lhomme nest heureux ni lEtat de nature, ni dans la socit. Lhomme moderne nest heureux que dans cet Etat intermdiaire des socits naissantes. Cest ce que Rousseau appelle la jeunesse du monde et Rousseau explique que le genre humain tait fait pour rester toujours dans la jeunesse du monde. Rousseau soppose aussi bien lanthropologie de Hobbes qu la thorie du droit naturel de Grotius, quil dnonce comme une capitulation de la pense politique, un abandon la monarchie.Lhomme est farouche. Lhomme moderne devient mchant de devenant sociable. Cest en devenant sociable que lingalit sinstaure dans les rapports sociaux. Rousseau tente une tentative dexplication sur lorigine de lingalit. Rousseau fait une srie de conjoncture, quil reconnait raliste. Cest le fait de sinterroger sur lorigine de lingalit qui est une conjecture. Ce terme renvoie cette ide de la proprit. Rousseau dit ceci est moi. Le premier qui enclot un terrain dit ceci est moi et trouva des gens assez simple pour le croire, fut le vrai fondateur de la socit civile. Rousseau poursuit vous tes perdu si vous oubliez que la terre est tous, et les ressources personne.Rousseau dit qu lorigine les hommes vivaient sur un mme et seul territoire. Rousseau explique que la cration des les, soient la sparation des continents conduit les tres humains vivre sur un territoire rduit. Rousseau explique quil ny a pas dautres solutions que de vivre ensemble. Le fait de vivre sur un territoire rduit engendre le resserrement des rapports, ainsi lhomme dcouvre lamour et par la mme occasion la haine. Cette nouvelle situation sociale fait que lamour de soi, naturel par cette nouvelle situation se transforme en amour propre artificiel. Chacun commena a regard les autres, et vouloir tre regard soi mme et lestime publique eut un prix.Rousseau dit aussi que cest en dveloppant la terre, que les hommes sont alls vers le sentiment de proprit. Cest cette volution de la socit vers une forme dindividualisme qui est le propre de lanthropologie et la socit rousseauiste. Diffrenciation parce que lindividu a le sentiment dtre lui-mme et en mme temps cet individu qui est lui-mme nest en ralit que le clone de son voisin. Rousseau ne fait que dcrire lindividualisme fond la fois sur la diffrenciation et le mimtisme. Engels relve quil y a des accents marxistes chez Rousseau. Mais Rousseau ne veut pas abolir la proprit ni renoncer au progrs. Les discours de Rousseau sont des songes qui relvent beaucoup plus de lutopie que de la description relle du monde. Politiquement Rousseau estime que si lhomme est malheureux cest surtout pour des raisons sociales et politiques. Il est ncessaire de jeter les bases dune politique moderne donc Rousseau dessine les contours dans le contrat social.

2) Le temps du droit politiqueLe contrat social est inspir par la pense de lunit. Le corps politique est empch par ces tendances individualistes, propre la socit civile moderne. Il y a cette tension entre le dsir dunit et ce dsir des individus dtre eux mme authentiques, singuliers et donc de ne pas faire socit. Cette tension est la croix de cette socit politique. Questionnement sur lunit du corps social et cette tendance lindividualisme. Rousseau nous dit que pour sen sortir il faut subordonner les intrts particuliers la volont gnrale. Rousseau dit aussi que pour que la communaut politique soit bonne, panouit, il est ncessaire que simpose le rgne de la vertu dans une nation forme de citoyens. Le contrat selon Rousseau nest pas le contrat de Hobbes, entre individus qui dlguent au souverain monarchique le soin de les dominer. Rousseau rejette les contrats de gouvernement pour fond labsolutisme tel que chez Grotius ou chez Montesquieu pour fonder la libert. La grande originalit de Rousseau est que pour lui le pacte social est orient par la volont gnrale. Dans le pacte social Rousseauiste, chacun sunit tous. Le contrat social de Rousseau est pass avec la communaut do limportance du concept de volont gnral. Le contrat est pass avec la communaut. Chacun de nous met en commun sa personne et toute sa puissance sur la suprme direction de la volont gnrale et nous recevons en corps chaque membre comme partis indivisible du tout, chaque associ sunit tous et ne sunit personne en particulier, il nobit qu lui-mme et reste aussi libre quauparavant (Contrat social). Lide du corps politique est quil ny a pas de sparation chez Rousseau entre lindividu et le souverain. Les citoyens sont les cellules du corps politiques, qui composent les membres du corps politiques. La socit ne fait rien, elle nest quun corps qui se meut de manire coordonner et cohrente. La socit nest pas une runion dindividus qui dcideraient de faire socit car il y aurait un intrt. La question nest pas celle de lintrt mais de la volont gnrale, du bien commun qui est bien plus que la somme des intrts particuliers. Le tout est plus important que les partis. Cest ce quon trouve chez Burkeim. Le tout est une entit part des individus. Qui est le souverain chez Rousseau? Cest la volont gnrale qui gouverne, cest la volont de la communaut en tant que tel, qui sexprime dans la volont gnrale et non pas la volont des membres individuels qui constituent cette communaut. Cest le peuple qui permet lintrt gnral de gouverner, ce corps politique se gouverne lui-mme par la volont gnrale. Chez Rousseau il y a une diffrence de nature entre la volont gnrale et la volont qui serait la somme des particuliers. Rousseau insiste sur la volont gnrale car il y voit un moyen daller contre la tendance la fragmentation de la socit. La volont gnrale empche les entreprises particulires qui ne font que dfaire la socit. La volont gnrale est le correctif pour aller contre lingalit. Cest la loi qui devient lexpression par excellence de la volont gnrale. Le contrat social garantit lgalit. Lhistoire de Rousseau est fonde sur lorigine de lgalit. Tous les citoyens possdent des droits gaux au sein de la communaut, et ainsi ils deviennent libres. La libert chez Rousseau dpend de lgalit.Rousseau se diffrencie de Locke. Rousseau estime que cest la souverainet du peuple qui est la garantie des droits individuels. Lindividu doit cder le pas au citoyen. Lindividu nest libre que dans et par la cit. La libert est lobissance la loi. Le citoyen qui obit la loi est libre. On a quelque chose comme le rpublicanisme (cole du rpublicanisme).Un peuple libre obit mais il ne sert pas. Il a des chefs et non des maitres. Il obit aux lois mais il nobit quaux lois. Cest par la force des lois quil nobit pas aux hommes. Dans la rpublique de Rousseau le commandement ne sexerce pas de souverain sujet, mais le commandement sest mu en obissance du citoyen devant la loi. La souverainet selon Rousseau est populaire. Quatre caractristiques de la souverainet selon Rousseau: La souverainet est inalinable, elle ne se dlgue pas. Rousseau est lui-mme contre le gouvernement reprsentatif, car les dputs du peuple ne sont ni ne peuvent tre reprsentants, ce ne sont que des commissaires. La souverainet est indivisible. Rousseau est hostile la sparation des pouvoirs, aux corps intermdiaires, aux factions dans lEtat. Rien ne doit passer devant lintrt gnral. Tout ce qui concourt la fragmentation au sein de lEtat doit tre banni. Cela conduit Rousseau a une vision centralise de lEtat. La souverainet infaillible. La volont gnrale ne se trouve jamais, elle est toujours droite et elle tend toujours lutilit publique. La souverainet est absolue. Le pacte social donne aux corps politiques un pouvoir absolu sur tous les siens.La volont gnrale nest pas arbitraire, car elle est lexpression de ce que veut le peuple. Lorsque le pouvoir devient arbitraire alors la volont gnrale nest plus souveraine, elle sest dissoute. Elle a t remplace par un pouvoir discrtionnaire. Le gouvernement selon Rousseau a un rle subordonn. Rousseau distingue le souverain, c'est--dire le peuple qui tablit les lois et le gouvernement qui est le groupe dhommes dsigns pour excuter ses lois. Ce qui importe est la fonction du souverain, cette fonction lgislative, qui a une valeur quasi-religieuse, ce que Rousseau appellera la religion civile. Les lois doivent fixer un cadre gnral. Le gouvernement excute toujours la loi. Le gouvernement nexcute jamais que la loi. Cest ce qui le rend lgitime au regard du peuple. Le gouvernement nest que le ministre du souverain. Le gouvernement est dpositaire du pouvoir mais en soi il ne possde aucun pouvoir. Cest le peuple qui dtient le pouvoir. Rousseau critique la monarchie. Il considre que laristocratie hrditaire est dtestable, mais pour Rousseau laristocratie lective, il dit dans le contrat social que cest lordre le meilleur et le plus naturel que les plus sages gouvernent la multitude. Rousseau considre quil faut donner cette fonction ceux qui en sont capables. Rousseau est un dmocrate, il a dans sa pense politique quelque chose de profondment galitaire, mais il estime par ailleurs que le peuple peut avoir tendance tendance perdre de vue lIG au profit du particulier. Rousseau dit la dmocratie cest pour un peuple de Dieu, pas pour les hommes. Rousseau ne recommande pas la forme dmocratique du gouvernement en soi. Rousseau estime comme Montesquieu sur ce point que les formes de gouvernement dpendent des situations locales, il ny a pas de situation unique. Rousseau estime que le problme de gouvernement est secondaire par rapport al souverainet du peuple et par rapport aux murs. Les institutions pour Rousseau sont secondaires, il importe au pralable de former le citoyen. Le problme politique essentiel est les conditions dune politique tel que Rousseau la peroit. Pour aboutir un systme politique qui fonctionne, il importe que le corps social soit solidaire, et il importe de dvelopper une religion civile, une ducation commune, des valeurs de patriotisme, de mme le citoyen doit tre vertueux, il doit avoir des dispositions qi lencourage vers une socit libre et gal. Lensemble de ces facteurs moraux et sociaux, anthropologique vont dterminer une politique juste qui combine lgalit et la libert. Il faut bannir lintolrance.Manque 12 minutes3) Le temps des travaux pratiquesLe texte sur la Corse est crit en 1765 et la Pologne en 1771, mais la publication apparait plus tard.La Corse est une rpublique agraire, fonde sur lagriculture. Rousseau la dcrit comme une dmocratie patriarcale. Lle est pauvre quand il la dcrit. Lagriculture est la premire ressource de lle, ce qui fait de ce peuple un peuple frugal et vertueux, donc qui se contente de peu. Pour Rousseau cest une qualit essentielle, qui fait quils accepteront plus facilement un systme galitaire. Il faut que tout le monde vive et que personne ne senrichisse. Pour Rousseau, le peuple Corse vit mais ne cherche pas senrichir. La proprit particulire doit tre renferme dans les bornes troites. Ces ides vont tre dveloppes dans ces considrations sur la Pologne, qui en ralit dveloppe le texte sur la Corse. Rousseau cherche dcrire la spcificit de la Corse, de la Pologne mais son objectif est darriver une description et une conceptualisation qui servent toutes les nations digne de ce nom. Il faut dvelopper cette question de la particularit nationale et de la nation en gnrale.Rousseau explique que toute bonne institution, rforme tient au caractre national. Il ny a pas de solution universelle mais que des solutions adaptes au peuple national. Tout peuple doit disposer de ce caractre national notamment grce lducation. Les insulaires ont un caractre national particulirement affirm. Les Corses lintressent car il y a quelque chose de particuliers aux insulaires. Les insulaires sont soucieux de la conserver comme tel. Tout ce que propose le lgislateur ne vise pas rendre le peuple diffrent de ce quil est. Au contraire le travail du lgislateur est de trouver les lois qui conviennent au caractre national. Sagissant de la Corse, il faut trouver les lois qui conviennent au caractre national Corse qui ncessite que le lgislateur tienne compte de cette spcificit dans sa faon de faire les lois. Il y a une volont chez Rousseau de penser la nation comme un ensemble spcifique, cohrent, ce qui diffrencie Rousseau du cosmopolitisme des lumires. Rousseau pense que les socits sont diffrentes, singulires et que le rle du politique est de tenir compte de cette singularit qui sexprime dans lidentit nationale. Des pages dures de Rousseau sur le prtendu amour du genre humain qui sous prtexte daimer tout le monde permet de naime personne.Le cosmopolitisme pour Rousseau, luniformisation et largent vont dans le mme sens, qui est le sens de la dissolution du lien politique tant entendu que le lien politique nexiste que dans le cadre particulier de la nation. Celui qui entend dpasser la nation pour senrichir perd de vue le caractre politique de la chose publique. A linverse pour Rousseau ce qui modle le gnie dun peuple est dtre lui. Ce qui fait la force dun peuple sont ces institutions nationales. Rousseau se distingue de la pense cosmopolite des lumires. Le peuple dans sa singularit permet de dterminer la volont gnrale. Rousseau dit que les polonais doivent adopter une lgislation bien approprie susceptible davoir prise sur leurs armes. La particularisation nationale ne doit pas susciter de peur, est au contraire laffirmation de soi. Le mot central dans les considrations sur la Pologne et aussi sur les propos de la Corse, cest bien le mot patrie, qui doit tre incessamment sous les yeux du citoyens. Lamour de la patrie chez Rousseau se confond avec lamour des lois et des liberts.Un enfant en ouvrant les yeux ne doit voir que la patrie, et ne voir quelle. Pour Rousseau, ne plus avoir de patrie, cest pire que dtre mort. Cest ici quil faut introduire lide de lducation nationale. Pour Rousseau lducation nationale doit former le citoyen lamour de la patrie. Lamour de la patrie permet la volont denrichissement. Simplicit dans les murs, dans la parure, simplicit conomique. Rousseau favorise lagriculture plutt que le commerce. Lconomie doit tre dans lautarcie, car cest ainsi que le bonheur continu. Il faut que tout le monde vive et que personne ne senrichisse. Cest une phrase de Rousseau propos de la Corse.Lingalit conomique est un frein lducation nationale, lamour patriotique. La patrie est chez Rousseau la faon de ne pas cder aux sirnes de lenrichissement vain. Lducation nationale est le pralable la rforme des institutions. Il faut former le citoyen car il ny a que les bons citoyens qui fassent la force et la prosprit de lEtat. Toutes rformes politiques doit tre prcd dune rforme morale qui prend la forme dun plan dducation civique. A propos de la Pologne, Rousseau indique limportance des spectacles, des crmonies, des dcorations qui sont autant de rituels qui lient les polonais entre eux, et qui permettent de constituer peu peu une conscience nationale. Tout citoyen doit tre soldat par devoir et non par mtier. Le citoyen soldat est le meilleur moyen dentretenir la flamme citoyenne, nationale. Lautarcie conomique est une question aussi politique. Rousseau prfre les petits Etats. Chez Rousseau il y a quelque chose dautarcique. Rousseau voque aussi une nation libre, paisible et sage qui na peu ni besoin de personnes, qui se suffit elle-mme et qui est heureuse. Cet loge de la cit, est li la crainte de largent (crainte conomique et politique). Rousseau dit: largent est la fois le ressort le plus faible et le plus vain que je connaisse pour faire marcher son but la machine politique. Cest aussi le plus fort et le plus sr pour sen dtourner. Cette phrase est frappante, car elle montre quel point la focalisation sur lenrichissement est une manire de se dtourner de la chose politique. Il est vrai que son loge des petits Etats est li cette crainte de largent. Pour Rousseau, le gouvernement purement dmocratique ne convient qu une petite ville. La Corse doit selon lui adopte un gouvernement mixte: mi dmocratique et mi aristocratique, dans lequel le peuple ne sassemble que par parties et o les dpositaires du pouvoir sont souvent changer. Rousseau plaide pour un gouvernement fdratif. Rousseau a une ligne qui lui permet de corriger linjustice. La pense politique de Rousseau est anime par cette ide de rduire la distance entre les plus pauvres et les plus riches. Le contrat social voulait rapprocher les personnes autant quil est possible. Le lgislateur est dans la perspective Rousseauiste l pour corriger les tendances ingalitaires de la socit. Cest prcisment parce que la force des choses tant toujours dtruire la lgalit que la force de la lgislation tend toujours la maintenir. Chez Rousseau il y a le souci de la mobilit sociale, de rduire les distendions extrmes. La conception de la libert chez Rousseau: Rousseau valorise lindividualit du promeneur solitaire. Il y a aussi la libert collective, celle de la foule unanime qui obsde Rousseau. Est-il une jouissance plus douce que de voir un peuple entier, ce livr la joie un jour de fte. Rousseau est un penseur de lunit du corps politique. Lobjectif essentiel du gouvernement est daboutir ou de raliser cette idale dunit. Cette idale dunit est ralise dans la nation car il ny a de particularits possibles que dans lunit nationale. LEtat doit tre conforme la nature par le billet de la volont gnrale. La volont gnrale est pour Rousseau la nature recouvre. Cest le peuple de la volont gnrale qui fait de lEtat un prolongement de la nature. LEtat comme instrument de la rforme permet de rconcilier lhomme avec lui-mme et avec les autres. Lindividu naboutit au bonheur que par lEtat parfait. Rousseau est dans une pense dutopie, quil est soucieux de faire voluer la pense politique, mais fondamentalement cest quelquun dutopique qui parce quil na pas ralis son utopie, na jamais dfendu la dmocratie au sens radicale du terme, ni ractionnaire, ni rvolutionnaire, ni rformiste, cest un rvolt.Eric Weil (philosophe du 20me sicle) explique que Rousseau est le sujet rvolt par excellence. Tout rvolutionnaire veut marcher derrire son drapeau.Leon 4: LEtat en rvolutionSection 1: La rvolution amricaine Philippe Reynauld: trois rvolutions de la libert: Angleterre, France, EU. Le cas de ces rvolutions est intressant. Dun point de vue conceptuel, on a dune part les grands problmes du libralisme, les grands problmes de la pense rpublicaine, qui travers les deux rvolutions connait une formalisation nette. Si les EU sont ns en dmocratie dit Tocqueville, celui-ci justifie sa dmarche car les EU sont la dmocratie pure, car ils sont ns en dmocratie alors que la France a un rgime politique qui navigue entre la dmocratie et la rvolution.La rvolution amricaine est la rbellion de colons dorigine britannique qui entendent se dtacher de la colonne britannique. La rvolution amricaine sest voulu comme un modle et un exemple, comme une sujtion de la monarchie sur les colons, lutte mener aussi contre la libert dentreprendre, la libert naturelle et aussi une lutte pour que chacun puisse user de sa proprit et des fruits de sont travail. Il y a une lutte qui consiste choisir les institutions et les magistrats qui conviennent au peuple amricain. Le peuple amricain se rvle lui-mme et cette identit du peuple a unr importance gnrale. La rvolution amricaine va influencer la rvolution franaise, car dans ces deux luttes, il y a quelque chose dinsurrectionnel et aussi le fait quil existe des insurrections dans les colonies espagnoles et portugaises. On est dans un moment rvolutionnaire quil faut considrer comme tel, et les spcificits des EU dans ce mouvement gnral. Il y a deux caractristiques importantes qui font la spcificit du modle dmocratique amricain. Il y a dabord lhritage anglais. Il y a dans la rvolution amricaine une filiation dans la pense des libraux anglais, les WHIGS. Cet hritage anglais est dirig contre la couronne, donc le paradoxe de la rvolution amricaine cest que cest une rvolte qui lgitime la scessions tout en se prvalant des fondamentaux anglais. Pourquoi cette rvolution? Pour des principes qui sont des rgimes anglais? Parce que selon les colons amricains, les EU ne sont pas reprsents au parlement anglais sans quil ait leurs mots dire. Dclaration dindpendance de 1776 et la dclaration des droits de 1787: ce sont des textes inspirs de la doctrine des droits naturels de John Locke. Le paradoxe doit tre interrog. Il y a le problme politique de la reprsentation. Il faut envisager le fait lui-mme, dclencheur de la rvolution amricaine. Il se pose le problme du stand act de 1765 c'est--dire le droit de timbre sur certains papiers officiels, qui est en fait une loi qui rtablissait un impt intrieur dans les colonies amricaines alors mmes que les contribuables amricains ntaient pas reprsents au parlement. Ils payaient la couronne une somme sans tre reprsent au parlement. Le fait de payer un impt va lencontre du principe nonc dans la magna carta, la charte de 1215, que le parlement anglais stait engag de respecter: no taxation without representation. Les habitants des colonies se montrent plus anglais que les anglais en demandant lapplication des principes de la magna carta. Ce contentieux juridique va aboutir une rvolution juridique. Cet pisode va conduire les amricains rflchir un principe essentiel dans la dmocratie moderne qui est le principe de constitutionnalit. Cet vnement va conduire les amricains souligne limportance quil y a , protger les principes fondamentaux contre certains actes lgislatifs qui peuvent les remettre en cause. Les amricains tablissent un niveau suprieur aux lois, qui est le niveau constitutionnel. La rvolution amricaine est une rupture par rapport au systme anglais, qui sengage respecter un certains nombres de principes alors que les amricains, par le processus rvolutionnaire en arrive crire une constitution spcifique laquelle les citoyens pourront directement se rfrer en demandant un juge de vrifier la constitutionnalit des lois. Les juges pourront ne pas tenir compte de la loi sil la juge inconstitutionnel.La pense de la rvolution amricaine est une pense dans les institutions. Cela ne veut pas dire que lEtat soit crateur de la nation. Dans la perspective amricaine, la mcanique institutionnelle est pour les pres fondateurs loutil qui permet dviter une croissance excessive de lEtat et de son emprise sur la socit civile. Tout lenjeu est que lEtat soit efficace, et quil ne mne pas une oppression de la socit, qui fait que lquilibre des pouvoirs sopre vritablement. Cette question de lquilibre des pouvoirs est central pour les rvolutionnaires amricains car ils ne font appliquer que le principe de Montesquieu: le pouvoir doit arrter le pouvoir.Lquilibrage amricain a pour vocation dviter lexcs de pouvoir. Cest quelque chose dde fondamental dans la pense des pres fondateurs. Ce qui va conduire un quilibre entre pouvoir excutif et lgislatif, conformment au livre 11 de lesprit des lois, qui classera le pouvoir judiciaire hors du jeu mais au plus prs des citoyens. Ce principe de division du pouvoir est un lment essentiel qui protge le citoyen amricain de larbitraire.Dans la pense des pres fondateurs, la division des pouvoirs est quelque chose de fondamentale. La dmocratie amricaine est une pense de la division institutionnelle. La rpartition des pouvoirs permet de prendre en compte la diversit intrinsque des individus, de leurs intrts et leurs bonheurs. Pour la nation amricaine il ne sert rien daller contre les intrts particuliers, il faut les prendre en compte pour aboutir une dmocratie apaise. La pense rvolutionnaire amricaine se rclame du libralisme anglais car il sagit bien de limiter le pouvoir pour respecter les droits individuels (Locke). Ce respect des droits individuels sera dautant mieux respecter que les mcanismes institutionnels seront penses comme une mcanique horlogre. Il sagit en somme dcrire la constitution que les anglais nont jamais crite.Thomas Jefferson n en 1743 et mort en 1826. Jefferson rpondrait que la dclaration dindpendance de 1776 na pour but que de mettre le sens commun du sujet avant les considrations sur lespce humaine.Thomas Paine est celui qui pense le sens commun, dans un ouvrage dit common sens: n en 1737 mort en 1809. Common sens est un plaidoyer pour la rupture avec lAngleterre. Cest un manifeste pour lindpendance amricaine au nom dun patrimoine commun des philosophes anglais. Payne dit dfense de la libert individuelle, dfinition de la lgitime du pouvoir par le consentement des gouverns, et le droit de rsistance donc Locke avait beaucoup parl aussi. Pour Payne il ne sagit pas dinnover par rapport la pense librale anglaise, mais plus que le nouveau monde partage cette idologie commune. Lindpendance a pour but de dire ce que les anglais ont du mal reconnaitre leur colon. Nous tenons ces vrits pour videntes que tous les hommes naissent gaux, que leurs crateurs les a dots de certains droits inalinables parmi lesquelles la vie, la libert, et la recherche du bonheur.Baylin: moment o ce nouent le dbat entre fdraliste et anti-fdraliste. Le problme est que les EU sont en proie des luttes incessantes entre les factions. La nation amricaine est mine par des groupes dintrts particuliers, ce qui pose un problme de gouvernement. On a deux solutions: la solution des anti-fdralistes proposent une dcentralisation maximale, qui propose que lAmrique soit la juxtaposition de petites rpubliques autonomes,