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Histoire des Marranes by Cecil RothReview by: Régine AzriaArchives de sciences sociales des religions, 36e Année, No. 76 (Oct. - Dec., 1991), p. 294Published by: EHESSStable URL: http://www.jstor.org/stable/30125924 .

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ARCHIVES DE SCIENCES SOCIALES DES RELIGIONS

religions aux itats-Unis. Il constitue, h ce titre, une sorte de panorama de la recherche fort in- tdressant. Sur le fond, il met utilement en prd- sence les diffdrents courants prdsents dans le ddbat amdricain sur la sdcularisation, ddbat qui prend un tour aigu lorsqu'il s'agit d'interprdter le rapport B la modernitd des renouveaux fon- damentalistes et le d6veloppement des < nou- velles spiritualitds >. Il met en 6vidence en meme temps le problbme fondamental, autour duquel toute la discussion pivote et se grippe souvent, celui de la ddfinition de la modernitd. Butoir thdorique auquel, on le sait, les socio- logues amdricains des religions ne sont pas les seuls k devoir faire face.

Danible Hervieu-Ldger.

Histoire des Marranes. Paris, Liana Ldvi,

76.446 ROTH (Cecil).

1990, 344 p. (trad. de l'anglais par Rosy Pin- has-Delpuech; prof. de Herman P. Salomon) (coll. Histoire).

Paru dans sa langue originale en 1932 et rd- 6dit6 pour la dernitre fois en 1974, il aura fallu attendre pros de 60 ans pour que ce classique soit traduit en frangais, cette traduction ayant dtd faite ~ partir de l'6dition de 1958. Depuis lors nos connaissances sur le marranisme se sont assez substantiellement enrichies, notam- ment grice a l'apport prdcieux de Y. Yerushal- mi (De la cour d'Espagne au ghetto italien, Isaac Cardozo, Paris, Fayard, 1987) et d'au- tres, mentionnds dans la prdface. Ndanmoins toutes les questions que soulbve le fair marrane en lui-meme sont encore loin d'avoir trouvd leur rdponse. Cette version frangaise mdrite d'autant plus l'attention du public francophone que le grand historien anglais disparu en 1970 fit un certain nombre d'avanc~es essentielles dans la connaissance et la comprdhension du phdnomhne et des faits. Ainsi il 6tablit entre autres que l'inquisition ne frappa que les mar- ranes (c'est-h-dire les Juifs convertis - conver- sos ou nouveaux chrdtiens - judaisant en secret ou suspects de judai'ser) alors que les Juifs demeurds dans leur religion furent dpargn6s, parce qu'en dehors de son champ de juridic- tion. Le problme auquel les autorit6s se trou- vaient confrontdes 6tait le suivant: par le bapteme force, de nombreux juifs 6taient pas- sds du statut d'infiddles hors de l'Eglise h celui de dangereux h~r~tiques en son sein. L'in- fluence des nouveaux chrdtiens 6tait d'autant plus h redouter qu'ils pdndtraient tous les corps de l'ttat et ses institutions, y compris la hid- rarchie eccldsiastique, et toutes les couches de la population, y compris la vieille aristocratie

catholique. D'oi la n6cessit6 de traquer les conversos lh oh ils se trouvaient, l oh ils se cachaient. C'est ainsi que C.R. mbne son en- quete en Espagne certes, mais aussi au Portu- gal (oii la conversion des Juifs fut A la fois plus massive et plus cruelle dans sa brutalitd). I1 la pousse dans les villes et pays de refuge les plus divers, dans ce qu'il appelle la < dias- pora marrane w : France, Pays-Bas, Italie, Nou- veau Monde.

Rdgine Azria.

SIMMA * ou Rites, coutumes et croyances chez la femme juive d'Afrique du Nord. Pa- ris, Maisonneuve et Larose, 1990, 227 p.

76.447 ROUACH (David).

Ii faut prendre le titre de cet ouvrage au pied de la lettre: c'est, en effet, et seulement un catalogue, un inventaire, des < rites, coutumes et croyances chez la femme juive d'Afrique du Nord w.

Mais, pour commencer, qui est LA femme juive d'Afrique du Nord ?...

Nombreuses 6taient les diff6rences entre les Juifs du Maroc, d'Alg6rie, de Tunisie; dans chacun de ces pays, entre les communaut6s des villes c6tibres, et celles des villes de l'int6- rieur; h l'intdrieur des villes, entre les descendants des expuls6s espagnols, et les des- cendants des autochtones (seule diffdrence d'ailleurs signalde par I'auteur), sans parler bien st~ir des diff6rences de classes sociales, si sensibles dans ces soci6t6s trbs hi6rarchis6es qu'6taient les soci6t6s coloniales au Maghreb.

Aprbs une brave pr6sentation de 5 pages (!) sur ( la Soci6t6 et la Religion w, I'ouvrage s'organise autour de 4 chapitres: I'enfance et l'adolescence, la femme, la femme enceinte, la femme meurtrie, qui sont cens6s couvrir les diffdrentes 6tapes de la vie de LA femme juive d'Afrique du Nord: mais... quand ? au sitcle dernier ? dans la premiere moiti6 du XXe sit- cle alors que les juda'cit6s maghr6bines vi- vaient encore sur ces terres islamis6es ? Ou depuis les ann6es 60, et cette fois dans les pays d'exil de ces judaicit6s, en France, au Canada, en Israel ? Un certain flou entoure cette ques- tion...

Et pourquoi ne rien dire, ou presque, de la t&che fondamentale qui caractdrisait la vie quo- tidienne de ces femmes juives ? La cuisine, les prdparatifs culinaires des jours de fete, qui pre- naient tout leur temps, mais les instituaient in- dispensables opdratrices de la mise en oeuvre quotidienne des lois juives relatives h l'alimen-

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