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Etienne L. Traumatologie de l’athéisme Histoire d’une manie délirante

Histoire d'une manie d lirante

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Etienne L.

Traumatologie de l’athéisme Histoire d’une manie délirante

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La manie délirante est caractérisée par la présence d'idées délirantes congruentes ou non à l'humeur. Parmi les idées délirantes congruentes à l'humeur, les thèmes mégalomaniaques (mystiques, prophétiques, de filiation, de richesse) et les mécanismes imaginatifs sont les plus fréquents. Parmi les idées délirantes non congruentes à l'humeur, des idées de persécution et des idées hypocondriaques semblent les plus fréquemment associées aux états d'excitation. Pas mal comme diagnostic pour quel qu’un qui as fait de l’hôpital psychiatrique parce qu’il se prenais pour le christ… Un christ un peu bizarre parce qu’athée, enfin pas tout a fait… J’ai tout d’abord commencé par tordre le coup à l’enfer et au paradis. Ca as pas été très dur, avant ma naissance je me souviens de rien c’est le noir total personne ne parle de vie avant la naissance alors pourquoi après la mort?.. Sinon j’ai arrêté de croire définitivement en dieu pendant la première guerre du golf j’avais 14 ans. Saddam Hussein bien que se proclamant athée ordonna après la déclaration de guerre américano-OTANienne, l’inscription sur son drapeau du mythique « hallah hakbar » signe de ralliement des musulmans… ça m’as fait réfléchir… Comment quelqu’un se proclamant athée pouvait il ordonner l’inscription d’un adage religieux tel que celui-ci sur son drapeau ?.. Bon vous allez me dire par démagogie pour rallier la moitié de son peuple musulman à sa cause… Je suis allé plus loin… hallah hakbar en traduction littérale ça veut dire dieu est grand comme chacun le sait, oui, mais grand comment ? Je m’intéressais beaucoup à la cosmologie et à l’astrophysique à l’époque et ça m’est apparu tout naturellement… Dieu, dans son infinie infinité a crée un univers infini… comme lui… Et oui parce que pour créer un univers infini il faut qu’il soit lui même infini… Ca as l’air con mais essayez de donner une conscience ou un semblant de vie a quelque chose d’infini, ça fait (même s’il as la moindre chance d’être conscient) un être qui n’as absolument rien a foutre de ta gueule parce que trop insignifiant à ses yeux (s’il en as)… Ca m’as paru on ne peut plus logique dieu était infiniment grand comme l’univers et donc n’existais pas en temps qu’être conscient donc pourquoi se fatiguer à prier pour qu’il (que ça) te réponde ou t’exauce… Hallah hakbar : l’univers c’est infini… 14 ans un bon age pour tuer dieu, je ne regrette rien… Mais de là à me retrouver a 27 ans à me faire un des plus gros pétage de plomb maniaco-mystique avec hallucinations visuelle et auditives à l’appuis… Rien ne me prédisposais à ça, à part peut être ma famille… Ne vous a-t-on jamais dit qu’il fallais éviter de parler de drogue devant un gamin… Une très mauvaise idée… J’en suis la preuve vivante… Je n’ai que peu de prédispositions a la poésie mais la première phrase qu’il m’est venue a l’idée lorsque j’ai commencé à écrire ma vie est ce mauvais pastiche de St Exupery : « S’il te plais… dessine moi du LSD ! -Bon alors mon petit le LSD c’est un dérégulateur de l’humeur qui te fait voir des hallucinations pas possible… Moi j’en ai pas besoin parce que les gens me dérégulent déjà assez mon humeur comme ça et que pour ce qui est des hallucinations de visuelles j’en

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ai déjà eu beaucoup trop naturellement… Donc gamin va faire des pâtés dans le sable et laisse moi réparer mon cerveau tranquillement… » Bon c’est parti… Commençons donc par un peu d’histoire familiale… A priori mon patronyme et un nom normand donc selon toute vraisemblance mes ancêtres ne sont pas les gaulois mais les vikings (vous savez les grands crétins qui sont venus vous péter la gueule en l’an je sais plus quoi après notre bienfaiteur J.C.), bref donc tout ça pour dire que mon grand père paternel le regretté Jules (Dons le nom de baptême n’étais pas Jules mais André, ça commence déjà bien les conneries…) étais majordome du château de je sais même plus quoi en Normandie et donc quand ces saletés de crétins de nazis sont arrivés en 1940 (est il besoin de le préciser) et qu’il ont réquisitionné le château pour raison d’état mon grand père a continué a être majordome… Sauf que ça lui a pas trop plus le nazisme et donc par je ne sais pas par quel stratagème bizarre il c’est trouvé enrôlé dans la résistance… En résumé les nazis luis faisaient une entière confiance tant et si bien qu’ils laissaient traîner leurs plans d’implantation des V1 et V2 sur la cote normande un peu partout dans le châteaux (trop occupés a ce mettre la race pour fêter leur victoires sans doute), et donc mon grand père prenais des photos des dis plans (les recopiais ou les retenais de tête peut être) et par l’intermédiaire d’un anglais qui descendais en parachute sur les cotes françaises récupérer ces information capitales allais en informer l’état major anglais qui s’empressais d’aller bombarder les sites de missiles allemands épargnant ainsi un grand nombre de vies humaines anglaises et préservant ainsi le moral des troupes. Pourquoi j’ai cru à cette histoire : parce que j’ai vu la médaille du mérite de la légion de l’honneur du mérite qui trônais dans son studio de sa maison de retraite à Magny en Vexin. Donc mon grand père n’était pas ce qu’on peut appeler une toune, ma grand mère en à su quelque chose puisqu’elle en as eu deux enfants. De plus ils ont vécu très vieux (peut être parce que les médecins les aimaient bien)… Donc sur les deux frères ya eu mon Papa… Donc mon papa c’est le genre de gar. qui aime bien la physique, les avions, le golf, la montagne, et les lapins nains… Il aime bien raconter qu’il est un ancien combattu de la guerre d’allégie et que dire que de fabriquer du napalm pour pacifier le dit pays ne l’a pas trop amusé est un euphémisme. Technicien supérieur a la SNECMA (ceux la qui fabriquent des moteurs d’avions très compliqués) préretraité a 55 ans parce que son travail commençais à l’emmerder assez sérieusement, les gens bien-pensants dirons : pas un crétin… Bref, comme il a fais des études (en cours du soir jusqu’a 35 ans) il a pas trop réfléchi et a craqué sur ma mère (mauvaise idée, dieu lui pardonne…)

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Donc je vais pas trop m’appesantir sur l’histoire familiale maternelle, elle a bien essayée de me la raconter mais, j’y ai jamais rien compris (et pour cause). Tout ce que je sais c’est que ça picole assez gravement dans la famille et que ça vient de la région Bordelaise. Donc l’histoire de ma mère tel que je l’ai comprise : enfance dans la cambrouse genre on chie dans des seaux et on les donnent aux cochons et après on les bouffent. Elle a chopée une maladie que je sais même pas ce que c’est mais elle a été sauvée parce qu’elle avais bu du jus de viande, après elle a passée son certificat d’étude avec brio et a commencée des études de dactylo (même qu’elle y allais à vélo), et après son futur époux c’est planté en voiture parce qu’il avais trop bu, et après elle a chopée la tuberculose (ou un truc du genre) et après elle est partie en sanatorium ou elle a chopée la passion de la médecine elle a travaillée je sais pas ou, a rencontrée mon père, sauf que (Et la c’est le drame) un gros crétin de patron à du lui demander un peu violemment de ce défoncer au travail (années 70 oblige) elle a commencer a faire des crise de paranoïa envers le patronat, à quittée son travail pour m’élever a eu ma sœur (les deux par césarienne sinon c’est pas drôle) et on ne sais pas pourquoi a commencé à péter assez violemment les plombs en 1980 (année de mes 5 ans donc en théorie assez vieux pour m’en souvenir) . Elle a donc vue un psychiatre et en a parlé plutôt bruyamment avec mon père, le psychiatre étant cinglé, elle est repartie dans sa famille qui l’on accueillie en la traitant de barge, en a suivie une longue procédure de divorce... C’est la que nous intervenons avec ma frangine. Au commencement tout allais bien nous habitions une jolie petite maison aux alentours de Paris avec un joli petit jardin et dans ce jardin il y avait un joli petit arbre auquel je grimpais allégrement, j’avais même un petit bac a sable dans lequel je faisais de petit châteaux, sinon j’avais un certain talent pour fabriquer des trucs pas possible en LEGO®, j’ai appris l’alphabet assez vite en regardant mes parent jouer aux chiffres et aux lettres et j’avais peur des Golgoths de Goldorack… j’étais un enfant assez rêveur et j’ai méchamment continué par la suite… mes parents s’entendais bien, et tout allais plutôt bien, et puis un beau jours ils ont commencé a se foutre sur la gueule… et la c’est pas des souvenirs qui s’effacent comme ça la preuve je m’en souviens encore assez clairement 25 ans après. Donc je vais pas vous décrire les bagarres, mon père foutais de grandes claques a ma mère et ma mère criais a l’aide pour que les voisins viennent l’aider (ils sont jamais venus), bref un classique. Le plus important c’est plutôt les mots que mon père lui jetais a la figures : « Tarée, dingo, va te faire soigner… bouffe tes médicament putain de folle… Ecoute plutôt ce que te dit le psychiatre… Pfff, parle a mon cul ma tête est malade… », et ma mère qui « répliquais arrête de m’insulter j’ai 40 ans et je suis pas folle, le psychiatre c’est du lavage de cerveau, je supporterais pas… ». C’est la que j’ai inventé ma première vanne il y avait une pub qui disait : « si les symptômes persistent consultez votre médecin » et moi j’avais compris : « si les symptômes persistent insultez votre médecin », une idée hautement philosophique m’a bien aidée lors de ma première hospitalisation psychiatrique, mais j’y reviendrais. Bref, elle a fini

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par se barrer, dans sa famille. La première fois mon papa a réussi à la convaincre de revenir, pas la deuxième…D’ailleurs je me souviens assez clairement d’une nuit a l’hôtel ou je me demandais bien pourquoi on étais la et que j’ai fini par demander a ma mère si on allais revenir à la maison elle m’as répondu que non parce que mon père étais un salaud et que pour me consoler j’ai eu droit a un jouet de Batman parce que bien entendu dans l’affolement général elle avais oubliée de me prendre un jouet ou deux. Sinon le jouet de Batman c’étais qu’il étais sur sa moto et que yavais un système a ressors qui ferait qu’il filais a 100 a l’heure quand on appuyais dessus… Je sais pas ce que j’ai foutu de ce truc, il a du partir a la poubelle…Bon donc on a commence par vivre un peu chez ma grand mère maternelle, j’avais recueillis un petit oiseaux que j’avais soigné avec son aide, après on est allé vivre dans un caravane a la campagne un peu chez mon tonton et ma tata ( Jaques et Clodine, je crois ) ils avais deux filles une bien casse pieds nommée martine et une autre sympathique dont j’ai oublié le nom, une fois ils ont égorgé une oie et ça m’a troué le cul parce que l’oie elle continuait a marcher encore alors qu’elle n’avais plus de tête…sinon ma cousine martine elle m’a envoyée voir STARWARS l’empire contre attaque et je me suis pissé dessus (au sens figuré), surtout quand Luke Skywalker se fais couper une main par son père le seigneur Vador et qu’il se suicide par le puis super profond de la citée dans les nuages… En rentrant de cette après midi mémorable je voulais regarder croque vacances mais c’était fini… Enfin j’ai aussi un souvenir de ma mère qui discute avec tonton jaques et qui est outrée par le fait que l’avocat l’ai mis en garde parce que mon père basait le procès sur le fait qu’elle était folle pour récupérer notre garde et que c’étais une accusation très grave ma mère a dit : « Mais putain si je paie un avocat c’est pour qu’il me défende et pas pour qu’il m’enfonce encore plus… ». Bon elle a fini par gagner son procès je crois me souvenir qu’on parlais de nous faire témoigner mais que ça c’est pas fait, ma mère a fini par trouver du travail à je sais plus quel Hôpital comme laborantine et on est allé habiter dans plus ou moins célèbre citée Bordelaise : la citée de la ZUP de Thouars 33400 Talence II, résidence Accapulco, YO ! (Ils ont de l’humour ces architectes quand même). Et alors la, je vais vous en parler de la citée… Remettons les choses dans leur contexte: Valérie G.D. président of the country of the France… Donc dans les banlieues y son qua se démerder… je sais plus qui était maire de Talence a l’époque mais il aurait mérité une bonne paire de claques : 1 Les bâtiments étaient construits en béton et ils étaient restés couleur béton (du meilleur goût). 2 Le bac a sable était réservé aux bergers allemands, dobermans et autres rottweilers, inutile de préciser qu’ils chiaient allégrement dedans et qu’ils étaient pas dressés pour être sympat (j’ai eu très longtemps la flippe des clebs, même les petits). 3 La police passait régulièrement nous voir et je me souviens que certains jeunes s’amusaient à tirer au grenaille sur les arbres et les petits oiseaux dans les bois alentours qui étaient de plus un haut lieu de rencontre pour pervers de tous poils… la classe.

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Donc inutile de préciser que pour un gosse de 6ans issue de la moyenne bourgeoisie parisienne le changement de décor a été un peu brutal… Bref… Bon passons à l’ambiance familiale, et la, ça peu pas être des fantasmes parce que ma jeune sœur de 3ans qui commençais à savoir parler s’en souviens encor elle aussi… donc ma très chère mère était d’un naturel assez nerveuse ma petite frangine c’est très vite rendu compte elle aussi que sa maman n’était pas très bien, et donc tous que tous les soirs elle se couchais en pleurs et entonnais la même ritournelle « maman, je veux pas te quitter… » Ça a l’air de rien mais ça l’étais pas tant que ça… Bon sinon moi pour ma part, l’age obligeant, je faisais déjà des petites insomnies et j’avais déjà des pensées suicidaires je pense même que j’ai du regarder le vide depuis le balcon de l’appartement de cette citée de merde avec un peu trop d’envie parce que j’ai été sujet a un vertige maladif jusqu’a la fin de mon adolescence. Bref, j’en ai parlé a ma sœur qui me répondais invariablement « non, Etienne je veux pas que tu moure » et sinon elle voulais se marier avec moi, Oedipe quand tu nous tiens… Donc ma mère mise à part ces crises de nerf sortait régulièrement des phrases assez bizarres : De la plus classique « votre père est un salaud », en passant par « heu, qu’est ce que je voulais dire, pas la messe je la sais pas… », et encore « les gens sont cons… », et aussi « ha, les enfants vous avez encore eu votre dose, mais vous ne comprenez pas c’est votre père qui vous drogue… » (ça c’était quand on rentraient un peu trop crevé a son goût de l’école), et enfin le pompon « tu sais pourquoi je suis si grosse, Etienne, c’est parce que après la naissance de ta sœur, les psychiatres, y m’ont implanté un micro dans le ventre comme ça votre père il peut me suivre n’importe ou, et donc, je suis coincé, tu comprends...? », oui maman, il va donc falloir qu’on soit fort avec ma sœur… alors au début mon père flippais un peu que ma mère nous raconte un peu trop n’importe quoi donc on a eu droit à la visite d’une assistante sociale ça a pas plu a ma mère et ça nous a pas plu des masses non plus donc elle est pas revenue souvent. Sinon pour aller voir mon père a Paris il fallais qu’il descende en train qu’il vienne nous chercher en taxi nous ramène a la gare et reparte avec nous et donc et donc double allez retour pour pouvoir nous voir. Il y avais un moyen plus simple qui s’appelais enfants non accompagnés par avion mais il a fallu qu’on attende que j’ai dix ans pour y avoir droit. Enfin il y avais les conversation Kafkayennes entre mes parents qui ne voulaient pas se parler directement et donc c’étais ma jeune sœur qui se chargeais du téléphone arabe avec des conversation troublante du genre « Il dit que si tu veux pas qu’on vienne a Paris pour les vacances, et bé il t’enverra le bonjour de son avocat ». Sinon un grand classique du retour de vacance c’était « vous voyez que votre père est un salaud les chaussettes blanches sont devenues jaunes, et ya un pull qui est devenu rose mais il crois que ça me fais marrer cet enculé mais on est pauuuvre, comment je vais faire pour vous habiller les enfants » et j’en passe et des meilleures… toujours est il que ce genre de conneries bé ça nous foutais les larmes aux yeux neuf fois sur dix… Sinon mis à par ça la vie se déroulais paisiblement, a l’école je me débrouillais je rêvassais un peu trop au goût de certains de mes enseignants et étant d’un naturel solitaire ils se son demandé si j’avais pas besoin d’une psychomotrice ça a duré trois séances elle a du trouver que j’avais beaucoup

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d’imagination et on m’as plus jamais emmerdé. Sinon je faisais un peu trop de fautes d’orthographe et de ratures rien de bien grave sauf que à ma mère ça lui plaisait pas trop et donc je me faisais engueuler le soir en rentrant et bizarrement plus je me faisais engueuler et plus je faisais de fautes (et on parlera pas de la différence entre la méthode syllabique et la méthode globale) donc 0 en dictée a tous les coups jusqu’en 6eme ou une enseignante remarqua a juste titre que j’étais peut être dyslexique donc paie ton orthophoniste…Ca a bien marché elle m’a refilée confiance en moi j’ai rapidement arrêté de faire des fautes jusqu'au jour ou ça a étonné ma mère que j’ai pas de devoirs a faire a la maison pour corriger mon orthographe et la ce refus le drame et je me suis remis a prendre 0 a toutes les dictées que je faisais. Ma mère c’est donc dit que c’était parce que les orthophonistes ça marchais pas et moi je me suis dit que c’étais juste un problème psychologique de confiance en soi et que ça disparaîtrais avec le temps. Bref Etienne fais plutôt des maths et de la physique, parce que l’ écriture c’est pas pour toi, comme ma mère y comprenais absolument rien a tous ça, j’en que meilleur et en plus j’aimais ça et j’aime toujours ça… Ma frangine elle c’est pas fait avoir elle a été bonne en français des le plus jeune age donc elle a évitée toutes ces engueulades de merde et donc elle est restée bonne en français ma mère l’en a pas écœurée… C’est un point de vue qui ne regarde que moi, mais pour moi c’est comme ça que ça marche… Bon passons à mes relations avec les congénères de mon age… Donc entre 6 et 12 ans j’étais un garçon, on va dire, assez renfermé, je parlais peu je jouais peu avec les autres si ce n’est que j’étais un vrai massacre humain au billes (encore que ça dépendais des jours), sinon j’avais pas mal de jouets et je préférais être chez moi a jouer au LEGO®. Le reste du temps dans la cour de récré et même en cour normal je préférais (et de loin) rêvasser, vers 8 ans j’ai bien commence a me socialiser un peu mais les amis que je me suis fait a l’époque étaient de salles fils de bourges qui m’on fait plus de mal que de bien… bref, arrive le collège, toujours pareil, sauf que la, je commençais vraiment à passer pour un attardé, j’étais déjà assez grand mais assez chétif et donc emmerdable a souhait, heureusement j’avais encore d’assez bonnes notes a l’école ce qui fait qu’a la maison je me faisais pas trop tuer… Néanmoins c’est à cette époque que ma mère commençait à rêver d’une nouvelle maison parce qu’elle ne supportait que très moyennement la vie en HLM. Donc après maintes procédures auprès de mon père elle a réussi a récupérer la moitié de l’argent qu’elle avais investie dans la maison familiale et donc a pu souscrire a un crédit foncier pour s’en acheter une neuve a Gradignan… je passe sur les détails mais en fin de 5eme nous emménageâmes au sein du dit logement neuf et la ce fut de nouveau le drame… Des la première nuit dans la dite maison, fait hautement bizarre le sol n’étais pas sec… c’est pas trop grave sauf que au bout de 4 ou 5 jour le sol n’étais toujours pas sec… je ne me souviens plus trop de la période ou elle a commencée a vraiment dérailler mais elle a réussi a se mettre dans la tête que si le sol il étais pas sec c’étais parce que mon père avec l’aide des psychiatres avaient réussi a faire fabriquer un laboratoire secret en dessous de la maison avec des petits robinets qui servaient a faire « remouiller » le sol, qu’il y avais des micros dissimulés un peu partout, que le système de reconditionnement de l’air ne servait qu’a faire souffler du froid rien que

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pour l’emmerder et que si la voiture ne démarrait pas c’étais parce que les psychiatres avaient une télécommande spéciale pour que les circuits se coupent et que la voiture soit en rade, sinon si on avais de mauvaises notes a l’école c’est parce que nos amis étaient payé par les psychiatres pour nous droguer, le tout ponctué par des phrases a teneurs hautement philosophiques du style : « votre père c’est un salaud qui ne mériterais que d’aller crever au bagne pour ce qu’il me fait », rien de moins… autrement dit les vacances d’été chez papa ont été hautement salutaires, d’ailleurs avant de partir elle nous a dit que elle allais aller chez Kiloutou® louer un marteau piqueur pour défoncer le plancher et découvrir le laboratoire d’horribles savants fou. « Hé papa qu’est ce qu’elle a maman comme maladie psychiatrique – bé, les psychiatres ils ont dit qu’elle étais névrosée caractérielle avec délire de persécution, mais vous inquiétez pas moi a l’époque ou elle est partie elle pensais que je la trompais avec la voisine et que je faisais des dérivations de électriques pour la payer en électricité et que donc c’étais pour ça que les factures étaient trop élevées. Donc faites pas trop attention à ce quelle vous raconte, les médecins ont dit que c’étais comme un cancer de la tête et que ça allais passer avec le temps ». En résumé c’est ce qu’il nous a raconté, sinon en vacance en Bretagne chez mon tonton André, j’aimais bien construire des maquettes de tanks et d’avions de chasse, mon papa m’apprenait a tirer a la carabine a air comprimé sur des boites de lait fraises vides au grand damne de son frère qui disait « ta pas honte de lui apprendre des truc pareil, on est pas en guerre. Et mon papa répliquais fièrement –Bé, comme ça au moins si il y en a une il fera pas parti des premières victimes », folle ambiance... Bref retour de vacances ma mère n’avais pas pété le plancher et ce fut la rentrée des classes (moi en 4eme), comme j’en avais un peu marre de me faire emmerder par mes camarades de classe je me suis mis au kung fu et tout ce déroulais a peu près normalement si ce n’est ce fameux plancher qui « remouille ». Jusqu’au mois d’octobre ou un après midi tu rentre chez toi et tu allume la télé et la télé ne s’allume pas, tu allume la lumière et la lumière ne s’allume pas et tu te dit que les plombs ont du sauter ou un truc de ce genre, et la tu va voir ta mère qui te dit que l’es plombs n’ont absolument pas sauté mais c’est parce que elle n’a pas paye l’EDF parce que l’EDF sert à financer le laboratoire de psychiatre qui ya sous le plancher, et la tu te paye une bonne crise de nerf et ta mère s’en paye une cinq fois pire que la tienne et tu rentre dans ta chambre, évidemment la nuit tombe on bouffe a la chandelle ta sœur chiale comme une madeleine et ta mère ne change pas d’avis, « C’est le double de ce qu’on payais en électricité c’est pas possible, je payerais plus l’électricité et je vais acheter des lampes a gaaaas !!!! », c’est ce qu’elle a fait,la comédie a durée 2 mois et bonjour la déprime. J’ai bien essayé de lui faire entendre raison mais ça marchais pas, j’ai aussi essayé de la traiter de conne mais ça a pas marché non plus : elle a dit « non, mais ça va pas recommencer comme chez votre père je supporterais pas de me faire traiter comme ça », il y a même des « amis » de la famille qui ont essayé de la raisonner ça a pas marché non plus, j’ai essayé de leur dire qu’elle étais parano mais ils m’ont répondu que j’étais trop petit et que en conséquence, je ne pouvais pas comprendre le concept, j’en passe et des meilleures… à la fin elle commença tout de même a craquer elle nous a demandé si on préférais partir chez notre

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père et qu’elle rétablisse pas l’électricité ou si on préférais rester ici et qu’elle rétablisse l’électricité, je lui ais répondu que c’étais pas a nous de prendre cette décision et qu’elle faisais ce qu’elle voulais : elle a fait rétablir l’électricité, fin de l’histoire… temporairement. Mais bon c’est le plus beau crash cervical que ma maman nous ait jamais fait. Bon après ça c’est calmé un peu, mon père nous a payé un Amstrad CPC 6128 ou j’ai fait mes premières armes en informatique et avec lequel je me suis fait plein de copains dont l’incontournable Gregory qui est le gars qui est tout le temps mort de rire parce qu’il traite tout le monde de cinglé et de branque. J’ai appris plus tard que son père étais maniaco-dépressif donc en théorie cinglé aussi c’est peut être pour ça qu’on c’est si bien entendu (je fréquente toujours aujourd’hui) et c’est avec lui que j’ai commencé a écouter du Heavy Metal ( je crois que c’est Guesh Paty qui a réussi a m’écœurer de la variété, d’ailleurs Etienne tiens le bien… Bé j’ai jamais compris ce qu’il fallais que je tienne… mais bon bref…). Donc comme il faut bien commencer par quelque chose j’ai commencé par le très discutable mais ô combien sympathique groupe : « IRON MAIDEN » que j’écoute toujours de temps à autre avec nostalgie. Sinon notre grand jeu quand on se voyaient le Week End c’était un truc qui s’appelais « chasse aux sadiques » le principe était assez simple on allais dans le bois de Thouas avec des poches remplies d’eau des qu’un gars commençais a nous suivre on lui trempait la gueule et on se barraient en courant le plus vite possible et ça nous faisait beaucoup rire. On aimait bien aussi les films d’horreurs et les jeux de rôles en tous genres, rien de bien grave... Enfin sur les conseil d’une de ces copines de boulot ma mère s’est inscrite a une association a but plus ou moins écologiste, qui répondait au doux nom des « Amis de la nature », on est allé faire du ski de fond du coté de Fond Romeu, je suis tombé amoureux d’une jolie blonde décolorée de 12 ans qui malheureusement ne tombera jamais amoureuse de moi, je passe sur les détails… C’est je pense à cette époque troublée de ma vie que j’ai commencé a m’intéresser à la science qu’on appelle la psychiatrie. Mais revenons donc sur le terme maniaco-dépressif c’est plus ou moins a cette époque que j’ai commencé a m’interroger sur la signification de ce mot a cause du père de mon pote… Si on ouvre un dictionnaire on tombe sur quelque chose de se genre : Selon les médecins : maniaco-dépression ou trouble bipolaire… Classiquement, la maladie se manifeste en effet par des troubles cycliques de l’humeur avec des phases maniaques et des phases dépressives. Entre ces phases, la personne vit plus ou moins normalement. En phase maniaque, la personne est exubérante, exaltée, impulsive. Elle est mégalomane et surestime ses capacités. Facilement irritée, sarcastique et colérique, elle perd toute inhibition et tout tact, ce qui peut avoir des conséquences fâcheuses avec l’entourage.

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En phase dépressive, à l’inverse, l’individu est mélancolique, triste. Il perd tout goût de s’amuser et n’éprouve plus de plaisir dans la plupart des activités. Il pleure sans contrôle, se dévalorise et se culpabilise. Donc moi ce que j’en ai compris à l’époque c’est qu’un maniaco-dépressif étais quelqu’un qui alternais crise de rages et grosses déprimes De plus, ma mère est classée chez les « névrosées caractérielle avec délires de persécution ». Bon délires de persécution ça veux dire méchante tendance paranoïaque ça c’est pas compliqué : elle pense que tout le monde lui veux du mal et elle se fait des délires pas possible pour s’en convaincre. Sinon névrose ça a l’air plus compliqué j’ai du ouvrir un dictionnaire et tomber sur une définition de ce genre : Selon les médecins : Névrose Affection psychogène où les symptômes sont l’expression symbolique d’un conflit psychique trouvant ses racines dans l’histoire infantile du sujet. Bon en gros je me suis dit qu’elle devait souffrir d’un truc lié à son passé et moi par la même occasion je me suis dit que je devais être bien dans la merde parce que ma petite enfance était bien gratinée comme il faut. Donc, bonjour le bordel. De plus c’est je crois a durant cette période de questionnement intense que j’ai lu chez mon père le rare et méconnu « Science & Vie », qui osait déjà a l’époque parler de drogue, j’ai essayé de le retrouver ressemant mais j’ai bien peur de l’avoir perdu. Bref c’est le Science & Vie que tu l’ouvres et que tu vois un encart qui dit en lettres bien grasses un truc du style : « L’ HORMONE DE LA DOPAMINE EST PRODUITE HABITUELLEMENT A ASSOUVIR DES BEUSOINS NATURELS TELS QUE LE TRAVAIL, L’APETIT, ET LE SEXE, ET LES DROGUES EN ACTIVENT LA PRODUCTION ». Et la, bonjour le bordel dans ta tête d’adolescent prépubère. Bon bé moi je veux pas trop critiquer science et vie mais dans un premier temps cette phrase m’as donnée envi de me droguer a mort puis en réfléchissant un peu ce fut le déclic et voila ce que je me suis dit « mais alors mes hormones agissent un peu comme des drogues sur mon cerveau » et la bonjour le vieux flashback de mon père qui gueule sur ma mère : « Mais qu’est qu’il veut bien vouloir dire par la le psychiatre avec son histoire de drogue !! -Arrête de gueuler comme ça Josette surtout devant les gosses !! -Et pourquoi, s’il te plais… -Parce que quand tu gueules sur les gosses, tu les drogues, voila ce qu’il veut dire le psychiatre !! T’as vu la gueule qu’ils tirent les gosses !! -Mais non Pierre, c’est toi qui mets de la drogue dans leur soupe exprès pour me faire chier !! Le psychiatre de toute façon c’est du lavage de cerveau !!... » Je sais pas si j’ai pas eu ma première hallue auditive quand je me suis rappelé de ça. En tous cas, paie ton quart d’heure de flippe mortelle « non !! Les hormones qui gèrent mes émotions ne sont pas des drogues, c’est comme ça qu’ils on eu ta mère… qui il ?... les psychiatres ?... Et les drogués si il savaient ça ?... et bé c’est pas ça qui va me donner envie de baiser a

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moi… Putain ça va chier !!!... » , morale de l’histoire : j’ai réussi à me rassurer, il m’a fallu un bon quart d’heure à faire des allez retour boire de l’eau aux toilettes et a faire les cent pas dans ma chambre mais j’ai fini par retrouver mon calme. J’ai donc lu ce Science et Vie en long en large et en travers, et j’y ai appris plein de choses très intéressantes : 1° le tabac c’est pas bon, mais ça je le savais déjà… 2° l’alcool c’est pas bon non plus, ça joue sur l’hormone de la dopamine si bien que ton cerveau il est plus habitué à en sécréter donc quand t’arête t’est en manque, pas très cool non plus… 3° la cocaïne dérivé de la feuille de coca, c’est encore moins bon, ça joue aussi sur la dopamine mais en pire si bien que c’est encore plus additif, ça a vraiment pas l’air cool… 4° l’héroïne, la morphine, l’opium sont classes chez les opiacés dérives du pavot, ça joue sur les endorphines qui sont les antidouleur que sécrètent le cerveau quand on fait des efforts physiques donc quand on arrête la morphine on a mal partout parce que le cerveau ne secrète plus naturellement d’antidouleur, donc Etienne fais plutôt du sport… 5° la marijuana y s’y comprennent rien, mais ça as pas l’air trop méchant… 6° LSD passé sous silence… 7° Certaines classes d’antidépresseurs sont classés au tableau de je sais plus quoi des stupéfiants !! Putain, je suis pas près d’aller voir un psychiatre moi!! C’est sur ces réflexions hautement philosophiques que je suis parti au lit. Le lendemain j’ai relu en long en large et en travers le dit « Science & Vie » je suis allé le ranger discrètement et j’ai du assembler l’une des plus belle maquette d’avion de chasse ou de tank allemand de ma jeune vie… Et la vous allez me dire : une année riche en émotions ? Et bé non, c’est pas fini… Mis a part le fait que a l’école ça marchais pas trop mal, que les filles commençaient a me trouver attirant, et que comme je commençais a avoir un niveau en kung fu qui faisait que de moins en moins de mes camarades n’osaient se foutre de ma gueule parce qu’ils avaient certainement un peu peur de mes désormais mythiques coup de pieds par dessus la tête, il a bien fallu que je commence à me poser des questions mystiques telles que pourquoi doit on mourir ? Et ça m’a posé problème pendant un petit mois… Au début comme un bon petit croyant de base je me disais que dieu m’accueillerais au sein du paradis, mais dans mon esprit scientifique cette affirmation n’a pas tenu très longtemps… Et si dieu n’existais pas ? Bé alors peut être que je serais réincarné… oui mais en quoi ? En animal ça fait chier quand même… Et la tu commence a faire des statistiques : « Etienne t’as une chance sur une infinité que les cellules qui composent ton cerveau se recomposent et servent de nouveau à faire un autre cerveaux d’un être vivant quelconque, en plus quand t’es mort tu perd tous tes souvenirs comme quand tu éteint ton putain d’ordinateur et que toutes les données stockées dans la mémoire vive sont perdues donc adieu tes souvenirs ». Et donc comme le disait si bien je sais plus quel philosophe, si la vie n’étais qu’un instant entre deux éternités ? Et si je me faisais tuer par un connard quelconque, c’est pas ça qui manque sur cette planète de merde... Putain

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pourquoi faut il mourir bordel de merde… Je sentais que j’allais devenir complètement fou si je continuais a penser a ça, mais j’en avais rien a foutre de devenir fou, ma mère est déjà branque et elle en est pas morte, « j’en ai rien a foutre de devenir fou je vais sûrement devenir cinglé comme ma mère ». Et c’est en ayant ce genre de pensée que j’ai eu ma première hallucination visuelle c’est comme un dessin qui se superpose sur ton champ de vision et à l’époque j’ai vu ça avec en toile de fond les bâtiments du lycée Victor Louis.

Je me souviens avoir dessiné ce truc en cours de math sur mon cahier, de m’être dit qu’il fallais faire attention avec ça parce que c’étais trop simple pour être vrai, mais, que ça pourrais peut être servir, et puis l’avoir oublié, temporairement, j’en ai tout de même tiré une leçon quand on a un problème contrariant il suffit de le ressasser assez longtemps dans sa tête et après ça passe, c’est comme ça qu’on combat ces névroses, ça m’aura au moins servi a ça… Bon à partir de maintenant je vais essayer d’abréger un peu… 3eme ça c’est bien passé, un prof de math vexé de voir que je travaillais si peu m’a foutu un zero puis l’as enlevé. Bonnes notes bonnes crises de rires, premier joint en fin de cette année la, plein de filles dans ma classe mais pas de premiers baiser… Etant plutôt fort en math on me propose d’aller faire un tour au lycée technique pour y faire de la techno…Je me met au Skateboard (Je pratique toujours un peu)… Ma mère avais bien sur toujours pas oubliée de

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me faire chier mais c’étais supportable (quoique). Arrivé au lycée technique je comprend le sens du mot dépression nerveuse le lycée me plaisais pas, une fille pour 20 mecs que des brutes épaisses et je fais des complexes liés au fait que j’ai pas de copine et que ma mère fait vraiment trop chier, je passe pour un con autant parmi les profs que parmi les élèves ça dure trois mois jusqu’a ce que je manque péter la gueule a un gars qui faisait vraiment trop son malin, je touche le haut d’une porte avec le pied en plein cours, ils apprennent tous un peu rapidement que je pratique le kung fu, et je passe pour un cinglé de danger public et plus personne ne veut me parler ni même se foutre de ma gueule (il faut dire qu’a l’époque j’écoutais un groupe ultra violent nommé SLAYER que j’écoute toujours avec grand plaisir). Un prof veut en savoir plus je lui répond que j’ai juste des problèmes familiaux. Certains profs voient du génie en moi d’autres pensent que je suis un fumiste mon passage en 1ere E se fait au ras des pâquerettes, mais se fait quand même, je vais faire le con a la fête de la musique et me découvre un engouement certain pour les concerts du genre violents arrive les vacances ma mère veut toujours péter le plancher au marteau piqueur ma sœur panique a peine « On parie qu’elle le fera pas –J’espère » me répond elle. Année suivante on prend les même et on recommence « Alors Etienne génie ou fumiste ?», Les profs se tâtent méchamment. La prof de français catholique nous fais un cours sur les religions, Je trouve la mienne « athée mécaniste » ça la vexe, c’est trop pessimiste… alors pourquoi athée parce que etant donné que l’univers est infini pour avoir crée l’univers il faudrait que dieu soit plus grand que l’univers ce qui est impossible donc dieu n’existe pas et voila, pas compliqué. Par contre j’aimais bien le fameux Allah Akbar islamique parce que ma vision de dieu étais sacrement grande (ça je l’avais pas expliqué a l’époque). Pourquoi mécaniste parce que je pensais que chaque effet avait une cause mécanique (je ne croyais pas en la liberté) c’est ce qui avait choqué ma prof catholique… Je me pose de plus en plus de questions : frustré sexuel, intelligent, mère branque le portrait craché d’un bon tueur en série ça…Et que des questions comme ça… Je me définis toujours comme un rêveur, mais un rêveur qui fait des rêves de plus en plus violents et qui est de plus en plus violent…Je commence a sortir dans les concerts et donc a picoler et a fumer de joints je fais du skateboard de mieux en mieux et je me marre bien de toute façon dans ma tête ya longtemps que j’ai compris que je suis cinglé et pi voilé. Je passe en terminale E je sais pas comment je lit des bouquins de math a mon père histoire de rattraper un peu mon retard mais ça ne suffira pas, je me sent vidé nerveux je sens que je n’aurais pas cette année de merde… qu’a cela ne tienne je ne branle plus rien, mon plan : Je redouble et je fais math sup. on verra si je suis si génial que ça… J’ai pas mon BAC je vais même pas au rattrapage, je préfère me prendre une murge avec mes amis qui l’on eu, je me fais traiter de cinglé mais je m’en fous je suis habitué… Bé, vous direz ce que vous voudrez mais c’est je crois la meilleure idée que j’ai eu de ma vie, bon évidemment j’ai passé des vacances plutôt merdiques, ou je l’avoue bien volontiers j’ai été chiant comme la pluie avec tous mes amis, mais à la rentrée j’étais plutôt détendu, je n’allais pas beaucoup en cour, je commençais a fumer pas mal de joints, mais je bachotais un maximum d’anales du bac et je me marais un maximum, le fait d’être encore

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puceau m’emmerdais un peu mais rien de bien grave, sinon skateboard, arts martiaux, concerts, en fin d’année je me suis même amusé a démontrer un truc de math qu’une prof m’avais soutenu comme étant impossible (solution générale des polynômes d’ordre 3) je pensais avoir découvert un truc génial sauf que ça existais déjà et que c’étais enseigné parait il en dernière année d’école d’ingénieur, bé en tous cas ça m’a bien redonné confiance en moi, BAC avec mention assez bien (limite mention bien) et admis en math sup. a Gustave Eiffel, la classe… Je passe de super bonnes vacances, je me dépucelle sur la plage de St Giron complètement bourré et limite du black out. Et je ramène ma fraise de fan de Heavy Metal chevelu en prépa. Plan parfait. Sauf que à Gustave Eiffel il n’était pas de bon ton d’avoir les cheveux longs, ni de rouler des pelles à une fille d’ailleurs, et, les concierges (mari et femmes) étaient de vraiment saloperies de chieurs qui tenaient à leurs règles de merde. Donc au bout de six mois j’ai demandé (complètement bourré) à des amies a moi de me faire une coupe du style néonazi sorti de prison. C’est ce quelles ont fait et le concierge c’est mis du jour au lendemain a m’appeler monsieur, j’ai eu un peu de peine pour ma tignasse mais j’ai trouvé reposant le fait que ces deux crétins de concierges arrêtent de me faire chier, ça a même eu l’air d’amuser mes profs. J’ai même pris un certain plaisir à terroriser un choleur casse couille. J’ai aussi inventé une bonne vanne à propos des gens qui avaient peur du bug de l’an 2000 : « Putain mais c’est ton cerveau qui va pas le passer l’an 2000 ». J’ai donc eu mon année en étant très bien classé, ça m’a juste coûté quelques tics nerveux, mais bon…Pas mal pour un génie fumiste. Je passe des vacances correctes bien que j’ai tout de même un peu de mal à récupérer. J’ai aussi pris mon premier trip (LSD) pendant ces vacances dans une rave partie a la campagne ça m’as pas paru bien méchant donc j’ai dit a un pote qui avais beaucoup plus d’expérience que moi « Donc le LSD c’est comme le shit c’est pas trop addictifs donc c’est pas trop dangereux c’est encore des conneries de l’état ça ? » et il m’a méchamment mis en garde contre les dangers du Perchage. Donc le perchage c’est quand tu pense toujours a la même chose et que ton cerveau il est cassé, dans ce cas la on dit que t’es Kéblo (Bloqué) ou en boucle. J’ai donc fait un rapport direct avec l’informatique c’est comme les ordinateurs qui plantent en boucle infini. Il m’a aussi mis en garde contre les dangers du bad trip : c’est un cauchemar éveillé avec des hallucinations monstrueuses. Ca as eu le mérite de me foutre une flippe mortelle et depuis ce jour j’ai fais très attention avec le LSD. Et comme j’avais déjà fait des bads trip sous marijuana j’ai méchamment freiné ma consommation personnelle. J’ai commencé à refuser les joint qui tournaient quand je me sentais pas bien. Bon math spé. 3/2 (parce que comme chacun le sais lorsqu’on intègre xdx (x représentant l’école polytechnique) entre 1 et 2 (1 et 2 représentant les années passées en math spé.) on obtient 3/2. Stupéfiant n’est ce pas ?). Heuu, année un peu trop reposante s’il en est. Le prof de math (donc plus ou moins le chef des profs) étais un peu trop gentil, rassurant et alcoolique… Bizarre pour un prof… Bon alors lui sinon ces phrases préférées c’était des truc du genre on s’en branle, vous inquiétez pas, et les trois axiomes des math. Donc moi gentil et docile je ne me suis pas fait prier pour rien foutre,

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j’étais toujours bien classé, mais en travaillant « peu ». Sinon cette années la mes amis, et moi on a eu la bonne idée de se faire attraper pour peinture sur les murs de St Lary (au sports d’hivers), c’était la première fois que j’y allais et ça c’est peu reproduit après. Donc je pensais me détendre, on a plutôt passé noël en garde a vue. Mes amis qui avaient beaucoup plus tagué que moi ont tous fait une bonne dépression et moi ça m’a bien foutu les nerfs en boulle. Si on ajoute ça au fait que on a rien trouvé de plus malin que de réitérer le coup du LSD au nouvel an. Bé la pour le coup on a tous plus ou moins fait un bad trip. Terminé pour moi le LSD… Bon il va sans dire que j’ai pas eu mon année ma sœur qui avait encaissée sa petite enfance il lui tardais de se barrer « Maman je veux plus te quitter » ( Cf page 4) c’étais donc de l’histoire ancienne. Je me souviens d’une grande discussion entre moi et ma sœur « Bon alors Cécile pourquoi tu voulais pas quitter maman quand t’étais jeune ? –Parce que je savais qu’elle était folle et que sans nous, elle perdrait complètement les pédales et moi je voulais pas, je voulais que en étant plus grande je puisse m’en occuper, mais avec l’age je pense que ça me dépasse et je préfère laisser tomber », du coup elle c’est barrée elle a pourtant été prise en prépa au lycée prestigieux Michelle Montaigne à mais a préférée partir a Pau dans une prépa médiocre. Ma mère était folle de rage « Toi aussi Etienne tu va te barrer ! Tu va finir caissier a carrefour ! –Mais maman je peu redoubler… -Nooon je m’en fous ya pas de sots métieeeer ! ». La dessus j’ai fais une fugue (pas loin je suis allé dormir chez des potes pendants une semaine). Bé ma mère a appelé tous mes amis de l’époque que je notais sur un carnet et les a tous copieusement insultés. J’ai fini, je sais plus comment, par avoir ma sœur au téléphone, qui m’as dit « reviens j’en peu plus elle s’en prend a moi… ». Elle m’as convaincu je suis revenu le lendemain matin elle a commencé à nous engueuler. On l’a très mal regardé elle a fermé sa gueule. Une après midi ou il n’y avais personne j’ai téléphoné a mon père je lui ai dit que ma mère déraillais complètement que j’aimerais bien avoir aussi un appart histoire de travailler tranquille. Il m’a donné son approbation l’après midi même j’ouvrais une porte de la première agence venue en centre ville et ai pris l’appart le moins cher du tas : 25m2 1700f/mois. Bref… Ca va mieux mon taux d’alcoolémie a un peu augmenté mais je passe une année plus détendue sauf que ça fait 2ans que je travaille trop, que je ne vois plus le soleil. Et bien que j’ai un appart à moi tout seul je n’ai toujours pas de copine, timidité ? Timidité maladive oui… Je ne sais pas pourquoi enfin si je ne sais pas draguer et au lieu d’avoir une attirance sexuelle envers les fille au moment du « passage a l’acte », je n’arrive pas a les embrasser, ya un truc qui coince et méchamment, et la pose la question fatidique suis-je sujet au complexe d’Eudipe ? En effet les jeunes hommes sont sensé aimer leur mère et haïr leur père moi c’est tout l’inverse, je sais pertinemment que je ne suis pas homosexuel alors quoi ?... Une explication beaucoup plus rationnelle s’impose à moi, je suis timide et angoissé parce que je n’ai jamais eu de copine, les filles n’aiment pas les mecs timides et angoissés, et donc je n’aurais pas de copine, et donc je resterais timide et angoissé… Boucle infinie, Etienne t’es marron finis tes études tu trouvera une copine l’an prochain… C’est ce que j’ai fait sauf que en fin d’année j’ai fini dépressif, j’ai loupé normale supérieure, j’ai loupé les écoles a Grenoble que je voulais, j’ai

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juste mis une école d’électronique dans mes choix avant les Arts et Métiers, parce que j’aimais l’électronique et que l’ENSAM ça avais pas l’air très sympat, c’est celle que j’ai eue. J’ai passé des vacance médiocres j’ai a peine eu le temps de récupérer et voila la rentrée sauf que l’école ne répondais pas a mes attentes et donc GROSSE DEPRESSION NERVEUSE. Le déclencheur : j’ai eu juste le malheur de faire le bilan de ma vie, je me sui rendu compte que je n’avais statistiquement pas été très heureux que j’avais beaucoup travaillé pour un résultat médiocre, que j’étais resté à Bordeaux et que ma mère était redevenue aussi chiante qu’avant et donc tous mes mauvais souvenirs me sont remonté a la figure d’un seul coup le jour ou je me suis dit « Et voila c’est ta vie, tache d’être heureux maintenant… merde mais comment ? ». Donc les symptômes d’une bonne dépression nerveuse qui se respecte sont les suivants : idées fixes de suicide, tremblements, larmes aux yeux, mal au cœur, insomnie, inintérêt au travail ou au sport, inintérêt au sexe, problèmes pour communiquer, perte de confiance en soi, haine de son prochain comme de soi même, taux d’alcoolémie record entraînant des pertes de mémoires (j’ai perdu 3 fois mon porte feuille, deux fois mes clefs, une fois ma voiture, et ai eu des chocs inexpliqués)… J’étais conscient de mon état et mon dicton préfère était « Putain fait gaffe Etienne ton plus grand ennemi c’est toi maintenant ». J’ai essayé de prendre rendez vous avec un psychiatre, je l’ai écrit sur un papier pour m’en rappeler, ma mère l’as vu et m’as dit «Ne vas jamais voir un de ces charlatans ! ». Je me suis donc soigné à la dure, à l’alcool et, avec le recul de l’age je le regrette car j’ai souffert pour rien. J’ai mis six mois a m’en remettre au bout d’un moment tu te dit que c’étais juste une addiction a l’hormone du stress et qu’il fallait que ton métabolisme se remette en place tout seul, rien de grave sauf que j’ai redoublé mon année comme un con… Bref, l’année suivante c’est beaucoup mieux passé, je me suis même trouvé une copine (la première) et puis l’ai larguée, j’ai eu mon année sans rien foutre d’autre que de progresser a la PLAYSTATION®, je l’ai eue de justesse d’ailleurs, mais parce que aussi cette année là les enseignants de mon école n’on rien trouvé de plus malin que de faire redoubler un bon tiers de ma promotion. Je passe enfin de bonnes vacances, mes parents ne m’en veulent plus d’avoir redoublé et mon papa me file du fric (j’en ai jamais trop manqué d’ailleurs à ce niveau la on peu dire que je suis assez verni je l’admet volontiers). J’ai un copain de skate-board qui as une piscine et qui m’en fait profiter (je passe sur les détails). Sauf que c’est de nouveau le drame… Un nouveau voisin toxicomane tout droit sorti de prison et sa copine viennent s’installer à coté de chez moi… Sauf que chez moi ya pas des murs très épais et que le gars vend et consomme de la cocaïne et de l’héroïne a des heures très tardives de la nuit se bat régulièrement avec sa copine, s’engueule sur les prix du gramme avec ces copains, et se couche aux heures ou je devrais embaucher c'est-à-dire entre 7h et 9h du matin. Je ne veux pas prévenir mes parents, il est de la même citée que moi, il me respecte mais fait n’importe quoi, il me dit qu’il va arrêter de faire du bruit la nuit, mais il continue, je le menace de le balancer au flic, j’ai le clame une semaine puis ça recommence, je ne suis pratiquement plus les cours, je veux déménager, je pose mon préavis, il prend une plainte générale de l’immeuble, et donc veux déménager ils pose

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son prévis, donc j’enlève le mien, mais il ne déménage pas, on manque se battre, je passe sur les anecdotes folles, de fil en aiguille je n’ai pas dormi de l’année et j’ai une moyenne très très limite (je me fais traiter de loozer au passage par mes camarades étudiants), surtout que j’ai commencé a calquer mes horaires sur celles de mon voisin et que je commence a tomber amoureux d’une noctambule nommée « Houriya », et je me dépucelle enfin a 25 ans avec une autre nommée « Anne laure », victoire ! Surtout que je commençais a me demander si j’étais vraiment encore capable de quelque chose a ce niveau la, ça me réchauffe un peu le cœur (qui commençais vraiment a être dur comme de la pierre), je me fais larguer par email deux jours après. Je loupe donc mon année de peu et mon très cher voisin se casse juste après les résultats, je suis donc condamné à redoubler a la fac avec comme contrat d’obtenir plus de 12 de moyenne pour pouvoir réintégrer mon école. Paie ta Nième dépression. Je décide donc de consulter. Je vais voir un généraliste lui dit que j’ai eu une vie un peu dure et que j’airais besoin de revenir un peu sur mon passé, il me donne 3 ou 4 adresses de psychiatres, le seul qui puisse me recevoir ne peu pas avant septembre, donc va pour septembre. Je passe des vacances de pouries je passe mes journées a ressasser mon passé pour me payer la névrose de cette année de merde… Arrive septembre, je consulte, la première phrase que je lui dit est « Docteur je pense que j’ai tendance a m’autodétruire –Emmerdant ça…». Les consultations se déroulent pas mal, en tout cas ça me rassure le docteur ne trouve rien à redire à ma santé mentale, je lui raconte ma vie, que ma mère est folle « Bé en tout cas vous avez pas l’air d’avoir cru a toutes les conneries que vous a raconté votre mère », je lui dit que je ne veux pas de médicament, lui explique mes problèmes d’alcoolisme, il me dit « l’alcool c’est un bon antidépresseur », limite si il m’as pas dit de continuer à faire la fête… Cool les psychiatres… sinon je lui explique mon problème avec les filles, je lui demande qu’est ce que c’est que cette histoire de complexe d’Oedipe, « vous prenez pas la tête avec ça il y a des choses qui vont paraître très importantes à d’autre gens et pas à vous, ça fait des gens différant… », sinon pour lui le but du jeu c’était de trouver la ou les clefs qui me rendaient malade « très souvent c’est des trucs très simples qu’il est très dur de trouver tout seul », il commence à farfouiller un peu dans mon passé mais ne trouve rien » arrive octobre il faut que je retourne à la fac, je n’ai pas pu continuer à le voir a mon grand désarroi tampis pour les clefs qui me poussent a m’autodétruire… L’année c’est super bien passée, je me suis trouvé une copine superbe mais catholique, donc incompatible avec mes croyances athées de punk anarchiste, donc ça as pas marché mais c’étais bien quand même, j’ai pas arrête de faire la fête avec mon amie Houriya, je suis même allé faire un technival incroyable a Barcelone. Les cours m’ont intéressé à tel point que je me suis dit que c’étais mon école d’ingénieur qui étais pourrie et pas moi qui étais nul en électronique, je me posais la question de si j’allais d’ailleurs la réintégrer, j’en ai parlé a mes camarades de promos qui sont allé se foutre de la gueule des ingénieurs de mon école dans les fêtes étudiantes ou je n’allais plus. J’ai commencé a organiser des concerts dans une association a but non lucratif. Je me suis aussi fait taper par des Néonazis… Je fais une petite parenthèse sur cette histoire parce que je suis assez connu pour ça à

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Bordeaux. Donc il était 4h du mat un samedi soir je viens de faire la fête chez des potes et je rentre me coucher paisiblement. La dessus deux gars que je ne connaît pas m’interpellent l’un d’eux me pose la main sur l’épaule tout sourire et me dit « houu t’as une bonne tête de gaucho toi » et fatalement je répond machinalement « Ouais ouais » sans m’inquiéter plus que ça, la dessus sans autre forme de procès je prend un grand poing dans la gueule je sais pas ce que j’ai fait dans la seconde qui as suivi (l’adrénaline sans doute) sauf que mes opposants se sont retrouvé a deux mètres de moi et l’un des gars a dit tout sourire « houlala, mais tu est très méchant toi tu met des grand coup de pieds pour un gaucho ». Je redescend donc de ma montée d’adrénaline et me met a réfléchir un peu, j’avais pas calculé ça au départ mais les deux gars avaient toute la panoplie néonazi et donc bombers noir boule a zero pantalons de treillis rangers… Bref… Avec en plus les yeux translucide des gars qui ont pris des produits illicites pour se donner du courage, autant dire qu’avec mon état de fatigue alcoolique et ma philosophie de baba cool j’en menais pas large, j’ai donc décide de me barrer en courant. Manque de bol pour eux je connaissais les bar ou traînait toute la fange antifasciste de bordeaux, « Et là notre association vous dit pas de chance », arrivé dans ce bar je n’ais pas eu a m’exprimer beaucoup j’ai donc dit « bon vous voyez le trou que j’ai au dessus de l’oeil (et oui ils m’ont tape dans l’arcade sourcilière) et bé c’est des néonazis qui me l’on fait… ». J’ai donc raconte mon histoire et bizarrement les noctambules (antifasciste, punk, et nord africain pour la plupart) se sont mis a casser leurs bouteilles vides par terre (pour en faire des armes) au bout d’un quart heure de palabre à base de « Bordel mais magnez vous on va les louper et si il faut ils auront massacré deux ou trois personnes entre temps », je me suis retrouvé a la tête d’une petite armée, on a fini au bout d’une demi heure par les retrouver inutile de vous dire la course qui en a suivi. Ils se sont cassés en courant et nous ont semé, je pense tout de même qu’ils ont eu très peur. De retour au bar j’eu l’envie de parler un peu et tout le monde as été unanime : Etienne part au lit. Ce n’est que lors que je suis rentré chez moi que j’ai vu la taille de ma blessure bans le miroir une rivière de sang coulait de mon arcade gauche et mon blouson blanc était de la même couleur, un carnage. J’ai donc entrepris de me nettoyer et suis parti au lit. Le lendemain je me la suis joué pas traumatisé, je suis allé voir des potes et ait entrepris de boire des bières comme chaque dimanche. Sauf que mes potes ils n’étaient pas de cet avis. Etienne t’est bon pour aller te faire mettre des points et ils avaient raison. Je suis donc allé me faire recoudre (cinq ou six points je sais plus) et ais commencé a réfléchir. Je fais parti des 10% de la population qui savent se battre et qui ont des potes qui savent se battre aussi. Que serait il arrivé a un de mes pote baba cool ? La rage est montée en moi pendant que le médecin me faisait mes points. Il fallait éradiquer Bordeaux de cette vermine fasciste. Résultat au lieu d’aller pleurer cher un psy ou de me morfondre sur la connerie humaine je suis allé en parler dans tous les bars de Bordeaux. Surtout dans les bars de gauchistes. Ca a fait son petit effet. J’ai appris que ce soir la je n’avais pas été le seul a me faire agresser un autre gars était parti a l’hôpital avec des blessures bien plus grave que les miennes et pour des raison aussi bassement politique. Et ça a méchamment énervé tout le mouvement antifasciste Bordelais. J’en ais appris de bonnes. Donc si il n’y

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as pas de fasciste a Bordeaux c’est parce que les Redskins (donc skins antifascistes) leur ont fait la peau dans les années 80 les vétérans que j’ai rencontré en avait même leur claque et voulaient que cette recrudescence de connerie ne fasse plus long feu parce qu’ils avaient autre chose a foutre. J’ai donc passé les deux ou trois mois qui ont suivi à faire la chasse aux néonazis, ma vanne préférée « les néonazis de toute façon, pour les guérir c’est d’abord hôpital normal et après hôpital psychiatrique ». Je passe sur les détails mais bilan des courses ils se sont fait fumer comme les blés. Pour ma part je ne me suis pas battu mais les Reds n’en ont fait qu’une bouchée. Un joli petit massacre. Fin de l’histoire... Sinon j’ai eu mon année avec mention bien et j’ai trouvé un stage sympat au CNRS dans une école de chimie physique… La classe… Réintégrable dans mon école d’ingénieur, et j’ai même eu l’audace de dire au directeur que je m’en foutais à moitie de réintégrer cette école et que à la rigueur je me serais contenté d’un DESS. Petite vengeance pour avoir fait redoubler un bon tiers de la promotion deux ans plus tôt… Bref… Arrive la fatidique année 2001_2002 ou je fini à l’hôpital psychiatrique… L’année avait pourtant bien commencée, stage cool, j’ai de très bons résultats… Seule ombre au tableau une très bonne amie a moi pète un peu les plombs elle a fait des études de restauration elle rentre de Londres son copain l’a plaquée et son retour chez elle se passe plutôt mal… bref elle as tous les symptômes d’une bonne petite dépression mais rien d’affolant, elle se retrouve un copain aménage avec lui et trouve un emploi dans un grand restaurant Bordelais. Bref l’été se passe. Arrive la rentrée et le gros drame 11/09/01 j’étais entrain de faire des tests dans le labo de physique lorsqu’un très bon amis a moi vient me voir et me dit, « Etienne ya eu une attaque terroriste contre les tours jumelles a New York » il me montre une photo sur Internet, ya en effet un troulou dans une tour, « il parait que c’est un avion qui est rentré dedans, un coup des palestinien », la je lui dit « pff ça doit être un petit Cesena, et pis de toute façon à soutenir Israël comme ils le font ils ont ce qu’ils méritent ces cons » , la mon pote me répond, « Oui mais attaquer New York c’est un scandale, c’est une super belle ville, j’y suis allé », pas faux, il est 4 heure j’ai mal aux yeux a force de regarder des écrans blancs, je décide donc de rentrer chez moi voir ça aux infos. Un Cesena tu parles ! J’allume la télé et je vois que New York est recouverte d’un nuage gris « La deuxième tour viens de s’effondrer… 40000 personnes y travaillaient tous les jours… le pentagone 20000 personnes », et la je me dit bon dieu de merde c’est la guerre, George bush est un connard fini, en représailles il va faire un massacre dans les pays du tiers monde. En effet étant plus jeune j’avais lu un livre sur l’application de la pêne de mort au Texas c’étais un vrai carnage et G.W.Bush n’as jamais levé le petit doigt pour sauver un condamné même lorsqu’il apparaissait que celui-ci était innocent. Le bouquin que j’ai lu et qui m’as convaincu s’appelait « La machine a tuer » et traitait du cas Odell Barnes dont beaucoup de français se sont offusqué de sa mort. Bref tout ça pour dire que Mr Bush est tout sauf un sentimental. Je tiens deux heures a regarder les 747 s’écraser, les immeubles tomber, puis arrive le moment fatidique ou je tiens plus en place en pensant aux conséquences catastrophiques que cet attentat allait créer dans le monde, je finit par me casser dans le bar de gauchistes ou j’avais l’habitude d’aller, là,

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je me met une murge mémorable et pète un bon câble : « Ca yéééé, c’est la fin du monde ! Georges Bush y va tuer tout le monde ! C’est la fin du capitalisme ! La troisième guerre mondiale est arrivée ! Les pays du tiers monde se sont réveillés ! Ca va être le foutoir, leurs tours de merde on s’en branle, ils ont eu ce qu’ils méritaient ces cons », a un moment donné une jeune fille sûrement choquée par mes paroles me dit « oui mais tu pense un peu aux pauvres gens qui se trouvaient dans ces tours ? –Rien a foutre c’était des capitalistes de merde ça leur fera les pieds –Oui mais les pauvres gens qui balayaient dans l’immeuble ? Ha oui bé eux je compatis – Ha bon quand même… » C’est a peu près à cette période que je prends connaissance du truc de neurologue que l’on nomme montée descente…je pense que tous le monde as eu des montées d’adrénaline dans sa vie et c’est senti surpuissant comme s’il étais sous l’emprise d’une drogues quelconque… Donc lorsque l’adrénaline monte on appelle ça la montée et lorsqu’elle finit par redescendre on appelle ça la descente… Ce qui revient a dire que les hormones produites par le cerveau agisse un peu comme des drogues sur celui-ci. Je me souviens que j’utilisais beaucoup ce truc pour pas péter les plombs a cette période troublée… Du genre attention Etienne, la t’es en montée c’est un peu comme si t’étais défoncé a tes propres hormones donc t’es pas dans ton état normal… Et plus l’année avançait plus j’avais du mal a gérer mes émotions… Le sujet de réflexion qui me faisait le plus péter les plombs étais une phrase de Lenine qui disait « La religion c’est l’opium du peuple » je pensais pas mal à ce truc et j’en parlais autour de moi… Montée descente… A la même période je revenais beaucoup sur mon enfance malheureuse et utilisais tous les truc de psycho que je connaissais genre, névrose, maniaco-dépréssion... j’utilisais beaucoup les mots : déprimé, énervé, etc… Il fallais que j’arrive a relativiser les émotions et j’y arrivais de plus en plus mal… Donc moi ma religion à la base c’est athée et je repensais beaucoup a la façon a laquelle j’avais tué dieu vers 15 ans, l’univers c’est infini : allah akbar, je réfléchissais beaucoup aussi a la théorie du chaos et au fait qu’il était impossible de prédire l’avenir. En effet ils arrive en math que l’on possède l’équation déterministe qui régit un système et que la solution soie chaotique car la plus petite variations des données de départ entraîne une réaction imprévisible dans l’avenir, les solutions possibles divergent. C’est pourquoi en météorologie bien qu’ayant des modèles très précis en mécaniques des fluides et ayant des photos satellites très précises sur la position des masses d’airs, ils est toujours impossible de faire des prédictions météorologiques justes sur plus de trois jours. J’aime beaucoup aussi la façon qu’on les musulmans ont d’exprimer le futur ils ajoutent inch’allah (Si dieu le veut) dans leur phrase comme si culturellement ils avaient compris qu’ils ne pourraient jamais prédire ce qui va leur arriver… j’aime beaucoup… tout ça pour dire que la phrase de Lénine qui disait « la religion c’est l’opium du peuple » me paraissait de plus en plus crétine… Bref…

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Mais revenons plutôt à ma vie… Donc en cette fin septembre 2001 j’étais toujours en stage au CNRS toujours une bonne ambiance sauf que avec toutes ces histoires d’attentats et la guerre en Afganistan qui se préparait les discussions devenaient de plus en plus raides… Donc les talibans ont plus ou moins été formés par la CIA pendant la guerre d’Afganistan Russe, c’est une grosse bande de cinglés sauf que maintenant que la Russie a perdu ils ont le pouvoir et les Americains se sont pris un bon gros retour de manivelle du bordel qu’ils ont semé, et voila…C’est la c’est la spirale infernale de la violence… Bon… Bé on a plus qu’à acheter des actions Mattra, ça risque de grimper… Bienvenu au pays des vannes bien cyniques… Sinon pour ma part j’avais toujours de bons résultats… Une partie de mes travaux a même été publiée dans une revue spécialisée traitant des micro-ondes… Jusqu’au retour dans mon école d’ingénieur… Fatalement dans mon école d’ingénieur en électronique au contraire des écoles de chimies les gens ne sont pas du tout psychologues et ont plus ou moins cédé à la paranoïa… Le stress total, la moitié des entrées sont condamnées, tout le monde as l’air très nerveux et ça se ressent sur mon moral en plus j’avais sous-estimé l’impact de mes paroles a la fac et la moitié des étudiants (et ne parlons pas des profs) avaient l’air de me haïr… Et donc patatra, je recommence à loozer… J’assiste peu aux cours je ne parle à personne je réussi tout de même a rattraper le coup en faisant des vannes cyniques et en usant du plus possible de psychologie mais rien y fait vraiment, je recommence a fumer (hé oui j’avais réussi a arrêter pendant six mois) et je picole de plus en plus… Je réussi même à me planter a l’oral de mon stage (18 sur la pratique 11 a l’oral) un petit désastre pour moi… sauf que la au milieu de ce petit maelström de pétage de câbles en tout genre arrive début janvier 2002 et le gros pétage de câble de ma pote qui travaillait en restauration. C’est vrai qu’elle menait des cadences infernales et paraissait être de plus en plus déprimée, mais bon, certainement un état du au stress de son boulot me dis je… arrive le soir fatidique ou elle ne tient plus et étant connu pour être plus psychologue que la moyenne elle prétexte d’un achat de pack de bière pour me parler seule a seul… « Bon, Etienne j’ai un problème, tu ne te rend pas compte de ce qui se passe depuis cet été –Bé tu as l’air un peu déprimée, fais gaffe avec ton boulot, y te foutent trop la pression, non ? – Non, je te parle pas de ça depuis cet été j’arrive à entendre les pensées des gens… -Qu’est ce que tu raconte ? – Bé quand quel qu’un pense quelque chose de mal par rapport a moi j’arrive a entendre ces pensées. Par exemple s’il pense : Anne t’es une conne. Bé j’entends Anne t’es une conne dans ma tête, comme de la télépathie, a la base je pensais que s’était un gain de beauté qui faisait Antenne donc je l’ai sectionnée, mais ca as l’air plus compliqué que ça même après l’avoir coupé j’entend toujours ces voies –Anne t’es en dépression t’as des émotions tellement fortes que celle-ci agissent un peu comme des drogues sur ton cerveau, t’es victime d’hallucinations. –Putain Etienne je savais que tu dirais que j’étais folle c’est pour ça que je voulais en parler a personne !!! –Mais non Anne t’es pas folle, c’est des hallucinations bordel !!! Rien a voir avec la télépathie, bon ok, c’est pas grave allons plutôt acheter ce pack on va régler ça au retour… De retour a l’appart ou se donnait la petite fête je dit a Anne de se détendre un peu de

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prendre une petite bière, moi-même j’en prend une et je vais direct voir son mec (qui n’ai ni plus ni moins, comme Anne d’ailleurs, q’un très bon pote d’adolescence) « Bon Cédric, viens, j’ai à te parler, je crois qu’on as un gros problème… -Quoi ? –Viens et assied toi ! –Qu’est qu’il y a tu me fait peur (il faut dire que je devais faire une tête pas possible) –Ta copine as des hallucinations, genre elle entend des voies pas possible pas des truc qui sont dite oralement mais des hallucinations auditives naturelles genre des trucs qu’elle entend dans sa tête, moi ça m’est déjà arrivé plus jeune mais bon sporadiquement, elle, elle entend ça en continu… -Mais comment c’est possible ? Sans drogue ? Moi j’ai des eu des trucs comme ça mais bon j’étais défoncé aussi... –Tu sais comment ça marche les drogues? –Bé plus ou moins –Bon ok, moi j’ai une petite théorie, tu vois les émotions dans le cerveau sont géres en grande partie chimiquement par exemple les principales hormones du plaisir sont la dopamine la sérotonine, donc quand tu prend des drogues tu active la production de ces hormones et tu augmente ton plaisir temporairement, mais c’est a tes propres hormones que tu est défoncé, et si tu prend trop de drogues tu finit par avoir des hallucinations, mais la aussi c’est tes propres hormones qui provoquent ces hallucinations, donc la ta copine elle est en dépression un peu comme si elle faisait un bad trip sous acide elle subit des émotions super forte et donc elle as des hallues super pourries mais naturellement, sans drogue tu comprend… » J’ai bien passé la demi heure suivante a expliquer tout ce que je savait en neurologie, de la maniaco-dépréssion, au truc de neurologue « montée descente », pour le convaincre que sa copine était pas folle mais assez malade et qu’il allais falloir s’armer de patience… pour finir par « En gros tes sentiments c’est un peu comme des drogues produites par ton cerveau. –Oui mais ça c’est ta théorie –Ouais c’est ma théorie mais tu vois le mot j’hallucine qui est employé quand t’as de trop grosses émotions c’est plus ou moins rentré dans le langage courant qu’est que t’en pense –C’est vrai, c’est pas con ». Mon pote avait l’air un peu abasourdi par cette explication mais je pense que ça l’as un peu armé pour aller discuter avec sa copine et j’étais assez fier de moi parce que personne ne l’a traitée de folle, une bonne petite montée de fierté en somme… J’étais tellement fier de ma petite théorie que je me suis mis à en parler à tout le monde et au court d’une soirée je me suis mis a intéresser un jeune punk (nommé Vivian) le gars étais pour sa part assez fort en psycho et voulait confronter ces connaissances aux miennes… Bref… On a tout d’abord comme il se doit raconter nos vies… Moi je faisait dans le skatebord les arts martiaux et les maths, lui étais plutôt dans les sports mécaniques (étant jeune il habitait près de Montlhery), petite délinquance et drogues. Une discussion des plus classiques on a d’abord discuté de ce qui chez nous suscitais le plus d’émotions puis la soirée passant j’utilisais de plus en plus souvent les mots montée, descente, dopamine, sérotonine, donc on a dérapé sur la neurologie, on a parlé de nos théories sur les névroses qui différaient peu, puis une copine est venue me faire un petit bisou sur le front puis est partie. Et la j’ai dit « Ca aussi ca fait de bonnes montées –Ouais le sexe c’est un une drogue. –Putain mais c’est un coup de pute ça !! » là je doit avouer que j’ai eu une petite absence… Vivian m’as regardé as rigolé un peu et m’as dit « ha c’est ça qui t’embête? Te casse pas c’est une vanne tu réfléchis a ça

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et si t’as trop envi de rigoler tu le fait par le nez comme ça tsss ça dure deux trois jours et après ça passe, j’ai pas envi de te faire péter les plombs moi je suis un punk psycho cool » après plusieurs seconde de stupéfaction en me demandant combien de gens connaissaient ce truc j’ai repris le dessus on en a parlé pendant un bon quart d’heure la il me dit que il ne faut pas que tout le monde le sache parce qu’après plus personne travaille tout le monde se démonte la tête et plus rien ne marche, etc. puis j’ai fini par reprendre le dessus « Bon, ok les émotions c’est chimique et sentiments c’est un peu comme des drogues produites par le cerveau mais bon combien yen as ? donc ya celles qui gèrent le plaisir donc quant t’en as t’es content et après quand ça redescend t’es fatigué ok… mais bon t’as celles qui gèrent la maniaco-dépréssion donc quand t’en as trop t’es furax et quand t’en as pas assez ça redescend t’es déprimé, donc le truc pour pas faire de maniaco-dépréssion c’est de pas s’énerver ou alors en cas d’extrême urgence si ton interlocuteur est vraiment un trop gros chieur sinon le reste du temps bé t’est gentil tu t’énerve pas, donc les psycho méchant ça existe pas ou alors c’est des gros mauvais» et la je m’en suis pas rendu compte mais j’ai dessiné un joli signe de crois avec mes doigts en expliquant ça, et là une copine qui écoutait la conversation a dit « Bon t’as pas bientôt fini tes conneries Jésus Christ ? » et la on l’as regardé tout les deux « Mais qu’est ce que tu viens nous parler de Jésus Christ toi ? » du coup elle c’est barrée on à continué a parler une petite demi heure je lui ait dit que je comprenais pas pourquoi cette histoire empêcherait les gens de travailler puisque pour moi le travail faisait parti des plaisirs de la vie que moi je faisait un boulot intéressant et que c’était cool. Sur ce, on a fini par arrêter cette discussion, je suis parti au pieu une heure après complètement crevé. Le lendemain il fallait que je me lève je devais partir voir ma mère pour le week-end. J’avais quatre vingt bornes à faire avec une bonne petite gueule de bois et donc fatalement il y a fallut que je repense à la discussion de la veille. Alors comme ça mes sentiments c’est un peu comme des drogues produites par mon cerveau. Rien que le fait de penser a ça j’ai commencé a me sentir défoncé a mes propres hormones. Au début ça m’as fait un peu peur, je me suis donc mis a vérifier que je n’avais aucune névrose embarrassante qui traînait au fond de mon cerveau, sur le moment j’ai rien trouvé, donc pas la peine de s’inquiéter je vais juste sécréter plus de dopamine que d’habitude ça pourra pas me tuer. Je sais pertinemment que ce truc est une grosse connerie mais bon si ça se trouve je vais découvrir des choses sur moi. Donc je me lance et ça monte méchamment. Je commence a avoir mes premières hallucinations après une demi heure de route, niveau conduite, je gère l’effet magique d’être défoncé a la dopamine (ou autre) comme c’est une hormone produite par mon propre cerveau je n’ai pas d’effet secondaire comme sous stupéfiants et tous mes réflexes sont intacts j’ai juste eu des espèces de vision diffuses qui sont venues se superposer a mon champ de vision au début ce n’était que des truc assez banneaux qui venaient tout droit de mon enfance malheureuse. Donc ma mère avait une peur panique des électrochocs j’ai donc vu des machines a électrochocs qui tournoyaient, j’ai aussi vu des seringues de neuroleptiques et autres conneries sans réel intérêt, j’ai juste pensé que c’était mes angoisses inconscientes de gosses qui

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remontaient à la surface, rien de bien inquiétant. Il faut dire que des hallucinations j’en avais déjà eu quelques unes quand j’étais en prépa c’est assez impressionnant mais je m’en suis toujours accommodé. Au bout de trente kilomètres les hallucinations s’arrêtent, mais le sentiment d’être défoncé à mes propres hormones persiste. Je finit par arriver chez ma mère sans encombres et le week-end se passe mis a par le fait que je décollais pas un mots sauf pour dire des phrases du genre « faut que je fasse tel truc, faut que je fasse tel autre » je dors assez mal mais bon j’en étais pas à ma première insomnie. Arrive le dimanche après midi voyage de retour sauf que a peine parti je commence à ressentir une montée monstrueuse il faut dire que je recommençais à gamberger sur la fameuse phrase de Lénine « la religion c’est l’opium du peuple » les premiers effets ne se sont pas fait attendre donc qu’est que c’est les préceptes de ta religion athée Etienne « On ne peu pas prédire l’avenir parce qu’on se heurte a la théorie du chaos incha allah ». Et la les hallucinations recommencent je vois un joli croissant de lune jaune sur fond rouge, le drapeau turque en plus sobre, en haut a gauche de mon champ de vision. Le truc donne à peu près ça…

Et ce truc reste la fixement… Fatalement je continue a gamberger sur le même thème je tombe donc tout naturellement sur « L’univers c’est infini hallah akbar ». Et boum le logo s’agrandit… un deuxième point apparaît.

Et la je tient à insister sur le fait que en général les hallucinations visuelles sont très fugitives. Dans le cas présent il c’est bien écoulé cinq minutes entre l’apparition de ces deux points… Je ne me suis jamais senti aussi bien de ma vie et je commence à me poser des questions. Comment mon cerveau peut il générer des truc pareil apparemment ça ne vient pas de mon enfance mais plutôt de mes pensées philosophiques d’athée. Et avidement comme d’habitude tout le monde as le même cerveau il faut encore que ça tombe sur le mien !!! Et reboum « tout le monde as le même cerveau » : apparition d’un troisième point.

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Ca reste comme ça cinq bonnes minutes, jusqu’a ce que je me mette à penser aux plaisirs de la vie la trois points de plus apparaissent en dix secondes.

Respectivement de gauche a droite « Il faut entretenir son corp, survenir a ces besoins vitaux, faire du sport », et d’un, « le travail fait parti des plaisirs de la vie tant qu’on fait des truc qui vont dans le sens du mieux être de son espèce », et de deux, « il faut avoir des amis, être sociable se reproduire, en gros vive l’amour ! ». Et ce truc persiste figé devant mes yeux en transparence avec le paysage (et la route car ils ne faut pas oublier que j’étais en train de conduire, il faut croire que j’ai un bon autopilote). Bon moi sur le coup j’ai trouvé ce truc super joli surtout que je ressentais un plaisir insensé… c’est alors que je me suis rappelé l’hallucination de mon adolescence alors que je m’interrogeais sur la mort, un beau bandeau noir est apparu en dessous avec le fameux logo violet bleu. Et zou deux points de plus !! De gauche a droite « il ne faut pas tuer les gens », « il ne faut pas avoir peur de la mort ». Pour ceux qui se poseraient des questions sur l’effet visuel que cela donne avec le décor derrière et bien voyez par vous même:

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Et ça pendant un bon quart d’heure… Je ne me souviens plus très bien comment mais ça a fini par disparaître sauf que d’autres sont apparues à la place et ça donnait a peu près ça :

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Donc la il m’est apparu assez naturellement (je dirais même inconsciemment) que ce truc servait a contrôler mes émotions, donc le curseur ou jauge de gauche (le rouge), contrôlais mon taux de plaisir donc quand la jauge montais j’éprouvais plus de plaisir et quand elle descendais je me sentais plus las ou fatigué. De même la jauge du bas indiquait ma maniaco-dépréssion donc a droite je me sentais plus énervé et a gauche plus déprimé ou anxieux. Et évidement bien que les élément extérieurs pouvaient influer sur le taux de remplissage de ces jauge j’avais un contrôle total dessus. Les deux petites boussoles rouge et violettes indiquaient respectivement le chemin vers les bon plans et les endroits à éviter pour ne pas avoir d’emmerdes… j’y reviendrais… comme j’étais au volant avec une circulation fluide et aucun début de risque d’accrochage il va sans dire que ça n’as pas beaucoup bougé… sauf que la ça devait faire bientôt trois quarts d’heures que j’étais la proie de toutes ces visions folles et il va sans dire que j’en avait ma claque… je me souviens d’avoir pensé: « Bon c’est pas bientôt fini ces conneries… ». Et la comme par magie tout c’est arrêté d’un seul coup je me suis senti serein et ai fini par garer ma voiture proche de mon appart. Donc nous somme le dimanche 27 janvier 2002 et je n’ais absolument pas envi de passer l’après midi a glander dans mon appart. De toute façon mon cerveau tourne a 200 a l’heure, j’ai besoin de réfléchir à ce qu’il viens de m’arriver et surtout d’en parler a quelqu’un. Je décide donc de me diriger vers l’appart de mon pote Greg qui habite à 1km de chez moi… Qu’est ce que c’est donc que ces putains de curseurs qui me sont apparus au volant ? Rien que d’y penser les voila qui reparaissent et là je commence à me mettre à jouer avec… J’ai donc commencé à jouer avec la jauge qui contrôlait mon plaisir. Désopilant. Je commence donc a faire monter mon taux de dopamine ou autre hormone folle et me retrouve en une seconde dans un état proche de celle d’un toxicomane sous l’emprise d’une drogue dure. Etant donné que je venais de passer le week-end dans cet état ça ne m’intéressait pas de continuer j’ai juste trouvé ça amusant et ais entrepris de baisser les doses il faut dire que j’avais peur de faire un black out (comme sous l’emprise de l’alcool) et de ne plus être maître de moi-même. Une seconde plus tard je me sent très fatigué la jauge est a son minimum et je sent que je vais tomber dans les pommes ça ne m’enchante pas non plus… j’entreprend donc de régler le débit de mes hormones du plaisir a un niveau normal. Plus facile a dire qu’a faire cette putain de jauge est ultra sensible et j’arrive avec peine a la régler au milieu… Je reprend donc mon souffle et entreprend de m’amuser avec la jauge violette qui contrôle ma maniaco-dépréssion et la sa tourne presque à l’incident cardiovasculaire. Donc je commence à me mettre en état maniaque en réglant la jauge vers la droite fatalement je commence à me sentir plus énervé ma tension monte je regarde mon poignet mes veines elles sont gonflées par l’afflux sanguin j’entend mon coeur battre la chamade à travers mes tempes, mes dents se serrent machinalement : la grosse crise de rage. J’ai vite compris qu’il ne fallait pas que je reste trop longtemps dans cet état, pris d’une espèce de panique je fait partir la jauge vers la gauche : état dépressif ma tension baisse instantanément je me sent faible je commence a

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avoir la trouille de crever de tachycardie (comme aux heures de gloires de ma prépa en pire) j’ai l’impression que mon cœur saute des battements, et que ma tension est anormalement basse… et la c’est la grosse panique, je met une bonne minute a régler la jauge au milieu et m’entend encore penser « Bordel de merde c’est dangereux ce truc !!! Arrête !!!». Et boum ! Tout disparaît… Mon cerveau tourne toujours à plein régime je sent que j’ai anormalement chaud vu la saison, mais en tâtant mon pouls je sent qu’il est régulier et que ma tension est normale. Je m’assoie donc et essaie de reprendre mes esprits… et la je commence a me marrer tout seul comme me l’avait dit Vivian par le nez, de rires très brefs… Tsss… Je pense que je viens d’hériter d’un super pouvoir de merde qui ne sert a rien sinon à t’expliquer comment marche tes putains d’émotions. Je me dis aussi que j’aurais mieux fait d’apprendre le yoga plutôt que le kung fu parce que ça me rendrait plus service dans le cas présent. J’avais l’impression d’être puni par mon corps parce que j’avais trop voulu jouer a dieu et que je frôlais la schizophrénie parce que je commençais a me prendre pour le christ… pourquoi le christ ? J’en savais foutre rien. J’avais comme vague idée que en psychologie un truc s’appelais la bible mais j’en étais pas sur… de vagues souvenir d’enfance… toujours est ils que mes hallucination faisaient comme une signe de croix donc je me dit que ça devait être ça qu’on appelais « la bible » en médecine. O mon dieu mais qu’est ce qu’il t’arrive. Je me dit aussi que Bernadette Soubirous était une petite veinarde par rapport a moi parce qu’elle n’avait vue que la vierge alors que moi ça commençait a être vraiment grave… Je pense aussi à ma pote Anne qui elle était victime d’hallucinations auditive et la compare à Jeanne d’arc… Je continu donc à me poiler tout seul pendant un bon quart d’heure les gens commençaient à me regarder bizarrement, et je me suis souvenu que au départ le but du jeu était d’aller voir mon ami Gregory (frère de Anne est il besoin de le rappeler ?). Je me relève donc et reprend ma marche. Je me perd un peu sur le chemin mais arrive a bon port, je sonne il m’ouvre, je monte chez lui. Arrivé en haut des escaliers il m’ouvre et tire une tête pas possible « -Bordel Etienne, t’as une tête d’illuminé t’es drogué ou quoi ?! –Non, non rassure toi, je reviens juste de chez ma mère » Je commence à être pris de fou rire « Non mais sérieux tu m’inquiète, si tu voyais ta gueule !!! –Ouais j’imagine bien… -Tu veux un café –Oui merci de toute façon au point ou j’en suis » Et je repart dans un fou rire, il y avait aussi un autre pote à moi dans son appart qui tirait aussi une tête pas possible la je commence à leur expliquer « J’ai tout compris !!! je peu contrôler mes émotions, j’ai compris comment marchait mon cerveau et que si j’ai raison ça allait bientôt être la fin des guerres !!! -Hé la tu délire complètement mec t’étais ou vendredi soir il parait que vous avez fait une soirée pas possible avec de la drogue dans tous les sens, t’en aurais pas pris un peu trop ? –Ok laisse tomber. Non j’ai touché à rien le lendemain il fallait que je conduise, j’ai juste bu quelques bières –Oui bé quelques avec toi ça peut faire beaucoup –Je sais mais non j’ai pas trop abusé –C’est ça ! T’étais avec qui ? –Que tu connais ? Yavait Aknes et Houriya entre autres, ce serait peut être bon d’aller les voir… -Ouais finit ton café on va y aller… »

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Donc petite parenthèse Aknes est une très bonne copine a nous et c’est la filles qui a dit durant la soirée incriminée « Bon t’as pas bientôt fini tes conneries Jésus Christ ? » Nous voila donc arrivé dans son appart (on devrait dire squat parce qu’ils ne payaient de loyer mais bon je vais passer sur les détails) ma pote Houriya n’était pas la et Greg a attaqué direct « Bon qu’est ce que vous lui avez fait prendre vendredi soir vous lui auriez pas fait prendre un acide sans le prévenir vendredi parce que moi j’aimerais bien le savoir. T’as vu la tête qu’il as… C’est déjà arrivé a un pote a nous le coup des acides en douce et ça l’a amené a l’hosto, vous lui avez fait prendre quoi !!! » Là Aknes s’énerve un peu et dit « Mais tu nous prend pour quoi on est pas ce genre de connards yavais bien un acide punch dans la soirée mais bon on a prévenu !!! T’en as pris Etienne ? » Et la j’ai eu comme un léger doute « Ouais ya bien un gars qui m’as proposé un mélange avec des extas dedans mais j’ai refusé j’aime pas ça et je prenait le volant le lendemain… non j’ai pas touché a ce truc… J’ai juste discuté psycho avec Vivian» et la j’essaye de lui raconter les hallues que j’ai eue en faisant un joli signe de croix donc « je contrôle mes émotions, donc monte je suis plus content descend je suis plus fatigué, a gauche plus déprimé, à droite plus énervé », la Aknes répond « houlala, mais qu’est qui t’arrive ?!? Bon Greg laisse tomber je crois juste que notre ami Etienne nous fait une petite overdose de psycho, rien de grave, sinon sympat tes hallues , c’est une jolie définition du bonheur ça. Bon et Etienne arrête de jouer au docteur ça te stresse trop moi aussi j’ai eu des hallucinations quand je travaillais trop a l’école des beaux arts, c’est pas bien grave, tu devrait juste te détendre un peu » ça m’as bien rassuré mais là j’en ai eu ma claque de discussions folles pour la journées « Oui en effet je crois que je vais aller faire une petite balade ça va passer rien de grave… », ça rassure un peu mon pote qui me dit « T’es sur que ça va aller, t’as vraiment une tête de branque… –Wé, c’est bon je crois que ça va aller, une bonne petite ballade des familles, bon on s’appelle dans la semaine ?» Sur ce tout le monde se sépare, et je me barre faire ma balade sur les quais en travaux (pour le tramway enfin voté par Jupé) la ou ya pas trop de monde. Fatalement je n’ais pas pu m’empêcher de jouer avec mes nouveaux supers pouvoirs qui ne servent à rien et donc les jauges sont réapparues… Sauf que la j’étais prévenu de pas y aller trop fort, je ne filais plus d’ordres direct a mon cerveau mais essayait de contrôler ce truc de manière plus inconsciente il fallait que j’y pense de manière furtive pour que ça marche. Au bout d’une bonne demi heure j’avais réussi à avoir un contrôle plutôt fluide sur mes émotions, ceci fait, je me suis dirigé vers des cartiers plus peuplés le dimanche que le cartier des quais en travaux, le cartier de la victoire et la rue Ste Catherine (le lecteur qui connaît Bordeaux doit savoir qu’il s’agit du cartier le plus animé de la ville) c’est la que les petites boussoles rentrent en action… donc en gros lorsque je passai a coté d’une fille qui me plaisait la jauge rouge montait et la petite boussole en dessous indiquais sa direction. Fatalement comme il me semblais déraisonnable de draguer en pleine rue je décidais de ne pas tenir compte ce ces indications et faisait revenir mon taux de plaisir a la normale en jouant sur la jauge rouge… De même lorsque approchait une bande de jeunes d’humeur plutôt belliqueuses la jauge violette se vidais vers la gauche indiquant que j’avais peur et la petite

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boussole de la même couleur m’indiquais de m’éloigner pour plus de sécurité… De la même manière je pouvais ne pas tenir compte des indication de ma petite boussole, passer très près de la dite bande je jeunes ne pas avoir peur en jouant sur la jauge violette, me prendre une insulte ou deux au passage et continuer mon chemin… Il va sans dire que lorsque j’en avais mare de jouer a dieu avec mes émotions je pouvais faire disparaître instantanément jauges et boussoles et revenir a un état a peu près normal…Au bout d’un moment il commençait a se faire tard et comme le dimanche soir a bordeaux ya pas grand-chose a faire je suis donc repassé une dernière fois sur le lieu de la fête de vendredi et ais rencontré deux copains a moi qui étaient pris du même rire nerveux « Ca va les gars ? Tsss… -Ouais ouais –Qu’est ce que vous faites ce soir –Rien je crois qu’on va aller se coucher… Tsss… -Bon ok bonne nuit… Tsss… » Je finit donc par rentrer chez moi et comme j’avais fait une bonne insomnie la veille me dit qu’il serait une bonne idée d’essayer de dormir… Me voila donc au lit, évidemment mon cerveau tourne toujours a plein régime et je sent qu’il va encore être impossible de dormir au bout d’une demi heure a tourner dans mon lit je décide de faire réapparaître les jauges et commende a la jauge rouge de descendre, je commence a me sentir vidé et je sent bien le moment ou je vais tomber dans les pommes, je prend peur et fait remonter celle-ci « Et si je ne me réveillait pas demain, et si ce truc avait le pouvoir de me tuer ». Je comprends très vite que je suis bien parti pour faire une deuxième insomnie… Et là je commence à gamberger et me demander qui dans mon entourage sait la même chose que moi. Bon Aknes sa parait envient le « Houlala !! mais qu’est ce qu’il t’arrive ?!? » de cet après midi me le laissait croire, je me mis donc a énumérer les gens que je connaissaient qui étaient fort en psycho, et je finit par tomber sur un prof de mon école d’ingénieur que j’aimais beaucoup. Yann D. Donc ce mec la c’était le genre de prof qui faisait des vannes avec tout et n’importe quoi : vannes de drogues, vannes de guerres, vannes sexuelles, vannes avec les vieux, les jeunes, vannes avec la folie, avec la dépression. Il faisait à la fac des cours super intéressants et employait souvent les mots montée et descente dans ses démonstrations… Je me met a consulter mon emploi du temps et me rend compte que j’ai cours avec lui le lendemain… Très bien… J’avais bien des Stilnox chez moi mais même ça, ça as pas marché c’était même assez désagréable, je continue à gamberger toute la nuit de choses et d’autres et attend dix heures pour aller en cours… Evidemment tout le monde me regarde bizarrement ce matin la, j’ai regardé ma tête avant de partir et je ne me suis pas fait spécialement plaisir, mais bon rien de grave, je me souviens que j’ai du essayer de jouer avec mes super pouvoirs dans mon école d’ingénieur, bref je passe pour un branque mais ya tellement de cas un peu bizarre dans ce genre d’établissement que ca passe. Je rentre en cours, Mr D. est comme toujours d’humeur joviale et commence son cours de microélectronique et fait plein de vannes comme à son habitude. A un moment donné il commence a se foutre de la gueules des militaires et je ne peut m’empêcher d’intervenir « ils ont bon dos les militaires mais de nos jours c’est même plus marent les guerres ya plus qu’a appuyer sur le bouton et on en parle plus c’est pour ça qu’on as la paix ». Là dessus un jeune étudiante rajoute « Oui c’est vrai ça, c’est la défense

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nationale le maintien de la paix y font du bon travail dans ce pays ». La dessus mon prof me regarde et dit « Vous feriez ça vous ? » je répond « Quoi appuyer sur le bouton ? Ha moi oui j’en ai un peu mare des conneries » et la jeune étudiante en rajoute une couche « Moi aussi ». Sur ce le prof semble avoir un petit rictus de douleur et dit « Bon bé j’espère que vous savez ce que vous faites, et que ça va marcher ». Le cours reprend normalement, j’ai eu je crois un cours ou deux l’après midi mais j’en ai plus le moindre souvenir… Arrive le soir je me retrouve chez moi et repart dans mes rêveries et je me retrouve à gamberger sur le déclencheur de mon gros week-end d’hallucinations folles tes sentiments c’et un peu comme des drogues produites par mon cerveau… Et la je me retrouve a repenser a la phrase de Vivian « Le sexe c’est une drogue ». Bon ok ça c’est un coup de pute, un vieux truc de proxénète, d’où les expression bien connues « je te kif, je suis accro » pour signifier « je suis amoureux ». Et puis je repense à ma grosse hallucination et à la partie de droite surtout. Ca doit marcher avec le sport et le travail aussi après dix minutes de réflexion je trouve « Défonce toi au travail » voila comment il font dans l’industrie pour sur motiver leurs employés !!! Et là ça commence à me rendre un peu malade parce que des trucs que j’accepte dans la mafia j’ai du mal à l’accepter de la part du patronat… je commence donc a réfléchir autour de ça « Mais depuis combien de temps je connais ce truc de merde ? » me dis je et je repense au jour ou j’ai lu le science et vie spécial drogue chez mon père et repart dans le vieux flashback de mon enfance avec mes parents qui s’engueulent « Mais qu’est qu’il veut bien vouloir dire par la le psychiatre avec son histoire de drogue !! -Arrête de gueuler comme ça Josette surtout devant les gosses !! -Et pourquoi, s’il te plais… -Parce que quand tu gueules sur les gosses, tu les drogues, voila ce qu’il veut dire le psychiatre !! T’as vu la gueule qu’ils tirent les gosses !! -Mais non Pierre, c’est toi qui mets de la drogue dans leur soupe exprès pour me faire chier !! Le psychiatre de toute façon c’est du lavage de cerveau !!... » Paye ton hallucination auditive, je me met à avoir super mal au cœur et en regardant mes mains je me rend compte que je commence a trembler, c’est le bad trip total, je repense a ce que mon père mas raconté sur mon enfance. Donc ma mère a commencé par faire du délire de persécution a cause de ses patrons elle a donc arrêté de travailler pour nous élever moi et ma sœur la elle a commence a se dire que toutes les voisines étaient des putes que mon père couchait avec elles et qu’il les payaient en faisant des dérivations électriques et que c’est pour ça que les factures étaient aussi lourdes… Bordel et si c’était cette saloperie d’histoire de drogue qui l’avait rendue folle pendant mon enfance, un patron indélicat qui avait voulu la sur motiver… toujours est il que je venait de découvrir une belle saloperie de névrose et que celle la faisait particulièrement mal au cœur. Ca devait être ça la clef dont parlait mon psychianaliste un truc complètement con mais qui rend super malade. Egal a moi-même j’emploi ma technique habituelle : J’y pense jusqu'à ça que ça passe je commence à me détendre au bout d’un quart d’heure mais me dit que ça fait trois jours que je n’ait pas fermé l’œil et que j’ai bien intérêt a dormir sinon je vais vraiment finir dingue comme les gens qu’on torturait pendant la seconde guerre mondiale. N’en pouvant plus

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j’appelle SOS Médecin leur explique que je ne dors pas depuis trois jours, ils ont pas l’air très chaud pour venir me voir, je leur répond alors « Bon bé je me prépare à une troisième nuit blanche d’affilée on verra demain j’ai des Stillnox mais hier ça as rien fait. –Quatre jours !!! Et les stilnox marchent pas ? Bon ok monsieur on arrive. ». Ils sont la au bout d’une demi heure ils montent « Bonjour monsieur des problèmes de sommeil alors, j’ai une stagiaire avec moi elle peut rentrer ? –Oui bien sur –Vous avez une idée de ce qu’il vous empêche de dormir ? –Bé j’ai eu une enfance malheureuse et je pense que je suis assez méchamment névrosé la je me suis rappelé d’un sacré paquet de saloperies ca tourne a mort dans ma tête je fait de la tachycardie et je peu pas dormir sinon ça va a peu près je crois que je suis bon pour aller voir un psy… -Vu ce que vous me racontez ya des chances c’est quoi votre vie a vous ? –Ma mère a fait de la paranoïa aigue et as pété les plombs quand j’avais cinq ans à peu près et j’ai des souvenirs d’enfance infects qui remontent. Voila… -Oui la en effet je pense que vous êtes bon pour aller consulter… -Bon on as des somnifères plus puissants que ceux que vous avez si vous arrivez pas a dormir avec ça…-Bon j’imagine qu’il vaut mieux que j’essaie d’abord d’avoir un sommeil naturel et si sa vient pas je prend votre truc… -Oui en effet rien ne remplace un sommeil naturel, je pose les comprimes sur votre tables mais si vous sentez que le sommeil ne viens pas prenez les et allez consulter –Bon ok merci Dr, j’ai pas de liquide mais je peut aller en chercher… -Vous embêtez pas on a une machine… » Et voila, ils sont reparti… A 2h du matin j’ai toujours pas trouvé le sommeil j’ai donc pris les pilules… Levé 2h de l’après midi, j’étais vaseux et je me sentais pas à aller en cours, ça allait un peu mieux mais pas encore terrible… je reste donc à me reposer toute l’après midi vers 6h je téléphone à des potes j’ai besoin d’aller me détendre… On m’informe que ya un concert simpat dans une salle ou j’ai l’habitude d’aller le début est a 9h je décide de m’y rendre… Je prend donc ma voiture et bien que connaissant le chemin par cœur je réussi à me perdre (il faut bien dire que les travaux du tramway avaient bien modifie la configuration de la ville)… Fatalement je recommence à me sentir mal je fait de la tachycardie je panique et finit par prendre un sans interdit une voiture qui vient en face me fait des appel de phare et s’arête me sentant super mal je descend de la voiture et fait signe au chauffeur… un monsieur d’un age respectable descend et je réfléchit dix seconde et invente une connerie plausible justifiant mon état : Je suis étudiant et ais mangé des amphétamines pour tenir le coup tellement le travail est intense mais là, je tiens plus et je sent que je vais tomber dans les pommes (J’aurais pu trouver pire). Je lui demande si il a un portable et il appelle les pompiers. La dessus les pompiers arrive me font monter dans leur camion et garent ma voiture je retiens le nom de la rue ou je suis pour venir reprendre ma voiture plus tard… Ils me branchent sur leurs machines et vérifient mes constantes… Un pompier dit « il est sous ventilé !!! –C’est pas vrai » répond l’autre en prenant un respirateur. La je décide de prendre une grande bouffée d’oxygène le pompier repose son respirateur… Putain j’en oubli de respirer !!! Je n’en revenais pas moi-même… Arrivé a l’hôpital je suis vu par un médecin je lui demande si je peut voir un psy elle me répond tout en m’auscultant et prenant ma tension « Non pas après 19h, sinon tout as l’air d’aller

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parfaitement chez vous, une grosse crise d’angoisse sûrement –Oui ça doit être ça docteur –Bon je vous laisse partir je vois rien… ». Sur ce je sort de l’hôpital je me sent bien et me demande si je vais chercher ma voiture ou non… tien! et si je jouait a dieu… les jauges reparaissent, une fois de trop… Black out… aucun souvenir de cette soirée… jusqu’au lendemain dans mon lit… Je me réveille donc et essaye de me souvenir de ma soirée… Balade sur les quais… un jeune qui passe en rigolant… Bordel mais qu’est ce que j’ai foutu hier… j’ai beau chercher : Que Dale! J’ai l’impression de me réveiller d’une grosse murge à l’alcool mais sans gueule de bois et pour cause j’avais rien bu depuis vendredi dernier et on étais jeudi 2h de l’après midi. Bon première question de la journée qu’est ce que j’ai fait avec ma caisse je suis allé la chercher ou non. Deuxième question : Bordel ça fait combien de temps que j’ai pas bouffé moi ! Ça non plus je le savait pas ! Je me prépare donc un méchant plat de nouilles et entreprend de chercher ma voiture. J’y passe l’après midi et trouve rien. Je téléphone a la fourrière (un grand classique a Bordeaux): non elle n’est pas chez nous. 19h j’abandonne de toute façon la voiture dans cette ville en travaux c’est un vrai cauchemar… Je me dit aussi que plus jamais je ne rejoueraient avec mes super pouvoirs qui servent a rien c’est dangereux ce truc hier j’ai du trop faire monter la jauge qui contrôlais mon plaisir et me retrouver défoncé a mes propres hormones et donc… Black out… Comme sous alcool où je ne sais quelle drogue folle. Plus jamais je ne rejoue avec ça !! Ce soir la j’ai du passer chez Cédric et Anne voir ce qu’ils devenaient ils Anne allait mieux mais Cédric m’as dit qu’il avait téléphoné a son père pour lui parler de mon histoire de drogue que je lui avait raconté et m’as dit « fait gaffe avec ce truc mon père m’as dit que c’était un coup a ce sentir surpuissant pendant trois jours et qu’après on finissait complètement épave –merci Cédric, mais la je crois que je suis en plein dedans, j’ai des hallues aussi et je me sent effectivement surpuissant et en plus j’ai pas super envi que ça redescende –Ouais bé fait gaffe tout de même » Sinon on a passe une petite partie de la soirée a boire des bières et je suis rentré chez moi. Bon sinon physiquement je me sentais mieux, mais j’avais toujours pas envi de dormir… C’est ce soir là, je crois, que j’ai commencé à dessiner mes hallucinations (celles de la religion c’est l’opium du peuple) sur mon PC… Qu’est ce qu’il m’arrivait… Qu’est ce que c’était que ces trucs que j’avis vu ? Est ce que je suis le seul a voir ce genre de conneries ? J’ai du commencé à délirer sur les extraterrestres ce soir là et je suis vraiment parti très loin… Avez-vous lu 2001 l’odyssée de l’espace ? Et je dis bien lu pas vu, parce que le film est incompréhensible sans le bouquin. Je suis donc parti du principe que je ne pouvais pas être le seul à voir des trucs pareil et que ce genre d’hallucinations étaient inscrites dans le cerveau de tous le monde. Ca parait bizarre vu comme ça mais je ne pouvait pas m’expliquer ces visions autrement, il était bien clair qu’elles ne venait pas de mon enfance et que je les avait vues un long moment (contrairement aux hallucinations classiques) un peu comme si je devait absolument les retenir et faire part du message quelles contenaient à tout le monde. J’ai donc commencé à imaginer un « complot » extraterrestre à la 2001 l’odyssée de l’espace. Donc dans ce bouquin les extraterrestres laissent délibérément un

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monolithe parallélépipédique sur la lune et lorsque les humains finissent par le découvrir un signal est envoyé aux extraterrestres pour leur dire que l’humanité a atteint un niveau de technologie suffisante. Là non, dans mon délire les extraterrestres inscrivent délibérément un puzzle émotionnel dans la tête des terriens primitifs et le ou les premiers qui trouve l’expliquent à tout le monde, c’est la fin des guerres (parce que si plus personne ne s’énerve de peur de se retrouver en dépression a cause des remords ça éviterais pas mal de conflits débiles) et la preuve que l’humanité a atteint un niveau de sagesse suffisant pour que les extraterrestres daignent venir nous voir. Point de vue qui ne regarde que moi mais avec des théories comme ça les Scientologues ou autres Raeliens peuvent aller se coucher. Donc au bout de deux heures d’infographie j’ai fini par dessiner un truc qui ressemblait a ça…

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Et me voila donc à la tête de la religion athée la plus débile que l’homme n’ait jamais imaginé. Ca n’as l’air de rien mais après avoir dessiné ça j’ai été pris d’une espèce de montée de panique qui m’as forcé à aller faire une bonne petite balade à l’air libre. Mais bon j’étais somme toute assez content parce que je pensais qu’après la réalisation de cette petite œuvre d’art ça allait

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arrêter de me perturber et que je pourrais reprendre une vie normale. Tu parles ! Mes insomnies ont repris de plus belles j’ai essayé de sortir ce week-end là mais je ne supportais plus l’alcool je partais dans des délires pas possibles du genre « Ca yééé je viens de m’envoyer le système d’exploitation du cerveau humain et c’est mieux foutu que Windows !!! », j’avais des pertes de mémoires impressionnantes, des crises de nerf et d’angoisses pas possibles, j’ai fait flipper tous mes potes, et finalement au bout de trois jours j’ai fini par me rendre compte qu’il m’était devenu impossible de me gérer, j’étais en train de percher mon cerveau tournait en boucle avec toujours les mêmes phrases relatives à mes hallucination qui se répétaient continuellement. J’ai quand même fini par téléphoner a mon père et ai demandé a ce qu’il me passe ma belle mère, qui je le savait, c’était faite psychanalyser il y a une vingtaine d’années, j’ai commencé a lui décrire mes symptômes et elle m’as dit « reste pas dans cet état fait toi aider » . 6 féviers 2002 (date anniversaire de ma sœur). Je n’en peu plus, je décide donc d’aller voir le médecin qui m’avais orienté vers un psychianaliste deux ans plus tôt, j’ai mis une bonne demi heure à retrouver son cabinet alors que je connaissait son adresse par cœur, il m’as fait monter j’ai commencé a lui décrire mes symptômes l’histoire de drogue qui m’as déclenché tout ça et lui ais demandé si il ne pouvait pas me donner l’adresse d’un psychiatre. « C’est pas un psychiatre qu’il vous faut mon pauvre monsieur, je vais directement appeler l’hôpital psychiatrique –À ce point ! –J’en ais bien peur oui mais vous inquiétez pas vous êtes nombreux de votre génération dans ce cas, vous faites quoi dans la vie ? –Dernière année d’école d’ingénieur –Bon bé on va espérer que ce sera plus rapide pour vous, j’appelle l’ambulance… » Une demi heure après l’ambulance était la ! Black out quasi-total je me rappelle juste de une ou deux questions de routine et d’une jeune psy qui avait les larmes aux yeux je ne sais toujours pas ce que j’ai bien pu lui dire… J’ai du rester en état de black out pendant deux ou trois jours, je me souviens pas de grand choses, je faisait des arts martiaux dans l’hôpital, je foutais pas mal la flippe aux autres patients, les infirmiers me l’on fait remarquer mais je leur ait dit que j’avais juste besoin de me défouler un peu, le truc c’est que j’ai pas vraiment apprécié les effets secondaires des médicaments je commençais à avoir des tremblement et à voir l’état dans lequel certains autres patients se trouvaient ça ne m’as pas trop rassuré. J’ai tout de même réussi à balancer une phares du genre « Tout le monde as le même cerveau les crétins ça existe pas ! Les intelligent non plus ! Tout le monde est à la même enseigne ! ». Avec ce truc j’ai juste réussi à surexciter certains patients et à en déprimer à mort d’autres. Une jeune femme m’as même filée son numéro parce qu’elle me trouvait sympat parce que j’étais plutôt du genre à écouter avant de juger (je ne l’ais jamais revue mais bon). Un infirmier a essayé de me faire raconter mon enfance mais j’ai eu beaucoup de mal (trop de tremblements). Au bout d’une semaine j’ai eu droit a ma première séance de psy (normalement yen a deux par semaine mais j’ai bien peur de ne pas avoir été en état les premiers jours de mon arrivée). J’ai donc demandé un papier et un stylo au psy (que nous appellerons le docteur G.) j’ai dessiné la totalité de mes hallues (même les plus inintéressantes) ais posé le stylo et ais demandé à partir le psy m’as dit « Dans votre état je vous le déconseille –On pourra se revoir à l’extérieur ? –Oui –Bon, bé je m’en vais

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j’ai pas envi de me retrouver complètement légumifié et j’ai des études à finir ! J’ai le droit de partir ? -On as pas le droit de vous retenir… –Bon ok je m’en vais j’ai assez récupéré –Vous prendrez vos médicaments ? » Je lui montre mes mains qui tremblent et lui dit « Pour continuer à être dans cet état ? –Ce sont des effets secondaires normaux. -Oui bé je préfère mes petites hallucinations, je vous rappellerais… » A partir de la j’ai signé ma décharge et suis parti. Fort heureusement j’étais dans un cartier que je connaissais je n’ais donc eu aucun problème à rentrer chez moi. J’ai voulu aller me balader mais les effets secondaires de mes médicaments m’ont empêché de faire 100m. Bon ok les hôpitaux psy c’est pas pour moi. Lorsque je suis rentré je me suis dit qu’il fallait partir au lit. Ma sœur m’as téléphoné et m’as demandé ce que j’avais bien pu aller faire a l’hôpital psychiatrique, je lui ais juste dit « t’inquiètes frangine, j’ai eu deux ou trois pertes de mémoire, j’ai juste besoin de partir au lit souhaite moi bonne nuit. –Mais Etienne, il n’est même pas 18h ! –Tant mieux je vais faire un plus gros dodo. –Bon ok bonne nuit alors… » 10h et demi le lendemain un lundi ou mardi je crois… « dring, dring » le téléphone sonne…!!!... ???... J’essaye d’atteindre péniblement la dite machine folle « Allo ?… -Etiéééénne qu’est ce que t’es allé foutre chez ces enculés fini de charlatans de psychiaaaatres !!! Tu pouvais pas en parler à ta mèèèère !!! Et puis pourquoi t’es pas à l’écooole !!! Tu veux encore louper ton annéééée !!! Bon alors maintenant ça suffit les conneries faut que tu te reprenne en main, faut que tu retourne a l’école et faut que tu aille bosser sinon tu va finir clochard c’est ça que tu veux !!! Et il faut absolument que je vienne habiter chez toi, parce que y’en as vraiment mare des conneries !!! Comme ça je pourrais te surveiller et te faire de la bouffe saiiiinne !!! C’est de ça que tu as besoin !!! t’as pas mangé de leurs saloperies de médicaments j’espère !!! faut vraiment que je vienne te reprendre en main… ». Aujourd’hui encore je me demande comment j’ai fait pour ne pas raccrocher, en théorie je ne m’énerve que très rarement mais la j’en ai eu ma claque « Bon ok tu le prend comme ça !!! tu veux vraiment savoir pourquoi j’ai fini a l’hôpital… j’ai des putain de pertes de mémoires je sais même plus ou j’ai garé ma voiture mon cerveau va finir a la poubelle si je continue comme ça !!! Donc, en conséquence, j’ai eu besoin d’aller me reposer !!! T’as compris ça va ??? –Tu as perdu ta voiture, mais tu t’es drogué ? –Et non sinon tu pense bien que je ne serais pas parti à l’hôpital !!! –Bon alors faut que je vienne, et que je t’aide a retrouver ta… -Nooon !!! – Surtout tu reste la ou tu es, de toute façon tu sait très bien que tu est la dernière personne que j’appelle quand j’ai des emmerdes !!! Ma caisse à la con je la retrouverais quand j’aurais récupéré… Donc tu te calmes –Et tu sors de l’hôpital psychiatrique et il faudrait que je me calme !!! –Oui bordel de merde !!! Et tu sais pourquoi parce que je suis dans un état instable et que le psy tu sais ce qu’il m’a dit !!! Qu’il fallait que j’évite les émotions fortes donc tu arête de suite de gueuler comme une conne et tu arrête les phrases qui commencent par « faut que tu, faut que tu » parce que c’est un truc de psycho vieux comme le monde et que ça me stresse !!! Est ce que c’est clair, bordel ???!!! Quand a savoir si tu peut venir habiter chez moi pour je sais pas quoi foutre c’est

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absolument hors de question !!! C’est clair !!! –Oui mais peut être que… Peut être que rien !!! Il est dix heure je sort de l’hôpital j’ai besoin de me reposer et tu va arrêter de me faire chier !!! –Non mais heuu !!! On pourrait peut être manger au restau ensemble pour en parler au calme ? –Ouais ça d’accord… -Tu préfères quel jour ? –Peu importe mais raccroche !!!- On va dire jeudi j’aimerais aller faire des courses et puis… -Ouais ok pour jeudi au Casino à midi comme d’ab!!! Bonne nuit, maman !!! –Oui mais tu va aller a l’école ! –On verra, bonne nuit, a jeudi –Oui mais… » Click… Fatalement je n’ais pas réussi à me rendormir le téléphone à sonné de nouveau mais je n’ais pas décroché. Une boite de cassoulet plus tard j’étais en route pour l’école… en bus… Donc dans le bus j’eus un peu d’appréhension comment mes camarades ingénieurs allaient ils accueillir mon état mental déplorable ? Et bien pas si mal a mon grand étonnement… « Hé alors Etienne ça fait plus d’une semaine qu’on t’as pas vu qu’est ce qu’il t’es arrivé mon pauvre ??? –Ouais bé laissez tomber les gars rien de grave… ». J’ai fait en sorte de parler de trucs banneaux mais ils n’ont pas eu l’air de me croire… Ma tête me trahissais sûrement, ils ont bien essayé de me cuisiner un peu mais je ne voulais rien lâcher, la peur des rumeurs malsaines peut êtres… toujours est ils qu’ils avaient l’air mort de rire… Arrive l’heure du cours, fatalement cours de physique des composants, je n’avais pas suivi ce truc pendant deux semaines j’étais dans un état déplorable, je ne comprenais donc absolument rien de ce que la prof pouvait bien raconter et donc au bout d’un quart d’heure je pose mon stylo et je me paie une bonne petite crise de fou rire… là mon voisin de droite me pose la question… « Bon, t’es drogué où tu t’en branle ? Bé la je crois que je m’en branle a mort et que ça va être comme ça pendant un petit moment encore, non, sérieux j’ai vraiment rien pris… » Et repart dans un bon gros fou rire « Houlala !!! mais qu’est ce qu’il t’arrive !!! –Je crois que je vais avoir du mal a travailler pendant au moins quinze jours mais bon rien de grave… » La dessus tous les étudiants aux alentours se piquent la même crise : Fou rire général… La dessus la prof que on ne la lui faisait pas mais que ça ne faisait pas marrer du tout dit « Hou, mais il se passe des choses bizarres dans cette école !!! » et donc je ne pus m’empêcher de répondre « Je ne vous le fait pas dire madame, mais bon on va pas s’énerver pour si peu!!! –non, je crois, mais je vois que je n’intéresse personne donc je vais arrêter mon cour, bonne soirée messieurs ». Fou rire général… bizarrement en sortant du cours plein d’étudiants me suivaient leurs paroles résonnaient dans ma tête et je n’ais pas eu le courage de leur répondre trop d’informations a la seconde… yen a même un qui m’as répété ma phrase a yann D. « Et alors c’est même plus marrent les guerres !!! » je n’avait pas le courage de répondre, j’ai donc prétexte un gros coup de fatigue et suis parti en bus... J’ais tout de même fait le voyage avec deux ou trois personnes de mon école et ais juste été capable de parler d’un bouquin de James Elroy un « Tueur sur la route », un très bon bouquin s’il en est, qui parlais d’un tueur psychopathe à qui on avait parlé de drogue trop tôt dans son enfance, ça as calmé tout le monde… Arrivé a la « maison » le téléphone sonne « Si c’est ma mère et qu’elle m’engueule je la bute ! » me dis je, « Allo –Etienne !!! Ca fait plaisir de t’avoir », mon père cool, « Ouais ça va,

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j’ai juste eu quelques pertes de mémoires et une grosse insomnie mais ça va mieux –Tu nous as fait peur –J’imagine –Tu as perdu ta voiture sinon ? –Oui les pertes de mémoires… -Bon là on est descendu sur Bordeaux chez Annie (Une sœur a ma belle mère) ça te dit qu’on mange ensemble samedi au restaurant –Oui ok sans problème –Ca va vraiment toi –J’ai connu mieux mais ça va… -Bon bé a samedi alors… -D’accord à samedi… ». Je devrais péter les plombs plus souvent ça m’économiserait de la bouffe me dis je en rigolant… J’ai bien dormi cette nuit la…Mis a part une petite crise de paranoïa ou j’imaginais que les psy pensant que j’en savais trop allaient forcement finir par m’envoyer quelqu’un des services secrets pour me faire définitivement fermer ma gueule, ça as duré un bon quart d’heure, et puis je me suis dit, « Bon Etienne arrête ou tu va finir comme ta mère ». Et je me suis encore marré tout seul comme un con pendant un bon quart d’heure… Bref… Arrive jeudi, ma mère passe me prendre devant mon école a l’arrêt de bus elle est très calme donc cool le restau se passe bien j’ai toujours une tête d’allumé mais ça a pas l’air de l’inquiéter beaucoup elle me demande si je prend des médicaments mais je lui dit que je supporte pas les effets secondaires et ça la rassure elle me ramène a mon école « Alors comme ça tu as perdu ta voiture –Oui pertes de mémoire –Mais c’est pas possible ça tu était drogué ? –Nooon, Merde ! –Ba alors c’est pas possible –Et si !! Bon ok les drogues ça joue sur tes émotions on est d’accord et c’est pour ça que tu fait des pertes de mémoires mais il peut arriver que tes émotions se dérèglent toutes seules que tu te retrouve défoncé à tes propres hormones et donc tu perd la mémoire aussi. –Bon ok si tu le dit -Bon sinon j’ai découvert un truc sur le patronat… défonce toi au travail… pas très malins ceux la ? » Là ma mère s’énerve un peu « ha non alors quelle bande d’en… -Ouais ouais, je m’en doutais bon bé moi quand j’ai un problème de ce genre j’y réfléchi avec mon cerveau et après ça passe… -Alors tu le sait maintenant ? –Et oui et ça va… » Et la ma mère fond en larme « Ouiiin, je t’aime mon fils !!! ». Et elle continue a chialer comme ça tout le reste du trajet. Ayant un peu étudié Freud je me suis dit que je devais être tombé sur une putain de névrose de ma mère, et donc la laisser chialer était la meilleure solution, ma théorie du patron indélicat se confirmait « Putain quelle saloperie de vanne de merde !!! Vive les années 70 !!!» me dis je… De retour a l’école ma névrose a moi me réattaque (Quand tu crie sur les gosse tu les drogues) sauf que moi je ne chiale pas je me paie une bonne petite crise d’angoisse avec tackicardie en prime… il y as un hôpital juste a coté et je me dit qu’il serait de bon ton de me faire prendre ma tension je soufre décidément trop, j’arrive donc aux urgences j’attend une petite demi heure je dit que je me sent mal et que j’aimerais qu’on me prenne ma tension diagnostic : absolument normale ça me rassure juste une hallue de plus, on me dit juste de penser aller voir un psy… Deuxieme session samedi mon père et ma belle mère, restaurent, rebelote… sauf que la mon père attaque direct « Etienne tu devrait prendre tes médicaments –Non mais putain papa tu sait ce que ça fait ces trucs, la moitie des gars a l’hôpital on aurait dit des légumes c’est ça que tu veut pour moi –Oui mais Etienne tu devrait prendre tes médicaments ! ». Discussion de sourd fatalement ça me rappelle mon enfance ou mon père gueulait sur ma

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mère pour lui dire d’aller se faire soigner. Résultat crise d’angoisse, je part gerber dehors, j’ai bien essayé de leur expliquer ce qu’il m’arrivait mais je me suis emmêlé les pinceaux résultat mon père veut qu’on aille faire un tour a l’hôpital psy et que je mange mes médicaments, ça me fout dans un état de rage pas possible c’est a peine si j’arrive a finir mon repas on se barre on prend sa voiture et on entame une tournée des hôpitaux fatalement c’est le bordel, Bordeaux est en travaux, mon père prend un sens interdit et se retrouve obligé de faire marche arrière, après moult péripéties on arrive a l’hôpital ou je me suis fait interné une semaine plus tôt je serre la main a l’infirmier et lui dit que mon père as eu la mirifique idée de me faire interner je prend mon père a parti leur montre les patients qui ont l’airs de vraies zombies et lui dit « c’est comme ça que tu veut me voir ! » la l’infirmier dit qu’il faut que nous allions aux urgences principales de Bordeaux au tripode et qu’on ne peut pas me faire interner comme ça. Pas de problème je le guide jusqu’au tripode on attend une bonne demi heure l’arrivée du médecin et là c’est le chassé croisé entre mes parents et moi donc mes parent discutent avec la psy, cinq minutes après c’est mon tour je lui dit que j’ai des névroses de mon enfance qui remonte que mon taux de dopamines est un peu trop élevé et que ça m’as foutu des pertes de mémoires « Comment vous savez que c’est de la dopamine ? -Parce que je l’ai lu, bon sinon vous voulez pas me la faire histoire que je rigole un peu ? Vous avez beaucoup lu ? -Oui et beaucoup discuté aussi ? -Et ça ne va pas assez vite pour vous ? –Non, ça j’en ai rien a foutre, tout ce que je veux c’est finir mes études et qu’on arrête de me faire chier !!! Je suis un peu énervé là mais cette journée commence a me gonfler sévère, désolé pour les grossièretés docteur. C’est pas grave, je comprends… ». Résultat des courses après une bonne demi heure de palabres folles j’avais gagné un flacon de neuroleptiques… Donc dans la suite des événements j’étais invité à dormir chez Annie (la sœur de ma belle mère). Donc sur le chemin mon père a rien trouvé de plus malin que d’en rajouter « Bon bé maintenant tu va pouvoir prendre tes médicaments » et la j’ai commencé a vraiment péter les plombs « Bon papa c’est quoi les médicaments –Bé c’est pour soigner –Oui mes les médicaments psychiatriques c’est quoi ? –Bé je sais pas –C’est des Drogues bordel ça soigne que dalle ça t’envoie jute au pieu avec une grosse gueule de bois au réveil –C’est pas possible ! –Bien sur, je vais t’en faire prendre tu va voir –Oui mais moi je suis pas fou –Parce que moi je suis fou peu être, j’ai dit des trucs délirant ? J’ai fait des trucs malsains ? je me suis trop énervé peut être cet après midi ? Et alors qu’est ce qu’il t’arrive ? Tu réponds pas? Fatalement t’es même pas capable de comprendre ce qu’il t’arrive toi plus nul en psycho tu meurt ! –Et toi tu sais au moins pourquoi tu est fou –Ha ça alors je le sais ce qui en train de me faire péter les plombs à moi, c’est toutes ces engueulades de merdes que t’as eu avec ma mère quand j’étais gosse ça pouvait pas être plus violent encore histoire que je finisse plus taré !!! Oui mais attend pour moi aussi ça as été très dur de la voir sombrer dans la folie comme ça… -Oui mais le remède c’est pas des putain de tartes dans la gueules et de la traiter de cinglée a tout bout de champ ! Là c’est en train de me remonter au cerveau et de m’empêcher de dormir et c’est pas en te comportant a essayer de me faire interner que tu va arriver a me faire oublier ça, tu connaît la frase que t’as dite et qui m’as envoyée a l’hôpital –

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Non –Tu veut la connaître ? -Heuu oui -Arrête de gueuler Josette parce quand tu cris sur les gosses tu les drogues… très malin comme phrase, et fatalement tu te souvient même pas de l’avoir dite je paris –Non – Et fatalement tu sais même pas ce que ça veut bien pouvoir dire – Non -Et bé demande a Denise que sa psychanalyse n’ait pas servi a rien parce que moi si je t’explique ça ce sera peine perdue parce que dans ton intellect je suis taré pas vrai ? Hein, Denise un joli petit coup de pute surtout a 5 ans !!! » La mon père à fermé sa gueule et est devenu tout blanc après cinq bonnes minutes Denise a dit « Et toi Etienne tu te sent comment ? –Je suis cramé j’ai l’impression de rentrer du ski –en effet ya plus grave comme maladie » Et mon père repart de plus belle « Bon mais tu va quand même prendre tes médicaments –Ouais non la je crois que j’ai surtout besoin d’une bonne petite bière –Tu veut qu’on s’arrête dans un bar -Ouais c’est pas de refus ça détendra l’atmosphère » Et la je me suis remis a rigoler tout seul… Tsss… Tsss… Nous nous arrêtâmes donc dans un bar nous nous assîmes donc le plus tranquillement du monde. Je me mis a regarder mes main (réflexe de dépressif) elles tremblaient « merde » dis je tout haut Denise dit alors « ça va ? -Ouais crise d’angoisse la j’en ai bien pour deux heures a me payer la névrose de cette journée de merde, c’est con parce que j’avais retrouvé un cycle de sommeil a peu prés normal mais après cette journée je doute que je trouve le sommeil rapidement putain quelle connerie on aurait pas pu faire autre chose de plus sympat que la tournée des hôpitaux psychiatriques, moi ça me fait penser a mon enfance et ça me fait vraiment chier –T’inquiète pas ça va passer –Facile à dire…» On as donc fini par rentrer ma petite crise d’angoisse a donc durée deux heures puis au moment du repas je n’ai pas pu m’empêcher de me marrer a toutes les discussions, surtout a celles sur les jeux olympiques de ski « Ha y se défoncent bien eux !! »… Tsss… Tsss… Est venue l’heure de prendre mes goûtes il fallait en prendre dix « la j’ai commence a me foutre de la gueule de mon père « Ouais on peut en mettre 25 comme ça je serais bien défoncé pour dormir –Non le psy il a dit qu’il fallait en mettre dix –Bon allez laisse tomber » j’ai bien mis quatre heures a m’endormir, je me suis fatalement réveillé avec une méchante gueule de bois je l’ai dit a mon père qui m’as encore dit que c’était impossible, évidement… Ils ont donc fini par me ramener chez moi m’ont demandé si je voulais pas aller chercher ma voiture j’ai répondu que non que j’avais besoin d’être au calme et que ma mémoire finirait bien par revenir (Bien que j’en doutais moi même)… Durant cette période je n’ais pas perdu toute vie sociale et j’ai revu quelques potes bu quelques bières parmi eux mon ami Greg (frère de Anne qui as eue quelques problèmes d’hallucination). On discutait donc de ça et il m’a dit que il y a quelques jours un documentaire sur les hallucinations naturelles est passé à la télévision et que cette maladie s’appelait schizophrénie et que a peu près 1% de la population française en soufrait. Résultat il parait qu’il y a eu un rush pas possible vers les hôpitaux psychiatriques car beaucoup de gens a qui ça arrivait et qui en soufrait n’osait pas en parler de peur de passer pour fou et le cachait certains depuis des années. Je fus bien étonné car pour moi la schizophrénie ça regroupais les troubles du type dédoublement de la personnalité (genre les gens qui se prennent pour

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Napoléon ou moi pour le Christ) mais le fait que ça regroupais aussi les gens victimes d’hallucinations… Décidément les psys avaient des classifications bizarres. Donc j’étais schizophrène ça ne m’as pas plus choqué que ça… par contre ce qu’il mas choqué c’est que cette émission paraisse pendant la semaine ou moi j’étais a l’hôpital et ou je n’avais pas arrête d’en parler. Un espèce de faux souvenir des urgences ou j’étais en black out total me reviens « Ha comme ça les hallucinations c’est une maladie et c’est normal que personne ne le sache !!! Moi j’ai une copine qui en a depuis six mois et qui n’en a parlé que ya une semaine, qu’est ce que c’est que ce putain de b… ! » Etais ce moi qui avait influencé la diffusion de ce documentaire? Ou avais je trop d’imagination ?... Bé au pire si c’était le cas tant mieux. « Et sinon ta sœur ça va mieux ? –Bé elle est allé voir notre médecin de famille qui lui as prescrit des anxiolytiques pour dormir il ne voulait pas lui prescrire de neuroleptique parce que ça filtre trop d’émotions et qu’il est plus ou moins contre –Ouais tu m’étonne si tu voyais tous les légumes qui ya à l’hôpital –J’imagine, et sinon toi ça va –Ouais ça commence a se tasser –Ouais mais putain toi t’as vraiment du te droguer a mort –Noon, Greg bordel ! Tu fait chier a force !... » A partir de là, la vie a recommencé à reprendre un cours « normal » il fallait juste que j’évite de penser a ce qu’il venait de m’arriver sinon je me mettais a avoir des hallucinations de ce genre :

Les curseurs s’étaient donc transformes en courbes oscillantes. Là le dessin est statique mais dans la réalité ça défilait très vite. C’était assez perturbant mais, j’ai connu plus désagréable…

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Sinon mes parents ont absolument voulu a tour de rôle m’aider à retrouver ma voiture donc pendant deux semaine tous les week-ends j’ai eu droit a leur visite on est donc repassé aux urgences chez les flics et naturellement ils en ont rien eu a foutre de mes pertes de mémoire normal ils avaient d’autres chats a fouetter mais il fallait quand même aller les voir selon mes parents. Finalement un jour (deux ou trois semaines après) j’ai fini par retrouver cette chiotte… Elle était garée a deux cent mètres de chez moi sur une place autorisée j’ai même pas eu droit a un P.V. sur mon pare brise. J’avais donc rapatrié ma voiture cette nuit la, j’en revenait pas moi même. J’ai bien eu un vague souvenir de l’avoir fait et de l’avoir garée là mais vraiment très vague… fin de l’histoire… Bon sinon les cours ça allait pas fort, je ne dormais pas beaucoup, les examens approchaient et je me sentais de plus en plus faible, j’étais toujours sujet aux hallucinations (d’ailleurs j’ai revu les plus impressionnantes deux fois, j’ai eu quelques flashs inintéressant d’autre part, et de temps a autres je me mettais a voir des courbes oscillantes). Donc pas terrible tout ca, j’ai donc décidé de rappeler le médecin que j’avais vu a l’hôpital pour prendre rendez vous a l’extérieur de l’hôpital, le docteur G. était en vacance et ne pourrait me voir que le 10 avril dans un mois. Les examens sont arrivé et il va sans dire que ça n’as pas bien marché, j’avais loupé un TP noté pendant mon séjour a l’hosto et je ne l’ais pas rattrapé, je m’y suis pris trop tard et quand je suis allé voir le prof en urgence et que je lui ait dit que j’étais a l’hôpital psychiatrique il m’as dit « Vous allez me faire pleurer ! Il fallait vous y prendre avant ça m’oblige a revoir tous mon planning !! ». Ya aussi cette phrase bizarre d’un pote de mon école qui me prend entre quatre yeux et me dit « Houlala !!! Mais qu’est ce qui t’arrive t’as l’air fatigué ? –Bé c’est des choses qui arrivent de péter les plombs… tss… –C’est ça, t’est content maintenant tout le monde le sais –Ha ? -Oui bé quand on le sait on peut plus travailler !!! –Wouais pendent dix jours et pi ça passe. –Allez laisse tomber ! » J’ai pas eu le courage de pousser la discussion plus loin j’aurais certainement du mais bon. Je pense qu’il faisait référence a « défonce toi au travail » de toutes façon si ce truc marche c’est que le travail ça doit faire plaisir quelque part… ses parents ont pas du le louper à lui avec ça… Ca m’as refait penser à ma névrose d’enfance et ma grosse hallue visuelle et puis j’ai refoulé tout ça, j’avais autre chose a foutre… Je suis tout de même allé voir Yann D. pour lui exposer mon problème, il m’as gentiment payé une bière au bar d’à coté et a été sympat et compréhensif comme à son habitude, « Ouais bon c’est l’histoire de la drogue qui vous a fait péter les plombs bon arrêtez un peu, quand on est jeune on peut bien se défoncer au travail… Non merde ce truc viens de me foutre des tonnes d’hallucinations et m’as envoyé a l’hôpital… -Merde ! vous avez des hallucinations qui vous obsèdent ? –Plus ou moins mais sinon ça va, j’au juste un peu peur d’avoir loupé mes exams… -C’est pas grave au pire vous demandez un certificat médical à votre psy et vous recommencez l’an prochain –Oui mais la j’en ai vraiment mare des études –Je comprend mais un diplôme d’ingénieur on peut pas vous le donner comme ça et si sa se trouve vous avez même pas raté vos exams donc attendez au moins les résultats, ils seront affiché fin Juin… » J’ai bien essayé de lui montrer mes hallucinations mais il en a plus ou moins rien eu

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à foutre, on a donc fini nos demis et sommes parti chacun de notre coté… Une semaine plus tard j’étais de nouveau en stage au CNRS. Mes examens étant fini j’ai pu me consacrer au problème qui m’emmerdais le plus en se moment : la vanne de la drogue. Je n’arrivais plus à la refouler. les hallucinations ont redoublées mais je voulais y réfléchir pour avoir des trucs a dire a mon psy dans quinze jours tout d’abord j’ai voulu faire une analyse détaillée de mon hallucination première, celle de « la religion c’est l’opium du peuple » donc en partant de gauche a droite : 1) On ne peut pas prédire l’avenir (j’en ai déjà parlé mais j’aimerais approfondir). Pour moi qui me suis frotté à des calculs différentiels déterministes (ce qui veut dire que l’on possède une équation de base bien définie) n’ayant aucune solution analytique cela me parait évident, mais bon pour des profanes je doute que ce soit si simple… Donc en vertu du déterminisme universel, l'intelligence qui connaîtrait avec une absolue précision la position et l'énergie de tout objet dans la position initiale pourrait calculer l'évolution de l'univers à tout moment du temps. Déterminisme est dans ce cas synonyme de prédictibilité de l’avenir. Cependant, il existe des systèmes déterministes non prédictibles. En effet ces postulats ont été écrit à une époque ou le calcul différentiel n’existais pas ou était à son balbutiement. En effet si on part du fait que les mathématiques de cette époque ne connaissaient que les fonctions de bases tels quez la multiplication, l’addition et autre on peut imaginer que quelqu’un qui possède les équations régissant les lois de l’univers et une puissance de calcul suffisante puisse prédire l’avenir… Sauf que dans la réalité c’est pas si simple lors qu’on se frotte au calcul différentiel (régies par des fonctions tels que les intégrales, dérivées, laplacien, gradients, rotationnels, j’en passe et des meilleures) il arrive dans la plupart des cas que l’on possède les équations régissant un système et que les solutions soient incalculable sauf en approximation. De plus les solutions de ces systèmes sont le plus souvent divergentes dans le temps c'est-à-dire que plus on essaie de prédire ce qu’il va arriver plus les solutions sont imprécises jusqu’à en devenir inutiles. Donc dans ce genre de cas on fait appel aux statistiques c'est-à-dire qu’on donne une approximation des chances que tel ou tel phénomène se produisent jusqu'au moment où on ne peut plus rien dire du tout sur ce qu’il va arriver. De plus dans de nombreux cas aussi les variations des conditions initiales c'est-à-dire les variations de l’état dans lequel se trouve le système au départ du calcul influent très fortement sur les prédictions que l’on puisse faire par les mathématiques. C’est ce que l’on appelle en météo l’effet papillon, une petite variation des données aux conditions initiales pour l’exemple la non prise en compte des battement d’ailes d’un papillon au départ du calcul peut entraîner la non prédiction d’un ouragan huit jours plus tard dans un autre endroit du globe. Pour les septiques accros aux boules de cristal qui ne sont pas convaincu prenez le temps de lire un livre de vulgarisation sur la théorie du chaos il vous convaincra peut être. Le problème c’est que c’est agréable et très rassurant de pouvoir prédire l’avenir c’est pour ça que l’on paie si cher les ingénieurs comme moi pour faire des calculs qui donnent une idée de ce qu’il risque d’arriver et qu’on se

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fait si souvent enfler (bien que ce ne soit pas mon cas) par des voyants et autres astrologues qui disent pouvoir le prédire (laisser moi rigoler un coup). Donc ça c’était pour les diseuses de bonne aventures le second point va très certainement énerver les fondus de dieu de tout poils mais bon j’écrit un bouquin sur la folie après tout… 2) Dieu n’existe pas en tant qu’entité vivante : Je m’explique. Donc selon la religion catholique dieu a forme humaine, je n’ai jamais pu saquer ce précepte. Qu’est ce que dieu tout puissant pourrait il bien foutre avec des pieds des mains des yeux, pourquoi faire, avant de créer l’univers avait il besoin de faire la vaisselle de se taper une petite pignole ou autre, avait il besoin de marcher au milieu du néant ? Ça m’as toujours paru débile c’est sûrement pourquoi la religion catholique prédominante en France et donc la religion en général ne m’as jamais convaincu. Si j’avais habité un pays musulman ou dieu n’as pas forme humaine et est une espèce d’entité gigantesque et indescriptible j’aurais embrassé plus volontiers la religion mais bon j’habite un pays catholique. C’est peut être une chance d’habiter un pays avec une religion complètement conne, ça m’as sûrement évité quelques déboires. Donc en résumé le pape a ressemant déclaré que les musulmans avaient une vision de dieu plus Cartésienne et les catholiques une vision de dieu plus humaine, ça a provoqué un tollé coté musulman et bien ce coup ci j’étais du coté musulman. Mais bon moi mon dieu d’athée est tellement grand qu’il en devient infini comme l’univers donc pourquoi me fatiguer a prier pour qu’un truc pareil exauce mes vœux ou même m’écoute, je n’ai toujours pas la réponse a cette question peut être quelqu’un m’ouvrira t’il un jour les yeux sur l’utilité de prier mais j’en doute. Pour moi dieu est infiniment grand. Et donc infiniment insensible a nos problèmes et même insensible tout court. Donc dieu n’existe pas selon moi. Toujours est il que je pense que les croyance en dieu viennent d’une fascinations pour l’infini et que l’espèce humaine n’as pas fini d’en entendre parler. 3) Tout le monde a le même cerveau, alors ça j’y tiens souvenez vous de la phrase de ma mère qui disait « les psys c’est du lavage de cerveau » j’ai encore le souvenir d’enfance ou je réfléchissais mort de trouille dans mon lit et ou je me disait « Et pourquoi ma mère est folle pourtant elle a le même cerveau que moi !! Qu’est ce qu’il ne va pas ? ». Donc chez moi a part pour des maladies bien définies tels que la trisomie 21 ou l’autisme (et encore) tout le monde as la même capacité a réfléchir et a utiliser son cerveau, toutes les maladies mentales sont curables et j’en suis la preuve vivante le problème c’est de détecter la maladie et de faire l’effort de se soigner. A partir de ce principe l’intelligence devient une flatterie et la connerie une insulte. J’ai beau avoir un diplôme d’ingénieur il m’arrive de faire les pires conneries (de moins en moins en prenant de l’age et depuis que j’ai pris la décision de me faire soigner) tout comme il m’arrive d’avoir des traits de génie, le reste du temps je suis un gars normal, si j’ai un diplôme d’ingénieur c’est parce que j’ai travaillé pour, d’un autre coté je suis complètement nul en cuisine ou en orthographe par exemple parce que j’ai jamais rien foutu pour devenir bon dans ces domaines. Ya aussi le facteur psychologique, j’avoue bien volontiers que je n’ais jamais été aussi con qu’aux époques ou j’étais dépressif donc l’intelligence ca varie avec l’humeur. De plus je pense que ca marche pour tout le monde pareil et donc que « l’intelligence » n’as rien a voir

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avec la couleur de la peau (d’ailleurs pour ma part j’aimerais bien qu’on classe la xénophobie dans les maladie mentales qui obligent a se faire soigner on serais moins emmerdé avec les mouvements d’extrême droite mais bon) ou la classe sociale ou autre ça as surtout a voir avec le niveau d’éducation (et encore ya des gens sur éduqués qui racontent des conneries pas possibles, moi le premier) et donc plus les gens seront éduqués plus ils seront performant dans certains domaines point a la ligne. Bon moi par exemple les con et les intelligents je laisse ça a ceux qui comprennent rien a ce qu’il leur arrivent. Souvenez vous que moi je me classe chez les cinglés donc je suis pas emmerdé. Voilé. 4) Il faut entretenir son corps, bon bé ça je l’ai pas inventé, la base de la médecine moderne est basée la dessus, j’ai rien a dire si ce n’est que les gens qui n’en n’ont rien a foutre de leur santé physique vont crever, rien de grave. ça fait plaisir de pisser un coup, ca fait plaisir de manger, ca fait plaisir de dormir, ca fait plaisir de manger faire le contraire serait suicidaire, ça fait aussi plaisir de faire du sport parce que ton corps marche mieux après, vive les endorphines, halelouya… 5) le travail c’est un plaisir, j’entend par travail tout ce qui tend au mieux être de l’espèce, ya bien des gens qui bossent a foutre la merde et qui sont très bien payes mais, ceux la y doivent pas prendre beaucoup de plaisir a travailler c’est un point de vue qui ne regarde que moi mais c’est le mien. 6) Vive l’amour vive l’amitié, ais je vraiment besoin de développer la dessus. Moi j’ai toujours eu un maximum de potes, de copines, que j’ai choisi parce qu’ils avaient des discussions intéressantes m’apportaient du plaisir, c’est peut être ce qui a fait que je n’ais jamais eu besoin de psy (avant cette année). Et de toute façon si le sexe était désagréable il y a longtemps qu’on entendrait plus parler de l’humanité… 7) Faut pas tuer les gens… désolé pour la légère puérilité candide de cette phrase mais lorsque j’ai écrit ça j’avais 12 ou 13 ans… A 27 ans j’avais un peu mûri en réfléchissant un peu et vu que je délirais sur les religion et que je suis de nature assez rancunière qui n’hésite pas a employer la violence le cas échéant, j’ai préfère m’en référer à la loi du talion si chère a nos amis juifs, j’ai donc écrit : il faut une bonne excuse pour faire souffrir les autres : loi du talion. Moi je n’ais toujours recouru a la violence pour quelque chose qui mérite une bonne petite vengeance. Et ils y as des gens (tels qu’Adolf Hitler) qui faute de mieux méritent la mort. Sauf que je suis contre la peine de mort je préfère voir les criminels endurcis croupir en prison et avoir le temps de réfléchir à ce qu’ils ont fait et souffrir de remords plutôt que de les savoir mort (Parce que ne croyant pas a l’enfer ou au paradis je pense qu’on ne soufre plus une fois mort je regrette d’ailleurs qu’Adolf n’ait pas pu s’expliquer a sont procès et n’ait pas fini sa vie de merde en taule). Bref… 8) Il ne faut pas avoir peur de la mort… Désolé la aussi j’avais 12 ans… Bon en gros la mort c’est le truc le plus terrifiant auquel soit soumis l’être humain c’est la seule phobie qui soit incurable par la médecine il y a bien des gens qui se suicident mais c’est dans le cas de dépressions graves et en général ils se loupent assez souvent, c’est souvent des appels au secours, ça se soigne très bien et c’est tant mieux parce que sinon, de même que pour le sexe, il y a longtemps qu’on entendrait plus parler de l’humanité.

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Voila pour mon analyse personnelles de mes hallucinations de 2002… je sais que beaucoup de gens vont me prendre pour un doux dingue mais bon j’avais qu’a pas réfléchir à une phrase aussi cinglée que la religion c’est opium du peuple… Passons donc à la manière dont je me suis mis a contrôler mes émotions. Donc je vais faire un petit rapprochement avec Star Wars, commençons par le coté clair de la force : Montée descente. Donc ma théorie a moi c’est que le plaisir s’oppose a la fatigue, en effet lorsqu’on a beaucoup travaillé et qu’on as un boulot intéressant ou on prend du plaisir on rentre le soir on est fatigué. De même lorsqu’on ne fait rien on s’ennuis (ce qui pour moi est un sentiment lié a l’abattement et donc a la fatigue) et il faut qu’on se trouve une activité intéressante qui nous donne du plaisir. C’est plus parlant avec le sexe pendant l’acte on prend beaucoup de plaisir et après avoir eu un orgasme on se retrouve complètement claqué et on a plus envi de sexe. Moi ça me parait logique vu mon vécu mais peut être pas à tout le monde. La mauvaise nouvelle de cette histoire c’est que le bonheur total ça n’existe pas il y a toujours un moment où on prend un gros coup de barre, ou on ne ressent plus de plaisir et on part au lit. Une petite parenthèse pour dire que les points 1 a 6 de mon hallucination folle sont lies a cet état de fait (je sais pas si je me fait bien comprendre mais tant pis) Pour ce qui est du coté obscur de la force, pour moi la maniaco-dépression c’est au moins aussi con. Pour moi maniaco-dépression veut dire énervé-déprimé. En effet pour moi toute personne qui s’énerve pour rien par exemple le gar. qui tape sur sa femme parce qu’elle as mal repassée ses chaussettes, va un jour ou l’autre être pris de remords (qui est une forme de dépression) soit parce qu’elle est partie avec un autre gar. soit parce qu’il se rend compte par lui-même qu’il se comporte mal avec sa femme. A l’inverse la femme qui se fait taper par son maris et qui vit dans la peur et l’inquiétude (qui est aussi une forme de dépression) va finir par haïr son mari (qui est une forme d’état maniaque) se casser et appeler la police qui vont s’énerver et venir incarcérer le dit maris indélicat. Voila pour moi le mécanisme de la haine : La maniaco-dépression. j’en et fait et je peut témoigner que c’est très désagréable. Donc en conséquence si tout les connards qui frappent leur femmes étaient conscient du fait qu’ils souffrent d’un trouble bipolaire et se faisaient soigner ils y aurait moins d’accident conjugaux (je me souvient plus des chiffres mais ils sont assez hallucinant en France). De même si on prend le résonnement un peut plus loin, (en laissant de coté les meurtriers les violeurs et autres formes de psychopathes) si tout les connards de fous furieux de va t’en guerre qui ont le pouvoir se rendaient comptent qu’ils souffrent eux aussi d’un trouble bipolaire et qu’ils allaient se faire soigner la tête là on aurait à faire à la fin des guerres, rien de moins. C’est un peu pour ça que j’ai tenu à écrire ce livre. Donc là la bonne nouvelle c’est que l’être humain qui as une bonne santé mentale est quelqu’un de gentil qui essaie de désamorcer les conflits parce qu’il n’aime pas faire de la maniaco-dépression ni voir les autres en faire. Comme moi aujourd’hui depuis que j’ai eu la bonne idée de me faire soigner. (Une petite parenthèse, comme précédemment les point 7 et 8 de mon hallucination folle sont lies à la maniaco-dépression).

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Le problème c’est qu’a l’époque j’étais loin d’être guéris il y avait toujours cette histoire de drogue qui me torturais la tête « Et qu’est ce que c’est que cette histoire de drogue qu’il raconte le psychiatre –Arrête de gueuler Josette… …quand tu crie sur les gosses tu les drogues». Ca me foutais assez méchamment la merde dans mon pauvre cerveau et j’en appréhendais d’autant plus mon entrevue avec le docteur G. le 10 avril, j’y ait donc méchamment réfléchis. Donc si j’avais bien compris l’histoire de cinglé le but du jeu premier de cette vanne était de sur motiver les travailleurs normaux ou sexuels à leur boulot. Un bon gros coup de pute à la sauce capitaliste en racontant des trucs du genre le travail c’est un peu comme une drogue, défonce au travail pour les travailleurs normaux et le sexe c’est un peu comme une drogue pour les travailleurs ou travailleuses sexuels (c'est-à-dire gigolos ou les putes). Bon sachant ce que je savais comment défaire le « charme » ? Je me souviens dans mon école d’ingénieur de m’être fait engueuler parce que je parlais trop de drogue « Bon Etienne bordel t’as pas encore compris !!! ». Donc selon ma théorie pour défaire ce truc il fallait donc parler drogue au gar. ou à la fille qui se défonçait a son travail (quel qu’il soit). Donc dans mon intellect de l’époque les drogues se classaient selon deux catégories les neuroleptiques et les antidépresseurs. Les neuroleptiques étaient voués a calmer c'est-à-dire a empêcher de faire de la maniaco-dépression mais ne donnaient aucun plaisir et les antidépresseurs qui donnaient du plaisir mais favorisaient la maniaco-dépression (je comprendrais dans l’avenir que je simplifiais un peu et même beaucoup). Mais bon a l’époque j’en étais la. Donc dans mon intellect de l’époque les neuroleptiques empêchaient la maniaco-dépression mais laissaient libre d’éprouver du plaisir ou de la fatigue donc impossible de se révolter : la camisole chimique en gros. Donc on pouvait l’expliquer facilement le fonctionnement de cette drogue en faisant un bon vieux signe de croix en faisant : Les neuroleptique on est libre d’être content (le doigt monte) et on est libre d’être fatigué (le doigt descend), par contre impossible de déprimer (le doigt part a gauche) ou de s’énerver (le doigt part a droite). Le signe de croix se faisant dans le sens du catholique qui se signe parce que c’est plus rigolo (mais j’ai un sens de l’humour bizarre aussi). De même avec les antidépresseurs : donc les antidépresseurs ça régule le plaisir donc impossible de faire des crises d’euphories ou de fatigue, mais ça laisse libre cour a la maniaco-dépression (pour le signe de croix réfléchissez un peu mais j’y reviendrais). Le gros problème de ma vie a cette époque c’est que ce truc me rappelais des souvenirs de mon enfance sauf que ce coup ci c’étais pas des souvenirs de mes parents qui c’engueulent mais des souvenir de radio ou de télévision et là c’est le drame. C’est a peu près la même histoire que : et quand tu crie sur les gosses… Sauf que là c’est radiophonique donc voila le délire (aujourd’hui encore je ne sais pas si ce phantasme-souvenir est vrai sauf que si c’est un fantasme je suis un vrai génie et si c’est un souvenir les vieux nous ont fait un sacré coup de pute). Donc dans mon phantasme-souvenir j’étais en voiture avec ma mère et l’auto radio marchait a plein volume et l’auto radio crachait « C’est une vanne a faire péter les plombs a toute la chrétienté c’est la différence entre les neuroleptiques et les eufouriiisants (antidépresseurs pour ceux qui auraient pas compris) » et ça

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se répétais comme ça en jingle « C’est une vanne a faire péter les plombs a toute la chrétienté c’est la différence entre les neuroleptiques et les eufouriiisants » donc dans mon souvenir il ne fallait pas parler ni poser de questions pendant ce jingle sinon ça ne marchait pas. Donc on était dans la voiture ce truc nous faisait bien marrer a moi et ma sœur mais il ne fallait pas qu’on parle sauf que au bout d’un moment ma curiosité infantile a pris le dessus « maman c’est quoi un eufourisant » sur ce ma mère a de suite éteint le poste « on t’avais dit de pas parler Etienne !!! » le trajet c’est passé et on est arrivé chez une copine a ma mère « Bordel, Etienne il a demandé c’est quoi un euphorisant, tu crois qu’il va devenir alcoolique !!! –Bé maintenant que t’as gueulée comme ça devant lui ya des chances -Hoo !!! mon pauvre bichounet je voulait pas… ». J’avais aussi des souvenirs de télé comme quoi c’était un truc pour dynamiser notre économie pour que les jeunes défoncent au travail avec le gar. en costume trois pièce qui disait « Et Bé, y faudra un jésus christ de la psycho ». Ce truc m’as fait marrer pendant deux jours au grand étonnement de mes mètres de stages qui se demandaient ce qui pouvait bien me déclencher ces crises de fou rire. Je m’étais même inventé une histoire drôle par rapport a ça. C’est l’histoire de deux potes d’enfance (américains) l’un devenu homme d’affaire qui se défonçait au travail depuis qu’il avait quinze ans en costume trois pièce l’autre qui avait fait des études de psycho et était cool mais avec une bonne tête de cinglé (cheveux hirsutes et compagnie) les deux dans la quarantaine. Donc le gars qui avait les cheveux hirsutes disait a son pote « hé tu te souviens de quand on était jeune il parait qu’il y avait une vanne qui pouvait faire péter les plombs a toute la chrétienté et bé maintenant je la connais c’est la vanne des neuroleptiques et des euphorisants t’as vu ça fait un signe de croix elle est pas bonne !!! –ta gueule moi j’ai du travail ». Et voila ça marche pas. Je me suis pissé au froc pendant deux jours sauf que le problème de ce truc c’est qu’il ça commençait à tourner méchamment en boucle je lui avais même trouvé un nom que j’avais cru entendre dans mon école d’ingénieur ce truc s’appelais le ciseau de Reishweis ». Il me tardais donc mon entrevue avec le Dr G. (Pour ceux qui auraient rien compris je redévelopperais plus tard) Arrive le jour fatidique 10 avril 2002, je me rends donc au Centre Médico-Psychologique de mon cartier. J’arrive donc la fleur au fusil et mon hallue visuelle en poche. J’attends un quart d’heure et c’est mon tour. Le Dr G. commence donc par les questions de routine. « Ca va Mr L. –Pas trop mal –Vous dormez en ce moment ? –Pas assez a mon goût mais je tiens –Vous faites quoi en ce moment ? –Je suis en stage au CNRS –Vous arrivez a travailler !! –Oui…-Vous avez toujours des pertes de mémoires –Un peu moins –Vous pouvez me donner la date de votre entrée a l’hôpital? -6 Février je suis pas près de l’oublier cette journée –Vous avez toujours des hallucinations ? –Non mais j’ai fait un dessin… ». Et je lui file mon dessin un peu fébrile, il le regarde quelques secondes un peu pensif et dit « Vous avez fait ca par ordinateur, vous arrivez à utiliser un PC? –Bé oui, je suis ingénieur tout de même…». Et la le Dr G. me balance mon dessin a la figure en me disant « Bon oubliez ça ! Vous voulez pas un neuroleptique » Et la fatalement je pète un câble « Ou un euphorisant je la connaît déjà celle la. Bon allez je suis pas venu la pour déconner vous allez me l’analyser ce truc

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yen a pour cinq minutes et on en parle plus –Mais c’est pas un peu lourd tout ca pour vous –Non ça va et d’abord ou est ce qu’ils sont tous les dessins que je vous ait fait a l’hôpital –Non mais ça on ne va pas vous les rendre oubliez ça je vous dit –Et comment vous voulez que je fasse pour oublier un truc pareil –Vous êtes maniaque Mr. L. –Non je suis pas maniaque je suis énervé on as pas le droit de s’énerver dans ce pays !!!»… Black out… S’en est suivi une engueulade onirique dont je ne garde aucun souvenir je finit donc par sortir de son cabinet dans un état de rage indescriptible le docteur G. est blanc comme un linge et un infirmier vient à ma rencontre « Calmez vous Mr –Non c’est bon, je sais que je viens de péter un plomb mais la ça fait un peu beaucoup pour moi –C’est pas grave ça se passe souvent comme ça, si vous avez besoin de parler repassez donc un autre jours –Génial, j’ai que ça à foutre en général je m’énerve jamais et la je viens de sauter une raie biblique, félicitation docteur vous y êtes super bien arrivé à me foutre en colère ! Non pour parler, moi j’ai des amis pour ça… Bon allez bonne journée quand même… ». Je me suis donc barré suis retourné travailler mais avec une légère sensation de déprime, je n’ai rien réussi à foutre de l’après midi… Ca en serait certainement resté la si mon cas n’avais pas fini par empirer, j’avais de plus en plus d’hallucination de type flash des que j’entendais le mot drogue. Un soir dans un bar j’en ai eu cinq ou six à la suite. Pour ceux qui auraient du mal à se faire une idée ça donne a peu près ça :

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L’image du dessus représente le bar avant le flash d’un seul coup la vision se fige pendant une seconde comme sur l’image du dessous et ça revient à la normale au bout de deux ou trois secondes. Et ça tape à mort est il besoin de le préciser. Sinon au bout de trois ou quatre jours a ce tarif j’ai commencé a être rattrapé par mon fantasme-souvenir (Bien que je doute encore aujourd’hui qu’un fantasme puisse faire autant de dégâts mais bon). « C’est une vanne a faire péter les plombs a toute la chrétienté c’est la différence entre les neuroleptiques et les eufouriiisants ». Et donc ça en boucle en continu jusqu’au jour ou je n’ais pas trouvé le sommeil a cause de ce truc ou je me suis ramené a mon stage en état de dépression avancée et ou mes patrons on très bien vu que j’avais un gros problème. Je leur ais même filé une photocopie de mon dessin. Bilan des couses ils ont rappelés l’hôpital une

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demi heure plus tard l’ambulance était la je tenais plus en place avais anormalement froid pour un mois d’avril et avais des hallucinations visuelles et auditives du types de celles ci-dessous.

Et donc les petites croix défilaient à une vitesse folle devant mes yeux. Arrivé a l’hôpital j’avais toujours froid et je m’étais donc blotti devant les radiateurs (Eteints au moi d’avril) de la salle d’attente des urgences psychiatriques. Je leur fille a eux aussi une photocopie de mon dessin et attend l’arrivée du psy au bout de dix minutes j’entre dans la salle de consultation des urgences. Repart sur les questions de routines j’y répond « Et donc qu’est ce que vous avez aujourd’hui ? Bé je suis en boucle infini avec les neuroleptiques et les euforisants vous savez le ciseau de Reishweis. –Je ne vois pas de quoi vous parlez… -Si vous le savez… Vous voulez le déclencheur de tout ce bordel ? –Oui on le veut bien –Le sexe c’est une drogue c’est un pote a moi qui m’as expliqué cette vanne, très intelligent comme pote… ». Moi ça m’avait fait du bien de dire ça sauf que la jeune psychiatre se lève l’air outrée et se casse… Moi je retourne donc me blottir contre mon chauffage éteint… La dessus elle finit par revenir avec un confrère plus âgé « Bon ok Mr L. on va vous aider.

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Sinon lorsqu’on découvre ce truc on a tendance a plus rien a n’avoir a faire de l’argent ça va de ce coté la ? Oui ça j’arrive à gérer mais je suis super salle, je sais plus quand est ce que j’ai mangé la dernière fois et j’ai pas dormi depuis deux ou trois jours… -Bon ok dernière question quel est selon vous le sens de ce dessin –Bé c’est une hallucination donc ou alors la nature est très bien faite ou les extraterrestres ont vraiment un humour de merde ! » Là-dessus le vieux psychiatre rigole un grand coup et me demande de le suivre, j’entre dans un couloir et il me tend une pilule. « Donc vous acceptez le fait d’être malade et qu’il faut vous soigner –Oui ». J’avale la pilule avec un verre d’eau et commence très rapidement à ressentir des bouffées de chaleur. « Bordel qu’est ce que vous m’avez filé Dr. ? Un anxiolytique. -Putain qu’est ce que c’est que ce truc j’ai pas envi d’avoir à gérer un truc pareil… -Vous battez pas contre ça c’est pas la peine… ». Black out total… Je recommence à avoir des souvenirs deux ou trois jours après. J’étais en contention dans une cellule d’isolement. C’était donc une chambre tout ce qu’il y avait de plus banal sauf que le lit était vissé au sol sans meubles, et il y avait des barreaux aux fenêtres. J’étais en train de dessiner la vue extérieure de ma chambre qui donnait sur un parc plein de cyprès. Une vue assez jolie d’ailleurs, toutes les deux heures j’avais le droit de sortir fumer ma clope mais il ne fallait pas que je parle au patients et mes repas étaient portés dans ma chambre. Lorsque je demandais a un infirmier pourquoi j’étais enfermé ils m’as dit que je mon état ne permettais pas que je côtoie les autres patient mais que des que le psy serait d’accord je pourrais sortir. J’étais dans un état semi léthargique je me souvenais a peine ce que j’étais venu foutre ici je n’ais donc pas opposé de résistance de toute façon j’avais calculé que plus je m’énerverais plus je serais gardé longtemps en isolement. Deux ou trois jours après je ne me souviens plus par quel miracle j’ai eu le droit de sortir et j’ai été changé de chambre. Un autre patient fraîchement arrivé a vite pris ma place. Donc je me souvenais même plus ce que je foutais la. Et puis un gars qui avait l’air de s’y connaître m’as demandé pendant le repas « Pourquoi ils t’on enfermé a toi t’as pas l’air si méchant –Bé je m’en souviens plus… Ha si des hallucinations et des histoires de drogues dans mon enfance –Bah on enferme pas les gens pour ca –J’en sais rien… ». Apres le repas je suis donc allé demandé poliment un papier et un stylo auprès des infirmiers par chance il y avait aussi des feutres fluos je leur en ai emprunté un jaune et un bleu les seules couleurs qui m’intéressaient en plus du crayon à papier et ais entrepris de dessiner mes hallues folles. Le problème de ma vie c’est que autant le dessin du dessus me paraissait joli et géométrique autant je sentais que celui du dessous était incomplet ça m’as refait gamberger qu’est ce qu’il pouvait bien manquer a cette putain d’hallue ? Un quart d’heure après alors que je réfléchissait a la théorie des névroses et à mes histoires de drogues d’enfance j’ai eu un gros flash violet bien géométrique celui la et un neuvième point venait s’additionner a ma petite religion de cinglé : il faut assumer sa vie. En effet je pense que si plus de gens assumaient les saloperies qu’ils faisaient au long de leur vie et venait s’excuser après coup il y aurait moins de drames familiaux moins de gosses traumatisés dans l’enfance, moins de guerres et de conneries regrettables, si chacun acceptaient ces tord quand ils ont fait

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une saloperie, le problème de cette époque c’est que lorsque on accepte le fait d’avoir fait une connerie on passe direct pour un faible et le gars en face en profite pour vous enfoncer encore plus. Donc dans ce monde tout le monde veut faire croire qu’il infaillible pour paraître être le meilleur. Donc dans le monde du travail personne n’avoue ces erreurs de peur de passer pour un faible. Moi dans mon cas j’avoue ma bêtise très vite ce qui laisse le temps a mes supérieurs de se retourner et de prendre les mesures adéquates. J’ai fait une connerie, bé j’assume, comme ça laisse le temps a mes collègues (et a moi par la même occasion) de rattraper le coup. J’ais toujours assumé mes failles (parce que tout le monde est faillible) et ça m’as toujours fait gagner du temps a moi et a mes collègues. Donc messieurs dames assumez les conneries que vous faites… personne n’est infaillible… Neuvième point… Et a la ligne… Terminé… J’ai donc senti que mon truc était complet je l’ai dessiné et ça as donné a peu près ça. Vu que j’avais commencé à délirer sur les religions pourquoi s’arrêter…

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A partir de la je me suis assez vite rappelé des raisons qui m’avaient faites atterrir ici, surtout le jours ou a travers la vitre insonorisée de la salle de réunion, j’ai vu deux jeunes psy (des doctorant sûrement) se faire des signes de croix en souriant (dans le sens de la bible sinon c’est pas drôle). J’ai rigolé et ait fait un joli signe de croix a mon tour a partir de la je n’avais plus trop de doutes ou j’avais raison ou j’étais bon pour finir mes jours ici. C’est ainsi que un soir j’ai fini par prendre un infirmier que je trouvais sympathique entre quatre yeux et lui ais demandé « Bon sinon comment y faisait Jésus Christ ? Donc l’infirmier répond laconiquement en se signant au nom du père du fils du saint esprit ainsi soit il, Amen » Donc en me signant de même avec encore un peu d’hésitations je répondit « Je suis content, je suis fatigué, je suis déprimé, je suis énervé –Oui, c’est un miracle !!! ». J’ai failli tomber

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dans les pommes lorsqu’il a répondu ça, mais au moins c’étais officiel ma maladie c’étais : Je me prend pour le Christ de la psycho bien entendu. Donc vu qu ça c’étais vrai il n’y avait pas de raison pour que tout le reste (je parle de mes histoires de drogues dans mes souvenirs d’enfance ne le soient pas). Le problème c’est que le docteur G. non content de toujours refuser de m’analyser les trois phrases de mon hallue visuelles, ne voulait pas entendre parler de mes histoires de drogues, et lorsque je lui ais expliqué la bible a refusé de me dire d’où ça sortais. Et plus les séances allaient plus ça m’énervais et plus ça m’énervais plus j’avais de médicaments « C’est quoi cette vanne de drogue de merde, vous trouvez ça drôle, et les gens qui se défoncent au travail qu’est ce que c’est que ce bordel ?… bon sinon je vous ai fait un autre dessin vous allez peut être l’analyser celui la, vous allez pas me faire croire que je suis le seul au monde à voir ce genre de trucs». Et il restait muré dans le silence et écrivait trois conneries sur sa feuille et le soir j’avais des médicaments de plus. Le problème c’est que les infirmiers ne comprenait pas que je reste calme et plutôt sympat quand jetais pas en séance et que des que j’avais psy je devenait une vraie furie. De plus je ne comprenait pas que mes hallues visuelle en grande partie responsable de ma maladie ne soient pas versées à mon dossier psychiatrique, j’en ais parlé aux infirmiers qui ne comprenaient pas non plus. Bref, J’étais en train de péter les plombs en séance lorsque le Dr G. a fini par dire « Mr L. On aimerais bien que vous relativisiez, tout ça, de toute façon la technologie actuelle n’as pas les moyens de répondre a vos questions», J’ai fermé ma gueule cinq secondes et j’ai dit « Ouais bon ok ». Fin de séance. La comédie a bien durée un mois tout de même. J’ai eu droit à toute la panoplie des effets secondaires du aux médicaments du type tremblement impossibilité de tenir en place (je courais beaucoup dans le parc si bien que les patient avaient commencé a me surnommer running man) trouble de la vue, hypersensibilité de la peau au soleil, incontinence. Il y avait bien des médicaments correcteurs mais ceux-ci entraînaient aussi leur lot d’effet secondaire… Bref. A partir de la il ne me tardais qu’une chose c’était de me barrer de cet hôpital et de retourner bosser pour avoir une chance de finir mon année (je faisais d’ailleurs de la physique quantique a l’hôpital histoire de me rassurer sur le fait que mon cerveau était encore en état de marche). J’avais deux ou trois coups de fils par jours de potes qui voulaient savoir comment j’allais j’ai eu plein de visites et les infirmiers se demandaient comment je faisais pour avoir autant d’amis. Mes parents et ma sœur sont passés me voir. Le Dr G. a voulu parler à ma mère et je lui ais dit que c’étais pas une bonne idée. Il voulait aussi faire se rencontrer mes parents et là j’ai presque rigolé. Ma sœur m’a appuyée dans cette voie, à base de « non non Dr. Ces deux la se haïssent ça va être la guerre ». J’en ai aussi parlé à ma mère « Bon maman, tu veut vraiment le voir le psy –Pas vraiment –Bon donc n’y va pas… ». Il faut dire que je sentais bien le massacre qui aurait pu en découler. Bref. Mes séances de psy j’en avais plus rien a foutre. Je commençais à m’être fait des copains parmi les patients. On notera au passage que la maladie mentale n’as rien a voir avec la classe sociale, ça allais du médecin dépressif au RMIste cocaïnomane en passant par les enseignants, les mères au foyers, les croques morts, les artistes, les jeunes de banlieue, il y avait même un ancien

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infirmier d’hôpital. Les pathologies allant de la simple dépression au dédoublement de la personnalité en passant la boulimie, les toxicomanies, les gens en incapacité de gérer leur fric et les crises maniaques comme moi. J’ai des histoires croustillantes sur chacun des patients que j’ai connus mais je les passerais sous silence car ce n’est pas le propos de ce livre qui traite de mon cas personnel. Le problème c’est que je n’étais pas en hospitalisation libre mais en hospitalisation à la demande d’un tiers (qui était mon père) et que je n’avais pas le droit de sortir sans l’aval du médecin. Je lui ais donc martelé que j’avais un stage a finir et que je voulais sortir histoire de pouvoir espérer finir mon année. Au bout d’un autre mois il a fini par craquer et m’as laissé sortir. Bilan des courses tout ce que j’avais gagné c’était une très jolie théorie sur le fonctionnement des émotions humaines et la non existence de dieu, un certificat d’Affections Longue Durée allant jusqu’en 2030 qui me donnais droit aux médicaments et hospitalisation psychiatriques gratuite en cas de rechute et, enfin la crainte de faire une belle rechute si je ne réussissais pas a refouler mes saloperies de névroses de drogues d’enfance. Le problème c’est que le refoulement c’est pas mon fort. Apres une semaine de « repos » forcé avec ma mère, je pus réintégrer le CNRS. Une petite parenthèse politique tout de même, le 21 avril avait eu lieu au cour de mon hospitalisation et avait fait plus ou moins fait flippé tout le monde (même les médecins). Donc comme tout le monde le sais J. M. Le Pen (Dit Le Penthotal et oui je me souviens de ça aussi) arrivait au second tour grâce au brillantissime thème de campagne de J. Chirac sur l’insécurité. Donc, je vais vous en parler de l’insécurité. En effet elle avait beaucoup augmenté sous Jospin mais due au nombre de vol à l’arrachée. Et vol a l’arrachée de quoi, je vous le donne en mille : de téléphones portables. Donc le boum des télécommunications des années 2000 qui nous avait valu une croissance de 4pts/ans avait eu l’effet pervers d’augmenter l’insécurité. Sauf que (point de vue qui ne regarde que moi) c’était pas la faute de la gauche si on avait eu 4 pts de croissance et pas la faute de la gauche si les vols de portables avaient augmenté et en conséquence l’insécurité (On notera bien qu’il y a plus traumatisant dans la vie que du vol de portables). Mais la droite avait jouée la dessus pour gagner et elle avait bien réussie a faire peur a tout le monde (Sauf a moi qui n’avais et n’ais toujours pas de portable). Une fois que tout le monde a eu son téléphone a la con, miraculeusement l’insécurité a baissée et la croissance aussi. On c’est bien fait enfler sur cette histoire nous les gauchistes mais bon, rien de grave. Mais, c’était sans compter sur notre nouveau garde des sceaux nommé Nicolas Sarcosy. Mais permettez moi de revenir plus tard sur son cas. Bref… De retour au CNRS, il va sans dire que sous neuroleptiques j’étais un peu moins performant au travail. Il m’arrivait de dormir sur mon poste de travail et personne n’osait me réveiller, ma mettre de stage qui n’était pas une conne connaissait les effets de neuroleptiques sur le cerveau, j’ai donc fait un stage médiocre. Le gros problème est arrivé le jour ou j’ai pris mes pieds et suis allé voir les résultats des examens j’avais deux points en dessous du plus nul de l’école, même en me défonçant dans mon stage (ce qui était

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impossible pour moi a l’époque) je n’aurais pas la moyenne ce qui était nettement insuffisant. J’étais parti pour redoubler, mes collègues du CNRS qui m’aimaient quand même pas mal m’on dit de pas me décourager et de continuer, j’en ai pas eu le courage, j’étais trop crevé, impossible de me concentrer, impossible d’imposer ma vision des choses en réunion, le gros coup de barre, j’ai quand même essayé de produire un rapport mais c’était du copier coller de mon dernier stage, j’ai donc eu rendez vous avec le psy qui m’avait vu a l’hôpital et lui ais demandé un certificat de maladie. Le psy était quand même étonné que j’ai réussi à travailler pendant un mois après ma sortie d’hôpital. Je lui ais dit que j’étais plus ou moins dépressif et que je recommençais a avoir des pensées suicidaires, le psy a répondu « normal vous vous êtes un peu trop énervé a l’hôpital, vous voulez un antidépresseur ? –C’est additif ces trucs…-Un peu -non c’est bon j’ai déjà assez de problèmes avec l’alcool je veux pas devenir pharmacodépendant, on continue avec les neuros –Comme vous voulez ». Hé oui pour ceux qui ne le savaient pas les neuroleptiques ne produisent aucune forme de plaisir et ne sont donc pas addictifs. « Bon sinon Mr L. les toxiques vous en êtes ou ? –attendez qué toxiques ? Vous m’avez bien fait une prise de sang quand je suis arrivé à l’hôpital ? –Oui –Et vous avez trouvé quoi comme toxiques ? ». Le docteur cherche dans les bilans sanguin de mon dossier psychiatrique « Oui excusez moi vous êtes négatif a toutes les substances illicites, pas de toxiques –Ha bon j’aime mieux ça donc vous me retraitez pas de drogué, alcoolique si vous voulez mais pas drogué ! –Oui excusez moi… ». J’ai donc pris mon ordonnance et suis parti en vacances dans la famille du coté de mon père. Je n’ais jamais été aussi crevé de ma vie je dormais 15h par jour les jours ou j’étais en forme, moi je trouvais ça normal j’avais pratiquement pas dormi de l’année il fallait que je récupère, en plus ce que j’avais pas compris a l’époque c’était que j’avais des doses de cheval de neuros pour ceux qui s’y connaissent crois me souvenir sans trop exagérer que je tournais au Tercian® après chaque repas. Ca fatigue un peu… J’ai donc passé trois mois dans cet état semi léthargique et à chaque entrevue avec le Dr. G. mon traitement baissait. J’ai bien essayé de montrer mes hallucinations à l’infirmier qui travaillait avec lui mais ça l’as juste fait rigoler « Hé bé au moins vous, vous avez pas besoin de vous droguer… ». Sinon lors d’un week-end j’ai bien réussi a engueuler avec ma mère parce qu’elle m’avait traité de fou « Ha ouais je suis fou t’as bon dos de me dire ça tu te souviens de tes délires ou yavait des psy sous le plancher de la maison avec un laboratoire et je sais plus quelle connerie –J’ai jamais dit ça –Et mon cul tu t’en souviens plus –Non j’ai jamais dit ça Etienne, je suis pas folle –Ok t’es pas folle, ça veut dire quoi névrose au fait. -Je ne sais pas ! – Tu ne sais pas, pourtant c’est ta maladie –Oui mais je sais pas et je ne laisserais jamais quelqu’un me traiter de folle. –Et sinon maman ça veut dire quoi maniaco-dépression –Je sais pas non plus –Et les médicament tu t’y connais un peu –Non c’est de la merde et je comprend pas que t’en prenne tu devrait arrêter ! –Non je n’arrêterais pas rien que pour te faire chier !!! Donc en gros t’es nulle en psycho, t’as des pertes de mémoires mais t’es pas folle –C’est ça, et je laisserais personne, tu entends, personne me traiter de folle –C’est bon j’ai compris ». Bref… j’ai recommencé mon année… Je dormais un peu trop en cours mais sinon c’était sympat mes exams se sont pas trop mal passé et j’ai

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arrêté de voir le Dr G. j’en voyais plus l’utilité, j’avais récupéré… j’ai pu refaire un autre stage dans un autre labo et ais appris qu’un thésard avait été pris pour succéder à mes travaux (normalement ça aurait du être moi mais bon, j’avais qu’a pas tomber malade aussi). J’ai déménagé parce que mon proprio vendait. J’ai eu de bons résultats à mon stage et après moult péripéties j’ai enfin réussi à avoir mon diplôme en faisant le grand chelem (c'est-à-dire avoir redoublé les trois années, et finissant bon dernier de la promotion, la grande classe). Le directeur de mon école d’ingénieur m’as même dit, le jours de la remise des diplômes : « je suis content que vous soyez parmi nous aujourd’hui, votre diplôme vous au moins, vous le méritez ». Me voila donc diplômé des grandes écoles et bien décidé à fêter ça. L’été avait donc bien commencé mis a part trois conneries administratives pour m’inscrire a l’ANPE et au RMI, j’avait pour projet de partir en août faire le tour de l’Europe avec ma pote Houriya qui venait tout juste de s’acheter un camion, le bon plan. Le truc c’est que maintenant elle habitait un village d’anarchistes dans le Gard. J’ai donc pris le train et l’ai rejointe. Apres un festival ma foi assez réussi dans le Larsac organisé par la Confédération Paysanne dont le chef de file n’est autre que José Bové, sur le chemin du retour vers le village ou elle habitais Houriya reçoit un coup de fil. J’étais donc en train de discuter avec mes nouveaux amis anarchiste (ça ne me posait aucun problème parce que j’ai toujours été un grand sympathisant de ce mouvement) devant un petit ruisseau bucolique en mangeant du pain au fromage lorsque Houriya viens me prendre a part. « Etienne, j’ai une mauvaise nouvelle a t’annoncer –De quel genre ? –Un pote a nous de Bordeaux –Grave ? –Ouais viens –Merde…». Elle m’amène donc dans un coin un peu reculé et m’annonce la mauvaise nouvelle « Rolland c’est suicidé –Bordel de merde et comment –Pendu… ». Et là elle fond en larme j’ai rien trouvé a dire. Bon pour la petite histoire Rolland est un pote a moi depuis que j’ai quinze ans, il fait parti des gens qui m’ont rendu visite a l’hôpital, jusqu'à preuve du contraire il aimais la vie, picoler, rigoler, les concerts, les filles, avait un nombre de potes hallucinant, il était plutôt psychologue, non violent et ne se droguais pas (si ce n’est comme moi à la bière). Aucune prédisposition au suicide selon moi. De plus il avait vécu en collocation avec Houriya pendant trois ans. Ayant l’un et l’autre réussi a reprendre plus ou moins nos esprits nous nous somme dit d’un commun accord que nous étions trop déprimé pour envisager le petit voyage en Europe et que nous ferions mieux d’aller a son enterrement et faire notre deuil à Bordeaux. Donc moi comme vous le savez déjà en cas de dépression mon taux d’alcoolémie augmente dangereusement mes saloperies de névroses d’enfance que j’avais bien pris soin de refouler pendant l’année refaisaient surface. J’ai bien réussi a aller a son enterrement (il devait bien y avoir 100 personnes), mais trois ou quatre jours après alors que je me « réveillais » de ma deuxième nuit blanche d’affilée, je me suis retrouvé à prendre le café avec une copine nommée Nadège dans un appart en collocation. J’avais tous les symptômes d’une dépression grave « Bordel t’as vu Nadège je tremble comme une feuille, –Putain, tu picole trop –Non, j’ai pas bu hier soir. Ca c’est très mauvais et ça s’appelle une bonne grosse dépression nerveuse –Ya des chances t’es un des pote au gar. qui c’est suicidé –Ouais, mais en plus de ça ya un truc en

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neurologie qui est en train de me bouffer la tête, tu t’y connaît en neurologie ? –Oui j’ai un DEA de biologie, la dopamine, la sérotonine… -Ouais, ça c’est principales les hormones du plaisir… -Non, laisse tomber c’est une histoire de drogue –Ouais, non, la j’y connais rien –Ouais, bon je crois que je suis bon pour l’hôpital –Noon, viens on va faire un tour au marché tu va manger un peu et ça ira mieux –C’est gentil mais laisse tomber… », Je lui fait un bisou et je me casse. De toute façon cet été étais bien parti pour être pourri, et de toute façon il ne fallais pas que je me voile la face, j’avais des tonnes de problèmes psychologiques : une mère folle, des saloperies de souvenirs de drogues dans mon enfance, une prédisposition aux hallucinations et un pote six pieds sous terre. Je connaissais bien tous les symptômes de la dépression et je n’avais vraiment pas envi de passer six mois à souffrir comme un con, j’avais que ça à foutre de mes vacances. En plus je projetais a la rentrée de reprendre rendez vous avec un psy, ça avançait juste un peu mes plans. Et puis de toutes façon, on verrait bien ce qu’on me dirait à l’hôpital. J’ai donc pris ma voiture, je savais pertinemment ou ce trouvaient les urgences les plus proches, j’ai quand même réussi a me perdre sur le trajet et pas qu’un peu, j’ai mis une demi heure a trouver le chemin d’un hôpital qui se trouvait a cinq cent mettre. Arrivé aux urgences je gare ma voiture je sais plus comment et demande en chialant a l’accueil « Ya des urgences psychiatriques dans cet hôpital, j’ai un pote qui c’est suicidé, je bois trop pour tenir le coup, mais là, j’en peu plus… -Oui Monsieur vous inquiétez pas… » J’ai attendu une demi heure l’arrivée du psy, voyant mon état on m’as même fait allongé. Le psy se présente « Bon monsieur qu’est ce qu’il vous arrive –J’ai un pote qui c’est suicidé : Dépression nerveuse –Vous avez des antécédents psychiatriques –Oui, l’an dernier j’ai comparé mes sentiments avec de la drogues résultat : Manie délirante –Vous voyez toujours un psy ? –Non, j’avais une école d’ingénieur à finir et les neuroleptiques ça me ralentissais trop –Vous avez réussi ? –Oui –Bien –Quel domaine ? –Electronicien… -Belles études… Vous vous souvenez de votre prescription à l’hôpital ? –Oui un peu, heuu… Depacotes, Tercian, Risperdal… Mais essayez d’éviter Risperdal, je supportais mal les effets secondaires -Bien bien, merci beaucoup… ». Un quart d’heure après le psy reviens et dit « Bon on vous a trouvé une chambre à l’hôpital psychiatrique central par contre il va falloir vous y rendre –Vous êtes sur, j’ai déjà eu beaucoup de mal à conduire pour venir ici alors que c’est à cent mètres de l’endroit ou j’ai passé la nuit donc moi je veut bien essayer de me rendre là bas de moi-même mais, dans mon état, je pense que ce serait dangereux, surtout que si je me souviens bien cet hôpital c’est pas la porte à coté –Oui vous avez raison on va vous appeler une ambulance… » Une heure plus tard j’étais aux urgences psychiatriques centrales de Bordeaux. Un psy m’accueille dans son bureau, me demande si j’accepte qu’une jeune stagiaire nous écoute, je réponds que ça ne me dérange pas… « Bon Mr L. qu’est ce qu’il vous amène –Bon j’ai donc un pote qui c’est suicidé, j’ai picolé pour tenir le coup, je dors quasiment pas depuis deux jour, j’arrête pas de réfléchir comme y faut pas en terme de montée descente, j’ai cramé toutes les hormones du plaisir de mon cerveau et donc je suis fatigué mais ça c’est pas grave. Je me suis un peu énerve parce que je voulais savoir pourquoi mon pote c’est suicidé et j’ai mais hormones de la maniaco-dépression qui

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commencent à descendre et ça, je veux pas que ça descende ». Il va sans dire que en expliquant tout ça je me suis démerdé pour faire un joli signe de croix. « Sinon j’ai une théorie, je pense que ya des gens qui racontent des truc du genre : le travail c’est un peu comme une drogue et quand on sait ça on se défonce au travail et la le gars se retrouve surexcité se défonce au travail et s’en branle complètement du reste, résultat il se retrouve complètement névrosé et devient fou… Ca doit marcher avec le sexe aussi pour fabriquer des putes mais ça je sais pas comment il faut faire… -Vous pensez donc que, des gens s’amusent a rendre fou d’autres en leur racontant des histoires de drogues –Oui » Un silence s’installe, la jeune stagiaire as l’air de se décomposer, et le psy brise le silence « Bon et sinon, vous avez pas une question a poser… », Je réfléchis un coup me met a rigoler, « Ha oui est que je suis fou docteur ? Non vous n’êtes pas fou Mr L. vous êtes juste dans un moment très difficile de votre vie… ». La discussion se termine on me met dans une salle dans le couloir des admis à l’hôpital et le psy reviens me poser une dernière question « Et sinon vous vous vous droguez Mr L. ? –Ha moi non docteur». Et la je me met a étaler ma science en matière de drogues dures que j’ai lu dans science et vie à 14 ans avec tous les effets secondaires possibles et les choses que j’ai observé chez les drogués lors de fêtes, et finit par dire « Non moi je touche pas a cette merde je bois juste des bières ». Ca fait bondir de joie tous les infirmiers. Je passe donc l’après midi dans une chambre, m’enlève tous mes objets personnels type ceinture, porte feuille, on m’apporte un repas, et vers huit heure un médecin arrive et dit « On vous a trouvé une chambre dans un pavillon on vous y amènera demain matin, bon par contre on vous préviens on avais pas assez de place dans les pavillons « normaux » donc on va vous mettre dans un pavillon pour cas relativement graves, enfin vous verrez c’est pas mal, en plus vous serez dans une chambre d’isolement mais vous ne serez pas enfermé, ça ne vous dérange pas ? –Non, c’est bon. -En attendant on aimerais bien que vous avaliez ça… -Ok, bon j’en ai pour combien de temps avant de sombrer dans le sommeil ? -A peu près cinq minutes… -Bon, bé je ferais mieux de me mettre au lit alors ». Le psy sourit et dit « Oui ce serait préférable… ». Black Out… Le lendemain on m’as désigné ma chambre, et on m’as remis un formulaire concernant le fonctionnement du pavillon, le personnel de ménage n’étant pas formé à côtoyer des cas dans notre genre, une partie du pavillon (ou nous avions nos chambres) était fermé une partie de la journée ce qui faisait que les toilettes la nuit étaient dans une partie du pavillon et le jours dans une autre partie. Le problème c’est que moi les premiers jours, j’avais la nausée (certainement psychosomatique) et que j’ai vomi plusieurs fois dans des endroits incongrus ne sachant pas ou étaient les toilettes. Je ne parlais pratiquement pas au patients et lorsque quelqu’un me demandais pourquoi j’étais la je répondais « dépression nerveuse consécutive au suicide d’un ami». Arrive la première séance de psy. Donc commençons par le début j’essaye de raconter ma vie au docteur, sauf que je me met a bafouiller comme un pire. Je sent que c’est médicamenteux donc je fini par dire « Qu’est ce que vous m’avez filé docteur… ça… ça fait pas comme ça… d’habitude –Ok on va vous changer de traitement ». Je prend donc mon nouveau traitement et arrive le moment du repas, des spaghettis, cool, je prend donc une bonne cuillérée et

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me met a rater ma bouche d’au moins un centimètre… Je garde mon calme et recommence rebelote je rate ma bouche, troisième essais pareil, les patients assis avec moi me regardent en chien de faïence… Et la je pète un câble « Bordel de merde ou est ce qu’il est le psy !!!... » Black out… Je me souviens juste de bribes de phrases du genre « …Et vous voulez pas me nourrir sous perfusion tant que vous y êtes… …Et je fait quoi maintenant, je part au lit ? Je me suicide ?... »… Comme quoi la camisole chimique ça n’empêche pas de faire de bonnes grosses crises de nerfs… Plus tard dans l’après midi un patient m’as dit « Toi j’ai pas aimé comment t’as parlé au psychiatre –Je m’en souviens plus… ». Sauf que le lendemain j’apprenais que l’on me changeais de médecin, j’ai demandé pourquoi « Problèmes d’effectifs –Ha ok »… Donc avec lui (que l’on nommera docteur L.) la ça se passais plutôt bien niveau médicaments j’étais pas trop surchargé, il a réussi à me trouver des neuroleptiques qui ne me faisaient pas trembler. J’ai donc commencé a lui raconter ma vie mais, entre mes histoires d’hallucinations, mes théories sur le fonctionnement des émotions, mes histoires de drogues dans mon enfance, ma mère folle et mon pote qui c’est pendu il as du rien comprendre a ce que je lui racontais, d’ailleurs moi-même je m’en souviens a peine… Sinon j’ai récupéré assez vite au bout de 3 ou 4 jours j’ai eu le droit de sortir. Et j’ai vite pris une importance capitale au sein du pavillon, j’étais un des seul a pouvoir sortir librement et un des seul qui ne tremblais pas comme une feuille, l’infirmier qui gérais la demande en cigarettes du pavillon étant en vacances, j’ai donc pris ça place, j’allais donc acheter les cigarettes au patients et je leur roulais même leur clopes, résultat : je me suis encore fait des potes… J’etais donc atterris au pavillon des troubles paranoïaques et des gens au comportement violents… C’étais pas triste mais on m’avais prévenu, le problème c’étais que je ne suis pas du genre a me laisser emmerder, j’ai donc failli me battre avec un misogyne indécrottable (oui mais si les femmes sont inférieures aux mecs c’est parce qu’elles ont 20% de gras en plus dans le cerveau…) qui avait en plus avait eu le tord de me faire des menaces physique (mauvaise idée), et avec un vieux nazi qui avait un tatouage de croix gammée de prisonnier sur la jambe (très mauvaise idée)… Sinon mon meilleur pote c’étais un gar. de mon age qui venait de faire une tentative de suicide et faisait de la paranoïa sur les scientologues dont il avait été adepte fut un temps et qui me prenait pour un passionné de psychologie (c’étais plus ou moins vrai mais la psycho, vu la maladie de ma mère, je m’y suis plutôt mis contraint et forcé). Je le recroise de temps en temps a Bordeaux et il va très bien. Au bout de trois semaines j’estimais que j’avais assez récupère et je suis sorti contre l’avis du médecin avec une interdiction totale (vu mon traitement) de picoler, et un rendez vous pour la semaine suivante avec le docteur J. au centre médico-psychologique de mon secteur. Et je m’estime gâté, n’étant pas misogyne une seconde le docteur J. se trouve être une très belle femme. Et oui à la question vous préférez un homme ou une femme pour votre suivi, j’ai répondu « peu importe… ». Bref… Etant donné que je voulais expédier mon trouble psychiatrique le plus vite possible j’avais aussi pris rendez vous avec le psychanalyste qui m’avais bien aidé lorsque j’étais a la fac. Mon premier rendez vous avec le docteur J. c’est

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donc bien passé, j’ai commencé a lui raconter brièvement ma vie, lui ait dit que j’avais pris rendez vous avec un psychanalyste, je lui ais dessiné mon hallue sur un post-it qui est toujours dans mon dossier psychiatrique. Un fait amusant c’est que en m’écoutant le docteur J. faisait tourner son effaceur et donc je lui ai dit « Ha là, on vois bien les gens qui on fait beaucoup d’études, moi aussi je sais super bien faire tourner mon effaceur, vous me le prêtez ? –Non –Bah et pourquoi ? –Bon ok j’arrête de faire tourner ce truc ». Et elle a rigolée… J’avais donc gagné un rendez vous pour le mois prochain. Le problème c’est qu’avec le psychanalyste ça c’est super mal passé j’avais un rendez vous toutes les semaines et a chaque fois la galère totale. Quand je luis ais montré mes hallucinations il m’as dit qu’il n’analyserais jamais des conneries pareilles, quand j’ai essayé de lui expliquer comment je les avais eue et que j’ai utilisé les mots montée et descente pour parler de mes émotions je me suis fait engueuler comme une merde « Nooon ! Vous ne réfléchissez pas comme ça ! Je vous interdis de réfléchir comme ça ! Et bien, vous, vous allez les bouffer vos médicaments ! » Bref… Après trois ou quatre séances d’engueulades ou je sortais plus déprimé que je ne l’étais lorsque j’étais rentré j’ai fini par abandonner. Le problème c’est que j’en ais parlé a un pote qui se faisait psychanalyser depuis cinq ans et qui se portais très bien. « Putain moi les psychanalystes ça me réussi pas. J’ai utilisé un truc de neurologue et je me suis fait engueuler comme une merde toi t’es fort en psycho tu le connaît sûrement c’est une histoire de drogue? » Mon pote as mis cinq minutes a calculer de quoi je lui parlais et a finis par me dire « ha, oui! Tu parles de montée descente… Que les sentiments ça monte et ça descend un peu comme des drogues… Ouais je le connais ce truc, c’est un pote neurologue qui me l’as expliqué et qui m’as dit que ça faisait un peu péter les plombs… Laisse tomber il est bidon ce truc, ton psy il avait pas à t’engueuler pour ça… Moi aussi je l’utilise ce truc… Ton psy il est mauvais change de crémerie… ». J’ai donc raconté ça au Dr J. la séance suivante et en traitant mon psychanalyste de con a chaque fin de phrases. Le Dr J. a piquée une énorme crise de fou rire et a fini par dire « Oui en effet les psychanalystes ça vous réussi pas –Oui mais le problème c’est que lui il me prenais toutes les semaines –Moi je ne peux pas j’ai trop de patients, et puis toutes les semaines, ça sert pas a grand-chose… -Bon ok je vais faire avec ». Un pote schizophrène (nommé Nico) avec qui on pouvait parler médicament sans complexes, et qui faisait des vannes du genre « alors toi aussi tu as un dealer remboursé par la sécu ? » m’as quand même avoué que avec 4 sortes de médicaments en même temps (Tercian Rivotril Depacotes et Zypexa) et des somnifères (Stilnox) j’étais somme toute assez chargé et qu’il faudrait peut être que je voie à diminuer… Je vis donc le Dr J. tous les mois on parlait beaucoup médicaments et neurologie. Mois après mois lorsque je lui disais que je dormais trop les médicaments baissaient jusqu'à ce que je finisse, en bataillant un peu tout de même, à n’avoir plus qu’un neuroleptique (Zypexa) le soir avant de me coucher. Le bas as un peu blessé lorsque je lui ais parlé de mes histoires de drogues la réponse était toujours la même « mais pourquoi est ce que vous

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voulez savoir ça Mr L. ? » et lorsque je lui parlais de ce qu’elle appelais ma théorie, en effet à l’époque je lui dessinais des schémas un peu enfantins de ce genre : Les discussions se passaient a peu près comme ça « Mais Dr. Vous avez jamais vu des schémas de ce genre pendant vos études –Non –ça c’est votre théorie Mr L. , d’ailleurs on peut être déprimé et énerve en même temps » fatalement en une demi heure tous les mois je n’ais pas eu le temps de développer ma pensée ni même de parler maniaco-dépression on a donc parlé neuroleptique, de mon état mental (j’ai d’ailleurs appris que je soufrais d’un trouble schizo-affectif ce qui mélangeais schizophrénie et troubles de l’humeur, je lui ais demandé si c’était pas un peu fourre tout comme maladie, elle a répondu que oui et que eux avaient un système statistique beaucoup plus complexe pour classer les troubles de leur patient). On a aussi beaucoup parlé de mes recherches d’emplois qui stagnaient et de ma mère folle (ce qui au regard de ce que vous venez de lire nous a pris un certain temps). Une fois je luis ai amené les dessins que je faisais à l’hôpital elle les as regardé en souriant « vous les avez dessinés combien de fois vos hallucination? –Une petite dizaine –On voit que ça vous a perturbé. –Oui assez et ça me perturbe encore… ça arrive souvent que des patients voient ce genre de trucs ? –Vous savez les hallucinations visuelles c’est extrêmement rare et quand des patients en ont, souvent ils ne s’en souviennent plus après coup. Nous on est plutôt habitué aux hallucinations auditives, mais gardez les ça vous fera des souvenirs pour plus tard ». Elle m’as quand même avoué que j’étais assez callé en neurologie et en psychologie pour un patient mais c’est tout. Le truc c’est que à cette époque je parlais beaucoup de ma maladie et de mes théories en psycho autour de moi avec souvent pour seul résultat une incompréhension totale de mes interlocuteurs, le seul fait notable c’est que certaines personnes sans que je sache trop bien pourquoi commençaient à me faire des clin d’œils…Sinon un fait notable de cette période est que Science et Vie (encore eux) ont sorti un numéro spécial

Content

Enervé

Fatigué

Déprimé

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croyance en dieu et donc leur thèse principale était de dire que si les gens croyaient en dieu c’était par peur de l’infini, moi je pense plutôt que c’est par fascination devant l’infini mais bon toujours est il que je me suis dit que mes putains d’hallucinations n’étaient pas si connes. Au bout d’un an l’ANPE m’as proposé de faire un stage de réinsertion, comme j’avais déjà fait plusieurs stages durant mes études j’ai été assez retissent mais j’ai tout de même fini par accepter. J’avais des copains qui montaient une start-up autour d’une idée assez prometteuse et je leur ais demandé si ça les intéresserais que je vienne travailler pour eux en stage. Ils m’ont répondu oui, ils m’ont collé sur un projet parallèle et j’ai donc commencé à travailler… Sous neuroleptiques… Le problème c’est que j’ai mis un peu de temps à m’adapter. La boite se composaient en 4 membres deux patrons qui avaient réussi a décrocher les subventions assez conséquentes pour leur projet, un ingénieur fils de médecin originaire de la même école que moi avec qui j’avais toujours eu de bons contacts et un génie qui venait quand il voulait et dont la parole ne pouvait pas être contredite parce que décrété génie par les deux patrons… Et maintenant moi, qui me tapais livre de neurologie sur livre de neurologie (D’ailleurs je vous conseille « biologie des passions » ils est très bien) sous neuroleptique et donc décrété complètement fou par les deux patrons qui visiblement n’y connaissaient rien… l’un des patrons nommé guillaume que je connaissais depuis quelques années m’as même dit « Etienne ca sert a rien de chercher le sens de la vie dans la neurologie tu perd ton temps, sort toi plutôt les doigts du cul et travaille… ». Essayez de faire de l’électronique sous Zypexa… j’ai tenu trois mois, j’avais du mal à me concentrer, quand j’avais une mauvaise idée je m’en rendais pas compte, quand j’en avais une bonne non plus, en gros, plus aucune intuition, et comme moi, je ne marche qu’à ça, je ne faisait que des conneries… J’ai bien demandé a ma psy de baisser les doses ou de me changer de traitement mais elle a refusée prétextant que plein de gens y arrivaient alors pourquoi pas moi… J’ai donc tout bonnement et simplement arrêté les neuros contre l’avis de mon médecin et la ça as plus été du tout pareil, mon cerveau est reparti a deux cent cinquante a l’heure… J’ai eu plus de résultats en un mois que en trois mois sous neuroleptiques, le problème c’est que premièrement je ne supportais plus les railleries de mes collègues a propos de ma santé mentale et que je trouvais l’ambiance au sein de cette boite de plus en plus insupportable, tout le monde parlais dans le dos de tout le monde, j’ai même eu droit a une histoire amplifiée de mes galère de début de stage de la part de mon meilleur pote Greg, reportée par le patron Guillaume, selon lui j’avais réussi a brouiller toute l’informatique de la boite avec mes test, ce qui étais rigoureusement faux, mon cerveau était en train de passer en mode guerre psychiatrique et ça allais chier… Tout a commencé avec mon pote fils de médecin qui m’a demandé un peu curieux ce qu’il avait bien pu me faire péter les plombs au point de partir a l’hôpital je lui ais répondu « Bé je me prend pour le christ… Non je déconne en fait je sais pas pourquoi, mais je me suis mis a contrôler mes émotions donc quand je pensais à monte j’étais plus content, descend j’étais plus fatigué, a gauche j’étais plus déprimé, a droite plus énervé… », il va sans dire que j’ai encore fait un joli signe de croix,

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mon pote (Yohan) m’as regarde un peu interloqué, c’est marré, et as dit « C’est une maladie de scientifique ça ». C’est ainsi qu’as démarré entre moi et yohan le grand concours de celui qui raconterais les meilleures histoires de cinglé, moi j’avais mes histoire de ma mère, de baston en skate, et d’hôpital psy, lui avait ses histoire de son père médecin, de ces voyages aux états unis, et de concerts de métal, et plus c’étais violent que ça parlait drogue, sexe, prostitution et bastons en tout genre plus on rigolais… pour nous qui nous y connaissions c’étais vraiment marrent mais pour les patrons qui n’y connaissaient rien ça commençais à être stressant… De plus, plus ça allais plus je trouvait de lacunes scientifiques au génie qu’il ne fallait surtout pas contredire : du genre nul en math, vraiment regrettable pour un gar. qui était sensé faire des modèles physiques… Et plus ça allais plus je trouvais de lacunes dans leur machine et leurs programmes… j’en ai parlé à Guillaume qui m’as dit ne contredit pas le génie parce que c’est un génie… J’ai pété un plomb de rage et en ais rajouté concisément de manière à lui mettre une des plus grosse trouille de sa vie. Ca as marché, il a enfin fermé ça gueule as commencé à me respecter et ça m’as fait des vacances. J’ai donc fini ma carte électronique tranquillement… Bref… Le problème c’est que sans médicaments ma santé mentale déclinait a vue d’œil mes névroses de drogues refaisaient surface et recommençaient a me torturer, de plus, un pote a moi (Nico le schizophrène avec qui on pouvait discuter médicaments comme de macramé) n’as rien trouvé de plus malin que de se suicider, je dormais de plus en plus mal, je me remettais a faire de la tachycardie. Un jour je suis même allé faire un tour aux urgences histoire de voir si je n’avais pas une malformation cardiaque ou autre, les médecins n’ont rien trouvé : psychosomatique… Bref… Lors du mariage de ma sœur, alors que ça aurait du être un heureux événement pour moi, j’étais au bord de la dépression, ma belle mère a vu que j’étais pas bien et m’as demandé ce qu’il m’arrivais « tu as l’air au bord du gouffre mon pauvre vieux, tu veut en parler ? Toujours pareil mes histoires de drogues dans mon enfance, ça me bouffe la tête, j’ai repris un neuroleptique mais ça marche pas… Dépression nerveuse et celle la elle est belle… ». Je lui ais montré mes mains et je tremblais comme une feuille. Elle a donc prévenu mon père et m’ont demandé si je ne voulais pas qu’ils m’emmènent à l’hôpital, j’ai répondu que au point où j’en étais ça ne serait pas plus mal. Me voila donc de retour aux urgences psychiatriques Bordelaises avec les désormais mythiques entretiens d’embauche avec un psy « Vous acceptez qu’une stagiaire écoute notre conversation ? –Oui sans problème. –Bien, donc qu’est ce qu’il vous arrive Mr L. –Ben y parait que je suis schizophrène –Ha oui pour quelles raison –Bé je suis sujet aux hallucinations –De quel genre ? –Des trucs comme ça, je suis arrivé à contrôler mes émotions, vous avez un papier et un stylo ? –Oui » je dessine donc un joli petit crobar avec mes jauges de 2002 « voila monte j’étais plus content descend plus fatigué a droite plus énervé a gauche plus déprimé, rigolo non ? Sinon ma mère est une folle paranoïaque et j’en ais souffert toute mon enfance. –En effet ça fait toujours plus mal quand c’est le parent du sexe opposé qui est malade –Tiens jolie définition du complexe d'Œdipe –Oui, merci, vous vous y connaissez un peu je vois –Bref mais sinon j’ai des histoires de drogues dans mon enfance et j’ai une

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théorie la dessus –On vous écoute –Bon comment je vais faire pour expliquer ça sans passer pour un putain de cinglé ». Je met ma tête entre mes main, respire un grand coup et sent une petite colère monter en moi. « Bon ok je pense que l’on peut rendre quelqu’un complètement cinglé en lui racontant des histoires de drogues, par exemple quand on dit a quelqu’un qu as eu une belle vie que ces sentiments c’est un peu comme des drogues produites par son cerveau il devient fou de joie se retrouve surexcité, par contre si on dit ça a un névrosé qui as eu une vie de merde il se retrouve fou furieux… Bref enfin moi ma mère quand je lui ais expliqué ça elle a chialée comme une madeleine, parce que quand c’est expliqué proprement sa soigne des addictions aux drogues ». A ce moment de la discussion le psy commençais a avoir l’air nerveux et je ne vous parle pas de la tête de la jeune stagiaire « -Et pourquoi ça marche pas, et que les gens continuent a se droguer ? –parce que ya une addiction physique, mais bon moi par exemple je fume des clopes ça m’apporte un plaisir ridicule mais bon maintenant j’ai envie d’arrêter pour de bon j’ai honte de fumer, le problème de cette histoire de drogue produites par le cerveau c’est que c’est secret et que personne n’en parle –Et pourquoi c’est secret ? –Et bé c’est là que c’est le carnage parce que défonce toi au travail, défonce toi au travail, défonce toi au travail et le problème c’est que j’ai l’impression que la moitié de ma génération y est passé, j’ai passé toute mon école d’ingénieur a me faire engueuler parce que je parlais trop de drogue, yen a même qui on littéralement pété les plombs quand je leur expliquais comment marchaient certaine drogues » et là je leur raconte cinq ou six histoires de gars qui se sont mis a me maudire, se sont mis a chialer et voulaient parler à leur parents ou encore se retrouvaient en deux jour a passer d’un taux d’alcoolémie nul à ivrogne notoire et inversement tout ça parce que je parlais trop geudro. J’ai fini mes anecdotes en disant « Bon bé si sa continue on va y passer l’après midi parce que des histoires comme ça j’en ai des tonnes, je parle de drogue comme je parlerais macramé… En gros le truc c’est de prendre un gars de lui dire que le travail c’est un peu comme une drogue de le faire se défoncer au travail et quand on en a mare on lui explique comment marche n’importe quelle drogue de merde et il pète un câble, voila». Inutile de préciser le nombre de signe de croix que j’ai faites durant cette séance, et les psys commençaient à être très nerveux tout les deux. « Bon ok Mr L., passons à autre chose, sinon vous pouvez prédire l’avenir –Non… tss…(A un moment donné j’ai pensé à lui dessiner mon hallue de la religion c’est l’opium du peuple mais je me suis abstenu) -Vous avez des super pouvoirs ? –Oui celui de contrôler mes émotions comme sur le dessin là –Vous y arriver encore ? –Non, c’est horrible… -Sinon vous ne faites pas un peu de mégalomanie –Non je pense que tout le monde a le même cerveau, les cons pour moi c’est les gens qui ne réfléchissent pas d’ailleurs moi j’aimerais bien pouvoir recommencer à réfléchir proprement –parce que vous trouver que vous réfléchissez proprement là ? –Ha non là je réfléchis salement c’est un vrai massacre… -Ouais, c’est le bad trip en gros –C’est ça… -Bon et sinon sexuellement, ca va ? –Tss… c’est un désastre –Vous allez réussir à dormir cette nuit ? –J’en sais rien, en se moment je me réveille très souvent en hurlant avec l’impression que mon cœur vas s’arrêter… -Et vous avez fait des tests pour savoir si vous aviez pas une malformation cardiaque –Oui, j’ai que dalle, tout est normal… Tachycardie…

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psychosomatique…-Ok sa suffit un va vous donner un médicament pour cette nuit ça s’appelle Tercian vous connaissez –Un peu oui ça tabasse pas mal d’ailleurs –Bon, donc vous essayez de dormir avec ça et vous repassez demain matin voir si ça va mieux sinon on pourra peut être envisager une hospitalisation –Ok, mais vous me foutez pas chez les énervés, j’ai déjà donné, vous me foutez chez les déprimés eux ou moins ils sont plus calmes parce que dans l’état ou je suis, un fou furieux, je suis foutu d’en exploser un, j’ai besoin de détente –Oui ok on a compris ». Là le médecin va voir ces collègues et dit doucement « il est maniaque… ». La je commence à me marrer un peu, ses collègues lui font comprendre en un regard que je l’avais entendu « Bon j’ai dit que vous étiez maniaque c’est bien ce que vous êtes non ? -Tss… Oui en effet, je suis un peu énervé –Bon monsieur vous voulez pas sortir dehors genre un peu loin, j’ai besoin de parler avec mes collègues –Oui ok ». Je crois que je n’ais jamais vu un psy aussi excédé, je suis donc sorti me fumer une clope avec mes parents leur ais expliqué le topo, un infirmier est venu me porter mon médicament et on est parti… Cette nuit la malgré le neuro j’ai vraiment mal dormi. Le lendemain un autre psy m’as reçu et il a eu le malheur de me demander ce qu’il n’allais pas. là je me suis mis en colère je lui ais demandé ou était le psy qui était là hier, que j’avais pas envi de tout répéter et si ils se parlaient entre eux dans cette boite. « Bon ok, vous avez réussi à dormir ? -Oui, mais mal… -Bon on a réussi à vous trouver une place dans un pavillon ou il n’y a principalement que des hospitalisés libres comme vous, et vous serez suivi par le Dr J. que vous voyez d’habitude », la je me suis calmé « Vous avez des places à cette époque de l’année ? Oui on a réussi à vous en trouver une mais, vous vous tiendrez bien ? Oui, c’est promis ils sont cool en général la dedans ? Beaucoup plus que la ou vous étiez précédemment… -Bon ok je sens que je vais m’ennuyer mais bon, va pour l’hospitalisation… ». Je suis allé donc faire la bise à « mes parents », et j’ai été conduit dans une chambre en attendant. Une heure plus tard une ambulance est arrivée avec le chariot sorti, je leur ait dit que c’étais pas la peine que j’étais hospitalisé libre et que j’aurais pu marcher jusqu’au pavillon, on m’as répondu que c’étais le protocole, « C’est complètement cinglé cette histoire… -Vous savez ya pas que ça qui est cinglé dans cet hôpital », j’ai rigolé… Me voila donc de nouveau enfermé, sauf que ce coup ci l’ambiance était beaucoup plus cool. Comme d’habitude je me souviens pas vraiment des premiers jours sauf que ce coup ci c’était plutôt du à des pertes de mémoires naturelles plutôt qu’aux médicaments car ce coup ci j’étais un des moins « chargé » de l’hôpital… Je me souviens cependant très bien de la première séance avec le Dr J. j’ai parlé drogue tout du long avec en point de mire le fait que je ne supporterais plus que le coup de pute de défonce toi au travail continue a marcher et que avant la fin de ma vie ça allais être appris a l’école histoire que plus personne ne se fasse avoir par cette connerie… lorsque je racontais tout ça j’étais dans un état on ne peut plus maniaque, je regardais par la fenêtre et j’étais bien parti pour continuer toute l’après midi mon verbiage lorsque le Dr J. finit par m’interrompre « Ca suffit Mr L. ». Je me retournais donc et me rendit compte que ma psy avait les larmes aux yeux, ça m’a méchamment fait fermer ma gueule. Nous nous sommes donc

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levés et je ne sais pas si elle s’en ait rendu compte car elle avait encore les larmes aux yeux lorsqu’elle entra dans la salle de réunion avec ses collègues. Je me suis donc dit que j’avais du y aller un peu fort et que il allais falloir que je me calme avec ce truc, je n’en ais donc pas parlé aux patients qui étaient déjà tous plus ou moins dépressif c’était pas la peine d’en rajouter. J’étai donc plus ou moins le seul maniaque du pavillon et il allais falloir que je maîtrise ma colère le temps que ça passe donc lorsqu’on me demandais ce que je foutais là je répondais « laissez tomber, pertes de mémoires ». le problème c’est que j’avais méchamment besoin de parler de ce truc donc au bout d’une petite semaine ma psy (qui en avis très certainement mare d’entendre parler de ça) m’as dit que je pouvais en parler aux infirmiers « Attendez Dr les infirmiers ils le savent –Non –Alors ils vont me prendre pour un gros cinglé –Non non allez leur expliquer… ». Donc lorsque j’étais sur le point de craquer j’allais parler aux infirmiers (et infirmières) de l’hôpital : « Alors donc vous voyez, on prend un jeune et on lui dit que ces sentiments c’est un peu comme des drogues produites par le cerveau, ça le surexcite, on lui dit de se défoncer au travail et quand on en a mare de lui on lui explique que c’étais un coup de pute on lui explique une drogue et il pète un câble », je parlais aussi de ma mère folle et de mes névroses de drogues. J’ai même parlé du fait que je retournerais bien voir un psychianaliste et un infirmier m’as répondu en rigolant « Mr L. vous êtes bien assez névrosé comme ça, n’allez pas en rajouter chez un psychianaliste »… Bref au bout de quinze jours j’ai finis par aller mieux, ma psy partant en vacances bien méritées, je décidais d’en faire autant, je signais donc une décharge et partit à mon tour… J’ai passé de bonnes vacances, le problème c’est que je prenais mes médicaments comme des drogues seulement lorsque j’avais du mal a dormir, je me suis bien dit que c’était pas bon mais, j’en avais vraiment trop marre de me sentir ralenti pendant la journée. Arrive la rentrée je me suis dit que j’allais passer cette année sous le signe de la détente, tranquillement, que j’allais prendre un mois ou deux pour récupérer et recommencer les recherches d’emploi. Je me méprenais beaucoup cette année allait être placée sous le signe de la folie furieuse… Dés septembre j’ai senti en regardant la télévision que la tension était palpable, tout allais à 200 à l’heure, les journaux télévisés semblaient comme dopés a la cocaïnes, Hardisson buvais du Bordeaux à l’antenne, Nicolas Sarcozy parlais de nettoyer les citées au Karcher depuis juin dernier, (et pourquoi pas au lance flamme tant qu’il y était) je me faisais traiter de sale feignant lorsque je me baladais dans la rue… Ca sentait le gros foutoir. Mais bon j’y reviendrais… Moi à cette époque mon problème majeur était de retrouver une bonne stabilité mentale et la première séance de rentrée avec ma psy c’est très mal passé. Elle a parlée de me mettre chez les adultes handicapés moi je n’étai pas de cet avis ça m’as rendu furax, j’ai donc décidé de prendre rendez vous avec un autre médecin parce que je trouvais que mon problème de santé mentale traînais trop à se faire soigner. A première vue on me déconseillait les psychianaliste, je me suis demandé quel type de psy j’allais bien pouvoir aller voir pour régler mon problème au plus vite, moi qui aimais beaucoup parler neurologie je me suis dit qu’un neurologue ferait

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très bien l’affaire… J’ai donc cherché les spécialistes en neurologie de bordeaux et suis tombé sur le Docteur B., j’ai eu droit à un rendez vous un mois plus tard. Entre temps j’ai eu une autre avec le Dr J. qui m’as dit que le neurologue avec qui j’avais pris rendez vous était très réputé dans la région et que ce n’étais pas Docteur B. mais Professeur B. car il avait été enseignant a l’école de médecine en neurologie pendant la plus grande partie de sa carrière et qu’il prenait des consultation en freelance depuis qu’il était à la retraite, un gros bosseur en gros. Ca m’as rassuré peut être qu’il résoudrait mon problème celui la. La première séance c’est bien passée questions de routines sur ma vie je lui ais répondu calmement, assez mort de rire tout de même parce qu’il tirait des têtes pas possibles a chaque fois que je lui parlais de ma mère « Donc votre mère est paranoïaque –oui elle pensait que yavais un labo de psy sous le plancher de sa maison et que c’était mon père qui payais tout ça. –Bon ça les délires paranoïaques avec les psy c’est un peu un classique ça… –a ce point !!! –Non non rassurez vous mais bon… » Et la je commence à partir sur deux ou trois anecdotes sur ma mère et il me tire des têtes de décrépit « -Bon et sinon pourquoi elle c’est pas faite soignée votre mère –Bé parce que selon elle, elle étais pas folle –Bon ça as l’air compliqué votre vie… -Sinon, vous savez écrire. –Oui, j’ai un diplôme d’ingénieur et un traitement de texte sur mon ordinateur. –Et vous ne chercher pas d’emploi en se moment –Non –Et pourquoi ? –Phase de récupération de l’hôpital psychiatrique, je suis complètement crevé et je tiendrais pas un entretient d’embauche sans m’énerver. En plus dans le monde du travail si un gars commence a me demander de me défoncer je suis foutu de lui péter la tête… -Bon ok, je vais vous filer du travail moi vous allez m’écrire votre vie, comme ça on y verra plus clair… –Pas de problème en plus ça fait un petit moment que ça me turlupine d’écrire un coup. –Vous verrez ça fait du bien –Sinon j’ai eu des hallucinations –Du genre ? –Du genre visuelles flash et compagnie auditives un peu mais bon. –Ca aussi c’est un classique… -Le problème c’est que yen a une qui est assez impressionnante et qui me fait encore peur quand j’y repense, je les ais dessiné à l’hôpital et personne ne veux me les analyser je me suis même fait insulté par un psychianaliste comme quoi il refusait d’analyser des conneries pareilles –Pff, qu’est ce que c’est que ce gar. –Je peut vous les emmener la prochaine fois mais faites gaffe ça tape assez méchamment –Ouais ouais faites donc ça et écrivez moi votre vie, bon sinon vous vous droguez –Non, enfin je bois des bières –Beaucoup ? –J’aime faire la fête –Ok, et niveau médicaments ? –Bé en se moment je les prend comme des drogues quand j’ai du mal à dormir. –Mauvais ça… -Ouais je sais mais si je les prend tous les jours le lendemain je suis complètement cassé et j’arrive plus a rien foutre –Oui mais vous êtes conscient du fait que vous êtes malade –Ouais, je suis pas aussi con que ma mère… –Bon vous avez un trouble bipolaire et ça sa se soigne par un traitement régulier –Bipolaire vous êtes gentil chez moi yen a quatre des pôles, content, fatigué, déprimé, énervé » et je me met a faire un joli signe de croix au Pr. B. j’attend une petite réaction mais rien ne viens « Ouais, bon, moi je suis plutôt maniaco-dépressif du content-fatigué je suis capable de pas dormir pendant une semaine en me marrant dans mon lit et dormir tout le temps la semaine d’après, mon record de pas dormir c’est trois mois et j’ai fini a l’hôpital ya

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plus rigolo dans la vie –Je ne vous le fait pas dire –Donc j’aimerais bien un médicament qui me fasse dormir la nuit sans me flinguer mon sommeil paradoxal et qui me détruise pas trop la tête le jour comme les Zyprexas vous savez faire ça ? On sait faire beaucoup de choses de nos jours, bon Risperdal vous connaissez ? –Ouais et ça me réussi pas ça me met des tremblements –A hautes doses, vous avez été certainement un peu sur dosé a l’hôpital, au doses que je vais vous prescrire vous n’aurais aucun effet secondaires, donc Risperdal ½ cachet et Rivotril ¼ de cachet le soir avant d’aller vous coucher ça vous va ? » Et le Pr. B. commence a rédiger son ordonnance « Heuu, Dr moi vous savez couper les cachets en quatre c’est pas mon truc, vous les auriez pas en goûtes ? » Là le Pr B. s’énerve un peu balance son ordonnance dans la corbeille et dit « Solution aqueuse… », sur ce il prend le Vidal fait un rapide calcul « Dix goûtes Risperdal, cinq Rivotril, et soignez vous !! –Merci docteur bonne soirée… ». Voila première entrevue avec un neurologue, si j’avais su qu’ils existaient ces oiseaux là j’y aurais été avant… J’ai donc commencé a écrire ma vie a cette période, le truc c’est que a l’époque j’étais bien furax et que ça transparaît bien dans mon style d’écriture mais bon, je me dit avec le recul que, comme Céline, je vais bien réussir à décourager les âmes trop sensibles ou trop puritaines à entreprendre la lecture de ce bouquin, et ça me rassure assez… Bref, si vous en êtes là continuez car je vous réserve encore quelques bonnes surprises… Mais d’abord je ne peut m’empêcher de faire un petit détour par la politique à commencer par le cas Nicolas Sarcozy, un cas très intéressant celui là, à cette époque il en était à sa période, « Vous en avez mare de cette bande de racaille, madame… Je vais vous en débarrasser !! ». Alors autant à moi qui ai fait de la cité dortoir quand j’étais jeune le mot racaille, bande de branleurs, stupides et asocial de merde qui passez votre temps à bouffer à baiser et a boire et a vous défoncer au travail comme des moutons qui suivez Panurge, ne me choque pas. Car dans les cités on se traite de fils de putes de merde, de tox, de connards fini, d’encules, d’enflures de capitalistes, de salopes, de pétasses, de pisse froid, de nazis et de mange boules du pouvoir… Et si vous êtes pas content de cet état de fait allez niquer votre mère bande de cons ça vous fera la bite, et essayez de pas choper le DAS, tas de peigne cul… Non moi les mots qui m’ont choqués c’est les mot nettoyer et débarrasser en parlant d’êtres humains… Moi qui suis petit fils de résistant de la seconde guerre mondiale, ces phrases de merdes qui ne m’ont rien de moins rappelé que le temps du grand Adolphe H., m’ont foutu le nerf de la guerre pendant six mois, surtout de la part d’un garde des seaux qui est sensé être le guide des gardiens de la paix en France. D’ailleurs il avait cas dire exterminer au moins comme ça on aurais plus eu de doutes. Bref… Donc parlons un peu du cas Sarcozy, c’est l’émission de Karl Zéro qui m’as mis la puce a l’oreille, donc ça commence par Sarco et Villepin qui déjeunent ensemble, l’un bois de l’eau et l’autre se prend un petit canon de vin, et la Mr Zero d’un air mort de rire dit « Donc alors selon vous qui c’est qui va gagner celui qui bois de l’eau ou celui qui bois du vin », deux minutes après on voit Sarko et Villepin qui discutent ensemble avec Vilepin qui fait à Sarko « Bon alors moi je monte et toi tu descend » et Sarko qui rigole comme un

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con et Villepin qui fait « Bon alors moi je monte et toi tu descends » et rebelote Sarko rigole avec un bon gros rire de merde tels que seul les hommes politiques de droites savent les faire… Bref mon sang ne fait qu’un tour, Sarko ne sait réfléchir qu’en terme de montée descente et il se défonce au travail si bien qu’il doit avoir du mal à supporter le café depuis les années 70. Un peu comme ma mère en homme politique, sauf que là je vois très bien le plan ou Villepin lui explique comment marche le bordeaux et ou Sarkozy va me péter un gros câble comme la France n’en a jamais connue… Et ça a pas loupé… je vais pas réécrire l’histoire des deux gosses qui ont préféré se cacher dans des générateurs hautes tension plutôt que de se faire contrôler par les flics (hallucinant quand même)… ni vous expliquer pourquoi les journalistes avaient l’air mort de rire quand ils ont appris que Sarcozy avait des migraines carabinées (d’ailleurs j’y reviendrais). A mon avis c’est psychosomatique et ça doit sûrement avoir avec les remords mélangé au fait de s’être fait baisé par cette bonne vielle vanne de drogue. Fatalement j’en ais parle a ma psy qui m’as bien confirmé que ce mec se défonçais bien au travail et qu’il était en train de perdre la boule… Bref… Sarkozy ministre de l’intérieur bilan trois semaines d’émeutes, ya de quoi être fier, lorsqu’on travaille a faire autant de conneries en théorie on arrête… Depuis cette période j’ai appris un nouveau mot tout droit venu des états unis Workaolic donc littéralement accro au travail. Quand on voit les fous furieux que ça donne, moi pour que je me défonce au travail il faudra que le patron me paie un pack de bière… D’ailleurs mon taux d’alcoolémie de l’époque s’en est retrouvé démultiplié j’avais vraiment besoin d’anxiolytiques… Donc à l’époque pour me défouler j’ai retouché une photo représentant Sarko dans une crise de rage folle avec des bons yeux rouges de toxicomane avec une légende qui as beaucoup plus dans les bars Bordelais je l’ai affiché un peu partout et je me demande toujours si ça as pas fait son petit effet… d’ailleurs je m’en fous un peu c’était juste pour me calmer les nerfs… et ça donnait ça…

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Amusant non… A cette époque je me suis donc trouvé une nouvelle maladie la Sarkophobie et je n’étais pas le seul jeune a en souffrir… Je réfléchissais aussi beaucoup à la courbe de répartition des richesses. Bon ok dans les cites ils vendent de la drogue, ils volent, ils ne foutent rien, ils sont nul a l’école et ceux qui s’en tirent bien comme moi sont rares mais c’est aussi la frange la plus pauvre de la population française. Qu’en est il de la délinquance en col blanc, pourquoi est ce qu’on en entend jamais parler ? Les pauvres sont ils vraiment plus racaille statistiquement que les classe aisées ? Regardez moi un peu cette courbe et donner m’en des nouvelles c’est un peu le truc le plus énervant qu’il m’est été donné de trouver sur Internet…

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Voila le truc qui m’as vraiment foutu hors de moi on est vraiment pas loin de la loi des 20% des guignols comment voulez vous qu’un pays comme ça ne finisse pas par craquer avec 10% de la population qui se partage la moitié du gâteau et 50% de blaireau qui ramasse 10% de ce qu’il reste… vous trouvez ça étonnant qu’il y ait des conflits sociaux des émeutes des jeunes qui ne voient aucun avenir et qui préfère essayer de se faire de l’argent facile, moi non. Je sais que même en me défonçant à mort toute ma vie avec un salaire d’ingénieur je n’atteindrais jamais les couches les plus riches de la population, il faudra que je les regarde exhiber leurs millions à la télé… écœurant… moi je n’arriverais jamais a avaler que tous ces millionnaires ont des cerveaux a ce point plus puissant que le mien pour mériter ce qu’ils ont. Moi je pense que les gens qui se font autant de thunes jouent en bourse et que pour gagner en bourse il faut d’abord être bien renseigné ça frise le délit d’initié et pour moi la racaille c’est d’abord eux et ils ne sont jamais inquiétés… Bon fini pour la politique… Je passe a autre chose trop, de gens écrivent des bouquins politiques sans aucune critique et qui ne seront jamais lu… Le meilleur bouquin de cette époque restant le célébrissime « Promis, j'arrête la langue de bois » de Jean-François Copé. Reprenons avec mes séances avec le Professeur B. J’avais donc commencé a lui écrire ma vie et je doit avouer que au début ce fut assez dur, le fait de raconter mon enfance comme ça brutalement m’envoyais régulièrement au lit faire une sieste, ça me fatiguais beaucoup, ce qui était plutôt positif pour

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un insomniaque dans mon genre. Il a donc lu le début de ma vie est m’as dit « Ca as été un sacré bazar votre enfance, montez donc les médicaments ». Et un jour j’ai fini par lui amener mes dessins d’hôpital et spécialement pour lui j’avais retravaillé une version plus ressente sur ordinateur et ça donnait a peu près ça (c’était beaucoup moins bien fait a l’époque)

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Donc le Pr. B. a accueillies ce truc avec plus ou moins d’enthousiasme, le premier truc qu’il a dit c’est « Bien, vous avez de la chance elles sont jolies vos hallucinations –Je trouve aussi… -Donc vous dites que ces trucs vous effrayent un peu, vous devriez les redessiner en gros et les mettre dans votre chambre –Oui, ok, elle sont bien jolies ces hallues mais le problème vient surtout du fait des phrases qu’il y a autour pas des hallucinations elles mêmes… ». La le Pr. B. ne trouve rien a me dire, je comprend vite que je n’aurais pas mon analyse de mes hallucinations aujourd’hui, qu’a cela ne tienne j’en rajoute une couche « Bon Dr. Vous savez comment je les ai eue ces trucs. –Non mais vous allez me raconter… -Bien à l’époque j’étais plus ou moins communiste et je réfléchissais a cette phrase de Lénine qui disait « la religion c’est l’opium du peuple, je réfléchis a ce que je veux de toute façon… -Bé oui… -Et en même temps j’étais a une période ou je réfléchissais beaucoup en terme de montée descente vous le connaissez ce truc de neurologue ? –Oui merci… -Donc un jour je me suis dit qu’il est con ce Lénine ya des trucs bien dans les religions et donc je me suis mis a voir ces trucs et a contrôler mes émotions donc monte j’étais plus content descend plus fatigué a gauche plus déprimé a droite plus énerve, j’ai donc fini hospitalisé libre… -Ca ce comprend… -Mais bon les neuros ça me plaisait pas a cause des tremblements –Ouais surdose… -Et donc je me suis barré de l’hôpital et ai pris rendez vous avec le médecin que j’avais vu la bas, et donc je lui ais montré mon dessin, il me l’as jeté à la figure, m’as demandé si je voulais pas un neuroleptique… -Vous avez préféré votre dessin… -en effet je me suis barré. Et trois jours après je suis rentré en dépression avec comme boucle infinie les neuroleptiques et les oufourisants » le Pr. B. a l’air de souffrir a mort et dit « ça suffit !!! ». Là je savais plus ou me mettre si un grand neurologue se mettais a péter les plombs sur les neuroleptiques et les oufourisants c’est que mon phantasme devait être vrai et donc qu’on nous avait tous fait un gros coup de pute quand on était jeune, je me lève, le Pr B. dit « Bon vent »… Black out… Je suis rentré a pied jusqu’à chez moi ya au moins deux kilomètres, j’ai repris connaissance en me passant de l’eau sur la figure dans mon appart… c’est une vanne a faire péter les plombs a toute la chrétienté, les neuroleptiques et les eufouriiisants, les neuroleptiques et les eufouriiisants… Etienne il as demandé ce que c’était un eufourisant tu crois qu’il va devenir alcoolique ??!! Maintenant que t’as crié comme ça ya des chances… Voila, j’ai pris mon phantasme comme vrai et je me suis dit que j’avais compris pourquoi j’étais alcoolique c’étais déjà ça… Putain quel bordel… J’ai repris rendez vous avec le Pr. B. le lendemain… Bon sinon non content de savoir pourquoi j’étais alcoolique, j’ai aussi eu la stupeur d’apprendre que mon immeuble était insalubre il y avait de gros problèmes d’infiltration d’eau dans mon appart et, c’est en parlant avec mes voisin et voisines que je me suis rendu compte que c’était général, j’ai donc du, en temps que seul chômeur de l’immeuble, me taper toutes les administrations Bordelaise pour faire changer cet état de fait, j’ai même du prendre un avocat pour que ça aille plus vite, un bordel indescriptible… Autant dire que a cette époque j’étais on ne peut plus irritable le seul truc qui me détendait un peu c’était de sortir dans les bars et je me suis rendu compte que de plus en plus de gens a bordeaux me faisaient des clins oeils,

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et je les déclenchaient assez facilement en prenant les gens par les sentiments, en faisant une bonne petite vanne de drogue, et bling le petit clin d’œil ce déclenchait, pas chez tout le monde mais chez un assez grand nombre de personnes pour que ça m’interpelle… C’est donc à cette période de questionnement que ma crise de paranoïa avec la télé c’est déclarée et comme pour toute bonne crise de paranoïa sa se soigne en allant vérifier par soi même. Il se trouve que entre autre chose j’aime bien les bandes dessinées et je suis tombé sur une DB de Benoît Délépine nommée GODKILLER, il va sans dire que ça m’a de suite intéressé. J’ai donc lu ce truc et bizarrement elle m’a rappelée mon délire d’hôpital de 2002. C’est donc une histoire de curé pédophile qui parle plus ou moins comme moi, se drogue a mort et est qui est plus ou moins chargé de mener une enquête sur un tueur en série de prophète qui dessine tout le temps la même chose sur ces victimes et dont le trait me rappelle étrangement mon hallucination de « la religion c’est l’opium du peuple ». Si vous êtes pas convaincu ça donne ça : Donc a gauche c’est le dessin du serial killer a droite le mélange avec mon hallue de 2002. Moi j’ai trouvé ça un peu raide…

Ya de quoi être troublé. Vous allez me dire que ya vraiment plus désagréable comme crise de paranoïa et je vous le confirme. C’est donc assez amusé que j’ai téléphoné à canal plus et ai demandé à assister à l’enregistrement de 7 jours au Groland (Vous n’êtes pas sans savoir que Benoît Délépine est Mickael Kael dans cette émission). Je ne sais pas si j’ai eu de la chance ou si c’est aussi facile pour tout le monde mais j’ai eu mon invitation des le premier coup de téléphone. Une semaine ou je me rendais a Paris voir « mes parents », je suis donc allé assister a l’enregistrement des Guignols de l’info suivi de 7 jours au Groland avec dans ma besace mon exemplaire de GODKILLER et une petite lettre a l’intension de l’auteur. Dans ladite petite lettre j’ai brièvement raconté ma vie, ais dit que GODKILLER ressemblais étrangement a mon délire d’HP de 2002.J’y ais joint une reproduction de mes plus grosses hallucinations et ais demandé si c’était le fait du hasard ou si mes psychiatres ne seraient pas de sacrés pipelettes. Le tout avec pour formule de politesse finale « Je vous prie d’agréer monsieur, à l’expression de mes sentiments perturbés les plus sincère », en espérant que cela ferait son

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petit effet… J’ai donc assisté a l’enregistrement des guignols ou Jean Marie Le Pen semblais déprimé à l’idée que la droite classique soit en train de lui piquer toutes ces idées, ou le docteur du Groland dit qu’il est déconseillé de continuer a lécher le croupion des dindes comme dans la grande tradition Grolandaise pour cause de grippe aviaire et ou Mickael Kael demande à Bernadette Chirac si elle est vaginale ou clitoridienne… du grand… Bref je finit par avoir une entrevue très courte avec Christian Borde (qui n’est autre que Jules-Edouard Moustic) ou je lui remet ma BD et lui demande de m’avoir un autographe de Benoit Délépine il accepte volontiers. Je reprends le métro et je rentre me coucher, sans oublier bien sur de prendre mes goûtes… Vous allez me dire que tout ça n’a que très peu d’intérêt d’un point de vue médical. Je voulais juste montrer ce qu’une bonne petite crise de paranoïa peut pousser à faire… Mais rassurez vous nous allons y revenir a la médecine… J’étais donc dans la salle d’attente du Pr. B. lorsque mon regard fut malencontreusement attiré par un rapport de thèse d’un futur médecin psychiatre. Le truc semblait parler des différentes réactions aux stimuli visuels des personnes soufrant de troubles bipolaires, ça mas paru intéressant et puis j’avais rien de mieux a foutre que d’attendre patiemment mon tour, j’entrepris donc la lecture de cette thèse, apparemment elle se présentais en deux parties la première parlait de la définition du trouble bipolaire ( ou cyclothymique ou maniaco-dépressif). La seconde parlait des réactions à certaines photographies entre un panel de patients normaux et des patients cyclothymiques (sous traitement ou non), apparemment les patient bipolaires avaient l’air de réagir plus violemment aux photos jusque la rien d’extraordinaire mais bon en un quart d’heure j’ai pas eu trop le temps de comprendre le but de ces expériences… Bref… Sauf que dans la première partie ou il y avait toute une bibliographie sur le trouble bipolaire un schéma retint mon attention et il avait a peut près cette tête :

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Ce schéma était l’œuvre d’un allemand (ou autre germain) qui avait un nom a coucher dehors, et je n’avais malheureusement pas de stylo sur moi, le problème c’est qu’il me rappelais un peu trop le style de mes œuvres que je dessinais il y a déjà plus de quatre ans… Le Pr. B. a fini par m’appeler j’ai pris le rapport de thèse avec moi et lui ais demandé si on ne pourrait pas commenter un dessin dans le rapport… Il ne m’as pas laissé finir ma phrase, « Non non, vous me reposez ça tout de suite Mr. L. –Mais docteur !! –Non mais vous me reposez ça tout de suite ou vous l’avez trouvé ! –Bon ok…». La séance s’est passée… On a du parler médicaments… Il va sans dire que je suis rentré chez moi assez fébrile : maniaco-dépression plaisir déplaisir… Encore un qui a trop lu Freud… La première chose que j’ai faite c’est allumer mon PC et refaire le dessin du rapport à ma sauce. Je l’ai appelé sans prétention Classification périodique des émotions (un petit clin d’œil à Dimitri Mendeleïev). La première version a donnée ça :

Zone p

ositive

Zone n

égative

Déplaisir Plaisir

Euphorie

Apathie

Zone dépressive Zone maniaque

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Il va sans dire que ça a plus de gueule, et la vous allez me dire qu’est ce que c’est que la Narcolepsie Mr L. Bé c’est pas compliqué c’est ce que j’ai appelé chez le Pr. B. la maniaco-dépression du content-fatigué, si vous regardez le dictionnaire la narcolepsie peut aller de l’endormissement incontrôlé en pleine journée a l’impossibilité totale de dormir avec hallucinations a la clef comme ça m’est arrivé en 2002… bref j’étais assez fier de mon petit dessin le problème c’est qu’on ne voit pas bien la délimitation entre le coté clair et le coté obscur de la force. Je n’ais donc pas pu m’empêcher d’en pondre un autre rond celui la…

Enervement Colère Rancœur Jalousie Haine Fureur Rage

Dégoût Honte Vexation Remords Regrets Inquiétude Angoisse Peur

Larme Tristesse Mélancolie Déprime

Intérêt Joie Rire Plaisir Satisfaction Fierté Bonheur Excitation

Zone de dépression Zone maniaque

Zone « p

ositive »

Fatigue Ennuis Apathie

Zone « n

égative »

Zone neutre Tranquillité Détente

Narco

lepsie

Maniaco-dépression

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Il va sans dire que celui la, je l’ai beaucoup plus travaillé et qu’il correspond donc beaucoup plus a ma façon de voir les mécanismes de du plaisir et de la colère… Très franchement je ne souhaite a personne de faire de la maniaco-dépression au sens ou moi je l’entend parce que c’est très désagréable et c’est un coup à faire beaucoup de dégâts et à se suicider après un peu comme notre « regretté » Adolf H. maître en la matière… Moi je préfère franchement avoir battu un record de narcolepsie au moins j’ai un casier

Tristesse Mélancolie Déprime

Inquiétude Dégoût Honte

Vexation Remords Regrets Angoisse Peur

Fatigue Ennuis

Abattement Lassitude

Rancœur Jalousie

Enervement Colère Haine Fureur Rage

Hystérie

Intérêt Joie

Plaisir Bonheur

Satisfaction Fierté

Exitation Amour

Zone eu

phoriq

ue

Zone a

pathique

Narco

lepsie

Tranquillité Détente

Zone de dépression Zone maniaque

Maniaco-dépression

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judiciaire vierge, statistiquement on me trouve gentil, arrangeant et diplomate, et je ne suis pas candidat au suicide… tout fier de moi il va sans dire que je les ais montré au Dr. J. qui a dit « Quel étourdi ce Pr. B. laisser traîner des rapport de thèse… ». Elle les a donc vite ajoutés a mon dossier psychiatrique ainsi que les versions retravaillées de mes hallucinations. J’ai aussi pris un malin plaisir a les montrer au Pr. B. qui a levé le pouce bien haut en les voyant et a dit « Je peut les garder ? De toute façon vous avez sauvegardées sur votre PC –Oui allez y –Si vous en avez d’autres des comme ça n’hésitez pas je suis très friand de ce genre de trucs… ». Il a même été étonné que je connaisse le sens du mot narcolepsie… Mon délire de fin des guerres de 2002 avait reçu l’aval d’un neurologue reconnu, ça n’a pas arrangé ma mégalomanie maladive mais bon pour la première fois depuis 4 ans j’avais vraiment le moral… C’est donc à cette époque que j’ai commencé à dessiner toutes les hallucinations de cet ouvrage… Et ça m’a fait beaucoup de bien. Entre temps j’avais reçu ma dédicace de Benoît Délépine, alors la accrochez vous, je reçois donc ma DB sous recommandé avec avis de réception, j’ouvre le paquet assez fébrile et la tenez vous bien ma dédicace c’est « Pour Etienne. Benoît Délépine. Merci de m’avoir inspiré cet album. ». Ya vraiment qu’a moi que ça arrive des histoires pareilles et pour ceux qui ne me croient pas, regardez plutôt :

Inutile de vous faire un dessin mon crétin de cerveau a failli exploser. Il se trouve que J’avais réussi je ne sais plus comment a avoir le numéro direct de

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l’émission 7 jours au Groland, j’ai donc téléphoné… Et je suis tombé sur leur secrétaire, une certaine Natalie M. absolument adorable… J’ai bien mis un quart d’heure en bafouillant comme un con à lui expliquer ce qu’il m’arrivait. Au bout d’un moment ca as fini par tiller « Ha, j’ai compris vous avez recu une dédicace, merci de m’avoir inspiré cet album et vous aimeriez savoir si c’est une blague ou non –Oui en gros c’est ca, parce que moi si vous voulez je veut bien lui inspirer une suite… -Bé vous savez Mr. Délépine recoit bien 20 idées de scénario par jour et en se moment il est sur le lancement d’un film, Avida… -Dalida ? –Non pas Dalida, Avida, je vais la lui faire celle la ca va sûrement le faire rire… », Crise de fou rire de part et d’autre, « Bon en gros Mr L. si vous avez des idées vous nous les envoyez mais il va falloir être patient Mr. Délépine est quelqu’un de tes occupé. –Et moi je suis au chômage et en ce moment j’ai rien de mieux a foutre donc, je crois que je suis bien parti pour lui écrire une suite… -très bien… -Bonne journée au revoir. –Au revoir et bienvenu parmi nous… » Donc nous étions en pleine crise du CPE, j’avais l’impression d’habiter dans un pays en guerre donc entre deux manifs j’écrivais un scénario de BD, le plus dur ça as été d’être en accord avec la psychiatrie des personnages que je n’avais pas inventé. Mais je pense qu’au final j’ai réussi à faire un truc assez cohérent malgré le peu d’espace pour la parlotte qu’offre un livre au format BD. J’ai donc plié le truc en un mois je l’ai envoyé en recommandé a 7 jours au Groland en prenant bien soin de me faire un recommandé à moi-même et à signer toutes les pages (Bonjour la paranoïa). Un autre gros sujet a crise de nerfs était le fait que cela commençait a faire plus d’un an que beaucoup de gens me faisaient des clins d’oeils a force quand on ne sait pas pourquoi ça deviens perturbant, j’en avais même parlé a ma frangine qui bossait dans les pays de l’est a cette époque et qui m’as dit que c’était une sorte de tradition la bas, que même elle commençait a choper le tic… La championne de mes connaissances à avoir ce type de tics était une copine psychologue (qui ne trouvait pas de boulot mais peu importe). Donc au cours d’une soirée je n’ais pas pu m’empêcher de faire un sale gros test, il y avait donc ma pote et une autre psychologue mais qui elle n’était pas parvenue a finir ces études…Bref… Donc discutant psycho avec la psychologue qui n’avait pas fini ces études j’entamais subtilement de parler du sujet de la drogue, elle avait de bonnes connaissances du sujet, c’est alors que je finit par dire « tiens je vais t’en apprendre une bonne au sujet de Nicolas Sarkozy, tu sais pourquoi y bois pas ce con ? –Non, ça as l’air intéressant… » Et donc je vais pas vous la refaire, allez si en bref, le travail c’est un peu comme une drogue et quand on sait ça on se défonce au travail résultat le gar. peut plus picoler une goûte, fatalement, pendant que j’expliquait ça ma copine qui elle avait elle finit ses études n’as pas arrêté de me faire des clins d’oeils, comme pour me dire, Etienne arrête, et la je n’ai pas pu m’empêcher de lui demander « Et alors, et qu’est ce qu’il t’arrive, pourquoi tu me fait des clins d’oeils t’es pas contente ? –Non c’est un tic, -Ca doit être ça… ». Et finalement j’ai pris un malin plaisir à finir de lui expliquer le workaolisme de notre ami Nicolas… Mais bon au moins la j’étais plus ou moins fixé sur cette histoire de clins d’oeils…

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Sinon la fin de l’année approchant, je redoutais tout particulièrement les vacances d’été. En effet j’avais passé, avec tous ces événements, l’année la plus maniaque de ma vie et donc je me préparais a en subir le contrecoup c'est-à-dire : ma Nième dépression… ça as failli pas louper, j’ai fait pendant tout le mois de juin un mélange de tachycardie mêlé a de la spasmophilie (c'est-à-dire chez moi, le coté gauche a moitié paralysé avec un sensation de baisse de tension alarmante et un sacre mal de cœur) Et toujours le même déclencheur mes histoires de drogues de mon enfance mêlé a de l’anti-Sarkozisme (et Villepinisme d’ailleurs, merci pour le CPE gar.)… Bref… Très désagréable. Tant et si bien qu’une après midi je décide d’en avoir le cœur net je vais donc me faire prendre ma tension dans la pharmacie la plus proche (le problème c’est qu’il a bien fallu que j’en fasse une demi douzaine avant de trouver la bonne), la pharmacienne me passe donc une jolie petite machine au bras gauche, mais j’avais tellement mal a cet endroit la que j’ai pas supporté le test, il a fallu que je lui demande de me le faire au bras droit, une minute plus tard le verdict tombe « Tension absolument normale Monsieur ». Je savait ce que ça voulait dire, je soufrais de ma Nième crise d’angoisse psychosomatique je m’apprêtais donc a partir dire bonjour aux psychiatres des urgences de Bordeaux… J’ai réussi a voir quelqu’un en fin d’après midi, bilan des courses « Monsieur si vous vous sentez de nouveau dans cet état prenez cinq ou six goûtes de vos anxiolytiques, mais bon n’en prenez pas trop sinon c’est un coup a partir au lit pour un petit moment… ». Merci et bonne journée docteur… la séance d’après j’en ais parlé au Dr. J. qui m’as du coup repris un rendez vous anticipé quinze jours après pensant que j’étais en train de faire une rechute… Le problème c’est que ça ne s’arrangeait pas… Et puis un soir ou j’étais sorti en festival et je discutais avec un pote et je ne sais plus comment on en est venu a discuter hôpital psy « Ha toi aussi tu as fait de l’hôpital, moi aussi bien venu au club, c’est bizarre la moitié d’une génération qui finit a l’hosto comme ça –Je te le fait pas dire, gentille petite vanne de drogue monsieur –Ouais gentille, y sont sympats mais y font chier les vieux quand même, bon ça te dérange si on ne parle pas de ça ? Non ça ira… ». Sauf que là le simple fait d’aborder le sujet m’as foutu une crise d’angoisse assez violente pour que je me retape une bonne petite hallucination… Pour moi c’était clair, c’était signe qu’il fallait que j’écrive, sinon j’allais encore être bon pour repartir à l’hôpital, et donc voila ce que j’ai écrit le lendemain :

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Comment fabriquer un psychopathe du travail type Sarkozy en 3 leçons 1 Vous prenez un jeune quelconque du genre bien crédule qui a l’air plus ou moins déprimé et vous lui dites un truc du genre : t’inquiète tes sentiments c’est géré par réactions chimiques et que c’est un peu comme des drogues produites par ton cerveau, ça monte, ça descend, quand ça descend tu part au lit parce que t’es fatigué et la journée quand ça monte tu te défonce au travail… intéressant jeune qu’est ce que t’en pense ? De toute façon ya que les plus forts qui russisent, les drogués sont des cons et d’autres barres du même type… 2 Tu regardes le jeune ce défoncer au travail et si ça te rapporte des tunes t’es content… 3 au bout de quelques années quand il est bien abruti par son travail et qu’il commence à être un peu trop nerveux ou stressé tu lui dit : « et bé non c’était une blague en fait tes sentiments c’est tout sauf des drogues fabriquées par ton cerveau, que en fait les drogues c’est des produit chimiques qui agissent sur tes sentiments, et la tu lui explique comment marche une drogue genre le vin de Bordeaux en te démerdant à faire un beau signe de croix et tu lui explique la maniaco-dépression du même coup… Bé c’est pas compliqué, donc le vin de bordeaux ça fait bien plaisir (le doigt monte), sinon au bout d’un moment quand t’as trop bu ça fatigue (le doigt redescend) et la, faut faire gaffe a pas trop déprimer (le doigt part a gauche) parce que ça s’appelle avoir l’alcool triste, ou a trop s’énerver (et le doigt part a droite) parce que ça s’appelle avoir l’alcool mauvais, tien jeune bois un coup ça fais du bien ». Et la, magiquement le gars se paie un gros mal de crâne... Et je peu témoigner que ça fait très mal… Sinon moi j’ai un vague souvenir de mon école d’ingénieur (Peu être erroné d’ailleurs) qui me dit que ce truc stupide s’appelle ciseau de « Reichwies » ou un nom anglo-saxon de ce genre, et récemment j’ai eu une petite hallucination du type de celle ci-dessous…

Voila tout ça pour dire que j’aimerais bien que dans le futur plus personne ne se fasse avoir par ce truc de merde… PS : pour fabriquer un ou une psychopathe sexuel y faut faire à peu près pareil en remplacent travail par sexe… mais bon je suis ingénieur et pas maquereau…

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Il va sans dire que a l’époque je ne connaissais pas encore le sens du mot workaolic, j’appelais donc ça les psychopathes du travail. La séance d’après j’ai donc montré ça au Dr J. « Donc docteur ya quinze jours je faisait des crises d’angoisses, j’ai encore eu une hallucination j’ai écrit ça et ça va mieux –Un classique chez vous… », ma psy prend son temps pour lire ma petite œuvre d’art et finit par dire « Vous y allez fort Mr L… Bon on parle d’autre chose –Oui si vous voulez… », on a fini la séance sur mes recherches d’emplois infructueuses, elle m’as signée mon ordonnance et m’as demandé « Bon il vous faut autre chose Mr. L. –Heuu, un ecstasy ? –Non Mr. L. si vous voulez de ça c’est pas nous qu’il faut aller voir, et puis je croyais que vous ne vous droguiez pas… –Non mais c’est bon Dr. je plaisantais, bonnes vacances… -Merci Mr L. –Vous aussi –Vous allez ou au fait –Voir une copine du coté de toulouse. –Ha c’est très sympat Toulouse… ». Voila une séance qui finissait bien l’année, une bonne petite crise de fou rire et voila… Je n’ais jamais plus eu d’emmerdes de ce genres depuis cette époque j’ai bien des angoisses de temps en temps, des petites inquiétudes, des petites crises de nerf normales mais j’ai plus jamais rien eu d’aussi grave… Et là vous allez me dire que je suis guéris… De nos jours on dit stabilisé… Epilogue… Donc vacances chez mon amie Houriya, anarchiste devant l’éternel (je vous rappelle pour mémoire que le signe de ralliement de anarchistes c’est « ni dieux ni maître » et non pas le chaos total comme le pensent les plus incultes d’entre vous)… Donc le plan c’est que ses parents partaient en voyage en Palestine (d’où est originaire son père) et laissaient la garde de la maison a sa fille la plus fêtarde, il va sans dire que la baraque est démente car construite de ses mains par son honorable paternel… Bref… Nous voila à trois alcooliques notoires mais paisibles (donc Melle Houriya, Mr Odonel, et Mr Etienne) réunis au sein de cette demeure a refaire le monde… Vient le moment ou je fait mon malin avec Nicolas Sarkozi. Donc je ne vais pas vous la refaire pour la N+1ième fois. Donc « le travail c’est un peu comme une drogue, défonce toi au travail, donc Sarko dégage !!! » Et là les deux compères m’ont regardé en chien de faïence et se sont mis a rigoler « Bon Etienne tu crois que tu vas nous la faire ? On ne nous la fait pas à nous… –Non désolé, mais bon une vanne comme ça… -Oui bé t’aurais pas une vanne de toto sinon –Heuu, non, la je suis un peu a court mais ya Groland qui commence dans un quart d’heure. –On fera avec… ». On a donc passé le reste de vacances a se raconter des histoires de cinglés sur font de bières et de grillades et il y avait bien longtemps que je ne m’étais pas autant marré… Voila quatre ans à me faire soigner et bilan des courses On ne me la fait pas… Vous direz ce que vous voudrez mais une vanne comme ça à quatre ans et demi ça fait un peu jeune tout de même… PS… les gens qui me connaissent savent que je peut en rajouter des tonnes ceci n’est qu’une pré-version, j’espère que vous aurez eu plaisir à me lire, le but du jeu étant de convaincre le plus de gens possible que la drogue n’est pas une tare si grave et que la guerre est mauvaise pour la santé mentale de chaque être humain…

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Etienne L. 31/01/2008 01h19 deux grammes dans la tête…