24
GRANDE SALLE PIERRE BOULEZ – PHILHARMONIE Hommage à Steven Spielberg Dimanche 10 décembre 2017 – 16h30

Hommage à Steven Spielberg - Philharmonie de Paris · La partition de Giacchino, compositeur d’aujourd’hui, ... Les Dents de la mer. John Williams se révèle l’atout majeur

  • Upload
    vuhuong

  • View
    216

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

GRANDE SALLE PIERRE BOULEZ – PHILHARMONIE

Hommage à Steven SpielbergDimanche 10 décembre 2017 – 16h30

Samedi 9 décembre

20H30 CONCERT AVEC IMAGES

GABRIEL YARED LONDON SYMPHONY ORCHESTRA

DIRK BROSSÉ, DIRECTION

GABRIEL YARED, PIANO ET DIRECTION

CATHERINE RINGER, CHANT

YAEL NAIM, CHANT

JUANJO MOSALINI, BANDONÉON

LEWIS MORISON, SAXOPHONE

Ce concert est précédé d’une Rencontre avec Gabriel Yared animée par Stéphane Lerouge à 11h dans la Salle de conférence - Philharmonie. Entrée libre.

Dimanche 10 décembre

16H30 CONCERT AVEC IMAGES

HOMMAGE À STEVEN SPIELBERGLONDON SYMPHONY ORCHESTRA

FRANK STROBEL, DIRECTION

Ce concert est précédé d’une Rencontre avec les musiciens du London Symphony Orchestra animée par Stéphane Lerouge à 15h15 dans la Salle de

conférence - Philharmonie. Entrée libre.

Une Récréation musicale est proposée à 16h aux enfants de 3 à 10 ans dont les parents assistent au concert. 8€ par enfant, réservation conseillée.

WEEK-END MUSIQUES À L’IMAGE

ACTIVITÉS CE WEEK-END

SAMEDI Visite-atelier du Musée à 14h30 LES MUSIQUES DE FILM

Ciné-conférence de 14h30 à 16h30RÉVÉLATIONS

Projection à 16h30 GABRIEL YARED

Rencontre à 17h30 ÉVOQUER GABRIEL YARED

Spectacle en images à 19h INFINITE, A SPACE ODYSSEY

DIMANCHE Concert-performance à 15hMUSIQUES DE FILM REVISITÉES

ET AUSSI

Enfants et famillesConcerts, ateliers, activités au Musée…AdultesAteliers, conférences, visites guidées du Musée…

PROGRAMME

Hommage à Steven Spielberg

London Symphony OrchestraFrank Strobel, direction

FIN DU CONCERT VERS 18H15.

6

John Williams (1932)Jaws [Les Dents de la mer]

Thème du requin

Réalisation : Steven Spielberg, adapté du roman éponyme de Peter Benchley (1974).

Sortie : 1975.

Durée du thème : environ 3 minutes.

Jerry Goldsmith (1929-2004)Poltergeist

I. The Calling

II. Night of the Beast (The Clown Attacks)

III. Carol Anne’s Theme

Réalisation : Tobe Hooper.

Production : Steven Spielberg.

Sortie : 1982.

Durée des thèmes : environ 9 minutes.

Alan Silvestri (1950)Suite Back to the Future [Retour vers le futur]

Réalisation : Robert Zemeckis.

Production déléguée : Steven Spielberg, Frank Marshall et Kathleen Kennedy.

Sortie : 1985, 1989, 1990.

Durée de la Suite : environ 6 minutes.

LES ŒUVRES

7

John Williams The Adventures of Tintin: The Secret of the Unicorn [Les Aventures de Tintin : Le Secret de la licorne]

Le Duel

Réalisation : Steven Spielberg.

Sortie : 2011.

Durée du thème : environ 4 minutes.

Michael Giacchino (1967)Super 8

Réalisation : J. J. Abrams.

Production : J. J. Abrams, Steven Spielberg et Bryan Burk.

Sortie : 2011.

Durée du thème : environ 6 minutes.

Jerry GoldsmithGremlins

Réalisation : Joe Dante.

Production déléguée : Steven Spielberg, Kathleen Kennedy et Frank Marshall.

Sortie : 1984.

Durée du thème : environ 8 minutes.

ENTRACTE

8

Don Davis (1957)Jurassic Park 3 – arr. Malte et Merlcher

Isla Sorna Sailing Situation

Réalisation : Joe Johnston.

Production déléguée : Steven Spielberg.

Sortie : 2001.

Durée du thème : environ 4 minutes.

John Williams Jurassic Park

Réalisation : Steven Spielberg.

Sortie : 1993.

Durée du thème : environ 6 minutes.

Thomas Newman (1955)Bridge of Spies [Le Pont des espions]

Sunlit Silence / Homecoming

Réalisation : Steven Spielberg.

Sortie : 2015.

Durée du thème : environ 4 minutes.

9

John Williams Suite The BFG [Le Bon Gros Géant]

Réalisation : Steven Spielberg.

Sortie : 2016.

Durée de la Suite : environ 8 minutes.

John Williams Indiana Jones

I. Swashbuckler! (The Adventures of Mutt)

II. A Whirl Through Academe

III. Marion’s Theme

IV. Scherzo for Motorcycle and Orchestra

V. The Raiders March

Réalisation : Steven Spielberg.

Sortie : 1981 (Les Aventuriers de l’arche perdue), 1984 (Indiana Jones et le temple

maudit), 1989 (Indiana Jones et la dernière croisade), 2008 (Indiana Jones

et le royaume du crâne de cristal).

Durée : environ 20 minutes.

1 0

Les musiques de Jerry Goldsmith, Alan Silvestri, Don Davis, Michael Giacchino et Thomas Newman pour Steven Spielberg

Lorsque Steven Spielberg lui propose, en 1982, la composition de Poltergeist, Jerry Goldsmith compte à son actif les partitions mythiques de La Planète des singes, Patton, Papillon, Chinatown, La Malédiction (Oscar), Alien et Star Trek. Bien qu’écrit et produit par Spielberg, le film est mis en scène par Tobe Hooper. Inspiré par le scénario dont les impli-cations transcendantales induisent de nombreuses lectures, Goldsmith puise ses ressources dans un langage musical impressionniste français dont les harmonies et les orchestrations évoquent singulièrement Debussy, Ravel, Ibert ou Messiaen. Pour les déchaînements de violence orchestrale et les fréquents climax, il adopte un registre aux rythmes com-plexes et aux timbres percussifs proches de Varèse, Bartók ou Prokofiev. Aux antipodes de La Malédiction, la musique de Poltergeist est habitée par une humanité et une innocence qui trouvent leur touchante résolution dans le Carol Anne’s Theme qui, telle une apaisante berceuse, clôt le film.

En 1984, Steven Spielberg et Jerry Goldsmith se retrouvent sur la comédie fantastique réalisée par l’iconoclaste Joe Dante, Gremlins. Politiquement incorrect, le film s’applique à dynamiter tous les poncifs d’une Amérique bon enfant à l’approche des fêtes de Noël. Goldsmith, jamais en manque de causticité, prend un plaisir sadique à accompagner les pitreries dévas-tatrices de ces créatures aux vices et travers si désespérément humains. L’innocente mélodie composée par Jerry Goldsmith pour le candide Gizmo n’attend qu’une occasion pour se métamorphoser avec jubilation en un ragtime à la Spike Jones, régressif mais diablement drôle !

Cette même année, Robert Zemeckis tourne Retour vers le futur. Le triomphe du film au box-office engendrera deux suites, réalisées par la même équipe. Les trois partitions sont confiées à Alan Silvestri, collaborateur de Zemeckis depuis À la poursuite du diamant vert. Silvestri avait, jusque-là, une expérience de compositeur pop, disco, essentiel-lement pour la télévision. Son premier film avec Zemeckis s’inscrivait d’ailleurs dans cette veine. Les guitares, basses, batteries, synthés et boîtes à rythmes rangés au fond du placard, Alan Silvestri livre, pour Retour vers le futur, une composition phénoménale enregistrée sur des tempi

1 1

furieux par un orchestre symphonique au grand complet, mélodiquement imparable et dirigée avec un panache digne du grand Alfred Newman !

Comme pour Poltergeist, Spielberg et Williams déclinent Jurassic Park III. Ils passent le relais à Joe Johnston pour la réalisation et à Don Davis pour la musique. Auréolé du succès planétaire de Matrix (partition d’une modernité inédite) et armé d’une solide expérience en tant qu’orches-trateur pour James Horner, Randy Newman et Michael Kamen, Davis apparaît comme le candidat idéal pour succéder à Williams. L’épreuve est ardue voire frustrante pour Davis, qui se voit imposer d’intégrer des thèmes de Williams des deux volets précédents. Il s’en acquitte avec talent et respect. Utilisant le matériau de Williams avec intelligence et grand soin, Don Davis développe son discours musical tel que Williams l’aurait très certainement abordé. Même si la voix de Davis s’efface, elle ne sacrifie à aucun moment la composition, dont les vertus narratives indéniables se fondent à l’action du film sans jamais générer le moindre télescopage stylistique avec Williams.

Super 8, en 2011, est le troisième long métrage pour le cinéma que réa-lise J. J. Abrams. Il marque les retrouvailles de Michael Giacchino avec, bien sûr, J.J. Abrams, dont il a signé tous les précédents films. Placé sous le signe de la nostalgie, Super 8 rend hommage aux films de science- fiction et d’aventure des années 1980 : d’Explorers de Joe Dante à Goonies de Richard Donner. C’est cependant sur les traces de James Horner que Giacchino souhaite se positionner. La nature de la musique et sa progres-sion évoquent la structure adoptée par Horner sur Cocoon. La partition de Giacchino, compositeur d’aujourd’hui, honore ses illustres aînés.

Empêché par les bouleversements de planning sur Star Wars, l’éveil de la force, John Williams quitte, en 2015, Le Pont des espions réalisé par son ami Steven Spielberg, qui se tourne alors vers Thomas Newman, le plus jeune représentant d’une incroyable dynastie de compositeurs hollywoodiens. Soucieux de ne pas écraser le film sous une musique trop emphatique, Thomas Newman livre à Spielberg une partition orchestrale discrète dans l’esprit de ce que Williams fit sur Lincoln.

Édouard Dubois

1 2

La collaboration entre Steven Spielberg et John Williams

Des Dents de la mer à E.T., des Indiana Jones au Bon Gros Géant en passant par Tintin, qui mieux que Steven Spielberg symbolise le septième art comme expression de l’imaginaire sous sa forme la plus créative et débridée ?

Cinéphile averti et collectionneur de musiques de film éclairé, le jeune Spielberg s’adresse dès son premier long métrage (The Sugarland Express, en 1974) à John Williams, dont il admire la partition de The Reivers (1969) de Mark Rydell. Williams délivre une partition intimiste, parcourue d’un authentique parfum d’Amérique rurale et modeste. Le film remporte le prix du meilleur scénario au Festival de Cannes.

L’année suivante scellera indéfectiblement l’amitié et la collaboration entre les deux artistes. Spielberg se voit confier l’adaptation du best-seller de Peter Benchley, Les Dents de la mer. John Williams se révèle l’atout majeur du blockbuster en gestation. Dans son domaine, la musique, il fait preuve d’un talent de conteur comparable à celui de Spielberg. Le com-positeur perçoit l’extraordinaire opportunité d’« incarner » musicalement l’impitoyable menace du requin, invisible durant la première moitié du film. L’ostinato sur deux notes graves suggéré au piano par Williams comme motif principal à un Spielberg d’abord incrédule et dubitatif puis conquis devient, contre toute attente, la plus courte et identifiable signature musicale de l’histoire du cinéma. Au gré des situations du film, cette incroyable partition fait le grand écart entre une écriture moderne et brutale sous influence stravinskienne, des mouvements aux orchestrations flamboyantes échappées du postromantisme germanique, un menuet baroque au parfum ironique ou encore une spectaculaire fugue. De Bach à Stravinski, de Copland à Lutosławski, de Richard Strauss à Korngold, Williams met tous ses acquis et son sens inné de la narration musicale au service du film, qui lui rapporte un Oscar en 1976.

Février 1981, Londres, studios Abbey Road. Le miracle est encore au rendez-vous. Dès que les cuivres du London Symphony Orchestra font éclater les premières notes du thème imaginé par John Williams, le cinéma assiste à la naissance d’une nouvelle icône : Indiana Jones. Réalisés

1 3

par Steven Spielberg et produits par George Lucas, les quatre films (Les Aventuriers de l’arche perdue en 1981, Indiana Jones et le temple maudit en 1984, Indiana Jones et la dernière croisade en 1989, Indiana Jones et le royaume du crâne de cristal en 2008) consacrés à l’archéo-logue casse-cou sont des monuments de prise en charge musicale. Chaque mesure des presque huit heures de musique qui accompagnent ces aventures respire le plaisir de l’écriture. Pas de place pour l’ennui ou la paresse, les compositions en constante mutation filent à un train d’enfer digne des plus impressionnantes montagnes russes. Repos du guerrier dans ce feu nourri d’explosions orchestrales, le thème de Marion nous offre un mouvement lent romantique dans la veine du thème de la prin-cesse Leia. Mais là où, pour l’icône de La Guerre des étoiles, la musique revêtait un caractère germanique quasi wagnérien, John Williams pare Marion d’atours plus sensuels dans une tradition harmonique, un déve-loppement et une orchestration ouvertement hollywoodiens.

Le rythme du film étant l’une des priorités de Williams, il adopte parfois des tempi d’une extrême vélocité. Les multiples thèmes, d’une clarté et d’une fulgurance imparables, évoluent frontalement ou en contrepoint, se croisent et se répondent avec une fluidité déconcertante. Les orchestra-tions impressionnistes et richement colorées évoquent Debussy, Ravel, Respighi, Prokofiev ou Rimski-Korsakov. L’immédiate accessibilité de la musique de Williams masque une minutie et une complexité d’écriture hors du commun, toujours au service de l’image. Cette œuvre symphot-nique titanesque est en tout point comparable à la saga Star Wars.

En 1982, E.T. débarque sur Terre, et c’est la communauté humaine tout entière qui l’adopte sans réserve. À des années-lumière des courses-poursuites d’Indy, Spielberg souhaite revenir à un cinéma plus inti-miste, à échelle d’homme – d’enfant, dans le cas présent. Cependant, il ne se détourne pas d’un genre qu’il affectionne plus que tout autre : la science-fiction. E.T., extra-terrestre abandonné dans leur fuite par ses congénères apeurés, se lie d’amitié avec Elliott, jeune garçon inhibé et solitaire qui l’héberge et le protège. Pour ce pamphlet résolument humaniste, John Williams écrit une partition pudique, chargée d’empa-thie, presque maternelle. Elle couve et protège les deux improbables amis, les rapproche délicatement par touches successives de cordes

1 4

frémissantes, harpe et célesta, les menant crescendo vers des sommets d’exultation orchestrale, jusqu’à l’apothéose dans les nuages. La partia-tion d’E.T. s’inscrit dans la grande tradition des compositeurs de l’âge d’or d’Hollywood (des années 1940 jusqu’au tout début des années 1960), tels Franz Waxman ou Hugo Friedhofer, dont John Williams est le légitime héritier. Son caractère immanquablement américain puise aussi ses racines chez certains de ses compatriotes symphonistes, comme Howard Hanson ou Alan Hovanhess. Cinq ans après Star Wars (1977), John Williams remporte un quatrième Oscar pour E.T.

1993 marque une étape décisive pour le cinéma : Jurassic Park et ses dinosaures débarquent sur les écrans du monde entier et ouvrent la voie aux effets spéciaux numériques. Féru d’innovations techniques, Steven Spielberg voit une opportunité extraordinaire d’exploiter ces nouveaux outils à la lecture du roman homonyme de Michael Crichton, énorme succès en librairie à sa sortie en 1990. Le flair de Spielberg, associé au savoir-faire de John Williams, fait toujours recette au box-office. Pour l’occasion, Williams compose un thème principal d’une grande noblesse, aux accents britanniques de prime abord inattendus. On peut imaginer qu’il a été inspiré par le personnage de John Hammond, campé avec malice par Richard Attenborough, vieil Anglais fortuné et excentrique dont le Jurassic Park concrétise le projet d’une vie entière.

En 2011, sort Tintin, un film que Spielberg désirait réaliser avant même le premier Indiana Jones (qui pourrait bien être l’oncle d’Amérique du jeune reporter belge…), intégralement réalisé en animation 3D. Dégagé des entraves inhérentes aux limites des prises de vue en conditions réelles, Spielberg s’en donne à cœur joie dans la création de plans impro-bables qui défient l’entendement – chacun d’eux révélant une passion et une maîtrise de la grammaire cinématographique uniques. Jamais en reste, John Williams se joint avec enthousiasme à son cinéaste de prédilection et lui offre l’équivalent musical de son foisonnement visuel. Point culminant de la partition, le duel opposant l’ancêtre du capitaine Haddock à l’impitoyable Rackham le Rouge relève, une fois de plus, de la prouesse. Sur un impressionnant tempo prestissimo, ce morceau de bravoure orchestral enchaîne les rythmes complexes à une cadence infernale digne d’un Rossini des temps modernes.

1 5

L’écrivain et scénariste britannique Roald Dahl (Charlie et la chocolaterie, Matilda) manquant à son palmarès, Spielberg pose son dévolu sur Le Bon Gros Géant (2016). Comme le livre, le film s’adresse à un jeune public friand de mondes merveilleux et de situations grotesques. À grand renfort d’images de synthèse, le cinéaste parvient à recréer l’univers incongru de l’auteur. Quel pupitre de l’orchestre va-t-il donc pouvoir titiller sur ce projet ? Il se décide pour les bois, flûtes et piccolos en particulier. Confirmant une démarche amorcée dans Star Wars, l’éveil de la force, Williams dresse sa carte du Tendre, saupoudrant de-ci de-là de furtifs clins d’œil à son œuvre passée ; ici les cinq notes fondamentales du motif de Furie (1978) de Brian De Palma, telle une subtile incitation à redécou-vrir son immense répertoire qu’il adresserait à ses admirateurs. Comme pour un bon livre ou un bon film, il est toujours salutaire d’y retourner…

É. D.

1 6

Le LSO et l’industrie du rêve

Très tôt, des relations privilégiées se sont établies entre le London Symphony Orchestra et l’industrie du cinéma. En 1935, le LSO enre-gistre, sous la direction de Muir Mathieson, la musique composée par Sir Arthur Bliss du chef-d’œuvre de William Cameron Menzies La Vie future. Les rencontres avec le septième art se poursuivent avec des com-positeurs britanniques tels que Ralph Vaughan Williams (L’Aventure sans retour, Le 49e Parallèle) et William Walton (Hamlet, Henry V ) ou encore le Hongrois Miklós Rózsa (Les Quatre Plumes blanches).

Point culminant de ces échanges, dans L’Homme qui en savait trop, Alfred Hitchcock met en scène le LSO sur l’une des séquences musicales les plus célèbres de l’histoire du cinéma : une tentative d’assassinat au Royal Albert Hall lors d’un concert où est interprétée la cantate Storm Clouds d’Arthur Benjamin, sous la direction, en 1934, de H. Wynn Reeves puis, en 1956, de Bernard Herrmann.

Mais c’est sous l’influence d’André Previn, l’audacieux et turbulent chef nommé à la direction du LSO en 1968, que se concrétise la relation de l’orchestre avec « l’industrie du rêve ». En 1970, Previn enregistre avec le LSO Music Lovers de Ken Russell, libre évocation de la vie tourmentée de Tchaïkovski. Il est mandaté pour adapter et diriger à l’image certaines œuvres du maître russe. Rollerball, en 1974, lui donne l’occasion de retrouver Norman Jewison (Jesus Christ Superstar). Previn s’acquitte de la mission en adaptant judicieusement un pro-gramme constitué d’œuvres de Bach, Chostakovitch, Tchaïkovski et Albinoni, qu‘interprète le LSO sous sa direction.

Une grande partie de la production de Star Wars (1977) étant localisée en Angleterre, George Lucas suggère à John Williams d’enregistrer la partition à Londres. Williams et Previn se connaissent déjà, Williams ayant arrangé et dirigé des chansons originales de Previn pour La Vallée des poupées en 1967, et le choix du LSO s’impose naturellement.

1 7

La musique de John Williams entre dans la légende. L’adhésion est uni-verselle, et le double album de la bande originale atteint des records de vente. Les récompenses pour la musique se succèdent : Golden Globes, BAFTA et, bien sûr, Oscar.

Le LSO, l’orchestre le plus populaire au monde, devient la caution prestigieuse pour les producteurs et les musiciens de film. Outre les projets de Williams (Furie, Superman, Dracula, la saga des Star Wars de 1977 à 2005, Les Aventuriers de l’arche perdue, Monsignor, Harry Potter et la chambre des secrets), le LSO enchaîne sans relâche les musiques de film avec James Horner (Aliens, Braveheart), Alan Silvestri (Qui veut la peau de Roger Rabbit ?, Red 2), Basil Poledouris (La Chair et le sang), Philippe Sarde (Tess, La Guerre du feu), Michel Legrand (Un amour en Allemagne), Henry Mancini (Lifeforce), David Shire (Oz, un monde mer-veilleux), Bill Conti (F.I.S.T., L’Étoffe des héros), George Fenton (Mary Reilly, Les Ombres du cœur), Trevor Jones (Dark Crystal, Coup de foudre à Notting Hill), Patrick Doyle (Harry Potter et la coupe de feu, Le Limier), Thomas Newman (Les Quatre Filles du docteur March), Pino Donaggio (Le Fils de Chucky), Alexandre Desplat (The Queen, Harry Potter et les reliques de la mort), Roy Budd (Les Oies sauvages II) et Philippe Rombi (Joyeux Noël).

É. D.

1 8

Frank StrobelFrank Strobel croit en un art où les frontières de genres n’existeraient plus. Il travaille depuis des années aux confins du cinéma et de la musique, internationalement reconnu comme chef, arrangeur, éditeur, producteur et musicien de studio. Figure incontour-nable dans le domaine du ciné-concert, il a donné au cinéma muet sa place dans les maisons d’opéra et les salles de concert, tout en se forgeant une répu-tation d’excellence dans un répertoire de concert classique, romantique et du xxe siècle. À 16 ans, il met la main sur la partition pour piano de la musique originale de Gottfried Huppertz pour Metropolis de Fritz Lang, qu’il réarrange et interprète pour accompagner ce chef-d’œuvre du cinéma. L’arrangement final de Metropolis jouera un rôle déterminant dans sa carrière après la découverte d’une copie originale du film en 2008 à Buenos Aires. La première de la version restaurée a lieu lors de la Berlinale 2010 avec l’Orchestre Symphonique de la Radio de Berlin placé sous sa direction. Frank Strobel est également demandé dans le monde entier en tant que spécialiste des compositeurs de la fin du roman-tisme tels que Schreker, Zemlinsky et Siegfried Wagner, dont il a repris et recréé les œuvres. Sa conception très ouverte de la musique a attiré l’atten-tion du compositeur russe Schnittke,

qui a vu en lui l’interprète idéal de ses pièces et lui a demandé d’arran-ger une sélection de ses musiques de film. Cette collaboration a été suivie d’enregistrements avec l’Orchestre Symphonique de la Radio de Berlin (prix de la Critique discographique allemande en 2005 et 2006). Frank Strobel a également reconstitué et édité la partition de Prokofiev d’Alexandre Nevski d’Eisentein, dirigeant l’Orchestre Symphonique de la Radio de Berlin pour la première mondiale de cette édi-tion au Konzerthaus de Berlin en 2004, avant une reprise au Théâtre Bolchoï de Moscou. En 2006, il a dirigé à la Semperoper de Dresde la Sächsische Staatskapelle pour une projection du film de Robert Wiene du Chevalier à la rose (1925), avec reconstitution de la partition originale pour orchestre de Strauss. Film de science-fiction bien plus récent, Matrix a été projeté au Royal Albert Hall de Londres en 2011, avec la musique de Don Davis interprétée en direct par Frank Strobel et l’Orchestre Philharmonique de la NDR d’Hanovre. En 2014, à l’occa-sion de la commémoration du début de la Première Guerre mondiale, il dirige l’Orchestre Philharmonique de Radio France à la Salle Pleyel dans la musique fraîchement composée par Philippe Schoeller pour le film J’accuse d’Abel Gance. En 2016, il a recons-titué Ivan le Terrible d’Eisenstein,

LES INTERPRÈTES

1 9

donné pour la première fois avec la musique intégrale dans l’orches-tra tion originale de Prokofiev avec l’Orchestre Symphonique de la Radio de Berlin (RSB) au Musikfest de Berlin, suivi d’une reprise avec l’Orchestre Symphonique de la Radio de Vienne en 2017. En Allemagne et partout dans le monde, Frank Strobel entretient des liens d’étroite collaboration avec de nombreux orchestres. Lors de la saison 2017-2018, il dirige de nombreux pro-grammes de ciné-concert. Il retrouve l’Orchestre de la Tonhalle de Zurich, l’Orchestre Philharmonique du Qatar, l’Orchestre Symphonique de Göteborg, l’Orchestre Symphonique de la MDR de Leipzig et l’Orchestre Philharmonique de la NDR d’Hanovre. Il consacre deux soirées au thème « Cinéma Variété » avec l’Orchestre de la Komische Oper de Berlin et fait ses débuts à la Philharmonie de Paris. Frank Strobel travaille comme consultant auprès de la ZDF/Arte pour leur programmation de cinéma muet. En 2000, il a lancé avec Beate Warkentien l’European FilmPhilharmonic Institute, référence en matière de recherche et d’interprétation originale de musiques de film.

London Symphony OrchestraLe London Symphony Orchestra (LSO) a toujours à cœur d’offrir une musique d’une grande qualité au plus grand nombre de spectateurs. C’est la pierre angulaire de ses activités. Cet enga-gement s’est développé et consolidé depuis plus de cent ans. Fondé en 1904

par de grands musiciens londoniens, le London Symphony Orchestra est un collectif musical autonome basé sur la propriété artistique et le partena-riat. L’orchestre est encore aujourd’hui la propriété de ses membres, et sa signature sonore est la combinaison de l’implication et de la virtuosité de ses quatre-vingt-quinze musiciens, qui viennent du monde entier. Le LSO est en résidence au Barbican de Londres, où il donne soixante-dix concerts sym-phoniques par an. Il donne par ailleurs soixante-dix autres concerts chaque saison à travers le monde. L’orchestre collabore avec de nombreux artistes dont les plus grands chefs d’orchestre – Sir Simon Rattle, son nouveau direc-teur musical, Gianandrea Noseda et François-Xavier Roth, ses chefs invités principaux, Michael Tilson Thomas, son chef lauréat, et André Previn, son chef émérite. LSO Discovery, le pro-gramme communautaire et éducatif de l’orchestre, basé à LSO St Luke’s, par-tage le travail du LSO avec l’ensemble de la société et touche soixante mille personnes chaque année. Le LSO va plus loin avec son propre label d’en-registrement, LSO Live – le premier du genre lancé en 1999 –, qui diffuse sa musique partout dans le monde et touche des millions d’auditeurs.

2 0

Directeur musicalSir Simon Rattle

Principaux chefs invitésGianandrea Noseda François-Xavier Roth

Chef lauréatMichael Tilson Thomas

Chef émériteAndré Previn

Chef de chœurSimon Halsey

Violons ICarmine Lauri Clare Duckworth Ginette Decuyper Gerald Gregory Maxine Kwok-Adams Claire Parfitt Laurent Quenelle Harriet Rayfield Rhys Watkins Laura Dixon Takane FunatsuDoriane Gable Alix Lagasse Daniel Meszoly Helen Paterson Alain Petitclerc

Violons II Thomas Norris Miya Vaisanen Matthew Gardner Julian Gil Rodriguez Naoko Keatley Belinda McFarlane Iwona Muszynska Paul Robson Laura BalboaIngrid ButtonCaroline Frenkel Dmitry Khakhamov Gordon MacKay Csilla Pogany

Altos Edward Vanderspar Malcolm Johnston Anna Bastow Julia O’Riordan Robert Turner Jonathan Welch Ilona Bondar May Dolan Steve DomanStephanie Edmundson Felicity Matthews Alistair Scahill

2 1

Violoncelles Rebecca Gilliver Alastair Blayden Jennifer Brown Noel Bradshaw Eve-Marie Caravassilis Daniel Gardner Hilary Jones Nicholas Cooper Victoria Harrild Deborah Tolksdorf

Contrebasses Colin Paris Patrick Laurence Matthew Gibson Joe Melvin Jani Pensola Simon Oliver Jeremy Watt Nicholas Worters

Flûtes Gareth DaviesPatricia Moynihan

PiccoloSharon Williams

Hautbois Gabriel PidouxRosie Jenkins

Cor anglais Christine Pendrill

Clarinettes Andrew Marriner Chris Richards Chi-Yu Mo

Clarinette basse Arthur Stockel

Bassons Dan JemisonJoost Bosdijk

ContrebassonDominic Morgan

CorsLaurence Davies Angela Barnes Alexander Edmundson Kathryn SaundersStephen CraigenJason Koczur John Davy

Trompettes Niall Keatley Gerald Ruddock Paul Mayes Robin Totterdell Catherine Knight

Trombones Dudley Bright Peter Moore James Maynard

Trombone bassePaul Milner

Lice

nces

E.S

. 1-1

0832

94, 1

-104

1550

, 2-1

0415

46, 3

-104

1547

– Im

pri

meu

r : B

AF

2 2

Tuba Jean Xhonneux

Timbales Nigel Thomas

PercussionsNeil Percy David Jackson Sam Walton Martin France Paul Stoneman Oliver Yates

HarpeBryn Lewis

PianoJohn Alley

Directrice généraleKathryn McDowell

Directrice de la programmationSue Mallet

Responsable des tournées et des projetsTim Davy

Directrice du personnel adjointeAlice Gray

Régisseurs plateauNathan BuddenNeil Morris

FILMPHILHARMONIC EDITIONHOMMAGE À STEVEN SPIELBERGest une production de l’EUROPEAN FILMPHILHARMONIC INSTITUTE Musique : avec l’aimable autorisation de Don Davis, Thomas Newman, Laurel Diskin, Joann Kane Music Service. Films : avec l’aimable autorisation d’Universal City Studios, Inc., Universal Pictures, Amblin Entertainment, Inc., Lucasfilm Ltd. Équipe de production d’European FilmPhilharmonic Institute

Gestion des projetsFlorence Tellier

ConceptionFrank StrobelUlrich WünschelFernando Carmena

Clip editing/PrésentationFernando Carmena

Clip licensingFlorence Tellier

Vidéo projectionPaul Müller-Hahl, BIG cinema GmbH

LumièreJoachim Hübner

Biennale 11 - 21 janvier

Réservez dès maintenant

01 44 84 44 84 - PHILHARMONIEDEPARIS.FR

Phot

o : ©

Just

Jae

ckin

- C

once

ptio

n gr

aphi

que

: Mar

ina

Ilic

-Coq

uio

- Lic

ence

s E

S : 1

-104

1550

, 2-0

4154

6, 3

-104

1547

.

MUSÉE DE LA MUSIQUEP H I L H A R M O N I E D E PA R I S

EXPOSITIONJUSQU’AU 28 JANVIER 2018

Pub expo barbara.indd 1 27/11/2017 11:39

Biennale 11 - 21 janvier

Réservez dès maintenant

01 44 84 44 84 - PHILHARMONIEDEPARIS.FR

Phot

o : ©

Just

Jae

ckin

- C

once

ptio

n gr

aphi

que

: Mar

ina

Ilic

-Coq

uio

- Lic

ence

s E

S : 1

-104

1550

, 2-0

4154

6, 3

-104

1547

.

MUSÉE DE LA MUSIQUEP H I L H A R M O N I E D E PA R I S

EXPOSITIONJUSQU’AU 28 JANVIER 2018

Pub expo barbara.indd 1 27/11/2017 11:39

Faites un don pour les orchestres Démos jusqu’au 22 janvier 2018.

D O N N O N S P O U R D E M O S . F R

@ o r c h e s t r e s d e m o s# 1 E N FA N T 1 I N S T R U M E N T

Pho

to :

© M

arty

na P

awla

k -

Lic

ence

s E

S : 1

-104

1550

, 2-0

4154

6, 3

-104

1547

DONNONS POURDÉMOS2017

PHILHARMONIE DE PARISPHILHARMONIE DE PARIS D É M O S

Pub_Demos_2017-18.indd 1 22/11/2017 17:43