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Horizon Public Conseils 11 mai 2006 Rapport remis à M. Jean-Philippe BAYON et à M. Jean BESSON vice-présidents du Conseil régional Rhône- Alpes La mondialisation en Rhône-Alpes : exemples d’impacts sur l’économie, le tourisme et les modes de consommation

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11 mai 2006

Rapport remis à M. Jean-Philippe BAYON et à M. Jean BESSONvice-présidents du Conseil régional Rhône-Alpes

La mondialisation en Rhône-Alpes : exemples d’impacts sur l’économie, le tourisme

et les modes de consommation

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11 mai 2006

La mondialisation en Rhône-AlpesRapport 2006

Le présent rapport fait suite à la consultation lancée par le Conseil régional Rhône-Alpes en juin 2005. Son contenu et son utilisation appartiennent au Conseil régional Rhône-Alpes et sont libres de droits. Toutefois, pour toute référence ou mention, ce dernier aura l’obligation d’indiquer que le rapport a été réalisé par le Cabinet « Horizon Public Conseils ».

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Sommaire

Introduction p. 4

1. Les exemples d’impacts sur l’économie p. 10

1.1 Le commerce extérieur p. 12

1.2 Les délocalisations p. 15

1.3 Les entreprises régionales à envergure mondiale p. 191.4 Les salons professionnels p.

221.5 La mesure de la performance et de la compétitivité internationale de Rhône-Alpes p.

27

2. Les exemples d’impacts sur le tourisme p. 33

2.1 Le repositionnement de l’offre touristique p. 36

2.2 L’évolution de la stratégie de promotion p. 42

3. Les exemples d’impacts sur les modes de consommation p. 50

3.1 L’élaboration par les réseaux de grande distribution d’une offre spécialiséedans le secteur alimentaire p.

543.2 Le développement des enseignes mondialistes p. 593.3 L’organisation d’une filière structurée de commerce équitable p.

633.4 L’évolution de l’offre dans le secteur de la restauration p.

67

4. Points-clés et recommandations p. 714.1 Les points-clés de l’étude p.

724.2 Nos recommandations opérationnelles p.

73

Annexes p. 74

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Introduction

Le Conseil régional Rhône-Alpes fait depuis plusieurs années figure de référence dans sa capacité à appréhender la dimension internationale. Il a ainsi ouvert la voie en matière de coopération européenne en initiant la coopération dite des « Quatre Moteurs pour l’Europe », a été pionnier dans la mise en œuvre d’un programme ambitieux de coopération décentralisée et dans l’engagement en faveur de la francophonie.

Il a récemment décidé de prolonger son action en se dotant d’un outil d’analyse lui permettant d’intégrer pleinement le phénomène de mondialisation dans sa réflexion et l’élaboration de ses politiques publiques. Tel est le rôle assigné à l’observatoire régional de la mondialisation.

Dans cet esprit, il a décidé de lancer une étude d’impact de la mondialisation concernant trois secteurs clés de la vie régionale : l’économie, le tourisme et les modes de consommation. Au terme d’une consultation lancée en application des disposition du Code des Marchés Publics, il a missionné le Cabinet Horizon Public Conseils.

Pour chacun des trois thèmes d’étude, le Cabinet Horizon Public Conseils a employé une méthodologie systématique et qualitative. L’approche systématique a permis de couvrir les huit départements concernés et de recueillir la quantité suffisante d’informations. L’approche qualitative a permis de cibler les sources d’information les plus pertinentes au regard de l’objectif recherché.

Ont ainsi été contactés et interrogés des organismes consulaires, des organisations syndicales et professionnelles, des responsables de services publics spécialisés, des responsables politiques et administratifs de collectivités territoriales, des fédérations et associations de consommateurs, des professionnels du commerce et de la grande distribution, des experts qualifiés (journalistes spécialisés, universitaires, instituts privés, tendanceurs, sociologues).

Le présent rapport est issu de l’analyse des informations recueillies à travers des publications officielles, des notes et des études internes, des entretiens individuels.

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La perception de la mondialisation par les Français

La notion de mondialisation a commencé à être perceptible par l’opinion publique au milieu des années 1990. Le traitement médiatique des grands enjeux d’actualité politiques, économiques et sociaux a en effet révélé au plus grand nombre l’interdépendance internationale qui liait les pays entre eux, bien au-delà du cercle européen habituel. Ainsi, dès la fin des années 1990, plusieurs organismes d’études et institut d’analyse de l’opinion ont pu mené des enquêtes et mesuré la perception qu’avaient les Français de ce phénomène.

En 1998, l’institut CSA réalisait l’une des toutes premières enquêtes d’opinion sur la perception de la mondialisation. 72 % des personnes interrogées se déclaraient méfiants, contre 24 % qui étaient plutôt confiants. 80 % estimaient qu’elle constituait un processus inéluctable. Une majorité se dégageait assez nettement pour déclarer que la France avait plutôt à gagner avec la mondialisation (54 %) et considérer dans le même temps qu’elle représentait une menace pour l’emploi (57 %), les retraites (60 %) et la sécurité sociale (59 %). Le paradoxe était posé, et sera confirmé par la suite…

L’enquête réalisée en septembre 1999 par BVA restituait en effet l’ambiguïté et le paradoxe dela perception de la mondialisation, vécue à la fois comme une source forte de croissance (57 %), mais aussi comme un danger social (65 %) et identitaire (56 %).

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La mondialisation économique et financière… Plutôt d’accord

Plutôt pasd’accord

Ne sait pas

aggrave les inégalités en France 65 31 4

favorise la croissance de l’économie française 57 37 6

menace l’identité de la France 56 39 5

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La menace identitaire était relativement forte en matière culturelle, y compris en matière culinaire. Ce dernier facteur sera démontré lors de notre étude relative à l’impact sur les modes de consommation.

L’Institut IFOP publie pour sa part un baromètre régulier sur la perception globale de la mondialisation. L’édition d’avril 2005 permet ainsi de mettre en perspective son évolution depuis 2000.

La mondialisation en Rhône-AlpesRapport 2006

Face à la mondialisation, quel est parmi les éléments de l’identité française celui qui doit être défendu en priorité ?

La langue française 30

Les services publics 24

La culture (cinéma, livres chansons) 24

Les produits de la gastronomie 21

Ne sait pas 1

Total 100

En pensant à l’économie, dites-moi si le mot « mondialisation »évoque pour vous quelque chose de plutôt positif ou de plutôt négatif ?

Plutôt positifRappel mai 2004Rappel avril 2002Rappel mai 2000

39 %43 %39 %48 %

Plutôt négatifRappel mai 2004Rappel avril 2002Rappel mai 2000

5451 %56 %47 %

Ne se prononce pasRappel mai 2004Rappel avril 2002Rappel mai 2000

7 %6 %5 %5 %

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La perception de la mondialisation en Rhône-Alpes

Pour évaluer la perception de la mondialisation par les acteurs et décideurs de Rhône-Alpes, un questionnaires a été envoyé aux principaux responsables des secteurs couverts par la présente étude (en particulier économie et modes de consommation). 57 organismes ont ainsi été consultés et ont répondu à 7 items :• Quelle perception avez-vous de la mondialisation en général ?• Quelle perception avez-vous de la mondialisation en Rhône-Alpes ?• Quels sont les impacts de la mondialisation que vous pourriez identifier récemment en Rhône-Alpes ?• Quels sont les impacts de la mondialisation que vous pourriez identifier récemment dans votre secteur d’activité ?• D’après vous, quels sont les effets à venir de la mondialisation en Rhône-Alpes ?• D’après vous, quels sont les effets à venir de la mondialisation dans votre activité ?• Quelles actions concrètes souhaiteriez-vous que le Conseil régional Rhône-Alpes engage pour accompagner les effets de la mondialisation ?

Un nombre important de réponses sont générales et analysent le phénomène dans sa globalité. Plusieurs antennes régionales d’organismes nationaux fournissent même des argumentaires types reprenant des positions officielles : la Confédération paysanne a par exemple répondu en adressant son analyse et ses propositions suite à la réunion de Hong-Kong de l’Organisation Mondiale du Commerce et au sommet de l’Union européenne de fin 2005. Sans dénier l’intérêt des positions exprimées, force est de constater qu’elles ne permettent pas d’avancer significativement dans l’appréhension concrète et immédiate des enjeux régionaux et locaux. En revanche, plusieurs personnalités ont réellement tenté de pénétrer la problématique proposée, et d’analyser l’interaction entre le fait mondial et le fait régional.

M. JURQUET – CCI Grenoble :

«  La position de Grenoble et son leadership mondial sur la question des micro et nano technologies poussent les acteurs internationaux à investir largement dans notre région. Cette conséquence positive en matière d’emploi et d’élévation des compétences dans ces secteurs a cependant son revers de la médaille : augmentation du foncier, disparité entre les salaires, focalisation des médias sur ces secteurs…. Face à ces phénomènes de risque de mono-industrialisation d’une région il faut développer également des politiques à plus long terme et ne pas oublier les autres secteurs.

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Des PME, comme « A Raymond » à Grenoble, ont réussi pleinement leur reconversion grâce à la mondialisation. Sur ce cas précis, il y a eu mutation des emplois. Cette entreprise qui a inventé le bouton pression a réussi une belle reconversion dans l’automobile et emploie près de 3000 salariés sur les 5 continents.

Des impacts négatifs existent aussi. Le cas d’HP est célèbre et concerne l’emploi au plan local. La mondialisation a eu pour principale conséquence négative d’éloigner les lieux de décisions des lieux de production. Les décisions sont prises en ne tenant pas compte des critères locaux. Les décisions sont parfois rapides, sans appel et apparaissent brutales.

Des PME et TPE souffrent également des impacts de la mondialisation. Par exemple, les moulistes rhône-alpins ont parfois du mal à faire face aux prix cassés de certaines entreprises du Sud Est asiatique. L’emploi et menacé ainsi que les savoir-faire.

Les gains de compétitivité et de productivité ne sont pas évident et l’équilibre économique de nombreuses entreprises est précaire. »

M. SAVATIER – Conseil général de l’Ardèche :

« A l’échelle de Rhône-Alpes, la mondialisation est synonyme de délocalisations. Je pense à certains secteurs, comme le textile par exemple, qui semblent en souffrir directement et très profondément. A l’échelle de l’Ardèche, elle entraîne un recul de notre industrie et un ralentissement de la fréquentation touristique. Dans les années à venir, les flux de circulation dans la Vallée du Rhône vont pourtant s’accroître avec un trafic de plus en plus international. »

M. ALLAND – Direction régionale du commerce extérieur :

« Les entreprises de la région délocalisent les activités de main d’œuvre peu qualifiée. Les entreprises étrangères s’implantent ici, notamment en rachetant des PME qui détiennent des technologies novatrices.

Le principal effet à venir est l’accélération de la spécialisation des échanges, donc de le concurrence dans tous les domaines : coûts de production, avance technologique, marketing, concurrence fiscale (notamment en matière de fiscalité du patrimoine), comparaison des législations sociales, qualité des infrastructures de communication, qualité de vie, niveau de sécurité ou d’insécurité urbaine, cadre juridique des affaires. »

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M. CHAPELON – CCI de Saint-Etienne :

« Sur le département de la Loire,les impacts principaux actuels concernent essentiellement le textile traditionnel (prêt-à-porter, tissus, ruban, etc.) et le secteur mécanique qui souffrent d’une concurrence très forte de l’Asie ou des PECO, qui met en danger l’existence même des sociétés. Cet impact a parfois des aspects positifs, en obligeant les PME par exemple à se recentrer sur des produits à forte valeur ajoutée, ou sur des tâches nobles (conception, recherche et développement). »

Les attentes vis-à-vis du Conseil régional

Elles sont très ciblées sur les dispositifs d’intervention de la Région. Les actions de formation sont souvent citées, ainsi que le soutien financier aux programmes de recherche et développement. Une part importante des attentes concerne le renforcement des aides à l’export.

Naturellement, quelques « revendications catégorielles » sont aussi exprimées : certaines organisations consulaires souhaitent plus de budgets pour mener davantage d’actions locales en faveur de leurs entreprises ou de leurs territoires ; de même sont demandées des interventions et des subventions plus conséquentes en faveur des secteurs les plus touchés.

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1. Les exemples d’impact sur l’économie

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1. Les exemples d’impact sur l’économie

Problématique générale

La notion de mondialisation est indéniablement associée à des mécanismes économiques. Elle est souvent perçue et vécue comme un phénomène issu des théories et des pratiques ultra-libérales, imprégnées des modèles financiers anglo-saxons, dénuée de toute dimension humaine et sociale. De fait, mondialisation rime souvent avec délocalisation et optimisation des profits. Louée par les uns, abhorrée par les autres, elle est ainsi l’objet de débats et de polémiques incessantes.

Les questions concernant l’impact économique de la mondialisation en Rhône-Alpes sont relativement simples. Entraîne-t-elle significativement une augmentation des échanges commerciaux internationaux ? Si oui, dans quelle ampleur ? La mondialisation crée-t-elle plus d’emplois nouveaux qu’elle n’en détruit ? Les délocalisations sont-elles du seul fait de la mondialisation ? La participation des entreprises régionales au commerce mondial est-elle bénéfique pour l’emploi local ? Les salons professionnels organisés en Rhône-Alpes s’ouvrent-ils à des participants et des visiteurs étrangers ? Si oui, dans quelle proportion ? Comment peut-on mesurer le positionnement et le rayonnement international de Rhône-Alpes ? Sur quels leviers publics le pouvoir politique peut-il agir ?

Pour répondre à cette batterie d’interrogations, il nous a semblé pertinent d’appréhender successivement cinq champs : • le commerce extérieur de Rhône-Alpes et son évolution pays par pays depuis 2003 ;• l’identification et l’analyse d’exemples de délocalisations réelles ou présumées ; • le potentiel économique et social des entreprises régionales à envergure mondiale ;• l’organisation et la fréquentation des salons professionnels ; • l’élaboration d’instruments dédiés à la mesure de la performance et de la compétitivité internationale de Rhône-Alpes.

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1.1 Le commerce extérieur

Les échanges internationaux de Rhône-Alpes ne cessent de croître. En trois ans, les exportations ont progressé de 12,8 % et les importations de 12 %. Mais si les échanges se réalisent avec l’ensemble des cinq continents, on peut observer que la zone européenne reste très largement la zone d’échange la plus dynamique. Elle assure en effet toujours près de 70 % des exportations de Rhône-Alpes en 2005, contre 71, 4 % en 2003. De même, elle fournit près de 72 % des importations en Rhône-Alpes en 2005, contre en 70,5 % 2003. L’image d’une invasion de produits asiatiques reste très surestimée : l’Asie ne couvre en effet que 13,9 % des importations de Rhône-Alpes en 2005, ce qui constitue même un très léger recul par rapport à 2003 (14,3 %).

Evolution du commerce extérieur de Rhône-Alpes (en millions d’euros)

Source : direction interrégionale des douanes.

Ces éléments globaux montrent que la construction européenne, et plus précisément l’érection du marché unique, puis de l’Union monétaire, avec liberté de circulation des biens des personnes, a eu beaucoup plus d’incidences et conserve un impact nettement plus puissant que le phénomène de mondialisation.

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Exportations Importations

2005 2004 2003 2005 2004 2003

Europe 27 116 26 849 24 751 23 562 22 111 20 635

Afrique 1 965 1 942 1 813 1 999 1 945 1 795

Amérique 4 378 4 040 3 806 1 985 1 972 2 026

Proche etMoyen-Orient

899 906 786 297 205 239

Asie 4 555 3 728 3 376 4 552 4 559 4 185

Autres 181 134 127 382 403 390

Total 39 094 37 601 34 659 32 776 31 184 29 271

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L’analyse fine pays par pays des exportations depuis 2003 montre la part prédominante des pays les plus proches (Allemagne et Italie) qui assurent à eux seuls environ un quart des débouchés commerciaux de Rhône-Alpes à l’étranger. On peut toutefois noter une légère érosion de leurs part respectives. Ce phénomène de très léger repli peut également être observé sur d’autres pays de l’Union européenne, comme la Belgique ou le Royaume-Uni, et un pays limitrophe non membre de l’Union européenne : la Suisse.

L’Espagne constitue à l’inverse un marché à progression légère mais constante. La Slovénie incarne typiquement le cas de marchés proches, qui n’étaient pas des destinations d’export très intéressantes, mais qui se révèlent des marchés porteurs. La part dans le total des exportations de Rhône-Alpes demeure certes relative, mais le taux de progression est significatif. Plus qu’un effet de la mondialisation, il faut assurément y voir un effet de l’élargissement de l’Union européenne et de l’intégration des nouveaux membres de l’Europe centrale et orientale, qui bénéficient de fonds structurels européens conséquents et qui ont des taux de croissance plus élevés que les pays de l’Europe de l’Ouest.

Evolution des exportations par pays (en millions d’euros)

Source : direction interrégionale des douanes

La mondialisation en Rhône-AlpesRapport 2006

2005 Part dans le total des exportation

s 2005

2004 Part dans le total des exportation

s 2004

2003 Part dans le total des exportation

s 2003

Allemagne 5 333 13,6 % 5 272 14,0 % 5 087 14,7 %

Italie 4 240 10,8 % 4 564 12,1 % 4 141 11,9 %

Espagne 3 417 8,7 % 3 132 8,3 % 2 808 8,1 %

USA 3 329 8,5 % 3 075 8,2 % 2 941 8,5 %

Royaume-Uni 2 156 5,5 % 2 423 6,4 % 2 201 6,3 %

Belgique 2 083 5,4 % 1 972 5,2 % 2 027 5,8 %

Suisse 1 640 4,2 % 1 699 4,5 % 1 547 4,5 %

Pays-Bas 1 110 2,8 % 1 128 3,0 % 1 043 3,0 %

Turquie 784 2,0 % 862 2,3 % 788 2,2 %

Slovénie 753 1,9 % 491 1,3 % 261 0,7 %

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L’analyse des importations pays par pays confirme la concentration des échanges internationaux avec les pays européens. Le poids de l’Italie et de l’Allemagne est toujours aussi important (quasiment un tiers des importations à eux deux, avec un avantage à l’Italie).

Pour les pays les plus lointains, on peut noter un recul régulier de la part des Etats-Unis, qui perdent quelques pourcentages année après année. La part de l’Asie apparaît au premier abord stable. Une analyse plus précise montre une baisse des importations japonaises, et une progression dans les mêmes proportions des importations chinoises. Il existerait donc une sorte d’effet de vases communicants au détriment du Japon et au profit de la Chine.

Evolution des importations par pays (en millions d’euros)

Source : direction interrégionale des douanes

La mondialisation en Rhône-AlpesRapport 2006

2005 Part dans le total des

importations 2005

2004 Part dans le total des

importations 2004

2003 Part dans le total des

importations 2003

Italie 5 810 17,7 % 5 163 16,6 % 4 913 16,8 %

Allemagne 5 080 15,5 % 4 822 15,5 % 4 301 14,7 %

Espagne 1 909 5,8 % 1 828 5,9 % 1 788 6,1 %

Belgique 1 891 5,7 % 1 798 5,8 % 1 690 5,8 %

Chine 1 877 5,7 % 1 701 5,5 % 1 498 5,1 %

USA 1 440 4,4 % 1 490 4,8 % 1 570 5,4 %

Royaume-Uni 1 417 4,3 % 1 412 4,5 % 1 295 4,4 %

Suisse 1 276 3,9 % 1 311 4,2 % 1 332 4,5 %

Pays-Bas 1 147 3,5 % 1 294 4,1 % 1 251 4,3 %

Japon 741 2,3 % 773 2,5 % 795 2,7 %

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1.2 Les délocalisations

Si aucun organisme officiel ne se risque à publier des statistiques fermes et précises sur les emplois supprimés en France à cause des délocalisations, un consensus des différents experts consultés semble se dégager pour l’évaluer à environ 4 % du total des emplois salariés. Le taux serait donc faible, même si le nombre d’emplois concernés est important en valeur absolue. Pour autant, la forte médiatisation et l’accélération des cas de délocalisation ont suffisamment marqué les esprits pour ériger les délocalisations en véritables menaces économiques. Avant de mesurer la densité et l’intensité de ces délocalisations en Rhône-Alpes, encore convient-il de définir le terme. Plusieurs définitions sont possibles, ce qui tend à prouver qu’il y a plusieurs modes de délocalisation.

Typologie des délocalisations

La « délocalisation-déménagement ». Il s’agit d’un processus brutal qui consiste à fermer une unité de production en Rhône-Alpes et de la déplacer dans un pays étranger. Les produits sont ensuite réimportés vers le territoire régional, ou diffusés dans les nouveaux marchés. L’activité économique régionale est ruinée par la disparition pure et simple de l’unité de production. La délocalisation-déménagement peut être offensive : l’entreprise cherche à se concentrer sur son métier ou un marché précis. Elle est souvent défensive : l’entreprise se voit contrainte d’imiter ses concurrents et d’aligner ses coûts de production sur les références les plus basses.

La « délocalisation-sous-traitance ». Il n’y a pas à proprement parler de déménagement, mais un processus par lequel le donneur d’ordres principal stoppe les commandes passées à ses sous-traitants régionaux et les confie à de nouveaux sous-traitants dont les unités de production sont situées à l’étranger. L’activité économique régionale est ruinée par l’asphyxie progressive des sous-traitants qui voient leur carnet de commande se vider petit à petit. Cela peut conduire le sous-traitant à opérer une délocalisation-déménagement.

La « délocalisation partagée ». L’entreprise garde des activités (administration, recherche et développement, etc.) en Rhône-Alpes, mais développe ses unités de productions dans un pays étranger. L’activité économique régionale n’est pas ruinée, mais souffre d’un réel manque à gagner.

Quel que soit le type de délocalisation envisagée, les motivations sont le plus souvent liées à la recherche de baisse des coûts de production, en particulier des coûts de main d’œuvre.

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Les délocalisations en Rhône-Alpes

Rhône-Alpes a connu ces dernières années plusieurs cas caractéristiques des différents types de délocalisation. Le cas de l’entreprise Sotem (69) est un exemple de « délocalisation partagée ». Spécialisée dans la conception et la fabrication de moules de plasturgie, elle a conservé son siège et son bureau d’étude en Rhône-Alpes, mais a ouvert en 2005 une usine de production en Slovaquie. Les moules produits dans cette usine sont ensuite rapatriés en Rhône-Alpes. Peut également être cité l’exemple des sites de Hewlett Packard à Grenoble et à L’Isle d’Abeau (38) où des réductions d’emploi et d’activité ont été annoncées en novembre 2005, et qui complètent le cas de la SCI SANMINA, sous-traitant de production du fabricant électronique, qui avait déjà été délocalisée en juin 2005 en Asie.

Le cas de l’entreprise Salomon est également représentatif.

Dès 1994, le fabricant d’équipements de ski avait ouvert un site de production en Europe de l’Est. Interrogé dans le cadre d’une étude sur la réalité des délocalisations françaises en Roumanie réalisée par la mission économique de Bucarest en avril 2005, un responsable de Salomon en Roumanie justifiait ainsi ce choix : « en 1993, l’une des grandes décisions étaient celle de la diversification. Avec la création de l’usine roumaine, il y a eu un transfert de production des usines françaises et italiennes vers le site de Roumanie (par exemple les chaussures de ski). Puis Salomon a fait beaucoup de Recherche et Développement, ce qui a permis à l’entreprise de se développer sur d’autres produits : roues de vélo, rollers, etc. Ainsi, le fait de pouvoir produire des chaussures de ski, produit intéressant mais peu technique, a libéré de la capacité de production du site français pour des produits nouveaux et plus techniques, comme les rollers ».

La démarche engagée en 1994 s’est amplifiée. Salomon a dores et déjà programmé la restructuration de son site de Rumilly et augmenté ses capacités de production roumaines en diversifiant les produits fabriqués et en optimisant ses relations avec des sous-traitants qui se sont eux aussi installées en Roumanie. Le fabricant haut-savoyard de skis rejoint ainsi ses principaux concurrents qui ont également fait le choix de produire hors des frontières originelles : K2 produit en Chine, Atomic en Bulgarie, Rossignol en Espagne.

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Au-delà de ces exemples ponctuels, plusieurs secteurs entiers sont concernés et menacés. Les secteurs les plus touchés par ce phénomène sont l’habillement, le textile, la métallurgie, l’industrie d’équipements mécaniques, l’industrie d’équipements électriques et d’équipements électroniques. Cela se traduit en terme d’emplois, même si l’ensemble des baisses de postes ne peut être intégralement imputé aux délocalisations. Plusieurs autres facteurs, comme les gains de productivité dus à la rationalisation des ressources humaines ou à la modernisation des outils de production, entrent naturellement en ligne de compte.

Evolution de l’emploi dans certains secteurs clé de l’économie de Rhône-Alpes

Le phénomène a également des conséquences sur certains bassins d’emploi, tel celui de Romans-sur-Isère, directement touché par la crise de l’industrie de la chaussure. Déjà depuis longtemps affectées par la mondialisation, les entreprises de la chaussure ont à nouveau été fortement déstabilisées par la concurrence internationale qui a altèré leurs parts de marchés et leur situation financière respectives. Afin de restaurer leurs marges, les chausseurs du bassin d'emploi de Romans-sur-Isère et de Bourg de Péage ont été contraints de procéder à des restructurations importantes. Cela s’est traduit par des dépôts de bilan en série (Stéphane Kélian, Charles Jourdan, etc.) et des pertes sèches de plusieurs centaines d’emplois.

Dans un autre département, la Haute-Savoie, et dans un autre secteur, celui du décolletage, les perspectives de restructuration et de délocalisation se précisent. Avec plus de 12 000 salariés et 500 entreprises spécialisées, la Vallée de l’Arve est en effet un phare de l’industrie française du décolletage qui fournit en pièces mécaniques de précision les constructeurs automobiles, de l’aviation, de l’industrie biomédicale.

La mondialisation en Rhône-AlpesRapport 2006

Nombre d’emplois 2005 Evolution

Habillement 11 000 - 1 000 par an

Textile 21 000 - 12 000 depuis 1992

Métallurgie 71 000 - 7 000 depuis 2000

Equipement mécanique 70 000 - 5 000 depuis 2000

Equipement électrique 27 000 - 3 500 depuis 2000

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Le réalisateur Gilles PERRET vient de consacrer un documentaire au décolletage dans la Vallée de l’Arve. On y découvre la pression conjointe des fonds de pension anglo-saxons qui ont pris des participations importantes dans l’actionnariat de ces entreprises souvent petites et dynamiques, et des donneurs d’ordre qui ont intérêt à ce que leurs sous-traitants soient le plus proches possibles des nouveaux marchés et des nouveaux sites de production. Cette pression conjointe pourrait se traduire à moyen terme par des délocalisations des unités de production actuellement actives dans la Vallée.

Enfin, dans le rapport parlementaire qu’il a rédigé en 2004 sur la mondialisation et l’environnement, Serge LEPELTIER indiquait que les délocalisations n’étaient que très exceptionnellement motivées par le souci d’échapper aux réglementations européennes et françaises de plus en plus strictes en matière de respect de l’environnement. Si les délocalisations d’activités polluantes restent effectivement à ce jour peu nombreuses, il semble qu’elles ne soient pour autant pas impossibles dans quelques années. Robert PARIS, président du MEDEF Rhône-Alpes et fin connaisseur de l’industrie pétrolière, n’exclut pas des délocalisations à venir dans les secteurs de l’industrie lourde et de la chimie. D’une part pour se rapprocher des marchés les plus demandeurs (en particulier l’Asie), mais aussi d’autre part parce que l’opinion publique, en particulier depuis l’accident de l’usine AZF de Toulouse, est très hostile à la présence d’industries qui présentent des risques et des nuisances pour la population.

Pour répondre à ces délocalisations, et surtout pour tenter d’atténuer ses répercutions sociales et économiques, les pouvoirs publics se mobilisent et mettent en œuvre des moyens nouveaux. Cela a par exemple été le cas sur le bassin de Romans où l’Etat, les collectivités territoriales, la CCI, les filières professionnelles, sont parties prenantes dans un vaste plan d’accompagnement et de redynamisation.

Mais un travail en profondeur semble devoir être engagé dans la durée pour conforter les domaines d’excellence (par exemple à travers les pôles de compétitivité), soutenir la recherche et développement, encourager l’innovation, développer la capacité de projection internationale des entreprises régionales.

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1.3 Les entreprises régionales à envergure mondiale (EREM)

C’est en 1997 que le concept d’entreprise régionale à envergure mondiale (EREM) a fait l’objet d’une promotion grâce au rapport que Christian SAUTER lui a consacré. Sont des EREM les PME réalisant une part substantielle de leur chiffre d’affaires à l’export et revendiquant une position de leader ou de domination dans leurs secteurs.

Trois grands types d’EREM peuvent être distinguées :• Les entreprises familiales de troisième génération : le fondateur vise un marché local qui se développe en marché national. Le fils étend l’activité au marché européen, le petit-fils aux marchés extra-européens ;• Les entreprises récentes créant ou développant une technologie innovante ;• Les entreprises sous-traitantes accompagnant leur donneur d’ordres français dans la construction d’usines ou d’équipements dans les pays émergents.

Sur les 3 000 entreprises françaises qui peuvent être qualifiées d’EREM, 300 environ sont situées en Rhône-Alpes. Ce chiffre, qui est relativement stable depuis une dizaine d’année, est très correct au regard du chiffre national, mais devient relatif dès qu’il est mis en relation avec les 7 000 entreprises exportatrices de notre région.

Deux actions sont à mener. Il convient naturellement tout d’abord de réaliser un recensement exhaustif pour connaître précisément leurs caractéristiques et leurs besoins, et il convient de leur réserver des moyens d’accompagnement spécialisés et adaptés afin de les aider à continuer à conquérir des positions à l’export.

L’enjeu local est en effet très important. Jean-Luc SOST, directeur général d’Entreprises Rhône-Alpes International, estime en effet que cette densité d’EREM en Rhône-Alpes est un atout formidable pour notre région, et que les retombées de l’excellence internationale sont immédiates en terme de créations d’emplois : « chaque million d’euros de chiffre d’affaires supplémentaire à l’export suppose la création de 15 emplois ». De plus, si elles n’acquièrent pas la taille mondiale, elle risque fortement d’être fragilisées par rapport à leurs concurrentes, notamment européennes.

Enfin, si les EREM contribuent directement à faire de Rhône-Alpes une grande région économique, elles contribuent tout aussi directement à accroître sa notoriété.

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Exemples d’EREM rhône-alpines

Basé à Cluses (74), le groupe Somfy est le premier acteur mondial de la motorisation des stores et des volets roulants. Il est implanté dans 43 pays à travers un réseau de 45 filiales, 17 bureaux et un effectif total de 3 236 employés. Quatre axes de développement ont été définis pour assurer la croissance du groupe : le renforcement de la compétitivité des prix pour faciliter l’accès à la motorisation et en généraliser l’usage ; l’innovation des produits pour accroître l’avantage concurrentiel et anticiper les nouveaux besoins des clients finaux ; la recherche de l’excellence opérationnelle et la proximité avec le terrain ; le développement par acquisition relais de la croissance organique.

Le chiffre d’affaires global de Somfy est de 569 millions d’euros. La France représente moins du tiers du chiffre d’affaires (30 %) ce qui montre le caractère excessivement international des activités. Il est intéressant de noter que ce taux a nettement diminué ces dernières années, ce qui conforte l’impression d’une « internationalisation » de l’entreprise. L’Europe au sens large est le premier marché : 18 % du chiffre d’affaires est réalisé en Europe du Sud, 16 % en Allemagne, 15 % en Europe du Nord, 6 % en Europe de l’Est et en Europe Centrale.

Les marchés lointains restent à ce jour nettement en retrait par rapport au marché européen. Les continents Nord et Sud américains génèrent 10 % du chiffre d’affaires. La zone Asie Pacifique est en démarrage, avec seulement 5 % du chiffre d’affaires. Ce taux modeste ne doit pas occulter les réelles perspectives et le fort potentiel du marché asiatique. Il s’agit d’ailleurs d’une zone de développement prioritaire pour le groupe, qui renforce peu à peu sa présence.

Ainsi, en janvier 2006, le groupe Somfy a annoncé la conclusion d’une association avec Yue Qiu, l’un des leaders du secteur en Chine. Une société commune, Lian Da, est annoncée. Elle sera détenue à 80 % par Somfy et à 20 % par Yue Qiu, qui apporte son outil de production et son réseau de distribution en Chine. L’investissement global est estimé à 10 millions d’euros pour des ventes actuelles d’environ 5 millions d’euros.

L’objectif des deux partenaires, et de Somfy, est de devenir l’entreprise chinoise la plus performante du secteur.

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Créée en 1930 par trois frères, Victor, Alfred et Gabriel LAFUMA, l’entreprise du même nom associent les savoir faire en terme de tannerie et de sellerie pour créer et produire différents types de sacs. L’entreprise se diversifiera dans les années 1950 dans le matériel de camping.

En 1984, Philippe JOFFARD, petit-fils d’un des frères fondateurs, est nommé PDG pour relancer l’entreprise. C’est sous son impulsion que l’entreprise va « sortir des frontières » et prendre des positions stratégiques à l’international : 1986, création d’une filiale de production en Tunisie ; 1988, création d’une filiale de diffusion aux USA ; 1980, création d’une filiale de diffusion et de contrôle qualité à Hong-Kong, etc. Ces quelques rappels historiques illustrent parfaitement la typologie des EREM familiales précédemment présentée.

Après avoir élargi le périmètre de l’entreprise avec l’acquisition ou l’association des marques MILLET, OXBOX et LE CHAMEAU, le groupe LAFUMA réalise aujourd’hui un chiffre d’affaires supérieur à 200 millions d’euros, dont près de 83 millions d’euros à l’international.

Chiffre d’affaires réalisé à l’international(en millions d’euros)

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30/09/2005 30/09/2004

Montant % du C.A. total

Montant % du C.A. total

Europe (hors France)Allemagne

BelgiqueRoyaume-Uni

Pays-BasItalie

Autres

53,79,48,9

11,14,24,7

15,4

26,5 %4,7 %4,4 %5,5 %2,1 %2,3 %7,6 %

50,211,98,98,53,94,2

12,8

28,0 %6,6 %5,0 %4,8 %2,2 %2,3 %7,1 %

Amérique du Nord 7,4 3,7 % 9,1 5,1 %

Autres, dont Asie 21,7 10,7 % 17,6 9,8 %

TOTAL 82,8 40,9 % 76,9 43,0 %

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1.4 Les salons professionnels

Dans le rapport d’information parlementaire que le député Jean-Paul CHARIE a consacré à l’impact économique des foires et salons en février 2006, le parlementaire démontre la capacité de ces manifestations à générer de la richesse et du rayonnement international. Les retombées sont ainsi évaluées pour la France à plus de 7,5 milliards d’euros et 300 000 emplois.

La France se situe ainsi au premier rang européen et au second rang mondial, après les Etats-Unis et devant la Grande-Bretgane en matière d’organisation et d’accueil de salons, foires et congrès. Avec plus de 2 millions de m² de surfaces d’exposition, 80 parcs, 120 centres dont 95 palais des congrès, notre pays offre en effet un réseau d’infrastructures d’accueil particulièrement dense.

Rhône-Alpes est relativement bien positionnée dans cette offre, en particulier avec Eurexpo qui, grâce à ses 104 000 m² de surfaces disponibles, se classe en troisième position des centres les plus importants, derrière Paris Porte de Versailles (228 000 m²) et Paris Nord Villepinte (191 000 m²).

Les retombées pour les villes de Rhône-Alpes qui accueillent régulièrement des manifestations de type salons, foires ou congrès, sont importantes et varient naturellement selon le format de ces évènements. Avec ses 12 400 journées congressistes, Evian évalue ses retombées économiques locales a environ 300 000 euros. Le chiffre est évidemment plus élevé pour Grenoble (48,5 millions d’euros) et surtout pour Lyon (354 millions d’euros). L’ampleur de ces retombées pour l’économie de l’agglomération lyonnaise apparaît encore davantage lorsque l’on observe les retombées générées dans d’autres grandes villes françaises : Nantes avec 126,5 millions d’euros ou Montpellier avec 66,1 millions d’euros.

Les salons professionnels à dimension internationale sont particulièrement intéressants en terme d’impact, en particulier pour les PME locales. La Coface évalue ainsi que pour un euro investi dans un salon professionnel international, une PME va gagner 38,5 euros en chiffre d’affaires à l’export.

Quatre secteurs semblent à conquérir pour les villes françaises intéressées pour organiser des salons professionnels : les jouets, le sport, la haute technologie et le médical. Ce secteurs constituent autant de cibles privilégiées pour les sites rhône-alpins.

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Un potentiel à développer en Rhône-Alpes

Sur les 111 salons organisés en 2006 en Rhône-Alpes (source Chambre Régionale de Commerce et d’Industrie), 42 sont réservés aux professionnels et, parmi ces 42, plus de la moitié ont une dimension internationale.

Ces salons sont concentrés sur quelques sites :• 21 sont organisés au centre Eurexpo de Lyon ;• 4 au Palais des Congrès de Lyon ;• 3 au centre Alpexpo de Grenoble ;• 2 à l’Espace Tête d’Or de Villeurbanne ;• 2 au centre Europole de Grenoble ;• 2 à La Roche sur Foron ;• 1 à l’Impérial Palace d’Annecy ;• 1 au centre Valexpo d’Oyonnax ;• 1 à Val d’Isère ;• 1 à Valloire ;• 1 à l’Esplanade de la Porte de France à Grenoble ;• 1 à l’espace Rencontre d’Annecy-le-Vieux ;• 1 au parc des expositions de Saint-Etienne ;• 1 à l’espace Double mixte de Villeurbanne.

Outre une très nette domination du centre Eurexpo de Lyon, cette liste montre une forte défaillance des villes moyennes (Valence, Boug en Bresse, Roanne, Chambéry) qui n’arrivent pas à attirer de salons d’ampleur. En outre, même les deux grandes villes que sont Saint-Etienne et Grenoble ne parviennent pas à se positionner comme lieu d’accueil attractif. Il s’agit là d’un point qui mérite une attention particuière.

Sur les 49 villes membres du réseau France Congrès présidé par le maire de Deauville Philippe AUGIER, seules 7 sont en Rhône-Alpes : Aix-les-Bains, Chamonix, Evian-les-Bains, Grenoble, Lyon, Saint-Etienne et Val d’Isère.

Sur les 136 foires, salons et congrès organisées en France sur la période 2006-2008 et disposant de l’agrément international ou/et adhérent de Promosalons, seuls 15 se déroulent en Rhône-Alpes.

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Une typologie des salons professionnels à dimension internationale peut être dégagée : les salons qui traitent d’emblée une problématique internationale (par exemple le salon Classe Export de Lyon) ; ceux qui traitent un thème technique ou un secteur d’activité très précis, et qui se sont ouverts sur l’international au fil des éditions (par exemple le Forum International de la Plasturgie - FIP d’Oyonnax, le salon Conceptville de Lyon ou le Mondial de l’Aménagement en Montagne de Grenoble) ; ceux qui sont des salons professionnels à forte retombées médiatiques (par exemple Lyon Mode City ou Nanobio-Europe de Grenoble) ; enfin ceux qui mêlent salon professionnel et manifestation grand public (Salon international du 4x4 de Val d’Isère ou biennale du design de Saint-Etienne).

Exemples de salons professionnels à dimension internationale

Organisé annuellement depuis 1990, le salon Classe Export est exclusivement dédié au commerce international. Il a pour ambition de rassembler l’ensemble du dispositif du commerce international : institutionnels, consultants, prestataires de services (expatriation, marchés, communication, etc.), délégations d'entreprises étrangères à la recherche de partenaires français. Des conférences d’information pays sont organisées, ainsi que des sessions de rendez-vous entre exportateurs et prestataires. Enfin, des trophées récompensent le développement à l’international des entreprises et la meilleur croissance à l’export.

L’analyse du bilan de l’édition 2005 témoigne de l’intérêt accru des entreprises rhône-alpines pour l’international. 2 530 entreprises ont visité le salon, elles étaient 1 790 en 2001. 450 experts de 65 pays étaient présents. 6 900 rendez-vous professionnels ont été organisés : • 25 % concernent l’Europe ; • 25 % les PECO ; • 21 % l’Asie ;• 9 % le Maghreb ; • 8 % l’Amérique du Nord ; • 8 % le Moyen-Orient ; • 2% l’Amérique du Sud ; • 1% l’Océanie ; • 1 % l’Afrique.

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Ces chiffres confirment deux tendances déjà évoquées : le poids très important du continent européen dans les échanges internationaux, le désir d’ouverture et l’attrait de l’Asie.

Avec 38 % des chercheurs français, plis de 1 000 entreprises, 33 000 salariés et un chiffre d’affaires de 8 milliards d’euros (30 % de la production nationale), Rhône-Alpes est incontestablement une région leader en matière de plasturgie. La seule « Plastic Vallée » située à Oyonnax compte à elle seule plus de 650 entreprises, soit 15 600 emplois et un chiffre d’affaires de 2,4 milliards d’euros. Il est donc naturel et légitime que Rhône-Alpes, et plus particulièrement l’agglomération d’Oyonnax, accueille un évènement professionnel d’ampleur internationale consacrée à la plasturgie.

C’est dans cette perspective que le Forum International de la Plasturgie (FIP) est organisé tous les trois ans. L’édition 2006, qui se tiendra du 13 au 16 juin, se déroulera dans un contexte particulier marqué par la réorganisation que connaît ce secteur industriel. L’innovation et le développement de valeur ajoutée dans les process et les produits sont aujourd’hui des enjeux forts qui conditionnent l’avenir de la filière avec PLASTIPOLIS, le pôle de compétitivité créé autour de la plasturgie.

La dimension internationale de ce salon reste toutefois un objectif. Si le nombre d’exposants étrangers est en très légère hausse (12 % en 1997, 13 % en 2000 et 15 % en 2003), le nombre des visiteurs étrangers reste très modeste, 5 % en moyenne à chaque édition.

Lyon Mode City est un salon professionnel consacré à la lingerie et aux vêtements balnéaires, qui s’est joint au salon professionnel Interfilière consacré aux tissus, pour constituer une manifestation unique réunissant des créateurs, des tisseurs, des distributeurs, des grandes marques et enseignes, et qui se tient annuellement à Lyon depuis 2003. Ce salon professionnel a un impact réel en terme de rayonnement international pour la Ville de Lyon (beaucoup plus modeste pour la région Rhône-Alpes) car il est devenu dès sa première édition un évènement à part entière, très fortement médiatisé.

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Sa dimension internationale est indéniable, et constitue même une sorte de référence pour de très nombreux salons professionnels. La part des visiteurs étrangers frôle désormais les 60 %, le nombre de participants étrangers étant en effet très nettement supérieur au nombre de participants français : 11 000 participants étrangers en moyenne pour 8 500 français.

Les visiteurs étrangers viennent en très forte majorité de pays européens; En 2005, 2 212 étaient italiens, 893 espagnols, 767 allemands, 740 britanniques, 369 suisses et 279 belges. Cette édition s’est caractérisée par une présence accrue des allemands et des suisses, et une érosion de la fréquentation espagnole due aux difficultés de la filière textile en Espagne.

Outre les visiteurs européens, le salon attire des visiteurs issus des USA (486 visiteurs), du Japon (389), de Hong-Kong (366) et de Chine (291).

Enfin, même s’ils n’entrent pas pour l’instant dans la liste des dix pays les plus représentés, certains pays ont très fortement accrû la présence de leurs professionnels. C’est le cas notamment du Brésil (+ 84 %), de la Russie et de l’Ukraine (+ 53 %), du Canada (+ 29 %), de la Nouvelle-Zélande (+ 21 %) et de l’Australie (+ 16 %).

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1.5 La mesure de la performance et de la compétitivité internationale de Rhône-Alpes

La région Rhône-Alpes, dans son ensemble, est plutôt perçue comme l’une des régions françaises les plus dynamiques. Plusieurs critères sont mis en avant : croissance, emploi, création d’entreprises, et ouverture internationale.

Les chiffres clés de Rhône-Alpes

Dans le contexte de mondialisation tel qu’il évolue, les territoires se trouvent eux-mêmes dans un environnement concurrentiel qui les oppose les uns aux autres : la capacité à attirer les investissements extérieurs et la capacité à exporter et à se positionner sur les marchés étrangers sont devenues des enjeux stratégiques qui concernent naturellement le monde économique mais qui touchent nécessairement les collectivités publiques. Dans cet esprit, il est important pour les décideurs de disposer d’un outil moderne mesurant l’activité internationale de leur territoire.

Telle est la proposition globale qui a été conçue par Erai, Entreprises Rhône-Alpes International, et qui se traduit dans l’élaboration et la mise en place d’un

tableau de bord de la performance internationale de Rhône-Alpes. L’enjeu est triple :

Il s’agit tout d’abord d’associer tous les acteurs et décideurs régionaux (politiques, économiques, sociaux, culturels) pour élaborer ensemble une « vision » de Rhône-Alpes à l’horizon 2010 qui donne un sens, une direction à suivre. Il s‘agit ensuite de déterminer toutes les étapes, tous les objectifs qu’il faut décliner pour concrétiser la vision, avec un accent particulier sur les leviers publics régionaux, et d’avoir un instrument de suivi et de mesure composé des indicateurs les plus pertinents. Il s’agit enfin de contribuer à l’émergence et à la reconnaissance d’une « identité Rhône-Alpes », facilement et indéniablement repérable tant à l’intérieur du territoire qu’à l’extérieur, et surtout de construire un discours commun, fédérateur, fondé à la fois sur la vision, l’action et l’identité.

La mondialisation en Rhône-AlpesRapport 2006

Superficie Démographie Emploi total

PIB PIB/hbt Création d’entreprises

43 698 km² 2004 : 5,9 millions1999 : 5,6 millions1990 : 5,3 millions

2,4 millions, soit 9,8 % du total

national

145 427 M€ 25 153 € 32 556, soit 10,7 % du total

national

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La vision de Rhône-Alpes en 2010 telle que suggérée par Erai repose sur cinq ambitions :• Rhône-Alpes bénéficiera d’un tissu économique bien préparé aux évolutions rapides de l’environnement sur le plan international : « l’international est inscrit dans le code génétique de Rhône-Alpes » ;• Rhône-Alpes sera positionné et reconnu sur l’échiquier mondial comme pôle d’excellence sur quatre ou cinq domaines ;• Rhône-Alpes sera un creuset en terme d’entreprenariat, d’innovation et de créativité ;• Rhône-Alpes développera sur l’ensemble de son territoire une dynamique intégrée Economie-Tourisme-Culture permettant à chacun de ces pôles de bénéficier du développement des autres pôles ;• Rhône-Alpes sera moteur, en étroite collaboration avec les réseau régional des villes, d’une dynamique au sein d’une région transnationale « Europe du Sud » autour de quatre métropoles partenaires : Genève, Turin, Marseille et Barcelone.

L’inscription de l’international dans le code génétique de Rhône-Alpes

Cette ambition se traduit d’une part par l’internationalisation des entreprises et des capitaux, d’autre part par l’internationalisation des ressources humaines.

Concernant l’internationalisation des entreprises et de capitaux, les indicateurs de performance sont la part de PME qui exportent par rapport au nombre total de PME en Rhône-Alpes, la part du chiffre d’affaires réalisée à l’export par rapport au chiffre d’affaires global des entreprises, la valeur de la tonne exportée, la destination des exportations, l’origine des importations, le taux de couverture du commerce extérieur, le nombre d’entreprises disposant d’une implantation à l’étranger, le nombre d’entreprises détenues par des capitaux étrangers et leur nombre de salariés. Les leviers publics régionaux se situent dans les dispositifs d’aides à l’export, les dispositifs de la COFACE et la capacité à intégrer des entreprises de Rhône-Alpes dans le montage des projets européens.

Concernant l’internationalisation des ressources humaines, les indicateurs de performance sont la part et le nombre de cadres étrangers travaillant en Rhône-Alpes, le nombre et l’origine des chercheurs étrangers, la part de la population ayant suivi des études supérieures, les ressources humaines en sciences et technologies, la part des étudiants et des enseignants étrangers, la part des diplômés rhône-alpins travaillant à l’étranger et le classement des grandes écoles et des universités.

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Les leviers publics régionaux sont essentiellement les programmes de bourses et de mobilité : bourses de formation à l’étranger, bourses internationales de recherche, bourse d’accueil. dispositif d’envoi de chercheurs à l’étranger pour plus de six mois.

L’affirmation de pôles d’excellence

L’une des principales difficultés réside dans la capacité à sélectionner, à choisir, les quelques domaines dans lesquels des moyens seront spécialement engagés pour faire émerger puis reconnaître des pôles d’exception. Cette phase de détection et de sélection doit s’appuyer sur des éléments objectifs : la croissance du marché à l’échelle internationale, l’existence d’une dynamique d’entreprises, un environnement favorable (dont les centres de formation et de ressources), la capacité à utiliser l’image des pôles dans la stratégie de valorisation globale de Rhône-Alpes.

A partir de ces éléments, quatre domaines ont pu être dentifiés :• les micro-nano technologies ;• l’équipement automobile et de véhicules industriels ;• l’économie de la neige et de la montagne ;• certaines biotechnologies.

Plusieurs de ces domaines ont d’ailleurs été ciblés dans les candidatures et la mise en place des pôles de compétitivité ou des clusters. A titre d’exemple récent, on peut citer le cluster «Industries de la montagne» présenté au salon de l’aménagement de la montagne de Grenoble en avril 2006. Avec les 185 stations alpines qui font des Alpes françaises le plus grand domaine skiable du monde, les 120 000 emplois concernés, les 500 entreprises du secteur dont 90 % sont des leaders dans leur domaine, Rhône-Alpes est crédible dans son projet de créer un pôle d’excellence à rayonnement mondial. Cette démarche est menée par Erai, la Région Rhône-Alpes, le Comité Régional du Tourisme et la Chambre de Commerce et d’Industrie de Savoie.

Les indicateurs de résultat pour mesurer la performance des pôles d’excellence de Rhône-Alpes sont liés au nombre d’entreprises et d’emplois concernés, à la part du chiffre d’affaires réalisé en Rhône-Alpes par rapport au chiffre d’affaires global du secteur, à la taille estimée du marché mondial et à la part de marché de Rhône-Alpes, au budget annuel de recherche privée consacrée au secteur, au nombre de chercheurs privés et au nombre de dépôts de brevets dans le domaine.

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Les leviers publics régionaux sont les crédits publics de recherche, les personnels publics de recherche, le nombre et le montant des contrats de recherche signés entre les laboratoires publics et les entreprises, les investissements publics dans les domaines concernés.

La stimulation de l’innovation et de la créativité

Cette ambition passe d’une part par la dynamisation de l’innovation et de la créativité, et d’autre part par l’internationalisation du secteur culturel et des industries créatives.

Concernant la dynamisation de l’innovation et de la recherche, les indicateurs de performance sont la part de dépenses de recherche développement par rapport au PIB, le nombre de brevets déposés dans les instituts internationaux agréés, le nombre et le montant des contrats de recherche, le chiffre d’affaires des secteurs innovants, le montant des investissements réalisés en capital-risque, le nombre d’agences de design. Les leviers publics régionaux sont la part des budgets publics de recherche et développement par rapport au PIB, la part du budget alloué à Rhône-Alpes dans le 5ème PCRD par rapport au budget national, le nombre de têtes de réseaux d’excellence européenne, les contrats de recherche signés entre les laboratoires publics et les entreprises, les aides de l’ANVAR–Oséo.

Concernant l’internationalisation du secteur culturel et des industries créatives, les indicateurs de résultat sont le nombre annuel d’entrées des visiteurs étrangers dans les musées et les biennales, le nombre de compagnies artistiques étrangères produites, le nombre de manifestations culturelles internationales et leur nombre de visiteurs (avec la part de visiteurs étrangers), le nombre de manifestations culturelles rhône-alpines présentées à l’étranger. Les leviers publics régionaux les crédits d’accompagnement à la mise en place des clusters créatifs (loisirs numériques, films, vidéo animation, architecture, édition, etc.), les subventions et aides allouées aux manifestations culturelles à rayonnement international (expositions, infrastructures, promotion, etc.).

L’implication des territoires de Rhône-Alpes

Les différentes parties du territoire régional doivent être considérés comme des acteurs à part entière du développement international, d’abord parce que leur mobilisation et leur implication concourt à l’attractivité de Rhône-Alpes, en suite parce qu’ils peuvent eux-mêmes en tirer des bénéfices concrets en terme de développement. L’implication des territoires se traduit ainsi d’une part par la dynamisation de leurs actifs, et d’autre part par l’accompagnement de la professionnalisation d’un secteur clé : l’industrie touristique.

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De nombreux indicateurs de résultat peuvent être présentés pour évaluer la dynamisation des actifs territoriaux : le trafic voyageur et fret des aéroports, le trafic voyageur et fret des lignes internationales et intercontinentales, les transport de marchandises et de voyageurs vers les pays limitrophes (en particulier l’Italie), le taux de couverture en haut débit, le taux d’équipement des PME en haut débit, le taux d’équipement des foyers en ordinateurs et en connexion Internet (dont en haut débit), les surfaces commercialisables (immobilier d’entreprises, foncier), les investissements réalisés par les institutionnels étrangers, les capacités des palais des congrès, les classements (Healey et Baker), les territoires concernés par une démarche environnementale (Agenda 21, Natura 2000), la superficie des zones protégées et des parcs naturels, le nombre d’entreprises engagées dans une démarche environnementale (certification Iso). Les leviers publics régionaux sont les crédits aux infrastructures de transports, aux projets structurants type Minatech, aux infrastructures de communication (réseaux haut débit), aux pratiques de développement durable.

Concernant la professionnalisation de l’industrie touristique, les indicateurs de performance concernent le montant de la consommation touristique, le nombre d’entreprises et d’emplois salariés, le nombre de nuitées et la part des nuitées étrangères (avec un zoom sur les Alpes du Nord), le chiffre d’affaires réalisé par les remontées mécaniques, la programmation des destinations régionales (dont les destinations ski) par les principaux tour opérateurs européens, le nombre de salons professionnels, le nombre de visiteurs étrangers aux salons professionnels. Les leviers publics régionaux sont les crédits alloués au tourisme (investissement, professionnalisation, communication et promotion), le nombre et la qualité des actions de promotion, surtout à l’étranger.

L’émergence d’une marque internationale Rhône-Alpes

L’un des points faibles dans le rayonnement international de Rhône-Alpes est la caractérisation de son identité. Cette question se pose avec davantage d’acuité encore à l’échelle infrarégionale, où de nombreux habitants de Rhône-Alpes éprouvent le sentiment d’être dans une région « administrative » et non dans une région culturelle ou historique. L’émergence d’une marque Rhône-Alpes contribuerait ainsi à fédérer les habitants de Rhône-Alpes. Mais elle constituerait surtout un réel atout dans la promotion de Rhône-Alpes à l’étranger, où les dimensions culturelle, historique, quasi affectives qui sont défaillantes au niveau infrarégional, sont nettement moins importantes pour des publics étrangers qui n’ont jamais entendu parler de Bresse, de Savoie, de Chablais, d’Ardèche méridionale ou de Vercors…

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La création d’une marque Rhône-Alpes de dimension internationale nécessite la valorisation des actifs critiques, c’est-à-dire des éléments à forte notoriété qui font l’objet d’un traitement médiatique (positif ou négatif) régulier. Elle exige par ailleurs de professionnaliser et de coordonner le dispositif de marketing territorial.

Concernant la valorisation des actifs critiques, les indicateurs de résultat passent par la mise en place de bibliométries soit dédiées à Rhône-Alpes, soit dédiées à chaque actif critique de Rhône-Alpes : entreprises leaders, domaines d’excellence, personnalités (scientifiques, grands noms de la culture, du sport ou de la gastronomie), sites naturels ou urbains à forte notoriété. Les budgets de communication et de promotion internationale constituent les deux leviers publics régionaux.

Concernant la professionnalisation et la coordination du dispositif de marketing territorial, les résultats se mesurent par la part des investissements étrangers réalisés en Rhône-Alpes par rapport à l’ensemble des investissements étrangers réalisés en France, au nombre et à la part de projets présentés par l’AFII, à l’origine des capitaux investis par rapport aux emplois créés.

Les leviers publics régionaux concernent là encore les budget de promotion internationale, le rôle des agences départementales et régionales de promotion économique, les actions de promotion/prospection engagées sur les salons étrangers.

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2. Les exemples d’impact sur le tourisme

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2. Les exemples d’impact sur le tourisme

Problématique générale

Dans l’introduction de son dispositif stratégique et opérationnel 2006, le Comité Régional du Tourisme cite « l’émergence d’un nouveau tourisme, plus international, plus concurrentiel, plus sensible aux climats et aux tendances de consommation. A l’horizon 2020, le nombre de touristes va doubler, l’offre mondiale va tripler ». A elles seules, ces quelques phrases suffiraient à témoigner de l’étroite interaction qui lie le secteur du tourisme aux problématiques internationales.

De fait, la dimension internationale du tourisme ne constitue ni une nouveauté, ni une révélation pour les décideurs de Rhône-Alpes. C’est précisément parce que la recherche d’une clientèle internationale a été très tôt au cœur des stratégies de marketing que Rhône-Alpes a pu figurer parmi les références européennes, voire mondiales.

Or l’attrait de Rhône-Alpes aux yeux des touristes étrangers semble s’émousser peu à peu et, aujourd’hui, la proportion des visiteurs étrangers représente moins de 20 % du nombre total des touristes accueillis. Ce résultat est jugé décevant par de nombreux professionnels et élus, qui partagent la conviction que le potentiel de conquête – ou de reconquête – est important.

La libre circulation des personnes au sein de d’une Union européenne très élargie, l’ouverture internationale de nombreux pays, la facilité d’accès et la performance sans cesse accrue des moyens de transports sont autant de facteurs qui favorisent l’augmentation des flux de touristes à travers le monde.

Dans le même temps, la découverte et la valorisation de nouveaux sites, l’invention de nouvelles prestations, la diffusion des modèles économique de tourisme de masse ou à bas coût, sont autant de paramètres qui créent de nouvelles concurrences et ébranlent les fondements du tourisme traditionnel tel qu’il a été vécu et appréhendé en Rhône-Alpes, et ce même si les professionnels du secteur ont toujours su se positionner pour s’adapter ou devancer l’attente de la clientèle.

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Avec un, niveau de consommation touristique globale évaluée à plus de neuf milliards d’euros (source étude TNS Sofres réalisée en 2003), 120 000 emplois directs, autant d’emplois indirects et 35 000 emplois saisonniers, l’enjeu économique et social est indéniable.

Les marges de développement ne se situent pas du côté de la clientèle française dont le pouvoir d’achat, au-delà des péripéties conjoncturelles, ne semble pas exponentiel. Les clients français deviennent même de moins en moins captifs et privilégient de plus en plus les courts séjours à l’étranger. Les marges de développement figurent donc très clairement du côté de la clientèle internationale : soit en attirant de nouvelles cibles, sot en fidélisant les cibles déjà consommatrices à condition toutefois de maintenir ou d’augmenter les dépenses moyennes par personne.

L’impact de la mondialisation sur le tourisme en Rhône-Alpes est donc bien réel, et semble avoir été intégré dans le dispositif stratégique et opérationnel du Comité Régional du Tourisme rendu public en décembre 2005.

Le Comité Régional du Tourisme s’est en effet réorganisé en hiérarchisant ses actions autour de trois pôles : l’ingénierie, la promotion, la communication. Au sein de ces trois pôles, la dimension internationale est pleinement appréhendée. Lors des différents entretiens que nous avons réalisés, la problématique internationale a été systématiquement traitée. L’enthousiasme des équipes sur le sujet est particulièrement visible et contribue à une forte mobilisation.

Pour notre part, nous l’aborderons sous deux angles qui permettent naturellement d’intégrer le champ d’action du Comité Régional du Tourisme, mais aussi de le dépasser pour toucher les champs d’action des opérateurs départementaux et locaux, les politiques publiques mises en œuvre pour soutenir et développer le secteur touristique, les actions conduites par les professionnels.

Dans un premier temps, il s’agira d’identifier les répercutions récentes ou à venir de la mondialisation sur la formulation de l’offre touristique. Dans un second temps, il s’agira d’analyser l’impact de la mondialisation sur la façon de de promouvoir Rhône-Alpes comme destination touristique.

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2.1 Le repositionnement de l’offre touristique

L’économie touristique est par nature extrêmement fragile. Composée d’une multitude de très petites entreprises, TPE et micro-acteurs souvent indépendants et réticents aux démarches de mutualisation ou de fédération, elle constitue un secteur difficile à organiser. De plus, ce secteur est fluctuant car dépendant de nombreux phénomènes conjoncturels (situation économique, conditions climatiques, actualité géopolitique, etc.).

Dans cet esprit, la mondialisation peut être appréhendée selon deux approches.

La première consiste à considérer la mondialisation comme une « globalisation ». Selon cette approche, l’offre touristique est intégrée dans une société de consommation qui vise à standardiser les comportements selon des modèles (issus de modes) facilement duplicables. Le consommateur souhaite retrouver des normes de confort, de qualité et de prix standardisées, quels que soient sa destination, son type de tourisme ou la date de son séjour. Le produit, par exemple l’hébergement, répond ainsi à des normes conceptuelles identiques à tous les pays. Ce type de comportement exclut le sentiment de découverte et la recherche de surprises, mais répond en revanche au besoin de sécurité sur la qualité de la prestation. Le consommateur a l’impression d’obtenir un « dépaysement sans risque ».

Ce phénomène de globalisation favorise les grands opérateurs touristiques, les groupes internationaux, les chaînes. Outre un effet sur la nature de l’offre, il a également un effet très puissant sur son économie. Grâce à leur capacité financière, les grands opérateurs internationaux peuvent préacheter de grosses quantités de prestations (transports, hébergements, animations) en obtenant des remises conséquentes, ce qui leur permet de proposer des formules tout compris ou à la carte à des prix décroissants.

Le développement d’un tourisme international de masse standardisé et à coût maîtrisé est donc assuré par ces grands opérateurs, qui deviennent également des centres d’intérêt et de profit pour les sociétés financières, parmi lesquelles un certain nombre de fonds d’investissement. Ceux-ci trouvent en effet dans le tourisme un créneau où la prise de risque est très faible (standard = sécurité et fidélisation de la clientèle) et qui garantit une rentabilité immédiate évaluée à 15-20 %.

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La seconde approche vise à considérer la mondialisation comme la somme des spécificités et des diversités. Selon cette approche, l’économie touristique repose sur la valorisation des particularismes et des différences. Le consommateur est en quête d’authenticité, d’unicité. Cette quête concerne l’offre touristique elle-même : site, hébergement, prestations. Mais elle concerne aussi le consommateur qui peut exprimer une attente propre, des préférences, voire des exigences personnelles. Cette seconde approche est à l’opposé du phénomène de globalisation précédemment décrit et constitue un refus de toute standardisation.

Le poids des grands opérateurs internationaux est évidemment plus réduit, et ce sont les petits acteurs qui peuvent le mieux répondre à ce type de demandes, pour autant qu’ils puissent présenter un rapport qualité/prix performant car cette approche n’exclut pas la concurrence.

Rhône-Alpes incarne une région où les deux approches se mêlent. On assiste aussi bien à l’apparition d’une offre touristique standardisée répondant aux caractéristiques de la globalisation, qu’au déploiement d’une offre touristique très hétérogène caractérisée par une impressionnante diversité.

Trois types de territoires peuvent ainsi être définis :• les territoires qui ont une vocation touristique indéniable : stations alpines, sites naturels exceptionnels, patrimoines bâtis, etc. ;• les territoires qui n’ont aucune vocation touristique (exemple la Vallée du Gier) ;• les territoires qui ont un potentiel touristique médian : potentiels non développés ou conditionnés.

Sur les territoires qui ont une forte vocation touristique, la standardisation des offres est très nette et la position des acteurs indépendants est de plus en plus fragile. La prégnance des grands opérateurs est réelle, mais ces derniers orientent leur développement vers des zones (notamment au Maroc et en Tunisie) où ils peuvent trouver des sites préservés, une main d’œuvre bon marché et une pleine liberté pour implanter leur modèle.

Sur les territoires qui n’ont aucune vocation touristique, l’offre est embryonnaire et menacée.

Sur les territoires dont le potentiel reste à développer, l’offre est présente mais souffre parfois d’un manque de lisibilité ou de structure. Les grands opérateurs sont absents et les acteurs locaux constituent l’essentiel du tissu.

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Deux exemples d’opérateurs internationaux présents en Rhône-Alpes

Créé en 1967, le Groupe Pierre & Vacances est le leader européen des Résidences Loisirs. En 2005, il a accueilli 6,4 millions de clients, dont 50% de Français. Le parc touristique se compose de 45 000 appartements et maisons (dont 34 000 en France), soit 210 000 lits (dont 161 000 en France). Le groupe décline six marques : Pierre & Vacances, Pierre & Vacances City, Maeva, Résidences MGM, Hôtels Latitudes et Center Parcs.

Sa clientèle est européenne (chiffres 2005) :

Le groupe Pierre & Vacances est trè fortement présent en Rhône-Alpes :L’Alpe d’Huez, Les Arcs, Autrans, Avoriaz, Les Carroz d’Arrache, Chamonix, Chamrousse, La Clusaz, Les Coches, Le Corbier, Courchevel, Les Deux Alpes, Flaine, Les Gets, Les Houches, Megève, Les Menuires, Méribel, La Plagne, Le Praz du Lys, La Rosière, Saint-François Longchamp, La Tania, Tignes, Val d’Isère, Valloire, Valménier, Valmorel, Val Thorens, Vaujany, Villard de Lans.

Aucun élément chiffré concernant l’activité du groupe Pierres & Vacances en Rhône-Alpes n’est toutefois communicable publiquement.

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Créé en 1976 le groupe Intrawest est le premier exploitant et promoteur de villages sports et loisirs en Amérique du Nord. Il est propriétaire de plusieurs centres de loisirs prestigieux avec des implantations en Arizona, Californie, Colombie britannique, Colorado, Floride, Nevada, New Jersey, Ontario, Quebec, Vermont, etc.

Le groupe construit dans les Alpes, entre le Parc de la Vanoise et le massif du Mont Blanc, un centre de tourisme haut de gamme baptisé « Village Arc 1950 ». Il s’agit d’un village savoyard recréé de toutes pièces, d’une superfifice totale de 55 000 mètres carrés comprenant 750 résidences ouvertes à la vente, une station thermale, 5 000 mètres carrés de surfaces commerciales. Les architectes ont eu le souci de dégager une ambiance d’histoire locale et d’authenticité en utilisant des matériaux traditionnels (bois, lauses, pierres, etc.) et en adoptant une conception d’urbanisme rappelant les villages d’antan.

Intrawest est le promoteur de l’opération, qui associe également deux hébergeurs à dimension internationale : HMC hôtels et Radisson SAS. Cet investissement est le premier du genre pour Radisson SAS, chaîne hôtelière scandinave, qui ne s’était jamais positionnée dans un village de montagne auparavant.

L’ensemble des résidences est en catégorie 4 étoiles, aux normes internationales standard de confort. HMC hôtels regroupe 320 appartements et Radisson Sas 146 appartements. Radisson SAS gère également une auberge. La variété des restaurants illustre l’ouverture internationale du centre et de la clientèle : chinois, japonais, thaïlandais, indien, irakien, latino américain.

La clientèle est composée à 80 % d’anglais, les 20% restant se répartissant à égalité entre des ressortissants néerlandais, irlandais et français. La très forte proportion d’anglais se justifie d’une part par la forte notoriété d’Intrawest dans les pays anglo-saxons, d’autre part par l’attrait des anglais pour les investissements en pleine propriété.

Lancé en 2002, le programme est en cours de développement et devrait être achevé en juin 2007 avec une capacité totale d’hébergement de 3 500 lits.

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Valoriser la diversité de Rhône-Alpes

Considérant la standardisation de l’offre touristique, la diversité que présente la région Rhône-Alpes peut se révéler un facteur clé de succès particulièrement opportun à valoriser. La valorisation de la diversité de Rhône-Alpes peut en effet intéresser deux types de clientèles aux aspirations pourtant contradictoires : d’une part la clientèle attachée à la sécurité d’une offre standardisée, mais qui souhaite retrouver ces standards dans une variété de sites ; d’autre part la clientèle refusant catégoriquement cette tendance à la standardisation et qui exprime une quête de différence et de spécificité.

Pour ces deux types de clientèle, la diversité de Rhône-Alpes est un atout : diversité sur le plan géographique (du haut massif alpin à la Drôme provençale) ; diversité patrimoniale (sites naturels et sites urbains, dont Lyon classée au patrimoine mondial de l’humanité) ; diversité culturelle (histoire, gastronomie, etc.) ; diversité du mode touristique (must grand luxe, camping, gîtes etc.). Les professionnels de Rhône-Alpes ont dès lors un triple défi à relever s’ils souhaitent être compétitifs et attractifs par rapport à un marché touristique de plus en plus concurrentiel : défi sur la qualité ; défi sur l’identité et la spécificité ; défi sur la personnalisation du produit.

Contracter des alliances interrégionales.

L’indépendance et l’autonomie sont deux qualificatifs qui caractérisent assez fidèlement le comportement des professionnels du tourisme confrontés par nature à une vive concurrence. L’esprit de concurrence se retrouve naturellement dans la conception (puis la promotion) de l’offre touristique, et rares sont les exemples de coopération entre territoires.

Or une alliance intelligente permettrait de « marier » des offres complémentaires et d’atteindre des masses critiques capables de rivaliser à un niveau international. Le Comité Régional du Tourisme a ainsi noté qu’une association de Rhône-Alpes avec PACA représenterait 25 % de l’activité touristique nationale. Elle fournirait le moyen et l’occasion de créer des synergies fortes en terme d’infrastructures de transports (aéroports par exemple), et d’imaginer de nouveaux produits articulés sur l’élaboration de circuits inédits.

Par ailleurs, des synergies ponctuelles et ciblées peuvent être étudiées, par exemple sur le thermalisme avec la région Auvergne, qui serait compatible avec l’affichage prioritaire de Rhône-Alpes sur la thématique de l’eau et qui associerait une image de région terroir à celle d’une région plus moderne.

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Le développement de ce genre d’actions interrégionales serait enfin de nature à accroître le rôle de Rhône-Alpes comme région leader en matière d’initiative et de dynamisme touristique, tant aux yeux des autres collectivités territoriales qu’à ceux de l’ensemble des professionnels du tourisme. Etre un, voire « le »  moteur du tourisme français doit être un objectif pour les élus et les décideurs concernés, et suscitera un sentiment de fierté et de responsabilité chez les professionnels et les acteurs à condition d’échapper à un contreproductif sentiment de supériorité.

En cela, les démarches de professionnalisation sont à poursuivre et à amplifier. Sur les trois défis précédemment évoqués (qualité, identité, personnalisation) bien sûr, mais également sur tout ce qui concourt à la dimension internationale : pratique des langues étrangères, connaissance des us et habitudes.

La mondialisation agit donc bien de manière concrète et visible sur l’offre touristique de Rhône-Alpes, et pousse à une adaptation rapide et profonde qui doit permettre d’accéder à un niveau d’excellence irréfutable et d’affronter la concurrence dotés des meilleures chances.

Qu’elle prenne la forme de la globalisation ou qu’elle soit vecteur de diversité, la mondialisation est par essence favorable au développement du tourisme car elle amplifie les attitudes nomades de circulation et encourage la découverte d’autres horizons, d’autres cultures, d’autres pays. Pour tirer les meilleurs bénéfices du phénomène, il est impératif de savoir gérer la perception de Rhône-Alpes comme destination touristique. Tel est l’enjeu des stratégies de promotion qui doivent être repensées en intégrant cette nouvelle donne.

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2.2 La redéfinition de la stratégie de promotion

Si les opérateurs privés ont développé des services internes de marketing et de communication qui viennent en appui à la commercialisation de leur offre, les pouvoirs publics se sont également investis depuis longtemps dans la promotion des sites et produits touristiques de leurs territoires. Les syndicats d’initiative et les offices du tourisme au niveau local, les huit comités départementaux du tourisme au niveau départemental et le comité régional du tourisme au niveau régional constituent ainsi les outils opérationnels de promotion touristique en Rhône-Alpes. Ces outils définissent des stratégies et mènent des campagnes actives de promotion en liaison avec d’autres acteurs institutionnels impliqués dans le secteur du tourisme : les chambres de commerce et d’industrie, les fédérations professionnelles, les responsables de filières, etc.

A chaque niveau, la dimension internationale est devenue un axe systématiquement traité par ces différents organismes. L’exemple du Comité Régional du Tourisme Rhône-Alpes est à cet égard particulièrement éclairant : d’abord parce qu’il dispose de moyens financiers (9,7 millions d’euros) et humains (une cinquantaine de personnes) importants, mais aussi parce que qu’il a le recul et la distance nécessaires pour appréhender la complexité issue d’une part des nouveaux modèles économiques appliqués au tourisme, et d’autre part de l’extrême diversité de l’offre proposée en Rhône-Alpes.

L’importance clé de la clientèle internationale en Rhône-Alpes

La clientèle française représente en 2005 plus de 80 % de la clientèle touristique totale de Rhône-Alpes. Les touristes étrangers en représentent donc moins de 20 %, mais le nombre de nuitées qu’ils assurent et le chiffre d’affaires qu’ils génèrent pendant leur séjour sont très importants pour l’économie régionale.

Par ailleurs, le contexte international est globalement favorable au développement des flux touristiques. Au-delà des touristes étrangers qui connaissent déjà Rhône-Alpes, le potentiel de nouveaux visiteurs ne cesse de croître. L’attraction de ces nouveaux visiteurs est un enjeu fondamental pour Rhône-Alpes, notamment en ce qui concerne les nouveaux pays de l’Union européenne et les pays lointains. Le nombre de touristes venus des pays européens proches est en effet très élevé et ne semble pas pouvoir être fondamentalement accru. Il s’agit ainsi de conserver cette clientèle, et d’augmenter significativement les parts de marchés des clientèles plus lointaines.

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L’évolution de la clientèle internationale depuis 2000

Source INSEE - Direction du Tourisme 2005 /  traitement ORT – MITRA* progression logarithmique mesurant l’évolution moyenne d’une année sur l’autre des nuitées de chaque nationalité

La mondialisation en Rhône-AlpesRapport 2006

 Nuitées> à 100 000

2000 2 003 2005 Poids 2005 / Total étrangers

Progression moyenne*

ROYAUME-UNI 1 325 425 1 387 378 1 369 626 27% +0.6%

BELGIQUE 599 410 641 468 614 130 12% +0.5%

ALLEMAGNE 618 759 536 503 456 061 9% -5.9%

PAYS-BAS 529 055 484 389 350 913 7% -7.9%

ITALIE 464 609 428 194 378 045 8% -4.0%

SUISSE 352 256 345 729 302 194 6% -3.0%

ETATS-UNIS 374 788 273 482 257 431 5% -7.2%

ESPAGNE 177 934 191 423 173 520 3% -0.5%

JAPON 194 836 134 462 159 817 3% -3.9%

RUSSIE 62 799 84 899 122 225 2% +14.2%

Nuitées> à 50 000

2000 2 003 2005 Poids 2005 / Total étrangers

Progression moyenne*

PAYS-BAS 1 877 328 1 811 927 1 809 389 57% -0,7%

BELGIQUE 378 580 392 586 397 086 13% +1,0%

ALLEMAGNE 326 068 369 016 341 067 11% +0,9%

ROYAUME-UNI 217 825 227 343 272 749 9% +4,5%

SUISSE 89 312 92 992 95 764 3% +1,4%

DANEMARK 66 184 88 782 92 699 3% +6,9%

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Conscient de l’enjeu stratégique que constituent la captation et la fidélisation de la clientèle étrangère, le Comité Régional du Tourisme a souhaité dynamiser son approche des marchés étrangers en réorganisant ses modes opératoires. Trois pôles ont ainsi été constitués : le pôle Europe latine, le pôle Europe du Nord et Centrale et le pôle Marchés Longs Courriers. Chaque pôle regroupe un ensemble de pays qui présentent des caractéristiques communes.

Le pôle Europe latine comprend les marchés de proximité : la France, la Suisse, l’Italie et l’Espagne. Le pôle Europe du Nord et Europe centrale : comprend la Grande-Bretagne, le Danemark, les Pays Bas, la Belgique, la Pologne et la République tchèque. Enfin, le pôle Marchés Longs Courriers comprend trois types de marchés : les marchés matures (USA, Canada et Japon), les marchés émergents (Chine, Asie du Sud Est et Emirats) et les marchés ouverts depuis 2005 (Inde et Russie).

Le poids prépondérant de la clientèle européenne

L’Europe est ainsi appréhendée à la fois comme un marché, mais aussi comme une zone de haute concurrence : par exemple, en vingt ans, le nombre de destinations touristiques urbaines est passé de 60 à 400 en Europe. De plus, l’élargissement de l’Union européenne se traduit directement par l’émergence annoncée de nouveaux concurrents positionnés sur le marché du ski alpin (par exemple la Slovénie), qui profitent des fonds structurels pour développer leurs infrastructures et de la libre circulation des personnes pour faciliter les flux.

La clientèle européenne semble avoir une bonne connaissance et une bonne lecture du produit Rhône-Alpes. Il existe même un effet de fidélisation d’une partie de la clientèle qui revient régulièrement dans la région : on peut citer à titre indicatif les nombreux touristes néerlandais qui reviennent chaque été dans l’Ain, en Ardèche ou dans la Drôme. Cette fidélisation n’a toutefois pas que des effets positifs sur l’économie touristique.

On assiste ainsi depuis quelques années à un basculement d’une partie de la clientèle européenne qui passe du statut de touristes à celui de résidants secondaires. Deux effets pervers ont ainsi été observés : d’une part la baisse sensible de nuitées générées dans l’hôtellerie traditionnelle (les touristes ayant acquis une résidence secondaire n’ont plus le besoin d’un hébergement touristique ; de plus, la résidence secondaire est un lieu d’accueil pour les amis et la famille qui ne fréquentent plus non plus les hébergements touristiques) ; d’autre part, la demande d’acquisition de résidences secondaires, notamment de la part des anglais, des belges et néerlandais, a généré une très forte pression foncière qui a impacté à la hausse le prix de l’immobilier de loisirs, rendant celui-ci plus difficilement accessible.

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Pour capter les clients européens de l’Europe latine, Rhône-Alpes joue essentiellement la carte de la proximité, mais se trouve de fait en compétition avec d’autres régions françaises, comme PACA, la Franche-Comté ou même l’Alsace. La clientèle suisse se maintient globalement, appréciant la gastronomie, la viticulture et le climat privilégié des territoires les plus septentrionaux de la région (notamment la Drôme provençale). La fréquentation italienne connaît un assez net repli, au profit de destinations soleil et low cost. Il sera intéressant d’évaluer l’impact de la nouvelle liaison directe ouverte le 16 décembre 2005 entre Grenoble et Rome et assurée par la compagnie italienne low cost « Blue Express » à raison de 4 aller-retour par semaine.

Concernant les marchés de l’Europe du Nord et de l’Europe centrale, les huit comités départementaux du tourisme sont très actifs. Les touristes allemands, néerlandais et belges figurent en effet parmi les clients anciens et traditionnels de Rhône-Alpes, tant pour la pratique des sports d’hiver que pour des séjours en période estivale.

La clientèle britannique est très forte, et représente la plus forte part des touristes étrangers. Cette part a toujours été forte, mais a été encore renforcée par les dessertes low cost qui ont été mises en place ces dernières années. Rhône-Alpes est ainsi très bien desservie par Easyjet (Grenoble), Ryan Air (Saint-Etienne), Fly be et Jet 2 (Chambéry). Par ailleurs, l’accès à Rhône-Alpes a été favorisé pour les marchés de l’Europe du Nord grâce aux liaisons directes entre Stockholm et Grenoble par Flynordic, Amsterdam et Chambéry par Transavia et Bruxelles et Chambéry par Jetonly. Enfin, des liaisons récentes ont également été ouvertes avec l’Europe centrale et l’Europe de l’Est, comme en témoigne la liaison Varsovie-Grenoble par la compagnie Centralwings.

Toutes ces dessertes ne sont évidemment pas exclusives des connexions établies au départ ou à l’arrivée de Lyon Saint-Exupéry par les compagnies régulières. Mais la variété et la densité des liaisons low cost sur des aéroports régionaux autres que Lyon Saint-Exupéry démontrent bien l’internationalisation de l’économie touristique régionale.

Il convient toutefois d’apporter deux nuances à ce phénomène :1°/ Il tend à favoriser les destinations alpines au détriment des territoires du Sud de la région qui sont très mal desservis par les low cost. L’avenir de l’aéroport de Valence Chabeuil est d’ailleurs au cœur de cette problématique. 2°/ Il tend à se concentrer sur la période hivernale, d’où la nécessité d’assurer la promotion de la diversité de l’offre touristique.

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Les actions de promotion sur les marchés européens ont un format très traditionnel. Elles conjuguent des campagnes de presse et de communication grand public et une présence très régulière sur les salons professionnels. Rhône-Alpes est en effet une destination connue, et les accents de promotion sont davantage portés sur la valorisation d’atouts ciblés (qualité, activités, etc.) que sur l’augmentation de la notoriété. Il en va naturellement tout autrement en ce qui concerne les Marchés Longs Courriers.

Le potentiel des Marchés Longs Courriers

Le travail de promotion sur les Marchés Longs Courriers est en effet radicalement différent et nécessite un effort important pour accroître la notoriété de la région et la positionner à des niveaux d’excellence et de concurrence comparable à la Suisse ou au Colorado. La clientèle des Marchés Longs Courriers est plutôt une clientèle haut de gamme, qui viennent pour les « must » : Lyon (Bocuse), Annecy, Megève, Courchevel, Chamonix, Val d’Isère, La Plagne, Les Arcs, etc. Le niveau de leur exigence est à la hauteur du potentiel d’achat. Il est donc impératif pour les destinations phares de Rhône-Alpes de maintenir des niveaux d’excellence et de qualité dans tous les domaines (accueil, nature des sites, prestations, etc.) et d’anticiper les attentes en proposant des innovations.

Cela nécessite une collaboration étroite avec les agences, les grandes enseignes de tourisme et les tour-opérateurs. La démarche de promotion porte ainsi davantage sur le milieu des professionnels du tourisme, les prescripteurs, que sur le grand public. Pour autant, ce dernier n’est pas oublié, et des actions sont conduites pour accroître la notoriété de Rhône-Alpes et la qualité de la perception. C’est notamment l’objectif des grandes missions de prestige conduites périodiquement dans les capitales ou les villes principales des pays prospects.

Ces missions ont systématiquement quatre temps forts : un workshop, c’est-à-dire un salon réservé aux professionnels du tourisme et aux médias ; des évènements et des animations (reconstitution des grenadiers de Napoléon ; démonstrations culinaires et cours de cuisine prodigués par les grands chefs Paul BOCUSE, Georges BLANC, Pierre TROIGROS, Marc VEYRAT, etc.) ; une soirée de gala.

Les retombées médiatiques sont souvent excellentes. Pour la mission conduite à New York en mai 2000, elles ont par exemple été estimées à plus de 750 000 euros.

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1 000 journalistes ont été directement concernés et pllus de 25 millions de consommateurs ou d’opérateurs touristiques ont été touchés à travers les couvertures média de CBS, NBC, The New York Times, The New York Daily News, Nex Yorker Magazine, etc.

La mission « Rhône-Alpes New York 2000 » s’est en outre déroulée dans un contexte très spécifique marqué par la nouvelle tentative de développer une liaison aérienne directe entre Lyon et New York. La compagnie Delta Air Lines avait en effet réouvert cette ligne le 15 avril 2000, soit quelques semaines avant la mission.

Une autre mission du même type a été conduites à Shangai en décembre 2003, année de la Chine en France. A la différence de New York ou des Etats-Unis, le marché du tourisme chinois en Rhône-Alpes est pour l’instant à l’état embryonnaire. Son développement est étroitement lié au développement plus général du tourisme chinois en France, en ayant à l’esprit que moins de 5 % des touristes chinois visitant Paris passent par Rhône-Alpes. Un travail d’identification et de notoriété est incontestablement à mener dans la durée pour espérer accroître ce taux, et profiter du potentiel que représentent les 100 millions de touristes chinois annoncés dans le monde pour 2010.

Enfin, plus récemment, une opération « Rhône-Alpes à Moscou » s’est déroulée du 24 au 27 avril 2006.

Ces missions sont conçues, organisées et conduites par le Comité Régional du Tourisme et la Délégation Tourisme de la Chambre Régionale de Commerce et d’Industrie. Elles illustrent une démarche partenariale qui permet de renforcer l’efficacité des moyens engagés. D’autres partenaires sont également désormais associés à la démarche de promotion du tourisme rhône-alpin. C’est le cas par exemple d’Erai, ou de Maison de la France. Le Comité Régional du Tourisme a récemment fait part de sa volonté de conforter et de développer ces partenariats, et de s’appuyer sur des réseaux internationaux structurés tel celui des Alliances françaises. Il s’agit assurément là de voies à explorer qui sont de nature à positionner Rhône-Alpes dans une concurrence mondiale.

C’est également dans cet esprit qu’un travail de préemption sur le média Internet, média de communication mondiale par excellence, a été engagé.

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Optimiser la présence sur Internet

Internet accélère l’information, permet des comparaisons coût/qualité rapides et peut présenter des retours d’expériences, des témoignages, qui sont de nature à orienter les décisions et les comportements des prospects particuliers. L’impact d’Internet est en effet unanimement reconnu en ce qui concerne la présentation des produits touristiques, leur commercialisation. D’ailleurs, les grands opérateurs utilisent pleinement cet outil pour présenter et commercialiser les offres standardisées, et les sites dédiés à l’achat de voyages, séjours ou prestations figurent parmi les sites les plus consultés (par exemple Lastminute.com). C’est pourquoi il devenait indispensable que Rhône-Alpes optimise pleinement sa présence sur Internet. Pour évaluer la présence de Rhône-Alpes sur Internet, il convient de mesurer le nombre d’occurrences, c’est-à-dire de références consultables, qui concernent les principaux vecteurs touristiques régionaux.

Occurrences en pages francophones

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Rhône-Alpes 10 500 000 6 790 000

Rhône-Alpes Tourisme 2 960 000 1 380 000

Lyon 26 300 000 33 800 000

Lyon Tourisme 3 070 000 1 430 000

Saint-Etienne 700 000 5 260 000

Saint-Etienne Tourisme 1 720 000 477 000

Ain 5 440 000 5 350 000

Ain Tourisme 2 460 000 599 000

Ardèche 4 840 000 3 180 000

Drôme provençale 392 000 173 000

Chamonix 1 770 000 3 040 000

Paul Bocuse 161 000 167 000

Megève 1 410 000 694 000

Courchevel 1 450 000 1 110 000

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Pour parvenir à toucher davantage de cibles, le Comité Régional du Tourisme a ainsi multiplié les entrées possibles sur son site en multipliant le nombre de langues et de traductions. L’objectif est de se rapprocher de l’internaute (donc du client potentiel) étranger en utilisant sa langue de communication. A cet égard, la comparaison du régime linguistique des différents sites institutionnels consacrés au tourisme en Rhône-Alpes est particulièrement révélateur.

Le régime linguistique des sites Internet institutionnels dédiés au tourisme en Rhône-AlpesLa mondialisation en Rhône-Alpes

Rapport 2006 Allam

gn

e

Belg

iqu

e

Can

ada

Ch

ine

Dan

emark

Esp

agn

e

Gran

de-

Bretag

ne

Italie

Pays B

as

Ru

ssie

Su

isse

US

A

ain-tourisme.com X X X X

ardeche-guide.com X X X

drometourisme.com X X X X X X

isere-tourisme.com X X X

rhonetourisme.com X

savoiehautesavoie.com X

rhonealpes-tourisme.com X X X X X X X X X X X

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3. Les exemples d’impact sur les modes de consommation

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3. Les exemples d’impact sur les modesde consommation

Problématique générale

Spécialisés dans l’étude et l’analyse de la consommation française, des organismes aussi sérieux et réputé que Centre de Recherche pour l’Etude et l’Observation des Conditions de Vie (CREDOC) ou les instituts privés spécialisés dans les enquêtes d’opinion, la définition des tendances ou l’analyse des comportements collectifs, ont observé depuis quelques années un attrait du consommateur français pour les produits à connotation exotique.

Cet attrait s’exercerait plus particulièrement dans deux secteurs clé : l’alimentation et la décoration intérieure (aménagement et ameublement). De façon plus marginale, un troisième secteur, l’habillement, serait également concerné à travers l’émergence d’une clientèle intéressée par les « vêtement ethniques ».

Ce phénomène est relativement récent et les premiers effets tangibles peuvent être datés du milieu des années 1990. Il s’est nettement accéléré ces trois dernières années avec l’organisation d’une véritable offre commerciale reposant sur l’élaboration de produits spécifiques, sur la mise en œuvre de plans de communication et de marketing adaptés, sur l’apparition de réseaux spécialisés.

Parmi les raisons qui peuvent être avancées pour expliquer cette évolution, on peut citer la structure de la population, et plus particulièrement le métissage dû aux brassages techniques, qui favorise désormais le multiculturalisme. La préservation des identités originelles, les coutumes, les habitudes des populations d’origine extra-européenne constituent en effet des leviers importants pour une évolution profonde de la consommation traditionnelle.

Dans le même temps, on assiste à un formidable retour aux racines locales. Cette tendance s’observe sur l’ensemble des territoires, avec semble-t-il une motivation supérieure chez les jeunes générations (18-30 ans), notamment dans le domaine culturel. L’ouverture internationale s’accompagne ainsi d’une revalorisation du local (le « terroir »).

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Loin d’être antagonistes, ces deux tendance (ouverture internationale et recentrage local) s’accordent au contraire parfaitement et permettent aux individus d’assumer une identité mêlée de références mondiales, nationales, régionales et locales. Ce phénomène est ainsi très net en matière alimentaire, comme on peut l’observer à travers l’étude réalisée par l’Institut TNS-Sofres en janvier 2006 sur les plats préférés des Français.

Pouvez-vous m’indiquer, parmi les différents plats, les deux ou trois que vous préférez ?

Plat % Rang Plat % Rang

Blanquette de veau 24 % 1 Poulet frite 8 % 13

Couscous 21 % 2 Pizza 8 % 13

Moules frites 20 % 3 Brandade de morue 7 % 17

Côte de bœuf 18 % 4 Bouillabaisse 7 % 17

Bœuf bourguignon 17 % 5 Boudin aux pommes 7 % 17

Gigôt d’agneau 17 % 5 Hachis parmentier 7 % 17

Pot au feu 16 % 7 Tajine d’agneau 6 % 21

Lapin à la moutarde 14 % 8 Poule au pot 5 % 22

Spaghetti à la bolognaise

13 % 9 Tête de veau sauce gribiche

5 % 22

Steak frites 12 % 10 Petit salé aux lentilles 5 % 22

Fondue bourguignonne 12 % 10 Capaccio 4 % 25

Choucroute 12 % 10 Quiche lorraine 4 % 25

Coq au vin 8 % 13 Potée 2 % 27

Cassoulet 8 % 13 Sans opinion 1 % /

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L’acte de consommation s’est modifié car la juxtaposition de références identitaires et territoriales a entraîné un élargissement des demandes, des besoins, des envies. Le consommateur veut consommer mondial, national, régional et local.

A la question, « ’internationalisation des échanges, la mondialisation exercerait-elle une influence sur notre mode de consommation ? », la réponse est donc positive. Pour autant, il n’est pas aisé de repérer des éléments irréfutables qui permettent de caractériser avec objectivité cet impact.

La démarche retenue pour atteindre cet objectif a été de cibler des indicateurs unanimement reconnus comme performants en matière de consommation.

La grande distribution, par les moyens techniques, financiers et humains qu’elle met en œuvre pour s‘informer sur l’évolution des comportements et pour adapter son offre produit, nous a ainsi paru être l’un de ces indicateurs.

L’évolution des actes d’achat de produits équitables, qui s’inscrivent souvent dans une démarche partenariale de coopération Nord Sud, constitue le deuxième indicateur.

L’apparition de lieux de vente dédiés aux produits à connotation exotique, et l’émergence de réseaux d’enseignes spécialisés, sera le troisième indicateur.

Enfin, un zoom particulier sera mis sur le secteur de la restauration, traditionnellement ouvert aux cuisines du monde, mais également très réputé en Rhône-Alpes pour son enracinement régional et la promotion des produits locaux.

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3.1 L’élaboration par les réseaux de grande distribution d’une offre spécialisée dans le secteur alimentaire

La présence de la grande distribution en Rhône-Alpes est ancienne. Rhône-Alpes est même une région de référence dans l’histoire de la grande distribution dans la mesure où deux des groupes majeurs sont nés dans la région : Carrefour en Haute-Savoie et Casino dans la Loire.

Dans le panorama de l’économie régionale qu’elle publie régulièrement, la Chambre Régionale de Commerce et d’Industrie avait dans son édition 2003 réalisé une étude approfondie de l’état de la grande distribution dans les huit départements.

Avec un total de plus de 3 700 grandes ou moyennes surfaces supérieures à 300 mètres carrés, et une surface globale de plus de 4,5 millions de mètres carrés (+ 700 000 m² entre 1999 et 2003 !), la Région Rhône-Alpes comptait parmi les plus équipées de France.

La grande distribution en Rhône-Alpes (nombre d'établissements disposant d'une surface de vente supérieure à 300 m²)  

Source : Observatoires des CCI de Rhône-Alpes, 1/1/2003

  Ain Ardèche Drôme Isère Loire Rhône SavoieHaute-SaVoie

Rhône-Alpes

Hypermarchés 15 4 12 17 12 17 8 13 98

Supermarchésdont maxidiscomptes

7319

4411

7523

12531

8831

15247

6813

11721

742196

Grands magasins etMagasins populaires

3 1 3 5 2 10 2 6 32

Grandes et moyennes surfacesspécialiséesdont équipement de la maisondont équipement de la pers.

26814351

1667925

33319683

51120689

40620071

556283108

22013830

44617949

2 9061 424506

autres 74 62 54 216 135 165 52 218  976

TOTAL 359 215 423 658 508 735 298 582 3 778

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Très concentrées en périphérie urbaine, elles détiennent plus de 65 % des parts de marchés des dépenses commercialisables, ce qui représente évidemment une part colossale des comportements de consommation.

Pour maintenir et accroître ses parts, la grande distribution met en œuvre des stratégies très lourdes en terme d’offre tarifaire et de campagnes marketing. Mais elle engage également d’importants moyens pour analyser les attentes des clients, mesurer les tendances, anticiper les besoins, créer les envies. C’est dans cette perspective que l’évolution des comportement alimentaires est soigneusement suivie, et que des gammes spécifiques de produits sont élaborés puis diffusés.

La création de gammes alimentaires exotiques

Le Centre de Recherche pour l’Etude et l’Observation des Conditions de Vie (CREDOC) a réalisé en décembre 2005 un exercice d’anticipation des comportements alimentaires des Français. L’une de ses conclusions porte sur les produits exotiques, « une mode qui perdure ». Lorsque l’on pose la question, « dans votre foyer, consomme-t-on des produits alimentaires d’origine exotique ? », on obtient un taux de réponse positive beaucoup plus élevé depuis 5 ans : 36,4 % en 1995 ; 37,1 % en 1997 ; 36,9 % en 2000 ; 40,6 % en 2003 ; selon les projections, ce taux dépasserait 50 % à l’horizon 2020.

La fréquence de consommation est en outre fonction de facteurs discriminants, comme le niveau d’études ou le lieu d’habitation. L’étude du CREDOC montre ainsi que l’achat de produits exotiques est plus fréquent chez les individus les plus diplômés et chez les individus résidant dans les grandes agglomérations. Elle révèle aussi que l’acte d’achat s’effectue auprès de traiteurs ou de restaurateurs, mais qu’il s’est très nettement accrû dans les hyper et supermarchés. Il n’est dès lors pas étonnant que les grands distributeurs, qui ont développé leurs propres marques ces dernières années, se soient positionnés sur ce créneau et aient également conçu des gammes complètes de produits exotiques.

Enseigne Commune Surface (m²) CA 2005 (Mios €)

AUCHAN ST-PRIEST (69) 14 800 293,2

CARREFOUR VENISSIEUX (69) 15 000 253,2

CARREFOUR ECULLY (69) 14 500 252,3

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Toutes les enseignes de grande distribution ont désormais augmenté le nombre de mètres linéaires consacrés aux plats cuisinés ou aux ingrédients exotiques. Le groupe stéphanois Casino fait figure de référence avec la gamme « Saveurs d’ailleurs » qu’il a créée et densifiée, et qui présente aujourd’hui une offre de plus de 80 plats cuisinés représentant les spécialités culinaires du monde entier : USA, Mexique, Guatemala, Chine, Indonésie, Vietnam, Inde, Maghreb, Espagne, Italie, Grèce, Ecosse, Angleterre, Hollande, etc.

La gamme la plus complète (plus de 200 produits) a été créée par Carrefour et se nomme « Destination Saveur ». En plus des plats cuisinés, cette marque propose des entrées, des desserts, des fruits, des boissons, des accompagnements (sauces, aides et ingrédients culinaires). Un comité de chefs, coordonné par Joël ROBUCHON et composé de références gastronomiques exotiques, valide les produits et ajuste les recettes d’origine aux goûts et habitudes alimentaires des consommateurs français.

Dans le même esprit, la grande distribution a intégré dans son offre les produits issus du commerce équitable. Elle a même réussi à se les approprier en partie, comme le révèle une étude réalisée en mars 2006 par le département stratégie d’opinion de l’Institut TNS – Sofres pour le compte du magazine « Pèlerin » et le Comité catholique contre la Faim et pour le Développement. Les grandes surfaces sont ainsi identifiées par les consommateurs comme le lieu d’achat le plus adapté en ce qui concerne les produits du commerce équitable.

Personnellement, si vous achetiez un produit issu du commerce équitable,vous préféreriez le faire…

Dans un magasin de type grande surface 33 %

Dans une boutique spécialisée 13 %

Dans l’un ou l’autre, sans préférence 41 %

Sans opinion 13 %

Total 100 %

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Le groupe Carrefour a ainsi annoncé le lancement de sa gamme de produits équitables, « Agir Solidaire », qui sera en rayon à partir de juin 2006.

La création de gammes alimentaires régionales

Parallèlement à l’augmentation de la consommation de produits exotiques, l’étude rendue publique par le CREDOC en décembre 2005 montre également l’attrait très fort qu’exercent les produits traditionnels et les plats régionaux. Trois facteurs expliquent cet attrait : la perception que ces produits sont « goûteux », la volonté de défendre une sensibilité culturelle et identitaire, la recherche de sécurité alimentaire.

L’étude révèle que les consommateurs amateurs de cuisine et de plats exotiques sont également d’excellents consommateurs et acheteurs de produits du terroir, ce qui illustre la parfaite compatibilité dans ces deux comportements que l’on aurait pu pourtant présumer comme contradictoires.

Les grands distributeurs ont ainsi accompagnés leurs marques exotiques de marques régionales valorisant les produits locaux. La démarche marketing est méticuleusement préparée, et l’ensemble des produits bénéficie d’une attention soutenue en matière de packaging, de présentation et de promotion. La grande distribution entend gommer l’image d’industrie alimentaire au profit d’une image plus conviviale et authentique.

Depuis le lancement de leurs propres marques, les enseignes de la grande distribution ont réservé une place de plus en plus grande aux producteurs locaux et régionaux. A titre d’exemple, 80% des produits labellisés sous des marques Carrefour (donc distinctes des grandes marques à forte notoriété) sont fabriqués par des PME, soit environ 35 % du chiffre d'affaires des hypermarchés concernés.

Chaque enseigne a ainsi créé sa marque spécialisée sur les produits régionaux :• Casino avec la gamme « Saveurs de Toujours… et des Régions » ;• Carrefour avec la gamme « Reflets de France » ;

• Leclerc, avec la gamme « Nos Régions ont du talent », semble l’enseigne ayant le plus développé ce créneau. On compte ainsi 28 produits directement inspirés des spécialités de Rhône-Alpes : ravioles de Romans, pâtes et fromages de Savoie, charcuterie de Lyon, myrtilles et marrons de l’Ardèche, olives de Nyons, nougat de Montélimar, etc.

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Des actions de promotion adaptées

La connotation exotique et l’identité régionale sont désormais des facteurs qui encouragent et déclenchent l’acte d’achat. Très régulièrement, la grande distribution organise ainsi des opérations de communication et des animations en magasins autour des produits exotiques ou régionaux.

Concernant les produits exotiques, la célébration du Nouvel an chinois est devenue un grand classique dans l’ensemble des hypermarchés et supermarchés de Rhône-Alpes. De même, il ne se passe pas de trimestre sans une opération ou une animation articulée autour d’un pays, d’un continent, d’une destination (semaine italienne ou mexicaine, etc.).

Les promotions et animations ciblées sur les produits régionaux sont permanentes. Des producteurs locaux sont régulièrement associés et participent à des dégustations ou à des démonstrations, parfois dans des conditions contestées. Dans son essai « les coulisses de la grande distribution », l’économiste Christian JACQUIAU dénonce précisément ces actions qui seraient en réalité imposées aux producteurs par les enseignes dans des conditions discutables.

La grande diversité des produits régionaux en Rhône-Alpes et leur renommée tant auprès des Rhône-alpins que des personnes extérieures à la région encouragent la pratique régulière de ces actions de promotion.

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3.2 L’organisation d’une filière structurée de commerce équitable

En 2002, dans le cadre d’une étude qu’il réalisait pour le compte du ministère de l’Economie, des Finances et de l’Industrie sur les conditions de vie et aspirations des Français, le CREDOC concluait que 38 % des consommateurs tenaient compte des conditions de production et de l’engagement citoyen des entreprises et que 50 % étaient disposés à payer plus cher si la production était éthique.

La question qui restait posée était de savoir si ce type de consommation engagée était une mode ou une nouvelle tendance de la consommation, et si les modes de production éthique et les réseaux de distribution allaient s’organiser pour proposer une offre adaptée. Force est de constater quatre ans plus tard que, loin d’être une mode passagère, la consommation éthique est devenue une habitude pour une part non négligeable des acheteurs, et que l’offre s ’est structurée et organisée.

Le lancement d’un baromètres national du commerce équitable

Le baromètre est une technique de mesure des comportements. Il s’agit d’études comportant les mêmes items et qui se renouvellent annuellement. La pratique de ces baromètres est très répandue chez les analystes et tendanceurs qui souhaitent disposer d’une information renouvelée en matière de comportement et d’actes d’achat, avec un suivi dans le temps. Plusieurs baromètres ont ainsi été mis en place récemment pour suivre l’évolution des attitudes et comportements des Français à l’égard du commerce équitable et ses résultats.

Régulièrement, l’Institut TNS – Sofres publie un baromètre sur les préoccupations des Français et leur réaction face à l’actualité. En juin 2004, une partie de ce baromètre était consacrée au commerce équitable, et révélait que 38 % des consommateurs se disaient prêt à acheter des produits de commerce équitable (33 % pour des produits bio). Pour autant, l’acte d’achat n’était pas encore réellement constitué. Ces résultats confirmaient l’intérêt croissant pour ce type de produits et la marge de progression encore très importante en matière de diffusion et de distribution.

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La mondialisation en Rhône-AlpesRapport 2006

En mai 2005, IPSOS rendait public un baromètre de notoriété du commerce équitable qui révélait une très nette progression de la notoriété (74 % des personnes interrogées avaient déjà entendu parler de commerce équitable). L’achat d’achat semblait lui aussi en nette progression, mais restait très axé sur le seul café.

Le premier véritable baromètre du commerce équitable a été lancé par l’Institut TNS – Sofres en avril 2006. Selon Anne-Hélène MANGIN, du département stratégie d’opinions de TNS-Sofres, le baromètre a permis de dégager quatre enseignements majeurs :

1. Le commerce équitable est un concept familier et sympathique ;2. Les achats de produits équitables ne se font pas au hasard ;3. L’achat de produits équitables est porteur de sens ;4. Le commerce équitable est crédible.

Près d’un Français sur deux (47 %) ont le sentiment de savoir exactement ou assez bien ce qu’est le commerce équitable. 26 % d’entre eux sont capables d’en donner une définition exacte ou proche (achat/échange avec des petites producteurs/cultivateurs des pays en développement, etc.). 23 % sont capables de faire référence à ses valeurs (échange commercial sincère, juste et équilibré, respect de la dignité des petits producteurs, etc.).

Pour plus des deux tiers des Français (69 %), le commerce équitable évoque un concept positif. Ce taux de sympathie est proche de celui mesuré pour le développement durable ou les produits bio (68 %). La connaissance et la sympathie sont d’autant plus fortes que le capital socio-culturel est élevé : cadres, diplômés, foyers à hauts revenus, habitants de grandes agglomérations, individus s’intéressant à la politique, individus sensibles aux thèmes de l’écologie.

26 % des Français déclarent acheter régulièrement (au moins une fois par mois) un produit issu du commerce équitable. Ils placent ce commerce comme prioritaire par rapport aux autres lorsqu’ils le trouvent en rayon. Pour 16 %, la mention « produit équitable » est synonyme de qualité. 50 % des personnes interrogées considèrent que c’est une façon d’aider les populations pauvres, 35 % que c’est une marque de respect vis-à-vis des producteurs et 15 % que cela concrétise leur envie de « changer le monde ». Parallèlement, 82 % se déclarent prêts à faire des efforts pour aider les pays du Tiers Monde et 86 % affirment vouloir apprendre à leurs enfants à « bien consommer ». 60 % des consommateurs ont confiance dans les produits issus du commerce équitable (contre 17 %). 49 % réfutent la phrase « je ne crois pas vraiment au commerce équitable » (contre 18 %).

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La mobilisation régionale en faveur du commerce équitable

En 2003, le Conseil régional Rhône-Alpes avait commencé à s’intéresser au commerce équitable et avait fait réaliser une étude de contexte par le plateforme du commerce équitable. Mais c’est à partir du deuxième trimestre 2004 que le Conseil régional s’est réellement engagé dans une démarche active en faveur du commerce équitable :

• mai 2004 : signature de la charte « 500 villes s’engagent pour le commerce équitable » ;• juillet 2004 : adoption d’un vœu sur la commande éthique par la collectivité ;• octobre 2004 : adoption d’un plan régional du commerce équitable.

Le plan régional du commerce équitable comprend ainsi sept axes :

• l’intégration du commerce équitable dans les coopérations décentralisées ;• le soutien de projets pilotes ;• une aide technique et juridique aux collectivités territoriales et aux réseaux ;• un soutien aux projets d’entreprises spécialisées dans le commerce équitable ;• la mise en œuvre d’outils régionaux structurants ;• le soutien aux actions de sensibilisation et d’éducation ;• la liaison avec les programmes de développement durable type « Objectif Terre ».

En mai 2002, le label Max Havelaar a lancé une campagne auprès des collectivités territoriales françaises intitulée « 500 villes s’engagent pour le commerce équitable ». Il s’agit pour les collectivités signataires d’une part d’intégrer le facteur équitable dans leur pratique d’achat et d’autre part de sensibiliser leurs habitants au commerce équitable.

Au 1er avril 2006, seules dix collectivités rhône-alpines avaient signé l’acte d’engagement : le Conseil régional Rhône-Alpes, la Ville de Chambéry, la Ville de Cluses, la Ville de Grenoble, la Ville de Lyon, la Ville de Meylan, la Ville de Pressins, la Ville de Saint-Genis les Ollières, la Ville de Vaulx en Velin et la Ville de Villeurbanne. Ce résultat semble perfectible…

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L’article 1er du cahier des clauses techniques particulières de l’appel d’offre lancé par la Ville de Lyon pour le marché des traiteurs stipule que « la Ville de Lyon s’est engagée au côté des collectivités publiques sur des actions de développement durable, aussi elle demande aux prestataires de fournir du café et du jus de fruit issu du commerce équitable dans le cadre de ces prestations ».

La communauté d’agglomération de Grenoble Alpes Métropole a initié et participé fortement au financement du projet Ofretic38.com qui entend organiser et développer l’offre de produits et de services éthiques en direction des collectivités locales, des entreprises et des comités d’entreprise. Début 2005, un site Internet a vu le jour, et présente une sorte de catalogues des produits disponibles dans l’agglomération grenobloise.

L’association Equi’Sol est devenue en Rhône-Alpes l’un des moteurs de promotion les plus actifs en faveur du commerce équitable. Très fortement soutenue par les collectivités publiques, qui assurent l’essentiel du financement des activités, elle mène des campagnes d’information, de sensibilisation, d’éducation et de mobilisation. Elle assure par exemple l’organisation et l’animation des assises régionales du commerce équitable, dont la deuxième édition s’est tenue en mai 2005.

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3.3 Le développement des enseignes mondialistes

Répondant à l’augmentation de l’intérêt des Français pour les produits à connotation exotique, beaucoup de commerces spécialisés se sont ouverts en Rhône-Alpes. L’offre ainsi proposée s’est très nettement développée dans les grandes agglomérations : « Futon boutique », « Univers du Japon » à Lyon, « Comptoir irlandais » à Grenoble, etc.

Les petites villes et les villes moyennes n’ont pas échappé à cette tendance et connaissent, certes plus modestement, une percée de ces nouveaux commerces : « Villa Marco » à Valence, « Meubles indiens » à Cluses, etc.

Au-delà des commerces individuels, l’augmentation de l’offre est assurément due à l’organisation et au déploiement de véritables réseaux de distribution, de chaînes, de franchises.

Le phénomène est extrêmement récent, et ses effets sont encore peu visibles. Pour autant, ce phénomène nous semble relativement ancré et profond. Trois exemples particuliers illustrent, en Rhône-Alpes, le développement de ces enseignes « mondialistes » qui proposent des produits issus de culture et d’horizons différents, et qui intègrent dans leur marketing (logo, nom, design intérieur, agencement, etc.) le nouvel engouement des consommateurs pour « ce qui vient d’ailleurs ».

Le premier exemple, le réseau de boutiques « Artisans du Monde » concerne le secteur du commerce équitable, pour lequel on a déjà pu observer que la Région Rhône-Alpes portait une attention soutenue.

Le deuxième exemple, la marque CHA YUAN, est significative et représentative de l’évolution du comportement alimentaire, et constitue une tentative d’appliquer des techniques modernes de distribution (marketing, système de franchises) à un produit ancien et traditionnel : le thé.

Le troisième et dernier exemple sélectionné concerne le secteur de l’ameublement et de la décoration intérieure, avec l’enseigne « La Maison coloniale », qui se développe et se positionne plutôt sur les nouvelles zones d’activités commerciales, à la différence des deux exemples précédents dont les implantations se situent davantage dans les secteurs de centre ville.

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Exemple d’enseigne mondialiste en matière de commerce équitable

Avec plus de 160 points de vente à travers l’ensemble de la France, le réseau de boutiques à l’enseigne « Artisans du Monde » est le premier réseau national spécialisé dans le commerce équitable. Le réseau propose un catalogue d’un millier de références environ de produits issus de l’artisanat (arts de la table, décoration, textile, jouets, etc.) et de 120 références de produits alimentaires.

Le réseau commercial, qui utilise jusqu’à présent la forme associative, se veut indépendant des canaux traditionnels de distribution, et notamment des grandes chaînes de distribution. Le choix s’est dès l’origine porté vers un réseau de boutiques, le plus souvent situées en centre-ville, avec des surfaces de vente plutôt modestes.

Il s’agit donc avant tout d’un réseau qui se développe autour des principes du commerce équitable et qui revendique son refus des principes libéraux de l’économie marchande. La notion de proximité est fortement mise en avant..

La densité du réseau en Rhône-Alpes est relativement forte puisque la région compte 25 points de vente, soit plus de 15 % du réseau total.

Répartition des 25 boutiques « Artisans du Monde » en Rhône-Alpes

Ain Ardèche Drôme Isère Loire Rhône SavoieHaute-Savoie

Bourg en Bresse

AnnonayAubenasPrivasTournon

MontélimarRomansValence

CrollesGrenobleSaint-MarcellinVienneVoiron

MontbrisonRoanneSaint-Etienne

Lyon OuestVieux LyonVilleurbanne

ChambérySaint-Jean de Maurienne

AnnecyAnnemasseSalanchesThonon-les-Bains

1 4 3 5 3 3 2 4

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Exemple d’enseigne mondialiste en matière alimentaire

L’exercice d’anticipation des comportements alimentaires des Français réalisée en décembre 2005 par le CREDOC montre que l’offre et la demande en matière de thé a augmenté de façon spectaculaire. Selon l’INSEE, les dépenses par ménage ont ainsi triplé en 21 ans (de 4,8 euros par an en 1979 à 13,4 euros par an en 2000).

L’étude du CREDOC note que « le phénomène touche tout le monde, mais surtout les hauts revenus, les plus diplômés et les habitants des grandes agglomérations (…). Les consommateurs associent aussi au thé des images de convivialité et de raffinement. C’est une façon de s’évader et cela rejoint les modes vestimentaires et décoratives orientales ». L’extrapolation du marché à l’horizon 2020 prévoit une évolution de + 1,9 % par an, en euros constants.

En 1990,Nadia BECAUD, passionnée de thé, crée CHA YUAN, une boutique dédiée au thé. Après avoir développé des relations étroites avec les producteurs asiatiques et avoir acquis une réelle crédibilité basée sur une expertise unanimement reconnue, elle fonde l’Institut du thé au sein duquel elle organise des cycles de conférences, des formations, des manifestations autour du thé.

Peu à peu, profitant de l’engouement que suscite le thé chez les consommateurs, et notamment chez les consommateurs rhône-alpins, elle ouvre d’autres boutiques et lance un réseau de franchises.

Le réseau est actuellement en cours de développement à travers la France, et quatre boutiques ont dores et déjà été ouverte à Lyon, Grenoble et Valence.

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Exemple d’enseigne mondialiste en matière d’ameublement et de décoration

« La Maison Coloniale » a ouvert son premier magasin en 1997 en région parisienne. Spécialisée dans l’édition et la distribution d’objets et de meubles en provenance d’Asie, cette enseigne diffuse en exclusivité des canapés, des meubles, des objets de décoration d’Inde, d’Indonésie, de Chine et du Japon.

Depuis 1997, plus de 80 magasins ont été ouverts en France et dans le monde (Moscou, Athènes, etc.), ce qui place cette enseigne en position de leader sur ce créneau. Les magasins sont gérés en propre ou en franchise, et ont une superficie moyenne de 450 m².

Les emplacements et les choix d’implantation se concentrent principalement en périphérie des pôles urbains, notamment dans les zones d’activité commerciale les plus garnies qui garantissent une zone de chalandise importante.

Cinq magasins à l’enseigne ont déjà été ouverts en Rhône-Alpes : à Saint-Martin d’Hères (périphérie de Grenoble), à La Fouillouse (périphérie de Saint-Etienne), à Champagne et Saint-Priest (périphérie de Lyon) et à Valence.

*****

Pour qualifier et déterminer l’impact de la mondialisation sur les circuits de distribution et les modes de consommation, il serait intéressant de suivre l’évolution des implantations à venir des trois enseignes sélectionnées : nombre des ouvertures nouvelles, choix des sites, évolution de l’offre (qualitative et quantitative), campagne de promotion. Il semblerait également judicieux de suivre l’évolution de la concurrence et l’émergence de nouvelles enseignes.

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3.4 L’évolution de l’offre dans le secteur de la restauration

Depuis très longtemps, le secteur de la restauration a présenté une très grande diversité dans son offre de choix. Cette diversité s’est manifestée par la présence de petits restaurants indépendants spécialisés dans l’art culinaire de tel ou tel pays. Cette offre était le plus souvent liée à l’origine même des restaurateurs qui, de nationalité étrangère, proposaient à la clientèle française un peu d’exotisme et de dépaysement. Au fil des vagues d’immigration, on a vu ainsi s’élargir peu à peu cette offre : cuisine européenne (Espagne, Grèce et Italie), cuisine méditerranéenne (Liban, Maghreb, Turquie), cuisine asiatique (Inde, Thaïlande, Vietnam), etc.

Aujourd’hui, la présence et le développement de ces restaurants spécialisés répond à des facteurs plus complexes. Bien sûr, l’origine ethnique et culturelle des restaurateurs eux-mêmes restent un élément important. Mais il n’est plus le seul. La composition multiethnique et multiculturelle de la population est également un élément qui pèse de plus en plus. En outre, l’attrait des Français d’origine pour les cultures lointaines et les goûts exotiques n’est plus à démontrer.

On assiste ainsi à un véritable retournement de la problématique commerciale. Là où le restaurant spécialisé était il y a quelques années encore une offre spontanée, il est aujourd’hui une réponse à un besoin de consommation. Ce phénomène se traduit par une offre accrue, quelle que soit la taille des villes de Rhône-Alpes.

Les restaurants spécialisés dans la cuisine étrangère(offres sélectionnées par le guide « Le Petit Futé »)

Ville Nombre de restaurantssélectionné

s

Nombre de restaurants sélectionnés

–spécialités étrangères

Part des restaurants –

spécialités étrangères /

Nombre total de restaurants

Pays concernés

Annecy 114 19 17 % Argentine, Chine, Inde, Italie, Japon, Liban, Maghreb, Mexique, Thaïlande, Vietnam.

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Ville Nombre de restaurants

sélectionnés

Nombre de restaurants

sélectionnés –spécialités étrangères

Part des restaurants –

spécialités étrangères /

Nombre total de restaurants

Pays concernés

Grenoble 157 41 26 % Afrique, Antilles, Belgique, Bolivie, Brésil, Cambodge, Canada, Chine, Espagne, Guyane, Inde, Italie, Liban, Maghreb, Mexique, Norvège, Pérou, Thaïlande, Vietnam.

Lyon 231 75 32 % Afrique, Arménie, Cambodge, Chine, Corée, Cuba, Espagne, Grèce, Inde, Iran, Irlande, Italie, Japon, Liban, Maghreb, Mexique, Pakistan, Polynésie, Portugal, Thaïlande, Turquie, USA, Vietnam.

St-Etienne 104 30 29 % Afrique, Chine, Inde, Indonésie, Italie, Maghreb, Mexique, Thaïlande, Vietnam.

Valence 55 16 29 % Angleterre, Arménie,Chine, Corée, Grèce,Inde, Italie, Japon,Liban, Maghreb,USA, Vietnam.

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L’envie d’exotisme culinaire manifestée par les consommateurs a également suscité le développement de chaînes de restauration spécialisées.

Le succès le plus spectaculaire est évidemment celui de la restauration rapide à l’américaine. Il est le plus visible, mais il est également le plus ancien puisque les premiers fast-food ont ouvert leurs portes en France il y a plus de vingt ans. Il n’empêche que le déploiement des points de vente a été foudroyant, et que les chaînes spécialisées ont aujourd’hui un maillage territorial particulièrement impressionnant. Le cas de l’enseigne Mac Donald’s est à cet égard unique. Mac Donald’s compte ainsi plus de 100 points de vente en Rhône-Alpes, contre « seulement » 29 pour son principal concurrent, l’enseigne Quick.

Le duel Mac Donald’s - Quick en Rhône-Alpes

Un autre succès à signaler concerne le développement de chaîne de pizzerias. Mais le créneau de la vente de pizza est un créneau extrêmement concurrentiel, où se mêlent les innombrables pizzerias de proximité, les chaînes de commande par téléphone et livraison à domicile, les ventes nomades. Plusieurs enseignes sont néanmoins organisées en chaînes et se livrent une féroce concurrence. Leur nombre de points de vente en Rhône-Alpes restent cependant très en dessous de celui des chaînes de fast-food : 7 points de vente pour Pizza Hut, 6 pour Pizza Paï, 5 Domino’s Pizza et  5 pour Pizza Del Arte. De plus, ils restent concentrés sur Lyon et Grenoble.

D’autres enseignes spécialisées dans la restauration étrangère se sont lancées à la conquête du marché français. La région Rhône-Alpes n’est pour l’instant par encore très bien maillée, ce qui tend à privilégier l’idée qu’un développement important est prévisible dans les toutes prochaines années.

Ain Ardèche Drôme Isère Loire Rhône SavoieHaute-SaVoie

Rhône-Alpes

9 4 9 17 11 36 7 11 104

1 0 3 5 3 10 3 4 29

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Veng Hour, traiteur chinois, compte ainsi quelques 17 restaurants à travers la France, mais 2 seulement en Rhône-Alpes (centre commercial La Part-Dieu). Pour sa part, Bodegon Colonial a déjà déployé 20 restaurants en France, dont 2 Rhône-Alpes. El Rancho Tex Mex a ouvert 18 restaurants en France, mais aucun à ce jour en Rhône-Alpes.

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4. Points-clés et recommandations

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4. Points-clés et recommandations

4.1 Les points-clés de l’étude

1. Le commerce extérieur de Rhône-Alpes est nettement dominé par les échanges intra-européens (70 % des exportations, 72 % des importations).

2. La part de l’Asie dans les importations est stable (environ 14 %), la montée en puissance de la Chine s’effectuant au détriment des produits japonais.

3. Les délocalisations ont eu un impact négatif sur l’emploi régional d’environ 4 % sur la période 1992-2005.

4. Il y a peu de délocalisations sèche, mais plutôt des délocalisations partagées.5. Sur les 3 000 EREM françaises, 300 sont en Rhône-Alpes.6. Un million d’euros de chiffre d’affaires supplémentaire réalisé à l’export génère la

création de 15 emplois nouveaux.7. Les salons professionnels à dimension internationale sont concentrés à Lyon Eurexpo.8. La fréquentation internationale des salons reste à développer, sauf pour Lyon Mode City.9. La mesure de la performance et de la compétitivité de Rhône-Alpes n’est pas effectuée.10. L’offre touristique est soumise à une double pression : une standardisation des produits

et une recherche d’authenticité.11. La part des touristes étrangers représente moins de 20 % du nombre total de touristes.12. La clientèle étrangère est très majoritairement d’origine européenne. Les Marchés Longs

Courriers sont marginaux.13. La grande distribution a intégré la mondialisation dans ses gammes alimentaires.14. Les ZAC de Rhône-Alpes sont des lieux d’implantation privilégiée par de nouvelles

enseignes à caractère exotique dans les domaines de l’ameublement et de l’alimentation.

15. Rhône-Alpes a réussi la structuration d’une filière commerce équitable.16. La restauration de spécialités étrangères représente plus du quart de l’offre totale de

restauration.17. Au-delà du déploiement massif de fast-food (104 points de vente Mac Donald’s en

Rhône-Alpes), on assiste au développement de chaînes de restauration spécialisées sur les plats étrangers. Le phénomène est émergent en Rhône-Alpes.

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4.2 Nos recommandations opérationnelles

L’observatoire régional de la mondialisation, dont le pilotage doit être assuré par les deux vice-présidents en charge de l’action internationale, est avant tout un centre de ressources et d’analyse. Nous recommandons la mise en œuvre de trois types d’outils :

1. Des outils d’information

• Mise en place d’un tableau de bord de la performance internationale.• Mise en place d’un baromètre régional annuel du commerce équitable.• Mise en place d’une veille sur les développements commerciaux..• Réalisation d’études d’impact ciblées.• Réalisation d’études d’opinion thématiques.• Réalisation d’études qualitatives thématiques.

2. Des outils de communication

• Organisation d’un cycle de rencontres départementales préparant chaque édition des rencontres Rhône-Alpes de la mondialisation.• Organisation des deuxièmes rencontres Rhône-Alpes de la mondialisation.• Lancement d’une lettre d’information et/ou newsletter sur la mondialisation en Rhône-Alpes.

3. Des outils d’intégration dans les dispositifs régionaux d’intervention

• Réalisation d’une étude de benchmarking auprès d’autres collectivités régionales françaises et étrangères.• Réalisation d’une étude qualitative auprès des EREM de Rhône-Alpes (attentes et besoins).• Organisation de réunions d’information et de sensibilisation pour les services de la Région.• Confrontation lors de la rénovation des dispositifs régionaux (en liaison avec la DGS).

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Annexes

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Annexes

Annexe 1 – Liste des organismes consultés

Annexe 2 – Indications bibliographiques

Annexe 3 – Liste des foires et salons se tenant en Rhône-Alpes sur la période 2006-2008 disposant de l’agrément international et/ou adhérent de Promosalons

Annexe 4 – Premières rencontres Rhône-Alpes de la mondialisation

Annexe 5 – Tableau de bord de la mission d’étude

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Annexe 1

Liste des organismes consultés

ADERLY - Agence de Développement Economique de la Région LyonnaiseArtisans du MondeBVACommission Départementales d’Equipement Commercial (CDEC) de l’AinCDEC de l’ArdècheCDEC de la DrômeCDEC de l’IsèreCDEC de la LoireCDEC du RhôneCDEC de la SavoieCDEC de la Haute SavoieCFDT Rhône-AlpesCGPME Rhône-Alpes Chambre régionale d’AgricultureChambre Régionale de Commerce et d’IndustrieChambre de Commerce et d’Industrie de l’AinChambre de Commerce et d’Industrie du Nord ArdècheChambre de Commerce et d’Industrie de l’Ardèche méridionaleChambre de Commerce et d’Industrie de la DrômeChambre de Commerce et d’Industrie de GrenobleChambre de Commerce et d’Industrie de la Haute SavoieChambre de Commerce et d’Industrie de LyonChambre de Commerce et d’Industrie du Nord IsèreChambre de Commerce et d’Industrie du RoannaisChambre de Commerce et d’Industrie de Saint-Etienne/MontbrisonChambre de Commerce et d’Industrie de la SavoieChambre de Commerce et d’Industrie de Villefranche et du BeaujolaisChambre Régionale de MétiersComité Régional du Tourisme

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Conseil général de l’AinConseil général de l’ArdècheConseil général de la DrômeConseil général de l’IsèreConseil général de la LoireConseil général du RhôneConseil général de la SavoieConseil général de la Haute SavoieCREDOCCSA (Institut de sondage)EM Lyon – le Petit PauméEqui SolERAIFédération Rhône-Alpes de la FNSEAFédération Rhône-Alpes de la Confédération PaysanneFO Rhône-AlpesGrand LyonGroupe CarrefourGroupe CasinoGroupe AuchanGroupe LeclercIFOPMEDEF Rhône-AlpesMétro (Communauté d’agglomération de Grenoble)Ministère du Commerce Extérieur (DRCE)Saint-Etienne MétropoleTNS-SOFRESUbi-FranceUnion CGT Rhône-AlpesValence Major

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Annexe 2

Indications bibliographiques

Rapports parlementaires

• BADRE Denis et FERRAND André, « La mondialisation, réagir ou subir ? », rapport d’information remis au Sénat le 14 juin 2001.• BLUM Roland, « La mondialisation », rapport d’information remis à l’Assemblée nationale le 24 novembre 1999.• CHARIE Jean-Paul, « Foires, salons, congrès : pour que France rime avec croissance », rapport d’information remis à l’Assemblée nationale le 25 janvier 2006.• DONNEDIEU de VABRES, « La mondialisation », rapport d’information remis à l’Assemblée nationale le 10 décembre 2003.• DREYFUS Tony et NOVELLI Hervé, « Les échanges commerciaux entre la Chine et la France », rapport d’information remis à l’Assemblée nationale le 13 juillet 2005.• FRANCOIS-PONCET Jean, « La mondialisation, fatalité ou chance ? », rapport d’information remis au Sénat le 5 mars 1997.• GRIGNON Francis, « Délocalisations : pour un néo-colbertisme européen », rapport d’information remis au Sénat le 23 juin 2004.• HERTH Antoine, « Le commerce équitable : 40 propositions pour soutenir son développement », rapport de mission parlementaire remis au Premier ministre en mai 2005.• LEPELTIER Serge, « La mondialisation, une chance pour l’environnement ? », rapport d’information remis au Sénat le 3 mars 2003.• ROUSTAN Max, « La désindustrialisation du territoire », rapport d’information remis à l’Assemblée nationale le 27 mai 2004.

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Etudes et enquêtes

ACFCI, « délocalisations : la peur n’est pas une solution », novembre 2005.BVA, « L’impact de la mondialisation », septembre 1999.CREDOC, « Conditions de vie et aspirations des Français », début 2002.CREDOC, « Exercice d’anticipation des comportements alimentaires des Français », décembre 2005.CSA, « Les Français face à la mondialisation », novembre 1998.CSA, « Etude sur les délocalisations : caractéristiques et opinion des dirigeants français », mars 2005.IPSOS, « La transformation sociale à l’ère de la mondialisation », avril 2005.IPSOS, « L’impact de la mondialisation en France », novembre 2001IPSOS, « la notoriété du commerce équitable », mai 2005.Mission économique de Bucarest, « La réalité des délocalisations françaises en Roumanie », avril 2005.TNS-SOFRES, « Les Français et le commerce équitable », juin 2004.TNS-SOFRES, « Les plats préférés des Français », janvier 2006.TNS-SOFRES, « Le baromètre du commerce équitable - édition 2006 », mars 2006.

Ouvrages

ADDA Jacques, « La mondialisation de l’économie », éditions La Découverte, avril 2006.BENICHI Régis, « Histoire de la mondialisation », éditions Vuibert, mars 2006.MOREAU-DEFARGES Philippe, « La mondialisation », éditions Presses Universitaires de France, août 2005.WOLTON Dominique, « L’autre mondialisation », éditions Flammarion, mars 2004.

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Annexe 3

Liste des 15 foires et salons se tenant en Rhône-Alpes sur la période 2006-2008 disposant de l’agrément international et/ou adhérent de Promosalons

EUROBOIS Lyon Eurexpo Février 2007

EUROPACK/EUROMANUT Lyon Eurexpo Octobre 2007

EUROTIPS Lyon Eurexpo Février 2007

Foire Internationale de Grenoble Grenoble Alpexpo Novembre 2006

Foire internationale de Lyon Lyon Eurexpo Mars 2006

Foire internationale 74 – Mont Blanc La Roche sur Foron Avril-mai 2006

Interfilière Lyon Eurexpo Septembre 2006

Lyon Mode City Lyon Eurexpo Septembre 2006

Piscine International Lyon Eurexpo Novembre 2006

Pollutec Lyon Eurexpo Novembre 2006

Salon de l’Aménagement en Montagne Grenoble Alpexpo Avril 2006

SIG Pro Grenoble Alpexpo Mars 2006

SIMODEC La Roche sur Foron Mars 2006

SIRHA Lyon Eurexpo Janvier 2007

SOLUTRANS Lyon Eurexpo Avril 2007

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Annexe 4Premières rencontres Rhône-Alpes de la Mondialisation

11 mai 2006 – Charbonnières-les Bains

Présentation générale

Unanimement reconnue comme référence en matière d’ouverture et de rayonnement international, la Région Rhône-Alpes a décidé de conduire une réflexion de fonds sur la question de la mondialisation, et d’engager une action pédagogique auprès des rhône-alpins pour les informer sur la réalité de ce phénomène. C’est dans cette perspective que vont se tenir le jeudi 11 mai 2006 les « premières rencontres Rhône-Alpes de la Mondialisation », dont la vocation est de réunir décideurs publics et privés, acteurs et chercheurs engagés dans les problématiques internationales, citoyens désireux de connaître et de comprendre les enjeux auxquels notre territoire régional est confronté.

Organisées autour de deux tables rondes, ces « premières rencontres Rhône-Alpes de la Mondialisation » seront ainsi l’occasion de recueillir un certain nombre d’informations, mais aussi d’alimenter un débat largement ouvert au public.

Les universitaires participant à la première table ronde identifieront et expliqueront les mécanismes de la mondialisation, son origine, son histoire. Ces propos seront complétés par des responsables du monde médiatique qui analyseront la manière dont la presse et la télévision traitent ce sujet. L’objectif de cette première table ronde sera de qualifier la réalité de la mondialisation et d’évaluer la perception que nous en avons.

La seconde table ronde réunira des élus, des chefs d’entreprises, des personnalités qualifiées de Rhône-Alpes, qui témoigneront et décriront les effets de la mondialisation qu’ils ont pu observer sur leur territoire ou dans leur activité. Les problématiques économiques et touristiques constitueront des axes importants de ces interventions.

Initiative inédite menée par une collectivité territoriale française, l’organisation de ces premières rencontres Rhône-Alpes de la Mondialisation participe d’une ambition simple et forte : faire de Rhône-Alpes une région ouverte sur le monde !

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Programme

9 h 00 Accueil des participants

9 h 30 Accueil et ouverture des travaux par Jean BESSON, sénateur de la Drôme, vice-président du Conseil régional Rhône-Alpes

9 h 40 Première table ronde « la mondialisation, analyse d’un phénomène surmédiatisé » présidée par Eric ARNOU, conseiller régional Rhône-Alpes

Régis BENICHI, universitaire, auteur d’une « Histoire de la Mondialisation » Alain FONTAN, rédacteur en chef adjoint – France 3 Rhône-AlpesMichèle JACOBS-HERMES, directrice des relations institutionnelles – TV5Luis RIVAS, directeur de l’information et de l’antenne d’EuronewsBernard SOULAGE, universitaire, premier Vice-président du Conseil régional Rhône-Alpes

Débat avec la salle

11 h 00 2ème table ronde « la mondialisation, perception du phénomène en Rhône-Alpes » présidée par Jean BESSON, sénateur de la Drôme, vice-président du Conseil régional

Rhône-Alpes Henri BERTHOLET, Maire de Romans-sur-IsèreDaniel BLANC-BRUDE, Président de la commission Relations Internationales, Tourisme etEnergie du Conseil Economique et Social Régional Rhône-AlpesDaniel GOUFFE, Président d’Entreprises Rhône-Alpes InternationalPierre HERISSON, sénateur de Haute Savoie, maire de SévrierDidier PERREOL, président directeur général d’EURO-NAT

Débat avec la salle

12 h 45 Buffet

Les rencontres sont animées par Pierre CHAPSAL, directeur associé du Cabinet Horizon Public

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Annexe 5

Tableau de bord de la mission d’étude

30/06/05 Notification de la mission

22/09/05 Réunion du comité de pilotage

20/10/05 Réunion du comité de pilotage

09/11/05 Réunion technique de préparation des Premières rencontres Rhône- Alpes de la mondialisation

03/01/06 Réunion technique avec Erai

03/01/06 Réunion technique avec le CRT

26/01/06 Réunion du comité de pilotage

09/02/06 Réunion technique de préparation des Premières rencontres Rhône- Alpes de la mondialisation

17/03/06 Réunion du comité de pilotage

13/04/06 Réunion technique de préparation des Premières rencontres Rhône- Alpes de la mondialisation

11/05/06 Premières rencontres Rhône-Alpes de la MondialisationRemise du rapport

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22 avenue du Docteur Paul Santy – 26000 VALENCETéléphone : 04 75 41 42 96 - Télécopie : 04 75 25 73 44

E-mail : [email protected]

 

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