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1 Dettes et reconnaissance (et c’est déjà un livre !)

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(et c’est déjà un livre !) 1 Tous ceux-ci, je les remercie en bloc, car ils m’ont soutenu d’un bord à l’autre de ce travail. Ils auront été, une année durant, le cortège d’humanité qui donne sens à l’ingrate reconstitution, plus d’un m’a entendu le formuler ainsi, du dinosaure (ou de Lucy !) à partir de presque rien, une vertèbre, un crâne, des éclats d’os. fruit de très nombreux apports. 2

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Dettes et reconnaissance

(et c’est déjà un livre !)

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Née d’une attente collective, Z ou 70 ans d’aventure Zellidja est d’abord le fruit de très nombreux apports. Tous les « Z » (comme nous disons), tous les lauréats Zellidja que j’ai sollicités, hormis trois ou quatre, ont répondu, et presque toujours avec bonne grâce, à mes demandes de rencontres, interviews, échanges de mails et/ou de lettres. Chez beaucoup, les plus âgés surtout bien sûr, je percevais, après parfois un instant d’hésitation, le plaisir qu’ils avaient de replonger jusqu’aux franges d’une jeunesse qui fut intelligemment voyageuse, et que presque tous se remémorent avec bonheur au moment des bilans généraux (Nizan, qui sait, eût peut-être lui-même réussi à aimer ses vingt ans s’il avait eu l’heur de vivre plus longtemps…) Beaucoup aussi, je crois, ont compris qu’on peut, par le labeur acharné, ressusciter une époque par la tangente, suggérer une traversée du siècle à travers ce tout bout petit de la lorgnette qu’est la vie d’une institution peu médiatisée comme la nôtre. À plus forte raison qu’on peut, en s’immergeant, parvenir à l’empathie (la sympathie c’est autre chose) avec un homme, avec quelques hommes qui ont joué un rôle dans cette histoire – chacun d’eux, chacun de nous, pouvant être tenu, on peut le croire, il faut le croire, pour un microcosme reflétant un univers. Et ces hommes et ces femmes, ces garçons et ces filles, ont conclu qu’il valait donc la peine de prendre le temps de se souvenir. Tous ceux-ci, je les remercie en bloc, car ils m’ont soutenu d’un bord à l’autre de ce travail. Ils auront été, une année durant, le cortège d’humanité qui donne sens à l’ingrate reconstitution, plus d’un m’a entendu le formuler ainsi, du dinosaure (ou de Lucy !) à partir de presque rien, une vertèbre, un crâne, des éclats d’os. À quelques rares, mais hautes, exceptions près, il en est allé de même des personnes extérieures à notre « cercle » que j’ai interrogées. Qu’elles aussi trouvent ici l’expression de ma reconnaissance.

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Mais je souhaite m’acquitter de dettes plus spécifiques.

Je le fais dans l’ordre alphabétique, qui ne blesse personne (je le dis car nulle société, pour modeste qu’elle soit, n’est exempte de quelques petites vanités !) Ma reconnaissance inconditionnelle est ainsi acquise à : -François Boudringhin, qui présida notre Association (1956-1959) en des temps agités, qui fut aussi avocat, profession rare chez les Z, ce qui fit de lui l’homme désigné pour nous tirer, individuellement ou collectivement, de certains mauvais pas juridiques, homme également à la longue mémoire et aux archives bien tenues, qui a mis l’une et les autres très libéralement à ma disposition en son délicieux castel de Barrié – sans oublier le cassoulet et autres merveilles préparées par ses soins attentifs ; -Raphaël Butruille, président en exercice de l’Association des lauréats Zellidja, qui a soutenu l’idée de ce livre et qui, en dépit d’une vie pleine à ras bord d’engagements familiaux et professionnels, a répondu (presque toujours), et toujours avec une concise précision, aux nombreuses, très diverses questions que je lui ai faites et s’est efforcé de résoudre les deux sérieux problèmes que je lui ai posés; -Paul Chaslin, très vieil ami, qui m’a donné des informations “de l’intérieur” sur l’attitude résolue, pendant la Résistance, de Louis François - que l’on peut tenir pour l’autre “père” des Bourses Z ; -Jean Crozel, le plus ancien d’entre nous à demeurer actif dans une aventure où il est entré comme boursier en 1949, devenant deux ans plus tard le premier président en titre de l’Association qui regroupe les lauréats, toujours prêt et prompt à rechercher dans ses souvenirs et ses dossiers, voire auprès d’un lauréat vivant en province - un élément du passé, lointain ou proche ;

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-Henri Delors, ce lauréat qui a sauvé de la destruction dont les menaçait l’incurie d’une prestigieuse institution publique (pourtant chargée d’entourer de ses soins l’écrit en France !) des milliers de rapports de voyage Zellidja, et qui m’en a ouvert plus d’un lors d’une amicale, printanière, journée à la campagne; -Rémy Filliozat, un des Z qui ont le plus marqué les débuts de l’Association dans les années 50 et qui, alors que ma quête de documents s’achevait, encore insuffisante, m’a ouvert la malle au trésor; -Bernard Fraigneau, mon plus ancien ami Z, qui m’a généreusement embarqué dans un « pèlerinage » aux sources de notre aventure collective : cette mine, aujourd’hui abandonnée, de Bou Beker/Zellidja, près d’Oujda, au Maroc, où il avait travaillé quelques mois comme comptable au début de sa carrière ; -Elisabeth Furgolle, connue à Rome et jamais perdue de vue depuis qui, avec méthode, science, conscience et subtilité, a relu ce manuscrit; -Paul Graindorge, qui fut plus d’un demi-siècle dans le “grand Ouest” le délégué régional, bougon mais inlassable, de notre Association, et qui, à ce titre, a accumulé sur notre aventure, belle et tourmentée, une impressionnante documentation qu’il a bien voulu, deux journées durant, mettre à ma disposition dans sa maison d’Angers, remplie de souvenirs doux et amers à la fois ; -Eric Passavant, qu’il faudra bien, un jour, faire “Z d’honneur”, auteur en 1995 d’une thèse d’Etat en sociologie intitulée “L’enchantement du monde par le voyage” (tout un programme !), dont la partie centrale, forte de cent cinquante pages, intitulée “Histoire de la Fondation nationale des Bourses Zellidja”, aura été une propédeutique à ce livre; Eric Passavant qui, d’autre part, lors d’un déplacement qu’il fit à Paris spécialement pour m’y rencontrer, a mis généreusement, à ma disposition une quantité impressionnante de documents. C’en est au point que je me suis dit ceci : si je ne pouvais pas faire le boulot jusqu’au bout - les accidents de toute nature peuvent survenir à n’importe quel âge ! - Eric pourrait prendre le relai (mais chut ! je ne le lui ai pas dit !) ; -Benali Sadequi, professeur de droit public à l’université d’Oujda, au Maroc oriental, fondateur et président de l’association Les enfants de Zellidja qui s’est donné pour tâche de réhabiliter la localité de Bou Beker devenue autant dire misérable après la fin de l’exploitation du minerai; Benali qui a, au printemps 2009, fastueusement accueilli B. Fraigneau et moi-même lors de notre voyage- pélerinage aux sources, après que j’eus échangé des douzaines de mails sur la vie et le travail à la mine, la situation politique dans le Protectorat après la 2ème Guerre mondiale, l’attitude de Jean et Jacques Walter à ce sujet, et sur la

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conditions sociale des travailleurs du plomb et du zinc. À Benali j’associe Hassan, dit “ZéroDeux”, artiste marocain à la curiosité fiévreuse, qui a établi le premier contact ; -François Schoeller, que j’ai aussi parfois maudit, pour avoir eu le premier l’idée de ce livre, esprit inventif, homme actif, qui a tant œuvré pour l’Association maintenue et la Fondation recréée en 2004 ; -Bruno de Thy, “ouvrier” de ce site (“concepteur” non : il récuse le terme, pour avoir dû trop de fois céder à mes exigences de “sens”, en général si peu conformes à la “grammaire du web” !); -Pierre Vidalainq, autre “très grand ancien”, de la génération fondatrice dite “de 1948” (Z 47, selon le comput adopté depuis lors), précis, rapide, toujours disponible, et tellement humain sous la réserve...

Mes vifs remerciements vont également à : Edwige Avice, qui m’a raconté avec modestie comment, ministre de la Jeunesse et des Sports du premier gouvernement de François Mitterrand, en 1981, elle a pu contribuer à faire passer aux Bourses Zellidja à peine relancée, un cap décisif; Etienne Avice, son mari, Z 63, pour ses mises au point nombreuses, toujours cryptées mais le plus souvent décryptables, et pour les admirables bourgognes qu’il ouvrit généreusement lors d’un dîner riche en évocations;

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Jean-Pierre Bataille, fonceur et imaginatif délégué régional pour le Midi-Pyrénées après avoir été un pilier de quelques bureaux nationaux, qui m’a accueilli chez lui, à Toulouse, une ville par ailleurs chère à mon cœur; Jean-Claude Daniel, président du Jury national Zellidja (je sais, il faut dire : “Comité de sélection”...), rigoureux et diplomate, actif et convivial; Françoise Dommanget, qui a été cooptée “lauréate” en raison de ses signalés services à l’Association de 1984 à 2002, secrétaire au départ puis très vite “bras droit” de cinq présidents, mémoire irremplaçable de près de vingt ans de vie des bourses “relancées”, et avec ça d’une générosité...; Jean-Pierre Girier et Michelle, présents à cette aventure dès ses débuts et à nouveau lors de sa renaissance; Gérard Godde, ex-grand président de l’Association des lauréats, qui m’a gentiment accueilli, et Pierrette aussi, en sa maison de Saint Marcelin-les-Vaisons, m’ouvrant à bien des arcanes de notre passé lointain et de notre présent proche; Alain Guhur, co-artisan de la relance des Bourses Zellidja à la fin des années 70, Alain dont la passion pour Z suffirait à rédimer une vie par ailleurs difficile, et dont la mémoire sur ce sujet au moins ne connaît autant dire pas d’accrocs; Daniel Hartmann, qu’indigna tellement l’hallali des Bourses en 1974 qu’il eut le culot d’aller, avec une demi-douzaine de copains de sa promo 72, en demander compte aux autorités de tutelle de l’époque, académiciens et pontes de l’Education nationale, et qui, bien qu’alors rembarré, est devenu un enseignant à la haute conscience professionnelle, comme on les aime – et je n’oublie pas non plus le rigoureux cotraducteur en français de l’œuvre complète de Freud; Rémi Heude, qui a co-préparé avec conscience les célébrations des 70 ans de Zellidja, où ce livre trouve naturellement sa place; Clémentine Maréchal, lauréate frais (fraîche) émoulue, qui s’est plongée dans des rapports et des rapports de voyage pour en extraire des passages “pénétrés de la pensée du vent”, “de grands textes épars où fume l’indicible” (Saint-John Perse), dont la publication, parsemant le texte de cet ouvrage tel qu’il sera édité in fine, lui évitera une certaine pesanteur disons “endogame”; Jacques Millet, “l’ami Jacques”, qui a puisé dans sa longue histoire de passion avec notre chalet de Manigod pour en extraire les souvenirs de trois de nos

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“expé-travaux” en 1964 (avant beaucoup d’autres, pour lui), de sorte que les lieux puissent accueillir, le 31 octobre 1965, une première assemblée générale “chez nous”; Yves Nayrolles, de tous les Z celui sans doute qui se prend le moins au sérieux, mais qui n’en remplit pas moins avec la plus grande application la tâche de faire éditer les jeunes (et moins jeunes) lauréats; Claude-Marie Vadrot, revu, après mille ans, lors d’un déjeuner à sa “cantine” du Barrio Latino, personnage à qui tant me lie et me délie, touche-à-tout infatigable, administrateur désinvolte et comptable approximatif, toujours ailleurs (on le croit dans le Caucase, et déjà il bêche son jardin des bords de Loire), passionné de quelques causes dont la survie de notre chalet, - son “utopie”, dérivée sans nul doute de son goût précoce et inlassable pour la nature, l’écologie; Vadrot égotique et généreux, anar que le pouvoir fascine, tel ce Kropotkine qui pourrait être son modèle (la géographie comme discipline, la Russie comme attache, la barbe comme signe de reconnaissance...), polygraphe doué en comparaison de l’“écrivant” besogneux que je suis; Vadrot insaisissable, déroutant, qui dès ses vingt ans a cherché “le cap ultime” de l’engagement et l’aura trouvé au Canard... enchainé; Claude-Marie Vadrot qui, à sa façon, aura marqué notre aventure plus longtemps même que Jean Walter puisqu’il sera resté “en piste”... un demi-siècle - dont neuf années, en deux séquences, à la présidence de notre Association.

J’ai aussi interviewé

en tête à tête, par mail ou téléphone tous les ex-présidents de l’Association des lauréats encore en vie (six - plus du quart, près du tiers d’entre eux, d’entre nous - ont déjà disparu) qui y ont consenti, soit onze sur treize. Outre Crozel, Boudringhin, Girier, Godde et Vadrot déjà nommés : Jean Aper, homme sage, toujours prêt à servir, dont le soutien ne m’a pas été mesuré lorsque je lui ai succédé à l’automne 1963; Jean-Pierre Garrault, qui assura un interim en mars 1967, artiste bohème et talentueux, allié à l’ample tribu bretonne des Jeanne, qui lui a laissé en alleu la délicieuse Maryvonne, peintre anche lei; Michel Helfter, précis, rapide, officieux; Paul Hunsinger, qui participa avec cœur, vision et application à la relance des Bourses au début des années 80; Jean-Paul Miroglio, dont l’humanité a su lever, pour ce qui me concerne au moins, les barrières qui nous avaient séparés lors de la crise de 1968-70; Bernard Saladin d’Anglure qui, dans la mouvance de notre Association, cofonda un “Groupe d’études” sur “les peuples hyperboréens”,

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resté nettement plus mémorable que son bref mandat de président; Denis Segrestin, auteur, à la veille des événements de 1968, d’un mémoire de sociologie (soutenu devant Raymond Aron !) sur les Bourses Zellidja dont les esprits avaient été fort marqués, qui se trouva ensuite roulé dans des tourbillons que nul n’avait vu venir et dont, pas plus que d’autres, il n’avait imaginé l’ampleur et... qu’il a totalement oubliés aujourd’hui.

J’ai également vu, entendu, lu des boursiers et lauréats “de base” :

Léonie Ahrens, dont l’intelligence, désinhibée mais inquiète, exprimée en des mails généreux, parfois torrentiels, a accompagné maints moments de ce travail, et qui m’a fait l’analyse la plus fine, la moins conventionnelle, de la façon dont Zellidja transforme filles et garçons; Clara Arnaud, dont l’épopée toute fraîche redonne du magnétisme à la terre, Clara grâce à qui la Chine n’est plus à douze heures de jet mais au bout, à nouveau, de la route de Marco Polo; Jacques Audoin, le plus âgé de nous tous (il a 84 ans comme ces lignes sont écrites), en son temps cardiologue émérite et qui, aujourd’hui, regarde le grand large depuis l’île d’Yeu où il s’est retiré;

Jean Baubérot, qui refuse de prononcer si Zellidja est une institution “protestante”, mais qui m’a fait part de ses vues de chercheur au C.N.R.S. sur l’irrésistible montée des filles dans l’Université, la vie en général et notre Association en particulier; Haneline Brel, la plus jeune lauréate à ce jour, dix-huit ans, qui exprime avec fraîcheur” des vues profondes sur notre créateur (“notre Créateur” !); Jean-Marie Breton, qui ne fut jamais ménager de son

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temps lorsque nous avons travaillé en équipe de 1963 à 65; Claude Buffet, qui fut d’un de mes “Bureaux” il y a près d’un demi-siècle et reste présent aujourd’hui encore, Claude dont je n’ai pas oublié la leçon de ski, ma première, au chalet; Bleuenn Carré Chen (je m’émerveille encore d’échanger instantanément des mails avec Shanghaï, comme cela signe ma génération !); René Chantrieux, Z 1946, grâce à qui j’ai perçu un aspect peu mis en avant de la personnalité de Jean Walter : son amour, de patriote alsacien sans doute, pour l’Union Française; Laurent Dalimier, administrateur général de la Fondation Zellidja et secrétaire général de l’Association Z; Jean-Louis Desgranges, de la mythique génération des Z 47, la seule dont les membres se sont revus avec régularité, quitte à constater mélancoliquement que leurs rangs s’éclaircissent, Desgranges chez qui deux voyages Z en Italie ont instillé une passion pour ce pays que je partage, Desgranges qui, par ailleurs, m’a donné une indication forte sur la façon dont Jean Walter savait obtenir, sans avoir l’air d’y toucher, ce qu’il voulait de “ses enfants” - en l’occurence la création d’une association qui les regrouperait; Jacques Doucet, un des rares Z dont on sache de façon certaine qu’il glissa une idée à Jean Walter : celle de l’internationalisation des Bourses, vers l’Allemagne pour commencer (ce dont la petite flamme n’est pas éteinte), et qui nous reçut, Jean Crozel et moi, dans son beau manoir XVIIIème de Selles sur-Cher; Stéphanie Doucet, qui pose les (bonnes) questions de sa génération;

Jean-Jacques Favier, qui alla aussi simplement de Strasbourg à Marrakech sur sa mob’ en 1966 qu’il fît, exactement trois décennies plus tard, à quatre cents kilomètres d’altitude, deux cent soixante-douze révolutions autour de la terre, soit onze millions de kilomètres, à bord de la navette américaine Columbia; Jean-Claude Gardette, qui ne mâche pas plus ses mots qu’il n’a mesuré sa peine, à deux reprises au moins, pour compter rigoureusement nos sous aux heures de dèche ou pire, et à qui je suis reconnaisssant d’avoir été l’un des rares à me soutenir, en 1968-70, dans un combat que l’étique cohorte des “majoritaires” jugea douteux - j’y reviendrai, bien sûr;

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Laurent Guinand, Z et fils de Z, cool et pertinent, précis – sturdy, comme on dit, je crois, à Washington où il vit; Isabelle Collombat, qui contribua, avec Gérard Godde et Raphaël Butruille, à donner leur actuelle configuration tant aux jurys Z, régionaux et national, qu’à la cérémonie annuelle de remise des prix aux nouveaux lauréats; Serge Klarsfeld, qui n’a pas à être présenté, comme on dit, et qui assure, avec son humour particulier, avoir été “le lauréat Zellidja qui a fait le moins de chemin : du 26 rue Geoffroy- L’Asnier [le premier siège de notre association, où il fut trois années rédacteur en chef de notre revue à tendance trimestrielle Espaces], au 17 de la même rue” [où est le Mémorial de la Shoah, à quoi il consacra, deux-tiers de vie durant, l’énergie que l’on sait]; Isabelle Kovacic-Le Breton, la première jeune femme officiellement lauréate Z, en 1984, et qui s’en trouva bien puisqu’elle y rencontra, entre autres delicacies... un mari; Philippe Labro, le talentueux et mal-aimé de notre Association (mais les choses vont mieux depuis 2008 !) - sans doute parce que, de son propre aveu, il ne regarde jamais en arrière (serait-ce pour éviter... de tomber une huitième fois ?); Pierre Lambert, tempestueux dominicain, pétri de culture arabo-musulmane, “marocain de cœur”, seul lauréat présent à la mise en terre de Jean Walter au cimetière de Passy en janvier 1958, parce qu’il y fallait, selon Domenica, la veuve, “une touche de spiritualité”; Dominique Lapierre, d’évidence notre plus éminente “vedette”, follement sympathique et de surcroît disponible, homme généreux (comme on le sait jusqu’à Calcutta...), et qui, octogénaire comblé de tous les succès d’édition, dit aujourd’hui encore que sans Zellidja il n’aurait pas été ce qu’il est; Roland Lazard, qui s’attaqua en 1967-68 à la lourde, impossible sans doute, tâche de réformer les Bourses telles que les avaient conçues et léguées Jean Walter, aujourd’hui chargé de trouver l’argent pour que l’aventure continue, et à qui, à ce titre, va tout mon soutien; Sylvain Lazarus, qui prépara notre colloque sur “l’aventure”, au printemps 1966 à l’abbaye de Royaumont, et qui s’est souvenu de quelques détails dudit; Serge Lemeslif, revu près d’un demi-siècle après qu’il m’eut “soufflé” le Grand Prix Zellidja – sans rancune, vraiment !; Jacques Lemire, qui m’a fait comprendre, par une description de Hénin-Liétard où il habitait en 1946, pourquoi une proposition de bourses de voyage y survenant pouvait faire le même effet qu’un metteur en scène passant dans la rue et disant : “Voulez faire du cinéma ?”; François Lethève (François, j’irai te voir, c’est promis !); Charles-Henri Marais, qui a bien voulu consulter l’historiographe que j’étais en train de devenir sur le choix des sept “parrains”

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de la promotion 2009; Anne Millet,dont les questions pertinentes, lors d’une interview, m’ont aidé à mettre en place quelques notions encore flottantes; Philippe Molle, talentueux jouteur soixante-huitard, aujourd’hui “repenti”, il l’admet, qui, dans la thébaïde tahitienne où il s’est installé, s’adonne à sa vraie passion : la plongée sous-marine - ce qui fait de lui un “hyper-Zellidja”; Philippe Mourot, délégué régional pour la Bretagne, qui m’a informé avec précision et acuité psycho-socio-intellectuelle, sur notre “public” de jeunes boursiers; Ernest Ostrowsky, dit Omar Pasha, magicien de son état, (oui, nous avons un chez nous !), champion intercontinental de l’escamotage en lumière noire, et pour qui “abracadabra” se dit : “Travaillez ! travaillez encore ! travaillez toujours !”; Etienne Pannabière, qui m’a conté comment, troufion, il a découvert notre chalet de Manigod lors d’une “fausse perm’; Alexandre Prost, qui a courageusement pris une difficile succession en Bourgogne, et dont les lacunes m’ont confirmé l’utilité d’une biographie de Jean Walter; Micie Pavis, qui fit ses voyages Z trente ans après son père, et s’aperçut – ô Freud ! - que l’un et l’autre, “athées”, avaient choisi des sujets à connotation religieuse; Soraya Ramdani, “turbulente” (elle le dit) boursière “issue de la diversité”, qui “écrit à l’arrache” (sic!), mais apte comme pas deux à saisir l’air du temps; Didier Rance, que ses curiosités “orientales”, nées avec Zellidja, ont conduit, après ses déceptions soixante-huitardes, à un engagement religieux original; Gérard Régnier dit Jean Clair, ami rare, ferrailleur impénitent, pudique, orgueilleux, “grognon” et qu’on dit “anti-moderne” (ce qui lui semble sans doute autant de compliments !) et qui, académicien désormais, m’a fait part de ses vues sur la fameuse “Collection Jean Walter-Paul Guillaume”, mobilisant ses amis latinistes pour traduire une mystérieuse inscription, digne du Da Vinci Code, placée à l’entrée de la galerie de l’Orangerie des Tuileries, où sont hébergées les cent quarante-cinq tableaux, Gérard qui se souvenait également bien de Jean Lacaze, beau-frère de Jean Walter, et avait gardé mémoire de Jean Bouret, critique d’art aux Lettres françaises, dernier compagnon de Domenica; Italo Scaravetti, longtemps “régional” de Toulouse, grâce à qui j’ai pu retrouver, dans une île anglo-normande (!), la première jeune fille, aujourd’hui femme dans son épanouissement, qui fut officiellement lauréate Zellidja; Jacques Sougy, bien connecté, toujours actif dans notre petit monde; (Simon Spivac, seul défunt de cette liste, avec qui j’ai mille fois dialogué jusqu’à 1989 - sur le Vietnam, l’Afrique, Cuba, l’avenir du Monde et du monde, du communisme, etc. -, à qui vont de spéciales pensées parce que durant nos batailles de 1968-70, il été, le seul du groupe “d’en face” à formuler qu’il ne suspectait pas mes raisons et me maintenait son amitié); André Tétaz, le Z qui a

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sans doute le mieux connu Jean Walter, pour avoir été, tout le mois d’août 1951, skipper à bord de son yacht l’Amadour, ce qui lui a permis de longs échanges avec le “pacha”, et aussi de côtoyer, entre autres célébrités dont il se souvienne, Picasso et l’Aga Khan; Paul Trouillas, neurologue de renommée internationale, Lyonnais comme moi, homme jamais en repos, généreux ami - et aussi deux de ses fils, Christophe et Alexis, lesquels ont contribué à prouver que le virus Z peut se transmettre d’une génération à la suivante; Jean-François Walter, simple homonyme de notre fondateur mais qui n’en fut pas moins des quelques ceux qui ont fait renaître les Bourses Z au tournant des années 70-80; Bertrand Wolff, le vice-président de mon premier Bureau (1963-64), garçon inquiet, à qui Zellidja sembla vite trop sage dans une France qui, sans le savoir encore, n’était plus en phase avec les anciens paradigmes; Gérard Worms, qui veille au grain sur “l’esprit Z” de son siège de président du ‘Conseil d’orientation, qui prouve à chaque instant de sa vie qu’on peut être financier et philanthrope, et auprès de qui ce livre a trouvé le plus chaleureux des encouragements.

Ma reconnaissance va encore à des personnalités

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qui toutes ont été proches, voire très proches, par la parenté ou le travail, de Jean Walter, et qui m’ont libéralement ouvert leur mémoire : Jean Bailly, ingénieur des Mines qui a travaillé sept ans à Bou Beker, dernier collaborateur vivant de Jean Walter, qu’il a souvent vu, là-bas et à Paris, et qui m’a fait comprendre (un peu !) ce qu’est l’extraction du plomb en général et ce qu’était Zellidja en particulier; Marine Frey, petite-fille de Jean Walter, fille de Jacques Walter lequel fut, trois décennies durant, le “patron” des mines à Bou Beker, Marine qui m’a ouvert des vues précieuses sur “la famille”; Catherine Lamour, petite fille de Jean Walter, connue il y a quarante ans au Monde où nous débutions l’un et l’autre, capable d’observations fulgurantes sur ses “antécesseurs”; Geneviève Lamour, dite “Ginette”, mère de la précédente, unique enfant de Jean Walter survivant(e) à l’heure où sont écrites ces lignes, veuve d’un grand commis de l’Etat, Philippe Lamour, qui aurait pu changer l’avenir de l’institution Zellidja si ses tâches publiques ne l’aveient tant absorbé; Julia Seitre, arrière petite-fille de Jean Walter, passionnée par les Bourses Zellidja à quoi elle consacre du temps entre deux reportages-photos sur des sujets ayant trait à la nature, chaleureuse, fine, dupe de rien (faite lauréate d’honneur); Jean-Jacques Walter, petit-fils de Jean, fils de Jacques, qui a décidé en 1997 d’apporter une très importante contribution aux Bourses relancées par les soins de l’Association des lauréats, et à ce titre a été nommé président de la nouvelle Fondation Zellidja, recréée en 2004, esprit aux curiosités protéiformes, parfois surprenantes, voire provocantes, mais qui assume avec crânerie.

Je n’oublie pas enfin des apports plus “techniques”, mais précieux,

pour ce qui est de la recherche de sources bibliographiques ou d’archives, de : Frédéric Bernardini, qui a veillé au “bon accueil” de ce travail sur le site de Zellidja; Sami Barkaoui, qui a préparé l’interconnecion des sites “Z” et Z; René-François Bizec, qui a travaillé à la recherche d’un éditeur; Jean-Charles Cappronnier, conservateur aux Archives nationales, qui m’a ouvert le “Fonds Jean Walter”, constitué en 1974 sur la base d’un dépot de sa veuve, Domenica;

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Myriam Denève, qui a remué la bibliothèque universitaire de Louvain-La-Neuve, en Belgique, pour y découvrir une perle sur Jean Walter et le Maroc; Clotilde de Gastines, historienne embarquée (pour une production télévisée) dans une recherche sur Jean Walter, excellente connaisseuse du Maroc des années 50, avec qui nous avons échangé plus d’une information; Frédérique Lamy, documentaliste au Monde, qui a fait pour ce livre plus d’une recherche sur des moments “chauds” de notre histoire Zellidja; Laurence Larguier, qui s’est efforcée de m’orienter parmi les (maigres) archives de l’Association; Norbert Muniglia, qui a préparé l’accueil du site « Z » par le site Z; Valérie Nonnenmacher, bibliothécaire à la Nationale, qui m’a “sorti” un précieux ouvrage où il était question de l’Inspecteur Louis François; Françoise Petot, archiviste de la ville de Montbéliard, qui a bien voulu se livrer à quelques explorations sur le jeune Jean Walter, natif de cette sous-préfecture, comme on sait; Florence Trystram, auteur de La dame au grand chapeau (Flammarion), fascinant essai sur Domenica, épouse en deuxième noce de Jean Walter, redoutable « croqueuse d’hommes », aussi flamboyante que lui était, jusqu’à elle, protestant austère - Florence Trystram qui, lors d’un long tête-à-tête à son domicile parisien, a pu me donner des précisions sur plus d’un détail rapporté dans son livre; Jean-Pierre Tuquoi, journaliste au Monde, spécialiste du Maghreb, qui m’a trouvé un ouvrage irremplaçable (3 tomes!) sur le Maroc au tournant des années 40-50; merci, enfin à Louisa Voilqué, souvent mise à contribution - dernière de cette liste, mais c’est comme si elle la signait !