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Imprimer cet article date de publication : mardi 14/03/2006 Politique CARPENTIER Steve Brésil. Lula, critiqué par l'épiscopat, remonte dans les sondages. L'Église catholique brésilienne dénonce une politique économique qui ne crée pas suffisamment d'emplois. Sao Francisco Do Sul, correspondance particulière. Pas encore candidat mais déjà potentiellement élu : le président brésilien Luis Inacio Lula da Silva est en tête dans les sondages d'opinion, à bientôt six mois de l'élection présidentielle du 1er octobre. Selon les dernières estimations, il recueillerait au premier tour 39 % des suffrages, contre 31 % pour José Serra, l'actuel maire de São Paulo et son rival malheureux en 2002. Geraldo Alckmin, gouverneur de l'État de São Paulo, est lui crédité de 17 %. Ces sondages ont été une bonne surprise pour le chef historique du Parti des travailleurs, puisqu'il gagne 9 points par rapport à octobre. Il semble profiter du programme Bolsa Familia d'aide financière aux familles qui s'engagent à scolariser leurs enfants : 48 % des bénéficiaires (8,8 millions de familles) voteraient pour lui au premier tour, soit 21 points de mieux que José Serra. Les sondés, qui se disent satisfaits du bilan de Lula, plébiscitent d'abord son action sociale. Le président recueille pourtant les dividendes de programmes sociaux lancés pour la plupart par son prédécesseur, Fernando Henrique Cardoso. Second motif de satisfaction : la situation économique, notamment le contrôle de l'inflation. Les insatisfaits rappellent le scandale des mensualités qui a touché la classe politique en 2005. Mais ils mettent d'abord en avant les promesses non tenues, notamment en matière de créations d'emplois. Le taux de croissance en 2005 n'a été que de 2,3 %, contre 4,9 % en 2004. C'est le plus mauvais score du sous-continent, après Haïti (1,5 %). Maladroit, Lula vient de déclarer au magazine anglais The Economist qu'il n'y avait pas urgence à faire décoller l'économie brésilienne. L'Église catholique, elle, se dit extrêmement déçue. Elle reproche au président de n'avoir pas su créer le nombre d'emplois escomptés et de n'avoir rien fait pour réduire la pauvreté. « L'espoir est retombé bien en deçà de nos espérances », a lancé le cardinal Claudio Hummes, archevêque de São Paulo, qui pourtant, dans les années 1970, soutenait le leader syndical Lula contre l'arbitraire de la dictature militaire. Odilo Scherer, secrétaire général de la Conférence nationale des évêques du Brésil (CNBB), a qualifié le Brésil de « paradis financier », référence aux bénéfices records enregistrés en 2005 par les établissements bancaires brésiliens. Quant au président de la CNBB, le cardinal Geraldo Majella Agnelo, il considère que le programme Bolsa Familia est une « machine électoraliste servant à gagner les votes des plus pauvres ». STEVE CARPENTIER Des centaines de soldats déployés dans les favelas de Rio Mille six cents soldats ont été mobilisés pendant dix jours dans une dizaine de favelas de Rio de Janeiro pour récupérer dix fusils et un pistolet volés à l'armée. Leur retrait, hier, a été salué par des coups de feu tirés en l'air par les trafiquants de drogue dont le trafic a été momentanément asphyxié. Plusieurs ONG ont critiqué cette intervention militaire. Page 1 of 1 - la-Croix.com 17/2/2009 http://www.la-croix.com/sdx/alc/imprimer.xsp?id=20060314-X12BRS0.xml&base=c

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Maladroit, Lula vient de déclarer au magazine anglais The Economist qu'il n'y avait pas urgence à faire décoller l'économie brésilienne. Les insatisfaits rappellent le scandale des mensualités qui a touché la classe politique en 2005. Mais ils mettent d'abord en avant les promesses non tenues, notamment en matière de créations d'emplois. Le taux de croissance en 2005 n'a été que de 2,3 %, contre 4,9 % en 2004. C'est le plus mauvais score du sous-continent, après Haïti (1,5 %).

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date de publication : mardi 14/03/2006

Politique

CARPENTIER Steve Brésil. Lula, critiqué par l'épiscopat, remonte dans les sondages. L'Église catholique brésilienne dénonce une politique économique qui ne crée pas suffisamment d'emplois. Sao Francisco Do Sul, correspondance particulière.

Pas encore candidat mais déjà potentiellement élu : le président brésilien Luis Inacio Lula da Silva est en tête dans les sondages d'opinion, à bientôt six mois de l'élection présidentielle du 1er octobre. Selon les dernières estimations, il recueillerait au premier tour 39 % des suffrages, contre 31 % pour José Serra, l'actuel maire de São Paulo et son rival malheureux en 2002. Geraldo Alckmin, gouverneur de l'État de São Paulo, est lui crédité de 17 %.

Ces sondages ont été une bonne surprise pour le chef historique du Parti des travailleurs, puisqu'il gagne 9 points par rapport à octobre. Il semble profiter du programme Bolsa Familia d'aide financière aux familles qui s'engagent à scolariser leurs enfants : 48 % des bénéficiaires (8,8 millions de familles) voteraient pour lui au premier tour, soit 21 points de mieux que José Serra.

Les sondés, qui se disent satisfaits du bilan de Lula, plébiscitent d'abord son action sociale. Le président recueille pourtant les dividendes de programmes sociaux lancés pour la plupart par son prédécesseur, Fernando Henrique Cardoso. Second motif de satisfaction : la situation économique, notamment le contrôle de l'inflation.

Les insatisfaits rappellent le scandale des mensualités qui a touché la classe politique en 2005. Mais ils mettent d'abord en avant les promesses non tenues, notamment en matière de créations d'emplois. Le taux de croissance en 2005 n'a été que de 2,3 %, contre 4,9 % en 2004. C'est le plus mauvais score du sous-continent, après Haïti (1,5 %).

Maladroit, Lula vient de déclarer au magazine anglais The Economist qu'il n'y avait pas urgence à faire décoller l'économie brésilienne.

L'Église catholique, elle, se dit extrêmement déçue. Elle reproche au président de n'avoir pas su créer le nombre d'emplois escomptés et de n'avoir rien fait pour réduire la pauvreté. « L'espoir est retombé bien en deçà de nos espérances », a lancé le cardinal Claudio Hummes, archevêque de São Paulo, qui pourtant, dans les années 1970, soutenait le leader syndical Lula contre l'arbitraire de la dictature militaire. Odilo Scherer, secrétaire général de la Conférence nationale des évêques du Brésil (CNBB), a qualifié le Brésil de « paradis financier », référence aux bénéfices records enregistrés en 2005 par les établissements bancaires brésiliens. Quant au président de la CNBB, le cardinal Geraldo Majella Agnelo, il considère que le programme Bolsa Familia est une « machine électoraliste servant à gagner les votes des plus pauvres ».

STEVE CARPENTIER

Des centaines de soldats déployés dans les favelas de Rio

Mille six cents soldats ont été mobilisés pendant dix jours dans une dizaine de favelas de Rio de Janeiro pour récupérer dix fusils et un pistolet volés à l'armée. Leur retrait, hier, a été salué par des coups de feu tirés en l'air par les trafiquants de drogue dont le trafic a été momentanément asphyxié. Plusieurs ONG ont critiqué cette intervention militaire.

Page 1 of 1- la-Croix.com

17/2/2009http://www.la-croix.com/sdx/alc/imprimer.xsp?id=20060314-X12BRS0.xml&base=c