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Imprimer cet article date de publication : mardi 03/04/2007 La mort d'un enfant relance le débat sur la majorité pénale au Brésil CARPENTIER Steve La recrudescence de la violence, notamment des jeunes, dans les rues du pays provoque de nombreuses réactions. Le Sénat veut baisser à 16 ans la majorité pénale. SAO PAULO, de notre correspondant L'affaire avait en février dernier horrifié tout le Brésil : le vol à Rio de Janeiro d'une voiture arrêtée à un feu rouge s'était terminé par la mort d'un enfant de 6 ans. Les assaillants, après avoir fait sortir la conductrice, avaient jeté le garçon à l'extérieur du véhicule. Demeuré prisonnier de sa ceinture de sécurité, celui-ci avait été traîné pendant plusieurs kilomètres par les bandits en fuite. Parmi les cinq délinquants figurait un adolescent d'à peine 16 ans, un âge qui a remis sur le devant de la scène le débat sur l'abaissement de la majorité pénale aujourd'hui fixée à 18 ans. Depuis la mort du jeune Joao Helio, le débat fait rage entre partisans et adversaires d'une législation beaucoup plus répressive envers les mineurs coupables de crimes. D'ores et déjà, des projets de loi portant sur la sécurité publique et qui depuis des années étaient en attente de discussion au Congrès, ont été approuvés dans l'urgence. Le Sénat vient ainsi il y a quelques jours de voter un projet de loi qui prévoit de doubler la peine encourue pour les adultes qui enrôlent des adolescents pour commettre des actes délictueux. Le président Lula s'est cependant prononcé vigoureusement contre l'abaissement de la responsabilité pénale, arguant qu'ouvrir les portes des prisons pour les refermer sur les mineurs n'était pas la solution au désœuvrement de la jeunesse du pays. Opportuniste, voire pour certains démagogique, le Sénat répond néanmoins à une préoccupation constante des Brésiliens : le problème de la violence dans les grandes villes du pays. Depuis fin 2006, les confrontations entre forces de l'ordre et bandes organisées font régulièrement la une de la presse. À Sao Paulo, la police organise fréquemment des descentes dans les quartiers pauvres de la ville pour tenter de juguler le trafic de drogue, lequel repose sur des jeunes qui choisissent la voie de la délinquance comme unique solution d'avenir. Il y a quelques jours, une opération d'envergure s'est soldée par la mort de trois malfaiteurs, dont un adolescent de 16 ans. Pour le seul État de Rio de Janeiro, le nombre de morts issues de confrontations entre les forces polices et des personnes suspectes de se livrer à des activités criminelles s'est chiffré à 117 pour le seul mois de janvier dernier. Soit une augmentation de 77 % par rapport au même mois de l'année précédente. Page 1 of 1 - la-Croix.com 17/2/2009 http://www.la-croix.com/sdx/alc/imprimer.xsp?id=20070403-7214291.xml&base=c

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Le président Lula s'est cependant prononcé vigoureusement contre l'abaissement de la responsabilité pénale, arguant qu'ouvrir les portes des prisons pour les refermer sur les mineurs n'était pas la solution au désœuvrement de la jeunesse du pays. 17/2/2009 http://www.la-croix.com/sdx/alc/imprimer.xsp?id=20070403-7214291.xml&base=c

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date de publication : mardi 03/04/2007

La mort d'un enfant relance le débat sur la majorité pénale au Brésil

CARPENTIER Steve La recrudescence de la violence, notamment des jeunes, dans les rues du pays provoque de nombreuses réactions. Le Sénat veut baisser à 16 ans la majorité pénale. SAO PAULO, de notre correspondant

L'affaire avait en février dernier horrifié tout le Brésil : le vol à Rio de Janeiro d'une voiture arrêtée à un feu rouge s'était terminé par la mort d'un enfant de 6 ans. Les assaillants, après avoir fait sortir la conductrice, avaient jeté le garçon à l'extérieur du véhicule. Demeuré prisonnier de sa ceinture de sécurité, celui-ci avait été traîné pendant plusieurs kilomètres par les bandits en fuite. Parmi les cinq délinquants figurait un adolescent d'à peine 16 ans, un âge qui a remis sur le devant de la scène le débat sur l'abaissement de la majorité pénale aujourd'hui fixée à 18 ans.

Depuis la mort du jeune Joao Helio, le débat fait rage entre partisans et adversaires d'une législation beaucoup plus répressive envers les mineurs coupables de crimes. D'ores et déjà, des projets de loi portant sur la sécurité publique et qui depuis des années étaient en attente de discussion au Congrès, ont été approuvés dans l'urgence. Le Sénat vient ainsi il y a quelques jours de voter un projet de loi qui prévoit de doubler la peine encourue pour les adultes qui enrôlent des adolescents pour commettre des actes délictueux.

Le président Lula s'est cependant prononcé vigoureusement contre l'abaissement de la responsabilité pénale, arguant qu'ouvrir les portes des prisons pour les refermer sur les mineurs n'était pas la solution au désœuvrement de la jeunesse du pays.

Opportuniste, voire pour certains démagogique, le Sénat répond néanmoins à une préoccupation constante des Brésiliens : le problème de la violence dans les grandes villes du pays. Depuis fin 2006, les confrontations entre forces de l'ordre et bandes organisées font régulièrement la une de la presse. À Sao Paulo, la police organise fréquemment des descentes dans les quartiers pauvres de la ville pour tenter de juguler le trafic de drogue, lequel repose sur des jeunes qui choisissent la voie de la délinquance comme unique solution d'avenir.

Il y a quelques jours, une opération d'envergure s'est soldée par la mort de trois malfaiteurs, dont un adolescent de 16 ans. Pour le seul État de Rio de Janeiro, le nombre de morts issues de confrontations entre les forces polices et des personnes suspectes de se livrer à des activités criminelles s'est chiffré à 117 pour le seul mois de janvier dernier. Soit une augmentation de 77 % par rapport au même mois de l'année précédente.

Page 1 of 1- la-Croix.com

17/2/2009http://www.la-croix.com/sdx/alc/imprimer.xsp?id=20070403-7214291.xml&base=c