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FAITS DU JOUR . s jes milieu*: -parlementai- K on commence à s'occuper reS ia rentrée des Chambres, qui Jura Heu mardi prochain. 0— m peul Oeschanel aurait dé- ifié adhérer à Sa politique du «rrae U prononcerait un grand discours dans ce Eens à ,a ' ren "" frle des Chambres. o— : « es journaux continuent à com- menter l'arrestation des quatre aciers. Wne demande de mise PÎ, liberté provisoire va être dé- posée- 0— u\er ont commencé, devant la rour d'assises de Turin, les dé- lits ûu- orime célèbre de Bolo- gne. s -0- L a retrait© des Japonais conti- nué On s'attend à une grande ba- taliie d'ici queiques jours. 0— LesJspo naîs ont tenté de nou- veau assauts contre Port-Ar- thur-lis ont été repoussés. L'es- cadwîdeia Baltique part aujour- d-hui.pour Libau. LE DRAME DE. -BOLOGNE EH COUB D'ASSISES Hier ont commencé, devant la Cour ïassises de Turin, les débats d'une affaire sensationnelle qui, depuis deux ans, passionne toute l'Italie. Le drame de Bologne, mystérieux malgré deux longues années d'investigations, fantas r tique et déconcertant, rappelant les crimes célèbres de l'Italie du moyen âge, recevra enfin une première sanc- lion de la justice, humaine, boiteuse tou- jours par quelque endroit, comme nous l'enseigne l'expérience. Crime célèbre par la victime, le comte Bonmartini ; célébré par lés accusés, comtesse Bonmartini ; l'avocat Tullio Murri, fils du professeur Murri, l'une (les gloires de la science italienne.; Jes docteurs Naldi et Secchi; les uns et les autres très répandus et très connus dans lu haute société italienne. Grime troublant, ligures troublantes qui donnent le frisson. Terrible dénoue- ment d'une union -malheureuse,- d'un mariage mal", assorti ! J'ai lu quelques fragments du journal particulier de la victime, le comte Bonmartini : c'est triste et angoissant. Le comte aime sa femme,'- il l'adore, mais il souffre parce pull sent chez elle une secrète répulsion à se rapprocher de lui; plus il aime et plus sa iemme, sa « chère Linda », lui témoigne de l'indifférence et même du uégoût. Que fait-il? Pour se faire aimer, il veut se faire estimer, il veut devenir jm savant ; il se plonge dans l'étude, il fréquente l'Université, il mène la vie «étudiant. Le cœur de sa femme lui a échappé à tout jamais ! Ce sont alors lés séparations et les raccommodements, et eniin le drame dans lequelle malheu- reux comte tombe sous les coups pré- médités' de sa femme et de son beau- frere ! A côté du drame brutal, du cadavre ûu mari, des odieuses circonstances qui «Mompagnèrent le crime, quel ter- rible problème psychologique et social P°sé par ces deux êtres dont l'un est tout amour et l'autre tout haine, et HW terminent dans une catastrophe san- s'aute l'erreur d'un mariage hypocrite! Nous allons rapporter brièvement les ^constances principales de ce crime. «est du drame, c'est du roman ; il y a ^histoires de poisons et de passions 'ranges ; il y a un père héroïque, mo- ^rne Brutus, qui dénonce lui-môme .3 uls et s'a fille à la justice ; il y a le S 9113 bril)an t et trompeur de cette wiété aristocratique ce que l'on ap- jeheie monde et qui cache lesdé- , Puons, les rancœurs, les plus doulou- r u ses souffrances morales. Bref, on di- t '' UQ épisode de la vie des Borgia au w «meacement du XX e siècle. Camille DIJOUD. LE r>I^A.]^J:Eî J* 2 septembre 1902, un gentilhomme t, 0 „P? rt ance, le comte Bonmartini, fut la f„ e assassiné-dans son appartement de t ma Mazzini, à Bologne. L'état du cada- Cu dl<îu '" t <ine la mort datait delà de ace ? s 5our3 - °a crut d'abord (grâce à l'an™,. II e en sc ène organisée, .comme on ÎKÎN epuis > par Tullio Murri et ses com- ^ im \ que le comte avait été attlré daDS tàbu pena P ar une courtisane : sur la et Q ;'„ u ^ WHet signé d'un nom da femme, su r !„ e fouteille de vin de Champagne, vide; °'aé *L* "était, un pantalon de femme, «laihip . °, en ^lles. Donc, l'affaire était bien ^ïziTii le con ite Bonmartini avait reçu la tr 0 fiï,H f e cou r«sane, et quelque ruffian, de la ml û l aa la maison par la complicité î 5 sassini ? e J oie et d'un serviteur, avait S a r. et dévalisé le malheureux gentil- ia tomm„i Uroirs îorcé3 et bouleversés de ^ouvaw 0 , 8 de la comtesse Bonmartini Au x ûtle vol. T,111 lo Mn» St , at ? tions ' devant les autorités, D Qe attitiïH ' 1? Irère de la comtesse, eut i b e toanif û une corr ection exemplaire. ? âa vre n i SIa aucuQ tr °uble devant le u 8ief-a ne ! met avec réserve l'hypothèse \i a Pen s amoureux. Soua ^ n Cou P «*e Théâtre 1Volt écat à T « Ui0 part pour étranger après a son père, le célèbre oculiste, le professeur Murri, de l'Université de Bo- logne, la lettre suivante : « Je ne veux pas laisser condamner des innocents. Je vous prie de déclarer en mon nom à la justice que c'est moi qui ai tué mon beau-frère, le comte Bonmartini, dans une querelle, en défendant ma propre vie. » Les événements se précipitent : la Justice ayant trouvé elle-même la vraie piste, ar- rête l'un des complices de Tullio, le docteur Naldi, puis la comtesse Linda et sa domes- tique Rosina Bonnetti. Alors, Tullio envoie au Juge d'instruction un long mémorandum et revient se constituer prisonnier. Un Ménage mal assorti Le comte Bonmartini, médecin amateur (c'est étonnant, ce qu'il y a de médecins dans cette affaire !), ambitieux, puérile- ment Jaloux de la gloire scientifique de son beau-père, le professeur Murri, vivait en très mauvaise Intelligence avec sa femme Linda, née Murri, personne romanesque et bizarre, au tempérament neurasthénique. II y avait entre eux une incompatibilité d'humeur irréductible. Le ménage avait deux enfants. Pendant une certaine période, les choses allèrent cahin-caha : en effet, le comte faisait des absences prolongées; ses études de médecine l'appelaient tantôt à Padoue, tantôt à Rome. Tout à coup, Bon- martini exige de nouveau la vie commune, à Bologne, ou sinon, s'il va résider, ailleurs, ii lui faut se3 enfants près de lui. Naturel- lement, la mère refuse. Brouille. Scènes. Enfin, le 7 avril 1902, les deux époux en présence du cardinal Svampa, Jurent d'ob- server ce pacte. « Les époux cohabiteront dans le même appartement avec une Eeule entrée, mais deux divisions. (Linda réclamait deux en- trées...) La comtesse jouira d'une indépen- dance absolue. Le domestique sera renou- velé, et les enfants seront élevés conformé- : ment aux dé3irs du comte, p Bonmartini ne se doutait point que ce pacte était son arrêt de mort. Tuiiio murri 1 .VLe principal accusé, l'avocat Tullio Murri, frère de Linda est un surhomme, un philo- sopha à la Nietzsche. Il nie le bien et le mal. Son amitié pour sa sœur s'exprime en termes exagérés. Le Juge d'instruction pré- tend que Tuiiio a prémédité son crime, non seulement pour délivrer sa soeur adorée d'un mari insupportable, mais ' pour leur assurer la jouissance d'une fortune dont elle l'aurais fait largement profiter... En tout cas, ia préméditation n'est pas niable : Tullio est convaincu de s'être livré, préala- blement au crime, à des expériences avec divers poisons, parmi lesquels la morphine et l'atropine. Armé d'une seringue à injec- tions "sous-cutanées* il essayait sur des agneaux les effets du curare.., Linda Bonmartini Aucun des deux époux n'était fidèle. Le comte avait des maîtresses, Quant a Linda, naïvement éprise à l'âge de seize ans, du docteur Secchi, alors âgé d'une trentaine d'années, elle avait renoué, depuis.des rela- tions avec lui. Elle affirme, il est vrai, qu'il s'agissait d'une affection platonique ; mais l'accusation pense autrement. Malgré sa si- tuation sociale (il avait une belle clientèle et use maison de santé qui lut rapportait gros) le docteur Secchi est assez gravement compromis : jadis, à l'époque de. leurs ten- dresses puériles, il se déclarait prêt à étran- gler un mari qui rendrait Linda malheu- reuse ! , Les complices Quant au docteur Pio Naldi, un miséra- ble raté, on l'accuse d'avoir prêté à Tuiiio Murri non seulement sa complicité morale mais le concours de son bras. Il invoque un alibi. D'autre part, il est avéré que le jour même de l'assassinat, il avait en- gager sa chemise pour manger et, quand on l'arrêta, il avait sur lui plus de mille francs! Pour le juge d'Instruction, cette somme est le restant du prix payé à Naldi par Tullio en échange de sa complicité active. Arrivons à la domestique Rosina Bon- netti : elle était en service chez le profes- seur Murri, Laide, illettrée, et plus âgée de quatre ans que Tullio, elle n'en fit pas moins la conquête du Jeune Netzsehéen.On - s'en aperçut. On la renvoya. N'ayant pas de quoi l'entretenir, Tuiiio décida sa bien- aimée Linda à prendre Rosina chez elle comme première femme de chambre. Une intimité extraordinaire, aux expres- sions de tendresse exagérée, s'établit entre la comtesse et sa domestique. L'accusation fonde ià-dessus de3 accusations terribles, la complicité de l'une paraissant impliquer celle de l'autre. Voici comment Tullio Murri prétend avoir tué, seul, le comte Bonmartini : Le 28 août 1902, Tullio alla voir son beau- frère. Une querelle éclata. Le comte proféra des injures obscènes contre la sœur et le pèrs ûe Tullio. On en vint aux voies de fait. Le comte tira un couteau de sa poche et blessa Tullio au bras. Alors ce dernier, en état de légitime défense, arracha l'arme a son agresseur. Si les témoins bavardent, on peut s'atten- dre à des cocp3 de tbéàtre. Pour le mo- ment, le docteur Secclli et Tullio sont una- nimes à Innocenter la comtesse Linda, la Lucrèce Borgia de cette affaire, et à pro- clamer qu'elle ignorait lès intentions et les expériences morticoles de Tullio. II. M" l-«gj^— in,»!!.— IH T HOTES POLITIQUES HYDROPHOBIE On est obligé de reconnaître que tou3 les congres philosophiques, libres-penseurs, évolutionnistes, socialistes scientifiques, an- ti militaristes, anti-superstitieux et anti- pas mal d'autres choses encore, qui se sont abattus ces derniers temps sur notre pau- vre pays, ont déjà obtenu un indéniable ré- •fcultat. C'est celui de rendre complètement fous un certain nombre de malneureux, dont [ l'assiette cérébrale déjà fêlée par les abrut- tissantes mômeries des loges, n'a pu résis- ter a la lourde atmosphère de sectarisme t qui nous enserre. , C'est ainsi pour citer un exemple ea- 5 tre dix-mille qu'une dépêche annonce 3 l'état exceptionnellement grave d'un mal- heureux maire d'une ' petite oommune du département de l'Hérault, le village de ' L C?pauvre diable, pris soudain d'un épou- vantable accès de rage anti-religieuse a chassé de l'école communale la moitié des fillettes qui fréquentaient la classe, sous prétexte que ces Jeunes élèves avaient commis le crime impudent de lèse-libre- pensée de porter une petite croix autour du cou. Les pauvres petites, épouvantées, se sont enfuies chez leurs parents dans la crainte d'être brutalisées par le fou en furie. Les habitants de Loupian n'ont, paraît-il, pas goûté cette façon de pratiquer la neu- tralité à l'école; ils se sont livrés à de vio- lentes manifestations contre le premier ma- gistrat de la commune et semblent dispo- sés à lui faire payer cher cette odieuse Loupiânerie. Qui donc oserait blâmer ces parents ou- tragés et révoltés, s'ils administraient une volée de coups de triques à leur adminis- trateur ? Les individus de l'espèce du maire de Loupiaa méritent d'être considérés comme des chiens enragés, ou, plus humainement, si vous voulez, comme des malades dange- reux et traités par la camisole de force. Car, si on ne se révoltait pas contre ces brutes maçonniques.vous verriez que bien- tôt ces gens-là en arriveraient à déshabil- ler complètement les fillettes, avant l'ou- verture de la classe, sous prétexte qu'elles pourraientbien cacher sous leurs vêtements quelques scapulaires ou porter une médaille de la Vierge sur leur frêle poitrine..,, Léon BORDE, . "" <%&> " un i »• ' L'IMPOT SUR LE REVENU Paris, 11 octobre. Nous avons déjà annoncé que les résul- tats donnés par l'enquête ouverte par les soins du ministre des finances sur le projet d'impôt sur le revenu étaient des plus défa- vorables. M. Coûtant, député d'Ivry, a si- gnalé de plus que l'application du projet de M. Bouvier, au moins en ce qui concerne le département de la Seine, aurait pour effet, dans un grand nombre de cas, d'abaisser la cote des personnes aisées et d'augmenter au contraire, la part d'impôt des ménages ouvriers. De semblables anomalies ont été notées par les enquêteurs, notamment en ce qui concerne la région du Nord. La mise en pratique du système de la commission serait désastreuse pour les re- venus moyens et pour les ouvriers des caté- gories supérieures. Il est probable que, dan3 ces conditions, la commission des réformes fiscales demandera un supplément d'en- quête avant de laisser le projet venir en discussion devant la Chambre, Ajoutons qu'il est inexact, comme le bruit en a couru, que M. Rouvier aurait l'intention d'abandonner son projet pour se raliier à celui delà commission. Le ministre des finances n'a manifesté à personne une telle intention. DANS LÉS CAISSES D'ÉPARGNE ' Paris, îl octobre. Voici le relevé des opérations faites par les caisses d'épargne du 1" au 10 octobre : Dépôts de fonds 3.332.222 fr, Retraits de fonds 5.960.091 fr, Excédent de retraits.. 2.627.869 fr. Excédent de retraits, du 1" Janvier au 10 octobre 1904, 30,095,083 fr. LES MÉDECINS FRANÇAIS A LONDRES Londres, 11 octobre. Les médecins et chirurgiens français qui visitent Londres en ce moment se sont réu- nis ce matin à l'hôpital français et de se eant rendus en voiture à l'Institut impérial créé par l'Université de Londres, ils ont visité le laboratoire. Ils sont enchantés de l'accueil cordial qui leur est fait. LES CONSEILS GENERAUX Paris, 11 octobre. .On sait que quelques conseils généraux viennent de tenir une courte session sup- plémentaire. A la fin de la séance du conseil général des Alpes-Maritimes, M. Ossola a proposé de voter une adresse de félicitations au gouvernement, pour sa politique. M. Raiberti a combattu cette proposition et la majorité du conseil n'a pas voulu féli- citer le président du Bloc. . i" ^ ""' ""! ' " " La Eeite Parlemenlare DâKS LES COULOIRS Paris, 11 octobre, En dehors des groupes de journalistes, il y a assez peu d'animation dans les couloirs ûè la Cliambre. Cependant, on voit arriver successivement quelques leaders , MM. Berteaux, Jaurès, Briand, Dubief. Ces deux derniers ont même une discussion cour- toise à propos de la séparation. 'M.'Dumèfsê déclare pârtisàri du ' droit ' commun. M. Briand veut que l'Etat prenne •des précautions, Ils gardent chacun leurs idées et M, Briand termine la controverse au milieu des rires, en disant que c'est l'intérêt de la religion qui, sur ce point, a déterminé son opinion. Mais, quand discutera-t-on son projeta M. Briand l'ignore. Au mois de janvier ou... plus tard. Discutera-t-on à la fois les retraites ou- vrières, concurremment avec la séparation, comme l'a demandé un jour M. Clemenceau dans un article et comme l'a décrété le con grès radical? a On dit cela dans un congrès, répond en souriant M. Briand. On ne peut paî prendre de'front deux débats aussi im- portants, dont l'un, celui sur ia séparation, est tout neuf et soulève toutes sortes de difficultés et de controverses. » Lorsque M. Berteaux arrive, il est très entouré. Il parle d'abondance sur le con- grès radical, qui l'a élu président. Il est plein de bonne humeur et répond avec numour aux félicitations ironiques. Pendant ce tempe, la commission du bud- get contemplait son déficit et cherchait l'équilibre. A six heures, elle n'atait pas encore levé sa séance. LES I^TERPSLLATÏOMS Paris, 11 octobre. Pendant les trois mois de vacances qui . viennent ô.» s'écouler, vingt-cinq interpel- lations sont venues s'ajouter à celles que la dernière session n'avait pas eu le temps de discuter. On est d'avis d'inaugurer la rentrée par une grande discussion qui grouperait toutes les interpellations se rapportant à la poli- tique religieuse du cabinet. C'est sans doute ce que le gouvernement décidera dans son prochain conseil des ministres de deman- der à la Chambre. On discuterait donc en bloc les interpellations de MM. Grousseau et l'abbé Gayraud, portant toutes deux sur la rupture des relations diplomatiques avec le Saint-Siège ; celle de M. Boni de Castel- lane, sur l'interprétation donnée par le pré- sident du conseil au pacte concordataire ; celle de M. Denys Cochin, sur le3 déclara- tions que le président du conseil a cru de- voir faire à un journaliste autrichien suria question du protectorat français en Orient, et enfin celle de M. de Baudry d'Asson, sur la suppression des indemnités ecclésiasti- ques dans toute la France et notamment en Vendée. Si le gouvernement obtient un vote de confiance, il demandera à la Chambre d'aborder aussitôt l'étude de l'impôt sur le revenu et de renvoyer à la suite de l'ordre du jour, pour être discutées le vendredi à leur tour d'inscription, les autres interpel- lations. Il faut prévoir que cette demande sera vivement combattue par certains inter- pellateurs. Les interpellations déposées au cours de la session ordinaire et qui n'ont pas encore été discutées sont fort nombreuses. Elles visent (interpellation Duclaux-Monteil) la saisie et l'ouverture des lettres privées, (in- terpellations Engerand et Failliot) les mesu- res employées pour la perception des abon- nements au téléphone, (interpellations Pu- gliesi-Contl et Grousseau), l'enlèvement des Christs dans les salles d'audience des cours et tribunaux, (interpellation Cornudet) la distribution aux conscrits et aux jeunes sol- dats du nouveau Manuel du Soldat, édité par la Fédération des Bourses du travail, (interpellation Coûtant) le calcul des billets à quart de place distribués aux soldats par les compagnies de chemins de fer, (inter- pellation Thierry) la situation de la marine marchande (interpellation Carnaud) les abus de la discipline à bord des navires de com- merce, (interpellation Grosjean) l'attitude des fonctionnaires de tous ordres dans les élections municipales, etc., etc. Si les nouvelles interpellations devaient prendre la suite, leur tour de discussion ne pourrait donc venir, une seule séance par semaine leur étant consacrée, que l'année prochaine au plus tôt. Ce procédé ne fera pas l'affaire des luterpellateurs, notamment de ceux qui veulent mettre en cause le gé- néral André, MM. Millevoye, le colonel Rousset, Grosjean, Guyot de Villeneuve, de Montebello, Benezech, Lasies, auxquels il faudra ajouter un député de la majorité, non encore désigné, qui portera à la tribune la suite des révélations du Matin. Il y a aussi les interpellations de MM. Ripert et Brunet, qui seront Jointes à celle de M. Thierry sur la grève de Marseille. Elles seront sans doute discutées à une date assez rapprochée. Notons encore, pour mémoire seulement, car leurs auteurs ris- quent d'attendre longtemps sous Tonne, les interpellations de M. Syveton,sur l'augmen- tation des cnarges qu'entraînerait pour les Parisiens le projet d'Impôt sur le revenu ; de M. l'abbé Lemlre, sur les graves désor- dres qui ont éclaté le 31 juillet à Haze- brouck; de MM. Zôvaès et Lepelletier, sur la déplorable affaire de Cluses; de M. Archdeacon, sur l'attribution sur les fonds du pari mutuel de 50,000 francs pour l'a- grandissement de l'hôpital de Marennes (Charente-Inférieure) ; de M. Failliot, sur l'annulation des nominations des membres du jury à l'Exposition de Saint Louis ; de M. Bussière, sur la révocation de M. Michel Lagrave ; de M. Ferrette, sur les Bcanda- leux abus qui se produisent dans la distri- bution des croix du Mérite agricole ; de M. Suchetet, sur la manière arbitraire dont le département de l'agriculture distribue les subventions de l'Etat aux sociétés agricoles; de M. Jaurès, sur les agissements qui ten- dent à transformer la politique de péné- tration pacifique en pénétration et occupa- tion militaires. Cette dernière sera sans doute l'objet d'un tour de faveur. M. Jaurès a une forte fia- rangue à placer. M. Combes ne lui refusera pas cette satisfaction. ,,m. <^&." ' i ">" ..i L'AFFAIRE DES ÉVÊQUES Y- . 'i Paris, 11 octobre, On sait que le Saint-Pere vient de régler définitivement la situation de Mgr Geay et de Mgr Le Nordez, évêques démissionnaires de Laval et de Dijon. La question offrait un double aspect : celui de la pension viagère à assurer aux deux prélats et celui du titre épis- copal à leur conférer. La pension a été fixée, pour l'un et pour l'autre, à 8,000 francs, à prendre sur les fonds du Saint- Office. Quant au titre épiscopal, le Pape n'en donnera ni à Mgr Geay, ni à Mgr Le Nordez, qui resteront donc simplement anciens évêques de Laval et de Dijon, "On leur avait fait espérer à Rome des titres nouveaux, mais, depuis lors, rie X s'est avisé que Mgr Pagis, bien qu'il fût sorti par la grande porte de son jvêché de Verdun, n'avait reçu après sa démission aucun titre et que l'on ne pouvait mieux traiter les deux prélats en cause. 1 Voici, d'autre part, quelques détails rétrospectifs et inédits sur les deux affaires de Laval et de Dijon. Lorsque Mgr Geay arriva à Rome, son procè3 'était terminé. Il n'y avait plus qu'à for- muler et publier la sentence. C'est ce qui explique la promptitude avec la- quelle Mgr Geay donna sa démission et reprit la route de France. Quant à Mgr Le Nordez, son procès n'a jamais été instruit, à vrai dire, de- vant le Saint Office et il fut averti dès son arrivée à Rome quil ne pourrait commencer avant trois mois et qu'il se- rait nécessairement fort long, En même temps, on lui faisait observer qu'il ne devrait pas songer à quitter la Ville éternelle avant sa conclusion, sauf bien entendu le cas de démission, auquel cas le procès n'aurait pas lieu. Et Mgr Le l Ncwdsz «omBitt* aorès Dlusieurs semai- r nés de réflexion, qu'il était pour lui plus j avantageux de démissionner, ce qu'il fit I avec dignité et de bonne grâce. » ~t®> i .- Paris, 11 octobre. Le comité républicain progressiste de Pont-Audemer fêtait dimancbe le succès de deux élections au conseil général et au conseil d'arrondissement. A cette occasion, M. Milliard, sénateur, ancien ministre de la justice, a prononcé un discours dont nous extrayons les passages suivants : Vous avez voulu montrer qu'on psut être ré- publicain sans être socialiste avec M. Jaurès et sans être ministériel avec M. Combes, tout en restant simplement fidèle à la politique de Gambetta et da Jules Ferry. Je sais que M. Combes se pose comme leur continuateur et qu'il a essaye de se placer sous leur patronage, dans son discours d'Auxerre. C'e3t plus que da la témérité. Est-ce que Gambetta et Jules Ferry n'avaient pas avant tout une politique nationale ? Est-ce que leur préoccupation maîtresse n'a pas tou- jours été la grandeur de la France, leur prin- cipal souci le développement da sa puissance militaire et navale ? Est-ce qu'ils auraient l'un ou l'autre lait si bon naarcUô de notre protec- torat des catholiques d'Orient et d'Extrême- Orient, qui nous vaut quelque lnflaence dans le monde, n'en déplaise à M. le président dn conseil et qu'il est au moins singulier de voir le cnel d'un cabinet français offrir au premier venu comme une succession nouvelle et va- cante ? Croyez-vous qu'ils auraient choisi le général André comme ministre de la guerre et M. Pel- letan comme ministre de la marine ? Croyez- vous qu'ils sa seraient mis à la remorque de MM. Clemenceau et Jaurès et qu'ils Se seraient accommodés de subir leurs lois ? Rappelez- vous l'apostrophe de Gambetta dans une réunion électorale de Belleville et le mot de Jnles Ferry, plus vrai que jamais ; « Le péril est à gaucne ». Le péril, à ce moment, c'était M. Clemenceau et M. Pelletan. Ce n'était pas encore M. Jaurès, qui faisait toujours partie du centre gauelie. Ce n'est pas du temps de Gambetta et de Jules Ferry qu'on aurait osé, dans certain milieu, entreprendre cette campagne antimilitariste qui deviendrait un danger national, si elle se prolongeait. ». ..'..•' ii.»-.'-'.-»*.....,,.... i M.i.,.1,1 ../lui .«jg^fatimi n, i i .„, ^. »ni*h,...^ i i ^..Ma i- I. DssctoljB ai Bloc USE INFORMATION SENSATIONNELLE. EST-CE VRAI? Paris, 11 octobre. L'agence l'Information nous communique la dépêche suivante de Rennes, que nous donnons sous toutes réserves : « Avant-hier soir, au cours du banquet de la Fraternelle (section de Rennes) des em- ployés de la Compagnie de l'Ouest, M. Paul Descùanei a entretenu M. Ceccaldi, secré- taire général de la préfecture, qui présidait, de certaines questions économiques et poli- tiques. Il lui a fait en outre les déclarations suivantes, à voix assez naute pour être en- tendues par certains convives : « Je vais, à la première occasion, faire ma rentrée. Aussi, ai-je beaucoup de tra- vail; j'étudie très activeront le projet Briand sur la séparation de l'Eglise et de l'Etat, Plus je vais, plus je suis anticoncordataire. Je me propose donc de soutenir très éner- giquement ce projet, devrals-je môme avoir comme adversaire M. Leygues. « On se fait une fausse opinion sur mes Idées politiques. Je n'ai pas été l'homme des gens qui ont voté pour moi à la Cnam- hre, mais leur prisonnier. D'abord, je ne les aime pas et ils ne sont pas de mon parti politique. Cette présidence m'a fait, je l'avoue, un tort considérable, mais mainte- nant que Je suis libre, j'affirmerai haute- ment mes opinions, qui sont certes plus avancées que celles ûe bien d'autres que l'on classe parmi les radicaux. » Nous ne donnons cette dépèche, nous le répétons, qu'avec toutes les réserves qu'elle comporte, car, sans vouloir préjuger de3 idées politiques de l'ancien président de la Chambre, nous connaissons trop son tact parfait pour ne pas mettre en doute le lan- gage qui lui est prêté. <gn»„ ..,, .,. Marseille, 11 octobre. Ce matin, cinq mille Journaliers, dont deux mille dockers du syndicat national, travaillent sur les quais, dans les môles et dans les docks, règne la plus grande activité. Le même service d'ordre est main- tenu. Aucun Incident ne s'est produit. Le Tau- rus, de la Compagnie Fraissinet, courrier du Congo du Dahomey et du Sénégal, est arrivé ce matin avec 19 passagers, parmi lesquels MM. Puységur et Durand, méde- cins aides-majors et quelques sous-offi- ciers. Le paquebot Ile-de-France, de la Compa- gnie des Transports maritimes, retour d'un voyage d'excursion en Grèce, est arrivé ce matin avec de nombreux touristes. - " -^> i » , i L'AFFAIREJBONMARTINI Turin, 11 octobre. Ce matin à la cour d'assises de Turin ont commencé les débats du procès des assas- sins du comte Bonmartini, A neuf heures, les accusés sont introduits dans la salle d'audience. Tneodolinda Murri est une femme de trente-cinq ans, brune aux cheveux très noirs, maigre, dénuée de charme physique. Son état paraît maladif. Elle est vêtue de noir de façon élégante, avec une plume blanche au chapeau. ;::; Le docteur Carlo Secchi paraît fort abattu. Au contraire, le docteur Pio Naldi conserve toute son assurance. Il est grand, maigre, bruu, avec des moustaches noires. Après un court interrogatoire et la for- mation du jury, l'audience est levée. Il M.» —III. Il . IW- ..... I ,. jjQft" " | ,_ M PÂPEBÛTJEN DÉTRESSE Tunis, 11 octobre. Le paquebot Dfurfura, de la Compagnie Touacbe, parti samedi soir de Marseille avec 130 passagers, 60 militaires et 500 ton- nes de marchandises, attendu hier matin vers neuf heures, n'était pas encore signalé 1 ea matin à neuf heures. | M CJ1TB.RBE U RETRAITE DES JAPONAIS La retraite des Japonais confirmée* Le plan de Kouropatkine. Est-ce un piège ? Pro- chaine grande bataille. Port- Arthur tient toujours. Paris, 11 octobre. A peine proclamée par le général Kow, ropatkine, l'offensive de l'armée russe, a longtemps et si impatiemment attendue, a commencé. Il est, en effet, établi que l'avant-garde de l'aile gauche de Kouropat- kine, celle qui a failli, à plusieurs reprises, être tournée par les Japonais, a réussi a faire rétrograder l'avant garde de l'aile droite nippone (KurokD en deçà du fleuve Cha-Ho et de Biana-Poudza, tandis que le centre de l'armée russe, marchant le long de la voie ferrée, s'est avancé jusqu'aux en- virons des mines de Yan-Taï. Il serait tout à fait téméraire de déduire de cette première étape en avant de l'ar- mée russe le succès prochain et complet de son offensive. Les Japonais ne semblent pas opposer aux avant-gardes russes une résis- tance très ferme et on en est amené à pen- ser que, de même que les Russes se sont résolus enfin à l'offensive, le maréchal Oyama a pris le parti de rester jusqu'à nouvel ordre sur la défensive, se bornant à un programme qui consisterait à arrêter les Russes pour les empêcher de parvenir jus- qu'à Port-Arthur assez tôt pour sauver la citadelle. Ce qui milite en faveur de cette dernière supposition, c'est que les Japonais ont for- tifié toutes les positions qu'ils ont successi- vement conquises, jusqu'à Liao-Yang et Yan-Taï inclusivement, pour former autant de barrières contre un retour offensif de leur ennemi. Cette série de barrières, l'ar- mée de Kouropatkine va avoir à les fran- chir tour à tour et la tâche sera d'autant plus rude et plus sanglante que les Japo- nais se sont, sur bien des points, retranches dans la région montagneuse, leur terrain favori, la cavalerie russe aura peine à se déployer et à effectuer la poursuite, en cas d'échec des forces du Mikado. La meilleure chance de succès de Kou* ropatkine paraît résider dans cette circons- tance que les lignes japonaises,disposôes de façon à faire un cercle enveloppant autour de l'armée ennemie, s'allongent en coucbes beaucoup plus larges qu'épaisses sur un front de bataille interminable. Il est bien possible que Kouropatkine puisse faire une trouée au milieu de cette ligne mince, aveo une partie de «on armée, qui irait secouru Port-Arthur, tandis que l'autre moitié con- tinuerait à faire face aux troupes du maré- chal Oyama. Les dernières nouvelles de Port-Arthui font espérer que la place pourrait être en, core secourue moyennant un gigantesqut effort et une extrême diligence. Il se con-i firme, en effet, que la forteresse est appro- visionnée de vivres pour plusieurs mois, que les munitions n'y sont pas encore de- venues rares et qu'il y a un mois le général Stoesseî, malgré ses pertes antérieures, disposait encore de 30 à 32,000 hommes, c'est-à-dire d'un effectif suffisant pour faire face à plus d'un assaut de la dernière vio- lence, Mais il ne faut pas oublier de faire entrer en ligne de compte la ténacité,la bra- voure.le mépris de la mort qui distinguent les forces du mikado. L'offensive même de Kouropatkine, au sud de Moukden, vers Yan-Taï tet Liao- Yang, va induire les Japonais à presser les opérations de Port-Arthur et à tentsr les efforts les plus Intenses pour emporter la place longtemps avant l'arrivée d'une ar- mée de sauvetage. Le sang va couler à flots sur la route de Liao-Yang et devant Port- Arthur à la fols. La question est de savoir lequel des deux belligérants en a le plus à dépenser. Port-Arthur a déjà coûté aux Nippons des sacrifices d'hommes qui ne peuvent être répétés Indéfiniment. Si les renforts reçus par Kouropatkine depuis le 7 septembre, date de sa retraite de Liao-Yang, sont assez considérables pour lui assurer la supériorité numérique sur les forces japonaises de Kuroki, Nodzu et Oku, le généralissime russe a mainte- nant de bons atouts dans son Jeu. Dans le cas contraire, nous allons assister à une série de rencontres sanglantes mais stériles et qui laisseront la victoire incertaine jus- qu'à l'arrivée en Mandchourie delà seconde armée moscovite, celle du général Gripen- berg, dont l'apparition là-bas n'aura guère lieu avant décembre. L'Offensive de Kouropatkine. SUC- CÈS de l'Artillerie russe Saint-Pétersbourg, 11 octobre. Le correspondant à Moukden de la Gasette de la Bourse télégraphie qu'uh combat d'artillerie a eu lieu toute le journée du 9 octobre. Les Japonais ont rétrogradé sur toute la ligne sous la pression des Russes. Les Raisons de l'Offensive russe Paris, Il octobre. Le Temps publie la dépêche suivante qu'il reçoit de son correspondant spécial de Moscou : rt/Jr'° ff< f sive r V sse a été Probablement S, e . ? ?h e P ^, r > la sltu aUon critique de Port-Arthur. Elle a commencé le 6 par les actions préliminaires du détachement Sam- 5?< n t^ rsBiana - p ° U(iza et du détachement Michtchenko vers Chaho-Pou. « Les cosaques de l'Oural et d'Orenbourg se sont avancés à l'ouest de la voie ferrée. 1 Kuroki a été délogé, le 7, de Biana-Poudza et il a rétrogradé vers Slan-Cban-Tsé. _ « Le gros russe a atteint, le 10, la ligne de Cnahû. i* —4ion de cna-Ho-Pou était ou-

I. DssctoljB ai Bloc

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FAITS DU JOUR. „ s jes milieu*: -parlementai-K on commence à s'occuper

reSia rentrée des Chambres, quiJura Heu mardi prochain.

—0—

m peul Oeschanel aurait dé-ifié adhérer à Sa politique du

«rrae U prononcerait un granddiscours dans ce Eens à ,a' ren ""frle des Chambres.

—o—: « es journaux continuent à com-menter l'arrestation des quatreaciers. Wne demande de mise

PÎ, liberté provisoire va être dé-posée-

—0—u\er ont commencé, devant la

rour d'assises de Turin, les dé-lits ûu- orime célèbre de Bolo-gne.s -0-

La retrait© des Japonais conti-nué On s'attend à une grande ba-taliie d'ici queiques jours.

—0—

LesJspo naîs ont tenté de nou-veau assauts contre Port-Ar-thur-lis ont été repoussés. L'es-cadwîdeia Baltique part aujour-d-hui.pour Libau.

LE DRAME DE. -BOLOGNE EH COUB D'ASSISES

Hier ont commencé, devant la Courïassises de Turin, les débats d'uneaffaire sensationnelle qui, depuis deuxans, passionne toute l'Italie. Le dramede Bologne, mystérieux malgré deuxlongues années d'investigations, fantasrtique et déconcertant, rappelant lescrimes célèbres de l'Italie du moyenâge, recevra enfin une première sanc-lion de la justice, humaine, boiteuse tou-jours par quelque endroit, comme nousl'enseigne l'expérience.

Crime célèbre par la victime, le comteBonmartini ; célébré par lés accusés, làcomtesse Bonmartini ; l'avocat TullioMurri, fils du professeur Murri, l'une(les gloires de la science italienne.; Jesdocteurs Naldi et Secchi; les uns et lesautres très répandus et très connus danslu haute société italienne.

Grime troublant, ligures troublantesqui donnent le frisson. Terrible dénoue-ment d'une union -malheureuse,- d'unmariage mal", assorti ! J'ai lu quelquesfragments du journal particulier de lavictime, le comte Bonmartini : c'esttriste et angoissant. Le comte aime safemme,'- il l'adore, mais il souffre parcepull sent chez elle une secrète répulsionà se rapprocher de lui; plus il aime etplus sa iemme, sa « chère Linda », luitémoigne de l'indifférence et même duuégoût. Que fait-il? Pour se faire aimer,il veut se faire estimer, il veut devenirjm savant ; il se plonge dans l'étude, ilfréquente l'Université, il mène la vie«étudiant. Le cœur de sa femme lui aéchappé à tout jamais ! Ce sont alors lésséparations et les raccommodements, eteniin le drame dans lequelle malheu-reux comte tombe sous les coups pré-médités' de sa femme et de son beau-frere !

A côté du drame brutal, du cadavreûu mari, des odieuses circonstances qui«Mompagnèrent le crime, quel ter-rible problème psychologique et socialP°sé par ces deux êtres dont l'un esttout amour et l'autre tout haine, etHW terminent dans une catastrophe san-s'aute l'erreur d'un mariage hypocrite!

Nous allons rapporter brièvement les^constances principales de ce crime.«est du drame, c'est du roman ; il y a^histoires de poisons et de passions'ranges ; il y a un père héroïque, mo-

^rne Brutus, qui dénonce lui-môme.3 uls et s'a fille à la justice ; il y a leS 9113 bril)ant et trompeur de cettewiété aristocratique — ce que l'on ap-jeheie monde — et qui cache lesdé-, Puons, les rancœurs, les plus doulou-

ruses souffrances morales. Bref, on di-

t '' UQ épisode de la vie des Borgia auw

«meacement du XXe siècle.

Camille DIJOUD.

LE r>I^A.]^J:EîJ* 2 septembre 1902, un gentilhommet,0„P?rtance, le comte Bonmartini, futla f„ e assassiné-dans son appartement det ma Mazzini, à Bologne. L'état du cada-Cu dl<îu '"t <ine la mort datait delà deace ?s 5our3 - °a crut d'abord (grâce àl'an™,. IIe en scène organisée, .comme onÎKÎN epuis > par Tullio Murri et ses com-^ im \

que le comte avait été attlré daDS

tàbu pena Par une courtisane : sur laet Q;'„u^ WHet signé d'un nom da femme,sur !„

e fouteille de vin de Champagne, vide;°'aé *L* "était, un pantalon de femme,«laihip . °,en^lles. Donc, l'affaire était bien^ïziTii le conite Bonmartini avait reçulatr0fiï,H f e cour«sane, et quelque ruffian,de la ml ûlaa la maison par la complicitéî5sassini ?eJ oie et d'un serviteur, avaitS ar.

et dévalisé le malheureux gentil-ia tomm„i Uroirs îorcé3 et bouleversés de^ouvaw0,8 de la comtesse Bonmartini

Aux ûtle vol.

T,111lo Mn»St

,at?tions ' devant les autorités,DQe attitiïH ' 1? Irère de la comtesse, euti be toanif û une correction exemplaire.? âavre n i SIa aucuQ tr°uble devant leu 8ief-a ne!

met avec réserve l'hypothèse\i aPens amoureux.

Soua ^ n Cou P «*e Théâtre1Volt

écat àT

«Ui0 part pour étranger après

a son père, le célèbre oculiste,

le professeur Murri, de l'Université de Bo-logne, la lettre suivante :

« Je ne veux pas laisser condamner desinnocents. Je vous prie de déclarer en monnom à la justice que c'est moi qui ai tuémon beau-frère, le comte Bonmartini, dansune querelle, en défendant ma proprevie. »

Les événements se précipitent : la Justiceayant trouvé elle-même la vraie piste, ar-rête l'un des complices de Tullio, le docteurNaldi, puis la comtesse Linda et sa domes-tique Rosina Bonnetti. Alors, Tullio envoieau Juge d'instruction un long mémorandumet revient se constituer prisonnier.

Un Ménage mal assorti

Le comte Bonmartini, médecin amateur(c'est étonnant, ce qu'il y a de médecinsdans cette affaire !), ambitieux, puérile-ment Jaloux de la gloire scientifique de sonbeau-père, le professeur Murri, vivait entrès mauvaise Intelligence avec sa femmeLinda, née Murri, personne romanesque etbizarre, au tempérament neurasthénique.

II y avait entre eux une incompatibilitéd'humeur irréductible. Le ménage avaitdeux enfants. Pendant une certaine période,les choses allèrent cahin-caha : en effet, lecomte faisait des absences prolongées; sesétudes de médecine l'appelaient tantôt àPadoue, tantôt à Rome. Tout à coup, Bon-martini exige de nouveau la vie commune,à Bologne, ou sinon, s'il va résider, ailleurs,ii lui faut se3 enfants près de lui. Naturel-lement, la mère refuse. Brouille. Scènes.Enfin, le 7 avril 1902, les deux époux enprésence du cardinal Svampa, Jurent d'ob-server ce pacte.

« Les époux cohabiteront dans le mêmeappartement avec une Eeule entrée, maisdeux divisions. (Linda réclamait deux en-trées...) La comtesse jouira d'une indépen-dance absolue. Le domestique sera renou-velé, et les enfants seront élevés conformé- :ment aux dé3irs du comte, p

Bonmartini ne se doutait point que cepacte était son arrêt de mort.

Tuiiio murri1 .VLe principal accusé, l'avocat Tullio Murri,

frère de Linda est un surhomme, un philo-sopha à la Nietzsche. Il nie le bien et lemal. Son amitié pour sa sœur s'exprime entermes exagérés. Le Juge d'instruction pré-tend que Tuiiio a prémédité son crime, nonseulement pour délivrer sa soeur adoréed'un mari insupportable, mais ' pour leurassurer la jouissance d'une fortune dontelle l'aurais fait largement profiter... Entout cas, ia préméditation n'est pas niable :Tullio est convaincu de s'être livré, préala-blement au crime, à des expériences avecdivers poisons, parmi lesquels la morphineet l'atropine. Armé d'une seringue à injec-tions "sous-cutanées* il essayait sur desagneaux les effets du curare..,

Linda BonmartiniAucun des deux époux n'était fidèle. Le

comte avait des maîtresses, Quant a Linda,naïvement éprise à l'âge de seize ans, dudocteur Secchi, alors âgé d'une trentained'années, elle avait renoué, depuis.des rela-tions avec lui. Elle affirme, il est vrai, qu'ils'agissait d'une affection platonique ; maisl'accusation pense autrement. Malgré sa si-tuation sociale (il avait une belle clientèleet use maison de santé qui lut rapportaitgros) le docteur Secchi est assez gravementcompromis : jadis, à l'époque de. leurs ten-dresses puériles, il se déclarait prêt à étran-gler un mari qui rendrait Linda malheu-reuse !

, Les complicesQuant au docteur Pio Naldi, un miséra-

ble raté, on l'accuse d'avoir prêté à TuiiioMurri non seulement sa complicité moralemais le concours de son bras. Il invoqueun alibi. D'autre part, il est avéré que lejour même de l'assassinat, il avait dû en-gager sa chemise pour manger et, quand onl'arrêta, il avait sur lui plus de mille francs!Pour le juge d'Instruction, cette somme estle restant du prix payé à Naldi par Tullioen échange de sa complicité active.

Arrivons à la domestique Rosina Bon-netti : elle était en service chez le profes-seur Murri, Laide, illettrée, et plus âgée dequatre ans que Tullio, elle n'en fit pasmoins la conquête du Jeune Netzsehéen.On

- s'en aperçut. On la renvoya. N'ayant pas dequoi l'entretenir, Tuiiio décida sa bien-aimée Linda à prendre Rosina chez ellecomme première femme de chambre.

Une intimité extraordinaire, aux expres-sions de tendresse exagérée, s'établit entrela comtesse et sa domestique. L'accusationfonde ià-dessus de3 accusations terribles, lacomplicité de l'une paraissant impliquercelle de l'autre.

Voici comment Tullio Murri prétend avoirtué, seul, le comte Bonmartini :

Le 28 août 1902, Tullio alla voir son beau-frère. Une querelle éclata. Le comte proférades injures obscènes contre la sœur et lepèrs ûe Tullio. On en vint aux voies defait. Le comte tira un couteau de sa pocheet blessa Tullio au bras. Alors ce dernier,en état de légitime défense, arracha l'armea son agresseur.

Si les témoins bavardent, on peut s'atten-dre à des cocp3 de tbéàtre. Pour le mo-ment, le docteur Secclli et Tullio sont una-nimes à Innocenter la comtesse Linda, laLucrèce Borgia de cette affaire, et à pro-clamer qu'elle ignorait lès intentions et lesexpériences morticoles de Tullio.

II. M" l-«gj^— in,»!!.— IH T

HOTES POLITIQUESHYDROPHOBIE

On est obligé de reconnaître que tou3 lescongres philosophiques, libres-penseurs,évolutionnistes, socialistes scientifiques, an-ti militaristes, anti-superstitieux et anti-pas mal d'autres choses encore, qui se sontabattus ces derniers temps sur notre pau-vre pays, ont déjà obtenu un indéniable ré-

•fcultat.C'est celui de rendre complètement fous

un certain nombre de malneureux, dont[ l'assiette cérébrale déjà fêlée par les abrut-

tissantes mômeries des loges, n'a pu résis-ter a la lourde atmosphère de sectarisme

t qui nous enserre. ,C'est ainsi — pour citer un exemple ea-

5 tre dix-mille — qu'une dépêche annonce3 l'état exceptionnellement grave d'un mal-

heureux maire d'une ' petite oommune dudépartement de l'Hérault, le village de

' L

C?pauvre diable, pris soudain d'un épou-

vantable accès de rage anti-religieuse achassé de l'école communale la moitié desfillettes qui fréquentaient la classe, sousprétexte que ces Jeunes élèves avaientcommis le crime impudent de lèse-libre-pensée de porter une petite croix autour ducou.

Les pauvres petites, épouvantées, se sontenfuies chez leurs parents dans la crainted'être brutalisées par le fou en furie.

Les habitants de Loupian n'ont, paraît-il,pas goûté cette façon de pratiquer la neu-tralité à l'école; ils se sont livrés à de vio-lentes manifestations contre le premier ma-gistrat de la commune et semblent dispo-sés à lui faire payer cher cette odieuseLoupiânerie.

Qui donc oserait blâmer ces parents ou-tragés et révoltés, s'ils administraient unevolée de coups de triques à leur adminis-trateur ?

Les individus de l'espèce du maire deLoupiaa méritent d'être considérés commedes chiens enragés, ou, plus humainement,si vous voulez, comme des malades dange-reux et traités par la camisole de force.

Car, si on ne se révoltait pas contre cesbrutes maçonniques.vous verriez que bien-tôt ces gens-là en arriveraient à déshabil-ler complètement les fillettes, avant l'ou-verture de la classe, sous prétexte qu'ellespourraientbien cacher sous leurs vêtementsquelques scapulaires ou porter une médaillede la Vierge sur leur frêle poitrine..,, —Léon BORDE,. "" <%&> " un i »• • '

L'IMPOT SUR LE REVENUParis, 11 octobre.

Nous avons déjà annoncé que les résul-tats donnés par l'enquête ouverte par lessoins du ministre des finances sur le projetd'impôt sur le revenu étaient des plus défa-vorables. M. Coûtant, député d'Ivry, a si-gnalé de plus que l'application du projet deM. Bouvier, au moins en ce qui concerne ledépartement de la Seine, aurait pour effet,dans un grand nombre de cas, d'abaisserla cote des personnes aisées et d'augmenterau contraire, la part d'impôt des ménagesouvriers.

De semblables anomalies ont été notéespar les enquêteurs, notamment en ce quiconcerne la région du Nord.

La mise en pratique du système de lacommission serait désastreuse pour les re-venus moyens et pour les ouvriers des caté-gories supérieures. Il est probable que, dan3ces conditions, la commission des réformesfiscales demandera un supplément d'en-quête avant de laisser le projet venir endiscussion devant la Chambre,

Ajoutons qu'il est inexact, comme lebruit en a couru, que M. Rouvier auraitl'intention d'abandonner son projet pour seraliier à celui delà commission. Le ministredes finances n'a manifesté à personne unetelle intention.

DANS LÉS CAISSES D'ÉPARGNE' Paris, îl octobre.

Voici le relevé des opérations faites parles caisses d'épargne du 1" au 10 octobre :

Dépôts de fonds 3.332.222 fr,Retraits de fonds 5.960.091 fr,Excédent de retraits.. 2.627.869 fr.

Excédent de retraits, du 1" Janvier au10 octobre 1904, 30,095,083 fr.

LES MÉDECINS FRANÇAIS A LONDRESLondres, 11 octobre.

Les médecins et chirurgiens français quivisitent Londres en ce moment se sont réu-nis ce matin à l'hôpital français et de là seeant rendus en voiture à l'Institut impérialcréé par l'Université de Londres, où ils ontvisité le laboratoire.

Ils sont enchantés de l'accueil cordial quileur est fait.

LES CONSEILS GENERAUXParis, 11 octobre.

.On sait que quelques conseils générauxviennent de tenir une courte session sup-plémentaire.

A la fin de la séance du conseil généraldes Alpes-Maritimes, M. Ossola a proposéde voter une adresse de félicitations augouvernement, pour sa politique.

M. Raiberti a combattu cette propositionet la majorité du conseil n'a pas voulu féli-citer le président du Bloc.

. i" ——^ ""' ""! ' " "

La Eeite ParlemenlareDâKS LES COULOIRS

Paris, 11 octobre,En dehors des groupes de journalistes, il

y a assez peu d'animation dans les couloirsûè la Cliambre. Cependant, on voit arriversuccessivement quelques leaders , MM.Berteaux, Jaurès, Briand, Dubief. Ces deuxderniers ont même une discussion cour-toise à propos de la séparation.'M.'Dumèfsê déclare pârtisàri du ' droit '

commun. M. Briand veut que l'Etat prenne•des précautions,

Ils gardent chacun leurs idées et M, Briandtermine la controverse au milieu des rires,en disant que c'est l'intérêt de la religionqui, sur ce point, a déterminé son opinion.Mais, quand discutera-t-on son projetaM. Briand l'ignore. Au mois de janvier ou...plus tard.

Discutera-t-on à la fois les retraites ou-vrières, concurremment avec la séparation,comme l'a demandé un jour M. Clemenceaudans un article et comme l'a décrété le congrès radical? a On dit cela dans un congrès,répond en souriant M. Briand. On ne peutpaî prendre de'front deux débats aussi im-portants, dont l'un, celui sur ia séparation,est tout neuf et soulève toutes sortes dedifficultés et de controverses. »

Lorsque M. Berteaux arrive, il est trèsentouré. Il parle d'abondance sur le con-grès radical, qui l'a élu président. Il estplein de bonne humeur et répond avecnumour aux félicitations ironiques.

Pendant ce tempe, la commission du bud-get contemplait son déficit et cherchaitl'équilibre. A six heures, elle n'atait pasencore levé sa séance.

LES I^TERPSLLATÏOMS

Paris, 11 octobre.Pendant les trois mois de vacances qui

. viennent ô.» s'écouler, vingt-cinq interpel-

lations sont venues s'ajouter à celles que ladernière session n'avait pas eu le temps dediscuter.

On est d'avis d'inaugurer la rentrée parune grande discussion qui grouperait toutesles interpellations se rapportant à la poli-tique religieuse du cabinet. C'est sans doutece que le gouvernement décidera dans sonprochain conseil des ministres de deman-der à la Chambre. On discuterait donc enbloc les interpellations de MM. Grousseauet l'abbé Gayraud, portant toutes deux surla rupture des relations diplomatiques avecle Saint-Siège ; celle de M. Boni de Castel-lane, sur l'interprétation donnée par le pré-sident du conseil au pacte concordataire ;celle de M. Denys Cochin, sur le3 déclara-tions que le président du conseil a cru de-voir faire à un journaliste autrichien suriaquestion du protectorat français en Orient,et enfin celle de M. de Baudry d'Asson, surla suppression des indemnités ecclésiasti-ques dans toute la France et notamment enVendée.

Si le gouvernement obtient un vote deconfiance, il demandera à la Chambred'aborder aussitôt l'étude de l'impôt sur lerevenu et de renvoyer à la suite de l'ordredu jour, pour être discutées le vendredi àleur tour d'inscription, les autres interpel-lations. Il faut prévoir que cette demandesera vivement combattue par certains inter-pellateurs.

Les interpellations déposées au cours dela session ordinaire et qui n'ont pas encoreété discutées sont fort nombreuses. Ellesvisent (interpellation Duclaux-Monteil) lasaisie et l'ouverture des lettres privées, (in-terpellations Engerand et Failliot) les mesu-res employées pour la perception des abon-nements au téléphone, (interpellations Pu-gliesi-Contl et Grousseau), l'enlèvement desChrists dans les salles d'audience des courset tribunaux, (interpellation Cornudet) ladistribution aux conscrits et aux jeunes sol-dats du nouveau Manuel du Soldat, éditépar la Fédération des Bourses du travail,(interpellation Coûtant) le calcul des billetsà quart de place distribués aux soldats parles compagnies de chemins de fer, (inter-pellation Thierry) la situation de la marinemarchande (interpellation Carnaud) les abusde la discipline à bord des navires de com-merce, (interpellation Grosjean) l'attitudedes fonctionnaires de tous ordres dans lesélections municipales, etc., etc.

Si les nouvelles interpellations devaientprendre la suite, leur tour de discussion nepourrait donc venir, une seule séance parsemaine leur étant consacrée, que l'annéeprochaine au plus tôt. Ce procédé ne ferapas l'affaire des luterpellateurs, notammentde ceux qui veulent mettre en cause le gé-néral André, MM. Millevoye, le colonelRousset, Grosjean, Guyot de Villeneuve, deMontebello, Benezech, Lasies, auxquels ilfaudra ajouter un député de la majorité, nonencore désigné, qui portera à la tribune lasuite des révélations du Matin.

Il y a aussi les interpellations de MM.Ripert et Brunet, qui seront Jointes à cellede M. Thierry sur la grève de Marseille.Elles seront sans doute discutées à unedate assez rapprochée. Notons encore, pourmémoire seulement, car leurs auteurs ris-quent d'attendre longtemps sous Tonne, lesinterpellations de M. Syveton,sur l'augmen-tation des cnarges qu'entraînerait pour lesParisiens le projet d'Impôt sur le revenu ;de M. l'abbé Lemlre, sur les graves désor-dres qui ont éclaté le 31 juillet à Haze-brouck; de MM. Zôvaès et Lepelletier, surla déplorable affaire de Cluses; de M.Archdeacon, sur l'attribution sur les fondsdu pari mutuel de 50,000 francs pour l'a-grandissement de l'hôpital de Marennes(Charente-Inférieure) ; de M. Failliot, surl'annulation des nominations des membresdu jury à l'Exposition de Saint Louis ; deM. Bussière, sur la révocation de M. MichelLagrave ; de M. Ferrette, sur les Bcanda-leux abus qui se produisent dans la distri-bution des croix du Mérite agricole ; de M.Suchetet, sur la manière arbitraire dont ledépartement de l'agriculture distribue lessubventions de l'Etat aux sociétés agricoles;de M. Jaurès, sur les agissements qui ten-dent à transformer la politique de péné-tration pacifique en pénétration et occupa-tion militaires.

Cette dernière sera sans doute l'objet d'untour de faveur. M. Jaurès a une forte fia-rangue à placer. M. Combes ne lui refuserapas cette satisfaction.,—,m. ——<^&." ' i ">" '» ..i

L'AFFAIRE DES ÉVÊQUESY- . 'i

Paris, 11 octobre,

On sait que le Saint-Pere vient derégler définitivement la situation deMgr Geay et de Mgr Le Nordez, évêquesdémissionnaires de Laval et de Dijon.La question offrait un double aspect :celui de la pension viagère à assureraux deux prélats et celui du titre épis-copal à leur conférer. La pension a étéfixée, pour l'un et pour l'autre, à 8,000francs, à prendre sur les fonds du Saint-Office. Quant au titre épiscopal, le Papen'en donnera ni à Mgr Geay, ni à Mgr LeNordez, qui resteront donc simplementanciens évêques de Laval et de Dijon,

"On leur avait fait espérer à Rome destitres nouveaux, mais, depuis lors,rie X s'est avisé que Mgr Pagis, bienqu'il fût sorti par la grande porte de sonjvêché de Verdun, n'avait reçu après sadémission aucun titre et que l'on nepouvait mieux traiter les deux prélatsen cause.

1 Voici, d'autre part, quelques détailsrétrospectifs et inédits sur les deuxaffaires de Laval et de Dijon. LorsqueMgr Geay arriva à Rome, son procè3'était terminé. Il n'y avait plus qu'à for-muler et publier la sentence. C'est cequi explique la promptitude avec la-quelle Mgr Geay donna sa démission etreprit la route de France.

Quant à Mgr Le Nordez, son procèsn'a jamais été instruit, à vrai dire, de-vant le Saint Office et il fut averti dèsson arrivée à Rome quil ne pourraitcommencer avant trois mois et qu'il se-rait nécessairement fort long, En mêmetemps, on lui faisait observer qu'il nedevrait pas songer à quitter la Villeéternelle avant sa conclusion, sauf bienentendu le cas de démission, auquel casle procès n'aurait pas lieu. Et Mgr Le

l Ncwdsz «omBitt* aorès Dlusieurs semai-

r nés de réflexion, qu'il était pour lui plus javantageux de démissionner, ce qu'il fit Iavec dignité et de bonne grâce.

» ~t®> i .-

Paris, 11 octobre.Le comité républicain progressiste de

Pont-Audemer fêtait dimancbe le succèsde deux élections au conseil général et auconseil d'arrondissement.

A cette occasion, M. Milliard, sénateur,ancien ministre de la justice, a prononcé undiscours dont nous extrayons les passagessuivants :

Vous avez voulu montrer qu'on psut être ré-publicain sans être socialiste avec M. Jaurès etsans être ministériel avec M. Combes, tout enrestant simplement fidèle à la politique deGambetta et da Jules Ferry. Je sais que M.Combes se pose comme leur continuateur etqu'il a essaye de se placer sous leur patronage,dans son discours d'Auxerre. C'e3t plus que dala témérité.

Est-ce que Gambetta et Jules Ferry n'avaientpas avant tout une politique nationale ? Est-ceque leur préoccupation maîtresse n'a pas tou-jours été la grandeur de la France, leur prin-cipal souci le développement da sa puissancemilitaire et navale ? Est-ce qu'ils auraient l'unou l'autre lait si bon naarcUô de notre protec-torat des catholiques d'Orient et d'Extrême-Orient, qui nous vaut quelque lnflaence dansle monde, n'en déplaise à M. le président dnconseil et qu'il est au moins singulier de voirle cnel d'un cabinet français offrir au premiervenu comme une succession nouvelle et va-cante ?

Croyez-vous qu'ils auraient choisi le généralAndré comme ministre de la guerre et M. Pel-letan comme ministre de la marine ? Croyez-vous qu'ils sa seraient mis à la remorque deMM. Clemenceau et Jaurès et qu'ils Se seraientaccommodés de subir leurs lois ? Rappelez-vousl'apostrophe de Gambetta dans une réunionélectorale de Belleville et le mot de Jnles Ferry,plus vrai que jamais ; « Le péril est à gaucne ».

Le péril, à ce moment, c'était M. Clemenceauet M. Pelletan. Ce n'était pas encore M. Jaurès,qui faisait toujours partie du centre gauelie. Cen'est pas du temps de Gambetta et de JulesFerry qu'on aurait osé, dans certain milieu,entreprendre cette campagne antimilitaristequi deviendrait un danger national, si elle seprolongeait.». ..'..•' ii.»-.'-'.-»*.....,,.... i M.i.,.1,1 ../lui .«jg^fatimi n, i i .„, ^. »ni*h,...^ i i ^..M a i- —

I. DssctoljB ai BlocUSE INFORMATION SENSATIONNELLE.

EST-CE VRAI?

Paris, 11 octobre.L'agence l'Information nous communique

la dépêche suivante de Rennes, que nousdonnons sous toutes réserves :

« Avant-hier soir, au cours du banquet dela Fraternelle (section de Rennes) des em-ployés de la Compagnie de l'Ouest, M. PaulDescùanei a entretenu M. Ceccaldi, secré-taire général de la préfecture, qui présidait,de certaines questions économiques et poli-tiques. Il lui a fait en outre les déclarationssuivantes, à voix assez naute pour être en-tendues par certains convives :

« Je vais, à la première occasion, fairema rentrée. Aussi, ai-je beaucoup de tra-vail; j'étudie très activeront le projet Briandsur la séparation de l'Eglise et de l'Etat,Plus je vais, plus je suis anticoncordataire.Je me propose donc de soutenir très éner-giquement ce projet, devrals-je môme avoircomme adversaire M. Leygues.

« On se fait une fausse opinion sur mesIdées politiques. Je n'ai pas été l'hommedes gens qui ont voté pour moi à la Cnam-hre, mais leur prisonnier. D'abord, je neles aime pas et ils ne sont pas de mon partipolitique. Cette présidence m'a fait, jel'avoue, un tort considérable, mais mainte-nant que Je suis libre, j'affirmerai haute-ment mes opinions, qui sont certes plusavancées que celles ûe bien d'autres quel'on classe parmi les radicaux. »

Nous ne donnons cette dépèche, nous lerépétons, qu'avec toutes les réserves qu'ellecomporte, car, sans vouloir préjuger de3idées politiques de l'ancien président de laChambre, nous connaissons trop son tactparfait pour ne pas mettre en doute le lan-gage qui lui est prêté.

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Marseille, 11 octobre.

Ce matin, cinq mille Journaliers, dontdeux mille dockers du syndicat national,travaillent sur les quais, dans les môles etdans les docks, où règne la plus grandeactivité. Le même service d'ordre est main-tenu.

Aucun Incident ne s'est produit. Le Tau-rus, de la Compagnie Fraissinet, courrierdu Congo du Dahomey et du Sénégal, estarrivé ce matin avec 19 passagers, parmilesquels MM. Puységur et Durand, méde-cins aides-majors et quelques sous-offi-ciers.

Le paquebot Ile-de-France, de la Compa-gnie des Transports maritimes, retour d'unvoyage d'excursion en Grèce, est arrivé cematin avec de nombreux touristes.- " -^> i » , i

L'AFFAIREJBONMARTINITurin, 11 octobre.

Ce matin à la cour d'assises de Turin ontcommencé les débats du procès des assas-sins du comte Bonmartini,

A neuf heures, les accusés sont introduitsdans la salle d'audience. Tneodolinda Murriest une femme de trente-cinq ans, bruneaux cheveux très noirs, maigre, dénuée decharme physique. Son état paraît maladif.Elle est vêtue de noir de façon élégante,avec une plume blanche au chapeau.;::; Le docteur Carlo Secchi paraît fort abattu.Au contraire, le docteur Pio Naldi conservetoute son assurance. Il est grand, maigre,bruu, avec des moustaches noires.

Après un court interrogatoire et la for-mation du jury, l'audience est levée.

Il M.» —III. Il . IW- .«..... I ,. jjQft" " | ,_

M PÂPEBÛTJEN DÉTRESSETunis, 11 octobre.

Le paquebot Dfurfura, de la CompagnieTouacbe, parti samedi soir de Marseilleavec 130 passagers, 60 militaires et 500 ton-nes de marchandises, attendu hier matinvers neuf heures, n'était pas encore signalé

1 ea matin à neuf heures.

| M CJ1TB.RBE

U RETRAITE DES JAPONAISLa retraite des Japonais confirmée*

Le plan de Kouropatkine. —Est-ce un piège ? — Pro-

chaine grande bataille.Port- Arthur tient

toujours.

Paris, 11 octobre.A peine proclamée par le général Kow,

ropatkine, l'offensive de l'armée russe, alongtemps et si impatiemment attendue, acommencé. Il est, en effet, établi quel'avant-garde de l'aile gauche de Kouropat-kine, celle qui a failli, à plusieurs reprises,être tournée par les Japonais, a réussi afaire rétrograder l'avant garde de l'ailedroite nippone (KurokD en deçà du fleuveCha-Ho et de Biana-Poudza, tandis que lecentre de l'armée russe, marchant le longde la voie ferrée, s'est avancé jusqu'aux en-virons des mines de Yan-Taï.

Il serait tout à fait téméraire de déduirede cette première étape en avant de l'ar-mée russe le succès prochain et complet deson offensive. Les Japonais ne semblent pasopposer aux avant-gardes russes une résis-tance très ferme et on en est amené à pen-ser que, de même que les Russes se sontrésolus enfin à l'offensive, le maréchalOyama a pris le parti de rester jusqu'ànouvel ordre sur la défensive, se bornant àun programme qui consisterait à arrêter lesRusses pour les empêcher de parvenir jus-qu'à Port-Arthur assez tôt pour sauver lacitadelle.

Ce qui milite en faveur de cette dernièresupposition, c'est que les Japonais ont for-tifié toutes les positions qu'ils ont successi-vement conquises, jusqu'à Liao-Yang etYan-Taï inclusivement, pour former autantde barrières contre un retour offensif deleur ennemi. Cette série de barrières, l'ar-mée de Kouropatkine va avoir à les fran-chir tour à tour et la tâche sera d'autantplus rude et plus sanglante que les Japo-nais se sont, sur bien des points, retranchesdans la région montagneuse, leur terrainfavori, où la cavalerie russe aura peine àse déployer et à effectuer la poursuite, encas d'échec des forces du Mikado.

La meilleure chance de succès de Kou*ropatkine paraît résider dans cette circons-tance que les lignes japonaises,disposôes defaçon à faire un cercle enveloppant autourde l'armée ennemie, s'allongent en coucbesbeaucoup plus larges qu'épaisses sur unfront de bataille interminable. Il est bienpossible que Kouropatkine puisse faire unetrouée au milieu de cette ligne mince, aveoune partie de «on armée, qui irait secouruPort-Arthur, tandis que l'autre moitié con-tinuerait à faire face aux troupes du maré-chal Oyama.

Les dernières nouvelles de Port-Arthuifont espérer que la place pourrait être en,core secourue moyennant un gigantesquteffort et une extrême diligence. Il se con-ifirme, en effet, que la forteresse est appro-visionnée de vivres pour plusieurs mois,que les munitions n'y sont pas encore de-venues rares et qu'il y a un mois le généralStoesseî, malgré ses pertes antérieures,disposait encore de 30 à 32,000 hommes,c'est-à-dire d'un effectif suffisant pour faireface à plus d'un assaut de la dernière vio-lence, Mais il ne faut pas oublier de faireentrer en ligne de compte la ténacité,la bra-voure.le mépris de la mort qui distinguentles forces du mikado.

L'offensive même de Kouropatkine, ausud de Moukden, vers Yan-Taï tet Liao-Yang, va induire les Japonais à presser lesopérations de Port-Arthur et à tentsr lesefforts les plus Intenses pour emporter laplace longtemps avant l'arrivée d'une ar-mée de sauvetage. Le sang va couler à flotssur la route de Liao-Yang et devant Port-Arthur à la fols. La question est de savoirlequel des deux belligérants en a le plus àdépenser. Port-Arthur a déjà coûté auxNippons des sacrifices d'hommes qui nepeuvent être répétés Indéfiniment.

Si les renforts reçus par Kouropatkinedepuis le 7 septembre, date de sa retraitede Liao-Yang, sont assez considérablespour lui assurer la supériorité numériquesur les forces japonaises de Kuroki, Nodzuet Oku, le généralissime russe a mainte-nant de bons atouts dans son Jeu. Dans lecas contraire, nous allons assister à unesérie de rencontres sanglantes mais stérileset qui laisseront la victoire incertaine jus-qu'à l'arrivée en Mandchourie delà secondearmée moscovite, celle du général Gripen-berg, dont l'apparition là-bas n'aura guèrelieu avant décembre.

L'Offensive de Kouropatkine. — SUC-CÈS de l'Artillerie russe

Saint-Pétersbourg, 11 octobre.

Le correspondant à Moukden de laGasette de la Bourse télégraphie qu'uhcombat d'artillerie a eu lieu toute lejournée du 9 octobre.

Les Japonais ont rétrogradé sur toutela ligne sous la pression des Russes.

Les Raisons de l'Offensive russeParis, Il octobre.

Le Temps publie la dépêche suivante qu'ilreçoit de son correspondant spécial deMoscou :

rt/Jr'°ff<f

sive rVsse a été ProbablementS,

e. ? ?h e P̂ ,r> la sltuaUon critique de

Port-Arthur. Elle a commencé le 6 par lesactions préliminaires du détachement Sam-5?<

nt^ rsBiana-p°U(iza et du détachement

Michtchenko vers Chaho-Pou.« Les cosaques de l'Oural et d'Orenbourg

se sont avancés à l'ouest de la voie ferrée.

1 Kuroki a été délogé, le 7, de Biana-Poudzaet il a rétrogradé vers Slan-Cban-Tsé._ « Le gros russe a atteint, le 10, la ligne deCnahû. i* —4ion de cna-Ho-Pou était ou-