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Développer un savoir-faire tout en surveillant de loin l’activité des concurrents ne suffit plus. L’information dite stratégique fait partie des armes indispensables pour s’imposer sur les marchés. Encore faut-il savoir l’identifier, la recueillir, la faire circuler. Et parfois même faire face à des opérations de déstabilisation... Matière première de l’Intelligence économique (IE), l’« information stratégique » est celle qui permet de décider, d’élaborer la politique del’entreprise. Contrairement à la « veille », notamment technologique, où les sociétés ne s’intéressent pour l’essentiel qu’à leurs concurrents, l’intelligence économique prend en compte l’ensemble des facteurs qui constitue leur environnement fournisseurs. La plus-value de l’IE réside dans le spectre beaucoup plus large des recherches à effectuer. Les grands patrons ont compris depuis longtemps l’intérêt d’étudier les manœuvres militaires. En revanche, la transposition dans le monde de l’entreprise de la phase du renseignement ne date que d’une quinzaine d’années. C’est dans cette activité militaire que l’intelligence économique (IE) trouve ses racines. « Dans la conduite des opérations militaires, on ne manœuvre pas sans disposer de bons renseignements. Dans sa finalité, le renseignement militaire n’est pas différent du renseignement de nature économique. L’IE a d’ailleurs conservé un vocabulaire propre au monde militaire. Les termes « tactique » et « opérationnel » sont régulièrement employés. Lepremier, pour renvoyer à la mise en place de la recherche d’informations et le second, pour la recherche elle-même (à partir de sources électroniques oudepuis le terrain). Si cette terminologie guerrière continue d’exister, ce n’est pas le fruit du hasard. « La guerre économique est une réalité. Elle se gagne ou se perd avec des manœuvres de type militaire. « Le renseignement militaire constitue le berceau de l’intelligence économique. Au tout début de cette discipline,

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Page 1: IE Et Monde Militaire

Développer un savoir-faire tout en surveillant de loin l’activité des concurrents ne suffit plus. L’information dite stratégique fait partie des armes indispensables pour s’imposer sur les marchés. Encore faut-il savoir l’identifier, la recueillir, la faire circuler. Et parfois même faire face à des opérations de déstabilisation...

Matière première de l’Intelligence économique (IE), l’« information stratégique » est celle qui permet de décider, d’élaborer la politique del’entreprise. Contrairement à la « veille », notamment technologique, où les sociétés ne s’intéressent pour l’essentiel qu’à leurs concurrents, l’intelligence économique prend en compte l’ensemble des facteurs qui constitue leur environnement fournisseurs. La plus-value de l’IE réside dans le spectre beaucoup plus large des recherches à effectuer.

Les grands patrons ont compris depuis longtemps l’intérêt d’étudier les manœuvres militaires. En revanche, la transposition dans le monde de l’entreprise de la phase du renseignement ne date que d’une quinzaine d’années. C’est dans cette activité militaire que l’intelligence économique (IE) trouve ses racines. « Dans la conduite des opérations militaires, on ne manœuvre pas sans disposer de bons renseignements. Dans sa finalité, le renseignement militaire n’est pas différent du renseignement de nature économique.

L’IE a d’ailleurs conservé un vocabulaire propre au monde militaire. Les termes « tactique » et « opérationnel » sont régulièrement employés. Lepremier, pour renvoyer à la mise en place de la recherche d’informations et le second, pour la recherche elle-même (à partir de sources électroniques oudepuis le terrain). Si cette terminologie guerrière continue d’exister, ce n’est pas le fruit du hasard. « La guerre économique est une réalité. Elle se gagne ou se perd avec des manœuvres de type militaire.

« Le renseignement militaire constitue le berceau de l’intelligence économique. Au tout début de cette discipline, les tacticiens étaient issus du monde du renseignement pour la partie investigation »,

« La principale différence entre le renseignement militaire et l’intelligence économique porte sur la classification des sources ».

La seconde concerne les conditions d’accès à l’information. Selon les professionnels, 85 % de l’information nécessaire aux entreprises sont disponibles en sources ouvertes, c’est-à-dire sur Internet, dans des bases de données ou même dans la presse. 10 % de l’information sont dites « grises »,c’est-à-dire accessibles légalement, mais de personne à personne. Quant aux 5% restants, ils sont obtenus par des actions relevant des services de renseignement et ne concernent donc pas l’intelligence économique.

En guise de conclusion, les méthodes de recherche et d’exploitation des informations ne sont pas le seul domaine dans lequel un lien existe entre les deux mondes. La communication d’influence trouve aussi ses racines dans l’univers militaire.