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IL A ÉTÉ TIRÉ DE CET OUVRAGE DE 1 A 20

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IL A ÉTÉ TIRÉ DE CET OUVRAGE VINGT EXEMPLAIRES SUR ALFA MOUSSE NAVARRE NUMÉROTÉS

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HOCHE ... ACCEPTA DIEU MAIS REFUSA LE ROI

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DU MEME AUTEUR

OUVRAGES LITTÉRAIRES :

Guerre et Chirurgie (édition SEGEP). Prix Miller de l'Académie Française 1954.

Petite suite algérienne de Guerre et Chirurgie (édition SEGEP).

Le chapitre sur les « Anesthésistes » dans le volume « Princes de la Médecine » (Le Livre contemporain Editeur).

OUVRAGES SCIENTIFIQUES :

Chirurgie Infantile d'Urgence (Masson et Cie Editeur). La première édition de ce livre a obtenu le Prix Laborie de l'Académie de Médecine 1934.

Malformations tumorales et tumeurs de l'enfant (avec René Huguenin) (Masson et Cie, éditeur). Prix Ba- riot-Feynot de l'Académie des Sciences 1954.

Le nouveau-né : Directives thérapeutiques Médico-chi- rurgicales (Doin et Cie, éditeur).

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MARCEL FÈVRE

HOCHE... ACCEPTA DIEU MAIS REFUSA LE ROI

COLLECTION "ALTERNANCE" Les Editions du Scorpion

JEAN D'HALLUIN, ÉDITEUR — 1, RUE LOBINEAU, PARIS 6

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Copyright by « Editions du Scorpion » 1962 Tous droits réservés

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INTRODUCTION

(DE LA VENDEE A L'ALGERIE)

Six cent mille victimes, d'après Hoche, tel fut le bilan de la guerre civile tragique, atroce, des Chouans et de la Vendée. Cette terre d'oppositions et de déchire- ments, a vu renaître le calme, dans la République, grâce au Général Hoche, « pacificateur de la Vendée ».

Les guerres civiles et religieuses ont toujours revêtu un caractère encore plus cruel que les guerres étran- gères (sauf pour la Pologne). Les Blancs et les Bleus avaient entre eux un double fossé, deux haines, deux motifs absolus de s'opposer : une raison religieuse, une raison politique. L'athée était l'antithèse du croyant, le royaliste l'adversaire du républicain.

Les oppositions en Algérie paraissent évidemment différentes. La question religieuse joue relativement

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peu, car les grandes religions se respectent, car jamais en Algérie l'Islam n'a senti le joug de la chrétienté, et tout mahométan se sent logiquement libre. Celui qui croit dans le Christ, celui qui croit en Allah sont plus rapprochés, à notre époque, qu'éloignés par leur reli- gion. La cause d'opposition qui s'est révélée la plus profonde durant la guerre de Vendée n'existe guère en Algérie. La juxtaposition de deux races différentes demeure donc le principal obstacle dans l'affaire d'Algérie. Certains accentuent cette opposition en reven- diquant une direction politique absolue, alors que beaucoup, sinon l'immense majorité, ne désirent qu'une égalité rigoureuse, sans revendiquer une supériorité politique d'une communauté sur l'autre. L'opposition politique et raciale ne paraît pas plus accusée, loin de là, que la double opposition religieuse et politique à laquelle Hoche devait faire face.

L'apaisement de la Vendée comprenait une double pacification : l'une militaire, l'autre des esprits et des cœurs. Et le parallélisme entre les problèmes posés au général républicain, et ceux devant lesquels se trouve le pouvoir actuel, reste, sur ce point, vrai comme l'his- toire ! En suivant Hoche, ses pensées, ses actes, nous re- trouvons constamment des comparaisons et des analo- gies entre les insurrections vendéennes et algériennes, malgré leurs différences, malgré l'époque qui les dis- tingue.

Les blancs correspondaient à deux catégories : ceux

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de l'intérieur, qui menèrent le combat, ceux de l'exté- rieur, « les émigrés » qui eurent quelques sursauts de passage de la mer, et surent se faire massacrer à Qui- beron. Leur Armée restait, essentiellement séparée par la mer... en Angleterre. Aujourd'hui les forces du F.L.N. stationnent en partie hors des frontières, au delà d'un barrage.

La prolongation du conflit de Vendée reconnaît la même cause que celle du conflit algérien : l'appui de l'étranger. Dans la lutte actuelle nous sommes mal sou- tenus par nos alliés, attaqués par ceux qui se jugent nos ennemis. Mais ce « monde hostile » dont on nous parle, qu'a-t-il à voir avec la belligérance anglaise, avec la coalition de l'Europe contre la République ? La Répu- blique luttait sur mer et dans ses territoires lointains contre l'Anglais, luttait sur ses frontières contre toute l'Europe, et se débattait en même temps avec l'insur- rection intérieure. A l'étonnement du monde, elle sut triompher... et pacifier. Tout comme Jeanne d'Arc mar- chant à contre-courant de l'histoire, déjà réglée, les ré- publicains de 89 à 96 imprimèrent leur volonté. Si l'his- toire a un sens, elle doit aboutir à l'union des peuples, peut-être en fédération, peut-être en fusion, car seule- ment ainsi l'histoire finirait par amener un certain bonheur. L'époque actuelle n'est en réalité qu'ahuris- santes contradictions. Elle multiplie les petits Etats, alors que s'érigent des Empires monstrueux. Autre con- tradiction pour les pays démocratiques : s'il existe un

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parti turbulent, même s'il n'agit que par le terrorisme, même s'il ne se fait sa place que par les attentats, les assassinats et la guerre subversive, ce parti se trouve proclamé comme représentant le pays, comme interlo- cuteur valable, au mépris élémentaire des souhaits de la population et parfois même des votes exprimés ! Une telle conception n'est qu'une pure négation de la dé- mocratie.

Hoche pour pacifier la Vendée ne pouvait avoir qu'un but : faire rentrer les révoltés dans la Républi- que, dans l'égalité de tous les droits et devoirs. Pour l'Algérie, évidemment, la solution politique peut être orientée différemment, mais les moyens pour y aboutir passent par les deux impératifs qui se posaient à Hoche : réaliser une double solution, un désarmement militaire et un désarmement moral, celui des cœurs et des esprits.

Un de nos ministres, M. Louis Terrenoire vient de prononcer (Journaux du 10 janvier 1961) des paroles fort sages : « Un membre du gouvernement moins qu'au- cun autre n'a jamais pu sous-estimer la complexité du problème Algérien et la difficulté à trouver une issue à un conflit qui dure depuis plus de six ans... Certes les résultats du référendum, le oui massif donné par la na- tion Française au général de Gaulle ne vont pas pro- duire un miracle instantané. »

Pour atteindre son double but, alors que la lutte du-

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rait depuis deux ans, alors que chacun désirait une fin prochaine et rapide, Hoche sut éviter l'écueil primordial d'annoncer une terminaison rapide. Marceau, Kléber, les mayençais avaient bien dispersé la « grande armée », mais n'avaient pu, faute de temps, faute de mesures po- litiques sages peut-être, obtenir la pacification. La solu- tion la moins longue des guerres civiles, des guerres tout court, des guerres subversives en particulier, a toujours consisté à durer un quart d'heure de plus que l'autre. Toute annonce d'un désir de paix accélérée n'aboutit qu'à durcir l'opposant, toute annonce de paix dans le temps signifie simplement qu'on se met à genoux devant l'adversaire. Il ne reste plus qu'à lui demander ses con- ditions. Ceci en français s'appelle plus qu'une défaite, plus qu'un désastre, mais une abdication. Il n'en était pas question pour Hoche, jeune chef de 26 ans, aux temps virils de la jeune République. Et c'est peut-être une des raisons majeures pour lesquelles il obtint l'es- sentiel de la pacification en moins de deux ans.

Militairement la lutte de Vendée et des Chouans se présenta avec le schéma suivant : une insurrection, des rassemblements d'hommes sur le terrain conduits par les chefs locaux et populaires, la constitution de groupes importants avec des chefs politiques, sur le territoire et à l'étranger, en furent les premières étapes. La nais- sance de la révolte, son extension, la constitution de katibas puissantes, l'organisation politique des chefs en dehors de l'Algérie correspondent à certaines périodes

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de la guerre d'Algérie. Les armées intérieures, la grande armée vendéenne, « catholique et royale », furent écra- sées, mais la guerre persista sous forme de guérilla, ce fut la chouannerie. Les katibas ont été démantelées et écrasées ; l'étape actuelle de la lutte d'Algérie ressem- ble à celle de la « petite guerre des chouans ». C'est à ce moment que Hoche reçut mission de prendre en mains cette « pacification ».

Mais les blancs avaient encore une masse en réserve, celle des émigés. Elle était séparée de la France par un large barrage, celui de la mer. Cette réserve virtuelle intervint effectivement, avec la complicité anglaise. Ho- che l'écrasa à Quiberon. Le sort de « l'Armée Rouge », ainsi appelée dès cette époque, car revêtue d'uniformes anglais, ne fut pas plus heureux. Le F.L.N. lui, n'a jamais pu engager sa réserve d'émigrés, stationnée sur les territoires tunisiens et marocains. Cette étape arri- vera-t-elle ? Ou les multiples échecs devant le barrage et la ligne Morice équivalent-ils déjà à un Quiberon ?

Après la défaite des forces émigrées restait à anni- hiler la Chouannerie et ses petits groupes sans cesse évanouis, sans cesse renaissants. Il s'agissait dès lors d'un dénouement local avec son côté militaire, son côté d'apaisement politique.

Au point de vue militaire, deux impératifs : battre l'adversaire, faire rendre les armes. Pour battre l'adver- saire Hoche établit un système de camps avec sorties de

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jour et de nuit, et des colonnes mobiles pour battre le terrain plus éloigné. En somme un quadrillage assez mobile, et du ratissage. Le grand coup terminal corres- pondra à un gigantesque coup d'un filet qui se res- serrera progressivement. Pour obtenir le désarmement, Hoche employa, malgré son désir d'épargner les petits, un système d'enlèvement des bœufs, moutons, subsistan- ces, les animaux et les grains étant rendus contre remise des armes. Dans le même but, il utilisa un système d'o- tages. Enfin, lorsque la population lui était favorable, il organisa des auto-défenses et des compagnies franches.

Au point de vue politique, Hoche imposa la justice, dans une certaine mesure la clémence, car sa justice était rude. Il s'attacha plus à apaiser qu'à négocier, sauf à la période terminale ou il rechercha les redditions séparées. Lors de sa nomination, le vent était à la négo- ciation. C'était la mode, même gouvernementale. Par une singulière aberration, Hoche, le militaire, fut pra- tiquement exclu des négociations... sur la demande des chefs chouans et vendéens ! Deux traités furent signés... et bientôt déchirés. La « fausse paix » avait permis à l'adversaire de souffler, de se renforcer, d'espérer l'in- tervention émigrée ou étrangère. Hoche avait eu rai- son de se méfier, de toujours maintenir la vigilance mili- taire. Les négociations n'aboutirent finalement qu'une fois la victoire militaire ayant réduit l'adversaire à de petits groupes, et une fois accordée la tolérance religieu-

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se aux populations lasses de la guerre. Politiquement, en effet, deux obstacles se dressaient : « Dieu et mon Roi ». Hoche délibérément, le pouvoir tardivement et en rechignant, finirent par rendre officiellement leurs prêtres aux vendéens et aux bretons. Enfin ces hommes atteignaient ainsi un de leurs buts, avaient leur part de victoire. Mais pour le régime politique, Hoche le répu- blicain ne pouvait accorder aucune concession. Du roi, il ne pouvait être question. Il était au-delà des limites des possibilités. Le Roi resta à l'étranger, et Hoche obtint la pacification, dans une République plus tolé- rante, mais avec la soumission aux lois de la Républi- que « une et indivisible ». C'était la part de défaite des insurgés.

Durant la lutte, pouvoirs civils et militaires se juxta- posèrent d'abord. Mais quand il fallut aboutir à la ter- minaison, Hoche obtint pleins pouvoirs civils et mili- taires. L'homme sur place, malgré des criailleries, put alors manœuvrer à sa guise et obtenir la pacification. Les contradictions des deux pouvoirs, leurs petites lut- tes constantes n'existaient plus. Les adversaires se trou- vaient devant une volonté claire et nette.

Cette guerre de l'Ouest, la République devait la mener au milieu des coalitions, menacée sur ses fron- tières, en pleine lutte vitale. Et cependant, elle fut me- née à bien.

La réconciliation des bleus et des blancs, des athées et des catholiques, des républicains et des royalistes

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paraissait de prime abord invraisemblable, surtout après une lutte atroce, d'une cruauté inouïe lors de certains épisodes. Mais les esprits subirent, les cœurs se soumi- rent, peu à peu. Et depuis la Vendée a donné à Ja France deux des plus grands Français de nos deux der- nières guerres : Clemenceau, le Tigre, le Père la Vic- toire, et le Maréchal de Lattre de Tassigny. Bien diffé- rents d'origine, d'idées, ils gardent une caractéristique commune, qui fit leur grandeur et contribua à celle de la France : leur ténacité de magnifiques lutteurs.

Puisse une paix aussi féconde que celle des terres de l'Ouest revenir sur celle d'Algérie.

Peut-être en écoutant l'Histoire pourra-t'on en tirer des leçons d'action, d'union et d'avenir.

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CHAPITRE I

DU FAITE DE LA GLOIRE A LA PRISON COMMUNE

Maximilien de Robespierre régnait. Il tenait, en ses élégantes mains, le pouvoir absolu de la jeune Républi- que. L'incorruptible, le vertueux, le dogmatique, l'énig- matique Robespierre, de toute sa raideur orgueilleuse dominait la Convention et la France. Mirabeau avait prévu cette apogée : « Il ira loin, il croit tout ce qu'il dit. »

Ne prenant conseil que de lui, suivant sa pensée soli- taire, toujours secret, agissant pour le « bien public », Robespierre préparait la République idéale, pure et ma- gnifique, en faisant « tomber les têtes comme des ardoi- ses ». Excellent procédé pour se débarasser de ses enne-

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mis, de ses « amis » même, de tous ceux qu'on soup- çonne, de tous ceux qui déplaisent. Les têtes les plus variées tombaient au panier du bourreau : de celle d'Hébert au puissant mufle de Danton, de celle de Lavoi- sier, le savant, à celle d'André Chénier le poète, l'auteur de la « jeune captive ». En toute diversité, ces têtes d'hommes voisinaient avec de délicieuses têtes de fem- mes. L'égalité robespierriste s'appliquait à tous : ecclé- siastiques, nobles, bourgeois, mais encore plus nombreux plébéiens, paysans (28 %), et ouvriers (31 %) ! La mort tombait sur n'importe qui, de manière incompréhensible souvent, car la crainte devenait l'arme de domination, cette arme si bien utilisée, si bien comprise dans les guerres subversives récentes. Chacun, sans raison même, doit trembler et donc se soumettre. Ainsi règnent les minorités.

L'abominable loi du 22 Prairial (10 juin 1794) donnait à Maximilien tous pouvoirs pour remplir, et, rapidement « vider les prisons », comme si l'on pouvait encore y comploter ! Etait-ce la hantise de ces complots imagi- naires qui hantait l'âme de Robespierre et des deux fidèles qui l'encadraient, le beau Saint-Just, l'infirme Couthon ?

Sur la balance de la justice, cette hécatombe écrase un des plateaux, mais sur l'autre pèse un poids glo- rieux : aidée du grand Carnot, l'équipe robespierriste a sauvé les frontières !

Général en Chef à 25 ans, Lazare Hoche venait d'as-

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surer le triomphe des armées républicaines. Le 24 décembre 1793 il remporte l'éclatante victoire de Wis- sembourg. Il débloquait enfin Landau, le 28 décembre. La France pouvait respirer. Et la loi du 22 Prairial en devient incompréhensible et pèse de toute son iniquité sur la conscience de l'équipe robespierriste.

Hoche, généralissime des Armées du Rhin et de la Moselle, avait rempli son rôle. Robespierre et Saint-Just étaient tranquilles pour la frontière. C'était évidemment le moment indiqué, en profitant de cette accalmie dans l'activité guerrière, pour arrêter et supprimer celui qui était, à ce moment, le plus illustre des généraux de la République.

Conciergerie, Tribunal, échafaud... Trois étapes à parcourir avant que le chef fut tranché par la savante machine dite à tort du Docteur Guillotin, médecin phi- lanthrope, et non pas ingénieux technicien.

Lazare Hoche était à la Conciergerie, « prison funè- bre où l'on ne venait guère qu'en dernier lieu, pour mourir » (Michelet).

CONCIERGERIE : ANTICHAMBRE DE LA MORT

Hoche pensait donc à la mort. Revoyait-il Versailles et son père, palefrenier aux chenils du Roi ? Pensait-il à

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sa tante, la fruitière qui l'avait élevé, car sa mère était morte en le mettant au monde ? Songeait-il à ses durs efforts, pour s'instruire, alors qu'il était aux Gardes Françaises, exerçant avec quelques éclats (duels, rixes et prison) le métier de soldat, les fonctions de sergent ?

Préférait-il les images de la guerre à celles de la Révolution, ses brillantes actions qui le firent distinguer par le général Le Veneur, dont il devint l'aide de camp, la magnifique défense de Dunkerque, ses combats à la frontière de France, et au delà, jusqu'au commandement de l'Armée de Moselle, jusqu'à Wissembourg, faîte de sa gloire à ce moment ? Lorsqu'il avait enlevé le Geis- berg, au centre de la bataille, c'est bien lui, qui devant l'histoire, allait débloquer Landau.

Si les pensées de Hoche se tournaient vers les souf- frances et la gloire des combats, elles évoquaient aussi un passé tout proche... et très tendre. Landau avait été débloquée le 28 décembre 93. Moins de deux mois et demi après, Hoche se mariait avec une jeune fille de seize ans, Adélaïde Dechaux, certainement charmante, qu'il venait de rencontrer dans un bal officiel à Thion- ville. « Je demande le cœur et point de richesse » ; Hoche avait ainsi ajouté à ses exploits deux nouvelles conquêtes... Celle du cœur de son beau-père, ainsi que le soulignait comiquement ce dernier, dans le style ampoulé du temps... et celle du cœur d'Adélaïde, ce qui touchait infiniment plus le général. Quelle belle fête que ce mariage, avec le « tout Thionville », et mieux,

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IMPRIMERIE SPÉCIALE DE LA COLLECTION ALTERNANCE

PARIS

Numéro d'édition : 1244. Numéro d'impression : 1019. Dépôt légal : 1 trimestre 1962.

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