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288 Séances orales / Transfusion Clinique et Biologique 20 (2013) 285–294 contre un antigène de faible fréquence ; nécessitant la recherche de cet antigène sur les hématies du procréateur. Au final, deux CGR ont permis de sécuriser l’accouchement. http://dx.doi.org/10.1016/j.tracli.2013.04.010 OR-2-5 Immunisation post-transfusionnelle des nouveau-nés âgés de zéro à trois mois – Étude multicentrique rétrospective de 2009 à 2012 P. Lauroua a,, C. Krause b , M. Raba c , M. Delamaire d , S. Auger e , V. Ferrera f , F. Roubinet g a Établissement fran¸ cais du sang Aquitaine-Limousin, Bordeaux, France b Établissement fran¸ cais du sang Bourgogne-Franche-Comté, Dijon, France c Établissement fran¸ cais du sang Rhône-Alpes, Lyon, France d Établissement fran¸ cais du sang Bretagne, Rennes, France e Établissement fran¸ cais du sang Pays-de-la-Loire, Nantes, France f Établissement fran¸ cais du sang Apes-Méditerranée, Marseille, France g Établissement fran¸ cais du sang Pyrénées-Méditerranée, Toulouse, France Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (P. Lauroua) L’objectif de cette étude est de savoir s’il existe des cas d’alloimmunisation post-transfusionnelle de nouveau-nés âgés de zéro à trois mois révolus. L’exploration rétrospective a été réalisée par plusieurs laboratoires d’immunohématologie de l’EFS qui assurent la délivrance des PSL et le suivi immuno-hématologique des patients. La sélection a porté sur les nouveau-nés âgés de zéro à trois mois révolus trans- fusés pendant la même période. La RAI avant transfusion a été réalisée chez la mère ou le nouveau-né et tous les nouveaux nés transfusés inclus dans cette étude ont bénéficié également d’une RAI post-transfusionnelle. Les anticorps maternels transmis par la mère et retrouvés dans le sang du nouveau-né ont été étiquetés de « passifs ». Plus de 4000 nouveau-nés ont ainsi été explorés et aucun n’a développé une alloimmunisation active. Un document cadre de l’EFS précise que la RAI de la mère réalisée à la naissance du bébé permet d’assurer la sécurité transfusionnelle des nouveau-nés devant être transfusés entre zéro à trois mois d’âge. http://dx.doi.org/10.1016/j.tracli.2013.04.011 OR-3 – Séance Orale : immunohématologie Modérateurs : F. Noizat-Pirenne, M. Telen OR-3-1 Antigènes Luthéran et maladies C. Le Van Kim , M. Franco, Y. Colin Aronovicz, W. El Nemer INTS, Paris, France Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (Y. Colin Aronovicz) Des données récentes ont donné une vision nouvelle de la fonction des anti- gènes de groupe sanguin. C’est le cas des propriétés d’adhérence de la protéine Lu/BCAM, porteuse des antigènes Lutheran (Lu) et unique récepteur érythroïde de la laminine a5. L’implication des antigènes Lu dans l’adhérence anormale des globules rouges (GR) à la laminine et à l’endothélium vasculaire a été initialement montrée dans la drépanocytose. Cette adhérence est stimulée par l’adrénaline, médiateur du stress physiologique, qui élève le taux d’AMPc et induit la phosphorylation de Lu/BCAM. La phosphorylation constitutive de Lu/BCAM est aussi impliquée dans l’adhérence accrue à l’endothélium des GR de patients atteints de Polyblobulie de Vaquez (PV), pathologie myélopro- liférative associée à la mutation V617F de la tyrosine kinase JAK2 conduisant à une stimulation continue de l’érythropoièse. Lu/BCAM participerait ainsi à l’incidence élevée de thromboses vasculaires associée à la PV. Nous avons mon- tré récemment que l’expression et le taux de phosphorylation de Lu/BCAM sont également augmentés dans les GR de patients souffrant de la maladie de Gaucher, maladie lysosomale due à un déficit en glucocérébrosidase qui altère le catabolisme de la glucosylceramide et provoque son accumulation dans les macrophages. Nous avons démontré que cette activation de Lu/BCAM est à l’origine de l’augmentation de l’adhérence des Gaucher (GR) à l’endothélium. Ces résultats illustrent le fait qu’un antigène de groupe sanguin mineur peut jouer un rôle majeur dans des pathologies hématologiques, mais également non hématologiques et que les GR représentent des acteurs majeurs dans les maladies ischémiques ou thrombotiques. http://dx.doi.org/10.1016/j.tracli.2013.04.012 OR-3-2 Alloimmunisation des malades drépanocytaires : spécificité des anticorps et association avec les douleurs chroniques et la survie diminuée M.J. Telen a,, A. Afenyi-Annan b , M.E. Garrett a , M.R. Combs a , E.P. Orringer b , A. Ashley-Koch a a Université de Duke, Durham, Caroline du Nord, États-unis b Université de Caroline du Nord, Chapel Hill, Caroline du Nord, États-unis Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (M.J. Telen) L’alloimmunisation reste une complication importante chez les patients atteints de drépanocytose. Le développement des alloanticorps a été associé à l’inflammation, un processus qui sous-tend d’autres manifestations de la drépa- nocytose. Nous avons demandé s’il existait une relation entre l’alloimmunisation et la sévérité de la maladie. Trois cent dix neuf malades drépanocytaires adultes ont été inclus. Le phénotype antigénique et l’état d’alloimmunisation ont été analysés dans une étude rétrospective conduite dans deux hôpitaux. La compa- raison entre les malades alloimmunisés et non immunisés a porté sur des différences de type démographique, clinique et de biologie médicale, le degré d’atteinte des organes cibles et la gravité de la maladie, y compris la survie. Quatre vingt sept sujets (27 %) étaient immunisés. La spécificité des alloanti- corps était différente de celle déjà décrite, avec la fréquence élevée de l’anti-S. Bien que l’alloimmunisation n’ait pas été associée à la fréquence des épisodes vaso-occlusifs, un pourcentage plus élevé des alloimmunisés présentait des dou- leurs chroniques, définies par l’utilisation quotidienne des opioïdes (d’action courte, p = 0,006 ; longue, p = 0,013 ; tous les deux ; p = 0,03). En outre, les sujets alloimmunisés avaient une survie diminuée (HR 1,92, p = 0,01) et un risque élevé de nécrose avasculaire (p = 0,024), d’atteinte des organes cibles (p = 0,049) et d’auto-anticorps (p < 0,001). Ces associations persistaient après correction pour l’âge, le sexe et le diagnostic d’hémoglobine. Nous concluons que l’alloimmunisation dans la drépanocytose peut être associée aux douleurs chroniques, à un risque élevé de l’atteinte des organes cibles et à une survie plus courte. http://dx.doi.org/10.1016/j.tracli.2013.04.013 OR-3-3 Épidémiologie d’alloimmunisation anti-érythrocytaire dans une population hémato-oncologique C. Corlier , C. Debry , M. Goffaux , L. Defoin , J.C. Osselaer CHU-UCL de Mont-Godinne, Yvoir, Belgique Auteur correspondant. L’ETS de Mont-Godinne délivre chaque année environ 8000CGR aux patients soignés au CHU de Mont-Godinne ; la moitié de ces poches vont à des patients hémato-oncologiques. Comme la grande majorité de ces patients sont sui- vis de manière chronique, le but de cette étude est d’évaluer la fréquence d’alloimmunisation en fonction des caractéristiques des patients. Entre 2006 et 2011, 23 578 CGR ont été transfusés à 1532 patients (701 femmes, 831 hommes). Au début de l’étude, 35 patients (2,3 %), dont 20 femmes (2,9 %) et 15 hommes (1,8 %), présentaient déjà un anticorps. Chez 26 patients (1,7 %), dont 15 femmes (2,2 %) et 11 hommes (1,3 %), on a noté l’apparition d’un alloanticorps, après un total de 21 840 transfusions, soit un risque de 1,2 ‰ par transfusion. Chez trois patients déjà immunisés (4,9 %), dont trois femmes

Immunisation post-transfusionnelle des nouveau-nés âgés de zéro à trois mois – Étude multicentrique rétrospective de 2009 à 2012

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Établissement francais du sang Aquitaine-Limousin, Bordeaux, FranceÉtablissement francais du sang Bourgogne-Franche-Comté, Dijon, FranceÉtablissement francais du sang Rhône-Alpes, Lyon, FranceÉtablissement francais du sang Bretagne, Rennes, FranceÉtablissement francais du sang Pays-de-la-Loire, Nantes, FranceÉtablissement francais du sang Apes-Méditerranée, Marseille, FranceÉtablissement francais du sang Pyrénées-Méditerranée, Toulouse, FranceAuteur correspondant.dresse e-mail : [email protected] (P. Lauroua)

’objectif de cette étude est de savoir s’il existe des cas d’alloimmunisationost-transfusionnelle de nouveau-nés âgés de zéro à trois mois révolus.’exploration rétrospective a été réalisée par plusieurs laboratoires’immunohématologie de l’EFS qui assurent la délivrance des PSL et leuivi immuno-hématologique des patients.a sélection a porté sur les nouveau-nés âgés de zéro à trois mois révolus trans-

usés pendant la même période. La RAI avant transfusion a été réalisée cheza mère ou le nouveau-né et tous les nouveaux nés transfusés inclus dans cettetude ont bénéficié également d’une RAI post-transfusionnelle.es anticorps maternels transmis par la mère et retrouvés dans le sang duouveau-né ont été étiquetés de « passifs ».lus de 4000 nouveau-nés ont ainsi été explorés et aucun n’a développé unelloimmunisation active.n document cadre de l’EFS précise que la RAI de la mère réalisée à la naissanceu bébé permet d’assurer la sécurité transfusionnelle des nouveau-nés devanttre transfusés entre zéro à trois mois d’âge.

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INTS, Paris, FranceAuteur correspondant.dresse e-mail : [email protected] (Y. Colin Aronovicz)

es données récentes ont donné une vision nouvelle de la fonction des anti-ènes de groupe sanguin. C’est le cas des propriétés d’adhérence de la protéineu/BCAM, porteuse des antigènes Lutheran (Lu) et unique récepteur érythroïdee la laminine a5. L’implication des antigènes Lu dans l’adhérence anormalees globules rouges (GR) à la laminine et à l’endothélium vasculaire a éténitialement montrée dans la drépanocytose. Cette adhérence est stimulée par’adrénaline, médiateur du stress physiologique, qui élève le taux d’AMPc etnduit la phosphorylation de Lu/BCAM. La phosphorylation constitutive deu/BCAM est aussi impliquée dans l’adhérence accrue à l’endothélium desR de patients atteints de Polyblobulie de Vaquez (PV), pathologie myélopro-

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Université de Duke, Durham, Caroline du Nord, États-unisUniversité de Caroline du Nord, Chapel Hill, Caroline du Nord, États-unisAuteur correspondant.dresse e-mail : [email protected] (M.J. Telen)

’alloimmunisation reste une complication importante chez les patients atteintse drépanocytose. Le développement des alloanticorps a été associé à’inflammation, un processus qui sous-tend d’autres manifestations de la drépa-ocytose. Nous avons demandé s’il existait une relation entre l’alloimmunisationt la sévérité de la maladie. Trois cent dix neuf malades drépanocytaires adultesnt été inclus. Le phénotype antigénique et l’état d’alloimmunisation ont éténalysés dans une étude rétrospective conduite dans deux hôpitaux. La compa-aison entre les malades alloimmunisés et non immunisés a porté sur desifférences de type démographique, clinique et de biologie médicale, le degré’atteinte des organes cibles et la gravité de la maladie, y compris la survie.uatre vingt sept sujets (27 %) étaient immunisés. La spécificité des alloanti-

orps était différente de celle déjà décrite, avec la fréquence élevée de l’anti-S.ien que l’alloimmunisation n’ait pas été associée à la fréquence des épisodesaso-occlusifs, un pourcentage plus élevé des alloimmunisés présentait des dou-eurs chroniques, définies par l’utilisation quotidienne des opioïdes (d’actionourte, p = 0,006 ; longue, p = 0,013 ; tous les deux ; p = 0,03). En outre, lesujets alloimmunisés avaient une survie diminuée (HR 1,92, p = 0,01) et unisque élevé de nécrose avasculaire (p = 0,024), d’atteinte des organes ciblesp = 0,049) et d’auto-anticorps (p < 0,001). Ces associations persistaient aprèsorrection pour l’âge, le sexe et le diagnostic d’hémoglobine. Nous concluonsue l’alloimmunisation dans la drépanocytose peut être associée aux douleurshroniques, à un risque élevé de l’atteinte des organes cibles et à une survie plusourte.

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CHU-UCL de Mont-Godinne, Yvoir, BelgiqueAuteur correspondant.

’ETS de Mont-Godinne délivre chaque année environ 8000 CGR aux patientsoignés au CHU de Mont-Godinne ; la moitié de ces poches vont à des patientsémato-oncologiques. Comme la grande majorité de ces patients sont sui-is de manière chronique, le but de cette étude est d’évaluer la fréquence’alloimmunisation en fonction des caractéristiques des patients.ntre 2006 et 2011, 23 578 CGR ont été transfusés à 1532 patients (701 femmes,31 hommes). Au début de l’étude, 35 patients (2,3 %), dont 20 femmes (2,9 %)t 15 hommes (1,8 %), présentaient déjà un anticorps. Chez 26 patients (1,7 %),

ont 15 femmes (2,2 %) et 11 hommes (1,3 %), on a noté l’apparition d’unlloanticorps, après un total de 21 840 transfusions, soit un risque de 1,2 ‰ar transfusion. Chez trois patients déjà immunisés (4,9 %), dont trois femmes