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IMPACT DE NOS REPRÉSENTATIONS PERCEPTION DES ÉLÈVES (ET CONSÉQUENCES…) Pour une réflexion sur nos pratiques

Impact de nos représentations perception des élèves (et conséquences…)

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Pour une réflexion sur nos pratiques. Impact de nos représentations perception des élèves (et conséquences…). Introduction. Objectifs : Prendre connaissance, conscience des phénomènes susceptibles d’entacher nos perceptions et nos jugements. - PowerPoint PPT Presentation

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Impact de nos reprsentations perception (et consquences) des lves

Impact de nos reprsentations

perception des lves

(et consquences)

Pour une rflexion sur nos pratiques

IntroductionObjectifs :Prendre connaissance, conscience des phnomnes susceptibles dentacher nos perceptions et nos jugements.a n'est ni bien, ni mal. Cela est. Le plus souvent, automatis. On a peu de contrle sur ces phnomnes.Nos automatismes sont particulirement efficaces.Il y a pourtant un impact de ces phnomnes sur nos perceptions, jugements, puis les attitudes et comportements affrant.Un impact en ricochet est ainsi possible sur les comportements et attitudes des lves.L o on peut agir ? Peut-tre apprendre "assouplir" notre point de vue, cest--dire pour laisser la place des hypothses alternatives

A propos de notre perceptionCe que nous percevons est tributaire de nos organes sensoriels. Nous ne voyons pas, nentendons pas, ne sentons pas, etc. notre environnement de la mme manire quun chien, une mouche, un aigle, une puce ou un taureaua nest pourtant pas ncessairement notre environnement qui est diffrent, mais bien ce que nous en percevons !En outre, notre cerveau traite ces informations perues, le plus souvent, notre insu

Les trompe-lilIls trompent en ralit le plus souvent notre cerveau

et les conclusions que nous tirons de nos perceptions

(on en trouve de nombreux exemples sur internet)

La Tour de Pise, quel point penche-t-elle ?Ce que nous percevons dpend en ralit du contexte dans lequel sexerce notre perception.Les deux images de la tour sont en ralit identiques. Pourtant on peroit que la tour ct droit penche davantage, comme si elle tait photographie sous un angle diffrent

La raison est que le systme visuel (La notion de systme visuel implique le cerveau) traite les deux images, comme si elles faisaient partie d'une seule et mme scne. Ainsi, pour notre systme visuel, si deux tours sont adjacentes et ont le mme angle, alors leurs contours convergent cause de la perspective. Ce qui est pris en considration par notre cerveau qui corrige automatiquement notre perception. Or, ainsi confront 2 tours dont les contours sont parallles, notre systme visuel suppose qu'elles doivent diverger... et c'est effectivement ce que nous voyons.

Ici, il sagit de la mme photo de la tour, simplement copie 2 fois et juxtaposesMonte ou descend ?lmentaire ?

Ou simple question de point de vue

Perception des formes et des couleurs

Les lignes gris clair sont paralllesLes gris intercalaires ont exactement la mme nuance

On peroit des points, tantt blancs, tantt noirs lintersection des cases

Perception de cylindres en mouvementLes cases A et B ont la mme couleur

Difficile croire, et pourtantLa tche du haut a bel et bien t prleve sur la case A, celle du bas, sur la case BUne autre sorte de vrification : un pont monochrome a t trac entre les cases A et B

Reconstruction de la ralit partir dinformations partiellesAucun visage na t dessin. La plupart dentre-nous les peroit pourtant bel et bien

Nous sommes nombreux-ses percevoir un cube. Or, il ny en na pas

Systme visuel et perception des objetsDu fait des caractristiques de notre systme visuel, quand nous regardons (reconnaissance de forme), c'est comme si nous baladions un pinceau de lampe torche dans une pice obscure.En effet, cest la fova, une partie de la rtine place dans laxe optique, qui concentre la plus grande densit de rcepteurs visuels. Elle a une surface trs rduite 0.3 mm de diamtre et couvre 1 de champ de vision. Cest elle qui nous autorise la vision la plus prcise (acuit maximale). En procdant rapidement nous pouvons nous faire une certaine ide des objets que nous avons sous les yeux, bien qu' chaque instant nous ne soyons capable que d'en voir un trs petit nombre, un seul ou mme un lment partiel.Notre axe optique saute de l'un l'autre, et s'attarde sur chaque objet jusqu' ce que sa forme ait t identifie, considre comme reconnue. Alors nous le mmorisons et passons l'objet suivant.Dans la mme ide, on peut interposer les doigts en ventail sur un texte. Quand cet obstacle est fixe, la lecture est impossible. En revanche, bouger la main nous permet de lire. Pour amliorer nos performances, nos muscles oculaires sont le sige d'une fibrillation. Notre axe optique n'est pas fixe, il "tremble" (Nystagmus). Nous sommes par ailleurs plus sensibles aux variations (luminosit, couleur) qu' leurs valeurs intrinsques. Et notre acuit se dgrade ds qu'on s'loigne de la tache fovale. Notre perception des objets est de plus en plus approximative.En revanche, la priphrie rtinienne nous dtectons trs rapidement le moindre mouvement. C'est comme a que nous pouvons viter, en traversant une place, de nous faire craser. Ou que nous tournons automatiquement la tte vers le mouvement (Danger ?) ce qui a pour rsultat de remettre lobjet mobile dans laxe de notre fova, afin de lobserver prcisment.

La partie de notre rtine o se rejoignent les nerfs pour regagner notre cerveau est en ralit aveugle (pas de rcepteurs). Pourtant, nous ne voyons pas de zone noire dans notre environnement.Notre cerveau ajuste et complte automatiquement linformation manquante

Reconstruction de la ralit en lien avec notre exprience personnelleCe dessin, pour le moins romantique, a t nomm :

Message damour des dauphins

Mais, quest-ce que les dauphins peuvent bien avoir voir avec cela ?

Et bien, les enfants, qui ne sont pas censs (re)connatre ce genre de scnario amoureux, ne se poseraient pas ce genre de question : ils voient parfaitement les dauphins.Certains pourraient mme se demander Quest-ce que le message damour vient faire l dedans

Toutefois, avec la banalisation de ce genre de spectacle dtreintes, foison dans les programmes tv actuels, les choses pourraient peut-tre avoir un peu chang !

Autre famille de phnomne

Quelques tches, plutt disparates

Pardon : un dalmatien, humant le solIci, en principe, il faut le savoir pour le voir !!

Du mme acabit

Des chevaux sont cachs dans cette image De nombreux animaux ont opt pour les couleurs de camouflage. Et cest pour le moins efficace, nos yeux, comme vis--vis de leurs autres prdateursIci encore

Ou, la signification quon veut cest tout aussi envisageable. Et a dailleurs t envisag ! L'ide d'utiliser l'interprtation que peut en donner un individu pour en dduire des traits de personnalit est en ralit trs ancienne (15me sicle). Cest le principe qua utilis Rorschach, la suite de tentatives de Binet, avec son fameux test des tches dencre (1921)Une superbe tche sans signification !

20Autre chose:

Lexercice consiste simplement dcompter la lettre F. Combien de fois apparat-elle dans ce texte ?

FINISHED FILES ARE THE RESULT OFYEARS OF SCIENTIFIC STUDY, COMBINED WITH THE EXPERIENCE OF YEARS.Une deuxime fois, pour sassurer ?FINISHED FILES ARE THE RESULT OF YEARS OF SCIENTIFIC STUDY, COMBINED WITH THE EXPERIENCE OF YEARS.

Six foisPour les personnes qui ne les auraient pas tous perus, les "F" des mots "OF" ne sont pas traits indpendamment. Lexplication avance par un ophtalmologue argue que lors de la lecture rapide, les yeux font des micro-saccades. Ainsi, ils fixent les mots "lexicaux", ngligeant lanalyse des mots "grammaticaux" (articles, conjonctions ...)., particulirement courants et mmoriss les premiers au dcours de nos apprentissages. Cest pourquoi les 3 "OF" du texte ne sont pas dcortiqus. Le mot OF est simplement peru comme un tout, et non comme une somme de deux lettres. La lecture en est totalement automatise. Une personne non lectrice, lectrice dbutante, ou totalement ignorante de la langue anglaise ne sera pas confronte cette sorte de ccit

FINISHED FILES ARE THE RESULT OF YEARS OF SCIENTIFIC STUDY, COMBINED WITH THE EXPERIENCE OF YEARS.

Autres sens, autres leurresOn crot qu'il n'y a que des illusions visuelles. Or, tous les sens peuvent tre berns. On peut tromper l'audition, le mouvement, le sens de l'quilibre (li au systme propriocepteur), l'odorat, le got. A croire que tout pourrait n'tre qu'une vaste illusion sensoriellePrenons le sens du toucher. Il vous faut une bille ordinaire. Demandez un "sujet" de fermer les yeux, de croiser les doigts puis de rouler la bille, sur un support o celle-ci nest pas susceptible de glisser.- Combien y a-t-il de billes ?- Eh bien... deux ! ...Gloups !Mme le toucher n'est pas fiable!

Notre conception du mondeNous pouvons largir ces constats notre conception du monde. En effet, il semble finalement hasardeux dvoquer notre perception du monde Nous avons en mmoire un lot d'expected signals (signaux auxquels nous nous attendons, en lien avec nos multiples expriences antrieures). Quand une sensation, un concept, une ide sort de ce que nous sommes capables d'imaginer, tout cela n'accde mme pas au niveau de notre perception (Cf. sensation et perception). Nous sommes l'objet d'une censure mentale permanente et trs active !Associations rcurrentes et vcu prouvNous sommes de vritables machines associer

Extrait dele cerveau et ses automatismes

Francesca dAmicis, Freddie Rckenhaus, Petra Hffer 2011.

Documentaire diffus sur Arte le 09 dcembre 2011 (3440)Effets de la focalisation de lattentionExprience mene initialement par Simons et Chabris. La tche raliser consistait en un dcompte assez simple.Elle tait prsente ainsi :Voici un petit jeu, sous la forme dun film, afin de tester vos qualits de concentration et de perception... Les rgles en sont simples:Dans le film ci-dessous (35 secondes), deux quipes de trois joueurs de basket se font des passes. Lune porte des maillots noirs, lautre des maillots blancs.Chaque groupe a un ballon de basket et ne lchange pas avec lautre groupe. Ces personnes sont mlanges et, naturellement, bougent en se faisant les passes.Il vous faut compter le nombre de passes que fait lquipe en blanc :une passe directe dun blanc un autre blanc compte pour un;un rebond du ballon sur le sol, rattrape par lauteur du rebond, (donc sans passe un autre joueur) compte pour un; une passe dun blanc un autre blanc avec rebond sur le sol compte pour un.Soyez vigilant-e-s, le film dmarre vite, et les passes sacclrent!

Exprience baptise le gorille invisible

ou ccit attentionnelleCette exprience (Simons & Chabris, 1999) met en vidence ce phnomne appel ccit cognitive voire ccit aux changements: nous semblons incapables de dtecter des changements, parfois massifs, dans notre champ visuel,Contrairement ce que lon pourrait croire, la mobilisation de lattention nest quun des facteurs intervenant dans le phnomne, et nest pas (totalement) obligatoire.Quand nos yeux sont ouverts, toute limage de la scne que nous regardons est projete sur notre rtine, et par consquent est disponible pour votre cerveau. Seulement si la scne est complexe (mouvements, nombre et tailles des objets), notre cerveau nest pas capable danalyser lintgralit des informations prsentes dans limage.Cela peut expliquer, par exemple, quil nous arrive loccasion de croiser des gens que nous connaissons, sans les reconnatre, parce que notre cerveau tait occup chercher ou un magasin ou une route, etc.

interdpendance perception / croyanceAinsi, notre perception est galement en lien avec nos croyances, nos convictions. Bien entendu, et fort heureusement, elle peut aussi sen dgager. Toutefois, cela ncessite un effort cognitif, relativement coteux en terme dnergie. Cest pourquoi nous ne le faisons pas systmatiquement. Voire, le plus souvent, ce sont nos automatismes qui font le travail !Cela est dautant plus frquent que ces croyances et convictions sont socialement partages. Cela correspond ce que les psychologues sociaux appellent la preuve sociale. Au quotidien, on la retrouve trs frquemment sous ce genre de forme : Bien sr que cela est vrai ? Demande Untel et Untel, ils te le confirmeront ou encore, cest vident, dailleurs, tout le monde pense /est bien daccord avec cela!

Une multitude de variantes est possible ! Ces arguments font appel au consensus social et justifient le gain nergtique. On na plus besoin de se poser de questions, et notre cerveau peut se consacrer dautre tchesLa preuve socialeLa non validit en soi de cette preuve sociale nous parat patente lorsque nous sommes confront-e-s des informations nous venant notamment de lhistoire.Des consensus sociaux anciens nous paraissent, vus sous notre angle de vue contemporain, avec lvolution des techniques, et des connaissances lie, soit massivement errons (la terre est plate, au centre de tout, et le soleil tourne autour de nous ! Dailleurs, si on se fie simplement nos sens, cela ne parat pas dnu de fondements), voire parfois compltement cruels ou barbares (on brle les sorcires qui jettent des mauvais sorts, la preuve, untel la vue ramasser des herbes auxquelles on ne doit pas toucher, etc. ; Les femmes sont interdites dinstructions ou de vote parce quelles ont le cerveau plus lger que les hommes, etc. Les enfants nont pas besoin dtre endormis pour subir une intervention chirurgicale, car ils ne sentent pas la douleur etc.Quelques illustrationsA partir dlment de lhistoire des sciencesEn octobre 1666, deux pcheurs prirent un norme requin prs de Livourne.Steno (Niels Stensen vque et scientifique, anatomiste et gologue) en tudia la tte, et sortit une publication ce sujet en 1667. En tudiant les dents du requin, il remarqua qu'elles avaient beaucoup de points communs avec, ce qui s'avrera plus tard, tre des dents fossilises de requins, trouves en montagne. l'poque on les appelait Glossoptres ou pierres de langue .Pline l'Ancien avait expliqu que ces pierres venaient soit du ciel, soit de la lune. D'autres encore prtendaient que les fossiles poussaient naturellement dans les roches

Ici, illustration du requin (perception ?) encore trs anthropomorphique.

Lpoque des cartes en T, ou en TONotre vision du monde, encore plat l'poque !Une carte en T, ou carte en TO (Terrarum Orbis), tait une reprsentation du monde connu au Moyen ge, tel que dcrit par l'rudit du VIIe sicle Isidore de Sville dans son Etymologiae : Le monde est dit "rond" d'aprs la rondeur d'un cercle, parce que le monde est tel une roue [...] En effet, l'Ocan qui l'entoure de toutes parts le dlimite par un cercle. Il est divis en trois parties, d'une part l'Asie, en second l'Europe, et en troisime l'AfriqueSur la carte TO, tourne vers l'Orient, les trois continents connus formant l'coumne (ensemble des terres habites ou exploites par l'homme), l'Asie, l'Europe et l'Afrique sont placs de part et d'autre de barres verticale et horizontale, formant un T . Au-dessus de la barre horizontale se trouve l'Asie, gauche de la barre verticale (symbolisant la Mditerrane) se trouve l'Europe, droite se trouve l'Afrique. La barre place horizontalement reprsente le Tanas et le Nil, supposs tre en ligne. l'intersection des deux barres, on trouve la ville de Jrusalem, centre du monde.Le T est entour d'un O reprsentant l'ocan, d'o le nom de carte TO.

Cette tripartition du monde correspond la Trinit et au peuplement de la terre par les trois fils de No, Sem (Asie), Cham (Afrique) et Japhet (Europe).La carte en TO, reprend le modle circulaire dHcate de Milet et d'Anaximandre, Jrusalem remplaant Delphes comme omphalos (nombril) du Monde.

Une volution, avec le gographeAl Idrisi

Pause !Les mathmaticiens sont comme les franais : quoique vous leur dites, ils le traduisent dans leur propre langue et le transforment en quelque chose de totalement diffrent

Goethe

Lonard de VinciLonard de Vinci a un besoin de rationaliser, inconnu jusqualors chez les techniciens.Avec lui la technique nest plus affaire dartisans, de personnes ignorantes et de traditions plus ou moins valables et comprises par ceux qui taient chargs de lappliquer. Selon lui, cest dabord par les checs, erreurs et catastrophes quil essaie de dfinir la vrit : les lzardes des murs, les affouillements destructeurs des berges, les mauvais mlanges de mtal sont autant doccasions de connatre les bonnes pratiques. Progressivement, il labore une sorte de doctrine technique, ne dobservations, bientt suivies dexpriences, parfois conduites sur de petits modles.

Harald Hffding prsente sa pense comme un mlange d'empirisme et de naturalisme. De Vinci dclare, propos de lobservation et de lexprimentation : La sagesse est la fille de l'exprience , elle permet de vrifier constamment ses intuitions et thories, car

L'exprience ne se trompe jamais ; ce sont vos jugements qui se trompent en se promettant des effets qui ne sont pas causs par vos exprimentations Lonard a notamment dessin nombre de dtails de lanatomie humaine.Ces observations contiennent pourtant encore des inexactitudes, dues aux connaissances (mconnaissances ?) de l'poque

Perception et catgorisationLe mcanisme de catgorisation consiste regrouper au sein de catgories (classes) des objets, individus, groupes ou vnements. Cela saccompagne dun double mcanisme, involontaire, de minimisation des diffrences entre lments d'une mme catgorie (se ressemblent tous) et de maximisation des diffrences inter-catgorielles (sont trs diffrents de x qui appartient une autre catgorie)

Il nous permet de simplifier la ralit sociale, complexe, puisquun grand nombre de paramtres sont prendre en considration et intgrer.

Cela permet de structurer cette ralit pour mieux lapprhender, la comprendre.Le phnomne de catgorisation a initialement t mis en vidence par Tajfel dans les mcanismes de perception. Il y a introduit l'ide (hypothse) que notre jugement perceptif sur des objets physiques dpend de la catgorie, plus ou moins arbitraire, laquelle on les a affects. Cest ainsi, quen 1963, Tajfel et Wilkes tentent de mettre en vidence les effets du processus de catgorisation dans la perception.

Pour cela, ils choisissent de prsenter leurs sujets 8 barres, de taille variable, en prenant soin de respecter un continuum (5% de diffrences entre chaque taille).

Pour pouvoir faire des comparaisons, ils mettent en place 3 conditions :

Les 4 plus grandes barres sont associes la lettre A, les 4 plus courtes la lettre BLes lettres A et B sont apparies alatoirement, soit avec nimporte quelle barreGroupe Contrle : pas de lettres associesLes barres sont prsentes une par une, selon un ordre alatoire. Les sujets doivent en estimer la taille.

La 1re condition (association systmatique, catgorielle) fait apparatre un biais de contraste : il y a une maximisation des diffrences dans le cas de stimuli associs deux catgories diffrentes (diffrences intercatgorielles). Autrement dit, les sujets peroivent comme plus diffrents des stimuli qui ne le sont que peu (5%).

En dtail : des barres, classes en catgories A et B (diffrence de taille relle : 5%) ont une taille perue plus dissemblable quen ralit.A l'inverse, on observe galement un biais dassimilation pour les groupes de barres classs dans la mme catgorie. Cest--dire quil y a maximisation des galits. Ainsi, les sujets voient plus gaux des stimuli appartenant la mme catgorie. Tous les stimuli catgoriss en A (diffrences de taille : 5%) sont jugs trs peu dissemblables entre eux ; de mme pour les stimuli B.

En revanche, pour l'appariement alatoire, les rsultats sont semblables la condition contrle. Les sujets ne peuvent pas tablir de relations taille / lettre. En consquence, daprs les auteurs, il n y a pas de formation du processus de catgorisation.Pour la condition Appariement systmatique (catgoriel), il y a infrence propos de la partition : Grands et Petits.

Les sujets catgorisent les objet en infrant une relation entre la lettre et le stimuli.

En fait, on retrouve ce phnomne appliqu aux relations de tous les jours, notamment entre groupes sociaux.Vers la catgorisation sociale(Source Wikipdia)Les travaux mens sur le concept de catgorisation, emprunt aux tudes sur la perception, montrent qu'il y a la fois accentuation des ressemblances perues entre stimuli classs dans une mme catgorie (biais dassimilation), et accentuation des diffrences perues entre stimuli classs en catgories diffrentes (biais de contraste).Ces rsultats seront par la suite appliqus l'tude des relations entre les groupes sociaux.

Appliqu aux groupes sociaux, les strotypes sont inter-relis aux processus luvre avec la catgorisation. En outre, bien souvent, les traits censs tre caractristiques d'une catgorie sont issus des strotypes vhiculs propos de cette catgorie.Ainsi, la catgorisation, et tout ce qui y est li (assimilation et contraste) est dj luvre quand on observe des diffrences inter-catgorielles et/ou ressemblances intra-catgorielles ici ou l (ces noirs, ces chinois, ces trisomiques, etc. se ressemblent tous ! la liste est naturellement sans finCatgorisation et reprsentationIl y a interdpendance entre catgorisation(s) et reprsentation(s). La plupart de nos reprsentations sont vhicules dans notre environnement social. Elles concernent peu prs tout !Un phnomne aussi massif a videmment son utilit, son sens. Elles permettent trs probablement de prserver, par exemple, le sentiment de connatre, de savoir, et subsquemment de matriser notre environnement.Cela permet notamment de ne pas tout le temps se sentir anxieux du fait de limprvisibilit des vnements.Les reprsentations nous permettent dexpliquer, mme ce quen ralit lon ne comprend pas.Ltre humain a manifestement besoin de cela.Sous toutes les latitudes ! (cf. cela passe par des superstitions, des croyances religieuses, se traduit par des pratiques rituelles, et par nos conversations quotidiennes !) Mais elles sont en ralit toujours plus facile reprer chez les autres ! (patentes parce que non familires)

Elles sappliquent des objets, des animaux et plantes (Cf. les simples en botanique!) et bien sr, les gens!

Elles sont un ciment social, puisque nous partageons nombre dentre elles, entre membre dune mme socit (que lon peut dcliner aux diffrentes catgories, de genre, sociales, culturelles, professionnelles, etc.)

Reprsentation et observationIllustration :Exemple de biais lis aux catgorisations

Je vois ce que je croisou les effets de la catgorisation

Producteur : les amphis de France 5Visible sur Canal-U propos de notre biais de confirmationCes observations peuvent se compliquer du fait de notre fameux biais de confirmation

Ces recherches sont parties dune des tches les plus utilises dans l'tude du raisonnement inductif. Cest l'preuve "2-4-6" de Wason, le premier avoir voqu ce biais dans les annes 1960 (ces travaux sont encore rpliqus et discuts actuellement)

En voici le principe :Il y a une certaine rgle dcouvrir pour des triplets (suites de 3 nombres).

Par exemple, on annonce aux sujets : "2-4-6" vrifie la rgle.La problmatique consiste pour eux deviner la rgle, en proposant des triplets, pour lesquels l'exprimentateur dira s'ils y satisfont ou non.

La plupart des gens pensent au dpart que la rgle trouver est du type 3 nombres pairs qui se suivent, ou trois nombres, obtenus en ajoutant 2 chaque fois En ralit, elle est plus gnrale : la rgle attendue est "les trois nombres sont en ordre croissant".

Or, les choix des sujets semblent montrer qu'ils cherchent non pas infirmer leur hypothse initiale, mais seulement la confirmer. Ainsi, ils proposent des suites comme 4-6-8 ou 10-12-14, mais bien plus rarement 1-3-5 ou 22-10-2. Certains peuvent se contenter de quelques confirmations, pensent avoir dcouvert la rgle et concluent qu'elle est "trois nombres pairs conscutifs".

Peter Wason a interprt ce phnomne comme un biais de confirmation. Celui-ci nous pousserait toujours vrifier QUE nos croyances sont vraies, et non pas SI elles le sont. Ces rsultats ont t maintes fois rpliqus. Certains auteurs relativisent l'effet du biais de confirmation. Reste que, mme s'il est moins puissant que Wason ne le pensait, il explique une bonne part de nos erreurs logiques, par exemple lorsqu'une croyance irrationnelle est renforce par nos vrifications, mais peu affecte par les contre-exemplesLa perception socialeCelle-ci se manifeste dans nombre de nos activits de pense, jugement et prises de dcision, nombreuses dans notre quotidien (notamment dans tout ce qui touche aux relations humaines, et videmment dans lenseignement)

La perception sociale est la reprsentation que lon se fait des gens, de leur environnement social et le jugement subsquent que lon porte sur eux.

Un grand nombre de processus sont luvre pour aboutir cette (ces) reprsentations. Certains ont t dcortiqus par les psychologues sociaux, qui ont mis en vidence quelques phnomnes intervenant dans notre perception.

La formation dimpression

leffet de HaloBrunswick (1956) a fait des recherches dans le but de voir ce qui, dans les indices du visage nous amne nous faire une impression propos dune personne (Recherches princeps : Thorndike puis Asch)

Dans une premire tude, il prsente des sujets des dessins trs schmatiss qui reprsentent des visages. Ces dessins varient de faon systmatique selon plusieurs caractristiques morphologiques telles que hauteur & longueur du nez, cartement des yeuxPremiers rsultats : face au dessin dun visage donn, les sujets tendent se former une impression identique (consensus intra-valuateur). On peut en dduire que cette impression est dtermine par lagencement des diffrentes caractristiques manipules.

Dans une seconde tude, il a travaill directement sur photos. Pour cela, il a voulu une population relativement homogne sur le plan physique. Il a opt pour une srie de photos de soldats (population masculine, portant luniforme, coupes de cheveux identiques)Pour chaque photo, les sujets doivent attribuer 2 notes, lune sur une chelle dintelligence et lautre sur une chelle damabilit.

Pour pouvoir effectuer des comparaisons, on dispose de 2 notes objectives pour chaque soldat : Les rsultats obtenus un test dintelligence normalis (calibr !), et des scores dvaluations sociomtriques, menes auprs de leur entourage social.

On observe une forte corrlation entre attributions dintelligence et attributions damabilit. Plus gnralement, on constate une surestimation des corrlations entre certains traits. Cette surestimation va produire une distorsion dans la perception dautrui. Cest ce qui sera lorigine de leffet de halo.

Ainsi, leffet de halo est la tendance, pour une personne qui on demande dvaluer une caractristique donne chez une autre personne, tre affecte en cela par :

lopinion quelle a sur les autres caractristiques (selon des corrlations plus ou moins fondes) de la personne value, limpression gnrale que lui laisse cette personne (agencement des traits du visage par exemple)Asch et le modle de totalitEn 1946, cest Asch qui a impuls les recherches sur la formation d'impressions. Selon lui, notre impression dautrui est une impression globale et trs unifie. Pour prouver cette hypothse, il a fait une exprience o il donne aux sujets rpartis en 2 groupes une liste dadjectifs, supposs dcrire une personne.Pour le premier groupe, on donne : intelligent, ingnieux, habile, chaleureux, dcid, prudent, dou. Pour le deuxime groupe, on donne la mme liste, hormis chaleureux qui est remplac par froid.Suite cette description, on demande aux sujets de se faire une ide gnrale de la personne cible. Puis, on demande aux sujets de choisir dans une autre liste dadjectifs les traits qui, selon eux, caractrisent galement cette personne.

On constate alors que les sujets se font une image trs complte de la personne. En outre, cette image a t mise en cohrence, mme si au dpart les indices donns taient maigres.Par ailleurs, on voit quun seul trait suffit pour changer limpression densemble. Ainsi, lensemble des traits qui caractriseraient une personne forme dans nos reprsentations un tout organis dans lequel la signification de chaque trait dpend de tous les autres.Par ailleurs, Asch prcise que tous les traits nont pas la mme importance. Certaines caractristiques sont perues comme plus centrales et dterminantes que dautres, qu'on qualifie de priphriques.En consquence, dans notre quotidien, devant un ensemble finalement complexe dlments, nous saisissons trs rapidement les renseignements que l'on considre centraux. Cest partir de ces renseignements que nous nous construisons une impression globale dautrui.Et mme plus quune impression ! Asch parle dune vritable thorie sur la personne juge. Et cette thorie mise en place sera trs difficile bouleverser (car le plus souvent partage socialement : Cf. la notion de preuve sociale : si tout le monde est d'accord, alors c'est que c'est vrai !)Par ailleurs, Asch prcise galement que nous traitons les informations relatives autrui en direct (on line !), soit au fur et mesure de l'change interpersonnel. On nattend pas, pour porter des jugements, de disposer d'une information exhaustive A cela sajoute ce qui est appel effet de primaut. Linformation reue en premier lieu va tre plus dterminante sur le rsultat (limpression) que lon aura dautrui, en comparaison linformation reue en dernier.Effet de primaut : Asch a dcrit une personne imaginaire comme intelligente, travailleuse, critique, impulsive et envieuse. Limpression globale sur cette personne sera plutt positive. En revanche, il suffit tout simplement d'inverser la liste descriptive la personne imaginaire devient envieuse, impulsive, critique, travailleuse et intelligente pour que l'impression globale rsultante en soit ngative

Les Thories Implicites de PersonnalitTravail men initialement par Bruner et Tagiuri (1954)Suite ces expriences qui mettent en vidence ces conclusions que nous tirons ( bout portant !), en faisant des infrences fondes sur finalement bien peu de traits, Bruner et Tagiuri, ont poursuivi le dcryptage de ces phnomnes.Ils partent de l'ide que si nous reconstituons une certaine cohrence partir dobservations et informations quon peut avoir sur une personne, cest que nous aurions des "connaissances" pralables propos de la personnalit dautrui. Cest ce qui sera nomm par la suite les "thories implicites de personnalit" (TIP).Ces TIP sont en ralit des "thories" (soit un systme explicatif cohrent), dites "naves" que chaque individu a propos de la (des) personnalit(s) de soi, dautrui.On retrouve, avec ces thories naves, l'ide de corrlations plus ou moins fortes. Autrement dit, on considre frquemment que certains traits de personnalit vont ensemble, alors que d'autres ne seraient pas, ou seraient moins, compatibles.Ce sont des croyances gnrales, partages, qui concernent la frquence dun trait, sa variabilit et sa liaison avec dautres traits.En ralit, aucun critre de validit (aptitude mesurer ce qui est cens tre mesur) na t retrouv propos de ces thories.Cest simplement un rpertoire de traits, auquel tout un chacun a recours pour faire la "description psychologique" dautrui. Et il y a quelques automatismes quon retrouve frquemment. Quand on voit quune personne possde telle ou telle caractristique, on va en dduire instinctivement la prsence ou labsence dautres traits de caractre.Si on parle de thories implicites cest parce quelles sont naves, cest dire que les personnes qui y ont recours ne savent pas vraiment les expliquer. Souvent, elles reposent sur la "sagesse populaire", soit de la "connaissance" sociale, trs facilement vhicule au dcours de nos conversations, et plus ou moins parfois moins ! vrifie, prouve, et rarement contestes.Celles-ci sont d'ailleurs susceptible d'tre diffrentes d'un groupe social (au sens plus ou moins large) l'autre...Tous ces processus, et jugement, sont trs intgrs. En consquence, la plupart du temps, ils chappent notre rflexion, notre valuation critique.

Dautres biaisUn autre biais, parmi ceux, nombreux, qui entachent nos activits de perceptions, et les conclusions affrentes :

Tellement courant (et solidement ancr !) quil est appel erreur fondamentale dattribution (voire biais acteur/observateur) Cf. :Leffet Julien Lepers Ou lerreur fondamentale dattribution

Producteur : les amphis de France 5Visible sur Canal-U

Perception des groupes et strotypesLippman est une des figures de rfrence avoir mis en vidence les caractristiques des strotypes (1922)Il avance que nous nous faisons propos de certaines catgories de personnes, des images simplificatrices et gnralisatrices qui sont lorigine de distorsions de jugement.Ces images s'accompagnent de sentiments plus ou moins ngatifs vis--vis de leur objet (cible), et sont susceptibles dinfluencer notre comportement. Elles sont appeles strotypes (en rfrence aux caractres d'imprimerie, reproductibles l'identique & l'infini) et on peut dire quils correspondent une classe particulire de thories implicites de personnalits (TIP).Leyens partage cette analyse, et donne la dfinition suivante : Les strotypes s'apparentent des TIP que partagent lensemble des membres dun groupe propos d'un autre groupe (Cf. Les femmes, les arabes, les noirs, les roms, les enfants, les gens du nord, les sudoises, les blondes, les handicaps la liste est sans fin).Cest donc un ensemble de croyances partages (qui, par souci de confirmation entrane des remarque de type "il n'y a pas de fume sans feu" !) qui portent sur un groupe.

Cela peut aussi tre assimil des schmas perceptifs, associs certaines catgories de personnes ou dobjets. Ils peuvent se cristalliser autour dun mot qui les dsigne, et intervenir de faon assez automatise dans nos reprsentations. Ces schmas caractrisent les membres ou objets de ces catgories.Les strotypes sont donc un phnomne social, puisque partag. Nous avons tous des "images" ou ides, trs probablement identiques qui nous viennent de faon automatique ds qu'on parle de (Cf. liste ci-dessus)

Origine des strotypesLe fait de partager ces strotypes (phnomne que l'on retrouve de faon probablement universelle) et de les entretenir, est encore une fois li la ncessit gnrale que nous connaissons de schmatiser notre environnement.Celui-ci est complexe (fait dun grand nombre de paramtres intgrer/considrer conjointement) et nous le simplifions, pour pouvoir nous y retrouver.Cest dire que nous avons une dmarche globalisante qui vise les groupes, puisquon fait ncessairement des catgories par regroupement de personnes en fonction de quelques caractristiques communes. Exemple : sexe, ge, domaine dtude, mtier...

Daprs Sheriff (1966, 1971) lapparition et le maintien des strotypes dpend des modes de relations inter-groupes vcus par les sujets. Ils peuvent prendre source dans des situations de conflit relles ou imagines.Il a men de nombreux travaux (cadre global de recherches sur les conflits intergroupes)

Notamment pour ce qui nous concerne, avec deux groupes denfants (en camps de vacances). Pour commencer, il les a simplement spars en deux groupe, les jaunes et les verts. Les sentiments dappartenance groupale avec tout leur cortge deffets associs (bienveillance envers les membres de lendo-groupe et linverse envers les membres de lautre (exo) groupe) ont vite t observs.

Puis, suite la mise en place de situations de comptition, une opposition trs marque sest manifeste entre l'endo-groupe (ou groupe d'appartenance) et l'exo-groupe (ou groupe auquel on n'appartient pas !). Il a constat que cette opposition avait t trs rapidement associe lattribution respective de nombreux strotypes pjoratifs travers lesquels tout membre du groupe adverse sera dsormais catalogu.

A quoi servent les strotypes ?Le plus souvent, ils peuvent tre avancs pour justifier a posteriori des attitudes agressives adoptes. Ils peuvent contribuer renforcer la cohsion du groupe d'appartenance, se faisant en opposition avec l'exo-groupe.

Doise leur voit une triple fonction :

Explicatrice : ils permettent d'expliquer notre environnement, pourquoi certaines choses arrivent.Anticipatrice : ils nous donnent le sentiment de pouvoir prdire ce qui va arriver.justificatrice : ils justifient nos comportements aux yeux des membres de notre catgorie d'appartenance.

On y a galement dcel une 4me fonction : celle de reconnaissance sociale. Elle est permise par les caractristiques souvent images des strotypes, qui par exemple peuvent faire rfrence des vtements, objets, habitudes qu'on croit partages dans un groupe social donn. Ces indices visibles nous permettent d'en identifier les membres. Cette reconnaissance permet ensuite le dclenchement des processus de jugement.

Il y a probablement aussi le ct "rassurant" qui consiste avoir le sentiment de contrler, connatre les vnements face auxquels on se trouve ils permettent aussi un partage d'informations caractre consensuel au sein de notre (nos) groupe(s). On peut y percevoir un effet anxiolytique, tant il est difficile de se trouver en opposition devant une opinion communment partage (ici : Travaux de Asch galement, mais entrant dans le vaste champ du conformisme)

Nous avons dailleurs sur ces strotypes une reprsentation elle-mme strotype, et socialement consensuelle. Pour rsumer pour le moins succinctement, "c'est mal")Or, ils ne sont pas bons, ou mauvais, en soi. Ils sont.Et dans la plupart des cas, bien utiles pour notre fonctionnement quotidien. Personne n'analyse chaque vnement constamment et au cas par cas. Cela est tout simplement impossible !Reste quils peuvent aussi tre l'origine de ractions dont les consquences peuvent s'avrer funestes. Par exemple, il suffit qu'une personne envers laquelle on prouve de la crainte, en lien avec nos strotypes concernant son groupe dappartenance, peroive cette crainte pour quelle la ressente comme une insulte ou une agression. Ceci peut mme dclencher des ractions hostiles (dautant quelle est coutumire de cette impression de gnrer de la peur !) qu'elle ntait pas ncessairement dispose mettre la basePourquoi faire des efforts d'amabilit, puisque ceux-ci ne seront pas perus, et que c'est un comportement agressif qui est attendu !! Et la boucle est boucle !! Cela confirme notre impression initiale, et nourrit notre crainte !

Effets sur les ciblesL'effet Pygmalion : je pense, donc tu esSynthse propose par Stphane DesbrossesWikipedia et psychoweb )

To be or not to be... Tout dpend de ce que les autres en pensent ! Mfions nous de nos strotypes, de nos croyances : leur simple prsence est un risque de distorsion de nos perceptions. Cela peut aller jusqu' dclencher des phnomnes parfois qualifis de prophtie auto-ralisatrice ou auto-ralisante, savoir que ce qu'autrui va voir en nous, va nous conditionner le devenir...Un effet examin depuis cette exprience de Rosenthal et Jacobson (1968).Effets sur les ciblesDans leur exprimentation, les auteurs ont essay de dmontrer que des sujets ayant une attente vis--vis des comportements, de la faon d'tre d'autres sujets, pouvaient entraner chez ces derniers les comportements attendus. En dbut danne, les auteurs firent passer tous les enfants un pr-test de performance banal. Ils donnrent ensuite aux professeurs une liste dlves assortie dun niveau de potentiel dapprentissage bon, moyen ou mauvais. La rpartition de ces niveaux tait en fait alatoire. Ce faisant, Rosenthal et Jacobson craient chez les professeurs une attente concernant les futurs progrs des lves : soit positive, soit, pas dattente.Ils partaient de l'hypothse suivante : en indiquant au professeur qu'un lve peut raliser d'normes progrs durant l'anne (que ce soit vrai ou non), on va dvelopper chez ce professeur une certaine forme de prjug, bas sur une connaissance cense tre valide : le rsultat au test(les rsultats, et le test, taient valides, mais de faux rsultats taient donns aux professeurs !)

Puis, au dbut du 3me trimestre, les auteurs faisaient passer de nouveau le test de performance aux enfants (post-test) pour mesurer les diffrences de performance pr et post-test.Ils constatrent : que tous les lves prsents comme prcoces avaient progress significativement, qu'ils aient eu un mauvais ou un bon rsultat au premier test !Des relations prfrentielles entre ces lves et les enseignantsDes systmes de communication dans lesquels ces enfants dsigns ont eu un rle plus important que les lves non dsigns comme prcoces (ces systmes par exemple, qui consistent garder la classe, grer les activits, etc...)Une homognisation des rsultats de ces lves : lorsque les lves censs tre prcoces faisaient des erreurs, celles-ci taient minores (ou entranaient des types d'explications probablement contextuelles de la part des enseignants)Rosenthal et Jacobson vont expliquer ainsi ces rsultats : les attentes portes sur les lves constituent des prjugs en lien avec leurs "possibilits".Ainsi, ils tendent laisser tomber plus facilement avec les lves qu'ils croient peu performants (avec probablement des schmas explicatifs de type ils ne peuvent pas, ils n'en ont pas les moyens intellectuels=> explications internes), et solliciteront d'avantage, plus souvent, plus longuement des lves jugs plus performants (avec des schmas explicatifs de type : il n'a pas compris ma question, je l'ai mal formule quand ces lves ont des difficults rpondre par exemple => explication contextuelles).Et ce travail est en retour effectivement "payant"...

Ces travaux ont suscit une srieuse controverse leur poque. D'autres auteurs se sont donc lancs dans la ritration de ceux-ci, avec des rsultats contradictoires : parfois confirms, d'autres fois rfuts selon les tudes menes

Une classe diviseDocumentaire.

Au lendemain de l'assassinat de Martin Luther King, Jane Elliot, une matresse d'cole de la petite ville rurale de Riceville aux Etats-Unis, voulut faire comprendre ses lves ce que signifiaient la ralit et l'injustice de la discrimination raciale. Elle les a mis en situation de vivre une discrimination partir d'un critre arbitraire, mis en exergue.Ainsi, elle conut et mit en uvre en avril 1970, une petite exprience "toute simple".Aux lves de sa classe de primaire, elle affirma que les enfants aux yeux bleus sont "suprieurs", plus intelligents et meilleurs, que les enfants aux yeux marron. Aux premiers furent donc attribus divers privilges (l'autorisation de se resservir la cantine, de jouer quelques minutes de plus la rcration), alors que les seconds furent brims (par exemple non autoriss prendre de l'eau au mme distributeur poque o existait encore la sgrgation raciale aux USA). En outre, ils se sont vus contraints de porter une sorte de collerette, les rendant particulirement visibles (Cf. : notion de stigmate) aux yeux de tous. Jane Elliot a laiss perdurer cette situation quelques temps avant d'avouer s'tre trompe. Elle affirma alors que ce sont en ralit les enfants aux yeux marron qui sont suprieurs ceux ayant les yeux bleus ! Les rles furent trs rapidement renverss, et ceux qui avaient t dnigrs se mirent leur tour rejeter et mpriser les enfants du groupe oppos.A la grande surprise de cette enseignante, les enfants avaient chaque fois totalement adopt et intrioris l'image qui leur avait t assigne. Elle constata, tour de rle, des manifestations d'hostilit chez les uns, et des conduites de timidit voire de repli chez les autres, avec parfois des consquences sur les performances scolaires des uns et des autres, qui s'en trouvrent affectes.Elle a ensuite runi les enfants pour faire un travail d'explicitation et d'changes sur ce qui s'tait pass. Le documentaire montre un retour de cette exprience avec ces enfants devenus adultes, et leurs tmoignages sur ce qu'ils avaient vcu et compris taient rests bien vivaces

Effets de la stigmatisationUn collectif de neuf psychologues sociaux, sous la direction de J.C. Croizet et J. Ph. Leyens, nous livre le dernier tat de la recherche concernant la stigmatisation. Ce thme est certes un classique de la sociologie [1] mais lintrt, ici, est de nous montrer les avances permises par les exprimentations en laboratoire, typiques de la psychologie sociale exprimentale.Stigmate et performancesPlusieurs expriences montrent que le strotype li au stigmate a un effet ngatif sur la performance du fait de la pression quil exerce (menace du strotype). Il est possible de montrer exprimentalement que si on met en vidence (on rend "saillant" dans les esprits) le strotype dindividus appartenant des groupes stigmatiss, leurs performances sont moins bonnes que si le strotype nest pas mis en vidence. Cet effet nest cependant pas inluctable : il est possible de retrouver de bons niveaux de performances si on permet une rindividuation (cest dire en mettant en avant les autres aspects de sa personnalit) ou en lui permettant de se raffirmer en mettant en avant des domaines de russite.Malgr tout, on peut supposer que des groupes stigmatiss vont intgrer (internaliser) le stigmate qui leur est attribu et prfrer lexo-groupe lendo-groupe (lexprience la plus frappante montre comment de jeunes enfants noires amricaines vont attribuer des qualificatifs mlioratifs des poupes blanches et pjoratifs des poupes noires).De mme, certains groupes peuvent tre amens internaliser leurs checs (sen attribuer la responsabilit), ce qui tranche sur les cas habituels o, selon les thories de lattribution, on attribue ses propres checs tout comme la russite des autres des causes extrieures (le hasard, les circonstances) alors que nos russites propres et les checs dautrui sont associs des causes internes (notamment aux capacits, dons, personnalit etc. de lindividu). []Ainsi, en agissant sur les performances, le stigmate a donc un effet autoralisant ; celui ci apparat nettement dans le cas du fameux effet Pygmalion , exprience o on montre que lattente dun enseignant lgard dun lve a des effets sur la performance relle de llve. Certains chercheurs estiment que cet effet Pygmalion expliquerait en moyenne 30% des performances des lves. Les auteurs du prsent ouvrage avancent eux quil doit tre plus important pour les groupes stigmatiss et imaginent, dans une perspective interactionniste, que les performances relles au dbut dune anne sont le rsultat partiel dun effet Pygmalion antrieur.

Stigmate et estime de soi

Au regard de leffet du stigmate sur les performances, on peut penser quil a un effet sur lestime de soi des personnes qui en sont victimes (cibles de la stigmatisation), notamment quand ceux-ci se comparent des personnes "non stigmatises". Or, il apparat que, bien souvent, les personnes stigmatises ont une estime de soi suprieure celle des non stigmatiss. Les auteurs font l'hypothse que les stigmatiss pourraient tendre privilgier une comparaison sociale avec dautres personnes stigmatises plutt quavec des non stigmatiss. Cette comparaison endogroupe peut d'ailleurs sexpliquer soit par la proximit spatiale des stigmatiss et la possibilit par cette comparaison endogroupe dune meilleure valuation de sa situation personnelle (protection de l'Estime de Soi).Au del de cette comparaison endogroupe/exogroupe, les personnes stigmatises peuvent privilgier des comparaisons avec des individus plus favoriss queux (comparaison ascendante) ou plus dfavoriss (comparaison descendante) dont les effets sont divers. Ainsi, une comparaison descendante semble tre source de bien-tre seulement pour les individus qui ont une faible estime de soi au dpart : le dnigrement et la recherche du bouc missaire correspondent alors des cas extrmes de ce type de comparaison.

A linverse, une comparaison ascendante peut avoir des effets positifs sur le bien-tre si le stigmatis sen sert comme dun modle suivre. Toutefois, elle peut galement avoir des effets destructeurs quand on na pas le sentiment de contrle de la situation. Il est galement important de voir comment le stigmatis ressent le regard dautrui. Or il est remarquable de constater, quen gnral, les stigmatiss ont le sentiment que leur groupe est plus sujet une discrimination queux mmes en tant quindividu. Parmi les explications de ce phnomne, il faut retenir lide quen se plaignant dune discrimination, le stigmatis se met en situation d'tre victime (assez peu dsirable d'un point de vue social dans certains cas) et risque dtre rejet. De plus, il perd le sentiment essentiel de contrler sa situation. Le stigmatis peut parfois avoir intrt minimiser sa propre stigmatisation.

Par ailleurs, certaines personnes stigmatises souffrent dune trs faible estime de soi. Ce sont les porteurs de stigmates invisibles , ceux dont le rejet ne peut se faire que si leur stigmate est dcouvert. Dans ce cas, ils souffrent des efforts faits pour cacher leur stigmate, notamment du maintien du contrle de linformation sur leur stigmate. D'autant quils ne peuvent se comparer dautres stigmatiss.Stratgies face la stigmatisationFace la stigmatisation, la premire stratgie possible du stigmatis est celle de la mobilit individuelle . Ces personnes vont essayer de rejoindre le groupe des "dominants" ou den adopter les comportements. Cette stratgie est frquemment adopte par les membres les moins identifis au groupe.La deuxime stratgie est celle de la crativit sociale . Elle consiste viter les situations "dangereuses" pour le stigmatis, se dsengager des domaines dchec et investir les domaines de russite, ce dsengagement pouvant, l'extrme, mener la dsidentification.

Enfin vient la comptition sociale qui consiste affirmer lexistence de son propre groupe. Elle peut prendre la forme de valorisation du groupe (comme lethnocentrisme) en infrahumanisant les exogroupes. Cf. certaines expriences qui montrent quon attribue plus facilement les sentiments (perus comme des qualits humaines) aux membres de notre propre groupe, et les motions (perues comme non humaines) aux membres extrieurs au groupe.

1 : E. Goffman : Stigmates Les usages sociaux des handicaps - Ed de MinuitR. Murphy : Vivre corps perdu - terre humainePour un compte rendu de ces deux ouvrages, on peut consulter Th. Rogel : La stigmatisation - DEES n 107

Pour complment

Pour une liste, pas ncessairement exhaustive (!) de toutes sortes de biais de perception et de jugement :http://fr.wikipedia.org/wiki/Biais_cognitifListe des sophismes et autres distorsions et erreurs de raisonnement :http://cortecs.org/outillageconclusionAinsi, devant des difficults qui peuvent se poser pour certains enfants, en lien avec par exemple leur appartenance groupale, ne se focalisant que sur un ou deux critres, ou qui sont cibles des croyances strotypes, et pour lesquels on peut en craindre un impact dltre, on peut voquer le fait qu'il y a d'autres critres de catgorisation, tout aussi valables pour dcrire leur identit.En ralit, chacun de nous est au carrefour de catgories diverses : homme / femme, de telle origine "ethnique", sociale, de tel quartier, faisant partie du groupe des gens qui aiment lire, qui aiment aller au cinma, qui exercent telle profession, etc.Les enfants, qui se dveloppent aussi au sein de nos coles au sein desquelles se mettent en place tous ces apprentissages sociaux, se constituent petit petit tous ces systmes de reprsentations. Or, dans la plupart des cas, ces apprentissages se font de faon quasiment implicite

Il est donc possible de les faire rflchir, au dtour de questions que parfois ils posent, ou d'affirmations qu'ils lancent, au fait qu'il est possible d'largir nos champs de perception.

On peut s'carter des seuls deux ou trois critres auxquels on se cantonne le plus souvent ! Et faire rfrence au fait que tel enfant est aussi par exemple un petit garon ou une petite fille, de telle famille, tel quartier, quil a aussi telle ou telle autre caractristique qui lui est plus ou moins particulire. Cela ne fera quenrichir notre information. Les unes nexcluant pas lautre ! Tout ceci ne doit pas empcher nos inclusions groupales, dont on a aussi tout autant besoin

Faisons aussi fonctionner les esprit critiques ! (et pas de critique !!)On y gagne, ds que cest possible, vrifier, contrler les informations qui circulent.

On peut apprendre identifier la fiabilit plus ou moins grande des sources (notamment celles qui renvoient les personnes se renseigner par elles-mmes !)

Et le nombre de fois o les choses ont t copi coll nest pas ncessairement un critre en soi de fiabilit (ou mme non fiabilit) !

Conclusion bis et clin dil !Il parat difficile avec la connaissance de tous ces biais et automatismes qui nous "prcdent" (et qui vont parfois plus vite que notre rflexion !) de maintenir des certitudes. Cependant, dans la mesure o il n'est pas non plus grable au quotidien d'tre constamment dans le doute, on peut peut-tre "s'en sortir" en se contentant d'avoir des convictions, ou savoir que nous portons et vhiculons beaucoup de croyances et cela, jusqu' "preuve" du contraire (Autrement dit, devant des complments d'information pouvant nous apparatre plus pertinents)

Quoi quil en soit, nous devons comprendre quil y a deux sortes de gens au monde : Ceux qui pensent que le monde peut tre divis en deux sortes de gens,et ceux qui pensent que ce n'est pas possible(Cf. "des trucs et des maths", les blagues de matheux !)Sources et rfrencesBibliographie :

Mauvaises rputations ; ralits et enjeux de la stigmatisation sociale ; J.-Cl. Croizet, J. Ph. Leyens ; Armand Colin coll. Socitales 2003Strotypes, prjugs et discrimination ; J.-B. Lgal, S. Delouve ; Dunod Les topos 2008Les reprsentations sociales ; Ch. Bonardi, N. Roussiau ; Dunod les topos 1999Pratiques sociales et reprsentations ; J.-Cl. Abric ; PUF 2003 (3me dition)Reprsentations sociales et processus sociocognitifs ; Sous la direction de P. Rateau et P. Moliner ; PU de Rennes 2009Strotypes et cognition sociale ; J.-Ph. Leyens, G. Schadron et V. Yzerbyt ; Mardaga 1999 Le jugement social ; C. Esnard ; Dunod Les topos 2009Sommes-nous tous des psychologues ? Approche Psychosociale des Thories Implicites de Personnalit ; J.-Ph. Leyens ; Mardaga 1995 (5me dition)Connatre et juger autrui, Une introduction la cognition sociale ; V. Yzerbyt, G. Schadron ; PUG 1996 La catgorisation des personnes ; Anne-Marie Delahaye ; PUG 1998Pygmalion lcole, lattente du matre et le dveloppement intellectuel des lves ; R. A. Rosenthal, L. Jacobson ; Casterman 1996 (1re dition 1971)Psychologie sociale applique : Education, justice, politique ; collectif, sous la direction de A. Leblanc, M. Dora, N. Roussiau, Ch. Bonardi In press 2002

Films documentaires et fictionDocumentaires :Les yeux bleus (Une classe divise) ; B. Verhaag USA 1995Le cerveau et ses automatismes ; F. Damicis, F. Rckenhaus, P. Hfer 2011 (2 volets)

Fiction : Tlfilm : Comme sur des roulettes ; J. P. Lilienfeld 2005

Ressources Internet :

Canal-U, la vidothque numrique de lenseignement suprieur : http://www.canal-u.tv/Psychologie sociale.org : http://www.psychologie-sociale.com/index.php?option=com_frontpage&Itemid=1Unit de psychologie sociale : http://www.psycho-psysoc.site.ulb.ac.be/Des trucs et des maths : http://trucsmaths.free.fr/Site de Jean-Pierre Petit, Astrophysicien (sur les illusions optiques) : http://www.jp-petit.org/CorteX, esprit critique et sciences : http://cortecs.org/ (Cf. : Outillage)Wikipdia : http://fr.wikipedia.org/wiki/Wikip%C3%A9dia:Accueil_principal (Cf. : Biais Cognitifs)Prjugs & strotypes : http://www.prejuges-stereotypes.net/indexFlash.htmMonde sensible et sciences sociales : http://mondesensibleetsciencessociales.e-monsite.com/pages/notes-de-lecture/notes-de-lecture-en-sociologie/croizet-leyens-mauvaises-reputations-realites-et-enjeux-de-la-stigmatisation-sociale-par-j-c-croizet-et-j-ph-leyens-a-colin-2003.htmlTatoufaux : le tombeau des ides reues : http://tatoufaux.com/Catgorisation sociale (Propos par Stephane Desbrosses, site "Psychoweb") : http://www.psychoweb.fr/Site Isabelle Samyn, Docteure en psychologie : http://isabellesamyn.e-monsite.com/Psychologie, mathmatiques et choses connexes, o l'on cause sur un rythme anarchique de l'utilisation des mathmatiques en psychologie, de psychologie tout court, des sciences et des pseudo-sciences et de l'art dlicat du doute : http://psymath.blogspot.com/