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S194 VI e Congrès International d’Épidémiologie / Revue d’Épidémiologie et de Santé Publique 62S (2014) S171–S212 DCIR-Sniiram permet de repérer de fac ¸on quasi exhaustive les cas traités, que le diagnostic soit fait en ville ou à l’hôpital. L’indicateur ALD reflète environ 30 % des enfants traités pour PPCI. Discussion L’indicateur relatif aux primo-prescriptions médicamenteuses apparaît particulièrement adapté pour la surveillance de la PCCI et de ses ten- dances. Les limites liées aux possibles variations de pratiques médicales entre régions et dans le temps doivent être approfondies. De plus, l’utilisation des don- nées du DCIR-Sniiram permet d’envisager une analyse des variations spatiales à l’échelle de la commune. Mots clés Reproduction ; Environnement ; Perturbateurs endocriniens ; BMA Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration de conflits d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2014.06.073 Session D2 – Épidémiologie des cancers D2-1 Prise récente de complément en vitamine D et risque de cancer du sein après la ménopause dans la cohorte franc ¸aise E3N. Villejuif, France C. Cadeau , G. Fagherazzi , S. Mesrine , A. Fournier , F. Clavel-Chapelon , M.-C. Boutron-Ruault Inserm U1018 - Équipe 09, Institut Gustave-Roussy, Espace Maurice-Tubiana, Villejuif, France Introduction Les données expérimentales suggèrent un impact protecteur de la vitamine D vis-à-vis du risque de cancer du sein mais les études épidémio- logiques ne sont pas concluantes. En France, une large partie de la population aurait des apports insuffisants, d’où un intérêt croissant pour les compléments. Méthodes Nous avons étudié prospectivement les données de la cohorte E3 N entre 1995 et 2008 parmi 57 000 femmes ménopausées. Au cours du suivi, 2568 cas invasifs de cancer du sein ont été validés. La prise de complément en vitamine D a été estimée à partir d’auto-questionnaires envoyés tous les 2–3 ans ainsi que, depuis 2004, des données de remboursement de la Mutuelle générale de l’Éducation nationale. Les risques relatifs et leurs intervalles de confiance ont été estimés par des modèles de Cox. Résultats Après ajustement, la prise récente de vitamine D était asso- ciée à une diminution du risque par rapport à la non-prise (RR = 0,87, IC95 % = [0,74–1,02]), plus marquée pour les tumeurs à récepteurs aux estro- gènes positifs (RR = 0,77, IC95 % = [0,63–0,95]), les femmes ayant pris un traitement hormonal de la ménopause (RR = 0,79, IC95 % 0 = [0,66–0,94]) et une consommation d’alcool 6,82 g/j (RR = 0,77, IC95 % = [0,61–0,97]). Nous avons observé une augmentation de risque parmi les femmes maigres, ayant un IMC < 18,5 kg/m 2 (RR = 1,84, IC95 % = [0,99–3,44]). Conclusion Nos résultats suggèrent que la prise de complément en vitamine D est associée à court terme à une diminution du risque de cancer du sein après la ménopause, notamment dans certains sous-groupes à risque. Mots clés Nutrition ; Vitamine D ; Cancer du sein ; Étude prospective Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration de conflits d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2014.06.074 D2-2 Impact du dépistage organisé du cancer colorectal sur la détection des adénomes dans la population de Côte-d’Or V. Cottet a , V. Jooste b , J. Dancourt c , J. Faivre b , A.-M. Bouvier b a Inserm U866, Registre des Polypes de Côte-d’Or, CHU de Dijon, France b InsermU866, Registre Bourguignon des cancers digestifs, CHU de Dijon, France c InsermU866, ADECA 21-58 Dijon, France Introduction L’amélioration de la détection des adénomes, lésions précancé- reuses courantes chez les 50–74 ans, et leur résection par coloscopie est un des enjeux majeurs du programme de dépistage organisé du cancer colorectal (DO). Notre objectif était d’évaluer à partir des données de Registre, si la mise en place du DO en 2003 a permis d’améliorer en pratique courante le taux de détection des adénomes, en particulier à haut risque de cancérisation (AHR). Méthodes À partir du seul Registre enregistrant tous les polypes colorectaux sur l’ensemble d’un département depuis 1976, tous les résidents de Côte-d’Or de 50–74 ans ayant eu un premier adénome ou carcinome in situ entre 1997 et 2008 ont été inclus. Les taux standardisés de détection des adénomes ont été étudiés selon deux périodes « pré-dépistage (1997–2002) » et « post-dépistage (2003–2008) », en distinguant les individus ayant participé au DO des non- participants et les individus avec test positif des faux négatifs. Résultats Parmi les 8041 individus inclus, 38,7 % avaient un AHR. Le taux standardisé de détection des AHR était de 136,1/100 000 pour la période pré- dépistage et 256,6/100 000 pour la période post-dépistage, avec un taux de variation de 89 % entre les deux périodes. Pour les adénomes à bas risque, le taux de variation correspondant était de 68 %. Conclusion Il s’agit de la première étude en population générale mon- trant l’impact marqué du DO sur la détection des AHR puisque les structures d’organisation du DO ne disposent pas de ce type de données sur une grande période de temps et à l’échelle d’un département. Mots clés Dépistage ; Cancer colorectal Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration de conflits d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2014.06.075 D2-3 Cancer colorectal et produits laitiers au Maroc : résultats d’une étude cas-témoin K. Elkinany a , A. Nadi b , C. Nejjari a , H. Mrabti c , M. Ahallat d , K. Elrhazi a a Laboratoire d’épidémiologie, recherche clinique et santé communautaire, Faculté de médecine et de pharmacie, Fès, Faculté des sciences Dhar Mehraz, Fès, Maroc b Service d’hépato-gastro-entérologie, CHU Ibn Rochd, Casablanca, Maroc c Institut national d’oncologie de Rabat, Maroc d Service de chirurgie générale, CHU de Rabat, Maroc Introduction Certains produits laitiers jouent un rôle important, soit dans le développement, soit dans la prévention du cancer colorectal (CCR). Aucune étude n’a été faite dans le contexte marocain. L’objectif de cette étude est d’étudier l’association entre la consommation des produits laitiers et le CCR. Méthodes Une étude cas-témoins a été menée dans cinq centres hospitaliers marocains. Les données ont été recueillies à l’aide d’un questionnaire de fré- quence alimentaire comprenant des produits laitiers comme le lait entier, des yaourts, du fromage, ainsi que ceux spécifiques au Maroc tel que jben, raib, saykok et lben. Résultats Parmi 516 cas et 516 témoins, 51 % étaient des hommes et 49 % étaient des femmes. L’âge moyen était de 55,5 ± 14,4 ans. Le type de cancer était : 40,4 % du côlon, 52,2 % du rectum, et 7,5 % colorectal. La consom- mation de lait entier et de yaourts riches en probiotiques a été inversement associée au risque de CCR, OR = 0,36, IC 95 % [0,27–0,48] et OR = 0,4, IC 95 % [0,20–0,73], respectivement. Par ailleurs, le risque de CCR augmente avec la consommation de lait écrémé, OR = 2,8, IC 95 % [1,37–3,16]. Aucune association n’a été observée entre jben, raib, saykok, lben et le risque de CCR. Discussion Ces résultats étaient similaires à ceux retrouvés dans les pays Nord méditerranéens. Les produits laitiers marocains ne présentaient pas une spécificité particulière par rapport aux autres produits laitiers quant à leur asso- ciation au risque du CCR. Mots clés Produits laitiers ; Cancer colorectal ; Maroc Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration de conflits d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2014.06.076

Impact du dépistage organisé du cancer colorectal sur la détection des adénomes dans la population de Côte-d’Or

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S194 VIe Congrès International d’Épidémiologie / Revue d’Épidémiologie et de Santé Publique 62S (2014) S171–S212

DCIR-Sniiram permet de repérer de facon quasi exhaustive les cas traités, quele diagnostic soit fait en ville ou à l’hôpital. L’indicateur ALD reflète environ30 % des enfants traités pour PPCI.Discussion L’indicateur relatif aux primo-prescriptions médicamenteusesapparaît particulièrement adapté pour la surveillance de la PCCI et de ses ten-dances. Les limites liées aux possibles variations de pratiques médicales entrerégions et dans le temps doivent être approfondies. De plus, l’utilisation des don-nées du DCIR-Sniiram permet d’envisager une analyse des variations spatialesà l’échelle de la commune.Mots clés Reproduction ; Environnement ; Perturbateurs endocriniens ;BMA

Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration deconflits d’intérêts.

http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2014.06.073

Session D2 – Épidémiologie des cancers

D2-1

Prise récente de complément en vitamine Det risque de cancer du sein après laménopause dans la cohorte francaise E3N.Villejuif, FranceC. Cadeau , G. Fagherazzi , S. Mesrine , A. Fournier , F. Clavel-Chapelon ,M.-C. Boutron-RuaultInserm U1018 - Équipe 09, Institut Gustave-Roussy, Espace Maurice-Tubiana,Villejuif, France

Introduction Les données expérimentales suggèrent un impact protecteur dela vitamine D vis-à-vis du risque de cancer du sein mais les études épidémio-logiques ne sont pas concluantes. En France, une large partie de la populationaurait des apports insuffisants, d’où un intérêt croissant pour les compléments.Méthodes Nous avons étudié prospectivement les données de la cohorte E3 Nentre 1995 et 2008 parmi 57 000 femmes ménopausées. Au cours du suivi, 2568cas invasifs de cancer du sein ont été validés. La prise de complément en vitamineD a été estimée à partir d’auto-questionnaires envoyés tous les 2–3 ans ainsique, depuis 2004, des données de remboursement de la Mutuelle générale del’Éducation nationale. Les risques relatifs et leurs intervalles de confiance ontété estimés par des modèles de Cox.Résultats Après ajustement, la prise récente de vitamine D était asso-ciée à une diminution du risque par rapport à la non-prise (RR = 0,87,IC95 % = [0,74–1,02]), plus marquée pour les tumeurs à récepteurs aux estro-gènes positifs (RR = 0,77, IC95 % = [0,63–0,95]), les femmes ayant pris untraitement hormonal de la ménopause (RR = 0,79, IC95 % 0 = [0,66–0,94]) etune consommation d’alcool ≥ 6,82 g/j (RR = 0,77, IC95 % = [0,61–0,97]). Nousavons observé une augmentation de risque parmi les femmes maigres, ayant unIMC < 18,5 kg/m2 (RR = 1,84, IC95 % = [0,99–3,44]).Conclusion Nos résultats suggèrent que la prise de complément en vitamineD est associée à court terme à une diminution du risque de cancer du sein aprèsla ménopause, notamment dans certains sous-groupes à risque.Mots clés Nutrition ; Vitamine D ; Cancer du sein ; Étude prospective

Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration deconflits d’intérêts.

http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2014.06.074

D2-2

Impact du dépistage organisé du cancercolorectal sur la détection des adénomes dansla population de Côte-d’OrV. Cottet a, V. Jooste b, J. Dancourt c, J. Faivre b, A.-M. Bouvier b

a Inserm U866, Registre des Polypes de Côte-d’Or, CHU de Dijon, Franceb InsermU866, Registre Bourguignon des cancers digestifs, CHU de Dijon,Francec InsermU866, ADECA 21-58 Dijon, France

Introduction L’amélioration de la détection des adénomes, lésions précancé-reuses courantes chez les 50–74 ans, et leur résection par coloscopie est un desenjeux majeurs du programme de dépistage organisé du cancer colorectal (DO).Notre objectif était d’évaluer à partir des données de Registre, si la mise en placedu DO en 2003 a permis d’améliorer en pratique courante le taux de détectiondes adénomes, en particulier à haut risque de cancérisation (AHR).Méthodes À partir du seul Registre enregistrant tous les polypes colorectauxsur l’ensemble d’un département depuis 1976, tous les résidents de Côte-d’Orde 50–74 ans ayant eu un premier adénome ou carcinome in situ entre 1997 et2008 ont été inclus. Les taux standardisés de détection des adénomes ont étéétudiés selon deux périodes « pré-dépistage (1997–2002) » et « post-dépistage(2003–2008) », en distinguant les individus ayant participé au DO des non-participants et les individus avec test positif des faux négatifs.Résultats Parmi les 8041 individus inclus, 38,7 % avaient un AHR. Le tauxstandardisé de détection des AHR était de 136,1/100 000 pour la période pré-dépistage et 256,6/100 000 pour la période post-dépistage, avec un taux devariation de 89 % entre les deux périodes. Pour les adénomes à bas risque,le taux de variation correspondant était de 68 %.Conclusion Il s’agit de la première étude en population générale mon-trant l’impact marqué du DO sur la détection des AHR puisque les structuresd’organisation du DO ne disposent pas de ce type de données sur une grandepériode de temps et à l’échelle d’un département.Mots clés Dépistage ; Cancer colorectal

Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration deconflits d’intérêts.

http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2014.06.075

D2-3

Cancer colorectal et produits laitiers auMaroc : résultats d’une étude cas-témoinK. Elkinany a, A. Nadi b, C. Nejjari a, H. Mrabti c, M. Ahallat d, K. Elrhazi a

a Laboratoire d’épidémiologie, recherche clinique et santé communautaire,Faculté de médecine et de pharmacie, Fès, Faculté des sciences Dhar Mehraz,Fès, Marocb Service d’hépato-gastro-entérologie, CHU Ibn Rochd, Casablanca, Marocc Institut national d’oncologie de Rabat, Marocd Service de chirurgie générale, CHU de Rabat, Maroc

Introduction Certains produits laitiers jouent un rôle important, soit dans ledéveloppement, soit dans la prévention du cancer colorectal (CCR). Aucuneétude n’a été faite dans le contexte marocain. L’objectif de cette étudeest d’étudier l’association entre la consommation des produits laitiers et leCCR.Méthodes Une étude cas-témoins a été menée dans cinq centres hospitaliersmarocains. Les données ont été recueillies à l’aide d’un questionnaire de fré-quence alimentaire comprenant des produits laitiers comme le lait entier, desyaourts, du fromage, ainsi que ceux spécifiques au Maroc tel que jben, raib,saykok et lben.Résultats Parmi 516 cas et 516 témoins, 51 % étaient des hommes et 49 %étaient des femmes. L’âge moyen était de 55,5 ± 14,4 ans. Le type de cancerétait : 40,4 % du côlon, 52,2 % du rectum, et 7,5 % colorectal. La consom-mation de lait entier et de yaourts riches en probiotiques a été inversementassociée au risque de CCR, OR = 0,36, IC 95 % [0,27–0,48] et OR = 0,4, IC95 % [0,20–0,73], respectivement. Par ailleurs, le risque de CCR augmenteavec la consommation de lait écrémé, OR = 2,8, IC 95 % [1,37–3,16]. Aucuneassociation n’a été observée entre jben, raib, saykok, lben et le risque deCCR.Discussion Ces résultats étaient similaires à ceux retrouvés dans les paysNord méditerranéens. Les produits laitiers marocains ne présentaient pas unespécificité particulière par rapport aux autres produits laitiers quant à leur asso-ciation au risque du CCR.Mots clés Produits laitiers ; Cancer colorectal ; Maroc

Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration deconflits d’intérêts.

http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2014.06.076