154

INATTENDU (Tome 1) - ekladata.comekladata.com/.../INATTENDU_Tome_1_-_Jenny_Louise.pdf · Antonn ne veut pas les décevoir. Dans ce milieu, il n’y a rien de mieux qu’un groupe

  • Upload
    ngodan

  • View
    217

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Inattendu

JennyLOUISE

©JenniferMARIS–Champigny/YonneTousdroitsdereproduction,detraductionetd’adaptationréservéspourtouspays.

PrologueN’ayezpaspeurdelavie.N’ayezpaspeurdel’aventure.Faitesconfianceauhasard,àlachance,àladestinée.Partez,allezconquérird’autresespaces,d’autresespérances.Lerestevousseradonnédesurcroît.HenrydeMontfreid.–AllezMaddie,lèvetoi!J’ouvredoucementlesyeuxetj’aperçoismonfrèresurlepasdemaporte.Jeregardemonréveil,il

est6h00.Jegrogne.Quelleidéedepartirsitôt.Jemeglissesouslacouetteensignedeprotestation.–Allezmarmotte,ondécolledanstrenteminutes.Monfrèreetsongroupederock,les«Faith’nHope»prennentlaroutepourunetournéed’unmoiset

mamère n’a rien trouvé demieux que deme forcer à partir avec eux. Elle pense que je suis un casdésespéréetquejeperdstoutemajeunesseàlireetàétudier,alorselleveutquejem’amuse,quejevivecommeunefilledemonâge.Maislaperspectivedepasserunmoisàl’arrièred’unbusavecBryanetsesquatre potes, et écouter du rock à longueur de journée, nem’enchante pas autant qu’elle le voudrait.J’adoremongrandfrèreetjeconnaissesamisdepuisdesannées,ilssonttousdevenuscommedesfrèrespourmoi,maisilmetraitecommeuneenfant,saufquejevaisavoirdix-huitansdansquelquesjoursetjenesuisplusunepetitefille.

Jeme lèveàcontre-cœuret je sautedans ladouche.Aprèsavoir traînésous l’eauchaude, je sorsrapidement, jeme sèche et jem’habille à la hâte. J’ai opté pour un jean, un débardeur blanc etmesConversesnoires.Devantlemiroir,jemeregardeuninstant,jesuisunpeupâlepouruneCalifornienne.Notepourplustard…prendreunpeulesoleil.J’attachemeslongscheveuxblondsavecunequeue-de-chevalhautedésordonnéeetjemebrosselesdents.

Quandj’entredanslacuisine,jesuisaccueillieparTimetScott,respectivementbatteuretbassistedugroupe.

–SalutPrincesse,medisentilsencœur.–Salut,lesgarçons,réponds-jedansunbâillement.–Jetesersuncaféjolieprincesse,meproposeTim.Tim,c’estmonchouchou,ilesttellementgentilavecmoiettoujourspleindepetitesattentionsàmon

égard,etilnemetraitepluscommeuneenfant,lui…–Oui,merciTim.–Jeveuxtoutlemondedehorsdanscinqminutes,ditvivementAntonn,enentrantdanslacuisine.Antonnestgrandettrèsfin,sescheveuxlongsbrunsluitombentsurlesépaules.Ilatoujourscetair

mélancoliquedepuisque je leconnais, sesyeuxsont sombres. Je saisqu’il aeuuneenfancedifficile,maisiln’enparlepasvraiment.Ilviticidepuissesdix-huitans,iln’estplusjamaisretournéchezlui.Ilestlechanteurdugroupe,maisaussilemanagerdesesquatrecamaradeset,croyez-moi,iladuboulot.Ilsontvingt-quatreansetnepensentqu’àfairedelamusiqueetàfairelafête.Antonnestplusâgéetplussage,doncc’est-à-luiquerevientlalourdetâchedegarderlafineéquipesurledroitchemin.

Ilsebatpourfairedécollersongroupeetcettetournéeestprimordialepoureux.Ilsn’ontpasledroitàl’erreuretAntonnlesait.IlsontgagnéunconcoursorganiséparlavilledeLosAngelesetparrainerparlegroupedumomentdanslemondedurock«lesLosthings».

Legroupeaadorélaprestationdesgarçons,ducoup,ilslesontinvitéssurlatournéeetontmisunbusàleurdisposition.

Antonnneveutpas lesdécevoir.Danscemilieu, iln’ya riendemieuxqu’ungroupe telque« lesLosthings»vousprennesoussonaile.L’enjeuesténormepourlegroupe!

Jedébarrassema tasseet jemedirigevers laported’entréequand jevoismamère.Elledescendl’escalier.C’estunpetitboutdefemme.Commemoi,ellen’estpastrèsgrandeetfine.Ellealescheveuxmi-longs et bruns. J’ai hérité de ses yeux vert émeraude. Elle aussi aurait besoin de faire bronzette,malheureusement,sontravailluilaissepeudetempspoursedétendre.Ellepossèdeunhôtel-restaurantdanslavilled’AgouraHillsàquelqueskilomètresdelamaison.

–Oh!Machérie,nefaispascettetête,jesuiscertainequetuvasbient’amuser.–Situledis.–OnenadéjàparléMadison!Ilesthorsdequestionquetupassestoutl’étéenfermélenezdanstes

bouquins.Lavraievienesetrouvepasdansunlivre,ellesevitlà,dehors,danslemonderéelavecdesvraiesgens.

–Jesaismaman…Maisquandmême,unetournéeaveclesgarçons,cen’estpasunpeuradical?–Auxgrandsmaux,lesgrandsmoyens,maprincesse.–Trèsdrôlemaman,dis-je,enlevantlesyeuxauciel.–Allezvaetamuse-toi!Dansdeuxmois,tuentresàHarvard,tuaurasunebonneexcusepourneplus

lâcherteslivres.–Oui,etjecomptebienenprofiter.Jet’aimemamanàbientôt,luidis-je,enlaprenantdansmesbras.–Atrèsvite,machérie.Jesorsdelamaisonet je jetteunrapidecoupd’œilà lagrandebâtissederrièremoi.J’aimecette

maison,elleressembleàtoutescellesduquartier,avecunearchitecturetypiquementcalifornienne,maisje me sens bien ici. Je pars avec un nœud dans la gorge. Le monde réel, la vraie vie, les gens meterrifient.Jemontedanslebusetjem’assiedsenessayantdecalmermonangoissegrandissante.Soudain,Hatchersurgitdel’arrièredubus.

–Tiens,voilàlaprincesse,tuasbiendormiboucled’or?–Pasassezmalheureusement,ilyaquoilà-bas?Luidemande-je,enmontrantl’arrièredubus.– C’est le salon, il y a la télévision et j’ai installé la console, dit-il comme si cela pouvait

m’intéresser.–Super!M’exclame-jeavecironie.Hatcher est le second guitariste du groupe. Il est toujours en train deme casser les pieds et il a

toujourslemotpourm’agacer,maisiln’estpasméchant,justeunpeutaquin.Ilrigoleensortant.Moi,jedécided’allerfaireunepetitevisitedeslieux.Danslapartieprincipale,

setrouveunebanquetteenformedeUautourd’unegrandetableetunekitchenette.Enmedirigeantversl’arrière du bus, j’entre dans un petit couloir où se trouvent six couchettes superposées. Je voismesaffairesposéessuruneduhaut.Ensuite,ilyauneportesurlagauche,j’ouvreetdécouvreunepetitesalledebains.Aufond,ilyalesalonavecungrandcanapéd’angle,unetablebasseetunmeubleintégrédanslacloisonaveclatélévisionetlafameuseconsole.Conclusion:celapourraitêtrepire!

Dubruitàl’avantdubusmefaitsupposerquelesgarçonssontenfinprêtsàpartir.Bryanmerejointdanslesalon.

–Tuesprêtemaprincesse?–Euh…oui,jecrois.–Jeteprometsquetuvaspasserdebonnesvacances.Tuverras,aprèstumesupplierasdet’emmener

entournée.– Ne sois pas trop déçu si ce n’est pas le cas, lui dis-je avec un sourire timide. Je vais aller

m’allonger.–OK,tuastrouvétesaffaires?–Oui,merciBryan.

Jedéposeunbaisersurlajoue.Ilnes’estpasrasé,sabarbemechatouilleetluidonneunairdeBad-boyavecsesgrandsyeuxnoirsetsescheveuxenpagaille.Ilestgrandetimposant.Sadeuxièmeactivitépréférée,après lamusiqueétant lamusculation.D’aprèsmamère, il ressemblebeaucoupànotrepère,mais jen’aiquedevaguessouvenirsde lui.Unefoisdanslecouloir, jemehissesurmacouchette.Jefouilledansmonsacavantd’ensortirmonIpodetjem’allonge.Rapidement,jeeplongedansunprofondsommeilausondesnocturnesdeChopin.Unmois,jen’aiqu’unmoisàtenir…

Debruyantsronflementsmeforceàouvrirlesyeux.Nan,maisc’estuneblague!Jesorslatêtedanslecouloiretjelanceunregardefuribondverslacouchettedubasd’oùprovientlesonquim’atirédesbrasdeMorphée…Hatcher!Jeregardesurmontéléphone,8h50.Jesautedemonlit.Bryanestinstallésurlacouchetteendessousdelamienne,ildortcommeunbébé…lui,Timquantàlui,estsurcelledubas.Illèvelesyeuxdesontéléphone.

–Maprincesse…çanevapas?Qu’est-cequ’ilt’arrive?–Hatcher…Crache-je.–C’estunvraiours,n’est-ce-pas?Medit-il,enrigolant.Jelèvelesyeuxauciel.–Uncafé?Mepropose-t-il.–Oui,avecplaisir.Onsedirigeverslacuisine,j’aidumalàmeretenirdefrapperHatcheraupassage.Celafaitdeux

fois que je me lève à contre coeur. Je m’assieds sur la banquette alors que Tim s’affaire dans lakitchenette.Je l’observediscrètement, ilestaussigrandqueBryan,maispasaussimusclé. Ila le teinthâléetlescheveuxblondsavecdelalongueur,iladorelesurfetenalestyle.Uninstantplustard,ilposeunetassedecaféfumantdevantmoi.

–Merci.– Je sais que tu ne voulais pas venir, je comprends pourquoi,mais prends ce voyage comme une

aventure.Tuvasrencontrerdesgens,écouterdelabonnemusique,etpuis,dansdeuxmois,tuvaspartiràl’autreboutdupays.Onesttoustrèscontentdet’avoiravecnousavanttondépartpourl’université.

Sonaveumefaittouchevraiment,jepensebeaucoupàmondépartpourHarvardetjesuisinquièteàl’idéedelaissermafamilleetdemeretrouverseuledansunendroitquejeneconnaispas.

–JesaisTim,moiaussi, jesuiscontentedepasser lesprochainessemainesavecvous.EnfinpourHatcher,jenesuispascertaine,dis-je,ensouriant.

–Net’inquiètepaspourluiprincesse,merassure-t-il.Jeregardeparlavitrepouradmirerlepaysagequidéfilesousmesyeux.–Oùallons-nousTim?–Phoenixpourcommencer,onyjouerademainenfind’après-midi.Ensuite,nousrestonsenArizona

quelquesjourspourjoueràTucson.Ils’arrêtedeparleruninstant.–TuappréhendestondépartpourHarvard?S’inquiète-t-il.–Ouietnon.Jesuisimpatientedereprendrelescoursetdedécouvrirlavieuniversitaire,maisj’ai

peurdequitterlamaison.Etl’idéedepartagermachambreavecuneétrangèreneplaîtpasplusqueça,leschancesquetoutsepassebiensontinfimes.

Jenesuispasnaïve,jesaisquejenerentrepasdanslemoule,jenem’intéressepasauxgarçons,jenesuispasunefêtarde.Laplupartdesmescamaradesattendaientlafacavecimpatience,principalementpourlesfêtesdefraternité,pourrencontrerdenouvellespersonnesetvivreloindeleursparents.Moi,laseulechosequej’attendsdel’université,c’estd’obtenirmondoctorat.

–NenoircispastropletableauMaddie!Tuvasdevoirfairedeseffortsett’ouvrirunpeuauxautressituneveuxquetoutsepassebien.Maissituymetsdutien,iln’yapasderaisons.Ettuasintérêtàrentrernousvoirdèsquetuenasl’occasion.

–Oui,etilnemerestequedeuxmoispourmeprépareràmondépart,luidis-jeanxieuse.–D’oùl’utilitédecevoyage,merassuret-il,avecunclind’œil.–Ilresteducafé?JemeretourneetjevoisBryanquivientd’entrerdanslapièce.–Danslacafetière,luirépondTim.Ilsesertunetasseetvients’asseoirprèsdemoiavantdem’embrassersurlatempe.–TuasréussiàdormirunpeuMaddie?–Oui,maisavecHatcher,cen’estpasfacile.– Ouais, il va falloir trouver une solution ou je vais l’étouffer avec son oreiller, rétorque t-il

sérieusement.Jesourisenm’imaginantlascène.Jedoisavouerquecelam’arrangeraitbien.–OùsontScottetAntonn?DemandeBryan.–Al’arrière,ilsjouentàlaconsole,luirépondTim.–Onvaleurmettrelapâtée?Timme regarde hésitant, c’est adorable. J’aime vraiment passer du temps avec lui. Je le connais

depuismesonzeans, ila toujoursétégentilavecmoi,alorsqueScottetBryanpassaient leur tempsàm’ennuyeràcetteépoque.Heureusement,Timprenaittoujoursmadéfense.J’étaissecrètementamoureusede lui,mais j’aigrandietmonamourdepetite filles’est transforméenuneprofondeamitié.Plusmondépartapproche,plusjemerendscompteàquelpointcelavaêtredurdepartirloindemafamille.

–Allezjouer,moi,jevaisbouquinertranquillement,leurdis-je.–Aplusprincesse…merépondent-ilsàl’unissonavantdedisparaîtredanslecouloir.Lesgarçonsetleursjouets…Jeremontedoncsurmacouchettepuis,jeprendsunlivredansmonsac.

Jen’ailuquequelquespagesquandlesronflementsd’Hatcherreprennentdeplusbel.Bon,sijedoispasserunmoisaveclui,ilvafalloirquej’apprenneàmedéfendre.Jemelanceàla

recherched’unechaussure.CelledeBryanferal’affaire.Dèsquejesuisremontésurmonlit,jejettelachaussuresurHatcher,enpleinedanslemille.Jem’allongerapidement,feintantdedormir.

Jerigoleenl’entendantvociférerderrièremoi,ilselèveetpartendirectiondelasalledebains.Jemeredressefièredemoietjemereplongedansmonroman.

Jenesaispasdepuiscombiendetempsjelisquandjevoislesgarçonsdéboulerdanslecouloirdansunecohuesansnom.Jeregardemamontre:13h12.Déjà!J’aiperdulanotiondutemps,cequim’arrivesouvent quand je fais quelque chose que j’aime particulièrement. Jeme lève et je rejoins la joyeusebande.Jecommencesérieusementàavoirfaim.

–EhMaddie,oùestlerepas?MedemandeHatcherquandj’entredanslacuisine.–Tuplaisanteslà,j’espère?–Bah non princesse, lance t-il en haussant les épaules. Pourquoi crois-tu que j’ai accepté que tu

viennes?Continuet-il.Mais il me prend pour sa bonniche celui-là ! Et puis comment ça, il a accepté que je vienne ?

N’importequoi!–Hatcher!LeprévientTim.–Quoi?Lesfemmesdoiventêtreàlacuisine,c’estcommeça!–Situcommencescommeçamonpote,c’esttoiquel’onvacolleràlacuisine!RétorqueTim.–Non,jenepensepas!UnmoisaveclabouffeàHatcheretonvatousêtremalade.Jepensequetout

lemondedoitparticiper.Nousallonslefaireàtourderôle,OK?ProposeAntonn.Tout lemondeacquiesce, saufHatcher,quime regardeavecunairdedéfi.Notepourplus tard…

cracherdanssonassiettequandmontourviendradepréparerlerepas.Pourl’instant,c’estAntonnlesage,quis’ycolle.

Aprèsavoirmangélesdélicieuxspaghettisàlabolognaisequ’Antonnacuisiné,nousrepartonsvers

notre destination. Je m’installe sur le canapé du salon où les garçons ont mis une partie de leursinstruments. Bryan et Hatcher ont sortis leurs guitares, ils travaillent à la composition d’un nouveaumorceau.

Jelesobserveavecbeaucoupd’admiration.J’aitoujoursaimélamusiqueclassique.Lapremièrefoisoùj’enaientendu,c’étaitchezmagrand-mère.J’avaiscinqans,ilyavaitunpianodanslesalonetjeluiai demandé dem’en jouer unmorceau.Elle a choisi les nocturnes deChopin. Je suis tombée sous lecharme immédiatementet lamusiquenem’aplusquittée,monsieurChopinétantde loinmonmusicienpréféré.Ducoup,monfrèreetmoin’avonsjamaisétésurlamêmelongueurd’ondemusicale.Quandils’entraînaitsurdesriffsd’AC/DC,moi,j’écoutais«leboléro»deRavel.Maisquandiljouesamusique,je ressens la même émotion qu’avec la musique classique, et c’est pour cela que je sais qu’il esttalentueux.Jesuisfièredelui,songroupecommenceàmarcheretj’ensuistrèsheureuse.Ilsbossentdurdepuiscinqansàs’entraîner,àcomposeretàrépéterencoreetencoredanslegaragedelamaison.

–Maddieprincesse,onestarrivé,mechuchoteBryan.Jem’étire.Apparemment,jemesuisassoupieunmoment.Jemelèveetjesuismonfrèredehors.Cela

faitdubiendeprendrel’air,malheureusement,ilesttrèsétouffant.OnestenpleindésertduSonora,latempératuredoitavoisinerlesquarantedegrés.Jeregardeautourdemoietjedécouvreungrandparkingoù des dizaines de bus sont garés. Ils sont de différentes tailles, certains semblent plus luxueux qued’autres.Lesgensvontetviennentdanstouslessens,c’estungrandbazar.Mesfrèressemblentêtredansleurélément.Ilssontauxangesetsourientcommedesgamins,c’esttellementadorable.

Bryan,quisetientderrièremoi,meprenddanssesbras.–Ahmaprincesse,onyest!Prépare-toiàt’amuser,dit-ilsurexcité.–Oui,onvas’amuser.Jesouristimidement.–OndoitretrouverlesmembresdesLosthings.Nousdevonsréglercertainsdétailsaveceux.Tuveux

veniravecnous?–Nonmerci,jevaisresterlàetmechanger,lachaleurestinsoutenable.Ilrigole.–BienvenueenArizonaprincesse!Soissage,onrevientvite.Jelesregardes’éloigner,ilsnemarchentpas,ilsvolent…surleurpetitnuage.Jerigoleenremontant

danslebus.Al’intérieur, j’attrapemonsacquiest toujourssurmonlitpuisjefileàlasalledebains.Bon,cen’estpastrèsgrand…Enfacedemoisetrouveunepetitecabinededouche,puis,justeàcôté,untoiletteet,pourfinir,àdroitedelaporte,unlavabo.Jefouilledansmonbagageavantd’ensortirunshortenjeannoiretmondébardeurgrisferontl’affairepoursupporterlachaleurduSonora.Unefoisprête,jeprendsmeslunettesdesoleiletquittelecar.Unpetitmuretenpierreentoureleparking.Jetrouveuncoinà l’ombre et jem’y installe. J’admire, curieuse, le ballet des gens qui vont et viennent. Soudain,monattentionseportesurunmouvementdefouleàquelquesmètres.Tiens,quesepasset-il?

Jevoisunedizainedefillesquidoiventavoirmonâgecourirdans lamêmedirectionenpiaillant.C’est toutsimplementhorrible!Jeneparvienspasàcomprendrecequ’ellesdisent, jem’approcheunpeutropcurieuse.

–Jay,Jay…Ont’aime!Hurlent-ellesàl’unisson.Je nevois pas l’hommeà qui elles s’adressent, un énorme busme cache la vue. Plusieurs vigiles

essaientdelesdisperser,maisenvain.C’esttenacelagroupie!Je lève les yeux au ciel et je me retourne vers mon bus. Les garçons sont en train de revenir,

apparemment,leurenthousiasmeestintact,l’entrevueaveclegroupedesLosthingss’estsansdoutebienpassée.

–Alors,toutvabien?Leurdemande-jequandilsarriventàmahauteur.–Oui,toutestrégléprincesse,merépondTim.Ilyaquoid’intéressantlà-bas?Medemandet-ilen

m’indiquantladirectiondanslaquellejeregardaisquelquessecondesauparavant.–Rienunebandedegroupiescomplètementhystériquesquicourtaprèsleprincecharmant…–Desgroupies?MedemandeHatcher.Oùsont-elles?Jehausselesépaules.–Çanem’étonnemêmepasdetoi.Tuasconsciencequecesfillessontvraimentpathétiques.Marépliquemevautunregardfuribond.Jeremonteàl’intérieursansyprêterattention.Timmesuit.

Monfrèresurgitdel’arrièreducar.–OnsortcesoirMaddie,m’apprend-t-il.–D’accord,oùallez-vous?Je suis soudainement très angoissée à l’idée deme retrouver seule, surtout dans un endroit que je

connaispas.–Tuviensavecnous !S’exclame t-il.Unpetit concertpour finir cette journée ce sera parfait.On

mangerasurplace.Jeluilanceunregardperplexe.–Çavaêtretranquille,net’inquiètepas,merassuret-il.Jesuissoulagéeàl’idéedenepasêtreseulecesoir,mêmesijedoutequej’apprécieleconcertque

nous allonsvoir sur le festival.Allez, unpeude courageMadison…Lavraie vie, des vrais gens, denouvellesexpériences,jevaisyarriver!

–Tupeuxêtreprêtedansvingtminutesmaboucled’or?–Oui,pasdeproblème.Vingtminutes plus tard, tout lemonde est prêt. Nous prenons la route du grand terrain vague qui

accueillelefestival.Chapitre1Lesrencontressontcommelevent,certainesvouseffleurentlapeau,d’autresvousrenversent.FlorenceLepetitdidierRossolinLapremièrechoseque jevois endescendantvers le festival, c’est legrand terrainvague,noirde

mondeavecdeuxscènes,l’uneenfacedel’autre.L’uneestdetaillemoyenneetl’autreestimmense.Vud’en haut, c’est très impressionnant. Arrivés en bas de la route, nous prenons sur la droite. Je voisl’entréepouraccéderaufestival.Monfrèresetourneversmoietmeglisseunbadgeautourducou.

–Tiensprincesse,c’est tonpass.Ne leperdspas!Tupeuxallerpartoutavec.Tuasbienpris tonportable?

Jevérifiedansmapoche.–Oui,c’estbon.–Sinoussommesséparés,appelle-moi,d’accord?Jehochelatêtenerveusementenm’agrippantàsonbras,ilmefaitunpetitsouriremoqueuravantde

chuchoteràmonoreille:–Poulemouillée!Je lui tire la langueet je resserremonétreinte sur son bras.Nous entrons dans la foule, il y a du

mondepartout et c’estdifficiled’avancer.Bryanmeprendpar lamainetnous fait avancer jusqu’à lapetitescène,lesgarçonssontjustesderrièrenous.BryanéchangequelquesmotsavecHatcheretAntonn,jen’entendspascequ’ilssedisent.Puis,ilrevientversmoipendantquesesdeuxacolytess’éloignent.

– Les autres sont partis chercher à boire. On regarde le concert et on ira manger un truc après,m’expliqueBryan.

J’acquiesce et je sorsmon portable pour envoyer unmessageàmamère ; je ne l’ai toujours pasprévenuedenotrearrivée.

Ccmaman,noussommesbienarrivés,nousallonsvoir lepremierconcert.Biz. jtmJe reçois saréponserapidement.

Supermachérie,profitebien,nesoispastropsage,jet’appelledemain.Je rigole en lisant sonmessage, mamère m’encourage à ne pas être sage.Mon cas est vraiment

désespéré!JelèvelesyeuxdemonportablequandScottmetendunsodalight.–MerciScott,luidis-je,avecunsourire.–Derienprincesse.En attendant le concert, nous nous asseyons parterre. Pendant que les garçons discutent en buvant

leursbières,jem’amuseàobserverlesgensautourdemoi.C’estàcemoment-làquejevoislabandedegroupiesdecetaprès-midivenirversnous.

–Nan,maisilesttropbeau,c’esthallucinant,vivementdemainsoirqu’ilmontesurscène.Apparemmentellessonttoujoursaussihystériques.Jedoisdirequ’ellesmefontunpeupitié.Jene

saispass’ils’agit toujoursdecefameuxJay.D’ailleurs, jen’aiaucuneidéedequiils’agit.J’entendsalorslafoules’agiterdansmondos,jemetourneetjedécouvrequequatremusiciensviennentd’entrersurscène.Ilsonttouslamêmeallure,cheveuxlongs,habilléstoutennoir.Lesmembresprennentplacesurlascèneaprèsavoirsaluélepublic,lechanteurhurleaumicro:–Phoenix,est-cequevousêtesprêts?

Lafouleluiréponddansunvacarmesansnometunemusiqueforteetbruyantesurgitdesenceintes.Lesgarçonssemettentàsauterenrythme.Moi,jenemesenspastrèsàl’aise,contrairementàmesfrères.Nesachantpasquelleattitudeadopté,jeglisselesmainsdansmespoches,toutenregardantlespectacle.Mêmesijenesuispasuneexperte,jevoistoutdesuitequ’ilsontdutalentdansleurstyle.LeursonestplusincisifquecelledugroupedeBryan.C’estplusbruyant,moinsmélodieux.

Le concert s’achève au bout d’une heure environ, après quoi, nous prenons la direction d’un desstandsquiontétéinstallésousdesgrandestentes,ainsiquedesdizainesdetables.Heureusement,ilyenaunedelibre.Nousnousyprécipitons.Jesuisbienheureusedepouvoirm’asseoircarmespiedsmefontsouffrir.

–Queveux-tumangermaprincesse?MedemandeTim.–Hum…tucroisqu’ilsontdessalades?Demande-jehésitante.–Oui,jepense.–Alorsunesaladeetunebouteilled’eau,jesuiscomplètementdéshydratée.Ilsourit.–OK,jereviensvite.Cinqminutesplustard,Timmetendmonrepas.Jeleremerciealorsqu’ilprendplaceenfacedemoi.Lesgarçonscommencentalorsàparlerdelaprestationdugroupequenousvenonsdevoir.Pendant

ce temps,Timm’observemangerma salade. Je dois dire que jeme sensunpeugênée. J’ai dumal àcomprendrecequ’ilyadepassionnantdanslefaitdemevoiravalermasalade.J’essaiedereportermonattention sur la discussion entre mes frères, mais ce n’est pas vraiment une bonne idée, car je necomprendsrienàcequ’ilssedisent.Jesorsmontéléphoneportabledemapocheafindejeterunpetitcoup d’œil sur les différents réseaux sociaux sur lesquels je suis inscrite et, là aussi, rien de biendistrayant.

–LesLosthingspassentsurlagrandescènecesoir, il fautyallermaintenantpouravoirdebonnesplaces,m’informeBryan.

–D’accord!Est-cequec’estlemêmegenredemusiquequelegrouped’avant?–Non,pasdutout.C’estpluscalme.TudevraisaimerBoucled’or.Il me prend par la main et nous emmène vers la grande scène. Comme nous sommes arrivés en

avance, nous avons effectivement de bonnes places.Mais très vite, la foule semasse autour de nous.Commelaplupartdesgensauxalentours,nousnousasseyonsparterrepourtuerletempsàparleretà

rire.Aprèsunlongmomentd’attente,lesondelabatteriesefaitenfinentendre;toutlemondeselèveets’installefaceàlascène.Lesgenscommencentàs’agiter.Labatteriecesseetlamusiquecommencedansun bruit assourdissant. C’est alors que le rideau qui dissimulait la scène, tombe sur le sol. La foules’enflammeetbougeenrythmeaveclegroupe.Lechanteurprendlemicroetsemetàchanter.Savoixestagréableetmélodieuse,lesmusiciensjouentavecaisanceetmaîtrise.Jedoisdirequ’ilssonttrèsforts.Leurschansonssontagréablesàécouteretjecomprendsmaintenantpourquoimesfrèressontflattésquecegroupes’intéresseàeux.Progressivement,jemelaisseporterparleurmusiqueetjebougetimidementenrythmeaveclamusique.Pendantuninstant,j’imaginelaréactiondemamèresiellemevoyait.Cetteidéemefaitsourire.Unefoisquelamusiquecesse,jesuisvraimentsurprisedevoirquejen’aipasvuletempspasser.Pourtant,leconcertaduréplusd’uneheureetdemie.

Lanuits’estposésurlefestivaletunefouledegenscommencealorsàquitterleslieux.Mesfrèresetmoi-mêmeprenonségalement lecheminde la sortie.Lechemin jusqu’aubusse faitensilence, tout lemondesembleépuiséetjepensequemesfrèressententlapressionmonter;mêmemoij’angoissepoureux!Anotrearrivé,nousnouspréparonstouspourallerdormir.Jesuislapremièreàmemettreaulit.Lesommeilm’emportetrèsvite,jen’entendsmêmepaslesautressecoucher.Finalement,unmoiscen’estpassilong!

C’estunbruitsourdprovenantde lacuisinequimesortdusommeil le lendemainmatin,quelqu’unprépareàmanger.Celasentbon,tousmessenssontenéveil,j’aifaim!Aprèsunbrefpassageàlasalledebains,jefileverslacuisineetjedécouvreTimauxfourneaux.Scott,quantàlui,litquelquechosesursatablette.

–Bonjour,dis-je,enm’étirant.Scottlèvelenezdesonécranetmesalue;Tims’approchedemoietdéposeunbaisersurmajoue.–Bonjourmaprincesse.JeprendsplaceenfacedeScott,quiatoujourslenezdanssatablette.Timmesertmonpetitdéjeuner.

Ilestvraimentadorable.–Oùsontlesgarçons?–Ilsdevaientvoirlesorganisateurspourréglerlesderniersdétailspourleconcert,m’expliqueTim.–Aquelleheurejouez-vous?–A17h00,surlapetitescène.Ondoityêtreunpeuavant.–D’accord!–Tupeuxvenirsituveux.–Jepensequejevaisallermepromeneretfairedesphotos.Laphotographieestunedemespassions. Jepeuxpartirpendantdesheuresentières enpromenade

pourphotographierlanatureoulesgens.–CommetuveuxBoucled’or,maissoisprudente.–Promis,rassure-jeTim.Mon petit-déjeuner terminé, je file sous la douche et je me prépare pour mon excursion

photographique.J’aimisunshortenjeanetuncaraconoiret,attitudezenoblige,jelaissemescheveuxlâchés.Alasortiedeladouche,jeconstatequeBryanestderetour,jel’informedemonprogrammepourlajournée.Ilmedonneuneclefdubusaucasoùpersonneneseraitlààmonretourpuis,ilmerappelled’être à 16h30 près de la petite scène. J’acquiesce, je prendsmes affaires etmemets en route avecenthousiasme.

Je suis raviedemapetitebalade, lesmagnifiquespaysagesdésertiquesde l’Arizonadéfilent sousmes yeux, pourmon plus grand bonheur.En bas du chemin que nous avons emprunté hier, je tourne àgauchepourm’éloignerdufestival.Rapidement,jemeretrouvedanslaplainedésertique.Monappareilàlamain, je commenceàprendredesphotos.Encontinuant toutdroit, jem’aperçoisque leparkingestsituéenhauteur, surunegrandecolline. Jepensepouvoir faire le tour. Jemarchedepuispresquedeux

heures quand jeme retrouve en bas d’un chemin, qui semble remonter vers le parking. Je décide del’emprunterpourretournertranquillementenhaut.J’aivraimentchaudetjecommenceàavoirfaim.Toutle long du chemin est bordé d’un immense parterre de fleurs. Je m’y aventure pour prendre encorequelquesclichés.Maisàforce,jemesuisbeaucoupéloignéeduchemin.Enlevantlesyeux,j’aperçoisau-dessusdemoi,lepetitmuretquicontourneleparking.Jefinisd’escaladerlacôteabrupteetjepassepar-dessus.Mevoilàenfinenterrainconnu,jen’aiplusqu’àletraverser,maisjepréfèrelongerlepetitmuret.Jemarcheunmomentavantd’êtrearrêtéeparunebandedesécuritéjaunequirelieunarbreàunénorme bus. Le mieux serait de le contourner et de retrouver mon chemin un peu plus loin mais,franchement,j’enaimarredemarcher,jeveuxrentrer.Iln’yapasdemalàpassersouslabandejauneettraverser rapidement.LaMadison sage et studieuse ferait le tour,mais voilà, ce voyage est censémerendremoinssage,etpuisj’aimonpass.Jedoisavoirledroitd’allerpartout,enfinjecrois!Bonallez,je me lance, il ne peut rien m’arriver de terrible après tout. Je passe sous la bande et je regardediscrètementquelavoiesoit libre.Jevoisalorsqu’ilyaundeuxièmebusenfaceetunvoituregaréeperpendiculairement, cequi formeune sortede cour. Jen’aiquequelquesmètres àparcourir. Il n’y apersonne,alorsjecommenceàtraverser,maisj’aiàpeinefaittroispas,quandj’entendsunegrossevoixderrièremoi:

–Putain,tufousquoiici?Cen’estpasvrai!Moncœurs’affoledansmapoitrine.Voilàpourquoijenejouejamaisàlarebelle,

jesuisnulle!Jemeretournepenaudedem’êtrefaiteprendreetjeflippecarrémentenmeretrouvantnezànezavecunevraiearmoireàglace.J’aimeraispouvoirmecacherdansuntroudesouris,peut-êtrequesijememetsàcourirrapidement,jem’ensortiraismieux.

–Jet’aiposéunequestion,t’esstupideouquoi?Tunesaispaslire?Hurlet-il,enm’indiquantlabandejaune.

Maispourquiilseprend,lui,pourmeparlercommecela!Jesenslacolèremonterenmoi.J’aiuntempéramentcalmeetpacifisteengénéral,maislà,jedoisavouerquej’aidumalàmecontenir.C’estvraiquepersonnenemeparlesurceton,jen’aijamaisétédanscegenredesituation.

–Cen’estpaslapeinedes’énervercommeça!Jesuisdésolée,jen’auraispasdûpasserparlà…–Jem’enfouspasmaldetesexcuses,barre-toidelàvitefait.Onneveutpasdeblondesanscervelle

ici!Jen’encroispasmesoreilles,uneblondesanscervelles!Jebouillonnedel’intérieur.D’accord,je

suisentort,maisiln’apasàmeparlersurceton.Jenecroispasavoirdéjàétéaussiénervée.–Non,mais tu teprendspourquipourmeparlercommeça, espèced’abruti !Crie-je,ne laissant

librecourtàmacolère.Rienàfoutre,sijeveuxpasserparlà,jepasseparlà,laprochainefoisdemandeplusgentiment.

Jefaisdemi-touretjereprendsmaroutequandj’entendsunedeuxièmevoix:–C’estquoicebordel,Phil?Quihurlecommeça?Ilparledoucement,savoixestposée.J’essaiedevoiràquielleappartient,maisPhilmecachela

vue.–C’estrien,justeunegroupiequifaitlamaligne.Pardon!Ilmeprendpourunegroupie,alorsça,c’estlecomble!Jemetourneaveclespoingssur

meshanches.–JenesuislagroupiedepersonnePhil!Crache-je.Ilseretournesurpris.Jepeuxenfinvoir l’hommeàquiappartient la jolievoix. Ilest trèsgrandet

musclé, je le sais, parce qu’il est torse nu. Mon Dieu, qu’est-ce qu’il fait chaud en Arizona… Sescheveux sont blonds, assez courts en bataille. Il m’observe avec insistance , mais je ne vois pas lacouleurdesesyeux.Detouteévidence,maprésenceneluiplaîtpas,ilalesbrascroiséssursontorse.Jen’ai plus conscience de mon corps et je suis incapable d’aligner deux pensées cohérentes. Il est

absolumentsublime!–Alors!Qu’est-cequetufaislà?Medemandet-ilfermement.Savoixestaussidoucequ’unecaresse. Jesuis figéesousson regarddebraise, ilm’effraieautant

qu’il m’intrigue. Ses yeux sont tellement expressifs, c’est dur de m’en détourner. Je perds tous mesmoyens.

–Euh…je…je…bredouille-jepéniblement.Ilal’airdes’agacer,jemesensridicule!Non,jesuisridicule.–TuétaisbienplusloquacequandtuhurlaissurPhil.Jereportemonattentionsurl’armoireàglace.Lacolèrem’envahitdenouveaudevantsonairdedéfi.– Ilm’aditque j’étaisuneblondesanscervelle forcément !Luidis-je,en le regardant. Jevoulais

justeretourneràmonbus.–Tuparticipesaufestival?Medemandet-il,enregardantmonpass.–Paspersonnellement,c’estmonfrèreenréalité.–Quelestsongroupe?–LesFaith’nHope.–Ahoui!J’aientenduparlerd’eux,ilstournentavecLosthings,jepensaisallerlesvoir,ilpassece

soir?–Oui,à17h00.–OK!Ils’approchedemoi.–Commenttut’appelles?M’interroget-il,enmescrutantsansaucuneretenue.C’est trèsgênant !Maintenantqu’ilest toutproche, jepeuxvoirsesyeux, ilssontd’unmagnifique

gris.L’expressionquej’ylismelaissehésitante,c’estunsubtilemélangedetristesse,dedésespoiretdelassitude.

–Madison.–Mouais,dit-il,enfaisantlagrimace.–Désoléequemeprénomneteplaisepas,lance-jevexée.Acetinstant,jen’aiqu’uneenvie;mecachersousmacouette.–Noncen’estpasmal,c’estjustequejetrouvequ’ilnetevapas!Pardon?–Tuasundeuxièmeprénom?–Oui,maisjen’aipasl’intentiondeteledire,jeneteconnaispas!Ilsefige,surprisparmaréponse.–Maisc’esttoiquit’esinvitéechezmoi,finit-ilpardireaprèsunmomentdesilencetrèsgênant.Commesicelaluidonnaittouslesdroits.Etpuis,ilestbiencurieux,maisneditpasgrandchosesur

lui.–Oui,chuchote-jegênée.Bon,jeteledis,maissitutemoquesdemoi,jem’envais,jetepréviens,

luidis-jel’indexlevéversluiensigned’avertissement.Ilmesemblevoirun légersourireapparaîtresursesmagnifiques lèvres. Ilposesesmainssurses

hanches,ils’impatiente.–C’estTatum,dis-je,enregardantmespieds.C’estmonpèrequiavoulum’appelercommecela.Mamèren’étaitpasd’accord,alorsc’estdevenu

mondeuxièmeprénom.Monpèrem’atoujoursnomméainsi.–Voilàquitevamieux.– Si tu le dis, dis-je, en haussant les épaules. Tu es très curieux ! Lui fais-je remarquer. Et toi

commenttut’appelles?Là,j’entendsPhiltousser.Tiens,ilestencorelàlui.Ilestassissurlemarchepied.Jemepencheetje

regarde les yeux plissés toujours énervée par notre échange de tout à l’heure, puis je reporte monattentionsurmonsieurCurieux,quimeregardecommesij’étaisuneextraterrestre.

–Alors!J’attends…Tuneterappellesplusdetonprénom?–Tuessérieuselà?–Oui,c’estunequestionsimple,j’ail’impressiondeteposerunecolle.Tuveuxquejedemandeà

Phil,ilsaitsûrementcommenttut’appelles,letaquine-je.–Biensûrqu’ilsaitcommentjem’appelle;toutlemondeicisaitquijesuis,sauftoiapparemment,

medit-ilperplexe.–Euh…baragouine-je.Jesuisunpeuperdue,jeneleconnaispasnon,maisenmêmetemps,jeneconnaispersonneici.–Tusaiscegenredefestival,lerockettout,cen’estpastropmontruc!Jen’yconnaisrien,alorsne

tevexepassijenesaispasquitues.–Jenemevexepas,jesuissurprisc’esttout.JesuisJayden,jejouecesoirà21h00surlagrande

scène.Oh…c’estlui«leJay»aprèsquilabandedegroupiescouraithier.Jecomprendspourquoi.Celame

rendmaladedeledire,maisellesontraison,ilestsuperbe.Jemedemandequelâgeila.Ilestplusvieuxquemoi,c’estévident,maisjepensequ’ill’estplusqueBryanégalement.

–Donc,c’esttoilatêted’afficheaujourd’hui?–Ouic’estmoi,dit-ilblasé.IlseretourneetpartendirectiondesonbusavantdepasserdevantPhil.–Ramène-lachezelle.Ildisparaît.J’aiditunebêtise?C’estquoisonproblème?Philvientversmoi.–Allezviens,jetereconduischeztoi.–Jepeuxrentrerseule,lance-je,surladéfensive.–SiJaymedemandedetereconduire,alorsjelefais.Ilsemetenroute.–Allezviens,dépêche-toi.Jelesuisàcontre-cœur,jejetteunderniercoupd’œilendirectiondubus,déçuedelamanièredont

s’est terminée notre conversation. Je ne sais pas ce que j’ai dit demal pour qu’il prenne lamouchecommeçà.Jesuisperduedansmespenséesenmeremémorantcequej’aiditàJaydenquiauraitpulecontrarier…Peut-êtreest-celefaitquejen’aipassuquiilétait?

–C’esticitoncar?Jelèvelatêteavantd’acquiescer.Jemelanceàlarecherchedemaclefpuis,j’ouvrelaportequand

je l’aienfin trouvée, jeme retourne.Philestdéjàparti, je levois s’éloigner. Jeprendsdesvêtementspropres et je file sous la douche rapidement. Je dois rejoindre les garçons. Mon téléphone sonne àl’instantoùjesorsdelasalledebains.

–Salutmaman.–Salutmachérie,commentvas-tu?–Bien,jeviensd’allerfairedesphotos,etlà,jem’apprêteàallervoirlesgarçons,ilsjouentbientôt.–OK,c’estbienmachérie,ilssontgentilsavectoi?–Oui,maman,toutvabien.–Ilfautquej’yailleprincesse.Jesuiscontentequetoutsepassebien.Prendssoindetoietsurtout

amusetoi,jet’appelletrèsvite.–Bisousmaman,jet’aime.–Moiaussi,mapuce.Elledoitêtreen trainde travailler commed’habitude.Mamèreaouvert son restaurant, ilyaune

dizained’années.Ellearachetéunevieillemaisonbourgeoiseetlarénovée.Puis,quelquesannéesplus

tard,commesesaffairesmarchaientbien,elleaaménagél’étagepourenfaireunhôtel.C’estbeaucoupde travail. Pendant des années, ce sont mes grands-parents qui s’occupaient de nous. Il y a eu desmomentsdifficiles,carellenousmanquaittrop,maisavecletemps,lasituations’estaméliorée.Unefoisprête, je prends la route du festival. J’ai troqué mon short contre une jolie robe d’été bleue et dessandales noires. J’ai pris une petite veste, les soirées sont fraîches enArizona. Alors que je suis encheminpour retrouvermes frères,monesprit vagabondeet jenepeuxm’empêcherde repenser àmarencontreavecJayden,sonattitudeesttotalementincompréhensible.Cethommeestdéroutant!J’aimeraisl’oublier,neplusmependrelatêteaveccettehistoiresurtoutqueBryanmontesurscènebientôt,mieuxvautseconcentrer làdessus.Etpuis, Il fautêtreréaliste, ilyapeudechanceque je lerevoisde toutefaçon.C’estlesourireauxlèvresquej’entredanslefestival.Laperspectivedevoirmonfrèrefairesespremierspassurscènem’enchantecomplètement.J’arrivetantbienquemalàtraverserlafoulejusqu’àlapetitescèneoùjedoisretrouverBryan.Jesorsmontéléphonedemapochetteetjel’appelle.Ilrépondrapidement:

–Coucouprincesse,tueslà?–Oui,enbasdelascène.–OK,j’arrive,nebougepas.Jeregardeautourdemoi.Pourl’instant,iln’yapasgrandmonde,ungroupeseproduitsurlagrande

scène,lamajoritédesfestivalierss’ytrouvent.–Madison!Viensprincesse.Jemeretourne,monfrèreestlà,àgauchedelascène.Jemedirigeverslui.Ilmesertdanssesbraset

m’embrassetendrement.Ilmesembletrèstendu,lestresss’estemparédelui.–Tajournées’estbienpassée?–Oui,super.JemegardebiendeluiparlerdemarencontreavecJayden,ilad’autressoucisentête.–Çavatoi?Demande-jetrèsinquiètepourlui.–Oui,unpeunerveux,c’estvrai,maisj’aihâte.Allezviens,suis-moi.Nousprenonsunpetitescalier,nehautduquelsetrouveunvigile.Ilregardenospassavantdenous

laisserentrer.Ontraverselescoulissesetnousretrouvonslerestedugroupe.Ilssontassisetdiscutenttranquillement.

–Ehprincesse,c’étaitbientapromenade?MedemandeTim.–Oui,ettoi,çava?Tun’espastropnerveux?–Si,j’aiunpeuletrac.–Bon,allonsnouspréparer,ditAntonn.Ilsse lèvent, puisnousnousdirigeonsvers le côtédroit de la scène, dans les coulisses. Il y a du

mondequis’affaireunpeupartout.BryanetHatchers’équipentdeleursguitares.Ilssonttoussilencieux,trèsconcentrés.Jejetteunpetitcoupd’œilversl’extérieur,et jedécouvrelafoulequicommenceàsetasserdevantlascène.J’ailabouleauventrequandjevoistoutcemonde.Moncœurbatàtoutevitesse.Jedéglutispéniblement enme retournantversmes frères.Avantdemonter sur scène,Bryanmeprenddanssesbrasetdéposeunbaisersurmonfront.

Etc’estparti…Ilsentrentsurscèneensaluantlafoule,puisilsprennentchacunleursplaces.AntonnsaluelafouleaumicroetTimdonnelerythmeavecsabatterie,puislamusiquedémarre.Ilssonttimideslorsdelapremièrechanson,maisprennentdoucementleursmarques.Aladeuxièmechanson,letracestmoins présent, ils jouent avec aise.Au fil des chansons leurs craintes s’envolent, ils sont sur un petitnuage.Legroupejouedepuisquatreoucinqchansonsquandjesensuneprésencederrièremoi.

–Ilsnesontpasmauvais!Jelanceunregardpar-dessusmonépaule,Jaydenest justelà.Ils’approchedemoi, ilestvraiment

trèsprès,mêmel’odeurdesonparfummechatouillelenez.Jeneluirépondspas,sonattitudememetmal

àl’aise,etjen’aipasaimésaréactiondetoutàl’heure.–C’estlequeltonfrère?Medemandet-il.–Leguitariste,luidis-je,enmontrantBryandudoigt.Lachansonsetermineetj’applaudislegroupeavecenthousiasme.Etoui,c’estmonfrèreetjesuis

trèsfièredelui.–Jecroyaisquetun’étaislagroupiedepersonneTatum!–N’importequoi!Luidis-je,enhaussantlesépaules.Jenesuispasleurgroupie.C’estmonfrère,je

suisfièredelui,riendeplus.Jemeretourneetjeleregardedanslesyeux.–Etjem’appelleMadison.–Jetel’aidit,jen’aimepas.Ilneteconvientpas.–Moi,cesonttesmanièresquejen’aimepas.–Mesmanières?–Tuesgrossier.–Voyez-vousça,jesuisgrossier!Ilrigoleenplus!–Ouiparfaitement,pourquoitut’essauvécommeçatoutàl’heure?Cen’estpastrèspoli,luifais-je

remarquer.–Jen’avaisriend’autreàdire,voilàtout.Tuvasvenirmevoirjouercesoir?–Jenecroispas,non!Luidis-je,unpeuplussèchementquejelevoulais.Ilregardesespieds,sonairblessémebriselecœur.Jemesuismalexprimée,jenevoulaispasêtre

aussicatégorique.– Je ne sais pas trop… peut-être en fait, je ne sais pas si les garçons ont prévu d’assister à ton

concert.–Ettunepeuxpasvenirsanseux?–Non,mon frère est responsable demoi. Il neme laissera jamaismebalader toute seule dans le

festivalenpleinenuit.Jevaisoùilva.–Maistun’esplusuneenfant?Tun’asplusdouzeans,si?–Non,j’enaidix-sept,alorsilestresponsabledemoi.–Tuasdix-septans,dit-ilchoqué.– Oui, je sais mon prénom est moche, je ne fais pas mon âge… Je vais avoir dix-huit ans dans

quelquesjours,lance-jeénervée.–Quand?Jemeretournevivementverslui.–Çaneteregardepas!Dis-jefermement.–Tatum…s’ilteplaît.–Mercrediprochain,finis-jeparcraquer.–Mercredi.La musique s’arrête. Je reporte mon attention sur le groupe. La foule acclame les garçons qui

recommencentunenouvellechanson.Ilssontgéniauxsurscène!Jemeretourne,maisJaydenn’estpluslà.Ilnesaitpasdireaurevoircethomme.

Legroupejoueencoretroischansonsavantdequitterlascène.Enentrantdanslescoulisses,Bryanmeprenddanssesbras.Ilesttoutmoite.Beurk!

–TuasvuçaMaddie!C’étaitabsolumentgénial.–Oui,vousavezassuré.Lepublicaadoré.–Onadestrucsàrangeravantd’allerprendreunedouche.Oniramangerunmorceau.–OK,jevaisfaireuntour.Onseretrouveaubus.

–OK,soisprudente.Je lui fais unbisou et je file.Quand j’arrivepour descendre lesmarchesoù se trouve toujours le

vigile,jetombesurJaydenetPhil.–Tuvasoùcommeça?MedemandeJaydencurieux.–Jevaisfaireuntour.–Jeretournechezmoi,tumeraccompagnes?Meproposet-ilgentiment.J’hésiteuninstant.–Euh…OK!On sort par l’arrière de la scène et nous entrons dans un tunnel en toile qui est installé pour les

groupes.Ilspeuventainsisedéplacertranquillement.Philnoussuit.–Ilss’ensontbiensortis…tonfrèreetsespotes.–Oui,jepense,mêmesijenesuispasexperte.Lepublicaeul’aird’aimer,eteuxsesontéclatés,

doncjepensequec’estplutôtpositif.–Ouaissûrement.Pourquoituesvenueici,sicen’estpastontructoutça?Etpuis,c’estquoitontruc

?–Tuestoujoursaussicurieux?Ilsecouelatêteenregardantparterre.–Sijesuislà,c’estàcausedemamère.Elleaeupeurquejepassetoutl’étéàétudier,alorselleleur

ademandédem’emmeneraveceux.Habituellement,jesuisplusmusiqueclassique,etjepréfèreunbonlivreàunconcert.

–Effectivement,tun’espasvraimentdanstonélémentici.Tudoist’ennuyer!Turestescombiendetempsaveceux?

–Jenem’ennuiepastantqueçafinalement.Etpuis,jepeuxpasserdutempsavecBryan.Jerentreàl’universitéenseptembreet jeverraibeaucoupmoinsmafamille.Jereste jusqu’à lafinde la tournée,dansunmois.

–Bryan,c’esttonfrère,c’estça?J’acquiesce.–Tuvasétudieroù?–JevaisàHarvardenmédecine.–Tuesloind’êtreuneblondesanscervelle,donc…Jesouris.Ilesttellementdéroutant!C’estfaciledeparleravecluitantquejeparledemoi,cardès

qu’ils’agitdelui,ilserenfermetotalement.Jeleregardeenbiaisetjevoisletatouagedanssoncou«Holly».Ilremarquequejel’observe.

–Quoi?Medemandet-ilsèchement.Maisquelcaractère!Bonjemejetteàl’eau,tantpis.–C’estquiHolly?–Mafille,elleacinqans,m’apprendt-il.Ilaunefille…bahçaalors!Jemedoutaisqu’ilétaitplusvieuxmaispasqu’ilsoitpapa.–Quelâgeas-tuJayden?–Tun’aspasfaitderecherchesurmoi?S’étonne-t-il.–Non…çanem’estpasvenueàl’idéeenfait!–T’esvraimentbizarrecommefille…J’aivingt-huitansTatum.Ahoui,quandmême!Luiaussine faitpas sonâge.Nousvenonsd’arriverdevantmonbus. Ilme

scrutedehautenbas.Jenemesenspasàl’aisesoussonregard.Jenesuispaslegenredefillequelesgarçonsregardentengénéral.Lestyle«premièredelaclassequiatoujourslenezdansunlivre»n’estpascequ’ilscherchent.

–Ilfautquejemepréparepourmonconcert.

Jen’aipasenviequ’ilparte,nousdiscutionstellementbien.C’estunhommetrèsagréablequandiln’estpasdemauvaisehumeur.

–Essaiedevenir,quisait…tudeviendraspeut-êtreunegroupie,medit-ilavecunclind’œil.Jesuisfoutue!–Necomptepastroplà-dessus,luidis-je,enrigolant.Jevaisessayerdevenir,promis.–Alors,àcesoirTatum,dit-il,enpartantverssoncar–C’estMadison!Ilestpénibleàm’appelercommeça.–Plusjeteconnais,plusjesuisconvaincuqueceprénomnetevapas.Je hausse les épaules et je monte dans le bus. Je file sous la douche avant que mes frères ne

reviennent.Jemesèchelescheveuxetjelescoiffeavecunequeuedechevaldésordonnée.Jevoismatrousse àmaquillage…AllezMaddie, sors de ta coquille. Pour un homme qui a dix ans de plus quemoi…Nonmais,qu’est-cequinetournepasrondchezmoi?Jenepeuxpasm’emporterpourunhommecommelui.Jesuisunegamineàsesyeux,etpuis,c’estunerockstaravecdesgroupiesquiluicourentaprès. Il ne peut pas s’intéresser à une fille commemoi. Je laisse tomber lemaquillage et je finis dem’habiller.J’entendslesgarçonsquandjesorsdelasalledebains.

–Maddie?–Oui,jesuislà,Bryan.–Cool!Onseprépare,onmangeunmorceauetonvavoirunconcert,çateva?–Onvavoirqui?Demande-jeavecenthousiasme.J’aitellementenviequ’ilmedisequel’onvavoirJayden.–JayKnox.Youpi!–Cemecesttotalementchelou,maisilestsuperdoué.C’estunvraigénie.Chelou?C’estvraiqu’ilestétrange.–Tun’aspasl’airdel’apprécié,jemetrompe?Ilapiquémacuriosité.–Non,c’estjustesonstyledeviequejen’aimepas,après,jelerespecteentantqu’artiste.Tunesais

pasquic’est?Jesecouelatête.–VoyonsMaddie,touteslesfillessontfollesdelui.–Ilestvraimenttempsquetusorteslenezdetesbouquinsprincesse,cemecestconnumondialement.Bien,maisjenesuispasplusavancémoi.Sonstyledevie,qu’est-cequ’ilentendparlà?J’aurais

peut-être dû faire des recherches sur lui finalement, mais j’ai eu l’impression que cela l’a vraimentsurprisque jene le connaissepas et que jeneme renseignepas sur son compte. Jepréfère continuercomme cela.Une chose est sûre, il est préférable que je ne parle pas dema rencontre avec Jayden àBryan.

Uneheureplustard,toutlemondeestdouchéetfinprêtàpartirmanger.JesuisàlafoisnerveuseetimpatientederevoirJayden,mêmesicettehistoirenemeditriendebon.Jenemesuisjamaisintéresséeauxgarçons,hormismapetiteparenthèseTim,maisj’avaistreizeouquatorzeans.SafamilleadéménagédansleNevadaquandj’avaisonzeans.Çaaétéuncoupdurpourlesgarçons,ilsseconnaissentdepuisl’école primaire.Cela faisait quatre ans qu’ils avaient commencé lamusique quand il est parti. Il estrevenudèsqu’ilaeudix-huitans, il aétudiéà l’universitédeLosAngeleset ilvitcheznousdepuis.Progressivement,j’aifiniparéprouverdeschosespourlui,surtoutqu’ilétaittellementgentilavecmoietilmeprotégeaittoutletemps:jemesentaisensécurité.Maislà,avecJayden,c’esttotalementdifférent,il est beaucoupplusvieux, il est aussi très énigmatique. Il faut que jeme reprenne, unhommede sonenverguren’enarienàfiched’unefilletellequemoi.Ilajustevouluêtregentil.

Lesnackestbondé,iln’yaaucunplacedelibre.Nousprenonsàmangeretnousallonsàlarecherche

d’un endroit tranquille pour manger. Les garçons débriefent de leurs prestations et réfléchissent à cequ’ilsveulentaméliorer.Jejoueavecmasalade,jen’aipastrèsfaimcesoir.

–Boucled’or…JelèvelesyeuxversTim.–Tun’aspasfaim?–Non,pastrop.–Tuasaiméleconcert?–Turigoles,jen’aipasaimé,j’aiadoré!Vousavezétéexcellents.Unmagnifiquesourireilluminesonvisage.Ilvabeaucoupmemanquerquandjeseraià l’université.

Timestdeloinunedespersonnesdontjesuislaplusproche.Aprèslerepas,nousnousdirigeonsverslagrandescène,maisilyavraimentbeaucoupdemonde;

ducoup,onnevoitpasgrandchose.–Onnepeutpasallerencoulissesavecnospass?Demande-jeàBryan.–Jenepensepas.–Onpourraitessayer?Luidis-je,avecunclind’œil.–On commence à avoir unemauvaise influence sur toi. C’est bien ce que je craignais, dit-il, en

rigolant.–Allezviens,çanecoûteriend’essayer.–Lesgars,s’exclamet-il.Lademoiselle,iciprésente,voudraitqu’onessaiedepasserencoulisses.Ilsmeregardentetrigolent.Noustraversonslafoulepourallersurlecôtédelascène.Enhautdes

marchessetrouveunvigile.Bryanmonteluiparlerpendantquenousl’attendonsenbas,maisjenepeuxrienvoir,carmesfrèresmecachentlavue.Quandmonfrèreredescend,ilmeregardetristement.

–Désoléemapuce,maisonpeutpas.Ilssontstrictesaveclasécurité.–Quoi!Maisj’aienviedemontermoi.Jepassedevantlegroupe,jemontelesescaliersd’unpasdéterminéetjemeplantedevantlevigile.–Excusezmoi…iln’estvraimentpaspossibledepasserencoulissespourvoirleconcerts’ilvous

plaît?Voilàquejesupplie.Nonmais,c’estquoimonproblème?–Nonpoupée,cen’estpaspossible.Vajouerplusloin…Poupée ! Décidément, je n’ai pas de chance avec les vigiles. Soudain, son téléphone sonne, il

décroche.–OK!Dit-ilàsoninterlocuteur,puisilraccroche.–Ilssontavectoilesmecslà?Medemandet-il,enfaisantunsignedetêteendirectiondesgarçons.–Oui,cesontmesfrères.–OK!Allez-yetresteztranquille.Hein?Bon,jenecomprendsrienàcequivientdesepasser,maiscen’estpasgrave.Onpeutentrer

encoulisses.Youpi!–Mercic’estcool.Jeredescendspourprévenirlesgars.Euxaussi,n’enreviennentpas.Maisbon,onnevaseprendrela

têteavecça.Onpartbientôtetdecefait,jenereverraiplusJayden.Cequin’estpasplusmal,comptetenudel’influencequecethommeasurmoi.Pourl’instant,jeveuxvivrecetinstantàfond.

Chapitre2Nousnefaisonspasdenouvellesrencontresparaccident.Ellessontdestinéesàcroisernotrecheminpouruneraison.

InconnuOnplaisantetranquillemententrenousenattendantqueleconcertdeJaydennecommence.J’aides

papillonsdansleventreàl’idéelevoir.Soudain,jemesenscommeobservée.Jeregardeautourdemoi,jesaisqu’ilestlà.Soudain,nosregardssecroisent.J’aidumalànepasbaisserlesyeuxsousl’intensitédesonregard,maisjeluitienstête.Ilmesourit.J’aigagné!Heureusement,mesfrèresnesemblentpasremarquercequisepasse.

Ilrentresurscènequelquesinstantsplustard,sansmequitterdesyeux.LamusiquedémarreetJaydencommenceàchanter.Unedéchargemeparcourtlecorpsausondesa

voix.Jerestefigée.Ilavraimentbeaucoupdetalent.Aladeuxièmechanson,onluiapportesaguitare,ilcommenceàjoueràunrythmesoutenuetsesmusicienslesuiventbrillamment.Jeregardelepublicetjevois que les filles sont complètement hystériques, elles crient son nom sans relâche. A la quatrièmechanson, il parle à son public un instant, puis il retire son tee-shirt.Hum…Les filles hurlent de plusbelle, aubordde l’anévrisme. Je fulmine…pauvres filles.Quelqueschansonsplus tard, le concert setermine,Jaydensaluesonpublicetquittelascène.Jesuisdéçuequecesoitdéjàfini.

–Leconcertétaitgénial,ditAntonn.Legroupeacquiesce.Onsedirigeverslasortie,quandBryanmeditqu’onvaboireuncoupavantde

rentrer.–Jesuisvraimentnaze.J’aimeraisrentrerBryan.–Tunepeuxpasrentrertouteseule,meditTim.–Jenesuisplusunepetitefille,dis-jevexée.–Non,Madison!Timaraison.Ilfaitnuit,tunerentrespasseule.–Jevaislaraccompagnervitefaitetjevousrejoins,proposeTim.–MerciTim,luiditBryan.–Vousêtespénible,meplains-je.–Allez,viensBoucled’or,meditTim.Nousnousmettonsenroutepourleparking,jefaisminedebouder.–Ilfaitnuitetilyatropdemondepourqu’unejoliefillecommetoisebaladetouteseule.Nefais

paslatête…ondoitveillersurtoi.–Jesais,c’estunpeuvexant,c’esttout.J’ail’impressionquevousneverrezjamaisquejenesuis

plusunepetitefille.–Siprincesse,onlesait,maiscen’estpaspourçaquetun’asplusbesoinquel’onprennesoinde

toi.Voislecôtépositif,tuascinqchevaliersservantsrienquepourtoi.–Cinq?TucomptesHatcher…sérieusement?Ilrigole.Nousvenonsd’arriveraubus.Jejetteunpetitcoupd’œilversceluideJayden.Ilsembley

d’avoirdumouvement.–Mercidem’avoirramenerTim,luidis-je,enluifaisantunbaisersurlajoue.–Bonnenuit,maprincesse.–Bonnenuitetamusez-vousbien.Il me regarde entrer avant de rebrousser chemin. Ils sont vraiment adorables mes frères. Je râle

souventmais,aufond,j’aimemesentirprotégée.JesuisdéçuedenepasavoirvuJaydenavantdepartir.Jesaisquecen’étaitvraimentpaspossibleaveclesgarçons.Jevoudraisallerlevoir,luidirequej’aiaimésonconcert.Etpuiszut!Jeressorsetjefileverschezlui.

Amonarrivée,j’ail’impressionqu’iln’yapersonne,maislaporteestouverte.J’entreetjelevois.Il est assis surundes fauteuilsdu salon, il a levisagedans lesmainsetne semblepas allerbien. Jem’approchedoucement.Jenedevraispasêtre là, ilnem’apas invité.Jem’agenouilledevant luiet jeposeunemainsursonbras.

–Jayden…Est-cequeçava?Luidemande-jedoucement.

Illèvelatête.Sonregardestvideetsesyeuxinjectésdesang.–Tatum?Sonhaleineempestel’alcool.C’estuneodeurquejedéteste.Ellemerappelledepéniblessouvenirs.

Jenesupportepaslesgensivres;jedoisfaireungroseffortpournepaspartirencourant.–Jepensequetudevraisallert’allonger,tuasbesoindedormir.–Jenepeuxpas,jesuisattenduàunefête.Tuviensavecmoi?–Nonmerci,etjepensequetoiaussi,tunedevraispasyaller.Detouteévidence,tun’espasenétat.C’estàcemoment-là,qu’untype,accompagnédedeuxfilles,entredanslebus.Jemerelèveetjeleur

faisface.–T’esquitoi?Medemandelablonde.–Qu’est-cequeçapeuttefaire?Rienqu’ausondesavoix,jecomprendsqu’elleaussiestsaoule.–Ouaistaraison,jem’enfous,allezviensbébé,ondoityaller.Onvabiens’amuser.JeregardeJaydenquimefixesansprêterlemoindreintérêtàlablonde.–Ouais,laissetombercettegamine,etvienschéri,insistelabrune.Jaydenneréagitpas.Ilestcomplètementàl’ouest.Ilfautqu’ilaillesecoucher.–Ildoitallersecoucher,ilnepeutpassortirdanscetétat,dis-jefermement.–Tuteprendspourqui?Samère?Merépondlablonde.–Désoléedevousenlevervotre jouet, lance-jemauvaise. Il reste là !Allezvousamusersans lui,

m’énerve-je.–Cen’estpasàtoidedécider,melancelabrune.Jem’agenouilledenouveaudevantlui.–Jayden,tudoisresterlà.Tucomprends?Ilmeregardetendrement.–Turestesavecmoi?Mesuppliet-il.–Oui,situasbesoindemoi.–Tunesaispasàquelpointj’aibesoindetoipetitegroupie,dit-il,enposantunemainsurmajoue.Ahbon!Ilesttotalementivre.Çamefaitmaldelevoircommeça.Jenecomprendspaspourquoiil

semetdansuntelétat.Riennevautd’êtreaussimal.–Passerunebonnesoirée,dis-jesuruntonironiqueautrio.Unefoisqu’ilsontsortis,jevaisfermerlaporteetjeretourneverslui.Jeluitendslamain.–Viens,jevaist’aideràtecoucher.Illasaisitetselève.Hou-la,çatangueapparemment.–Tuessûrqueçavaaller.JepeuxappelerPhil.–Non,c’estbon.–OK,alorsonyva.Jepassedevantlui,iltienttoujoursmamain.Jetraverselacuisineetjevoislelitdanslapiècedu

fond.–Est-cequeçava?Tuasbesoind’untruc?Del’eau?Luidemande-jequandils’assiedsursonlit.–Oui,jeveuxbiendel’eau.Jevaisàlacuisine,jeprendsunebouteilled’eaudanslefrigoetjereviensprèsdeluienluitendant

labouteille.Illavidepresqueentièrement.–Tuasbesoindetereposer.Tudevraistemettreaulit.Çavaallerpourtecoucher?–Jenesaispas…–Bonlèvelesbras,luidis-je,ensaisissantlebasdesontee-shirt.Ilobéitetjeluiretire.Bon,letee-shirtçava,jepeuxgérer,maislejean,euh…sijel’enlève,ilva

êtreencaleçon.Mondieucequ’ilfaitchaudenArizona!AllezMaddie,tun’esplusunepetitefille.Tudoispouvoirsurvivre.Jesuissurlepointdel’allongerquandundoutemefrappe.Ets’ilneportepasde

caleçon.Bon,c’estdécidé,tudorsenjeanmonpote.C’estalorsqu’ils’allongeetdéboutonnesonjean.Apparemment,jenevaispastarderàavoirlaréponse.J’aperçoislaceinturedesoncaleçon.MercimonDieu.Jefinisparl’aider,ilsecouche.Jesuissurlepointdequittersachambrelorsqu’ilm’appelle.

–Quoi?–Resteavecmoi,s’ilteplaît.J’espèrequelesgarçonsnevontpasrentrertroptôt,sijenesuispaslàavanteux,ilsvontpaniqueret

j’auraissurtoutbeaucoupdemalàexpliquermonabsence.–Euh…OK!Jem’assiedsauborddulit.Soudaindeuxgrandesmainsm’agrippentparlataille.Ilmetireverslui.

Jem’allongeàcôtédeluialorsqu’ilplongesonnezdansmescheveux.–Bonnenuitmapetitegroupie,murmuret-ilavantdedéposerunbaisersousmonoreille.Lasensationqueseslèvresprovoquentenmoiestintenseeteffrayante.Jamaispersonnenem’avait

faitautantd’effet.Auboutdequelquesminutes,sarespirationestapaisé, ildortcommeunbébé.Jesoulèvesonbras

quientouremataille,jemelèvedoucementetjesorsdubus.Dehors,jecroisePhilquifume,assissurunechaise.Jelesalue,maisilselèveetsedirigeversmoi.

–Tuesune fillebien,ça sevoit toutde suite, alors jepréfère tedonnerunpetit conseil. Il seraitmieuxpourtoiqueturestesloindelui.

–Pourquoi?–Parcequ’ildétruittoutcequiluiarrivedebiendanslavie.Ettoiaussi,ilvatedétruire.–Qu’est-cequetuveuxdireparlà?– J’aimerais pouvoir t’en dire plus, mais ce n’est pas à moi de le faire. Tout ce que je peux te

conseiller,c’estderesterloindelui,situneveuxpassouffrir.–MerciPhil,maisjevoudraismefairemapropreopinionsurlui.–Commetuvoudras,maissoisprudente.–Bonsoir.–BonsoirMadison.Jerentreencourantchezmoi,heureusement,lesgarçonsnesontpasrentrés.Jemedoucheetjeme

couche,lasoiréeaétéfatigante.JeprendsmonIpodetjem’endorssurunairdeVivaldi.Jeme réveille le lendemainmatin.Mon téléphone indique 8h20. Jeme lève sans un bruit, tout le

monde dort encore. Je passe par la salle de bain et je file à la cuisine pour le petit-déjeuner demesrockeurspréférés.Pendantcetemps,jenecessedepenseràcequePhilm’adithiersoir.Jeneveuxpasyprêterattention,mais ilestévidentqueJaydenadesproblèmes.C’estunhommeénigmatiqueet j’aibienpeurquel’alcoolsoitaucœurdecetteénigme.J’imaginequeleréveilvaêtredurpourlui.J’aitrèsenvied’allervoirs’ilvabien,mêmesijesaisquejem’exposeaudanger.Detoutefaçon,lefestivalseterminecesoiretnousreprenonslaroutedemainmatin.Après,Jaydensortiradéfinitivementdemavie.JesursautequandScottentredanslacuisineenmesaluant.

–Çasentbonprincesse,jemeursdefaim.–Jetesersuncafé?–Ouimerci,alorstasoirée?–Euh…riend’extraordinaire.Jemesuiscouchéedirectementenrentrant.Etvous?Jeluitendsunetassedecafé,mortedehontededevoirmentiràmesfrèrescommecela.–Merci,onabuquelquesbières,draguéquelquesnanas,medit-il,fierdelui.Jesuissurprisequ’ilmeparledecela,Scottestungarçonassez réservéhabituellement. Il sort sa

tablette et semet à lire les actualités. Scott n’est pas très grand, il a les cheveux roux et frisés. J’airemarquéqu’illeslaissepousserdepuisquelquestemps;sesyeuxsontd’untrèsbeauvertetsonvisageestparsemédetachesderousseur.Ilabeaucoupdecharme.

Mesfrèresselèventlesunsaprèslesautres,nousdéjeunonsendiscutantdechosesetd’autres.Bryanme prévient qu’ils vont passer la journée au festival pour voir les concerts, et essayer de rencontrerd’autresgroupes.

–OK,siçanet’embêtepas,jepréfèreresterici.Jevaisprobablementretournerfairedelaphotocetaprès-midi.

–Non,çanem’embêtepas.Situchangesd’avis,appelle-moi.J’acquiesce.Ilestunpeuplusdeonzeheuresquandilspartentendirectiondufestival.Jesautedansmadoucheet

jemepréparerapidement.JeveuxallervoircommentvaJayden.Quandj’arrivedevantsoncar,Philestdehorsentraindefumerunecigarette.–C’estunetrèsvilainehabitude,luilance-je.Ilmerépondavecunsourire.–Ilestréveillé?–Oui,tupeuxyaller.Monpetitcœurdanseletangodansmapoitrine.Dequellehumeurserat-ilaujourd’hui?J’entre,mais

iln’estpasdanslesalon.Jemedirigedoncverslacuisine,personnenonplus.Jevaisverslachambreetjevoisquelaportedelasalledebainsestouverte.J’entendsl’eauquicoule.Ilestsousladouche…Jepourraisjeterunpetitcoupd’œil!Non,nonetnon!C’estquoimonproblème?Jeretourneàlacuisineetjevoislavaissellesaledansl’évier.Jecommenceàlalaver,histoiredem’occuper.Jenemerendspascomptequel’eaunecouleplusdanslasalledebains.

–Maisqu’est-cequetufais?Jefaisunbond,certainequemoncœuracessédebattrequelquessecondes.Jeleregarde,follede

rage,qu’ilm’aitfaitpeurcommecela.–PutainJayden,tum’asfaitpeur,crie-je.–Encoreunefois,c’esttoiquit’invitechezmoi…c’estmoiquidevraitavoirpeur,tunecroispas?–Oui,c’estsûr!PauvrepetitJaydenquiapeurd’unefille.Ilritauxéclats.Aumoins,ilestdebonnehumeuretnesemblepasavoirlagueuledebois.Jepenche

légèrementlatêteetjeleregardelesyeuxplissées,jesuisfurieuseaprèslui.–Dis-moi,tuasmalàlatête,tusouffres?Luidemande-jeironiquement.–Non pas du tout, désolé de te décevoir. Puisque tu es là, et que tu sembles si à l’aise dansma

cuisine,tuseraismignonnedenousfaireducafé.Mignonne!Ilmeprendpourquilui,samère!Jedoislemettreaulitetmaintenantilfautquejelui

fasseuncafé,etpuisquoiencore?Jemetourneversluilespoingssurleshanches.–Alors là, tu rêves !Tuvas t’habiller et venirme faire un café parceque j’ai du temettre au lit

tellementtuavaisbu.Ilsepasselamaindanslescheveux.Ilestmalàl’aise,c’estadorable!–OK,j’arrive.Ilrendlesarmesunpeufacilement.Dommage!J’espèrequ’ilnevapaschangerd’humeur.Ilrevient

auboutdecinqminutes.Ilporteunpantalonamplegrisetundébardeurblanc.–Simademoiselleveutbiensedonnerlapeine,medit-il,enmemontrantuntabouret.Jemehissedessusetl’observetranquillement.Ilvabienpourquelqu’unquiaautantbulaveille.Il

fouillepartoutetnesemblepastrèsàl’aisedanssacuisine.–Tuasbesoind’aidepeut-être?–Chut…Jeglousse,iltrouveenfinlepaquetdecafé.–CommentvaHolly?Jesaispeudechosessurlui,pourtantj’aimeraissavoirquiilest.Ilseretourneversmoi.Mince!J’ai

ditunebêtise.–Ellevabien.–Tudoisavoirhâtedelarevoir.Est-cequ’elleestavecsamaman?Jesaisquejeprendslerisquequ’ilsereferme,maisc’estplusfortquemoi,j’aienviequ’ilmeparle

delui.–Ouietoui,dit-ilsimplement.Ilmetendunetassedecaféets’assiedprèsdemoi.–Tun’aimespasbeaucoupparlerdetoi.–Exact!Jepréfèrequandtumeparlesdetoi.Ça,j’avaisdeviné…–Tuasaiméleconcerthier?Ilestpénible à ne rien lâcher. Je ne sais pas commentm’yprendre avec lui.C’est unmystère cet

homme!–Oui,beaucoup.–Tantmieux,dit-ilvisiblementsoulagé.–Cen’estpasunpeuénervanttoutescesfilleshystériquesautourdetoi?–Tun’aspasidée,dit-ilblasé.Vouspartezquand?–Demainmatin,onpartpourTucson.Legroupeaunconcertmercredi.–C’esttonanniversairemercredi.–Oui,aussi.Ettoi,c’estquandtonanniversaire?–Sérieusement.–Quoi?!?Oui,jesuissérieuse.C’est quoi cette obsession, je n’ai pas envie de faire de recherche sur lui. J’ai envie de faire sa

connaissancenormalement.–J’aieuvingt-huitansle12mars.Tun’aspasfaitderecherchesurmoi?Medemandet-ilperplexe.–Non,biensûrquenon.Jeveuxquetoi,tumeparlesdetoi.Jemefousdecequ’onditsurinternet.–Jen’aipasvraimentl’habitudec’esttout,tuesdifférente…Tuasdesprojetspourcetaprès-midi?–Jepensaisallerfairedelaphotographie.–Tuaimeslaphoto?–Oui,beaucoup,tuveuxveniravecmoi?–C’estunpeucompliquépourmoidemebaladerlibrementici.–Danslaplaine,onesttranquille,jet’assure.–Jenesaispas,jenepensepasquecesoitunebonneidée.– Tu vas faire quoi ? Rester là, enfermé ! Allez viens. Tumets une casquette, des lunettes et tes

groupiesnevontpastereconnaître.–OK!Finit-ilparcéder.– Super !M’exclame-je avec enthousiasme. Prépare-toi, je file cherchermon appareil, je reviens

vite,luidis-je,ensautantdemontabouret.Je sorsdubusavantqu’ilnechanged’avis et jemedirige rapidementchezmoi. Je récupèremon

appareilphoto.Jesuissurexcitéeàl’idéedemapetiteescapadeavecJayden.Quandjereviensverslui,ilm’attend.Ilamisunpantacourtbeigeetuntee-shirtmoulantblanc;sa

casquetteestvisséesursatête.Jem’approchedelui.–Bahvoilà,tuesparfait,luidis-je,ensouriant.Ilsourittimidement.Cethommeesttellementdéroutant.Jesuiscomplètementperdueaveclui.Ilestsi

gentilaujourd’hui.Onsemetenroute.Jereprendslechemininversedeladernièrefois.Ilyabeaucoupmoins demonde, nous entendons lamusique au loin, les gens sont tous au concert.On arrive dans laplaine, les paysages sont vraiment superbes. Je sors mon appareil, Jayden m’observe en silence, je

prendsquelquesclichés.–C’estjoli,non?Unpeudésertique,maisjoli.Il hausse les épaules en boudant. Je le prends en photo. Il râle.Mais quel caractère ! Il change

d’humeursansarrêt.C’estvraimentdurdelesuivre.–Pourquoituboudes?Tuveuxrentrer?M’inquiète-je.–Non,vas-ycontinue.Jeprendsencorequelquesclichés,luis’estassissurunrocher.Ilportetoujoursseslunettesdesoleil.

Jenevoispassesyeux,ilsembleregarderauloin.Jeleprendsdiscrètementenphotoetjerangemonappareilavantdem’approcherdelui.Commej’aienviedevoirsesyeux,jeluiretireseslunettes.Nousnous regardons unmoment, puis il remonte samain dansmes cheveux et joue avec unemèche.A cetinstant,ilestàmoi,ilnesecachepas.Jevoisqu’ilesttriste,profondémentperduetseul.J’aimaldevantsondésarroi.Ildéposeunlongetdouxbaisersurmonfront,etquandjereplongemesyeuxdanslessiens,iln’estpluslemême,jel’aiperdu.

–Ilfautquej’yaille,medit-il,endescendantdurocher.Ilrebroussechemin,maisjelesuis.–Nonattend,c’estquoileproblème?Jesaisissonbras.–Tunepeuxpascomprendre!S’impatientet-ilalorsquej’essaiedeleretenir.–Explique-moi,s’ilteplaîtJayden.Ils’arrêtesoudainement,setourneversmoietmesaisitfermementparlesépaules.–Laisse-moiputain!Tun’esqu’unegamine,tunepeuxpascomprendre,hurlet-il,enmesecouant.Ilme lâcheetpart rapidement, sansun regard. Je reste figéepuis, auboutdequelquesminutes, je

m’effondreparterreetjepleure.Unlongmomentplustard,alorsquemeslarmessetarissentetjemerelèveencoresecouéepuisje

reparsverslagauche.Jenepeuxpaspasserdanssonbus.Jemarchevite.Unefoisquej’arrive,jesautedansladouche,jem’habilleetjemecouche.Jeveuxjustedormir.

Jesuisréveilléeparlasonneriedemontéléphone.C’estmamère,jedécroche…–Coucoumaman.–Coucoumachérie,çava,tuasunedrôledevoix?–Jemesuisassoupie,c’esttout,ettoi,tunebossespasdetrop?–Non,net’inquiètepaspourmoi.Alors,leconcertdesgarçonss’estbienpasséapparemment?–Oui,c’étaitgénial.–Ok,tuasrencontrédesgensaumoins.–Non,pasvraiment.–EssaiedetefairedesamisMaddie.–Ouimaman,promis.–Okchérie,jet’embrassefort,ons’appelletrèsvite.–Ouimaman,jet’aimetrèsfort.–MoiaussiMaddie.Jeraccroche,j’aienviedepleurer.J’aimeraisqu’ellesoitlà.Jedescendspourboireunverred’eau.

Jevaism’installerdanslesalonetjem’apitoiesurmonsort,lagorgenouée.Etpuiszut! Jeme lève,j’enfileune jolie robeet je sors rejoindremes frères. J’ai appeléBryan, ilm’aditde le rejoindreausnackoùonamangélapremièrefois.Ilssontdéjàinstallésàunetableentraindeboireunebière.Ilyadeuxgarsquejeneconnaispasaveceux,DavidetEric.Jem’installeprèsdeTim.Ilmeregardeinquiet.Jeluisourispourlerassurer.

–Tuveuxuntrucàboireouàmanger?Medemandet-ilgentiment.–Oui,jeveuxbienmangerunmorceau,untrucsucré,s’ilteplaît.

–Ok,princesse.Ilselèveetpartendirectiondustand.AlorsquejemeretrouveseuleenattendantleretourdeTim,je

repenseàmabaladecauchemardesqueavecJayden.Jesuisperdue,cethommemeterrifie.Ilaravivédevieillesblessures.L’alcooletlaviolencem’ontvolémonenfance.Jenepeuxpaslelaisserm’atteindreaujourd’hui.Toutcequejeveuxmaintenant,c’estprofiterdecettedernièresoiréeàPhoenix.

Timm’apporteunmuffinauchocolatetunebouteilled’eau.–MerciTim.–Derien,çamefaitplaisir.Il pose un baiser surma tempe.Demain nous partons, je pourrais tourner la page “Jayden”.C’est

mieuxpourmoi.Jen’aipasdedoutelà-dessus.Demainestunautrejour.UnjoursansJayden…Chapitre3Ilfautaccepterlesdéceptionspassagères,maisconserverl’espoirpourl’éternité.

MartinLutherKingQuandj’ouvrelesyeux,jesuisallongéesurlesol,aumilieududésert.Iln’yarien,jesuisseuleet

j’aipeur!Soudain,jelevois,ilestprèsdemoi…Jayden.Jesuissauvée.Maisilcommenceàs’éloignerdemoi.Nonmelaissepasseule!Jehurlesonnom,ilnem’écoutepas,ilpartsansseretourner.Jepleureetjel’appelle,maisiln’estpluslà.Jemeréveilleensursaut,j’aichaud,moncœurbatlachamade.Quelcauchemarhorrible!

Jesorsmontéléphone,ilest7h30,jedécidedemelever.Jefiledanslasalledebainspuis,jemesersuncafé.

–Tuesdéjàdeboutmaprincesse!Timvientd’entrerdanslacuisine.Ilportejusteunshort.Iln’estpasaussimuscléqueJayden,cela

dit,iln’estpasmaldutout.–Hatchert’aréveillé?–Non,non,jen’avaisplussommeil.J’aifaitcoulerducafé,l’informe-je.Ilsesertunetasseetvients’asseoirprèsdemoi.–Tuasl’airailleursdepuishier,tuessûrequeçava?Jemedoutaisqu’ill’avaitremarqué,ilm’adévisagéetoutelasoirée.–Jevaisbien,jet’assure.Alorslaviederockstarteplaît?Luidemande-je,histoiredechangerde

sujet.–Jenesaispas,j’aiprisplaisirsurscène,maisjedoutedevouloirfaireçatoutemavie.–Vraiment,vousaveztravaillétrèsduret,aujourd’hui,vousavezuneopportunité,ilfautlasaisir,le

résonne-je.Ilssontàuntournantdeleurvie,ilsdoiventavancerdanslemêmesens.–J’ensuisconscient,maisj’aienvied’autrechosemaintenant?M’avouet-il.Ahbon?–Tuasenviedequoi?L’interroge-jecurieuse.– J’aivingt-quatreansMaddie. J’aimeraisquelquechosedeplus sérieux,deplus concret, unvrai

travail,unemaisonettoutlereste…Toutlereste,ilentendquoiparlà…Uneévidencemefrappeenpleinvisage.–Tim,tupensesàquitterlegroupe?–Jecommenceàysonger,oui!Maisilnepeutpasfairecela,ilsvontêtreperdussanslui.–Tuenasparléauxgarçons?–Non,pasencore,jeleferaiaprèslatournée.J’aimeraisluidirequ’ilnepeutpasfaireça,quelegroupeneserapluslemêmesanslui,maisBryan

entredanslacuisineàcemoment-là,alorsjerestesilencieuse.Jesuisabasourdieparnotreconversation:Timquitterlegroupe,c’estimpossible,ilssontamisdepuissilongtemps,c’estleurplusgrandeforce.LedépartdeTimbousculeraitsérieusementleuréquilibre.JemedemandesijenedevraispasenparleràBryanpourqu’ilessaiedelefairechangerd’avis,maisjeneveuxpastrahirlaconfiancedeTim.Jedoisle faire changer d’avis, j’ai unmois pour y parvenir. Je file dans la douche pendant que les garçonsprennent le petit-déjeuner. Je décide de sortir prendre l’air pendant qu’ils finissent de se préparer àpartir.

Jem’allongesurmonpetitmuretpourprendreunpeulesoleiletjebranchemonIpod.Quandjemerelèveavantdebrûlercomplètement,l’emplacementoùsetrouvaitlebusdeJaydenestvide,ilestparti.J’aiunpincementaucœur,ilnem’amêmepasditaurevoir.Jesuisdéçuemaisjenesuispassurpriseet,aufonddemoi,jesaisquec’estmieuxainsi.Bryanm’appelle,ilssontprêtsàdécoller:Tucsonmevoilà!

Il nous faut à peine deux heures pour atteindre notre destination. Une grande ville, enfin… Les

garçonsjouentauRialtotheatre,ausuddelaville,mercredisoir.Cequimelaissetroisjourspourvisiterlesenvirons.

Nousnousgaronssurleparkingd’unhôtelsituéàquelqueskilomètresdelasalledeconcert.–PrendstesaffairesMaddie,onvas’installeràl’hôtelletempsdenotreséjour,meditBryan.–Sérieusement,pasdecarpendanttroisjours!Ilrigole.–Nonpasdebus,ons’estarrangéaveclesgarçons,tuastaproprechambreprincesse.Quoi,machambreàmoi,mapropresalledebains…C‘estnoël!!!Nousnousprésentonsàl’accueil,

l’hôtessequidragueouvertementmonfrère,soit-ditenpassant,nousdonnelesclefs.Nouscommençonsàsortirdanslacourdel’hôtelpourcherchernoschambresmaisBryannenoussuitpas.Monsieurpréfèretenircompagnieàlademoiselledel’accueil.Iln’estpaspossiblecelui-là!

Lacourde l’hôtel est en formedeU, il y a le bâtiment principal où se trouve l’accueil, la partierestaurantetdeuxbâtissesàétagedechaquecôtéoùdese trouvent leschambres.Aumilieu trôneunegrande piscine avec des transats, des tables et des parasols.Maddie va pouvoir faire le lézard… Jetrouvemachambreaurez-de-chausséeetj’entre.Ilyaunpetitbureau,unplacard;enfacedemoi,ungrandlitdeuxplaces.J’enlèvemessandalesetjesautesurlelitenrigolant,celitmesembleimmense;enmêmetemps,jedorssurunecouchettedepuistroisjours.Ilyauneportesurmadroite,jemelèveetjel’ouvre : une baignoire, je crois que je vais pleurer de joie. On frappe à la porte. C’est Bryan. Jel’accueilleaveclesourire.

–Tuvasbienprincesse,tuesbieninstallée?– Bryan, c’est carrément super, c’est immense, j’ai une baignoire et t’as vu la piscine ! dis-je

euphorique.Detouteévidence,monpetitconfortm’amanqué.Bryanritauxéclats.–Oui,j’aivulapiscine,maisas-tupristonmaillotdebain,boucled’or?Jefaislamoue.Ilritdeplusbelle.–Jesuisbonpourt’emmenerfairedushopping.C’estça?Jeluirépondsdemonplusbeausourire.–D’accord,maisçaseratoncadeaud’anniversaire,fillette!Là,jenesourisplusdutout.–Unmaillotdebain,sérieusement,pourmesdix-huitans.Illèvelesmainsenl’airensignedecapitulation.–OK!OK!Çavalait lecoupd’essayer,dit-il,avecunclind’œil.Bon, jevaisdansmachambre

avantqueScottn’aitfoutulebordelpartout.Jesouris,c’estvraiqu’ilestpourlemoinsbordélique.Jeviensdefinirderangermesaffairesquand

onfrappedenouveau.–Tuviens,onvamangerunmorceauenvilleetfairedushopping,apparemment,meditTim.Jerigoleenprenantmesaffaires.C’estpartipouruneaprès-midishopping.Bryannousattendprès

d’untaxi,Antonnl’accompagne.–ScottetHatcherneviennentpas?Demande-jesurprise.–Non, ilsveulentse reposer,merépondBryan.Allez,monteprincesse,medit-il, enm’ouvrant la

portière.Et nous voilà partis en balade dans la grande ville de Tucson. Nous remontons vers le nord, en

direction d’Oracle Drive, où se trouve un grand centre commercial et, comble de mon bonheur, unCheesecakeFactory.Jesuisauxanges.

Letaxinousdéposedevantlerestaurant.Nousentronsetnousdécouvronsalorsunesalleimmense,claire,àladécorationtrèsmoderne.Uneserveusenousaccueilleetnousconduitànotretable.Unefoisinstallés, nous consultons la carte en silence, je choisis la salade caesar et uncheesecakeaucaramel.

Miam!!!Quelquesminutesplustard,laserveuse,quifaitlesyeuxdouxàBryan,elleaussi,nousapportenotrecommande.Pendantquenousdéjeunons,nousdiscutonsdu festival.Antonnm’apprendqu’ilsontrencontré quelques groupes et certains projets pourraient voir le jour rapidement. Tim regarde sonassiette en silence, de toute évidence, il est mal à l’aise. J’apprends également qu’ils ont fait laconnaissance de Jayden. Ils ont été invités par les Losthings à une petite soirée dimanche soir.Apparemment,Jaydenétaitdansunsaleétat,encore…Iln’étaitpasleseul,puisqueScottetHatchernesontpasseulementfatigués,ilsontégalementlagueuledebois.C’estbiencequejepensais,Jaydenboitrégulièrement.Jesuisvraimentdéçueparsoncomportement.Jenecomprendspaspourquoiiléprouvelebesoindesemettredansuntelétat;ilestbelhomme,célèbreetsurtout,ilaunepetitefille.Jefinisparmeressaisir,cen’estpas lemomentdemeprendre la têteaveccela.Premièrement, jene le reverraisjamaisetdeuxièmement,jepasseagréablemomentencompagniedemesfrèresetjeveuxenprofiter.

Aprèslerestaurant,nousallonsàpiedaucentrecommercial.Ilesttrèsgrand,jedevraistrouvermonbonheur. Les garçons sont en grande forme, et font les idiots.Désespérant… Nous visitons plusieursboutiquesquandjevoisauloinlafaçadedechezMacy’s.Cool!J’entredanslaboutiqueetjefouilleunpeu partout. Je trouve quelquesmodèles de bikinis àmon goût ; je demande l’avis deBryan.Grosseerreur!Pourseuleréponse,ilmesortunmaillotdebainunepièceavecdespetitsmotifsdessus.

–Jeportaislemêmequandj’avaiscinqans,Bryan,luilance-je.–Ilesttrèsbien,jet’assure.–Non,jecroisquejevaisprendrecelui-là,dis-je,enmontrantunbikinibleufleuri.–Jevaisdevoirmonterlagardeprèsdelapiscine,situportescemachin.–N’importequoi,dis-je,enhaussantlesépaules.Allezviens,onyva.Iln’apasl’airravidutout,maiscen’estpasgrave.J’aidix-huitans,ilvafalloirqu’ill’accepte.Ce

n’est pas sansmal qu’il paiemonmaillot de bain.Nous continuons notre exploration jusqu’en fin dejournée,puisnousreprenonsuntaxipourl’hôtel.

Unefoisdanslacour,jevoisScottetHatcherauborddelapiscine,ilsfontbronzette.–Çavalesgars?Demande-je,enm’approchant.–Super!MeditScott.Hatcher,lui,grogne.Timaraison,c’estvraimentunours.Jehausselesépaules.Lapiscinesembleme

fairedel’œil.Jefiledansmachambre,pendantquelerestedelabanderejointnosgrandsmalades.Jereviensquelquesminutesplustardenbikini.Jeposemaserviettesuruntransat,Hatchermeregardeavecunpeutropd’insistancepourmonfrère.

–ContinuecommeçaHatcheret,jetejure,jetecrèvelesyeuxmonpote!Lamenacen’aquepoureffetdelefairerire,cependant,ildétournelesyeux.Jeplongedansl’eau.

Mon frèrem’exaspère, il a toujours été très protecteur, c’est vrai ,mais j’ai grandi, je peux fairemespropreschoixet,mêmesic’estuneerreur,ceseralamienne.Jefaisdeslongueurspendantunmoment.Quandjemedécideenfinàsortir,iln’yaqueBryanautourdelapiscine.Tiensdonc…

–Tuespénible.–Quoi,jepeuxflânerauborddelapiscine.–Vraiment,tuflânesparcequ’onpourraitpenserquetumonteslagarde,luilance-je.Sonattitudeestridicule,deplusl’hôtelestcarrémentdésert.–Bryan,j’aidix-huitans,jenesuisplusunepetitefille,dis-jecalmement,enprenantplacesurmon

transat. Jepeuxcomprendrequece soit durpour toi, tu esmongrand frère, tum’as toujours protégéedepuisledépartdepapa.

Évoquermonpèreatoujoursétédouloureuxpourmoi,maisdepuiscequis’estpasséavecJayden,c’estencorepire.Ilafaitremonteràlasurfacedevieillesblessures.Jemeressaisisetpoursuis:–Maistunepeuxpasm’empêcherdevivre,tudoisavoirconfianceenmoi,enmonjugement.Mamanettoiaussid’ailleurs,vousm’avezdonnédesvaleursetaujourd’hui,jedoisvivremavieenlesrespectant.Jevais

partirpour l’universitéet tune seraspas là, jevaisdevoirmedébrouillercommeunegrande. Je suisterrifiéeàcetteidée,maisjesaisquejevaisyarrivergrâceàtoietàmaman.

J’ailavoixquitremble, jesaisquepartir loind’euxvaêtreunevraiedéchirurepournoustous,etpluslesjourspassent,pluslaréalitédemondépartestdouloureuse.Monfrèreaussiestému,jelevoisdanssonregard.Bryann’estpaspudiquequandils’agitdesesémotions.Ils’approcheetmeserredanssesbrasenmurmurantàmonoreille:–Jesaistoutçamapuce,j’aipleinementconfianceentoi,maistues,ettuserastoujoursmaboucled’or.

–Oui,toujours,c’estpromis.Nousrestonsunpetitmomentcomme,çapuisilm’embrasseetselève.–Jevaisallerprendreunedoucheavantqu’onailledîner.–Oui,jevaisfairecommetoi.Jemelèveetnousnousdirigeonsversnoschambresensilence.Unpeuplus tard, je retrouve lesgarçons aubar de l’hôtel, je prendsplace avec eux tandis qu’ils

boivent leursbières.L’ambianceestdétendue,Hatcherdraguelabarmaid, lapauvre…Nousdînonsenterrasse, côté restaurant, lavueestmagnifique. Il ydes cactuspartout, desmontagnes rocheuses, c’estvraimenttrèsbeau.Lerepasfini,nousdécidonsderesterlà.Lesoleilsecouche,alorsnousprofitonsdece sublime spectacle. Il est déjà tard quand je décide d’aller me coucher. Les garçons quant à eux,décidentdesortirenboîtedenuit.Ilsveulentfairelafête,pourchanger.Apparemment,Sydney,lajolieréceptionniste,sejointàeux,elleestscotchéeàmonfrère.Ilsmettentunejoyeusepagailledansl’hôtel;heureusementqu’iln’yapersonneauxalentours.Ilsmedisent«bonnenuit»ets’envont.Ilnemeresteplusqu’àallermecoucher.Aprèsunebonnedouche,jesorsmatablettepourvoircequ’ilyavisitédanslecoin.Pasquestiondepassermajournéeànerienfaire.J’optepourlesjardinsbotaniquesdeTucson.Jevaispouvoirfairepleindephotos.JeprendsmonIpod,laissantmonsieurMozartmeplongedanslesommeil.

Ilest10h00quandj’ouvrelesyeux.Lachambreestbaignéedelumière,jemelèveparesseusement.Jesuissurlepointdeprendremadouche,quandunpapierquisetrouvesurlesoldemachambreretientmonattention,jeleramasse.C’estunmotdeBryanquimeditqu’ilspartentenvillepourlajournée,ilmedemandede l’appeleràmon réveil. Jeprendsmon téléphoneet jecomposesonnuméro. Il répondpresqueimmédiatement.

–Salutboucled’or!–Salut,jeviensdevoirtonmot.– Oui, je suis désolé princesse, mais les Losthings nous ont proposé de les accompagner pour

quelquesinterviews.Onferaprobablementuntourenstudioaussi,c’esthyperimportantMaddie!–Oui,jecomprends,net’inquiètepas,jevoulaisfaireuntourauxjardinsbotaniquesaujourd’hui.–Quoi!Non…Moiquiauraitrêverdet’accompagner,medit-il,ensemoquant.–MéfietoiBryan,iln’estpasexcluquej’yailledemain.Jel’entendsrire.– Jepensequ’onenapourunmoment.Prendsun taxipourallerà ton truc botanique et tiens-moi

courant.Jenevaispeut-êtrepouvoirrépondre,maisenvoiemoidesSMSquejesachequetoutvabien.–OK,pasdeproblème.–Aplus,princesse–BisousAprès avoir raccroché, jemeprépare pourmapetite escapade puis, jemedirige vers la salle de

restaurant pour prendre mon petit déjeuner. Environ trente minutes plus tard, je suis devant l’hôtel àattendre mon taxi. J’en profite pour envoyer un SMS à Bryan :J’attends le taxi pr le jardin, je tepréviensqdj’arrive.

Cederniernetardepasàsegarerdevantl’hôtel.J’indiquemadestinationauchauffeuretenquelques

minutes, nous y sommes. J’envoie rapidement un message à Bryan pour le prévenir que je suis bienarrivée.Jeprendsunbilletetsorsmonappareil.Mabaladeàl’intérieurdesjardinsduredesheure.Jeprends des centaines de clichés. Il y a tellement de variétés de plantes,mais aussi quelques animaux,c’estvraimenttrèsbeau,depluslamétéoestidéale.Jerestejusqu’àlafermeturedesportes.Alorsquej’attendsletaxiquidoitmereconduireàl’hôtel,jeconsultemontéléphone,maisjen’aipasdenouveaumessagedeBryan.J’enaireçuunendébutd’après-mididanslequelilmedisaitdefaireattentionàmoietdem’amuser,etdepuisplusrien.

Amonretour,jeconstatequelesgarçonsnesontpaslà.Jemesensunpeuseuleducoup.Bon,jevaisenprofiterpourbronzer!Jefileendirectiondelapiscine,etjelézardeausoleil.J’alternedetempsentemps, en faisant quelques brasse pour me rafraîchir jusqu’en début de soirée, c’est là que Bryanm’appelle.

–Coucou.–Salutprincesse,alorstajournée?– Super bien ! Lui dis-je avec enthousiasme. Les jardins sontmagnifiques, j’ai pu faire pleins de

photos.Etvous?–Jenesaismêmepasparoùcommencer, jeteraconteraicesoir.Oùes-tu?Medemandet-il–A

l’hôtel,jebronze.–OK,onnevapastarderàrentrer,cesoironvadînerenville,m’apprendt-il.–Cool!Jevaisallermeprépareralors.–Atoutàl’heure,boucled’or.–Bisous.Jesautedemontransat, rassemblemesaffairesetfileversmachambre,ravieduprogrammedela

soirée. Jemets une jolie robe bustier etmes escarpins noir. Je lâchemes cheveux et jememaquillelégèrement.Bryanm’aenvoyéunmessagependantquejemedouchaispourmedirequ’ilsétaientlàetqu’ilsallaientsepréparer.

Jesuissurmatablettequandontoqueàlaporte.J’ouvreetjemeretrouvedevantunTimtrèsélégant.Ilporteunshortbeigeetunechemisebleuclair.Ilmeregardedehautenbas,ébahi.

–Tim…–Oui,euh,bredouillet-il.Onestprêt!–Jeprendsmesaffaires,luidis-je,ensouriant.Il me rend mon sourire, mais semble embarrassé. Nous marchons en silence pendant que nous

traversonslacour.Ilparaîttendu,maispourquoi?Leschosesonttoujoursétésimplesentrenous,alorsjenecomprendspasbiencemalaiseentrenoussubitement.Quandnousarrivonsàl’entrée,BryanetScottnousattendentprèsd’untaxi.J’embrassemonfrèreetScott.

–HatcheretAntonnsontdéjàpartis,onlesrejointlàbas.–Sydneynevientpas?Demande-jeavecungrandsourire.Ilsecouelatête.Dommage,ellesemblaitgentille,j’auraispubavarderavecelle.–Monte,dit-il,enm’ouvrantlaportière.Apparemment,maremarquenel’enthousiasmepasdutout.Jemedemandepourquoi.Celadit,jen’ai

jamaisvumon frère avecune fille. Il ades aventures, c’est certain,mais celan’est jamais sérieuxaupoint que nous les rencontrions. Les garçons s’installent à leur tour et le taxi se met en route. Nousarrivonsdevantunebâtisseàl’architecturetypiquementmexicaine…Jesourisendécouvrantlelieuoùnousallonsdînercarj’adorelanourrituremexicaine.Quandnousentronsdanslerestaurant,cequimesauteauxyeuxenpremier,c’estl’énormebarovalequitrôneaumilieudelagrandesalle.Lerestedelapièceestcomposédetablesetdechaisesdisposéesicietlà.Ilyaungrandfouràboissurlecôté,c’esttrès lumineux. Il y a aussi de grandes baies vitrées sur le mur du fond, qui donnent sur une terrassemeubléede tablesetdeparasols.Noussommesaccueillisparun jeunehomme.Bryan luiditquenous

sommesattenduspardesamis;ilnousconduitànotretablequisetrouveenterrasse.Super!Lavueestincroyable.HatcheretAntonnsontdéjàinstallésàtable.Timm’inviteàm’asseoirentirantunechaise,ila l’airplusdétendu; je leremercieavecunsourire.Naturellement, ils’assiedprèsdemoi.Monfrèrenouslanceàl’unetl’autreunregardsurpris.

Aprèsavoirpassécommande,Bryan,quiestenfacedemoi,meracontesajournée:ilsontsuivilesLosthings pendant une série d’interviewspour des journaux locaux et des émissions de radio ; ils ontmême participé à l’une d’elles. Et cet après-midi, ils ont fini en studio ; ils ont travaillé certainsmorceaux avec le groupe. Autant dire qu’ils ont vécu une des plus belles journées de leur vie.Malheureusement,Timgardelesilenceetsemblepréoccupé.Jecommenceàm’inquiéterpourlui.Notepourplustard….avoirunesérieuseconversationavecTim,etleforceràmedirecequinevapas.

Lasoiréeseterminedanslamêmeambiancejoyeuseetdécontractée.Ilesttardquandnousrentronsàl’hôtel.Timmeraccompagne,ilesttoujoursaussisilencieux.Unefoisdevantmaporte,jemetourneverslui,enluidemandant:–Qu’estcequinevapasTim?Tun’aspasdécrochéunmotdetoutelasoirée.Cen’estplusimportantpourtoi:lamusique,legroupe,lesgarçons?

Ilal’airtellementtristed’uncoup.–Si,biensûrquesi,cesontmesmeilleursamis.Maislà,onneparleplusdefairedelamusiquedans

un garage Madison ! Si ça marche, c’est les tournées, les promos d’albums, les studiosd’enregistrements…jeneveuxpasdeça,cen’estpascedont jerêve.Jenepeuxpasm’engagerdanscettevoie.

–Tadécisionestprisedetouteévidence,dis-je,déçue.–Oui,j’arrêteaprèslatournée,medit-ilpéniblement.– Tu dois leur dire Tim ! Ils ont des projets, mais si tu les plantes au dernier moment, ils vont

certainementpasseràcôté.–Jesaisprincesse,maisilssonttellementheureux,j’aipeurdetoutfoutreenl’air.–Tuvasfairequoiaprès?M’inquiète-jpourlui.–J’aimeraistrouverunboulotdanslemondedelamusique.Maisquelquechosedeposé,etjepense

quitterlaCalifornie.Quoi,non,ilpeutpaspartir…–Tuvaspartir?Luidemande-jeavectristesse.–Toiaussi,tuparsMaddie!–Jeparsétudier,jenequittepasmafamille,etpuis,c’estpourmonavenir.Jesuisvexée,sûrementparcequ’ilaraisonaufond,mêmesijeneveuxpasl’avouer.–Moiaussi,c’estmonavenirquejejoue.–Jesuistellementtristepourvous,vousaveztravaillésidur.Lesgarçonsvontêtremalheureux.Jeleculpabilise,j’enaiconscience,maisj’aimeraistellementqu’ilchanged’avis.–Jesuisdésoléprincesse,jeneveuxpastefairedemal,bienaucontraire,medit-il.Il est blessé parmes paroles et jem’enveux immédiatement. Jemeblottis contre lui, il hésite un

instant,maisfinitparmeprendredanssesbras.Ilposesonmentonsurmatêteetnousrestonscommeçaunmoment.Jeneveuxpaslelaisserpartir.

–Fautquetudormesprincesse,ilesttard,medit-il,endesserrantsonétreinte.Ildéposeunbaisersurmonfront.–BonnenuitMaddie.–Bonnenuit.J’entredansmachambre,jesuisépuiséeparcettejournée,jemechangeetmecouche.Maiscesoir,

j’aidumalàtrouverlesommeil,jen’arrêtepasdepenseràTimetauxconséquencesquesonchoixaurasurl’avenirdugroupe.J’aimeraisparleràBryandetoutcela,peut-êtrequ’ilpourraitarrangerleschoses,maisilesthorsdequestiondeperdrelaconfiancedeTim.Jedoislepousseràparleràmonfrère.C’est

lameilleuresolution,jem’endorssurcettepensée.C’estlasonneriedemontéléphone,quimeréveillelelendemain,jelechercheàtâtonssurlatablede

chevet.–Allô,réponds-jeaveclavoixendormie.–Bonanniversairemachérie,meditjoyeusementmamère.–Merci.Jem’étireetmeréveilledoucement.– Tu dors encore, mais il est 10h00 passé. Lève-toi marmotte, elle semble en grande forme

contrairementàmoi.–Ons’estcouchétard,onestsortihiersoir.–Qu’avez-vousfait?Medemandet-ellecurieuse.–On a juste dîner au restaurant.Oh, et j’ai visité les jardins botaniques pendant que les garçons

travaillaient.Ellerigole.–Jesavaisquec’étaitunebonneidéedet’envoyeravectonfrère,dit-ellefièrement.–Situledis.–Dis-moimachérie,quandas-tuouvertunlivredepuisladernièrefois?Metaquinet-elle.Grrr…

commentfait-ellepourtoutsavoir.–Tumefaissuivre,ouquoi!Amoinsque,Bryanjouelesinformateurs,letraître!Elleritauboutdufil.–UnemamansaittoujourstoutMadison.C’estcelaoui!!!–Quevas-tufairepourcettejournéespéciale?–Jenesaispasvraiment.Lesgarçonsjouentcesoirdonc,j’imaginequ’ilsvontdevoirpartirtôt.Je

vaissûrementfairebronzette.–Sorschérie,vafairedushoppingparexemple.–Enparlantdeshopping,tum’offresquoipourmonanniversaire?–Tulesaurasquandturentreras.–Maisc’estdanstroissemainesmaman!–Jesaismachérie.J’entendsquelqu’unl’appelerderrièreelle.–Ilfautquej’yailleprincesse,n’oubliepas,sorsetamuse-toi.Jet’aimeMadison.–Moiaussimaman.Aprèsunebonnedouche,jesorspourprendredéjeuner.Quandj’arrivedanslasallederestaurant,je

tombesurSydneyquim’inviteà lasuivreen terrasse.Qu’est-cequ’ellemeveut? Jen’aipasmisunpieddehorsquemesfrèresmesouhaitentàl’unissonun«bonanniversaire».Jefaisunbondsousl’effetde la surprise. Sur la table , un superbe petit-déjeuner d’anniversaire m’attend avec un gâteau depancakessurlequeltrôneunebougie.

Je les embrasse un par un en les remerciant. Depuis mes neuf ans, je n’aime pas fêter monanniversaire, les souvenirs douloureux qui y sont rattachés viennent toujours me gâcher la journée.Pendant longtemps, j’aidemandéàmamèredenepasmelesfêter,maisellen’a jamaiscédé,bienaucontraire,elleatoujoursfaitensortequ’ilssoientinoubliables.

–Allez,souffletabougie,meditHatcher,j’aifaimmoi.Toujoursaussicharmant.Jem’installedevantmongâteaud’anniversaireimprovisé,prêteàsouffler

quandScottmedit:–Attends,attends,onn’apaschanté.Non,non,nonnechanterpas!!!Troptard!Heureusementquel’hôtelestpresquevide.Ilssetaisent,

enfin!Jefaisunvœu,soufflemabougieetTimmetendungrospaquetrectangulaire.–C’estdenotrepartàtous,medit-il.

Jesuissurprise…–Ilnefallaitpas,c’esttropgentil.Jedéchirel’emballageàlahâte.Ilsn’ontpasfaitça!Jesuisscotchéeendécouvrantl’ordiportable

demesrêves.C’estlemeilleurpourlaphotographienumérique.–Mondieu!Maisvousêtescomplètementfous.Jelorgnedessusdepuisassezlongtempspoursavoirqu’ilesthorsdeprix.Jemelèveetleurfaità

tousuncâlin. Ilsm’ontbieneue.Nouspassonsà tablepour leplusgrandbonheurd’Hatcher.Puis, lesgarçons profitent de leurmatinée de libre pour flâner autour de la piscine. Scott etHatcher discutentdiscrètement tous les deux quand, soudain, ils se lèvent de leurs transats et saisissent Antonn, qui setrouveprèsdelapiscineet lejettedansl’eauenrigolant.Desvraisgamins! Ilne fautpas longtempspourquetoutlemondefinissedansl’eau.C’estalorsqueTimsorsdel’eauetvientversmoi.Jesecouelatête,ilrigole.

–Tuestropsèchemaprincesse,medit-il,ens’approchantdangereusementdemoi.Jecommenceàmeleverpourfuir,maisilesttroprapide.Ilmeprenddanssesbras.–Jepensequ’ilesttempsquetuterafraîchisses.Jelesuppliedemedéposeràterre,maisiln’écouterien,ilavanceverslapiscineetplongeavecmoi

danssesbras.Quand je sors la têtede l’eau, ilest faceàmoi, sonbrasestautourdema taille, ilmesourit.

–Tun’espasmieuxdansl’eauprincesse?Jelefrappesurlebrasalorsqu’ilrigole.Jemetourneversmonfrère,quiregardeTimd’unregard

noir.Puis,ilsortdelapiscineetsedirigeverssachambre.Maisqu’est-cequ’illuiprend?Aprèsavoirfaitquelqueslongueurs,jesorsetjevaisfrapperàlaportedeBryan.–ÇavaBryan?Luidemande-je,inquiète,quandilm’ouvreenfinlaporte.–Oui,Maddieçava!Dit-ilgrincheux.–Qu’est-cequis’estpassétoutàl’heure?Tuespartitellementvite.–AquoivousjoueztoietTim?Medemandet-ilbrutalement.–Quoi?OnnejoueàrienBryan.Jenecomprendspasoùtuveuxenvenir.Jesuiscomplètementlarguée.–Madison,tuesunejoliejeunefemme,etTimn’estpasaveugle.Jesuissurpriseparsaremarque,Tims’intéresseàmoi!Maisnon,ilestàcôtédelaplaque.–Ilestcommeunfrèrepourmoietjesuissûrequetutetrompesàsonsujet.Sessentimentsàmon

égardsontfraternels,riendeplus.–Ouvrelesyeuxprincesse.Ilnetevoitpascommeunepetitesœur.Jesuisunmecet jesaisqu’il

flirteavectoi.–Timesttonmeilleurami,ilneferaitjamaisuntrucpareil,Bryan.Netefâchepasavecluipourune

histoireaussistupide,s’ilteplaît.–Jeveuxbienluiaccorderlebénéficedudoute,maiss’il tentequoiquecesoit, ilfaudraqu’ilen

assumelesconséquences.–J’aidumalàcomprendre.Tuleconnais,tul’aimescommeunfrère,c’estquelqu’undebien,alors

pourquoituleprendraisaussimal?–C’estunerègled’or:tunetouchespaslasœurd’unpote!–C’esttellementabsurde.Onpeutoubliercettehistoirequin’apaslieud’être,s’ilteplaît?–Oui,maisilfautvraimentquetuterendescompteàquelpointtuesbelleetintelligente.N’importe

quelmecsebattraitpour toi. Il fautque tusoisprudentemapuce.Quand tuserasà l’université, jeneseraipaslàpourprendresoindetoi.Lesmecssontvicieux,iln’yenapasbeaucoupquiméritequetuprennesdesrisquespoureux.Jesaisquetuesdouéepourjugerlesgens,cependant,méfie-toiquandunmecauneidéedanslatête,ilestprêtàtoutpourarriveràsesfins.

J’étaisloind’imaginerquemonfrèremevoyaitcommeça!Ilalafâcheusehabitudedem’infantiliser,alors je suis surprisequ’il tiennecespropos. Je suis flattéede la façondont ilmevoit. Je lui faisunénormebaiser.

–MerciBryan,mercid’êtreungrandfrèreaussigénial.Jet’aime.–Moiaussi,maprincesse.Lesgarçonspartentendébutd’après-midipourrépéter.Jemeretrouvedonc,seuleunefoisdeplus.

J’ai bien envie d’essayer mon nouveau jouet. Je m’installe dehors avec mon pc et mon appareil. JetravaillesurmonlogicielderetouchephotoquandjetombesurcelledeJayden.Ilestassissurlerocheret regardedans levide.Mesdoigtseffleurent l’écran.C’est le seul souvenirque j’aide luietdubrefinstantquej’aipasséaveclui,ilétaitàmoi…Jesensunegrandetristessem’envahirenrepensantàlui.Unpetitplongeondanslapiscinemeferaleplusgrandbien;jeneveuxpasmemorfondreàsonsujet,deplus, il fait particulièrement chaud cette après-midi. Je viens de finirma série de longueurs quand jeremarqueuneprésenceauborddelapiscine.Jelèvelesyeuxversl’inconnu.Cen’estpasvrai…Jayden!Maisqu’est-cequ’ilfaitlà?Ilmefixeavecinsistance.Mondieu…sonregardm’atellementmanqué.Jenagejusqu’àl’échelleetjesors.Ils’estplantéjustedevant.Jecroisemesbrassurmapoitrine.

–Maisqu’est-cequetufaisici?Luidemande-jesèchement.–Onestmercredi!Quoi?Commentça,onestmercredi!–Etalors?–BonanniversaireTatum.Non,maisilsemoquedemoi!–C’estuneblague?Ladernièrefoisoùl’ons’estvus,tum’asplantéeenpleindésertenmetraitant

degamine,alorspourquoies-tuici?Etpuisjem’appelleMadison:MA-DI-SON,tucomprendsça?– Je suisdésolépour l’autre jour, j’aimerdé, je le sais. Jeme suis senti vraimentmal, jevoulais

venirte…Jelecouped’unsignedelamain.Ilmeprendvraimentpouruneabrutie.–Arrêtedetemoquerdemoi.C’estparcequetutesentaismalquetuasfiniàcettesoiréeetquetu

t’essaoulé,encore…Ilestsurprisquejesoisaucourant.–Je…euh…jen’avaispaslechoix,jedevaisyallerTatum…–Ettuétaisobligédeboireaussi?–J’aibuquelquesverres,c’estriença.–Non,cen’estpas rienJayden…c’estungrosproblèmepourmoi, tuvois !C’estgentilde t’être

déplacépourmesouhaitermonanniversaire,maintenant,excuse-moi.Jevaisramassermaserviette,jesuisenbikinidevantluidepuistoutà l’heure.C‘estpasvrai ! Je

m’enveloppeavecmaservietteetjeparsversmachambre.–Tatum,attends.Ilmesuit.Unefoisdevantmaporte,ilm’attrapedélicatementlepoignet.–Attendss’ilteplaît,jesuisdésoléd’avoirétéaussicon.Jeme retourne vers lui, il a toujours lamain surmon poignet. Son contactme fait toujours autant

d’effet,malgrétout,jerestetrèsencolèreaprèslui.–PourquoituesàTucson?–Jetel’aidit,c’esttonanniversaire.Ilestlàjustepourmoi!Décidément,jenecomprendsrienàsonattitude.–Tuesvenuicijustepourmesouhaitermonanniversaire?Lesparolesdemonfrèremereviennentenmémoire:«n’importequelmecsebattraitpourtoi…ils

sontcapabledetoutpourarriveràleursfins».Maisquelestlebutdesavisite,sebattrepourmoi,ou

parveniràsesfins?Commentsavoir…–Oui, tuasdix-huitans,cen’estpas rien,etpuis, il fautcroirequeçamemanquaitde t’entendre

m’envoyerpromener.Ilestjoueurmaintenant.–Çanem’amusepasplusqueçatusais,maistuasledonpourmemettrehorsdemoi.Ilrigole.–Commenttuassuoùjemetrouvais?–LesLosthingssontdespotes,jeleuraidemandé,c’esttout.Tiensdonc.–Tuveuxqu’onaillefaireuntour?Je doute que ce soit une bonne idée. Apparemment, il s’est déplacé juste pour moi, mais il m’a

vraimentblessél’autrejour.–JenesaispasJayden,teschangementsd’humeursonttropimprévisibles,c’estdurdetesuivre.–JesuisdésoléTatum.J’aimeraisvraimentmerattraper.–Tuesbornéaussi,pourquoitupersistesàm’appelercommeça?– Je pense qu’un prénom est le reflet d’une personnalité. Tu as un caractère fort et je trouve que

Madisonn’estpasassezreprésentatifdetontempérament.C’estcommeçaqu’ilmevoit,commeunefilleforte,c’estsurprenant.–Jepensequetutetrompessurmoi,maisc’estgentil.–Tuveuxbienvenirtebaladeravecmoi,s’ilteplaît.–D’accord.Unénormesourireilluminesonvisage.–Tupensaisàquoi?–Auneglaced’anniversairegéante,siçateva.Jerigole.–J’adorelaglace.Jevaismechangervitefait.J’entre, jeprendsdesvêtementset jemechange.Quelquesminutesplus tard, jesuisfinprêteet je

quittemachambre.–Onpeutyaller,dis-je,enchantonnant,raviedecetteviréeaveclui.Sur le parking, il s’arrête devant une magnifique Audi R8 blanche. Jolie voiture. Il m’ouvre la

portière,jeprendsplacesurlesiègepassager.Ilfaitletouretmerejoint.Ilmetseslunettesdesoleiletdémarre.Mondieu,cethommeesttropsexy.

–Alors,commentvaHolly?Luidemande-je.Ilsetendcommeàchaquefoisquejem’intéresseunpeutropàsavie.–Ellevabien.ElleestenvacancesàTahiti.–C’estbiença,elledoitbiens’amuser.Ilsourit.Aprèsunmoment,nousnousgaronsdevantunebâtisseenbriquesrouges,style«industriel

».Arrivéssurlaterrassedurestaurant,ilm’inviteàm’asseoiràunetablequisetrouveleplusenretrait.–Tuveuxuntrucenparticulier?–Non,jetelaissechoisir,luidis-je,ensouriant.Quandilrevient,iltientuneénormecoupedeglacerecouvertedechantilly.–Tuveuxquejesoismalade?–Non,jevaist’aider.Nousmangeonsnotreglacesansunmotquandilromptenfinlesilence:–VouspartezquandpourEl

Paso?–Atoideme ledire«monsieur je sais tout !»Luidis-je, en rigolant.Onpartdemainmatin, les

garçonsjouentsamediaprès-midi,maisj’imaginequetuesdéjàaucourant.

–Ouijelesais,dit-il,ensouriant.Moi,jejouedimanchesoir.Quoi,ilseralà!–TuseraslààElPaso?–Oui,jesuissurlamêmetournéequelegroupetonfrèrepourlesfestivals,m’apprendt-il.Jefinisà

LosAngelesdébutAoûtcommeeux.Mince,jevaispasserunmoisaveclui.–TuascommencélatournéeàPhoenixaussi?Ilcommenceàme raconter qu’il vient de passer troismois sur les routes.Qu’il a hâte qu’elle se

termine,ilveutretrouversafilleetl’emmenerenvacances.J’apprendsqu’ilvitàNewYork,maisilestoriginairedeCalifornie.Ilmeparledesvillesqu’ilavuespendantsesvoyages.Ilesttrèsloquacepourunefois,jesuissurpriseetravie.Jen’osepasl’interrompre,depeurdelestopperdanssonélan.Nousrestonsunmomentcommeça:jeleregarde,ilmeparle,c’esttoutsimplementparfait.Laserveusevientvers nous pour savoir si nous voulons quelques choses, mais après une glace pareille, nous sommesgavés.Nousquittonslerestaurantet,ilmeramèneàl’hôtel.

–Ilfautquej’yailleTatum,j’aipromisaugroupedepasserlesvoiravantleconcert.–Tuseraslàcesoir?Luidemande-je.–Oui,tuvienstoiaussi?Medemandet-ilinquiet.J’acquiesce.Ilal’airravi.–TuterendscommentauRialto?–Jevaisprendreuntaxi.Ilfroncelessourcils.–Cen’estpasraisonnablequ’unejoliefillecommetoisebaladetouteseuleenville,megrondet-il.–Jenesuisplusunepetitefille,jepeuxdéfendre.Ilmeregardeenbiais,unlégersouriresedessinesurseslèvres.–Jevaisvenirtechercher!Nonmais,etpuisquoiencore!–C’esthorsdequestion!Jesuisassezgrandepourprendreuntaxi,Jayden!Ilnevapassimettreluiaussi,j’enaimarrequ’onm’infantilise.–Trèsbien…Donne-moitontéléphone,s’ilteplaît,medemandet-il.Jeluitends,illemanipulequelquessecondesetmelerend.–Tum’envoiesunmessagequandtumontesdansletaxi.Jelèvelesyeuxauciel.–C’estçàoujevienstechercher,àtoidevoir!Meprévienst-il.–OK!OK!Mêmesic’esttotalementabsurde.–Atoutàl’heure?–Oui.Jeluifaisunpetitbisousurlajoue.–Mercipourlabalade.Unfoisdansmachambre,jecommenceàmepréparerpourcesoir.J’aidécidédeporterunbluejean,

moncaraconoiretmesescarpins.Jelâchemescheveuxetjememaquille.Ilestunpeuplusde18h00quandj’arrivesurleparking,letaxiquej’aicommandém’attend.Unefois

àl’intérieur,jesorsmonportableetj’envoieuntextoàJayden:Jesuisdansletaxi,j’arrivebientôt.OK!Jet’attends.Chapitre4Resteravecunamourquivousdonnedesréponsesetnondesproblèmes,delasécuritéetnondela

peur,delaconfianceetnondesdoutes.PauloCoelho

Lorsque le taxi me dépose devant le Rialto Theatre, Jayden est là à m’attendre. Il s’approche etm’ouvrelaportière.Quandjesuisdevantlui,ilm’observecurieusement.

–Viens,suis-moi.Jem’exécute.Onpassedevantunagentdesécuritéquinoustientlaporte.Noustraversonslasallede

concertquiestvide,seulsquelquestechnicienss’affairentsurlascène.Nouspassonsunegrandeporteetlongeonsungrandcouloir.Ilyadumondepartout,celabougebeaucoup.C’estalorsquejevoisBryanenfacedemoi,ilparleavecunejoliebrune.Sesyeuxseposentsurmoi,puissurJayden.Ilfroncelessourcils. Ça ne lui plaît pas du tout de me voir avec lui. Mon cœur s’emballe alors qu’il se dirigerapidementversnous.

–Jel’aitrouvéedehors,elleditêtreavectoi,luiditJaydenl’airdétaché.Mêmesijemedoutequ’ilneveutpasquemonfrèrenesuspectequoiquecesoit,jen’aimepassa

façondes’exprimer.–Oui,mercimec.Jaydenhausselesépaulesets’enva.Maisàquoiiljoue!Bryanreportesonattentionsurmoi.–Çavaprincesse?Jehochelatête,unpeuattristéeparcequivientdesepasser.Ilmeconduit alorsdans la logedugroupe, lesgarçons sont tous là. Ils sont calmes, le stressdoit

monterpoureux.–Tuaspasséunebonnejournée?Medemandemonfrère.– Oui, je me suis baignée et puis, j’ai travaillé mes photos sur mon bel ordi, lui dis-je

malicieusement.Ilrigole.–C’estbien,tun’espassortieducoup?–Non,jen’avaispastrèsenvie.Jemesensmaldementiràmonfrère,maisvusaréactionavecTim,etsonattitudedanslecouloir

avecJayden,jenepensepasqu’ilvoitd’unbonœilquejepassedutempsaveclui.–OK,tuveuxmangeruntruc?Jenemesuistoujourspasremisedelaglacedetoutàl’heure.Jen’aipasfaimdutout.–Non,çavamerci,peut-êtreplustard.Jem’installe dans le canapé, près de Scott qui essaie de se reposer. Hatcher quant à lui mange,

commed’habitude;AntonnetBryansontenpleinediscussionàproposd’unechanson,etTimestassissurlecanapéenfacedemoi.Ilm’observe.JerepenseàmaconversationavecBryan,sonregardmemetmalàl’aise.Jenevoudraispasqu’ildonneàmonfrèredesraisonsdeluienvouloir.Monportablemesignalel’arrivéed’untexto:DslTatum,jenevoulaispastecréerdepbavectonfrère.

Jem’endoutais,maisjemesenssoulagéequimeledise.Oui,jesais.Tuesoù?Jem’inquièteunpeu, ladernière foisqu’il apassé la soiréeavec sespotes, il était complètement

ivre.Avecmespotesdsleurloge.Tonfrèrenem’aimepasbcp.Ilestjustehyperprotecteur.Ilaplutôtintérêtavecunesœuraussijolie.Jesourisdevantsonsderniermessage.–Qu’est-cequitefairesourirecommeça,medemandeTim.Jerangemontéléphoneetjeleregarde.–Rien,c’estunecopinequimefaitrire,luiréponds-je.Ontoqueàlaporte.C’estuntechnicienquivientchercherlesgarçons.Nousempruntonslechemin

quej’aiprisunpeuplustôtencompagniedeJayden.Alagrandeporte,nousallonstoutdroitendirectiondes coulisses.Mes frères sont concentrés. Ils restent silencieux en attendant le feu vert pour pouvoir

entrersurscène.Ilyaungrandrideauquicachelepublic.J’ailetracpoureux.Monfrèrem’embrassesurlefront.Quandonleurfaitsigne,ilspartentpouruneheuredelive.HatcheretBryancommencentàjouer,lerideautombe.Lepublics’enflammeetAntonnsemetaumicro.

–Viensavecmoi,memurmureJaydenàl’oreille,enmeprenantparlamain.Il commence à nous faire descendre les escaliers pour quitter la scène. On est de retour dans le

couloir.–Attends,oùtum’amènes?Luidemande-je,enessayantdelefaireralentir.Ilsestoppesibrutalementquejeluirentrededans,ilmeregardemalicieusement.–C’estunesurprise!Oùest-cequ’ilm’amène?Ilpousseuneporteetnousfaitmonterunescalier.Unefoisenhaut,nous

arrivonssurunbalconquidonnesurlasalledeconcert.Ilyaungroupedejeunesavecnous.–C’estmieuxquelescoulisses,non?Medit-ilàl’oreille.Jel’embrassesurlajoue.–Merci!Leconcertestabsolumentgénial,ilssontfaitspourça,c’estindéniable.Detouteévidence,lafoule

sembleaussienthousiastequemoi.Jesavourechaquechanson,cen’estpascommeladernièrefois,êtredanslepublic,c’estbeaucoupmieux.Jaydensetientprèsdemoi,ilal’airdepasserunbonmomentluiaussi.J’aihâtequ’ilmedonnesesimpressions.

–Ilfautredescendre,ilsontbientôtfini,meditJaydendansl’oreillequ’ileffleureaupassage.Jehoche la tête. Ilme ramènesurscèneetpart sansdireunmot. Jemesensseule tout-à-coup.Le

groupequittelascène.Ilsontl’airexténué.Nousretournonsdanslalogeensilence.–OnrestepourleconcertdesLosthings,OKprincesse?MedemandeBryan.–Oui,avecplaisir.J’aibeaucoupaiméleurconcertladernièrefois.–Cool!Onvasechercherunebière,puisonmonteraaubalcon.Tuveuxuntrucàboire?–Oui,jeveuxbienunsoda,s’ilteplaît.Je resteavecTimetHatcherpendantque lesgarçonsse rendentaustand.A leur retour,nousnous

rendonsaubalconoù je suisvenueavec Jaydenpendant leurconcert. Il est làquandnousarrivonsenhaut.Bryanleregardecurieusement.Iln’avraimentpasappréciéleuréchangetoutàl’heure.

Leconcertcommenceet tout lemonderegarde.Tout lemonde,saufJayden. Ila lesyeuxrivés surmoi.Mêmedansl’obscurité,jepeuxlesentir.Aprèspresquedeuxheuresdelive,legroupesortdescèneetnousredescendons.Lesgarçonsrepassentparlalogeafinderécupérerleursaffaires,puisnoussortonsdelasalledeconcertparlaportearrière.

Nousprenonsuntaxipourretourneràl’hôtel.Jen’aipaspuvoirJaydenavantdepartir.JevoudraisluienvoyerunSMS,maisTimestprèsdemoi.J’aipeurquesacuriositél’inciteàregarderavecquijecommunique,alorsjem’abstiens.J’espèrejustequeJaydenneferapasdebêtises.Jeluienverraiuntextoquandjeseraidansmachambre.Quelquesminutesplustard, lesdeuxtaxissegarentsurleparking,jesaluemesfrèresrapidement.

J’aihâtedemeretrouverseule.Apeineai-jeverrouillémaportequejesorsmonportable.J’aipasputevoiravantdepartir,mercipourcettejournée,tuesdouéqdils’agitdeterattraper.Je ne reçois aucune réponse. La déception que je ressens alors est grande, nous avons passé une

bonneaprès-midietj’auraisvouluquecettejournéefinisseautrement.Jefileprendreunedoucheetjememetsenpyjama.Jesuisprêteàallermecoucherquandontoquedoucementàlaporte.J’ouvre.

–BonsoirTatum.Bahçaalors,pourquoiest-ilvenujusqu’ici?–Salut.J’hésite à l’inviter à entrer. Je ne suis pas très à l’aise à l’idée d’être seule avec lui dans une

chambre,surtoutquandilsemontreaussiadorable.Ilestabsolumentcharmant.Autantêtrehonnête,ilme

faitbeaucoupd’effet.–Tuespartiesivite.Jen’aipaseuletempsdetevoir.–Oui,jesuisdésolée,maislesgarçonsavaientenviederentrer.Tuesvenuejustepourmedireau

revoir?Ilacquiesce.–Tuauraispum’envoyerunSMS.–Ouic’estvrai.Jevaistelaisser.Tuallaistemettreaulitapparemment.Bonnenuit.Jesuisenpyjama,maisoui,bienévidemment.Lahonte!Ilcommenceàpartir.–Nonattends!Jeluiprendslamain.–Viens,entre.–Tuessûre?–Oui,c’estbon.Ilentreetfermelaporte.–Alorsqu’astupenséduconcertdesgarçons?Luidemande-je,enm’asseyantsurlelit.–Pasmaldutout!JecomprendspourquoiLukes’intéresseàeux,medit-il,entournantenronddans

machambre.–Luke?–C’estmonpoteetc’estaussilechanteurdesLosthings.–AhOK!Commenttuascommencéàfairedelamusique?–Waouh!Tun’aspasplussimplecommequestion?Jerigole.–Non…Luidis-jed’unairtaquin.Jem’allongesurleventrelatêteposéesurlesmains.–J’attends.Ils’assiedparterreledoscontremonlitjusteàcôtédemoi.Ilmeditqu’ilacommencélaguitareàhuitans.Lamusiqueaétépourluicommeunéchappatoireà

sonenfancecompliquée.Ilajouéseulpendantdesannées.Commemoi,ilétaitplutôtsolitaire.C’estaucollègequ’ilarencontrécesamismusiciens,etcommeBryanetlesgarçons,ilsontcommencéàjouerdansungarage.Lechanteurdesonpremiergroupeestmortd’unemalformationcardiaquequandilavaitdix-huit ans. Cela l’a beaucoup marqué ! Il a commencé à prendre des cours de chant pour pouvoirreprendrelaplacedesonami.Maisavecletemps,lesautresmembresdugroupeontfaitd’autreschoix,commel’université.Jayden,lui,s’esttrouvéunpetitboulotdebarmanetàcontinuerlamusiqueensolo.Jusqu’àcequ’ilsefasseremarquerparunproducteurdansunbaroùilavaitl’habitudedejouer.Après,la machine s’est mise en marche : les albums, les tournées… Tout-à-coup, il est beaucoup moinsenthousiasteenévoquantsaviedepuislacélébrité.

–Tim,lebatteurdugroupeveutarrêteraprèslatournée.Ilneveutpasselancerlà-dedans.–Ilaraison!Sij’avaissuàl’époque,j’auraisfaitlemêmechoixquelui.–Ondiraitquetun’aimespastavie.Pourtanttufaiscequetuaimes?– J’aime la musique, mais devoir vivre toute cette merde à côté, c’est cher payer pour vivre sa

passion,medit-ild’unairtriste.–Oui,jecomprends.Ilposelatêtesurmonlitetmeregardecommesij’étaisunebêtecurieuse.–Tunesavaisvraimentpasquij’étaislapremièrefoisoùl’ons’estvu?–Non,jet’assure.Pourquoic’estsiimportant?Qu’est-ce-queçachange?–Tout…çachangetout,Tatum.Touteslesfillesquej’aiconnuesn’étaientpaslàpourmoi,maispour

quijesuis.Tucomprends?

Jehochelatête.–Toi, tu es différente. Je n’arrive pas à t’enlever dema tête. J’ai essayé,mais je n’y arrive pas.

Pourtant,jesaisquecen’estpasbien,jesuisunsalecon,égoïste,jenepensequ’àmoi.–Qu’est-cequetuessaiesdemedireJayden?–Tudevraisresterloindemoi!Tuesunefillebien,c’estplusqu’évidentetmoi…Ilsetaituninstant.–Moijesuisunpauvretypequinemériteabsolumentpasquetut’intéressesàmoi.–Tuesconscientquelesimplefaitdemediretoutça,nefaitquedeprouverl’inversedecequetu

avances.Ilsouritàmaremarque.–J’aiconfianceenmonjugement,ettoi,JaydenKnox,tuesquelqu’undebien.Ils’approcheunpeuplusdemoietildéposeunbaisersurmonfront.–Tuesfatiguée.Jevaistelaissertereposer,medit-il,enselevant.–OK!Jen’aivraimentpasenviequ’ilparte.Cettejournéeaététellementmerveilleuse.Jemelèvepourle

raccompagner.–Onsevoitbientôt?–JeneseraipasàElPasoavantsamedi.Deuxjourssanslevoir,jefaislamoue.–D’accord,luiréponds-jesansparveniràdissimulermadéception.Ilposesamainsurmajoue.–Tumedonnerasdetesnouvelles.Tuasmonnuméro.–Promis.Ils’approchedemoietdéposeunbaisersurmeslèvres.–BonnenuitTatum,medit-il,encaressantmeslèvresavecsonpouce.–Mercipouraujourd’hui.Il me sourit timidement, ouvre la porte et sors. Je le regarde s’éloigner. Je suis bien obligée

d’admettrequ’ilesttrèsdifficiledenepastombersoussoncharmequandilsemontreaussiadorable.Ilvamemanquerpendantdeuxjours.

–Tuenfaisunetêtecematinprincesse,çanevapas?Laquestiondemonfrèremesortdema rêverie. Je suisassise sur labanquettede lacuisineet je

regardelepaysagequidéfilesousmesyeux.NoussommespartispourElPasodebonneheurecematin,etleréveilaétédifficile.

J’ai eu dumal à trouver le sommeil après le départ de Jayden, il m’a fait passer une très bonnejournée.Sonattituden’avaitrienàvoiraveccellequ’ilaeuàPhoenix.J’aicrucomprendrequesaviederockstarluipèse.Peut-êtreest-celaraisonpourlaquelleils’estmontréaussiétrange.Soncôtétaciturne,et pour lemoins lunatique, a fait place à un Jayden plus joueur, plus charmeur aussi, et je dois bienreconnaître que cela complique les choses.Après l’incident de dimanche, j’étais résolue à ne plus lelaisserm’atteindreetcommejepensaisalorsnepluslerevoir,celanemesemblaitpassidifficile.Maisla donne a changé, nous allons nous revoir régulièrement et je ne sais pas si je pourrais résister bienlongtempss’ilcontinueàêtreaussicharmeur.

–Jen’aipastrèsbiendormi,c’esttout.–OK!Commentsefait-ilquetusoisarrivéeavecJayKnoxhiersoir?Ilneluiapasfallulongtempspourmettrelespiedsdansleplat.–Bryan!Râle-je.Cen’estpasvrai,ilnevajamaisarrêter.–Quoi!Cemecsautetoutcequibouge,alorsexcuse-moi,maisilesthorsdequestionqu’ilt’ajouteà

satrèslongueliste.Sa remarque me fait l’effet d’une gifle. Je me doute bien que Jayden doit avoir une certaine

expérienceenmatièredefilles.Mais,ditcommedecettefaçon,celaestduràentendre.Jenesuispasnaïve,unepartdemoicraintqu’ilnes’intéresseàmoiquedansl’uniquebutdememettredanssonlit.

–Ilm’ajusteaidéeàtetrouverBryan!Taréactionestcomplètementabsurde.Jemelève,ilm’apiquéauvifenmemettantenfaced’uneréalitéquejenevoulaispasvoir.Quelles

sontlesintentionsdeJayden?–Jesuisraviedevoirqu’àtesyeux,jesuisassezdébilepourmefaireavoiraussifacilement,luidis-

jeméchamment.Lesgarçons se sont stoppés pour nous regarder. Bryan etmoi n’avons pas pour habitude de nous

disputer.Jemontesurmonlit.J’aienviedepleurercarj’aipeurquemonfrèreaitraison.AprèsunlongmomentàessayerdecomprendrelesdésirsdeJayden,jefinisparm’endormir.

Lorsquej’ouvrelesyeuxquelquesheuresplustard,iln’yapasunbruitautourdemoi.Noussommesà l’arrêt. Je descends et je sors. Le bus est garé sur un immense parking. Nous sommes arrivés. Jeretourneàl’intérieurpourcherchermontéléphonedanslebutappelerBryan,quandjeremarqueletextodeJaydenque j’ai reçupendant jedormais.Monpetitcœurdanse le tangodansmapoitrine rienqu’àl’idéedeliresonmessage.Jesuismalbarrée.

Tuesarrivée?Jeluirépondsimmédiatement.Oui.Çava?Saréponsemeparvientaussivite.OK.Bienettoi?Tuasfaitbonvoyage?Çava.J’aibcpdormi.Tuvasfairequoipendantdeuxjours?Desphotos?Oui,jepense.J’iraivoirquelquesconcertsaussi.Jecroyaisquetun’aimaispaslerock?:)Jerigoleenlisantsonmessage.Ilfautcroirequejecommenceàaimerça;)AttentionTatum!Tuvasdevenirunevraiegroupie!Mêmepasenrêve!Fautquej’yailleDsl.A+mapetitegroupie.A+Jeretrouvemabonnehumeur.Jedétestemedisputeraveclesgenssurtoutquandc’estmafamille.Je

pensequeJaydens’estmontréassezadorableaucoursdesdernièresheurespourquejenetirepasdeconclusionquantàsesintentionsenversmoi.

–Tuesréveillée.Jelèvelesyeux.Monfrèrevientd’entrerdanslebusetsedirigeverslefrigo.–Onestarrivésdepuislongtemps?–Non!Uneheuretoutauplus.Ilcommenceàsortir.–JesuisdésoléeBryan.Jen’auraispasdum’énervercommeça.–Moiaussi,jesuisdésolé.Jedoistefaireconfiance.Tuesunefilleintelligente.Jesaisquetune

ferasriendestupide.Jem’approcheetjeleprendsdansmesbras.–Tuveuxvenirdehorsavecnous.–Oui.Dehors,lesgarçonssontassisautourd’untabledecamping.Bryanposeunpackdebièresetunsoda

pourmoi.Jem’installeaveceux.Letempsestagréableencettefindejournée.Nouspassonslasoiréeà

discuterdechoseetd’autre.Lefestivalouvredemainaprès-midi,enattendant,letempsestàladétente.Nousprofitonsdecemomentdecalmepournousretrouveret rigoler. Ilestunpeuplusd’onzeheuresquand je leurdisbonnenuit.Une foisau lit, je sorsmonportable,pasdemessage. J’hésiteà luidirebonnenuit,maisjemeravise.Jelaisselesommeilm’emporter.

Lelendemain,jemeréveilledemauvaisehumeur.Jen’aipasdenouvellesdeJaydenetjen’osepasen demander de peur de me montrer trop envahissante. J’ai pris une douche en me levant pour medétendre,puisj’aifaitducafé.Lesgarçonsdormentencore.J’aipréparélepetit-déjeuneretjemesuisinstalléedehorspourlire.

–Bonjourprincesse.Jelèvelenezdemonromanquandj’entendslavoixdeTim.–Salut,tuasbiendormi?–Oui,ettoi?–Oui,çava.Lesautresdormentencore?–Oui.–Vousvousêtescouchéstard?–Versuneheurejecrois.–Ahoui,quandmême.Ilyadesgroupesintéressantsaujourd’hui?–Oui,lederniergroupeàpassercesoirn’estpasmal,jepensequ’onvaallerlesvoir.–QuandpasselesLosthings?–Samedisoir.Tuaimesbienleurmusique,non?–Oui,beaucoup,ilssontdouésenlive.–Tunet’ennuiespastantqueçafinalement,medit-il,enrigolant.–Non,c’estsûr.EttoiTim,tun’aspaschangéd’avis?Ilsecouelatête.–Maistuneleurenastoujourspasparlé!–JesaisMaddie,jevaislefairebientôt.Jeleregardesansgrandeconviction.–Promis,ajoutet-il.–Bon,jevaisfaireuntour,j’enaimarredelire,lepréviens-je,enmelevant.–Attends,tunevaspastebaladertouteseule!–Euh…si.Aplus.Jeparsavantqu’ilpuisseajouterquelquechose.Jesuisencoresurleparkingquandjevoisl’armatureenmétalet,vulataille,cedoitêtrelagrande

scène.Leparkingdesparticipantssetrouvedoncderrièrelefestival,bienenretrait.Jelongelascèneparladroite,puisjetourneàgauchepoursuivrelefestival.C’estunénormecarréd’herbe.Lesstandssontinstalléssurlescôtéstoutlelongpuis,ilyalapetitescènequifaitfaceàlagrande.

Je suis presque arrivée à l’entrée du festival qui se trouve derrière la petite scène quand montéléphonesonne,c’estJayden:–Salut,dis-je,avecenthousiasme.

–Bonjourpetitegroupie,commenttuvas?–Bienettoi?–Moiaussi,çavabien!Qu’est-cequetufais?–Rien,jesuispartiefaireunpetitrepéragedeslieux.–Tunet’ennuiespastrop?Si,jem’ennuieàmourir.–Unpeu.Ilrigole.–Cen’estpastrèsgentildetemoquerdemoi,luifais-jeremarquer.

–Jetemanque,avoue…–Non!–Nontunememanquespasounon,jeneveuxpasavouerquetumemanques?–Jetelediraidemain?Letaquine-je.–TuesdureTatum!Fautquejetelaisse,j’aiHollyendoubleappel.Onseparleplustard.–OK…A+Ilaraccroché.Biensûrqu’ilmemanque.Unpeutropàmongoûtd’ailleurs.Jenedoispaslelaisser

prendretropd’importancedansmavie.Jedoisgarderàl’espritquedansunmoislatournées’achèveetque je ne reverrai plus Jayden. J’ai un pincement au cœurà cette pensée… en septembre, je rentre àl’université. Je pars pour de longues années d’études pour devenir chirurgien, alors je crois que j’aienviedeprofiterdecetétéaveclui.Jeveuxvivrechaquemomentavecsescôtésàfond.

C’estlecœurlégerquejereprendslaroutedubus.Amonretour,monfrèreetTimdiscutentautourd’uncafé.L’ambianceestdétendueentreeux.BryanasûrementcomprisqueriennepeutsepasserentreTimetmoi.Noussommesamis,riendeplus.

–Coucou!–Salutmaprincesse,tuasfinitonpetittour?–Oui,c’estplusgrandquePhoenix,non?–Oui,unpeu.–Vousfaitesquoiaujourd’hui?Jen’aipasenviedepassermajournéearienfaire.–Onvaaufestival.Pourquoi?– Je crois que je vais allerme promener au Franklinmoutains state park, j’ai envie de faire des

photos.–Quoi!Maistuvasyallerseule?Jesouffle.–Etpourquoipas?JenevaispasmeperdreBryan!J’enaimarrequ’ilm’étouffecommeça.–Jepeuxt’accompagnersituveux.Jen’aimepastroplaprogrammationdecetaprès-midi,ditTim.Jeregardemonfrère,j’aipeurdesaréactionducoup.–Enfin,situesd’accordBryan.–Euh…ouaisc’estbon,allez-yensemble!Dit-ilaprèsunmomentderéflexion.–Maddie?JereportemonattentionsurTim.–Tuveuxbienquejet’accompagne?–Oui,biensûr.Ilsmefatiguentàcroireque jesuis incapabledemedéplacerseule,celadit, jesuisbiencontente

d’avoirdelacompagnie.Letempsestidéalpouruneséancephotodansleparc.D’ailleurs,nousnesommespasseuls.Ilya

beaucoupdepromeneurs.Jesorsmonappareilphoto.–C’estparti?–Jetesuisprincesse.Le parc est absolument magnifique. C’est grandiose ! Un peu plus de neuf hectares de flore

typiquementmexicaine,commedescactusoudesyukas.Unvraibonheurpourfairedebellesphotos.Jesuisauxanges.

–Tuesttrèssérieusequandtufaisdesphotos,c’estmarrantdeteregarder,meditTim.Jemeretournelesmainssurleshanches.–Tunetemoqueraispasdemoiparhasard.

–Justeunpeu,dit-il,enrigolant.–C’estvraimentbeau.Tunetrouvespas?–Absolumentmagnifique,répondt-il,sansmequitterdesyeux.Nousnousremettonsenroute.–Tuasréfléchiàcequetuvasfaireaprès?Oùtuveuxallervivre,oùtuveuxtravailler?–Jen’aipasdeprojetenparticulier.Çanedépendpasquedemoi…–Commentça?–Sitoutsepassecommejelesouhaite,jenepartiraipastoutseul.Quoi!Timaunecopine?–Vraiment,tuasunepetitecopineTim?Letaquine-je.–C’estunpeupluscompliquéqueça,maisoui,ilyaunefille.–C’estàcaused’ellequetuveuxquitterlegroupe.Ilsestoppe,jemetournesurprise.–Non,c’estpourelle.Dèsfois, lavienousforceà fairedeschoix.Aujourd’hui,c’estelleque je

choisis.–Waouh!TuessuperamoureuxTim.Ilestgêné,c’esttropmarrant.–Oui,jesuisfoud’elle.–Elleabeaucoupdechancelapetiteveinarde.Nousmarchonspendantplusieursheuresavantdedéciderderentrer.Ilcommenceàsefairetardet

nousvoulonsrejoindrelesgarçonspourassisterauconcertdontTimm’aparlécematin.Lerestedelabandeestdéjàaufestivalquandnousarrivonsaubus.Jemepréparerapidement,Timm’attenddehors.

–C’estbon,jesuisprête.Unefoissurplace,celadevientcompliquédesedéplaceraumilieudecettefoule.Jeprendslebras

deTim,jen’aipasenviedeleperdredevue.Cen’estpassansmalquenousretrouvonslesgarçonsaumilieudelamassedegens.QuandBryanmevoitaubrasdeTim,ilnerigoleplusdutout.

–Coucou,dis-je,ensouriant.–Maddie,tuviensavecmoichercheràmanger,meditmonfrère.–D’accord!Dèsquel’ons’estunpeuéloigné,jeluidis:–Tut’escomplètementplantémonchergrandfrère.–Jenemetrompejamais,maprincesse.Pourquoimedis-tuça?–Timaunechérie…M’exclame-je.Alorsarrêtedechercherlemeilleurmoyendesedébarrasserde

soncorps,s’ilteplaît.–Ilt’aditqu’ilavaitunenana?Medemandet-ilsurpris.–Jetel’aiditBryan,onestamis,c’esttout.– OK, OK ! J’ai compris boucle d’or, ça m’arrange, je n’avais vraiment pas envie de tuer mon

meilleurpote.Jesouris.Cesmecsalors!JesuisbiencontentequecettehistoireavecTimsoitenfinclose.Jene

veuxpasêtreunesourcedeproblèmesentreeux.Nousrevenonsverslajoyeusebandeslesbrasremplisdenourriture.

Après un repas, qui n’a rien d’équilibré, composé de chips, de hot-dogs et de sodas, nous allonsprendreplacevers lagrandescène.Legroupedoitarriverdansquelquesminutes.Monportablevibredansmonsac,c’estJayden:Tut’amusesmapetitegroupie.

Ilestadorable.Jeluirépondsdiscrètement.Oui,onattendquelegroupearrive.CommentvaHolly?Ellevabien,quijouecesoir?Jen’ensaisrien:)

TuesunegroupieépouvantableTatum!Jen’aijamaisprétendulecontraire.Amuse-toibien,demaintumedirassijet’aimanqué:)Oui,promis.Ademain.Ilestminuitpasséquandnousrentronsduconcert,alorsunefoisseuledansmonlit, jeprendsmon

téléphoneetj’envoieunSMSàJayden.Jayden,ilestminuit…Oui,Tatum.Tumemanques!Toiaussi,tumemanquesmapetitegroupie.Cettenuitlà,c’estlesourireauxlèvresquejem’endors.Lelendemainmatin,jesuisdevantmonordinateuràtravaillersurmesphotos,quandmontéléphone

sonne,c’estmamaman:–Coucoumaman.–Bonjourmapuce,commentvas-tu?–Bien,jesuisentrainderetouchermesphotossurmonnouvelordi.–Oui,j’aicrucomprendrequetuavaisétégâtée.–Ilssontcomplètementfous.L’ordiestvraimentsuperetTimetmoiavonséteauFranklinMoutains

statepark,alorsj’aidesbellesphotos.Ettoi,tuvasbien?–Oui,lasaisonestbonne.Ilyadumondeetlesjournéessontlongues.– Fais attention à toi maman. Tu devrais ralentir. Quand je rentrerai, je travaillerais avec toi, tu

pourrassoufflerunpeucommeça.–C’estgentilmaprincesse!Jet’embrasse,àtrèsvite.–Bisousmaman.Jeraccroche.Ilestplusdemidietjen’aipaseudenouvellesdeJaydendepuissontextodanslequel

ilmedisaitquejeluimanquaisaussi.Peut-êtrequec’étaitunpeuprématuré,mais ilneresteplusquetrois semaines. Après, je reprendrais ma vie d’étudiante et je veux profiter de cette aventurecomplètement.Jedécided’allerrejoindrelegroupe.Ilsnevontpastarderàmontersurscène.

Je sors du bus et commence à me diriger vers le festival. Je marche quelques minutes, quandj’entends:–Oùvas-tucommeçapetitegroupie?

MonDieu, cette voix ! Jeme retourne vers lui. Il se tient là en face demoi, un sublime sourireilluminesonvisage.C’esttellementsurréalistequ’ilsoitaussibeau.Jesuisraviedelevoir,carilm’abeaucoupmanqué,maissoudainement,jemesensintimidéeparlui,parsaprésence.Peut-êtreest-celefaitqu’ilm’aitavouéquejeluimanquéquim’intimide.Jerestesilencieuseunpeutroplongtemps.

–Tatum,toutvabien?S’inquiètet-il.Jeretrouvemesesprits…–Oui,çava,bredouille-je.Lesgarçonsvontbientôtmontésurscène.Ilyalongtempsquetuesarrivé

?–Nonpastellement.Tudevraisyaller,nelesfaispasattendre.–C’estbon,j’aiencoredutemps.–Ok,maisonnepeutpasresterlà.–Onpeutalleràtonbus?–D’accord.Nousmarchonsensilence.Jesensqu’ilesttend,luiaussi.Mince…J’aipeurd’assisterimpuissanteà

une autre de ses sautes d’humeur. Quand nous arrivons chez lui, Phil est là en pleine conversationtéléphonique.Jelesaluedelamain,ilmerépondparunsourire.Jaydenm’inviteàentrerpuis,ilmonteàsontour.

Jemetourneverslui.Ilneditrien,toutens’approchantdemoi.Ilmecaressedélicatementlajoue.J’aimelecontactdesamainsurmapeau.J’appuiedélicatementsursapaume.

–Jemeursd’enviedegoûterteslèvresTatum.Jeplongemesyeuxdanslessiens.Ledésirilluminesonregard.J’aienviequ’ilmegoûte,j’aibesoin

decebaiser.Jenepeuxpasluirésister/–Dis-moicequetuveuxTatum,medit-ild’unevoixdouce.Sonpoucecourtdoucementsurmeslèvres,pendantquelessienneseffleurentmoncou.–Toi…Jeteveuxtoi,Jayden.Ilgémitpuis, il déposeunepluiedebaiser surmanuque. Jem’accrocheà sesépaulesalorsqu’il

passeunbrasautourdemataillepourmesoutenir.Seslèvresremontentversmonvisage.Sonnezjoueaveclemien.

–S’ilteplaît,murmure-je.–Dis-lemoi.Ilmeforceàlesupplier.–Embrasse-moi.C’est alors que ses lèvres trouvent lesmiennes, sa langue prend possession dema bouche. Ilme

guide,maisledésirquigranditviteenmoietmedonnedel’audace.Jepassemesbrasautourdesoncou.J’aibesoindelesentirplusprèsdemoi.Jelaissemesdoigtscourirdanssescheveux.C’est tellementbon!Onsedévoreavecfougue.Seslèvressontdoucesetsucrées.Ellesontungoûtdeparadis.Jesenssondésirdanschacundesesgestes.Rapidemnt,jesensqu’ildurcitcontremoi.Jemerendsalorscomptedenotreproximitéetlapaniques’emparealorsdemoi.Jen’aijamaisétéaussiloinavecunhomme,çavatropvitepourmoi!Jecroisqu’illesent,carildesserresonétreinte.Sabouchem’abandonne.

–TuestellementbelleTatum,medit-il,enprenantmonvisagedanssesmains.Jedétournelesyeuxhonteusedenepasêtreplustémeraire.–Regardemoi,medit-ildoucement.Jefaiscequimedemande.–Jeneveuxsurtoutpastebrusquer.Tun’asaucunepression.Jeneferairientantquetuneseraspas

prête.D’accord?Jehochetimidementlatête.JemedoutequeJaydenabeaucoupd’expérienceencequiconcerneles

femmes, et les paroles deBryanm’ontmarquées. Ilme dit de prendremon temps, que c’estmoi quidécide,maisvat-illesupporter?Etpuis,commentpourrais-jeêtreàlahauteurfaceunhommecommelui?Ledoutem’envahitcomplètement.

–Dis-moiàquoitupenses.Jeréfléchisuninstant.–J’aibesoinquetumeparles,insistet-ildevantmonhésitation.–Je…euh…bredouille-je.J’aipeurdeluiparlerfranchement.Cetteconversationesttellementpersonnelle.–Jesaisquejet’aidonnédesraisonsdeteméfierdemoi.Jesuisunparfaitabruti!Maisj’aibesoin

quetumefassesconfiance.Jem’éloignedelui.J’aibesoindemettredeladistanceentrenouspouressayerderassemblermes

pensées.–Tuasbeaucoupd’éxpérienceJayden,alorsquemoi…Jerestesilencieuseuninstantavantdereprendre.–J’aipeurdenepasêtreàlahauteur,denepaspouvoirtedonnercedonttuasbesoin.Ils’approchedemoirapidementetm’embrasseavecuneinfinietendresse.Jemeblottiscontrelui.–Tuesabsolumentparfaite,Tatum.Lefaitquetun’aispasd’expériencerendtoutceciencoreplus

spéciale.Laisseleschosesvenir tranquillement.Laisse-nousvivreçaendouceur.J’enaibesoinaussi.J’étaissincèrequandjet’aiditquetuesdifférenteettunepeuxpast’imaginercommeçamefaitdubien.Jeveuxvivreçadifféremmentdetoutcequej’aiconnujusqu’ici.

–Pourquoi?Luidemande-jecurieuse.J’aitoujoursdumalàcomprendrepourquoiils’intéresseàmoi.–Tuesuneincroyableboufféed’oxygènedansmaviedemerdeTatum!Sesparolesmesurprennentautantqu’ellesmetouchent.JesaisqueJaydenestégnimatiqueetjeneme

fais d’illusions, si aujourd’hui les choses sepassent bien entrenous, je n’ai pas cerné cet hommequis’empareunpeuplusdemoi.

–Embrasse-moi.Ilnesefaitpasprieretm’emportedansunbaiserfougueux.Jepassel’après-midiavecJayden.Ilest

detrèsbonnehumeur,c’estunvraibonheur.Ilmeditqu’ilétaitàNewYorkcesdeuxderniersjours.Ildevaittravaillerenstudioavecungroupequ’ill’ainvitésurleuralbum.Apparemment,HollyestrentréedeTahiti,car ilapassé lasoiréeavecellehiersoir. Ilsontmangéde laglaçeet regardé la reinedesneigespourlamillièmefois.Ilestfoudesafille,çacrèvelesyeux.Enfind’après-midi,jeregagnemonbusavantqueBryanneseposetropdequestions.

JenesuispasrentrédepuisplusquelquesminutesquandBryanentre.–Merde!Tueslàprincesse,j’aiflippé!Dit-il,tendu.–Euhoui,pourquoi?J’essaiedeledireleplusnaturellementpossible.Jen’aipaspourhabitudedementiràmonfrèreetça

mefaitmaldedevoirenarriverlà,maisjen’aipasvraimentlechoix.–Tun’espasvenueetj’aiessayédet’appeller,jen’aipaseuderéponse.Quoi?Jen’aipasfaisattention.Ilfautquejememontreplusvigilante.–JesuisdésoléeBryan,jetravallaissurlepcetjen’aipasvul’heure.Tusaiscommentjesuisquand

jecommenceàfairequelquechose,jeperdstoutenotiondutemps,etjen’avaispasmontéléphoneprèsdemoi.Jesuistellementdésoléedet’avoirinquiété.

–Tuvafinirparmefaireregretterdet’avoiroffertcetruc,medit-il,endésignantmonordinateur.–Jeteprometsd’êtreplusvigilanteàl’avenir.–OK!Tuviens,onvavoirunconcert,puismangeruntrucet,cesoir,ilyaunsupergroupesurla

grandescène.–Euh…oui,maisjeprèfererentreraprèsmanger,j’aienviedebouquiner.–Commetuvoudras!Nous partons pour le festival. Le groupe que nous allons voir est pour lemoins particulier, et la

musiquen’estpasvraimentàmongoût.J’aifaitbeaucoupdeprogrèsdepuisunesemainemaislà,c’estunpeutrop!Mêmelesgarçonsn’ontpasl’airemballés.Unefoisleconcertfini,nouspartonsdîner.

–Tunevienspasauconcertaprèsprincesse?MedemandeTim.–Nonjen’aipastrèsenvie.–Jepourraisteraccompagner,situesd’accord.–TuesconscientTimquejevaisjustedel’autrecôtédelascène.–Oui,maisjeneveuxpasqu’ilt’arrivequoiquecesoit.–Jesais,etilnem’arriverarien.Ilmeregardeenfaisantlamoue.–Bonok,situveux,luiréponds-je,enlevantlesyeuxauciel.Unefoisnotrerepasterminé,Timetmoinousmettonsenroute.–Lesautresnesontpasaucourantquetuasunepetiteamie.N’est-cepas?–Non,ilsnesaventrienetcen’estpasmapetiteamie.C’estunpeupluscompliquéqueçaMaddie…Commentça!Ilsnesortentpasensemble,maisilveuttoutquitterpourelle.– Attends, tu dis tout vouloir quitter pour elle alors que vous n’êtesmême pas un couple ? Lui

demande-jesurprise.–Ouienquelquesorte.Jetel’aidit,cen’estpassimple.

–Etpourquoilesgarçonsnesaventriend’elle?Cesonttesmeilleursamis.–Jedoutequ’ilscomprennentcequejeressenspourelle.– Ce n’est pas si important. Si tu veuxmon avis, la seule chose qu’ils veulent, c’est que tu sois

heureux.–Non,jenecroispas!Onestpeut-êtreamisdepuistoujours,maisquandilsauront,toutvachanger.Maisqu’estcequ’il raconte. Ilssontamisdepuis toujoursetçanepeutpaschangeràcaused’une

fille…Soudain,uneévidencemefrappeenpleinvisage.LesparolesdeBryanrésonnentdansmatête…tunetouchespasàlasoeurd’unpote,c’estunerègled’or.Bryanavaitraisonalors.

–Tim…murmure-je.Jesensmagorgesenoueretmeslarmesmenacentdejaîr.–Madison,medit-ilavecdouceur.Ecoute,jesaisquecen’estpasbienvis-à-visdetonfrère,mais

j’enaimarredeluttercontremoimême.Jesuisépuisédefairesemblantdenerienressentirpourtoi.Timestmonmeilleuramietjenesaispascommentréagirdevantsonaveu.Ilestcommeunfrèreetje

souffrededevoirluibriserlecoeur.–Timarrête,lecoupe-jeavecdouceur.Jenepeuxpastelaissercontinueràsedévoiler.–AttendsMaddie,écoutemoi,insistet-il.–Non!Luidis-jeplusséchement.Jeneveuxpasmemontrerdureavecluietencoremoinsleblesser,maisn’est-cepasbienpluscruel

delelaissersemettreànudefaçonaussiintime,alorsquejesuiscertainedenepaséprouverlamêmechoseàsonégard.

– Je suis désolée Tim, mais je ne te vois pas autrement que comme mon ami. Tu es un hommemerveilleux,maisjenepeuxpastedonnercequetuattendsdemoi.

–Madison,tuessurprisepartoutça,maispeut-êtrequetudevraisprendreletempsd’yréfléchir.–Non,Tim,jenesuispasamoureusedetoi.–Trèsbien,crachet-ilavecdédain.C’estalorsqu’ils’éloigne,mais levoirpartirainsimefendlecoeur,mêmesimessentimentssont

platoniques,ilsnesontpasmoinssincèreetprofond.–Tim,attends,lesupplie-je,enessayantdeleretenirparlebras.Jeneveuxpasteperdre.Tuesmon

ami,murmure-je,enpleurant.Ilregardeauloinsansmeprêteraucuneattention.Sonvisageestduretfermé.–Nemedéstetepas,jet’ensupplie.–C’estbon,tuasfini!Medemande-t’il,d’unairméprisant.Moncoeursebrisedevantladuretéduregardqu’ilmerenvoit.Jelâchesonbrasquandjecomprends

quej’aiperdumonami,monfrère…Ilpartsansunmot,sansmêmemeregarder.Jemeretrouveseule,totalementperdue.C’estalorsquejememetsenroute.

QuandjetoqueàlaportedeJayden,jetremblecommeunefeuille.–Tatum?S’inquiètet-il.Jemeblottiscontresoncorpsetj’éclateensanglots.Ilmeprenddanssesbras,meconduitdanssa

chambreoùils’assiedsurlelit.Jerestecontrelui,ilmeréconforteetmebercesansrienmedemander.Nousrestonscommeçajusqu’àcequejeparvienneàmecalmer.

–Tuveuxbienmedirecequinevapasmonange?Medemandet-ildesavoixdouce,quimefaittellementd’effet.

–J’aifaitdumalàTim,etmaintenant,ilmedéteste,luiexplique-jepéniblement.Mavoixestsaccadéeetbriséeparlechagrin.–Timclebatteurquiveutquitterlegroupe?J’acquiesced’unmouvementdetête.–Tudisl’avoirbléssé.Tuveuxbienmedirecequetuasfait?

–Jeluiaiditquejen’étaispasamoureusedelui.Etmaintenant,ilmedéteste.Soudain,ilmeposesurlelitetcaressetendrementmajoueavecsamain.–Pourquoiluias-tuditça?–Ilm’aditqu’ilm’aimait.Jevoisalorssonregards’embraser.–Jecroyaisquevousétiezamis?–Moiaussi,maisapparament,quelquechosem’aéchappé.–Detouteévidence.Est-cequ’ilatentéquoiquecesoitavectoi?Dit-ilsuruntondur.–Non,onajusteparlépuis,ilestpartitrèsencolère.Ilposedélicatementsamainsousmonmentonetmeforceàleregarder.–Ecoute-moimon ange.Cemec est un abruti ! Il a pris un risque en t’exposant ses sentiments. Il

n’auraitpasdulefaires’ilestincapabled’accepterquecenesoitpasréciproque…Iln’apasàêtreencolère après toi, surtout si vous êtez amis.Et toi, ne te sens pas coupable.Tune peux changer ni sessentiments,nilestiens.Maintenant,c’estàluidevoirsivotreamitiécompteplusquetoutcequivientdesepasser.

Jem’accrocheàsoncouetjel’embrassetendrement.Ilmeprendparlatailleetilmeportedefaçonque jeme retrouve à califourchon sur lui.Mesmains remontent dans ses cheveux. Je tire doucementdessus.Ilgémitcontremabouche.J’aitellementbesoindelesentir!Jesaissislebasdesontee-shirtafinde lui retirer. Je laissemesmains courir sur son torse,mesdoigts effleurent le tatouage sur son flancgauche,unepartitiondemusiquedanslaquelleestinscrit“lamusiquedonneuneâmeànoscoeursetdesailesàlapensée”.J’embrassesoncoupendantquesesmainscaressentmondos,puisdescendentpourentourermataille.

–Touche-moi,s’ilteplaît,luimurmure-je.Ilmerapprochedelui.Seslèvressontsurlesmiennes.Noslanguesjouentl’uneavecl’autre.C’est

absolumentmerveilleux.Encetinstant,mondésirpourluiestimmense.Jeveuxêtreàlui.Jecommenceàonduerdeshanchescontresoncorps.Ilgrognedeplaisir.Sesmainsremontentsousmondébardeurpuiss’emparent demes seins qu’il caresse doucement. Je recule et je l’observe. Ses yeux sont remplis dedésirpourmoi.Jemesenstellementsexydanssesbras.Jepasseunemainsurmeslèvrespuis,jeretiremondébardeurquitombeàmêmelesol.

–Embrasse-moijustelà,luidis-je,enpassanttimidementmamainsurmapoitrine.Ils’exécuteavec laplusgrandedouceur.Ses lèvresdécouvrentmes seins. Il tire surmonsoutien-

gorgeetsalanguevienttitillermontéton.Jegémissousl’effetdecettesensationnouvelle.Jaydenmefaitdécouvrirmoncoprsde laplusexcitantedes façonsqu’ilsoit. Jesuishaletantedanssesbras.Jesensqu’ildurcit contremonentrejambe. Jebougeplus fortpour le sentir encoreplus fort. Ilpasseunbrasautourdematailleetm’allongesursonlit.Moncorpsseretrouveprisonnierdusien.Ilabandonnemesseins et reporte son attention sur mes lèvres. J’écarte les jambes pour accentuer notre contacte. J’aitellementenviedelui.Jelaissemesdoigtsdescendreentrenouspoursaisirlaceinturedesonjean.Ilserelèvelégèrement,mesaisitlespoignetsetlesmaintientaudessusdematête.

–Doucementmonange.–S’ilteplaît,j’aienviedetoi.–Moiaussi,etcrois-moi,c’estdurdepastefairel’amoursurlechamp,maisjeneveuxpasquetute

lanceslà-dedanspourdemauvaisesraisons.–C’esttoilaseuleetuniqueraison,luidis-jeavecunsouriremalicieux.Ilsouritetm’embrasseànouveauavantdes’allongersurlecôté.Ilentreprendalorsdefairecourir

sesdoigtssurmapoitrine,cequimerendencoreplusfollededésirpourlui.–Onaletemps.Tunecroispas?–Situledis,réponds-je,enfaisantlamoue.

Iléclatederire.–Tuesbiengourmandemapetitegroupie.Jerougisdevantsaremarque.–Rassure-toimonange.Tuesoutrageusementsexy,alors jevaisvraimentavoirdumalàme tenir

bien.Jenesuisqu’unmec…SesparolesmerapellentlesdouloureusesparolesqueBryanaeuausujetdeJayden.–Jepeuxteposerunequestion?–Oui,biensûr.–Tuascouchéavecbeaucoupdefilles?–Putain !Rappelle-moideneplus jamais te laissermeposerdequestions,dit-il,en rigolant.Oui

Tatum,j’aicouchéavecdestasdenanas.Saréponsemeblesse.Jem’endoutais,maisc’estplusdurdel’entendredesabouche.–Maisaucunen’avraimentétéimportante,poursuit-il.Quoi,aucune!Jemetourneversluisurprise.–Aucune?–Nonmonange,aucune.–Maislamèred’Holly!Vousavezeuunehistoireensemble,non?–LaseulehistoireentreKarenetmoi,c’estcelled’unecapotedéfectueuse.–Commentça?–Ons’est rencontrésdansunesoirée.Onacouchéensembleet troissemainesplus tardKarenme

disaitqu’elleétaitenceinteetqu’ellevoulaitgarderlebébé.Ellen’arienexigé,justequejechoisisseentrem’inverstirousortirdelaviedecetenfant.

–EttuaschoissiHolly,luidis-jetendrement.–Oui,etc’estlameilleuredécisionquej’aiprisedansmavie.Jemeblottiscontrelui.Ilcontinueàmecâlineravecdouceur.Nousrestonssilencieuxàprofiterde

l’instant.JenemesuisjamaissentieaussibienquedanslesbrasdeJayden.Misàpartlesmembresdemafamille,aucunerelationnem’apermisderessentirquoiquecesoitd’aussiintense.Maisaujourd’hui,les choses sont différentes et Jayden en est la cause. Il peut m’atteindre comme jamais personneauparavant.Au bout d’un longmoment, jeme décide à rentrer. Il faut que j’arrive avant les garçons.J’auraistellementaimerresteraveclui.Ilm’embrasseetjesensbienqu’ilaimeraitquejeresteprèsdelui.QuandjesorsPhilestlà.Ondiraitqu’ilattend.

–Philvateraccompagner.Jemeretournepourmeplaindre,maisjen’aipasletempsdedireunmotqu’ilm’embrasse.–Ilesthorsdequestionquetuteballadesseuleicienpleinenuit.Jeluisouristendrement.–Merci,bonnenuitJayden–Bonnenuitpetitegroupie.Chapitre5Ilydeuxchoixfondamentauxdanslavie:accepterleschosestellesqu’ellessontouaccepterlaresponsabilitédeleschanger.DenisWaitleyQuand jemeréveille, lessouvenirsde lasoiréed’hiermereviennentpeuàpeu :madisputeavec

Tim,lasoiréeavecJayden.Monestomacsenoueàl’idéederevoirTim.Jaydenaprobablementraison.Jenedoispasmesentircoupablesimessentimentspourluinesontpascequ’ilespéraitetsaréactionenversmoiestdéplacé.

Jemelèveetjemeprépare.Jaydenjouecesoir.J’aimeraislevoirunpeuavant.Quandj’entredanslacuisine,Timestlà.Moncoeurfaitunbonddansmapoitrine.

–Salut,dis-je,enappréhendantsaréaction.–Salut,medit-ilfroidement.Ilselèveetcommenceàpartir.–AttendsTim,ilfautquel’onenparles’ilteplaît.Ilmefusilleduregard.–Jen’aiplusrienàtedire,crachet-il.J’aidumalàcontenirmeslarmes.Ilchercheàmeblesséautantquejel’aibléssé,maisjen’aijamais

voulu le faire souffrir, alorsque luiagitdélibéremment. Je suis sur lepointde luidirequandHatcherentredanslebusetnousregardel’unetl’autre.

–Ilsvousarriventquoi?–Rien,luilance-je,ensortantdubus.Jesorsmontéléphoneetj’appelleBryan.–Salutboucled’or!–Salut,tuesoù?–EnvilleavecAntonn,onavaitdescoursesàfaire.Tuasbesoindequelquechose?–Nonc’estbon,jevaisfaireuntour.Tum’appellesquandturentres!–Okprincesse,aplus.–Bisous.Quandjeraccroche,jesuisarrivéechezJayden.Laporteestouverte,j’entre.–Jayden?Pasde réponse.J’avance vers la chambre et je comprends qu’il est dans la salle de bain, sous la

douche…MIAM!J’entre.Ilnes’aperçoitpasdemaprésence,labuéeaenvahilapièce.Jel’observeensilence.Unepartiedemoiaenviedelerejoindre.Jeveuxlesurprendre,jemesenssibienaveclui.Ilme donne confiance en moi et je ne veux pas gâcher un temps précieux à me cacher derrière mesangoisses.Jeleveux…Jeveuxêtreàlui.Jemedéshabillerapidementetj’entredanslacabine.Ilfaitunbondquandilserendcomptedemaprésence.

–Merde!Ilmeregardeentièrement…–Putaindemerde!Soufflet-il.Ilmeprenddanssesbras.J’entouremesjambesautourdesatailleetjemeretrouvecontrelaparoi.

Ilm’embrassesauvagement.Jesenssonsexedurcontremoi.Jem’agrippeàluietjecommenceàbouger.J’aibesoindelesentir.Saboucheseretrouvesurmonsein,ill’embrasse,l’avale.C’esttellementbon.

–Fais-moil’amour,Jayden.Ilsortdeladoucheensilenceetnousamènejusqu’àsonlitavantdem’yposerdélicatement.Ilse

détachedemoietmeregardeavidement.Jepeuxenfinlevoirentièrementetjeconstatequechaquepartiedesonanatomieestabsolumentparfaite.MonDieu…Lapaniques’emparedemoidevantsanudité.Jerestefigéefaceàlui,matimiditéprendledessussurmondésir/

–Tun’aspasfroid?Jenerépondspas,lesmotsmemanquentdevantcespectacle.–Monange?Jereprendsmesesprits.Ilmesouritavecdouceur.–Onn’estpasobligé,Tatum!Quoi!Non,non,non!!!–Cava,jet’assure.Ils’allongedoucementsurmoi,prendmonvisagedanssesmainsetm’embrasse.–J’aibesoindesavoir,Tatum.Tuesencoreviergemonange?Jehochelatêteenrougissant.

–Tuestellementparfaite,petitegroupie.Il enfouit son visage dans mon cou et m’embrasse avec douceur. Mes mains retournent dans ses

cheveuxpourl’encourageràcontinuer.Ildescendprogressivementversmesseins.Saboucheattrapemontéton,illesuce,letire…Cettetortureagréablemerendfolle,jemecambresouslui.Samainattrapemacuisse qu’il soulève, il se glisse contre moi. Je sens son sexe contre mon intimité. Ce contact estéléctrisant.Jesuistellementexcitée.Jecommenceàondulersousluipourlesentirencoreplusfort.

–Hum…C’esttellementbonmonange.Ilserelèvelégèrement.Sabouchecontinuesonexploration.–Tuesabsolumentdélicieuse,petitegroupie,medit-il,enm’embrassant.Je sens son souffle, juste là, dansmon intimité puis, ce sont ses lèvres.Mon plaisir ne cesse de

s’amplifier.Je sens cette tension grandir en moi et se répandre dans tout mon corps. Sa langue medécouvre,s’attardesurmonclitoris.Jenesaispascombiendetempsjevaissupportercela.Latensiongrandissanteenmoiestinsoutenable,maisjeneveuxpasquecelas’arrête,bienaucontraire.Jepasselamaindanssescheveuxcommepourm’assurerqu’ilnevapaspartir.Mongestel’encourageunpeuplusetsalangues’introduitenmoi.Cettefoiss’enesttrop.J’ondulecontresabouche.Jesaisisviolemmentlesdraps, car la tension qui me domine est trop intense. Mon plaisir explose et mon corps se brise enmilliersdemorceaux,l’orgasmerésonneenmoietj’ensavourechaqueinstant.

–Délicieuse,memurmuret-il,enremontantversmoi.Jeluisouristimidement.Ilm’embrasseetjesensmongoûtestsurseslèvres.Jemesenssiprochede

luiencetinstant.–Viensenmois’ilteplaît.–Tuessûremonange?–Jeveuxêtreàtoi.Je l’observe alorsmettre lepréservatif qu’il vient de prendre dans la table de chevet.Mon coeur

danseletangodansmapoitrine.Jesuisébahieparlatailledesonsexe.Certes,jen’enaijamaisvuenvraiavantaujourd’hui,maisjedevineaisémentqueJaydenaétébiengâtéparlanature.

–Promets-moidemediresituastropmal.–Oui.Il revient près demoi et m’embrasse passionnément. Cet homme est vraiment merveilleux. Il fait

preuvedebeaucoupd’attentionsenversmoi.Ilsaitmemettreenconfianceetjepeuxmelaisseraller.Ilprendmesmainsdanslessiennes,sesyeuxnequittentpaslesmiens.Savergesepositionneàmonentrée,il l’appuie délicatement contremes lèvres.Ma respiration s‘accélere enpensant à la douleur que j’aipeurderessentir,mais jeveuxlesentirmoi.Ilcommenceàmepénétrer, lapressionsefaitdeplusenplusforte.Unepartiedeluiestdéjàenmoi.

–Tatum?Medemandet-il.–Vas-y,jesuisàtoi.Ilpoussed’uncoupetilesttotalementenmoi.Jemecambresousl’intensitédeladouleur.–Respiremonange,çavapasser.Jefaiscequ’ilmeditetj’inspirecalmement.–Jevaisbougerdoucement,ladouleurvapartir,meprévienst-il.J’acquiesce.Soncorpscommencesesvas-et-vient.Ilaraison,ladouleurdisparaitprogressivement

pourlaisserplaceauplaisir.Chacundecescoupsdereinsmefontdécouvrirdenouvellessensationstoutaussiincroyablelesunesquelesautres.Jepassemesjambesautourdesataille.Jeleveuxplusloinenmoi.

–Putain,c’esttropbon,grognet-ilàmonoreille.Jem’accrocheàsoncouetjecommenceàbougerenrythmeaveclui.Jeviensàsarencontrecequile

fait gémir contremabouche.L’orgasmemeguette, je sens la tension se répandre,m’emporter dans le

plaisir.–Jayden…murmure-je.–Oui,monange,c’estbon.Tuestellementserrée.Jebougeplusvitedevantl’imminencedemonorgasme.–Jeviensavectoimonange,putain,emmène-moiavectoi.Nousbougeonsplusvite.Nosdeuxcorpss’entrechoquentencoreetencore.J’accueilleladélivrance

del’orgasmedansuncrideplaisirintense.Soncorpssetend,ilgrogneetjouitviolemmentencriantmonnom.Alorsqu’ilm’embrassetendrement,nosdeuxcorpsencoreimpregnésdel’orgasmequenousvenonsdevivres’apaisentpeuàpeu.

–TuesincroyableTate,medit-il,avecadmiration.Jeleregardeavecmalice.–Oui,tun’étaispasmalnonplus,luidis-je,ensouriant.–Pasmal…Voyezvousça!Tuesunepetitegroupiedifficileàsatisfaire.Jeris.– Jeneveuxpasparaître impoli,mais je jouedansquelquesheures, et je suisbonpourme laver

puisquetut’esinvitéedansmadouchecettefois.–Oui,ok!Jevaistelaissertepréparer.–Tupeuxresterettereposer,outupeuxvenirsousladoucheavecmoi.Tuvasvenirmevoirjouer?–Jesaispassij’aienviedevoirtonnuméroderockstar,torsenudevantunefouledenanasquite

jettentleurspetitesculottes.–Tuesbiencyniquemonange.Celadit,moiaussi,çametapesur lesnerfs.Lemieux,c’estdese

retrouverplustard.–D’accord.Aprèsêtrepasséesousladouche,jerentrechezmoi,laissantJaydensepréparerpoursonconcert.–Tuvasfairequoicetaprès-midiPrincesse?MedemandeBryanpendantquejemangeunsandwich.–Jevaismereposer,jesuisépuisée.Cette partie de jambes en l’airm’amiseHS. Je préfère rester au calme et attendre lemoment de

revoirJayden.–OK!Jevaisrejoindrelesautres!Tum’appellessituveuxquel’onseretrouveunpeuplustard.–Oui,pasdeproblème.AplusAprès avoir finimonpetit encas, jem’allonge surmon lit. J’aimeraisdormir,mais jene cessede

penseràcequivientdesepasseravecJayden.C’étaitunmomentincroyableetlasensationquecelaàprovoquerenmoimefaitmesentirtellementdifférente…plusfemme.Jen’auraisjamaisimaginéquemapremièrefoisseraitaussiintenseetJaydens’estmontrésiattentionnéetdoux.Riennepouvaitêtreplusparfait.Jem’endorsperduedansmespensées.Quand,jemeréveille,jemesenstoutedrôle,c’estl’effetJayden. Il memanque. Je sais que je n’aime pas son attitude sur scène et encore moins la horde degroupieshystériquesquivaavec,maisj’aienvied’êtreaveclui.Jemelèvepourmerafraîchir.Jeveuxêtreparfaitepourlui.Moinsdevingtminutesplustard,jememetsenroutepourlefestival.J’arriveàlahauteurdelagrandescène.J’aidespapillonsdansleventreàl’idéedelerevoir,cematintoutaétésifantastique. Jamais auparavant, je ne m’étais sentie aussi proche de quelqu’un. Jayden est un hommemerveilleux,ilmefaitmesentirtellementbien.

JemerendsencoulissesetjecroisePhil:–Salut,tusaisoùestJayden?–Madison,tunedevraispasêtrelà!Medit-iltrèssérieusement.Pardon!Pourquoijenepourraispaslevoir?–J’aimeraislevoirPhil,s’ilteplaît.–Cen’estpasunebonneidée,crois-moi,medit-ilgêné.

Qu’est-cequecelaveutdire!Lapeurs’emparedemoi.Jesaisquequelquechosenetournepasrond.–Emmène-moilevoirmaintenantPhil!M’énerve-je.–Commetuvoudras.Je le suis. Il m’emmène jusqu’à une loge improvisé. J’entre et je découvre Jayden assis dans un

fauteuil.Ilaleregardperdudanslevide.Moncoeurfrappefortdansmapoitrine.Jel’aidéjàvuainsietjesaisquejenevaispasaimerlasuite.

–Jayden?–Putain!Qu’est-cequ’ellefoutlàbordel?Hurlet-ilsurPhil,quandsesyeuxseposentsurmoi.–C’estmoiquiaitinsisté.Cen’estpasdesafaute,luidisjeavecdouceur.J’essaiededésamorçerlabombeavantqu’ellen’éclate.–Jevoulaisjustetevoiravantquetunemontessurscène.Jem’approchelentementafindel’apprivoiser.–C’estfait,alorsvast’enmaintementMadison!Jemesuisbattueavecluipourqu’ilm’appelleparmonprénometnonparceluiquemonpèreavait

choisitpourmoi,maisaujourd’hui,l’entendremenommerainsimefaitl’effetd’uncoupdepoignarddanslecoeur.

–Tuneveuxpasquejeresteunpeuavectoi,jecIlselèvesubitementetsaisitmonbras.–Non,vast’enputain!Ilmetireverslaporte.J’essaiedemedégager,maisilestfort.Jepanique.–Lâche-moiJayden!Jesuissérieuselà.Jeteconseilledemelâcher,luidis-je,enmedébattant.Ilrigoleméchamment.–Maispourquituteprendsaujuste.Sonhaleineempestel’alcool.–Tuasbu?Jayden,pourquoitufaisça?Explique-moi,jeveuxt’aider!Ilsemetàriredeplusbelle.– Mon ange ! Tu crois que parce que je viens de te sauter, tu peux me comprendre et m’aider

maintenant.Tuestellementnaîve,c’estpathétique!Ilyatellementdehaineetdeméprisdanssesparoles.Jesenstoutmoncorpssebriser.Leslarmes

memontentauxyeux.Commentunhommepeut-ilêtreaussidifférent,c’estincompréhensible.Jenepeuxplussupportersonregard.Cen’estpasmonJayden.Non!Cen’estpasl’hommeàquijemesuisoffertecematin.Jevoudraisêtrecapabledepartirloindelui,delehaïr,maisjenepeuxpasoublierl’hommeattentionnéetgentilqu’ilestquandilestsobre.Dansceregardremplidecolèreetdehaine, ilyaunhommeperdu.Jemedégagedesonempriseetlepousseviolemmentdecolère.

–Jevaistelaisserpuisquec’estcequetuveux!Onparleraquandtuserasredevenutoimême.–Jemefousdecequetuasàmedire!–Trèsbien!AurevoirJayden.Ilnevoudrarienentendredanssonétat. Jepréferepartiretnepas luidonner lapossibilitédeme

blesserdavantage.Jequittelapièce.Jeneveuxpasassisteràsonpetitnuméro.Jeparset jequitte le festival. J’erre

pendantunebonneheureaumilieudesgensquidéambulent,jenesaispasoùaller,jemesenstellementperdueetj’aisimal.Commentleschosesont-ellespubasculeraussivite?Jen’arrivepasàcomprendrecequiluiprend.Pourquoiagit-ildelasorte?Jesuisterrifiéeàl’idéequeBryanaitraison.Peut-êtreluiai-jedonnécequ’ilvoulait?Sic’estlecas,jen’aiplusaucunintérêtàsesyeux.Sonconcertnedevraitpastarderàsefinir,jedécided’alleràsonbus.Jeveuxl’attendre.Mêmes’ilneleméritepas,jeveuxêtrelàs’ilabesoindemoi.Jesuisperduedansmespenséesquandj’entendsdesfillesglousser.Jelèvelesyeux. Il est là avecunepouffedans chaquebras. Ilmebrise le coeurpour ladeuxième foisde la

journée.–Ellesdégagenttoutdesuite!siffle-je.Jesuisfurieuse.C’estsoitellessoitmoi,ildoitfaireunchoix.Lesfillesleregardentperplexe.–Jayden?!?–C’estquicettepétasse?Demandelarousseanorexique.–Laferme!LuiordonneJayden,avantmêmequej’aipurépondre.–Ilfautquel’onparle,luidis-je.–Barrez-vous!Dit-ilauxdeuxpouffesenleslâchant.Il se dirige vers moi. Nous entrons dans le bus sans même leur prêter attention. Je les entends

vociférerderrièrenous.Jem’installedansunfauteuil,luirestedebout.–Monpèreestpartilejourdemonneuvièmeanniversaire.Cejour-là,ondevaitfaireunefêteavec

mesamis.Mamèrepréparaitlegoûterpendantquejejouaischezmavoisine.Onvoulaitsebaigner,alorsjesuisrentréepourmettremonmaillot.Quandjesuisarrivéeàlamaison,j’aientendumamèrepleurer.Jesuisalléedanslacuisine,monpèrelafrappaitalorsqu’elleétaitparterre.Jemesuismiseàlefrapperpourdéfendremamère.Ils’estretournéversmoietm’adonnéuncoupauvisage.Jesuistombée,matêteaheurtélesoletj’aiperduconnaissance.Quandjemesuisréveillée,j’étaisàl’hôpitaletmonpèreétaitparti.

Jemelèveetjecroisemesbrassurmapoitrine.–L’alcooletlaviolencem’ontvolémonenfance.Jenepeuxaccepterqueçarecommenceavectoi!

Luidis-jefermement.Tunepeuxpasmeblessercommetul’asfaitaujourd’hui.Jecroissincèrementquetuesunhommebien,sinonjeseraipaslà,maisilvafalloirquetuleprouves.Tun’asrienàmeprouveràmoi,laseulepersonneàquituasquelquechoseàprouverc’esttoimême!Jesuisjustelàpourtedirequesituasbesoind’aider,tupeuxcomptersurmoi,luiexplique-je.

–JesuisdésoléMadison,maisjevoudraisquetut’enailless’ilteplaît,lâchet’il,enregardantsespieds.

–Jayden,laisse-moitevenirenaide,l’implore-je.–Maisréveille-toiputain!Hurlet-il,enlevantlesyeuxversmoi.J’aiobtenutoutcequejevoulais

detoicematin.Ilsemetàrire.–Unevierge:jen’avaisjamaisessayé.Je suis figée par la dureté de ses propos. Je sens mon coeur voler en éclats. La douleur et

l’humiliationse répandentdans toutmonêtre.Magorgesenoue, je ravale les larmesquimenacentdem’envahir.Jamais jen’airessentipareillesouffrance.Jemesuisconfiéà lui, je luiaifaitpartdemespeursetlui,mebriseavecunetellefacilité.Ilmeregardestoïquecommesicelanel’atteignaitpas.Ilesttotalementdétaché,nesemblerienressentir.Jesorsdubussansunmot,sansunregardpourlui.Ilfautcroirequejemesuistrompé,commentj’aipuêtreaussistupide!Jerentreetjefilesousladouche.Unefoissousl’eau,jemelaissealleràmonchagrin.Jen’aiqu’uneenvie,rentrerchezmoi,revoirmamère,oubliermarencontreavecJaydenetsurtout,neplusjamaisavoiràfaireàlui.Unefoisquejemesenslégerementmieux,jesorsetjemecouche;jem’endorsinstantanément.

Amonréveil, lanuitest tombéeet lebusestvide. Jeme lèvepéniblementet jemedirigevers lacuisinepourmangerunmorceau.Surlefrigo,jetrouveunmotdemonfrèrequimeditqu’ilssontsurlefestivalpourledernierconcert.Jeregardel’heure;23h15,jedécidederetournermerecoucher.Jeneveuxpas les voir de peur de ne pas réussir à dissimulermapeine.La nausée, quime suit depuis cetaprès-midi,medécouragedemenourrirconvenablement.Jemetsmoncasqueet j’essaiedetrouverduréconfortavecmonsieurChopin.Jen’entendspaslesgarconsrentrer,jemesuisendormie.

Lesjourssuivantspassentrapidement.NousavonsprislaroutepourAlbuquerquelelundimatin.Legroupejouaitmardisoir,puiscefûtSantaFe jeudisoir.Jenesuispasbeaucoupsorti.J’ai lemoralà

zéro.TimnemeparlequequandilestobligéetJaydennem’aplusdonnésignedeviedepuisdimanche.Jesaisquec’estmieuxainsi.Ils’estservidemoietm’ablesséevolontairement,maisilmemanque.J’aitellementdemalàcomprendrecequis’estpassé.Toutallaittellementbien,jemesentaissiprochedelui, ilaétésigentil,commentpeutonfaireça?Etpourquoi?Justepourdusexe?Jesuis totalementperdue et de nombreuses questions se bousculent dansma tête. Cematin, nous sommes en route pourDenver.C’est le festival ceweek-end et je sais qu’il sera là. Je ne veuxmêmepas sortir du bus.Ladernièrechosedontj’aibesoin,c’estdetombersurlui.Nousarrivonsvendrediendébutdesoirée.Lesgarçonsveulentallermangeretvoirunconcert,maisjerefusedelesaccompagner.Ilesthorsdequestionquejemettelenezdehors.Jeprendsunlivreetjebouquinejusqu’àcequejem’endorme.

Lelendemainmatin,lavoixdeTimmeréveille.–Maddie,mapuce!Ilsembleinquiet.J’ouvrepéniblementlesyeux.–Quoi?–Tufaisaisuncauchemar,est-cequeçava?–Oui,luidis-je,enluitournantledos.–Tumemanquesmapuce,murmuret-il.Jenerelèvemêmepas.Lacolèrequejeressenspourluiesttropgrande,ilm’aabandonnéalorsque

j’ai été honnête avec lui. Je suis enragée après Jayden qui se soit servi demoi de la sorte et je suisfurieuse aprèsmoi d’avoir été aussi stupide. J’ai tellement hâte que cette tounée se finisse, et que jerentrechezmoi.J’aiessayédenégocieravecmamèrepourpouvoirrentrerplustôt.Ellesemblevraimentfatiguée,alorsj’aiinsistépourrentrerafindepouvoirl’aider,maisellen’arienvoulusavoir.

Ilestplusde11h00quandjemelève.Jenesuistoujourspasdécidéeàsortir.Jemetraîne,jesuistellementlasse.

– Cet après-midi, tu sors de ce putain bus Maddie ! Me lance mon frère, alors qu’il revient dufestival.

–Jen’enaipastrèsenvieBryan,j’enaimarredetouscesconcerts.–Maisqu’est-cequit’arrivemaprincesse?Jevoisbienquequelquechosenevapas.Jelutteconteleslarmesquimenacentdemetrahir.–Rien,jetejure,j’aijusteenvied’êtreàlamaison.– Je saisquecen’estpas faciledevivre ici aveccinqmecsdansunespaceaussiétroit,mais on

s’amusebienquandmême.–Oui,biensûr!Vousêtesadorablesavecmoi.JesuisdésoléeBryan.– Tu vas bientôt partir pour leMassachussetts princesse. On est heureux que tu sois là avant ton

départ.Jepleure,c’estplusfortquemoi.Pourlapremièrefois,depuisquej’aiétéacceptéeàHarvard,je

n’aiplusenvied’yaller.Jemeblottiscontremonfrèreetjepleuretoutesleslarmesdemoncorps.Je m’en veux tellement de gâcher ces moments précieux avec ma famille à cause de Jayden. Et

maintenantBryansefaitdusoucipourmoi.–Jet’aimeMadison,jeseraitoujourslà,tulesais?–Oui,moiaussi,jet’aime.–Tuasquinzeminutespourtepréparer.Onvafaireuntour.Jemesuissurlepointdeprotester,maisilmecoupe.–Pasdediscussionpossible,fileetplusvitequeça.Je luiobéis.Quinzeminutesplus tard,nousnousmettonsenroute.Nousrejoignons legroupepour

déjeuner.–Tuveuxmangerquoimapuce?MedemandeTim.Ils’estradouçidepuishier,malgrétout,jesuistoujoursfâchéeaprèslui.Ilm’afaitsouffrir.

–Justeunesalademerci,réponds-je.Quelquesinstantsplustard,ilvients’assoirprèsdemoietmetendmasalade.Jeluisouris,génée.–Jetedemandepardonprincesse,medit-il.–Tum’asfaitmaldélibéremment.Alorsquemoi,jen’aijamaischercheràteblesser.–Jesais,dit-illesyeuxbaissés.Jevoulaisjustequetunouslaissesunechance.Tunemeregardes

pasdelabonnefaçon.Tuneveuxvoirquel’amioulefrère,qu’importe!Maissituacceptaisdemevoirdifféremment,peut-êtrequetessentimentspourraientchanger.Jecroisquetuaspeur.Moiaussijesuiseffrayépartoutça,maisjet‘aimeetjenepeuxrienyfaire.Acceptedepasserdutempsavecmoi,laisse-moiunechancedeteséduire.S’ilteplaît.

–Jeneveuxpasquetutefassesdesillusions.–Non,jenem’enfaispas,jeveuxjustequetuessaies.–Ok!Ilsourit.Nouspassonsl’après-midiàvoirdesconcerts.Timn’estjamaisloindemoi.Saprésence

meréconforteunpeu.J’aitellementbesoindemonami,mêmesijenepeuxpasvraimentluiexpliquercequej’ai.Ilsefaittardetlesgarçonsdoiventsepréparerpourleurconcert.

Legroupen’estpasmontésurscènedepuisdixminutesquejereçoisuntextodeJayden.J’hésiteàlesupprimersansl’ouvrir,maislatentationesttropforte.

Ilfautquejeteparle,vienss’ilteplaît.J’efface son texto sans prendre la peine de répondre.Cinqminutes plus tard, je reçois un second

message.JesuisdésoléTatum,j’aimeraisquel’ondiscute.Jesuiscomplètementperdue.Jenesaispasquoifaire.Jaydenm’afait tellementsoufffir.C’estvrai

quenousavonseudesbonsmomentsetilsaitsemontreradorablequandilsobre.JerepensebeaucoupàcequeBryanm’aditquandnousavionsdiscuteràTucson,quepeudemecsméritentquejeprennedesrisquespoureux.Malgrécequ’ilm’afait,jerestepersuadéequeJaydenenvautlapeine.Etpuis,ilyaHolly,jedoisavouerquejepensebeaucoupàelle.

Tuesoù?Dixminutesaprèsavoir reçuson texto, jesuisdevantsonbus. Je toque,maispersonnene répond.

Bizarre!Jedécided’entrer.–Jayden?Pasderéponse.J’avance.Lacuisineestvide.J’entredanssachambre,iln’yapersonne,maisàquoi

jouet-il?Jeprendsmontéléphoneetjel’appelle.Sasonnerieretentitjustederrièremoi.Sonportableestsurlatabledechevet.Jem’approche.Monregards’arrêtesurplusieurspetitssachetsblancsquisetrouventsursonoreiller.Jelesprendsdansmamain.J’aitroppeurdecomprendredequoiils’agit.Jenepeuxpasycroire.C’estencorepirequetoutcequej’avaisimaginé.

–Qu’est-cequetufaislà?Je me retourne. Il vient de sortir de la salle de bain. Je n’ai jamais eu autant envie de frapper

quelqu’unqu’àcetinstant.–C’estquoiça?Luidis-je,enluimontrantlessachets.Ilal’airpaniqué.–Putain,c’estquoiça?Crie-je.–Tatumdonne-moiçaetvat’en!Crachet-il.–Vatefairefoutre!Jebougepasdelà,luidis-jedéterminée.Tuvoulaisquel’onparle,alorsoui,on

vaparler.Depuisquandtutedrogues?–Caneteregardepas.–Excuse-moi !Mais tumeprendspourquiau juste?Pourunepouffequivient tevoir jouerdans

l’espoirdesefairesauterparlegrandJayKnox.Jesuisunefillebienetjem’intéresseréellementàtoi.

Alorsoui,çameregardeparcequejetiensàtoiespèced’abruti!Ilmeregarde,ahuri.–Tutedroguesdepuisquand?Ilrestesilencieux.–Répondsmoi,luiordonne-je.–Quelquesmois,m’avouet-iltristement.Jem’assiedssurlelit,sonnéeparsaréponse.–Jen’arrivepasàcroirequetuensoisarrivélà.–TuneconnaispasmavieMadison,alorsjet’interdisdemefairelamorale,medit-ilénervé.–Lafauteàqui!M’emporte-je.Jet’aiparlédemoi,demonpère,tucroisqueçaaétéfacilepour

moi,maistuesimportantalorsj’aiprislerisquedem’ouvriràtoi.Alorstuarrivespeut-êtreàtetrouverdebonneraisondeprendrecettemerde.Pourtant,tuavaisuneseulebonneraisondenepascommencer:tafille!

–Vat’en,toutdesuite!Medit-ilfurieux.J’appuielàoùçafaitmaletlaréactionestimmédiate.–Non!Jenepartiraipas.Tum’asditdevenir,jesuislà.–Moi,jet’aidemandédevenir?N’importequoi!–Tum’asenvoyéunsmsiln’yapastrenteminutes.Tuperdslatête?Luidis-je,enluimontrantmon

téléphone.Ilsemblecontrarié.–Cen’estpasmoiquit’aitenvoyécemessage.C’estLuke!Jesuisdéçueparsarévélation, iln’apasenviedemerevoir.Jenesaispascequejefais ici.De

touteévidence,jenesuispaslabienvenue.–EtpourquoiLukem’envoiedesmessagesensefaisantpasserpourtoi?–Parcequ’ilestpersuadéquetupeuxfairequelquechosepourmoi.–Est-cequec’estlecas?Ilnerépondpas.Ilfautqu’ilcomprennequejesuislàpourlui,qu’ilestimportantpourmoi,aurisque

dem’exposeretdeluidonnerunenouvellechancedemefairesouffrir.–JesuisamoureusedetoiJayden.Ilrelèvelatêteversmoi,surprisparmonaveu.–Jeveuxêtrelàpourtoi.Onpeutyarriverensemble.–Commenttupeuxdireçaaprèstoutcequejet’aifait?Jemelèveetjemeplantedevantlui.–Dis-moiquetuveuxquejeparteetjeleferai.Tun’entendrasplusparlerdemoi.Tupourrasfaire

cequetuveuxavecça.Jeluimetslessachetsdanslamain.–Oualors,jeresteetonsebatcontreçatouslesdeux.Tuesunhommebien.Jecroisentoietçace

n’estpastoi!Jen’aipasbesoindeteconnaîtredavantagepourenavoirlacertitude–Jenesaispascequejedoisfaire,m’avouet-il.

–Ilfautquetutefassesaider.Onnepeutpasyarriverseul,c’esttropgrave,maisjeteprometsqu’onvayarriver,luidis-jeavecdouceur.Faismoiconfiance,jet’enprie…

Ilmesaisitpar la tailleet seblottit contremoi.Aprèsuncourt instant, ilmedéposesur le lit.Sabouchemecouvredebaiser,puisilposesatêtesurmonventre.

–Jeteprometsd’êtretoujourslàpourtoi!Jelecâlineetjesenssoncorpssedétendredoucementsousmesdoigts.Sarespirationsefaitdeplus

enpluslenteetjecomprendsqu’ils’estendormi.Jenesaispascommentjevaisgérertoutçà,maisjecomptebientenirmapromesse,qu’importecequeçamecoûtera.Ilabesoindemoietjesuisincapable

derenonceràlui.Quandjemeréveille,Jaydendortprofondément.Jeregardel’heure,paniquéeàl’idéequemonfrère

serendecomptequejeluiaimenti.Ilestuneheuredumatin.Mince,j’espèrequelesgarçonsnesontpasrentrés.JemelibéreducorpsdeJayden,cequinesemblepasleréveiller.Jeluilaisseunpetitmotetjefileenvitesse.Unefoisdanslebus,jeconstatequejesuisseule…ouf!Quandjemecouchecettenuit-là,moncoeurestpartagéeentremonbonheurderetrouverJaydenetparmacraintedenepouvoirl’aideràs’ensortir.Jem’endorslapeurauventre.

Jecoursjusqu’aubusdeJayden.J’aihâtedelevoir.Ilm’abeaucoupmanqué.Laporteestouverte.J’entreetjemedirigeverssachambre.Ilestallongésurlelit.Sesyeuxsontvides.Ilnerespireplus,seslèvressontbleues.Jem’approcheetlesecoueenhurlantsonnom.Jepleurequandjesensquel’onmesecoue.

–Maddie,tufaisuncauchemar,cen’estrien.–Bryan?–Oui,toutvabien,meditil,enmeserrantdanssesbras.Chut,c’estfini.Jesanglotedanssesbras.–Ilestquelleheure?–10h30,àpeuprès.Jemelèverapidement,ilfautquejevoisJayden.–Tufaisquoi?Luidemande-je.–Jesuisvenuprendremaguitare,onvabosseravecLuke.–Ok!–Cavaaller?–Ouiexcuse-moi,jenesaispascequ’ilm’apris.–Tuveuxvenir?Meproposet-il,alorsqu’ilvientderécupérersaguitare.–Nonmerci,jevaisallermeballader,fairedesphotos.–OK.Ilm’embrasse.–Aplustardprincesse.–Aplus…Aprèsunedoucherapide,jecourschezJayden.Monrêvem’afaittellementpeur.J’aibesoindele

voir,dem’assurerqu’ilvabien.J’entreen trombe,et jemedirigevers l’arrièredubus. Ilestdans lacuisine,lasurprisedemevoirarrivercommeçaselitsursonvisage.Jesautedanssesbrasetjeleserrefort.Heureusement,cen’étaitqu’uncauchemar,ilvabien.J’écrasemabouchesurlasienne,j’aienviedelesentir,c’estunbesoinincontrôlable.Ilmerendmonbaiseretmeportejusqu’àsonlit.Ilm’embrasseavecferveur.Jemecambresouslui,jeleveuxenmoi.Jeluienlèvesontee-shirtetjedéfaislenoeuddesonjogging.

–Monange…–Jeteveuxenmoi,j’enaibesoin.Ilmedéshabille,puisôtesonpantalon.Iltendlebrasverslatabledechevetetprendunpréservatif.

–Jepeuxlefaire,s’ilteplaît.Ilsourit.Jesaisislepetitsachetargentéetjeledéchire.Jeluienfiledélicatementetleprenddansma

mainquicommencealors lesva-et-viensautourde lui.J’adore lesentirdurcirdansmapaume, j’aimel’effetquej’aisurlui.

–C’estbonmonange,continue!Jefaiscequ’ilmedit.–Putain,j’aitellementbesoindetoi.Mamainrelâchesaprise.Jeleregardeetjememordslalèvrepourleprovoquer.

–Tourne-toi,mets-toiàquatrepattes,m’ordonnet’il.Unefoisquejesuisenposition,ilmesaisitparleshanchesetseplacederrièremoi.–PutainTatum,tuasunculmagnifique.Jelesenspousserlègerementcontremeslèvres.Songlandtitillemonsexe.–Accroche-toimonange,medit-il,enresserrantsesmainssurmeshanches.Ilmepénètred’uncoup,jecriesouslaviolencedesonassaut.Ilressortetrecommenceenrépetant

cegesteplusieursfois,puisilsemetàbougerenmoi.Jesuissonrythme.Ilaccèlerelacadenceetmoiaussi.Jeleveuxauplusprofonddemoi.

–PutainTate,tumerendsdingue.Ses paroles me font redoubler d’ardeur. Je lui rends chaque coup de reins. C’est absolument

incroyable!Jesensquel’orgasmemonteenmoi.–J’ysuispresque,lepréviens-je.Viensavecmois’ilteplaît.Ilgrogne.–Jesuislàmonange.Il continue de me baiser avec force avant que je sois submergé par mon plaisir qui se répand

violemment en moi. Je sens son corps m’envelopper. Il me serre et il jouit en gémissant de plaisir.Ensuite,ilmeportedélicatementpourm’allongercontreluietsenichedansmoncou.

–Cavamonange?–HumcIlrigole.–Tuétaispresséedemevoir,cematin?–Hum…j’aifaituncauchemar.–Raconte-moi.Jemetournepourluifairefaceetjel’embrassetendrement.–Tuétaismort.Jet’avaisperdu.–D’oùlabaisetorride!Je rougisenpensantàcequivientde sepasser. Jemesuismontrée trèsaudacieuseet jen’aipas

l’habituded’êtreaussientreprenante.–Tuesadorablequandturougis!Dit-ilenrigolant.–J’aipeurJayden!–Moiaussimonange.Ilposedélicatementunemainsurmajoue.–Mais je saisqu’onvayarriver, sionmarchemaindans lamain.Personnenem’a jamaisautant

donnéd’espoirquetoi.Il m’embrasse et me fait l’amour avec une infinie tendresse. Nous sommes encore au lit en fin

d’après-midi. Jaydens’est endormi. Jem’inquiètecar il jouece soir et j’aipeurde sa réaction.Nousn’avonspasencoreparlédecequenousallonsfairepourl’aideràsesortirdel’enferdeladrogue.Ilvafalloiragir rapidementetnousfaireaidercar,seulsnousnepourronspasyarriver. Ilvaavoirbesoind’uneaidemédicale.Pourl’instant,jesuistropheureusedeleretrouveretqu’ilsoitprêtàs’ensortir,etpuisilyaceconcertquiarrive.Jedoisgérerleschosespetitàpetit.Ilfautqu’ilapprenneàassurerunconcertsansalcool,nidrogue.

–Aquoitupensespetitegroupie?Medemande-t-il.Jesuistellementperduedansmespenséesquejenemesuispasrenducomptequ’ils’estréveillé.–Acesoir.Çavaaller?–Tuseraslà?–Oui,biensûr.–Alorsçadevraitaller.

–Jevaisrepasserparchezmoimechangeretonseretrouvelà-bas.–Ok,maisavant,j’aibesoinquetumerendesunservice.–Dis-moi!Ils’approchemalicieusement.–J’aibesoinquetuviennesmesavonnersousladouche.–Jepensepouvoirfaireçapourtoi,dis-je,enrigolant.Aprèsladouche,jeviensdesortirpourallermechanger,quandilmerattrapeetm’embrasseavec

fougue.–Fais-vitepetitegroupie…–Promis.Je rejoins Jayden en coulisses quelques minutes plus tard. Il est déjà prêt à monter sur scène. Il

semblesoulagerquandilmevoit.–Petitegroupie,s’exclamet’il.–Oui,jesuislà,çava?Jepeuxfairequelqueschosepourtoi?–Non,non!Tueslà,c’esttoutcedontj’aibesoin–Ok.Nousrestonssilencieuxjusqu’àcequ’ilmontesurscène. Ilm’embrasseavecdouceuravantdeme

laisserpourretrouversesfans.J’ai tellementpeurpour lui. Ilsembleunpeuperdu,mais leschansonss’enchaînentetJaydenparaîtdeplusenplusàl’aise.Jemedétendségalement.Lepublicestdéchaîné.Ilya toujours labandedegroupieshystériques.Pourl’instant,ellesontencoreleursculottes.Jaydenestplussagequed’ordinaire,mais lepublicne luien tientpas rigueur. Il jouependantunpeuplusd’uneheure.Quandilsortenfindescène,ilmeprendparlataille,mesoulèveetm’embrasse.Ilestheureux.

–Jevaisprendreunedouche.Aprèsj’aimeraisqu’onaillemangerquelquepartenville,çateva?–Oui,avecplaisir.Nousprenonsladirectiondubusmaindanslamain.Anotrearrivée,Bryanestdevantàattendre.Il

lèvelesyeuxversnousets’approchefurieux.–Putaind’enfoiré!Hurlet-il,jevaistedémolir.Jaydensefigesousl’effetdelasurprise.Moncoeurfaitunbond.Jesaisqu’ilfautquej’agissesinon

Bryanvalefrapper.Jem’avanceaudevantdemonfrèreetessaiedelestopper.–S’ilteplaîtBryan,calmetoi!Ilessaiedeforcerlepassage,maisn’osepasmepousser.Ilneveutpasmefairedumal,ilsaitceque

j’aivécuavecnotrepèreetjecomptebienlà-dessuspouréviterlepire.–Bryan,jet’ensupplie,nefaispasça!–MaisbordelMadison!Cemecestunvraiconnard!Commenttupeuxêtreaussidébile?Crachet-

il.–Jet’interdisdeluiparlercommeça!SiffleJayden.–Toi,tun’aspasàmedirecommentparleràmasoeur!Jeneveuxplusquetularevois!–Bryan!–Maddieestenâgedefairesespropreschoix.–Oh,etc’estluiquetuchoisisMadison?Unmecquisautetoutcequibouge,quiboit,quisedrogue.

C’estçaquetuveux?–Cane te regardepas ! Jene tedemandepasd’approuver.Tun’as rienà dire, c’est différent, je

coucheavecquijeveux…–Tuascouchéaveccetabruti!IlmepousseetfoncesurJayden.–Tuasposélamainsurelle,enfoiré!Hurlet-il.J’essaiedeleretenirparlebras,maisilmepousseviolemment,jetombeparterre.Jaydensaisitmonfrèreparletee-shirtetlesoulève.

–Plusjamaistulèveslamainsurelleoujejurequejetetue!Bryannebronchepas.Ilmeregardemelereleverencoresonnéparsongeste.–Jayden,repose-le,s’ilteplaît!–Tuasdelachanced’êtresonfrère,dit-il,enlereposantàterre.–Maddie,onrentre!Medit-il,sansquitterJaydendesyeux.–Non,j’aid’autresprojetsBryan.Ilmeregarde.–Soitturentresavecmoitoutdesuite,etj’oubliecequivientdesepasseretçaresteentrenous,soit

tuprendstesaffairesetjeneveuxplusterevoir.–Pardon?–Tuastrèsbienentendu.Situcroisquejevaisaccepterquetudétruisestavieavecunmeccomme

lui.Monproprefrèremeforceàchoisirentremafamilleetl’hommequej’aime.Riennepouvaitmefaire

plusmal.–Commenttupeuxmedemanderça?–Décide-toivite.–Tatum,tudevraispartiravectonfrère.JeregardeJayden,ilal’airsitriste.–Jen’aipasàchoisirentrevous,c’estridicule.Jaydenmesaisitlamainetm’amènelégèrementenretrait.–Parsavectonfrèremonange.Nefaispascettebêtise.–Non!Tuasbesoindemoi.–Tumedonnedel’espoirpetitegroupie.Jetejurequejevaism’ensortir,pourHolly,etpourtoi.–Jeneveuxpastelaisser.–Jelesaisbien,maissiturestesavecmoi,tuvasleregrettertoutetavie.Jetejurequetun’aspas

finid’entendreparlerdemoi.Onvaviteseretrouver.Jel’embrasse.–Jet’aimeJayden.Ilposeunemainsurmajoue.–Tuestoutcequejedésiredanslavie.Faisattentionàtoietpromets-moidem’appellersiçaneva

pas.–Jetelepromets.Jepleure,jeneveuxpaslequitter.–Vas-ymonange.Jepassedevantmonfrèresansluiprêterattention.Jesuisfurieuseaprèslui.Lecheminduretourse

fait dans un silence pesant.Une fois à l’intérieur, jeme dirige vers la salle de bains,maismon frèrem’interpelle.

–QuoiencoreBryan!Tuaseucequetuvoulais.Jepréfèreallermecoucher.–Tunecroispasquetuvast’entireraussifacilement.–Facilement!Tuasl’impressionquec’estfacile.Tumetraitescommeuneenfantstupide,incapable

defairepreuvedediscernement.–Tucouchesaveclui,alorsoui,tuesstupide!–C’estquelqu’undebienmalgrélesapparences.Tun’essaiesmêmepasdeleconnaître.Tuécoutes

cequ’onditdelui,plutôtquedetefairetonpropreavis.–Jeneveuxsurtoutpasleconnaître,tuasraison.–Tutefichespasmaldecequejeressens,toutcequit’intéresse,c’estquejefassecequetuveux.

TumedéçoisBryan.Mesparolesleblessent,jelevoisbien,maisluiaussimefaitdumal.

–Jevaismecoucher.–Onn’apasfinicettediscussion.–SiBryan!Jen’aiplusrienàtedire.J’entredans la salledebains et jemeprépare pour allerme coucher. Seule dansmon lit, je lutte

difficilementcontreles larmesquimenaçentdem’envahir.J’ai tellementpeurquandjepenseàJaydenquiestseulavecsesdémons.BryannevoudrajamaiscomprendrequeJaydenestunhommebien.Ilnevoitpasplusloinquel’imagequ’ilpeutdonnerdelui,maisilyaunhommebonetperduaufonddelui.J’ensuisconvaincue.Jesuistouchéedelaconfiancequ’ilm’accordeet jeneveuxpasledécevoir.Jevoisbienque Jaydennecomptepas facilement sur lesgenset jeneveuxpas luidonnerde raisondepenserqu’ilaeutortenplaçantsesespoirsenmoi.J’aidumalàm’endormircesoir-là.Quandj’arriveenfinàtrouverlesommeil,jenefaisquedescauchemarsoùjefinistoujourspasperdreJayden.

Quandj’ouvrelesyeuxlelendemain,jesuisanxieuse.Nousdevonspartircematinetjen’enaipaslamoindreenvie.M’éloignerdeJaydenmedéchirelecoeuretleschosessontsitenduesavecBryanquelasemaine risqued’être longue. Jeme lèvepéniblement. Jesuis sur lepointdesortirquand j’entends lavoixdeBryanàl’éxterieur.

–Ilfautlasurveiller,qu’ellen’essaiepasdelerevoiràSaltLakeCity,luiseralà,c’estsûr.–Oui,ilnefautpasqu’ilpuisseluimettredesidéesdanslatête.JereconnaisaisémentlavoixdeTim.Non,maispourquiilsseprennentàlafin.–Jen’arrivepasàcroirequ’elleaitpuse faireavoiraussi facilement.Mercidem’avoirprévenu

quandtulesassurpris.Alorsc’estcommeçaqu’ill’adécouvert!Tim,monsoit-disantmeilleurami,m’atrahie.Justeparce

quejenesuispasamoureusedelui.Ilafaitcelapoursevenger.J’aitoujoursétéuneamiefidèlepourTim.Jen’aijamaisdefrasques,jemesuistoujoursbiencomportéeenversmafamille.Jetravailleduràl’école, je ne fume pas, je ne bois pas, rien et voilà le résultat, onm’espionne, onme surveille, enremettantencausemacapacitéàjugerlesgens,sansaccorderlemoindreintérêtàmessentiments.Cettefoiss’enesttrop!Jefiledanslecouloiretjepréparemonsac.Jaydenabesoindemoietpourl’instant,ilestlaseulepersonnequej’aienviedevoir.Enquelquesminutes,monsacestprêt,jesors.

–Oùtuvas?MedemandeBryan,enselevant.–Jem’envais.–Aveccetabruti?Hurlet-il.–Non,avecl’hommedontjesuisamoureuse.Jemefouspasmaldecequetupensesdelui.Ehoui,

au premier abord, on peut avoir unemauvaise image de lui.Mais apparemment, les apparences sonttrompeuses,lâche-je,enregardantTim.Tun’estqu’unenfoiré,commentas-tupumefaireça?

–Tims’inquiètepourtoi,commenoustous!Jesuisprised’unrirenerveux.–LaseuleraisonpourlaquelleTimestvenutevoir,c’estquej’airefusésesavances,ouvrelesyeux

Bryan!Timregardemonfrèrevisiblementinquietdesaréaction,maiscederniernebougepassouslechoc.–Jaydenapeut-êtredesdéfauts,mais ilestbienplus intègreque tesamis. Iln’apasvouluque je

resteavecluihier.Ilnevoulaitpasquejemedisputeavectoi,maistunemelaissespluslechoixBryan.Tunemelaisserajamaisvivremaviecommejel’entends.

Jemeretourneetjepars.J’aiprismadécision,l’avenirmedirasic’étaituneerreur,maisjedoislefaire,pourmoi,maisaussipourJayden.Jeveuxluidonnerunechancedes’ensortir,àluidelasaisir.

Chapitre6Il ne faut avoir aucun regret pour le passé, aucun remords pour le présent et une confiance

inébranlablepourl’avenir.JeanJaurès

Quandj’arriveàl’emplacementdeJayden,jetombesurPhil:–BonjourPhil.–Madison!Ilestsurpris.–Salut!Iln’estpasenformecematin.C’estbienquetusoislà.

Jeluisouristimidement–J’espèrepouvoirl’aider,dis-je,anxieuse.–Tul’asdéjàbeaucoupaider,qu’importel’issue!N’oubliepasquejamaispersonnen’afaitpourlui

cequetoi,tuasfait.–MerciPhil.Jemonte,jeposemonsacàl’entréeetjemedirigeverslachambre.Jaydenestdansladouche.Je

m’allongesurlelitenl’attendant.–Petitegroupie?Jemeredresse,ilestjustedevantmoi.–Salut!Ils’agenouilledevantmoi.–Qu’est-cequetufaislàmonange?Medemandet-il.Samainestdansmescheveux.–Jefaisunchoixetc’esttoiquejechoissis–Tunedevraispas.Jen’aifaitquet’apporterdesproblèmesdepuisquel’onseconnait.Etpuis,jete

l’aiditjevaismesoigner.Ilnefautpasquetut’inquiètespourmoi.–Jenesuispasrevenuedepeurquetucontinuesàtedroguer,jesuislàparcequejet’aimeetqueje

veuxêtreavectoi.–AlorstuviensavecmoiàNewYork?–Oui,situveuxbiendemoi.–Tun’aspasidéeàquelpointjeteveux.Nous quittons le festival dans la matinée. Un jet nous attend dans un petit aéroport privé de la

banlieuedeDenver.C’estlapremièrefoisquejeprendsunavionprivé.C’estd’ailleurslapremièrefoisquejevaisàNewYork.Jaydenmeditquenousavonscinqheuresdevol.J’enprofitepourmereposer.Amonréveil,Jaydentravaillesursonordinateur.Jemeredresse.Illèvelesyeuxdesonécran.

–Tuasbiendormi?–Ouiçava!–Jen’aimepastevoirmalheureusepetitange.Jesaisquec’estdemafaute.Jeviensm’installersursesgenoux.–Non,cen’estpastafaute.Bienaucontraire!J’aipassémavielenezdansunbouquin,àmecacher,

depeurderessentirleschoses,deprendredesrisques,jeneveuxplusdeça.Jeveuxvivrevraiment,ettoi,tum’endonneslecourage.Necroispasquetunemefaispasdebien.

–Jet’aimeTatum,dit-il,encaressantmajoue.–Moiaussijet’aime.Nous atterrissons à NewYork en fin de journée. A l’aéroport, une voiture nous attend pour nous

amenerchezJayden.IlvitàManhattan.Sonappartementestabsolumentmagnifique,c’estunimmenseloftdansunvieilimmeubleenbriquesrougesavecunedécorationstyle“industriel”,j’adore.

–MonDieu,c’estimmense.J’aimebeaucoup!VousavezungoûtcertainmonsieurKnox.–C’estcequejemedisquandjeteregardepetitegroupie,metaquinet-il.–Tumefaisvisiter?Dis-je,enrigolant.Ilmesoulèveparlataille.Jepassemesjambesautourdeluietjem’accrocheàsoncou.–Avecplaisir!Oncommenceparlachambre,medit-il,avantdem’embrasser.La pièce est grande et lumineuse. La décoration est de style “industriel”, comme le reste de

l’appartement.Ilnousallongesursonénormelit.–Jesuiscontentquetusoisici,mêmesilescirconstancessontmerdiques.–Moiaussi.Jeveuxprofiterdecesinstantsavectoi,qu’importelesraisonsquinousontamenésici.–Jemedemandecommentilasu.Jen’aiparléqu’aLukeetiln’auraitjamaisriendit.J’aiconfiance

enlui.–Oui,Luken’yestpourrien.Tuasdemeilleursamisquemoi.Ilmeregardeperplexe.–C’estTimquinousavus.Ils’estempressédeledireàBryan.–Lebatteuramoureuxdemonange.–Oui.–Jenesuispassurpris.Celadit,moiaussi,jeferaisn’importequoipourpouvoirêtreavectoi.–Commentpeut-ilprétendrem’aimeralorsqu’ilestprêtàmeblesser justeparcequejenel’aime

pascommeillevoudrait?Ilnem’aparlépendantdesjoursaprèsqu’ilm’aitavouésessentiments.– C’est un abruti, voilà tout. D’ailleurs, mieux vaut ne pas perdre de temps à parler de lui. J’ai

d’autresprojetspourtoi,monange.–Tiensdonc…Etdequoiest-ilquestion?–Deplaisir!Ettoi,tuestrophabillée.Ilcommenceàmedéshabilleretrapidementjemeretrouveensous-vêtements.Jemetortilledevant

lui,j’aibesoindelesentir.Lentement,ilenlèvesontee-shirtetsonjean,puisilvientmerejoindre.–Jeveuxtegoûtermonange,medit-illeregardestremplidedésirpourmoi.Ses lèvres se posent sur mon ventre. Il l’embrasse quelques instants, puis il se redresse pour

m’enlevermaculotte.Saboucheestsurmoijustelà…Cettesensationestincroyable!Salanguetrouvemonclitoris.

–Monamour,c’esttellementbon!Jeglisselesmainsdanssescheveux.Jeneveuxpasqu’ils’arrête.Jecommenceàbougercontresa

bouche.J’aibesoindeplus.Ilmecomprendets’introduitenmoi.Jesavourelaprésencedesalangueenmoi.

–J’aibesoindetoi,viensenmoi…Ilselèveetpartdanslasalledebain.Asonretour,ilestnu.Jeledévoredesyeux.Cethommeest

une pure merveille. Il se positionne contre mes lèvres. Son sexe me pénètre avec la plus grandeurdouceur.Jaydennemequittepasdesyeux.

L’intensitédumomentmedonneleslarmesauxyeux.Jemesensenharmonieparfaiteaveclui.Lesvas-et-vientcontinuentdoucement.Onseregarde,s’embrasse,secâline.Ilmefaitl’amoursimplement.Achaquecoupdereins,ilnousamèneunpeuplusprèsdeladélivrance.Jesenssoncorpssetendredansmesbras.Ilesttoutproche.

–Jeviensavectoimonamour.Ilbougeplusprofondémentenmoi,auborddel’orgasme.Soncorpssecrispetotalement.–Jet’aimemonange,memurmuret-il,alorsqu’ilserépandenmoi.Sesparolesont raisondemoiet je le rejoinsdansunorgasmefracassant.Nousrestonsunmoment

dans les bras l’un de l’autre, aucun de nous n’a envie de briser ce moment magique. Après un longmoment,jerompslesilence.

–Quelestleprogrammepourcettesemaine?–KarenmedéposeHollydemainmatin.Mince, je vais rencontrer sa fille. Je n’ai pas vraiment l’habitudedes enfants.J’espère que tout va

biensepasser.–Jemesuisdisqu’onpourraitallerfaireuntouràCentralPark.Tupourrasfairelatouriste,etj’ai

prisrendez-vouschezlemédecin,jeudi.–Bien,jeviendraiavectoisitulesouhaites.–Oui,jeprefère.Ilselèvebrusquement.–Tuvasoù?Reviens.

–Ilfautquejetenourrisse.Ilpartendirectiondelaporte,nucommeunverre.–Tudoisprendredesforces.–Pourquoi?Luidemande-jeperplexe.–Jenet’aifaitvisiterquenotrechambre.Moncoeurs’emballe,“notrechambre”!Leschosesvontunpeuvitelà,non?Lelendemainmatin,nousdéjeunonsensilencedanslacuisine.JesuisanxieusederencontrerHolly

aujourd’hui. Je crois que j’ai peur qu’elle nem’aimepas.Elle a toujours eu son père pour elle touteseule,etjeveuxpasqu’ellepensequeleschosespuissentchangerparcequejesuislà.

–Petitange?Jesorsdemaréfléxionenentendantsavoix.–Tuespartieoù?–Jesuisavectoi.–Dis-moicequitepréoccupe.–Siellenem’aimepas,bredouille-je.Iléclatederire.–Jayden,râle-je.Cen’estpasdrôle.Ils’approcheetmeprenddanssesbras.–Mafillenevapast’aimer,ellevat’adorer.Jen’aipaslemoindredoutelà-dessus.–Si tu ledis.Maintenantque tues là, tupourraism’embrasser, luidemande-je, en resserrantmon

étreinteautourdesataille.Jen’aipasbesoindemerépéter.L’interphone retentit dans l’appartement.Mon coeur fait un bon. Je suis timidement Jayden jusque

dansl’entréeduloft.Ilouvrelaporte.J’entendsunepetitevoixdansl’escalier.Ellechante.Tiensdonc!Onsedemandedequielletientcela.

Iln’yapasquelavoixqu’Hollyaencommunavecsonpère.Elleadebeauxcheveuxblondslongsetondulés.Sesyeuxsontgriscommesonpapa.C’estunemagnifiquepetitepoupée.Ellesautedanslesbrasdesonpèreet lui faitungroscâlin.C’est tropmignon ! Jeme tourneversKaren,c’estune trèsbellefemmeavec lescheveuxnoirs,degrandsyeuxbleuxetunebouched’un joli rosevif.Ellemeregardecurieusement.Apparemment,ellenes’attendaitpasàcequeJaydensoitaccompagné.

–Bonjour,dit-elle.–SalutKaren,luirépondJayden.Machérie,tudisbonjouràTatum.C’estuneamiedepapa.Elleva

resteravecnous.–Bonjour,medit-elletimidement.–BonjourHolly.Jesuiscontentedeterencontrer.Tonpapam’abeaucoupparlédetoi.–Monpetitange,tuvasdéposertesaffairesdanstachambre,demandeJaydenàHolly,enlaposant

parterre.Ellesemetenroute.–Karen,jeteprésenteTatum.

Jelasalue–Tatumestmapetiteamie.Ellevientpasserquelquesjoursavecmoi.J’espèrequeçanetedérange

vis-à-visd’Holly,maisças’estfaitàladernièreminute.–Non,c’estbon.Désolée…C’estjustequejen’aipasl’habitudedelevoiraccompagner,etencore

moinsparunefemme.J’aiétésurprise,dit-elle,ens’adressantàmoi.–Ilyapasdemal.MercideluilaisserHollymalgrémaprésence.–Cen’estrien!Parcontre,situpouvaisveilleràcequ’ilnelalaissepasmangerdesucrerieavant

d’allerdormir.EllesetourneversJayden.–Nemedispasquecen’estpaslecas,jesaisquetumens.Ilrigole.–Jevaislesurveiller,larassure-je.–Bon!Tumeladéposemercrediaprès16h00.J’aiunrendez-vous.–Oui,pasdesouci.Hollyrevient.Elleditaurevoiràsamère.Karennoussalueets’enva.Unefoisquenoussommes

seuls,Hollydemandeàsonpèredevenirjoueravecelle.Illasuit.Jedécidedeleslaisserseretrouveretjemedirigeverslacuisinepourleurprépareràdéjeuner.JeviensdemettreleslasagnesaufourquandJaydenmerejoint.

–Tun’espasobligéedefaireça.–Jesais.Jelefaisparplaisir.J’aimecuisiner.–Oùas-tuappris?Medemande-t-il,enprenantplaceautourdel’ilôtcentral.–Mamèreaunrestaurant,alorsaprèsl’école,j’allaissouventlarejoindre.Jepassaisbeaucoupde

tempsdanslacuisineàregarderlecheftravailler.–C’estunebonnefaçond’apprendre.–Jepeuxteposerunequestion?–J’aipeurdetedireouimaintenant,dit-il,enfaisantlagrimace.–Tun’espasobligéderépondretusais.–Ok,vas-y!–Tuveuxbienmeparlerdetesparents?Ilsecrispe,ladouleurselitsursonvisage,cequimefaitregretterimmédiatementmaquestion.–Tun’espasobligéJayden,laissetomber,jesuisdésolée,luidis-je,confuse.–C’estjustequejen’aipasparléd’euxdepuisplusdevingtansmonange.–Cen’estpasgrave,Jayden.–Ilssontmorts,j’étaisunpeuplusvieuxqu’Hollyquandilsonteuleuraccidentdevoiture.Ilposesurmoiunregardremplidetristesse.Moncoeursebrisedevantsonchagrin.Jenesupporte

pasdelevoirmalheureux.–Monamour,murmure-je,jesuistellementdésolée.Excuse-moidet’avoirforceràteremémorerdes

souvenirsaussipénibles.–Non,çavamapetitegroupie,net’inquiètepas.J’aiétéélevéparmesgrands-parentspaternels.Ils

ont toujours été cool avecmoi,mais ils étaient assezvieux jeu, alorsquand j’ai commencéà fairedurock, ils n’ont pas trop aimé. Globalement, les choses se sont bien passées, mais il y a toujours eul’affrontemententredeuxgénérations.Magrand-mèreestdécédée ilya sixans, etdepuis, jen’aipasrevumongrand-père.Ils’estrenfermédanssonchagrinetnesouhaiteplusvoirpersonne.J’aiessayédereprendrecontactavecluiaprèslanaissanced’Holly,maisilneveutriensavoir.

–C’estvraimentdommage.Jesuissûrequetuluimanques.–Peut-être,maisjenepeuxrienfairesiluinefaitpasd’effort.–Oui,tuasraison.

C’estalorsquelapetiteHollyfaitirruptiondanslacuisine.–Casentbon!S’eclamet-elle.Onmangequoipapa?–Tatumapréparédeslasagnes.Catetente?luidemande-t-il,enlaprenantsursesgenoux.–Hum,j’adore.Jepeuxavoirdelaglaçe?–EuhcJaydenmeregardehésitant.MonDieu,cethommenedoitjamaisdirenonàsafille.–Jepourraisnousfaireunecoupedeglaçegéante,maisaprèsleslasagnes,dis-jegentimentàHolly.–D’accord,répondt-elle.–Tuétaisprêtàdireoui?Demande-je,enreportantmonattentionversJayden.–Bahcoui,maisneledispasàKaren,mesuppliet-il.–Cen’estpaspossible.Tuneluirefusesrien,n’est-ce-pas?–Pourmadéfense,jelavoissipeu,etpuisquandellemeregardeavecsapetitefrimousse,tuveux

quejefassequoi?–C’estsûrquevucommeça!Essaiedenepasluilaisserfairen’importequoi,commemangerdela

glaçeavantlerepas.Jet’assurequ’ellenet’aimeraspasmoins.–Ok,jevaisfaireattention!Dit-il,enrigolant.Aprèsdéjeuner,nouspartonsendirectiondeCentralPark.Lajournéeestmagnifique.C’estvraiment

agréable.Hollyestadorable,etJaydenestcomplètementsouslecharmedesafille.Jeprendsplusieursphotos d’eux ensemble, ils sont tellement beaux.Le parc est immense, je n’étais jamais venue àNewYork;c’estavecungrandplaisirquejedécouvrecetendroitdontj’aitantentenduparler.D’ailleursmonappareilestmisàcontribution.Acerythmelà, jevais remplirmacartemémoireenunriende temps.Aprèsdeuxbonnesheuresdebalade,Hollymontredes signesde fatigue.C’estune longuepromenadepourunepetitedesonâge.Nousreprenonsdonclechemindelamaison.LavisitedeCentralParknousaouvertl’appétit.Jememetsaufourneauxpourleurfairedescrêpes.Quandj’arriveausalon,jetrouveJaydenquisemblechercherquelquechose.

–Tuasperduquelquechosemonamour?–Oui,mafille.Jerigole.–Jesuisnulàcachecache,jenelaretrouvejamais.Jeremarquequelerideaudelagrandebaievitrédusalonbouge.–Derrièrelerideau,luimurmure-je.Ilmesouritetfileretrouversafillequiritauxéclatsquandsonpèrelasaisitpar la taillepourlui

faire des chatouilles. Je ne crois pas avoir rien vu d’aussi adorable. Mon coeur fond complètementdevantcespectacle.Jaydenestbienplusdétendu.IlsembleenpaixquandHollyestprèsdelui.Jemesouviens qu’il m’ait dit que de choisir de devenir père a été la meilleure chose qu’il ait faite. Jecomprendsexactementcequ’ilvoulaitdire.

Nousnousinstallonsdanslacuisinepourdégusternoscrêpes,Hollyauntrèsbonappétit.–Papa,c’esttonamoureuseTatum?Luidemandejoyeusementsafille.Ilsouritenmeregardant.–Ouimonpetitange,c’estmonamoureuse.–Vousallezavoirunbébé?Saquestionmefaitavalerdetraversmagorgéedesoda.–CavaTatum?S’inquièteJayden.Jehochelatête.Ahcetteenfant!–Parcequemoi,jeveuxunesoeur,pasunfrère.Lesgarçonssontembêtants.–Holly,Tatumetmoin’allonspasavoirdebébé.–Pourquoi?

–Cen’estpaslebonmoment.Paslebonmoment,c’estpeudeledire.J’aidix-huitansetavoirunbébéestladernièrechosequeje

désire.Jeparspourunlongcursusuniversitaire,etpuisnousnenousconnaissonspassuffisamentpourenvisagerquoiquecesoitd’important,deplus,nousavonsbeaucoupdechosesàrégler.

–Maisquandalorspapa?–Jenesaispas…bientôt,dit-ilenmeregardant.Ilvabientropviteàmongoût,etcelanemeditrienquivaille.Unefoisnotregoûterterminé,jeme

metssurmonordinateurpourtriermesphotos.JeveuxmesortirlesparolesdeJaydendelatête.Jeneveuxpastropypenser,maisjesaisquejevaisdevoirlefreinerunpeu.Jecomprendsqu’ilsoitplusâgéquemoi,etpuis,iladéjàHolly.J’imaginequ’unenfant,celaluiparaîtmoinseffrayantqu’àmoi.Jefinisparmeplongercomplètementdansmesphotos.Jenepenseplusàrien.LavoixdeJaydenmefaitleverlesyeuxdel’écran.

–Tuesavecmoi,petitegroupie?–Ouidésolée,tumedisaisquoi?–Tuaimeslechinois?–Oui,j’adore.–Jevaiscommanderledîner.Tuveuxquelquechoseenparticulier?–Tuneveuxpasquejeprépareàmangerplutôt?–Non,tuenasassezfaitpouraujourd’hui!–OK!Jetelaissechoisiralors,jenesuispasdifficile.C’estalorsquelasonneriedemontéléphoneretentitdanslapièce,c’estmamère.Mince,Bryanadu

luiparler,ellevaêtrefurieuse.Jaydenmefixe,ilvoitquejepanique.–Monange?–C’estmamère.–Tudevraisluiparler,rassure-la.Jerassemblemoncourageetdécroche:–Bonjourmaman.–Tutemoquesdemoi?Bonelleestaucourantetçaneluiplaitpasdutout–Maman,onnepourraitpasenparlerquandje

serairentrée?–J’aiaumoinslebonheurd’apprendrequetuvasrentrer.–Biensûr,jenesuispaspartiedéfinitivement,Bryanaduaggraverleschoses.–C’estvrai,alorscethommen’apasdixansdeplusquetoi,ilneboitpas,nesedroguepasetce

n’estpasuncoureurdejupons?–Maman,cen’estpasaussisimple.Peux-tu,s’ilteplait,mefaireconfiance?–Etpuisquoiencore!Maisqu’est-cequ’ilteprend?– Ilme prend que je fais exactement ce que tu voulaismaman, je vis ! Je n’attends pas que vous

compreniez.–Puis-jesavoiroùtues?–JesuisàNewYork.–VousfaitesquoiàNewYork?–Onestchezlui.Ils’occupedesafillependantquelquesjours.–MonDieuMadison.–Maman!JeseraiàLosAngelespourlefestivalcommeprévu.Jaydenjouelà-basaussi.– Très bien ! Tu m’envoies des messages pour me dire que tu vas bien. On aura une sérieuse

discussionquandturentreras.–Oui,jet’aimeMaman.

–AurevoirMadison.Ladisputeavecmamèremetouchebeaucoup.Onneseprendjamaislatêted’habitude.J’essaiede

nepastropmontreràJaydenquenotreconversationm’ablessée.Jeneveuxpasqu’ilsesentecoupable.Nousdînonstranquillement,Hollynousracontedesd’histoiresplusfarfelueslesunesquelesautres.Elleesttrèsdrôleetdéborded’imagination.

Après le dîner vient l’épineuse question du choix du programme télévisé, et je sais déjà qui vagagner.Hollyveutregarder“lareinedesneiges”,maissonpèresembleêtrelasdelevisionner.

–Holly…Onleregardetoutletemps.Onpeutmettreautrechose.Tatumn’asûrementpasenviedelevoir.

–Enfait,jenel’aijamaisvu.Hollymefixecommesij’étaisunextraterrestre.–T’asjamaisvu“lareinedesneiges”?–Nonmapuce,jel’aijamaisvue.Tuveuxbienleregarderavecmoi?Ellesetourneverssonpèreetluitirelalangue.–Jevouslaissegagner,maisc’estladernièrefois.Jevouspréviens.Nousnousinstallonsdanslecanapé, jemeblottisdans lesbrasdeJayden,Hollys’allongesur les

genouxdesonpère.–Jesuis foutuavecvousdeux,murmure t-il lavoixchargéd’uneémotionfortequimebouleverse

totalement.Quandlefilmsetermine,Hollydortprofondémentsursonpapa.Illaportejusqu’àsonlit,pendant

quejevaismepréparerpourallermecoucher.Ilmerejointquelquesminutesplustard.–Tatum,pourtoutàl’heure,cettehistoiredebébé,c’estjustequ’Hollym’aprisaudépourvu.Jene

veuxpasquetuflippesàcausedeça.–Alorstun’envisagespassérieusementd’avoirunautreenfant?–Jen’yaipasvraimentréfléchi,maisjecroisquej’aienviedebeaucoupdechosesavectoi.Ilsetientderrièremoi,lesmainssurmeshanches.Ildégagemanuqueetm’embrasse.–Pourl’instant,j’aienviedetebaiser.Ilpasseunemaindansmonshortdenuitettitillemonclitoris.J’appuiematêtesursonépaule.Son

autremainpassesousmondébardeurpourattrapermonsein.Leplaisirmonterapidementenmoi.–Jaydens’ilteplaît!–Ouipetitegroupie.Dis-moicequetuveux.–Baise-moi.Sesbrasmesaisisentparlataille.Ilmeportejusqu’aulitsurlequelilmejettesansménagement.Je

l’entends retirer sa ceinture, puis vient le tour de son jean et son caleçon. Je jette un coupd’oeil pardessusmonépaulealorsqu’ilprendunecapotedansletiroirdelatabledechevet.

–Tuneprendspaslapilulepetitange?Jesecouelatêtenégativement.–Ilvafalloirremédieràça.Jeveuxtesentirvraiment.Ilenfilelepréservatifetmeretiremonshort.–Putaincejolipetitculmerenddingue.Jevaislebaiserluiaussi.Jemetendlégerement.Sesparolesm’excitentetm’effraientenmêmetemps.–Net’inquiètepaspourtoncul.C’estunexercicequidemandedelapratique,maisunjourprochain,

jevaisjouirdanstonpetitculserréettuvasadorerça.Ilmepénètreetcommenceàmepilonner.C’estpartipourunelonguenuitdesexe.Cethommen’est

jamaisrassasié.Quand je me réveille le lendemain matin, je suis magnifiquement endolorie et le coupable dort

paisiblement,m’enveloppantdesoncorps.

–Tatum,j’aifaim.J’ouvresubitementlesyeux,Hollysetientaupieddulit.–Okmapuce,jevaisvenir.JemelibèreducorpsdeJayden,j’enfileuntee-shirtetjemelève.Quandj’arriveprèsd’elle,Holly

metendlesbras,elleestencoreendormie.Jelaprendspourluifaireuncâlin.–Cateditqu’onprépareunpetit-déjeunerpourtonpapa?–Oui.–Alors,c’estparti.Jeviensdefinirlespancakes,Hollydécorel’assiettedesonpapa,quandilentredanslapièce.–Bonjourmesanges.–Papa!Ellesautedesontabouretetcourtverssonpère.–Ont’afaitàmangeretmoi,j’aidécorétonassiette.–Mercimachérie.Ill’embrasse,lareposeetvientsepositionnerderrièremoi.–Bonjourpetitegroupie,commentçavacematin?Medemandet-ilmalicieux.–J’aimalpartout,luiréponds-jediscrètement.Iléclatederire.–Cen’estpasdrôle.Ils’éloignelesourireauxlèvres.–Alorsquefait-onaujourd’hui?Hollyetsonpères’échangentunregardcomplice.Dois-jecommenceràm’inquièter?–Youpi,onvaaumusée!S’exclameHolly.–Aumusée?Demande-jeàJayden.–Lemuseumd’histoiresnaturelles…Elleadorecetendroit,onyavatoutletemps,m’expliquet-il.–OK,alorsc’estpartipourlemusée!–Saufsibiensûr,tuasdumalàtedéplacer,petitegroupie….Ilsemoquedemoil’enfoiré.Jeprendsunorangeetluijettedessus.Ilrigoleenlarattrapant.Ilestpresquemidiquandnousarrivonsaumusée.Toutdesuite,Hollynousdemanded’allerdansla

galeriesurl’explorationdel’espace.J’apprendsqu’ellerêvedevenirastronaute.Ellemefaitdécouvrirlagaleriequ’elleconnaitparcoeur.C’estunvraiplaisirdel’écouter.Onvoitquel’espacelapassionnevraiment.Aprèsavoirétéauthéâtredel’espace,nousallonsdéjeuneraurestaurantdumusée.Quandnoussommesinstallésàtable,HollyetJaydenn’arrêtentpasdechanter,ilssonttrèsdrôles.Unefoisquemonpetitduoafinidereprendredesforces,nouspoursuivonsnotrevisite.

–ViensTatum!Jevaistemontrerlesindiens,medit-elle,enmeprenantparlamain.Etnousvoilàpartispourlagalerieconsacréeauxindiens.Hollym’expliquecommentilsvivaientet

se nourrissaient. Puis direction la galerie sur les mammifères de l’Amérique du nord. Je suis trèsimpressionnéeparlesreprésentationsdecesanimaux.Lemuséeestvraimenttrèsenrichissant.J’adore!

Lorsquenousquittons lemuséeenfind’après-midietnousprenons la routedeGreenwitch-villagepourramenerHollychezKaren.Nielle,niJaydenn’ontvraimentenviedeseséparer.

–Tureviensbientôt,tupromets?–Ouimonange!Onsevoitlasemaineprochaine,etpuisnouspartonsbientôtenvacances.–Tatum,tuparsavecnous?–Euhcjenesaispasencoremapuce.–J’espèrequetupourras.Tufaistropbienàmanger.J’éclatederire.Cettepetiteestunestomacsurpattes.–Moiaussi,j’aimeraisbeaucoup.

EllequittelavoitureavecJayden.Sousleporche,Hollyseretourneetmeditaurevoir.Jesuissouslecharmedecettepetitefille,moiaussi.QuandJaydenrevientquelquesminutesplustard,ilparaîttriste,laséparationd’avecsafillelefaitsouffrir.C’estévident.

–Cava?Luidemande-je,inquiète.–Oui,c’estjustequ’ellememanque.–Latournéetoucheàsafin.Etpuis,commetuluiasdit,vousvousverrezlasemaineprochaineet,

dansquelquesjours,vousserezenvacancesensemble.J’essaiedeleréconforter.–Ouijesais,maisilyaurauneautretournée,unautrealbum,desvoyagesdepromo.C’esttoujours

commeça.J’enaimarreTate, jeveuxunevienormaleetsimple.Jeveuxunevraieviedefamille.Jeveuxcequejen’aipaseuétantenfant.AvecHolly,jesaisqueceseratoujourscompliqué.Jenevivraijamaisavecelle.Maislaprochainefois,jeveuxfaireleschosesbien.

Laprochainefois?Unebouleseformeaufonddemagorge, j’aipeurqu’ilveuillealler tropvitepourmoi.Jesuisperdue,j’aibesoinqu’onyailleendouceur.Jel’aime,jen’aiaucundoutelà-dessus,maisluiavécubeaucoupdechoses,alorsquemoi,jesuisàl’aubedemavie.Jerestesilencieuse,jenesaisplusquoidire.

–Parle-moiTate.Ilserendcomptequejepanique.–Jenesaisplusquoipenserdetoutça.Tumeparlesdebébé,deviedefamille,c’esthyperflippant.

J’aidix-huitans,j’entreàl’universitéenseptembre,jeveuxêtrechirurgien.J’enaipourneufansd’étudesJayden.

–Chirurgien,rienqueça!–Arrêtedechangerdesujet.Jem’énervealorsqueluisemetàrigoler.–Faistesétudes,devienschirurgien,ettoutlerestearriveraquandtuserasprête.Onalaviedevant

nous.–Jeteconnaisdepuisquinzejours.–Etalors?Jen’aipasbesoindepluspoursavoircequejeressenspourtoi.Jamaispersonnenem’a

faitéprouvercequetumefaisressentir.J’aiattenduçatoutemavie,jenevoisqueça.Jemefousd’avoirdixansdeplusquetoietjemefousdeteconnaîtredepuisquinzejourstoutcommedetesnombreusesannéesd’études.Jet’attendsdepuistroplongtempspourperdreplusdetempsàmeposerdesquestions.

–Jaydencluidis-jedoucement.Ilmetoucheauplusprofonddemonêtre.–Laisse-nousavancerendouceur,d’accord?–Maintenanttusaiscequej’attendsdenous!Jetelaissetoutletempsquetusouhaites,tantqueje

suisprèsdetoi,dit-il,englissantsamaindanslamienne.–Jet’aime.–Moiaussimonange.Tun’aspasidéeàquelpoint.Nouspassonslasoiréetranquillement.LeloftparaîtvidesanslapetiteHolly.J’imagineJaydenseul

danscegrandappartement.Jecomprendsdemieuxenmieuxladétressedel’hommequej’aime.Ilmetbeaucoupd’espoirenmoi, jem’enrendscompteet jesens toutcepoidssurmesépaules.Jedésire lerendreheureux,maisj’aipeurdenepasêtreàlahauteur.Quandjemeréveillelelendemain,Jaydenestdéjàdebout.Ilestassissurlereborddelafenêtre, leregardperduauloin.Jem’approchedeluiet leprendsdansmesbras.

–Jepeuxfairequelquechosepourtoimonamour?Ilsecouelatêteetseblottitcontremoienmeserrantfort.–TutremblesJayden!

–Jen’ai rienprisdepuis trop longtemps. Jen’enprendspas tantqueça, je te jure,bredouille t-ilhonteux.

Jem’agenouilledevantluietposeunemainsursajoue.– Je te crois, on va voir tonmédecin tout à l’heure. Il va te poser certaines questions, comme la

fréquencedetesprises,laquantité,etdepuisquandtuenprends.Selontesréponses,ilvateproposerdessolutionsqu’iljugelesplusadaptéesàtadépendance.C’estimportantquetusoistotalementhonnête.Situneveuxpasquejesoislà,jecomprendrais.Après,sachequetoutcequetudirasnesortirapasdelapièce.

–Jeveuxquetusoislà,jeveuxtraverserçaavectoi.Tumedonnestellementdeforce.–Jeserailà,etpasseulementaujourd’hui.Jeprendslevolantpourallerchezlemédecin.Jaydenn’estpasdanssonétatnormal.Jesuisdeplus

enplusinquètepourlui.Quandnousentronsdanslecabinetdumédecin,Jaydenestcomplètementcrispé.Au fur et àmesure de l’entretien, il se détend.Lemédecin lui pose beaucoupde questions. Il répondparfois difficilement. Je vois qu’il est gêné.Lemédecin lui conseille une cure de plusieurs semaines,maisilrefusecatégoriquement.Ilneveutpasêtreséparédesafille.Ildoitassurersatournéeetsurtout,ilapromisàHollydel’emmenerenvacances.Ilsdécidentalorsd’untraitementmédical,derendez-vousréguliers pour suivre le bon déroulement de son sevrage et des réunions pour les drogués anonymes.Jayden semble très optimiste, cela me rassure, même s’il a refusé la cure dans un établissementspécialisé.

Après notre rendez-vous, nous rentrons rapidement car Jayden est fatigué. Il veut s’allonger etmedemande de rester près de lui. Une fois qu’il dort profondément, je me lève et je déambule dansl’appartement.Mavieaprisuntournantà180degrèsdepuisqueJaydenenfaitpartie.Cequidevaitêtrequelquessemainesdevacancesforcéessetransformeenunchangementdedirectionpourmonavenir.Jepenseàmafamilleetàtoutcequim’attendencore.J’aiplusieursbataillesàmener,laplusimportanteétantlesevragedeJayden.Monfrèrememanque,jedoisvivreçatouteseule.J’aitoujourseumafamilepour me soutenir, mais là, je ne l’ai pas avec moi mais contre moi, c’est tellement déroutant etdouloureux.JeprendsmontéléphoneetcomposelenumérodeBryan:–Allô!

Ilmerépond,c’estdéjàça.–Salut.Jevoulaisjustem’assurerquetuvasbien.–Atonavis…Masoeursortaveclepiremecqu’ellepouvaittrouver.Ellesebaladejenesaisoù.

Monmeilleuramis’estfoutudemagueule,maiscequimeblesseleplus,c’estquetun’asfaitquedemementir.

–Jesaisetjesuisdésolée,çan’apasétéfacile,crois-moi.JesuisàNewYorkpourl’instant,etjevaisbien,net’inquiètepaspourça.JesaisquetupensesqueJaydenadestasdedéfauts,maisilprendvraimentbiensoindemoi.Iltientàmoi,mêmesitucrainslecontraire.Jenerisquerientantquejesuisaveclui.

–Cemecn’estpasstable,ilsedrogue,ilboit.Tun’asrienretenudenotreenfance.Commentpourrais-jeoublier?J’aiperdumonpère,c’étaitmonhéros, jel’aimaistellement.Ilm’a

apprisàfaireduvélo,ànager.Touslessoirs,ilmeracontaitunehistoire.Etsoudain,toutabasculé,ilaperdusonemploietmamèreavaitsonrestaurant,elleasubvenuauxbesoinsdesafamilleetlafiertédemonpèreenaprisuncoup.Leursrelationssesontdégradéesrapidement.Onlesentendaitsedisputer,maisjamaisnousn’aurionsimaginéqu’illabattait.

–SiBryan!Jemerappelledetout.C’estmoiquiaitfiniàl’hôpital, tutesouviens?SijesuisiciavecJayden,c’estquejesuisconvaincuequ’iln’ariendecommunavecpapa.Etpuis,ilessaiedes’ensortir,ilabesoinqu’onl’aideetjesuissûrequ’ilvayarriver.

–Tuterendscomptequesitufaisça,c’estàcausedepapa.–Pardon?

–VoyonsMadison,tuesentraindefairepourlui,cequetuauraisvouluquepapafassepournous.–C’estabsurde!–Vraiment,tuessûredeça,boucled’or.–Jevoulaisjustesavoircommenttuallais.Jepenseque,pourl’instant,ilfautmieuxenresterlà.–Maddie,situespèresqu’unjourj’acceptelasituation,jepréfèreêtrehonnête,çan’arriverajamais.

IlesthorsdequestionquejetolèreJayKnox.–Trèsbien!OnsevoitàSaltLakecity.–Aurevoirmaprincesse.–AurevoirBryan.Jenepeuxcontenirmeslarmespluslongtemps.JeveuxavoirfoienJayden,ennous,maissiBryan

avaitraison.Commentjepourraismeremettred’unehistoireaussiforte,aussifusionnelle?Jenevoisquedesnuagesà l’horizon.Unefoisquemeslarmessetarissent, jemedirigevers lachambre.Jaydendort encore. Il est si beau, le voilàmon rayon de soleil.Nous devons rester soudés, c’est notre plusgrande force. Je me rallonge près de lui et m’endors, bercée par les battements de son coeur quim’appartient.

–Petitange?Jeneveuxpasmeréveiller. Jaydenm’appelleencore, jenebougepas,soudainunemainseglisse

dansmaculotte.Jecommenceàbougercontresamain.–Mapetitegroupieest-elleaffamée?J’acquiesce.Samainm’abandonne.Non,non,non!–Jeteprépareuntrucàmanger,lève-toimonange.Jegrimace,ilenfouitsonvisagedansmescheveuxenrigolant.–TuesunecoquineTatum!–Lafauteàqui?–Lamienneetj’enassumel’entièreresponsabilité.–Quandest-cequenousdevonspartir?–Demainaprès-midi.TuenasmarredeNewYork?S’inquiètet-il.–Non,bienaucontraire.Jen’aipasenviedequitternotrepetitebulle.–Turentresavecmoidimanche?–Oui,jevaisrentreravectoi.–EttuviensavecHollyetmoienvacances?–Jenesaispasencore,j’enaitrèsenvie,jetejure,maismafamille…–EtsionpassaitlesvacancesàLosAngeles,tuviendraisnousvoir?–Ouibiensûr,maistuavaisd’autresprojetsj’imagine?–Nonjen’avaisrienplanifiéencore.JepourraismontreràHollyoùjesuisné.–OK!AlorsonpasselesvacancesàLA.–Caneserapasvraimentdesvacancespourtoi.Sileschosess’arrangentunpeu,onpartiraversune

destinationplusexotique.–Hum…Onpourraitfairel’amoursurlaplage?–MonDieuTatum!Tunepensesvraimentqu’ausexe!S’exclamet-il,feintantd’êtrechoqué.–Jenesaispascommentjedoisleprendrevenantdetoi.–Crois-moimonange,tuestoutsimplementparfaite!Dit-il,enrigolant.Apartpourmanger,nousnequittonsplusnotrechambrejusqu’aumomentdenousprépareràpartir

pourSaltLakeCity.Nousreprenonslejetpournousyrendre.Jeprofiteduvolpourdormir,lanuitaétécourte.Mieuxvautêtreenformepourgérermesretrouvaillesavecmonfrère,leconcertdeJayden,etleseffetsquesonsevrageaurasurlui.Pourl’instant,leschosessepassentbien,maisjedoutequecesoitsifacile.

Chapitre7Riennepeutapporterunréelsentimentdesécuritécommeàlamaison,saufl’amour,levrai.

BillyGrahamUnevoiturenousattendàl’aéroport,nousprenonslaroutedufestival.Bryanetlesgarçonssontdéjà

surplace; je luiaienvoyéunmessageendescendantdel’avion.J’aihâtedevoirmonfrère,mêmesij’appréhendeuneenièmedisputeausujetdeJayden.Quandnousarrivons, lesdeuxbusdeJaydensontdéjàgarés.

–Pourquoituasdeuxbusaujuste?Ledeuxièmeest-ilréservéàtesgroupies?–Non,c’estpourPhil.Iln’yaqu’unegroupiequim’intéresseetelledortdéjàdansmonlit.–JenesuislagroupiedepersonneJayden,luidis-je,sérieusement.–Es-tucertainedecequetuavancesTate?Murmuret-ilàmonoreille.Philestlà,ilnousattend.–Bonjour,vousavezfaitbonvoyage?Nousdemandet-ilquandnoussortonsdelavoiture.–Ouimerci,commentvas-tu?Luidemande-je.Ilal’airsurpris.–Euhcoui.–SalutPhil!Tuastrouvécequejet’aidemandé?JemeretourneversJayden.Quoi?Qu’est-cequ’illuiademandé?–Jesuisravidevoiràquelpointtumefaisconfiance,dit-ildevantmonairinquiet.J’aidemandéà

Phildetrouveroùétaitinstallétonfrère,medit-ilpeinéparmonattitude.Alorslàjemesensvraimentnulle!–Jesuisdésoléemonamour.Excuse-mois’ilteplaît,jesuisseulementunpeunerveuse.–Jecomprendsmonange,vavoirtonfrère,vousavezbesoindevousvoir.–MercituesunamourJaydenKnox,luidis-je,enl’embrassant.–N’oubliepasdeledireàtonfrère.–Promis,luidis-je,enluifaisantunclind’oeil.Je suis Phil qui me conduit jusqu’au bus des garçons. Je le remercie et il s’éloigne. J’entre

directementdanslebusquisemblevide.–Salut!Dis-je,malàl’aise.J’entendsdubruitàl’arrièredubus.JevaisdanslecouloiretjemeretrouvenezànezavecTim.Ce

n’estpasvrai!Ilestbienladernièrepersonnequejevoulaisvoir.–Madison?–Oui,Bryann’estpaslà??–Non.Ils’appuiesurlacloison,lesbrascroiséssurlapoitrineetmefixe.–Commenttuvas?–Bien.Oùest-il?–ChezLukeaveclegroupe,ilsbossentaveceux.–Ettunebossespasaveceux,toi?Luidemande-jecurieuse.–Non,jequittelegroupeaprèsLosAngeles,alorsjem’enfous–OK!–Tuasfoutuunsacrébordelprincesse!Nonmais ce qu’il faut pas entendre.Comme si c’était dema faute.C’est lui quim’a trahie, j’ai

beaucoupdemalàcomprendrecommentilapuenarriverlà,maissiilyaunechosequejesais,c’estque,selonmoi,cen’estpasçal’amour.

–C’estmoiquiestfoutulebordel?sérieusement!Tuasagicommeungaminstupideetcapricieuxenfaisantpassertonamourpropreavanttout,etsurtoutavantnotreamitié.

–Nousn’avonsjamaisétéamis,melancet-il.–Pardon!–Des amis partagent lesmêmes sentiments.Moi, je t’ai toujours aimée alors que toi non, c’était

fausséd’avance,tunecroispas?–Jet’aimaisaussi,pasdelamêmefaçonquetoi,c’estcertain,maisj’avaisdessentimentsettul’as

oublié.J’airespectécequetuéprouvaispourmoi,j’aiessayédenepasteblesserplusquenécessaire.–Biensûr,ett’envoyercetabruti,tunel’asfaitquepourmonbien?–Mais je n’ai aucun compteà te rendre, ni à toi, ni à personne. Etmon histoire avec Jaydenme

regarde.–Ouais,enattendant,jen’aiplusrien.Jevoulaisquitterlegroupepourtoi.Jevoulaisêtreprèsdetoi

etaufinal,jesuisseuletj’aiperdumespotes.– Si tu crois pouvoir me culpabiliser, tu te trompes lourdement. Je ne peux pas changer mes

sentimentspourtoi.Quantaureste, tuasfaitunchoixetaujourd’huià toid’assumer lesconséquences.Maintenantexcuse-moi,jepasseraivoirBryanplustard.

Jefaisdemi-touretTimn’ajouterien.Jesuismalheureusequeleschosesseterminentaussimalmaisjenepeuxrienyfaire.Jedoisvivremaviecommejel’entends,sansquepersonnenedictemaconduite.J’envoie unSMS àBryan :Je suis passée au bus, tu n’étais pas là.Appelle-moi quand tu es dispo.Bisous.

Je rentreauprèsdeJayden,déçuedenepasavoirvumonfrère,mais je suiscontented’apprendrequ’iltravailleavecLosthings.C’esttrèsbonsignepourl’avenirdugroupe.

–Turentresdéjàpetitegroupie?Leschosessesontmalpassées,c’estça?Laculpabilitéselitsursonvisage.–Non,net’inquiètepas,jen’aivuqueTim.–Lebatteuramoureuxdemonange,etdonc?–Disonsqu’ilyalongtempsquequelqu’unnem’avaitautantdéçue.–Acepointlà!–Oui,maisjen’aiplusenviedemeprendrelatêteavecça.LesgarçonssontavecLuke.Jeverrai

Bryanplustard.Tufaisquoi?–Rien.J’aieuHollyautéléphone,elletefaitunbisou.J’adorecettepetitefille,j’aivraimenthâtedelarevoir.jedoisadmettrequeJaydenavaitraison,tout

s’estbienpassé.–Elleesttropmignonne,commentvat-elle?–Trèsbien.Lukefaitunefêtecesoir.Jemesuisditquel’onpourraityaller.–Euhctouslesdeux,ensemble?–Jeneveuxmêmepasrépondreàça,medit-ilséchement.–Excuse-moi,c’estridicule,jesuisjustesurprise.–Onyva?–Tuvaspouvoirgérer?M’inquiète-je.–Oui,situeslà!–OK!NousironsàlafêtedeLuke,alors.Jeviensdefinirdemepréparerpouralleràlafête,quandJaydenentredanslachambreetsestoppe

enmefixant.–PutainTatum!Situneveuxpasqu’onailleàcettesoirée,dis-le.–Pourquoi?–Tut’esregardéedansunmiroir.Tuescarrèmentsexy!Jefinisparmedemandersic’estunebonne

idéedesortir.Jevaisdevenirdinguesilesmecstereluquent.–Ne sois pas bête, ça va bien se passer et puis, je suis contente de rencontrer ton ami Luke. Je

n’oubliepasquetouts’estarrangégrâceàlui.–Tumeprometsderesterprèsdemoipetitegroupie.–Promis.

Jeluifaisunbaiser.Ilestunpeuplusde22h00quandnousnousmettonsenroute.J’aihâted’arriver,Bryanseralà.Ilm’aappelléendébutdesoirée.NousavonsconvenudenousvoirchezLuke.J’espèrequelescirconstancesnouséviteronsunedisputeetqueBryanetJaydenpourrontsevoirsanssesauteràlagorge.

Ilyadéjàbeaucoupdemondequandnousarrivons,uneimmensetonnelleaétéinstallée.Ilyadestablesetdesbancsunpeupartout,unemusiquebruyantesortdesenceintesquiontétesinstallées.Jaydenmetientfermementlamainetmeguideverslebusdanslequelnousentrons.JereconnaisLukequiestassis sur le canapé. Il est entouré de deux blondes pulpeuses.Dès qu’elles voient Jayden, elles ne lequittentplusdeyeux.Benvoyons!Jenereconnaispersonnesd’autres.Jaydensaluequelquespersonnespuis,Lukevientànotrerencontre.

–Salutmec,c’estbienquevoussoyezvenus,dit-il,enserrantlamaindeJayden.Tatum,ilétaittempsquejeterencontre.

Ilmefaitlabise.–Celadit,jecomprendsquetulacaches.J’enferaisautantavecunefillecommeça,dit-ilàJayden.–Jesuiscontentedeterencontrerégalement,noustedevonsbeaucoup.–Tuparles,j’aijustefaitcequecegrosnulavaittroplatrouilledefaire.–C’esttoujoursunplaisirdetevoirmonpote,luilanceJaydenavecironie.–ArrêteJay!Tuaspassélasemaineàtelamenter,çanesertàriendenier.Bonlesamoureux,je

doisallercherchermonâmesoeur.Toutlemonden’apasvotrechance.Ilpartenrigolant.Je regardeJaydenquisemblegênépar lesconfidencesdeLuke. Ilest tellement

adorablequejemesensobligéedevoleràsonsecours.–Moiaussi,jen’étaispasterriblelasemainedernière.C’en’étaitpasjoliàvoir.–Mercipetitegroupie,medit-ilavecunsourireremplidetendresse.Il regarde au-dessus demoi, son visage se ferme.Que se passe-t-il ? Jeme retourne,Bryan vient

d’entrer.Jaydenmeconduitjusqu’àlui.–Nelaquittepasdesyeux,luiordonnet-il.–Sérieusement?–Jesuishypersérieux,dit-ilfermement.Jeneseraipasloin,net’inquiètepaspourmoi.Jevaisme

tenirtranquille,meglisset-ilàl’oreille.–Merci.Ils’éloignedemoi.–Salut,meditBryan.–Salut,Timm’aditquevoustravaillezavecLuke.C’estuneexcellentenouvelle.–Ouileschosesbougentbien.Maisquandas-tuvuTim?–Quandjesuispasséeaubustoutàl’heure.–Cas’estbienpassé?Iln’apasététropdésagréable.–C’esttrèsloindecequ’onétait,maisçava.Tul’asvirédugroupe?–Non,c’est luiquipart. Je luiaibienditquecettemerden’avait rienàvoiravec legroupe.Les

autresn’ontpas à subir les conséquencesde tout ça,mais il neveut rien savoir. Je croisqu’il t’aimevraimentbeaucoup,neteméprendspas,jesuisfuraxaprèslui,maisjevoisbienqu’ilsouffre.

–Nousn’avonspaslamêmeconceptiondel’amour.–Detoutévidence.–Bryan!Jaydenestunhommebiensouslesapparencesetilfaittoutpoursesortirdesadépendance.

Ilajustebesoindequelqu’unsurquicompter.–Ouijecomprends,maisjenepeuxpasaccepterquecesoittoi.J’aipassémavieàteprotégeret

toi,tutejettesdanslagueuleduloup.Jen’arrivepasàcomprendre.–Jelevoisbien,etquoiquejepuissedire,turefusesdefaireuneffort.

C’està cemoment làqu’unhommed’une trentained’années, le crâne rasé et couvert de tatouagesvientsaluerBryan.Ilscommencentàdiscutermusique,etmoi,jem’ennuiedeJayden.Jedécidedoncdepartiràsarecherche.

Jeleretrouvedehors.Ilestavecungrouped’unedizainedepersonnesetestentourédetroispouffes.Cen’estpaspossible!Jesensmoncoeurs’affoler.Jem’approcheetjeglissemamaindanslasienneendéposantunbaisersursajoueetenforçantlapouffededroiteàs’éloignerdemonhomme.Pastouche!Ilmeregarde,puissemblechercherquelqu’underrièremoi.

–Iln’apascompriscequejeluiaidit?Medemandet-ilcontrarié.–Jepeuxfairedixmètressansquel’onmetiennelamain.Etpuisapparemment,c’estplutôttoiqui

mérited’êtresurveiller,luiréponds-je,enfaisantunsigneverslestroisnanas.–Jeneluidemandepasgrandchose,justedefaireattentionàsasoeur.Et jenevoisquetoipetite

groupie.–Moiaussi,jenevoisquetoi.Il passe son bras autour de ma taille. Je me blottis contre lui. Je vois le trio me regarder avec

mépris.Jeleurfaismonplusgrandsourire.Lasoiréesepasseplutôtbien.Jaydenestdétendu,ilparaîtàl’aise. Je rencontre plusieurs de ses connaissances. Les autres filles me regardent comme une bêtecurieuseetjem’enamuse.Bryanestaveclesgarçons.Ilsrestentdansleurcoinetçamebriselecoeur.Ilsnesontpasdécidésàfairelemoindreeffort.Ilesttrèstardquandnousdécidonsderentrer.Jevaisversmonfrèreavantdem’enaller.

–Onyva.Jevoulaisjustededirebonnenuit.–Ouais!BonnenuitMadison…medit-il,suruntondétaché.–TumemanquesBryan,j’articulepéniblement.J’aitellementdechagrin.–C’esttoiquiespartieboucled’or.–Ilabesoindemoi,j’essaiedefairedemonmieuxtusais.–Faiscequitesemblejuste,maisnet’attendspasàcequej’approuve.JeparsrejoindreJayden.Jesuisblesséeparlesparolesdemonfrèreetlassedecettesituation.–Canevapaspetitegroupie?Jenepeuxpasluicacher,jesuistropmalheureuse.–Cen’estpasdetafaute,ilesttropborné!–Jenesupportepasdetevoircommeça.Tonfrèrecommencevraimentàmegonfler.Sic’estpourte

récupérer dans cet état à chaque fois que tu lui parles, je vais être obligé de m’en mêler. S’il a unproblèmeavecmoi,etbienqu’ilviennemetrouver,etqu’iltefoutelapaixbordel!

Savoixestpleinedefureur.–Jepensequ’ilabesoindetempspours’habituer,luidis-jeavecdouceur,pouratténuersacolère.Ilsestoppeetmeregardeinquièt.–Tupensesvraimentqu’ilvas’habitueràl’idéequenoussoyonsensemble?Jeneveuxpasluimentir,maislavéritévaluifairedumal.Ilestdéjàpersuadéquetoutçaestdesa

faute.Jeregardemespieds,jen’osepasaffrontersonregard.Jesecouelatêtepuis,jel’entendssouffler.–Cen’estpasimportantJayden,jeveuxmeconcentrersurtoi,l’essentielestquel’onrestesoudéset

qu’ons’occupedetoi.Ilfautqu’ilcomprennequ’ilestmapriorité.–Maiscombiendetempstuvaspouvoirsupporterça?Tuaimestonfrère,çacrèvelesyeux.Tues

prochedetafamille.Quelimpacttoutçaaurasurnous?Tuesfortemonange,bienplusquejeneleseraijamais,maistunepeuxpastoutendurer.Jen’aipasvoulutoutça,jevoulaisquetumedéstestesetquetum’oublies,jevoulaisteprotéger.

Ilesténervé.Pascontremoi,mais contre lui-même,denepasavoir tenubondans sa tentativederester loin demoi. L’idée qu’ilm’ait blessée pour demauvaises raisonsmemet hors demoi, j’en ai

marrequetoutlemondedécidedelaviequejedoisavoir.–Saufquec’estàmoidechoisir!Cen’estniàtoi,niàBryan,maisuniquementàmoi.Jecommenceàpartirfurieuse,puisjemeraviseetjerevienssurmespas–Tuesstupidesitucrois

quejepuissetedétester!Jet’aimeetjetedésire.Tunepeuxrienfairepourchangerça,crie-je.Ses lèvres écrasent les miennes. Il me soulève et me porte jusqu’à chez nous. Il entre et file

directementverslachambre.Jesuisprojetéesurlelit,ilsedéshabillepuisc’estmontour.Pourmoi,toutestclairàcetinstant,ilestceluiquejechoissiraistoujours.Iln’yapasquenoscorpsquiselientcesoir,nosâmesaussi.

J’attendsdans les coulisses. Jaydendoitmonter sur scènedansquelquesminutes.Lepublic est enformeaujourd’hui,contrairementàlui.Leseffetsdusevragesefontressentir.Iln’estpasbien.Cettenuit,il s’est réveillé après avoir fait unmauvais rêve. Il était ennage, tout tremblant. Il a beaucoupdormiaujourd’huietiln’étaitpasdebonnehumeur.Ils’enestrenducompteets’estrefermésurlui-même.J’aiessayéd’allerverslui,maisilm’aignoréetoutelajournée;jeluiailaissédel’espace,nevoulantpaslebrusquer.

Quandilesttempspourluidemontersurscène,ilarriveprèsdemoi.Sonvisageestcomplètementfermé.Camefaittellementmaldelevoircommeça.

–Jayden?Il ne me répond pas et il entre sur scène sans un regard pour moi. Je sais que je ne dois pas

m’inquièter.Ilvapasserpardesmomentsdifficilesetjedoisl’aiderdemonmieuxetnonleculpabiliser,mais sa froideurme blesse profondément. Lorsqu’il sort de scène, il semble épuisé. Je vais vers luiquandungroupedefilleshystériquessurgitdederrièremoi,mebousculepoursejetersurlui.C’estquoice bordel ! Elles commencent à lui parler, à rigoler avec lui. Il fait des photos. Elles le touchent,l’embrassent.Il joueàquoi!Aprèsquelquesminutes, jedécideque j’enaiassezvu, jem’envais.Jepeuxcomprendrequ’ilsoitcélébre,qu’ilaitunpublicmaislà,c’estunpeutroppourmoi.

J’enprofitepourrendrevisiteàmonfrère.Jel’appelle,ilssontaubus.Forcément,ilsnesesontpasdéplacéspourvoirJaydenjouer.

–Coucou,lance-jequandj’entre.Ilssonttousautourdelatable,unebièreàlamain.–Salut,merépondent-ilsàl’unisson.Jem’assiedsprèsdeBryan.–Vousfaitesquoi?–OndiscutaitdelapropositionquenousontfaitlesLosthings,meditAntonn.–Quelleproposition?– Ils viennent de créer leur propre label et ils veulent nous signer,m’expliqueBryan, visiblement

contrarié.–Maisc’estgénial,non?–Sipeut-être!Jenesaispas,merépondmonfrère.–Qu’est-cequivousfaithésiter?–Ondoitprendreletempsd’ypenser,c’esttout!–Jepensequevousdevriezfoncer.–Jesuisd’accordavecMaddie,lâcheAntonn.–Arrête,l’avertitBryan.Maisc’estquoisonproblème,uneopportunitépareilleneserefusepas.Bryann’estpasraisonnable,

jenecomprendspascequiluiarrive.–Quoi!C’estquoileproblèmeAntonn?–Tonfrèreneveutpassigneràcausedetonmec!–PutainAntonn,tufaischier!S’agaceBryan

D’accordmaisquelestlerapportavecJayden,pourquoiilmélangetout?–MaispourquoiBryan?–Lukeestsonmeilleurpote.–Et?–JeneveuxriendevoiràJayKnox!–TucroisqueJaydenàquelquechoseàvoirlà-dedans!C’estridicule,jesuiscertainequenon.–Qu’est-cequetuensais?–Jaydenabeaucoupdesouciencemoment.Iln’apasletempsdes’occuperdevotrecarrière,ila

déjàdumalàgérerlasienne.Deplus,ilnesaitquetropbiencequecettevieimpliqueetmalgrétoutecettemerdeentrenous,ilnesouhaitepasquevousarriviezlàoùilenest.C’estquelqu’undebien!Maistun’essaiespasdevoirplusloinquel’imagequ’ilrenvoie.VousdevezsigneravecLuke.TunepeuxpaslaisserlahainequetuaspourJaydeninterférerdansvotrecarrière.C’eststupide,etc’estsurtoutinjustepourlesgarçons.

Jamaisjen’auraispenséqueBryanpuisseêtreaussiborné.C’estvraimentabsurde.JesuissûrequeJaydenn’yestpourrienenplus.Soudain,ontoqueàlaporte.Timselèvepourallezouvrir.Ilsefigeendécouvrantnotrevisiteur.J’entendsunevoixfamilière.

–Tatumestlà?–Madisonestlà!Elledétestesondeuxièmeprènom.C’estsonpèrequil’appellaitcommeça.Jemelèvepourl’interrompreavantquetoutçadégénère.JememetsdevantTim.Jaydenlefusilledu

regard,maiss’adoucitdèsqu’ilmevoit.–Jet’aiappeléemonange.Voilàquiestsuprenant!Ilétaittellementoccupéavecsesgroupies,jemedemandecommentilapu

trouverletempsdepenseràmoi.Bonok,jesuispeut-êtreunpeujalouse,maisquandmême.–Jevaisbien,jeterejoinsplustard.Ilsemblesitristed’uncoup.NecraquepasMaddie!–OK!Tum’envoiesunmessagequand tuveuxrentrer.Philpassera techercher. Il faitnuit.Ne te

baladepasseule,s’ilteplaît.–Jelaramènerai,luiditTim.Cavamalfinircettehistoire,Jaydenn’estpasdugenrepatient.–Pasdeproblème!Onsaittouslesdeuxqu’ellesefichepasmaldetoi.EnunesecondeTimmepoussesur lecôtéet se rut sur Jaydenqui lecollecontre lebusavecune

forcesurprenante.–Nejouepasàçaavecmoi.Tuasperdud’avance,leprévient-il.–Jayden,crie-je.Arrêteçatoutdesuite!IlmeregardeetreposeTim.–Turentresmaintenant,m’ordonnet-il.Bryanetlesgarçonsquisontderrièremoi,mesuiventquandjesors.–Jesuisdésolépourça,dit-ilàl’intentiondemonfrère.–Maddiesituveuxrester.Tueslabienvenue,meditmonfrère,sansquitterJaydendesyeux.–Nonc’estbon,jevaisyaller.Jem’approchedeluietjel’embrasse.Leslarmesruisselentsurmesjoues.–Jet’aimeBryan.–Moiaussimaboucled’or.JereprendslaroutedubussansmesoucierdeJayden.Ilresteàl’écart.Jesuishorsdemoietille

sait. Une fois dans le bus, je file dans la salle de bains. Je décide de prendre une douche pour medétendre.Jen’arrivepasàcroirequeTimetJaydenpuissentêtreaussistupides.J’enfilemonshortdenuitetmondébardeuretjesors.

–Monange?

Ilestassissurlelit,l’airperdu.–Jevaismecoucher,luidis-jefermement.–Jesuisdésolépetitegroupie.J’aipaniquéquandj’aivuquetuétaispartie.–Vraiment?Jesuissurprisequetut’ensoisseulementaperçu.–Etdoncc’estpourçaquetuascourucheztonfrère?Parcequetuesjalouse!–TuviensdecollerTimcontreunbusettuviensmeparlerdejalousie.–Cetabrutim’acherché.Commentoset-ilproposerdeteramener?S’énervet-il.–Ilvoulaitjusteteprovoquer.–Levoilàavertitdecequiseproduitquandonmeprovoquealors…–C’esttellementpuéril!– Pas plus que d’être jalouse d’une bande d’ado,mon ange.De plus, toi et Tim avaient un passé

commun,ilestamoureuxdetoi.Jepensequej’ailedroitdenepassupporterqu’iltetourneautour.–J’enaimarredemedisputeravectoi,jevaismecoucher.Il se lèveetmesaisitpar la tailleavantdemecollercontre lemur.Samainglissealorsdansmon

short.–Jen’enaipasfiniavectoi.–Jayden!–Penche-toienavantetgardelesmainssurlemur.Ilretiremonshortetécartemesjambes.Jelevoissedirigerverslatabledechevetpourprendreun

préservatif.Ilrevient,retiresonjean,enfilelacapoteetmepénètresansménagement.–Tuesàmoi,monangeIl commence les va-et-vient enmoi. Son corps heurte lemien de plus en plus fort. Sesmains se

resserrentunpeuplussurmeshanches,ilvientdeplusenplusloinenmoi.–Tate,j’aibesoindetesentirjouir!–Jesuislà,viensavecmoi.Mesparolesluifontredoublerd’ardeur.L’instantd’après,jejouisautourdelui.Mesjambescèdent

souslaviolencedel’orgasme.Sesbrasm’entourentlataille,puisiljouitenmoienmurmurantmonnom.Quelquessecondesplustard,ilmesoulèveetm’allongesurlelit.Noscorpsnefontqu’un.

–Pourquoitunem’aspasditquetun’aimespasquejet’appellepartondeuxièmeprénom?–Parcequecen’estpaslecas.–Maisc’esttonpèrequit’appellaitcommeça.–Etalors?Jemeretourneverslui.–J’aimemonpère, jen’aimepas l’hommequ’ilestdevenuàcausede l’alcool.Malheureusement,

j’aisipeudebonssouvenirs.–Alorsturestes,maTatum.–Oui.–Pourquoiturestesavecmoiaprèscequetuasenduréétantpetite?–Bryanditquejefaisçaparcequej’auraisaiméquemonpèrearrêtedeboireetreviennepournous.–Etest-cequeBryanaraison?– Jene saispaspeut-être que je fais du bien à la petite fille enmoi en t’aidant à te sortir de tes

dépendances,maiscen’estpaslaraisonprincipale.Jet’aimeetjeveuxquetuaillesbien.–Tun’asjamaisvoulurevoirtonpère?Jerestesilencieuse.–Tate,tupeuxmeparler,merassuret-il.–Jecroisqueoui, j’aimeraissavoircommentilva,mais jen’ai jamaisoséenparleràmamèreà

causedetoutcequ’illuiafait.J’aipeurqu’ellenecomprennespaspourquoi.

–Moijetecomprends.Tuastropdequestionssansréponses.–C’estcertain.Jem’endorsblottiecontreJayden.Jemesensensécuritédanssesbras.Demainnousrepartonspour

NewYorket j’aihâtede retrouvernotrepetitebulle avecHolly.Quand j’ouvre lesyeux, lapremièresensationquejeressensestquej’aifroid.LecorpsdeJaydenn’estpluslàpourmetenirchaud.Jepasselamaindans le lit,mais iln’estpas là. J’entendsdubruitdans lasalledebainsceque faitaffoler lerythme de mon coeur. J’enfile rapidement son tee-shirt avant de me précipiter vers la porte qui estvérouillée.

–Jayden,ouvre-moi.–Vat’en!Mecriet-ilàtraverslaporte.–Nons’ilteplaît,ouvre-moi,lesupplie-je.–Madison!Meprévient-il.Lacolères’entenddanssavoix.–Jet’enpriemonamour,tumefaispeur.J’entendsqu’iltourneleverrou.Jeletrouveassissurlesol,enfaceàlacuvettedeswc.Sonteintest

pâle,iltranspire.Jedevinetoutdesuitequ’ilestmalade.–Laisse-moi!Je m’accroupis près de lui et pose une main rassurante sur son dos – On avait dit qu’on allait

traverserçaensemble.Ilprendmamainetlaserreensigned’acceptation.–Tuveuxessayerdeprendreunedouche?–Oui,jeveuxbien.–Jevaist’aider.Ilsehissedifficilementdanslacabinededouche.Jemetsl’eauenmarcheetjecommenceàlelaver.–Tutesensmieuxmonamour.–Oui,medit-ildoucement.–C’estnormald’êtremalade.Ilnefautpasquetupaniques.Onvoittonmédecindemain,onvaluien

parler.Tupeuxessayerdetelever.Jevaistesécher.Il y parvient péniblement. Je déteste le voir dans cet état. J’aimerais lui enlever sa souffrance, la

porterpourlui,maisjesuisimpuissanteetjenesupportepasça.–Tumefaisdubienpetitegroupie.Cethommelitdansmespensées!–J’aimeraisfairetellementplus.Jemesensimpuissante.–Nedispasça!Personnen’ajamaisfaitautantpourmoi.Tuesmonange!Jeluifaisunpetitsouriregêné.–Tuveuxretourneraulit,tusemblesallermieux.–OuI,jesuisfatigué.Ilselèveetsedirigeverslachambre.–Tuneveuxpasmettreunboxer?–Nonc’estbon,saufsic’esttropdurpourtoidemevoiràpoil.Il fait de l’humour, c’est plutôt bon signe ! Et oui, c’est hyper dur de lui résister qu’il porte des

vêtementsounond’ailleurs.–Jevaissurvivre,çavaêtredur,maisjevaissurvivre.Jel’entendsrire.–Jet’aimepetitange.Jem’allongefaceàlui.–Moiaussijet’aime.

–Jemerattrapraidemain,promis.–Dors,leresten’apasd’importancepourl’instant.Apeinequelquesminutesplustard,ildortprofondément.Ilal’airapaiséetj’ensuissoulagée.Dans

quelques heures, nous reprenons l’avion pour New York et demain nous récuperons la petite Holly.J’espèrequeJaydensesentiramieux,sinonilvasouffrirdenepaspouvoirs’occuperd’elle.

–Tate!Jesuisdans lacuisineentraindepréparer lepetit-déjeunerquandilm’appelle.Je lâche toutet je

courslevoir.C’esttoutetremblantequej’entredanslachambre.–Canevapas?–Non,vienss’ilteplaît,mesuppliet’il.Jelerejoins.Ilmesaisitparlatailleavantdenousfaitroulersurlelit.Jemeretrouvesouslui.Il

m’embrassedanslecou.–Jayden,fulmine-je.Ilm’afaitpeur.–Jetiensàteremercierpourcettenuitetjeveuxfaireçabien.–Oh…monamour,murmure-je.Bon,lepetit-déjeunerattendra…D’ailleurs,quandnoussortonsdulit,cen’estplusl’heuredupetit-

déjeuner,maisplutôtdudéjeuner.Tantpis!Aprèsavoirmangéetm’êtredouchée,jefiledireaurevoiràmonfrère.Jaydenenprofitepoursereposer.Entrelamauvaisenuitqu’ilapasséeetsesremerciementsdecematin, ilestépuisé.JeretrouveBryanassisdehors.Iln’apasl’airengrandeformeluiaussi.Jeprendsplaceenfacedelui.

–JevoulaistedireaurevoiravantderepartirpourNewYork.–Tureparsaveclui?Lapetitescèned’hiernet’apasouvertlesyeuxapparemment.–Jaydenn’estpasdanssonétatnormalencemomentetTiml’acherché.–Pasdanssonétatnormal?Jamaisjen’auraispenséquetupuissesêtreaussinaïve,melancet-il

furieux.–IlestentraindesesevrerBryan.Ilestvraimentmal,c’estduretilabesoindemoi.–Situt’attendsàcequejeleplaigne…–Non,biensûrquenon,mais jeveux t’expliquerpourquoi ilesthorsdequestionque je le laisse

rentrerseulàNewYork.Safillearrivedemain.Jedoisêtrelàpourlui.–Ilaunefille?C’estpourçaquetufaisça?Pourelle!–N’importequoi!Jelefaispourlui,parcequejel’aime.–Tul’aimes?TuleconnaisdepuiscinqminutesMaddie,onn’aimepasquelqu’unquel’onconnaità

peine.Aumoins,Timavraimentréfléchiàsessentimentspourtoi,c’estduconcret.J’aidumalàcroirecequej’entends.Asesyeux,laperspectivedemevoiravecJaydenesttellement

insupportablequ’ilpréfèremevoiravecTim.Cetteréalitémeblesseauplusprofonddemoi.Jesaisquejamaisiln’acceptera.JeseraitoujoursdéchiréentremonfrèreetJayden.L’autrejour,ils’inquiètaitdutemps que je pourrai le supporter. Je commence à me poser la question. Je ne vais pas pouvoiréternellementaccepterqueBryanpuisseavoirdesproposaussidursausujetdeJayden.Est-cequ’unjournouspourronsavoirdesconversationsnormalessansqu’ilmejettemeschoixàlafigure?

–Alorslàj’hallucine!TuesprêtàmejetterdanslesbrasdeTimplutôtquedemevoiravecJayden.Ettarègledébilequiditquetonpotenedoitpastoucheràtasoeur,tuenfaisquoi?

–Lui,jeleconnais,etjesaisqu’ilestsincère.IlestprêtatoutquitterpourpartiravectoidansleMassachussetts.

–Désolée,maisquandjevoislafaçondontilm’atraitéequandjeluiaiditquejenepartageaispassessentiments,jedoutedelasincéritédesonamour.

–Dequoiparles-tu?

–Voisçaaveclui!Moij’enaifiniavecTim,ilm’atrahietvusonattituded’hier,jeneveuxplusluiprêterlamoindreattention.

–Neparspasaveccetype!J’aipeurpourtoi.–Crois-leounon,mais jesuisplusensécuritéavecJaydenque jene leserai jamaisavecTim. Il

m’aimeetnemeferaitjamaisdemal.–J’espèrequetuasraison.JeterevoisàLAalors?Medemandet-iltristement.–Oui,jet’appellebientôt.JereparsauprèsdeJayden.Ilestleseulavecquij’aienvied’être.Luinemetraitepascommeune

enfant incapable de se débrouiller et de prendre les bonnes décisions. Bien au contraire, il me voitcommelaseulepersonnecapabledel’aider.

Quandjeleretrouve,ilestprêtàpartir.Dormirluiafaitleplusgrandbien,ilestenpleineforme.Celamefaitdubiendelevoircommeça.

–Tuasl’airenpleineforme,jesuisheureusedetevoirainsi!–Jevaisrevoirmonpetitange.Onrentrecheznous.Jet’aitoipetitegroupie.Jesuisleplusheureux

deshommes.Jeviensmeblottircontrelui.–Moiaussijesuisheureuse.Etj’aihâtederetrouvermapetiteogresse.–C’estvraiqu’ellemangebien,dit-il,ensouriant.–C’estuneuphémisme!Etpuisj’aimebienNewYork.C’estunevilletrèsintéressante.–Etelleestàmoinsdequatrecentskilomètresd’Harvard.–C’estungrosavantage,luidis-je,ensouriant.NousrentronsàNewYorkendébutdesoirée.Jaydenmeditquenouspassonsparl’appartementpour

nouspréparer.Ilveutm’amenervoirlastatuedelaLibertépuis,dînerdansunrestaurantprèsduLibertypark.Jesuisauxanges!

NousprenonsleferrypourrejoindreLibertyIsland.Ilyabeaucoupdemondeencedimanchesoir,destouristespourlaplupart.Nousnousbaladonsunbonmoment.Jaydenatoujourssacasquettevisséesurlatête.Ilestasseztranquilleici,ilyatellementdemondeàNewYorkqu’illuiestplusfaciledesefondredanslamasse.Jen’aipasprismonappareil.Jevoulaisquecettesoiréesoitplusromantiquequetouristique.Nouspassonsprèsdedeuxheuressurl’îleàprofiterducoucherdesoleil.

–C’estvraimentbeau.Mercimonamour.Ilalesbrasautourdemoi.Jesuisappuyéecontresontorse.Sonmentonestposésurlesommetdema

tête.–Jesuissibienavectoimonange,murmuret-ilàmonoreille.–Moiaussi.–Ilfautqu’onreprenneleferry.Onvadîneraprèsonrentreet j’aibienl’intentiondetemontrerà

quelpointjesuisfoudetoi.–MonDieu…jenevaispasbeaucoupdormircettenuit.Ilmeprendparlamainetm’amèneversl’embarcadère.–Cen’estpasauprogrammepetitegroupie.Jeglousse.Chapitre8Jecroisqu’avecleseffortsappropriés,nouspouvonstransformerl’avenirtelquenousledésirons.CharlesF.KetterlingJayden vient de garer la voiture devant l’immeuble de Karen. Nous venons chercher Holly. Son

rendez-vouschezlemédecins’estbienpassé.LesproblèmesquenousavonsrencontrésàSaltLakeCitysontnormauxet,selondedocteur,ilestpossiblequecelasereproduise.

C’estlapetiteHollyquinousouvre,elleportesoncostumedelaReinedesneiges.

–Papa!Tum’asmanqué,s’exclamet-elle,enluisautantdanslesbras.CoucouTatum.–CoucouHolly,tuvasbienpetiteprincesse?–Oui,onpourramangerdelaglaces’ilteplaît?JerigoleenregardantKarenquisembleinquiète.–Oui,maispasendehorsdesrepas,niavantdedormir.Karensourit.–Onlaramènemercredi,ditJayden.–Jevoulaissavoirsicelanevousembêtepas,vouspourriezmeladéposerjeudi?–Biensûrquenon!Disje,tropraviedeprofiterdemajoliepetiteogresse.–ToutvabienKaren?DemandeJayden,visiblementsoucieux.–Oui,maisonm’ainvitéepourquelquesjoursetjenepourraispasreveniravantjeudi.–Net’inquiètepaspourça.Appelle-moiquandturentresetnousteladéposerons,OK?–Merciàvous.Nousnousdisonsaurevoiretrentronsauloft.Jaydenestfatiguécetaprès-midi.Alorsnousrestonsà

lamaison.Nous jouons à des jeuxde société et flânonsdevant la télévision.C’est agréabled’être aucalmedansnotrebulle.Enfindejournée,jememetsauxfourneauxpourleurpréparerdespizzasmaison.

Aprèsledîner,JaydenvacoucherHolly.J’enprofitepourprendreunedouche.Quandjereviensausalon,Jaydenestsurlecanapédevantsonordinateurportable,jem’assiedsàsescôtés.

–Tufaisquoi?Luidemande-je,enpassantlamaindanssescheveux.–Jechercheunemaisonpourcetété.Jemerapprochedel’écran.–Jecroisqu’ellessontàvendrecesmaisons.–Oui,c’estnormal.Jeveuxacheter.–Maispourquoi?–Jepensequ’onenaural’utilité.Regardecelle-la,elleteplaît?Medemandet-il,enmemontrant

l’écran.–Tuasvuleprix!C’estdelafolieJayden.–Cen’estriençaTate.Est-cequ’elleteplaît?–Non!–Tuesunetrèsvilainementeuse,tul’aimespetitegroupie…Ilm’énerveàlireenmoicommeça.–Oui,elleestmagnifique.–Tulaveux?–Non,non!–J’appellerail’agentdemain.–Jayden!–Bonanniversairepetitegroupie!Medit-ilavecungrandsourire.–Quoi!Non,non,non,dis-jepaniquée.Tunevaspasm’offrirunemaison.–Jenet’airienoffertpourtonanniversaire.–Si,uneglacegéante,tutesouviens.–Jesuissûrdepouvoirfairemieuxqu’uneglacemonange,dit-ilavecunsublimesourire.–Unemaison!M’emporte-je.Jayden,c’estn’importequoi!Jen’aipasbesoind’unemaison.–OnvaêtreamenésàvenirsouventàLAetjenepensepasquetafamillevanousaccueillirHollyet

moi.Onauranotrebulle.–Alorsachètelapourtafille,maispaspourmoi.–Net’inquiètepaspourHolly,elleatoutcequ’ilfaut,maintenantjedoispenseràtoi.–Oui,mais…

–Rienn’esttropbeaupourtoipetitegroupie.–Onparled’unemaisonlà.–Non,onparledetoimonange.–J’abandonnetuestellementborné.–Jepréfèredéterminé,Tate.J’aiessayéde le raisonnerpendantun longmoment,mais rienni fait. Ilestdécidéàm’offrircette

maison.Jenesaisplusquoi fairepour le fairechangerd’avis.C’estcomplètementabsurde,commesij’avaisbesoind’unemaison.

J’entendsunevoixlontainequim’appelle,mesupplie.Jesuisprofondémentendormieetj’aidumalàdistingueràquiappartientcettevoix.J’entendsledésespoir,maissurtoutlapeurdanscettesuplique.

–Tate!Jesorsdoucementdematorpeurenentendantlesurnomdontm’adotéJayden.–Tate,j’aibesoindetoi.Jesursautedanslelit…Jayden!Jecoursàlasalledebains.Jaydenestenpleursallongéàmêmelesol.Seigneur!Levoircommeça

medéchireauplusprofonddemonêtre.–Monamour.Jem’accroupisprèsdelui.–Qu’est-cequ’ilya?–J’aimalpartout,articulet-ilpéniblement.Iltrembledelatêteaupied.–Nepaniquepas,essaiedetedétendre,jecomprendsquecesoitdur,maisplustutedétendras,plus

viteçapassera.–Prends-moidanstesbras.Jem’exécute,ilseblottitcontremoi,meserreavectoutelaforcequiluireste.Nousrestonslà,cequi

me semble une éternité. Le voir souffrir de la sorte est la pire des tortures. Le médecin nous avaitprévenu,maisilestimpossibledes’ypréparer.

–Jayden,est-cequetutesensmieux?J’airemarquéquesestremblementsontcessédepuisquelquesminutes.–Oui.–Viens,onvaretourneraulit.–Jevoudraisprendreunedouche,viensavecmoiTate.–D’accord.Une fois que nous sommes douchés, nous nous glissons dans les draps. Le sommeil l’emporte

immédiatement.Hollymeréveillelelendemainmatin.Jaydendortprofondément,jemelèvediscrètementafindele

laissersereposer.Jevoudraisqu’ilsoitenformepourpasserdutempsavecsafille.Jeprendslepetit-déjeuneravecHollypendantqueJaydendort.Bienvite,jeremarquequemapetite

princesses’ennuie.Jedécidedoncd’allerfairequelquescourses,mapetiteogressevoudraitungâteauauchocolat.

Je trouve une petite épicerie non loin de l’appartement, nous faisons quelques achats, puis nousrentronstranquillementauloft.

Apeineavons-nouspassélaporte,quejemeretrouvefaceàJaydenquiestcomplètementpaniqué.–Putain,tuétaisoùbordel?Criet-il.–Onétaitàl’épicerie,calme-toi,lerassure-je.–Tun’aspaspristontéléphone!S’agacet-il.–Nondésolée,jen’aipasfaitattention,maisiln’yapaslieudepaniquer.Dequoias-tupeur?

–J’aieupeurpourvous,bordelTate.Vousêtestoutcequej’ai!Dit-ilsuruntonemplitdedésarroi.Jemesenssitristepourlui,jevoisàquelpoint,ilétaitseuletdésespéré.–J’aimeraisquetutecalmess’ilteplaît.Taréactionestvraimentexagérée.Jem’approcheetposemamainsursonvisage–Toutvabien,jesuisdésoléequetutesoisinquiété.–Jemesuisréveilléettun’étaispaslà!Ilsemblesitriste.–OnvoulaitfaireungâteauetHollyavaitenviedesortir.Ils’adoucitlégèrement.–Mercidet’occuperd’ellecommetulefais.Onadelachancedet’avoir.–Moi aussi, j’aide la chancedevousavoir. Jevousaime fort, luidis-je, alorsque jemeblottis

contrelui.Aprèscepetitmomentdepanique,Jaydensedétendenfinetdécidedejoueravecsafille.Ildevient

difficiledelesuivredepuisquelquesjours.Jesaisquecesontleseffetsdusevrage,alorsj’essaiedenepas m’inquiéter outre mesure. Il doit retourner voir son médecin jeudi et sa première réunion a lieumercredisoir,jesuiscertainequederencontrerdesgensdanslemêmecasqueluiserabénéfique,ildoityallerseuletj’ensuisheureuse.J’aimeraisqu’ilpuissegérercelasansmoicardansquelquessemainesjevaisprendrelaroutedel’université,etmêmesijen’aipasl’intentiondel’abandonner,ilestimportantqu’ils’ensortesansavoiràcomptersurquiquecesoit.

L’après-midi suivante, Jaydennous amènevisiter leMetropolitanMuseumofArt.Holly semble leconnaîtreparcœuraussi.Pourcommencer,ellenousamènevoirlacollectiond’instrumentsdemusiquedumusée;Hollyenconnaîtbeaucoup.Commed’habitude,c’estunvraiplaisir.Ensuite,JaydenveutmemontrerlacollectiondeprèsdevingtmillephotographiesquepossèdeleMet.Jesuisravie,j’avaisdéjàvucertainmodèlessurinternet,maisdelesvoirenvraiestunréelplaisir.

Aprèsnotrevisite,nousallonsmangeruneglaceprèsdeCentralPark,ilfaituntempsmagnifique.Enfindejournée,nousrentronsàlamaison.JaydenetHollys’endormentdevantlatélévision.Notre

baladelesaépuisés.J’enprofitepourappelermamère:–Coucoumaman!–Coucou,commentvas-tu?Bryanm’aditquetuétaisretournéeàNewYork.–Ouimaman,çavaaurestaurant?–Ouiçava,j’aibeaucoupdetravail.–Jevaisvenirt’aideraumoisd’août.–TurentresavecBryan–Nonmaman.JeresteavecJayden.SafilleetluivontpasserleursvacancesàLA,maisjeneserai

pasloin.–Tuasl’intentiondepassertoutl’étéaveclui.Etenseptembrequevas-tufaire?Tun’aspasdans

l’idéedepartirvivreaveccethomme?–JevaisàHarvardcommeprévu,maman.Jaydenlesait,ilveutquejefassemesétudes,d’ailleurs

NewYorkn’estpassiloindeCambridge.Vousvoyezlemalpartout!Etapparemment,vousmeprenezpour une gamine stupide, incapable de prendre des bonnes décisions. Lui, aumoins, neme traite pascommeuneenfant,j’enaimarrequevousrefusiezdemevoirgrandir.

–Excuse-moi,maistunefaispaspreuved’unegrandematuritéencemoment!–Pourquoi?Parcequejenefaispasleschosescommevouslevoudriez?C’esttoiquim’aditde

vivre,derencontrerdesgens.–Iln’ajamaisétéquestiondefréquenterunhommecommelui.–Un homme commentmaman ? Sais-tu qui il est ?Vous parlez et vous n’essayez pas de faire sa

connaissance.Jesuisvraimentdéçueparvotreattitude.– Je n’ai pas envie de faire sa connaissance. Ne compte pas là-dessus. Tu veux être une adulte

Madison,c’estlemoment,tuvasdevoirfairedeschoix.–Jenelelaisseraipas.Ilabesoindemoi,etluifaitdesefforts,contrairementàvous.–Nousenreparleronsquandtuseraslà.J’aidutravail.–Aurevoirmaman.–AurevoirMadison.Jemedoutaisquenotreconversationneseraitpasplaisante,maispasàcepoint.Ilestdeplusenplus

évidentquejamaisilsn’accepterontJayden.Leschosessecompliquent.Commentjevaispouvoirgérertoutça?Jedoisgarderà l’espritqueJaydenestmaprioritépour l’instant. Il sesortdoucementdesadépendanceet je trouvequ’ilgèrecelavraiment trèsbien. Il faitpreuvedebeaucoupdecourageet jedoismefocalisersurlui.

–Jesuisdésolémapetitegroupie,jem’enveuxtellement.JemeretourneetjedécouvreJaydenàl’entréedelachambre,ilsembleabattu.–Tun’yespourrien!Jeneveuxpasquetuteculpabilise,cen’estpastafautes’ilssontbornés–

J’auraisdûresterloindetoi.Jem’approchedeluietmeblottisdanssesbras.– Non ! Ce n’est pas ce que je voulais. Ce n’est pas parce que les choses ne sont pas simples,

qu’ellesnesontpasmagiques,jesuissiheureuseprèsdetoietd’Holly.–Maisj’aiétéégoïste,jesavaisqueçasepasseraitcommeça.Jen’aipaspurésister,tuestoutce

dontj’aitoujoursrêvéTate.Jemesouviensd’avoirétéheureuxavant,quandmesparentsvivaientencore,maisdepuisleursmorts,jen’aiplusressentiça.Biensûr,ilyaeuHollyetellem’apportebeaucoupdebonheurseulement,jedoistoujourslarameneràsamèreetalorsjesuissubmergéparcettesolitudequimerongedepuisquejesuisgosse.Depuistoimonange,jemesensenfinenpaix.J’aieupeuraudébut.Tunepeuxpast’imagineràquelpointjemesuissentibienquandjet’aitrouvédansmacuisine.Tuétaismerveilleusementbelleettuasfaitpreuvedetellementdegentillesseenversmoi.Ilyalongtempsquepersonne nem’a pas considéré comme tu l’as fait,mais j’ai vite paniqué à l’idée que ce ne soit quetemporaire.

–Alorstum’aslaissée,dis-je,doucement.–Oui, jesuisdésolé !Etpuis,çaaété tonanniversaire, jenevoulaispas louperça,dix-huitans,

c’estimportant.–Mercid’êtrerevenu.–Jedoutedet’avoirrenduservicepetitegroupie.–Monamour,tun’aspasidéedubienquetumefais,luidis-je,enl’embrassant.LapetiteHollyseréveilleunpeuplustard.JeprépareledînerpendantqueJaydens’amuseavecsa

fille. Nousmangeons tranquillement et décidons du programme de la journée de demain. Jayden veutm’amenerauRockfellercenter.IlveutquejevoisNewYorkduhautdeTopOfTheRock.Unefoisquenousavonsdîné,nousregardonslatélévision.Hollys’endortrapidement.Nousenprofitonspouralleraulit.Lajournéeaétélongueetjem’endorsinstantanément.

Le lendemain, je suis réveillée par Holly qui saute sur le lit : – Debout Tatum, c’est l’heure !S’exclamet-elle.

–Tuesenformepetiteprincesse–Papat’apréparétonpetit-déjeuner.–Super!Jemeursdefaim.Jecommenceàmelever.–Non,tun’aspasledroitdesortirdulit.–C’estvrai,jesuispunie?–Oui,dit-elle,enrigolant.Acemoment-là,Jaydenentredanslachambreavecmonpetit-déjeuner.Jesuisunepetiteveinarde.

–Bonjourpetitegroupie.–Bonjour.Tuasbiendormi?–Oui,ettoi?Ildéposeleplateausurmesgenoux.–Ouitrèsbien,ilesttard?–Ilestpresque11h00.–Déjà,tuauraisdûmeréveiller.–Non,tuavaisbesoinderepos.Jet’aibeaucoupempêchéededormircesdernierstemps.–Cen’estpasgrave,leprincipalc’estquetuaillesmieux.–Mercidetoutcequetufaispourmoi,jesaistoutcequecelatecoûte.Quandtoutçaseraderrière

nous,jeteprometsdetoutfairepourarrangerleschosesavectafamille.–Tun’aspasàarrangerleschoses,c’estàeuxdefairedesefforts.Jesuistellementdéçuedeleur

attitude,jenesuisplusuneenfantetjenesuispasstupide.–Jen’aimepastevoirsouffrir.–Jemesensbienquandjesuisprèsdetoi.Net’inquiètepas.Unefoisquej’aidévorémonpetit-déjeuner,nousflânonsunpeuaulit;mapetiteprincesseregardela

télévision,noussommesbientouslestrois,maisHollyfinitpars’impatienter,alorsjefilesousladoucheetmepréparerpoursortir.Uneheureaprès,nousprenonslaroutepourleRockfellercenter.L’après-midipasse trop vite, je suis tellement bien avec eux, mais nous sommes obligés de rentrer, Jayden a sapremière réunion ce soir. Je crois qu’il appréhende d’y aller. Je peux le comprendre, il va devoirs’exposer au regard des autres,même s’ils ne sont pas là pour le juger, il va lui falloir beaucoup decourage.Jesuisvraimentfièredelui,jusquelà,ilagéréleschosesavecbrio.Pendantsonabsence,jeprépare ledîneravecmapetiteassistante ;nouscuisinonsdesmacaronisau fromageetuncheesecakepourledessert.

JeviensdefinirledînerquandJaydenrentredesaréunion,Hollyjouedanslesalon.–Hum….Çasentbon,monange,s’exclamet-il,enentrantdanslacuisine.–Oui,onacuisinéHollyetmoi.–Mercidet’êtreoccupéd’elle.Ilvientderrièremoietmeprenddanssesbras.–Ças’estbienpassé?Ilrestesilencieux,jemetourneverslui.–Tuneveuxpasenparler?Jecomprendraissic’estlecas.–Non,c’estjustequejen’aipasl’impressionderessemblerauxgensquej’airencontrélà-hautTate.

Jesuispasunjunkie.–Non,maistuauraispuenarriverlà.Ilyaunmomentoùlasituationauraitfinipart’échapperetje

pensequetulesais.–Oui,sûrement,jevaiscontinueràassisteràcesréunions,maisjedoutequ’ellesmesoientutiles.–Tun’asfaitqu’uneréunion,attendsdevoirlesprochaines.–Oui, je dois contactermonmédecin pour pouvoir suivre les prochaines surLA, il faut qu’ilme

donnedesadresses.–OK,tuasfaim?–Oui,jesuisaffamépetitegroupie.–Tantmieux,onpeutpasseràtable,tupréviensHolly.Ilmeregardeensouriantcommeungamin.–Quoi?–Rien,c’estjusteque…Tuesparfaite,toutestparfaitdepuisquetueslà.J’aienfintoutcedontje

rêvaispetitange.

Ilm’embrasseetvarejoindreHolly.Moiaussi,jesuissibiendepuisqueJaydenfaitpartidemavie,jeveuxprofiterdechaque instantavecHollyet lui. Il fautque jegardeà l’espritqu’en septembre leschosesneserontplusaussisimples,jeserailoindeluilasemaine,etj’auraismescoursàgérer,alorsqueluiseraseulici.Jerejoinsmespetitsamoursaveclerepas,enévitantdepenseràtoutça.Karennousaappelés le lendemainaprès ledéjeunerpournousprévenirqu’elleétaitde retour.Nousdevonsnousséparerdenotrejolieprincesseet,encoreunefois,celanousesttrèspénibleàtouslestrois.IlesttempsqueJaydensoitenvacances.Jevoisbienqu’ilestàbout.Lecheminduretourse faitdans lesilence.J’espère pouvoir lui faire oublier son chagrin. Cet homme est tellement malheureux. Sa détresse metoucheauplusprofonddemoi.

Quandnousrentronsauloft,unpaquetcadeauestposésurlatabledusalon.Jejetteuncoupd’œilàJaydenquirigole:–Qu’est-cequetuasfait?

–Moi…rien,feintantden’êtreaucourantderien.Tudevraisl’ouvrirpetitegroupie.Jem’approcheetprendlepaquet.C’estunegrandeboîteblancheavecunjolinœudcouleuror.Jele

soulèveetjedécouvreunemagnifiquerobedesoiréerosepoudré.–MondieuJayden,elleestsuperbe!–C’estvrai,elleteplaît?–Carrément,tuescomplètementfou!–Oui,jesuisfoutoi,tuvasêtreravissantecesoir.–Cesoir?Ilyaquoicesoir?Ilmeprenddanssesbras.–Jemesuisditque,pour l’instant,nousn’avionspaspuvivrenotrehistoirenormalement,comme

toutlemonde,alorsjeveuxt’offrirunvrairendez-vous.–Tuvasmefairelacour?Luidemande-je,enrigolant.–Etcomment!J’aibienenviequetum’invitesàmontercheztoi,medit-ildansunclind’œil.–Tuesbienoptimiste,jetrouve.–Effectivement,jecroisquej’aitoutesmeschances,tumematessansarrêt,medit-il,ensouriant.Jerougisparcequ’ilaraison.–Aquelleheuredois-jeêtreprêtemonsieurKnox?–A18h45,çateva?–OK,jeseraiprête.Jefiledanslachambreavecmajolierobeetjemefaiscoulerunbain.Jesuishypernerveuse,cequi

esttotalementridicule,jelesaisbien.Nousavonsététellementviteetnousn’avonspascommencéparleplussimple.L’idéed’avoirunvrairendez-vousavecJaydenmeterrifieducoup.

Quand jesuisprête, jemeregardedans lemiroirpourvoir le résultat.Larobeestvraimentbelle,recouvertededentelleavecuntrèsjolidosnu.Jemesuismaquilléeetj’ailâchémescheveux.

J’enfileleschaussurescouleurnudequeJaydenm’achoisies,quandonsonneàlaporte.Quiçapeu-être ? Quelques secondes plus tard, la sonnette retentit de nouveau. Je sors de la chambre pour voirpourquoiJaydenn’ouvrepas.Jenelevoisnullepart,onsonnedenouveau.Jevaisjusqu’àlaporteetj’ouvre.Jemeretrouvefaceàunénormebouquetderosesrouges.

–Bonsoir,j’espèrequejenesuispastropenavance.JedécouvreJaydenderrière lebouquet, ilestàcouper lesouffledansunmagnifiquecostumetrois

piècesnoirHugoBoss.Jen’arrivepasàarticulerdevantlui,jesuisfigée.–Tatum!Ilmetendlesfleurs.–Merci,bredouille-je,enprenantlebouquet.Ellessontjolies,mercibeaucoup,dis-jetimidement.Jecommenceàm’éloigne,luinebougepas.Jenel’aipasinvitéàentrer,ilveutjouer!–Tuveuxentrer?

–Ouimerci.Ilentreetfermelaporte.–Jemetslesfleursdansl’eauetjesuisprêteàpartir.Jefouilledanslesplacardsàlarecherched’unvase,maisvoilà,jenesuispaschezmoietjenesais

pasoùilssont.–Endessousdel’évier,mechuchotet-il.Jeleremerciedansunsourire.–C’estbon,onpeutyaller.Puis-jeconnaîtreleprogrammeMonsieurKnox?–Onvadîner,maisd’abord,j’aiunesurprisepourtoi.–Encoreunesurprise,jesuisunefillechanceuse.–Non,monange,c’esttoimachance.Nous sortons de l’appartement, Jayden me prend par la main et il m’ouvre la portière d’une

magnifiquePorscheSpyder.–C’esttavoiture?–Oui,monange.Jemonte,Jaydenmerejoint.–Elleesttropcool.Ilrigole.–Situessage,jet’apprendraiàlaconduire.–Tuessérieux?–Biensûr.Vingtminutesplustard,nousnousgaronsdevantleMétropolitainOpéra,j’observelebâtiment.–Onestarrivépetitegroupie–Onvaàl’opéra?Dis-je,engloussant.–Oui.–Toiledieudurock,tuvasallervoirunopéra!–Rienn’esttropbeaupourtoipetitange.Çatefaitplaisir?–Ouimonamour,çamefaittrèsplaisir.–Alorsonyva.Ilsortdelavoitureetfaitletourpourm’ouvrirlaportière.Quandnouspénétronsdanslebâtiment,je

suis éblouie par la beauté du lieu : dans le hall d’entrée, il y a un grand escalier blanc tapissé d’unemoquettebordeaux ;nousmontons lesmarches.A l’étage,nous sommesaccueillisparunehôtessequinousguideànosplaces.Nousnousinstallonsaubalcon.Lasalleestimmenseetpresquepleine.J’ailecœurquibat,cetendroitm’enchanteautantqu’ilm’impressionne.JeserrelamaindeJayden,ilmesourit.Je n’ai jamaisété aussi heureuse qu’à cemoment précis.L’opéra commence et immédiatement je suissubjuguée.Jesavourechaqueinstant,c’estabsolumentmagnifique,jen’enn’avaisjamaisvuavantetjesuischarmée.Jaydenesttrèsconcentréluiaussi,jecroisqu’ilapprécie.Letempsestpassétropviteetl’opérasetermine,nouscommençonsàsortir.

–MonDieuJayden,c’étaitabsolumentmerveilleux.–Oui,j’ail’impressionquetuasaimé.–Tuveuxrire,j’aiadoré,c’étaitsplendide.–Tantmieuxalors.–Ettoi,tunet’espastropennuyé?–Nonnon,pasdutout,j’aitrouvéçatrèsbien.–Vraiment?Alorsonreviendra?– Oui sans problème. Allez monte petit ange maintenant on va dîner, me dit-il, en m’ouvrant la

portièredelavoiture.

Jel’embrasseaupassage.–Mercibeaucoup,vousfaitestrèsfortmonsieurKnox.–Etlasoiréen’estpasfiniepetitegroupie.JaydenaréservéunetableaumythiquerestaurantleFourSeasons.J’enaidéjàentenduparler,mais

jamaisjen’auraispenséquejepourraisymangerunjouretencoremoinsavecJayden.Lerestaurantestmagnifique, ilyaungrandbassinaumilieude lasalleavecquatregrandsarbres

autour.L’hôtessenousinstalleànotretableprèsdubassin.–C’estvraimentjolieici.–Oui,j’aimebiencerestaurantetlacuisineestvraimentbonne.–Tuvienssouvent?–Oui,onpeutdireça.Tuveuxmangerquoimonange?–Jetelaissechoisir,commetuconnaisleurcuisine,jetefaisconfiance,luidis-je,ensouriant.–OK.Jaydenchoisitlerisottodehomardenentréeetleturbotenplatprincipal.Toutcelaàl’airtrèsbon.

Jesuisaffamée.Nouspassonslasoiréeabavarder,Jaydenmeracontequ’ilavécuenCaliforniejusqu’audécèsdesesparentsavantdepartirvivrechezsesgrands-parentsdansleMississippi,prèsdeJackson.Lechangementaduêtreradicalpourlui.IlestpartiàNewYorkquandilaeudix-huitans.

Jeluiparledemafamille:commentmamères’estlancéedanssonaffaire,demesgrands-parentsquisesontbeaucoupoccupésdeBryanetdemoi,demesvacanceschezeuxdans leurchaletprèsduLacTahoe.Cettesoiréeestmagique,onparle,onrigole,lacuisineestdélicieuse.Jevisundecesmomentsoùl’onvoudraitqueletempss’arrêtetellementtoutestparfait,onvoudraitquerienneviennebriserlecharme.Ilesttardquandnousquittonslerestaurant,ilfaitvraimentboncesoir,nousallonsmarcherdanslesruesdeNewYorkavantderentreràlamaison.J’aimebeaucoupcetteville,biensûrLosAngelesestunetrèsgrandeville,maiscen’estpascommeici.Jemesensbien,jemesenschezmoi.Surlaroutequinousramèneàlamaison,nousrestonssilencieux.Ilestdifficilederetourneràlaréalitéquandonvitunmomentaussiparfait.Etpuis,nousallonsrentreretjenesaispaspourquoi,maisj’ailetrac.Jetrouveçaabsurde, Jaydenetmoi faisons l’amourdepuisdes semaines,mais ce soir c’estdifférent, il a réussi ànousfairevivrecettesoiréecommesic’étaitlapremière,cethommeestmerveilleux.Nousmontonslesmarchesquinousconduisentauloft.Jaydenmetientparlamain.

Nousentronsdansl’appartement,ilrefermederrièrenous,jerestefigée,jenesaisplusquoifaire.–Lasoiréet’aplumonange?Jehochelatêtenerveusement.Ilsentquejepanique.–Toutvabien?–Oui,réponds-jetimidement.–Jet’aiconnumoinsfarouchequeça.Jerougisetjememordslalèvre.Ilrigoleets’approchedemoileregardaffamé.–TuestellementbelleTate.–Tun’espasmalnonplus.Ildégagemanuqueetcommenceàm’embrasserdanslecou.Mesmainsseglissentsoussaveste,je

caressesondospuissesfesses.Seslèvresm’embrassentetremontentàlarecherchedesmiennes.Jelelaisse m’emporter dans un baiser torride. Je lui retire sa veste. Ses mains, qui étaient sur ma taille,remontentdansmondos,qu’ill’effleuredélicatement.Jecommenceàluiretirersacravate.

Jesuisfolledecethomme.Jamaisjen’auraispenserressentirautantd’amour,autantdedésirpourquelqu’un.AvecJayden,jemedécouvretotalement,j’aimelafemmequejesuisàsescôtés.

Jedéboutonnesachemiseetluiretire.Ilmesoulève,jem’accrocheàsoncouetjepassemesjambesautourdelui.Jemeretrouveassisesurlereborddelatableàmanger.Rapidement,ilmeretiremaculotteets’installeentremesjambes.Jem’allongedoucementetsavourechacunedesescaresses.Ilembrasse

l’intérieurdemescuissesetremonteversmonsexe.Salanguetrouvemonclitoris,illelèche,lesuce.Jemecambre,leplaisirm’envahitunpeuplusàchacundesescoupsdelangue.Jeglisselesmainsdanssescheveuxpourlemaintenirentremescuisses,c’esttropbon.Sesdoigtss’immiscentenmoipendantquesabouche torturemon clitoris. Je sens que l’orgasme est imminent. Lemouvement de ses doigts enmois’accélère,ilconnaîtmoncorpsetilsaitquejesuistouteproche.Moncorpsseraidit,jejouisfortcontresabouche.Jereprendsdoucementmesesprits,Jaydenestlà,ilmeregardeavectendresse.

–Commentvamapetitegroupie?–Hum…Unénormesourireilluminesonvisage.Jemesenstellementbienquandilmeregardecommeça,j’ai

enviedelui,demesentirprochedelui.Jeveuxm’offrirtotalementàcethomme.Ilmevientuneidée…Jemeredresseetjedescendsdelatable,Jaydenmeregardecurieusement.Jeleprendsparlamainetl’entraînedansnotrechambre.Jelefaisasseoirsurlelitetjeretiremarobesoussesyeuxremplisdedésir.Quandjesuisnue,jem’agenouilledevantluietdétachesaceinture.

–Monange?Je déboutonne son pantalon, prends son sexe dans ma main et je commence à le caresser. J’ai

tellementenviedeluifairedubiencommeillefaitpourmoi.Jesaisquejen’aiaucuneexpériencedanscedomaine,maisjeveuxêtreparfaitepourl’hommequej’aime.Jelèvelesyeuxverslui,sonregardestbrûlantdedésir,j’aimelevoiraussiexcité.Toutmescraintess’envolent,jesaiscequejedoisfaire.

–Tate,tun’espasobligéemonange.–Jet’aimeJayden.Jeposetimidementmeslèvressursongland,puisrapidement,jeprendsconfianceenmoi,jel’avale

entièrement,malangueledécouvre,legoûte.Jel’entendsgémir,j’adore.Jeredoubled’effortspourlui,jeveuxqu’ilprenneduplaisir.Jeleprendsunpeuplusloindansmagorge,j’accélèremesva-et-vientautourdelui.Samainestdansmescheveux.Jeregardeverslui,sesyeuxsontclos,ilaimecequejeluifais.Jecontinueàfairecourirmalangueautourdelui,ilgrogne.

–Monange,articulet-ilavecdifficulté.Putain,c’estbon!Tate,jevaistejouirdanslabouchesituneteretirespas.

Je le suceplus fortpour l’encourageràcontinuer, jeveux sonplaisir.Samain secrispedansmescheveux,jesenssoncorpssetendre–OhputainTate!

Iljouitviolemmentdansmaboucheengémissant,j’avalerapidement.Mouais…C’estpasterrible!Jeleregardeenpassantmesdoigtssurmeslèvres,ilrigoleets’allongesurlelit.Jeluigrimpedessus.

–Monange,tuveuxmetuer?Jesecouelatêteenrigolant.–Jeneveuxquetonbien,tunel’avaispasremarqué?J’avaispourtantespérert’avoirconvaincu,lui

dis-je,delafaçonlaplussexypossible.Iléclatederire,mesaisitparlatailleetmefaitroulersurledos,jemeretrouvesouslui.–Tuesredoutable.Tutedévoileschaquefoisunpetitpeuplusetcrois-moi,tueslafemmelaplus

sexyquej’airencontré.J’aidusouciàmefaire.Mamainjouedanssescheveux.–Dusouci?–Oui, ça devient de plus en plus dur de te résister, je te ferais l’amour en permanence si je le

pouvais,etpuisTimneserapasledernierabrutiàtombersoustoncharme.–Maisjenevoisquetoi,Jayden.Etjedeviensseulementlafemmequejevoisdanstesyeux.–J’aienviedetoi.–Jesuisàtoi,jeteveux.Ilm’embrassetendrement,j’entouremesjambesautourdeluietnousvoilàrepartispourunenuitde

sexeintense.

–Bonjourpetitegroupie.Jeviensd’entrerdanslacuisine,Jaydenestentraindeboireuncaféentravaillantsursonpc.–Bonjourmonamour.–Jet’aipréparéunpetitdéj.Jem’approchedeluietjel’embrasseavecdouceur.–Merci.Jevaismeserviruncafé.–Tupeuxêtreprêteàpartirdansuneheure?–Ouibiensûr,maisnousdevionspartirdemain,non?–Oui,mais il fautêtre àLAce soir, nous avons rendez-vouspour lamaison, j’aimerais quenous

l’ayonsavantquejerécupèreHolly.–Tun’astoujourspaschangéd’avisàcesujetapparemment.–Non,monange.Ilnousfautbienunendroitoùvivrecetété,tunecroispas?–Oui,maisnel’achètepaspourmois’ilteplaît,tuneterendspascompteàquelpointc’estgênant

pourmoi.Toi, tues riche, alorspeut-êtrequeça te semblenormal,maispaspourmoi, jen’ai jamaismanquéderienetmamèreaunebonnesituation,maiscen’estriencomparéàtoidetouteévidence.

–Jeneveuxpasquel’argentsoitunproblèmeentrenousTate,jepréfèrequenousmettionscesujetsurlatableunebonnefoispourtoute,aprèsjeneveuxplusenparler,çateva?

–OK,situmeprometsdeprendreencomptemonavis.–C’estpromis.Alorsécoute-moibien,j’aibeaucoupd’argentc’estunfaitetsitumeprendscomme

jesuis,etbien,c’estaussicommeçaquejesuis…riche.Jeneveuxpasqu’Holly,oumêmeKaren,nemanque de quoi que ce soit et maintenant, il en est de même pour toi. Malgré ma fortune, je vissimplement si l’on peut dire, j’ai un bel appartement, jem’achète de belles voitures,mais à part ça,j’essaie d’avoir la vie la plus normale possible, surtout par rapport à Holly, je veux lui donner desvaleurs.Jem’occupedeKarencarelleestlamèredemafilleetquejel’aimebeaucoup.Jeluiaiachetéunappartementet jeveilleàcequ’ellenemanquederien.J’aipréparél’avenird’Holly,elleaussinemanqueraderien.Maintenant,jeveuxfairepareilpourtoi,tuconnaismessentimentsàtonégard,tusaiscequej’attendsdenous.Jemeplieà tesconditions,mais j’envisagemonaveniravectoi.Alors jenevaispast’offrirunemaisonàchacundetesanniversaires,maistuaseudix-huitans.Deplus,onenaurabesoin.C’estunebonnefaçondecommencerdanslavieetaprèstoutcequetuasfaitpourmoietpourtoutcequetuferasencore,cen’estpascherpayé.

–Maisc’esténormelà…unemaison!–C’estcequetuasfaitpourmoi,latournurequetudonnesàmaviequiesténormeTate.Jeneveux

pastefairepeur,nitemettrelapression,maisjenetementiraijamais.Jesuishonnête,jeteveuxetjeveuxpasserlerestedemavieàtescôtés.Alors,situdoismebriserlecœuretreprendretoutcequetum’asdonné,fais-lemaintenant.

Son expression sur son visage à cemomentme déchire le cœur, il est terrifié à l’idée que je nepartagepassessentiments.

Jem’assiedsenfacedelui,encoresonnéeparsondiscours.Notrediscussionprendunetouteautretournure.Jenem’yattendaispas,mêmesijecomprendsexactementoùilveutenvenir.Lavraiequestionest de savoir si je suis prête àm’engager totalement avec lui, auquel cas, le reste, comme sa fortune,n’auraplusaucuneimportance.

–Moiaussi,j’envisagemonaveniravectoi.Jevoislesoulagementsursonvisage.–Si tu veuxm’offrir cettemaison alors vas-y, si cela te rassure,mais il est hors de question que

j’acceptedescadeauxaussidémesuréenpermanence.Tudoisaussim’acceptertellequejesuis,etmoi,jesuisunefillesimple.

–OKmonange.

Ilvientversmoietm’embrasse.–Maintenantfiletepréparer,ondoitbientôtpartir,tunevoudraispasêtreenretardpourdécouvrir

toncadeau.Jelèvelesyeuxaucieletjeparsdanslachambrepourprendremadouche.Trenteminutesplus tard,nousmontonsdansle taxiquinousamèneà l’aéroportprivé.Ilest16h00

quandnousarrivonsàLosAngeles.Jaydenmeditquenousavonsrendez-vousà17h00àMalibu,etquePhilnousattendaveclavoiturepournousconduire.Quandnousarrivons,l’agentimmobiliernousattenddevant la maison. Nous la saluons et entrons pour commencer la visite. Je remarque tout de suite lagrandebaievitréequiouvresurlejardinavecunemagnifiquevuesurlamer.Lespiècessontgrandesettrèslumineuses.Ladécorationestépuréeetmoderne,j’aimebeaucoup,surtoutlacuisine,jemevoisbienavecmapetiteogresseàfairedesgâteauxauchocolat.Ilyacinqchambres,rienqueça,etautantdesalledebains.Danslejardin,ilyaunegrandepiscineavecunejolieterrasse.Ilestvraiquecettemaisonestvraimentjolie.

–Tate,qu’est-cequetuenpensesmonange?–Elleestsuperbe.–Elleestlibredesuite,onpourraits’yinstallertrèsvite.Onn’estpasloindecheztamaman.C’est

idéalnon?–Oui,etj’aimebienlacuisine.–Alorstuesd’accord?–JepensequeHollyvaaimer.–Oui,jepenseaussi.–OK,alorsonlaprend.–Vraiment?–Oui,saufsielleneteplaîtpas.–Non,non,jel’aimebiencettemaison.Ils’approcheetmeprenddanssesbras.–Jepensaisjustequetuferaistoutpourmefairechangerd’avis,tuesbiendociletout-à-coup.–J’aibeaucoupréfléchiànotreconversationettuasraison.Jesaiscequetureprésentespourmoi,

maisjenepeuxpasoublierquituesauxyeuxdesautresetjedoisacceptertouslesaspectsdetavie.Alorsessaiedenepasfairetropdefoliesetmoijetelaissem’offrircettemaison.

Ilm’embrasseavecuneinfiniedouceur.–Bonanniversairepetitange.Jerougis.–Merci,c’estcomplètementfou,maismerci,j’adoremoncadeau.–Jevaisréglerlesdétailsrapidement,jeveuxqu’ons’installevite;enattendant,nousironsàl’hôtel.–D’accord,j’aimeraisallervoirmamaman.–Jecomprends,onvapasserparl’hôtel,j’ailouéunevoiture.Ilposeunemainsurmajoue.–Tate, si tuasbesoindepasserdu tempsavec ta famille, jecomprendrais,ne t’inquiète pas pour

moi,cesdernièressemainesontétédifficilespourvous.–Merci.Quelquesminutesplustard,nousarrivonsàl’hôtel.Jaydenmedemandedel’attendrependantqu’ilva

chercher les clefs de la voiture. Il revient un instant plus tard etmeguidevers le parking.NousnousarrêtonsdevantunejolieBMWnoire,ilmetendlesclefs.

–Soisprudentemonange.Jeluisourisavectendresse.–Merci,tuesunamour.

Jel’embrasseetjemontedanslavoiture.Surlechemindurestaurant,unebouleseformedansmonventre,larencontreavecmamèrenevapasêtrefacile,j’enaiconscience.J’aimeraistellementqueleschosessoientplussimples.JesuisconvaincuequeJaydenneméritepasqu’ilsletraitentdelasorte.Ilafait des erreurs,mais il fait tout pour retrouverunevieplus saine. Je ne sais pas comment faire pourqu’ilslecomprennent.

Chapitre9Ne confonds pas ton chemin avec ta destination. Ce n’est pas parce que c’est orageux

aujourd’huiquecelasignifiequetunetedirigespasverslesoleil.AnthonyFernandoVingtminutesplustard,jemegaresurleparkingdurestaurantdemamère.Ilestfermépourl’instant,

mais je sais qu’elle est là, commed’habitude. Je passe par la porte de service etme dirige vers sonbureau,laporteestouverte.

–Bonjourmaman.Ellelèvelesyeuxdesonécrand’ordinateur,ellesemblesurprisedemevoirdébarquer.–Madison?Tuesrentrée…–Oui,jesuisarrivée,ilyadeuxheuresenviron.Elleselèveetvientmeprendredanssesbras.Cecontactmefaitdubien;aprèsdeuxsemainesde

conflitavecBryanetmamère,j’enavaisbesoinetpuis,jen’aipasvumamèredepuispresqu’unmois.–Tuesrentréeseule?–Nonmaman,jesuisvenueavecJayden.Jepeuxlireladéceptiondanssesyeux,cen’estpasunpetitcâlinquivarésoudrenotreproblème.–Bienévidemment,tun’espasrevenuàlaraison?C’était tropbeaupourêtrevrai,ellepensaitprobablementquej’avaischangéd’avis,c’estpourça

qu’elleétaitcontentedemevoir.J’aibesoinqu’ellefasseuneffort,jesuissûrequesiellelerencontrait,ellepourraitchangerd’avis.

–Maman,jenecomprendspaspourquoitut’obstinesànepasfaired’effort.Cen’estpasunmonstre,bienaucontraire.

– Il est hors de question que je fasse lemoindre effort envers cet homme.Madison, il boit, il sedrogue,c’estsuffisantpourmoi.Ilnemériteaucuneffortdemapart–Cen’estpasvrai,ilneboitpasetnesedrogueplus.Ilestenpleinsevrage,ilfaitdeseffortspourreprendrelecontrôledesavie.

–Tuestellementnaïvemapauvrechérie,tuesaveugléepartessentiments.–Nonmaman,j’aijustedéciderdeluifaireconfianceetilmeprouvetouslesjoursquej’aieuraison

delefaire.Jecroisenlui,c’esttoutcedontilavaitbesoin–Lespersonnesdépendantescommeluinepeuventpaschanger.

–Commentça!C’estn’importequoi,denombreusespersonness’ensortentettrèssouventd’ailleurs.Etpuis,jen’accepteraipasqu’ilcontinueàsedroguer,illesaitparfaitement.Jeneresteraipasavecluisic’étaitlecas,tupourraisavoirplusconfianceenmoi.Aufinal,toutleproblèmeestlàjepense,Bryanettoin’avaitaucuneconfianceenmoi.

–NousavonspeurpourtoiMadison,c’esttout.–Jenecrains rienavec lui, ilprendsoindemoimaman, ilm’aime.Vouspourriezvousen rendre

comptesivousacceptiezdelerencontreraumoins.–C’esthorsdequestionMadison,cethommenemettrajamaisunpiedchezmoi!Criet-elle.Ilesttempsquejemerendeàl’évidence,ilsnel’accepterontjamais.Riendecequejepourraisfaire

ou dire ne les fera plier. Selon eux, Jayden est un homme dangereux et ils ne veulent pas essayer dechangerleurvisiondeschoses.

–Alorsc’estquoilasuitemaman?Jen’aiplusmaplacedanscettefamille.Est-cequejedoisallercherchermes affaires à la maison ? Tum’as dit que je devrai faire des choix, c’est ça dont il était

question,jedoischoisirentrel’hommequej’aimeetmafamille?Luidemande-je,enpleurant.–Oui!Je ne peux pas croire ce que j’entends, comment peut-elle me demander cela ? Je nemérite pas

qu’elle me traite ainsi, quand bienmême, elle désapprouvema relation avec Jayden. Elle me déçoittellement.

–Commenttupeuxmefaireça?Jen’aijamaisrienfaitdemal,j’aitoujoursbientravailleràl’école,j’aitoujoursfaitcequevousattendiezdemoi.Deplus,Jaydenfaittoutpourqueleschosess’arrangent.Ilneveutpasquejemedisputeavecvous,c’estpourçaqu’ilm’achèteunemaisonàMalibu,pourqu’onpuisse passer les vacances ici, afin que je ne m’éloigne pas de vous, surtout avant mon départ pourl’université.

–Commentça,ilt’aachetéunemaison?–Oui, il pensequevousne l’accepterez jamais, alors il veutqu’onaitunpied-à-terre ici lorsque

nous viendrons pour que je vous rende visite. Il me l’offre pour mes dix-huit ans. J’avais vraimentimaginéquevousferiezaumoins l’effortdelerencontrerpourvousfairevotrepropreavissur lui,aulieud’écouterbêtementcequ’onpeutdireàsonsujet.Toutlemondefaitdeserreurs,desmauvaischoix,maisapparemment,pourvous,personnen’aledroitàunesecondechance.

Jecomprendsquemamèresoitsicatégorique,monpèrel’atellementfaitsouffrir,maisjenesuispascommeelle,j’aibesoindecroirequetoutlemondepeuts’améliorer…mêmemonpère.

–Ques’est-ilpasséavecpapa?Est-ilpartisansjamaischercherànousrevoir,oùest-cetoi,maman,quineluiapasaccordéunechancedes’expliquer?

–Jenevoispascequetonpèrevientfairelà-dedans.–Ahnon!PourtantBryansemblepersuadéquesijem’obstineavecJayden,c’estàcausedepapa.

Est-cequepapaaessayerdenousrevoirmaman?–Qu’est-cequeçachange?–Çachangebeaucoupdechosespourmoi.–Oui,ilestrevenuquandtuavaisdouzeans.J’aidumalàcroirecequej’entends,monpèreestrevenu,ilvoulaitmevoir.Pourquoimamèrene

nousariendit?J’auraisvoululevoir,luiparler,savoirs’ilachangé.–Cen’estpasvrai!Pourquoitunem’asriendit?Tun’avaispasledroitdemecacherça.–TonpèreestunhommeviolentMadison,jedevaisvousprotéger.–Ilavaitpeut-êtrechangémaman!– Mais bien sûr, il aurait certainement pu gagner la médaille du père de l’année. Réveille-toi

Madison,ilesttoujourslemême.–Jen’ensaisrienmaman,àcausedetoi…–Alorsmaintenantc’estdemafaute,cequinousestarrivé!–Tunevoulaispas revoirpapaaprèscequ’il t’a fait,c’est tondroit,mais j’auraisdû,moiaussi,

avoirledroitdechoisir.–Tonpèrenepeutpaschanger,commetonJayden,cesontdeshommesmauvais.–C’estsûrqu’avecunefemmeaussiobtusequetoiàsescôtés,iln’avaitaucunechance.Samains’abatsurmajoue.Jenebronchepas,jesaisquejel’aiméritée,jesuistellementencolère

aprèselle.Soncomportementest injusteenversJaydenàcausedecequemonpèreluiafait.Deplus,ellen’avaitpasledroitd’interdiremonpèredenousvoir,c’étaitàBryanetàmoidechoisir.Jenesaisplusquoifairepoursauverlasituation,maisjenepeuxpasrenonceràmesconvictions.

–JeneveuxpasvousperdreBryanettoi,maisvousn’avezpasledroitdemedemanderdechoisir,c’estinjuste.Jesuisuneadulte,jepeuxfairemespropreschoix.

–Ahoui,tudevrasalorsàenassumerlesconséquencesMadison,c’estçaêtreadulte.–Cequiveutdire?

–Jenesubviendraipasàtesbesoinssitupersistesàmedésobéir.Jeviensjustementderecevoirtesfraisd’inscriptionsàHarvard,medit-elle,enmetendantuneenveloppe.S’ilestenmesuredet’offrirunemaisonàMalibu,ilsauraaussis’occuperdeça.

–Tun’espassérieuse?–Tun’aspasidéeàquelpointjelesuis.–Jepensequ’ilfautmieuxquejeparte,çadevienttropabsurde.–Commetuveux,maisn’oubliepasça,medit-elle,enagitantl’enveloppesousmonnez.Jelasaisis.–Aurevoirmaman.Jemonteenvoitureetéclateensanglot.Lasituationm’échappeetjenesaisabsolumentpassequeje

doisfaire.ElleestprêteàtoutpourquejequitteJayden,etmaintenant,jedoistrouver40000$sijeneveuxpascompromettremonavenir.

Lasonneriedemontéléphonem’avertitdel’arrivéed’unSMS:Toutvabienpetitange?Jesourisdevantl’écran,cethommeàunsixièmesens.Jel’appelle,j’aibesoind’entendresavoix.–Coucou,luidis-je,lavoixtremblante.–Tate,est-cequeçava?Ilacomprisausondemavoixqueleschosesnesesontpasbienpassées.–Oui,jerentrelà.–Tuesoù?–Encoresurleparkingdurestaurant.–Attends-moi,jevienstechercher,m’ordonnet-il.–Nonçava,jet’assure…sanglote-je.–Tateparle-moi,ques’est-ilpassé?–Jenepeuxpas,çamefaittropmal,Jayden,dis-je,enravalantmeslarmes.–Monange,jesuisdésolé.–Cen’estpasdetafaute,tun’yespourrien.Jevaisrentrer,j’aienviedetevoir…J’essaiedelerassurer, ilsesentassezresponsabledecettesituation,pourtant, iln’yestpourrien,

maisj’aibeauluirépéter,ilneveutrienentendre.–Attendsunpeu,jeresteavectoi,maisneprendspaslaroutedanstonétat,cen’estpasraisonnable.–D’accordmaisparle-moid’autrechose,jeneveuxplusypenser.Ilaraisonjenemesenspasdeconduiredansmonétat.–Oui,j’aieuHollyautéléphone,ellem’aditdetefaireungroscâlindesapart.–Mapetiteprincesse,tuluiasparlédelamaison?L’entendremeparlerd’Hollymefaitbeaucoupdebien,cettepetiteestmagique.–Oui,etelleahâtedelavoir–Tantmieuxalors,vivementqu’ellesoitlà,ellememanque.–Oui,àmoiaussi.L’instant d’après, un SUV noir entre sur le parking, Jayden descend du côté passager, Phil l’a

emmené,ilétaitsurlaroute.Jesorsdelavoitureetjecoursverslui,j’aitellementbesoindelesentircontremoi.Ilmeprenddanssesbras.Immédiatementjemesensmieux.

–Tuesvenumechercher,dis-jesoulagée.–Biensûrmonange,jeseraitoujourslàquandtuaurasbesoindemoi.Ques’est-ilpassé?– Je lui aiditqu’elledevait faire ses choix, si elleveutêtreune adulte tantmieux,mais elle doit

prendresesresponsabilités,rétorquemamèrequiestsortitsousleporchedurestaurant.JemetourneversJayden,quilafusilleduregard.Mince,leschosesvontmalsepasser.–Parcequelaisservotrefillepartirenvoituredanscetétat,c’estadulteetresponsabledevotrepart

peut-être,luilancet-il.

–Jen’aipasdeleçonàrecevoird’unhommecommevous.–Biensûr,vousêtesdugenreàendonner,maisquinesupportepasenrecevoir.–Vousn’êtespaslebienvenuici.–J’avaisbiencompris,jepeuxm’yfaire,maisvousnepouvezpastournerledosàTatum,c’estvotre

fille.Vousluidemandezdechoisirentremoietsafamille,c’estcruel.Votrefillevousaime,neluifaitespasça!

–Ellefaitdeschoixquejenepeuxpasaccepter,jenepeuxpascautionnerça.Elledoitmaintenantenassumer lesconséquences. J’aicrucomprendrequ’ilneserapasdifficilepourvousdesubveniràsesbesoins.

Ilrigolenerveusement,sacolèreestpalpable.Illuttepoursecontenir.–Vous aussi, vous allez devoir assumer les conséquences de votre décision. Jem’occuperai bien

d’elle,vouspouvezenêtrecertaine.–C’estcequenousverrons.MamèreretournedanssonrestaurantetJaydenm’entraînejusqu’àlavoiture.–Onrentremonange.Jem’assiedscôtépassager,ils’accroupitprèsdemoietessuieleslarmessurmesjoues.–Jetejurequejevaistoutfairepourarrangerça.Leschosesvontsetasseretjevaisleurprouverà

quelpointjesuisfoudetoietquejepeuxterendreheureuse.Nesoispasencolèreaprèstamère,elleapeur pour toi. Et crois-moi, il est impossible de vivre sans toi, une fois que l’on te connaît. Elle netiendrapaslongtemps.

–Maissicen’estpaslecas.–Jesuisunpapamonange,jepeuxtedirequ’ellenepourrapasresterloindesafilletrèslongtemps,

n’oubliepasquesacolèren’estpasdirigéeverstoi,maiscontremoi.Ilmontedanslavoitureàsontouretdémarre.Lesévénementsprennentunetournurequimefaitpeur

etcelameblessetellement.Jesuisencoreabasourdieparlefaitquemonpèreestcherchéàmerevoir.Jesuisfurieusecontremamèrequ’ellenemel’aitpasdit.

–MonpèreestrevenuJaydenetellel’aempêchédenousvoir,luidis-je,leregarddanslevide.Ilsaisitmamain.–Quand?–J’avaisdouzeans.Ilsegaresurleparkingdel’hôtel.–Tateregarde-moi!Jemetourneverslui.–Jepeuxcomprendrequetusoisencolère,maismets-toiàsaplace,tonpèret’afaitdumal.C’était

sonrôledeteprotéger.Neluientientpasrigueur.Aujourd’hui,tuesenâgededécider,tuaslechoixderevoirtonpèreounon.

Ilregardel’enveloppequejeserreencoredanslamain.–C’estquoiça?–Riend’important.–Tumenstellementmal,c’estconsternant.–Jayden…–Dis-moicequec’est.–Non.Ilmeprendl’enveloppedesmains.–Rends-moiça!Luiordonne-je,enessayantdelarécupérer.Ill’ouvreetlalit.–Jet’interdisdefaireça.

–Fairequoi?Dit-il,l’airderien,enrangeantlalettredanssapoche.Ilsortetvientm’ouvrirlaportière.–Jayden,jeneveuxpasquetut’occupesdeça, luidis-je,fermementlesmainsbrascroisés.C’est

horsdequestion!–EttuvasfairequoiTate,tuvaslaissertomberHarvard?Soisraisonnable!Tafamillemedéteste

assezcommeça,neleurdonnepasuneraisonsupplémentaire…–Alorsça,c’esttoutpetit,JaydenKnox.–Jesais,disonsquec’estunempruntalors.–On parle de 40 000$, il vame falloir un demi-siècle avant de pouvoir te rembourser une telle

somme.–Cen’estpasurgent,leprincipalestquetuentresàl’universitéenseptembre.Onverraleresteplus

tard,aprèsilyadesbourses,non?–Oui,jecroisquemamèreafaitlademande,jenem’ensuispasvraimentoccupée.–OK,onvaréfléchiràtoutça,maispascesoir.Maintenant,jeveuxquetutedétendes,lajournéea

étélongueetéprouvante.–D’accord.Ilmeprendparlamainetmefaittraverserl’hôtel.Nousprenonsl’ascenseurpourmonteraudernier

étage. Il ouvre et je découvre alors une très belle suite. Elle est composé d’un petit salon avec unecheminée,unpetitcoinrepasetd’unsofa,ilyauneautreportequimèneàlachambreetàlasalledebainattenante.

–C’estjolieici.–Oui,cen’estpasmal.Tuveuxquel’ondescendedîneroùtupréfèresquel’onresteici?–Onpeutresterlàs’ilteplaît,jen’aipasvraimentenviedebouger.–Oui,pasdeproblème,jecomprends.Tuveuxquejetefassecoulerunbain?–Tuviensavecmoi?–Situveux.Aprèslebain,Jaydencommandelerepasauroom-service,maisjen’aipasbeaucoupd’appétit.Je

m’allongesurlecanapéenzappantàlatélévision.J’aidûm’endormircarjesensqu’ilmeportejusqu’aulit,puisilmeborde,mecaresselescheveuxetjemerendors.

LavoixdeJaydenmetiredusommeil;j’écouteuninstant,ilestautéléphone.Jem’étirepuis,jemelève.Après un rapide passage à la salle de bains, je le rejoins, il est sur le balcon face à lamer. Jem’approcheetjecommenceàembrassersondosenpassantmesmainssursontorse.Ilposesamainsurlamienne,laprendetl’embrasse.Ilraccrocherapidementetsetourneversmoi.

–Bonjourpetitegroupie,medit-il,enm’embrassantsurlefront.–Salut,dis-jedoucement.–Tuasbiendormi?–Ouiettoi?–Çava.Tuasfaim?J’aifaitmonterlepetit-déj’.–Oui,merci.Jevaism’asseoirautourlapetitetableinstalléesurlaterrasse.–Tate,jesuisdésolémonange!–Tun’asrienfait,arrêtedet’excuser.–Tudevraispeut-êtreprendreletempsderéfléchiràtoutça.Jen’aipasenviedevivresanstoi,mais

tevoirtristeestencoreplusinsupportable.Jesaisquerienneseraitarrivésijet’avaislaisséetranquille.–C’esttoutréfléchiJayden,alorsarrêtes’il teplaît, jenecéderaipasàsonchantage, jen’aiplus

cinqans,elleveutmedonneruneleçon, trèsbien.Jen’aipaspeurdeprendremesresponsabilités.Laseulechoseàlaquellejeveuxréfléchir,c’estcommentjevaisgérerl’université.

–J’aimeraist’aidermonange.Jesuissurlepointdel’interrompre,maisilposesesdoigtssurmeslèvres.–Jenepeuxpasfairegrand-chosepourça.Laseulechosequej’ai,c’estdel’argent,tunedoispas

mettre ton avenir en péril à cause de nous, alors laisse-moi t’aider. Je veux que tu fasses tes étudescommetuledésiraisavantdemeconnaître.J’aicompliquéleschosesendébarquantdanstavie,tunepeux rien faire, je me sens responsable. J’ai dit à ta mère que je m’occuperais de toi, et j’ai bienl’intentiondelefairecorrectement.Laisse-moim’occuperdetesfraisdescolarités’ilteplaît.Jeveuxquetuteconcentressurtesétudes,tudoisavoirl’esprittranquillepourça.

–Maisoùest-cequeçavas’arrêter?Lamaison,lesfraisdescolarité…Jedoistrouveruneautresolutionquedevidertoncomptebancaire.

Ilmesourittendrement.–Net’inquiètepaspourlui,iladelaressource.–Trèsdrôle,monsieurleprétentieux.–Tupensesàquoi?–Jevaistrouverunboulotsurlecampusetvoircequ’ilenestdemabourse.–Tuasconsciencequetuentresenmédecinemonange,c’estuncursusdifficile.Resteconcentréesur

tesétudesetlaisse-moim’occuperdurestes’ilteplaît.–Çaaussi,c’estpetit,Jayden.–Tusaisquec’estlavérité,tuvasdevoirbosserdur.Harvardcen’estpasrien,jesaisquetupeuxy

arriveretdevenirungrandchirurgien,laisse-moit’aideràyparvenir.–OKpourlesfraisdescolarité,maisc’estunemprunt, je terembourserai.Jemetrouveunboulot

pourassurerlequotidien,etsic’esttropduràgérer,alorsj’arrêterai.–Tuenvisagesdevivreoù?Surlecampus?–Ouipourquoi?–C’estquej’auraisdûmalàvenirtevoirsurlecampus.–Ouic’estvrai,onaencoreletempsderéfléchiràtoutça.–Oui,ilfautqu’onaillesurlefestivalTate.J’aideschosesàrégleravantleconcertdedemain,et

puisjedoisvoirLuke,ilveutmeparlerdenotrelabel.–Pardon!M’exclame-je.–C’estunprojetquenousavonsmissurpieddepuispeu.Onveutsignerdesjeunesartistespourles

aideràselancer.–Cen’estpasvrai,c’esttoiquiveutsignerlesgarçons,Bryanavaitvujuste!–Dequoiparles-tu?–Lukeafaituneoffreauxgarçons,tuesaucourant?–NonTate,jepeuxtejurerquenon.Ilveutsignertonfrère?–Oui,etBryanvoulaitrefuserparcequ’ilpensequetuesderrièretoutça.–Tonfrèreestunidiot.JenesuispasintervenuauprèsdeLuke,jetelejure.J’aiinvestidanscette

affaire,maisjeluilaissegérertoutça.Jeneveuxpasm’enoccuper,c’étaitprévucommeça.–SiBryanl’apprend,ilvarefuserl’offre.–Iln’estpastoutseulàdécider,c’estinjustepourlesautresenplus.–C’estexactementcequejeluiaidit.–JevaisvoirçaavecLuke,jevaisluidemanderd’êtrediscret.–Mercimonamour.Moins d’une heure plus tard, nous entrons sur le parking du festival, Jayden s’arrête devant notre

emplacement.–Jetelaisseici,jedoism’absenterpourréglerdeuxtroistrucsetjeteretrouveaprès.–OK.

–Çavaaller?–Oui,jepeuxresterseuleJayden.Bienévidemment,jepeuxresterseule.Cen’estpascommesijen’avaispasl’habitude,maisvoilà,

j’aipassétellementdetempsencompagniedeJaydenetd’Hollyquejefinisparm’ennuyerquandilsnesontpasprèsdemoi.Jedevraisenprofiterpourmereposer,jem’allongeetjem’endorsrapidement.

JesuisréveilléeparlescaressesdeJayden.–Petitegroupie,tuasdelavisite.Jem’étireetjecommenceàretirersontee-shirt.–Non,non.Jetevisiteraiplustard,dit-il,enrigolant.Pourl’instant,tonfrèreestdanslesalon.–Bryanestlà?–Oui,ilveutteparler.Jenesaisvraimentpasàquoim’attendreavecBryanetvulatournurequ’aprislaconversationavec

ma mère, j’ai le droit d’être inquiète. Je le retrouve dans le salon, et je me blottis contre lui sansréfléchir.Ilm’abeaucoupmanqué.Ilresserresesbrasautourdemoietm’embrassedanslescheveux.

–Tum’asmanquéemaboucled’or.–ToiaussiBryan.Jemeredressepourleregarder,ilessuieleslarmesquiroulentsurmesjoues.–Jesuisdésolédecequis’estpasséavecmamanMaddie.–Tul’asvue?–Non,c’estJaydenquiestvenumevoirpourm’enparler.Jenesuispasencorepasserlavoir.–Jayden?Jeregardederrièremoi,maisilestrestédanslachambre.–Vousnevousêtespasentretués?–Non, ilm’adit que tu allaismal.Écoute, je n’ai pas changé d’avis à son sujet. Je pense que tu

méritesmieuxquelui,maisjenetedemanderaijamaisdechoisirentreluietmoi,jeneveuxpastefairedemalMaddie. J’ai pris le temps de réfléchir à tout ça etma réaction lorsque j’ai découvert que tusortaisaveccetypeétaittrèsdureenverstoialorsque,c’estàluiquej’enveux.Ilauraitdusetenirloindetoi,tuesjeuneetinnocente,illesavait.

–Bryan!– NonMadison, il a été égoïste, il n’a pas pensé à toi, à ce qu’une histoire entre vous pourrait

impliquerpour toi.Jenedispasquec’estquelqu’undefoncièrementmauvais,mais ilauraitdûresterloindetoi.

–Ilaessayé,maisjesuisplustêtuequelui.–Jenesuispasvraimentsurpris.Jesuisvenupourtediredenepast’inquiéterpourmaman,elleest

têtue, tout comme toi. Demain après-midi, nous irons à la maison tous les deux et on va avoir unediscussion avec elle. Je ne suis pas d’accord avec elle,mais ça ne veut pas dire que j’accepte votrehistoire.

–OK,merciBryan.Jepeuxteposerunequestion?–Jet’écoute.–Tusavaisquepapaétaitrevenu?–Non,Jaydenm’enaparléaussi…Écoutesitudécidesdetelancerlà-dedans,c’estsansmoi.Jene

veux pas le revoir, mais je veux que tu me promettes de faire attention. N’oublie pas ce dont il estcapable.J’aiditàJaydend’êtrevigilantaveclui,etjepensequejepeuxcomptersurlui.

–Jet’aimeBryan.–Moiaussimaboucled’oretjet’interdisd’endouter.C’estàcontrecœurquejelaissemonfrèrepartir,celafaittellementlongtempsquenousnesommes

pasparlécalmement,sansnousprendrelatête,maisiladutravailavecLuke.Jedoisdirequelesoutien

deBryandanscetteaffairemesoulagevraiment.JevaisrespectersonpointdevuefaceàmonhistoireavecJayden.Ilafaituneffortets’estadoucit.Laissonsletempsfairesonœuvre,quisait…

–Tutesensmieuxpetitegroupie?Jemeretourne,Jaydenvientd’entrerdanslapièce.–Tuesvraimentallerluiparler?–Oui,jen’aipaspeurdetonfrère.–Est-cequeças’estbienpassé?–Ouiçava.Jeluiaiditquejem’inquiétaispourtoi,quetuallaismal;àpartirdelà,j’aieutouteson

attention,tonfrèret’aimeinfiniment.–Jesais,moiaussi.Mercid’êtreallaitluiparler,j’imaginequeçan’apasdûêtrefacile.–C’estvraiquejen’aimepasparticulièrementmefaireinsulterdeconnardégoïste.–Jesuisdésolée.Jeviensversluietjeleprendsdansmesbras.–Tun’yespourrienetpuisBryanaraison,jesuiségoïste.J’aivuLuke,ilm’aapprisquetonfrère

estsongroupeontacceptédesigner.Iln’apasvoulumeparlerdeceprojetàcausedenotrehistoire,ilresteradiscret,ilveutvraimentlessigner.

–C’estunebonnenouvellepoureux,jesuistrèscontente.–Oui,leschosesvontpasmalbougerpoureuxdanslessemainesàvenir.Ilvas’asseoirdevantsonordinateur.–EtcetabrutideTimsigneaussi.Tiensdonc, il a changéd’avis finalement.Cethommene sait vraimentpas cequ’il veut. J’ai bien

l’impressionquetoutcelameseraitrevenuenpleinefigureunjouroul’autresijem’étaisengagéeaveclui.

–Vraiment?–Oui,oui.C’estunebonnechosepourlegroupe,cemecestuncon,maisc’estbonbatteur.Jeglousse.–Quoi?–Tuesmignonquandtuesjaloux.–EtpourquoijeseraisjalouxdeTim?C’estavecmoiquetues,c’estmoiquetuaimes,etc’estmoi

quetus…dit-ild’unairtaquin.–Situfiniscettephrase,jenetelefaisplusjamais,l’interromps-je.Iléclatederire.–Nejouepaslaprudeavecmoimonange.Jepensequejeteconnaisassezbienpourdirequetun’es

passage,loindelà;tutedécouvresetj’adoreça.Jetel’aiditTate,tuesredoutable.C’estvraiqu’ilmeconnaîtbienetsesparolesmerassurentcar,j’aitoujourscettecraintedenepas

répondreàsesbesoins.Ilaeutellementdefemmesdanssavie,quiétaientbienplusexpérimentéequemoietj’aipeurqu’ilfinisseparselasserdemoi.

–Tunedispasçapourmefaireplaisir?–Maisnon.Ilmerejointets’agenouilledevantmoi.–Dequoias-tupeur?–Denepasêtreàlahauteur,tuestellement…Ilm’embrasseavantquej’ajoutequoiquecesoit.–Tuesparfaite,nechangesurtoutpas.J’assisteàlanaissanced’unedéessedusexeetelleestàmoi,

dit-il,enmeregardantavecadoration.–Tun’avaispasparlerdemevisiter?–Excuse-moi,jemanqueàtousmesdevoirs.

Jelelaissem’entraînerdanslachambre.Endébutd’après-midi,Bryanetmoiprenonslaroutedelamaison,Jaydenestrestéaufestivalpour

sepréparerpoursonconcert.–J’aipeurBryan,elles’estmontréetellementdure,jecroisqu’ellenevoudraitpasentendreraison.–Maddie,ilesthorsdequestionquejeprenneladéfensedeJayden,queleschosessoientclaires.

Toutcequejeveux,c’estquelasituations’arrangeavecmaman.–Oui,jesaisetjecomprends,maisjepersisteàdirequevousvoustrompezsursoncompte,c’estun

hommebienquia,certes,faitdeserreurs,maisilestentraindechanger.Ilenavaitbesoinetenviequandons’estrencontrés,maisilnesavaitpascommentfaire,ilavaitbesoind’êtresoutenu,c’estcequejefaispourlui.

–Ilauradumalàmeconvaincre.Entoutcas,ilpeutessayer.Enfin,aprèsquinzejoursdeconflits,jevoisunelueurd’espoirseprofiler

auloin.JedoisresterprudenteetnepasbrusquerBryan,jevaisnouslaisserdutemps.J’appréhendelarencontre avecmamère, je tremble comme une feuille quand jeme gare devant lamaison.Bryan l’aappeléavantnotredépartpours’assurerqu’elleysoit.

–Bonjourmaman,ditBryan.Mamère est assise sur le canapé.Elle se tourneversnous. Jevois tout de suite à son expression

qu’ellenevapasbien.–Bonjour,répondt-elled’unevoixtremblante.–J’aipenséqu’ilseraitbienquel’ondiscutetouslestrois,luiexpliquemonfrère.Bryanetmoiprenonsplacefaceàelle.–Maman,jesuisdésoléepourhier,jeregrettequenotreconversationsesoitsimalpassée.–MoiaussiMadison,lefaitestquejenepeuxpasaccepterlasituation,cethommemefaittroppeur.– Jepeuxcomprendreà causede ceque tu as enduré avecpapa,maispourquoineme fais-tupas

confiance?Jamaisjenelaisseraiquiquecesoitmefairedumal.Entrecequej’aivécuavecpapaetlesprincipesquetum’asinculqué,tudevraissavoirquejesuiscapabled’évaluerlesrisques.

–L’amourt’aveugleMadison,pourquoicrois-tuquejesuisrestéeavectonpèresilongtemps?–Jaydenn’ajamaislevélamainsurmoietçan’arriverajamais.SIjesuislàmaman,cen’estpas

pour te faire changer d’avis à son sujet, mais je ne veux pas que notre relation en subisse lesconséquences.Tun’espasd’accord,OK.Maispourquoionnepourraitplusêtreunefamille?Jeneveuxpasvousl’imposer,etjeneveuxpasvousperdre.

–Madisonaraisonmaman,jedétestecetype,maisjeneveuxpasmeséparerdemasœurnonplus.Ondoit lui faireconfiance,elleaducaractère,onestproche lesunsdesautres.Si la situationdevaitdégénérer,onleverraitmaman,jenepensequeMaddiecourreunrisque.

–CommenttuenvisageslasuiteavecluiMaddie?Medemandemamère.C’estuntrucdefamilledeposerdesquestionspiégéesapparemment.–Jenesaispastropquoitedire.Pourl’instant,onapprendàseconnaître.Vulatournurequ’ontpris

lesévénements,nousavonsdûpasserbeaucoupdetempsensemble.Nouspassonslemoisd’aoûticipourquejepuissevousvoiretjerentreàHarvardcommeprévu.IlvitàNewYorkalorsnouspourronsnousvoirsouvent,maintenantnousvivonsleschosesaujourlejour.

–Ilestplusvieuxquetoi,ettum’asditqu’ilavaitunepetitefille.Ilvavouloirprécipiterleschoses,iln’enestpasaumêmepointquetoidanssavie.

–Ilsaitoùj’ensuis,ilneveutpasmebrusqueretilaccepted’avanceràmonrythme.Jeluiaiditquemesétudessontprimordialespourmoietpourluiaussi.D’ailleursjesuisconvaincuequ’iladéjàpayémesfraisd’inscription.

–Jen’auraispasdûfaireça,j’étaistellementencolère.– Je sais, ce n’est pas grave. Tu avais raison, si je veux agir en adulte, je dois aussi faire mes

preuves.Jevaistrouverunemploisurlecampuspoursubveniràmesbesoinsetpuis,etjedoisavoirmaboursenormalement.JepourraisrembourserJaydenenpartie.

–Unemploi?Tudoistravailleràtesétudesc’estleplusimportant.Oùest-cequej’aidéjàentenduça?Ahoui,Jayden!Commequoi,ilss’entendraientbien.–Jeleferaiquesijepeuxtoutgérer,luidis-je.–J’espèrebien,tudoisêtreprudente.–Ouimaman,jesauraifaireattention.–Bon,est-cequelesdeuxfemmesdemaviesontréconciliées?DemandeBryansuruntonplusléger.–Oui,bienévidement,dismamère.–Oui,maismaman, jepréfèreêtrehonnête, j’ai l’intentionderetrouverpapa.Je tiensàm’excuser

pourcequejet’aidit,tuasjouétonrôledemamanennousprotégeant,jelesais.Maisaujourd’hui,j’aibesoinderéponsesetseulpapapeutmelesapporter.

–Madison!– Je vais surveillerça de prèsmaman, jeme suismis d’accord avec Jayden.Lui aussi se fait du

souci,maisnoussommesd’accordsuraumoinsunpoint,elledoittrouverlesréponsesàcesquestions.–Tuluifaisconfiance?Luidemandemamère.–Commejel’aiditàMaddiedanslavoiture,jen’approuvepas,maisc’estàluiquej’enveux,pasà

Maddie,etil…Ilsembleréfléchiràcequ’ilveutdire.–Ill’aime,c’estindéniable.Ilneteméritetoujourspasmaboucled’or,dit-il,enmeregardant.Mais

jedoisluireconnaîtreaumoinsunequalité,ilt’aimevraiment.Celadit,onenrevientàlaconversationquel’onaeueàTucson:ilyaurabeaucoupd’hommesquitomberontsoustoncharme,maisilyenatrèspeuquimériterontquetuprennesdesrisquespoureux,etJaydenKnoxn’enfaitpaspartimaprincesse.

–MerciBryandemeprotégercommetulefaisetmercipourtafranchise.Mamèreselèveetmeserredanssesbras.Jesenscepoidsénormequej’avaisdanslecœurdepuis

notredisputes’envoler.Cetteétreintemefaitleplusgrandbien.J’aimemafamilleetjeneveuxpasvivresanseux.

– Je veux que tu me promettes que tu me parleras, et que si tu as l’impression que la situationt’échappe,tumelediras.

–Ouimaman,jetelepromets.Nous passons le reste de l’après-midi à parler de façon plus légère. Bryan nous apprend que le

groupevasignersurlelabeldeLuke;jefeinted’êtresurprise,jeneveuxpasqu’ilsedoutedequoiquecesoit.Enfindejournée,nousreprenonslaroutedufestival.Jaydenmontesurscènebientôt,jeveuxêtrelà. En plus, c’est la fin de sa tournée ; il est ravi d’être enfin en vacances, nous allons pouvoir allerchercherHollyetprofiterdenotremaison.Mamandoitvenirsurlefestivaldemainpourvoirjouerlesgarçons.Jeneveuxpaslouperça.JedéposeBryanetjeretourneaubus.

Amagrande surprise, jeme retrouve nezà nez avec une grande blonde pulpeuse, très légèrementvêtue.C’estquicelle-là?

–Salut,medit-elle.–Salut,tucherchesquelqu’un?–Jay!Medit-ellefroidement.–Iln’estpaslàcommetupeuxlevoir,quies-tu?Quejepuisseluidirequetuespassée…–JesuisBrianna,ettoi?Jaydennem’ajamaisparlerdetoi!Pourquoiilauraitdû?Saprésencem’agacefortement,et jen’aimepasqu’elles’invitecheznous

ainsi.–Etbien,illeferas’ilenaenvie…Jeneveuxpasmemontrerimpolie,maisjedoismepréparer,lui

dis-je,enluilaissantlaplacepoursortir–Tuvisici?

–Çaneteregardepas,lasortieestlà.J’appréciemoyennementsacuriosité.Ellesedécidemalgrétoutàsortirenmelançantunregardnoir

aupassage.Ma douche n’a pas réussi àme calmer dema rencontre avec Brianna. Quand je retourne dans la

chambre,Jaydenassissurlelit.Jesuisfollederageaprèslui,mêmesiaufonddemoi,jesaisquec’estridicule.

–Tuaseudelavisite,luidis-je,sèchement.Jevoistoutdesuitequ’ilestsurprisparletonquej’emploie.–Euh…OK!Quiça?Medit-il,prudemment.–Brianna,tulaconnais?Grande,blonde,pulpeuse,tuvoisquic’est?–Oui,jenesavaispasqu’elleétaitdanslecoin.–Tulesaismaintenant.Jecommenceàm’habiller.–Ettuesencolèreparceque?–Quoi!Moi,jesuisencolère,n’importequoi!Bonjesuiscarrémentdemauvaisefoi,c’estgrotesque.–OK!Mercidem’avoirfaitlacommission,dit-il,complètementdétaché.Ilal’airdes’enfichecomplètementetcelam’énerveencoreplus.–C’estquicettepouffe?–Monangeneseraitpasunpeujalouse?–Nonpasdutout.C’estqui?–LasœurdeLuke.–EtpourquoilasœurdeLukeentreicicommesielleétaitchezelle.–Onaeuuneaventure,riendesérieux.Lecontrairem’auraitétonnée.Aprèslesgroupies,j’ailedroitàl’ex,quiapparemment,veutremettre

ça.–Super!–Tatum,arrêteunpeu,jem’enfousdecettefille.J’aiétéhonnêteavectoi,tusaisquej’aieuunevie

avanttoi,enquoic’estimportant?–Non,c’estvrai,çanel’estpas…Maisilyenaeucombien?Quejenesoispassurprisequand

ellesvonttoutesdéfiler.–Maistut’entendsparlerMadison,c’estn’importequoilà!Elleestvenueparcequ’ellenesaitpas

quej’aiquelqu’undansmavie,oùestleproblème?Jenevaispaslarevoir,alorsarrêted’agircommeunegamine.Jemontesurscènedansuneheure,tucroisfranchementquej’aibesoinquetumeprenneslatêteavectesenfantillagesbordel!Hurlet-il.

Ilselèveetilsortdubusenclaquantlaporte.Jeresteplantéesurplace,jesaisquejel’aipousséàboutetjem’enveuximmédiatement.Jen’aifaitquedeluiapporterunstresssupplémentairealorsqu’iladéjàbeaucoupdemalàgérerdemontersurscèneenétantsobre.Jefinisdemeprépareretjefoncelerejoindre,jedoisêtrelàpourlui,jeveuxm’excuser,j’aiétéstupideetj’aibesoindeluidire.

Jemelanceàsarecherchedèsquej’arriveencoulisses.Jenemetspaslongtempsàletrouveretcequejedécouvrememethorsdemoi.Ilestavecelle,entrainderire;ellealamainposéesursonbrasetelle rigole avec lui. Je crois que j’aurais dû rester au le bus.Moi qui avait peur qu’il soitmal pourmontersurscène, jesuisvraimentstupide. Inutilederester là.De touteévidence, iln’apasbesoindemoi.

Chapitre10Neregardepasenarrière,lesyeuxpleinsderegrets;regardeplutôtenavant,lesyeuxpleinsd’espoir.

Inconnu–Tiens,salutboucled’or.–SalutHatcher.Hatcherestassisautourdelatabledecamping,jeprendsplaceenfacedelui.–Tun’espasauconcert?–Non,jen’avaispastrèsenvied’yaller,luidis-je,sansconviction.–Merde,tuesunetrèsmauvaisementeuse.–Tudisn’importequoi.Tuestoutseul?–Non,TimetBryansontàl’intérieur.

–Çavaentreeux?–Oui,ilsontétécool,nousn’avonspaseuàsubirleursembrouilles.–Tantmieuxalors,jem’enseraisvoulue.–Pourquoi?TimsaittrèsbienqueBryanesthyperprotecteuravectoi,ilaprisunrisque,maistout

vabienprincesse,net’inquiètepas.–Hatcher,tuveuxfaireunepartie?J’enaimarredemettrelapigeàBryan,ditTim,latêtedansson

téléphoneportable.–Plustard,onadelacompagnie.Timseredresse.Çamefaitbizarredelevoir,j’ail’impressionqueçafaituneéternité.–Tiens,salutMadison.–SalutTim.–Tuvasbien?–Ouiettoi?–Ouiçava.JevaischercherBryan,jeramèneuntrucàboire.–Merci.Quelquesinstantsplustard,BryanetTimreviennentavecunpackdebièresetunsodapourmoi.–Maprincesse,çava?Jepensaisquetuseraisaufestival,meditmonfrère,enm’embrassant.–Apparemment,ellen’avaitpasenvied’yallermaisellement,trèsmald’ailleurs.–Toutvabien?MedemandeBryan.–Oui,net’inquiètepas.Çavapromis.Finalement,jepassetoutesoiréeavecmesfrères.Bryanmeracontelesconcertsauxquelsjen’aipas

assisté.Apparemment,ilssesontbienamusésetj’ensuisheureuse.Ladernièrechosequejeveuxc’estavoirgâchéleurtournée.Êtreaveceuxmepermetd’oubliermadisputeavecJayden.Sonconcertestfinidepuislongtempsetjen’aiaucunenouvelledelui.Cependant,ilsefait tardetjeferaibienderentrer.Bryaninsistepourmeraccompagner.

–Tuescertainequetoutvabien?–Oui,évidemment.–Tun’aspasassisteràsondernierconcert.C’estbizarre,non?–Ons’estunpeuprislatêteavantqu’ilmontesurscène,ilétaittenduetjen’aipasétécoolaveclui.–Pourquoi?–Unefille l’attendaitdanssonbusquandonestrentréde lamaison.C’estuneex, ilditqu’ils’en

fout,maisj’aifaitmajalouseetj’aiétéchiante.Toutcequ’ilvoulaitc’étaitquejesoislàpourlui,etjen’aipasassurée.

–Tuestropduravectoi-même,cen’estplusunenfant,ilpeutsegérertoutseul.–Tuassansdouteraison.Nousyvoilà.–Oui,tuveuxallervoirsitoutvabien,tupourrasrentreravecmoisitupréfères.–C’estgentilmaisçavaaller.Jevaismemettreaulit.Bonnenuit.Jemeblottiscontrelui.–Bonnenuitboucled’or,jetevoisdemain.–Oui,jenevaispasloupermamandansunfestival.–Onvabienrigoler.–Bye…–Aplus.J’entreetjeconstateavectristessequelebusestsilencieux,jesuisseule.Maisoùest-il?Avecelle

probablement. Je me sens tellement mal, je pensais au moins qu’il serait rentré. J’essaie de ne paspaniquer,maiscen’estpasévident,sonattitudemeblesse.Jesaisquej’aiexagéré,seulement,ilesttrèstard;ildevraitêtrerentré.J’aitrèsenviederejoindremonfrère,maislafuiten’estpaslasolution.Le

mieuxquej’aiàfaireetdemecoucher.Jeprendsunedoucherapidementetjemeglissedanslesdraps.Quelquesinstantsplustard,j’entendslaportedubus.Jesautedulitetjemeprécipitedanslesalon.

–Tuétaisoù?Luidemande-je,plusagressivequejenelevoulais.J’aieutellementpeurquej’aidumalàrestercalme.–Ettoi,Madison,oùétais-tuquandjesuismontésurscène?–J’étaisavecBryan.Tusemblaisenexcellentecompagniequandj’aivouluterejoindre,jemesuis

ditquetun’avaispasbesoindemoi.Maremarqueneluiplaîtpasdutout,ilmelanceunregardnoir.–Jepréféreraisallermecoucher,apparemmenttun’esttoujourspasdécidéàgrandir.–Excuse-moi!M’exclame-je,enluibarrantlepassage.–Jen’aipasenviedemeprendrelatêteavectoi,tuveuxmefairetacrise,trèsbien,maisnecompte

passurmoipourentrerdanstonjeu.Jemefousdecettefille,tueslaseulequejevois.Situnelesaispas encore, ce n’est pas dema faute, je fais tout pour te prouver que je tiens à toi.Maintenant, si tumanquesdeconfianceentoiaupointd’avoirpeurd’unefillecommeBrianna,c’esttoiquiaunproblème,pasmoi,alorsarrêtedemelefairepayer.Ilesttempsquetuaccepteslafemmequetues.Tun’asrienàenvieràBrianna,crois-moi!Tuesintelligente,drôle,incroyablementbelleetcharmante,maistunevoispasàquelpointellepeutsemblerfadeàcôtédetoi,bonsang!

Jel’embrasseavecfougue,cethommemerendfolle.J’évacuetoutelafrustrationdelasoiréedanscebaiser. J’ai tellementenviede lui ; je luienlèveson tee-shirt, ilm’embrasseànouveauenmeprenantdanssesbras.J’entouresatailledemesjambespourmieuxlesentir.

–Baise-moi,luiordonne-je.Ilmeregardeuninstant,sarespirations’accélère.Ilnousamènedanslachambrepuis,ilm’allongesurlelit.Monshortdenuitfinisurlesol,alorsque

sesmainsagrippentmataille.Ilmeretourneetilmetireverslui;mesfessessonttotalementexposées,illescaresse.

–Tonculestmagnifiquemonange.–Jayden,s’ilteplaît.–Qu’est-cequetuveux?–Jeveuxêtreàtoi…entièrement.Ilsefigederrièremoi,jeleregardepardessusmonépaule,ilsemblehésiter.–S’ilteplaît.–Jenepeuxpasfaireça,tun’espasprête.–Prends-moijet’enprie,j’aiconfianceentoi,jesaisquetunemeferaspasdemal.Jenesaispasàquoim’attendre,mesconnaissancessurlesujetsontnulles,maisj’aiconfianceenlui.

Ilneferairienquejenepuissegérer.–Tudoismepromettredemediresic’esttropdouloureux.–Oui.–Tate,c’estimportant,ilfautquejepuisse,moiaussi,tefaireconfiance.Jeneveuxpasallertrop

loinsitun’espasprête.–Jeteprometsdetediresijemesensdépassé.Ilpasserapidementparlasalledebainsetrevientderrièremoi.–Allonge-toisurledosmonange,medemandet-ilavecdouceur.Jem’installepuis,ilvientmerejoindre,seslèvresm’embrassentavecdouceur.Saboucheparcourt

moncorps,ilestd’abordsurmesseinspuis,tranquillement,ildescendencoreetencorepourfinirentremescuisses.Salanguegoûtealorsmonsexeavecavidité,sesdoigtsglissentenmoi,ilscommencentleurva-et-vient.C’estsibon.

–Tuestellementparfaitemonange,jesuisfoudetoi,medit-il.

Soudain,jesensquesesdoigtsdescendentplusbas.Ilsmecaressentpuis,jesensqu’ilintroduitundoigtenmoi.Jedécouvrealorsunenouvellesensation,c’estagréableetabsolumentpasdouloureux,jemedétendslégèrement.

–Toncorpsestabsolumentmagnifique,jetedésiretellement.Ilmeparlepourmedétendre,ilcontinuesonexploration.Moncorpsréagit;jebougeaurythmede

sondoigt.Leplaisirmonteviteenmoi.–C’estbon,net’arrêtepas.Ilaccélèrelesmouvementsdesondoigt,salanguecontinuesadansesurmonclitoris,jesensqueje

vaisjouir…Jemepresseplusfortcontresaboucheetj’explosedansunorgasmeincroyable.Seslèvresremontentversmoienmecouvrantdebaisers.

–Çava?Medemandet-il,taquin.–Encore…Ilrigoleetm’embrasseavecamour.–Jeveuxessayeruntrucavant.Son gland presse contre mes lèvres, il entre lentement en moi, ses yeux sont clos, il savoure la

sensationd’êtreenmoisansrienpournousséparer.–PutainTate,tuessidouce,jet’aimemonange.Ilaugmentelerythme.–Jayden,dis-je,unpeupaniquéeàl’idéequelasituationluiéchappe.–Jesaismonange,jeseraisage,promis.Jeme laissealorsallerauplaisirde l’avoirenmoidecette façon.C’est tellementagréable.Nous

nous embrassons, nous caressons, l’instant est parfait. Sesmainsme caressent avec adoration,mais ilralentitlacadence.

–Jenevaispaspouvoirmeretenirlongtempsdejouirentoiàcerythme,medit-ilessouffléparnosébats.Tun’oubliespastapromesse.

–Non,viens,s’ilteplaît.–Mapetitedéesseesttrèscurieusecesoir.Ilseredresseetilprendletubequ’ilaposésurlelit.Aprèsavoirmitdulubrifiantdanssamain,il

l’étalesursonsexe,c’esttellementexcitant.Ilmelanceunregardmalicieuxetmesourit.–Jesuisaffreusementmalélevé,tuauraispeut-êtrevoululefaire?– Effectivement, ce n’est pas grave, je le ferai la prochaine fois, lui dis-je, avec mon plus beau

sourire.Iléclatederire.–Tuesredoutablepetitegroupie.Soncorpsmerecouvreetjepassemesjambesautourdeluipourêtrecomplètementouvertepourlui.

Sesdoigtsmecaressent,puisilmepénètreavecl’und’eux.–Tuessûredetoimonange.Jel’embrasseetluimordslégèrementlalèvre.Songlandsepositionneàl’entréedemonanus,ilappuielégèrementdessus.Subitement,moncorps

se tend, tout ceci est nouveau pourmoi etmême si j’ai pleinement confiance en lui, une part demoiredouteladouleur.Jaydenseredresseimmédiatement.

–Non,revienss’ilteplaît.Je ne veux pas qu’il parte, j’ai envie de surpasser mes peurs pour lui, car je suis certaine que

j’aimeraistoutcequ’ilmefera.–Cen’estpasunebonneidée,tun’espasprête.–Si,excuse-moi,jet’enprie,j’enaienvie.–Vraiment?Nefaispasçapourmonplaisir,fais-lepourtoi.Tupeuxyprendrebeaucoupdeplaisir,

maispascommeça,tesmotivationsnesontpaslesbonnes.–Jeveuxtonplaisirautantquelemien,jetelejure.C’estjustequec’estnouveaupourmoi.Jet’en

prie,faismoiconfiance.Laisse-nousessayer.Jemesensbien,jetelejure.Jel’embrassepourl’encourageràcontinuer,ilcèdeetrevientprèsdemoi,sonsexeretrouvesaplace

etjesensdenouveaulapressionquipoussesurmonanus.Jel’embrassedenouveau,jeneveuxpenserqu’ànous,ànotreplaisir.Lentement,ilentreenmoi,jem’agrippeàlui.L’impressionquecetteintrusionprovoqueenmoiestagréable,jeressensaussiladouleur,maisjeveuxallerplusloin.Ilcontinuedemepénétreravecdouceur,guettantlamoindredemesréactions.Moncorpss’habitueprogressivementàsaprésence.Quandsonsexeesttotalementenmoi,ilcommenceàmepilonnerendouceur.

–Monange?–Viensplusfort…j’articulepéniblementsousl’effetduplaisir.Il intensifieunpeu le rythme, les sensationsqu’ilprovoqueenmoisontabsolument incroyable.Le

plaisirsepropageenmoi,c’estdivin.–Putainc’estbonmonamour,continue.Jel’entendsgrognerdeplaisir,ilesttrèsexcitéluiaussi.Mesmains,quiétaientdanssescheveux,descendentlelongdesondos;jeplantealorsmesdoigts

danssapeau.LedésirqueJaydenéveilleenmoiestincroyable–Merde,tuessiserrée,medit-ild’unevoixrauque.

–Plusfort,Jayden.Jebougeavec lui, jeveuxqu’il se lâchecomplètement. J’ai tellement enviede lui faireplaisir, je

veuxêtrecettedéessequ’ilvoitenmoi.–Tuaimesmoncul,monamour?Luimurmure-jeàl’oreille,avantdelaissercourirmalanguesur

soncou.–Merde…viensavecmoi,monange.J’aibesoindetoi.–Jesuislà,jouispourmoimonamour.Ilmedonneencorequelquescoupsdereinsavantdejouirviolemmentenmoi,jevoisalorsleplaisir

que cet orgasme lui procure et je le rejoins immédiatement. La sensation que j’éprouve alors estincroyable.C’estde loin lemeilleurorgasmequ’ilm’aitoffert. Jaydenàboutdesouffles’écroulesurmoi.Nousrestonscommeçaunmoment.

–Jet’aimeTate,murmuret-il.–Moiaussi.Ilseredresseetmeregardeamoureusement.–Jevaisprendregoûtàmedisputeravectoisitumetsautantd’ardeurdansnosréconciliations.–J’avaisbeaucoupàmefairepardonner.–Rassure-toi,tul’estotalement.Sesdoigtscourentsurmoncorps.–Majoliedéesse.–Tuétaisoùcesoir?Jevoistoutdesuitequemaquestionneluiplaîtpas.–C’estunesimplequestion.–AvecLuke,onajustebavardé.–Elleétaitavecvous?–Tate!Meprévient-il.–Jeveuxjustesavoir.–Non,elleestvenuemevoirencoulissesetm’aditqu’ellevoulaitqu’onpasselanuitensemble.–Quoi!Crie-je.– Je lui ai dit que je nevoulais pas, que j’avais quelqu’un, ellem’ademandé si c’était la blonde

malpoliequ’elleavudansmonbus.–Moi,malpolie,ellenes’estpasvue.Déjà,ellen’avaitrienàfairechezmoi.Ilrigole.Attendsquejeluitombedessus,ellevavoircequec’estd’êtremalpolie.Ilesttempsquejesorteun

peulesgriffes.–Tuesmignonnequandtuesjalouse.–TrèsdrôlemonsieurKnox,tunevaspaslarevoir?–Non,cen’étaitqu’unplancul.Immédiatement, il se rend compteque sesparolesmeblessent. Je sais qu’il a euunevie sexuelle

avantnousetjeneluienveuxpas,maisc’estduràentendre.–Tate,jepréfèrecequenousvivonstouslesdeux.Lesexesansamourc’estnul,etça,c’esttoiqui

mel’aappris.J’aimequel’onsoitsiproche,etquandonfaitl’amourc’estuneputaind’apothéose.L’entendreparlerainsimefaitdubien,jemedétendssoussesdoigtsetjel’embrasseavectendresse.–Moiaussijedécouvrebeaucoupdechosesavectoi,continuet-il.–Vraiment?Commequoi?–Commevivreavecmacopine,commes’engueuleravecelle.Jerigole.Etsurtoutluifairel’amoursanscapote.–Tunel’avaisjamaisfait?–Non,etcrois-moi,tuvastedépêcherdeprendrelapilulemonange.–C’estsibonqueça?Ilserallongesurmoietcaressemescheveux.–Tesentirvraiment,c’estjustelaperfection…tuesmonparadisTatum.Nousnousembrassonsamoureusementpendantunmomentpuis:–Onvaprendreunedouche.–Tuneveuxpasdormir?–Cen’estpasauprogrammemonsieurKnox.Le lendemain, jemeréveilleavecune faimde loup,nosébatsamoureuxm’ontouvert l’appétit. Je

nouspréparerdoncunbonpetit-déjeuner.Jaydenmerejointunpeuplustard.–Bonjourmadéesse.–Bonjourmonamour,tuasbiendormi?Jem’approcheetl’embrasse.–Hum…trèsbien.–Assieds-toi,jet’aifaitdespancakes.–Tuvasbien?–Oui.–Tuessûre…toutvabien?–Maisoui,pourquoi?Luidemande-je,enmeretournantverslui.Ilaunsouriremalicieux,cequ’ilestsexy.–Jen’aipasmalauculsic’estcequit’intéresse.–Tuasditlemotculàvoixhaute,quellefilledemauvaisevietufais!S’exclamet-il,choqué.–N’importequoi!Luidis-je,enhaussantlesépaules.Jereportemonattentionsurlacuissondemespancakes,jel’entendsriredansmondos.–Tufaisquoiaujourd’huimonange?–Jedoisvoirmamère,ellevientassisterauconcertdeBryan.–OK,leschosessesontbienpasséesentrevous?Minceavectoutça,jeneluienaipasparler,jesuisvraimentnulle,aprèstout,c’estgrâceàluisitout

s’estarrangé.–Oui,etexcuse-moidenepast’enavoirparlé,j’aicomplètementoublié.–Tuavaislatêteailleurshiersoir,c’estévident.Ilestpaspossiblecelui-là.–Detouteévidence.Cependant,toutestarrangé,nousavonsbiendiscuter.–Maisjenesuistoujourspaslebienvenu.–Laisse-leurdutemps,ilsontfaitdesefforts,surtoutBryan.Mamèreabeaucoupsouffertàcausede

mon père et son jugement est catégorique. Je trouve cela injuste pour toi,mais elle va s’adoucir, luiexplique-je,enluiservantlepetit-déjeuner.

–J’espèrequetuasraison.Depêche-toidemanger,m’ordonne-t-il.–Pourquoi?–Jesuistrèsencolèreaprèstoidenepasm’avoirparlédetarencontreavectamère…–Dois-jeendéduirequ’ilfautquejenousréconcilie.–Tuestellementbrillantemapetitegroupie,medit-il,ensouriantcommeungamin.Jesuisfollementamoureusedecethomme…Mamèredoitarriverd’uneminuteàl’autreetjesuisencoreunpeunerveuse.Lesdernièressemaines

ontététellementéprouvantespournoustous.Jesuisvenuel’attendresurleparking,c’esttellementgrandici,ellevasesentirperdue.

–Coucoumachérie.Jelèvelenezdemonportable.–Coucoumaman,tun’aspaseutropdemalàtrouveruneplace.–Non,c’estbon.–Tuesprête?–Oui,j’aihâtedevoirmonfilssurscène.–C’estquelquechose,ilssonttrèsdoués.–Jen’endoutepasuneseuleseconde.Elle commence à bavarder avec moi, je peux me détendre, tout va bien. Je suis contente de la

retrouver,ellem’abeaucoupmanquée.Jenousconduis jusqu’àlascèneetnousretrouvonsBryanet lerestedugroupeencoulisses,ilssontdéjàprêtspourleconcert.

–Salutmaman,luiditBryan,enlaprenantdanssesbras.–Bonjourmonchéri.Ellesaluelerestedugroupe,ilssonttouscontentsdelarevoir,c’estnotrepetitemamanàtous.–Çavaboucled’or,touts’estbienpasséhiersoir?–Oui,toutvabien,jetel’aiditc’estmoiquiaitexagérélasituation.Lukearriveàcemoment-là.Ilestaccompagnédesasœur,quimefusilleduregard.Jenerelèvepas

etjemecontentejustedeluifaireunjolisourire.–Quiest-ce?Medemandemamère.–Luke,c’estluiquiveutsigneraveclegroupe.Lukevientànotrerencontre,maisBriannaresteenretrait.–SalutTatum,commentvas-tu?Medemandet-il,enmefaisantlabise.– Je vais bienmerci, Luke je te présentemamaman,Mary Stone–Bonjour, je suis ravi de vous

rencontrer,luidit-il,enluiserrantlamain.–Moidemême,luirépondmamère.–Jayn’estpasavectoi?Jevoulaisluiparler.–Non,ilestaubus.–Ahbon,ilm’aditqu’ilvoulaitvoirlesgarsjouer…Tantpis,jepasserailevoirplustard.Ilreportesonattentionsurmamère

–VotrefilsabeaucoupdetalentmadameStoneetvotrefilleestunepersonneexceptionnelle,vousdevezêtrefièredevosenfants.

Jerougisdevantsespropos,c’esttrèsgentiletjenem’attendaispasàça.–Merci,jesuistrèsfièred’euxeffectivement.–Excusez-moi,jevaisallersaluerlegroupe.Nousleregardonss’éloignerpuis,mamèresetourneversmoi.–Ilestgentil,tuleconnaisbien?–Pasvraiment.–Luisembleteconnaître.–C’estlemeilleuramideJayden,iladûluiparlerdemoi.Ellerestesilencieusequandj’évoqueJayden.Bryannousfaitsignedelerejoindre,c’estl’heurepoureuxderentrersurscèneetcommed’habitude

j’ailetracpoureux.Bryanmeprenddanssesbrasetm’embrasse.–Jesuiscontentquetusoislàmaboucled’or.–Moiaussi.Sesyeuxsefigentsurquelqu’underrièremoi,ilsetendunbrefinstant.–Salut,dit-il,àlapersonnederrièremoi.–SalutBryan.C’estunevoixquejeconnaisbien.Bonnechancepourvotreconcert.–Merci.Monfrèremerelâche,jemetourneetdécouvreJayden.Ilmesouritetposesonregardsurmamère.–BonjourmadameStone.–Bonjour,dit-ellesimplement.IlrejointrapidementLukeetBrianna.IlserrelamaindeLukeetsaluebrièvementBrianna,quiest

visiblementdéçuedupeud’attentionqu’illuiporte.Legroupeentresurscènesouslesapplaudissementsdupublic.Mamèremeprendnerveusementle

bras,jesouris;jesaisexactementcequ’elleressent.A la fin de la première chanson, elleme lâche pour applaudir les garçons, la fierté se lit sur son

visage.Jesuispleined’admiration…mamèreestunegrandefemme,elles’esttoujoursbattuepournous,poursontravail.QuandBryans’estlancédanslamusique,ellel’atoutdesuiteencouragéetatoutfaitpourqu’ilpuisse travaillersamusique.Pourmoiaussi,elleaétéd’ungrandsoutienquand j’aichoisimonorientationpourmesétudes.JerêvaisdeHarvarddepuistoujours,maisilétaitinenvisageablepourmoidepartirsiloin.Deplus,j’étaispersuadéequejamaisilnem’accepterait,c’estmamanquiafaitlademanded’inscriptionpourm’encourageràfranchirlepas.

Le concert se déroule bien, les garçons sont en grande forme et le public leur rend bien. Je suissurpriseparl’aisancequ’ilsontacquiseaufildesconcerts;ilssontdansleurélément.Latournéetoucheàsafinetj’aiunpetitpincementaucœur.J’ail’impressiond’êtretotalementdifférentedelaMadisonquia pris la route avec eux, il y a presque un mois. Ma vie a beaucoup changé, l’avenir se profilemouvementé.JesaisquejevaisavoirdumalàchangerleregarddemamèresurJayden.Jepenseque,pourBryan,c’estenbonnevoie,maispourmaman,celanevapasêtreaussi simple.Jevaismebattrepourlui,jesaisqu’ilenvautlapeine.Jecroisenluietennotreamour.

C’estlafinduconcertetlesgarçonsn’ontvisiblementpasenviedequitterleurpublic.Bryanfiniparnousrejoindreetnousoffreundesescâlinsdégoulinants.Ilparaîttellementheureux.Toutlemondevientféliciterlegroupepourleurprestationexemplaire.Jayden,nevoulantpass’imposer,resteàl’écart.Jesouffredelevoirmalheureux.Lefaitquemafamillelerejettel’attristeterriblement.Ilnemeleditpasclairement,maisjenesuispasnaïve.Jepensequesonpasséyestpourbeaucoup.Ilaperdusafamilletrès jeune et j’imagine que de voir les liens qui m’unissent à la mienne doivent le laisser rêveur. Ilaimeraitavoirsaplacedanscettefamilleetleplusdouloureuxdanstoutcela,c’estqu’ill’amérite.Je

décidedelerejoindre,jeneveuxpasqu’ilsoitseul.–Çavapetitegroupie?–Oui.–Tamamanaaiméondirait.–Ilsemblerait,Briannaestpartie?–Oui,ellen’aimepaslabonnemusique.Lukesejointànousetnousdemandequelssontnosprojetspourlesvacances.Nousn’avonspasle

tempsdeluirépondrecar,mamères’approchedenous.–Madisonmachérie,j’aiorganiséunpetitdîneràlamaisonpourfêterlafindelatournée,est-ceque

tuveuxvenir?–Euh…d’accordmaman.–Vousêtes lebienvenu si vousn’avezpasd’autresprojets, dit-elle, en reportant son attention sur

Luke.Jenesuisjamaissentiaussimalàl’aisequandcetinstant.Jepeuxcomprendrequ’elleveuillequeje

vienne, mais pourquoi inviter un parfait étranger devant Jayden. Même Luke ne sait plus quoi faire.Jaydenessaiederesterimpassible,maisjeleconnaisassezbienpoursavoirqu’ilestblesséetj’aidumalàcontenirmeslarmes.C’estl’hommequej’aimequ’elletraitecommesiiln’étaitrien.Bryanarriveetpasseunbrassurmesépaules.

–Maboucled’or,dit-il,enm’embrassantsurlajoue.Parsavecmaman,onprendunedoucheetonvousrejointàlamaison.

–Tuneveuxpasquejereviennevouscherchez?–Nonc’estbon,Jaydenvanousamener.–Bryan,murmure-je,malàl’aise.–Si, si.Onest une familleMaddie.Unbonpetit repas, c’est parfait, j’en aimarredebouffer les

spaghettisd’Antonn.–Tuexagères,ilnesedébrouillepassimal,dis-je,pouradoucirlestensions.–Tun’enaspasmangépendantunmois,tunesaispasdequoituparles,dit-il,enplaisantant.Onse

dépêchedevousrejoindre.–D’accord,àtoutàl’heure,dis-je,enprenantlamaindeJayden.Ilmesourittimidement.Jedécidedeprendrelevolant,conduirem’apaise.MamanaétédureavecJayden,jeneveuxpasle

luireprocher,maisj’ensouffre.C’estellequibriselesilencequirègnedepuisnotredépart.–Çanem’embêtepasqu’ilvienne.–Vraiment?–Oui, jen’aipaseu la forcede l’inviter,mais jepenseque lameilleure façonde l’avoir à l’œil,

c’estdenepasluifermerlaporte.–Jeneveuxpasquetutesentesobligée.–Non,c’esttonfrèrequiaraison,onestunefamille.–Mercimaman,çanoustouche.Jeviensdevivreàlafoislesquinzejourslesplustristesetlesplusheureuxdemavie.Mêmesitout

n’estpasencoreréglé,jeveuxprofiterdecemomentdepaixetpasserunebonnesoiréeentourédemafamilleetdel’hommequej’aime.

–Madison,tuneprendstoujourspaslapilule?–Nonpasencore.–Vousvousprotégez?– Oui maman, je te jure que l’on s’est toujours protégé. Est-ce que l’on pourrait aller voir ton

médecinpourquel’onpuisses’occuperdeça?

–Oui,jel’appelleraidemainmatin.Elleréfléchitunmoment.–Machérie,tuesheureuse?–Ouimaman,trèsheureuse.–Jet’aienvoyéeavectonfrèrepourquetudécouvreslavie,maisjenem’étaispaspréparéeàce

quetudeviennesunefemme.Jeposemamainsurlasienne.–J’espèrequetuaimeslafemmequejesuisdevenuemaman,carc’estgrâceàtoiquejesuismoi.Tu

m’astransmisdebellesvaleurs.–Jel’aiditàtonamiLuke,jesuisfièredemesenfants,medit-elle,enpleurant.Faisattentionàtoi,

jeneluifaispasconfiance.–J’espèrequetuapprendras,tuseraissurprisedel’hommequ’ilest.Nousnousgaronsdevantlamaisonetnouscommençonsapréparerledîner.Jesuisvraimentheureuse

deseffortsquemamanetBryanfontenversJayden.Laréactiondemonfrèrem’asurpriseautantqu’ellem’a touchée. Avec le recul, je comprends aussi leurs craintes, ils m’ont vu m’embarquer dans cettehistoiresirapidement.J’aieumoi-mêmetrèspeurdeJayden,dumalqu’ilpourraitmefaire.Alorsmafamille qui ne le connaissait absolument pas, ne pouvait pas bien le vivre.Mais je pense, vu de cesderniersjours,quelesévénementsprennentunetournurepositive.Dansquelquesjours,lapetiteHollyvavenirpasserlesvacancesavecnousdansnotremaison.Nousallonspouvoirsouffleretprofiterlesunsdes autres. Jayden semble aller bien, je sais qu’il s’est déjà renseigné sur les groupes de paroles quipourrait suivre dans le coin. Je pense que cela lui sera très utilemême si, pour l’instant, il pense lecontraire.Quandjepensequej’aidûlelaisserseulavecBryan,j’espèrequeçava.

CCmonamour,toutvabien?Ilmerépondimmédiatement.Ouiçava,jesuisavecLuke,onattendtesfrèresetonarrive.OKj’aihâtequetusoislà.Moiaussi,tamamann’estpastropencolère.Sinonjepeuxresterlà.Nonc’estbon,elleestd’accord.OKjetevoisbientôtmonange.Jet’aimeJet’aimeaussi.Uneheureaprès, lesgarçonsarriventenfin.Mamanetmoiavonspréparerdessalades, lesgarçons

devronts’occuperdesgrillades.Latableestinstalléedanslejardin,ilfaituntempssuperbe,lasoirées’annoncebien.Jesorspour lesaccueilliretquellesurprise!Brianna lesaccompagne…Cen’estpasvrai!JecomprendsqueLuken’aitpasvoululaissersasœurseule,maisbonvoilà,jedétestecettefille.Jevaisdevoirfairedeseffortspourresterpolieavecelle,ilvautmieuxqu’ellesetienneàsaplace.JevaisàlarencontredeJaydensansmesoucierd’elle.

–Coucoumonange.Jel’embrasseamoureusement.–ÇaaétéavecBryan?–Oui,ilestcooltonfrère.–Justehyperprotecteuravecmoi,c’esttout.–Ilaraison,j’appréciequ’illesoit.Nousentronsdanslamaisonaveclesautres,mamanestdehorsentraindefinirderéglerlesderniers

détails,elleaimeleschosesbienfaites.Nouslarejoignonssurlaterrasse.Mamanestraviequetoutlemondesoitlà,elleaimerecevoiretpuis,aprèsunmoisdeséparation,ilétaittempsquenousrentrions.Mesfrèresaussisontheureuxderentreràlamaison,ilsreprennenttrèsvitepossessiondeslieux.

–Ilsviventtousici?MedemandeJayden.–Onpeutdireça,AntonnetTimsontofficiellementchezeux.Lesautrespassenttoutleurtempsici

pourrépéterdansleurgarage,ilsyviventplusoumoins.–Timvitici?Jerigoledevantsaquestion.–Oui,maisçaneteposeaucunproblèmecommetun’espasjaloux.Il hausse lesépaules.Bryan décide de faire visiter leur studio àLuke et propose à Jayden de les

accompagner.JemeretrouvedoncseuleavecBriannaquimeregardetoujoursaussimal.–Tupeuxt’installerausalondejardinsituveux,luidis-je.–Nonmerci,jepréfèreattendrequelesgarçonsreviennent.–Commetuvoudras.Jecommenceàpartirverslacuisinepouraidermaman.–Situcroisquetuvaspouvoircomblertoussesdésirs,tutetrompes.Unegaminecommetoinepeut

passatisfaireunhommecommelui.Jelaregardeavecamusement.–Voyez-vousça!Pourtantc’estmoiquisuisdanssonlittouslessoirs;mêmeaprèsquetuluiaies

proposéunepartiedejambesenl’air.Jedoisdoncenconclurequemesmédiocrestalentssonttoujoursmieuxquelestiens.

Jeparsdanslacuisinesansmesoucierd’elle,maispourquielleseprendcettepouffe!Dèsquelesgarçonsreviennent,nousnous installonsausalonde jardinpourprendre l’apéritif.Ma

mère ne cesse de poser des questions auxgarçons sur leur tournée.C’est si bond’être de retour à lamaison,j’aimafamille,l’hommequej’aime,jesuistellementheureuse.

Commemesfrèressonttropoccupésàjouerdanslapiscine,JaydenetLukeseretrouventdecorvéesdebarbecue.

–Nonmaisvousn’êtespaspossibles,desvraisgamins,leurdis-je,enrigolant.–Jevaispenserquetuesjalouseboucled’or,meditTim,ens’approchantdangereusementdemoi.–Non,n’ypensemêmepasTim,luidis-je.JevoisJaydenquilefusilleduregard,çavamalfinirencore.–Laisse-latranquille!ditBryan,enmeprenantdanssesbras.Touchepasàmaboucled’or.Ilyadel’amertumedanssavoix,leschosesentreeuxnesontpasaussisimplequ’ilyparaît.Timseraviseetrepartdanssoncoin.JerejoinsLukeetJaydenpourlesaiderpourlesgrillades.–Jesuisdésolée,mesfrèresnesontpasbienélevés.– Non, c’est bonmon ange. Ils viennent de passer unmois loin de chez eux, ils ont envie de se

détendre,c’estnormal.Lukes’excuseet file retrouversasœurquiboudesurun transatprèsde lapiscine. Je souris en la

regardant.–Pourquoitusouris?MedemandeJayden.–Pourrien,jen’aiplusledroitdesourire.–Si et tum’enchantesà chaque fois que tu le fais,mais ce sourire là n’avait rien d’anodin, tu te

moquesd’elle.Jepeuxsavoirpourquoi?–Ellem’acherchée.–Et?–Etmaintenant,elleboude,luidis-je,enhaussantlesépaules.–Tuesredoutablemonange,maisça,jetel’aidéjàdit.Mamère nous rejoint avec le plat rempli de grillade. Elle semble surprise de trouver Jayden au

barbecue ;elle regardeendirectionde lapiscineetsoufflequandelledécouvrequemesfrèresysonttous.

–Jeleuravaisdemandédes’enoccuper,medit-elle.–Cen’estpasgravemaman,onvafairelesgrillades,luidis-je,enprenantleplat.

–Mercidevousoccuperdeça,dit-elleàJayden.–Derien,çamefaitplaisir.–JecroisquevousrepartezbientôtàNewYork?Luidemandet-elle.–Demain,maiscen’estquepourdeuxoutroisjours,justeletempsderécupérermafille.–J’aimeraisqueMadisonrestelà,j’avaisprévucertaineschosesàsonretourpoursonanniversaire.

Etpuis,ilyacerendez-vouschezlemédecin.–Lemédecin?Medemandet-il,complètementpaniqué.Tate!Tuesmalade?–Maisnon,jevaisbien,j’aijustedemanderàmamandemeprendrerendez-vouschezsonmédecin

pourréglerceproblèmede…pilule.–Oh,OK!Ilreportesonattentionsurmamère,unpeugêné.–Jepensequec’estunebonneidée,Tatumabesoindevousretrouver.Nousallonsrestericijusqu’à

sondépartpourHarvard.N’hésitezpasàpasserdutempsensemble,nimêmeàluirendrevisite,elleestchezelle,vouségalement.Jenesuispaslàpourvousprendrevotrefille,bienaucontraire.

–Merci,pourcettehistoiredefraisd’inscription…Illacoupe.–Ce n’est pas un problème, Tatum nem’est redevable de rien, et vous non plus. Je le fais avec

plaisir.–Merci.Unedernièrechose,elleveutrevoirsonpère, jepeuxlecomprendre.Pourmapart, jene

pense pas que mon ex-mari puisse avoir changé. Il m’a battu pendant des années, il s’en est pris àMadison.Nel’oubliezpas,quandilseraderetourdanssavie.

–J’enaibeaucoupparléavecBryan,jeseraitrèsprudent.Toutcelanemeplaîtpasnonplus,maisjenepeuxpasl’empêcherdechercherdesréponses.

–Jesuisd’accordsurcepoint.Tuveuxbienresterquelquesjoursavecmoimachérie?–Maisoui,maman.Jeviendraidemain.–OK,merciàtouslesdeux.Nousvenonsdefaireungrandpasenavant,mamèremesurprendratoujours.Jesaisque,malgréles

circonstances,elle fait toujoursensortequesesenfants soientheureux. Jesuis trèscontentedepasserquelquesjoursavecelle,mêmesilaperspectivedenepasvoirJaydennem’enchantepas…maistoutlemondedoitfairedesefforts.

–Jesuisdésolée,ellemeprendaudépourvu.– Ne t’inquiète pas, profite de ces quelques jours avec ta maman. Vous avez vécu des moments

difficilesàcausedemoi,jepeuxbienfaireçapourvous.–Cen’estpasdetafaute,arrêtedeteculpabiliser.Jem’approcheetl’embrasse.–Mercid’êtreunhommeaussiexceptionnel.–J’essaiejustedeteméritermonange.Nous finissons les grillades en amoureux, puis tout lemondepasseà table.Le repas se déroule à

merveille, Brianna fait toujours la tête, ce qui semble agacer son frère. Il est très tard quand nousdécidonsderentrer.Lesgarçonsdormentàlamaison,nousdisonsaurevoiràtoutlemondepuis,nousreprenonslaroutedel’hôtel.

Chapitre11Ondoitprendrelespetitsdécisionsavecsatêteetlesgrandesavecsoncoeur.H.JacksonBrownJ’arriveà lamaisonendébutd’aprèsmidi,Jaydenm’a laissé lavoiture jusqu’àsonretour.Je l’ai

déposé à l’aéroport en findematinée, nous avons eudumal à nous séparer, ilm’adit qu’il rentreraimercredidanslajournée.Nousavonsétéchezsonavocatcematinpoursignerlespapiersdelamaison,

je suis officiellement propriétaire. Nous pourrons emménager quandHolly et lui reviendront deNewYork. J’ai hâtedevoirmapetiteprincesse, j’espèreque lamaisonva lui plaire et quenouspourronspasserdebonnesvacances. Jepasse cherchermaman,nous avons rendez-vouschez sonmédecindansquelquesminutes.Ellem’aappelécematinpourmeprévenirdemonrendez-vousetj’aieulasurprised’apprendreaupassage,qu’elleavaitpristroisjoursderepospourmeconsacrerdutemps,jesuisravie.

–Coucoumaman,dis-je,enentrantdanslacuisine.–Coucouchérie,tuvasbien?–Ouisuper,j’aihâtededécouvrircequetuasprévupournouspendantcesquelquesjours.–Jenetedirairien,petitecurieuse.–Tun’espasdrôle.Ellemesourittendrement.–Prêtepourtonrendez-vous?–Oui,tuviensavecmoi?–Situveux.Lerendez-vouschez lemédecinsepassebien, ilm’aprescritunepilulecontraceptiveque jedois

prendredèsquej’auraimesrègles.J’aieuledroitàuneprisedesang,ilveuts’assurerquetoutvabienavantquejenecommence,jedoisavoirlesrésultatsdemainmatin.

Aprèsmonrendez-vous,mamèreprendlarouteducentre-villed’AgouraHillsetsegaredevantlesalondecoiffurequ’ellefréquentedepuisdesannées.

–Onvachezlecoiffeur?–Oui,cetaprès-midi,c’estlecoiffeur.CesoirnousironsmangerdesfruitsdemeràSantaMonica;

demain,onseferabichonneràl’institutdebeautéetmercredi,nousferonsunejournéeshopping.–Super,mercimaman,j’adoretonprogramme.Uneaprès-midimère-fille,c’estjusteparfait.Nousnelefaisonsmalheureusementpasassez.Maman

esttellementpriseparsonrestaurant,alorsjeveuxprofiterdechacundecesmoments.Sansoublierquedansunmois,jevaisdevoirpartiràl’universitéetcegenredemomentestprécieux.

Quandnoussortonsdusalon, jeconstateque j’aieuunSMSdeJayden :Je suisbienarrivémonange,profitebien.Jet’aime.

Jeluiréponds:Mercimoiaussijet’aime,embrassemajolieprincesse.Nousrepassonsàlamaisonpournousprépareràallerdîner.Lesgarçonssontdéjàdansleurstudioà

bosser,ilsviennentdepasserunmoisentournée,maisçan’estpassuffisant.Ilssontencoreplusmotivésqu’avant.Jesuispersuadéequeleurcarrièrevadécoller,ilsontdutalentetdelavolonté.Jevaisdansma chambre pour aller me doucher, cela me fait bizarre de me retrouver dans cette pièce. Elle estexactementcommeje l’ai laissée,maisdemeretrouver icimefaitmerendrecompteàquelpoint j’aichangé.J’étaisencoredans l’enfancequandjesuisparti,etmaintenant jesuisune jeunefemme.Jemerendscomptedel’impactquemarencontreavecJaydenaeusurmoi.Jechoisismatenuepourcesoiretjemepréparepourmasoiréeavecmaman.

Cesoirnousdînonsdansundemesrestaurantspréférés.Ilestspécialisédanslesfruitsdemer.Ilsesitueenborddel’océan,lavueestexceptionnelle.Jedevaisavoirdixouonzeanslapremièrefoisquejesuisvenumangerici,j’étaisavecmesgrands-parents.Noussommesrevenustrèssouvent.

– Comment ça va avec ton petit ami ?Me demandemamère alors la serveuse nous apporte nosentrées.

–Bienmaman,jet’assure.C’estquelqu’undebien.–Ilnesedrogueplus,tuenessûre?–Oui,ilsuituntraitement,voitsonmédecinrégulièrementetassisteaussiàdesréunionsdesoutien.–Etçasepassebien?

–Ilyaeudesmomentsdifficiles;surtoutlespremiersjours,ilseréveillaitenpleinenuitensueuretpaniqué.Ilaétémalade:unefois,jel’airetrouvéenpleursdanslasalledebains,ilavaitmalpartout.C’estdurdelevoirsouffrir.Maismaintenantçavamieux.

–Pourquoiilenestarrivélà?–Ilétaitmalheureux,ettrèsseul.ApartLukeetsafille,iln’apersonne.Sesparentssontmortsquand

ilétaitpetit.–C’estvraimenttriste,medit-ellevisiblementpeinée.Tucroisqu’ilvaresterclean?– Il a l’airmotivé, etpuis il ne sedroguaitpas autantque l’onpouvait lepenser et cen’était pas

depuistrèslongtemps.–D’accord.–Mercimamanpourteseffortsetpourhier.Noussommestouchéstouslesdeux,ilsouffrequevous

lerejetiez,ilnemeleditpas,maisjelesais.Ilpensequ’iln’aquecequ’ilmérite.–C’esttrèsdurpourmoiMaddie.–Jesaisetluiaussi,c’estpourçaquecelanoustouchebeaucoup.Nousn’évoquonsplusJaydendetoutelasoirée.Nousmangeonstranquillement,enbavardantdetrucs

defilles,puisnousallonsmarcherauborddel’eau,brasdessusbrasdessousenrigolantpourtoutetrien.Quandnousrentrons,jemontemecoucher,jesuisfatiguée.Jeveuxprofiterdel’absencedeJaydenpourdormir,lanuitdernièren’apasétédetoutrepos.J’envoieunpetitmessageàJayden,ildoitdormir.

Bonnenuitmonamour.Bonnenuitpetitange.Tiensilnedortpasfinalement.Tunedorspas?Ilesttardpourtoi.Oui,maistun’espaslà,jesuistoutseuletçanem’avaitpasmanqué.TurécupèreHollyquand?Mieuxvautchangerdesujet.Demainmatindebonneheure.Tudoisêtreimpatient,onvafairepleindechosescetété.Oui,j’ycomptebien.Essaiededormir,ilfautquetusoisenformepourHolly.Ouibonnenuitpetitange.Bonnenuitmonamour.Tate…Quoi?Tuportesquoipourdormir?MDR!!!Riendepalpitant,unvieuxpyjama,maispassexydutout,ilyadeslapinsdessus.Jesuissûrquesurtoic’estsexy.Bonnenuitmonange.Bonnenuit.La sonnerie demon téléphoneme sortmalgrémoi d’un rêvemerveilleux où Jaydenmarche sur le

sableavecHollyquiluitientlamain.Enfinjecroisquec’estHolly,jenevoispasbien,ellesemblepluspetite.J’ouvrepéniblementlesyeuxetjeprendsmontéléphonesurlatabledechevet.

C’estunappelvidéodeJayden.Jedécrocheetjedécouvremajolieprincesseengrosplan,jesuisbienréveilléed’uncoup.

–Maprincesse!–CoucouTatum.–Tuesprêtepournosvacances?–Oui,maistun’espasvenuemechercher.–Non,désoléemonpetitcœur,mamamanavaitbesoindemoi,maisonsevoitbientôt.

Elleregardequelqu’un,Jaydenj’imagine.–Ouidemain,jetepassepapa,ilveutteparler.Ademainjet’aime,medit-elle,enpartant.Jen’aimêmepasletempsdeluirépondrequemoiaussijel’aime.Je ne peux pas retenir mes larmes, cette petite est un amour. Je vois le beau visage de Jayden

apparaîtresurl’écran.–Tateçava?Medemandet-il,alorsquej’essuiemeslarmessurmesjoues.–Oui,ettoi?–Oui,nepleurepasmonange.–Cen’estpasdemafaute,tafilleesttropmignonne.–Commesonpapa,medit-ild’unairmalicieux.–Exactement,tuaspudormir?–Ou,ijemesuisreposé,toituestoujoursaulit!Jetouchemescheveuxenfaisantlagrimace.–Lahonte.Ilrigole.–N’importequoi,tuessublimecommed’habitude.–Vousallezfairequoiaujourd’hui?–Riend’extraordinaire,j’aiquelquestrucsàrégleravecmamaisondedisques,riendebienméchant

ettoi?–Jevaisauspacetaprès-midi.–C’estbiença,ettonrendez-vouschezlemédecins’estbienpassé?–Oui,jedoisprendremapiluledèsquej’auraimesrègles,d’iciquelquesjours.–Quellebonnenouvelle…–Désoléemonamour.Sonregardquitteletéléphoneuninstant.–JedoistelaisserHollyfaitn’importequoi.–OKàplus.–Aplus,jet’aimepetitange.–Moiaussi.Quandjedescendspourprendremonpetitdéjeuner,lamaisonestvide.Mamèrem’alaisséunmot

pour me prévenir qu’elle serait au restaurant ce matin, elle devait voir ses fournisseurs. Je déjeunerapidementetjeremontedansmachambre.Montéléphonesonneànouveaualorsquejem’apprêteàmedoucher.

–Allô?–MademoiselleStone?–Oui.–JesuislasecrétaireduDocteurEaston,ilsouhaitevousrecevoircematinpourvouscommuniquer

vosrésultats.–D’accord,jepeuxêtreaucabinetdanstrenteminutes.–Trèsbien,àtoutàl’heureMademoiselle.–Oui,merci.J’arriveaucabinetàl’heureprévue,j’entreetjemeprésenteàlasecrétaire.–Bonjour,jesuismademoiselleStone.–Ouibonjour,suivez-moi,ledocteurvavousrecevoir.Ellem’ouvrelaporteducabinetetmedemandedem’installer,ellemeprévientquelemédecinva

arriverdansquelquesminutes.–BonjourMadison.

Lemédecin entrer dans la pièce et il ferme la porte derrière lui. Subitement, j’ai un trèsmauvaispressentiment.Lapeurmeparalyse.

–BonjourDocteurEaston.Vousavezeumesrésultats?Ilyaunproblème?–D’aprèstonbilansanguin,jenepeuxpastedonnerlefeuvertpourprendrelapilule.–Ahbon,maispourquoi?–Madison,tuesenceinte.–Pardon?Dis-jesurprise.–Tuesenceinte,répètet-il.Monpouls accélère, je n’arrive pas à réaliser ce que lemédecin vient deme dire. Je refuse d’y

croire.–Cen’estpaspossible,vousavezfaituneerreur.–NonMadison.C’esttrèsrécent.–Maisje…Ons’esttoujoursprotégé,àchaquefois.–Malheureusement,lepréservatifn’estpasfiableà100%,ilarrivequeçanemarchepas.C’esttrès

rare,maisçaarrive.–Jen’enveuxpas,dis-jesèchement.–Madison,prendsletempsd’yréfléchir,parles-enavectonpetit-ami.Jeteconseilleégalementd’en

parleràtamère.Netraversepasçaseule.–Jen’aipasbesoind’ypenser,jeneveuxpasd’unenfant,crie-je.–Madison,calmetoi,tuessouslechoc,c’esttoutàfaitnormal.Rentrecheztoietparleàtamaman,

elleseradebonconseilpourtoi.Jequittelecabinettoujoursaussichoquéeparcettenouvelle.Commentest-cepossible?Nousavons

étéprudent, j’ai fait attentionetmaintenant, je suisenceinte.Lemédecinmeconseillede ledireàmamère ; j’aimerais pouvoir le faire,mais elle va être furieuse, les choses sont assez compliquées avecJayden,jeneveuxpasenrajouter.MonDieu,Jayden!Ilfautquejeluidise,maiscommentvais-jefaire?Jem’installeauvolantdelavoitureetjepleure.Toutsebousculedansmatête,jenesaisplusoùj’ensuis.Mieuxvautgérerunechoseaprèsl’autre.Jedoispasserl’après-midiavecmaman,ilfautquejemeressaisissespournerienlaisserparaître.

Après êtrepassépar lamaisonpourme rafraîchir, jememets en routepour le restaurant oùnousmangeonsunmorceaupuis,nousnousdirigeonsverslespa.J’essaievraimentdenepasmesoucierdemonproblème,maprioritéestdepasserdutempsavecmamèresansqu’ellenesoupçonnequoiquecesoit.

Nouspassonstoutel’après-midiauspa.Surlecheminduretour,mamèrem’informequ’ellesortavecsesamiescesoir,ellemeproposedel’accompagner,maisjerefuse.Laperspectivederesterseulemeconvienttrèsbien.Mamèrequittelamaisonetjemontedansmachambrepourmefairecoulerunbain.Unefoisdansl’eauchaude,jemelaissealleràmespensées.Jenesaispascommentgérerleproblème,jedoisledireàJayden,jeneveuxpassurmonterçaseule,maisjeneveuxpasledireàmafameschosess’arrangentenfinjenepeuxpasaccepterquetoutredevienneaussicompliqué.J’aipeurdelaréactiondeJayden.QuandHollyaévoquélefaitquel’onaitunenfin,iln’apassemblévraimentcontre,ilm’aditqu’ilattendaitbeaucoupdechosesdenousdeux.Maisilvoulaitquejefassemesétudes,etHarvardrestemapriorité. Jenepeuxpasdevenirmaman. Je suis encoredansmonbainquand je reçoisunSMSdeJayden :Mon ange, il faut que tu ailles à la maison, mon avocat t’y rejoins pour que tu puissesrécupérerlesclefs.

Maintenant?Dèsquetupeux,préviensmoiquandtupars.OK.JemegaredevantnotremaisondeMalibutrenteminutesaprèsavoirreçuleSMSdeJayden.

Unevoiture estgarée devantmoi,mais il n’y a personne aux alentours.La porte de lamaison estentrouverte;l’avocatdoitm’attendreàl’intérieur.J’entreetjetraverselamaisonàsarecherchequandj’entendsunemerveilleusepetitevoixderrièremoi.

–Tatum!Jemeretourneetjevoismapetiteprincessequicourtversmoi,ellemesautedanslesbras.–Holly…Ellem’embrasseetmefaitungroscâlin.–Bonjourmapetitegroupie.Jaydens’approcheetm’embrasseamoureusement.–Tum’asmanqué,jedétesteêtreloindetoi.–Moiaussi,parviens-jeàbredouiller.–Jen’aipasperturbétonprogrammeavectamère?–Nonc’estbon,elleestavecsesamiescesoir.–Jepeuxtegarderalors?–OuiOK.TumefaisvisiterHolly?Luidemande-je,enlaposantparterre.Jesuissoudainementtrèsmalàl’aiseensaprésence,jesaisquejedoisluidirepourlebébéetj’ai

tellementpeurdesaréaction.Jesuisbiencontentedepouvoirrepoussercemoment.–D’accord.Ellemeprendlamainetm’amènedanssachambrequin’estabsolumentpascommeladernièrefois.

Jaydenlafaitedécorée.Lesmurssontroses,unlitrecouvertd’unvoilesetrouvesurlagauche,ilyaunbureauetdesjouetspartout;unejoliechambredepetitefille.Jevoisunemagnifiquemaisondepoupée.

–J’enavaisunecommeçaquandj’avaistonâge.Tuveuxjoueravecmoi?–Oui,merépondt-elleavecenthousiasme.Jayden vient nous chercher pour dîner, mais je ne suis toujours pas à l’aise d’être près de lui.

Commentpuis-jeluidirequejesuisenceinteetquejevaisavorter?Ilyapeudechancesqu’illeprennebien.Ledînernesepassepastropmal,jemeconcentreprincipalementsurHolly,sansprêterattentionàJayden.Alafindurepas,jeleurproposeunebaladesurlaplage.Hollyestravie,elleveutjoueraveclesvagues.

NousnouspromenonsdepuisquelquesminutesetmapetiteprincessecourtpiedsnusdanslesvaguesquandJaydenbriselesilenceentrenous.

–Tate,est-cequetoutvabien?Ilacomprisquequelquechosen’allaitpas.Jenesuispastrèsdouéepourjouerlacomédie,ilfaut

quejefassemieux.–Oui,çava.– Je suis désolé, tu avais besoin de temps avec ta famille et je suis revenu plus tôt, je n’ai pas

réfléchi.–Nonc’estbon,jetel’aidit,mamèren’estpaslàcesoir.–Tudevraispeut-êtrerentrercheztoiaprèsnotrebalade,tuasbesoindetemps.–Oui,j’aipromisàmamèredepasserlajournéededemainavecelle.L’expressionsur sonvisagemebrise lecœur, il est tristeque jeveuillepartir,mais jen’aipas la

forcedeluidirepourlebébé.–Oui,c’estnormal.–Ellereprendsontravailjeudi,aprèsjeseraiplusdisponible.–D’accord.–Etpuis,jesuispasloin.–Oui,tuasraison.Hollymedemandedevenirjoueravecelledanslesvaguesetjesautesurl’occasionpourpouvoir

m’éloigner de lui.Aprèsune longuepromenade, nous reprenons le cheminde lamaison. Il est tard etHollydoitallersecoucher,jemonteavecellepourl’aideràsemettreaulit.Jeluiraconteunehistoirepuis,unefoisqu’elles’estendormie,jeretourneaurez-de-chaussée.

JeretrouveJaydendanslejardin,ilmetourneledos,ilalesyeuxrivéssurl’océan.–Hollys’estendormie,jevaisrentrer.–D’accord,meditilsansmêmeunregard.–Bonnenuit.–BonnenuitMadison.Quandjemontedanslavoiture,jesuisenlarmes,monmanquedecourageestnavrant.Jaydenm’adit

unjourquej’étaisforte,maisjen’enaipasl’impression.Jerentredoucementàlamaison,jenesuispasvraimentenétatdeconduire.Jeparviensàrentrertantbienquemal.Jemonteimmédiatementmecoucher,cettejournéem’aépuisé.Malheureusement,jen’arrivepasàtrouverlesommeil,jepenseàJaydenquilui non plus ne doit pas dormir parma faute, jem’en veux horriblement. Et ce n’est pas grand-chosecomparéàcequemadécisiondenepasgardernotreenfantvaluifaire.Ilvatrèsmallevivre.Jesuistellementencolère,nousavonsfaitattention,nousnoussommesprotégéetvoilàlerésultat.Lemédecinm’aditquelerisquedetomberenceinteavecunpréservatifestfaible,del’ordrede4%,ilafalluquecelatombesurmoi.Apparemment,Jaydenn’apasbeaucoupdechancenonpluspuisqueHollyestarrivéesuiteàunpréservatifdéfectueux.

Je finis parm’endormir au petitmatin après avoir pleuré toutes les larmes demon corps. Je vaisdevoirgérerunproblèmequejenesuispasprêteàaffronter.

Ilestplusdemidiquandmamèrevientmetirerdulitpournotreséanceshopping.Jemesensmal,jesuisépuiséeet j’ai lanausée.Une séance shoppingest ladernièrechosedont j’ai envie,mais jedoisfaire bonne figure devantmaman. Jeme prépare rapidement, puis nous nousmettons en route pour lecentre-villedeLosAngeles.Jen’aiaucunenouvelledeJayden,jenesuispasvraimentsurprise,vumonattituded’hier.Lasituationm’attristevraiment,nousnousentendions tellementbien tous lesdeuxet jefichetoutenl’airparcequejesuisincapabledeluiparlerfranchement.

–Alorsqu’astufaishiersoirmachérie?Lavoixdemamèremefaitsortirdemarêverie.–Jaydenestrevenuplutôtqueprévu,alorsj’aipassélasoiréeaveceuxàMalibu.–Danstamaison…–Oui,ilestunpeuextravagant.–Unpeu!Unemaisonc’estplusêtreextravagant.–Oui,c’estvrai,jecroisqu’iln’apaslamêmenotiondel’argentquenousmaman,malgrétout,ilvit

simplement.Enfinsionpeutdire.–Bon,onfaitencoreuneoudeuxboutiquesetonrentre,jevaisprofiterdelafindejournéepourme

reposer.–Tuasraisontutravaillesbeaucouptrop.Aprèsavoirdéposémamanàlamaisonetluiavoirsouhaitéunebonnesoirée,jeprendslaroutepour

Malibu.IlfautquejetrouvelecouragedeparleràJayden.Jelestrouvedanslejardin.–Coucou,dis-jetimidement,enrejoignantJayden.–Salut,medit-ilsèchement.Hollymevoitetcourtpourmefaireunbisou.–CoucouTatum.–Vousavezpasséunebonnejournée?–Oui.–Tuveuxfairequoicesoir?–Turesteslà?

–Oui,j’aiprévenumamère,elleveutsereposercesoir,luidis-jeavecenthousiasme.Jevoudraisapaiserlatensionquirègneentrenous.–Onfaitquoicesoiralors?–Jenesaispas,as-tul’intentiondemedirecequisepasse?–Ilnesepasserien.–Ahnon,donctonattituded’hieréténormale?–J’étaisfatiguéec’esttout.–Arrêtedemementir,putain!Criet-il.Hollysortlatêtedesacabane,surprised’entendresonpèreélevélavoix.Ilmeprendparlebraset

m’attiredanslamaison.–Dismoilavéritétoutdesuiteouvat’en,maisnetefousdemoi,Madison!–Jenemefouspasdetoi,luidis-je,enpleurant.Ilsecrispe,celalefaitsouffrirdemevoirdanscetétat.–Alorsparle,medemandet-ilpluscalmement.–J’aieulesrésultatsdemaprisedesanghier,bredouille-je.Ilsembleinquietd’uncoup.–Etalors?C’estquoileproblème?–Jesuisenceinte.Ilmelâchesoudainementlebras,puisilpasseunemainsursonvisage.–Commentest-cepossible?Onafaitattention.–Jesais,apparemmentlerisqueestinfime.Ilpartd’unrirenerveux.–Jecomprendsquepourtoicesoitduraaccepter.–AvecKaren,onasutoutdesuitequ’ilyavaiteuunproblème,quelacapoteavaitlâché,maisc’est

vraiqueçafaitbeaucoup.–J’aiparléavecmonmédecinetjepensequetoutserarentrédansl’ordred’icideuxsemaines.–Commentça?Meditildurement.–Jeluiaidéjàditquejenevoulaispaslegarder.–Excuse-moi!– Je n’en veux pas Jayden. Je suis désolée, mais je suis trop jeune, j’ai une vie à vivre avant

d’envisagerd’êtremaman.–Tuaspriscettedécisionavantmêmedem’enparler.Commentpeux-tumefaireça?C’estunchoix

quel’ondoitfaireàdeuxMadison,ils’agitdenotreenfant,onl’afaitensemble,jeterappelle.–C’estmoncorpsetc’estmonavenir.Harvardrestemapriorité.–Cen’estpasleproblème,jetel’aidit,tuferastesétudes,lebébén’estpasunobstacle.Jepourrai

m’enoccuper.–C’esthorsdequestion, jeneveuxpasavoircegenredeproblèmeàgérer, jeveuxavoir l’esprit

tranquillepourétudier.–Trèsbien,apparemment,jen’aipasmonmotàdire,tudécidesdenotreavenirsansmoi.J’aifaitde

toimaprioritéà l’instantoù tuesentréedansmavie, j’espérais,naïvement,que tuenferaisdemêmepourmoi.Jemesuisbienplanté.

IlpartrejoindreHollydanslejardinetilm’ignoretoutelasoirée.J’essaiedeluiparler,maisilestfroidetdistant.

–Jaydenparle-moi,luidemande-je,quandonsecouche.–Queveux-tuquejetedise?–Essaiedemecomprendre,jenemesenspasprête–J’aicompris,tun’espasprêteàporternotre

enfant,Harvardesttropimportant.

–Tuesinjusteavecmoi,iln’ajamaisétéquestiond’avoirunenfant.–Non,c’estvrai,maisc’estcommeça.–Jetetrouveinjusteenversmoi.–C’estmoiquisuisinjuste?Cebébén’ariendemandé.Ilsetourneetnemeparlepluspendantplusieursjours,j’essaiedeluiparlerplusieursfois,maisrien

jesuisfaceàunmurdesilence.LesseulséchangesquenousavonsconcernentHolly.Touslessoirs,jemecoucheprèsdelui,maisilnemetoucheplus,ilmemanquetellement.

Nosvacancesquenousattendionsavecimpatientetournentaucauchemar,jevaisdevenirfolledanscettemaisonet Jaydenne faitpas lemoindreeffort. Il est tempsque jemechangeunpeu les idées etcomme je n’ai pas revumamère depuis notre séance shopping de l’autre jour, je décide donc de luirendrevisiteaurestaurantetHollym’accompagne.

–Salutmaman,jeteprésentemaprincesseHolly,dis-jeàmamère,quejeretrouvedansonbureau.–BonjourHolly,luirépondt-elle–Bonjour.–Çatedisdemangerunebonneglace?–Oui,répondt-elleavecenthousiasme.Nousprenonsdonclechemindescuisinesetmamèredemandeauchefdepréparerunebonneglace

pourmapetiteprincesse,puisnousallonsnousinstallersurlaterrasse.–Çanevapasmachérie?–Sipourquoi?–Tun’aspasbonnemine,tusemblesfatiguéeetsoucieuse.–Nonçava,jemanqueunpeudesommeilc’esttout.–Toutsepassebienavectonpetitami?–Oui,jet’assure.–Cettepetiteestmagnifique,medit-elle,enreportantsonattentionsurHolly.–Oui,c’estunamour.Heureusement,ellen’insistepaspluscar, j’aidumalà retenirmes larmes.J’aimerais tellement lui

parler de ma grossesse et du fait que Jayden m’en veux de ne pas vouloir le garder, mais j’ai peurd’envenimer lasituation.Jedoutequemamèresoitcompréhensivefaceàcettenouvelle.Pourtant,sonsoutien me serait d’un grand réconfort, je ne me suis jamais sentie aussi seule qu’en ce moment.D’ailleurs je réfléchis sérieusement à retourner chez ma mère. Vivre avec Jayden est devenu tropdouloureux,maismamèrecomprendrais forcémentqu’ilyaunproblèmeentre Jaydenetmoi.Commemamanesttrèsloquacecetaprès-midi,jen’aiqu’àl’écouteretcen’estpasplusmal.Jen’aipaslaforcedefairelaconversation.Hollydévoresaglaceavecgourmandise,ellemefaitrirecettepetiteogresse.Mamèreestlesoncharme,commetoutlemonded’ailleurs.Auboutd’unmomentmamancommenceàs’agiterdanstoutlessens,signequ’elleadutravail,jedécidedoncderentrer.Ellenousraccompagnejusqu’àlavoiture.

–Cesoirc’estcalmeaurestaurant,tudevraisvenirmangeràlamaisonavecHollyetJayden.–Profites-enpourtereposermaman.–Non,c’estbon,j’aienviedetevoirMaddie.–OKmaman,onvavenir.–Super,jevaisprévenirBryan.–Acesoirmaman.–Acesoirmachérie,ellemeprenddanssesbras.Holly,tuviensmangeràlamaisoncesoir?–Oui,d’accord,luirépondt-elleavecungrandsourire.Jerentreàlamaisonavecunnœudàl’estomac,jenesaispascommentvaréagirJaydenàl’invitation

demamère.Jeleretrouvedanslesalon,iltravaillesursonordinateur.Hollycourtversluietluifaitun

groscâlin,elleluiracontesapetitebaladechezmamère,puisellepartjouerdanslejardin.–Mamèrevoudraitquel’onailledînerchezellecesoir,tuesd’accord?–Jen’enaipasenvie,tupeuxyallersansmoi.Prendslapetitesituveux.–Maisellet’ainvitéeaussi.–Ehbien,dis-luiquejesuisdésolé,maisquejen’aipasenviedesortir.–Ons’estdonnédumalpourqueleschosess’arrangentavecmafamille,nefichepastoutenl’air

pourças’ilteplaît.–Ça,medit-il,enselevantviolemmentdesachaise.C’estdemonenfantdonttuparles,ilnesignifie

rienpourtoi,maiscen’estpasmoncas!Criet-il.Sors,vacheztamère,moijerestelà,jen’aipaslecœuràfairesemblantquetoutvabienMadison.

La douleur que ses paroles provoquent enmoi est insoutenable. Je vais briser son rêve et il medétestepourcela. Jegravis lesmarchesen larmes, jenesupportepasdevoir la souffranceque je luiinflige.

–Laisse-nousunechanced’yréfléchiraumoins.Ilm’asuiviedanslachambre,ilmeparlepluscalmement.–Jepourraism’enoccuper,j’arrêtelamusiqueettoi,tusuistesétudes.–Jayden.–Nonnon,écoute-moi,jevaisdéménagerdansleMassachusetts.Lapremièreannéeseracompliquée

aveclagrossesse,maisaprèsjeseraiàlamaison,jem’occuperaidubébé.–EtHolly?Tuvaslalaisser?–Jepourraislavoirqueleweek-end,çavaêtredur,maisjeveuxcetenfant.–Jenedispasquenousn’auronspasd’enfant,maispasmaintenant,tunepeuxpasmeforceràêtre

mère.Laissemoidutemps.–Jeneveuxpasteforcer,maisleschosesnesontpasaussieffrayantesquellesenontl’air.Jeteveux

tellementTatum,laisse-nouscettechance,jesuisprèsàtoutpourtoitulesais.Ilcaressemonvisage,soncontactmefaitdubien,ilmemanquetellement.–Jeveuxcebébé,jeveuxquetusoismafemmeTate.–Quoi?– Épouse-moi mon ange, tu mets au monde notre bébé et moi je l’élève pendant que tu deviens

chirurgien.Tonavenirestmapriorité,moi j’ai fait toutceque jevoulais fairedansmavie,monrêveaujourd’huic’estnotrefamilleàtouslesdeux.Ilneserapasunobstaclepourtesétudes,jeferaitoutpourqueleschosessepassentbien.

–Tunecomprendspas,lefaitestquejeneveuxpasavoircebébépasàcausedemesétudes,maissimplementparcequejen’enaipasenvieJayden.

Sonvisageseferme,ilcomprendqu’ilnepourrapasmefaireplier,j’aifaitunchoix.Leproblèmen’estpasHarvardetmesprojetsd’études,leproblème,c’estmoi.

–Nemedemandepasd’êtrelàpourtoi,nemedispasquetuasbesoindemoi,c’estau-dessusdemesforces,faiscequetuasàfaire,maisnecomptepassurmaprésenceoumonsoutien,jenepeuxpas.

–Tuasl’intentiondeneplusmeparlerpendantlongtempsparcequec’esttropdifficileàvivresituneveuxpasmevoir,jepréfèrequetumeledisesfranchementetjeretourneraichezmoi.Jen’enpeuxplusdetonindifférenceenversmoi,jepeuxlecomprendre,maisjenepeuxplusl’accepter.

– Je ne sais pas, j’ai besoin de temps, comprends-moi, c’est trop difficile. Je te l’ai dit, je rêved’avoirunefamilledepuisquejesuispetit,depuisqu’onm’avolélamienneet,malgrélescirconstances,jelatoucheduboutdesdoigtsettuvastoutmeprendre.Onmevolemafamilleunefoisdeplusetc’esttoiTatequimebrise.Jepeuxpas,c’esttropdur.

Jefondsenlarmes,sonaveumebriselecœur.Jesavaisqu’ilnelevivraitpasbien,maisjen’avaispasréaliséàquelpoint.Jemesurel’ampleurdesdégâtsquemadécisionvacauser,j’aipeurquenotre

couplesoitgrandementfragilisé.–Oniracheztamèrecesoir,j’aibesoindesortirdecettemaison,j’étouffeici.–D’accord.Il quitte la pièce en me laissant en pleurs. J’ai tellement besoin de lui, mais je ne peux pas lui

demanderdefaireuneffortpourmoi,demecomprendre,demesoutenir,c’estinjustepourlui.Jemecoucheetm’endorsrapidement,jesuisexténuée.–Réveille-toiTatum,mechuchoteJayden.Ilfautquetuteprépares.Jemetourneversluienm’étirant,mesmainstrouventensuitesoncorps,j’essaiedel’attirerversmoi.

Jeveuxlesentirprèsdemoi,ilmemanquetrop.–Arrête!Lève-toi,medit-il,enprenantmesmainsqu’ilposesurlelit.–Tumemanques,j’aienviedetoi.–Jesais.–Jenetemanquespas?–Jen’aipasenviedeça.Matêteesttroppleinedetoutecettemerde,Tate!J’aimaréuniondemain

soir,tupeuxt’occuperd’Holly?–Ouibiensûr,tutedécidesenfinàyaller?–J’enaibesoin,jenemesenspasbien.–Jepeuxfairequelquechosepourtoi?Leregardqu’ilposesurmoimedéchire, ilest tellement triste, jen’ai jamaisvoulufairedumalà

l’hommequej’aimetant.–Non,c’estbon,prépare-toi.Ilselèveetquittelachambreenmelaissantseuleavecmaculpabilité.Aprèsavoirreprisunpeude

constance,jedescendspourrejoindreJaydenetHollyetnousprenonslarouted’AgouraHills.Retrouvermafamillemefait leplusgrandbien, jeparlebeaucoupavecBryan,celamechangeles

idées.Jaydenresteunpeuenretrait,ils’occuped’Holly,quisesentcommechezelle.Levoiravecsafillemesembledouloureux, jenepeuxm’empêcherderepenseràcequ’ilm’aditdans lachambre. Ilveut une famille, etmoi, je lui enlève son rêve. Je sais qu’il est un papamerveilleux, n’importe quelenfantauraitdelachancedel’avoircommepère.

J’ai tropdemalenpensantà tout cela. Jemedirigevers la cuisine et je commence àpréparer ledîner.

–Salutboucled’or.JelèvelatêteetvoisTimaccoudésurleplandetravail.–Salut,luiréponds-jedoucement.–Toi,tunevaspasbien!–Siçava.–Jeteconnaistropbienmaboucled’or.Dis-moicequinevapas.–Non.–Onsedisaittoutavant.–Ouiavant,maintenant,c’estcompliqué.–C’estcompliquési tuveuxquece le soit, tumemanques tusais, je t’aimeMaddie,c’estdurde

resterloindetoi.–Tumemanquesaussi.–Tucroisquel’onpourraitresteramis.Jesaisquejet’aiblessée,maisjesuisdinguedetoidepuis

des années, on était si proche. J’ai bêtement cru que le reste serait une évidence pour nous deux. Jepréfèreencoreavoiruniquementtonamitiéquedeteperdre.

–Tim, jenesaispas.C’est tropcompliqué, jenesuisplusseule. IlyaJayden, jenepeuxpas luidemanderdecomprendreça.

–Ilterendmalheureusemapuce?–Non.–Pourtant,tuestriste.JetevoisMadison,tunepeuxpastecacherdemoi.Jememetsà pleurer, ilme connaît trop bien.C’est trop difficile, je ne peux plus faire comme si

j’allaisbien,jesuistroptriste.Timfaitletourduplandetravailetilmeprenddanssesbras.–Mapuce,parle-moi,çametuedetevoircommeça.Jetejured’êtretonami.Ilprendmonvisagedanssesmainsetessuiemeslarmes.–Maddie,jeferain’importequoipourretrouvernotreamitié,fais-moiconfiance.–Jesuisenceinte…jeneveuxpasgarderlebébé,maisJaydenm’enveut.Jecraque,jen’enpeuxplus.J’aibesoindeTim.JenepourraispasparleràmafamilleetJaydenne

serapaslàpourmoi,maisjemesenstropseule.–Mapuce,jenem’attendaispasàça.– Je sais plus quoi faire, il me déteste de ne pas vouloir cet enfant. Je suis perdue Tim. J’ai

l’impressionquejevaisperdreJaydensijenegardepaslebébé.– Il ne peut pas te forcer à avoir un bébé. C’est trop important, toute ta vie va s’en trouver

bouleversée.–Jedois traverser toutça seule, ilneveutpasmesoutenirdansmadécision,donc jevaisdevoir

gérer.J’aimeraisenparleràmamère,maisj’aipeurdesaréaction,seulementjemesenstellementseule,Tim.

–Mapuceregarde-moi…Jeplongelesyeuxdanslessiens.–Jeteprometsquequoiquetufasses,jenetelaisseraipastraverserçaseule.Jeserai toujours là

pourtoi.Jen’aiqu’unconseilàtedonner,prendsletempsdepenseràtoutça.Quetulegardesouquetuavortes,tadécisionvaimpactersurlerestedetavie.Réfléchisbien,situveuxenparler,jesuislà.

–MerciTim,çametouche.–Tudevraisledireàtamère,elletesurprendrait,jepense.– Peut-être, je ne sais pas. Les choses sont tellement compliquées en cemoment, je ne veux pas

aggraverlasituation.–TuasbesoindesoutienMaddie,siluirefusedeteledonner,tudoistetournerverstesproches.Jemeblottiscontre lui,cecontactmefait tantdebien.Nousétionssiprochesavant,peut-êtreque

nouspourrionsretrouvercetteamitiéquim’estsiprécieuse.–Jet’aimetellementMadison.–Moiaussijet’aime,pascommetulevoudraismais…Ilm’interrompt.–Tum’aimes,c’estleprincipal,lerestec’estunpointdedétail.–Vousfaitesquoilà?Tim me lâche, Bryan et Jayden viennent de rentrer dans la cuisine. Heureusement, Holly les

accompagne,celaévitequeleschosesdérapent.–Rien,jevoulaisjustem’excuserauprèsdeMadison,j’aiétéunconnard,dit-il,enregardantJayden

quiresteétrangementcalme.–Bon,viretespattesdemasœur,Tim.–Bryan,arrêtes’ilteplaît,l’implore-je.Mamèrefaitirruptiondanslacuisineàcemoment-làetc’estunebonnechose.Timquittelapièceet

jemeremetsàpréparerledîner.Jaydenresteprèsdemoi,sansmeparler,sansmeprêterattention,maisil est là.Après ça, la soirée se passe bien,mamère est auxpetits soins avecHolly, Jayden etBryanparlentmusique,ilyaquelquesjours, j’auraiétéraviedelesvoirserapprocher,aujourd’hui,celameparaîtbeaucoupmoinsimportant.

–C’étaitquoicebordelavecTim,melanceJaydenàpeineavons-nousprislaroutedelamaison.–Riendeplusquecequ’iladit,ils’estexcusé,nousavonsdécidéderesteramis.–Amis?–Oui,Jayden.Nousnousconnaissonsdepuistellementlongtemps.–Commenttupeuxêtreamiavecluiaprèscequ’ilt’afait?–Toutlemondepeutfairedeserreurs.Lerestedutrajetsefaitdansunsilencepesant.Ilserefermesurlui-mêmeetjesuislassed’essayer

dedialogueraveclui.C’estdécidé,demainjeretournechezmoi.Timaraison,j’aibesoinderéfléchiretavecJaydendanslesparages,c’estimpossible.

Chapitre12Tudoisfaireunchoixdanstoutcequetufais,alorsgardeentêtequ’àlafin,lechoixquetufais

tedéfinit.J.MaxwellJemeréveilleensursaut,jechercheJaydendanslelit,maisiln’estpaslà.Jemelèveetjeparsàsa

recherche.Ilestdanslejardinentraind’observerl’océan.–Tunedorspas?–Non.Jem’approchedelui,passemesbrasautourdesatailleetj’embrassesondosavecdouceur.–Jet’aimemonamour.Ilresteimpassible,riendecequejefaisoudecequejedisn’ad’effetsurlui.–TumemanquesJayden,jet’enprie,nemerejettepas.–C’esttoiquimerejette.Jepassedevantluietjemeblottiscontrelui.–Tuessiduravecmoi,essaiedemecomprendre.Jeveuxavoirdesenfantsavectoi,jeveuxt’offrir

cettefamillequetuméritestant,maislaisse-moiletemps.Onadeschosesàvivreensembleavant,tunecroispas?Jetejurequenousauronsnotrefamille,maisj’aidix-huitans,jemesenspasprêteàassumerunbébé.

–Situesenceintemaintenant,c’estpeut-êtrequ’ilyauneraison.Cen’estpastout-à-faitcommenousl’avionsimaginé,maisc’estnotrebébéquetuportes.C’estunpetitboutdetoietdemoi,Tate.

– Arrête de me culpabiliser ! Tu crois que je ne souffre pas, que c’est facile. Je suis perdue,malheureuseetanéantieàl’idéedeteblesser,maisjen’aipaslechoix,jedoisêtrehonnêteavecmoi-même,maissurtoutavectoietenverscebébé.

Ilmeforceàm’éloignerdeluietilcommenceàpartir.J’essaiedeleretenir.–Non,reste-là,jet’enprie.Jeluitirelebras.–Jayden,jen’enpeuxplus,jet’enprie.Ilmerepousseetcontinueaavancer.–Jevaispartirdemain,jenepeuxplusrestericic’esttropdur,luidis-je,ensanglotant.Ilsetourneets’approcherapidementdemoi.Ilmesaisitfermementparlesbras,maissansmefaire

maletilm’embrasseavecforce.Jeluirendssonbaiseraveclamêmeardeur,ilm’atellementmanqué.Sesmainsdescendentsurmesfesses,c’estalorsqu’ilmesoulèveetmeposesurlatabledejardin.Jel’attireversmoiet jepassemes jambesautourde sa taille. Jedéfais sonpantalonde joggingpendantqu’iltiresurmonshortdenuit.Cetéchangen’estpastendre,c’estdusexeàl’étatpur,nousrépondonschacunàunbesoinprimaire.Ilm’écartelescuissesetmepénétréd’uncoup.Soncorpssefigeuninstant,puis il semet àbouger enmoi. Il prendmes cheveuxdans samain et tiredessuspourme forcer à leregarder.Sescoupsdereinssontdeplusenpluspuissant.Jesensqu’ilsetendcontremoi.

–Tate,j’aibesoindetoi.

–Jesuislàmonamour,amènemoiavectoi.Ilredoubled’ardeur,noscorpsseheurtentviolemment;mesmainscourentsursontorse,cecontact

m’amanqué.–Jetesensmonange.–Jevaisjouir.–Jeviensavectoi.Nousaccueillonsladélivrancedel’orgasmeensemble.Ilcontinueàbougerenmoipoursavourerson

plaisirjusqu’aubout.Délicatement,ilnousallongesurlatabledejardin,satêtereposesurmapoitrine.–Jet’aimepetitange.–Moiaussi,jet’aime.–Épouse-moiTate,jeveuxquetusoismafemme.–Jayden,laisse-nousdutempspourtoutça,nousavonsbesoindeprofiterl’undel’autreavant.–Pourquoitumerejettes?– Jene te rejettepas, je tedemande justedenepasprécipiter les événements. Je veuxdevenir ta

femme,jeveuxporternosenfants,maispasmaintenant.–Nefaispasçajet’enprie,nemeprendspasçaTate,savoixsebrise.J’aibesoinquenoussoyons

unefamille.–Jenepeuxpas,jesuisdésolée.Ilselèveets’éloignedemoi.Leregardqu’ilmelanceàcetinstantmebriselecœur.Ilestévident

quesijenegardepaslebébé,ilnemelepardonnerajamais.–Tun’yasmêmepasréfléchi,crachet-il.Accorde-toiletempsdelaréflexion,ils’agitdenosviesà

touslesdeux–D’accord,jevaisprendreletempsd’yréfléchir.–Vraiment?–Oui,jeteprometsdepenseràtoutcequetum’asdit.–Tatemonange,onpeutêtreheureux,nel’oubliepas.Ilmeportejusqu’ànotrechambreetmefaisl’amourtendrement,c’esttellementbondeleretrouver.–BonjourTatum.Lelendemainmatin, jesuisaccueillieparHolly,quiporteuntablierbientropgrandpourelle.Ma

petiteprincesseestrecouvertedefarine.–Maisqu’estcequetufais?Luidemande-je,enrigolant.–Bah,tonpetit-déjeuner.–Évidemment.Jem’approched’elleetjel’embrasse.Soudain,jesensunemainseposersurmonventre.–Bonjourmesamours.–Bonjour.Ilmefaitpivoteretilm’enlacetendrement.Sabonnehumeurmefaitdubien,maisjesuisgênéequ’il

me touche ainsi, je n’ai jamais dit que j’allais garder le bébé. Alors s’il considère ce bébé commeacquis,ilvasouffrirdeuxfoisplus.

–J’espèrequetuasfaim,onenabeaucouptropfait.–Oui,j’aifaim.Hollydemandeàsonpèresiellepeutregarderlatélévision,ilaccepteetmapetiteprincessequittela

pièce.–Tuasbiendormimonange?–Oui,ettoi?–Oui,tun’espastropmalade?–Non,çava.–KarenavaitbeaucoupdenauséespourHolly,jemerappellequ’elles’enplaignaitsouvent.

–Jayden,jen’aipasprismadécision.–Jesais,jegère,net’inquiètepas.–Jeneveuxpasquetusouffres.–Situnelegardespas,jesouffriraidetoutefaçon.–Tunemefacilitespaslachose.– Non, c’est vrai, mais je sais que l’on pourrait être tellement heureux Tate. Tu as peur et je le

comprends,mais je suis làmoi, je te demande deme faire confiance, il y a rien de plus précieux aumondequed’avoirunenfant.Hollyestcequim’estarrivédemieuxdanslavie,ettoiaussi,jeveuxmebattrepourça.

–Qu’est-cequisepasseraentrenoussijedécidedenepaslegarder?–JenesaispasTate.J’essaieraidefaireavec,maisjesaispassijepourraitepardonner.Jeneveux

pastemettrelapression,j’essaiejusted’êtrehonnête.– Je sais, je suis complètement perdue, Jayden.Mavie était toute tracée avant de te connaître, en

quelquessemaines, tuas toutbouleversé.J’ai l’impressionquineresteplusriende lafillequej’étaisquandjesuismontéedanscebus.

–Ettun’aimespaslafemmequetuesaujourd’hui?–Làn’estpaslaquestion.–AucontraireTate,tusaiscequejecrois.Jesecouelatête.–Cequejecroispetitegroupie,c’estquecetété,tuesdevenuetoi-même,tuessortiedel’enfance

pourêtreunemagnifiquejeunefemme.Turestesaccrochéeàtesrêvesd’enfant,maislafemmequetuesaujourd’huiabesoind’autrechose,maisturefusesdelevoir.

–Alorssijesuistonraisonnement,jeneveuxplusétudieràHarvard,maisjerefusedemel’avoueretmaintenant,jerêvedequoiJayden?D’avoirunenfant?

–Jenesaispasdequoiturêves,c’estuneréponsequetudoistrouverseule.Laseulechosedontjesuissûr,c’estquetunepeuxpasdéciderdesonaveniràlui,dit-il,entouchantmonventre,tantquetun’aspastrouvétesréponses.QuantàHarvard,jepensequetudoisyétudier,cen’estpaslaquestion,lavraiequestionquetudoisteposerc’est:Oùsontmespriorités?

–Jepensequetutrompes.–Vraiment?Tuasmalvécutadisputeavectafamille,cequiestnormal,ettuaspeurdeleurparler

dubébé,tuneveuxpasattiserleurcolère.Tuesencoresouslecoupdel’émotion,ettuferaisn’importequoipournepaslesdécevoirencoreunefois.

–Jedoisdoncmelanceràlarecherchederéponses?EtjecommencepouroùmonsieurJesaistout?Ilsortunpapierdesapocheetmeletend.–Parlà,jepense.Jedéplielafeuilleoùestinscritl’adressedemonpère.–C’estunbondébutselonmoi.–Tul’asretrouvé?– Ou, mon ange, prends ton temps avant d’aller le voir. Prépare-toi, tu dois savoir qu’il y a de

grandeschancesquetusoisdéçue.–Tusaisdeschosessurlui?–Nonrien,j’aijustesonadresse.Lajournéesepasseàmerveille.Jaydenaretrouvésabonnehumeuretj’ensuisravie.Cependant,je

nemefaisd’illusions,toutceciesttemporaire.Notreconversationm’atroublé.Jemedemandes’iln’apasraison.Jemerendsbiencomptequej’aiénormémentchangéetjenesaisplusvraimentoùj’ensuis.Harvard est très important pourmoi,mais est-ce encorema priorité ? Je lui ai dit que je prendrai letempsd’envisagerlapossibilitédegarderlebébé,maistoutcelameterrifie.Êtremamanestladernière

choseà laquelle jepense.Celadit, jen’envisageaispasnonplusdemelancerdansunehistoireaussisérieuseavecunhomme,ilyaencorequelquessemainesetpourtant…L’inattendun’apasforcémentquedesmauvais côtés. En tout cas, nous nous sommes bien amusés aujourd’hui, nous avons profité de lapiscine,puis j’aipréparéungoûterpourmapetiteogresse,quiétaitaffamé.En finde journée, Jaydennous laisse pour aller à sa réunion, et comme Holly et moi sommes épuisées, nous nous installonsconfortablementsurlecanapéenregardantundessinanimé.AuretourdeJaydennousdormonsàpointfermés.

–Mesjoliespoupées,murmuret-il,enm’embrassantdanslecou.–Tuesrentré.Ças’estbienpassé?–Oui,çam’afaitdubien,tuesfatiguée?–Oui,j’ail’impressiondepassermavieàdormir.–C’estnormal,c’estlebébé,jevaisallernousprépareràdîner,oniramarchersurlaplageaprès?–D’accord.–Tuveuxmangeruntrucenparticulier?–Hum…luidis-jemalicieusement,enfaisantcourirmesdoigtssursontorse–Apartmoi,merépond

t-il,enrigolant.–Non,jetelaissechoisir.Comme prévu, nous sortons nous balader sur la plage après avoir dîné. Holly s’amuse dans les

vagues pendant que Jayden et moi marchons main dans la main. Je me sens en paix ce soir et c’esttellement agréable,mais j’ai bienpeurque cette accalmiene soit de courtedurée.Anotre retour à lamaison,jemonteavecHollypourluidonnerunedouche,elleadusablepartout,puisjelacoucheetluiraconteunehistoire.JeretrouveensuiteJaydendanslacuisine.

–Tuesfaitepourça.–Pourquoi?–Pourêtremaman,tuestrèsdouée.–Jayden!–C’estunesimpleconstatation,tuserasunebonnemamanmonange,pourquoicrois-tuquemafille

t’aimetant,ellelesent.–Nemebrusquepass’ilteplaît.–Vienslà,medit-il,enm’ouvrantsesbras.JesuissérieuxTate,jeveuxquetusoismafemme,ça

n’arienàvoiraveclebébé,j’ypensaisdéjàavantquetumedisesquetuesenceinte.–Jevaisyréfléchir,maismoncerveauvaexplosersitucontinuesàmebousculer.–Tuesbienplusfortequetunelepense.Enattendant,jeconnaisunbonmoyendeteviderlatête.Jerisetjelelaissem’entraînerdansnotrechambre.Lesjoursquisuiventsepassentdanslemêmeétatd’esprit,nouspassonsdesuperbesmomentsavec

Holly,elleesttellementheureusedepassersesvacancesavecsonpapa.Jaydenesttrèsprévenantavecmoi,ilmeparlesouventdubébé,delasupermamanquejeserai.Ilestsicontentquejeprenneletempsderéfléchir.

Commecela fait plusieurs joursque jen’aipasvumamère, jepropose à Jayden etHollyd’allermangeruneglaceaurestaurant.

Hollyfaitvisiterlerestaurantàsonpère,pendantquejeresteavecmamèredanssonbureau.–J’aireçutaboursemachérie,tumedirascommenttuveuxfaire?–JevaisvoiravecJayden,jeveuxlerembourseraumoinsenpartie.–D’accord, et il faut que l’on finisse de remplir ta demande de logement, sinon tu vas avoir une

mauvaisesurprise.–Donne-moileformulaire,jevaisleremplirmaman.–NetraînepasMadison.

Jehochelatêteenprenantledocumentdansmesmains.–TuespresséedepartirpourHarvard?–Oui,j’aihâte.–NelaissepastonhistoireavecJaydenimpactersurtesétudes.–Ouimaman,lamédecinerestemapriorité.–Bien,tudoispouvoirvivreparttoi-même.–Jesaismaman,net’inquiètepas,jeseraiuneélèvemodèleetjevaisdevenirunbonchirurgien.JerejoinsHollyetJayden,mamanadutravailalorsjeleurproposederentreràlamaison.Mapetite

princesse est fatiguée, elle s’endort à l’arrière de la voiture. Je profite de cemoment d’intimité avecJaydenpourm’approcherdeluietl’embrasserdanslecou.

–Tuveuxfairequoicesoir?Ilnemerépondpas.–Jayden?–As-turéellementl’intentionderéfléchiràl’éventualitédegarderlebébéouas-tuditçapourqueje

nesoisplusencolère?–Pourquoitumedemandesça?Jenecomprendspas.–Jet’aientendueavectamère,est-cequetutemoquesdemoi?–Non.–Alors,tuasjustepeurdedireàtafamillequenousallonsavoirunbébé.–Non.–AlorsquoiTate?Dit-il,enfrappantlevolant.–Jenesaispas,jenesuispasprête,jeveuxallerétudier,luidis-je,enpleurant.–OK,alorsrègleçaunebonnefoispourtoute.–Jayden,luidis-je,enpassantmamainsursonbeauvisage.Illaprendetlaposesurmacuisse.Comme je le craignais, Jayden passe la soirée à s’occuper d’Holly sans se soucier de moi. Son

indifférencem’est insupportable, jemonte dans notre chambre pour prendre une douche. Je suis seuledanslelitquandjemecouche,maisilmerejointunlongmomentaprès.Ils’allongeprèsdemoietilmeprenddanssesbras.

–Jevaisavoirbesoindetempspouroublier.Jememetsàpleurercar, je saisque toutvachangerentrenous,mêmes’ilmepardonne, ilyaura

toujoursuneblessure.–Tuveuxquejem’enaille?Luidemande-je,entredeuxsanglots.–Jenesaiscequimefaitleplussouffrir,tevoirensachantquetuasbrisémesespoirsounepluste

voir.Jesuisdésolémonange.Jet’aimeTate,maisjevaisavoirbesoindetemps.–Jetedemandepardon,j’aimeraisêtrelafemmequetuvoisenmoi,maisjen’yarrivepas.Nousnousendormons tardcettenuit-là, nousnenousparlonspas,maisni lui, nimoine trouve le

sommeil. Les trois jours suivants sont plutôt étranges. Nous nous parlons normalement, il est moinsattentionnéetilnemeparleplusdubébé.

J’aiprisrendez-vousavecledocteurEastonpourlemardiquivient,maisjen’enparlepasàJayden.Ilaététrèsclair,ilneveutpasêtrelàpourmoietjeneveuxpaslefairesouffrird’avantage.

Jeprofited’unmomentdelibrepourrendrevisiteàmonfrère,HollyfaitlasiesteetJaydentravaillesursonportable.

Amon arrivée, les garçons sont dans leur studio. Ils composent des nouveauxmorceaux pour leuralbum.IlsdoiventsignerleurcontratdansquelquesjoursavecLuke.

–Tiensmaboucled’or,meditBryan.–Salut.

–Tuvasbien?–Oui,superettoi?–Çava,onbossedurcommetuvois.Je salue le reste du groupe, puis les garçons profitent dema présence pour faire une pause.Nous

allonsalorsdanslamaisonpourboireunverre,etaprèsavoirbienbavardé,jemontedansmachambrepourrécupérerquelquesaffaires.

–Commenttuvas?MedemandeTim,quivientderentrerdanslapièce.–Çava…J’airendez-vouschezlemédecinmardi.–Tuaspristadécision?–Oui,jevaisavorter.–Etcommentleprendt-il?–Pasbien,maisilmenelefaitpaspayer.–C’estdéjàça,ilvientavectoimardi.–Jeneluiaipasparlédurendez-vous.–Tuasbesoindemoimapuce?–Tun’espasobligéTim.–Jesais,maisjeneveuxpasquetusoisseule.–Merci,j’airendez-vousà10h00.–Tupassesmechercher?–OK.–Tusaisquejet’aime?–Oui,merciTim.LesoutiendeTimmefait leplusgrandbien, jemesens tellementseule.Jesuiscontentequenous

puissionssurmontertoutcequis’estpassécetété,Timestimportantpourmoietj’appréciesonattitudedepuisquenoussommesrentrés.

Nous rejoignons les autres dans leur studio, puis nous passons le reste de l’après-midi ensemble.L’ambiance est joyeuse et détendue. J’arrive àmettre de côté tousmes problèmes et à profiter de cetinstantavecmes frères. Je reprends la routedeMalibuen finde journée.Une foisà lamaison, jemelanceàlarecherchedeJayden,maisiln’estpasaurez-de-chaussée.Jemonteetjeletrouvedansnotrechambreetjeconstateaveceffroiqu’ilfaitsesvalises.Lapeurm’envahit,mapirepeurestentraindeprendrevie.

–Jayden?Ilnemerépondpas.–Qu’est-ce-quetufais?–JeretourneàNewYork–Maispourquoi?Ilsestoppeetsetourneversmoi.–Karenestmorte.Jeportelamainàmabouche.–Elleaeuunaccidentdevoiture,m’expliquet-ild’unevoixtremblante.–MonDieu,je…jeviensavectoi!Luidis-je,enpleurant.–Non.–Quoi?Maispourquoi?–TunepeuxpasTate,tuasdeschosesàréglerici.–Non,jeveuxvenir,jeveuxêtrelàpourtoietpourHolly.Mondieu,mapetiteprincesse.–Jeneluiairienditpourl’instant,jeleferailà-bas.–Pourquoitumerejettes?

–Jevaisavoirtropdechosesàgérer.Hollyn’aplusquemoi,mavievachanger,jedoisfaired’ellemaprioritéettoi,tun’espasprête.

–Tuneveuxpasdemoiàcausedubébé.–Non,jetedemandederesterendehorsdeçaparcequejevaisdevenirsonseuletuniqueparent,

qu’ellevaavoirbesoinderepèresolideetfiable.Jevaisêtrepapaàtempsplein.Tun’espasprêteàassumercettevie.

Ils’approchedemoietilposeunemainsurmajoue.– Je ne peuxpas te prendre ta jeunesse, j’aiété injuste avec toi, tu feras le bon choix tant que tu

suivrastoncœur.Jet’aimeTate,tuaschangémavie,tuasfaitdemoiunhommemeilleur.–Tun’aspasledroitdemefaireça,hurle-je,enlefrappant.–Jetedemandepardonpetitegroupie,jelefaispourtoi.–Tumens!–Jeneveuxquetonbonheur,nel’oubliejamais.Ilprendsonsacetilquittelapièce.Jelesentendssortirdelamaisonquelquesminutesplustard.Je

n’aimêmepaseulecouraged’allervoirHolly,jen’auraispasétécapabledeluicachermonchagrin.Jepenseàcettepauvrepetitefillequivadevoirgrandirsanssamaman.Etmoi,jen’aipaslaforced’êtrelàpourelle.Jesuistellementfaible.Jaydendoitêtreabattu,voirsafilleconfrontéeàlamêmeépreuvequeluidoitluibriserlecœur.Jem’allongeetpleureenpensantaudeuxpersonnesquej’aimeleplusetquisouffrenttellementetjenesuispaslàpoureux.

Jemeréveilleensursautlelendemainmatin,jesautedulitetjecoursàlasalledebainspourvomir.MagrossesseetlamortdeKarenm’ontretournésl’estomac.Jemebrosselesdentsetjedescendsàlacuisine pourmanger un yaourt en déambulant dans lamaison. Le vide qu’ils ont laissé est une vraietorturepourmoi.Jeneveuxplusressentircettesouffrance.Jeremonteetm’allongeànouveau.Jeveuxdormir…justedormir.

J’émergeenfind’après-midi.J’imaginequeJaydenestarrivéàNewYork.Jemefaisdusoucipoureux, jedécidedoncde luienvoyerunSMS :Vousêtes arrivés ?Donnemoidevosnouvelles je suisinquiètepourvous.

Jenereçoisaucuneréponse,auboutd’unedemi-heure,jelerelance:Jet’enprieJayden.Saréponsemeparvientplusieursminutesplustard:Nssommesarrivés,j’aibcpdechoseàgérer.EtHolly?Tuluiasparlé?Oui,elleabcpdechagrin,jedoisyaller,aurevoirMadison.Jeremontemecoucher,jen’aipluslaforcedequoiquecesoit.Jem’endorsenpleurant,jenepleure

paspourmoi,maispourmapetiteHollyquisouffretant.C’estlasonneriedemontéléphonemetiredusommeil,c’estTim:–Allô.–Madison,çava?–Oui.–Tuessurlaroute?–Non,pourquoi?–Onestmardimapuce.–Quoi?–Qu’est-cequ’ilya?Jefondsenlarmesenconstatantquejedoisêtrechezmonmédecindanscinqminutes.J’aitotalement

perdulanotiondutemps.–Donne-moitonadresse,j’arrive.Je la lui donne et je raccroche. Jepassepar la salle debains et je descendsdans la cuisinepour

mangerunmorceau.–Madison?M’appelleTim,enentrantdanslamaison.–Danslacuisine.–Mapuce!Ilvientetmeprenddanssesbras.J’éclateensanglotscontrelui.–Qu’est-cequ’ilsepasse?–Ilestparti.–Pourquoi?–Lamèresafilleaeuunaccidentdevoiture,elleestmorte.Iladitqu’ilvoulaitpasquejevienne.–Mince,pauvrepetite.Maispourquoin’at-ilpasvouluquetuviennes?–Ilm’aditqu’ilnevoulaitpasmeprendremajeunesse,qu’ildevaits’occuperdesafille,etqueje

n’étaispasprête,ilditqu’ilfaitçapourmoi.–Jesuisdésolé.–Jen’aifaitquededormir,jen’aipasvuletempspassé.Monportablesonneànouveau:–Oui,allô.–MademoiselleStone?–Oui.–C’estlasecrétairedudocteurEaston,vousnevousêtespasprésentéepourvotrerendez-vous,ce

matin.– Oui, je suis désolée. Je crois que j’ai besoin de temps, je suis navrée de ne pas vous avoir

prévenue,jemesuislaisséedépasserparlesévénements.–Trèsbien,jevouslaisserecontacterlecabinetsivoussouhaitezprendreunnouveaurendez-vous.–Oui,merci.Etencoretoutesmesexcuses.–Iln’yapasdemal,bonnejournéeMademoiselle.–Vouségalement,aurevoir.JeraccrocheetregardeTimensourianttimidement.–Mercid’êtrevenu.–Jetel’aidit,jeserailàpourtoi.Tuvasfairequoi?–Honnêtement,jenesaispas.Maviepartenmorceaux.Jesuisenceinte,maislepèredemonbébé

est parti. Je ne sais plus où j’en suis Tim. Et puis, je pense àHolly, ce petit ange qui doit tellementsouffriretjenesuispaslàpourelle.

–Dans tonétat, tu ne pourrais pas faire grand chose pour elle. Tu dois te ressaisir et prendre devraiesdécisionsmoncœur.Profited’êtreseulepourbienréfléchir,personnen’estlàpourt’influencer.

–Oui,tuasraison.Jedoisvraimentpenseràtoutça.–Tuasbesoinquejeresteunpeuavectoi?–Oui,j’aimeraisbien.–OK,jevaisteprépareruntrucàmangerpendantquetuprendsunedouche,tuesdansunsaleétat

princesse.–Merci,c’estgentil.Jemonteetj’entredansladouche.L’eaumefaitleplusgrandbien.Timaraison,jedoisprendredes

décisions,mettredel’ordredansmavie.Unefoisquenousavonsmanger, jevaisdans le jardinet jem’allongeausoleilpourmedétendre.

Tim reste avec moi, sa présence me fait du bien. Il reste neutre malgré ses sentiments pour moi, etj’apprécie.Iljouesonrôledemeilleuramietj’enavaisvraimentbesoin.Ils’approcheets’installedansletransatàcôtédemoi.

–Est-cequejepeuxfairequelquechosepourtoi?

–Tueslà,c’estdéjàbeaucouppourmoi–Vousn’avezpasdiscuteravantqu’ilparte.– Très peu, il m’a juste dit pour Karen et qu’il ne voulait pas que je vienne – J’ai du mal à

comprendrecemec.–Jeluidisdepuisdesjoursquejenemesenspasprêtepourlaviedefamille,quejeveuxétudieret

quejeneveuxpasdecebébé,maintenant,ilvaavoirlagardedesafille–C’estnormalquetuveuillesêtreaveceux.Ilauraitputelaisservenir.

–IlétaittrèsmalTim,Jaydenaperdusesparentsdansunaccidentquandilavaithuitans–Merde,iln’apasdechancecemec.

–Ilaénormémentsouffert,ilvoulaitjusteêtreheureux.Quand je pense à Holly, les larmes me montent aux yeux, elle est tellement joyeuse et drôle.

HeureusementqueJaydenestlàpourelle,ilestfoudesafille,elleabeaucoupdechancedel’avoir.Timresteavecmoiplusieursjours, ils’absenteparmoment,surtoutpourtravailleraveclegroupe.

J’ai eumamère etmon frère au téléphone, je leur aimenti en leur disant que Jayden,Holly etmoi,passionsquelques joursprèsdu lacTahoe.JeneveuxvoirpersonneàpartTim, jen’aipasbesoindementir oude fairebonne figure avec lui, je peux êtremoi-mêmeet laisser cours àmonchagrin.Nousparlonsbeaucoupdechosesimportantescommedechosepluslégère.

–C’esttoujourstenduentretoietBryan?Demande-jeàTimalorsquenoussommesinstallésdanslecanapé.

Jesuisblottiscontrelui.Lesoleilsecoucheauloin,j’adorevoircemagnifiquespectacle,jelefaistouslessoirsencemoment.

–Non,tantquetun’espasdanslesparages.–Jesuisdésolée,jen’auraispasdûluidire.–Cen’estpasdetafaute,sijeluienavaisparlétoutdesuite,ill’auraitmieuxpris.–Peut-être.–Jepeuxteposerunequestion–Oui,biensûr.–Tucroisquequandjet’aiditcequejeressentaispourtoi,taréponseauraitétédifférentes’iln’y

avaitpaseuJayden.Jemetourneversluietleregardedanslesyeux.–Ouijepense,tuastoujoursétéimportantpourmoi.Ilcaressemonvisage.–Madison…Sonvisageserapprochedumien,doucementseslèvresfrôlentlesmiennes.Jenelerepoussepas,sa

mainmaintientdélicatementmanuque,saboucheseposetimidementsurlamienne,jemelaissefaire,ilintensifiedoucementnotrebaiser.Soudainement,ilseretireetilmeregardeavectendresse.

Ce baiser ne déclenche aucune émotion enmoi, aucun désir. Je ne suis pas amoureuse deTim, jel’aimeénormément,maiscen’estpasphysique.AvecJayden,dèsqu’ilmetouche,moncorpss’enflammeet répond à ses caresses. Mais entre Tim et moi, c’est platonique et je crois qu’il commence àcomprendre.

–Quoi?Sondoigtcourtsurmeslèvres.–Jecroisquejet’aimetroppourça.–Commentça?–Jetienstropàtoi,tuestropimportante.Jeneveuxpastoutfoutreenl’air.Jenesaispascomment

t’expliquer,maistuesmameilleureamie,etc’estleplusimportant.–NoussommestropprochesTim.

–Oui,c’estpossible,jenesaispas.–Cen’estpasplusmal,tun’embrassepassibienqueça,luidis-je,enrigolant.–Quoi!Salementeuse,cen’estpasvrai!Dit-il,enmechatouillant.Jemedébatsenrigolant.–Arrête,arrête,c’estbon j’avoue, tuembrassesbien,crie-jesous la torturedeseschatouilles.Tu

n’espasfaispourmoi,c’esttout.–Amis?medemandet-il,enmetendantlamain.–Amis,luiréponds-je,endéposantunbaisersursajoue.Aujourd’hui, cela fait une semaine que Jayden est parti, il nem’a plus donné de nouvelles depuis

notrebreféchangeparmessage.Jeneveuxpaslecontacternonplus,jeretrouveunpeudesérénité,etj’enaibesoinpourréfléchiràtoutcela.Timestunamouravecmoi,jesuisheureusedel’avoirretrouvéetleschosessontplussimplesentrenous.Ilacompritquenousnousaimionsénormément,maisqu’iln’yavaitpasdepassionentrenous.

Jepassebeaucoupdetempsàréfléchiràmonavenir,àcequejeveuxfairedemavie.LesparolesdeJaydenmehante,peut-êtreat-ilraison,j’aibeaucoupchangéependantcetété,mesprojetsétaientclairs,maisaujourd’hui,jenesaispluscequejeveux,cequiestlemieuxpourmoi.

Jesaisquej’aimeJayden,quejeveuxêtreaveclui.Nosprojetsdefonderunefamilleétaitréelpourmoi,jelevoulaisvraiment,maispasaussivite.

Jecommenceàm’ennuyerdanscettemaison.Ilesttempsquejesorted’ici.Alasortiedeladouche,jemeregardedanslemiroir,moncorpsalégèrementchangé,mapoitrinesembleplusimposante.Jeposeunemainmonventre,luiaussis’arrondittrèsdiscrètement,maisjelevois.Ilyaunpetitêtreenmoi.Jemesensbizarre,jeporteunetoutepetitevieenmoi,lefruitdenotreamour…unpetitboutdelui.

Jetourneenronddepuisdixminutesàlarecherchedesmesclefsdevoiture, jenesaisabsolumentplusoùjelesaimises.Jefouilledanslestiroirsdelacuisinequandjetombesurunefeuilleblanche,jeledéplie.C’estl’adressedemonpère.Jemetsenfinlamainsurmesclefsetjemontedansmavoiture.

Chapitre13Toutlemondeaundestin,maispeudepersonnesprennentladécisiondelesuivre.

InconnuIlmefautunpeuplusdedeuxheurespourarriveràSanDiego, je suis surprisedeconstaterqu’il

n’estjamaisresterloindenous.Samaisonsetrouvedansunquartierrésidentiel,ellenesemblepastrèsgrande.Unevoitureestgaréedansl’allée,jesorsdemavoitureetjemedirigeverslaporte.Jegravislesquelquesmarchesduperronetjetoqueàlaporte.

–Tatum!S’exclamel’hommequivientd’ouvrirlaporte.Malgré les années, je reconnais trèsbienmonpère.Bienévidemment, il avieilli,mais semble en

bonneforme,iln’estpastrèsdifférentdemessouvenirs.Ilestgrand,sesyeuxsontsombrescommeceuxdeBryan, ses cheveux sont courts et grisonnants. Il porte un jean et un tee-shirt noir, sa silhouette estathlétique,ildoitfairedusport.

–Bonjourpapa!Monpèrerestefigésurlepasdesaporte.–Papa?–Maprincesse,medit-il,enmeprenantdanssesbras.Ilrelâchesonétreintetrèsvite,jesensqu’iln’estpasàl’aise.–Pardon,excuse-moi,dit-ild’unevoixesttremblante.Jenevoulaispastebrusquer.–Non,c’estbon.Lesémotionssebousculentenmoi,jesuistirailléentremajoiederetrouvermonpèreetmapeurde

l’hommequim’afrappé.J’auraisdûdemanderàTimdem’accompagner.–Tuveuxentrer?Meproposet-ilhésitant.–Euh…Oui,d’accord.Ilestévidentquenil’un,nil’autren’étaitpréparéàsesretrouvailles.Ilm’inviteàentrer.Dansl’entrée,ilyaunl’escalier,àdroite,setrouvelasalleàmangeretsurla

gauchelesalon,jem’ydirige.L’ameublementestclassiqueetsobre.–Tatum,jesuisdésolé, je tedemandepardond’avoirétéunsimauvaispère.Jen’aiaucunexcuse

pourcequejevousaifait.Iln’yapasunejournéeoùjenepensepasàvous.Jeneboisplusdepuisdesannées.

Ilparlenerveusement,commes’ilavaitpeurdenepasavoirletempsdemediretoutcequ’ilvoulait.Jesuissoulagéed’apprendrequ’ilestsobre.Jedoisavouerquej’auraisétévraimentdéçuesicela

n’avaitpasétélecas,etjen’auraispaspuenvisagerderenouerdesliensaveclui.–C’estbienpapa,jesuiscontentedel’apprendre.Jesuismoiaussiunpeunerveuse,jenesaispastropquoiluidire.– Tu es si belle ma princesse, tu as toujours été une belle petite fille et aujourd’hui, tu es une

magnifiquejeunefemme.–Merci.–Assieds-toi,tuveuxquelquechoseàboireouàmanger?Jeprendsplacedanslecanapé.–Non,jeteremercie.Ils’assieddanslefauteuilenfacedemoi,alorsquej’observelapièce.–Tuvisseul?–Oui,jen’aipasrefaitmavie.Mince…ilavécuseultoutescesannées,cettepenséem’attriste.Certes,ilafaitbeaucoupd’erreurs,

maispersonneneméritedevivreseul,surtouts’ilareprissavieenmain.–Ettutravailles?Jesuiscurieusedesavoircequ’ilfaitdanslavieetpuis,c’estunbonmoyendefairelaconversation.–Oui,jesuiscommercialdansunesociétéd’assurances,riendebienextraordinaire,commentvaton

frère?

–Bien,ilfaitdelamusique,ilaungroupe,etcetété,ilsontfaitunegrandetournéeavecungroupetrèsconnu;maintenant,ilssontsurlepointdesigneruncontratimportant.

–Seigneur,tonfrèreatoujoursétéuncréatif,surtoutpourfairedesbêtises,ditil,enrigolant.Toi,tuétaisplustranquille,quefais-tu?

–JesuisadmiseàHarvard,enmédecine.Sonexpressionsefige,ilplongesonvisagedanssesmainsetpleure.–Papa?J’hésiteuninstantpuism’agenouilleprèsdeluietjeposeunemainsursonbras.–Papa?–J’aieutellementpeurquemeserreursgâchentvosvies,jesuishantépartoutçadepuistellement

longtempsTatum.Vousavezbiengrandi,tunepeuxpassavoiràquelpointjesuisheureuxetsoulagé.Lasincéritédesesparolesmetouchetellement,c’estunpapaaimantetremplideculpabilité,quiest

visiblementsoulagédedécouvrirlebonheurdesesenfants.Jeleprendsdansmesbrasetnousrestonsunmomentcommeçapuis,nouscontinuonsàparler.IlmeposebeaucoupdequestionsurmoietsurBryan.Jecroisque jepourrais resterdesheuresàparleravec lui.Plus lesheurespassent,plus jemesensàl’aiseprèsdelui,jevoisquelesoleilcommenceàsecoucheràl’horizon.

–Tuveuxmangeravecmoicesoir?–J’aimeraisbien,maisj’aipasmalderoutepourrentrer.–Tupeuxdormirici?J’hésiteuninstant.–Désolé,jesuistellementcontentdeteretrouver,maisjeneveuxpastebrusquer.–Nonj’accepte,jerepartiraidemain.J’aienviederesteravectoi.Ilsedirigealorsdanslacuisinepourpréparerledîner,jeluiproposemonaideetilaccepte.Ilveut

me faire des hamburgers, comme quand j’étais enfant. Je suis vraiment heureuse de la tournure queprennentnosretrouvailles.Monpapam’abeaucoupmanqué.Jen’oubliepascequis’estpassé,maisjesais qu’il s’en veut, et je crois vraiment que sans l’alcoolmon père n’aurait jamais levé lamain surmamanoumoi.

– Pourquoi tu ne t’es pas battu pour nous revoir ? Je sais que tu revenu il y a quelques années,pourquoin’astupasinsisté?Luidemande-jealorsquenousdînonsdanslacuisine.

–Jevousai tellement faitdemalprincesse.D’aprèsmaman,vousétiezheureux, jen’aipasvoulubriservotreéquilibre.Jesaisaussiquetamamanestunefemmeétonnante,avecelle,vousnerisquiezrien.J’aiétélâche,jenemesuispasbattu,j’auraispuprouveràtamamanquej’avaischangé,maisjenel’aipasfait.Jenemesuispasbattupourmafamille,pourtant,iln’yariendeplusimportantprincesse.Regarde-moiaujourd’hui,j’aiuntravailquinemepassionnepas,jevisseuldanscettemaison,alorsquej’aieuunemerveilleuseépousequim’aaiméfollementetdeuxmagnifiquesenfants.J’aitravaillécommeunacharnépendantdesannées,jevoulaisunecarrièreréussieetdujouroùj’aiperdumonemploi,jesuistombéenenfer.Jen’aipassum’accrocheràmafemmeetàmesenfants,alorsquevousétiezmaplusgrandeforce.ToutestéphémèredanslavieTatum,tout,sauf l’amourd’unenfant, lebonheurqu’ilmetdanstavie.

Sesparolesmetouchentenpleincœur,audelàdelapetitefilleenmoiquiavaitbesoinderéponse,ilyalafemmed’aujourd’huiquisecherche.

–Jesuisenceintepapa,avoue-jedansunmurmure.–MonDieuTatum,s’exclamet-il.–Jenesaispassij’aienviedelegarder.–Oh…c’estvraiquetuesjeunepourdevenirmaman.–Lepèredubébévoudraitquejelegarde,ilaimeraitquenousayonsunefamille,maisjenesaispas

sijesuisprêtepourça.

–C’estsérieuxentretoietcegarçon?–C’esttellementcompliquépapa,luidis-je,lavoixnouéepartoutlechagrinquej’aiaufonddemoi.Jedécidéalorsde toutdireàmonpère : la tournéeavec legroupe,marencontreavecJayden,ses

problèmesdedrogue,madisputeavecmamanetBryanetsurtoutmagrossesseetlaréactiondeJaydenfaceàmadécisiondenepaslegarder.Ilm’écouteattentivement,sansm’interromprepuis,j’évoqueledépartdeJaydenpourNewYorketlesraisonsqu’ilsl’ontrappelélà-bas.

–Jenesaisplusoùj’ensuispapa,luidis-je,dansunsanglot.Ilselèveetilmeprenddanssesbras.Jesavoureleréconfortquecetteétreintem’apporte.Lefaitde

direenfintoutcequej’aisurlecœur,sansavoirpeurdeblesserquiquecesoit.–Paroùcommencer…medit-il,enréfléchissant.–Jesaisqueçafaitbeaucoup,jesuisdésolée.–Non,tuasbienfaitdemeparler,jesuistrèsheureuxquetul’aifait.J’imaginequecesdernières

semainesontdûêtredifficilespourtoi.Madison,tuasfaitpreuvedecourageetdedéterminationpouraidertonpetitamiettenirtêteàtamèreetàtonfrère,jesuisfierdetoi.Tuesunebattante,commetamaman.Tuesaussiunepassionnée,celasevoitdanstafaçondefoncertousazimutsdanstarelationaveccet homme, qui soit dit enpassant semble très épris de toi,mais garde à l’esprit que le cheminde lasobriété est très long et difficile. Tout cela n’est pas encore derrière vous. Je crois que tu as étégrandementaffectépartadisputeavecmamanetBryanetjelecomprends,vousêtestrèsproches,maisilst’aimeronttoujoursquoiquetudécides.Rienn’estplusimportantdanslaviequededevenirparent,tudoisprendrecettedécisionuniquementpourtoi,etcertainementpaspourfaireplaisiràtonami,àtamèreouàtonfrère.C’estunequestionàlaquelletoiseuleàlaréponse.

As-tuenviesd’avoircebébé?Lerestecen’estquedesdétails.Tudoisprendrecettedécisionavectoncœurmaprincesse.

–Mercipapa,j’aibesoinderéfléchiràtoutcela.–Enattendant,ilesttempsquetuaillestereposer,tusemblesépuiséettudoisprendresoindetoi.Ilm’amènealorsàl’étageetmemontremachambre.–Tuasbesoindequelquechose?–Tuauraisunteeshirtàmeprêter?–Biensûr,jereviens.Ilsort. ¨Pendantce temps, je fais le tourde lapièce.Sur lacommode, ilyadesphotosdemoiet

Bryan.–Tiensprincesse,medit-il,enmetendantunteeshirtnoir.–Merci.Jemerappelledecettejournée.Jeluimontrelecadrephoto.–Tum’asapprisàfaireduvélocejour-là.–Oui, c’estvrai, tamamanabienvoulumedonnerquelquesphotosdevous. Ilyadesbrosses à

dentsneuvesdanslasalledebains,n’hésitepas,tuescheztoiiciprincesse.–Mercipapa.Jereposelecadre,m’approchedemonpèreetl’embrasse.–Ademain,bonnenuit.–Bonnenuit,majolieprincesse.Ilfermelaportederrièrelui,jemechangeetjeprendsmontéléphonedansmonsac.Mince,Tima

essayédem’appeler toute l’après-midi. Je l’appelle, il décroche à la première sonnerie :–Madison,maisoùes-tu?Jesuiscomplètementflippé!

–JesuisdésoléeTim,toutvabien,jetejure.–Maisoùest-tu?

–Chezmonpère.–Quoi?Non,maisçanevapas,medit-il,encriant.Tunedevaispasyallerseule.–Jesais,maiscen’estpasunmonstreTim,c’estmonpère.Jedorschezluietjerentredemain.–Ilvitoù?–PrèsdeSanDiego.Nousavonsbeaucoupparlé,çam’afaitdubien.–Tantmieux,maisjenesuispascontentaprèstoi,tuesimprudente.–Net’inquiètepas.–Turentresquanddemain?–Jenesaispasexactement.–Appelle-moidèsquetupars.–Promis,bonnenuitTim.–Bonnenuitmaboucled’or.Unefoisaulit,jeréfléchisàmadiscussionavecmonpère.Ilaraison,jedoisprendrecettedécision

avecmoncœur,sanspenseràpersonne,justeàmoi,maisjedoisaussi,nepasavoirpeurd’assumerlesconséquencesdemadécision.Jem’endorsenpaixcesoir,jesaiscequejedoisfaire.

–Bonjourpapa.Monpèrelèvelenezdesonjournal,unpetit-déjeuneraétépréparé,celatombebien,jesuisaffamée.

Ilmeregardecommesijen’étaispasréelle,iladumalàréaliserquejesuislà.–Bonjourmaprincesse,tuvasbien?–Oui,ettoi.Ilhochelatête.–Çasenttrèsbon,j’aisuperfaim.–Tantmieuxalors,installe-toi,jevaisteservir.Ilprendplaceenfacedemoietjecommenceàmanger.–Pourquoitun’aspasrefaittaviepapa?–Iln’yaqu’unefemmedansmoncœurTatum,jel’aimeraistoujoursmêmesiellemedéteste.Jenepensaispasqu’ilétaitencoreamoureuxd’elle.Mamann’ajamaisrefaitsavienonplus,pour

lesmêmesraisonsjepense.J’aitoujourspenséqu’elleétaittoujoursamoureusedepapa.–C’esttellementtriste.–Oui,maisc’estdemafaute,jedoisporterlepoidsdemeserreurs.–Elleaussi,n’ajamaisrefaitsavie.–C’estdommage,elleméritelebonheur.–Mercipourhierpapa,tuasétéd’ungrandsoutienpourmoi.–Tuasprisunedécision?–Oui,etj’aileplaisirdet’informerquetuvasêtrepapy.–Oh,maprincesse.Ilselèveetilmefaitungroscâlin.–JesuisfièredetoiMadison.–Mercipapa.–Etnet’inquiètepaspourmaman,ellet’aimeprofondément,elleseferaàlasituation.Aprèsnotrepetit-déjeuner,nousnousdisonsaurevoir.Jeluiaipromisdeluidonnertrèsvitedemes

nouvelles etque je reviendrai levoir rapidement. Je lequitte avecunpincement aucœur, je suis trèscontented’avoirretrouvémonpapa,maisj’aiencoreunelonguejournéequim’attend.

Jerentredirectementchezmamère,jedoisluiparler.Pendantletrajet,j’aienvoyéunmessageàTim,jeluiaiditquejerentraisetquejedevaisparleràmafamille.

–Machérie,tuesrentrée?Elleestsurprisedemevoir,jeluiaiditquenousétionspartisauLacTahoe.

–Oui,maman,Bryanestlà?–Danssachambre.Jeluienvoieunmessagepourluidemanderdedescendre.Ilnousrejointquelquesminutesplustard.

Bizarrement,jesuiscalme,jen’aipaspeurdelesaffronter.Jesuisenaccordavecmoi-même,enfin!–Ma boucle d’or, tu es rentrée, c’était bien vos petites vacances ?Me demande Bryan, en nous

rejoignantdanslacuisine.–Ehbienenfait,nousnesommespaspartis.Ilsmeregardentsurpris.– Je vous aimenti, je suis restée chezmoi tout ce temps. J’avais besoin de réfléchir à certaines

choses.–Maisdequoiparles-tu?Medemandemamère.–Jaydenestparti,ilestretournéàNewYork.Nousnoussommesdisputés.–Quoi,criet-elle,ilt’afaitdumal?–Maisnonmaman,iln’estpasviolent,arrête!IladûrentrerparcequeKaren,lamèred’Holly,est

morte,elleaeuunaccidentdevoiture.–Seigneur, lapauvrepetitechérie.Pourquoiavais-tubesoinde réfléchir?Qu’est-cequinevapas

Maddie?JevoisTimsetendre,ilsaitquelaconversationvaprendreunetoutautretournure.–Jedevaisprendredesdécisionsconcernantmonaveniretjeviensvousenfairepart.Riendeceque

vousmedireznemeferachangerd’avis.–Madison,nefaispasn’importequoi!Meprévientmamère.–Jeferaicequiétaitprévu,jevaisjustedevoirfairequelquesréajustements.–Dequois’agit-il?MedemandeBryan.–Jaydenetmoi,allonsavoirunbébé.Mamères’assiedautourdelatabledecuisine,elleestenlarmes.–L’enfoiré,cen’estpasvraiputain!HurleBryan.Si je lerevois, je tepréviensqueçavamalse

passer.–Tucroisqu’onvaallerloinavecdesréactionspareillesBryan?Luidemande-jecalmement.Iln’est

pasplusresponsablequemoi,nousn’avonsrienfaitpourqueçaarrive,maisc’estpourtantlecas.–Onl’alaissévenirici,onafaitdeseffortsenverslui,etiltefoutenceinte.–Bryanarrête,ilnel’apasfaitvolontairement,nousavonsétéprudents.–Ahoui?Vulerésultat,excuse-moid’endouter.–Croiscequetuveux,jem’enmoque.Jesaisquej’aiétéprudenteetJaydenaussi,riend’autren’a

d’importance.Bryan se met à faire les cent pas dans la cuisine, il sert les poings si fort que ses jointures

blanchissent;heureusementqueJaydenn’estpaslà.–Tuasdix-huitansMadison,onnedevientpasmamanàcetâge-là,meditmamère.–Jesaisquejesuisjeune,maisjevaisyarriver,etpuisjesuispasseule,ilseralà.–Ilnet’aapportéquedesproblèmes.–Nonmaman,ilm’aapportéautantquejeluiaiapporté.Jel’aime,etjeveuxfairemavieaveclui,

jesaisquejefaislebonchoix.–Tuvasruinertavie,etl’université?–Non,Jaydenarrêtelamusiquepours’occuperdubébé,etmoi,j’étudie.–MaistuescenséeentreràHarvarddansquinzejours,tuvasyallerenceinte?Etpuis,ilvitàNew

York.Comment répondre à ça ? Je ne saismême pas où nous en sommes. Je fonce tête baisser et je le

défendsfermement,maisjen’aiaucunecertitudeànotresujet.

– Je ne sais pas exactement comment nous allons faire. Il voulait venir vivre à Cambridge, maismaintenant,ilyaHolly,nousn’enavonspasencoreparlé.

–Tunesaispas…maisc’estn’importequoi.–Nousdevonsenparler,ilestoccupéavecsafillequivientdeperdresamère,maman.–Donc, si je comprends bien, tu vas faire tesétudesmais, pour l’instant, tu ne sais pas vraiment

comment.Tunesaispasoùtuvasvivre,tuvasavoirunenfantettuvasdevoirt’occuperdesafille.Ilyaautrechose?

–Tunoircisletableaumaman.JevaisrejoindreJaydenàNewYork,nousallonsenparler.–Jecroyaisquevousvousétiezdisputés.Jeneveuxpasleurdirepourquoinousnoussommesdisputés,j’aipeurqu’ilspensentqueJaydenm’a

forcélamaindanscetteaffaire.–Oui,noussommesunpeufâchés,c’estpourçaquejedoispartirpourNewYorkcesoir.–Tuviensnousannoncerçaettupars,lâcheBryan.–Oui,jesuisdésolée,maisjelesaidéjàtroplaissésseuls.Jevousaimedufondducœur,jeneveux

pas vous perdre, mais je dois le faire, j’aime Jayden, sa fille aussi, et j’aime ce bébé. Je ne vousdemandepasdecomprendre,nimêmedefairedesefforts,vousenavezdéjàfaitbeaucoup,maisc’estlaviequejechoisis.Jepensequ’onabesoindetemps,etmondépartpourNewYorknousferadubienàtous.

–Peut-êtrequetuasraison,nousavonsbesoindetemps,meditmamère.Je souffre de cette réalité, mais je suis convaincue que c’est la meilleure chose à faire dans

l’immédiat.–Ilfautquej’yaille,j’aiunavionàprendre,jesuisdésoléedevousdécevoir.Ilssontsilencieux,jemetourneversmonfrère.–Bryan?–C’esttroplàMaddie,j’aiessayédefairedesefforts,maisçavatroploin.–Jesuisdésolée,jet’aimetrèsfort.–Moiaussi,jet’aime.Jevaism’asseoirprèsdemamère.–Mamanregarde-moi,s’ilteplaît.Ellehésite,maisellesetourneversmoi.–JepensequetupeuxcomprendremessentimentspourJayden.Ellesecouelatête.–Jepensequesi,ilt’aimetoujoursluiaussi.Ellemeregardesurprise.–Son cœur t’appartient, je ne saurais jamais ce quevous avezvécu tous les deux,mais il y a eu

beaucoupd’amour,etc’estencorelecas.Jet’aimemaman,jevaisêtreunebonnemèregrâceàtoi,mercipourtout.

Jel’embrasseetjem’envais.L’avionatterritàNewYorkenfindejournée.Jerécupèremonsacetjesorsàlarecherched’untaxi.PendantletrajetquimemènechezJaydenj’ailecœurquibatàcentàl’heure,ilnesaitpasqueje

suisàNewYorketjenesaiscommentilvaleprendre,nousnenoussommespasvusdepuisplusd’unesemaineetjen’aiaucunenouvelledelui.Jesuisterrifiéàl’idéequ’ilneveuilleplusdemoi,d’êtreseulepourélevermonpetitbébé.

Letaxisegareenbasdel’immeubledeJayden.Aprèsavoirprismonbagage,j’entredanslebâtimentet je commence à gravir lesmarches. Plus jemonte, plus la paniqueme gagne, je ne sais pas à quoim’attendre. J’arrive devant la porte en acier et sonne, j’entends que l’on tourne le verrou. La portes’ouvresurunejoliebruneauxcheveuxmi-longsquimedévisagecurieusement.

–Bonjour?

–Euh…désolé,bonjour.Jaydenestlà?–Non,ilestsorti.–Hollyaussi?–Vousêtesqui?–Tatum,s’exclameunepetitevoixderrièreelle.–Maprincesse.Ellemesautedanslesbras.–Tum’asmanquée,medit-elle.–Toiaussimachérie.–Mamanestauciel.J’aidumalàretenirmeslarmes.–Ouipapamel’adit,jesuistellementdésoléemoncœur,tamamanétaitunetrèsgentillepersonne,

jesuistrèstristeaussi.–Tuviensdansmachambre?–JenesaispasHolly…Jeregardelagrandebrunequim’ouvrelaporteensigned’approbation.–Merci,luidis-je,enpassantdevantelle.Hollymeprendparlamainetm’amènedanssachambre.Nousnousinstallonsàsonbureaupourfairedudessin,ellesemblesitristemapetiteprincesse,elle

estbienpluscalmequed’habitude.–Papaesttriste,luiaussi.–Oui,ilaimaitbeaucouptamaman.–Oui,maistuluimanques,ilmel’adit.–Jesuisdésoléed’avoirdum’absenter.–C’estpasgrave,tueslàmaintenant.–Ouichérie,jesuislà.Jet’aimetrèsfortmonpetitcœur.–Moiaussi.Tupeuxmeraconterunehistoire?–Oui,avecplaisir.Nousprenonsplacesurlelitetjecommencelalecture,ilneluifautpaslongtempspours’endormir.

Elleest tout contremoi, c’est tellementbonde la revoir, j’aime la regarderdormir. J’entendsunpetitcoupcontrelaporte,jemetourneetjedécouvreJaydenàl’entréedelachambre.MonDieucequ’ilestbeau…Levoirainsimefaitm’apercevoiràquelpointilm’amanqué.Jesuistellementheureusedelevoir.J’aienviedemeblottircontrelui,maisjesaisquecelanevapasêtreaussifacile.

–Salut,dis-jetimidement.–Salut.Jem’écarted’HollyquisembledormirprofondémentetjesorsdelapièceensuivantJayden.Jele

suisdans lacuisineet jeremarqueque la joliebruneestpartie.Jaydencommenceàpréparer ledîner,sansfaireattentionàmoi.Ilnesemblepastrèsàl’aise.

–Tuveuxquejelefasse?–Non,merci.Celanevapasêtrefacile,ils’estcomplètementrefermésurlui-même,commequandjel’aiconnu.La

mort de Karen et la perspective que sa fille affronte les mêmes épreuves que lui doivent êtreinsupportablepour lui.Notreséparationadûaccroître sadétresse. Jem’enveuxdenepasavoirplusinsisté pour l’accompagner, je n’aurais pas dû lui laisser le choix, mais j’étais moi-même tellementfragiliséepartoutesmescraintesconcernantlebébé.

–Jesuisdésoléeden’avoirpasétélàpourtoietHolly,jem’enveuxtellement.–Jet’aiditdenepast’enmêler,tun’aspasàt’excuser.

–C’estdurpourmoi,jetiensàvousJayden,tunepeuxpasmedemanderdenepasm’enmêler,çametouchetrop.

–ArrêteMadison!M’ordonne-t-ilsèchement.–Non!Tuterenfermessurtoiparcequetusouffres,etjelecomprends,maisnecomptepassurmoi

pourresterlàsansrienfaire.Tucroisquetuvastenirlongtempscommeça,àtoutgérerseul,àneparleràpersonne.TuneméritespasçaetHollyn’ontplus.Lavieaététrèsdureavectoi,j’imaginequ’ilestdifficiledegarderfoienl’avenir,maisensemble,onpeutsurmonterça.

Ilneditrien,jeparleàunmurdechagrins.–Jayden,jet’enprie,parle-moi,hurle-moidessussicelatefaitdubien,maisfaisquelquechose.–Pourquoies-tuvenue?Dit-ilenfin.Ilposelesmainssurleplandetravailetilmeregardefroidement.–Jesuisvenuepourmebattrepournous,jetel’aidit,jeveuxfairemavieavectoi,jet’aimeetla

mortdeKarennechangerienpournous.–Çachangetoutaucontraire,jedoism’occuperdemafille,elleestmaprioritémaintenant.–Elleestaussi lamienne,crie-je.Arrêted’êtreaussiborné, jesuisfollede tafille, jeveuxvivre

avecvous,jeveuxêtrelàpourelle.Jeneremplaceraijamaissamaman,maisjeveuxlavoirgrandir.Jeveuxêtre làpoursonpremier jourd’école,poursesanniversairesouquandelle feradescauchemars,qu’elleauraduchagrinouqu’elleseramalade.JeneveuxpasprendrelaplacedeKarendanssoncœur,mais jeveuxfairepourHollycequemalheureusement,ellenepourrapasfaire.Jedonnerain’importequoipourquesamamanrevienne,maisjen’enaipaslepouvoir,parcontre,jepeuxêtreàsescôtéstouslesjoursdesavie,ettunepeuxpasm’enempêcherparcequetuespeut-êtretroptêtupourl’admettre,maistuenasenvieetmêmebesoin,luidis-je,fermement.

–Biensûrquej’enaienvie,jet’aimeTatum,maisj’essaiedenepasêtreégoïste.Tuastavie,tesétudes,tafamille,jeneveuxpastevolertoutça.

–C’estàmoidechoisirmavie,etc’estvousquejechoisis.–Ettufaisquoipourtesétudesetpourtafamille?–Pourl’université,jenesaispasencore;Columbiaestuneexcellenteuniversité,jepourraisysuivre

moncursus,oupeut-êtrequ’unchangementdedécorpourraitnousfairedubienàtouslestrois,c’estjolileMassachusetts.Quantàmafamille,ilssaventquejesuislà,etpourquoijesuisvenue.Jeneleuraipaslaissélechoix.

–Tuleurasparlé?Medemandet-ilsurpris.–Oui,aujourd’hui,jesuisvenuejusteaprès.J’aiparléàmonpèreaussi.–Sérieusement?–Jenesuispasrevenuesuruncoupdetête,sansessayerd’arrangerleschoses.Jesuisrevenuepour

êtretafemme.Ilrestebouchebée.–Enfin,saufsitademandeenmariagenetientplus,d’ailleurs,c’étaitquilajoliebrune?–Tumetueslàmonange!C’estlasœurdeKaren,jeluiaidemandédegarderHolly,jedevaisfinir

deviderleurappartement.–Oh!–Etoui,mademandeenmariagetienttoujours.–Bien!J’avaisunpeupeurdemeridiculiser,dis-je,enplaisantant.–TuneteridiculisespasTatum,tuesimpressionnantecommetoujours,jenesaismêmepaspourquoi

jesuisencoresurpris.Jeleregardemalicieusement.–Alorsonesttoujoursamoureux.Ilrit.

–Onesttoujoursamoureuxmapetitegroupie.Jefaisletourduplandetravailpourleserrerdansmesbras.Jemeblottiscontrelui,ilmeserrefort

contresoncœur.Ilm’atellementmanqué,c’estbondeleretrouver,jesuisenfinchezmoi.Ilplongedansmoncou.

–C’esttellementdur,monange,jesuiscomplètementperdu,ilfautquej’aidemafilleàsurmonterlamêmedouleurquemoi,ilyadesannées,etjenesaispasparoùcommencer.

Jepassemamaindanssescheveuxetjelecâline,ilestsitriste,savoixestbrisée.– Holly a la chance de t’avoir contrairement à toi, tu étais très seul. Tu sauras l’aider, j’en suis

convaincue mon amour, et je serai là moi aussi. Je pense vraiment qu’un changement d’air lui feraitbeaucoupdebien,etàtoiaussid’ailleurs.

Ilseredresseetmeregarde.–JemefichepasmalHarvard, l’importantestquejefassemesétudes, le resteestsecondaire.On

pourraitpartirn’importeoù.–Jedoist’avouerquej’yaidéjàpensé,restericisanstoimefaisaittropmal,etpourHollyaussi,ça

mesemblaitêtreunebonneidée.–Jelecroiségalement,lemieuxestdeluienparlerselonmoi.–Tusais,jesuisd’accordavectoileMassachusettsc’estvraimentjoli.Jetiensvraimentàcequetu

aillesàHarvardmonange,c’étaitundetesrêves,n’yrenoncepasaussivite.–Nouspourrionsallerypasserquelquesjours,voirsiçanousplaîtetàHollyaussi.–C’estunebonneidée,dit-il,enm’embrassantdanslecou.Jenousimaginebienvivredansunejolie

maisonauborddel’eau.–Hum,onpourraitalleràlapêche,fairedubateau,mangerdesfruitsdemer.Jecroisquelesenfants

adoreraientçà.Ilsefigecontremoi,puisilresserresonétreinte.–Comme tu l’asdis, c’estunpetitboutde toi Jayden, jenepourrais jamais lui fairedumal,mon

amour.Jel’entendspleurerdansmoncou,jeleserreplusfortpuis,ilserelèveetilmeregarde,sesjoues

sonthumides,jelesessuie.–Grâceàtoi,jesuisdevenueunefemmedontjesuisfière,tuasfaitdemoiunmaman,etjecompte

biendeveniruneépouse,jet’aimetellementpourça.Mercimonamour.–Tate,medit-itavecuneinfinietendresse.Tuasilluminémavieàl’instantoùtuasmislepiedchez

moi.Maisj’étaisloind’imagineràcemomentlàquetumerendraistellementheureux.J’aiattenduvingtans pour ressentir ce sentiment à nouveau. Je n’ai jamais pensé que cela puisse être aussi fort. Je neremercieraijamaisassezlecieldet’avoirmisesurmarouteetsurcelledemafille.Tuserasuneforcepourellejelesais,mercidetantl’aimer.

Jel’embrassetendrement,ilmetouche,mecaressepuisilposesesmainssurmeshanchespourmesoulever.Ilm’assiedsurleplandetravail,j’écartelesjambespourlesentirplusprèsdemoi.Nousnousembrassonsavecpassion,jepassemesmainssoussontee-shirt,j’aitellementenviedelui.

–Papaj’aifaim.Notrepetiteprincessevientd’arriverdanslacuisineenfrottantsesjolisyeux.Nousnousregardons

enrigolant.–Jecroisqu’ilfautmieuxs’habitueràêtreinterrompu,luidis-je,endescendant.–Oui,etc’estloind’êtrefini,dit-ilenposantlamainsurmonventre.–Etez-vousprêtpourçamonsieurKnox?–J’attendsçadepuisdesannéesmapetitegroupie.Jet’aiattenduetoutemavie.ÉpilogueCroisentesrêvesetilsseréaliserontpeut-être,croisentoietilsseréaliserontsûrement.

CherryBlossom–Coucoumaman.–Coucoumachérie,commentvas-tu?–Enpleinesrévisions.–Tudisçaàchaquefoisquejet’appelle,prendsdutempspourtoi.–Ettoi?Çavaautravail?–Oui,monnouveaumanageresttrèsefficace,jepeuxlâcherduleste.–Bien,tuviendrasbientôtnousvoiralors.–J’ypensetrèssérieusement.–J’aieuBryanhier,ilseraàBostondansunmois,jesuistropcontentedelerevoir.–Tantmieux,jevousvoissipeu.–Jesaismaman,tunousmanquesaussi.–J’aiacceptédesortiravecpapa,nousavionsrendez-voushier.–Pardon?–Ilnetel’apasdit.–Non,maistoi,dism’enplus…–Ilesttrèsdifférentdel’hommequej’aiquitté,j’aibesoindetempsMaddie,maisj’aienviedele

revoir,etaprès…–Neprécipitepasleschoses,vousavezunpassétrèsdouloureux.–Oui,tuasraisonmachérie,jedoisyallerMaddie.–OK,jet’embrassemaman,jet’aimefort.–Moiaussi,embrassetoutlemondepourmoi.Jemereplongedansmonlivred’anatomie,j’aimesexamensdefind’annéedansquelquesjoursetje

suiscomplètementstressée.Jen’arrivepourtantpasàmeconcentrer,jerepenseàlaconversationquej’aieueavecmaman.Jesuiscontentequ’ellesesoitenfindécidéeàengagerquelqu’unpourlaseconderetsi,en plus, tout se passe bien, tant mieux. Quant à son dîner avec papa, je suis sur les fesses, je nem’attendaispasàça.Nousavonsbeaucoupparlerde luicesderniers temps, je luiaisouventditqu’ill’aimaittoujoursprofondément.Jenesaispass’ilpourrontreconstruirequelquechoseensemble,maisjesuisconvaincuequecelapourraitlesaiderl’unetl’autreàpasseràautrechose.

Quedesbonnesnouvellesensomme,Bryanseralàdansunmois,j’aivraimenthâte,jenel’aipasvudepuisquesatournéeacommencé.IltourneavecunautregroupequisetrouveaussisurlelabeldeLukeet Jayden.Saufque cette fois, c’est lui la têted’affiche.Son succès a été immédiat après la sortiedel’album,leschosesonttrèsvitebougépourlui.LelabeldeJaydenetLuke,luiaussi,marchebien,ilsontsignéplusieursgroupes,maisjesuisfièrequecesoitmonfrèrequimarchelemieux.Jaydennes’occupequedeluid’ailleurs,ilatenuàveillersurlacarrièredemonfrère,ilestadorable.Bryannel’apastrèsbienquandilasuqueJaydenétaitl’associédeLukeetnousavonsvécuunepériodedifficile,maistoutçaestderrièrenousmaintenantetJaydenetBryansesontrapprochés.J’ensuisheureuse,jesaisàquelpointJaydentenaitàfairepartiedemafamille.

Finalement, nous formons une grande et belle famille unie et forte. Papa et Jayden aussi se sontrencontrés,illuiamêmedemandémamain,ilesttrèstraditionnelmonamour.Mapetiteprincesseaussivabien,trèsviteaprèslamortdeKaren,nousavonsdécidédeluifairesuivreunethérapie.Celaluifaitbeaucoupdebien,ellearetrouvésajoiedevivreetsabonnehumeur.Ellepensesouventàsamamanetnousenparlonsdèsquenousenavonsl’occasion.

J’essaietantbienquemaldemeplongerdansmonlivre,maisjen’yarrivepas,j’entendsdesriresdehors,jesouris.Audiablemesrévisions,jemelèveetjequittelamaison.Jeparcourslejardinetjesorsparleportillonpourprendreladirectiondelaplage.

–Maman,j’aitrouvéunnouveaucoquillagepournotrecollection.

Mapetiteprincessecourtversmoipourmemontrersonprécieuxtrésor,nousavonscommencécettecollectionquandnousavonsemménagerdansnotremaison.

–Montre-lemoi.Jeprendslecoquillagedansmesmains.–Ilesttrèsbeaumaprincesse,tul’asmontréàpapa.–Nonpasencore.Ellelereprendetpartlemontreràsonpapaquimevoitetvientàmarencontre.–Tuasfinideréviserpetitegroupie?Jemeblottiscontreluietj’embrassenotrepetitefillequisedanssetrouvedanssesbras.Elleme

regardeenrigolant.–J’avaisenviedevousvoirmespetitsamours.–Tutravaillestropmonange.–J’aitellementpeurdemeplanterauxexamens.–Tu t’inquiètesbeaucoup trop, tuvasvalider ta licencesansproblème,et tuentrerasen troisième

annéeenseptembre.–Situledis.–Cesoir,jet’interdisdemettrelenezdanstesbouquins.Ilposeunemainsurmajoue–CesoirvousêtesàmoimadameKnox.Jerigole.–Ettoi,mapetiteNess,tuvaslaissermamanetpapatranquilles,d’accordmachérie.Ellesouritamoureusementàsonpapa.–Allezviens,onvamarchermonange.IlposeNessparterreetluiprendlamain.Sonpasn’estpasencoreassuré,ellenemarchepasdepuis

longtemps, nous avons fêté son premier anniversaire il y a deuxmois.Devenirmère est la plus bellechose quime soit arrivée, j’ai la chance d’avoir deuxmagnifiques petites filles.Ness, commeHolly,ressemblebeaucoupàsonpapa.J’aiadoptéHollylejourdenotremariage,ilyabientôtunan.Jesuisunefemme,uneépouseetunemamancomblée.

JeregardemonmarimarchersurlaplageavecnotrepetiteNessàsescôtés.Uneimpressiondedéjàvus’imposeàmoi,jesouris.Monbelamoursetourneversmoi,ilmesourit.

–Allezviensmapetitegroupie.