Indicateurs de Niveau de Vie Et Mesure de La Relation Entre Pauvreté Et Fécondité

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    Population

    Indicateurs de niveau de vie et mesure de la relation entrepauvreté et fécondité : l'exemple de l'Afrique du SudBruno Schoumaker 

    Citer ce document Cite this document :

    Schoumaker Bruno. Indicateurs de niveau de vie et mesure de la relation entre pauvreté et fécondité : l'exemple de

    l'Afrique du Sud. In: Population, 54ᵉ année, n°6, 1999. pp. 963-992.

    http://www.persee.fr/doc/pop_0032-4663_1999_num_54_6_7062

    Document généré le 17/10/2015

    http://www.persee.fr/collection/pophttp://www.persee.fr/doc/pop_0032-4663_1999_num_54_6_7062http://www.persee.fr/doc/pop_0032-4663_1999_num_54_6_7062http://www.persee.fr/author/auteur_pop_923http://www.persee.fr/doc/pop_0032-4663_1999_num_54_6_7062http://www.persee.fr/doc/pop_0032-4663_1999_num_54_6_7062http://www.persee.fr/author/auteur_pop_923http://www.persee.fr/doc/pop_0032-4663_1999_num_54_6_7062http://www.persee.fr/doc/pop_0032-4663_1999_num_54_6_7062http://www.persee.fr/collection/pophttp://www.persee.fr/

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    Resumen

    Schoumaker Bruno.- Indicadores de nivel de vida y la relación entre pobreza y fe- cundidad: el 

    ejemplo de Africa del Sur La relación entre pobreza y fecundidad ha suscitado numerosos 

    debates en la literatura demográfica y de temas de desarrollo, pero la influencia del indicador de 

    nivel de vida escogido sobre la relación pobreza-fecundidad se ha discutido poco. Asi como el 

    impacto de la elección de un indicador u otro para identificar a los «pobres», o para medir la 

    relación entre pobreza y tamaňo de los hogares, se ha debatido extensamente, pocos investiga- 

    dores han abordado la cuestión en los estudios sobre fecundidad. En este análisis, basado en una 

    encuesta llevada a cabo en Africa del Sur, comparamos las relaciones entre nivel de vida y 

    paridad de las mujeres de 40 a 49 aňos a través de nueve indicadores diferentes de nivel de vida,

    segun lugar de residencia. Mostramos que el indicador de nivel de vida tiene un impacto 

    significativo sobre la intensidad y la dirección de la relación mencionada. Por ultimo,

    descomponemos las diferencias entre las relaciones obtenidas a través de distintos indicadores 

    para demostrar que las clasificaciones de nivel de vida obtenidas a través de los diferentes 

    indicadores son similares; las divergencias provienen en mayor medida de las diferencias de 

    fecundidad entre las mujeres clasificadas de forma distinta.

    Résumé

    Schoumaker Bruno.- Indicateurs de niveau de vie et mesure de la relation entre pauvreté et 

    fécondité : l'exemple de l'Afrique du Sud La relation entre pauvreté et fécondité a déjà suscité de 

    nombreux débats dans la littérature consacrée à la démographie et au développement, mais la 

    question de l'influence du choix de l'indicateur de niveau de vie sur la mesure de la relation entre 

    pauvreté et fécondité est restée peu traitée à ce jour. Alors que l'impact du choix de l'indicateur a 

    été clairement mis en évidence pour « identifier» les pauvres ainsi que pour mesurer la relation 

    entre pauvreté et taille des ménages, peu de chercheurs ont abordé cette question dans le 

    domaine de la fécondité. Dans ce travail, basé sur une enquête réalisée en Afrique du Sud, nous 

    comparons les relations entre le niveau de vie et la parité des femmes âgées de 40 à 49 ans 

    obtenues avec neuf indicateurs de niveau de vie, en distinguant selon le lieu de résidence. Nous 

    montrons que l'indicateur de niveau de vie peut avoir une influence non négligeable sur l'intensité 

    et le sens de la relation mesurée. Nous décomposons ensuite les écarts entre les relations 

    obtenues avec différents indicateurs de niveau de vie pour montrer que ce n'est pas le fait que 

    différents indicateurs ne classent pas les mêmes femmes dans le même quintile de niveau de vie 

    qui explique l'essentiel de ces différences, mais plutôt l'écart de fécondité des femmes classées 

    différemment.

    Abstract

    Schoumaker Bruno.- Indicators of living standards and measurement of the relation between 

    poverty and fertility: the South African example The relationship between poverty and fertility has generated much discussion in the literature on demography and development, but the question of 

    how measurement of this relationship is influenced by the choice of living standards indicator has 

    until now received little attention. While the effect of the choice of indicator for the "identification' of 

    poor people and in measurement of the relationship between poverty and household size has 

    been clearly established, few researchers have examined this question as it applies in the field of 

    fertility. Based on a survey conducted in South Africa, this article compares the relationship 

    between living standards and the parity of women aged 40-49, using nine living standards 

    indicators and according to place of residence. It is shown that the indicator of the standard of 

    living can have a significant influence on the strength and direction of the relationship observed.

     An analysis of the disparities between the relationships obtained using different standards of living 

    indicators shows that the main reason for these differences is not that different indicators do not 

    place the same women in the same standard of living quintile, but rather the contrasting fertility of 

    the women in different classes.

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    INDICATEURS DE NIVEAU DE

    VIE

    ET

    MESURE DE

    LA

    RELATION

    ENTRE PAUVRETÉET FÉCONDITÉ

    L exemple de

    l Afrique

    du

    Sud

    Bruno SCHOUMAKER*

    La relation entre fécondité et pauvreté intéresse les

    spécialistes

    des études de

    population depuis

    longtemps :

    la

    vieille

    peur malthusienne de voir

    la

    société débordée par

    une

    fécondité excessive de

    sa

    fraction

    la plus pauvre est toujours là.

    S'il est vrai que les classes sociales les moins

    favorisées ont

    souvent une fécondité supérieure

    aux autres, le

    constat

    n'est

    pas

    universel. Surtout, encore faut-il s'entendre sur la

    définition

    de

    la pauvreté

    :

    une

    fois de

    plus,

    l'instrument de

    mesure

    s'avère déterminant.

    Bruno

    Schoumaker montre

    ici (sur des

    données

    sud-africaines)

    que,

    selon l'indicateur

    de

    niveau

    de

    vie

    choisi, la relation entre niveau de

    vie

    et

    descendance

    finale

    peut être

    très différente.

    Le

    fait

    que

    la

    taille

    du

    ménage, qui

    intervient

    dans le calcul

    du niveau

    de

    vie des

    membres

    du

    ménage, dépende elle-même de la fécondité

    du

    couple, est au

    cœur des difficultés de l'analyse.

    La relation entre pauvreté

    et

    fécondité

    a

    donné lieu

    à

    de

    nombreux

    débats dans

    la

    littérature consacrée à la démographie

    et au

    développement,

    notamment quant

    au

    caractère général de cette relation. Les affirmations

    fréquentes d'une plus

    forte

    fécondité

    des

    pauvres ont en effet été

    contestées

    par

    plusieurs

    auteurs

    (Basu,

    1995;

    Krishnaji,

    1992;

    Rodgers,

    1984,

    1989).

    Si l'on constate

    que

    les

    pauvres

    ont

    souvent une fécondité plus

    élevée

    que le reste

    de la

    population,

    l'observation du contraire' ])

    est assez

    fréquente,

    en particulier dans des contextes de fécondité élevée

    (Schoumaker

    et

    Tabutin,

    1999).

    Toutefois, comme c'est souvent

    le

    cas

    dans ce

    genre de

    débats,

    les

    analyses souffrent

    non

    seulement d'un manque d'études empiriques,

    mais aussi d'une

    certaine

    disparité des méthodes utilisées. Les objectifs

    * Institut

    de

    démographie, Université

    catholique de

    Louvain.

    (l)

    Les pauvres

    ont une fécondité

    un peu plus

    faible

    ou

    pas

    plus

    élevée.

    Population, 54

    (6),

    1999, 963-992

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    964 В. SCHOUMAKER

    variables

    des recherches, les contextes dissemblables,

    l'hétérogénéité des

    données disponibles

    et

    les sensibilités diverses des auteurs ont

    souvent

    conduit à opter pour des indicateurs de niveau

    de vie

    (et

    de

    fécondité)

    différents, voire difficilement comparables.

    Un

    problème qui se pose est alors

    de

    savoir

    si

    le

    choix

    de

    l'indicateur

    de

    niveau

    de vie

    influence

    de manière

    significative la

    relation mesurée

    ; nous

    aborderons

    cette question dans ce

    travail.

    Plusieurs auteurs ont déjà

    montré l'importance du choix

    de

    l'indicateur de niveau de vie dans

    diverses

    situations. Par exemple,

    pour

    l'identification des pauvres

    en Côte

    d'Ivoire,

    Glewwe

    et Van der Gaag (1990)

    ont

    comparé

    dix

    indicateurs'2'

    de niveau de

    vie

    aux dépenses par

    unité

    de

    consommation'3', et ils ont clairement

    mis

    en évidence que différents

    indicateurs ne classent pas les mêmes

    individus

    parmi les

    pauvres. Leur

    méthode

    consiste à sélectionner les

    trois premiers déciles

    de

    la

    population

    pour

    les

    dépenses

    par

    unité

    de

    consommation

    et

    à

    calculer

    la proportion

    de la

    population

    considérée comme pauvre

    (dans

    les

    trois premiers déciles)

    selon cet indicateur de référence qui

    l'est

    aussi selon

    chacun

    des autres

    indicateurs.

    En

    milieu urbain comme en milieu rural, cette proportion varie

    d'environ 25 %

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    NIVEAU

    DE VIE ET RELATION ENTRE PAUVRETÉ ET FÉCONDITÉ 965

    vie

    pouvait

    s'inverser selon que l'indicateur de niveau de vie retenu était

    le revenu

    par

    personne ou le revenu du ménage. Ce constat a par ailleurs

    été fait

    par

    de nombreux auteurs, dans les pays en

    développement

    comme

    dans

    les

    pays développés, et Deaton (1997, p.

    243)

    affirmait

    récemment

    :

    «dans

    toutes

    les

    enquêtes

    que

    je

    connais, les

    dépenses

    totales

    du

    ménage

    augmentent avec la taille

    du ménage, mais pas

    aussi rapidement,

    de

    sorte

    que

    les dépenses

    par personne

    diminuent

    avec

    la

    taille

    du ménage» (voir

    aussi

    Anand

    et

    Morduch, 1995; Lipton, 1983;

    Visaria,

    1980).

    Plusieurs chercheurs se sont également intéressés à l'influence des

    échelles

    d'équivalence

    et

    en particulier

    à celle

    de

    la

    valeur du paramètre

    d'élasticité-taille(6) sur

    la relation

    entre

    pauvreté et taille des ménages

    (Anand

    et

    Morduch,

    1995; Lanjouw et Ravallion, 1995; Lachaud, 1997).

    Ils ont

    notamment

    mis en évidence

    une

    valeur critique de ce

    paramètre

    en

    dessous de laquelle la

    relation entre

    pauvreté

    et taille

    du ménage est

    négat ive,

    et au-delà

    de

    laquelle

    elle

    est

    positive.

    Au

    Bangladesh

    (enquête

    sur

    les dépenses des ménages de 1988-1989),

    la relation entre

    pauvreté

    et

    taille

    du

    ménage

    s'inverserait pour

    une valeur du paramètre d'élasticité égale à

    0,80

    (Anand et Morduch, 1995). Lachaud (1997) indique également

    qu'au

    Burkina Faso

    (enquête

    prioritaire

    de 1994-1995), la valeur critique du

    paramètre

    d'élasticité-taille se situe

    autour

    de 0,60,

    soit

    un niveau très proche de

    la valeur de

    l'élasticité

    mesurée dans la population (qu'il estime à 0,58)(7).

    Bien

    que la relation

    entre

    pauvreté et taille

    du

    ménage ait souvent

    été

    interprétée

    en termes de différences de fécondité,

    peu

    de recherches

    ont abordé la question du choix de l indicateur de niveau de vie pour

    la

    mesure

    de

    la relation entre niveau

    de vie

    et fécondité. La

    taille du

    ménage

    et

    la

    fécondité

    étant

    généralement corrélées

    positivement,

    il

    est

    par

    exemple

    a priori fort probable

    que le

    passage d'un indicateur «par ménage» à

    un

    indicateur «par personne» modifie l'intensité, voire le sens de la relation

    obtenue

    entre

    niveau de vie et fécondité - comme c'est le cas

    pour

    la

    relation

    entre niveau

    de

    vie et taille

    du ménage.

    La comparaison

    de deux

    travaux

    réalisés

    à partir des mêmes

    données

    avec des

    indicateurs

    différents^

    montre

    par exemple qu'au

    Pakistan

    rural, le

    choix

    de

    l indicateur

    de

    niveau

    de

    vie influence le

    sens de la

    relation,

    légèrement positive dans

    un

    cas

    et

    négative

    dans l'autre.

    Cependant,

    à notre connaissance,

    aucun

    travail n'a

    comparé

    de manière

    systématique

    plusieurs

    indicateurs

    de niveau

    de vie

    pour

    mesurer

    la relation entre

    niveau de vie

    et

    fécondité.

    Il est

    (6) II s'agit d'une

    échelle d'équivalence

    dans laquelle la mesure monétaire (revenu,

    dépenses) du niveau

    de

    vie d'un individu a une élasticité déterminée fot) par rapport à la

    taille

    du

    ménage

    (voir

    p. 7).

    Un

    indicateur par personne et un indicateur par ménage

    sont

    deux cas particuliers,

    dans

    lesquels

    alpha a une valeur

    respectivement

    égale à 1

    et

    à 0.

    (7)

    Lachaud montre

    que non

    seulement la valeur du paramètre

    d'élasticité

    influence la

    relation

    entre

    pauvreté et taille

    du

    ménage, mais aussi que celle-ci modifie de manière sensible

    les

    résultats selon

    lesquels

    les

    ménages dirigés

    par une

    femme seraient moins

    pauvres.

    La

    prise

    en

    compte des économies d'échelle dans la mesure

    du

    niveau de vie conduit à

    une

    situation dans laquelle les ménages

    dirigés

    par une femme sont plus pauvres,

    contrairement

    à

    ce

    que l'on observe sans

    tenir

    compte

    des

    économies

    d'échelle, ceci

    étant

    lié au

    fait que

    les ménages

    dirigés

    par une

    femme

    ont en

    moyenne

    une

    taille plus faible.

    (8 ) Le revenu

    du ménage

    (Irfan,

    1989)

    et

    les

    dépenses par personne (Sathar et Kazi, 1987).

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    966

    В.

    SCHOUMAKER

    étonnant qu'une telle

    question,

    qui

    apparaît

    essentielle

    au

    vu de la diversité

    des

    indicateurs

    utilisés dans

    la

    littérature,

    n'ait pas reçu plus d'attention

    à

    ce

    jour(9).

    Ce

    sera

    l'objectif

    de

    ce

    travail,

    qui

    s'appuie

    sur

    une

    enquête

    réalisée

    en Afrique du

    Sud. Il s'agit

    de

    montrer,

    d'une

    part, que le

    choix de

    l'indicateur de niveau de vie importe (dans certains cas)

    pour

    la mesure de la

    relation avec

    la

    fécondité

    et, d'autre part,

    que

    deux

    indicateurs

    qui classent

    une proportion

    relativement importante d'individus de

    la

    même manière

    (dans une même

    catégorie

    de niveau de vie)

    ne

    donnent

    pas nécessairement

    des résultats semblables pour la mesure

    de

    la

    relation

    entre

    niveau de

    vie

    et

    fécondité. Nous comparons neuf

    indicateurs

    de niveau de vie et mesurons

    la

    fécondité

    par la parité des femmes âgées

    de 40

    à

    49

    ans. Les

    indicateurs

    de

    niveau

    de

    vie

    sont

    choisis en fonction de leur usage dans la

    littérature

    économique et démographique, et des données disponibles.

    Il

    s'agit de huit

    indicateurs

    basés

    sur

    le

    revenu

    ou

    les

    dépenses

    et

    d'un

    indicateur

    construit

    par agrégation

    de variables

    relatives à

    la

    possession

    de biens

    et à l'accès

    à

    certaines

    facilités.

    Nous n'aborderons pas en

    détail l'interprétation

    de la

    relation

    de

    causalité entre

    pauvreté

    et fécondité.

    Malgré

    tout son intérêt, cette question

    est difficile à traiter à partir des données

    que

    nous utilisons. Les indicateurs

    de niveau de vie font

    en

    effet

    le

    plus souvent référence

    au

    moment de

    l'enquête,

    alors que

    la

    fécondité est généralement mesurée pour

    une

    période

    passée

    (parité atteinte au

    moment de

    l'enquête), ce

    qui rend les

    interprétations fragiles.

    Même

    si de telles données semblent a

    priori

    plus

    adaptées à l'analyse de l'influence de

    la

    fécondité sur le niveau de vie

    que

    l'inverse,

    la

    relation mesurée

    à

    un

    moment donné

    ne

    permet

    pas de

    distinguer

    l'importance

    des deux sens de la causalité.

    En

    outre, les

    mécanismes sous-jacents à ces relations sont complexes et nécessitent le

    recours à

    d'autres

    données

    et

    d'autres méthodes d'analyse

    que

    de simples

    relations bivariées.

    Il n'en demeure

    pas

    moins que

    les

    résultats

    d'enquête

    restent souvent présentés sous forme

    de

    relations bivariées entre niveau

    de vie

    et

    fécondité,

    et

    qu'il

    est

    donc

    utile

    d'étudier dans

    quelle

    mesure

    le

    choix de l indicateur influence l'intensité de

    la

    relation^10).

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    NIVEAU DE VIE ET RELATION

    ENTRE PAUVRETÉ

    ET FÉCONDITÉ 967

    I. - Présentation de l'enquête

    et

    des

    indicateurs utilisés

    Les données que

    nous

    utilisons proviennent de l Enquête Ménage

    Intégrée

    d'Afrique

    du

    Sud de 1993-1994(11). Cette enquête a été

    réalisée

    conjointement

    par

    l'École d'économie

    de

    l'Université

    de

    Cape Town (Afrique du

    Sud) et

    par

    la Banque mondiale, dans le cadre des enquêtes LSMS (Living

    Standard

    Measurement Studies) (Grosh

    et

    Glewwe,

    1995). Il s'agit

    d'une

    enquête nationale représentative, réalisée auprès de

    8

    848 ménages (dont 1 0

    469

    femmes

    âgées

    de 15 à

    49

    ans)

    dans 360

    grappes de sondageil2). Elle a couvert un

    vaste ensemble de questions

    relatives au niveau

    de

    vie matériel, à

    l'emploi,

    à

    l'accès

    à

    la

    terre, à l'instruction, à

    la

    santé, etc. et à

    la

    démographie

    des

    ménages^3'. Les

    données

    sur

    la

    fécondité

    proviennent

    du

    module

    sur

    les

    grossesses

    et

    la santé des

    enfants

    ; toutes les femmes âgées de 15 à 49 ans(14) ont

    été

    interrogées

    sur

    le

    nombre total

    d'enfants nés vivants

    qu'elles avaient eus,

    le

    nombre

    de

    mort-nés,

    la

    survie

    des

    enfants à un

    an

    et à cinq ans,

    ainsi que sur

    l'allaitement.

    Nous travaillons ici

    sur

    l'échantillon des 1 867

    femmes

    âgées de

    40

    à

    49

    ans,

    et

    nous distinguons dans nos analyses selon le caractère

    urbain

    ou rural du lieu

    de résidence.

    L'indicateur de

    fécondité

    Les indicateurs de fécondité

    utilisables

    sont

    limités par

    les données

    disponibles.

    Plusieurs

    possibilités

    existent

    néanmoins,

    telles

    que

    la

    mesure d'une

    parité

    standardisée,

    d'un indicateur de

    type DRAT(I5) (Boulier et Rosenzweig,

    1978) ou d'un indice synthétique de fécondité calculé par la méthode des

    own

    children(]6). Nous

    utilisons

    ici la parité moyenne des

    femmes âgées

    de 40 à 49

    ans.

    La parité reste l'un des indicateurs les plus utilisés dans

    la littérature consacrée à ce

    sujet

    (Schoumaker et Tabutin, 1999), ce

    qui

    indicateur de

    niveau

    de vie

    lorsqu'on

    s'intéresse à

    l'influence

    du

    niveau

    de vie

    sur

    la fécondité.

    Arguellô

    (1983,

    p. 29) préconise de mesurer le niveau de vie

    par

    le revenu

    du

    chef de ménage,

    qui est

    « plus

    proche

    du

    revenu de la famille

    au

    moment

    de

    concevoir les enfants », et Schoemaker

    (1987,

    p.

    39)

    mesure le niveau de vie par le

    revenu

    moyen

    des

    adultes

    actifs

    du ménage

    pour

    «éviter

    le biais [selon

    lequel] ce

    serait parce

    que

    les

    femmes

    ont beaucoup

    d'enfants que

    le

    [niveau de vie] serait faible». En revanche, si la question

    est de

    savoir si la fécondité a un

    impact

    sur

    le

    niveau

    de

    vie,

    un

    indicateur

    par

    personne ou

    par

    équivalent

    adulte

    semble plus

    justifié, puisqu'il

    s'agit alors

    de mesurer le

    niveau

    de vie

    au moment

    de l'enquête

    comme

    étant une

    conséquence possible d'une fécondité élevée.

    (11)

    South Africa

    integrated Household Survey (SAIHS).

    (12) Le plan de sondage était un

    sondage

    aléatoire

    stratifié

    à deux degrés

    auto-pondéré.

    Des taux

    de refus

    variables entre

    catégories de population et l'impossibilité d'enquêter

    certaines

    zones

    ont rendu

    nécessaire l'utilisation de

    pondérations dans

    l'analyse (Deaton,

    1997).

    (13>

    Pour

    plus

    de détails sur l'enquête,

    voir

    Saldru

    (1994),

    Mencarini (1997) et

    Deaton

    (1997).

    (l4>

    II s'agit

    des femmes

    ayant

    déclaré

    avoir entre 15

    et 49 ans

    lors

    de

    leur

    prochain

    anniversaire.

    (15) Le DRAT (duration ratio) est un indicateur individuel

    de

    fécondité contrôlant l'âge

    et la durée

    d'union. Il

    est calculé

    en

    rapportant la parité d'une femme à un nombre d'enfants

    théorique (compte

    tenu de

    son

    âge

    et

    de sa durée d'union) obtenu

    sur la base d'un

    schéma

    de

    fécondité légitime naturelle.

    (16) Pour une telle approche

    appliquée

    aux données de l'enquête SAIHS,

    voir

    Mencarini (1997).

  • 8/19/2019 Indicateurs de Niveau de Vie Et Mesure de La Relation Entre Pauvreté Et Fécondité

    9/33

      Illustration non autorisée à la diffusion

    968 В. SCHOUMAKER

    justifie son

    utilisation

    dans

    nos

    comparaisons, notre

    objectif étant

    de tester

    l'influence du choix

    de l indicateur dans une situation fréquente.

    La parité moyenne

    de 40

    à

    49

    ans est calculée pour les femmes

    de

    chaque

    quintile

    des

    neuf

    indicateurs

    de

    niveau

    de

    vie

    retenus*

    I7).

    Au

    niveau

    national, elle était légèrement supérieure à 4

    enfants

    par

    femme

    en 1993,

    soit

    5,1

    enfants

    par femme

    en

    milieu rural et

    3,3 en milieu urbain (tableau

    1).

    Tableau

    1 -

    Effectif

    et parité

    des femmes âgées de 40 À

    49

    ans

    et

    valeur moyenne

    DES INDICATEURS DE NIVEAU DE

    VIE

    SELON LE LIEU DE RÉSIDENCE, AFRIQUE DU SUD, 1993

    Variable

    Effectifs

    de

    femmes

    de

    40

    à 49 ans(d)

    Parité moyenne

    Niveau

    de

    vie (en rands par mois pour les

    indicateurs

    monétaires)

    Revenu par

    personne (A)

    Dépenses par personne (B)

    Dépenses alimentaires

    par

    personne (C)

    Dépenses par

    unité

    de

    consommation

    (D)

    Dépenses par adulte (E)

    Revenu du ménage (F)

    Dépenses

    du ménage

    (G)

    Part des

    dépenses

    alimentaires

    (en %)

    (H)

    Indicateur

    composite

    (I)

    Lieu de résidence

    Urbain

    1011

    3,33

    905

    729

    176

    1062

    1010

    3

    437

    2

    795

    36

    5,06

    Rural

    856

    5,09

    225

    212

    95

    342

    397

    158

    1 146

    54

    2,19

    Ensemble

    1 867

    4,05

    625

    516

    143

    766

    758

    2

    500

    2 117

    43

    3,88

    effectifs

    non

    pondérés.

    Source

    :

    enquête

    SAIHS,

    1993.

    Les

    indicateurs

    de niveau de

    vie

    Nous comparons neuf indicateurs de

    niveau

    de

    vie

    ;

    le niveau

    de

    vie est

    mesuré pour chaque femme' l8), les femmes

    étant

    ensuite classées en

    quintiles.

    Les

    neuf

    indicateurs

    retenus sont : (A) le revenu par personne, (B) les

    dépenses

    par

    personne, (C) les dépenses alimentaires

    par

    personne,

    (D)

    les dépenses

    par unité

    de

    consommation,

    (E) les dépenses

    par

    adulte, (F)

    le

    revenu du

    ménage,

    (G) les

    dépenses du ménage,

    (H) la

    part des dépenses

    alimentaires dans les

    dépenses totales du

    ménage et (I) un indicateur composite de niveau de

    vie.

    Le

    choix

    des

    indicateurs

    résulte de leur usage dans la

    littérature

    démographique et économique(19) et

    de

    la

    disponibilité

    des

    données dans

    l'enquête

    ;

    l indicateur

    composite est par

    ailleurs

    le type

    d'indicateur qu'il

    est

    possible

    de

    construire avec une

    enquête EDS.

    Nous

    présentons ci-dessous

    ces

    indicateurs

    et leurs

    principaux

    intérêts et limites.

    (17) La répartition en quintiles

    permet

    d'avoir un découpage relativement fin tout en

    conservant

    des

    effectifs

    suffisants dans chaque catégorie

    de

    niveau

    de

    vie. Des

    analyses

    effectuées

    sur un découpage en huit octiles donnent

    des

    résultats similaires.

    (18) II s'agit

    d'indicateurs mesurés au niveau du

    ménage, dont

    les

    valeurs

    sont

    attribuées

    aux femmes

    du

    ménage.

    (19) Plusieurs d'entre eux

    sont

    également

    comparés par Glewwe et

    Van

    der Gaag (1990).

  • 8/19/2019 Indicateurs de Niveau de Vie Et Mesure de La Relation Entre Pauvreté Et Fécondité

    10/33

    NIVEAU

    DE

    VIE ET

    RELATION

    ENTRE

    PAUVRETÉ

    ET

    FÉCONDITÉ

    969

    Revenu et dépenses

    Le choix du

    revenu ou des

    dépenses

    pour mesurer le

    niveau de

    vie

    et «identifier» les pauvres a fait l'objet de nombreuses

    discussions

    dans

    la

    littérature

    économique.

    En

    pratique,

    les

    dépenses

    sont

    généralement

    préférées

    au

    revenu (Glewwe

    et

    Van

    der

    Gaag, 1990; Ravallion, 1996). Les

    deux

    principaux

    arguments avancés

    sont, d'une part,

    que

    la consommation

    actuelle

    (dépenses) est

    considérée comme

    un

    meilleur

    indicateur

    du niveau

    de vie

    que

    le revenu,

    notamment

    du fait de

    problèmes

    de qualité des

    données (Deaton,

    1997;

    Montgomery et al.,

    1997) et,

    d'autre part, qu'elle

    peut être

    un

    bon indicateur du bien-être moyen à long terme (Lipton

    et

    Ravallion,

    1995).

    Nous

    utilisons ici plusieurs indicateurs basés

    sur le

    revenu et

    sur

    les dépenses. Le revenu

    total

    est défini comme l'ensemble des

    revenus du ménage :

    il

    inclut les salaires, les revenus imputés de la

    possession du logement, les allocations

    et

    les

    transferts

    monétaires.

    Les

    dépenses

    totales

    reprennent

    l'ensemble

    des

    dépenses

    du

    ménage,

    y

    compris

    les

    dépenses

    imputées de la valeur

    du

    logement possédé ou en prêt et les

    dépenses imputées pour l'auto-production de nourriture. Ces mesures peuvent

    être

    corrigées

    afin de prendre en compte la taille et la structure des ménages,

    ce dont nous discutons dans le point

    suivant.

    Montants

    par personne, par

    ménage,

    par

    unité

    de consommation

    ou

    par

    adulte ?

    Le

    revenu et

    les dépenses sont généralement

    mesurés au

    niveau

    des

    ménages. Une

    telle

    mesure

    n'est toutefois

    pas satisfaisante, puisqu'elle ne

    tient

    pas

    compte

    de

    la

    taille

    du

    ménage.

    Une

    première

    possibilité

    consiste

    à diviser

    les

    dépenses (le

    revenu)

    par le nombre

    de membres du ménage,

    c'est-à-dire

    calculer

    les dépenses (le revenu)

    par

    personne. Cette méthode

    pose

    deux

    problèmes : d'une part, les

    besoins des

    individus

    varient

    en

    fonction

    de caractéristiques telles

    que

    l'âge

    et le

    sexe et,

    d'autre part,

    il

    peut

    exister des économies d'échelle au sein des ménages. Il

    est donc

    nécessaire

    d'avoir recours à des échelles d'équivalence

    pour

    comparer le niveau de

    vie

    de ménages de composition

    et

    de taille

    différentes

    (Ravallion, 1996).

    Le premier problème peut être traité en attribuant des poids différents

    aux

    membres du ménage en fonction de leur âge et de leur sexe. Quant aux

    économies d'échelle,

    une manière simple

    d'en

    tenir

    compte

    (Lanjouw

    et

    Ravallion,

    1995)

    consiste à mesurer le niveau de vie d'un ménage h

    (lh)

    en divisant

    les

    dépenses ou le revenu

    total du

    ménage (xh) par le nombre

    de membres du ménages

    (mh) mis à

    la puissance

    a, un paramètre

    d'élasticité-taille prenant

    une

    valeur comprise

    entre 0 et 1.

    Cl

    ml

    Pour

    une valeur d'alpha égale à 0,

    on

    obtient une mesure

    du

    niveau

    de vie par ménage; pour une valeur

    d'alpha

    égale à

    1

    ,

    on obtient

    une

  • 8/19/2019 Indicateurs de Niveau de Vie Et Mesure de La Relation Entre Pauvreté Et Fécondité

    11/33

    970

    В. SCHOUMAKER

    mesure du

    niveau

    de

    vie par

    personne.

    Pour une

    valeur

    d'alpha

    située

    entre

    0 et 1,

    chaque

    membre

    supplémentaire

    dans un ménage a un

    poids plus

    faible

    que le précédent(20).

    Une

    autre

    possibilité

    consiste

    à

    commencer

    par

    attribuer

    des

    pondérations différentes aux membres du ménage

    en

    fonction de

    leur

    âge

    et

    de

    leur

    sexe, puis à transformer les équivalents adultes ainsi obtenus en

    équivalents

    adultes

    «effectifs» par

    la méthode décrite

    ci-dessus

    (Deaton,

    1997).

    En

    réalité,

    l'ajustement

    par le paramètre alpha tient

    non

    seulement

    compte

    des

    économies

    d'échelle

    mais aussi,

    indirectement, de

    la

    composition

    du

    ménage, dans

    la

    mesure où celle-ci est corrélée à

    la

    taille du ménage.

    Les

    besoins différents en fonction de l'âge et

    les

    économies

    d'échelle peuvent

    être résumés dans le seul paramètre alpha (Buhman et al., 1996) si l'on

    retient

    pour ce paramètre une valeur inférieure à celle

    qui tiendrait

    seulement

    compte

    des économies d'échelle.

    Pour

    la

    mesure

    des

    dépenses

    par

    unité

    de

    consommation

    nous

    utilisons une

    valeur

    d'alpha égale à

    0,7. Cette valeur

    est

    choisie de

    façon ad

    hoc

    et représente un ordre

    de

    grandeur plausible au

    vu de la

    valeur

    de

    ce

    paramètre

    dans des

    études

    consacrées à différents pays(21). Nous mesurons

    également

    le

    niveau de vie en divisant les dépenses du ménage

    par le

    nombre

    d'adultes

    de

    18

    ans

    et

    plus qui

    le

    composent,

    ce

    qui revient à

    donner

    aux

    enfants un poids nul

    (dépenses

    par

    adulte). Ce choix

    répond aux

    propositions de plusieurs

    auteurs

    de

    choisir

    un instrument de mesure dont le

    dénominateur

    n'est

    pas affecté

    par

    la fécondité (Montgomery

    et al,

    1997).

    Nous

    retenons

    en

    définitive

    les indicateurs basés sur

    le revenu ou

    les dépenses suivants : le revenu

    par

    personne (A), le revenu du ménage

    (F), les dépenses

    par

    personne

    (B), les dépenses

    du

    ménage (G),

    les

    dépenses par

    unité

    de

    consommation (D)

    et

    les

    dépenses par adulte (E).

    Les

    dépenses

    alimentaires

    par

    personne

    Nous prenons également comme indicateur de niveau de vie les

    dépenses alimentaires

    par

    personne (C).

    L'avantage

    de cet indicateur

    est

    qu'il

    nécessite

    moins

    de

    données que

    ceux

    basés

    sur

    l'ensemble

    des

    dépenses

    ou

    le

    revenu ; le

    désavantage

    est

    évidemment

    qu'il

    ne

    tient

    pas

    compte

    des

    autres dépenses telles

    que

    celles

    consacrées à

    l'habillement ou

    au lo-

    (2°) Comme plusieurs auteurs l'ont noté,

    considérer

    que la valeur de ce paramètre est

    identique pour l'ensemble

    de

    la population n'est pas nécessairement juste. Selon Lipton

    (1995),

    parmi

    les plus pauvres, la

    part

    des

    dépenses pouvant faire

    l'objet d'économies

    d'échelle

    serait

    de l'ordre de

    10%,

    ce

    qui signifie

    que

    la valeur d'alpha devrait être plus

    élevée

    pour

    les pauvres.

    (21>

    L'estimation

    précise de ce paramètre

    n'est

    pas

    dans les

    objectifs de ce travail.

    Dans des

    analyses

    préliminaires, nous avons mesuré le niveau

    de

    vie

    avec

    les dépenses par

    équivalent

    adulte (en

    attribuant un

    poids

    unitaire aux adultes, un

    poids

    de 0,2 aux enfants

    de

    0 à 6 ans,

    de 0,3

    aux enfants

    de

    7 à 12

    ans

    et

    de 0,5

    aux enfants

    de

    13 à 17

    ans).

    Le

    coefficient de

    corrélation,

    au

    niveau individuel, entre les valeurs

    de cet indicateur et celles

    obtenues

    pour

    les

    dépenses

    par unité

    de

    consommation

    avec

    un

    paramètre

    d'élasticité-taille

    égal

    à 0,7 est

    très

    élevé (0,983

    au niveau

    national,

    supérieur

    à 0,970

    en

    milieu rural). Les

    résultats sont

    très

    proches de ceux obtenus

    avec

    le paramètre d'élasticité-taille, aussi bien

    pour la

    fécondité

    selon le

    niveau

    de vie que pour le classement des femmes

    par

    quintile.

  • 8/19/2019 Indicateurs de Niveau de Vie Et Mesure de La Relation Entre Pauvreté Et Fécondité

    12/33

    NIVEAU DE VIE ET RELATION ENTRE

    PAUVRETÉ

    ET

    FÉCONDITÉ

    97

    1

    gement. La prise en

    compte

    des économies d'échelle est moins justifiée

    ici, même si,

    par

    ailleurs,

    le

    calcul

    d'un nombre d'équivalents adultes pour

    tenir

    compte

    de

    la

    structure du ménage permettrait d'ajuster cet indicateur.

    Nous nous

    en

    tiendrons

    toutefois aux dépenses alimentaires par

    personne.

    La

    part

    des dépenses

    alimentaires

    La part des dépenses alimentaires dans les dépenses totales a également

    été proposée comme

    indicateur de

    niveau

    de

    vie.

    Son utilisation

    repose

    sur la

    loi

    d'Engel,

    selon laquelle

    les ménages les

    plus pauvres consacrent une plus

    grande part de leur budget à l'alimentation. Cet indicateur permet d'ignorer la

    taille du ménage, mais il

    nécessite

    des informations

    sur

    la totalité de son budget,

    en

    distinguant

    les

    dépenses alimentaires

    des

    autres

    dépenses.

    Nous

    le

    conserverons dans

    nos comparaisons, bien qu'il ait été critiqué comme indicateur

    du

    niveau de vie dans les pays en

    développement

    (Glewwe et Van der Gaag, 1990).

    L'indicateur

    composite

    Plusieurs auteurs ont construit

    des

    indicateurs composites

    par

    agrégation de plusieurs

    variables

    relatives à la possession de biens de

    con sommat i on ou aux

    caractéristiques

    du

    logement

    (Knodel et Prachuabmoh, 1973;

    Noumbissi et Sanderson, 1998;

    Rodgers et

    al., 1986).

    Les principaux

    arguments en

    faveur

    de ce type

    d'indicateurs sont,

    outre

    les

    lacunes des

    données

    sur les revenus ou les dépenses, leur caractère multi-dimensionnel et la

    relative

    simplicité

    de leur construction. Ce type d'indicateurs peut être calculé

    à partir

    d'une enquête

    démographique et

    de

    santé

    (EDS).

    Son

    utilisation

    pose

    néanmoins

    quelques

    problèmes,

    dont

    ceux

    du

    choix

    des

    variables

    et

    de

    leur

    poids dans l'indicateur, souvent

    déterminé

    de manière

    arbitraire.

    L'indicateur

    composite que

    nous utilisons

    dans ce travail est une

    somme pondérée de variables

    relatives

    à l'accès à l'eau, au type de W.C.,

    à

    la

    disponibilité de l'électricité,

    au

    nombre de pièces du logement

    et

    aux

    biens

    possédés par le ménage(22).

    Les

    autres indicateurs possibles

    D'autres

    indicateurs

    de niveau de vie

    peuvent

    servir à identifier les

    pauvres.

    Glewwe

    et

    Van

    der

    Gaag

    (1990)

    utilisent

    notamment

    la

    surface

    des terres possédées, ou

    encore

    des indicateurs

    anthropométriques,

    tels que

    l'indice

    taille-pour-âge

    des enfants. Nous

    ne

    disposons

    pas

    de données sur

    la

    surface des terres pour

    l'ensemble de l'échantillon.

    Par

    ailleurs, les

    indicateurs

    anthropométriques

    posent un problème

    de sélection

    dans l'analyse

    de

    la relation entre niveau

    de

    vie et fécondité, puisqu'ils ne

    sont

    mesurables

    que pour

    les ménages dans lesquels il

    y

    a des

    enfants

    de moins de 6 ans.

    C'est

    le

    cas

    pour tous

    les indicateurs de niveau de

    vie

    basés

    sur des

    caractéristiques

    des

    enfants ; nous

    n'y aurons

    donc pas

    recours

    dans

    ce travail.

    (22) La construction

    de

    l'indicateur est

    détaillée

    en annexe

    1.

  • 8/19/2019 Indicateurs de Niveau de Vie Et Mesure de La Relation Entre Pauvreté Et Fécondité

    13/33

    972 В. SCHOUMAKER

    II.

    - Comparaison des relations

    entre niveau

    de

    vie et fécondité

    Les relations entre

    niveau

    de

    vie et

    fécondité obtenues

    avec

    les

    neuf

    indicateurs

    en milieu

    rural,

    en

    milieu

    urbain et

    pour

    l'ensemble

    du

    pays

    sont reprises dans

    la

    figure 1.

    Il en ressort qu'en

    milieu rural,

    la

    relation

    peut

    varier

    sensiblement selon l indicateur

    utilisé.

    On observe

    par

    exemple

    une relation

    clairement négative

    lorsque le niveau de vie est mesuré par

    le revenu par personne

    (A)

    ou les dépenses par personne (B),

    mais

    elle

    est

    nettement

    moins claire lorsque le niveau de

    vie

    est mesuré par le revenu

    du

    ménage (F) ou

    les

    dépenses

    du

    ménage (G), puisque

    les

    différences

    de

    fécondité

    entre

    les

    femmes

    classées

    dans

    les quatre

    premiers

    quintiles sont

    alors

    très

    faibles.

    En

    milieu

    urbain

    et

    pour

    l'ensemble

    du

    pays,

    la

    relation

    semble moins affectée par le choix

    de

    l indicateur

    de

    niveau

    de vie,

    bien

    que des différences d'intensité subsistent.

    Quelle peut être

    l'origine des différences

    entre ces relations

    ? Par

    exemple,

    les écarts entre les

    mesures « par personne » et « par ménage »

    sont

    importants, ce qui,

    comme nous

    l'avons déjà

    souligné, était

    prévisible

    compte

    tenu de la relation

    qui existe

    entre

    parité et

    taille du

    ménage ; en

    outre, les

    différences

    sont plus marquées

    en

    milieu rural qu'en milieu

    urbain. Dans les

    pages

    qui suivent, nous cherchons

    à

    décomposer les

    différences

    entre ces

    relations afin de mettre

    en

    évidence leurs origines.

    Décomposition de l'écart de Les

    différences

    de fécondité obtenues se-

    fécondité

    obtenu avec deux

    Ion

    le recours à des

    indicateurs

    différents

    indicateurs

    différents

    de

    niveau

    de

    vie

    peuvent

    être

    sées en

    deux éléments

    : la proportion de

    femmes

    classées différemment

    par

    deux indicateurs

    et la

    différence de

    fécondité des femmes

    classées

    différemment.

    La méthode

    que

    nous utilisons

    repose

    sur

    un

    principe simple(23).

    Lorsque l'on

    classe

    les femmes dans des quintiles de niveau de vie avec

    deux

    indicateurs

    de

    niveau

    de

    vie

    différents,

    certaines femmes

    ne sont pas

    classées

    de la même manière. Par exemple, des femmes considérées comme

    pauvres (situées dans

    le premier

    quintile)

    selon

    un

    indicateur

    seront

    classées

    dans

    un

    autre

    quintile

    selon

    un

    autre indicateur. La proportion de femmes

    classées dans le quintile i avec l'indicateur

    A

    et dans le quintile

    j

    avec

    l'indicateur

    В peut s'interpréter comme une

    probabilité

    conjointe notée

    p

    (Ai

    ,

    B}).

    Au

    total, on

    a vingt-cinq catégories de femmes, en fonction

    du

    quintile

    dans

    lequel elles

    sont classées avec

    chaque

    indicateur

    A

    et

    B. À chaque catégorie

    de

    femmes correspond une parité moyenne

    que l'on notera

    f(At , B}).

    (23) Nous ne connaissons pas d'exemple

    d'application

    de la

    méthode

    proposée ici à

    ce

    problème

    ou

    à un problème comparable.

  • 8/19/2019 Indicateurs de Niveau de Vie Et Mesure de La Relation Entre Pauvreté Et Fécondité

    14/33

      Illustration non autorisée à la diffusion

    NIVEAU

    DE

    VIE ET

    RELATION ENTRE PAUVRETÉ

    ET FÉCONDITÉ 973

    Parité

    à 40-49 ans

    A - revenu par

    personne

    ; В - dépenses par

    personne

    ; С - dépenses alimentaires par

    personne

    ;

    D - dépenses par unité de consommation ; E - dépenses par adulte ; F - revenu

    du

    ménage ;

    G - dépenses

    du

    ménage ; H - part des dépenses alimentaires dans les dépenses totales ; I - indicateur

    composite

    Figure 1.

    - Relation entre niveau de vie (en

    quintiles)

    et fécondité pour neuf

    indicateurs de niveau de vie

    selon

    le lieu de résidence, Afrique du

    Sud,

    1993

    Source: enquête SAIHS, 1993

  • 8/19/2019 Indicateurs de Niveau de Vie Et Mesure de La Relation Entre Pauvreté Et Fécondité

    15/33

    974

    В. SCHOUMAKER

    La fécondité moyenne

    des femmes

    du quintile

    / avec

    l indicateur A

    (/(A,)) se calcule comme suit :

    5

    Jjp(Ai,Bj)-f(Ai,Bj)

    Étant

    donné

    que

    :

    5

    et que :

    P

    (Bj)

    on

    peut réécrire

    [1] comme

    suit :

    5

    7=1

    La

    fécondité

    des

    femmes

    du

    quintile i

    selon

    l indicateur

    A

    est

    donc

    la moyenne

    pondérée des

    fécondités

    des femmes

    classées

    dans le

    quintile

    i selon

    A

    et dans le

    quintile j

    selon

    B, les

    pondérations

    étant les probabilités

    conditionnelles qu'une

    femme

    classée dans le quintile

    j

    par В

    soit classée

    dans

    le

    quintile i

    par

    l'indicateur

    A.

    De

    la

    même manière, la fécondité moyenne des

    femmes

    du quintile

    j

    selon l indicateur

    В

    s'écrit :

    Les

    probabilités

    conditionnelles

    obtenues

    pour

    le

    revenu par

    personne

    (A)

    et

    le revenu du ménage (B) sont reprises dans le tableau 2. Elles

    indiquent la correspondance

    entre le

    classement des

    femmes

    selon ces deux

    indicateurs, les colonnes correspondant aux

    quintiles

    de revenu

    du

    ménage

    (Bj),

    et les lignes aux

    quintiles

    de revenu

    par

    personne (A,)(24). La diagonale

    contient

    les proportions de femmes

    de

    chaque

    quintile classées

    de la même

    manière

    par

    les deux indicateurs.

    Par exemple,

    78 %

    des femmes

    classées

    dans le premier

    quintile

    de revenu par personne sont également

    classées

    (24)

    La somme des éléments d'une colonne ou d'une

    ligne doit être égale à 1 (100%).

    Les

    légères différences dans

    les

    totaux

    proviennent

    des chiffres arrondis.

  • 8/19/2019 Indicateurs de Niveau de Vie Et Mesure de La Relation Entre Pauvreté Et Fécondité

    16/33

      Illustration non autorisée à la diffusion

    Illustration non autorisée à la diffusion

    NIVEAU

    DE

    VIE ET RELATION ENTRE

    PAUVRETE

    ET

    FECONDITE

    975

    Tableau 2. -

    Répartition

    des femmes

    âgées

    de 40 À 49 ans

    selon

    le

    quintile

    de revenu

    par

    personne (a)

    et

    selon le

    quintile

    de revenu du

    ménage

    (b),

    Afrique

    du Sud, 1993

    >nne

    g

    о.

    Revenu

    par

    (A

    Quint

    1

    2

    3

    4

    5

    Revenu

    du

    ménage

    (B)

    Quintile (j)

    1

    P(B\

    P(B\

    p(Bi

    Ai) = 0,78

    A2)

    = O,17

    A3)

    =

    0,05

    0,01

    0,00

    Source

    :

    enquête

    SAIHS,

    993.

    2

    p(Bi

    p(B2

    Ai) = 0,19

    Ai) =

    0,49

    0,23

    0,08

    0,00

    3

    0,03

    0,29

    0,45

    0,21

    0,02

    4

    0,00

    0,05

    0,26

    0,56

    0,14

    5

    0,00

    0,00

    0,01

    0,15

    p(B5 A5) = 0,84

    dans le premier quintile de revenu du ménage. L'intersection de

    la

    première

    ligne et

    de la deuxième colonne (p

    (B2 \Ar))

    indique la

    proportion des

    femmes classées dans le premier quintile de revenu

    par

    personne qui sont

    classées

    dans

    le deuxième

    quintile de revenu du ménage

    (19%).

    Cette

    proportion est aussi égale à la proportion des femmes

    classées

    dans le

    deuxième

    quintile

    de revenu

    du ménage qui sont classées

    dans le premier

    quintile de revenu

    par

    personne (p

    (A{

    I B2)),

    puisque

    les

    distributions

    marginales

    (p (Ai)

    et

    p

    (5,)) sont

    identiques

    et

    uniformes

    pour

    A

    et

    B.

    Les

    parités

    moyennes

    de

    chacune

    des

    vingt-cinq

    catégories

    de

    femmes

    sont

    reprises dans le

    tableau 3. Les

    femmes

    classées

    dans

    le

    premier

    quintile

    selon les deux

    indicateurs de niveau de vie ont 5,5 enfants en

    moyenne

    Tableau 3.

    -

    Parité des femmes âgées de 40 À 49 ans selon leur classement en

    quintiles

    de revenu par

    personne (a)

    et

    de revenu

    du ménage

    (b),

    Afrique

    du

    Sud, 1993

    с

    g

    о.

    Revenu

    par

    (A

    Quint

    1

    2

    3

    4

    5

    f(Bj)

    Revenu du ménage

    (B)

    Quintile (j)

    1

    /(fii,Ai)

    =

    5,5

    /(fi,,A2) = 3,5

    /(fil, Аз)

    =1,8

    /(fii,A4) = 4,5

    f(B\) = 5,0

    2

    /(fî2,A,)

    =

    6,l

    /№,A2) = 4,9

    3,4

    2,8

    f(B2) = 4,6

    3

    6,3

    5,6

    4,2

    2,7

    3,0

    4,3

    4

    3,8

    4,8

    3,5

    2,2

    3,7

    5

    7,1

    4,0

    2,3

    2,6

    F(Ai)

    /(Ai)

    = 5,6

    /(A2)

    = 4,8

    4,1

    3,3

    2,3

    4,1

    Source

    :

    enquête

    SAIHS,

    1993.

  • 8/19/2019 Indicateurs de Niveau de Vie Et Mesure de La Relation Entre Pauvreté Et Fécondité

    17/33

    976

    В. SCHOUMAKER

    (f{Bx, Ax)).

    Les

    femmes

    classées

    dans le premier

    quintile

    de revenu par

    personne et dans le deuxième

    quintile

    de revenu du

    ménage

    (f(B2,Ax))

    ont

    6,1 enfants

    en moyenne, alors

    que

    celles classées dans

    le

    premier

    quintile

    de

    revenu

    du

    ménage

    et

    dans

    le

    deuxième

    quintile

    de

    revenu par

    personne

    (f(Bl,A2))

    ont,

    en

    moyenne,

    3,5

    enfants.

    Ces écarts

    signifient que

    les

    femmes

    qui

    ont un niveau de

    vie

    supérieur en

    termes

    de revenu

    du

    ménage par rapport à leur niveau de vie en termes

    de

    revenu par personne

    ont

    une

    fécondité plus

    élevée

    que les

    femmes pour

    lesquelles

    la situation

    est inverse.

    En

    nous basant

    sur

    les

    relations

    [4]

    et

    [5],

    la

    différence de fécondité

    selon deux indicateurs A

    et В pour un

    quintile к

    s'écrit

    :

    f(Ak)

    -f(Bk)

    =

    -f(Ak,

    •/(A/,

    Bk) [6]

    Étant donné que :

    On a:

    p(Ak\Bk)=p(Bk\Ak) [7]

    f(Ak)

    -f(Bk)

    = Bj)

    -f(Ak ,

    \Ai)-f(Ai,Bk)

    [8]

    Compte tenu du fait que :

    5 5

    [9]

    La relation

    [8]

    devient :

    f(Ak)-f(Bk)

    =

    [l-p(Ak\Bk)]

    P (5*1 A,-)

    [10]

    On peut

    réécrire

    plus

    simplement

    cette

    relation

    sous

    la

    forme

    suivante

    :

    /(A*)

    -f(Bk)

    =

    *

    (Ak) -f [11]

  • 8/19/2019 Indicateurs de Niveau de Vie Et Mesure de La Relation Entre Pauvreté Et Fécondité

    18/33

    NIVEAUDE VIE ET RELATION

    ENTRE PAUVRETÉ

    ET

    FÉCONDITÉ

    977

    où :

    M£B=[[-p(Ak\Bk)] [12]

    et

    :

    5 5

    X p

    (Ak

    I Bj) -f(Ak, Bj) %p(Bk\

    Ai)

    -f(Ai

    , Bk)

    M^B est

    la

    proportion de femmes classées

    différemment

    selon les

    deux

    indicateurs pour le

    quintile к, c'est-à-dire

    la proportion des femmes

    classées

    dans

    le

    quintile

    к

    par

    un

    indicateur qui

    ne

    sont

    pas

    classées

    dans

    ce

    même quintile

    par l'autre indicateur.

    /

    (Ak)

    est la fécondité moyenne

    des femmes

    classées

    dans le

    quintile

    к par

    l indicateur A

    et

    classées

    dans

    un

    autre

    quintile par l indicateur В ;

    /*

    (Bk)

    est la fécondité moyenne des

    femmes

    classées dans

    le

    quintile к

    par

    l indicateur

    В et

    classées dans

    un

    autre

    quintile par

    l'indicateur

    A.

    La différence de fécondité des

    femmes

    du quintile к selon deux

    indicateurs de niveau de vie est donc égale au produit de deux

    éléments

    :

    la

    proportion

    de femmes

    classées

    différemment par les deux

    indicateurs

    et

    la différence de fécondité des

    femmes

    classées

    différemment.

    Comparaison des relations

    Nous comparons les

    relations

    entre niveau

    de

    vie et

    fécondité selon entre

    niveau

    de vie

    et fécondité

    deux indicateurs

    :

    le

    premier

    quintile

    en

    deux

    étapes.

    Dans

    un

    premier temps, nous comparons

    la

    fécondité des femmes

    du

    premier quintile,

    soit

    les femmes les plus

    pauvres,

    selon différents indicateurs

    de

    niveau

    de

    vie. Dans un second temps,

    nous comparerons les différences entre relations à l'aide d'un indice

    de

    dissimilarité pour l'ensemble de

    la

    relation entre niveau de vie

    et

    fécondité.

    Nous

    réécrivons

    la

    relation

    [11]

    pour

    les

    femmes

    du

    premier

    quintile,

    en considérant maintenant la

    valeur absolue de

    la différence

    de fécondité

    :

    rAB

    =

    /*

    (A,)

    _ ■MiD\ [14]

    Pour

    chaque

    paire

    d'indicateurs,

    la différence de fécondité des

    femmes

    du

    premier

    quintile

    (/ffi) est décomposée en deux

    éléments

    : la

    proportion de femmes

    classées

    différemment (Mffi) et la

    valeur

    absolue de la

    différence de fécondité des femmes

    classées

    différemment (Z)ffi). La

    figure 2 reprend en ordonnées

    la

    proportion de

    femmes

    classées

    différemment

    et, en abscisses, la différence

    de

    fécondité des femmes

    classées

    dif-

  • 8/19/2019 Indicateurs de Niveau de Vie Et Mesure de La Relation Entre Pauvreté Et Fécondité

    19/33

      Illustration non autorisée à la diffusion

    978

    В. SCHOUMAKER

    Proportion de

    femmes

    du premier quintile classées

    différemment

    (%)

    — 5

    \ N \

    % 10

    15

    20

    \ \

    \

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    ^2*7 У. Ц36 V* 30VS6

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    5 10 15 20 30

    I I

    с - Ensemble

    Différence

    de fécondité des

    femmes

    classées différemment

    Figure 2. - Décomposition des différences de fécondité des femmes du

    premier quintile entre paires d'indicateurs de

    niveau

    de vie

    selon

    le lieu de résidence,

    Afrique

    du

    Sud,

    1993

    Note :

    la

    fécondité est mesurée par

    la

    parité

    moyenne à 40-49 ans. Chaque point

    représente une paire d'indicateurs

    de niveau de

    vie.

    Les 36

    paires d'indicateurs sont

    définies dans le tableau 4.

    Les courbes

    d'iso-différences

    permettent de mesurer

    la

    différence relative

    de

    fécondité

    des

    femmes du 1er quintile pour chaque paire d'indicateurs.

    Source:

    enquête SAIHS, 1993.

  • 8/19/2019 Indicateurs de Niveau de Vie Et Mesure de La Relation Entre Pauvreté Et Fécondité

    20/33

    NIVEAU

    DE

    VIE ET RELATION ENTRE

    PAUVRETÉ

    ET

    FÉCONDITÉ

    979

    féremment

    (voir tableau 4

    pour

    les valeurs)(25). Chaque

    point représente

    l'une des

    trente-six

    paires d'indicateurs. Sur

    ces

    figures

    sont

    également

    tracées des

    courbes

    d'iso-différences,

    telles

    que

    tout

    point

    se

    trouvant à

    droite de la courbe correspond à une paire d'indicateurs

    pour

    laquelle la

    différence de

    fécondité

    des

    femmes

    du

    premier

    quintile

    est

    supérieure

    à

    la valeur indiquée

    par

    la

    courbe(26).

    Les

    proportions

    de femmes

    classées

    différemment

    Ces figures montrent

    que

    les proportions de

    femmes

    classées

    différemment

    par

    deux indicateurs sont fort variables.

    Un

    nombre

    important

    de

    paires d'indicateurs (deux

    tiers

    en milieu rural,

    un tiers

    en milieu

    urbain,

    environ 40%

    pour

    l'ensemble

    du

    pays) classent conjointement moins de

    la

    moitié

    des femmes dans le premier quintile.

    Il

    est donc

    clair

    que

    le

    choix de l'indicateur est important

    pour

    identifier les pauvres.

    En

    milieu

    rural,

    par

    exemple,

    à

    peine

    10%

    des

    femmes

    considérées

    comme pauvres

    selon les dépenses alimentaires par personne (C) le

    sont

    aussi selon la part

    des dépenses alimentaires (H) ; cette proportion est également faible

    en

    milieu

    urbain où

    elle

    atteint un

    peu

    moins

    de 25 %.

    Ceci

    confirme les

    critiques formulées

    à

    diverses

    reprises à

    rencontre de la

    part des

    dépenses

    alimentaires pour la mesure

    du

    niveau

    de

    vie

    (Glewwe

    et Van der Gaag,

    1990). Soulignons également

    que

    les proportions de

    femmes

    classées

    différemment

    sont

    relativement

    élevées dans les

    combinaisons où

    intervient

    l'indicateur composite.

    En revanche, certaines paires

    d'indicateurs

    classent

    une

    proportion

    importante

    de

    femmes

    de

    la

    même manière.

    Par

    exemple,

    près

    de 90

    %

    des femmes sont

    classées conjointement

    dans le premier

    quintile

    selon les

    dépenses

    par

    personne (B) et les dépenses

    par unité

    de consommation

    (D),

    en

    milieu

    urbain comme en

    milieu

    rural. De même, environ 75 % des

    femmes

    sont conjointement classées

    dans

    le premier quintile de

    dépenses

    par personne

    (B) et de dépenses

    alimentaires

    par personne (C).

    En

    milieu rural et pour

    l'ensemble du

    pays,

    plus

    de

    70% des femmes considérées comme pauvres

    selon

    le revenu par personne

    (A)

    le

    sont

    également

    selon

    le revenu

    du

    ménage (F) (paire 5),

    soit

    une proportion

    supérieure

    à celle observée

    pour

    la paire revenu par personne (A) et dépenses par personne (B) (paire 1).

    Alors

    que le

    sens commun voudrait

    que le

    revenu

    par

    personne

    et

    les

    (25^ Des écarts types, tenant compte

    de

    l'effet

    de

    grappe lié au

    plan de

    sondage,

    ont

    été

    calculés

    pour

    les fécondités moyennes

    des femmes

    du premier

    quintile

    par la

    technique du

    jackknife.

    Cette méthode

    est

    basée sur le principe

    de pseudo-réplication de sous-

    échantillons, à

    partir

    desquels

    on

    estime la variabilité de l'estimateur. Cela permet d'obtenir

    des

    estimations de

    variances

    dans

    des

    plans de

    sondage

    complexes, et

    également

    pour

    des

    paramètres dont la variance ne peut se

    calculer de

    manière analytique (Lee et al., 1989;

    DHS,

    1996). Le

    tableau 4

    indique le degré

    de

    significativité

    des

    différences

    de

    fécondité

    des

    femmes du premier quintile.

    (26) II s'agit

    de courbes

    d'iso-différences

    relatives.

    Une courbe correspond à un

    pourcentage

    de la parité moyenne des femmes de

    40-49

    ans

    dans

    la

    population

    considérée.

    Par

    exemple,

    en milieu

    rural,

    la

    courbe

    à 10% correspond à /i = 10% de la parité moyenne en

    milieu rural (5,09

    enfants),

    soit

    0,51 enfant.

    On

    peut lire cette valeur sur

    la

    courbe

    d'iso-

    différence

    pour

    M\ =

    100%.

  • 8/19/2019 Indicateurs de Niveau de Vie Et Mesure de La Relation Entre Pauvreté Et Fécondité

    21/33

     

    I  l  l   u s  t  r  a t  i   on n on  a u t   or i   s  é  e  à  l   a  d i  f  f   u s i   on 

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  • 8/19/2019 Indicateurs de Niveau de Vie Et Mesure de La Relation Entre Pauvreté Et Fécondité

    22/33

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  • 8/19/2019 Indicateurs de Niveau de Vie Et Mesure de La Relation Entre Pauvreté Et Fécondité

    23/33

    982 В. SCHOUMAKER

    dépenses

    par personne

    identifient

    comme pauvres à

    peu

    près les mêmes

    femmes,

    on voit

    ici

    que

    le revenu du ménage aboutit à un

    classement

    plus

    proche

    de

    celui

    du revenu

    par

    personne

    que ce n'est

    le cas avec les

    dépenses

    par personne(27).

    En résumé,

    ces

    résultats

    indiquent clairement

    que le

    choix de

    l'indicateur

    importe

    pour

    identifier

    les pauvres et ils

    confirment

    des résultats

    tels

    que

    ceux

    obtenus par Glewwe et Van der

    Gaag

    (1990) pour la Côte

    d'Ivoire. L'influence du choix de l indicateur semble

    par

    ailleurs plus

    importante

    en milieu

    rural

    qu'en milieu

    urbain, la

    proportion de

    femmes

    classées

    de

    la

    même manière

    étant

    plus

    élevée en

    milieu urbain qu'en milieu

    rural

    pour la

    grande majorité des combinaisons d'indicateurs de niveau de

    vie. Nous reviendrons

    brièvement

    sur ce

    point.

    Les

    différences

    de

    fécondité

    des femmes

    classées

    différemment

    Un deuxième

    élément

    qui ressort clairement de

    ces

    figures et du

    tableau 4 est le fait

    que

    la différence de fécondité des

    femmes

    classées

    différemment est,

    pour

    certaines paires

    d'indicateurs,

    très importante.

    Par

    exemple, en

    milieu

    rural,

    elle

    est

    de

    près de 4

    enfants

    lorsque l'on

    recourt

    aux dépenses par

    unité de consommation

    (D) et aux dépenses

    du

    ménage

    (G) (paire

    24), ce

    qui

    signifie que

    les

    femmes considérées

    comme pauvres

    (dans

    le premier quintile) selon

    les dépenses

    par

    unité de consommation

    mais pas

    selon

    les

    dépenses

    du

    ménage ont en

    moyenne

    4

    enfants de plus

    que

    les

    femmes

    considérées comme pauvres selon les dépenses du ménage

    mais pas selon les dépenses

    par

    unité de consommation.

    Les

    différences

    sont,

    comme

    prévu, importantes

    pour

    les

    comparaisons

    d'indicateurs

    «par

    personne» et «par ménage». En milieu rural,

    on relève

    quatre paires

    d'indicateurs (paires 5,

    13,

    19 et 24) pour lesquelles la différence de fécondité

    des

    femmes

    classées différemment

    est

    supérieure à 2,5

    enfants

    : chacune

    concerne

    une

    comparaison

    entre deux indicateurs de niveau de vie ayant comme

    dénominateur une fonction différente

    du

    nombre de membres

    du

    ménage(28).

    À

    l'inverse,

    pour

    certaines paires, la

    différence de

    fécondité

    des

    femmes

    classées différemment est

    relativement

    faible.

    C'est notamment

    le

    cas

    pour la comparaison

    entre

    revenu par personne et dépenses par

    personne (paire

    1),

    entre

    revenu par

    personne

    et dépenses alimentaires

    par

    personne (paire

    2) ou encore,

    entre revenu du

    ménage et dépenses

    du

    ménage (paire

    31).

    Les

    dénominateurs

    sont

    ici

    identiques

    pour

    les deux

    indicateurs. Soulignons

    enfin

    que la différence de

    fécondité

    des femmes

    classées

    différemment est

    relativement

    faible

    en

    milieu

    urbain

    pour

    les

    comparaisons

    entre

    l'indicateur composite

    et

    les dépenses

    par unité

    de consommation

    (paire 26) ou les

    dépenses

    alimentaires

    par

    personne (paire

    21).

    Ceci est

    intéressant à souligner dans la mesure où,

    bien

    que

    l'indicateur

    composite classe

    une proportion

    relativement

    faible de femmes de la

    même manière que ces

    (27) Un phénomène similaire a été mis en évidence en Côte d'Ivoire par Glewwe et

    Van der Gaag (1990).

    (28) On observe globalement le

    même schéma

    en

    milieu urbain, bien que

    les

    différences

    soient moins

    importantes.

  • 8/19/2019 Indicateurs de Niveau de Vie Et Mesure de La Relation Entre Pauvreté Et Fécondité

    24/33

    NIVEAU DE

    VIE ET

    RELATION

    ENTRE

    PAUVRETÉ

    ET

    FÉCONDITÉ 983

    deux

    indicateurs, il

    ne

    semble

    pas

    «sélectionner»

    celles-ci en fonction de

    leur fécondité par rapport à ces

    deux

    indicateurs. En revanche, il

    semble que

    cela ne

    soit

    pas

    le

    cas en

    milieu

    rural,

    la sélection en fonction de la

    fécondité semble plus forte par rapport aux indicateurs « par personne »

    que

    par

    rapport

    aux

    indicateurs

    «par ménage».

    L'écart

    de fécondité

    des

    femmes classées

    différemment selon

    les

    indicateurs «par ménage» et «par

    personne»

    est

    notamment

    lié au fait

    que

    le

    classement

    différent des femmes selon ces deux types

    d'indicateurs est une fonction du nombre de personnes constituant le ménage.

    Ce nombre étant positivement corrélé à

    la

    fécondité des femmes du

    ménage, les

    femmes

    classées différemment par deux indicateurs sont

    sélectionnées

    en

    fonction de leur

    fécondité.

    C'est

    intuitivement

    évident,

    mais

    la

    relation n'est

    pas

    aussi directe

    qu'il

    y

    paraît

    de

    prime

    abord(29).

    Relation

    entre

    le

    classement

    différent

    des

    femmes

    et

    la

    différence de

    fécondité

    L'intérêt

    majeur de

    ces

    comparaisons est

    de

    montrer

    qu'à

    deux

    indicateurs qui classent

    conjointement

    une proportion importante de femmes

    dans le premier

    quintile peuvent correspondre

    des niveaux

    de

    fécondité

    fort différents pour

    les

    femmes

    de chacun de ces

    quintiles,

    du fait de l'écart

    de fécondité des

    femmes

    classées

    différemment

    par les deux indicateurs.

    Ainsi, on remarque

    sur

    la figure 2

    que

    les paires d'indicateurs pour

    lesquelles la différence

    de

    fécondité des femmes

    du

    premier

    quintile

    est la

    plus importante classent

    conjointement

    dans le premier quintile une

    proportion de

    femmes

    similaire aux autres paires, voire plus importante.

    En

    milieu

    rural,

    par

    exemple,

    plus

    de

    70%

    des

    femmes

    considérées

    comme

    pauvres selon le revenu par personne le

    sont

    aussi selon le revenu

    du

    ménage (paire 5), alors que la différence de fécondité des femmes

    du

    premier

    quintile

    selon

    chacun de ces indicateurs

    (0,92

    enfant) est comparable

    à

    celle que l'on

    observe

    dans

    la

    comparaison entre

    les dépenses

    alimentaires

    par personne et la part des dépenses alimentaires (0,85 enfant),

    pour

    laquelle à peine 10% des

    femmes

    sont classées dans le premier quintile

    par

    les deux indicateurs.

    Ce

    qui

    est

    en

    cause

    ici est donc l'importance de

    l'écart de fécondité des femmes

    classées différemment.

    Ceci

    suggère

    que la

    proportion

    de

    femmes classées conjointement

    dans

    le

    premier

    quintile

    n'est

    pas

    déterminante

    pour

    la

    correspondance

    de

    la

    fécondité des

    femmes du

    premier quintile

    selon

    deux

    indicateurs

    ; il

    semble que

    c'est

    surtout

    la différence de

    fécondité

    des

    femmes

    classées

    différemment

    qui

    influe sur l'écart

    de

    fécondité. L'examen des

    corrélations (tableau

    5)

    entre

    la

    différence

    de fécondité

    des

    femmes

    du

    premier

    quintile

    (/]) et

    ses

    deux composantes {Mx et Dx)

    montre

    en effet une

    relation

    étroite