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Par Idrissa Yaya DIANDY
POLITIQUE DE DÉVELOPPEMENTPOLITIQUE DE DÉVELOPPEMENT INDUSTRIEL ET RÉDUCTION DE LAINDUSTRIEL ET RÉDUCTION DE LA
PAUVRETÉPAUVRETÉ : :
LE CAS DU SÉNÉGALLE CAS DU SÉNÉGAL
INTRODUCTION
Plusieurs décennies après les indépendances, le Sénégal, malgré la mise en œuvre de
plusieurs stratégies de développement, n’a pas encore réellement enclenché un processus
de croissance économique capable de générer un développement stable et durable. La
pauvreté continue de poser un problème important et le pays demeure plus que jamais
dans la liste des «pays les moins avancés» (PMA).
Face à cette situation, la politique de développement économique au Sénégal, ces
dernières années, est fortement orientée par un contexte national marqué par la mise en
oeuvre d’un Document de Stratégie de Lutte contre la Pauvreté (DSRP) qui s’est engagé
dans l’intensification de la croissance (Stratégie de Croissance Accélérée), la dynamique
de développement régional (UEMOA, CEDEAO etc.) et continental (NEPAD notamment)
pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD).
Seulement, pour réussir ce pari de développement, en particulier celui consistant à réduire
de moitié la proportion de la population vivant, du fait de son revenu, sous le seuil de
pauvreté, le pays doit s’inscrire dans une dynamique de croissance. En conséquence, il
faudrait, selon les estimations, que le PIB par habitant croisse au moins de 7 % par an.
Aussi, les progrès réalisés pour l’atteinte des OMD au niveau national doivent se faire
dans une parfaite synergie entre tous les acteurs au développement. Mais elles doivent
aussi se faire au niveau sectoriel, ce qui place la lutte contre la pauvreté par le
développement industriel comme un défi majeur et un grand axe de la politique
économique du Sénégal, d’autant plus que ce secteur n’a pas encore pleinement joué son
rôle structurant pour l’économie et est loin d’épuiser son potentiel en termes de croissance
et de création d’emplois.
Pourtant, dans les années 1960, le Sénégal possédait le tissu industriel le plus développé
d’Afrique de l’Ouest. En outre, le secteur bénéficiait initialement d'une productivité élevée.
Cependant, au fil des ans, la productivité, notamment celle du travail, a fortement déclinée
alors qu'elle augmentait dans nombre d'autres pays. Le tissu industriel, qui s’était maintenu
tant bien que mal jusqu'à la fin des années 1970, a vu finalement sa croissance chuter.
Par la suite, la Nouvelle Politique Industrielle (NPI) entamée en 1986, en voulant
enclencher un processus de libéralisation sans doute prématuré et mal élaboré, a fait
payer un lourd tribu à l’économie toute entière : faillites, pertes d’emplois.
2
Il apparaît aujourd’hui que le retour de la compétitivité et la croissance de l’industrie
redeviennent des priorités pour le pays qui s’est engagé définitivement dans un combat
contre la pauvreté. De ce fait, l’adoption de politiques et programmes appropriés est un
impératif pour accompagner le décollage industriel.
Notre étude se déroule en deux phases :
- La première partie consiste en une revue des politiques de développement industriel
et d’appui au secteur privé mises en œuvre au Sénégal depuis l’année 2000. Une
présentation du contexte macroéconomique et de la situation macro-industrielle a été faite
au préalable.
Cette partie permet d’avoir une vision d’ensemble cohérente de la politique industrielle
ainsi que les actions menées et les défis à surmonter.
- La deuxième partie présente le nouveau cadre de planification des activités de
développement du Système des Nations Unies au Sénégal pour la période 2007-2011,
l’UNDAF, tout en montrant la contribution de l’ONUDI dans la réalisation de ce dernier.
Cette partie aborde aussi les perspectives de politique industrielle pour le pays, à travers
notamment les projets en cours de l’ONUDI.
Ce présent rapport est complété par une bibliographie et des annexes constituées
essentiellement d’éléments tirés des documents de politiques et stratégies de
développement industriel du Gouvernement du Sénégal, mais aussi des Organismes du
Système des Nations Unies.
3
I. LA POLITIQUE INDUSTRIELLE AU SÉNÉGAL : CONTEXTE
MACROÉCONOMIQUE ET STRATÉGIES DE MISE EN ŒUVRE
1. CONTEXTE MACROÉCONOMIQUE ET BREF DIAGNOSTIC DU SECTEUR
INDUSTRIEL
1.1. LA POLITIQUE INDUSTRIELLE : UNE RÉTROSPECTIVE
Au lendemain de l’accession à la souveraineté nationale, le Sénégal hérite, à l’instar de
ses voisins, d’une économie essentiellement agricole et d’un secteur manufacturier
relativement mieux développé que celui de ses concurrents. Durant les deux premières
décennies qui suivirent les indépendances, l’Etat s’était proposé d’être le moteur du
développement économique du pays. Un fort protectionnisme et un interventionnisme
étatique caractérisent la période allant de 1960 à 1979. La mainmise de l’Etat sur le
secteur de l’industrie s’étendait même jusqu’à quelques groupes étrangers, notamment
français. Ce dessein sera facilité par la conjonction de plusieurs facteurs tels que les flux
massifs de pétrodollars, ou encore l’envolée des prix des matières premières. Ceux-ci
permirent de mettre en place un très vaste secteur constitué de sociétés publiques et
parapubliques. Ces unités industrielles sous le pouvoir économique de l’Etat étaient peu
diversifiées. Des industries alimentaires aux industries extractives et chimiques, en
passant par le raffinage du pétrole, l’électricité, l’eau et le secteur bancaire, presque tout
était sous le contrôle de l’Etat.
Ainsi, les initiatives de développement industriel se sont faites essentiellement sur deux
axes :
Par une politique de développement d’unités de transformation des ressources
locales (arachide, poisson, phosphate, coton, etc.)
Par la création d’unités de production des biens traditionnellement importés
(industrie de substitution aux importations).
Jusqu’en 1970, le secteur connaît une relative croissance, mais reste encore faiblement
diversifié. Et dans le souci de rendre cette croissance plus effective et d’impulser la
diversification de l’industrie, les interventions de l’autorité publique évoluent dans un sens
plus institutionnel. Ainsi, il y a eu la création du statut de la Zone Franche Industrielle en
1974, les réadaptations du code des impôts et du code des investissements. En
conséquence, jusqu’en 1975, le secteur industriel était caractérisé par de nouvelles
4
possibilités d’import-substitution, le développement des sous-secteurs d’exportation et le
rôle encore déterminant de l’Etat dans les décisions d’investissement.
Malgré l’arsenal de mesures d’incitations à l’investissement et à la production, l’industrie
sénégalaise allait sombrer dans une crise sans précédent à partir de la seconde moitié des
années 1970 jusque dans les années 1980. Face à cette situation, le Sénégal a été l’un
des tous premiers pays sous ajustement structurel à abandonner, sous la tutelle des
institutions de Bretton Woods, la stratégie d’import-substitution. Malgré que le Plan de
Redressement Economique et Financier (PREF) de 1980-1984 ait quelque peu permis de
résorber les déséquilibres macroéconomiques, il a fallu attendre 1986 pour voir une
politique industrielle clairement définie avec des objectifs précis : la Nouvelle Politique
Industrielle (NPI), qui constitue la première tentative d’ajustement du secteur industriel.
Adoptée et mise en application la même année, elle ambitionnait de désengager l’Etat des
activités industrielles, de promouvoir les exportations grâce à des gains de compétitivité,
de modifier la structure des productions industrielles afin d’obtenir une plus haute valeur
ajoutée et de rendre le tissu industriel plus dense. Le diagnostic des tenants de la
libéralisation reposait sur le constat que les stratégies d’intervention étatique et de
protection précédant l’Ajustement avaient profondément altéré les mécanismes de marché.
Ainsi, des mesures de suppression de barrières tarifaires furent appliquées.
Cependant la NPI a été un échec pour plusieurs auteurs. La faiblesse des dispositifs
institutionnels qui ont entouré la réforme tranche nettement avec la rigueur et la célérité de
l’application des remèdes préconisés. Des revirements ont souvent été notés, notamment
dans la remise en cause de la réduction du tarif douanier intervenu en 19881.
Par la suite, la dévaluation du franc CFA intervenue en 1994 a vu le Sénégal se lancer
dans une série de programmes d’ajustement et de réformes dans le but de remettre à jour
les facteurs pouvant assurer une croissance forte et durable. L’espoir a pu renaître avec le
programme de restauration de la compétitivité, et donc des performances industrielles,
contenu dans le PASCO (Programme d’Ajustement Structurel et de Compétitivité du
secteur privé) élaboré au lendemain de la dévaluation. Il s’agissait de profiter de
l’environnement favorable de la dévaluation pour corriger les distorsions héritées des
politiques passées.
Ces différentes expériences en matière de politique industrielle expliquent sans nul
doute l’environnement actuel des industries sénégalaises.
1 Le gouvernement était revenu sur la réduction du tarif douanier dont le taux légal moyen des taxes sur les importations était à nouveau fixé à 90% alors qu’il avait été ramené de 98% à 68% entre 1986 et 1988.
5
1.2. EVOLUTION DE LA SITUATION MACRO – INDUSTRIELLE
De 1960 à 1993, la croissance annuelle moyenne de l’économie est à environ 2,7 %
par an (ANSD, 2008), soit en dessous du taux de croissance démographique (2,9% l’an
sur la période). Cette faible croissance s’est traduite par une baisse des revenus réels par
tête et de l’emploi ainsi que par une augmentation des inégalités. Cette situation de crise
économique et sociale a amené, le Sénégal et ses partenaires de l’Afrique de l’Ouest et du
Centre à réviser la parité de leur monnaie commune par rapport au franc français2.
Après la dévaluation du franc CFA intervenue en 1994, l’économie a renoué avec la
croissance pour une progression moyenne du PIB de 4% entre 1997 et 2002. Ce
redressement de la croissance est imputable au regain de compétitivité de certains
produits d’exportation notamment les produits halieutiques, les produits arachidiers, les
phosphates, etc.).
Quelques indicateurs macroéconomiques pour le Sénégal
97-2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009
Croissance du PIB réel (en %) 4 6,7 5,9 5,6 2,3 4,7 2,5 3,1
PIB par habitant (en dollar US) 446 474 490 506 505 517 518 521
Exportations (en % du PIB) 28,2 26,6 27,1 27,0 25,6 25,5 24,9 21,3
Importations (en % du PIB) 36,2 38,7 39,8 42,4 43,1 47,9 47,4 41,1
Source : Données reconstituées à partir de statistiques du FMI, « World Economic and Financial
Surveys, Regional Economic Outlook, Sub-Saharan Africa », Octobre 2008.
Note : La partie grise correspond à des projections.
En outre, ces dernières années ont été marquées par une période de croissance sans
précédent, tournant autour de 5%, avec 6,7% notamment en 2003. Cependant, la
succession des crises au niveau mondial a fortement contribué à fragiliser cette bonne
dynamique. D’abord les crises énergétiques et alimentaires, ensuite la crise financière
2 Document de Stratégie pour la croissance et la Réduction de la Pauvreté 2006-2010, Octobre 2006.
6
actuelle font revoir à la baisse périodiquement les prévisions des institutions
internationales en matière de performances économiques.
Ainsi, les résultats économiques et financiers enregistrés ces dernières années restent
encore insuffisants pour atteindre les OMD. On est encore loin de l’objectif d’au moins 7%
de croissance nécessaire pour créer suffisamment d’emplois sur le marché du travail,
améliorer significativement les conditions de vie des ménages et réduire la pauvreté de
moitié en 2015. De plus, le revenu par tête demeure l’un des plus bas au monde (moins de
600 $ US).
Le secteur privé, qui est devenu le moteur de la croissance dans les pays développés, est
confronté à un certain nombre de contraintes structurelles au Sénégal. Ces contraintes
concernent surtout la persistance de barrières administratives à la création et au
fonctionnement des entreprises, les lenteurs et incertitudes liées aux procédures juridiques
et judiciaires, la faible productivité des facteurs de production, le niveau relativement élevé
des coûts de production, le difficile accès au financement et au foncier, ainsi que la faible
diversification de la production.
Pourtant, l’industrie sénégalaise est pour l’essentiel entre les mains du secteur privé. Ce
secteur est composé de près de 500 entreprises dont environ 90% se situent à Dakar.
L’agroalimentaire regroupe 25% des entreprises, suivi par le secteur de la chimie (15%) et
les industries mécaniques (13%). Le secteur du textile et du cuir ne regroupe que 7% des
entreprises industrielles du Sénégal.
De plus, l’industrie agroalimentaire réalise 40% de la valeur, suivi de l’industrie chimique
(22%) puis l’eau et l’énergie (21%). L’agroalimentaire possède également le plus fort indice
de production industrielle.
L’Indice Harmonisé de la Production Industrielle (IHPI) est l’un des principaux instruments
statistiques permettant d’apprécier l’évolution de la conjoncture économique. Il permet de
suivre, dans le temps, l’évolution de la production industrielle en volume. La méthode de
calcul pour la détermination de l’indice est celle de Laspeyres des quantités, qui ne reflète
que les variations des quantités, contrairement à l’indice des valeurs qui subit la double
influence des prix et des quantités.
7
Source : ANSD, « Situation Economique et Sociale du Sénégal 2007 », Octobre 2008
L’activité industrielle a été globalement ascendante depuis les années 2000. Toutefois,
selon les estimations, le poids de l’industrie, qui est resté stationnaire autour de 16% entre
1991 et 2001, est toujours en deçà de 20%. On est donc loin des objectifs nationaux qui
visent une contribution de 25% d’ici l’horizon 2015.
C’est pourquoi, depuis le début des années 2000, le pays est entré dans une nouvelle ère
de sa politique industrielle en rompant avec les stratégies passées.
2. POLITIQUE DE DÉVELOPPEMENT INDUSTRIEL AU SÉNÉGAL
2.1. LES GRANDS AXES DES ANNÉES 2000 : DSRP, SCA, DÉVELOPPEMENT
INDUSTRIEL ET SECTEUR PRIVÉ
Le Document de Stratégie pour la croissance et la Réduction de la Pauvreté (DSRP)
est le cadre de référence dans la lutte contre la pauvreté, la recherche du développement
économique et social et l’atteinte des OMD. Etabli en 2000, son but est d’améliorer de
manière durable le bien-être des populations en réduisant l’incidence de la pauvreté3 des
populations en dessous de 30% d’ici à 2015, par une croissance accélérée, forte,
équilibrée et mieux répartie. Le DRSP est bâti autour de 4 axes stratégiques : la création
de richesse, l’accès aux services sociaux de base, la protection sociale, la prévention et
gestion des risques et catastrophes et enfin la bonne gouvernance.
L’axe 1 est opérationnalisé à travers la stratégie de croissance accélérée (SCA) qui
vise à créer les conditions de nouveaux gains de productivité. En effet, depuis 2000,
3 Incidence de la pauvreté au Sénégal : Voir annexe 1.
8
l’économie sénégalaise s’est inscrite dans une certaine dynamique de croissance
économique, avec des taux annuels dépassant souvent les 5%. La SCA vise à consolider
ces résultats par le renforcement du capital humain et des infrastructures afin de porter le
taux de croissance à plus de 7% l’an. La SCA bénéficie de l’appui de plusieurs partenaires
au développement comme l’Afd (Agence Française de Développement), la Banque
Mondiale, l’ONUDI (Organisation des Nations Unies pour le Développement Industriel), le
Centre de Développement des Entreprises (CDE). L’approche consiste à cibler des
secteurs avec un effet de croissance sur l'ensemble de l'économie. Cette stratégie, bâtie
autour de « l’approche grappe », vise à assurer une forte croissance des secteurs ciblés
avec un effet d’entraînement sur l’ensemble de l’économie et à renforcer la synergie
intersectorielle. Celle-ci devrait permettre d’augmenter la contribution encore faible des
exportations à la croissance économique.
En ce qui concerne la densification du tissu industriel et le développement
du secteur privé, la stratégie est axée sur la mise à niveau du secteur industriel avec
pour objectif de :
(i) renforcer davantage la productivité, avec notamment la réduction des coûts de
production ;
(ii) développer les exportations par l’offre de produits industriels compétitifs et à haute
valeur ajoutée, suffisamment importante ; et
(iii) améliorer la capacité industrielle à travers une recherche appliquée dynamique et un
encouragement à l’innovation technologique. En outre, les efforts de restructuration de
l’appareil de production seront poursuivis grâce à la disponibilité d’un réseau
d’infrastructures (parcs industriels, voies de communication, etc.) et aux activités de
soutien (dispositif de sauvetage des entreprises en difficulté, sous-traitance, appui-
conseil, facilitations diverses, etc.).
Le développement industriel endogène impose une dynamique interne
de valorisation optimale des ressources nationales et une intégration de l’industrie locale. Il
s’agit de développer une capacité industrielle interne de transformation des ressources
agricoles, pastorales, halieutiques et minières pour doper la croissance sur l’étendue du
territoire national et rompre avec la concentration des activités industrielles dans la région
de Dakar. Pour ce faire, la stratégie suivante est retenue :
(i) développer des Pôles régionaux de Développement autour des industries
structurantes en encourageant la synergie active des centres de recherche et de
formation et les entreprises de sous-traitance ;
9
(ii) créer des pôles d’aménagement immatériel autour des centres industriels avérés en
mettant en synergie les entreprises et les producteurs de connaissances et
(iii) insérer progressivement le secteur informel dans l’économie moderne.
Pour appuyer et accompagner les PME/PMI dans leur développement, l’Etat sénégalais
procède surtout à :
(i) institutionnaliser des guichets d’aide à l’investissement et appuyer l’implantation par
le biais d’un système de financement décentralisé et renforcé ;
(ii) mettre en place un système de financement adapté aux besoins de la PME ;
(iii) favoriser un développement industriel endogène en milieu rural grâce à la fourniture
d’une force motrice en milieu rural ;
(iv) stimuler l’initiative entrepreneuriale en appuyant en particulier le renforcement des
capacités des femmes;
(v) organiser et faciliter l’accès aux services de conseil;
(vi) mettre en place une coordination du système global d’appui;
(vii) créer un environnement favorable au développement des entreprises et
(viii) assurer la coordination de l’appui international direct à l’entreprise.
Ces différents points ont guidé les politiques et programmes initiés dans le pays cette
dernière décennie.
2.2. LE PROGRAMME INTÉGRÉ DE DÉVELOPPEMENT INDUSTRIEL (PIDI)
Initié en étroite collaboration avec l’ONUDI en 2000, il est d’un montant initial de 7,8
millions de $US pour les deux phases qui la composent. Ce programme vise à relever de
manière significative l’Indice de Production Industrielle (IPI) et à sauvegarder les bases
productives du secteur de l’Industrie.
Les deux phases du PIDI ont été élaborées et mises en oeuvre dans un partenariat
dynamique entre le Gouvernement, le Secteur Privé et l’ONUDI. Les résultats satisfaisants
obtenus durant la première phase ont ainsi encouragé la formulation de la deuxième, qui
va ainsi s’inscrire dans la continuité tout en tirant des leçons de l’expérience de la
précédente.
2.2.1. Phase 1 : 2000-2004
Cette phase comporte 7 composantes :
10
Composante 1 Elaboration et mise en œuvre de la stratégie industrielle
Composante 2 Mise en place d’un réseau national d’informations
Composante 3 Développement de la MPME
Composante 4 Développement du partenariat industriel
Composante 5 Promotion de la Qualité, Normalisation et Métrologie
Composante 6 Promotion d’un environnement plus propre
Composante 7 Mise à niveau d’entreprises dans les secteurs prioritaires
Il a été exécuté et évalué par l’ONUDI en 2003. D’après le rapport annuel 2003 de
l’ONUDI, le Programme Intégré du Sénégal est celui qui a mobilisé le plus de ressources
financières au cours de l’année 2003 en Afrique (953 000 $). En outre, le programme a
provoqué un engouement qui a poussé d’autres bailleurs, à savoir le PNUD, le Japon,
l’Autriche, le Danemark et la France à se joindre à l’ONUDI.
Les réalisations au plan qualitatif ont été essentiellement l’appui à la réalisation de la
Politique de Redéploiement Industriel (PRI) et l’élaboration du PARI (Plan d’Action pour le
Redéploiement Industriel). Au plan opérationnel, il s’agit surtout de la création de
structures d’appui technique à la mise en œuvre de la politique industrielle du Sénégal
telles que le Réseau National d’informations Industrielles du Sénégal (RNIIS), la Bourse
Nationale de Sous-traitance et de Partenariat du Sénégal (BNSTPS), l’Association
Sénégalaise de Normalisation (ASN), le Centre de promotion du textile, mais aussi la
promotion de la micro et petite entreprise par la mise en place du Projet d’Appui à la Petite
Entreprise du Sénégal (PAPES), du Programme de Développement de l’Entreprenariat
Régional (PDER), le projet pêche en appui à l’entreprenariat féminin, le Projet de
Plateformes Multifonctionnelles (PTFM). Il faut aussi noter l’exécution du projet
Qualité/UEMOA qui vise à harmoniser la qualité des produits industriels fabriqués
localement.
2.2.2. Phase 2 : 2004-2008
a. Caractéristiques
11
Elle est axée sur la « compétitivité et la densification du tissu productif fondé sur un
partenariat efficace Etat – Secteur Privé4 ».
De cette vision stratégique découlent ses deux composantes.
Composante A : Mise à niveau des entreprises, qui est un préalable à la croissance
économique soutenue et un gage de qualité, à travers la création d’emplois et de revenus,
la fabrication de produits de qualité exportables, une bonne insertion dans les chaînes de
valeur régionale et mondiale.
Composante B : Micro et petites entreprises/agroalimentaires, afin de mobiliser le
potentiel économique des MPE, du secteur informel, des micro-entreprises gérées par les
femmes, en particulier pour la valorisation industrielle et commerciale des ressources
agricoles et naturelles du pays.
b. Bilan
Le dernier bilan établi par l’ONUDI5 fait état de la situation suivante.
b.1. Les projets exécutés
Le PDER (Programme de Développement de l’Entreprenariat Régional) :
625 000 $, financement PNUD, 2001-2005.
Le PDER, initié dans le cadre du Programme Intégré Phase 1, vise à renforcer les
capacités des MPE et de leurs organisations professionnelles, par le biais de formations et
de services de support adaptés.
Bénéficiant de l’appui du PNUD et de l’ONUDI, le PDER cherche à renforcer le maillage du
circuit économique avec l’intégration des MPE et l’adoption d’une politique de promotion
de ces dernières pour :
- D’une part apporter une réponse pertinente aux facteurs assurant la création d’une
économie locale émergente et durable ;
- D’autre part faciliter la résorption du chômage et la réduction de la pauvreté par
l’amélioration du potentiel de valorisation des ressources locales avec comme
finalité l’accroissement de la valeur ajoutée des MPE et la garanti d’une meilleure
qualité des produits.
4 Gouvernement du Sénégal, Secteur Privé, ONUDI : « Programme Intégré du Sénégal, Phase 2 (2004-2008), 2004.
5 ONUDI, « Acquis de la phase 2 du Programme Intégré sur la période 2004-2007 », mai 2007.
12
La région de St Louis a servi de cadre d’accueil et de mise en œuvre du projet pilote
(2001-2002) qui a démarré à partir de Septembre 2001. Ainsi, les filières de transformation
des produits halieutiques et agro-pastoraux ont été identifiées par les comme les
principaux vecteurs de croissance dans cette régions. Aussi, la micro entreprise de
transformation halieutique et agro-pastorale (METHAP) a été placée au centre du dispositif
d’appui à la MPE.
En ce qui concerne l’appui au développement des MPE et plus précisément des METHAP
sélectionnées dans les filières prioritaires au niveau régional, les actions suivantes ont été
menées :
- L’appui à la création et la consolidation des METHAP sélectionnées,
- La constitution et le renforcement des réseaux d’affaires des METHAP,
- La mise en œuvre du dispositif d’appui en faveur des METHAP.
Dans le cadre de la phase 2 du Programme Intégré, le PDER a pris en compte le soutien
aux acteurs du sous-segment de l’agro-équipements pour achever l’assistance aux
METHAP par la mise en œuvre d’innovations technologiques contingents à la création
d’activités structurantes, mais aussi la mobilisation et l’organisation des acteurs intervenant
dans l’agro-équipement pour mettre au point des outillages adaptés aux exigences de
transformation de produit halieutiques et agro-pastoraux dans les régions de St Louis et
Matam.
La synthèse du rapport d’auto évaluation (février 2006) montre des résultats assez
satisfaisants en matière d’efficacité dans la réalisation des objectifs.
Pour l’appui direct aux METHAP, les actions menées par le PDER ont impulsé des
changements dans l’organisation et la gestion des entreprises.
- Sur 30 entreprises ciblées au départ, 28 ont adopté les principes d’organisation et
de management des entreprises modernes. Elles ont suivi le processus de
consolidation institutionnelle, à savoir l’adaptation et la confortation des unités aux
règles et dispositions en vigueur sur le plan organisationnel, juridique et fiscal.
- En outre, le PDER a permis à 29 entreprises appuyées de développer des
capacités réelles de maîtrise de la chaîne de valeur des produits à travers la
sécurisation des circuits d’approvisionnement en matières premières, l’adoption de
technologies appropriées et une meilleure connaissance du marché et de ses
exigences (certification, normalisation des produits).
13
Concernant la mise en place des réseaux d’affaires, le rapport reconnaît que le PDER
n’a pas montré une efficacité dans l’atteinte des résultats escomptés car n’étant pas une
priorité pour les micro entreprises ciblées. En effet, dans les zones rurales, les entreprises
se voient plus en concurrents plutôt qu’en partenaires. Cependant il faut dire que dans le
long terme, l’existence de réseaux d’affaire aurait pu avoir une grande influence sur la
viabilité et le développement de ces entreprises. En effet, ces réseaux auraient pu
permettre de développer et d’étendre l’activité en ayant un marché plus large.
Enfin, la mise en place d’un dispositif durable d’appui à la PME a amené le PDER à
construire un mécanisme autour de l’accueil et l’orientation des entrepreneurs, l’analyse
des besoins des PME et la formulation de l’assistance technique, la facilitation à l’accès
aux ressources financières.
Le Seed money lancement Phase II PI Sénégal, (200 000 $US, financement
ONUDI)
Le projet « seed money », d’un montant de 200 000 $US, a démarré en septembre 2004
pour lancer les activités prioritaires du Programme Intégré 2 et développer de nouveaux
projets dans le cadre de ses deux composantes.
Il a permis notamment la production d’une étude sur les orientations stratégiques d’un plan
d’action de relance de la filière textile/confection (Mai 2005), la production d’une revue
documentaire et analytique du secteur agro-alimentaire grâce à la constitution d’un
« groupe de travail agro-alimentaire » avec plus de 80% de l’industrie sénégalaise et
l’équipe de Mise à Niveau. Il faut souligner aussi le développement d’une coopération
étroite avec le secteur public et une étude sur le partenariat Public-Privé (PPP) qui a
débouché sur une charte Nationale du PPP.
Le Projet d’Appui à l’Elaboration de la stratégie de croissance
accélérée (PASCA) : 44 000 $US, Financement ONUDI, 2005-2006
Ce projet a pour but de valoriser les acquis du « seed money » en répondant
spécifiquement à la requête officielle du Gouvernement pour un appui de l’ONUDI à
l’élaboration de la SCA. L’objectif de ce projet était de permettre à l’ONUDI de faire une
contribution stratégique à la formulation de la SCA., en particulier dans les deux secteurs
prioritaires du Programme Intégré 2, dans les domaines de l’agro-alimentaire et du textile,
mais aussi au niveau d’une dimension transversale importante, le développement
industriel régional.
Deux produits clés ont été obtenus :
14
- Un Plan d’Action pour la « Grappe » Textile-Confection, avec en particulier
un document de projet pour la relance du Centre de Promotion Textile ;
- Un projet de développement d’un pôle économique/industriel régional, en
particulier pour la production agro-alimentaire.
Le PAPES (Projet d’Appui à la Petite Entreprise du Sénégal) : 270 613 $US,
financement Autrichien, 2004-2005
Le PAPES fut le projet Sénégal du programme network et cluster6 de l’ONUDI, mais
constituait également un des projets de la composante micro et petite entreprise du
Programme Intégré.
Ce projet a été financé par la coopération autrichienne et vise l’émergence et le
renforcement des groupements professionnels dans les régions de DAKAR, THIES et
SAINT-LOUIS. L’appui du PAPES était basé sur la promotion des réseaux d’entreprises et
l’appui à leurs organisations professionnelles afin de résoudre deux problèmes majeurs
que connaissent la plupart des projets d’appui au développement, à savoir développer un
impact suffisant et assurer la pérennité des actions.
Les bénéficiaires directs ont été les entreprises à potentiel de croissance dont la taille se
situe entre 3 et 30 employés qui ont été collectivement touchés à travers :
- Leurs groupement d’affaires (organisation d’échanges et la réalisation de projets
collectifs) ; les secteurs ciblés sont prioritairement l’habillement, le cuir,
l’agroalimentaire, le métal, le bois.
- Leurs organisations professionnelles par le renforcement des capacités
institutionnelles internes, le développement de services adéquats en direction des
membres, la participation à la défense des intérêts collectifs dans le cadre de la
réforme de l’environnement des affaires, et la formulation de propositions
pertinentes dans le dialogue avec l’Etat.
La première phase (2001 – 2004) : elle a permis, grâce à une intervention test sur les
trois régions pilotes, d’aboutir aux résultats suivants :
- Appui à une trentaine de groupements d’affaires sur vingt prévus et une dizaine
d’organisations professionnelles sur 8 prévus, dans des filières parmi les plus
porteuses de la croissance au Sénégal (bois, métal, cuir, textile, agroalimentaire) ;
6 Le programme network et cluster/ réseaux de PME et systèmes productifs locaux est un programme d’appui aux PME-PMI initié par l’ONUDI et développé dans 15 régions dans le monde dont 6 régions en Afrique.
15
- Amélioration de l’approche avec l’introduction de nouveaux produits d’appui
(alphabétisation, renforcement en ressources humaines / insertion des jeunes
diplômés)
- Capitalisation des bonnes pratiques à travers la systématisation de la démarche
d’animation économique et leur transfert à d’autres intervenants (ONG, BDS
providers, écoles de formations, etc.).
La deuxième phase : elle a été exécutée durant l’année 2005 et vise à approfondir la
démarche du projet, à développer un impact national (extension à d’autres régions) et à
pérenniser son action, voir institutionnaliser le projet. Ainsi, dans cette optique, le PAPES
est en train de devenir une agence d’exécution de l’ONUDI.
Le Programme National Plateformes Multifonctionnelles PN-PTFM (PNUD,
ONUDI) : 23 372 661 $US
Appuyé par l’ONUDI et le PNUD, le Programme National Plateformes Multifonctionnelles
(PN-PTFM) cherche, grâce à l’introduction dans les villages de l’énergie mécanique et
électrique produite par un moteur diesel capable d’entraîner divers outils (moulins,
décortiqueuses, alternateurs, chargeurs de batterie, pompes, poste de soudure, machines
de menuiserie, etc..), à constituer une base de développement d’activités semi-
industrielles et industrielles. D’un montant de 23 372 661 $US, il a été financé par les
apports de l’Etat du Sénégal, du PNUD et autres partenaires au développement.
Après l’exécution d’une phase pilote (2002-2005), le PN-PTFM pour la lutte contre la
pauvreté du Sénégal prévoit une massification à l’échelle nationale avec l’installation de
500 PFMF sur la période 2008-2010. En termes d’effets immédiats, l’installation de ces
500 PFMF permettrait un accès durable à des services énergétiques modernes à environ
500 000 habitants et créera au bout près de 2000 emplois directs rémunérés autour de la
PTFM7.
Acquis de la phase pilote (2002 – 2005)
La phase pilote a permis d’expérimenter l’approche plateforme multifonctionnelle (PTFM)
au Sénégal. Trente quatre (34) PTFM ont été installées dans la région de Tambacounda et
six (6) autres dans la région de Thiès, soit un total de quarante (40) PTFM8.
7 PNUD – Gouvernement du Sénégal, « Programme National Plateforme Multifonctionnelle PN-PTFM, Plan de travail annuel 2009. »
8 PNUD – Gouvernement du Sénégal, « Projet du gouvernement du Sénégal », Mars 2008.
16
Ce réseau de PTFM a permis aux populations de profiter des nombreuses possibilités
qu’offrent les plateformes, d’une part par la mécanisation d’activités comme la monture, le
broyage, le décorticage (céréales, arachide en pâte), d’autre part par la fourniture de
services énergétiques variés tels que le pompage mécanique de l’eau ou encore le service
de recharge de la batterie. Les effets d’entraînement de l’accès aux services énergétiques
décentralisés se sont étendus au développement de l’artisanat local pour la fabrication et
la fourniture d’équipements productifs.
Exécution de la phase 2008-2010
Dans cette phase, le Programme poursuivi les objectifs opérationnels suivants (voir
annexe 3) :
- Accroissement et diversification des usages productifs générateurs de revenu
pour les populations rurales dans les filières ciblées par le PRI, grâce à la
fourniture de services énergétiques par la PTFM ;
- Développement des usages sociaux grâce à la fourniture des services
énergétiques en vue d’accélérer l’accès des populations aux services sociaux de
base ;
- Renforcement des capacités de gestion au niveau de tous les bénéficiaires.
Les cibles sont les collectivités locales, les groupements communautaires de base surtout
les groupes vulnérables (femmes, jeunes filles, enfants…), les opérateurs privés et ONG.
Les ressources financières actuellement disponibles prévoient l’installation de 300 PTFM
d’ici 2010. Quant aux activités prévues pour 2009, elles couvrent les objectifs spécifiques
du PN-PTFM avec un coût global de 1 237 684 300 francs CFA.
Le Programme Régional Qualité (environ 1,2 millions de $US, financement
UE, 2001-2005).
Le Programme Régional Qualité vise à renforcer et à harmoniser la qualité des produits
industriels fabriqués localement par la mise en place d’un système de normalisation et de
métrologie conforme aux obligations de l’Organisation Mondiale de Commerce et de la
Coopération Internationale pour l’Accréditation de Laboratoires (ILAC) ;
Il s’agit d’un programme pour la mise en place d’un système régional d’accréditation, de
normalisation et de promotion de la qualité qui s’articule autour de trois volets techniques :
17
- la mise en place d’un système régional d’accréditation : le Système Ouest Africain
d’Accréditation (SOAC) ;
- Le renforcement des organismes nationaux de normalisation et la création d’un
centre régional de documentation ;
- La promotion de la qualité dans les entreprises et la protection des consommateurs
(certification ISO9001, prix qualité, centres techniques d’appui etc.).
Jusqu’en 2007, 1343 cadres des 8 Etats de l’UEMOA ont été formés à travers 72
formations et réunions régionales. De plus, 125 consultants nationaux ont été recrutés
pour la plupart parmi les cadres formés par le PQ et 75 consultants internationaux (dont 9
régionaux) sont intervenus9.
b.2. Les projets en cours
Au plan national, il s’agit essentiellement du Programme National de Mise à Niveau, de
l’appui au renforcement des capacités à l’exportation, du PDER, du Projet d’Appui aux
Micro activités Economiques et Urbaines.
Pour le PDER, l’année 2008 a été surtout marquée par la mise en œuvre du programme
« Développement des systèmes productifs locaux et insertion des jeunes sortants de la
formation professionnelle et technique dans les régions de Louga, St Louis et Matam ».
Ces trois régions présentent chacune de fortes disparités au niveau des ressources
naturelles et des potentialités économiques. Ceci a été une raison de plus pour procéder à
une harmonisation des interventions des agences onusiennes (BIT – ONUDI – PNUD).
2.3. LA POLITIQUE DE REDÉPLOIEMENT INDUSTRIEL
Selon les estimations de l’Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie
(ANSD), le poids de l’industrie dans l’économie nationale est resté stationnaire autour de
20,9 % pour la période 2001-2004. La Politique de Redéploiement Industriel (PRI) se
propose d’inverser cette tendance et relever cette contribution à au moins 25 % d’ici
l’horizon 2015/2020 en se fixant les orientations générales suivantes : la promotion des
petites et moyennes entreprises, la création d’une offre de produits industriels compétitifs
et à haute valeur ajoutée, le pari sur la compétitivité soutenue par une recherche appliquée
dynamique, un encouragement à l’innovation technologique et à l’exploitation judicieuse de
la propriété industrielle, une politique de qualité, de normalisation, de certification et de
métrologie adossée aux standards internationaux, la disponibilité d’un réseau
d’infrastructures et enfin l’insertion dans l’économie africaine et mondiale grâce aux
9 Direction de l’industrie du Sénégal, « PRI : réalisations 2007 et perspectives 2008 », octobre 2007
18
nouvelles opportunités offertes par l’intégration économique sous régionale et régionale
ainsi que le Nouveau Partenariat pour le Développement de l’Afrique (NEPAD).
2.3.1. Vision stratégique
Le PRI s’articule autour de deux axes : la mise à niveau du secteur industriel et le
développement industriel endogène.
Au niveau du premier axe : mise à niveau du secteur industriel
Vue l’évolution rapide des relations internationales, avec notamment l’avènement de
l’OMC, du NEPAD et surtout le processus d’intégration dans l’UEMOA imposant des
critères de convergences bien définis, l’économie sénégalaise s’engage irrévocablement
dans un environnement de plus en plus concurrentiel. Or un rapide survol montre que le
secteur industriel se caractérise par des faiblesses structurelles importantes.
L’objectif de la mise à niveau est d’« élever le degré de performance des entreprises pour
leur permettre d’atteindre les standards et exigences requis en matière de compétitivité
dans le cadre d’une concurrence exacerbée, tant au niveau des marchés intérieurs qu’au
niveau des marchés extérieurs10. » Elle se perçoit aussi sous trois angles, à savoir
l’amélioration de la capacité concurrentielle des industries, accroissement des
compétences techniques des institutions d’appui aux secteurs public et privé et enfin
l’harmonisation des paramètres opérationnels des entreprises sénégalaises aux standards
internationaux en matière de compétitivité, de productivité du travail etc.
La stratégie mise en œuvre procède par :
l’identification des besoins de mise à niveau pour déterminer les principaux
goulots d’étranglement qui compromettent la rentabilité de certains secteurs ;
l’élaboration et la réalisation de programmes de mise à niveau;
le suivi et l’évaluation des programmes de mise à niveau.
Au niveau du deuxième axe : développement industriel endogène
Partant du constat que malgré des ressources naturelles relativement importantes
(hydrographique, éolienne, solaire, minière, sylvicole etc.) et des productions agricoles et
halieutiques variées, le Sénégal n’a pas encore su développer une base industrielle, ce
deuxième axe cherche, par « l’impulsion d’une dynamique interne de valorisation optimale
10 Ministère de l’Industrie et de l’Artisanat du Sénégal, « La Politique de Redéploiement Industriel (PRI) », juin 2005.
19
des ressources nationales, à corriger la faible intégration de l’industrie locale par la
remontée des filières et à promouvoir des activités industrielles viables, orientées aussi
bien vers les marchés nationaux que vers les marchés mondiaux. » (PRI, Juin 2005.)
En ce qui concerne le développement industriel endogène, l’effet recherché est
l’élargissement de la base industrielle par l’identification de nouveaux secteurs porteurs, la
promotion d’une meilleure intégration industrielle, la densification du tissu industriel par un
rééquilibrage des implantations industrielles, l’amélioration du taux d’occupation de la
population active grâce à la promotion d’une plus grande pluriactivité rurale et enfin le
renforcement des aptitudes professionnelles et la diffusion de l’esprit d’entreprise.
Pour ce faire la stratégie suivante a été adoptée :
le développement d’une capacité interne de production faisant de l’industrie de
la transformation des ressources agricoles, pastorales, halieutiques et minières
le principal levier du redéploiement industriel national ;
la réalisation de pôles régionaux de développement industriel ;
le développement de synergies entre le secteur artisanal et le secteur industriel
en vue de constituer une force économique capable d’accélérer la croissance ;
le renforcement des aptitudes industrielles nationales en diffusant l’esprit
entrepreneurial et en encourageant l’innovation technologique et la propriété
industrielle.
La réhabilitation et la promotion de sites industriels dans le cadre du schéma
directeur de redéploiement industriel.
2.3.2. Plan d’Action pour le Redéploiement Industriel (PARI)
Le plan d’action est scindé en deux périodes :
la première période de planification du PARI s’est déroulée dans l’intervalle
2005-2008.
Les objectifs de cette phase de planification se dégagent à travers :
a. La promotion des pôles industriels locaux dans les cinq (5) régions pilotes
(Saint-Louis, Ziguinchor, Tambacounda, Thiès et Matam),
b. Le renforcement des structures d’appui (technique et technologique) à la
mise à niveau de l’entreprise industrielle,
20
c. L’instauration d’une gouvernance industrielle concertée entre le secteur privé
et les pouvoirs publics,
d. L’identification des actions d’approfondissement du PARI, en vue de la
préparation de la deuxième phase du PARI.
la deuxième période, entamée en 2008, devrait se poursuivre jusqu’en 2010.
Ainsi, par rapport aux différents objectifs déclinés plus haut, il est possible aujourd’hui de
faire un bilan de la mise en œuvre du PRI.
2.3.3. Les réalisations
D’après le rapport sur les réalisations 2007 de la Direction de l’industrie du
Sénégal, le Département des Mines et de l’Industrie, en supervisant la mise en œuvre du
Projet d’Appui aux Opérateurs et Opératrices de l’Agro-alimentaire (PAOA), a eu des
résultats appréciables en matière d’émergence d’un réseau intégré et varié de micros,
petites, moyennes et grandes entreprises de transformation alimentaire.
Grâce aux appuis techniques et en organisation, les unités de transformation bénéficiaires
du PAOA ont vu leurs chiffres d’affaire s’accroître significativement. On compte environ
100 entreprises qui ont acquis une autonomie et engrangé des résultats satisfaisants.
Quant au Programme Qualité de l’UEMOA, les résultats pour le Sénégal sont
essentiellement :
- Du matériel neuf acquis pour les laboratoires d’analyses ;
- La création d’un Réseau de Comparaison et Essai Inter Laboratoires des Produits
Alimentaires (RECEIPA) ;
- L’initiation d’un processus d’accompagnement vers l’accréditation ISO 17025. C’est
ainsi que vers l’objectif ultime de l’accréditation des vingt quatre (24) laboratoires
sous régionaux jugés prioritaires par le secteur privé ouest africain, quatre (4) des
cinq (5) laboratoires sénégalais ont pu bénéficier de quatre (4) missions d’un expert
international pour les aider à mettre en place les procédures obligatoires de la
norme ISO/CEI 17025 au sein de leurs laboratoires.
En 2008, la contribution de quelques structures internes impliquées dans la
mise en œuvre de la PRI a été présentée lors d’un atelier de partage sur le PRI (Avril
2008). Ainsi :
21
L’Agence d’Aménagement et de Promotion des Sites Industriels (APROSI) a
commencé l’aménagement du site industriel de Diamniadio où quinze
bâtiments industriels ont été construits ;
Agence Sénégalaise pour l’Innovation Technologique a fait de nombreuses
actions en matière de développement de l’industrie de transformation des
ressources locales et de renforcement des compétences : la première partie de
la formation en gestion de la technologie est achevée, des partenariats avec
des cabinets spécialisés et des structures de recherche (ITA, ISRA, etc.) ont
été noués ;
Le bilan établit par la Bourse Nationale de Sous-traitance et de Partenariat du
Sénégal (BNSTP) fait état du traitement de plus de 450 dossiers relatifs à des
demandes de travaux de sous-traitance, des demandes de formation, de
renseignements techniques ou de recherches de fournisseurs.
De plus, dans tous les six pôles pilotes identifiés dans le PARI, au moins un incubateur
spécialisé de PME/PMI a été réalisé (voir Annexe 2) : incubateur spécialisé dans les
machines outils (fours de cuisson, broyeurs, etc.), le recyclage et la maintenance
industrielle à Thiès commune ; incubateur spécialisé dans la transformation, la
conservation et le traitement des sous-produits agricoles (logée à l’UGB) à Saint Louis etc.
Toutes ces réalisations laissent augurer de résultats encore plus prometteurs en ce qui
concerne la deuxième période, car s’inscrivant dans la continuité de la première.
2.4. LA STRATÉGIE DE DÉVELOPPEMENT DU SECTEUR PRIVÉ
Malgré l’amélioration de l’environnement économique induite par la dévaluation et
perceptible dès 1995, il est très rapidement apparu que l’amplitude du développement du
secteur privé resterait trop faible pour permettre de réaliser un taux de croissance
suffisamment élevé pour réduire significativement le chômage et la pauvreté.
Les contraintes au développement des PME sont surtout liées à un environnement
juridique peu favorable, l’insuffisance des infrastructures, l’inefficacité des structures
d’appui.
C’est pour remédier à cette situation que le processus d’élaboration de la Stratégie de
Développement du Secteur Privé (SDSP) a été lancé en 1996 et s’est réalisée dans le
cadre d’un partenariat public – privé, matérialisé, notamment, par la mise en place d’un
Comité de pilotage composé de représentants de l’Administration Publique (Ministères,
22
Grandes Directions et Services publics) et du Secteur Privé auxquels se sont joints les
partenaires au développement.
2.4.1. Vision stratégique
La stratégie initiale contenait 292 actions considérées comme déterminantes pour
le développement du Secteur privé. Ces actions visaient 27 Domaines d’Interventions (DI).
Les axes stratégiques s’articulent autour de:
l’amélioration de l’environnement légal et réglementaire ;
l’information et la communication pour rendre accessible les données sur les
PME ;
l’accès au marché par la compétitivité des entreprises et la formation des
entrepreneurs ;
la mise en place des produits financiers adaptés aux besoins des PME pour
faciliter la création, le développement et la restructuration de leurs activités ;
renforcement du cadre institutionnel pour le pilotage, le suivi et l’évaluation des
projets et programmes ainsi que l’encadrement des PME ;
programme de consolidation du Fonds national de Promotion de
l’Entreprenariat Féminin pour faciliter l’accès des femmes au financement ;
programme de consolidation du Fonds d’impulsion de la Micro Finance pour le
refinancement des mutuelles d’épargne et de crédit ;
Création d’une banque des PME ;
Programme de renforcement du marché des services aux entreprises ;
Montage d’un projet intégré pilote pour la transformation des fruits et légumes ;
mise en place d’un fonds d’appui à la « Cellule entreprises en difficulté» ;
programme de promotion et de développement de micros et petites entreprises
rurales ;
programme de facilitation de l’accès au marché pour les femmes.
2.4.2. Mise en œuvre
En 2004, l’évaluation fait apparaître que seulement 50 actions ont été entièrement
réalisées depuis Avril 1999 par les différentes Administrations de l’Etat et les autres
structures concernées. Ainsi, le taux des actions entièrement réalisées entre avril 2001 et
Janvier 2004 n’est que de 17 % et apparaît assez peu satisfaisant. Cela s’explique par le
fait que de nombreuses actions intégrées à la stratégie en 2001 – 2002, sont des actions
de long terme dont la réalisation ne peut pas, d’un point de vue économique et surtout
23
technique, intervenir avant plusieurs années. Il s’agit principalement des actions de
construction d’infrastructures lourdes (routes, ponts, chemins de fer, ports, aéroports, etc.).
Le taux des actions en cours de réalisation est, en revanche, plus satisfaisant puisqu’il
concerne environ 70 % des actions initiales et cela, même si leur niveau de réalisation est
extrêmement variable. Le nouveau plan d’action de 2004 comporte 275 actions dont 242
sont des actions non encore réalisées et 33, des actions nouvelles.
Au niveau du secteur industriel, le principal effet recherché est que la stratégie puisse
accompagner l’entreprise dans son effort de modernisation et d’adaptation technologique,
d’amélioration de la qualité des produits industriels et permettre ainsi une plus grande
maîtrise des coûts. A cet effet, il a paru nécessaire que la stratégie industrielle favorise le
développement de nouveaux mécanismes de financement et s’appuie sur un ensemble de
mécanismes d’amélioration de la productivité et de la compétitivité relatifs :
au développement de l’information et de la documentation industrielles de
manière à permettre aux entreprises privées de suivre l’évolution des marchés
et d’évaluer leurs gains de compétitivité et de productivité et de réaliser les
actions qu’elles jugent nécessaires pour assurer leur développement ;
à la promotion du Partenariat comme outil d’acquisition de technologies
nouvelles et de développement d’alliances stratégiques nécessaires à un
positionnement durable sur des marchés devenus très compétitifs ;
à l’encouragement de l’émergence d’industries complémentaires se renforçant
mutuellement, notamment sur certains créneaux, de manière à générer des
économies d’échelle et à développer des capacités concurrentielles, dans le
cadre, notamment, de grappes de compétitivité ;
à la maîtrise des circuits de commercialisation et de distribution dont le rôle est
déterminant pour améliorer les parts de marché à l’exportation.
Sur les dix-sept (17) actions initiales, quatre (04) ont été réalisées en 2004, dont
l’institution de cercles de qualité. Cette action est comprise dans l’action, plus générale, de
promotion de la démarche qualité inscrite dans le plan d’action.
Cependant, il faut déplorer le fait que ces dernières années, la SDSP fonctionne au ralenti.
Même les agences d’exécution (Agence de Développement du Secteur Privé, Agence de
Développement et d’Encadrement des Petites et Moyennes Entreprises etc.) ne disposent
d’éléments pour évaluer l’état d’avancement de cette stratégie durant ces 5 (cinq)
dernières années. Il faudrait donc faire un travail important et urgent pour évaluer les
24
différents projets intervenants dans la stratégie pour avoir au moins une appréciation de
son fonctionnement.
Ces dernières années, avec le nouveau cadre stratégique du SNU au Sénégal, la
politique industrielle semble prendre une autre envergure, en restant cependant fidèle à la
dynamique enclenchée depuis le début de ce millénaire.
25
II. PERSPECTIVES DE POLITIQUE INDUSTRIELLE POUR LE PAYS
1. CADRE STRATÉGIQUE : LE PLAN-CADRE DES NATIONS UNIES POUR
L’ASSISTANCE AU DÉVELOPPEMENT (UNDAF)
1.1. DÉFINITION ET VISION STRATÉGIQUE
Le Plan-Cadre des Nations Unies pour l’Assistance au Développement (UNDAF) a été
élaboré conformément à la Réforme des Nations Unies et constitue le cadre de
planification de référence des activités de développement du SNU au Sénégal pour la
période 2007-2011 tout en étant en harmonie avec les priorités nationales.
Le CCA (Bilan Commun de Pays) 2005 du Sénégal a fait ressortir des déficiences
sévères en matière :
1) De création de richesse et de lutte contre la faim et la pauvreté ;
2) D’accès aux services sociaux de qualité et la protection sociale ;
3) De promotion des droits à un environnement et un cadre de vie sains et durables ;
4) De bonne gouvernance et de promotion du partenariat pour le développement.
Ainsi, la conduite de l’UNDAF est effectuée, principalement, au moyen de groupes
thématiques mobilisés sur chacun des trois axes de coopérations suivantes :
La création de richesse et la lutte contre la faim pour un développement
durable ;
La promotion des services sociaux de base ;
La gouvernance et la promotion du partenariat pour le développement.
A ces axes thématiques il faut ajouter le groupe transversal chargé du suivi –
évaluation, le Groupe Thématique VIH/SIDA et le Groupe Genre.
Les effets recherchés sont :
EFFET UNDAF 1 : La promotion et le développement des micro, petites et moyennes
entreprises apporte une contribution majeure à la création de revenus, d’emplois décents,
d’une sécurité alimentaire et d’une protection sociale notamment, au bénéfice des femmes
et des jeunes dans les zones de concentration du SNU.
26
EFFET UNDAF 2 : Les populations vulnérables des zones de concentration du SNU
ont accès et utilisent des services sociaux de base de qualité.
EFFET UNDAF 3 : La participation effective de tous les acteurs concernés, l’efficacité,
la transparence, l’équité de genre, la promotion des droits humains et du développement
durable sont renforcées dans la définition, la mise en oeuvre et l’évaluation des politiques
et programmes de développement.
L’intervention de l’ONUDI se situe au niveau du premier niveau, c'est-à-dire la création
de richesse, l’amélioration des systèmes productifs nationaux, mais surtout locaux en
ciblant les couches défavorisées et la population jeune.
1.2. CONTRIBUTIONS DE L’ONUDI À L’UNDAF
Depuis l’année 2007, des activités ont été réalisées à l’actif de l’UNDAF, de
manière conjointe ou non. Au début, les activités étaient plus visibles dans les axes de
coopération 2 et 3 relatifs respectivement aux services sociaux de base et à la
gouvernance (Revue UNDAF 2007). L’axe 1 fonctionnait au ralenti. Mais cette situation va
quand même évoluer assez rapidement. L’ONUDI intervient dans le Plan Cadre à travers le
dispositif de suivi évaluation, mais aussi à travers la mise en œuvre de programmes et
projets seule ou conjointement avec d’autres agences.
Pour l’année 2007, le montant des dépenses engagées par l’ONUDI s’élevait à
1 600 000 $ (Rapport UNDAF 2007). Dans le cadre de programme conjoint, l’ONUDI a
participé (avec le PNUD, l’UNESCO, l’UNFPA, et le PAM) au groupe thématique « Culture
et Développement », avec à la clé un projet soumis au Fonds espagnol pour l’atteinte des
OMD. Les actions de l’ONUDI ont été aussi appréciables sur les effets programme 1.1 et
1.2 (voir annexe 4) à savoir « opérationnalisation du Bureau de Mise à Niveau Sénégalais
comme structure d’appui/conseil au secteur privé » et « appui à la conception et à la mise
en œuvre de la SCA, montage d’un dispositif innovant basé sur le développement des
Sociétés de Cautionnement Mutuel ». En plus, l’ONUDI (avec la collaboration du PNUD et
du BIT) a fortement contribué à renforcer les opportunités d’insertion professionnelle des
jeunes dans l’axe Nord (Fonds Luxembourgeois).11
Concernant l’année 2008, dans le cadre des Fonds espagnols, l’ONUDI a assuré le
leadership pour la rédaction du « concept note » Secteur Privé. Ce programme commun
11 Système des Nations Unies au Sénégal, Rapport de la Revue Annuelle de l’UNDAF pour l’année 2007, Septembre 2008.
27
vise la promotion du secteur privé et bénéficie de l’expertise de plusieurs autres agences
du Système des Nations Unies (PNUD, UNESCO, CCI, FAO, BIT). De plus, l’ONUDI a
participé activement aux activités et travaux du Comité de Programme et des groupes
thématiques (voir annexe 5). Les dépenses réalisées en 2008 s’élèvent à 1 431 349 euros
et 20 515 $US. Les prévisions de dépenses en 2009 s’élèvent à 668 872 EUROS et un
disponible prévisionnel en 2010 de 647 932 Euros (Revu UNDAF 2008).
En outre, les initiatives en faveur de la préservation de l’environnement et du
développement durable dans l’UNDAF commencent à prendre forme avec le PASEF
(Projet d’Amélioration et de Valorisation des Services des Ecosystèmes Forestiers au
Sénégal). Le PASEF est exécuté au titre de l’Axe de Coopération n°1 de l’UNDAF. D’une
durée de 3 ans (2009-2011), ce projet conjoint associe le PNUD, le PNUE, la FAO, l’OIM,
le PAM, l’UNESCO à ONUDI afin de contribuer à la réduction de la pauvreté à travers la
conservation et la gestion équitable des services des écosystèmes forestiers. Il est financé
par le Fonds Espagnol pour l’atteinte des OMD (4.000.000 de $ US) avec pour l’année
2009 un montant de 1.552.164 de $ US répartie entre les agences du SNU participant au
projet, d’après le plan de travail 2009 qui vise les effets spécifiques suivants :
Effet n°1 : Développement d’un système national d’informations sur la
valeur économique totale des différents services des écosystèmes
forestiers et meilleure compréhension des stratégies politiques,
économiques et sociales nécessaires à la gestion relative aux changements
environnementaux et leurs conséquences ;
Effets n°2 : Intégration de la valeur économique réelle des services des
écosystèmes forestiers dans la politique fiscale décentralisée en vue
d’encourager l’utilisation durable des services des écosystèmes forestiers ;
Assurer la participation des communautés locales, des acteurs non
gouvernementaux et des acteurs du secteur privé.
D’une manière générale, le dernier rapport d’évaluation12 fait ressortir que l’intervention de
l’ONUDI est beaucoup appréciée par les différents acteurs et partenaires. Le
remplacement du PAM par l’ONUDI pour présider le groupe thématique « Création de
richesse » a donné un nouvel essor au groupe, ce qui a permis entre autres de soutenir la
12 ONUDI, Revue à Mi Parcours de l’UNDAF (2007-2012) du Sénégal, Mars 2009
28
dynamique de programmation conjointe installée grâce au Fonds OMD/Espagnol, et aussi
d’être davantage en phase avec le nouveau cadre du Système des Nations Unies.
Cependant, la consolidation et la pérennisation des acquis des projets arrivés à terme sont
d’une importante cruciale. Pour cela, le gouvernement ou les autres bénéficiaires doivent
assurer une contrepartie progressive dès la formulation des projets pour en garantir la
continuité. De plus, tous les rapports d’évaluation déplorent la « faible appropriation de
l’UNDAF par l’Etat sénégalais ». Pour cela il faudra, par exemple, doter l’UNDAF d’un
thème fédérateur. De plus, la finalité de l’UNDAF étant d’apporter un appui conséquent
aux efforts de développement consentis par le Sénégal, il est impératif de mieux réussir la
jonction entre l’UNDAF et les objectifs nationaux.
2. LES PROJETS EN PHASE DE RÉALISATION
En tenant compte des priorités nationales et aussi du nouveau cadre stratégique du
Système des Nations Unies, l’ONUDI participe à plusieurs projets afin de soutenir la
création de richesse et la réduction de la pauvreté.
2.1. LE PROJET DE PROMOTION DE L’EMPLOI PRODUCTIF DES JEUNES DE
MÉDINA (PEPJM) 2007 – 2010
La Médina est un vieux quartier à la périphérie du Centre-ville de Dakar. La Commune
d’Arrondissement de la Médina couvre 2,4 km2 avec une très forte densité.
D’après l’Etude Diagnostic Participatif de Démarrage (octobre 2008), la Médina est
caractérisée par une très forte dynamique économique qui se matérialise par le fait que
« chaque concession » abrite au moins une micro et petite entreprise. La zone
d’intervention de Médina Ouest que couvre le projet n’est pas dépourvue en matière
économique. Cependant les initiatives au plan de la création d’empois rémunérateurs
souffrent de l’absence de stratégie cohérentes et d’appui technique et financier.
D’un coût global de 300 000 euros, le projet est financé pour 250 000 euros par la
Coopération luxembourgeoise. Ce projet est initié par la Fondation Youssou Ndour (qui le
finance à hauteur de 40 000 euros) et s’inscrit dans la vision du Gouvernement du Sénégal
en matière de gestion durable de l’économie et de l’environnement urbain en vue
d’atténuer le chômage et le sous emploi des jeunes en milieu urbain.
Pour ce faire, l’ONUDI, qui a la charge d’exécuter ce projet, utilisera l’expertise du BIT
dans l’appui aux MPE à travers son programme GERME (Programme Gérez mieux votre
29
entreprise), mais aussi celle du Centre de Formation Artisanale (CFA) et de l’Institut de
Coupe Couture et de Modélisme (ICCM) pour la formation initiale et le perfectionnement
technique en appui pour le développement du créneau artisanal de luxe.
Vision stratégique
D’après la proposition de convention de partenariat PEP JM – CFA – ICCM, le but est
de mettre en place un dispositif capable de répondre aux attentes des jeunes en termes
de formation technique et en entreprenariat à travers :
La promotion de l’emploi chez les jeunes par la formation et la définition de
projets professionnels ;
La contribution au développement économique et social du Sénégal par le
développement de l’entreprenariat et la création d’entreprises par les jeunes ;
L’amélioration des aptitudes techniques des jeunes ;
La promotion du réseautage d’entreprises auprès des jeunes entrepreneurs.
Ces différents objectifs pourront être atteints grâce à la formation initiale et le
perfectionnement technique et professionnel, la formation en entreprenariat, la facilitation
dans la recherche de financement et enfin l’appui technique.
Mise en œuvre
La phase préparatoire comprenait les éléments suivants :
L’organisation d’une tournée de présentation du chef de projet
La finalisation de l’étude diagnostic
L’élaboration d’une cartographie des partenaires possibles
La tournée de présentation, achevée durant le mois de Janvier 2009, a été marquée par
des échanges et partages sur l’étude diagnostic entre les responsables des structures
partenaires, mettant en place ainsi le cadre de partenariat et définissant les critères de
choix des animateurs et parrains.
Toutefois il faut signaler qu’une première étude de démarrage, menée en septembre 2008,
avait permis déjà de bénéficier de quelques recommandations importantes, entre autres :
Manier avec souplesse la localisation du projet ;
30
Faire jouer à la Commune d’Arrondissement un rôle central ;
Mettre un accent fort sur la promotion de l’insertion socio professionnelle des
jeunes de la Médina ;
Revoir le système du volontariat afin de s’assurer d’une mobilisation durable
des ressources humaines notamment les jeunes de la zone.
Les niches de promotion d’activités économiques identifiées sont notamment
l’assainissement et la valorisation des déchets ménagers, les Technologies de
l’Information et de la Communication et les services communautaires correspondants par
l’initiation à l’informatique, la création de site web etc. Dans le secteur de l’artisanat et de la
production de l’art, les potentialités sont également énormes : la filière cuir, la menuiserie
sont autant d’activités à valoriser. A cela s’ajoutent les BTP dont l’association avec des
informaticiens a abouti à la conception de logiciels spécifiques pour les travaux de
conception et de mise en œuvre de certaines activités comme le dessin.
2.2. LE PROGRAMME DE MISE À NIVEAU (PMN)
Le Programme de Mise à Niveau est issu d’une concertation entre l’Etat, le Secteur
Privé et les Institutions Bancaires. Le projet pilote est doté d’un budget d’assistance
technique confié à l’ONUDI pour un montant de 1 087 500 Euros (financement Afd) sur la
période 2004-2009. Ce programme s’inscrit dans la phase 2 du Programme Intégré du
Sénégal visant à développer les capacités des opérateurs économiques, afin de rendre
compétitif le tissu industriel.
Son but est de renforcer globalement la position concurrentielle de l’entreprise sénégalaise
et de façon spécifique :
Augmenter et pérenniser la compétitivité des entreprises.
Accompagner le développement d’une nouvelle culture d’entreprise.
Favoriser l’intégration et la densification du tissu d’entreprises.
Développer les exportations.
31
Synthèse des résultats de la phase pilote (2004-2008)
Programme de mise à niveau a abouti à des résultats satisfaisants. Le Bureau de Mise à
Niveau (BMN), avec l’appui technique de l’ONUDI, a apporté un ensemble d’appuis
techniques et financiers aux entreprises sénégalaises pour les accompagner dans un
processus structuré d’amélioration de leur compétitivité. En termes de potentiel
économique, le portefeuille d’entreprises éligibles au BMN représente un cumul de chiffres
d’affaires de 427 milliards de FCFA et 26518 emplois dont 11127 permanents.
Au niveau du secteur de la consultance, il faut noter la création d’un Comité technique des
experts avec tous les ordres et groupements professionnels pour valoriser l’offre
d’expertise locale, mais aussi la publication d’un Guide méthodologique de la mise à
niveau. De plus 150 Consultants et une dizaine de Formateurs on été formés aux outils de
la mise à niveau. Selon le Ministère de l’Industrie (2007), 2,6 milliards de FCFA de chiffres
d’affaires ont été générés par 25 dossiers approuvés.
Le processus de capitalisation sur l’expérience de la phase pilote a permis d’identifier les
améliorations à apporter au PMN pour le rendre plus efficace. Il s’agit :
De la réforme du cadre institutionnel garantissant la mise en place de structures
fonctionnelles ;
La mise en place d’un fonds de mise à niveau mobilisant les ressources
nationales au-delà des appuis accordés par les bailleurs de fonds ;
Le renforcement et l’organisation du BMN permettant de répondre plus
efficacement à une part plus importante des entreprises.
Pérennisation (2009-2013)
Les résultats encourageants de la phase pilote du Programme de Mise à Niveau des
entreprises ont conduit les autorités sénégalaises à engager un processus de
pérennisation à travers le Programme National de Pérennisation de la Mise à Niveau des
Entreprises, avec pour objectif d’accompagner 200 entreprises du tissu productif national
au cours des cinq prochaines années. La deuxième phase du Programme de Mise Niveau
(2009-2013) devrait certainement permettre un meilleur ciblage de l’offre de services pour
les PME et une extension du champ d’intervention à la restructuration, à l’environnement
et l’efficacité énergétique.
32
Le cadre institutionnel a déjà connu, en ce sens, un changement important avec le décret
n°2007-1489 du 11 décembre 2007 portant création et fixant les règles d’organisation et
de fonctionnement du Bureau de Mise à Niveau (BMN). Le cadre stratégique des réformes
engagées a été défini à l’issue d’un long processus qui a bénéficié du soutien de toutes les
parties prenantes. Le Bureau de Mise à niveau est maintenant une structure
administrative, doté d’une autonomie de gestion, et placé sous la tutelle du Ministère
chargé de l’Industrie.
2.3. LE PROGRAMME « DÉVELOPPEMENT DES SYSTÈMES PRODUCTIFS
LOCAUX ET INSERTION DES JEUNES SORTANTS DE LA FORMATION
PROFESSIONNELLE ET TECHNIQUE »
Dans ce programme, financé par la Coopération luxembourgeoise, interviennent, en
plus de l’ONUDI, deux autres agences du Système des Nations Unies : le BIT et le PNUD.
Ce programme est une composante du volet « Insertion Professionnelle » du Programme
ETFP PIC 2 (Enseignement Technique et Formation Professionnelle – Programme
Incitatif de Coopération 2). La contrepartie nationale est donc le Ministère de
l’Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle (METFP).
Les agences des Nations Unies impliquées doivent ainsi mettre en œuvre le volet
« Insertion Professionnelle ».
Les effets recherchés sont :
Produit 1 : Les potentialités et opportunités de création de richesse et d’emplois durables
dans les filières analysées sont connues des étudiants et sortants de la formation
technique et professionnelle et leur permettent de formuler leurs projets d’entreprises ou
leurs projets professionnels.
Produit 2 : De jeunes sortants de la formation technique et professionnelle sont encadrés
et appuyés pour la création et le développement d’entreprises compétitives.
Produit 3 : Le tissu économique local est renforcé par l’amélioration de la qualité des
productions, de l’offre de services non financiers et le développement des réseaux
d’entreprises.
Cela veut dire que le projet s’adresse d’abord à des jeunes qui envisagent l’auto emploi
comme possibilité, d’autant plus que les opportunités sont grandes.
33
Dans la région de St Louis par exemple, en 2008, le nombre de sortant s’élève à 390
jeunes dont 346 des centres de formation du METFP, alors que les premières
explorations font état d’un potentiel de 225 auto emplois13. A Louga, c’est un potentiel de
132 auto emplois pour un nombre de sortants de 98. Autant dire que les perspectives sont
intéressantes.
La création d’entreprises par les jeunes sortants permettra d’amorcer une nouvelle
dynamique économique dans ces régions.
2.4. LE PROGRAMME NETWORK AND CLUSTERS/ RÉSEAUX DE PME ET
SYSTÈMES PRODUCTIFS LOCAUX DE L’ONUDI
Le programme network et cluster/ réseaux de PME et systèmes productifs locaux est
un programme d’appui aux PME-PMI initié par l’ONUDI et développé dans six régions en
Afrique dont le Sénégal. Il se fonde sur quatre principes fondamentaux :
Un développement local tiré par le secteur privé ;
Une approche globale intégrée qui permet d’intervenir sur toutes les contraintes
au développement :
Au niveau macro ou le niveau des politiques et de l’environnement des affaires
Au niveau méso ou le niveau institutionnel
Au niveau micro ou le niveau des entreprises
La concertation Etat-Secteur privé ;
Le développement d’un impact national voir sous-régional avec une logique de
capitalisation et de pérennisation des actions du projet.
Le programme « network et cluster » du Sénégal a été d’abord mis en œuvre à travers le
PAPES. Maintenant, il s’insère dans une dynamique d’appui à la Stratégie de Croissance
Accélérée.
Ainsi, à travers ses nombreuses initiatives, l’ONUDI est devenue aujourd’hui un
acteur important de la politique industrielle du Sénégal. Mais désormais, en plus de
répondre aux attentes du Gouvernement, les projets et programmes de l’ONUDI devront
aussi se contenir dans les grands axes de l’UNDAF. Ce double exercice semble réussir à
13 Programme « Développement des systèmes productifs locaux et insertion des jeunes sortants de la formation professionnelle et technique », Rapport technique, Catherine Delhaye, 2008.
34
l’ONUDI qui est parvenu quand même à proposer un bilan assez satisfaisant aussi bien en
matière de participation à la Politique Industrielle du Sénégal qu’en matière de contribution
à l’UNDAF durant ces deux dernières années.
35
CONCLUSION – RECOMMANDATIONS
La réduction de la pauvreté ne peut se faire sans un tissu industriel dynamique et
structuré, le Sénégal en est fort conscient aujourd’hui, vu les nombreuses initiatives et
résolutions pour ce secteur. En conséquence, il est impératif de mener des politiques
efficaces.
Ainsi, depuis les années 2000, dans le cadre du Programme Intégré de
Développement Industriel et de la Politique de Redéploiement Industriel, plusieurs
programmes et politiques ont été menées, avec l’appui de partenaires financiers multiples
(Afd, Coopération financière allemande, coopération autrichienne, Fonds espagnol, Fonds
Luxembourgeois etc.) et des Organismes du Système des Nations Unies comme l’ONUDI
ou le PNUD. L’accent est mis sur la mise à niveau de l’industrie et le développement des
MPME, la promotion du secteur privé et de l’agro-industrie. De nombreux projets ont été
exécutés, entre autres le PDER, le PAPES, le lancement de la Phase II du Programme
Intégré du Sénégal, les Plateformes Multifonctionnelles. En matière de développement
endogène, il faut signaler le processus de réhabilitation de nombreux sites industriels dans
le cadre du schéma directeur de redéploiement industriel avec la collaboration de
l’APROSI.
Sans conteste, ces actions ont un effet considérable en terme de création de richesses et
de réduction de la pauvreté : les Plateformes Multifonctionnelles ont contribué à la création
de centaines d’emplois rémunérés ; la mise en œuvre du Projet d’Appui aux Opérateurs et
Opératrices de l’Agro-alimentaire (PAOA) a permis à près de 100 entreprises d’acquérir
une autonomie et d’engranger des résultats satisfaisants, en plus accroître
significativement leurs chiffres d’affaire etc. A cela s’ajoutent les nombreuses initiatives en
matière de recherche – développement avec, de plus en plus, la participation de structures
de recherche spécialisées comme ITA ou ISRA.
En outre, le nouveau cadre stratégique du Système des Nations Unies, l’UNDAF, offre des
perspectives intéressantes, notamment en ce qui concerne la promotion et le
développement des micro, petites et moyennes entreprises, de par l’impact sur la création
de revenus, d’emplois décents, d’une sécurité alimentaire et d’une protection sociale
améliorée. Enfin, des projets entreprenants, à l’image du Projet de Promotion de l’Emploi
Productif des Jeunes de Médina, sont déjà en cours et l’on pourrait beaucoup attendre des
retombées économiques et sociales.
36
Cependant, nonobstant tous ces accomplissements, le pays est encore loin de ses
objectifs en matière de développement industriel. Le poids de l’industrie est encore loin en
deçà des 25% de contribution au PIB visés. De plus, le revenu par tête demeure encore
très faible et ne s’est pas vraiment amélioré durant les dix dernières années (517$ US en
2007). Cela montre qu’il reste des efforts à faire afin d’avoir une croissance soutenue du
PIB par habitant de l’ordre de 7 % par an, ce qui n’est possible que si l’on améliore la
productivité.
L’expérience des grands pays industrialisés montre que l’innovation et les
mutations technologiques sont les piliers de l’industrialisation et des déterminants de la
productivité. Certes, une stratégie centrée sur les MPME a l’avantage d’avoir des
retombées à court terme sur les populations ciblées, mais se pose la question de la
pérennisation. En effet, l’environnement international, avec la disparition progressive des
accords commerciaux préférentiels qui liaient le pays à ses partenaires privilégiés
(notamment l’Union Européenne dans le cadre des accords Europe – ACP) et avec
l’application des règlements de l’OMC et l’arrivée des nouveaux Accords de Partenariat
Economique (APE), devient de plus en plus concurrentiel et impitoyable. Donc ces petites
entreprises, s’il n’est pas mis en place des mécanismes d’accompagnement pour une
transition vers des entités plus importantes, sont quasiment vouées à l’obsolescence.
Une alternative serait de les intégrer progressivement dans des réseaux de production
pour leur permettre de jouer enfin un véritable rôle dans la croissance et le développement
économique. Si les PME sont la clé de voûte de l'industrie européenne (elles totalisent
environ deux tiers des emplois et génèrent plus de 60 % de la valeur ajoutée totale14), c’est
parce qu’elles ne sont pas isolées et travaillent dans des réseaux de sous-traitance. Le
rôle des PME est ainsi de stimuler la dynamique concurrentielle de l'économie, en
obligeant et en aidant les grandes entreprises à accroître leur efficacité et à innover.
Pour ce faire :
De nouveaux modèles organisationnels, dans lesquels les grandes entreprises
opèrent par une production à l'échelon national, voire régional, et par des réseaux de
sous-traitance, doivent placer les PME au cœur du système de production. Les
technologies de l’information et de la communication (TIC) permettent de nos jours à une
grande entreprise de gérer des réseaux de fournisseurs extrêmement ramifiés. Dans les
pays développés, les performances des grandes entreprises dépendent de plus en plus de
la compétitivité de leurs fournisseurs de petite et moyenne taille.
14 Commission Européenne, « La Politique Industrielle en Europe élargie », Novembre 2003.
37
Au niveau national, une approche intégrée en matière de recherche et innovation doit
être adoptée. Des grappes d'innovation, dont l’objectif sera essentiellement de relever la
productivité et restaurer la compétitivité, peuvent à partir d’une base nationale s’étendre au
niveau régional et s’impliquer plus tard dans des réseaux internationaux de savoir et de
production. Dans les pays développés par exemple, les entreprises intégrées à ces
grappes, qui sont pour la plupart des PME, deviennent l'élément dynamique du paysage
industriel, de même qu'une source d'idées innovantes. Certaines grappes européennes,
telles que celles existant dans les biotechnologies dans les régions de Munich et de
Stockholm - où les entreprises participantes sont souvent issues des universités - ou dans
le textile en Italie du Nord, sont maintenant d'envergure mondiale.
Le pilier environnemental doit mieux être pris en compte dans l’élaboration des
politiques industrielles du fait que la croissance économique ne doit pas faire perdre de
vue la gestion durable des ressources naturelles.
En définitive, il est aussi impératif de favoriser l’investissement intérieur et étranger,
le développement des marchés, l’amélioration des infrastructures, la création d’emplois et
le progrès technologique, tout en poursuivant les réformes du cadre réglementaire. De
plus, le développement des agro-industries et du secteur agroalimentaire doit être au cœur
de la politique industrielle, ces derniers ayant une incidence croissante sur le
développement économique et social (au Sénégal, l’industrie agroalimentaire produit près
de la moitié de la valeur ajoutée du secteur industriel). Enfin, la politique de
développement industriel au Sénégal devrait davantage insister sur des régions comme
Kolda et Ziguinchor, qui ont un potentiel intéressant, mais en même temps qui connaissent
les incidences de pauvreté les plus élevées du pays.
38
BIBLIOGRAPHIE
ANSD, « Situation Economique et Sociale du Sénégal 2007 », Octobre 2008.
CNUCED, rapport 2006 sur les pays les moins avances.
Commission Européenne, « La Politique Industrielle en Europe élargie », Novembre 2003.
Direction de l’industrie du Sénégal, « PRI : réalisations 2007 et perspectives 2008 »,
octobre 2007
Gouvernement du Sénégal, « Document de Stratégie pour la croissance et la Réduction de
la Pauvreté 2006-2010 », Octobre 2006.
Gouvernement du Sénégal, Secteur Privé, ONUDI : « Programme Intégré du Sénégal,
Phase 2 (2004-2008), 2004.
FAO, « Les défis du développement des agro-industries et du secteur agroalimentaire »,
Janvier 2007.
FMI, « World Economic and Financial Surveys, Regional Economic Outlook, Sub-Saharan
Africa », Octobre 2008.
Ministère de l’Industrie et de l’Artisanat du Sénégal, « La Politique de Redéploiement
Industriel (PRI) », juin 2005.
ONUDI, « Acquis de la phase 2 du Programme Intégré sur la période 2004-2007 », mai
2007
ONUDI, Dossiers de Référence du PDER, du PAPES, du Programme Qualité ONUDI-UE-
UEMOA, et du PTFM.
ONUDI, « Revue à Mi Parcours de l’UNDAF (2007-2012) du Sénégal », Mars 2009.
ONUDI – République du Sénégal, « Programme Intégré du Sénégal, Phase 2 », Mai 2004.
PNUD – Gouvernement du Sénégal, « Programme National Plateforme Multifonctionnelle
PN-PTFM, Plan de travail annuel 2009. »
PNUD – Gouvernement du Sénégal, « Projet du gouvernement du Sénégal », Mars 2008.
39
République du Sénégal, « Stratégie de Développement du Secteur Privé, Evaluation du
niveau de réalisation et réactualisation de la stratégie », Rapport Final, Avril 2004.
Système des Nations Unies au Sénégal, « Rapport de la Revue Annuelle de l’UNDAF pour
l’année 2007», Septembre 2008.
Système des Nations Unies au Sénégal, « Plan-Cadre des Nations Unies pour l’Assistance
au Développement, UNDAF Sénégal 2007 - 2011 », 2006.
UEMOA, « Rapport annuel 2008 de la Commission », Janvier 2009.
40
ANNEXES
41
ANNEXE 1 : INCIDENCE DE LA PAUVRETE AU SENEGAL
Pour caractériser la pauvreté, une ligne de pauvreté a été définie comme un seuil en
deçà duquel le ménage (ou l’individu) est considéré comme pauvre (ESAM-I, 1994/95;
ESAM II, 2001/2002; QUID, 2001). Les résultats de la deuxième Enquête Sénégalaise
auprès des Ménages (ESAM II) montrent que l’incidence de la pauvreté reste élevée
même si elle a baissé de façon significative dans la période 1994-2002 : la part de la
population vivant en dessous du seuil de pauvreté est ainsi tombée de 67,9% en
1994/95, à 57,1% en 2001/2002, soit une réduction de 10,8 points de pourcentage en
termes absolus et de 16% en termes relatifs.
INCIDENCE DE LA PAUVRETE ET CONTRIBUTION SELON LES REGIONS
ADMINISTRATIVES
Source : DSRP II, Octobre 2006.
42
ANNEXE 2 : SYNTHESE DE L’ETAT D’AVANCEMENT DU PRI AU NIVEAU DES POLES REGIONAUX EN 2007
1.1. Pôle de Thiès
04 Incubateurs de PME-PMI
Localité Nature des activités Réalisations physiques Résultats attendus
Thiès Commune Electrotechnique et
Mécanique de
Précision,
Maintenance
industrielle,
01 incubateur spécialisé dans les machines outils (fours de
cuisson, broyeurs, etc.), le recyclage et la maintenance
industrielle.
01 Incubateur au lycée technique de Thiès
Accroissement des capacités techniques
des entreprises,
Développement de la Culture de la
Maintenance, du Recyclage et de la
Valorisation des déchets et effluents
industriels.
Sindia,
Gandigal
NTIC et Applications
Industrielles
Numeric-Coast
01 incubateur spécialisé en génie logiciel et off-shore
engineering
Développement de logiciels et
d’applications destinés à l’industrie, au
tourisme et aux services
Formation qualifiante et mise à niveau
d’ingénieurs et techniciens
Exportation de travaux et services
informatiques
43
1.2. Pôle de Matam : 01 incubateur
Localité Nature des activités Réalisations physiques Résultats attendus
Matam
Huiles Essentielles 01 incubateur spécialisé dans la production de biomasse,
l’extraction d’huiles essentielles et la valorisation des déchets.
Formation des paysans aux méthodes de
culture des spéculations et aux techniques
d’extraction d’huiles essentielles
Diversification des cultures notamment à,
forte valeur ajoutée
Emergence d’un marché des huiles
essentielles
Production de papier.
1.3. Pôle de Ziguinchor
02 incubateurs de PME-PMI
Localité Nature des activités Réalisations physiques Nature des activités
44
Ziguinchor Agro-alimentaire des Fruits et Légumes
Huiles essentielles
01 incubateur spécialisé : jus de fruit, confitures et
produits séchés
01 incubateur à l’Université de Ziguinchor spécialisé en
agro-alimentaire
Réduction des pertes de
récolte
Diversification des produits
transformés
Plantation accrue d’arbres
fruitiers et de palmiers à
huile (Biocarburants)
1.4. Pôle de Pôle de Kolda
02 incubateurs de PME-PMI
Localité Nature des activités Réalisations physiques Nature des activités
Kolda
Sédhiou
Agro-alimentaire, Elevage, Apiculture,
Aquaculture
01 incubateur: miel et dérivés, produits
lactés et carnés
01 incubateur: produits halieutiques
Diversification des produits de l’apiculture
Spécialisation de PME-PMI dans la fabrication
de variétés diversifiées de laitage
Accroissement de la production de protéines
d’origine halieutique
Régénération des ressources et espèces
halieutiques.
1.5. Pôle de Kédougou
01 incubateur PME/PMI
45
Localité Nature des activités Réalisations physiques Nature des activités
Kédougou
Textile et Métallurgie des alliages ferreux 01 incubateur spécialisé : coton et
autres fibres textiles, construction
mécanique associée à la micro
métallurgie
Spécialisation de PME-PMI dans les techniques
modernes de filature, de tissage et de teinturerie
Formation des ouvriers et techniciens fondeurs
artisanaux aux techniques modernes de
métallurgie et de fonderie
Création de PME-PMI spécialisées dans la
fabrication d’ustensiles et de machines outils à
base de métaux et alliages divers.
1.6. Pôle de Saint-Louis
01 incubateur de PME/PMI
Localité Nature des activités Réalisations physiques Résultats attendus
Dagana,
Richard-Toll,
Podor
Agro-Alimentaire et Procédés
Industriels
01 incubateur spécialisé dans la
transformation, la conservation
et le traitement des sous-
produits agricoles (logée à
l’UGB)
Formation des paysans exploitants et producteurs aux
techniques de transformation et de conservation
Redynamisation de l’industrie agro-alimentaire et de la
Nutrition,
Production de combustible solide
Source : Direction de l’industrie du Sénégal, « PRI : réalisations 2007 et perspectives 2008 », octobre 2007
46
47
ANNEXE 3 : RESUME DES EFFETS ET IMPACTS SOCIAUX DES PROJETS DE
PLATEFORMES MULTIFONCTIONNELLES DE LUTTE CONTRE LA PAUVRETE,
EVALUES EN AVRIL 2008.
Domaines
d’action
Résultats Impacts-effets sociaux
Allègement des
travaux domestiques
Gain de temps de 2 à 3 heures
(saison des pluies) et de 3 à 5
heures (saison sèche)
- Réallocation du temps et de
l’énergie au renforcement des
revenus des femmes
- Meilleure assiduité des filles à
l’école et meilleurs résultats
Création de postes de
travail rémunérés
3 postes de travail/PTFM et 1
artisan de maintenance (soit
près de 200 postes de travail)
- Amélioration du statut des
femmes,
- Accroissement des revenus du
village
Renforcement de
capacités
- Formation des CFG,
- Formation des artisans,
- Formation en
transformation céréales,
teinture, etc.
- Capacités de gestion
renforcées,
- Meilleur accès aux
connaissances
Appui à la
structuration des
entreprises PTFM
- Mise en place de 3 GA,
- Mise en place d’espaces
artisanat
- Meilleure visibilité de la PTFM,
- Meilleur accès au crédit
Création de valeur
ajoutée
Mécanisation des activités de
transformation des produits
locaux
- Accroissement de la VA locale,
- Intégration de la PTFM dans
les politiques de
développement local
Source : Documents de travail de la Direction de l’Industrie, 2009.
48
ANNEXEE 4 : CONTRIBUTION EN 2007 DE L’AXE « CREATION DE RICHESSE ET LUTTE CONTRE LA PAUVRETE POUR UN DEVELOPPEMENT DURABLE » A L’UNDAF
EFFET UNDAF 1 : la création et le développement des micro, petites et moyennes entreprises apporte une contribution majeure à la création de revenus, d’emplois décents, d’une sécurité alimentaire et d’une protection sociale au bénéfice des femmes et des jeunes dans les zones de concentration du SNU.
Effet programme 1.1 : Les capacités productives nationales sont fortement améliorées, en termes de compétitivité, de qualité des produits, de valeur ajoutée, de créations d’emplois qualifiés et d’investissement
Produits attendus Réalisations
1.1.1. Les capacités de l’appareil productif (PME) sont mises à niveau en termes de compétitivité et de respect des normes de qualité, et de protection environnementale
-opérationnalisation du Bureau de Mise à Niveau Sénégalais comme structure d’appui/conseil au secteur privé (ONUDI)
- document de projet pour la mise à niveau des entreprises de pêche (ONUDI)
-formation des producteurs et organisation de voyages d’études pour les producteurs (PAM)
-renforcement en matériel du projet de site de transformation construit pour les femmes transformatrices de Guet-Ndar (ONU-HABITAT)
-appui à la formulation des directives techniques et d'un plan d'investissement en pisciculture pour les petites et moyennes entreprises (FAO)
-Formation de 30 prestataires de services non financiers en GERME et de 15 prestataires en technique de diagnostic et d’élaboration de plan de développement avec le PROMER (FIDA, BIT)
-Réalisation de 194 plans de développement pour le Micro et petites entreprises (MPER) cibles du PROMER (FIDA, BIT)
-Renforcement des capacités de 736 MPER (dont 50% pour femmes), FIDA& BIT
-Appui à la facilitation de l’accès des OP (PRODAM) et MPER (PROMER) à des produits financiers de qualité grâce notamment au Service d’Appui à la Finance Rurale (SAFIR) , (FIDA, FENU)
49
-Appui à la formulation d’un Système d’Informations Techniques, Economiques et Commerciales (SITEC) à l’usage des MPER (FIDA, BIT)
Produits attendus Réalisations
1.1.2. Le potentiel des micro et petites entreprises est valorisé et leur système d’appui est structuré et durablement renforcé
-signature du deuxième avenant au contrat d’assistance technique entre l’ADPME et l’ONUDI (ONUDI)
-appui à la conception et à la mise en œuvre de la SCA (ONUDI)
-étude de faisabilité de Centre de Promotion Textile (ONUDI)
-proposition de mesures prioritaires pour la relance du secteur textile sénégalais (ONUDI)
-montage d’un dispositif innovant basé sur le développement des Sociétés de Cautionnement Mutuel (ONUDI)
-renforcement des capacités managériales des micro et petits entrepreneurs à travers les acteurs du réseau national GERME (BIT)
-un cadre d’assistance à la lettre de Politique sectorielle Micro-finance est établi (PNUD/FENU)
-appui à l’embouche bovine et ovine (FAO)
-appui à la transformation et à la commercialisation du lait (FAO)
-études sur l’offre et la demande en « services non financiers d’appui » et «services financiers d’appui » faites pour les 8 régions couvertes par le PROMER (FIDA, BIT, FENU)
-Etude sur les zones de concentration et les 13 filières porteuses faites (FIDA, BIT)
-Etude sur l’environnement politique, législatif et institutionnel des MPER faites (FIDA, BIT)
-Etude sur les besoins et l’offre d’informations des MPER faites (FIDA)
-Base de données des prestataires de services financiers et non financiers dans les régions cibles mises en place (FIDA, BIT, FENU)
50
-Renforcement des capacités de l’ATCPEC et de la Direction de la Micro-finance (FIDA, FENU)
1.1.3. Une forte dynamique économique régionale est impulsée dans quelques régions pilotes, à partir essentiellement de la valorisation des ressources naturelles locales et financières des migrants
-études pour la maîtrise des flux d’investissement des sénégalais vers les secteurs productifs (OIM)
-atelier sur la situation actuelle et les perspectives en matière de migration de travail entre le Sénégal et l’Espagne (OIM, OIT)
-accompagnement de 130 groupements dans 6 régions du Sénégal (ONUDI)
-forte dynamique économique régionale impulsée :
*infrastructures de base prioritaires réalisées ; *Fonds d’Appui à l’Entreprenariat mis en place et fonctionnel en milieu scolaire formel et informel sur l’axe Saint Louis – Louga ; *un Fonds de Développement local renforcé sur l’axe Matam – Saint Louis – Louga – Kébémer (PNUD)
Produits attendus Réalisations
-les dynamiques économiques locales et régionales basées sur les ressources financières et environnementales endogènes sont dynamisées à travers une synergie des programmes (PADEL/PNDL, PGIES II, PROGERT II) (PNUD)
-mise en place des Comités régionaux de concertation des 13 zones de concentration (FIDA, BIT)
-Réalisation d’une étude diagnostic institutionnel et opérationnel des organisations professionnelles existantes aux niveaux national et régional dans 6 filières majeures (FIDA, BIT)
Conclusion sur l’Effet Programme 1.1 :
Les efforts de l’ONUDI sont appréciables. Des efforts restent à faire dans la valorisation des transferts des migrants dont seulement 5% sont orientés vers les investissements. La productivité du secteur agricole attend d’être améliorée. Ce secteur occupe 70% de la population active et ne contribue que pour 14% au PIB si on y inclut la pêche et l’élevage.
51
Source : Système des Nations Unies au Sénégal, « Rapport de da Revue Annuelle de l’UNDAF pour l’année 2007», Septembre 2008.
ANNNEXE 5 : SYNTHESE DES CONTRIBUTIONS ANNUELLES DES DIFFERENTS PROJETS ONUDI A l’UNDAF
Effet produit Projets Contribution dans les effets programme
Budget Global Dépenses fin 2006
Réalisations 2007
Réalisations 2008
Prévisions 2009
Les capacités de l’appareil (PME) sont mises à niveau en termes de compétitivité, et de respect des normes de qualité et de protection environnemental.
Projet Mise à Niveau
Programme qualité
Consortium-
Exportation
1 087 500 Euros
453 557 Euros
678 192 Euros 862 409 Euros 964 770 Euros
25.949 Euros
85 230 Euros
307.932 Euros
Le potentiel des micros et petites entreprises est valorisé et leur système d’appui structurée et durablement renforcé.
METHAP/Casamance
MAEU/PADELU
100.000 $
1 447 067 Euros.
25 000 $
656 319 Euros
75 000 $
558 152 Euros 232 596 Euros
le système d’appui aux activités génératrices de revenu en faveurs des groupes vulnérables est renforcé et structuré au niveau local.
PAREP/PDER
METHAP/Casamance 100 000 $ 25 000 $ 75 000 $
L’accès à l’emploi des jeunes et des femmes est amélioré à travers l’appui à la mise en œuvre du plan National d’Actions pour l’emploi et des plans décennaux consacrés à la jeunesse et au genre.
Formation Prof./St-
Louis
Emplois/Médina
852 000 Euros
250.000 Euro
100 000 Euros 192 514 Euros
15 520 Euros
230 000 Euros
45 710 Euros
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Effet produit Projets Contribution dans les effets programme
Budget Global Dépenses fin 2006
Réalisations 2007
Réalisations 2008
Prévisions 2009
Les initiatives de préservation de la biodiversité, de développement durable des ressources halieutiques et aquatiques et de luttes contre la désertification sont intensifiées.
Projet Environnement 4 000 000 $
la planification et programmation participative en faveur de la convergence des initiatives OMD, DSRP, SCA, NEPAD, lutte contre le VIH/SIDA sont renforcées.
Appui SCA
Source : ONUDI, « Revue à Mi Parcours de l’UNDAF (2007-2012) du Sénégal », Mars 2009
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