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COMMISSARIAT A L BVEROE ATOMIQUE

INFLUENCE DE L'ORADIATION PAR LES RATONS

SUR DIVERS FACTEURS DIMMUNITE

G. GAUDE et J. COUÏSAGFT

Rapport C.EA. n- 428

- Rapport C E A, n° 428 -

Service de Biologie

INFLUENCE DE L'IRRADIATION PAR LES RAYONS y

SUR DIVERS FACTEURS D'IMMUNITE

par

G. GAUDE et J. COURSAGET

Communication du CE.A. à la Conférence de Genève

- Août 1955 -

Communication de la Franoe 1er Juin 1955

INFLUENCE DE L'IRRADIAI1 ION FAR LES RAYONS GA141A

SUR DIVERS FACTEURS D1 IMMUNITE.

par Mi. G.GAUDE (I) et J.COURSAGET (2)

Les animaux irradiés présentent souvent, dans les jours ou lessemaines qui suivent l'irradiation, de graves lésions infectieuses.

Le but de cette étude était de rechercher l'influence de l'ir-radiation totale de l'organisme par le rayonnement gamma du cobalt60 sur le pouvoir phagooytaire des leuoocytes et sur la biogénéssdes anticorps»

Les expérience* portent sur une centaine d'animaux, lapins etoobayes.

Toutes les Irradiations ont été réalisées avec huit souroes deCobalt 60 de 10 curies chacune, disposées sur une sphère de I mde rayon, les animaux ocoupant la region voisine du centre*

L'intensité du rayonnement est, dans ces conditions, d'environ100 roentgens par heure*

A- ETUDE SUR LA PHAGOCYTOSE*

I - METHODES ET TECHNIQUES EXPERIMENTALE Si

Un certain nombre de oobayes ont été soumis à 1'action desrayons gamma et, pour chaque animal, les propriétés phagooytairesdes leucocytes ont été évaluées, comme 11 est indiqué plus loin,en observant la phagocytose de graine d'amidon*

Les experiences ont été conçues de manière à pouvoir distin-guer deux facteurs de variations

• La dose de rayonnement• L'intervalle de tempe compris entre l'irra-diation et la mesure du pouvoir phagooytaire*

(1) Servioe de Biologis du CE.A(2) Chef du Servioe de Biologie du C*E.A

Détermination de la "DL5O"»

Nous avon», au préalable» déterminé la "dose léthale 50 $m

(BL50) pour le rayonnement gamma utilisé* A »et effet, 5 groupes- A B O D E - d e 6 oobayes chacun ont été soumis à des doses derayonnement respectivement égales

Four le groupe A à 50 roentgensB 1000 150D 200E 250

Les animaux ont été laissés 30 jours en observation et lamortalité a été notés» Le, détermination de la "DL50" a été faiteselon la méthode de Reed et Muenoh utilisant le procédé des "to-taux cumulatifs"•

Le tableau I oi-aprés donne les résultats obtenus*

La oourbe des pourcentages est légèrement eigmoïde et coupe1»ordonnée 50 £ au point 144 roentgens. Le caloui des limites deconfiance montre que la -valeur réelle art comprise entre 100 et209 roentgens (seuil 95 * ) •

Examens hématologique et

Nous avons aussi étudié» dans des expériences préliminaires,les modifications survenues dans la cytologie sanguine de oobayessoumis à l'action des rayons ganma»

Ces expériences ont porte sur les deux modifications hémato-logiques suivanteet

•1/ Modification de l1 "indice leucocytaire"» Nous désignonsainsi le rapport xt/xg du nombre des leucocytes à un Ins-tant "t" donné au nombre de leucocytes initial x©.

•2/ Modification du rapport polynucléaire a/mononuoléalree»

Les oobayes ont été irrtuiiee à des doses de 0 - 50 - 100 -150 - 250 roentgens et les examens hématologiques ont été effec-tués tous les deux jours» Les résultats figurent dans le tableauII où sont également consignés oeux relatifs au pouvoir phagooy-taire* Quand la dose de radiation augmente» 1* indice leucocytairediminue tandis que 1s rapport polynucléaires/nononuoléairee e'ô-léve»

Détermination du pouvoir phagocytaire des leucocytes»

Noua avons adopté» comme doses d'irradiation, les valeurs0 - 50 - 100 - 150 - 250 roentgens et oomme Intervalle de tempsentre l'Irradiation et la mesure du pouvoir phagooytaire, 0 - 2h -24h - 48h - 5J - 7J - 9J - IIJ - I3J - 15;).

Chaque essai a été répété sous 3 formes différentes, désignées

- 2 -

dans la suite de ce travail , par l e s let trée: a, b, o*

a * leucocytes de l'animal étudié + sérum du même animalb • leucocytes de l'animal étudié + sérum d'un animal normal0 « leucooytes d'un animal normal + sérum de l'animal étudié*

Bans chaque cas» on effectue successivement l e s opéra-tions suivantesi

1 - Inooulation intra-péritonéale de 8 ml de bouillon deviande à 2 cobayes Oj et C2 (°I étant un cobaye en expé-rience - irradié ou non - Og étant un cobaye "témoin"•)

2 - 3 heures après la première inoculation, injection par l amdme voie» de 6 ml de bouillon à chacun des 2 cobayes Ojet C2»

3 - 2 h 1/2 après la 2éne injection l e s 2 cobayes sont sacri-f i é s et , pour ohacun d'eux, on recueil le:

a) une certaine quantité de sérum sangiin*b) uns certaine quantité d*exsudât peritoneal

chargé de leucocytes polynucléaires, que l'ondilue 5 foi» dans une solution anticoagulanteà base de citrate de soude*

4 - 5 ml d1exsudât leucocytaire dilué sont centrifugés à fa i -ble vitesse et le culot est repris par I ml du sérum del'animal approprié suivant que l'on réalise l 'essai a» b»ou o*

5 - Une suspension d'amidon de riz dans de l'eau physiologiqueest ajoutée en proportion te l l e que l e mélange final con-tienne 4 fois plu s de grains d'amidon que de leucocytes*

6 - Le mélange est placé pendant 30 min* au bain-marie à 37°puis l e liquide est examiné au microscope antre lame etlamelle*

7 - Le pouvoir phagocytaire des leucocytes est évalué!a) en comptant l e nombre de grains d'amidon phagocytés

par 100 leucocytes*b) en établissant l e pourcentage des leucocytes "non-

phagocytes" *

II - RESULTATS!

résultats obtenus sont inscrits dans les tableaux II etIII cl-aprés*

L'examen de ces tableaux ne met en évidence aucune relationentre les différents résultats et les causes de variation contrôléesque noua considérons.

L'analyse de la variance montre des rapports très inférieursaux valeurs limites!

- 3 -

0,15 au lieu d# 2,69 pour l'irradiation0,60 - 2,27 - l e temp»0,15 - 3,15 * l ee catégories a,b,e*

L*examen du tableau III oonduit aux mêmea résultats»

III - CONCLUSIONS*

II résulta de ces expériences que, dans l e s conditions envi-sagées, l e rayonnement gamma du 0o60 est sans action sur l e pouvoirphagooytaire des leucocytes polynucléaires du cobaye bien que l e séléments figurés du sang de oet animal subissent des modificationsappréciables*

B- ETUI» SUB L'IMMUNITE SERIQUB*

Cette étude a été entreprise pour mettre en évidence l 'act ionéventuelle du rayonnement gamma du Co60 sur la formation des ant i -corps anti-pneuaococciquee chez l e lapin entièrement irradié*

I - METHODES ED TECHNIQUES EXPERIMENTALES,

Nous avons u t i l i s é 25 lapins mâles d'un poids moyen de 2,3 kgs*Ces lapins sont d'abord exposés à des doses de rayonnement gam-

ma al lant de 50 à 400 roentgens.Apre a irradiation, l e s animaux ont été inoculés à des époques

variable a et avec des quantités variables d'un vaccin anti-pneumo-ooccique chauffé que nous avons préparé*

A cet e f f e t , une souche de pneumoooquee provenant de l ' I n s t i t u tPasteur (Souche Heidelberger) es t cul t ivée pendant 72 heures surbouillon T puis l e s oorps miorobiens nécessaires à l'immunisationdes animaux sont séparés*

Lorsque l'hyper immuni sat ion est obtenue, environ un moie aprèsl a première inject ion, l e s animaux sont saignés et l e t i trage desantioorDB permet d'apprécier l ' inf luence des divers facteurs consi -dérés, a savoirt

a) Dose de rayonnement gamma»b) Intervalle de temps compris entre l'irradiation et l ' ino -

culation*o) Qiantité de germes inoculés*

L'étude séparés de l'influence de ces trois paramétres néces-s i terait un trop grand nombre d'animaux* Pour oette raison nousavons choisi le dispositif expérimental dit "en oarré latin** qui nousa permis d'obtenir des résultats satisfaisants aveo seulement 25lapins*

- 4 -

Dana oe eohéma ohacun des paramétre» agit en combinaison aveol e t 2 autre• mais pour une valeur déterminée de chacune des varia-ble • noua avons cinq résultat© re la t i f s à cinq animaux différents.

En outre, afin de réduire au maximum l'erreur expérimentale,l e s animaux sont répartis de te l l e aorte que la eomme des poidssuivant chaque colonne, chaque ligne et pour ohacune des l e t tres A,B, 0 , D, Ef o*eat-à—dire pour chacune dee valeura des tro is para-métrée aoit auaei constante que poeeible. (Voir tableau IV)

II - EXPERIENCES, - Protocole expérimental.

Lea irradiations furent effectuéee par groupes de 5 animauxaffectés d'une même l e t t r e .

Ainsi l e s 5 lapina A (Ceux pour leequele l'inoculation étaitpratiquée 2 heures après l ' irradiation) furent exposés ensemble,pour une durée variable; et ohacun d'eux reçut, par voie intra-veineuse, 0,5 ml de la dilution microbienne appropriée.

Aj par exemple ne fut pas irradié mais reçut 0,5 ml de la d i -lution "0,2". Ao fut irradié pendant 30 minutes et reçut, 2 heuresaprès la f in de l ' irradiat ion, 0,5 ml de la dilution "1,0" e t c .jusqu'à Ac qui fut irradié pendant 4 heures et qui reçut, 2 heuresaprès. 0,5 ml de la dilution "0,4".

(Voir (tableau IV)

Puia, tous l e s 2 jours, après la première injection, chaquema\ reçut t

durant la 1ère semaine, 0,5 ml de la dilution convenable•- 2éme - 1,0 ml- 3éme - 2,0 ml

Dix jours après la dernière injection, nous avons déterminé l etaux dea anticorps développés dans le sérum des animaux non irradiée.

Celui-ci étant satisfaisant, tous lea animaux ont été sacrifiéeet l e t i t r e en antioorpa a été déterminé par l'agglutination d'unesouche de psmunoooque type II an eue pension dans l'eau physiologiqueet en quantité t e l l e que I ml de la suspension contenait I mg d'azote.

III - RESULTATS DE LA PREMIERE SERIE D'EXPERIENCESI

Oeux-oi ont été rapsembléa dan a l e tableau Y qui reproduit l ecarré la t in du tableau IV*

Dans oe tableau, chaque nombre exprime, an pourcentage, l e tauxdes anticorps par rapport au taux moyen trouvé chez l e s animaux t é -moins non irradiée* L'examen de ce tableau permet de faire las re-marques suivantest

1 / La dose d'antigène n'a pas d'influence nette à partir de0,4 ml*

2 / Le taux moyen des anticorps sériques est légèrement augmentépour lea doses d'irradiation inférieures à 200 r .

3 / Oe taux est fortement diminué pour la dose de 400 r .4/Pour cette dose de 400 r, la diminution du taux d'antioorps

est plua importante quand l ' interval le de temps entre la f inde l ' irradiation et la première injection de vaccin est supé-

- 5 -

rieure à 6 heures. (Lettrée C.D.Ej

L'analyse de la variance montre .La<* seuls les résultats ob-tenus chez les lapins soumis à une dose de 400 roentgens peuventêtre considéré» comme signif icatifs . La probabilité d1obtenir destaux d'anticorps aussi bas ohez les animaux témoins est d'environ0,065.

In nous a donc semblé utile d'entreprendre de nouvelles ex-périences aveo des doses de rayonnemait plus élevées et pour unedose unique d'antigène.

IV - DEUXIEME SERIE D'EXPERIENCES»

Cette étude a été également effectuée sur 25 animaux maise l l e ne porte que sur deux facteurs de variations

a) Dose de radiation allant de 400 à 1000 rb) Intervalle de tempe entre l ' irradiation et l ' inocula-

tion.

Le plan expérimental fut celui des "blocs" schématisé par l sfigure ci-apréai (page 7)

Gomme dans notre première expérience, nous avons réparti lesanimaux de t e l l e sorte que la somme des poids soit approximative-ment la même pour l es diverses colonnes et pour les diverses lignes*

Les doses d'irradiation étant, dans cette seconde experience»beaucoup plus élevées que dans la première, de nombreux animaux suc-combèrent et malgré le remplacement répété des animaux d'expérience,nous n'avons obtenus la survie que d'un nombre restreint des ani-maux soumis aux eoses de 800 et 1000 r .

Les résultats sont consignés dans le TABLEAU VI.

Conne dans la 1ère expérience, noas avons représenté par100 % le taux moyen d'anticorps trouvé pour les animaux témoins,non irradiés* Ces résultats confirment et complètent ceux de lapremière série d'experiences.

V - DISCUSSION ET OONOLUSIONSi

Au point de vue de la valeur statistique dee résultats nousavons étudié le degré d'interdépendance entre la dose de radiationet le taux d'anticorps. L'étude de la corrélation entre ces deuxvariables a été faite en tenant compte de la totalité des résultatstrouvés dans les deux expériences» et qui sont groupes dans leTABLEAU YII.

Le coefficient de corrélation a pour valeur»

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Le signe négatif du résultat tractait le fait que le taux d*anticorps décroit lorsqu' augmente la doee d'irradiation»

P1autre part, la faible -valeur trouvée pour "rM est en re-lation avec une erreur expérimentale élevée: Lorsque la dose d1

irradiation est donnée, le taux d'anticorps n'est que très appro-ximativement fixé ainsi que le montre l e tableau VI ci- joint .

En calculant l e coefficient de corrélation "transformé" etson écart—type, nous trouvons qu'à une te l le valeur de ce coef-fioient est attachée la probabilité:

P - 0,0064

Ainsi i l y a moins d'une chance sur 100 pour que la valeurtrouvée pour le coefficient de corrélation soit le fait du hasard.Autrement dit i l existe uns corrélation certaine entre le taux d'anticorps et la dose d'irradiation.

Nous pouvons donc affirmer quo le taux d'anticorps s'abaissechez l e s animaux irradiés.

L'examen du tableau VII laisse aussi entrevoir une augmenta-tion du taux des anticorps pour les faibles doses dJirradiation(en dessous de 200 r ) . Ce fa i t a déjà été observé par divers au-teurs, en particulier par Taliaferro (1951)»

Cette observation peut être rapprochée de celle de Scherer

- 7 -

(1952) relative à l'accroieeement du taux des a glutlnine8 chezlea animaux irradiés» Maie les expériences (fie noue avons réal i -sées nous montrent que cette action eux faible et que, si e l l eexiste, les variations qui en résultent sont peu supérieures auxvariations individuelles*

En raison du taux élevé de la mortalité des animaux soumis àdes doses supérieures à 400 r, l'influence de l' intervalle de tempene peut être appréciée que pour la dose de 400 r* Chez les animauxsoumis à cette dose de rayonnement gainna le taux des anticorps nediminue que si l ' intervalle de temps entre l'irradiation et l ' i n -Jeotion d'antigène est supérieur* à 6 heures»

Cette observation est en accord avec lea résultats trouvéepar d'autres chercheurs aveo des Rayonnemente de type différent•

CONCLUSIONS GENERALES

Les expériences que nous venons d'exposer montrent!

1°) Que, chez l e cobaye, l e phénomène de l a phagocytose, étu-dié "in vitro", est insensible à l'irradiation totale del'organisme bien que cette marne irradiation provoque deemodifications d'ordre hématologique importantes*

2°) Que, chez le lapin, l'irradiation à des doses égales ousupérieures à 400 r réduit sensiblement le taux dee an-ticorps sériques quand l'injection d'antigène est prati-quée au moins 6 heures après l'irradiation*

- 8 -

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