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Inondation torrentielle en Maurienne (fiction crédible) Capacité de médecine de catastrophe. Examen écrit 1996

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Page 1: Inondation torrentielle en Maurienne (fiction crédible) Capacité de médecine de catastrophe. Examen écrit 1996

lnondation torrentielle en Maurienne (fiction crhdible) Capacite de mbdecine de catastrophe. Examen krit 1996*

P Huguenard

L E CADRE (vok cafe) L’Arc est un torrent ne 8. plus de 1 800 m d’altitude au glacier des sources de I’Arc. II coule d’est en ouest sur 150 km pour se jeter dans I’lsere, traversant entre autres Modane puis Saint-Jean-de-Maurienne. Sa vallee etroite est pourtant une voie de pas- sage active longeant de pres le tours de I’Arc, une ligne de chemin de fer rapide (trains pendulaires) va de Lyon a Turin, franchissant le massif du Mont-Cenis par I’un des tunnels les plus longs d’Europe apres celui du Frejus. Accolee a la voie sur la rive droite de I’Arc, la RN6 fait communi- quer Chambery avec Susa en ltalie par le tunnel routier du Frejus qui dou- ble le tunnel ferroviaire. Parallele a la rive gauche de I’Arc I’autoroute A 43 venant de Saint-Etienne a pousse en 1996 jusqu’a Saint-Michel-de-Mau- rienne.

LES MOYENS DE SECOURS Outre les centres de secours sa- peurs-pompiers dans toutes les ag- glomerations importantes : La Chambre. Saint-Jean-de-Mau-

rienne, Saint-Miche-de-Maurienne, Modane... se trouvent dans la re- gion : des Smur a Modane, a Saint- Jean-de-Maurienne. On peut com- pter aussi sur des elements plus eloignes comme le Smur de Mou- tiers et celui d’Albertville (63 km) et les Samu des departements limi- trophes : celui de Chambery (73 km) relic a la Maurienne par une route nationale et une autoroute. En Is&e, le Samu de Grenoble a 104 km est &pare de la Maurienne par la chaine de Belledonne qui depasse par en- droits les 2 000 m d’altitude et qui doit etre contournee par le nord (autoroutes 41 et 43) ou par le sud avec des routes plus difficiles, aux- quelles sera prefer6 I’helicoptere.

L ‘bkNEMENT (figure) Au printemps, la fonte du glacier augmente le debit de I’Arc. Le phe- nom&e est aggrave par des eaux de ruissellement sur les versants qui recoivent des pluies diluviennes. Le lac de barrage du Mont-Cenis gros- sit. Son enrochement est solide mais le centre est en terre et pour le sou- lager des vannes sont ouvertes, ce

qui augmente le volume de I’inonda- tion torrentielle bien qu’une partie se deverse vers I’ltalie. Le flot est deja importanta Modane. Sept kilometres plus loin c’est le trop plein du barrage de Bissorte qui I’alimente encore. A Saint-Jean-de-Maurienne (546 m), deux ponts traversent I’Arc pour rac- corder la departementale 906 a la N6. lls freinent le flot grossi par I’ap- port d’un affluent, I’Arvan (d’autant plus que des embacles s’y forment) mais le niveau en aval atteint le sou- bassement de la nationale et de la voie ferree rive droite. Rive gauche I’autoroute est plus elevee. Le cou- rant accelere par la pente de 546 m ~3 476 m en 4 km ronge les berges. La route s’affaisse et une faille fend le revetement. Le remblai de la voie ferree est degrade et le rail se de- forme quelques metres avant le tun- nel de la Madeleine au km 4 apres Saint-Jean-de-Maurienne, sous le rocher du Chatelard. Dans la mati- nee, le train de Turin arrive au niveau de ce tunnel. La motrice sort des rails, heurte la paroi du tunnel et se renverse. Les deux premiers wagons s’ecrasent contre la motrice. Les sui- vants sont plus ou moins disloques.

*Concue par P Huguenard. Ecole d’application du service de sante des armees, Val-de-G&ice. UFR de medecine, universite Paris XII.