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AVERTISSEMENT Ce texte a été téléchargé depuis le site http://www.leproscenium.com Ce texte est protégé par les droits d’auteur. En conséquence avant son exploitation vous devez obtenir l’autorisation de l’auteur soit directement auprès de lui, soit auprès de l’organisme qui gère ses droits (la SACD par exemple pour la France). Pour les textes des auteurs membres de la SACD, la SACD peut faire interdire la représentation le soir même si l'autorisation de jouer n'a pas été obtenue par la troupe. Le réseau national des représentants de la SACD (et leurs homologues à l'étranger) veille au respect des droits des auteurs et vérifie que les autorisations ont été obtenues, même a posteriori. Lors de sa représentation la structure de représentation (théâtre, MJC, festival…) doit s’acquitter des droits d’auteur et la troupe doit produire le justificatif d’autorisation de jouer. Le non respect de ces règles entraine des sanctions (financières entre autres) pour la troupe et pour la structure de représentation. Ceci n’est pas une recommandation, mais une obligation, y compris pour les troupes amateurs. Merci de respecter les droits des auteurs afin que les troupes et le public puissent toujours profiter de nouveaux textes. « LES Z'HEROS SONT FATIGUES. » comédie de Jean-Marc WILLAROZA 1

INSPECTEURS ZORLOTE et LAMOUCHIE · plus j'ai des rhumatismes... ben oui, l'humidité des châteaux... Et puis j'm'empâte, j'm'empâte... C'est pas la joie quoi... Je vis avec deux

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AVERTISSEMENT

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de l’organisme qui gère ses droits (la SACD par exemple pour la France).

Pour les textes des auteurs membres de la SACD, la SACD peut faire interdire la représentation le soir même si l'autorisation de jouer n'a pas été obtenue par la troupe.

Le réseau national des représentants de la SACD (et leurs homologues à l'étranger) veille au respect des droits des auteurs et vérifie que les autorisations ont été

obtenues, même a posteriori. Lors de sa représentation la structure de représentation (théâtre, MJC, festival…) doit s’acquitter des droits d’auteur et la troupe doit produire

le justificatif d’autorisation de jouer. Le non respect de ces règles entraine des sanctions (financières entre autres) pour la troupe et pour la structure de

représentation.

Ceci n’est pas une recommandation, mais une obligation, y compris pour les troupes amateurs.

Merci de respecter les droits des auteurs afin que les troupes et le public puissent toujours profiter de nouveaux textes.

« LES Z'HEROS SONT FATIGUES. » comédie de Jean-Marc WILLAROZA 1

« LES Z'HÉROS SONT FATIGUÉS. » (Comédie de Jean-Marc Willaroza)

Genre : comédie pour 3 comédiens ( 3 hommes).Résumé : 3 héros de notre enfance sur le retour.Décor : un salon / 1 table / 2 chaises / 1 fauteuil / Accessoires : 2 révolversCostumes : semi contemporains/époque.Personnages :

- LE PRINCE CHARMANT : (entre 40/50 ans) / - PETER PANPAN : (entre 40/50 ans) / - FIONFION LA TULIPE : (entre 40/50 ans) /

Contact auteur : Jean-Marc WILLAROZA / 51 avenue GAMBETTA / 75020 PARIS. Téléphone : 06.76.97.34.66. et 01.46.36.37.25.E-mail : [email protected]

* * *

SCÈNE 1.

(Le Prince Charmant -jogging, baskets, serviette autour du cou, arrive sur scène en courant puis s'affale sur un fauteuil)

LE PRINCE CHARMANT: «Ouf, dis don' ! J'suis crevé moi ! Le jogging c'est plus d'mon âge ! C'est dur de vieillir... Surtout quand on a été un prince charmant comme moi jeune et vigoureux ! J'suis plus bon à rien ! Juste un prince charmant sur le retour ! Ouf !... Tiens j'prendrais bien un p'tit whisky moi... » (il boit au goulot d'une flasque de whisky et claque la langue) « Ceci dit, la vie de prince charmant ça a été sympa ; j'ai eu les plus belles femmes du monde... Vous me croyez pas ? Et la Belle au Bois Dormant ? C'est moi qui l'ai réveillée ! C'est vrai qu'au début elle voulait pas... se réveiller j'veux dire... mais un baiser langoureux avec la langue, ça l'a fait... Qui d'autre ? Facile ! Cendrillon, c'est moi... Le coup de la pantoufle, c'est moi... Y'a eu aussi Blanche Neige... Et puis ce que vous savez pas, c'est qu'il y a eu des fées aussi : la fée Clochette, c'est moi ! La Fée Mélusine aussi ! La fée du logis, ménagère de plus de 50 ans, ça c'est plutôt une erreur de parcours, un soir en sortant de boîte, j'étais un peu parti, mais c'est moi... Enfin passons... La Fée Carabosse aussi, une sacrée petite cochonnette celle-là, SM et tout... Sauf que maintenant j'ai plus la pêche, j'suis célibataire, je suis au chomâge et en

« LES Z'HEROS SONT FATIGUES. » comédie de Jean-Marc WILLAROZA 2

plus j'ai des rhumatismes... ben oui, l'humidité des châteaux... Et puis j'm'empâte, j'm'empâte... C'est pas la joie quoi... Je vis avec deux colocs, deux autres ostrogots du même acabit que moi. Y'a Fionfion la Tulipe -l'ex-guerrier- et Peter Panpan ; on est tous les trois pas loin de la retraite. Ouais, c'est vrai, on a tous vécu des bons moments... Maintenant c'est plus pareil... On d'vient vieux... Tiens ! V'là Peter Panpan qui émerge... » (Peter Panpan -en collants verts- émerge de sa chambre encore endormi)

PETER PANPAN: «...'Tain, j'ai mal à la tête... La fiesta c'est plus d'mon âge... T'aurais pas une aspirine ?»

LE PRINCE CHARMANT: «Sur la table... »

PETER PANPAN: «Ok... y'a pas du café ?»

LE PRINCE CHARMANT: «J'te signale qu'il est midi et demi et que Fionfion a tout bu ce matin... »

PETER PANPAN: «Tiens c'est vrai, où il est Fionfion ?»

LE PRINCE CHARMANT: «Ben il est au boulot à c'te heure ; j'te rappelle que les fleuristes ça ouvre aussi le dimanche...»

PETER PANPAN: «C'est vrai, j'oubliais qu'il bossait le jour du Seigneur...»

LE PRINCE CHARMANT: «Hey ! Tu sais qu'il a une nouvelle enseigne maintenant ? »

PETER PANPAN: «Ah non, je savais pas ; et c'est quoi sa nouvelle enseigne ?»

LE PRINCE CHARMANT: «Chez Fionfion la Tulipe... »

PETER PANPAN: «Ah ouais, ça l'fait... Fallait y penser... Remarque c'est quand même mieux que : ''N'attendez plus de mourir pour vous offrir des fleurs''...»

LE PRINCE CHARMANT: «C'est vrai qu'ça la foutait mal ; pas étonnant qu'il avait pas de clients... »

PETER PANPAN: (prend son aspirine)«'tain, j'boirais plus de téquila, ça m'a explosé la tronche...»

LE PRINCE CHARMANT:

« LES Z'HEROS SONT FATIGUES. » comédie de Jean-Marc WILLAROZA 3

«Et c'était bien ta soirée ? T'étais encore au Alice Fucking Boy hier soir ? »

PETER PANPAN: «Euh oui... Tiens tu sais pas qui j'ai rencontré ? »LE PRINCE CHARMANT: « Ben non...»

PETER PANPAN: «Tu d'vines pas ?»

LE PRINCE CHARMANT: «Ben non je sais pas moi, le Prince Noir, le p'tit chaperon rouge, le p'tit Poucet ? »

PETER PANPAN: «Non le p'tit poucet il est mort...»

LE PRINCE CHARMANT: «Ah bon, j'savais pas... mais de quoi il est mort ? »

PETER PANPAN: «Il s'est fait bouffé par un loup !»

LE PRINCE CHARMANT: « Ah la vache dis don' ! Une drôle de fin ! Une ''fin'' de loup comme qui dirait... Tiens j'suis drôle ce matin moi... Ouais, j'l'aimais bien l'Poucet... Faut dire qu'il a pas eu d'chance avec ses vieux... heu comment ils s'appelaient déjà ? Les Ténardier ?...»

PETER PANPAN: «Ca je sais pas... Non j'ai rencontré Orzo Il Conno !»

LE PRINCE CHARMANT: «Orzo Il Conno ? Le frère de Zorro ? »

PETER PANPAN: «C'est ça même ! »

LE PRINCE CHARMANT: «Mais qu'est-ce-qu'il foutait dans une boîte de péd... , de tar..., de fio... euh dans une boîte comme ça ? Il a r'tourné sa veste ou quoi ? »

PETER PANPAN: «Non, non, il était avec Olga et Gréta, deux bombasses ukrainiennes...»

LE PRINCE CHARMANT: «J'suis sûr qu'elles étaient siliconées, il aime bien les siliconées Orzo... »

PETER PANPAN: «Ca, je sais pas, j'ai pas regardé...»

LE PRINCE CHARMANT: «Ouais c'est vrai, j'oubliais, excuse-moi... Et alors, Orzo ?»

« LES Z'HEROS SONT FATIGUES. » comédie de Jean-Marc WILLAROZA 4

PETER PANPAN: «Ben rien, il a juste gravé le « O » de orzo sur la table avec le pic à glace, c'est tout... »LE PRINCE CHARMANT: «Tu m'étonnes, faut toujours qu'il se fasse remarquer celui-là ; mais bon, j'suis quand même un peu déçu... J'attendais quelque chose de plus croquignolesque... »

PETER PANPAN: «Ben non... J'vais m'faire du café...»

(Pendant que Peter se prépare du café, le Prince Charmant farfouille dans un tiroir et en sort un revolver et s'approche de Peter)

LE PRINCE CHARMANT: «Hey Peter !»

PETER PANPAN: «Quoi ?»

LE PRINCE CHARMANT: (il vise Peter avec le revolver)«...Panpan ! »

PETER PANPAN: «'Tain, ça va pas ? T'as rien d'autre à foutre aujourd'hui ? Et puis qu'est-ce-que tu fais avec mon flingue ? C'est mon outil de travail ! Pose ça immédiatement !»

LE PRINCE CHARMANT: «Ok, ok, c'était juste pour déconner... »

PETER PANPAN: «Ouais ben on déconne pas avec ces trucs-là, surtout qu'il est chargé et qu'ces machins-là ça peut partir tout seul...»

LE PRINCE CHARMANT: «Ok, d'accord j'le range... »

PETER PANPAN: «Tu ferais mieux de préparer la tambouille ; y'a Fionfion qui va revenir du boulot et puis moi, ça me changera des casses-dalles du commissariat...»

LE PRINCE CHARMANT: «C'est marrant quand même, j'te voyais pas bosser dans un commissariat... J'me demande comment t'en es arrivé là ; et les délinquants, ils ont peur de toi ? »

PETER PANPAN: «Mais vous êtes marrants vous les hétéros, c'est pas parce que je suis homosexuel que je joue les fiottes dans un commissariat ; 'tain, cultivez-vous les mecs, soyez tolérants merde ! Y'en a marre de vos sous-entendus de pochetrons, hein, c'est vrai à la fin quoi!»

« LES Z'HEROS SONT FATIGUES. » comédie de Jean-Marc WILLAROZA 5

LE PRINCE CHARMANT: «Ok, ça va, j'suis désolé, excuse-moi... Bon, j'vais préparer la bouffe... (on l'entend des coulisses) Mais y'a rien dans l'frigo, y'a juste des yahourts sveltesse, du fromage blanc allégé... c'est toi Peter qui fait un régime ? »PETER PANPAN: «Ben non, j'en ai pas besoin...»

LE PRINCE CHARMANT: «Hey ! Y'a même des croquettes pour chat ! Y'a un chat ici ? »

PETER PANPAN: «C'est pour » (chanté / chanson des Frères Jacques) : « Le chat de la voisine, qui fait ses gros ronrons sur un bel édredon-don-don»

LE PRINCE CHARMANT: «Et les produits allégés c'est pour qui alors ? »

(Entrée de Fionfion)

FIONFION LA TULIPE: «C'est pour moi ! »

LE PRINCE CHARMANT: «Pour toi ? Je savais pas que tu t'occupais de ta ligne... Quelle chochotte... »

PETER PANPAN: «Mais t'es vraiment qu'un gros con de macho toi ; juste qu'il a 50 balais et qu'il essaye d'avoir une vie plus saine que la tienne !»

FIONFION LA TULIPE: «Bien envoyé Peter ! »

LE PRINCE CHARMANT: «Evidemment il a passé tout son temps au grand air alors il est plus sain que moi, ça c'est sûr !... »

FIONFION LA TULIPE: «... A faire la guerre entre parenthèses... »

LE PRINCE CHARMANT: «... Ouais, mais bon... Et en plus t'as dû faire de la muscu avec toutes les nanas que t'as draguées ; moi j'me suis gelé les noisettes dans les forêts et dans les châteaux pas chauffés -c'est pour ça que j'ai des rhumatismes-, et puis en plus j'étais un romantique, alors...»

FIONFION LA TULIPE : «Ca serait pas plutôt tes origines qui t'auraient rendu amer ?»

LE PRINCE CHARMANT: «Quoi mes origines ? Qu'est-ce-que tu veux dire par là ? »

« LES Z'HEROS SONT FATIGUES. » comédie de Jean-Marc WILLAROZA 6

FIONFION LA TULIPE : «Ben je sais pas moi, les étangs, les marécages, tout ça quoi...»

LE PRINCE CHARMANT: «Je pige pas là ; tu pourrais être plus clair des fois ? »

FIONFION LA TULIPE : «Ben les grenouilles, les crapauds... tu vois pas c'qu'on veut dire ?»

LE PRINCE CHARMANT: «Non, pas du tout... »

PETER PANPAN: «Qu'est-ce-qu'il est de mauvaise foi ; t'as pas souvenir que tu souffres du syndrome du crapaud ?»

LE PRINCE CHARMANT: «J'vois pas ce que tu veux dire... »

PETER PANPAN: «Ha là, là ! C'est-y pas possible d'entendre ça ; et ta fée de malheur qu'est venue rouler une pelle à un crapaud, elle devait pas être bien claire non plus celle-là ! Ca devait être un super thon !»

LE PRINCE CHARMANT: «Pauv' mec ! »

FIONFION LA TULIPE : «Au fait tu nous a jamais dit si tu t'étais sorti avec ta '' princesse '' dragueuse de crapauds ; faut quand même avouer qu'elle était pas nette cette nana... Et en plus j'suis sûr qu'elle avait mauvaise haleine... »

PETER PANPAN: «...et qu'elle devait être zoophile... »

FIONFION LA TULIPE : «...et adepte des bains de boue... »

PETER PANPAN: «...et qu'elle devait bouffer des « coassants » au p'tit déj'... »

FIONFION LA TULIPE : «...alors ...le roi de la mare, tu réponds ? »

PETER PANPAN: «Ho ! On te cause le prince ! Tu fais la tête ?»

FIONFION LA TULIPE : « Hey ! Tu boudes ? »

« LES Z'HEROS SONT FATIGUES. » comédie de Jean-Marc WILLAROZA 7

PETER PANPAN: «Ho ! Tu nous fais du boudin ?»

FIONFION LA TULIPE : « Ben ça tombe bien, y'a rien à bouffer à midi, ha, ha !»

LE PRINCE CHARMANT: «J'vous emmerde tous les deux... J'vous emmerde avec un grand ''M'' ! »

FIONFION LA TULIPE : « Vous avez du pot les gars, j'ai fait les courses pour midi ; j'ai acheté des cuisses de grenouilles et du thon en salade ; tu manges avec nous La Reinette ? »

PETER PANPAN: «Il aime pas qu'on l'appelle La Reinette...»

LE PRINCE CHARMANT: «Vous me faites chier, j'me casse ! »

PETER PANPAN: «Et tu vas où ?»

FIONFION LA TULIPE : « Faire un p'tit tour du côté des marais ?... »

PETER PANPAN: «... A la pêche à la grenouille ?»

PETER PANPAN: «Histoire de te rappeler l'bon vieux temps ? »

LE PRINCE CHARMANT: «Merde ! » (il sort)

PETER PANPAN: «'Tain il est susceptible machin !»

FIONFION LA TULIPE : «...Tu ''croas'' ? »

PETER PANPAN: «T'es con toi aussi quand tu t'y mets !»

FIONFION LA TULIPE : «...Bah, faut bien s'marrer un peu non ? »

PETER PANPAN: «Ouais mais pépère il comprend pas toujours la plaisanterie...»

FIONFION LA TULIPE :

« LES Z'HEROS SONT FATIGUES. » comédie de Jean-Marc WILLAROZA 8

« Dommage, j'lui avais rapporté des fleurs de la boutique... »

PETER PANPAN: «Ah ouais, c'est plutôt sympa...»FIONFION LA TULIPE : «...Pas vraiment, c'étaient des nénuphars... »

jingle.

NOIR.

SCÈNE 2.

PETER PANPAN : «... Hey dis-don', la Tulipe, t'aurais pas vu mon flingue des fois ?»

FIONFION LA TULIPE : «Ben non, j'viens juste d'arriver, je sais pas où tu l'as mis... »

PETER PANPAN : «J'l'avais rangé là, dans le tiroir...»

FIONFION LA TULIPE : «Non, je sais pas ; t'es tellement bordélique aussi... »

PETER PANPAN : «Oh la vache ! J'y pense maintenant...»

FIONFION LA TULIPE : «...Tu penses à quoi ? »

PETER PANPAN : «Tout-à-l'heure La Reinette... enfin Philippot, le Prince quoi, il l'a pris pour me faire une blague...»

FIONFION LA TULIPE : «...Et ?... »

PETER PANPAN : «Ben si ça trouve, quand il est sorti, il l'a pris avec lui...»

FIONFION LA TULIPE : «...Et ?... »

PETER PANPAN : «Ben arrête de dire « et » tout le temps ; tu vois pas ?»

FIONFION LA TULIPE : «...Ben non, j'vois pas... »

« LES Z'HEROS SONT FATIGUES. » comédie de Jean-Marc WILLAROZA 9

PETER PANPAN : «...Si ça trouve il va faire une connerie...»

FIONFION LA TULIPE : «Tu crois qu'il en serait capable ? »

PETER PANPAN : «Il est plutôt dépressif en ce moment...»

FIONFION LA TULIPE : « Il se fait suivre par un psy non ?»

PETER PANPAN : «UNE psy tu veux dire...»

FIONFION LA TULIPE : «Oh ben alors y'a pas de soucis, il va faire un bon gros transfert et rouler jeunesse...»

PETER PANPAN : «Mais non, elle lui plaît pas...»

FIONFION LA TULIPE : «Ah bon ? Pourquoi ? Elle se lave les dents au roquefort ou quoi ?»

PETER PANPAN : «Non, trop vieille...»

FIONFION LA TULIPE : «C'est vrai qu'il aime la nouvelle génération La Reinette... »

PETER PANPAN : «Non mais là, j'suis inquiet...»

FIONFION LA TULIPE : (après un moment de réflexion)«Dis don Peter, t'es flic non ? »

PETER PANPAN : «...Et ?...»

FIONFION LA TULIPE : «T'es assermenté non ? »

PETER PANPAN : «... Et...?»

FIONFION LA TULIPE : «Mais arrête de dire « et » tout le temps ! »

PETER PANPAN :

« LES Z'HEROS SONT FATIGUES. » comédie de Jean-Marc WILLAROZA 10

«... Et...?»

FIONFION LA TULIPE : «Et ben fais ton boulot ! Enquête ! »PETER PANPAN : «J'travaille jamais l'dimanche !»

FIONFION LA TULIPE : «Ben t'es gonflé quand même !»

PETER PANPAN : «Désolé mais j'ai droit à mon jour de repos !»

FIONFION LA TULIPE : «Mais enfin c'est ton pote tout de même !»

PETER PANPAN : «Faut voir... »

FIONFION LA TULIPE : «...Faut voir quoi ?»

PETER PANPAN : «...J'crois qu'il m'aime pas... »

FIONFION LA TULIPE : «Qu'est-ce qui te faire dire ça ?»

PETER PANPAN : «Il aime pas les homos... »

FIONFION LA TULIPE : «Mais il s'en fout, c'est juste pour te mettre en boîte...»

PETER PANPAN : «Ca, j'en doute... »

FIONFION LA TULIPE : «Mais tu disais tout-à-l'heure que tu t'inquiétais...»

PETER PANPAN : «Ouais mais c'était tout-à-l'heure ! »

FIONFION LA TULIPE : «Alors maintenant tu t'en fous ?»

PETER PANPAN : «Affirmatif !»

FIONFION LA TULIPE : «Ben merde alors ! Ca m'troue la viande ça !»

« LES Z'HEROS SONT FATIGUES. » comédie de Jean-Marc WILLAROZA 11

PETER PANPAN : «J'voudrais qu'il crève ! »

FIONFION LA TULIPE : «Allons bon, v'là autre chose ! Y'a Peter qui nous fait une grosse déprime à son tour ! Et ben j'suis pas aidé moi avec ces deux zigotos-là !...»

PETER PANPAN : «J'en ai marre ! »

FIONFION LA TULIPE : «Marre de quoi ?»

PETER PANPAN : «Marre de tout... »

FIONFION LA TULIPE : «Vous seriez des nanas, y'a longtemps que j'vous aurais consolées, mais là, j'vois pas...»

PETER PANPAN : «Tu vois, toi aussi, tu t'y mets ! »

FIONFION LA TULIPE : «Mais j'me mets à rien du tout ; mais qu'est-ce-que je vais faire de toi ?»

PETER PANPAN : «Personne ne m'aime ici... Laisse-moi crever... »

FIONFION LA TULIPE : «V'là qu'i' nous remet ça...»

PETER PANPAN : «J'vais m'suicider... »

FIONFION LA TULIPE : «T'as raison, j'vais chercher les médicaments dans la salle de bain... lesquels tu veux, dentifrice, alcool à 90, crème épilatoire, dragées fuca ?»

PETER PANPAN : «Amène-moi l'tout ! »

FIONFION LA TULIPE : «Tant qu'on y est, dis-moi c'qui te ferait plaisir comme couronne mortuaire, j'ai c'qu'i' faut au magasin...»

PETER PANPAN : «Des pâquerettes... »

FIONFION LA TULIPE :

« LES Z'HEROS SONT FATIGUES. » comédie de Jean-Marc WILLAROZA 12

«C'est pas la saison.... »

PETER PANPAN : «Des tulipes alors... »FIONFION LA TULIPE : «J'suis allergique aux tulipes, mais j'ai eu un arrivage de fleurs de pissenlit...»

PETER PANPAN : «Ben alors fallait t'faire appeler Fanfan l'pissenlit... »

FIONFION LA TULIPE : «Bon alors, et mes fleurs de pissenlit ?...»

PETER PANPAN : «Nan, j'aime pas les pissenlits, laisse-moi mourir... »

FIONFION LA TULIPE : «Tant qu'on y est, tu veux pas aussi un cutter ou une aiguille à tricoter ou une scie par hasard ?»

PETER PANPAN : «Nan, j'aime pas la vue du sang... »

FIONFION LA TULIPE : «Mais qu'est-ce-que je vais bien pouvoir faire de toi ?»

PETER PANPAN : «...Fais-moi un câlin... »

FIONFION LA TULIPE : «QUOI ? AH NON ALORS ! J'suis pas ta mère !»

PETER PANPAN : «Allez, juste un tout p'tit... »

FIONFION LA TULIPE : «NON, NON et NON !»

PETER PANPAN : «J'savais que tu m'aimais pas ! »

FIONFION LA TULIPE : «Mais qu'est-ce-qu'ils ont tous à m'bassiner aujourd'hui ? Tu veux qu'on joue aux p'tits chevaux ? »

PETER PANPAN : «J'aime pas les bourrins... »

FIONFION LA TULIPE : « ...A la bataille... »

« LES Z'HEROS SONT FATIGUES. » comédie de Jean-Marc WILLAROZA 13

PETER PANPAN : «Non, j'suis pacifiste... »

FIONFION LA TULIPE : « ...A la marelle... »

PETER PANPAN : «Nan, j'ai mal au g'noux... »

FIONFION LA TULIPE : «T'es chiant tu sais... Bon allez tiens, j'vais te raconter une histoire, ça va te calmer...»

PETER PANPAN : «J'm'en fous de ton histoire !»

FIONFION LA TULIPE : «Mais si, mais si, celle-là elle est très jolie, tu vas voir ; voilà : c'est l'histoire de Jean-Jean, un petit garçon de 10 ans, qui est né dans un quartier pauvre de la ville de Roubaix-Tourcoing, coin-coin ; sa maman, Marie, a été abandonnée par son mari alcoolique ; pour gagner sa vie Marie travaille comme dame pipi 18 heures par jour et 7 jours sur 7 pour un salaire de misère; elle est atteinte d'une très grave maladie du sang -la leucémie- et elle va bientôt mourir... Pour la sauver, il faudrait une greffe de moëlle osseuse, et personne d'autre que sa soeur Rita, ne pourrait lui en faire don. Oui, mais Rita est enfermée dans un asile psychiatrique pour paranoïa aigüe aggravée de troubles mentaux à tendance maniaco-dépressive et d'un début de maladie d'Halzaheimer irréversible !... C'est alors que Jean-Jean... »

PETER PANPAN : «J'aime pas ton histoire... »

FIONFION LA TULIPE : «Pourtant elle était jolie mon histoire... Ben je sais pas moi, tu veux que j'te chante une petite chanson alors ?» (Fionfion s'installe sur la banquette ; Peter, au fur et à mesure, va se peletonner contre Fionfion -éventuellement-)

PETER PANPAN : «Ah oui, ça je veux bien... »

FIONFION LA TULIPE : (sur l'air de : « Ils ont des chapeaux ronds ») « Ils ont de drôles de trognes, Vive la Bourgogne, Ils ont des nez d'pochetrons, Et vivent les Bourguignons... »

PETER PANPAN : «...T'as pas autre chose de plus romantique ? »

FIONFION LA TULIPE : «Euh... Voyons voir... Si, si... : « Il pleut, il pleut bergère, Rentre tes blancs tétons, Viens donc chez ma grand-mère, On bouffera des rognons... »

« LES Z'HEROS SONT FATIGUES. » comédie de Jean-Marc WILLAROZA 14

PETER PANPAN : «Ouais, une autre ! Une autre !»

FIONFION LA TULIPE : «Au clair de la lune, J'ai pété dans l'eau, Ca faisait des bulles, C'était rigolo... »

(Le Prince Charmant rentre, éméché semble-t-il)

LE PRINCE CHARMANT : «Salut les filles ! Alors on papote, on papote ? »

FIONFION LA TULIPE : «Oh, v'là l'prince !»

PETER PANPAN : «Il a l'air complètement farci... »

FIONFION LA TULIPE : «... et rond comme une queue d'pelle... »

LE PRINCE CHARMANT : « Et oui, le prince est de retour et ça va castagner sévère... »

PETER PANPAN : «... 'tain ! Plus bourré que lui, tu meures...»

LE PRINCE CHARMANT : « Et le Prince Charmant, le Roi des marécages, le chef des crapauds, ''La Reinette'' comme ils disent ces blaireaux, et ben il vous a réservé une petite surprise les filles...»

FIONFION LA TULIPE : «J'crains le pire... »

LE PRINCE CHARMANT : « Vous l'avez bien fait chier le prince hein ? Vous vous êtes bien foutus de lui hein? »

PETER PANPAN : «C'est Fionfion qu'a commencé... »

FIONFION LA TULIPE : «...Non, c'est toi Peter... »

PETER PANPAN : «...Non c'est toi le prems... »

FIONFION LA TULIPE : «C'est celui qui dit qui y est... »

LE PRINCE CHARMANT :

« LES Z'HEROS SONT FATIGUES. » comédie de Jean-Marc WILLAROZA 15

« C'est ça, c'est ça, causez toujours... Vous allez payer comptant tout ce que vous me faites subir depuis des années !... »

PETER PANPAN : «'Tain, iI a coulé une bielle, machin... »

FIONFION LA TULIPE : «... Il a la soupape qu'a explosé, l'autre... »

LE PRINCE CHARMANT : «Pas du tout, du tout, j'ai rien qu'a explosé, par contre c'qui va exploser c'est vos p'tites cervelles de piafs, vos p'tits cerveaux tout rabougris par la connerie... parce que moi (il sort le revolver de Peter) j'vais vous flinguer tous les deux, j'vais vous flinguer, j'vous dis ! Par lequel je commence ? »

PETER PANPAN : « Il est grave à la masse cézigue ! »

FIONFION LA TULIPE : «Fais pas le con ! Donne ce flingue Philippe !»

LE PRINCE CHARMANT : «Viens l'chercher si t'es un homme ! »

FIONFION LA TULIPE : «T'as entendu Peter ?»

PETER PANPAN : «Hein ? Non, j'ai rien entendu !»

FIONFION LA TULIPE : «Mais c'est à toi qu'il cause ! »

PETER PANPAN : «Ah non ! C'est à toi ! »

LE PRINCE CHARMANT : «J'vais vous flinguer tous les deux, j'vous dis, j'vais vous flinguer ! »

FIONFION LA TULIPE : «Ouais mais vas-y toi, t'as plus l'habitude ! T'es flic quand même... Moi j'y vais pas ! Et puis faut que je retourne à la boutique, je crois que j'ai oublié d'arroser mes fleurs...» (Fionfion s'éclipse)

PETER PANPAN : «Espèce de fiotte va ! Ok, c'est bon ! J'y vais !»

LE PRINCE CHARMANT : «J'vais vous flinguer , j'vais vous flinguer ! »

« LES Z'HEROS SONT FATIGUES. » comédie de Jean-Marc WILLAROZA 16

PETER PANPAN : «Allez Philippe, rends-moi le flingue ! Tu vas te blesser ! »

LE PRINCE CHARMANT : «Non, j'te l'rendrai point ! »

PETER PANPAN : «Mais un prince charmant, ça n'a pas de flingue ! Un prince charmant, c'est romantique, c'est charmant... c'est cool, plein de zénitude... c'est... c'est non-violent ! »

LE PRINCE CHARMANT : «Je suis le nettoyeur ! J'suis le Terminator des banlieues, le redresseur de torts !»

PETER PANPAN : «Mais non, le redresseur de torts c'est Zorro... Toi, t'es un prince tout ce qu'il y a de plus charmant, un gentil p'tit prince romantique qui f'rait pas d'mal à un escargot... Et puis n'oublies pas que t'as fait d'la pub : Prince de Lu et tout ça et que t'es une star maintenant... Alors gentil le prince, gentil... I' donne le flingue à manman, on va lui faire une 'tite tisane, i' va prendre une 'tite douche et pis i' va nous faire un bon gros dodo, hein ?...»

LE PRINCE CHARMANT : «Tu m'auras pas avec ton baratin renégat ! »

PETER PANPAN : «Allez Philippe, sois raisonnable ! Fais pas le con !»

LE PRINCE CHARMANT : «Encore des insultes ! Toujours des insultes ! J'le savais ! J'vais te massacrer, te réduire en pâté pour chien, c'est les ouah ouah qui vont être contents ! Ha, ha ! Même ta mère te r'connaîtra pas !... Peter Elephant Man ! Frankenstein la Bavure ! Ha ! Ha ! Toi aussi tu vas pouvoir faire du ciné ! Ha ! Ha! Ha !»

PETER PANPAN : «'Tain c'est direct l'asile !... Bon allez maintenant, ça a assez duré espèce de faux-blond ! (ou faux brun ou faux chauve) On va employer les grands moyens !» (Peter sort un autre flingue de sa poche ou d'un tiroir ou autre ; les 2 protagonistes se font face et se visent ; on entend un coup de feu et dans le même moment noir sur scène).

jingle.

NOIR.

VOIX OFF :

« LES Z'HEROS SONT FATIGUES. » comédie de Jean-Marc WILLAROZA 17

«Et maintenant, que va-t-il se passer ?? Peter est-il encore en vie ? Le Prince Charmant est-il mort ? Et si oui, que deviendra le crapaud ? Et qui récupèrera les droits d'auteur de ''Prince de LU'' ? Et Fionfion est-il une fiotte ? Vous le saurez très prochainement dans la deuxième partie de notre feuilleton, mais pour le moment voici un petit intermède musical... »

SCÈNE 3.

(Lumière sur scène : on voit le Prince Charmant affalé par terre ou sur un fauteuil ; il ne bouge pas ; Peter danse sur la musique de ''Thriller'' de Mickaël Jackson : Fionfion fait son apparition sur scène et ne voit pas le Prince).

FIONFION LA TULIPE : «Alors, comment ça s'est terminé ?»

PETER PANPAN : (continue à danser)«... »

FIONFION LA TULIPE : «... Ben qu'est-ce-que tu fais ?»

PETER PANPAN : «Ben tu vois bien, je danse ! »

FIONFION LA TULIPE : «Tu t'prends pour Mickaël Jackson ? »

PETER PANPAN : «Je SUIS Mickaël Jackson ! »

FIONFION LA TULIPE : «Si ça peut te faire plaisir... Alors, comment ça s'est terminé ? Et Philippe, il est où ?»

PETER PANPAN : «Là... »

FIONFION LA TULIPE : «Qu'est-ce-qu'il fait ? Il dort ?»

PETER PANPAN : «Non, il est mort ! »

FIONFION LA TULIPE : «Hein ? Qu'est-ce-que tu dis ?»

PETER PANPAN : «J'te dis qu'il est mort, fini le prince Charmant, kaputt La Reinette !... »

FIONFION LA TULIPE : «Quoi ? Et il est mort de quoi ?»

« LES Z'HEROS SONT FATIGUES. » comédie de Jean-Marc WILLAROZA 18

PETER PANPAN : «C'est moi qui l'ai tué... »

FIONFION LA TULIPE : «Quoi ? T'as pas fait ça quand même ? »

PETER PANPAN : «Si... »

FIONFION LA TULIPE : «Mais pourquoi ? »

PETER PANPAN : «Il commençait à me saoûler !... »

FIONFION LA TULIPE : «...Mais tu veux pas dire qu'il est raide quand même... complètement raide ? »

PETER PANPAN : «Raide de chez raide ! Dernier arrivage pour l'institut médico-légal ! (ou :Un bon client pour le Dr. House ! ») Il était plus bon à rien, il souffrait, j'ai eu pitié, j'l'ai achevé comme une vieille bête malade...» (il s'arrête de danser)

FIONFION LA TULIPE : «Mais t'es complèment ouf !!»

PETER PANPAN : «Non, je crois que je lui ai plutôt rendu service, il était trop déprimé, il avait plus le goût de vivre... »

FIONFION LA TULIPE : «Ouais mais quand même... Oh ! Et puis en plus il m'a taché la moquette avec son sang ! Au prix qu'ça coûte une moquette ! Et puis pour la ravoir, bonjour ! Vous auriez pu faire attention quand même !... Bon bah va falloir appeler les keufs... »

PETER PANPAN : «Pas la peine...Les keufs sont là (il se montre lui-même) et en plus ils sont d'accord avec moi ; on bouge pas ; on va l'enterrer dans la cave, j'ai déjà creuser le trou ; on met l'paquet dedans, avec un p'tit ruban autour si tu veux, on r'bouche et basta... Toutes façons le Philippot, il avait pas d'amis et plus d'famille, alors on est tranquille ; y'a personne qui viendra réclamer la bête... Et en plus ça lui rend service, comme ça il sentira plus ses rhumatismes ha ! Ha !...»

FIONFION LA TULIPE : «Ouais ben moi j'y suis pour rien ; si c'est comme ça j'fais mes valises et j'me casse...» (et il s'apprête à partir mais le Prince Charmant se lève soudain, lui barre la route et se rapproche de lui comme une apparition de l'au-delà).

LE PRINCE CHARMANT :

« LES Z'HEROS SONT FATIGUES. » comédie de Jean-Marc WILLAROZA 19

«Ouuuuuuuhouuuuuuh... Je suis le Prince NoirEt je reviens le soirQuand la ville s'endortPour que rôde la mort...»FIONFION LA TULIPE : «...Ah la vache, j'ai des hallus ou quoi... »

LE PRINCE CHARMANT : «Pour semer la misèreLe Prince de la nuit erreDans le bleu des ténèbresEt fait craquer ses vertèbres -désolé j'ai pas trouvé mieux...- »

FIONFION LA TULIPE : «Au secours ! Au secours ! J'ai peur ! Mais que me vaut tant de malheur ?Je n'ai plus où aller, j'ai froid, je pleure,Mais pourquoi donc tant d'infâmieDans ce monde en proie à l'hystérie ? »

LE PRINCE CHARMANT : « Je suis l'Ange de la discorde,Celui qui tue, celui qui rôde...En Enfer tu pourriras Et ta mère tu suceras... »

(Le prince s'approche de Fionfion, lui met les mains autour du cou comme s'il allait l'étrangler ; Fionfion tombe par terre ou sur le divan)

jingle.

NOIR.

SCÈNE 4.

LE PRINCE CHARMANT : « Et voilà l'travail... »

PETER PANPAN : «T'y es pas allé un peu fort quand même ? »

LE PRINCE CHARMANT : « On s'est bien foutu de sa gueuleCar il est vil, car il est veule...»

PETER PANPAN : «Bon tu peux arrêter les rimes,

« LES Z'HEROS SONT FATIGUES. » comédie de Jean-Marc WILLAROZA 20

Sinon à quoi ça rime ? »

LE PRINCE CHARMANT : « Rimes pauvres, tu ne seras jamais riche mon fils... »

PETER PANPAN : «Bon faudrait peut-être le réveiller ? »

LE PRINCE CHARMANT : « Si pour lui tu en pinces... Fais comme il te plaît mon prince »

PETER PANPAN : «Mais tu m'saoûles, je suis pas prince d'abord, c'est toi le prince... »

LE PRINCE CHARMANT : «Ah voui, c'est vrai ! Bon sûr mais c'est bien sang ou l'contraire... Bon alors la méthode, elle est simple; on va lui chanter une petite chanson, ça devrait le réveiller ; trois, quatre : « En avant Fionfion la Tulipe, En avant la Tulipe en avant...»

PETER PANPAN : «Heu... Ca fait rien... »

LE PRINCE CHARMANT : «C'est parce que c'était pas assez fort ! »

LE PRINCE CHARMANT :« Allez Peter, avec moi : trois, quatre : »

LE PRINCE CHARMANT et PETER PANPAN:« En avant Fionfion la Tulipe, En avant la Tulipe en avant...»

PETER PANPAN : «Ben ça fait toujours rien ; tu l'as drôlement assaisonné on dirait... »

LE PRINCE CHARMANT et PETER PANPAN: «C'est parce qu'on est pas assez nombreux ! Allez le public, tous avec nous : trois, quatre : « EN AVANT FIONFION LA TULIPE, EN AVANT LA TULIPE EN AVANT...», plus fort: « EN AVANT FIONFION LA TULIPE, EN AVANT LA TULIPE EN AVANT...»

FIONFION LA TULIPE :« Hein ? Qu'est-ce-qu'i' s'passe ??... »

LE PRINCE CHARMANT : «Ca y est, i' r'fait surface l'épave... »

PETER PANPAN : «Alors le décédé, comment tu te sens ? »

FIONFION LA TULIPE :

« LES Z'HEROS SONT FATIGUES. » comédie de Jean-Marc WILLAROZA 21

« Oh... Je suis dans un jardin où poussent des tulipes... Tiens, n'en v'la une... Oh... et puis une autre encore... Oh tiens, je vais faire un joli bouquet pour maman... » LE PRINCE CHARMANT : «... On dirait qu'il a des séquelles... »

FIONFION LA TULIPE :«...Viens petite n'abeille... Bzz... Bzz... Viens gentil petit ''pipallon''...»

PETER PANPAN : «... 'Tain' ! Il a subi des dommages collatéraux on dirait... »

FIONFION LA TULIPE :«Oh... le méchant bourdon qui vient picorer les fleurs... Va-t-en ! Arrière Satan ! Arrière ! Boooouuuhhhh...»

LE PRINCE CHARMANT : «...Faut appeler un toubib... »

FIONFION LA TULIPE :«Oh... la jolie petite ''bellule''...Viens faire ton 4 heures avec moi jolie petite bellule, j'ai des Kinder Bueno et des Princes de Lu... »

PETER PANPAN : «...C'est plus grave que ça... Faut appeler S.O.S. Psychiatrie... »

LE PRINCE CHARMANT : «...Ou S.O.S. vétérinaire... »

FIONFION LA TULIPE :«Sur le pont d'Avignon, on y danse-e, on y danse... Sur le pont... »

LE PRINCE CHARMANT : «...Le pauvre, le v'là r'tombé en enfance... »

FIONFION LA TULIPE :«...Il « était un petit navire-re... »

PETER PANPAN : «...Il va quand même pas nous faire tout le répertoire ?... Ferme ta gueule !»

FIONFION LA TULIPE : (chanson de Johnny Halliday)«...Quoi ma gueule ?... Qu'est-ce qu'elle a ma gueule ?»

LE PRINCE CHARMANT : «...Ah ! Ca y est, le v'là ado maint'nant... »

FIONFION LA TULIPE :«...Voici des roses blanches-ches, Pour ma jolie maman-che... »

PETER PANPAN :

« LES Z'HEROS SONT FATIGUES. » comédie de Jean-Marc WILLAROZA 22

«...'Tain, c'est pas ça le texte... »

FIONFION LA TULIPE :«...Le curé de Camaret a les... »

LE PRINCE CHARMANT : «...Voilà qu'il nous la joue fin de banquet des chasseurs anonymes... »

FIONFION LA TULIPE :«...En fait, il faut que je vous dise... »

PETER PANPAN : «...Allez, vas-y, n'aies pas peur, Papa et Maman sont là... »

FIONFION LA TULIPE :«...J'ai usurpé... »

LE PRINCE CHARMANT : «...usurpé quoi ?? »

FIONFION LA TULIPE :«...usurpé le héros... »

PETER PANPAN : «...Quel héros ?... »

FIONFION LA TULIPE :«...Fanfan la Tulipe... »

LE PRINCE CHARMANT : «...Ben v'là aut' chose... Tu pourrais être plus clair ?»

FIONFION LA TULIPE : (il utilise subitement un accent paysan)«...En fait j'étions né dans une famille très pauvre... »

PETER PANPAN : «...Il nous la jouerait pas Cosette des fois ?... »

FIONFION LA TULIPE :«...J'la connaissions ben la Cosette... On f'sait souvent la causette ensemble...»

LE PRINCE CHARMANT : «...Toujours le mot pour rire ! Sacré Fionfion !... »

FIONFION LA TULIPE :«..J'trouvions pas ça drôle moué... Enfin bref mon Papé l'étions bûcheron et ma Mamé l'étions intoxiquée gros raisin rouge de chez Nicolpif... J'vivions dans un village de Bretagne plus connu pour ses suicidés que pour ses bigoudens. Un jour j'ai été enlevé par une bohémienne qu'on surnommait « Princesse »...»

« LES Z'HEROS SONT FATIGUES. » comédie de Jean-Marc WILLAROZA 23

LE PRINCE CHARMANT : «...Ah ouais, j'l'ai bien connue Princesse ; en fait elle s'appelait Simone Flaquet... Elle piquait dans les magasins et lisait dans les lignes de la main... »

PETER PANPAN : «...Tu t'es remis à faire des vers le Prince ? »LE PRINCE CHARMANT : «...C'est inné chez moi mon p'tit gars, c'est inné... »

FIONFION LA TULIPE :«...BON ! VOUS M'ECOUTEZ OUI ?... »

PETER / LE PRINCE :« ...Excuse-nous... Vas-y... En avant Fionfion... pardon...»

FIONFION LA TULIPE :« ...J'crois ben qu'la bohémienne, elle étions éprise ed'moué... »

LE PRINCE CHARMANT : «...Pour sûr c'était une bonne gagneuse...»

FIONFION LA TULIPE :«...Un jour elle a lu dans les lignes de ma main et elle m'a dit : ''Ma couille...''»

PETER PANPAN : «...Ma couille ? »

FIONFION LA TULIPE :«...Ouais, elle m'appelions comme ça... Elle me dit : ''Ma couille, I see a big destiny for you...'' ouais elle était anglo-bohémienne, c'est pour ça que... ''You will be a grand guerrier, you will be reçu by the Roué et you will... machin chose with the girl of the Roi... Adeline'' »

LE PRINCE CHARMANT : (style Johnny Hallyday / les Guignols)«...Ah que Adeline... Ah que je t'aime...»

FIONFION LA TULIPE :«...Ben non justement, ''Ah que Adeline'' elle m'aimiont point mais bon, j'le savions point à c'te heure... Alors j'm'y sommes rendu à la guerre... Un drôle ed'souk... Tu penses qu'en voyant toute c'te boucherie j'sommes point resté longtemps... J'avions déserter... »

PETER PANPAN : «...Ah ouais quand même... et qu'est-ce-que t'avions fait après ?... V'là que j'me mets à causer vieux françois moi maintenant... »

FIONFION LA TULIPE :«..J'avions appris qu'le Fanfan il était comme qui dirait porté disparu, alors j'avions erré comme une âme en peine ; et j'me sommes dit comme ça que j'allions prendre el' nom du Fanfan ; ''Ah que Adeline'' était seule maintenant, énamourée et j'allions pas la laisser s'flétrir comme une vieille tulipe dans un vase vide ; alors j'étions allé

« LES Z'HEROS SONT FATIGUES. » comédie de Jean-Marc WILLAROZA 24

au châtiau du Roué et j'avions d'mandé à vouaire ''Ah que Adeline'' en m'faisant passer pour el' Fanfan... Ouais mais mauvaise pioche, au bout d'un quart d'heure d'entretien avec ma belle, ''Ah que Adeline'' elle a reçu un SMS du vrai Fanfan... Il étiont plus disparu... Ca n'a fait ni une ni deux, i'm'aviont fait un prélèvement ADN, puis ca a été les keufs, la fouille au corps, la torture, les aveux, tout l'toutim quoi... Résultat des courses, direct dans les geôles du châtiau qu'i' m'ont mis les fumiers... Les oubliettes que ça s'appelait... Dix ans là-d'dans ça vous rétame un gus... en plus y'avait pas d'air et ça puait le renfermé, d'où mes problèmes pulmonaires... Sinon j'suis toujours vierge...»

jingle.

NOIR.

SCÈNE 5.

PETER PANPAN : «...Vierge ! Ah la vache !... »

LE PRINCE CHARMANT : « ...Pas mieux... »

PETER PANPAN : «Alors comme ça c'est vrai Fionfion, t'es toujours vierge ? »

FIONFION LA TULIPE :«Ben ouais... »

LE PRINCE CHARMANT : « Même pas une petite soubrette ou quelque chose du genre ?»

FIONFION LA TULIPE :«Ben non... »

PETER PANPAN : «...Je sais pas moi, une chèvre, un mouton ?... »

LE PRINCE CHARMANT : «Oh ! Tu déconnes là Peter !!... Et alors Fionfion, la chèvre, le mouton ?»

FIONFION LA TULIPE :«Ben non... »

PETER PANPAN : «Bon, va falloir faire quelque chose pour toi ; tu peux pas rester comme ça toute ta vie ; ça te dirait qu'on t'aide à trouver quelqu'un de bien ? »

FIONFION LA TULIPE :

« LES Z'HEROS SONT FATIGUES. » comédie de Jean-Marc WILLAROZA 25

«Ben ouais... »

LE PRINCE CHARMANT : «...Une gentille petite copine... »

PETER PANPAN : «... ou un beau p'tit copain... »

FIONFION LA TULIPE :«Ben ouais... »

LE PRINCE CHARMANT : «Ben ouais, ben ouais quoi ? Une copine ou un copain ?»

FIONFION LA TULIPE : (fait un geste évasif)«... »

PETER PANPAN : «...Tu... tu veux dire... les deux ? »

FIONFION LA TULIPE :«Ben ouais... »

LE PRINCE CHARMANT : «Ah non ! T'exagères là ! Faut choisir, c'est UN ou UNE ! Sinon ça risque de poser des problèmes de logistique...»

FIONFION LA TULIPE : «... »

PETER PANPAN : «...Alors ?... »

LE PRINCE CHARMANT : «... Ben laisse lui le temps...»

PETER PANPAN : «P't'et' qu'i' connait pas la différence ? »

LE PRINCE CHARMANT : «... Oh, tu crois ? »

PETER PANPAN : «Je sais pas... »

LE PRINCE CHARMANT : «Oh, Fionfion, tu connais la différence ? »

FIONFION LA TULIPE :«Ben ouais... »

« LES Z'HEROS SONT FATIGUES. » comédie de Jean-Marc WILLAROZA 26

PETER PANPAN : «Bon, c'est déjà ça de gagné... Alors qu'est-ce-qu'on fait ? »

LE PRINCE CHARMANT : «Ben vu son état du moment vaudrait mieux choisir pour lui... »PETER PANPAN : «T'as raison ! Alors, du fait qu'il était tenté par ''Ah que Adeline'', faut lui trouver une fille... »

LE PRINCE CHARMANT : «Ben ouais...»

PETER PANPAN : «Ben toi le Prince hétéro, t'aurais pas une fille dans tes connaissances ? »

LE PRINCE CHARMANT : «Ben non... »

PETER PANPAN : «Ah c'est vrai, t'as plus trop de pouvoir... »

LE PRINCE CHARMANT : «Ben non... Mais il lui faudrait une fille bien quoi, avec de l'expérience, une sorte de maman, bien aux p'tits soins pour lui...»

PETER PANPAN : «J'ai peut-être quelqu'un... »

FIONFION LA TULIPE :«C'est qui ? C'est qui ? »

PETER PANPAN : «Faut d'abord que j'sois sûr... On verra ça demain !... »

FIONFION LA TULIPE :«Non ! J'veux l'savoir tout de suite ! »

LE PRINCE CHARMANT : «On t'a dit demain ! »

FIONFION LA TULIPE :«Pourquoi ? »

PETER PANPAN : «Faut d’abord que je réfléchisse… »

FIONFION LA TULIPE :«A quoi ?? »

PETER PANPAN :

« LES Z'HEROS SONT FATIGUES. » comédie de Jean-Marc WILLAROZA 27

«A comment l’aborder… si elle est d'accord, tout ça quoi... »

FIONFION LA TULIPE :«Pourquoi ? »

LE PRINCE CHARMANT : «Tu sais qu't'es lourd quand tu t'y mets la Tulipe ! Allez vas-y Peter, tu connais la procédure, fiche-lui un j'ton dans sa gueule qu'on en finisse ! Fous-lui les menottes ! Pendant ce temps-là j'vais lui préparer sa potion magique : 1 témesta et 2 valium ; oh, et puis j'vais rajouter 3 stillnox, ça donnera plus de goût à la soupe ha ! Ha !... T'inquiète, on aura une petite pensée pour toi La Tulipe... une pensée, la tulipe, tu piges ? Ha ! Ha !...»

jingle.

NOIR.

SCÈNE 6.

(Retour de Peter)LE PRINCE CHARMANT : «Alors il dort ? »

PETER PANPAN : «Un vrai poupon gavé au Guigoz ! »

LE PRINCE CHARMANT : «Dis don' ça va lui faire un changement de connaître enfin l'amour... »

PETER PANPAN : «Tu m'étonnes mais faudra quand même le briffer avant, histoire qu'il ramène pas ses journaux de Play-Boy au premier rancard ! »

LE PRINCE CHARMANT : «Ouais t'as raison... Hey, au fait, on lui a pas dit pour tout-à-l'heure quand il a cru que j'étais mort... »

PETER PANPAN : «Oh, c'est pas bien grave... Il y pense déjà plus , il s'en fout que j't'ai juste maîtriser avec un pistolet à décharge électrique... »

LE PRINCE CHARMANT : «On lui f'ra la démonstration un d'ces jours... »

PETER PANPAN : «T'as raison ! » (un temps, puis) « Mais dis-moi le Prince, une question me taraude la citrouille... »

« LES Z'HEROS SONT FATIGUES. » comédie de Jean-Marc WILLAROZA 28

LE PRINCE CHARMANT : «Ouais, c'est quoi la question ? »

PETER PANPAN : «Et ben voilà : si Fionfion est un usurpateur, est-ce-que toi, t'es bien le vrai Prince Charmant ou tu nous aurais pas aussi monté un char ?»

LE PRINCE CHARMANT : «Là tu me vexes Peter, je pensais que tu avais plus confiance en moi que ça... »

PETER PANPAN : «J'avais aussi confiance en Fionfion... »

LE PRINCE CHARMANT : «Ok, d'accord, tu veux savoir si je suis le vrai Prince Charmant ? »

PETER PANPAN : «C'est ça même... »

LE PRINCE CHARMANT : «T'es pas flic pour rien toi ! Ok, j'ai des preuves... »

PETER PANPAN : «Ah oui ? Et lesquelles ? »

LE PRINCE CHARMANT : «... Des photos... »

PETER PANPAN : «Fais montrer... »

(Le prince farfouille dans son portefeuille et sort quelques photos et en garde une dans la main)

LE PRINCE CHARMANT : «Tiens, les voilà »

PETER PANPAN : (il regarde les photos)«Ah d'accord... c'est marrant, mais je les reconnais pas tes princesses... »

LE PRINCE CHARMANT : «Ben là c'est la Belle au Bois Dormant... »

PETER PANPAN : «Belle... belle... faut le dire vite... »

LE PRINCE CHARMANT :

« LES Z'HEROS SONT FATIGUES. » comédie de Jean-Marc WILLAROZA 29

«Elle venait juste de se réveiller... Tu sais, les nanas, le matin, sans maquillage, c'est un peu comme Annie Girardot avant une désintox... »

PETER PANPAN : «Mouais... Et celle-là ? »

LE PRINCE CHARMANT : «Oh ben ça, c'est Blanche Neige... »

PETER PANPAN : «Blanche Neige ? Elle est pas un peu basanée non ? Elle avait pris un coup de soleil ou je rêve ? »

LE PRINCE CHARMANT : «Non, trop d'U.V.... »

PETER PANPAN : «Et celle que tu caches dans ta main, là, c'est qui ? »

LE PRINCE CHARMANT : «...C'est perso... »

PETER PANPAN : «Allez, vas-y, fais voir... »

LE PRINCE CHARMANT : «Non, j'te dis, j'peux pas, c'est perso... »

PETER PANPAN : «Allez, on est entre nous, j'te jure que j'dirai rien... »

LE PRINCE CHARMANT : «Bon, puisque t'insistes, tiens, voilà... »

PETER PANPAN : «Ah la vache ! C'est ta mère ou quoi ? »

LE PRINCE CHARMANT : «Non, c'est la fée du logis... »

PETER PANPAN : «La ménagère de plus de 50 ans ? »

LE PRINCE CHARMANT : «C'est ça même... »

PETER PANPAN : «Ben dis don' ! 50 ans ? T'es sûr qu'elle a pas plus ? »

LE PRINCE CHARMANT :

« LES Z'HEROS SONT FATIGUES. » comédie de Jean-Marc WILLAROZA 30

«... Je sais pas... Il faisait nuit et j'étais raide défoncé, j'ai pas bien vu... »

PETER PANPAN : «Ca, c'est sûr, t'as pas dû bien voir... Et elle, c'est qui ? Elle paraît bien jeune...»

LE PRINCE CHARMANT : «Elle ? C'est pas une conquête, c'est ma fille... »PETER PANPAN : «Ta fille ? T'as une fille toi ?»

LE PRINCE CHARMANT : «I' paraît... En fait on sait pas trop ; elle ressemble plus à sa mère et à mon cousin qu'à moi ; elle a quand même un p'tit air de famille, tu trouves pas ? »

PETER PANPAN : «Bof... Mais c'est qui la mère ? »

LE PRINCE CHARMANT : «La Princesse au petit pois... »

PETER PANPAN : «... Au p'tit pois dans la tête ha ! Ha ! Ouais enfin tout ça c'est des preuves... Hum, faut voir... Les preuves, des fois, ça s'invente... faux témoignage, tu saisis ? »

LE PRINCE CHARMANT : «Quoi ? Tu me fais un procès d'intention ? »

PETER PANPAN : «Non, non, mais quand même, c'est pas flagrant tes photos parce que toutes tes princesses, si on les avait montrées comme ça aux enfants, ils auraient fait des cauchemards... Et comme elles ressemblent pas trop à celles des dessins animés, ça pourrait être n'importe qui... »

LE PRINCE CHARMANT : «T'es chiant tu sais... La réalité est parfois rude... et puis, pour les mômes, tu sais bien qu'on embellit toujours la vérité... »

PETER PANPAN : «Ouais, mais c'est pas convaincant tout ça... »

LE PRINCE CHARMANT : «...T'en veux d'autres des preuves ? »

PETER PANPAN : «Et comment ! Ca fait 10 minutes que j't'en demande... »

LE PRINCE CHARMANT : «Ok, j'en ai d'autres... »

PETER PANPAN : «Lesquelles par exemple ? »

« LES Z'HEROS SONT FATIGUES. » comédie de Jean-Marc WILLAROZA 31

LE PRINCE CHARMANT : « J'ai des lettres... »

PETER PANPAN : «Ouais moi aussi j'ai des lettres, je suis licencié en lettres... »

LE PRINCE CHARMANT : «Non, je veux dire des lettres, des missives quoi... »

PETER PANPAN : «Ah ok ! Vas-y, fais péter alors !... »

LE PRINCE CHARMANT : (cherche dans son sac ou dans un tiroir et lui tend une lettre ''parcheminée'')«Tiens, voilà, c'est une lettre de Blanche Neige... »

(pour obtenir la fin du texte, veuillez contacter directement l'auteur à l'adresse suivante : [email protected])

« LES Z'HEROS SONT FATIGUES. » comédie de Jean-Marc WILLAROZA 32