Comprendrechoisir Le Guide Des Rhumatismes

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    Auteurs : MM. Cordier, Corniou et Gaulin

    Fine Media, 2013

    ISBN : 978-2-36212-156-2

    ComprendreChoisir.com est une marque de Fine Media, filiale de Pages Jaunes Groupe. 108 rue des Dames, 75017 Paris

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  • 5Table des matires

    Les rhumatismes en un coup dil 8Larthrose 9Larthrite 10Les traitements 13Les mdecines douces 16Qui consulter ? 16

    I. Comprendre les rhumatismes 17Les articulations 18Les membres atteints 21Lorigine des rhumatismes 25Les rhumatismes inflammatoires 27La goutte 33Qui consulter ? 34

    A Pour aller plus loin 40Astuce 40Questions/rponses de pro 41

    II. Larthrose 45Larthropathie 46La localisation 52Larthrose chez les animaux 61

    A Pour aller plus loin 63Astuces 63Questions/rponses de pro 65

    III. Larthrite 68Comprendre larthrite 69Larthrite des doigts 73Larthrite du genou 76Larthrite du pied 79Larthrite de la hanche 81Larthrite du dos 85Larthrite dentaire 86

  • 6 A Pour aller plus loin 88Astuce 88Questions/rponses de pro 89

    IV. Larthrite aseptique 90La polyarthrite rhumatode 91Le rhumatisme articulaire aigu 98La spondylarthrite ankylosante 101Larthrite psoriasique 105Larthrite ractionnelle 109

    A Pour aller plus loin 113Questions/rponses de pro 113

    V. Larthrite septique 115Quest-ce que larthrite septique ? 116Larthrite infectieuse 120Larthrite virale 124La maladie de Lyme 129Larthrite juvnile 133

    A Pour aller plus loin 137Astuce 137Questions/rponses de pro 138

    VI. Les autres formes darthrite 140Les arthrites microcristallines 141Larthrite nerveuse 147Lenthsite 150La pseudo-polyarthrite 153

    A Pour aller plus loin 156Questions/rponse de pro 156

    VII. Les traitements mdicamenteux 159Synthse des traitements 160Le diagnostic 161Les mdicaments 163Les immunosuppresseurs 166Les traitements biologiques 167Soigner larthrose 169Soigner larthrite 174

  • 7 A Pour aller plus loin 182Astuce 182Questions/rponses de pro 184

    VIII. Les traitements non mdicamenteux 187Lhygine de vie 188Lhomopathie 193La phytothrapie 197La cure thermale 201Les mdecines douces pour soigner larthrite 203

    A Pour aller plus loin 213Questions/rponses de pro 213

    Lexique 216

    Index des questions et des astuces 220

    Les professionnels et experts cits dans cet ouvrage 222

    Trouver des professionnels prs de chez vous 223

  • 8Les rhumatismes en un coup dil

    Les rhumatismes regroupent de nombreuses affections qui touchent les articulations et engendrent des douleurs et des raideurs sou-vent gnantes. Ce terme ne possde toutefois pas la mme signification en lan-gage courant et en langage mdical. En effet, on peroit les rhumatismes comme des dou-leurs touchant davantage les personnes ges et se traduisant par des articulations rouilles ; or, ces symptmes corres-pondent de larthrose, soit une maladie chronique des cartilages et des tissus formant les articulations, faisant partie des arthropa-thies, terme dsignant toutes les maladies rhumatismales. En outre, les rhumatismes

    peuvent aussi concerner les adultes jeunes et sinscrire dans le cadre dune maladie inflammatoire grave et chronique ; cest le cas de larthrite.

    En rsum, mme si lon songe aux personnes ges lorsque lon parle de rhumatismes, les douleurs articulaires peuvent apparatre aussi bien chez les enfants que chez les jeunes adultes. Comme les rhumatismes regroupent de nombreuses maladies bien distinctes, lge dapparition et lvolution des symptmes varient normment.

  • Les rhumatismes en un coup dil

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    Les symptmes dpendent ensuite de la nature des rhumatismes (mcaniques ou inflammatoires), de la maladie en cause et de son stade dvolution. Cependant, ils sont toujours caractriss par une douleur articulaire, une raideur, une perte de la mobilit et parfois une inflammation, cest--dire un gonflement et une rougeur des articulations touches. Nanmoins, deux symptmes permettent de diagnostiquer un cas darthrose : une douleur qui irradie au niveau des articulations atteintes et une raideur caractristique, surtout le matin au rveil. Cette maladie chronique, qui volue gnralement sur une priode de dix ans vingt ans, peut aussi entraner des excroissances osseuses au niveau des articulations touches ; on parle alors dostophytose.

    LarthroseTouchant plus de dix millions de Franais, larthrose est le rhumatisme le plus fr-quent. Ce trouble concerne principalement les personnes ges : 68 % des personnes atteintes ont plus de 50 ans, 50 % ont plus de 65 ans, et 85 % sont touchs aprs 70 ans.

    Chronique, larthrose est une maladie rhumatismale qui touche les cartilages et les tissus des articulations. Ses causes et ses mcanismes ne sont pas encore totalement lucids, mais certains facteurs en favorisent la survenue, parmi lesquels lge, le surpoids, les troubles de la statique et de la posture, ainsi que les traumatismes rpts. De plus, son volution nest pas continue, puisquon observe une alternance de phases calmes, o la douleur rgresse, de phases chroniques, o la douleur est modre (surtout en fin de journe), et de crises, aussi appeles pous-ses, au cours desquelles la douleur est vive. Lors de cette dernire phase, les douleurs surviennent ds le matin et saccompagnent de processus inflamma-toires importants ; elles se caractrisent par une douleur vive.

  • Les rhumatismes en un coup dil

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    La localisation de larthrose est galement trs variable, et on peut affirmer quil sagit de maladies diff-rentes selon larticulation concerne.

    Ainsi, larthrose cervicale, trs frquente, touche les vertbres cervicales situes dans le cou et le haut de

    la colonne vertbrale, elle se manifeste souvent par une raideur dans le cou. Larthrose lombaire est aussi trs frquente et touche les vertbres lombaires, situes dans le bas du dos ; elle se manifeste par un mal de dos.

    Dautre part, larthrose des hanches, appele coxarthrose , est lune des formes darthrose les plus douloureuses et les plus handicapantes ; tandis que larthrose au genou, appele gonarthrose , est la forme la plus frquente. Mais larthrose touche galement les articulations de la main, en particulier les articulations des doigts, entre les phalanges.

    Les douleurs aux articulations du pied et de la cheville sont plus rares. Il en est de mme de larthrose des paules, du coude et du poignet, plus rare que celle du genou ou de la hanche. Cela sexplique par le fait que ces articula-tions ne portent pas le poids du corps et susent donc moins vite.

    Les facteurs de risque, lvolution et les modalits de traitement varient ensuite en fonction de la localisation de latteinte.

    LarthriteLarthrite est, littralement, une inflammation des articulations (du grec arthron ).

    En fonction de sa forme, aigu ou chronique, larthrite peut affecter une seule articulation (monoarthrite), deux quatre articulations (oligoarthrite), ou plu-sieurs simultanment (polyarthrite), proches ou distantes les unes des autres.

  • Les rhumatismes en un coup dil

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    Avec plus de 15 % de la population concerne, larthrite est ce jour la cause de handicap la plus frquente : on estime que 20 millions de personnes ont une mobilit gravement rduite due ce trouble.

    On compte environ un million dhospitalisations annuelles lies cette mala-die. Elle touche toutefois davantage les adultes et les personnes ges de plus de 65 ans (70 %), mais les enfants peuvent galement prsenter des arthrites spcifiques.

    De plus, larthrite est plus courante chez les femmes que chez les hommes, et elle concerne aussi plus frquemment certaines articulations :

    Arthrite des doigts : surtout dans le cas de larthrite psoriasique ou de polyar-thrite rhumatode.

    Arthrite du genou : articulation la plus touche par larthrite septique.

    Arthrite du pied (et cheville) : surtout dans les cas darthrite psoriasique.

    Arthrite de la hanche : volue en plu-sieurs tapes, avec des symptmes comme la raideur, les douleurs et la boiterie.

    Arthrite du dos (vertbres) : occasionne par des arthrites comme la spondylar-thrite ankylosante ou la polyarthrite rhumatode.

    Arthrite dentaire : atteinte trs dangereuse dorigine infectieuse, qui se traduit par des symptmes comme une mauvaise haleine et des douleurs, pouvant entraner des complications (dchaussement des dents).

    Il existe de nombreuses formes darthrites, mais on peut les diviser en trois grandes catgories : les arthrites aseptiques, septiques, et microcristallines.

  • Les rhumatismes en un coup dil

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    Leurs caractristiques vous sont prsentes dans le tableau ci-dessous.

    Type darthrite

    Trouble Caractristiques

    Arthrites aseptiques

    Polyarthrite Rhumatode (PR)La plus frquente des arthrites inflamma-toires aseptiques

    Rhumatisme Articulaire Aigu (RAA)

    Douloureux, mais de courte dure

    SPondylarthrite Ankylosante (SPA)

    Trouble chronique affectant le bassin et la colonne vertbrale

    Arthrite psoriasiqueTouche les doigts conjointement une pousse de psoriasis

    Arthrite ractionnelleSe produit en raction une infection dis-tante de larticulation touche

    Arthrites septiques

    Arthrite infectieuse

    Arthrite germes banals (staphylocoque et streptocoque : ces derniers proviennent dun autre foyer infectieux proche ou loign)

    Arthrite virale De courte dure (quelques jours)

    Maladie de Lym Due une morsure de tique

    Arthrite juvnile idiopathique (AJI)

    Regroupe les maladies rhumatismales dbutant avant 16 ans

    Arthrites microcristallines

    Particulirement douloureuses, avec un dme rapide et important, elles gu-rissent sans laisser de squelles

    Elles comportent notamment la goutte, maladie due une accumulation dacide urique, et la chondrocalcinose articulaire, due une accumulation de pyrophos-phate de calcium ou dapatite

    Autres

    Arthrite nerveuse ou neurogne

    Se retrouvant dans certaines maladies qui affectent le systme nerveux (syringo-mylie ou paraplgie par exemple), elle entrane une perte de sensibilit de larti-culation qui ne permet plus un contrle efficace : soit la contraction est insuffi-sante, soit elle est excessive

    Arthrite avec enthsiteSigne latteinte dun tendon proximit de son point dattache, prs dune articulation

  • Les rhumatismes en un coup dil

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    On observe nanmoins des symptmes communs : la formation dun dme, cest--dire un gonflement de la zone enflamme, une sensation de cha-leur au niveau de la zone atteinte accompagne dune rougeur, une douleur et une raideur, cest--dire la diminution de la mobilit de larticulation. Le diagnostic repose dabord sur linterrogatoire du patient (antcdents, symp-tmes, etc.), galement appel anamnse , puis sur son examen physique.

    Cette tape peut aboutir un diagnostic lorsque les symptmes sont trs caractristiques. Si ce nest pas le cas, on procde des examens complmen-taires : radiographies, examens sanguins ou biologiques, IRM, scanner, etc.

    Il existe en outre plusieurs complications, selon le type darthrite ! Certaines sont qualifies de gnrales (dformation des articulations, gonflement, rougeurs, etc.), tandis que dautres peuvent tre graves, notamment en cas d arthrites septiques ou aigus chez les enfants, qui sont traiter en urgence.

    Dans tous les cas, il est important de distinguer larthrite et larthrose. La premire est dorigine inflammatoire et prsente donc tous les symp-tmes inflammatoires, tandis que la seconde est une affection articulaire dorigine mcanique.

    Les traitementsBien quil soit encore impossible de les gurir, de nombreux traitements per-mettent de soulager les douleurs et de ralentir lvolution de la maladie.

    La plupart du temps, des antidouleurs et des anti-inflammatoires, par voie orale ou locale (crme, patch) sont utiliss en premier lieu. En fonction de la cause du rhumatisme, des traitements spcifiques sont ensuite prescrits : traitements de larthrose, immunosuppresseurs et biothrapies (en cas de rhu-matismes inflammatoires graves et invalidants), antibiotiques ou colchicine en cas darthrite septique ou de goutte, respectivement.

  • Les rhumatismes en un coup dil

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    En parallle, lactivit physique est prserver, car elle permet de maintenir la souplesse des articula-tions et de rduire les douleurs.

    Concernant larthrose, il est important de noter quil nexiste aucun trai-tement proprement parler.

    Cependant, de nom-breuses mesures peuvent tre mises en place pour soulager les symptmes et prserver la mobilit articulaire.

    On distingue les mesures mdicamenteuses des mesures non mdicamen-teuses (non pharmacologiques).

    Parmi les traitements proposs pour soulager les douleurs, on retrouve les anti-inflammatoires, qui ne sont cependant pas recommands en premire intention car ils peuvent entraner des effets secondaires importants ; les infil-trations, soit linjection dun mdicament directement dans les articulations touches pour soulager la douleur lorsquelle est trop forte ; ainsi que dautres mdicaments anti-arthrosiques.

    Dans certains cas, larthrose volue mal et dtruit larticulation jusqu un stade o le cartilage a pratiquement disparu : on peut alors envisager une intervention chirurgicale.

    Enfin, il existe plusieurs possibilits pour soigner une arthrite, tout du moins pour en limiter les effets.

    Le traitement de base est mdicamenteux et sadapte chaque forme dar-thrite, associant traitements symptomatiques (fivre, douleur, inflammation, infection), traitement de fond et parfois chirurgie.

  • Les rhumatismes en un coup dil

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    Exemples de traitements mdicamenteux

    Type darthrite Traitement

    Polyarthrite rhumatode

    Objectif : limiter la destruction articulaire (lefficacit ne se fait sentir quau bout de plu-sieurs semaines)

    Il sagissait autrefois des sels dor et de la D-pnicillamine, mais aujourdhui, on leur pr-fre le mthotrexate (voie orale, sous-cutane ou intramusculaire) lorsque la PR est dbu-tante, le lflunomide et la sulfasalazine

    Les formes graves de PR et non soulages par les autres traitements sont traites par les anti-TNF (anti-TNF alpha), extrmement efficaces

    Dautres traitements intressants se dve-loppent galement comme le rituximab (anti-corps anti-CD20), labatacept (Ig CTLA4Ig), le plaquenil (hydroxychloroquine) en cas de doute diagnostic

    Rhumatisme articulaire aigu

    Le traitement du rhumatisme articulaire aigu est une urgence mdicale

    Objectif : il sagit avant toute chose de mettre fin linflammation pour limiter les lsions

    Un traitement antibiotique est mis en place pour radiquer le germe puis un traitement base de prednisone associe un protecteur gastrique, de potassium et de calcium

    Spondylarthrite ankylosante

    Objectif : la spondylarthrite ankylosante (SPA) est une maladie qui entrane une ankylose ; le traitement vise viter cette issue

    Outre les traitements antalgiques et dAINS, on prconise lactivit physique et sportive quotidienne, des sances de kinsithrapie, des exercices dassouplissement

    Les anti-TNF sont rservs aux formes svres, mais sont efficaces, ils influent sur les douleurs, linflammation, lvolution de la SPA (retarde)

  • Les rhumatismes en un coup dil

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    Les mdecines doucesTous les spcialistes saccordent dire que les mesures non mdicamenteuses sont aussi importantes que les traitements mdicamenteux dans la prise en charge des rhumatismes. Parmi celles-ci, on peut citer le thermalisme, qui soulage la douleur et peut tre en partie rembours par la Scurit sociale ; lhomopathie, un traite-ment de fond sans risque qui rduit les doses de mdicaments ; les plantes et huiles essentielles, nombreuses tre utilises contre les douleurs articulaires. Bien sr, une alimentation saine prserve la sant globale et celle des articu-lations ; de mme que le sport, indispensable, mme en cas darthrose, pour prserver les articulations.

    Qui consulter ?Dans un premier temps, il est indispensable de consulter son mdecin traitant, qui prescrira antidouleurs, anti-inflammatoires et infiltrations. En cas de complica-tion ou de douleur handicapante, il peut aussi aiguiller son patient vers un rhumatologue, spcialiste des maladies dos et darticula-tions. Enfin, dans certains cas, il a

    recours la chirurgie pour attnuer les effets de larthrose. Le spcialiste de larthrite est le rhumatologue. Ce dernier est capable de diagnostiquer de faon assez fiable et rapide le type darthrite dont souffre le patient, ce qui permettra de le prendre en charge rapidement. Les associations de patients pourront, quant elles, apporter un soutien efficace aux malades. Elles leur permettent de se sentir moins seuls et dchanger avec des personnes qui vivent avec la maladie depuis longtemps.

  • 17

    I. Comprendre les rhumatismes

    Dans le langage populaire, le terme rhumatisme dsigne surtout les douleurs articulaires caractristiques des personnes ges, touchant les genoux, les mains, les hanches Il sagit en fait darthrose, une dg-nrescence des cartilages lie lge. Dans le langage mdical, le terme rhumatisme dsigne des troubles inflammatoires, ou arthrites, dus une inflammation. Ces derniers peuvent avoir diffrentes causes et toucher aussi les plus jeunes.

    Lorsque la cause du rhumatisme est une inflammation, on parle de rhu-matisme inflammatoire. Il en existe de nombreux, larthrite tant le terme gnrique signifiant littralement

  • I. Comprendre les rhumatismes

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    inflammation des articulations . Ils sont potentiellement plus graves, car ils saccompagnent dune inflammation pouvant altrer les autres organes (yeux, systme digestif, etc.). Les symptmes de larthrite sont un gonflement des articulations, des douleurs articulaires et une sensation de chaleur lie linflammation.

    Cette maladie peut en outre avoir de multiples causes et se prsenter sous dif-frents tableaux cliniques . Les mdecins distinguent donc plusieurs formes de rhumatismes inflammatoires : la polyarthrite qui touche de nombreuses articulations, la spondylarthrite ankylosante qui touche surtout le bassin et la colonne vertbrale, larthrite juvnile qui survient chez les enfants, et le rhu-matisme psoriasique qui saccompagne de psoriasis.

    Larthrose est davantage une usure naturelle lie au vieillissement, mais elle ne rpond pas bien aux traitements.

    Enfin, il existe des formes lies dautres facteurs : la formation de cristaux dans les articulations (la goutte) et une infection attaquant une articulation (arthrite septique).

    Les articulationsLes articulations sont les diffrents l-ments du corps humain permettant aux os de bouger entre eux, de sarticuler.

    Dfinition

    Il existe trois grandes catgories darti-culations, qui se distinguent notamment par leur forme et par la mobilit quelles offrent : les synarthroses, irrgulires comme les os du crne ; les amphiar-throses, semi-mobiles, runies par de nombreux ligaments ; et les diarthroses, trs mobiles et les plus rpandues.

  • I. Comprendre les rhumatismes

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    Ce sont essentiellement les diarthroses qui sont impliques dans le proces-sus arthritique. Connatre leur anatomie est donc important pour comprendre pourquoi une arthrite gnre de la douleur. Les diarthroses sont elles-mmes subdivises en plusieurs catgories en fonction de leurs surfaces articulaires.

    Les diarthroses

    Diarthroses Caractristiques Exemples

    ArthrodiesArticulation entre deux surfaces planes

    Articulation entre les vertbres et les ctes (costo-vertbrale)

    TrochlennesArticulation de surface de type poulie

    Genou (articulation fmoro-patel-laire, soit entre le fmur et la rotule)

    Torodes ( articulations en selle)

    Articulations courbes sembotant lune sur lautre ( limage de la selle qui se pose sur le dos du cheval)

    Pouce (articulation carpo-mta-carpienne, soit entre le premier mtacarpe et la premire pha-lange du pouce)

    CondyliennesArticulation entre des segments elliptiques (concave et convexe)

    Genou (articulation fmoro-tibiale, soit entre le fmur et le tibia)

    Trochodes

    Articulation entre deux segments de cylindre (concave et convexe), ce qui permet un mouvement de rotation

    Coude (articulation radio-ulnaire, soit entre le radius et le cubitus)

    narthroses

    Articulation entre deux segments de sphre (concave et convexe), ce qui autorise une mobilit dans les trois plans de lespace

    Hanche (articulation coxo-fmo-rale, entre los iliaque et le fmur)

    Composants de larticulation : tendons, ligaments, etc.Quelle que soit la diarthrose, celle-ci se compose toujours des mmes l-ments. On retrouve systmatiquement une surface articulaire couverte de cartilage (qui joue un rle damortisseur) ; elle permet larticulation des os entre eux, diffrencier du cartilage de croissance (ou de conjugaison) qui intervient dans la croissance des os au cours de lenfance.

  • I. Comprendre les rhumatismes

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    On observe galement un interligne articu-laire (espace sparant les deux surfaces articulaires, visible la radio), des tendons (partie terminale des muscles servant sta-biliser les articulations lors du mouvement et permettant la mobilit dun os par rap-port un autre), des ligaments (qui stabilisent les os entre eux, mme hors mobilisation).

    De plus larticulation se compose dune capsule (enveloppe recouvrant les deux zones articulant et unissant les os entre eux), une membrane synoviale (cou-

    verture de la partie interne de la capsule permettant, avec les ligaments, de maintenir les surfaces articulaires en contact), ainsi que la synovie ou liquide synovial, scrt par la membrane synoviale.

    Ce liquide, semblable du blanc duf, rduit les frottements des surfaces articulaires entre elles en les lubrifiant.

    Ces deux derniers lments sont fondamentaux et confrent le nom darticu-lation synoviale aux diarthroses.

    Ces dernires sarticulent au niveau de la cavit articulaire, dlimite par la capsule.

    InflammationsLes diffrents lments constitutifs de larticulation sont susceptibles docca-sionner des douleurs en cas darthrite.

    Le cartilage peut dabord tre victime dun processus auto-immun. Dans la polyarthrite rhumatode (PR), par exemple, le cartilage et los sous-chondral (situ sous le cartilage) sont attaqus et dtruits.

    En cas darthrite septique, on observe aussi une destruction articulaire, extr-mement rapide.

  • I. Comprendre les rhumatismes

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    Peuvent aussi senflammer les tendons, qui gnrent une douleur le temps quun chauffement ait lieu ; la capsule, qui se rtracte et limite la mobilit de larticulation (capsulite rtractile) ; ainsi que la membrane synoviale (syno-vite), le liquide synovial devient dans ce cas trouble et jauntre (par exemple, en cas de PR et de goutte).

    Enfin, le pannus synovial, caractristique de la PR, est un paississement de la synoviale, qui amne progressivement la destruction des cartilages, des os et des ligaments voisins de larticulation touche.

    Les membres atteintsPour bien comprendre le processus arthritique au niveau des doigts et les dif-frentes lsions qui peuvent les toucher, voici quelques notions danatomie.

    DoigtsLes doigts se composent de trois phalanges, except le pouce qui nen comporte que deux. La troisime phalange de chaque doigt (sauf le pouce) sarticule avec la deuxime : elle est appele inter-phalangienne distale ou IPD. De mme, la deuxime phalange de chaque doigt sarticule avec la premire au niveau de larticulation inter-phalangienne proximale, ou IPP. Enfin, la premire pha-lange sarticule, quant elle, avec le mtacarpe au niveau de larticulation mta-carpo-phalangienne ou MCP.

    Ces structures sont mobilises par les muscles flchisseurs qui permettent la flexion des doigts ; chaque phalange ou lensemble du

    doigt se rapproche de la paume. Mais aussi par les muscles extenseurs qui entranent lextension des doigts ; chaque phalange ou lensemble du doigt sloigne de la paume.

  • I. Comprendre les rhumatismes

    22

    Au niveau du poignet, le ligament triangulaire joue un rle trs important, puisquil ralise lunion entre les deux os de lavant-bras (le radius et lulna, ex-cubitus) et le poignet ; il assure galement sa stabilit.

    HancheOn dit que la hanche est une articu-lation profonde, cest--dire difficile daccs.

    Cette zone articulaire, situe entre la tte du fmur et los iliaque (au niveau de lactabulum), est une narthrose, cest--dire une arti-culation extrmement mobile et supportant le poids du corps.

    Cette zone peut tre sujette larthrite et est dans ce cas trs douloureuse.

    Lorsquon effectue une radio de la hanche, linterligne articulaire doit rester visible. Dans le cas dune spondylarthrite ankylosante, par exemple, linter-ligne disparat peu peu.

    Le diagnostic nest pas toujours facile tablir en raison de limportance des tissus mous de la rgion : muscles (nombreux ce niveau) et graisse.

    GenouComme la hanche, le genou est une articulation porteuse qui, lorsquelle est touche par larthrite, handicape beaucoup le malade.

    Cest aussi une articulation complexe dans la mesure o trois os sarticulent entre eux : le fmur (os de la cuisse), la rotule (ou patella dans sa nouvelle appellation) et le tibia (os de la jambe).

  • I. Comprendre les rhumatismes

    23

    De plus, chaque os fonctionne en lien avec les deux autres :

    Les condyles du fmur sarticulent avec la partie suprieure du tibia (les plateaux tibiaux) et la face postrieure (arrire) de la rotule (patella).

    La rotule sarticule avec le fmur et est lie au tibia et au fmur par, res-pectivement, un pais ligament et un large tendon (tendon rotulien ou patellaire).

    Le tibia est li la rotule et sarticule sa partie suprieure avec la partie infrieure du fmur (les condyles).

    Autre particularit de cette articulation, la prsence de mnisques ! Situs entre la zone darticulation fmur-tibia, ils jouent un rle de cartilage articulaire.

    Pied

    Le pied est trs souvent impliqu dans les arthrites. Il convient toutefois de distinguer la cheville (articulation tibio-talienne) de lavant-pied qui regroupe les mtatarses (juste en avant du cou de pied) et les orteils, et de larrire-pied, constitu du calcanum (talon) et des articulations tarso-mtatarsiennes.

    Le tendon dAchille (ou tendon calcanen) sinsre larrire, sur le calcanum, il est rgulirement enflamm en cas de rhumatisme.

    Les orteils, except le gros orteil (hallux), pr-sentent trois phalanges qui sarticulent entre elles au niveau de la partie mdiane des pieds et des phalanges (mtatarso-phalangienne ou MTP), des deux premires phalanges (inter-phalangienne proximale ou IPP), ainsi que des deuxime et troisime phalanges (inter-phalangienne distale ou IPD).

  • I. Comprendre les rhumatismes

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    Colonne vertbraleLa colonne vertbrale, ou rachis, constitue laxe central de notre corps. Elle se compose de vingt-quatre vertbres : sept cervicales (au niveau du cou, sous le crne), douze dorsales (au niveau du dos) et cinq lombaires (au niveau de labdomen, au-dessus du bassin). Les vertbres fonctionnent entre elles par le biais de facettes articulaires dont lorientation varie selon la zone (cervicale, dorsale ou lombaire). Elles sont galement spares les unes des autres par le disque intervertbral qui joue un rle damortisseur.

    noter : de nombreux ligaments relient les vertbres entre elles et notamment les ligaments intervertbraux et interpineux (situs larrire).

    La colonne vertbrale repose en quelque sorte sur le bassin, lui-mme constitu par un os central, le sacrum, articul avec deux os lat-raux (les os iliaques) et les iliaques, qui constituent, la partie antrieure, la symphyse pubienne, cest--dire la partie osto-cartilagineuse situe au niveau du pubis. On trouve ensuite deux articulations sacro-iliaques : le coccyx, sous le sacrum, qui est la par-tie terminale basse de la colonne vertbrale ; ainsi que la jonction entre les deux qui constitue larticulation sacro-coccygienne.

    Dans le cas de rhumatismes et tout particulirement de la spondylarthrite ankylosante, des fusions osseuses peuvent apparatre. La fusion des vertbres constitue des syndesmophytes, autrement dit, une forme de pont osseux qui soude les vertbres entre elles. Ainsi, les articulations ne jouent plus un rle normal : le sacrum sossifie avec les iliaques et/ou les vertbres, puis cest au tour des vertbres (au niveau lombaire en particulier).

    Par ailleurs, les vertbres dorsales ont la particularit de sarticuler avec les ctes, au niveau des articulations costo-vertbrales notamment. Ces der-nires sont articules lavant avec le sternum (except les onzime et

  • I. Comprendre les rhumatismes

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    douzime ctes) au niveau de larticulation sterno-costale. Comme toutes les articulations synoviales, elles peuvent tre particulirement touches en cas de spondylarthrite ankylosante.

    Enfin, la premire vertbre cervicale (C1 ou atlas) sarticule, en haut, avec la base du crne, locciput (C0 ou os occipital), et, en bas, avec la deuxime vertbre cervicale (C2 ou axis). Il sagit respectivement des articulations occi-pito-atlodienne (C0-C1) et atlodo-axodienne (C1-C2).

    Lorigine des rhumatismesOn observe un certain nombre de facteurs qui favorisent la survenue de douleurs rhumatismales : des facteurs gntiques, des trauma-tismes rpts (par exemple, un sport de haute comptition), le sur-menage articulaire (par exemple, un travail physique usant une arti-culation donne), une anomalie congnitale de larticulation, ou encore lobsit, qui augmente les contraintes portes sur le cartilage.

    Les symptmes diffrent ensuite selon la maladie en cause, mais ils restent similaires : douleurs arti-culaires (mains, genoux, hanches, etc.), douleurs dans le dos et le cou, gonflement des articulations, sensa-tion de raideur, surtout le matin.

    Larthrite et la famille des rhu-matismes inflammatoires sont des maladies complexes ayant des origines multiples. Souvent, on ne connat pas la cause exacte, plusieurs facteurs tant impliqus dans les mcanismes.

  • I. Comprendre les rhumatismes

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    Facteurs auto-immuns

    Les rhumatismes inflammatoires ont souvent une origine auto-immune, cest--dire que le corps produit des anticorps anormaux qui attaquent les articulations.

    Parmi les autres maladies auto-immunes connues, on peut citer le diabte de type 1, le lupus, certaines anomalies de la thyrode, etc.

    Ces anticorps nfastes peuvent aussi sattaquer dautres parties du corps, comme les yeux ou la peau, causant dautres symptmes.

    Cest, par exemple, le cas du rhumatisme psoriasique. Dans le cas de la poly-arthrite, on trouve souvent ces anticorps nocifs appels facteurs S .

    Facteurs gntiquesIl existe une prdisposition gntique chez les personnes atteintes de rhuma-tismes inflammatoires, qui les conditionnent dvelopper la maladie.

    Il ny a pas quun seul gne impliqu, mais plutt une multitude. Par exemple, on sait que le gne HLA B27 est trs frquent chez les personnes atteintes de spondylarthrite ankylosante.

    Facteurs infectieuxDans certains cas, les symptmes surviennent la suite dune infection, qui nest pas la cause directe, mais qui dclenche la maladie.

    Dans dautres cas, le rhumatisme est caus par des dpts de cristaux dans larticulation ; cest le cas de la goutte. Une infection attaquant directement larticulation peut aussi causer une forme darthrite, trs dangereuse si elle nest pas soigne rapidement.

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    Les rhumatismes inflammatoiresContrairement larthrose, qui est une forme dusure des articulations, les rhumatismes inflammatoires sont des maladies lies une inflammation qui abme les articulations. Il sagit gnralement de maladies chroniques, cest--dire qui persistent dans le temps. Il en existe de nombreuses formes qui diffrent par lge de survenue des douleurs, la localisation du rhumatisme et le nombre darticulations touches, la dure des symptmes, les symp-tmes associs (atteinte digestive, de la peau, des yeux, etc.).

    ArthriteLarthrite dsigne linflamma-tion dune ou de plusieurs articulations ; cest un terme gnrique qui dsigne une inflammation des articulations. Le nombre darticulations tou-ches et leur localisation peuvent toutefois varier consi-drablement dune personne lautre et dune forme dar-thrite lautre.

    En gnral, on observe un gonflement des articulations, des douleurs articu-laires, une raideur de larticulation atteinte et une sensation de chaleur lie linflammation. La grande majorit des personnes atteintes sont des adultes, mais il existe des formes darthrite survenant ds lenfance.

    Le plus souvent, larthrite est une inflammation lie une maladie auto-immune, des facteurs gntiques et environnementaux encore mal connus ; il sagit alors dune maladie chronique.

    Dans certains cas, cette maladie peut aussi survenir aprs une infection par une bactrie ou un virus ; dans ce cas, il ny a souvent quune articulation atteinte. Lorsquelle est cause par la prolifration de microbes, larthrite est appele arthrite septique .

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    Mais en fonction du type darthrite, le nombre et la localisation des articula-tions touches varient beaucoup :

    Une articulation touche, on parle de monoarthrite. Deux trois articulations touches, on parle doligoarthrite. De nombreuses articulations touches, on parle de polyarthrite.

    Le nombre darticulations touches est un indicateur important pour poser le diagnostic.

    Larthrite peut en outre prendre plusieurs formes. La polyarthrite, rhumatisme inflam-matoire chronique, se caractrise par des douleurs articulaires intenses associes une destruction progressive des articulations. Larthrite juvnile idiopathique, quant elle, correspond un rhumatisme inflammatoire chronique, long de plus de six semaines et sans cause connue. Dautre part, la spondy-larthrite ankylosante se caractrise par des douleurs au niveau des articulations du bas-sin et des vertbres ; tandis que la goutte, rhumatisme dit microcristallin , est due au dpt de cristaux dans les articulations. Enfin, larthrite septique, rare (cinq cas par an pour 100 000 personnes), est cause par la prolif-ration dun microbe dans larticulation.

    PolyarthriteLa polyarthrite est la plus frquente des maladies rhumatismales inflam-matoires chroniques ; elle touche environ une personne sur deux cents en France. Elle se caractrise par des douleurs articulaires intenses associes une destruction progressive des articulations, et est trois fois plus frquente chez les femmes que chez les hommes. Elle survient gnralement entre 40 ans et 60 ans, mais peut toucher tout le monde, nimporte quel ge.

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    Les symptmes sont une atteinte de plusieurs arti-culations, en particulier au niveau des mains, des poignets, des genoux, mais aussi des paules, du cou, des chevilles.

    Cette atteinte se mani-feste par des douleurs intenses survenant sur-tout la nuit et le matin et

    pouvant rveiller la personne, un gonflement et une sensation de chaleur, une raideur importante, surtout au rveil, et des dformations progressives des articulations.

    Dautres signes non articulaires peuvent galement tre prsents : atteinte du cur ou des poumons, rares, mais potentiellement graves, prsence de nodules (petites boules sous la peau), syndrome de Gougerot-Sjgren, ou syndrome sec qui se caractrise surtout par des yeux secs.

    Par ailleurs, lvolution de la polyarthrite est imprvisible et varie beaucoup dun individu lautre. En rgle gnrale, la maladie volue par pousses, qui alternent avec des priodes o les douleurs sattnuent, voire disparaissent.

    Cependant, chaque pousse entrane une destruction partielle de larticula-tion. long terme, la maladie peut tre associe un handicap important (au niveau des mains, principalement).

    Il devient par exemple difficile dattraper des objets, de tenir un stylo, de raliser des gestes fins, comme boutonner une veste ou encore de marcher lorsque les genoux, les hanches ou les chevilles sont atteints.

    La polyarthrite ne peut pas tre gurie. Cependant, de nombreux traitements permettent de limiter les douleurs et de ralentir la destruction articulaire : des antidouleurs, des traitements biologiques qui ont rvolutionn la prise en charge et/ou la rducation.

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    Spondylarthrite ankylosante

    Forme de rhumatisme touchant principalement le bas du dos et le bassin, ce rhumatisme se carac-trise par des douleurs au niveau des articulations du bassin et des vertbres. Cette maladie survient surtout entre 15 ans et 40 ans et touche environ 1 % de la popu-lation. Le terme ankylosante fait rfrence une complication qui survient au bout de plusieurs annes dvolution de la maladie. Dans certains cas, les vertbres fusionnent entre elles, rendant la colonne vertbrale trs rigide, do l ankylose .

    Ce trouble se caractrise par des douleurs ou lancements dans le bas du dos ou dans les fesses, dus latteinte de larticulation sacro-iliaque (entre le bassin et le bas de la colonne vertbrale), mais aussi des maux dans dautres articulations, comme le talon ; on observe galement une raideur progressive des articulations touches et du dos. Les douleurs rveillent la nuit et sont plus intenses le matin, sestompant progressivement au cours de la journe. En plus des articulations, les yeux peuvent eux aussi tre touchs par linflam-mation : il rouge et douloureux. Lvolution de la maladie se fait sous forme de pousses. Elle est en gnral trs lente, mais les douleurs dans le bas du dos peuvent tre importantes et quasi permanentes.

    Lankylose de la colonne vertbrale, qui empche de se pencher ou de bou-ger le dos, est de plus en plus rare grce aux nouveaux traitements qui permettent de ralentir la progression. Cependant, un quart des formes de spondylarthrites ankylosantes sont invalidantes et gnent les activits quotidiennes. lheure actuelle, aucun moyen ne permet de gurir dfiniti-vement la spondylarthrite ankylosante. Cependant, de nombreux traitements

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    permettent de limiter les douleurs et de ralentir son volution, comme les antidouleurs, les traitements biologiques, rservs aux cas graves, et la rdu-cation, qui permet de prserver la mobilit du dos et la fonction articulaire.

    Arthrite juvnile

    Cest un ensemble de rhumatismes inflamma-toires touchant spcifiquement les enfants.

    Larthrite juvnile idio-pathique (cest--dire dont on ne connat pas la cause ) dsigne en fait un groupe de mala-dies articulaires survenant chez les enfants de moins

    de 16 ans. Il sagit de rhumatismes inflammatoires chroniques, qui durent depuis plus de six semaines et nont pas de cause connue. Ce sont des mala-dies rares, puisquelles ne touchent en moyenne quun deux enfants pour 100 000, soit 2 000 4 000 enfants en France (selon la Haute Autorit de Sant).

    Larthrite juvnile idiopathique rassemble en outre sept maladies distinctes (source : HAS) : la maladie de Still de lenfant (4 17 % des cas), loli-goarthrite juvnile (27 56 %), la forme polyarticulaire sans facteur, dite srongative (11 28 %), larthrite juvnile associe aux enthsopathies qui ressemble la spondylarthrite (3 11 %), larthrite juvnile associe au pso-riasis qui ressemble au rhumatisme psoriasique (2 11 %), la polyarthrite dbutant chez lenfant (2 7 %) et les arthrites indiffrencies.

    Le diagnostic repose ensuite sur les symptmes suivants : une fivre quoti-dienne pendant au moins deux semaines, une ou plusieurs arthrites, ainsi que lun des lments, comme une ruption cutane, des ganglions, le foie ou la

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    rate augments de volume, un panchement de liquide autour du cur ou des poumons. Dans certains cas, en plus des douleurs et des raideurs articu-laires, des symptmes cardiaques, cutans ou pulmonaires peuvent survenir.

    La prise en charge des arthrites survenant chez les enfants doit se faire dans des centres spcialiss offrant une prise en charge mdicale, psychologique, ainsi que kinsithrapique. Les traitements biologiques disponibles depuis une dizaine dannes ont rvolutionn la prise en charge des formes graves.

    Rhumatisme psoriasiqueLe rhumatisme psoriasique saccom-pagne de lsions de psoriasis, une maladie de peau qui se manifeste par des plaques rouges et des squames qui dmangent. Ces plaques touchent souvent le cuir chevelu, les ongles, les coudes En France, environ deux personnes sur mille en seraient atteintes. Cest une mala-die plus rare que la polyarthrite ou la spondylarthrite ankylosante, mais qui appartient la mme famille.

    Le rhumatisme psoriasique dbute gnralement entre 30 ans et 50 ans, aussi bien chez les hommes que chez les femmes. Il se caractrise par des douleurs articulaires (le plus souvent au niveau des mains, des genoux et des pieds ou de la colonne vertbrale) et des signes cutans (dans la majorit des cas, ils apparaissent plusieurs annes avant les douleurs aux articulations, avec une tendue trs variable). Le rhumatisme psoriasique volue trs lentement, linstar des autres rhumatismes inflammatoires. Lvolution se fait par pousses, entre-coupes de priodes o les symptmes sont moins marqus.

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    Aucun traitement ne permet de le gurir, mais plusieurs mdicaments sont efficaces pour soulager les douleurs et agir sur le psoriasis.

    Comme pour les autres rhumatismes, le traitement des douleurs articulaires repose sur des antidouleurs, des traitements biologiques, une rducation et des crmes ( base de corticodes ou de tacrolimus) appliquer sur les zones de psoriasis.

    La goutteLa goutte a la rputation dtre une vieille maladie et, pourtant, elle est encore frquente. Cest un rhu-matisme dit microcristallin , car il est li au dpt de cristaux dans les articulations. La crise de goutte sur-vient, le plus souvent, chez les hommes entre 30 ans et 50 ans et touche un orteil dans 80 % des cas.

    CausesDans le cas de la goutte, les responsables sont des cristaux durate de sodium. La chondrocalcinose, une maladie voisine, est, quant elle, due des cris-taux de calcium. La prsence anormale de ces cristaux est lie un problme mtabolique.

    Lurate est prsent en trop grande quantit dans le sang (on parle dhyperuri-cmie). Par consquent, il se dpose et cristallise dans les articulations.

    SymptmesLes dpts peuvent tre lorigine de crises ou daccs de goutte, ou parfois de douleurs chroniques.

    Le plus souvent, la maladie survient sous forme de crise, caractrise par des douleurs et une inflammation soudaine dun orteil, qui augmente de volume.

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    La douleur survient souvent la nuit et peut tre extrmement forte. La crise dure en gnral cinq huit jours.

    Les crises peuvent devenir plus frquentes et toucher dautres articulations au niveau des doigts.

    Si elle nest pas traite, la goutte peut endommager les reins long terme. Les crises surviennent souvent aprs un repas copieux ou la consommation dalcool. Il est donc conseill aux personnes atteintes de faire moins dexcs alimentaires.

    TraitementIl faut tout dabord viter de manger des repas contenant de la viande, des abats, de lalcool Les anti-inflammatoires non strodiens, de type ibupro-fne ou diclofnac, peuvent aussi calmer les douleurs.

    La colchicine ( Colchimax ) permet dliminer les cristaux et de calmer les douleurs en 24 h.

    Qui consulter ?Le mdecin spcialiste des rhumatismes est le rhumatologue, mais cest en gnral le mde-cin traitant qui assure le suivi de la majorit des personnes atteintes de rhumatismes.

    Larthrose est quant elle une maladie qui ne se soigne pas.

    Cependant, les symptmes peuvent tre trs douloureux et aboutir une dtrioration de larticulation.

    Dans ce cas, il est ncessaire de consulter un mdecin spcialiste en rhumatologie.

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    Mdecin traitantCest votre mdecin de famille qui est le premier interlocuteur en cas de pro-blmes de sant, quels quils soient. Si vous navez pas de mdecin traitant, prenez rendez-vous avec un mdecin gnraliste. Cest lui qui vous inter-rogera et vous examinera pour valuer ltendue de vos rhumatismes, leur anciennet, leur origine (mcanique ou inflammatoire), la prsence ventuelle dautres symptmes. Cest aussi lui qui vous prescrira des examens compl-mentaires ou qui vous adressera un rhumatologue sil le juge ncessaire.

    Gnralement mdecins gnralistes, les spcialistes en homopathie ou en phytothrapie sont aussi un bon recours si vous souhaitez vous tourner vers les mdecines douces, notamment en cas darthrose. Vous pouvez galement choisir un homopathe comme mdecin traitant (mdecin de famille).

    Rhumatologue

    La rhumatologie est une disci-pline mdicale spcialise dans la prise en charge des mala-dies affectant le squelette, les articulations, les muscles, les ligaments et les tendons. Les rhumatologues sont donc en principe les thrapeutes le plus mme de diagnostiquer les rhumatismes, quels quils soient. Si votre mdecin trai-

    tant a des doutes sur le diagnostic ou estime quun traitement biologique ou immunosuppresseur est ncessaire, il vous adressera probablement un rhu-matologue qui supervisera la ralisation des examens (IRM, radiographie, examens sanguins).

    Dans la plupart des cas, larthrose est traite par un mdecin gnraliste. Le rhumatologue ne sera consult quen cas darthrose grave ou rsistante aux traitements, de complications ou si une opration chirurgicale simpose.

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    En revanche, le rhumatologue, en tant que spcialiste, peut diagnostiquer les arthrites suspectes ou qui nont pas t dtectes par un mdecin gnraliste. Il pose plus aisment quun mdecin traitant un diagnostic de polyarthrite rhumatode, de spondylarthrite ankylosante, darthrite septique ou darthrite microcristalline.

    De plus, le rhumatologue possde souvent du matriel radiologique, ce qui lui permet de raliser des examens sur place et de poser un diagnostic en dispo-sant de plus dinformations.

    noter : les gnralistes, qui travaillent en collaboration avec diffrents sp-cialistes, peuvent orienter leurs patients vers un rhumatologue situ prs de chez eux.

    Lorsquun mdecin gn-raliste adresse un patient un confrre rhumato-logue, cest gnralement quil a des doutes sur la pathologie dont souffre le malade. Pour arriver un diagnostic fiable, outre les examens complmen-taires, le rhumatologue sintresse de nombreux dtails auxquels on ne sait pas toujours rpondre. Voici donc les lments rapporter au rhumato-logue pour que la consultation soit profitable : vos antcdents personnels, mdicaux, familiaux ; la liste dtaille des symptmes perus (lorigine exacte et prcise de la douleur, le type de douleur ressentie, les mouvements qui augmentent ou au contraire soulagent la douleur) ; la liste des traitements prescrits ou entrepris en automdication avec le plus de prcision possible (nom du ou des mdicaments, posologie, rsultats).

    noter : les rhumatologues apprcient peu que lon tente des thrapies douces (acupuncteur, naturopathe) avant de venir les consulter, tenez-en compte.

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    Une fois le diagnostic pos, le rhumatologue, sil na pas besoin de don-nes supplmentaires, fait une prescription son patient. Dans les cas les moins graves, elle consiste habituellement en un traitement antalgique et anti-inflammatoire.

    En fonction de lavance de la maladie et de la spcificit de celle-ci, le traite-ment pourra varier (galement, en cas de complications).

    Des associations de bon conseilEn France, le site de la Socit franaise de rhumatologie permet de sinfor-mer sur les symptmes et les traitements de larthrose. Si vous avez besoin de soutien, il est aussi conseill de contacter lAssociation franaise de lutte anti-rhumatismale (Aflar).

    Elle rassemble des informations et des professionnels de la sant autour des maladies rhu-matismales, dans le but damliorer la qualit de vie des personnes atteintes.

    De mme, les symptmes de larthrite ntant pas faciles vivre tous les jours, des asso-

    ciations ont t cres afin de permettre aux personnes souffrant de ce type de rhumatismes den parler, ou bien de recueillir des informations sur cette maladie.

    Ces organismes sont importants pour les malades qui trouvent des interlocu-teurs sensibles leurs problmes. Ils peuvent ainsi changer leurs expriences et faire part de leurs peurs et de leurs inquitudes concernant leur maladie. Les associations permettent aussi aux malades de se tenir informs des avan-ces mdicales dans le domaine et des nouveaux traitements existants.

    Suivant le type de rhumatisme dont vous tes atteint, il est possible de sadresser diffrentes associations.

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    LAFPric, association de la loi de 1901 la plus importante, rassemble les personnes souffrant de polyarthrite rhumatode et de rhumatismes inflammatoires chroniques.

    Reconnue dutilit publique depuis 2009, elle possde 70 antennes rparties dans toutes les rgions de France et compte 5 300 adhrents. Elle a pour principales missions daider les malades mieux vivre avec la PR grce un service tlphonique (EntreAide), de reprsenter et dfendre les intrts des patients auprs des pouvoirs publics et en cas de litiges ayant la PR pour ori-gine (discrimination dans le travail, par exemple), de promouvoir la recherche mdicale (notamment en association avec le laboratoire de recherche gn-tique GenHtel ), et dinformer les individus touchs par la PR (organisation dun salon annuel notamment).

    LANDAR, lAssociation Nationale de Dfense contre lArthrite Rhumatode regroupe, quant elle, 4 000 adhrents et possde des antennes rgionales qui couvrent lensemble du territoire franais, ainsi que certains pays ltranger.

    Cette association loi 1901 poursuit plusieurs objectifs : informer les per-sonnes souffrant de polyarthrite rhumatode (PR) sur leur maladie et ses consquences, permettre aux patients de mieux comprendre la PR et ainsi de dialoguer plus facilement avec les professionnels de sant, dfendre le droit des malades, participer la recherche mdicale (financirement et morale-ment) et sensibiliser le grand public. Il sagit dune association trs active et fortement reprsente.

    LAssociation Polyarthrite, dorigine belge, milite galement en faveur des personnes souffrant de polyarthrite rhumatode. Elle a pour but de favori-ser lemploi des personnes touches par la maladie, en faisant appliquer les lois belges. Comme les autres associations, elle vise informer les malades et leurs familles sur leur maladie et les possibilits de traitements.

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    Dautre part, lACSAC est la fdration nationale des associations de lutte contre les consquences de la spondylarthrite ankylosante (SPA) et des spondylarthro-pathies. Elle vise soutenir et aider les malades et leur entourage, lutter contre lvolution des SPA, aider la recherche en fournissant des financements, faire

    connatre la maladie auprs du grand public et des autorits. Des antennes rgionales existent et continuent tre mises en place ; un bulletin dinforma-tion est aussi rgulirement dit et des manifestations de toutes sortes sont organises : culturelles, sportives, scientifiques.

    On trouve galement lassociation KOURIR, qui regroupe les parents denfants atteints darthrite chronique juvnile (ACJ) ou darthrite juvnile idiopathique (AJI). Elle a pour mis-sion dinformer les parents denfants malades et les enfants eux-mmes, daccompagner la recherche mdicale, de faciliter la vie des malades et, en particulier, permettre leur sco-larisation dans des conditions adaptes, ainsi que de dialoguer avec les diffrents organismes, sociaux et ducatifs. Plusieurs antennes rgionales existent partout en France.

    Enfin, Les Nymphas est une association pour la maladie de Lyme fonde en 1998. Il est aussi possible de trouver plus dassociations de malades sur le portail des Maladies rares et des mdicaments orphelins (orpha.net).

  • I. Comprendre les rhumatismes

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    A Pour aller plus loinAstuce

    Des conseils pour soulager les rhumatismes

    Contre les rhumatismes, il existe un certain nombre de mdicaments et de trai-tements permettant de soulager la douleur. Mais il est aussi possible de mettre en place quelques gestes simples.

    Tout dabord, sachez que selon le type de rhumatismes dont vous souffrez, appli-quer une source de chaleur ou de froid sur une articulation douloureuse est un rflexe simple et efficace qui vous soulagera rapidement. Pour larthrose, vous pou-vez appliquer des compresses, une bouillotte ou des coussins chauffants ; certains modles se chauffent au micro-ondes. Il est aussi conseill de se plonger dans un bon bain chaud. En revanche, pour les rhumatismes inflammatoires, le froid est plus efficace ; une compresse et un tissu contenant des glaons feront alors laffaire.

    Ensuite, les omga-3 sont des aliments qui ont naturellement des proprits anti-inflammatoires. La vitamine C, de son ct, contient des antioxydants qui protgent les articulations. Pour soulager les douleurs, vous pouvez donc aug-menter votre consommation daliments riches en omga-3 (poissons gras, huiles, graines de lin, cresson, chou, pinards, soja), mais aussi favoriser les aliments riches en vitamine C (agrumes et fruits frais, poivrons, brocolis). Enfin, prendre des complments alimentaires apportant les deux lments prcdents est aussi une option. Si les douleurs sont nanmoins srieuses, nhsitez pas consulter un mdecin qui vous prescrira des mdicaments adapts.

    Le surpoids peut galement tre responsable de lapparition de rhumatismes. Vos articulations supportant le poids de tout votre corps, elles peuvent subir un sur-menage en cas de surpoids. Aussi, pour diminuer les douleurs des rhumatismes, il est ncessaire de maintenir un poids correct en adoptant une alimentation quilibre et en pratiquant une activit physique.

    Par ailleurs, en cas de rhumatismes dans les genoux ou les chevilles, sachez quil est capital dtre bien chauss. On recommande dopter pour des chaussures avec une semelle paisse, mais souple, qui enveloppent bien le pied et la che-ville. Des chaussures orthopdiques peuvent tre indiques : il vous faudra alors prendre rendez-vous avec un podo-orthsiste qui les ralisera sur mesure.

  • I. Comprendre les rhumatismes

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    Enfin, mme si les mouvements sont douloureux, il est important de continuer bouger ! Moins vous ferez travailler vos articulations, plus celles-ci se raidiront. Attention toutefois faire travailler vos articulations doucement et progressive-ment. Pour cela, pratiquez un sport doux comme le yoga, la marche ou la natation.

    Questions/rponses de pro

    Activit physique

    Le sport est-il efficace contre les rhumatismes ? Question de Burt

    Rponse de Clara

    Malgr les douleurs, lactivit physique reste lun des moyens les plus effi-caces de lutter contre les rhumatismes. Le sport permet de maintenir la souplesse articulaire, de protger les articulations en renforant la muscula-ture qui les soutient et de prvenir les dformations articulaires.

    Il faut bien entendu pratiquer une activit adapte et ne pas forcer en cas dinflammation ou de douleurs trop importantes. Certains sports sont donc plus efficaces que dautres contre les douleurs articulaires, tels que la marche, le cyclisme, la natation, larobic.

    Trop souvent, les personnes atteintes de rhumatismes cessent toute acti-vit ou tout mouvement susceptible de provoquer des douleurs. Cest une erreur : en mobilisant larticulation, la douleur sestompe. Les tirements sont galement trs bnfiques.

    Rponse de Vanille

    Le sport est de toute faon un excellent moyen de se maintenir en forme ; lexercice physique permet de conserver un poids juste, de mobiliser ses articulations.

    Cependant, jamais dans lexcs, car les tensions articulaires pourraient nuire leur fonctionnement.

    Rponse de Nathalie83

    Je souffre dune spondylarthrite ankylosante et, quil sagisse de mon rhumatologue, mon mdecin traitant, mon pneumologue, etc., tous sont unanimes sur le sujet : il faut pratiquer une activit physique !

  • I. Comprendre les rhumatismes

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    Je my suis mise modrment, mais rgulirement, et je dois avouer que ma vie sest grandement amliore tant physiquement que moralement.

    Cause du rhumatisme

    Jaimerais savoir quelle peut tre la cause dun rhumatisme chez une jeune fille de 19 ans, en connatre le traitement appropri et les consquences du non-res-pect du traitement.

    Question de Mimi

    Rponse de Physiotherapie-France-Vital

    Il existe des dizaines de rhumatismes, avec des origines diffrentes. Sagit-il dun rhumatisme inflammatoire ?

    Pour le savoir, faites une VS (Vitesse de Sdimentation). Cette dernire se calcule sur une heure, deux heures et 24 h. Les douleurs rveillent la nuit. Si la VS est leve, elle apparat rapidement au bout de deux heures, voire mme dune heure.

    Les indications sont sur la fiche danalyse du laboratoire, il suffit de compa-rer les taux normaux (indiqus) et ceux du patient sur lautre colonne. Dans ce cas, un traitement appropri sera tout indiqu par le rhumatologue.

    Sil est dgnratif, style arthrose, ce sont les cartilages qui sont peut-tre touchs ; vous ressentez alors aussi des douleurs lors de vos mouvements. Essayez les CMP, certains ont t ainsi soulags.

    Risques dun rhumatisme psoriasique

    Le rhumatisme psoriasique peut-il conduire une impossibilit de travailler ? Quelles sont les complications possibles ?

    Question de Vro

    Rponse de Pdb

    En effet, le rhumatisme psoriasique peut, dans certains cas, savrer handi-capant et entraner une impossibilit de travailler.

    Il existe un risque de toxicit hmatopotique, de toxicit digestive, de fibrose pulmonaire, et plus rarement dhpatite.

    Adressez-vous votre mdecin pour plus dinformations.

  • I. Comprendre les rhumatismes

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    Arthrose de la hanche

    Je souffre darthrose de la hanche depuis trois ans et je continue prendre des anti-inflammatoires, mais sans rsultat.

    Que puis-je faire ? Question de 2505

    Rponse de Physiotherapie-France-Vital

    Larthrose est un rhumatisme dgnratif qui touche le cartilage. Larticulation baigne dans un liquide glatineux que lon appelle synovie .

    Ce dernier imbibe le cartilage comme une ponge, le rendant lisse et glissant.

    Lorsque le cartilage est moins bien imprgn de synovie, il frotte sec , lespace entre les deux os est rduit, le liquide ne joue plus son rle damor-tisseur et de lubrifiant.

    Cest pourquoi, dans certains cas, on pratique des infiltrations ou on opre si larticulation est trop atteinte.

    Faites bouger larticulation par une gymnastique passive, telle llectrosti-mulation, qui va activer la circulation sanguine et faire travailler les muscles concerns, tout en faisant intervenir les antidouleurs naturels, les fameuses endorphines.

    Mesures non pharmacologiques

    Quappelle-t-on mesures non pharmacologiques ? Question de Sidonie

    Rponse de CC

    Il sagit de mesures ne faisant pas appel un mdicament, mais reposant sur des gestes et des habitudes dhygine de vie qui permettent de rduire la douleur lie larthrose.

    Ces mesures sont reconnues comme aussi importantes que les traitements classiques dans la prise en charge de larthrose.

    Elles comprennent les exercices physiques, notamment le renforcement des muscles et leur assouplissement, la perte de poids si ncessaire, et, ven-tuellement, le port de prothses externes (orthses) en cas de crise et de douleurs rsistantes au traitement mdical.

  • I. Comprendre les rhumatismes

    44

    AASAL

    Quest-ce quun AASAL ? Question de Jeanne28

    Rponse de Pdb

    Les anti-arthrosiques daction lente sont des mdicaments frquemment uti-liss contre larthrose. Ils comprennent notamment le chondrotinesulfate, la diacrhine, la glucosamine et les insaponifiables de soja et davocat.

    Ces mdicaments ont une efficacit modre, mais ils doivent tre pris au long cours, au moins quatre mois, car le but est de retarder la dgradation du cartilage. Ce nest pas un traitement curatif, mais il permet gnralement de rduire la dose dantalgiques et danti-inflammatoires.

  • 45

    II. Larthrose

    Le terme arthropathie signi-fie atteinte des articulations . Il dsigne lensemble des maladies rhumatismales (rhumatismes) dont les causes et les symptmes sont trs varis.

    Il existe en outre diffrents types darthropathies. Larthropathie nerveuse, cause par certaines maladies du systme nerveux, entrane une perte de sensibilit de larticulation ; tandis que larthro-pathie mtabolique est lie un trouble du mtabolisme comme lhmochromatose, les dyslipidmies ou la maladie de Wilson. Larthrite, quant elle, est une forme dinflammation des articulations, elle provoque douleur, gonflement et/ou raideur. Enfin, on parle darthrose pour voquer une maladie chronique des cartilages et des tissus formant les articulations.

  • II. Larthrose

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    Toute douleur articulaire permanente ou gnant les activits quotidiennes doit vous amener consulter votre mdecin traitant. Certaines douleurs articu-laires sont bnignes, dautres sont rvlatrices de maladies plus graves.

    Dans tous les cas, seul le mdecin pourra dterminer la cause de la douleur et prescrire un traitement adapt. Si des examens complmentaires sont nces-saires pour poser le diagnostic, il vous orientera vers un rhumatologue.

    LarthropathiePendant longtemps, les mdecins ont considr larthrose comme une simple usure du cartilage, lie au vieillissement de larticu-lation. Depuis quelques annes, on sait que ses causes sont plus complexes.

    Cest le rhumatisme type des personnes de plus de 50 ans. Il sagit dune dgnrescence du cartilage articulaire, le plus souvent due des chocs rpts (par exemple, chez les sportifs) ou tout simplement au vieillissement.

    La frquence de larthrose augmente fortement avec lge ! Les premiers symptmes surviennent le plus souvent entre 50 ans et 60 ans ; et la maladie atteint environ 80 % des personnes de plus de 75 ans.

    Au-del de 55 ans, les femmes sont plus souvent sujettes larthrose et ont davantage darticulations atteintes que les hommes.

    pidmiologieLarthrose est une maladie chronique, qui ne se gurit pas et volue progressivement, lors de crises notamment. Elle provoque des douleurs importantes aux articulations. En France, elle est responsable de 12 millions

  • II. Larthrose

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    de consultations mdicales chaque anne, et touche neuf dix millions de Franais, soit environ 17 % de la population. Cest la plus frquente des maladies rhumatismales.

    Important : lobsit est un des facteurs de risque majeurs darthrose du genou, ce qui explique en partie pourquoi elle touche des personnes de plus en plus jeunes.

    Larthrose peut toucher toutes les articulations, mais certaines le sont plus frquemment.

    Arthroses pidmiologie

    Colonne vertbrale

    Touche 85 % des hommes et 75 % des femmes de plus de 50 ans, sans pour autant causer de symptmes dans bien des cas

    MainsLa plus frquente des arthroses douloureuses, elle touche surtout les femmes et possde une forte composante familiale

    Genou Touche environ un tiers des personnes de plus de 60 ans Douloureuse chez 6,6 % des femmes et 4,7 % des hommes dans

    la population gnrale

    HanchesTrs gnante, elle touche environ 3 % des adultes (sa prvalence varie de 1 % 3,9 % chez les hommes et de 0,8 5,1 % chez les femmes)

    OriginesCette maladie de toute larticulation touche la fois le cartilage, los, la mem-brane synoviale (couche interne de la capsule qui entoure larticulation) et dans une moindre mesure, les ligaments, les tendons et les muscles. Suivant larticula-tion atteinte, ces structures jouent un rle plus ou moins important dans le dclen-chement et la progression de la maladie. Une fois dclenche, elle aboutit progressi-vement une dgradation du cartilage et la formation dostophytes (excroissances

  • II. Larthrose

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    osseuses). La dgradation de larticulation rsulte dun dsquilibre entre la destruction du cartilage et sa formation. Quant la qualit du cartilage form, elle se dgrade.

    Larthrose se traduit principalement par des douleurs articulaires. On pense quil existe plusieurs formes darthrose, causes ou dclenches par diffrents facteurs : un trouble mtabolique, comme lobsit qui augmente beaucoup le risque darthrose, des traumatismes rpts lis un sport ou une activit professionnelle rptitive (certains mtiers augmentent les risques), un terrain gntique (comme larthrose familiale, notamment pour les mains), et une dformation des genoux.

    SymptmesLes causes et symptmes de larthrose sont aujourdhui clairement identifis. En gnral, les premiers signes apparaissent partir de 40 ans ou 50 ans. Cette maladie se caractrise par une douleur articulaire mcanique , cest--dire apparaissant ou saccentuant lorsque larticulation fonctionne, contrairement une douleur inflammatoire. Larthrose peut toucher toutes les articulations, mme si les plus frquemment atteintes sont le genou (gonarthrose), les doigts et les mains, la hanche (coxarthrose), la colonne vertbrale (arthrose lombaire), le pied ou la cheville, lpaule, le coude, les cervicales et le poignet.

    La douleur lie larthrose nest pas per-manente, mais elle saggrave lors des mouvements et est soulage par le repos. Elle volue de faon intermittente et par crises, au cours desquelles la douleur se fait plus intense et prend une tonalit inflammatoire. La douleur est le matre symptme de larthrose, mais

  • II. Larthrose

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    elle nest pas permanente. On observe nanmoins une intensification au rveil ; on parle de drouillage matinal , car larticulation met trente qua-rante-cinq minutes avant de perdre sa raideur. Cest galement le cas aprs une priode dinactivit ou au cours de postures prolonges, lors de lutilisa-tion intensive de larticulation, ou le soir, car la douleur augmente au fur et mesure de la journe.

    Au cours des crises, la douleur se rapproche de celle observe en cas de rhu-matisme inflammatoire. Elle est forte, prsente ds le matin avec une gne et une raideur qui durent plus dune demi-heure et parfois prsente la nuit, pou-vant causer des rveils vers deux ou trois heures du matin. Dans certains cas, larticulation gonfle et devient rouge.

    Par ailleurs, en cas de crise darthrose, il est probable que le traitement anti-douleur habituel ne soit plus suffisant. Il peut tre ncessaire de prendre des traitements qui agissent seulement sur la douleur. Deux types de mdica-ments sont alors employs : les anti-inflammatoires non strodiens et les infiltrations de corticodes.

    OstophytoseLostophytose est une maladie osseuse et articulaire qui se caractrise par la formation dexcroissances osseuses appeles ostophytes aux extrmits des os. Cest une cons-quence frquente de larthrose. Puisque larthrose dtruit le cartilage, lorganisme tente de rparer ces dommages en dclen-chant une raction anormale et excessive de reconstitution des tissus osseux. Rsultat : le tissu osseux crot de faon excessive et forme des excroissances, gnralement dans les-pace articulaire. Les ostophytes peuvent se dvelopper sur tous les os, bien quils se forment souvent aux extrmits, dans larticulation.

  • II. Larthrose

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    Mme les vertbres peuvent tre atteintes : cest souvent le cas chez les per-sonnes atteintes darthrose cervicale.

    Dans bien des cas, les ostophytes ne causent pas de symptmes et passent inaperus pendant plusieurs annes. Ils peuvent cependant tre mis en vi-dence lors dune radiographie de routine. On peut nanmoins observer certains signes, comme des douleurs, une gne et une raideur de larticu-lation, ainsi que dautres symptmes variables selon la localisation : nerfs bloqus dans la colonne vertbrale, difficults plier ou tendre le genou ou le coude, dformation des doigts, etc.

    Si lostophytose entrane des douleurs, des mdicaments contre la douleur ou anti-inflammatoires vous seront prescrits. Lorsque ces derniers sont insuf-fisants, il faut parfois avoir recours la chirurgie pour enlever les ostophytes gnants. Le plus souvent, ils sont retirs lors dune opration visant rempla-cer larticulation trop abme par larthrose.

    Arthrite vs arthroseIl nest pas rare de confondre larthrite et larthrose, car elles ont des points communs ! Elles concernent les articula-tions, appartiennent la famille des rhumatismes et entranent des douleurs. Elles sont pourtant diffrentes, et il faut savoir les distinguer. La principale diffrence entre lar-thrite et larthrose concerne la nature de la douleur.

    Larthrite est une inflammation des articulations. ce titre, elle peut entra-ner des douleurs mme au repos. Elle est de type inflammatoire, concerne la membrane synoviale, et peut se rvler extrmement dangereuse dans cer-tains cas (arthrites septiques). Elle peut galement atteindre dautres organes.

  • II. Larthrose

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    noter : les douleurs des arthrites ont, pour la plupart, tendance diminuer lactivit, souvent suite un drouillage matinal.

    Larthrose, linverse, est susceptible dentraner des douleurs au mouvement. Il sagit donc dune maladie davantage dordre mcanique. Elle est due une altration du cartilage qui va peu peu suser et disparatre en laissant les os les uns au contact des autres sans protection ni zone tampon. Cette affec-tion chronique et dgnrative des articulations, non inflammatoire, natteint jamais les autres organes.

    noter : dans larthrose, la douleur apparat surtout lactivit et ne concerne que quelques articulations, elle touche en particulier les mains et le dos.

    Caractristiques Arthrite Arthrose

    Origine

    Multiple : bactries, microcristaux, dsordre immunitaire, hrdit, into-lrance alimentaire (arthrite aseptique telle que la polyarthrite rhumatode, la spondylarthrite ankylosante ou larthrite psoriasique), etc.

    Atteinte du cartilage articulaire dori-gine gntique ou mcanique

    Personnes touches

    Tout le monde, en fonction de la pathologie

    Les personnes ges

    Nature de la douleur

    Inflammatoire Mcanique

    Tissus touchs Articulations : tendons, ligaments,

    muscles Autres organes : peau, yeux, cur

    Cartilage articulaire

    SymptmesDouleur, rougeur, gonflement (dme), chaleur, raideur ; parfois, altration de ltat gnral, fivre, asthnie

    Douleur Raideur Dformation

    osseuse

    Localisation

    Plusieurs articulations simultanment (en cas de polyarthrite rhumatode, par exemple)

    Toutes les articulations peuvent tre atteintes

    Touche le dos, dans certains cas (spon-dylarthrite ankylosante)

    Nombre restreint darticulations : mains et dos

  • II. Larthrose

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    La localisationLarthrose peut toucher de nombreuses articulations, les symptmes variant, chaque fois, selon la localisation de la douleur.

    Arthrose cervicaleLarthrose cervicale ou cervicarthrose est une forme darthrose de la colonne ver-tbrale ou arthrose rachidienne. Elle est trs frquente et touche certaines des sept vertbres cervicales situes dans le cou et le haut de la colonne vertbrale.

    Chez la majorit des personnes de plus de 40 ans, les clichs radiographiques montrent la prsence de lsions dar-throse cervicale. Dans 50 % des cas, ces lsions nentranent pas de symptmes et ne doivent pas tre source din-quitude. Certains facteurs favorisent aussi sa survenue : malformations de la colonne, traumatismes passs (ex. : coup du lapin), exercice de certaines professions sollicitant le cou (ex. : travaux minutieux, criture, etc.).

    Il nexiste pas de traitement efficace pour soigner larthrose ; les soins visent seulement calmer les douleurs. De nombreux mdicaments le permettent, sil y a douleurs et/ou inflammation. Dans les cas graves, une chirurgie peut tre envisage. Lorsquelle est symptomatique, larthrose cervicale se traduit par une douleur et une raideur du cou. Cependant, elle peut bloquer cer-tains nerfs aux alentours des vertbres, ce qui entrane des symptmes parfois trs gnants, tels que des douleurs irradiant vers les paules et les bras, des maux de tte, des vertiges, des engourdissements des bras ou de la main, etc. Larthrose peut aussi comprimer la moelle pinire, ce qui se traduit par une mylopathie cervicarthrosique.

  • II. Larthrose

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    noter : cette complication rare survient surtout chez les personnes ges et peut entraner divers troubles neurologiques, comme des difficults dglutir, un manque de force dans les mains, des douleurs des bras.

    Arthrose lombaireTrs frquente, elle touche les vertbres lombaires, situes dans le bas du dos.

    La lombarthrose survient soit au niveau des disques entre les vertbres, qui sont des disques cartilagineux servant de coussinets pour viter le frottement des vertbres entre elles ; soit au niveau des articulations interapophysaires postrieures, qui servent de guides lors des mouvements de la colonne. On parle parfois darthrose interapophysaire.

    Larthrose lombaire est res-ponsable de douleurs dans le bas du dos, dun seul ou des deux cts de la colonne. Ces dernires sont souvent aggraves par cer-tains mouvements, par exemple, le jardinage ou le port de lourdes charges. Les changements de position dans le lit peuvent aussi contribuer aux accs de douleur.

    Il nexiste pas de traitement efficace pour gurir larthrose, les soins visent uniquement calmer les douleurs.

    De nombreux mdicaments permettent en effet de les diminuer, notamment les infiltrations et les anti-inflammatoires. Dans les cas graves, une chirurgie peut tre envisage avec une opration.

  • II. Larthrose

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    Coxarthrose, ou arthrose de la hanche

    La coxarthrose correspond larthrose de la hanche. Elle est trs frquente et apparat gnralement aprs 50 ans. Elle affecte aussi bien les hommes que les femmes. Cest, en outre, lune des formes dar-throse les plus douloureuses et les plus handicapantes. Environ une personne sur deux cents en souffre aprs 55 ans et sa fr-quence augmente avec lge.

    La coxarthrose se manifeste au niveau de laine ou de la cuisse et touche parfois le genou, car lendommagement de la hanche reten-tit directement sur ce dernier. Les douleurs voluent assez lentement ; si la coxarthrose saggrave, elle peut entraner une raideur de la hanche qui rend la marche un peu difficile. La douleur est en outre le principal symptme, elle est typiquement localise dans le pli de laine, irradiant parfois dans la cuisse, voire le genou. Mcanique, elle saggrave lors dun effort et se calme au repos ; elle peut aussi saccompagner dune sensation de raideur matinale. La coxarthrose est par ailleurs trs handicapante, puisque la douleur a un impact sur les activits quotidiennes et notamment la marche, le fait de shabiller, de mettre ses chaussures, etc. Certains exercices de rducation peuvent toute-fois aider prserver lamplitude de larticulation.

    Comme toutes les formes darthrose, elle peut survenir en raison du vieillisse-ment ; on parle alors de coxarthrose primitive. Dans la moiti des cas, il ny a pas de cause prcise, mais la maladie est favorise par une anomalie architec-turale de la hanche, qui acclre lusure de larticulation. Dans lautre moiti des cas, cependant, larthrose est favorise par une anomalie de la hanche prexistante (le plus souvent une dysplasie de la hanche ) ; on parle de coxarthrose secondaire. Celle-ci survient plus tt dans la vie, vers 45 ans.

  • II. Larthrose

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    Rducation et mdicaments antidouleur sont le traitement de base. Si larticulation est trop endommage, une intervention chirurgicale avec pose de pro-thse peut tre ncessaire.

    De nombreux mdicaments permettent aussi de calmer les douleurs et linflammation, sil y en a une. Une rduca-

    tion de la hanche atteinte en cure thermale ou kinsithrapie peut aussi aider. Malheureusement, lorsque larthrose de la hanche est trop avance, une chirur-gie doit tre envisage. Elle consiste remplacer la hanche par une prothse. En France, 360 000 personnes de plus de 75 ans vivent avec une prothse.

    LEULAR (Ligue europenne de lutte contre le rhumatisme) a notamment dit des recommandations. Parmi les principales, on peut citer les traitements non pharmacologiques de la coxarthrose : mesures dducation, exercices physiques, aides techniques (cannes, semelles) et rduction du poids en cas dobsit ou de surpoids. On recense aussi lusage dantalgiques, surtout base de paractamol : les AINS (anti-inflammatoires non strodiens), la dose efficace la plus faible possible, peuvent tre associs ou substitus chez les malades ne rpondant pas au paractamol. Dautre part, les anti-arthro-siques daction retarde (glucosamine, chondrotine sulfate, diacrhine, extraits dinsaponifiable davocat et acide hyaluronique) sont assez peu effi-caces. Quant aux injections intra-articulaires de corticodes, elles peuvent tre envisages chez les patients souffrant dune pousse volutive ne rpondant pas aux antalgiques ou aux AINS.

    Gonarthrose, ou arthrose du genouLa gonarthrose est trs frquente et mme considre comme la premire cause dincapacit fonctionnelle en France. Le genou est ainsi larticulation la plus atteinte en cas de rhumatisme. Comme pour les autres formes dar-throse, la gonarthrose peut tre primitive, cest--dire lie au vieillissement,

  • II. Larthrose

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    ou secondaire. Dans ce cas, elle est favorise par une anomalie anatomique du genou, qui augmente le frottement dans larticulation et abme prma-turment le cartilage.

    Cest souvent le cas lorsque les genoux sont un peu tourns vers lintrieur ou vers lextrieur ( genu varum ou valgum ).

    Bien que les causes prcises de larthrose soient complexes, certains facteurs peuvent favoriser sa survenue : traumatismes ou blessures lis la pratique dun sport, surutilisation chronique du genou, notamment lors dactivits pro-fessionnelles ncessitant de porter des charges lourdes ou de sagenouiller longtemps, anomalie, surpoids ou obsit.

    Le symptme principal est, bien sr, une douleur du genou. De type mca-nique, cette dernire saggrave lors dun effort et se calme au repos ; elle gne lextension et la flexion du genou.

    Elle saccompagne aussi frquemment dun gonflement lors des crises dar-throse ; elle est particulirement vive lors dune marche prolonge, sur un terrain accident ou dans la descente des escaliers.

    Enfin, la douleur peut saccompagner dune sensation de raideur matinale ; et, dans les deux tiers des cas, elle touche les deux genoux.

    La rducation et les mdica-ments antidouleur constituent la base du traitement. Le but de la rducation est de ren-forcer le muscle de la cuisse, le quadriceps, pour soutenir plus solidement le genou et limiter la dgradation du cartilage.

    En parallle, des antalgiques et surtout le paractamol sont recommands pour soulager la douleur. Il peut aussi tre ncessaire dutiliser une canne en cas de crise pour mettre le genou

  • II. Larthrose

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    au repos, de perdre quelques kilos et de pratiquer une activit physique rgu-lire adapte : marche modre, natation, etc. Malheureusement, lorsque larthrose du genou est trop avance, une opration doit tre envisage via une chirurgie.

    LEULAR a dit des recommandations. On peut citer les traitements non pharmacologiques (mesures dducation, exercices physiques, aides tech-niques et rduction du poids), lapplication danti-inflammatoires ou de capsacine (efficaces et sans danger), les antiarthrosiques (glucosamine, chondrotine, diacrine, acide hyaluronique) qui soulagent les symptmes et peuvent modifier le cours de la maladie, et enfin, les injections intra-arti-culaires de corticostrodes longue dure daction, indiques en cas de flambe inflammatoire.

    Arthrose de la mainLarthrose de la main peut toucher toutes les articula-tions, et en particulier celles des doigts, entre les pha-langes. Cest la raison pour laquelle on parle souvent darthrose digitale. Trs fr-quente chez les femmes, surtout aprs la mno-pause, elle a une forte composante familiale, cest--dire que les risques davoir de larthrose des

    doigts sont plus levs lorsque sa mre ou sa grand-mre en est atteinte. La moiti des personnes de plus de 65 ans prsente des signes darthrose digitale visibles la radiographie, mais seules 14 % dentre elles ont des douleurs.

    noter : lorsque larthrose touche spcifiquement le pouce, on parle de rhi-zarthrose. Cette forme touche surtout la racine du pouce, cest larticulation la plus touche.

  • II. Larthrose

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    Larthrose des doigts se caractrise principalement soit par des douleurs, soit par des dformations des doigts, soit les deux. La douleur dans les doigts peut tre associe un manque de force, qui a des rpercussions sur les gestes quotidiens : maladresse, difficult saisir des objets, ouvrir un pot, etc.

    Une dformation peut aussi survenir, sous forme de gonflements appe-ls nodosits : elles entranent surtout une gne esthtique. En cas de crises, les articulations peuvent gonfler et devenir rouges, traduisant une inflammation.

    De nombreux mdicaments permettent de calmer les douleurs et linflamma-tion, notamment les antalgiques et surtout le paractamol. LEULAR a dit, en 2006, onze recommandations pour le traitement de larthrose de la main ; elles vous sont prsentes dans le tableau ci-dessous.

    Traitement Explications

    ExercicesDestins la protection des articulations et laccroissement de la force musculaire, ils sont recommands pour tous les patients souffrant darthrose de la main

    Application locale de chaleur

    Traitement efficace, notamment avant les exercices physiques : cire de paraffine, pansement chauffant

    AttellesOrthses destines prvenir ou corriger les dformations angulaires en latralit et en flexion : sont recommandes, sur-tout pour larthrose de la base du pouce

    Traitements locaux

    Prfrables aux traitements par voie orale, tout particuli-rement pour la douleur moyenne modre et si un petit nombre darticulations seulement sont intresses ; les anti-inflammatoires administrs en pommade et la capsacine sont efficaces et dune bonne scurit demploi

    InjectionsInjections intra-articulaires de corticostrodes longue dure daction : efficaces dans les pousses douloureuses, notam-ment au niveau de larticulation du pouce (rhizarthrose)

    Opration

    Traitement efficace pour latteinte svre de la base du pouce, mais qui doit tre envisag chez les patients prsentant une douleur et/ou un handicap important, lorsque les traitements conservateurs ne sont plus efficaces

  • II. Larthrose

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    Arthrose du coude et du poignetAu niveau des membres sup-rieurs, larthrose peut toucher le coude et le poignet.

    Ces formes sont toutefois plus rares que celles touchant les membres infrieurs (hanche, genou ou cheville), car le coude et le poignet ne portent pas le poids du corps. Larthrose du coude est encore plus rare que celle du poignet. Le plus souvent, elles se dveloppent chez des personnes ayant subi

    des traumatismes rpts, tels que des fractures ou des entorses, chez cer-tains sportifs qui sollicitent beaucoup le coude et le poignet (tennismen, par exemple) ou dans certaines professions manuelles, comme celles ncessitant dutiliser des marteaux-piqueurs, par exemple.

    Larthrose se caractrise par une douleur qui saccentue lors des efforts sol-licitant lpaule et qui se calme au repos, et une raideur matinale o il faut drouiller larticulation pour quelle retrouve sa mobilit, gnralement en trente minutes. En cas de crises, les douleurs se font plus fortes, mais restent souvent bien tolres.

    noter : dans le cas de larthrose du coude, il est difficile de dplier totalement le bras.

    On ne peut pas gurir larthrose, mais simplement attnuer les douleurs quelle provoque. De nombreux mdicaments permettent de calmer les douleurs et linflammation lorsquil y en a une : le paractamol est particu-lirement conseill. Les mdecins peuvent aussi pratiquer des infiltrations ou des injections en cas de crise. Dans de rares cas, lorsque larticulation est trop abme, une opration est ncessaire : le chirurgien remplace larticulation par une prothse.

  • II. Larthrose

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    Arthrose du pied et de la chevilleLarthrose du pied, qui peut toucher toutes les articulations du pied et de la cheville, est plutt rare.

    En fait, elle survient dans la majorit des cas chez des personnes ayant une malfor-mation des pieds (anomalies de la statique de type pied plat ou creux), ou chez des sportifs sollicitant normment ces articulations.

    La cause principale est donc le traumatisme, notamment les entorses rptition.

    La douleur est le principal symptme : elle saggrave lors des activits et se calme au repos.

    On observe galement un enraidissement progressif de la cheville, qui a des rpercussions graves sur la marche. La douleur bloque les mouvements et il est difficile de flchir le pied vers le haut. Dans le cas de larthrose du pied, il peut y avoir une dformation de la base du gros orteil.

    En cas de crise darthrose, la cheville gonfle et devient rouge, traduisant une inflammation.

    En outre, il nexiste pas de traitement efficace. Cependant, pour calmer les douleurs et linflammation, on prconise la prise dantalgiques et surtout de paractamol. Des infiltrations et injections peuvent aussi tre pratiques.

    En cas darthrose de la cheville trs avance, plusieurs oprations peuvent tre envisages : larthrodse, qui consiste bloquer larticulation en fusionnant les os entre eux, pour ainsi limiter les douleurs ; ou la pose dune prothse de cheville, cest--dire dune cheville artificielle.

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    Larthrose chez les animauxEn plus de toucher les hommes, larthrose touche galement les animaux, notamment les chiens et les chats, tel point que les chercheurs utilisent certaines races de chiens sujets larthrose pour tudier la maladie.

    Chiens et chatsSelon certaines tudes, 20 % des chiens de plus dun an seraient touchs par cette maladie.

    Les symptmes chez les animaux ressemblent aux symptmes de lhomme : douleur articulaire, raideur, boiterie, difficults se dplacer.

    Les facteurs de risque sont eux aussi comparables, avec en premier lieu lge et lobsit.

    ChevauxDautre part, larthrose touche galement les chevaux. Bien quelle soit favorise par lge, il arrive frquemment que des chevaux jeunes en soient atteints, notamment lorsquils ont de lgres anomalies physiologiques des membres ou un mauvais aplomb (ex. : genoux non aligns, problmes de hanche).

    Les symptmes ressemblent ceux de lhomme : douleur articulaire, raideur, boite-rie plus prononce froid , avant leffort, gonflement de larticulation, craquements articulaires. Cette pathologie est trs handica-pante chez les chevaux de course et de loisir et doit tre dtecte tt.

  • II. Larthrose

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    Traitements vtrinaires

    Comme chez lhumain, les principaux objec-tifs du traitement sont de diminuer la douleur, limiter la perte de capacit fonc-tionnelle et ralentir la progression de la maladie.

    Pour ce faire, on utilise, en mdecine vtrinaire, des anti-inflammatoires non strodiens qui diminuent la douleur et lintensit de la boiterie, ainsi que