1
76 ASSOCIATION DES MORPHOLOGISTES, 88 e CONGRÈS Effets de la calcitonine sur le développement de l’ostéoarthrose expérimentale chez le chien. Ana- lyse microradiographique de l’os sous-chondral du tibia BERNERS A (1) , MANICOURT DH (2) , DEVOGELAER J (2) , NYSSEN-BEHETS C (1) (1) Unité de morphologie expérimentale. (2) Département de rhumato- logie, Université catholique de Louvain, Belgique. E-mail : [email protected] But de l’étude : élucider le rôle du remodelage de l’os sous- chondral dans la destruction ostéoarthrosique (OA) du car- tilage en étudiant les effets de la calcitonine (CT) sur les modifications osseuses épiphysaires dans les stades précoces de l’ostéoarthrose expérimentale chez le chien. Matériel et méthodes : après avoir subi la section du liga- ment croisé antérieur (SLCA) du genou droit, 12 chiens ont reçu un spray nasal quotidien délivrant 400U de calcitonine (groupe CT, n = 6) ou un placebo (groupe placebo, n = 6). Les animaux ont été sacrifiés au 84 e jour après la chirurgie. Les extrémités proximales de chacun des tibias ont été enro- bées dans du méthylmétacrylate et sectionnées en coupes coronales non décalcifiées. Les microradiographies de ces coupes ont été analysées en microscopie optique. Résultats : après SLCA, tous les tibias droits présentaient des signes macroscopiques d’OA, plus prononcés dans le groupe placebo que dans le groupe CT. Ni la SLCA ni le traitement à la calcitonine n’ont eu d’effet statistiquement significatif sur l’épaisseur de l’os sous-chondral. Cependant, l’aspect microradiographique de cette plaque osseuse était caractérisé par une porosité et une hétérogénéité minérale plus importantes dans les tibias après SLCA. Ces signes de remodelage osseux accru étaient moins marqués dans le groupe CT que dans le groupe placebo. Conclusions : l’augmentation du remodelage osseux épi- physaire sous-chondral, menant à une raréfaction osseuse, contribue à la détérioration ostéoarthrosique. En réduisant la perte osseuse liée à l’ostéoclasie, la calcitonine atténue les lésions d’ostéoarthrose dans ce modèle expérimental. Abdomen Pelvis Intérêt chirurgical de l’étude des ligaments sus- penseurs de l’angle colique gauche CLAVERT P, LOUIS P, WOLFRAM-GABEL R, KAHN JL Institut d’Anatomie Normale, Faculté de Médecine, 4 rue Kirschleger, 67091 Strasbourg Cedex. E-mail : [email protected] Introduction : les différents traités classiques d’anatomie descriptive évoquent de façon variable l’appareil ligamentaire suspenseur de l’angle colique gauche. Pourtant la méconnais- sance de ces structures peut être à l’origine d’un saignement difficilement contrôlable lors de la mobilisation de l’angle, ou même à une lésion de la rate. Cette étude a pour but de répertorier et de décrire les différents ligaments suspenseurs de l’angle colique gauche. Matériel et méthodes : 20 sujets embaumés ont été dissé- qués par laparotomie médiane et thoracotomie gauche. Le nombre, la position et les mensurations des différents ligaments suspenseurs de l’angle colique gauche ont été analysés. Résultats : une grande variabilité dans le nombre et les mensurations des différents ligaments est observée. Le liga- ment phrénocolique, présent dans 85 % des cas est le plus constant. Dans 70 % des cas, un ligament splénocolique est retrouvé ; enfin dans 5 % des cas une lame de Buy est identifiée . Discussion : les colectomies segmentaires gauches réalisées par voie traditionnelle et surtout par voie cœlioscopique nécessitent une mobilisation de l’angle colique gauche pour permettre son allongement et son abaissement en vue d’une anastomose sans tension. L’analyse des dissections réalisées met en évidence le manque de systématisation des descriptions classiques. De plus ce travail confirme la morphologie (présen- ce de 2 faisceaux pour le ligament phrénocolique dans 45 % des cas) et les dimensions de ces structures. Nous rappelons l’existence de la lame de Buy (5 % des cas), ligament porte vaisseaux, plutôt que suspenseur de l’angle colique gauche. Étude anatomique de l’espace extra-péritonéal de la région inguinale : application à la chirurgie vidéo- assistée des hernies de l’aine FAURE JP (1, 3) , DOUCET C (1, 3) , RIGOUARD PH (3) , SCEPI M (2, 3) , RICHER JP (1, 3) (1) Service chirurgie Viscérale Digestive et Endocrinienne, Hôpital Jean Bernard, CHU Poitiers, rue de la Miletrie, BP 577, 86021 Poi- tiers cedex. (2) Service Accueil Urgences, Hôpital Jean Bernard, CHU Poitiers, rue de la Miletrie, BP 577, 86021 Poitiers cedex. (3) Laboratoire Anatomie, Faculté Médecine, 34 rue du Jardin des Plantes, 86005 Poitiers cedex. But du travail : l’approche laparoscopique totalement extra- péritonéal (TEP) pour le traitement des hernies de l’aine est une technique reconnue, peu douloureuse en post-opératoire et qui a fait la preuve de son efficacité, avec un taux de réci- dive faible. Cependant cette technique requiert des connais- sances anatomiques précises de la part des chirurgiens et la capacité de travailler dans un espace réduit. Ainsi cette pro- cédure conserve une réputation de chirurgie plus difficile que l’abord trans-abdomino-prépéritonéal. Cette mauvaise réputation pourrait être liée à la méconnaissance de l’anato- mie extra-péritonéale de la région inguinale. Méthode : cette étude morphologique est basée sur la dis- section de 23 spécimens embaumés (9 femmes et 14 hommes) entre 60 et 90 ans ; et sur l’analyse anatomo-clinique observée lors de la réalisation de 477 cures chirurgicales laparoscopiques de hernies de l’aine par voie TEP chez 300 patients : 41 % unilatérales, 74 % bilatérales, âge médian : 57 ans (26-90), 74 % des patients ont plus de 50 ans. Le taux de récidive à 24 mois est de 0,5 %. Conclusion : Nous proposons une analyse anatomique de chaque temps opératoire, avec pour chaque étape les pièges à éviter pour le traitement chirurgical laparoscopique totale- ment extra-péritonéal des hernies de l’aine.

Intérêt chirurgical de l’étude des ligaments suspenseurs de l’angle colique gauche

  • Upload
    jl

  • View
    212

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

76 ASSOCIATION DES MORPHOLOGISTES, 88 e CONGRÈS

Effets de la calcitonine sur le développement de

l’ostéoarthrose expérimentale chez le chien. Ana-

lyse microradiographique de l’os sous-chondral

du tibia

BERNERS A (1), MANICOURT DH (2), DEVOGELAER J (2), NYSSEN-BEHETS C (1)

(1) Unité de morphologie expérimentale. (2) Département de rhumato-logie, Université catholique de Louvain, Belgique. E-mail : [email protected]

But de l’étude : élucider le rôle du remodelage de l’os sous-chondral dans la destruction ostéoarthrosique (OA) du car-tilage en étudiant les effets de la calcitonine (CT) sur lesmodifications osseuses épiphysaires dans les stades précocesde l’ostéoarthrose expérimentale chez le chien.

Matériel et méthodes : après avoir subi la section du liga-ment croisé antérieur (SLCA) du genou droit, 12 chiens ontreçu un spray nasal quotidien délivrant 400U de calcitonine(groupe CT, n = 6) ou un placebo (groupe placebo, n = 6).

Les animaux ont été sacrifiés au 84e jour après la chirurgie.Les extrémités proximales de chacun des tibias ont été enro-bées dans du méthylmétacrylate et sectionnées en coupescoronales non décalcifiées. Les microradiographies de cescoupes ont été analysées en microscopie optique.

Résultats : après SLCA, tous les tibias droits présentaientdes signes macroscopiques d’OA, plus prononcés dans legroupe placebo que dans le groupe CT. Ni la SLCA ni letraitement à la calcitonine n’ont eu d’effet statistiquementsignificatif sur l’épaisseur de l’os sous-chondral. Cependant,l’aspect microradiographique de cette plaque osseuse étaitcaractérisé par une porosité et une hétérogénéité minéraleplus importantes dans les tibias après SLCA. Ces signesde remodelage osseux accru étaient moins marqués dans legroupe CT que dans le groupe placebo.

Conclusions : l’augmentation du remodelage osseux épi-physaire sous-chondral, menant à une raréfaction osseuse,contribue à la détérioration ostéoarthrosique. En réduisantla perte osseuse liée à l’ostéoclasie, la calcitonine atténue leslésions d’ostéoarthrose dans ce modèle expérimental.

Abdomen Pelvis

Intérêt chirurgical de l’étude des ligaments sus-

penseurs de l’angle colique gauche

CLAVERT P, LOUIS P, WOLFRAM-GABEL R, KAHN JL

Institut d’Anatomie Normale, Faculté de Médecine, 4 rue Kirschleger,67091 Strasbourg Cedex. E-mail : [email protected]

Introduction : les différents traités classiques d’anatomiedescriptive évoquent de façon variable l’appareil ligamentairesuspenseur de l’angle colique gauche. Pourtant la méconnais-sance de ces structures peut être à l’origine d’un saignementdifficilement contrôlable lors de la mobilisation de l’angle,ou même à une lésion de la rate. Cette étude a pour but derépertorier et de décrire les différents ligaments suspenseursde l’angle colique gauche.

Matériel et méthodes : 20 sujets embaumés ont été dissé-qués par laparotomie médiane et thoracotomie gauche. Lenombre, la position et les mensurations des différents ligamentssuspenseurs de l’angle colique gauche ont été analysés.

Résultats : une grande variabilité dans le nombre et lesmensurations des différents ligaments est observée. Le liga-ment phrénocolique, présent dans 85 % des cas est le plusconstant. Dans 70 % des cas, un ligament splénocolique estretrouvé ; enfin dans 5 % des cas une lame de Buy est identifiée.

Discussion : les colectomies segmentaires gauches réaliséespar voie traditionnelle et surtout par voie cœlioscopiquenécessitent une mobilisation de l’angle colique gauche pourpermettre son allongement et son abaissement en vue d’uneanastomose sans tension. L’analyse des dissections réaliséesmet en évidence le manque de systématisation des descriptionsclassiques. De plus ce travail confirme la morphologie (présen-ce de 2 faisceaux pour le ligament phrénocolique dans 45 %des cas) et les dimensions de ces structures. Nous rappelonsl’existence de la lame de Buy (5 % des cas), ligament portevaisseaux, plutôt que suspenseur de l’angle colique gauche.

Étude anatomique de l’espace extra-péritonéal de

la région inguinale : application à la chirurgie vidéo-

assistée des hernies de l’aine

FAURE JP (1, 3), DOUCET C (1, 3), RIGOUARD PH (3), SCEPI M (2, 3), RICHER JP (1, 3)

(1) Service chirurgie Viscérale Digestive et Endocrinienne, HôpitalJean Bernard, CHU Poitiers, rue de la Miletrie, BP 577, 86021 Poi-tiers cedex. (2) Service Accueil Urgences, Hôpital Jean Bernard,CHU Poitiers, rue de la Miletrie, BP 577, 86021 Poitiers cedex.(3) Laboratoire Anatomie, Faculté Médecine, 34 rue du Jardin desPlantes, 86005 Poitiers cedex.

But du travail : l’approche laparoscopique totalement extra-péritonéal (TEP) pour le traitement des hernies de l’aine estune technique reconnue, peu douloureuse en post-opératoireet qui a fait la preuve de son efficacité, avec un taux de réci-dive faible. Cependant cette technique requiert des connais-sances anatomiques précises de la part des chirurgiens et lacapacité de travailler dans un espace réduit. Ainsi cette pro-cédure conserve une réputation de chirurgie plus difficileque l’abord trans-abdomino-prépéritonéal. Cette mauvaiseréputation pourrait être liée à la méconnaissance de l’anato-mie extra-péritonéale de la région inguinale.

Méthode : cette étude morphologique est basée sur la dis-section de 23 spécimens embaumés (9 femmes et 14 hommes)entre 60 et 90 ans ; et sur l’analyse anatomo-clinique observéelors de la réalisation de 477 cures chirurgicales laparoscopiquesde hernies de l’aine par voie TEP chez 300 patients : 41 %unilatérales, 74 % bilatérales, âge médian : 57 ans (26-90),74 % des patients ont plus de 50 ans. Le taux de récidive à24 mois est de 0,5 %.

Conclusion : Nous proposons une analyse anatomique dechaque temps opératoire, avec pour chaque étape les piègesà éviter pour le traitement chirurgical laparoscopique totale-ment extra-péritonéal des hernies de l’aine.