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J Chir 2005,142, N°1 • © Masson, Paris, 2005 61 Revue de presse maladie est réduit en raison de la diminution de la durée d’hospitalisation. 2) Il est cependant regrettable que cette étude ait été réalisée sur un petit nombre de malades (moins de 20 malades par groupe), sans calcul d’effectif pour l’étude des coûts. Mots-clés : Rectum. Traitement. Prolapsus. Rectopexie. Laparosco- pie. Coût. Étude contrôlée. 1. Br J Surg 2002;89:35-39. Intérêt d’une ablation tumorale chez les malades porteurs d’un carcinome hépatocellulaire en attente de transplantation hépatique E.W. Johnson, P.S. Holck, A.E. Levy, M.M. Yeh, R.S. Yeung The Role of Tumor Ablation in Bridging Malades to Liver Transplantation Arch Surg 2004;139:825-830. La transplantation hépatique est le traitement de choix des pe- tits carcinomes hépatocellulaires (CHC) sur cirrhose, infé- rieurs à 3 cm de diamètre, comportant moins de 3 nodules, sans invasion vasculaire. Du fait de l’insuffisance de donneurs, les malades sur les listes d’attente sont exposés à une progression tumorale, pouvant conduire à une sortie de liste. Ce taux est estimé à 23 % à 6 mois, et à 40 % à 12 mois. L’intérêt de l’ablation des tumeurs avant transplantation serait de pouvoir prolonger le délai d’at- tente des malades sur liste. Les auteurs rapportent les résultats d’une étude rétrospective comportant un suivi de 18 mois, por- tant sur 39 malades ayant eu une transplantation hépatique en- tre janvier 1999 et août 2003 pour un CHC, dont 12 avaient eu un traitement de leur CHC avant transplantation, soit par radio fréquence (RF) (n = 8), ou alcoolisation (n = 2), soit les 2 (n = 1), soit une résection hépatique (n = 1). Ces malades ont été appariés à 12 sujets contrôles ayant eu une transplantation pour CHC sans traitement d’attente. Étaient étudiés pour les deux groupes, le temps d’attente sur la liste avant transplanta- tion, la morbidité associée au traitement d’attente, le taux de récidive après transplantation, et la mortalité. Le temps d’at- tente sur la liste pour le groupe traité avant transplantation était de 484 jours pour les malades ayant eu une ablation tu- morale versus 253 jours pour les malades du groupe non traité (P = 0,3). Il n’a pas été observé de différence notable entre les deux groupes pour la morbidité et la mortalité après transplan- tation hépatique. Il y eu 2 récidives de CHC dans le groupe contrôle après transplantation, et aucune dans le groupe pré traité (P = 0,48). Les auteurs concluent que l’ablation tumorale prétransplanta- tion permet d’allonger la durée d’attente sur liste et permet, par voie de conséquence, aux malades non prétraités d’avoir un meilleur accès au greffon. Commentaires 1) Plusieurs études ont déjà montré l’intérêt d’un traitement du CHC avant transplantation, que ce soit par résection [1], ablation par radiofréquence, alcoolisation ou chimioembolisa- tion. 2) Rien dans cette étude ne permet d’étayer la conclusion pro- posée par les auteurs, indiquant que le délai augmenté d’attente de la greffe chez les malades ayant eu une ablation tumorale « libérait » autant de greffons pour les malades porteurs d’un CHC non accessibles à une ablation tumorale prégreffe. Mots-clés : Foie. Traitement. Carcinome hépatocellulaire. Transplan- tation. Ablation tumorale. 1. Ann Surg 2003;238:885-893. Étude nationale américaine sur les causes de conversions des cholécystectomies laparoscopiques E.H. Linvingston, R.V. Rege A nationwide study of conversion from laparoscopic to open cholecystectomy Am J Surg 2004;188:205-211 La cholécystectomie laparoscopique est devenue l’intervention de référence, quelque soit le contexte clinique, les contre-indi- cations devenant exceptionnelles. L’intervention étant propo- sée même aux malades difficiles et à haut risque, on pourrait s’attendre à ce que le taux de complications s’élève ainsi que le nombre de conversion en voie ouverte. Les auteurs rapportent les résultats d’un observatoire mené aux USA à partir d’un sys- tème de codage national réalisé à la sortie du patient (NHDS) qui équivaut, en plus détaillé, à notre PMSI. Toutes les cholé- cystectomies sous laparoscopie réalisées entre 1998 et 2001 ont donc été évaluées, avec une analyse par régression logistique pour déterminer les facteurs de risque de conversion en lapa- rotomie. Il y eu 2 916 470 admissions pour une pathologie biliaire in- cluant 66 % de femmes. 75 % des malades opérés l’ont été par laparoscopie. Le taux global de conversion variait entre 5 et 10 %. Le diagnostic le plus fréquent était la cholécystite chronique lithiasique qui était opérée par laparoscopie dans 78 % des cas avec un taux de conversion à 6,1 %. Pour les malades admis pour une colique hépatique, 40 % étaient opérés au cours de la même admission, dans 87 % des cas par laparoscopie avec un taux de conversion à 2,7 %. Con- cernant les cholécystites aigues, 84 % étaient opérées d’em- blée, 77 % par laparoscopie avec un taux de conversion de 10 %. Lorsque la lithiase vésiculaire était associée à une li- thiase de la voie biliaire principale, seulement 56 % des in- terventions étaient réalisées par laparoscopie avec 24 % de conversions. La durée de séjour des malades ayant eu une conversion en laparotomie était prolongée de 2 à 3 jours. En analyse multivariée, les facteurs prédictifs de conversion in- cluaient le sexe masculin, l’obésité, la présence d’une cholé- cystite aiguë, et la présence d’une lithiase de la voie biliaire principale. En définitive, environ 25 % des malades sont encore opérés par voie ouverte au USA, et le taux de conversion pour les ma- lades traités sous laparoscopie varie de 5 à 10 %. La présence d’une cholécystite ou d’une lithiase de la voie biliaire principale est associée à un taux de conversion de 25 %. Commentaires 1) Étude très décevante issue d’un observatoire informatisé comportant de toute évidence peu d’informations médicales. Le seul intérêt de ce type d’étude est de procurer une « photographie » relativement fiable des pratiques. 2) On retient que 25 % des malades cholécystectomisés le sont encore par laparotomie. Le taux de conversion de 25 % rap-

Intérêt d’une ablation tumorale chez les malades porteurs d’un carcinome hépatocellulaire en attente de transplantation hépatique: E.W. Johnson, P.S. Holck, A.E. Levy, M.M

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J Chir 2005,142, N°1 • © Masson, Paris, 2005

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Revue de presse

maladie est réduit en raison de la diminution de la duréed’hospitalisation.2) Il est cependant regrettable que cette étude ait été réaliséesur un petit nombre de malades (moins de 20 malades pargroupe), sans calcul d’effectif pour l’étude des coûts.

Mots-clés :

Rectum. Traitement. Prolapsus. Rectopexie. Laparosco-pie. Coût. Étude contrôlée.

1. Br J Surg 2002;89:35-39.

Intérêt d’une ablation tumorale chez les malades porteurs d’un carcinome hépatocellulaire en attente de transplantation hépatique

E.W. Johnson, P.S. Holck, A.E. Levy, M.M. Yeh,R.S. YeungThe Role of Tumor Ablation in Bridging Malades toLiver Transplantation

Arch Surg 2004;139:825-830.

La transplantation hépatique est le traitement de choix des pe-tits carcinomes hépatocellulaires (CHC) sur cirrhose, infé-rieurs à 3 cm de diamètre, comportant moins de 3 nodules, sansinvasion vasculaire.Du fait de l’insuffisance de donneurs, les malades sur les listesd’attente sont exposés à une progression tumorale, pouvantconduire à une sortie de liste. Ce taux est estimé à 23 % à6 mois, et à 40 % à 12 mois. L’intérêt de l’ablation des tumeursavant transplantation serait de pouvoir prolonger le délai d’at-tente des malades sur liste. Les auteurs rapportent les résultatsd’une étude rétrospective comportant un suivi de 18 mois, por-tant sur 39 malades ayant eu une transplantation hépatique en-tre janvier 1999 et août 2003 pour un CHC, dont 12 avaienteu un traitement de leur CHC avant transplantation, soit parradio fréquence (RF) (n = 8), ou alcoolisation (n = 2), soit les 2(n = 1), soit une résection hépatique (n = 1). Ces malades ontété appariés à 12 sujets contrôles ayant eu une transplantationpour CHC sans traitement d’attente. Étaient étudiés pour les

deux groupes, le temps d’attente sur la liste avant transplanta-tion, la morbidité associée au traitement d’attente, le taux derécidive après transplantation, et la mortalité. Le temps d’at-tente sur la liste pour le groupe traité avant transplantationétait de 484 jours pour les malades ayant eu une ablation tu-morale

versus

253 jours pour les malades du groupe non traité(P = 0,3). Il n’a pas été observé de différence notable entre lesdeux groupes pour la morbidité et la mortalité après transplan-tation hépatique. Il y eu 2 récidives de CHC dans le groupecontrôle après transplantation, et aucune dans le groupe prétraité (P = 0,48).Les auteurs concluent que l’ablation tumorale prétransplanta-tion permet d’allonger la durée d’attente sur liste et permet,par voie de conséquence, aux malades non prétraités d’avoir unmeilleur accès au greffon.

Commentaires

1) Plusieurs études ont déjà montré l’intérêt d’un traitementdu CHC avant transplantation, que ce soit par résection [1],ablation par radiofréquence, alcoolisation ou chimioembolisa-tion.2) Rien dans cette étude ne permet d’étayer la conclusion pro-posée par les auteurs, indiquant que le délai augmenté d’attentede la greffe chez les malades ayant eu une ablation tumorale« libérait » autant de greffons pour les malades porteurs d’unCHC non accessibles à une ablation tumorale prégreffe.

Mots-clés :

Foie. Traitement. Carcinome hépatocellulaire. Transplan-tation. Ablation tumorale.

1. Ann Surg 2003;238:885-893.

Étude nationale américaine sur les causes de conversions des cholécystectomies laparoscopiques

E.H. Linvingston, R.V. RegeA nationwide study of conversion from laparoscopicto open cholecystectomy

Am J Surg 2004;188:205-211

La cholécystectomie laparoscopique est devenue l’interventionde référence, quelque soit le contexte clinique, les contre-indi-cations devenant exceptionnelles. L’intervention étant propo-sée même aux malades difficiles et à haut risque, on pourraits’attendre à ce que le taux de complications s’élève ainsi que lenombre de conversion en voie ouverte. Les auteurs rapportentles résultats d’un observatoire mené aux USA à partir d’un sys-tème de codage national réalisé à la sortie du patient (NHDS)qui équivaut, en plus détaillé, à notre PMSI. Toutes les cholé-cystectomies sous laparoscopie réalisées entre 1998 et 2001 ontdonc été évaluées, avec une analyse par régression logistiquepour déterminer les facteurs de risque de conversion en lapa-rotomie.Il y eu 2 916 470 admissions pour une pathologie biliaire in-cluant 66 % de femmes. 75 % des malades opérés l’ont étépar laparoscopie. Le taux global de conversion variait entre5 et 10 %. Le diagnostic le plus fréquent était la cholécystitechronique lithiasique qui était opérée par laparoscopie dans

78 % des cas avec un taux de conversion à 6,1 %. Pour lesmalades admis pour une colique hépatique, 40 % étaientopérés au cours de la même admission, dans 87 % des caspar laparoscopie avec un taux de conversion à 2,7 %. Con-cernant les cholécystites aigues, 84 % étaient opérées d’em-blée, 77 % par laparoscopie avec un taux de conversion de10 %. Lorsque la lithiase vésiculaire était associée à une li-thiase de la voie biliaire principale, seulement 56 % des in-terventions étaient réalisées par laparoscopie avec 24 % deconversions. La durée de séjour des malades ayant eu uneconversion en laparotomie était prolongée de 2 à 3 jours. Enanalyse multivariée, les facteurs prédictifs de conversion in-cluaient le sexe masculin, l’obésité, la présence d’une cholé-cystite aiguë, et la présence d’une lithiase de la voie biliaireprincipale.En définitive, environ 25 % des malades sont encore opéréspar voie ouverte au USA, et le taux de conversion pour les ma-lades traités sous laparoscopie varie de 5 à 10 %. La présenced’une cholécystite ou d’une lithiase de la voie biliaire principaleest associée à un taux de conversion de 25 %.

Commentaires

1) Étude très décevante issue d’un observatoire informatisécomportant de toute évidence peu d’informations médicales.Le seul intérêt de ce type d’étude est de procurer une« photographie » relativement fiable des pratiques.2) On retient que 25 % des malades cholécystectomisés le sontencore par laparotomie. Le taux de conversion de 25 % rap-